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  • Nong Rose, la boxeuse transgenre qui combat les préjugés - Libération
    http://www.liberation.fr/sports/2018/01/06/nong-rose-la-boxeuse-transgenre-qui-combat-les-prejuges_1620642

    Samedi, la championne transgenre de boxe thaï Nong Rose affronte le champion de France Akram Hamidi, au stade de Coubertin. Une rencontre aussi sportive que symbolique.

    Quand elle s’avance dans les entraves du stade de Coubertin pour la pesée, difficile de voir en Nong Rose, 1,60 m et 54 kilos, une championne de boxe thaï. Bonnet rose sur la tête, sa démarche est timide et la femme de 21 ans s’étonne d’être « aussi bien accueillie et connue en France », elle qui livre son premier combat à l’étranger. Pourtant, une fois sur le ring, la Thaïlandaise se mue en guerrière. Chez les professionnels, elle compte 52 victoires pour 8 défaites. Contre des hommes. Car Nong Rose, de son nom d’origine Somros Polchareon, est transgenre.

    « Je préfère combattre les hommes »

    Elle a commencé la boxe à 8 ans, entraînée par son oncle. Si elle se sent fille dès son enfance, elle n’assume son choix de le devenir qu’à 14 ans, en portant des vêtements féminins. Féminité qu’elle révèle aussi sur les rings de muay thaï, malgré l’hostilité d’une partie des acteurs du milieu : « Certains boxeurs me regardaient de travers et affirmaient que les trans ne pouvaient pas gagner », se souvient-elle. Mais elle surmonte progressivement les difficultés, soutenue par Nong Toom, son idole et l’une des trans les plus connues du pays, dont la vie a inspiré le film Beautiful Boxer.

    La Thaïlande ne reconnaît pas légalement le changement de genre. Nong Rose est par conséquent condamnée à combattre avec les hommes. Ce qui ne la gène pas. « Je préfère ça, car sinon j’aurais l’impression d’affronter ma mère. Les femmes n’auraient aucune chance », assure la boxeuse aux coups de coudes dévastateurs. En juillet, elle a été la première transgenre à combattre et triompher dans le plus vieux stade thaïlandais, le Rajadamnern. Une forme d’aboutissement et de reconnaissance, puisque, à l’encontre de toutes les règles établies, elle a été autorisée à porter une brassière sur le ring de ce stade mythique.

    Une grande première

    Guillaume Kerner, ancien champion du monde français de muay thaï, a repéré la pépite et décidé de l’inviter à la deuxième édition de son événement, le Kerner Thaï, ce samedi soir au stade de Coubertin. C’est la première fois que la jeune boxeuse combattra à l’étranger et elle sera la première trans à se produire en France. « On m’a dit qu’il serait difficile d’organiser un combat avec Nong Rose, que les autorités fédérales s’y opposeraient, que personne ne voudrait l’affronter et que le public ne répondrait pas présent. Mais rien de tout cela ne s’est produit. La présence de Nong Rose permet de délivrer un vrai message : ce n’est pas la différence qui importe, mais la valeur », se réjouit Guillaume Kerner. D’autant que le combat n’aura rien de « folklorique », promet-il.

    C’est en effet le champion de France, Akram Hamidi, 19 victoires en 20 combats, qui affrontera la boxeuse thaïlandaise. Et il s’attend à cinq rounds très disputés. « C’est un combat très important pour moi, plus important encore que ma finale de championnat de France. Il va être vu par beaucoup de personnes (L’Equipe TV diffuse l’événement en direct). Et Nong Rose est un grand champion, j’ai vu des vidéos de ses combats », raconte le jeune homme de 19 ans qui assure qu’il « ne retiendra pas ses coups ».

    Un symbole de la cause transgenre

    Reste à savoir si ce duel inédit aura une réelle influence sur la situation des trans dans le sport. « Beaucoup ne font plus de sport, car ils ne souhaitent pas être regardés comme des bêtes de foire, c’est un vrai problème », déplore Christine Rougemont, elle-même transgenre et qui pratique aussi la boxe thaïlandaise. « Le fait que Nong Rose combatte en France lors d’un événement médiatisé a le mérite d’apporter une réflexion », poursuit-elle.

    La boxeuse thaïlandaise est bien « consciente » du phénomène médiatique que son combat suscite. Mais elle préfère se concentrer sur sa boxe, son gagne-pain, quitte à repousser ses projets personnels : « Aujourd’hui je ne prends plus d’hormones car cela influe sur ma condition et ma boxe, j’ai moins d’énergie. Mais dès que j’arrête la boxe, je fais toutes les opérations pour finir ma transformation », explique-t-elle. Sans toutefois laisser de côté son sport de prédilection. Elle conclut : « Mon rêve est d’ouvrir une école de muay thaï, pour transmettre mon savoir aux Thaïlandais mais également aux Occidentaux. »
    Timothée Loubière

    https://www.youtube.com/watch?v=Mlbl4FBSzcc


    Le combat a été remporté par Akram Hamidi Hakram HAMIDI par décision à la majorité.
    #muay_thai #transgenre #Nong_Rose #Akram_Hamidi #boxe_thai

    Autre ancienne boxeuse transgenre :
    https://www.youtube.com/watch?v=HhJLVhX37io