approche individualiste et consumériste de la vie en société
je n’arrive guère à répondre m’enfin...
cet individualisme, voilà une excellente base pour que l’abus de faiblesse (pas seulement chez la vieille dame isolée qui se fait vendre je sais pas quoi, la femme empoisonnée au GBH, le sans papiers logé dans une cave et payé 40€ la journée, le patient inquiet pour sa santé), la maltraitance, l’abandon règlent nos sociétés. la pandémie cela peut être une occasion de battre les cartes voire de renverser la table : quelles seraient les mesures d’(auto)assistance aux personnes en danger que nous sommes ? Des Ehpad aux enfants, immunodéprimés, fous, détenus, « retenus », chibanis, habitants en foyer, isolés, la liste des cas les plus évidents est bien longue. Comment dans cette optique commander un tant soit peu qui gouverne ?
De cet individualisme nous sommes tous atteints (et, le plus souvent, on le voit bien mieux chez l’autre). mais nous sommes toutes susceptibles d’y échapper partiellement, conjoncturellement (voir le parcours des gilets jaunes en quelques semaines, l’être ensemble fait tout revoir, avant que ça retombe, dans la routinisation et surtout la défaite). Si on se place du côté d’une fonction soignante -celle-ci est distribuée, ne recoupe pas et s’oppose souvent à sa structuration hiérarchique, pas l’apanage de professions (ex, le travail des femmes, spécialement hors emploi ; Tosquelles vantant le rôle de soignant du menuisier de la clinique de Saint Alban, Oury, etc.), le contre transfert n’a rien de « légitime » ! il est tout simplement inscrit dans de telles situations.
J’en pâtis dans la rage, face aux dénégateurs, relativistes, non et mal masqués, non vaccinés, rassuristes. J’en pâtis quand je décide de ne pas aller voir tel ou telle loin de « ma » ville car il y faudrait un petit séjour alors que les positions tenues sur le vaccin m’interdisent de tenir le coup plus longuement que pour un pot, un repas (il y a même des échanges où la convention "ne parlons pas des choses qui fâchent m’a été tacitement imposée... Bonjour l’Affaire Dreyfus !).
Je ne sais même pas si j’ai eu raison de rompre, fâché et triste, avec un ami de très longue date tout récemment. Qu’il m’envoie des machins venus de FranceSoir en défense de la liberté et que ça me mette hors de moi, c’est une chose, mais si nous étions davantage liés actuellement, en contact, je crois que ce ne serait pas arrivé. Je ne me sens pas coupable. C’est raté parce que les conditions l’empêchent (incroyable isolement social et affectif de pas mal de « vieux », quand même). Un tri se fait. je saurais pas brandoliner et avec tact ! partout.
Cela fait vivre des moments de grande violence intérieure (que je cherche à éviter, ça ne mène nulle part et je continue à espérer une politisation de la pandémie et de sa gestion, ce qui orienterait de la violence bien ailleurs : faux prophètes, entreprises, média, gouvernement ; arrêt de travail, pillage de stocks de masques FFP2 pour distribution gratuite, interruption forcée d’activités clusters, je ne sais quoi ; de tels actes surgissent en situation). Et j’ai pratiqué la pédagogie dans mes entours, ça ne marche activement que lorsque l’on peut présupposer une égalité, et qu’elle se manifeste, il faut du partage, celui qui réunit, et celui qi réunit parce qu’il s’oppose à un autre partage (disons DGB, avec toutes variantes pour faire simple). DGB, chaque jour, on voit qu’il n’y a pas même besoin de savoir ce que c’est pour s’y opposer. Dans les faits, par des pratiques (dont des blagues).
Pour ce partage en commun, faut pas louper les rdv, aller vers : nombreux sont les moments où les personnes avec qui on est en relation, en amitié se laissent aller à gober des infamies. Hier encore j’ai reçu la pétition FranceSoir (lancé par l’escroc Rodolphe Bacquet, et... citée à l’assemblée. nationale par la FI....) contre le passe vaccinal et j’ai du me fader un commentaire de lecture pour l’envoyer à l’ami qui avait répandu cette bouse dans son entourage. Ce n’est pas un adepte, il n’est pas dépourvu de logique ! et pourtant (ça va c’est réparé, mais il a commencé par répéter « je suis con, je suis con », et il continue à dire qu’il est paumé alors que j’envoie depuis des mois des mels de veille d’infos théorico-pratiques faite ici, merci seenthis et seenthisssiennes, et ailleurs, mais alors que c’est dur de donner de la confiture de pétales de roses à des cochons... anorexiques)
Ceux à qui on s’adresse n’ont de cesse de ne pas se laisser dominer. Comment leur jeter la pierre ? Car c’est aussi comme ça qu’il faut entendre cette jeune femme quand elle me dit « ton virus je m’en fous », ou les couillons quand ils laissent entendre ou accusent de macronisme volontaire ou non, et de soumission toute prise en compte de la pandémie en tant que telle : nous ne sommes ni du même monde (à virus), ni du même camp (qui fait mine de prendre soin alors que tout montrait déjà avant la pandémie que c’est faux), et ton autorité (qu’on la rabatte sur celle du pouvoir étatique, ou que l’on admette que tu t’autorise de toi même) tu peux t’assoir dessus (disqualification de la parole, ça se voit fort bien en manif depuis des années : la prise de parole publique vaut rien, elle a même pas besoin de provenir d’orgas bureaucratiques, de discours de leaders plus ou moins convenus, il n’en faut tout simplement pas ; idem pour la lecture d’ailleurs, elle fait peu expérience ; et dans les manifs on trouve bien moins de tracts, et surtout pas inattendus, et ce sont de plus ou moins élégants mots de passe inscrits sur les murs qu’ont remplacés les slogans, supprimés, sauf l’dentaire et inclusif « tout le monde déteste la police », jusqu’à la nausée).
Ce contre transfert, ça va loin, traversé par des envies de meurtres, de punition. J’évite les situations qui suscitent ces affects pourris ; je n’y tiens pas, ça m’abime ; je dois me méfier, fuir lorsque cette sorte de colère là me déborde.
Le contre transfert, c’est pas légitime, c’est un matériau, c’est le caillou dans la chaussure ou l’obstacle, qui peut nous forcer à penser, là ou le réel résiste.
La privatisation de la médecine, histoire de fric, bénef, ségrégation, ok. mais c’est plus radicalement encore une destruction de la médecine, de son caractère nécessaire social. celle que l’on connait à l’asocialité du social actuel (doctolib), la coopération sociale telle qu’elle est organisée par le capital est barbare.
Si sur la pandémie j’ai souvent cité l’exemple du Vietnam, ce n’est pas par goûts des régimes autoritaires mais parce qu’ils ont embauchés des dizaines de milliers d’agents de santé. Il doit y avoir une bonne part de contrôle mais ça fait forcément place à de l’être avec. La pédagogie, convaincre, bien sûr mais c’est pas suffisant, ça c’est l’illusion sioniste ou militante type. C’est le partage d’expérience, de savoirs (à glaner, et inventer) qui fait apprentissage.
@arno, ça n’a rien d’un procès ou d’une attaque mais il ne s’agit pas seulement de ton environnement mais aussi probablement, de conditions sociales déterminantes (revenu, mode de conso) et du tissu de relations dans lequel tu t’inscris. Il est naturel pour toi d’attendre un comportement éclairé par des infos et connaissances, un minimum de rationalité. j’ai aussi ce pli (j’en suis réduit à vitupérer contre l’obscurantisme...), en sachant que cette limite est à surmonter, et sans savoir le faire. Faut bricoler. Il m’est arrivé à l’occasion de diffusion de tracts, face à des refus, de commenter à très haute voix, ou en chuchotant selon, « oui, l’ignorance est la première des libertés », ou « oui ! on l’a appris petits, la curiosité est un vilain défaut ».
Pour faire à ma façon l’agent de santé pour une espèce de « collectivité » depuis mars 2020 je sais que c’est infernal d’arriver à mettre les choses sur la table, partager, tirer des conséquences pratiques et tâcher de s’y tenir (surtout quand on pas le blé pour des équipements de base : aération, filtration à l’intérieur, abris ouverts à l’extérieur ah ah ah), collectivement, en l’occurence depuis un endroit où ça circule, c’est en lien avec d’autres endroits où ces partages n’ont pas lieu (le texte sur la dénégation de Maria Desmers donne un bon aperçu de dispositions choisies face à un tel événement que la pandémie). Les disparités devient vite des contradictions, faute de savoir agencer ce divers. un terme comme autodéfense sanitaire sombre parfois dans le gargarisme vide.
Et à vrai dire, dans ce lieu (comme ailleurs), nous avons échoué. De la solidarité, des mesures d’autodéfense sanitaire, zéro cluster membre en organisant en juillet 2019 un rdv d’hommage militant suite à un décès peuplés de vieillards.
Nous passons peu ou prou pour des d’austères protestants hostiles au festif et destructeur de sociabilité (ça se fait dehors nom de nom, même si c’est pas simple), des lâches, des hygiénistes, des catastrophistes, etc. et n’avons guère de prise sur la situation dehors de ce lieu où évidemment certaines composantes accueillies tiennent à montrer malgré des échanges préalables sur les mesures sanitaires à respecter que puisque ya plus important (la politique, les retrouvailles, la quantité de gens), cela doit passer peu ou prou à la trappe (et c’est parfois de la provoc pas possible : si vous étions costauds, on aurait viré des gens à qui donner un masque n’a jamais suffit).
c’est pas les quelques distribs de masques en squatt, foyers de travailleurs qui pouvait faire exemple, entraîner imitation
même directement parmi un nous plus restreint c’est difficile de prendre la mesure des choses et d’agir à temps (ne serait-ce que pour modifier des protocoles locaux autodéterminés et indépendants de la mer douille gouvernementale). Dire en novembre que omicron va arriver fort, on peut. mais c’est quand Véran prétendre le 16/12 contrôler cette arrivée, quand il ya de l’écho public sur les données anglaises que cela devient pris au sérieux.
sur l’accès aux soins il y a un aspect social structurel (oui ce sont les bourges de l’ouest qui ont pris les vaccins du 93). et puis il a aussi le refus de soin, plus ou moins revendiqués. qui ne connaît pas quelqu’un qui a évité le pouvoir médical et ses représentants jusqu’à crever de pathologies curable ou chronicisable pour une durée plus ou moins longue avec quelques traitements (la maladie chronique redéfinit de fond en comble la santé) ?
tous ceux qui s’en mêlent malgré l’État (soignants, dès la 1ere vague qui fut aussi une révolution momentanée de l’hôpital et pas seulement le révélateur du manque, des asso, le twitt médical, les techno scientifiques divers, des réseaux locaux, les malades et malades potentiels) ne prennent pas la main, ça reste suffisamment fragmenté pour pas contrer fortement le gvt, les média.
clarification en vue ? autour d’un objet, le FFP2 ? à suivre dans les 3 semaines qui viennent.
(hum hum, mauvaises notes, à continuer ailleurs et autrement)
#fonction_soignante