• Coronavirus : Comment le #confinement accroît la charge mentale des femmes
    https://www.20minutes.fr/societe/2757395-20200408-coronavirus-comment-confinement-accroit-charge-mentale-fe

    « Le confinement marque la fin d’un mensonge entre moi et moi-même. Avant, je me persuadais que s’il ne faisait rien à la maison, c’était parce que le boulot le fatiguait ou qu’il était rarement là. Maintenant qu’il est au chômage technique et qu’il n’en fait pas une, la #vérité m’éclate à la tronche », se désespère Aline*, mère de 42 ans. La vérité a l’odeur de linge sale par terre, la vision de la vaisselle dans l’évier et le son des cris de l’enfant ne voulant pas se coucher. Des tâches ménagères dont son mari, désormais 24 heures sur 24 à domicile, ne s’occupe jamais, provoquant de nombreuses crises. « Je vais devenir folle à le voir assis sur le fauteuil à ne rien faire pour le foyer. » Souvent le ton monte, la dispute éclate et les reproches fusent.

    #inégalités #patriarcat #domination #femmes

    • Selon une enquête Ifop « Ma casa va craquer » parue ce mercredi, 49 % des ménages déclarent plus se disputer au sujet des tâches domestiques qu’avant le confinement. Une hausse significative, qu’on peut expliquer de multiples façons. Premièrement, la fin des excuses faciles.

      https://consolab.fr/etude-quotidien-francais-confinement

      Toujours selon l’étude de l’Ifop, l’éducation de l’enfant serait le principal motif de dispute des couples, à 37 % des suffrages.

      La tâche éducative semble encore plus mal répartie que les autres, comme le constate Chloé*, 29 ans et professeure de français au collège : « Dans les cours en visio, dans les mails de réponse qu’on reçoit, c’est à 95 % les mères qui s’y collent. C’est triste à dire mais ça me rend heureuse de ne pas encore avoir d’enfants, vu le manque d’implication de mon mec pour le ménage, je sais que c’est moi qui aurais dû me farcir les devoirs de nos enfants aussi. »

      « Je conteste de moins en moins, confie Elsa*, femme au foyer de 34 ans. Déjà, je suis épuisée. Ensuite, ça servirait à quoi ? Et puis, quand il lève le ton, j’ai plus peur qu’avant. On est enfermés tous les deux, si ça se passe mal, je ferai quoi ? Du coup, j’ai cessé de commenter la vaisselle qu’il ne fait pas ou l’appartement qu’il salit. Une dispute pourrait être trop coûteuse, je m’occupe de tout en silence. »

      Mais on constate une évolution dans la perception des femmes de leur propre situation. « Depuis le confinement, il y a une prise de conscience chez certaines femmes des violences qu’elles subissent, que ce soit les violences de la répartition des tâches domestiques, des violences verbales ou physiques, et qui dataient d’avant le confinement. La relation de domination est plus évidente à constater pour elles », conclut Françoise Brié à la suite de nombreux appels reçus.

      Et puisqu’on voit déjà débarquer la horde de « Tous les hommes ne sont pas comme ça », « certains font le ménage », on a quand même déniché un témoignage d’un couple avec un homme participant aux tâches ménagères. Allez, c’est cadeau.

      Pas mal, ce journaliste qui lie #violences_conjugales et répartition inéquitable du travail, et sa pirouette sur #NotAllMen.

  • Au Canada, de plus en plus de gens (et de médias) s’inquiètent, comme LIBBY EMMONS, de la mise au secret par le gouvernement Trudeau d’une évaluation (nécessaire en loi) des effets sexospécifiques de l’accréditation de « l’identité de genre et l’expression de genre » comme critères protégés contre toute discrimination. Cet ajout à la loi annule apparemment le critère de « sexe » comme critère de discrimination dans la Loi canadienne sur les droits de la personne, dans la mesure où tout homme peut maintenant se dire « femme » (sans preuve) et donc se prétendre « discriminé » par les ressources dédiées aux femmes (locaux, services, disciplines sportives, listes politiques, subventions universitaires, emplois, etc.) https://tradfem.wordpress.com/2020/02/27/le-gouvernement-trudeau-refuse-de-divulguer-les-donnees-de-recher

    • @martin4, pourquoi toujours se prévaloir d’une fidélité à l’héritage de Dworkin alors qu’elle ne semble pas sur cette ligne concernant la dite « question trans » ?

      Plus généralement, nous savons que les féministes peuvent ne pas être d’accord entre elles : comment réfléchis-tu la place des hommes dans ce combat ?
      Comment réfléchis-tu ta place dans ce combat ?
      Ne crois-tu pas cliver encore plus ce débat en particulier ?

      Je me permets de te poser ces questions à toi et publiquement ici, dans un endroit qui t’est plutôt favorable, car tu es un gars qui a une place importante dans ces questions (malgré toi ? en as-tu conscience ?), avec plein de ressources (lien direct avec Stoltenberg, mise en place et animation de Tradfem), et je n’ai jamais lu de ta part de remise en question de ta position dans cet espace féministe. Peut-être je me trompe ?
      Il ne me semble en tout cas pas suffisant de (se) dire qu’on traduit des femmes pour s’en sortir, surtout quand certaines ont des positions parfois foireuses (essentialisme, écrire « il » pour Laverne Cox).

      J’ai l’impression que ça appelle à plus d’humilité, surtout dans notre discussions avec des femmes, pour ne pas être « plus radfem que les radfem ». Ce n’est peut-être pas le seul souci dans ce débat mais il me semble nécessaire de s’interroger sur comment on y participe, en tant qu’hommes.

      (J’écris ici pour ne pas polluer d’autres fils.)

    • Merci de ton post.
      Je ne veux pas répondre point par point à tes questions, souvent un peu rhétoriques.
      Je n’ai pas non plus à juger ton opinion sur ce que tu appelles un manque d’humilité de ma part. Je ne me vante de rien, n’avance jamais de théorie personnelle, et il me semble qu’une "remise en question" dont je m’autojustifierais au final serait un peu prétentieuse. Si je ne tiens pas de discours personnel, nous traduisons sur TRADFEM les écrits féministes qui correspondent le plus à ce que nous comprenons de la stratégie collective des hommes, y compris moi-même, tout simplement.
      Mainteant, est-il "clivant" qu’un homme fasse de tels choix dans des domaines controversés ? Je crois que les clivages existent déjà et sont incontournables tant que non résolus dans un affrontement réaliste et honnête. Pour ce qui est de ma position d’homme ne se prétendant pas "non-binaire" ou quelque autre échappatoire, c’est un dilemme de longue date chez les proféministes. J’en ai discuté avec des radfems, dont Dworkin qui m’a au contraire incité à plus de cohérence en affichant mes convictions au risque de déplaire à des femmes aux opinions plus libérales (qui m’ont rarement été "favorables").
      Tu écris que Dworkin "ne semble pas sur cette ligne concernant la dite « question trans »". Je suis justement en train de traduire ce qu’elle a écrit là-dessus, en 1974, dans WOMAN HATING (pp. 185-7). Elle parle spécifiquement du droit des transsexuel.les à un soutien de l’État pour leurs besoins médicaux.
      C’est tout autre chose que le lobbying actuel du lobby transactiviste, qui comprend peu de transsexuel.le.s et est même activement combattu par certain.es transsexuel.le.s parce qu’il instrumentalise leur condition.
      Plus généralement, Je trouve aléatoire et peu éthique de spéculer sur ce que Dworkin aurait dit d’un mouvement qui a émergé une dizaine d’années après son décès, elle qui a combattu explicitement le masculinisme dont ce lobby fait preuve dans sa tentative de réimposer les stéréotypes de genre qu’elle a combattus. Mais ce n’est qu’une opinion personnelle : je ne me prétends pas exégète de sa pensée.
      Enfin, n’est-ce pas charrier un peu que de m’accuser de "toujours se prévaloir d’une fidélité à l’héritage de Dworkin" ? TRADFEM regroupe plus de 6000 essais de féministes radicales contemporaines, dont moins de cinq de Dworkin elle-même. J’espère que tu en liras et adresseras tes commentaires à ces autrices plutôt qu’à leurs messagers.ères bénévoles.

    • Bon, je reviendrai plus tard.
      J’aurais espéré un retour à la remarque de Antonin.
      Dans le même sens, l’une des questions, ce n’est pas que des « féministes libérales » ne te soient pas favorables, c’est que même des féministes matérialistes ne supportent pas/plus votre travail à Tradfem, par exemple. Que fais-tu de cela ?

    • Je n’étais pas certain d’u sens de la remarque d’Antonin : je n’ai pas eu l’impression qu’il endossait la critique qu’il relayait. Il me semble après tout clair que TRADFEM n’est pas « une intrusion dans un espace non mixte » et que je ne suis le « chef » d’aucune femme, ce qui m’a fait rire... (Penses-tu le contraire ?) Je ne peux donc pas commenter des remarques aussi ambigües issues d’une source de deuxième main, mais TRADFEM est un forum où quiconque peut émettre ses commentaires et nous aviser de ce qu’elles « ne supportent plus » et pourquoi.
      Il est évident que les controverses entre féministes peuvent se projeter sur notre travail, mais elles le précèdent et nous n’en sommes pas responsables. Des féministes matérialistes - et non des moindres - encouragent fortement et de longue date notre travail et y collaborent. Nous n’empêchons personne d’autre de s’exprimer, sur nos pages ou ailleurs.

    • J’avoue que je ne savais pas trop quoi répondre à cette remarque que c’est un homme qui est le plus visible dans cette tendance féministe... alors que je défends toutes les féministes matérialistes et les choix qu’elles font d’être transexclusives ou transinclusives (les femmes incluent qui elles veulent) et que je relaie beaucoup d’arguments. Là je ne savais plus quoi dire !

    • Il est clair que mon militantisme proféministe reflète un privilège de genre et de classe, qui le facilite. On peut moins facilement m’intimider comme on le fait systématiquement aux rares femmes à pouvoir s’exprimer publiquement contre le patriarcat (TRADFEM a publié plusieurs protêts de femmes à ce sujet) ni me « doxxer » auprès de mon employeur puisque je suis pigiste (pourtant on voit des internautes anonymes s’y essayer !).
      En Grande-Bretagne, c’est, avec l’autrice J K Rowling, un homme célèbre, le scripteur et acteur Graham Lineham ("The Office", « Father Ted ») qui est l’allié le plus visible des féministes attaquées par les transactivistes. Mais sa visibilité reflète surtout l’efficacité des attaques intimidantes lancées contre les femmes qui disent les mêmes choses.
      Analogiquement, il existe une tradition honorable d’écrivains non Juifs (Zola, Sartre surtout) qui ont pu prendre la défense des Juifs et divulguer l’ancrage de l’antisémitisme à des moments où les plumes juives étaient censurées. L’histoire des luttes de femmes est aussi riche en exemples d’hommes qui ont pu trahir leur appartenance de genre en tenant tête à l’antiféminisme. Un tel soutien visible soulève des difficultés mais elles ne sont pas insurmontables. Et la formule d’un forum de traductions de textes de femmes permet de contourner l’obstacle d’un discours masculin qui devrait s’approprier leurs propos ou les ramener à l’expérience masculine ou à la modélisation de quelque "#NotAllMen réactionnaire.
      Espérant que cela répond à ta remarque,
      Martin

    • TRADFEM est un forum où quiconque peut émettre ses commentaires et nous aviser de ce qu’elles « ne supportent plus » et pourquoi.

      La belle affaire ! Mais que fais-tu de ces voix ?
      C’est bien beau de laisser un espace aux commentaires mais si ce n’est pas pour en tenir compte, quel intérêt ont des meufs que ça saoule et qui n’ont pas que ça à faire de leur vie ?

      Bon, sinon, sur la question de ta/votre/notre place et responsabilité, il y aurait tellement de choses à (re)dire, ça va mériter au moins quelques jours pour poser les choses. L’analogie avec Zola, je m’y attendais pas quand même (honnêtement, je ne connais pas bien cette histoire)[1] : parce que soit on a de l’importance, soit les controverses ne font que se « projeter sur notre travail », mais il me semble qu’on ne peut pas jouer sur les deux tableaux.

      Sur l’"humilité" dont tu fais preuve (pour moi, au-delà de ta position, c’était aussi ça, en fait), cf. https://seenthis.net/messages/840820#message841163

      [1]
      Je ne veux pas embarquer la discussion dans cette direction mais je ne suis d’ailleurs pas sûr que des personnes juives et féministes apprécieraient forcément, et seraient de ton avis.
      Je pense au moins que c’était vraiment pas nécessaire, cette image, pour dire qu’on peut trahir sa classe. On est d’accord.

  • WOW ! Courageuse #Sophia_Aram...
    Je suis pas forcément d’accord avec tout (ceci dit, presque !) mais qu’est-ce que ça fait du bien d’entendre une femme racisée mettre les points sur les hics (RN & RIC) du soulèvement des #Gilets_Jaunes.

    (oui, je sais, #NotAllMen #GiletsJaunes, #Blablabla #LarmesJaunes...)

    vidéo seule https://youtu.be/N7xlK1hLOE0


    avec le texte : https://www.franceinter.fr/emissions/le-billet-de-sophia-aram/le-billet-de-sophia-aram-24-decembre-2018

    Quand on voit le nombre d’exactions, de violences, de haines, de propos antisémites, racistes, homophobes, sexistes proférées pendant ces manifestations par des gens portant un gilet jaune, pensez-vous vraiment qu’il y aurait aussi peu de gilets jaunes que ça dérange, sans magie ?

    Alors, je ne sais pas si la magie va continuer d’opérer longtemps, ce que je sais, c’est qu’il y a un miracle qui tarde à se produire, c’est que la justice sociale soit portée par un mouvement efficace et pérenne, parce je crains que ce ne soit pas exactement ce qui se profile pour ceux qui l’attendent encore sur les ronds-points...

    • Je ne trouve pas du tout ce discours courageux en date du 24 décembre il est dans la droite ligne adoptée par les médias dominants : déconsidérer les GJ et maintenir un discours de mépris. Assez exaspérée de voir que la gauche alternative (qui certes s’en est pris plein la gueule depuis 20 ans) semble si infantile et jalouse depuis le début au point de s’axer uniquement sur cet argumentaire. Quel dommage.
      #la_voix_de_son_maitre

  • @raspa Le sanglot du vieil homme blanc hétéro
    http://www.gqmagazine.fr/sexactu/articles/notallmen-parlons-en/54686
    (un peu de Pascal Bruckner pour napper le tout ? http://www.ina.fr/video/CPB83051688/l-homme-blanc-a-travers-le-monde-video.html
    Dans cette émission, il y a aussi une super intéressante interview d’André Brink sur sa condition d’écrivain blanc anti-apartheid en Afrique du Sud. Lui ne critiquait pas Pinochet « à 10 000 km de Santiago »)

    • @raspa : l’autobiographie d’André Brink s’appelle « Mes bifurcations ». Meilleur titre d’autobio pour quelqu’un avec un engagement militant ever.
      Regard à la fois critique et constructif sur son milieu d’origine, étapes de construction de sa pensée et de son action politique, sans tomber dans une vision type « destin » ou « sauveur blanc ». Ça se lit bien, France Culture l’a aussi merveilleusement mis en feuilleton (lecture d’extraits).

    • « Si on ne peut plus nommer le groupe dominant, on ne peut pas se battre pour plus d’égalité. » J’aime bien cette phrase qui peut être appliquée à plein de situation.
      Sinon : les vieux hommes blancs sont-ils une classe « en-soi » ou « pour soi » ?

      (pas encore pu voir l’émission sur André Brink)

    • Etant donné les réactions #NotAllMen qui surgissent à chaque dénonciation féministe, et les petites magouilles et réactions outrées des politiciens/membres de CA de grandes entreprises/[note ici l’instance de pouvoir à laquelle tu penses] à chaque tentative d’instaurer plus de parité et de diversité de profils... j’aurai tendance à dire « classe pour soi »...

    • Pourtant... si le but du dominant est de perpétuer sa domination, il a tout intérêt à la rendre invisible, naturelle, à l’institutionnaliser. Et d’effacer aussi les classes, de nier leur existence. Le discours explicite (dans le cadre du patriarcat) n’est pas « les hommes ont gagné, ce sont les plus forts, soyons fiers d’être des hommes, des gagnants » mais plutôt « la société est très bien comme ça, tout le monde est heureux, il n’y a vraiment aucune raison de parler de rapports de force, d’ailleurs les femmes sont des hommes comme les autres (ou presque) ». La classe dominante devient hégémonique, crée un discours qui nie les rapports de domination entre classes, qui nie les classes... et donc cette classe dominante disparait ! Du moins dans le champ de vision de ses membres. Elle cesse d’être une classe « pour soi », elle devient « la norme, le point de référence » (on passe de « le masculin l’emporte sur le féminin » #rapportdeforce à « le masculin est le neutre » #hégémonie). Les réactions #notallmen consistent à ramener le problème au niveau des comportements individuels ("je ne me comporte pas comme ça, donc je ne suis pas un dominant"), ne pas reconnaître (ou comprendre) les rapports de classe et comment celles-ci sont intériorisées, à quel point leur reproduction est inconsciente. Ces réactions, elles peuvent même être comprises comme des distanciations (maladroites) de la part de certains de ces hommes, du fait qu’ils ne se considèrent pas membre d’une classe masculine oppressive, et même qu’ils ne perçoivent pas l’existence des classes. Ce que je veux dire en fait, c’est que je pense que ces réactions que tu cites ne sont pas tant des « défense de classe » que l’expression du malaise devant un discours qui rompt totalement avec leur vision de la société. Ce n’est même pas le refus de se faire assigner à une classe d’oppresseur... c’est le refus de voir et de comprendre la société en matière de classe et d’oppression. Tu me disais toi-même « les hommes comme classe sociale ça a vraiment du mal à être intégré par les mecs ». Ceux qui défendent le système ne sont pas nécessairement conscient de défendre une classe, ils n’ont pas besoin d’en être conscients pour le défendre. Je pense que c’est un trait de l’hégémonie, du succès de la domination y compris sur les dominants. Et c’est ce qui explique que des dominés peuvent tout à fait se retrouver à défendre la domination, à la justifier, à nier leur oppression. Ce pavé est beaucoup trop long parce que je n’arrive plus à revenir à la ligne dans les commentaires, désolé.

    • Intéressant ce que tu dis, sur le fait que ce sont des réactions pour continuer à nier / ne pas conscientiser cette existence de classe (et même se détacher de la classe au-cas-où-elle-existerait. On n’est jamais trop prudent).
      En fait, dans mon commentaire, j’avais aussi très en tête ce que disent les Pincçon-Charlot dans « Riche, pourquoi pas toi ? » à propos des systèmes de défense des riches. Les non-riches font des manif, les riches dînent avec le Préfet ou la nièce du ministre, prennent rendez-vous avec le conseiller machin... Et c’est pas clair si ce sont des réactions motivées par une défense de classe (avec donc une vraie conscience de classe « pour soi ») ou par une défense de son « mode de vie », de ses « valeurs » (donc sans cette conscience de classe vraiment franche). Probablement que comme souvent, ça dépend des gens.
      Mais sans doute que ce parallèle est foireux, que les riches ont une conscience plus forte d’appartenir à un même groupe social comparativement au groupe « hommes ». D’autant que comme tu dis, le discours de rapport de force est totalement gommé, avec le mythe de l’égalité déjà là, voire que les femmes ont pris le pouvoir...
      Il n’y aurai alors que chez les hommes pro-féministes ayant travaillé la question et chez les masculinistes militants qu’il y aurait cette vision de classe, avec une « classe pour soi » bien affirmée chez les mascu...
      (un jour il faudra quand même qu’on aille se coltiner un peu sérieusement ces définitions « en soi » et « pour soi », plutôt que de blablater à partir de la définition tirée de mon lointain passé d’étudiante que j’ai pu t’en donner !)

      (et « entrée », ça marche bien pour les retours ou saut de ligne chez moi)

  • #YesAllWomen - Response to #BengaluruMolestation and #NotAllMen (avec images, tweets) · FeminismInIndia · Storify
    https://storify.com/FeminismInIndia/yesallwomen

    We @FeminismInIndia were angry about the first response to the mass molestation in Bengaluru being #NotAllMen. So we set out to collect and share women’s many instances of sexual violence using #YesAllWomen. Within a few hours, it began to trend as women shared their traumatic stories of abuse.

    #Inde #féminisme #viols #violences_sexuelles

  • De colère et d’espoir : La raison du plus fort - Le féminisme doit-il vaincre ou convaincre ?
    http://decolereetdespoir.blogspot.fr/2015/08/la-raison-du-plus-fort-le-feminisme.html

    Il y a quelques temps, un masculiniste qui s’ignore me mecspliquait à grands renforts de condescendance et de microagressions sexistes que l’homme ne devait « pas être vaincu, mais CONvaincu ». C’est un discours qu’on retrouve aussi chez les féministes, qui puisent ainsi le courage de participer à d’innombrables conversations aussi pénibles que vaines. Certaines de ces conversations visent justement à mettre au clair que le féminisme ne cherche pas à vaincre les hommes, qu’il ne s’agit pas d’une « guerre contre les hommes ». C’est un axiome du féminisme qui est indiscutable. C’est précisément ce qui me motive à en discuter.

    Est-il réaliste de croire que l’avènement de l’égalité découlera d’une rhétorique parfaite et d’une argumentation à la logique inattaquable ? On pourrait évaluer la véracité historique de cette hypothèse, mais je préfère vous renvoyer à ces masculinistes que vous connaissez trop. Ceux qui vous harcèlent sur Twitter. Ceux qui annoncent publiquement que quelqu’un devrait vous violer. Ceux qui vous touchent sans votre consentement. Ceux qui font des blagues de viol en votre présence, uniquement pour le plaisir de vous reprocher votre absence d’humour. Sentez-vous la tension monter ? Vous les connaissez bien. Nous les connaissons toutes. Ce n’est pas faute d’essayer que nous avons conclu qu’ils étaient irrécupérables, et que nous avons préféré les couper de notre vie.

    Le sexisme n’est pas logique. Il ne découle pas de la raison. Les hommes les plus violents envers les femmes ne sont pas les moins intelligents ; ils ne sont pas non plus à un argument près de devenir proféministes. Nous avons derrière nous des générations de penseuses et d’éducatrices publiques féministes. Elles ont exprimé les arguments en faveur d’une réelle égalité entre les genres, et pourtant le monde reste ce qu’il est. Des hommes renforcent avec passion des dogmes sexistes totalement arbitraires (comme ceux de punir ou de censurer la nudité et la pilosité féminine), et ils ne le font pas parce que c’est rationnel. « C’est comme ça », disent-ils d’un ton catégorique. En leur expliquant que le mamelon ou poil féminin est homologue au mamelon ou poil masculin, vous ne gagnerez qu’un mal de tête. Ces normes arbitraires bougeront lorsque des féministes réaliseront des publicités sans pilophobie, produiront des films mettant en scène des corps réalistes ou imposeront aux écoles une éducation à la sexualité (ou même un cours de biologie) non sexiste. En bref, lorsqu’elles seront aux commandes. Le patriarcat est l’expression du pouvoir des hommes sur les femmes, et c’est en rétablissant la balance de pouvoir que nous nous émanciperons. Pas en les convaincant de nous marcher dessus un peu moins fort.

    #féminisme #violence #militer #masculinisme

    • Une deuxième conséquence qui nous empêche de dire qu’on participe à un combat de pouvoirs plutôt qu’à un concours de dissertations philosophiques concerne le rapport du féminisme aux hommes. Pour accepter un combat qui veut donner du pouvoir aux femmes (empower), il faut comprendre que les hommes devront en perdre. C’est tout simple, et pourtant tellement controversé. Un équilibre (pensez-le en termes de balances, de pH, de température, qu’importe !) se rétablit en réduisant une quantité d’un bord, et en l’augmentant de l’autre. Quelqu’une gagne, quelqu’un perd. Il nous faut donc comprendre que le sexisme ne nuit pas aux hommes, mais que le féminisme, oui, en leur retirant leurs privilèges (j’y reviendrai dans un prochain article). Et, s’il est question de rapports de forces, on craint que cela fasse des hommes nos ennemis. Le sont-ils ? Certains, sans aucun doute – vous n’avez pas besoin de mon aide pour en nommer. Voir le féminisme comme un combat ne fait pas de tous les hommes nos ennemis. Cela ne signifie pas qu’ils ne viennent pas tous du camp ennemi. Les arguments de type #NotAllMen illustrent bien le malaise qu’on a à accuser les hommes de quoi que ce soit – pourtant, on n’a aucun problème à comprendre qu’à la guerre, il y a deux camps ennemis sans que chaque membre des deux camps ne soient ennemis. Si le féminisme est un combat, il n’oblige pas chaque homme à prendre les armes pour défendre le patriarcat. Cependant, nous ne pouvons plus affirmer que nous combattons « le patriarcat, pas les hommes ». Le patriarcat n’a ni bras ni cerveau. Ses coups sont portés par des hommes, et ceux-ci doivent être responsabilisés. Être féministes, c’est être solidaires entre femmes. Être proféministe, c’est se désolidariser de la violence des hommes.

      Refuser de hausser le ton parce que cela ne sert pas l’argument ne fera pas disparaitre cette violence. La haine misogyne et antiféministe est bien réelle, et elle s’exprime au moyen de punitions. Les femmes qui osent contester sont punies – telle est la logique du machisme. C’est particulièrement évident dans le cas du viol : une punition pour celle qui ose porter une jupe trop courte, une punition pour celle qui boit, et même une punition légitime (et comique !) pour le criminel en prison. C’est aussi le cas du harcèlement en ligne des féministes : chaque action féministe a sa contraction pour la faire taire. Idem pour n’importe quelle transgression à ce que doit être « la Femme » (belle, mince, imberbe, hétérosexuelle…). La clé du féminisme – ou du moins, une de ses premières clés – est de prendre conscience du fait que nous ne méritons pas ces punitions. Nous défendre, par tous les moyens nécessaires, ne nous rabaisse pas au niveau de l’oppresseur (dont la violence est toujours légitime, par définition). Parfois, pour nous défendre ou pour défendre une camarade, il ne suffit pas d’argumenter. Critiquer celles qui prennent d’autres méthodes que la parole ne nous avancera pas. Je veux être claire : je n’encourage personne à frapper, à blesser ou à tuer. Personnellement, la violence physique ne m’intéresse pas (bien qu’elle puisse être légitimement choisie par d’autres selon les circonstances). Mais ce qu’on considère « violent » dans les actions féministes n’est pas de la violence physique. Hausser le ton, manifester, détruire un objet, exclure les hommes d’une réunion, éjecter un violeur d’un bar, déranger un événement… Toutes ces actions seront décrites comme extrémistes, violentes ou illégitimes par celles et surtout ceux qui croient qu’il suffit de convaincre.

  • Tomgram: #Rebecca_Solnit, #YesAllWomen Changes the Story | TomDispatch
    http://www.tomdispatch.com/blog/175850

    According to one account of the feminist conversation that followed, a young woman with the online name Kaye (who has since been harassed or intimidated into withdrawing from the public conversation) decided to start tweeting with the hashtag #YesAllWomen at some point that Saturday after the massacre. By Sunday night, half a million #yesallwomen tweets had appeared around the world, as though a dam had burst. And perhaps it had. The phrase described the hells and terrors women face and specifically critiqued a stock male response when women talked about their oppression: “Not all men.”

    It’s the way some men say, “I’m not the problem” or that they shifted the conversation from actual corpses and victims as well as perpetrators to protecting the comfort level of bystander males. An exasperated woman remarked to me, “What do they want — a cookie for not hitting, raping, or threatening women?” Women are afraid of being raped and murdered all the time and sometimes that’s more important to talk about than protecting male comfort levels. Or as someone named Jenny Chiu tweeted, “Sure #NotAllMen are misogynists and rapists. That’s not the point. The point is that #YesAllWomen live in fear of the ones that are.”

    • The point is that #YesAllWomen live in fear of the ones that are.

      Quelle horrreur ! Je vais demander autour de moi si c’est vrai.

      D’ailleurs c’est un sujet récurrent au point où le groupe « punk » Die Ärzte l’a traité dans une chanson qui en évoque les idée recues traditionelles. La vidéo plaira surtout aux amateurs (amatrices ?!?) de revenge movies .

      http://www.goranagar.com/TR/Coll/TR-Lara-Aerzte.JPG

      Die Ärzte - Männer sind Schweine - 1989

      Männer sind Schweine

      Hallo, mein Schatz, ich liebe dich
      Du bist die Einzige für mich
      Die anderen find ich alle doof
      Deswegen mach ich dir den Hof

      Du bist so anders, ganz speziell
      Ich merke sowas immer schnell
      Jetzt zieh dich aus und leg dich hin
      Weil ich so verliebt in dich bin

      Gleich wird es dunkel, bald ist es Nacht
      Da ist ein Wort der Warnung angebracht

      Männer sind Schweine
      Traue ihnen nicht mein Kind
      Sie wollen alle nur das Eine
      Weil Männer nun mal so sind

      Ein Mann fühlt sich erst dann als Mann
      Wenn er es dir besorgen kann
      Er lügt, dass sich die Balken biegen
      Nur um dich ins Bett zu kriegen

      Und dann am nächsten Morgen weiß er
      Nicht einmal mehr wie du heißt
      Rücksichtslos und ungehemmt
      Gefühle sind ihm völlig fremd

      Für ihn ist Liebe gleich Samenverlust
      Mädchen, sei dir dessen stets bewusst

      Männer sind Schweine
      Frage nicht nach Sonnenschein
      Ausnahmen gibt’s leider keine
      In jedem Mann steckt doch immer ein Schwein

      Männer sind Säue
      Glaube ihnen nicht ein Wort
      Sie schwören dir ewige Treue
      Und dann am nächsten Morgen sind sie fort

      „Was hab ich denn getan, dass du mich immer quälst und sagst du liebst mich nicht?“
      "Du hast doch nicht die geringste Ahnung was Liebe ist, wir kennen uns ja nicht mal"

      Und falls du doch den Fehler machst
      Und dir nen Ehemann anlachst
      Mutiert dein Rosenkavalier
      Bald nach der Hochzeit auch zum Tier

      Da zeigt er dann sein wahres Ich
      Ganz unrasiert und widerlich
      Trinkt Bier, sieht fern und wird schnell fett
      Und rülpst und furzt im Ehebett

      Dann hast du King Kong zum Ehemann
      Drum sag ich dir denk bitte stets daran

      Männer sind Schweine - linke Schweine, fiese Schweine
      Traue ihnen nicht mein Kind - eklige Schweine, fiese Schweine
      Sie wollen alle nur das Eine - dumme Schweine, dumme Schweine
      Für wahre Liebe sind sie blind - geile Schweine

      Männer sind Ratten - linke Schweine, fiese Schweine
      Begegne ihnen nur mit List - eklige Schweine, fiese Schweine
      Sie wollen alles begatten - stinkende Schweine, linke Schweine
      Was nicht bei drei auf den Bäumen ist - geile Schweine

      Männer sind Schweine - linke Schweine, fiese Schweine
      Frage nicht nach Sonnenschein - eklige Schweine, fiese Schweine
      Ausnahmen gibt’s leider keine - dumme Schweine, Nazi-Schweine
      In jedem Mann steckt doch ein Schwein - geile Schweine

      Männer sind Autos - wir wollen keine Bullenschweine
      Nur ohne Reserverad - fiese Schweine, fiese Schweine
      Yeah, yeah, yeah, yeaaah - Mollies und Steine, Bullenschweine

      http://www.youtube.com/watch?v=404oPn6tudE

      http://de.wikipedia.org/wiki/13_%28Die-%C3%84rzte-Album%29#M.C3.A4nner_sind_Schweine

      Die Single „Ein Schwein namens Männer“ erreichte im gesamten deutschsprachigen Raum Platz 1 der Chartlisten und wurde damit zu einer der kommerziell erfolgreichsten Veröffentlichungen der Band. Zu diesem positiven Ergebnis trug unter anderem das mittlerweile sehr populäre Video zum Lied „Männer sind Schweine“ bei, in ihm ist eine Schießerei zwischen der Videospiel-Heldin Lara Croft und den drei Bandmitgliedern zu sehen, an deren Ende die Musiker unterliegen.

      Männer sind Schweine wurde von der Band lange nicht mehr live gespielt, da es ihr nicht gefiel, dass das Lied auf dem Oktoberfest gespielt wurde, oder auf diversen Ballermann-CDs Coverversionen des Songs auftauchten. Besucher des Oktoberfests und Ballermann-Fans seien nicht das Zielpublikum der Band.