• Au Brésil, le principal fournisseur d’Ikea accusé d’atteintes à l’environnement
    https://disclose.ngo/fr/article/au-bresil-le-principal-fournisseur-dikea-accuse-datteintes-a-lenvironnemen

    Pollutions chimiques, déforestation illégale… Au Brésil, Ikea se fournit en meubles auprès de l’entreprise Artemobili, accusée de multiples infractions environnementales entre 2018 et 2022. La justice brésilienne pointe aujourd’hui la responsabilité de la firme suédoise. Lire l’article

  • Jordan Bardella, les dessous d’une « politique TikTok »
    https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/10/jordan-bardella-les-dessous-d-une-politique-tik-tok_6215810_823448.html

    Le président du Rassemblement national cultive sa « marque » à coups de discours flous. Dépassant largement en popularité Marine Le Pen, il commence à s’en émanciper, sous le regard bienveillant de Vincent #Bolloré.
    Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

    Difficile de s’imaginer dans une réunion politique. Le tube Bande organisée résonne au Duplex, célèbre boîte de nuit parisienne, pour accompagner l’arrivée de la star du soir, ce samedi 27 janvier, vers 23 heures. Un costume sombre fend une nuée de téléphones tournés vers lui. L’ambiance est festive, rythmée par les textes subversifs des rappeurs marseillais, aux antipodes des valeurs que l’invité principal entend incarner. Des centaines de jeunes endimanchés scandent « Jordan, Jordan ! », rient lorsqu’un amuseur rêve tout haut de « Jordan 2027 » : nous sommes bien au lancement de l’écurie personnelle du président du Rassemblement national (#RN), Les Jeunes avec #Bardella.
    Cela n’est pas qu’une soirée en discothèque. Il faut se figurer la valeur symbolique d’un tel événement dans un mouvement qui entretient le culte du chef et n’a jamais sanctifié qu’un seul nom, celui de Le Pen. Mais Jordan Bardella est porté par un courant puissant : l’opinion. En témoigne son entrée dans le traditionnel baromètre des 50 personnalités préférées des Français, produit par l’IFOP pour Le Journal du dimanche, publié le 2 janvier, où il est le seul homme politique présent. Il s’y classe en 30e position, alors que Marine Le Pen n’y a jamais figuré. Au panthéon du consensus et du conservatisme, dans un palmarès très masculin, se hisse un homme de 28 ans imprégné des idées de la #nouvelle_droite, un courant racialiste de l’#extrême_droite, mais que les Français peinent encore à cerner. Aux yeux d’une majorité d’entre eux, il est encore ce jeune costumé et bien peigné qui s’inscrit dans le sillage de Marine Le Pen (...)
    Un positionnement flou recherché par la tête de liste du RN pour les élections européennes de juin.

    [...]

    Il y a plus concret que les sondages : la justice, avec le procès à venir concernant l’affaire des assistants parlementaires du parti au Parlement européen, où Marine Le Pen risque une peine d’inéligibilité et dans lequel Jordan Bardella n’est pas inquiété, bien que son nom figure au dossier.

    [...]

    Le président du RN ressemble à un produit à la mode. Du premier slogan de sa campagne des européennes, qui ne dit rien sinon une date (« Vivement le 9 juin ! »), le député du Gard Pierre Meurin dit qu’il vise à susciter l’attente d’un événement, « comme la sortie du dernier iPhone ». « Sa personnalité, ce qu’il incarne, fait appel aux mêmes réflexes de consommation. » « Il est devenu une marque, renchérit le sénateur lepéniste Aymeric Durox. Un visage connu dans une époque dépolitisée, une époque du selfie. » En Seine-et-Marne où il est élu, ce dernier dit rencontrer des élus de #droite qui n’attendent plus que la prise du pouvoir du jeune homme pour basculer. Le sénateur se dit que « pour avoir toutes les chances de gagner, il faudrait que Jordan puisse faire le débat d’entre-deux-tours à la place de Marine ».

    https://justpaste.it/fw0sn

    #Hanouna #identitaire

    • « On aurait plus de chances avec Bardella » : les doutes des militants du RN sur Marine Le Pen

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/02/11/on-aurait-plus-de-chances-avec-bardella-les-doutes-des-militants-du-rn-sur-m

      De nombreux membres du parti lepéniste jugent le jeune président du RN mieux placé pour s’imposer lors de la prochaine élection présidentielle, convaincus que Marine Le Pen payera in fine son nom et ses échecs passés.
      Par Clément Guillou et Corentin Lesueur

      En monarchiste convaincue, Geneviève Salvisberg n’a rien contre les dynasties. Mais cette adhérente historique du Rassemblement national (RN), passée par l’Action française dans sa jeunesse, est prête à faire exception avec la famille qui règne depuis un demi-siècle sur son parti. « Marine Le Pen est toujours très appréciée, mais Jordan Bardella est tout simplement extraordinaire, beau gosse et tellement brillant, loue la septuagénaire, suppléante du député de l’Aude Julien Rancoule. Il est assez intelligent pour attendre son tour. Mais pourquoi ne pas le lancer dès 2027 ? »

      Laisser Jordan Bardella représenter l’ex-Front national dès la prochaine #présidentielle à la place de Marine Le Pen ? Beaucoup d’adhérents l’envisagent à trois ans du scrutin roi de la vie politique nationale. Durant le mois de janvier, Le Monde est parti à la rencontre des militants lepénistes lors des cérémonies de vœux de certains députés. A la question d’une éventuelle victoire en 2027, une majorité d’entre eux considérait que le jeune homme offrirait davantage de chances que la triple candidate. Dans un parti aux réflexes légitimistes, et alors que Marine Le Pen a annoncé vouloir représenter le parti dans trois ans, ce fond de l’air bardelliste dans la base militante n’est pas anodin.
      La fille de Jean-Marie Le Pen reste unanimement saluée pour sa résilience et le travail de dédiabolisation du parti. Le « ticket » proposé, avec Jordan Bardella présenté en premier ministre putatif, séduit. Mais les militants n’échappent pas à la dynamique qui, depuis plusieurs mois, porte leur jeune président, bien au-delà des rangs du mouvement d’extrême droite. « Beau », « trop fort à la télé », « il présente et s’exprime bien », « sens de la répartie ».
      Les atouts brandis par les défenseurs de Jordan Bardella se rapportent presque uniquement à ses passages télévisés et à son image « lisse ». Un profil « rassurant » pour rallier à leur cause des électeurs hésitant encore à assumer un vote radical. « Pour les frileux, c’est bien… On sera au pouvoir un jour, mais jamais avec un Le Pen », tranche Gérard Aubenas, électeur lepéniste depuis 1981 et retraité dans la région de Cavaillon (Vaucluse).

      Des punchlines sur les plateaux télé
      Le bardellisme existe jusque dans le bassin minier du Pas-de-Calais, le fief de Marine Le Pen. « Son discours, quand elle était présidente du parti, m’a convaincue. Mais c’est quand Bardella est arrivé que j’ai complètement adhéré », raconte Tatiana Focqueur, 27 ans, qui a troqué sa carte Les Républicains contre celle du RN. « Bardella fait le travail pour enlever cette étiquette de racisme », se réjouit son mari, Sébastien, 47 ans. Qui, lui, se moque bien des étiquettes : il dirige le Black Shadow North, un club de motards associé au Gremium MC, de l’ancien chef du groupe parisien de skinheads #néonazis, Serge Ayoub. Avant de tracter pour le RN, il s’affichait avec cette figure du milieu en 2021, comme l’a documenté le site d’information StreetPress.

      Si certains élus tancent Jordan Bardella pour son absence de ligne idéologique, nombre de militants y voient une force. Une #stratégie, même, pour dissimuler les fondamentaux du RN sous une communication se résumant à quelques #punchlines répétées sur tous les plateaux et relayées sur les réseaux sociaux. « Un homme politique n’a pas à rabâcher ce qu’il pense : on sait très bien ce que défend Jordan puisqu’il représente le parti et son histoire, explique Nathalie, 59 ans, en Seine-et-Marne. Il est jeune, parle bien et dispose d’une bonne gueule : exactement comme Macron en 2017. A l’époque, beaucoup ont voté pour lui sans trop savoir ce qu’il pensait. »

      Se libérer du patronyme Le Pen
      Chez les plus jeunes adhérents frontistes, séduits par ses vidéos sur TikTok ou sa présence sur le plateau de Cyril Hanouna, Jordan Bardella est décrit en figure tutélaire. « Son physique nous influence sans qu’on s’en rende compte, c’est inconscient », avoue Loly Lucas, 19 ans. « J’adhère aux idées de Marine Le Pen mais il y a toujours cette peur vis-à-vis de sa famille, alors que Bardella n’a pas de passé politique », distingue l’étudiante de Montpellier. Alimenté par la malédiction qui collerait à la lignée des Le Pen, l’enthousiasme pour le natif de Drancy (Seine-Saint-Denis) transcende désormais les générations.

      Parmi ceux qui cotisaient déjà sous « Jean-Marie », beaucoup n’y croient plus après trois premiers échecs de sa fille à la présidentielle. « Le nom lui colle toujours à la peau. Macron veut continuer à dire “Front national”, et on comprend pourquoi… », déplore Dominique Caplin, retraité d’un établissement public de gestion de l’eau et néoadhérent gardois. Au-delà du patronyme, d’autres considèrent que Marine Le Pen a péché, lors de ses tentatives infructueuses, dans les domaines qui font justement la réputation de son cadet.
      « On aurait plus de chances avec Bardella. Marine est plus énervée et agressive, elle n’a pas le même sang-froid, tranche Frédéric, un policier de 56 ans. A chaque débat d’entre-deux-tours, elle est mauvaise. » Et, lorsque vient la question de la jeunesse de Jordan Bardella, la réponse est toujours la même : « Et notre nouveau premier ministre, il a quel âge ? »

      Aux vœux de Jordan Bardella, l’ombre de la « #GUD connexion »
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/15/aux-v-ux-de-jordan-bardella-l-ombre-de-la-gud-connexion_6210954_823448.html

      Le président du Rassemblement national a dû s’expliquer lundi sur le maintien de relations d’affaires avec Frédéric Chatillon, ancien patron du Groupe union défense, une organisation étudiante d’extrême droite connue pour son radicalisme et sa violence.

      https://justpaste.it/cnu61

      Le reportage consacré au jeune président du RN sera bien diffusé, même si le parti a déclaré avoir missionné des huissiers pour empêcher la diffusion d’un extrait relatif au compte Twitter anonyme, raciste et homophobe, qu’aurait utilisé Jordan Bardella.

      https://www.lemonde.fr/politique/article/2024/01/18/complement-d-enquete-sur-jordan-bardella-france-televisions-maintient-sa-ver

    • Jordan Bardella tente de séduire la droite pour « élargir » la base électorale du Rassemblement national, Clément Guillou
      https://www.lemonde.fr/politique/article/2023/09/16/jordan-bardella-tente-de-seduire-la-droite-pour-elargir-la-base-electorale-d

      Alors que Marine Le Pen cible en priorité les classes populaires, le président du parti d’extrême droite s’efforce de séduire les classes moyennes supérieures et les retraités. Une répartition des rôles plus assumée entre eux. Publié le 16 septembre 2023.

      « Il a fait une campagne à l’américaine exemplaire. C’est même un modèle qu’on pourra étudier plus tard à Sciences Po. » Ainsi parlait, en 2007, Jean-Marie Le Pen au sujet de Nicolas Sarkozy, après s’être fait siphonner ses électeurs au premier tour de l’élection présidentielle. Sa fille Marine, directrice de campagne, ne partageait pas son enthousiasme vis-à-vis du personnage, qu’elle « trouvait faux », se souvient l’un des acteurs de la présidentielle 2007 au Front national. L’ancien chef de l’Etat, qui, entre deux actualités judiciaires, distribue les bons et mauvais points à l’occasion de la parution du deuxième tome de ses mémoires (Le Temps des combats, Fayard, 592 pages, 28 euros), est aussi de retour dans les discussions au sein du parti à la flamme.
      Cet été, le député Rassemblement national (RN) du Nord Sébastien Chenu s’est rafraîchi la mémoire en revisionnant La Conquête, le film de Xavier Durringer (2011) retraçant, dit-il, « la meilleure campagne de ces quinze dernières années, [qui] n’était pas une union des droites mais une capacité rare à faire sauter les clivages sociologiques ». Dans une vidéo tournée à l’occasion de la rentrée scolaire, Jordan Bardella laisse traîner, en évidence sur son bureau, le dernier opus sarkozyste.
      Le pavé est au même endroit quelques jours plus tard, quand les caméras de France 3 l’interrogent : « J’avais déjà lu Le Temps des tempêtes [L’Observatoire, 2020] », leur signale le président du mouvement d’extrême droite, qui doit lancer sa campagne pour les élections européennes de juin 2024, samedi 16 septembre, lors des universités d’été du RN, à Beaucaire (Gard).

      Le sillon sarkozyste
      Jordan Bardella avait 11 ans durant la campagne victorieuse de Nicolas Sarkozy. De son propre aveu, son intérêt pour la politique n’était pas tel qu’il puisse en garder un souvenir net. « J’ai admiré le personnage, disait-il toutefois au Monde en février. Il avait la capacité de tout changer, réunissait les classes moyennes, l’ouvrier d’Aubervilliers et le cadre sup de Versailles. Je pense que c’est la clé du pouvoir et qu’on est sur ce chemin-là. Parler, au-delà de la France des oubliés, à la France qui se lève tôt » – un label sarkozyste.

      En ce début de campagne des élections européennes, celui qui sera la tête de liste du RN tente d’emprunter le sillon sarkozyste. M. Bardella encourage ses troupes à « recréer l’UMP [Union pour un mouvement populaire, devenue Les Républicains, LR] », rapporte Le Figaro. Le RN n’a pas l’armée de militants, de cadres locaux et politiques chevronnés qu’avait la formation de droite, lors de l’accession de M. Sarkozy au pouvoir. Mais rien ne l’empêche d’en adopter certains accents.
      Auprès d’un parti qui veut désormais renforcer son implantation chez les classes moyennes supérieures et les #retraités, le candidat Sarkozy exerce une forte attraction, bien que son action à l’Elysée demeure largement rejetée. Dans la bouche de quelques-uns des néodéputés de la vague élue en juin 2022, on entend les comparaisons avec le Rassemblement pour la République (RPR) d’antan, tentative d’extraire le RN du champ des extrêmes auquel son programme fondé sur la préférence nationale et le rejet de l’Union européenne le ramène inexorablement. Le député des Bouches-du-Rhône Franck Allisio, ancien de l’UMP, n’a-t-il pas récupéré la marque RPR pour fonder un mouvement local d’« union des droites » ?

      Dans le duo Marine Le Pen-Jordan Bardella, au sein duquel le rapport hiérarchique est de moins en moins affirmé, c’est au cadet de 28 ans que revient l’incarnation de la jambe la plus droitière ; à Marine Le Pen revient celle d’un national-populisme qui s’adresse à une partie des #classes_populaires. Depuis les violences urbaines du mois de juillet, la double finaliste de l’élection présidentielle a acté le principe d’une répartition des rôles encore plus assumée qu’elle ne l’était. Cela vaut pour la différence de stratégie médiatique – à elle la rareté, à lui l’omniprésence – comme politique – à elle la figure protectrice, à lui celle d’autorité. « Elle considère qu’il touche des gens différents et que c’est à exploiter », explique-t-on dans le premier cercle de Marine Le Pen.

      Clins d’œil à l’électorat de gauche
      La cheffe de file de l’extrême droite a laissé Jordan Bardella bénéficier de l’exposition offerte par Emmanuel Macron, qui l’a convié personnellement, par téléphone, aux « rencontres de Saint-Denis » (Seine-Saint-Denis), le 30 août. A l’issue, les proches du chef de l’Etat ont distillé des propos flatteurs à son endroit, louant son attitude générale et sa préparation – qu’importe qu’il ait, dans sa lettre de propositions au locataire de l’Elysée, confondu défiscalisation et exonération de cotisations patronales. Les mots du camp présidentiel visent à piquer la jalousie de Marine Le Pen, qui ne montre pour l’heure aucun signe d’agacement. Elle a même validé la publication d’une tribune de M. Bardella sur la présence française en Afrique, le 31 août, dans Valeurs actuelles ; elle qui considère pourtant l’international comme son domaine réservé.
      Omniprésent en cette rentrée politique, le jeune homme tente de s’ancrer à droite, même s’il conserve sa matrice populiste qu’il reprend dans Le Figaro, en dépeignant M. Macron comme « politiquement de nulle part ». « Mérite », « autorité », « charges », « taxes »… Celui qui incarne la marque identitaire et sécuritaire du RN s’efforce désormais de reprendre les mots traditionnels du parti Les Républicains. Interrogé sur RTL, le 12 septembre, il aborde ainsi la question des salaires : « Il faut permettre un petit coup de pouce salarial, ce que beaucoup de chefs d’entreprise ne peuvent pas faire compte tenu du niveau de charges délirant dans notre pays. » En février, il avait déjà lancé, depuis un château de la Sarthe, une campagne de communication baptisée « Où passe notre argent ? », dépeignant une France « championne d’Europe des impôts et des taxes ».

      Ce discours est compensé par quelques clins d’œil à l’électorat de gauche, comme la taxation des superprofits énergétiques, la baisse de la TVA sur les produits de première nécessité et l’opposition à la réforme des retraites. Mais tout va comme si le parti avait acté que sa marge de progression se situe à la droite de l’échiquier politique, et non plus chez les abstentionnistes ou dans la gauche souverainiste, dite « patriote ».
      « Il faut maintenir et élargir notre nouvelle base sociologique née des législatives. Il n’y a plus, dans notre électorat, cet aspect “déclassés” contre “élites”, souligne Pierre-Romain Thionnet, le bras droit de Jordan Bardella. Il ne faut pas laisser dire qu’on est socialistes. » C’est particulièrement vrai à l’aube d’un scrutin européen, en juin 2024, où l’#abstention_différenciée (l’écart de participation entre différents électorats) devrait jouer contre le RN, les classes populaires s’exprimant traditionnellement peu dans ces élections. « Ceux qui aujourd’hui s’intéressent aux européennes sont très politisés et plutôt à droite ; c’est le lectorat du Figaro. Parler aux classes populaires de cette élection en septembre, c’est parler à des gens qui ont bien d’autres préoccupations », explique Jean-Philippe Tanguy, président délégué du groupe RN à l’Assemblée nationale.

      Apprécié par les électeurs d’Eric Zemmour
      Le RN avait déjà revu à la baisse ses ambitions sociales dans son programme présidentiel de 2022, et envoyé plusieurs signaux favorables aux employeurs au long de la première année de la législature. Une évolution peu visible dans son discours, focalisé sur le pouvoir d’achat et l’immigration, et le magma des débats parlementaires.
      Jordan Bardella se positionne pour être celui qui incarne ce RN plus « droitard », un mot que Marine Le Pen prononce avec un dégoût non dissimulé. Dans les enquêtes d’opinion, il est, bien plus qu’elle, très apprécié par les électeurs de droite et d’Eric Zemmour. « Si Jordan n’était que Marine avec les cheveux courts, cela n’aurait que peu d’intérêt », estime Sébastien Chenu, lui-même issu de l’UMP. « Jordan a son espace et doit aller le prendre. L’intérêt est qu’il puisse continuer à élargir notre base électorale. Il nous faut des profils et des sensibilités différents. C’est un de nos défis », reconnaît-il.
      Sauf que, dans le même temps, le président du RN ouvre aussi les bras à Reconquête !, faisant mine de croire à une union de leurs forces pour le scrutin du 9 juin 2024, malgré les supposées différences de nature entre deux visions économiques et sociétales. Et alors même que Marine Le Pen a toujours refusé de se laisser tenter par l’arlésienne de l’« union des droites ».

      Le risque de ces multiples manœuvres est d’écailler franchement le vernis « ni droite ni gauche » que la dirigeante d’extrême droite, à la suite de son père, a patiemment apposé sur le parti à la flamme. Et de se perdre dans la tactique électorale. Alors que l’option « ni droite ni gauche » fut une clé de l’explosion des scores lepénistes après la scission avec Bruno Mégret, en 1999.

      #stratégie_électorale

  • Stéphane François, politiste : « La nouvelle droite continue de jouer un rôle déterminant au sein de l’extrême droite »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/05/stephane-francois-politiste-la-nouvelle-droite-continue-de-jouer-un-role-det

    Le spécialiste des droites radicales analyse les liens entre le nazisme et ce courant de pensée, né à la fin des années 1960, qui conserve une influence au sein de Reconquête ! comme du Rassemblement national.
    Propos recueillis par Marc-Olivier Bherer

    Spécialiste des droites radicales et des contre-cultures, Stéphane François est professeur de science politique à l’université de Mons (Belgique). Il est également membre du laboratoire Groupe sociétés, religions, laïcités du CNRS. Il vient de faire paraître La Nouvelle Droite et le nazisme, une histoire sans fin (Le Bord de l’eau, 180 pages, 18 euros).

    Qu’est-ce que la nouvelle droite ? Pourquoi revenir sur son histoire aujourd’hui ?
    La nouvelle droite, apparue à la fin des années 1960, continue de jouer un rôle déterminant, puisqu’elle est à l’origine de l’idéologie #identitaire qui s’est répandue dans les partis d’#extrême_droite. Du Front national au Rassemblement national, mais aussi au sein du Bloc identitaire [un groupuscule d’extrême droite actif dans les années 2000 et rebaptisé « Les Identitaires » en 2016], du Mouvement national républicain [fondé en 1999 par Bruno Mégret] et de Reconquête !, partout, on trouve des anciens de la nouvelle droite ou de ses sympathisants.
    A travers ses idées, ce courant de pensée cherche à défendre une Europe blanche, sans mettre en avant une hiérarchie raciale. Il est moins raciste que racialiste. Pour lui, différentes races existent et peuvent vivre en paix si elles ne se mélangent pas. L’immigration ferait courir le risque d’un ethnocide en entraînant la disparition du peuple qui accueille des étrangers.

    L’histoire de la nouvelle droite débute lorsque d’anciens militants d’Europe-Action [un groupuscule raciste fondé en 1963 par Dominique Venner, proche d’anciens nazis tels que René Binet] fondent le Grece, le Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne, en 1969. Ce mouvement, qui réunit des écrivains, des journalistes et des universitaires, connaîtra bien des dissidences et a aujourd’hui périclité. Mais, dans les années 1970, le Grece voit certains de ses représentants être invités sur le plateau d’« Apostrophes ». D’autres participer à la fondation du Figaro Magazine, en 1978. Lors des années 1990 et 2000, ses idées commencent à se diffuser plus largement dans les partis. Le Grece disparaît vers 2013, mais la réflexion et la propagande idéologique se poursuivent toujours dans les écrits de son principal théoricien, Alain de Benoist, dans les colloques de l’Institut Iliade, les livres publiés par les Editions de La Nouvelle Librairie, la revue Eléments.

    Quels liens la nouvelle droite entretient-elle avec le national-socialisme ?
    Jusqu’au milieu des années 1980, d’anciens SS participent aux travaux de la nouvelle droite, dont Saint-Loup [nom de plume de Marc Augier (1908-1990)], Robert Dun [pseudonyme de Maurice Martin (1920-2002)] et Robert Blanc [né en 1923, mort après 2010]. Mais il n’y a pas une reprise en bloc de l’hitlérisme. Les auteurs néo-droitiers tentent de faire oublier qu’ils ont pu s’en inspirer en insistant davantage sur la révolution conservatrice allemande et sa tendance völkisch (de Volk, « peuple »), deux mouvements qui ont leur propre histoire mais qui ont été récupérés par le nazisme.
    La révolution conservatrice apparaît en Allemagne en 1918 et disparaît en 1933. Elle défend des idées antirépublicaines et antimodernes, inspirées par Nietzsche. Certains de ses représentants, comme le philosophe Oswald Spengler [1880-1936], critiquent le nazisme, ce que les idéologues de la nouvelle droite soulignent abondamment. Cette révolution conservatrice intègre des éléments de la tendance völkisch, un courant apparu à la fin du XIXe siècle, habité par la nostalgie d’une Allemagne païenne, une fascination pour la race blanche et ses prétendues origines scandinaves.

    Comment la nouvelle droite s’approprie-t-elle ces idées ?
    L’antisémitisme völkisch en donne l’illustration. Contrairement au nazisme, ce courant de pensée ne souhaite pas nécessairement la destruction des juifs. Ils sont certes considérés comme un corps étranger dangereux pour la nation, mais différents auteurs de cette tendance admirent leur capacité à préserver leur identité. C’est le rejet de l’assimilation qui est aujourd’hui récupéré par la nouvelle droite.
    Une des principales manifestations de cette proximité idéologique repose dans les liens d’amitié entre Alain de Benoist et Sigrid Hunke [1913-1999], militante nationaliste völkisch, proche de Heinrich Himmler [1900-1945], le chef de la SS. Lorsque la militante meurt en 1999, de Benoist écrit à propos de Sigrid Hunke qu’elle avait exhumé la « vraie religion de l’Europe », le paganisme. Elle est en effet violemment opposée au christianisme, dont l’ouverture à l’ensemble du genre humain menace, selon elle, les particularismes et les identités.

    Comment se définit l’Europe de la nouvelle droite ?
    Commençons par une évidence : ce n’est pas l’Union européenne. Mais ses contours varient d’un auteur à un autre. Elle peut s’étendre de l’Ecosse jusqu’à Vladivostok. Certains dissidents de la nouvelle droite estiment que l’Europe se trouve partout où il y a des descendants d’Européens blancs, c’est-à-dire également en Amérique, en Australie, etc. Mais l’Europe de la #nouvelle_droite, c’est avant tout un bloc civilisationnel qui repose sur le double héritage de la haute Antiquité gréco-romaine et de la culture celte et nordique. Elle se distingue par sa tolérance, elle ne cherche pas à convertir comme la « secte chrétienne », selon l’expression néodroitière. Aujourd’hui, cette vision de l’Europe se retrouve dans les discours de Jordan Bardella, qui assimile l’immigration à une « menace civilisationnelle ».

    • #Maipi-Clarke, plus jeune élue néo-zélandaise, sidère le parlement avec son premier discours enflammé

      En décembre, Hana-Rawhiti Maipi-Clarke, jeune députée maorie, a électrifié la chambre avec un haka en pleine séance.

      Voilà un excellent remède pour les députés qui somnolent sur leur strapontin. Au Parlement de Nouvelle-Zélande, une jeune élue maorie a fait sensation le 12 décembre dernier avec un discours enflammé combiné d’un haka, en pleine séance parlementaire, devenu depuis viral sur les réseaux sociaux.

      Lors des élections législatives du 14 octobre, Hana-Rawhiti Maipi-Clarke (Parti maori) est devenue à 21 ans la plus jeune élue de l’histoire du Parlement néo-zélandais. Alors que son peuple indigène dénonce la politique « raciste » du nouveau gouvernement conservateur à son endroit, la députée a exécuté un haka durant son discours inaugural, avant d’appeler les Maoris à tenir tête au Premier ministre Christopher Luxon, comme vous pouvez le voir dans la vidéo en tête d’article.

      Rendue célèbre par l’équipe nationale de rugby, le haka est une danse traditionnelle maorie, pratiquée durant des compétitions sportives ou des cérémonies, et qui vise à impressionner un adversaire.
      « Je mourrais pour vous »

      « Ce gouvernement a attaqué mon monde de tous les côtés : notre santé, notre environnement, notre eau, notre terre, nos ressources naturelles, nos quartiers maoris, notre langue, nos enfants et mon droit, ainsi que le vôtre, d’être dans ce pays, selon notre constitution », a lancé Hana-Rawhiti Maipi-Clarke. « Je suis à votre service, à l’intérieur et à l’extérieur de ce parlement. Je mourrais pour vous dans cette chambre et je vivrais pour vous à l’extérieur
      de ces murs », a-t-elle ajouté à l’attention de son peuple.

      Début décembre, des milliers de manifestants sont descendus dans les rues de Nouvelle-Zélande pour protester contre la politique du gouvernement conservateur nouvellement élu à l’égard de la population autochtone maorie. Des manifestations, soutenues par le parti maori Te Pati Maori, ont notamment été organisées à Auckland et Wellington, constituant un premier test pour le Premier ministre Christopher Luxon.

      Les dirigeants maoris accusent la coalition conservatrice de politiques racistes, menaçant notamment un traité qui protège les droits des peuples autochtones. Ils s’opposent aux projets de changement de nom de certains départements du maori à l’anglais et de fermeture de l’autorité sanitaire maorie, Te Aka Whai Ora.

      https://www.huffingtonpost.fr/international/video/maipi-clarke-plus-jeune-elue-neo-zelandaise-sidere-le-parlement-avec-

  • #Guerre #Israël - #Hamas : l’engrenage infernal

    Une #catastrophe_humanitaire se déroule sous nos yeux dans la bande de Gaza tandis qu’Israël bombarde l’enclave et prépare une #riposte_militaire. Nos invités ont accepté d’échanger dans notre émission « À l’air libre » alors que cette guerre les touche. Ou les terrasse.

    Les invités :
    #Nadav_Lapid, réalisateur ;
    #Karim_Kattan, écrivain ;
    #Jonathan_Hayoun, réalisateur ;
    #Rony_Brauman, médecin, essayiste.

    https://www.youtube.com/watch?v=Z0OWMbWxhpg


    https://www.mediapart.fr/journal/international/171023/guerre-israel-hamas-l-engrenage-infernal

    #Gaza #7_octobre_2023 #à_lire #à_voir #vidéo
    #désespoir #désastre #impuissance #inquiétude #préoccupation #émotions #rage #médias #couverture_médiatique #couverture_politique #staus_quo #question_palestinienne #pogrom #mots #bombardements #eau #électricité #essence #réfugiés #déplacés_internes #IDPs #destruction #siège #catastrophe #Nakba #nouvelle_Nakba #évacuation #nourriture #famine #déportation #humiliation #paix #justice #droit_international #communauté_internationale #déshumanisation #sentiment_de_sécurité #sécurité #insécurité #apartheid #colonisation #nettoyage_ethnique #1948 #territoires_occupés #système_d'apartheid #double_régime_juridique #occupation_militaire #colonisation_civile #transferts_forcés_de_population #stratégie_de_désespoir #no_futur #actes_désespérés #lucidité #courage #étonnement #responsabilité #rationalisation #espoir #impasse #choc_électrique #trahison #traumatisme #terreur #cauchemar #cauchemar_traumatique #otages #libération_des_otages #guerre #autodestruction #suicide_national

    • Opinion. “Il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël”
      https://www.courrierinternational.com/article/opinion-il-est-peu-probable-que-l-occident-donne-indefiniment

      Les massacres commis par le Hamas dans le sud d’#Israël semblent avoir fait basculer les opinions publiques occidentales dans un soutien indéfectible à Tel-Aviv, estime ce journaliste israélien. Mais, à mesure que la situation des Palestiniens s’aggravera à #Gaza et en #Cisjordanie, ce soutien pourrait s’amenuiser.

      Le massacre de plus de 1 000 civils israéliens et l’enlèvement de dizaines d’autres servent désormais de base efficace à la diplomatie israélienne. Des pans importants des opinions publiques occidentales ont été révulsés par les tueries du 7 octobre et ont basculé. Mais pour combien de temps ?
      Pour le journaliste Amos Harel, du quotidien israélien de gauche Ha’Aretz, “il est peu probable que l’Occident donne indéfiniment un blanc-seing à Israël. L’État juif sait que la fenêtre d’action qui s’offre à lui n’est pas illimitée. Comme par le passé, il est difficile de synchroniser horloge militaire et horloge politique.”

      Pis, estime Amos Harel, deux États parmi les plus vieux pays arabes signataires d’un traité de paix avec Israël, l’#Égypte en 1979 et la #Jordanie en 1994, craignent de faire les frais de la contre-offensive israélienne, d’autant plus que la population du royaume hachémite est majoritairement d’origine palestinienne.
      “Jusqu’ici, cette dernière s’est montrée loyale envers Amman. Mais est-ce que cela durera indéfiniment ?”

      Enfin, la couverture médiatique de l’opération du #Hamas et de ses suites a relégué au second plan un autre problème : la Cisjordanie est également en proie aux violences. Près de 50 Palestiniens ont été tués la semaine dernière par des soldats israéliens et des colons juifs d’extrême droite.
      “La vraie menace réside en Cisjordanie, et il n’est pas certain que, malgré les slogans lancés par l’#extrême_droite présente au gouvernement, les #diplomaties_occidentales y soutiennent une répression israélienne d’une ampleur de Bouclier défensif [lancée par Ariel Sharon en avril 2002], qui avait vu Tsahal écraser et réoccuper les zones administrées par l’Autorité palestinienne”, soit 39 % des territoires autonomes #palestiniens de Cisjordanie.

  • Fredericka Mandelbaum
    https://en.wikipedia.org/wiki/Fredericka_Mandelbaum

    Fredericka “Marm” Mandelbaum (March 25, 1825 – February 26, 1894) operated as a criminal fence to many of the street gangs and criminals of New York’s underworld, handling between $1–5 million in stolen goods between 1862 and 1884.

    L’empire du crime - phase II

    In 1884, Mandelbaum’s reign as the “Queen among Thieves” came to an abrupt and exacting end at the hands of some of the very people she had so steadfastly cultivated over the years for protection. Even several of her criminal protégés turned against her. Time had run out on her as the Gilded Age ended, tarnished by the greed of supposedly legitimate businessmen who came to be known as “robber barons,” and as the inept and corrupt police and judicial system came under the harsh scrutiny of a new breed of law abiding citizens. Mandelbaum became a figurehead of everything that this new breed of New York City reformers detested.

    – phase III ff.

    => #prohibition
    => #Italie 1944
    => #le_parrain / #Cuba
    => etc.
    => #plateformes #nouvelle_économie

    #USA #crime #histoire #femmes

  • De la #circulation des termes et des images xénophobes...

    Il y a longtemps, j’avais écrit ce texte pour @visionscarto (quand encore le blog était hébergé sur le site du Monde Diplo) :
    En Suisse, pieds nus contre rangers
    https://visionscarto.net/en-suisse-pieds-nus-contre-rangers

    Je montrais notamment comment le #poster de cette campagne emblématique de l’#UDC en #Suisse avait circuler dans les sphères de l’#extrême_droite européenne.

    L’original made in Switzerland :

    La même idée des #moutons reprise par la #Lega_Nord en #Italie :


    Et le #NPD en #Allemagne :

    Cette #campagne avait été conçue par l’#UDC pour soutenir leur #initiative dite « Pour le renvoi des #étrangers_criminels » (débutée en 2010, mais qui a pourri le paysage suisse pendant des années... oui, car ces posters ont été tapissés dans l’espace public suisse pendant bien trop longtemps car il y a eu des rebondissements) :
    – "Initiative populaire « Pour le renvoi des étrangers criminels »" (2008) https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_%C2%AB_Pour_le_renvoi_des_%C3%A9trangers_criminel
    Début de la récolte des signatures : 2007 —> https://www.bk.admin.ch/ch/f/pore/vi/vis357.html
    – "Initiative populaire fédérale suisse « Pour le renvoi effectif des étrangers criminels »" (2012) : https://fr.wikipedia.org/wiki/Initiative_populaire_f%C3%A9d%C3%A9rale_suisse_%C2%AB_Pour_le_renvoi_e
    – et d’autres étapes que je ne vais pas détailler ici, car pas le temps de faire la chronologie de cette initiative...

    Cette idée de l’expulsion des criminels étrangers est reprise aujourd’hui par #Darmanin (mais depuis quand cette expression est utilisée en #France ? Quelqu’un·e. a une idée ??) :

    #Gérald_Darmanin se saisit de l’attentat d’Arras pour relancer ses mesures sur l’immigration

    L’attaque au #couteau qui a coûté la vie à un professeur de lycée et fait trois blessés a relancé le débat sur l’immigration, poussant le ministre de l’intérieur à surenchérir sur la question des « #délinquants_étrangers » et de leur expulsion.

    https://mastodon.social/@Mediapart/111244723392752616
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/161023/gerald-darmanin-se-saisit-de-l-attentat-d-arras-pour-relancer-ses-mesures-

    Au même temps, en #Italie, et plus précisément dans le #Haut-Adige :

    Un manifesto elettorale della #Süd-Tiroler_Freiheit -partito noto per le proprie posizioni xenofobe- ritrae in primo piano un uomo nero con un coltello in mano. Dietro di lui, una donna bianca cerca riparo in un angolo, coprendosi il volto con le braccia. L’immagine è inequivocabile, così come la scritta a caratteri cubitali posta poco più in basso: “Kriminelle Ausländer abschieben” (cioè espellere gli stranieri criminali).

    https://seenthis.net/messages/1021581
    https://altreconomia.it/in-alto-adige-in-arrivo-un-cpr-a-uso-locale-lultimo-anello-di-una-caten
    Voici le #poster du parti du #Sud-Tyrol :

    Et comme par hasard, voici la nouvelle campagne datée 2023 de l’UDC en Suisse : "#Nouvelle_normalité ?"


    https://www.udc.ch/nouvelle-normalite

    J’ai un vague souvenir que cette image d’une personne (étrangère, of course !) qui attaque un·e innocent·e suisse·sse au couteau n’est pas nouvelle dans l’#iconographie de l’UDC, mais je n’ai pas trouvé de trace sur internet pour l’heure...

    Si ces images et ces slogans sont #made_in_Switzerland comme on pourrait peut-être le déduire, il faudrait du coup l’ajouter à la liste des inventions suisses en termes de politique migratoire dont j’avais écrit, avec Ibrahim Soysüren dans la revue Plein Droit :
    Le couteau suisse des politiques migratoires
    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2019-2-page-3.htm
    #moutons_noirs #moutons_blancs #criminels_étrangers #renvoi #expulsion #migrations #étrangers_délinquants #criminalité #racisme #xénophobie

  • 50 raisons qui expliquent qu’il n’y a pas de Māori dans votre département de science
    https://academia.hypotheses.org/50981

    Dans le cadre de sa série d’été #DelaracESR, Academia traduit un texte provocateur de Tara MacAllister, chercheuse en sciences environnementales, spécialistes des algues d’eau douce. Néo-Zélandaise, Måori, elle déploie depuis quelques années une activité d’enseignement et de recherche consacrée au … Continuer la lecture →

  • Außenministerin war auf Weg nach Australien : Baerbock sitzt nach Flugzeugpanne in Abu Dhabi fest
    https://www.tagesspiegel.de/politik/aussenministerin-auf-weg-nach-australien-gestrandet-baerbock-sitzt-nach

    Quand on s’intéresse à la politique on rencontre parfois des chiffres impressionnants qui frôlent l’absurde. Ici c’est la maniére de dépenser de l’argent pour la mise en scène du personnage de notre ministre des affaires extérieures connue pour sa sagesse qui bat Chuck Norris à tous les niveaux.

    D’abord on la fait voyager dans un Airbus assemblé avec amour par les petites mains habiles d’ouvre:ièr:e:s toulousain:e:s. Cela aurait été un bon plan s’il n’y avait pas eu l’entretien de l’engin par les spécialistes de la Bundeswehr connus pour avoir augmenté ces dernières années la disponibilité de nos Eurofighters prèsque neufs à 70 pour cent. Autrement dit on peut compter avec trois interruptions de voyage de notre brillante ministre sur dix décollages.

    Passon sur les dizaines de milliers que la ministre facture chaque année au contribuable pour ses coiffeu:ses:rs et visagistes. Son voyage chez les assassins de Ned Kelly et leurs voisins pulverise des sommes nettement plus intéressantes. En bonne hypocrite verte elle ne partage pas les fauteuils étroits de première classe avec son équipe sur un vol de ligne mais elle profite de son Airbus personnel. Il faut bien dépenser les milliards d’Euros que son gouvernement a emprunté pour mener des guerres pendant qu’il soumet les enfants et retraités du pays aux mesures d’austérité systématiques digne d’une Margaret Thatcher.

    On pourrait continuer encore longtemps à dénoncer et ridiculiser la bêtise inhumaine de ce gouvernement. Sans exception chaque décision qu’il prend nuit aux intérêts des gens ordinaires et profite au capital transatlantique.Il faudrait arrêter de s’en moquer. Il faudrait commencer à terminer ce foutage de geule.

    14.9.2023 - Baerbock sitzt nach Flugzeugpanne in Abu Dhabi fest

    Wegen eines Defekts der Landeklappen ist die Außenministerin in Abu Dhabi gestrandet. Ihr Reiseplan ist durcheinandergewirbelt. Es ist nicht die erste Panne bei einem Regierungsflieger.

    Erneute Flugzeugpanne für Außenministerin Annalena Baerbock: Nach einer Zwischenlandung zum Auftanken in Abu Dhabi in den Vereinigten Arabischen Emiraten musste die Grünen-Politikerin am frühen Montagmorgen ihren Flug zu einer einwöchigen Reise nach Australien, Neuseeland und Fidschi abbrechen.

    Ein Sprecher des Auswärtigen Amts hatte zuvor an Bord erklärt: „Wegen eines mechanischen Problems müssen wir aus Sicherheitsgründen nach Abu Dhabi zurückkehren.“ Das Flugzeug landete um 5.33 Uhr Ortszeit (3.33 Uhr MESZ) wieder sicher in Abu Dhabi.

    Im Laufe des Tages soll entschieden werden, wann Baerbock ihre Reise in die Pazifik-Region fortsetzen kann. Unter anderem wegen der gesetzlich vorgeschriebenen Ruhezeiten der Flugzeugbesatzung wurde bei dem erzwungenen Zwischenstopp nicht damit gerechnet, dass sie noch im Laufe des Montags mit der Flugbereitschaft der Bundeswehr weiterfliegen kann.

    Auf dem Flughafen von Abu Dhabi prüften mitgereiste Techniker, ob der Defekt mit Bordmitteln zu beheben ist, Ersatzteile beschafft werden müssen oder ob eine Ersatzmaschine von Köln/Bonn, dem Standort der Flugbereitschaft, zum Golf-Emirat geflogen werden muss.

    Die Regierungsmaschine, ein Airbus A340-300, steht auf dem Flughafen von Abu Dhabi.
    Die Regierungsmaschine, ein Airbus A340-300, steht auf dem Flughafen von Abu Dhabi.

    Denkbar war auch, dass Baerbock mit einem kleinen Teil der Delegation einen Linienflug nimmt und der Rest der Mitreisenden mit einer Regierungsmaschine nachkommt.. Allerdings starten Linienflüge erst am Montagabend nach Australien.

    Das Flugzeug war nach einer Zwischenlandung zum Auftanken in Abu Dhabi um 3.33 Uhr Ortszeit wieder gestartet. Drei Minuten später wurde das Problem in der Luft bemerkt und der Flieger musste aus Sicherheitsgründen zurückkehren.

    Der Flugkapitän hatte zuvor über den Bordlautsprecher darüber informiert, dass es Probleme beim Einfahren der Landeklappen gebe.

    Um sicher in Abu Dhabi landen zu können, musste zunächst Treibstoff abgelassen werden. Der Airbus war für die lange Strecke mit 110 Tonnen Kerosin betankt. Davon mussten 80 abgelassen werden.

    Das Flugzeug war mit einem maximalen Startgewicht von 271 Tonnen gestartet. Für die Landung musste es auf ein Gewicht von unter 190 Tonnen kommen.

    Hintere Landeklappen defekt

    Nach der Landung begleitete die Flughafenfeuerwehr den Airbus. Der Flugkapitän sprach von einer normalen Landung, die für eine solche Situation im Simulator geübt werde. Er habe die Begleitung durch die Feuerwehr nicht beantragt.

    Der Kapitän sagte, er sei seit 35 Jahren Pilot und seit 30 Jahren bei der Flugbereitschaft. Ein solcher Fehler sei in der ganzen Zeit noch nicht aufgetreten.

    Den Angaben zufolge war eine der beiden hinteren Landeklappen defekt. Aus diesem Grund konnten diese nicht symmetrisch eingefahren werden. Dies erhöhte den Kerosinverbrauch. Zudem konnten weder die Reiseflughöhe noch die normale Reisegeschwindigkeit erreicht werden.

    Baerbocks Flugplan verschiebt sich deutlich

    Baerbock selbst wollte sich zunächst nicht öffentlich zu dem Vorfall äußern. Es wurde aber davon ausgegangen, dass sie die Reise fortsetzen will.

    Ursprünglich wollte die Außenministerin am Dienstagabend von der australischen Hauptstadt Canberra nach Sydney weiterfliegen. Am Donnerstagmorgen Ortszeit war der Weiterflug nach Neuseeland geplant. Noch am Donnerstagabend sollte es nach Fidschi weitergehen. Baerbock war am Sonntag zu einer einwöchigen Reise in die Pazifikregion aufgebrochen.

    Es ist nicht das erste Mal, dass die Außenministerin auf ihren Reisen aufgehalten wird. Erst Mitte Mai war Baerbock wegen eines Reifenschadens an ihrem Regierungsairbus in Doha im Wüsten-Emirat Katar gestrandet und musste ihre Reise in die Golfregion unfreiwillig verlängern.
    Bereits mehrere Pannen bei Regierungsfliegern

    Doch auch andere Regierungsmitglieder mussten bereits wegen Pannen an einer Maschine der Flugbereitschaft der Bundeswehr unplanmäßige Aufenthalte in Kauf nehmen.

    Beispielsweise musste der Luftwaffen-Airbus „Konrad Adenauer“ im November 2018 mit der damaligen Kanzlerin Angela Merkel (CDU) und dem damaligen Finanzminister Olaf Scholz (SPD) an Bord auf dem Weg zum G20-Gipfel in Buenos Aires umkehren. Unter anderem war das Funksystem lahmgelegt. Beide flogen Linie nach Argentinien.

    Im Oktober 2018 knabberten zudem Nagetiere bei einem Stopp in Indonesien wichtige Kabel der „Adenauer“ an. Scholz kehrte damals per Linienflug von der Tagung des Internationalen Währungsfonds zurück.

    Im Dezember 2016 strandete die damalige Verteidigungsministerin Ursula von der Leyen (CDU) auf dem Weg nach Mali. Wegen eines Computerproblems bei ihrem A340 in der nigerianischen Hauptstadt Abuja musste sie dort übernachten.

    Baerbocks jüngster Flug nach Australien war ursprünglich mit der Schwestermaschine der früheren „Konrad Adenauer“ geplant, einer nahezu baugleichen A340-300. Diese war jedoch ebenfalls kaputt. (dpa)

    #Allemagne #politique #relations_internationales #verts #qviation #Airbus #Abu_Dhabi #Australie #Nouvelle_Zélande #Fidji

    • Defekte am Regierungsflieger Baerbock bricht Pannenreise nach Australien ab
      https://www.spiegel.de/politik/deutschland/annalena-baerbock-bricht-pannen-reise-nach-australien-ab-a-0dfee713-b344-410
      C’est la fin. Même notre super-intelligente ministre des affaires extérieures ne peut rien y changer. Vol de ligne.
      https://www.youtube.com/watch?v=6FMGYycBAMU&pp=ygUNZG9vcnMgdGhlIGVuZA%3D%3D

      15.08.2023, 06.34 Uhr
      - Es geht nicht weiter: Nach zwei Pannen an der Regierungsmaschine hat Annalena Baerbock ihre geplante Reise nach Australien abgesagt. Die in Abu Dhabi gestrandete Außenministerin kehrt nun nach Berlin zurück – per Linienflug.

      Nach den wiederholten Pannen mit ihrem Regierungsflugzeug bricht Außenministerin Annalena Baerbock ihre geplante Reise zu einem einwöchigen Besuch in der Pazifik-Region ab. »Wir haben bis zuletzt geprüft und geplant, aber leider war es nicht mehr möglich, die geplanten Reisestationen der Indo-Pazifik-Reise nach dem Ausfall des Flugzeugs der Flugbereitschaft mit den noch verfügbaren Optionen logistisch darzustellen«, sagte ein Sprecher des Auswärtigen Amts am Dienstagmorgen.

      Da die Landeklappen nicht wie nötig vollständig und synchron eingefahren werden konnten, konnte das Flugzeug die normale Reiseflughöhe und -geschwindigkeit nicht erreichen – der Kerosinverbrauch auf der langen Strecke nach Australien wäre deutlich gestiegen. Da das Flugzeug für den knapp 14-stündigen Flug vollgetankt war, musste das Gewicht für die Landung stark reduziert werden.

      Ein zweiter Versuch scheiterte in der Nacht. Der Flieger war nach dem Start um 1.00 Ortszeit (23.00 Uhr MESZ) in Abu Dhabi zu Anfang zwar gestiegen, nahm aber kein Tempo auf. 15 Minuten nach dem Abheben drehte der Airbus vom Typ A340-300 dann erneut vom Kurs ab und flog zurück in Richtung des Wüstenemirats, wo er schließlich um 2.57 Uhr Ortszeit wieder landete.

      Laut Angaben aus ihrer Delegation hätte Baerbock wegen der defekten Luftwaffen-Maschine eigentlich am Vormittag von der Hauptstadt der Vereinigten Arabischen Emirate, Abu Dhabi, mit ihrem Tross per Linienflug direkt zur australischen Metropole Sydney aufbrechen sollen. Doch das erwies sich offenkundig als nicht praktikabel.
      Schwere Entscheidung

      Noch in der Nacht waren Baerbocks Delegation und die mitreisenden Journalisten gebeten worden, sich zur Abfahrt zum Flughafen um 08.00 Uhr in der Lobby des Hotels zu treffen. Die zu diesem Zeitpunkt völlig überraschende Entscheidung zum Abbruch der Reise fiel erst, als der gesamte Tross bereits abfahrbereit in der Lobby stand.

      Aus der Delegation war von einer am Ende schweren Entscheidung die Rede. »Das ist alles sehr misslich«, hieß es. In den kommenden Monaten werde es darauf ankommen, den entstandenen Schaden wieder gutzumachen. So müssten voraussichtlich hochrangige Beamte nach Australien, Neuseeland und Fidschi zu Gesprächen und wichtigen Terminen reisen. Die abgebrochene Reise müsse nachgearbeitet werden. Der Indo-Pazifik bleibe Schwerpunkt für die Bundesregierung.

      Baerbock war am Sonntag zu einer einwöchigen Reise nach Australien, Neuseeland und Fidschi aufgebrochen. Auch bei der Golfreise der Außenministerin im Mai hatte es technische Probleme mit der Regierungsmaschine gegeben . Damals musste Baerbock ihren Aufenthalt im Emirat Katar um einen Tag verlängern, weil der Luftwaffen-Airbus wegen eines platten Reifens nicht wie geplant den Rückflug antreten konnte.

  • Les #nouvelles_routes_de_la_soie : une nouvelle forme de #coopération_multipolaire ?

    Les nouvelles routes de la soie (#Belt_and_road_initiative) sont souvent présentées comme une offensive économique unilatérale de la #Chine, fondées sur les #transports. En fait, les transports n’en représentent qu’une partie, et elles sont loin d’être un projet coordonné et centralisé. Elles font l’objet d’investissements de nature et d’intensité très variables, souvent multiformes et opportunistes. Bien des projets n’existent que sur le papier. En Chine même, des critiques sont formulées pour demander plus de lisibilité et un pilotage plus étroit pour éviter la multiplication des financements à perte.

    Formellement lancé en 2013 à l’occasion d’une visite officielle de Xi Jinping au Kazakhstan, le projet chinois des nouvelles routes de la soie n’a laissé au cours de la dernière décennie aucun gouvernement ou observateur indifférent. Perçu comme une menace à un ordre établi ou à leurs intérêts par certaines puissances, notamment les États-Unis, l’Inde ou le Japon ; ou comme une occasion de développement ou d’émancipation d’une certaine tutelle occidentale par d’autres, ce projet s’est inscrit dans la durée avec comme objectif des transformations du paysage économique, politique et diplomatique en Asie, et même au-delà. On relève ainsi des mutations économiques, politiques et géopolitiques au Moyen-Orient, en Afrique ou encore en Amérique latine qui sont liées de près ou de loin à ce qui peut être assimilé à une nouvelle grammaire des relations internationales.

    Une décennie après le lancement de cette initiative chinoise connue sous le nom générique de Belt & Road Initiative (#BRI, ou Initiative de la ceinture et de la route), comment interpréter la portée de ces transformations ? Le déploiement de ces « nouvelles routes de la soie », qui désignent la BRI, a-t-il abouti à des bouleversements significatifs de l’ordre régional et international ? Ces questions se posent avec d’autant plus d’acuité que deux phénomènes récents viennent rebattre les cartes dans le paysage politique international, et notamment en Asie : tout d’abord, l’émergence du concept d’#Indopacifique, régionyme qui traduit de plus en plus non pas une réalité économique ou humaine tangible, mais un glissement des représentations géopolitiques de la part de plusieurs puissances de cette partie du globe – qui reste cependant récusée par la Chine, comme par la Russie. Ensuite, la guerre en Ukraine a conduit notamment à une remise en question du trafic ferroviaire transasiatique entre Chine et Europe, pour une durée qui reste indéterminée. La BRI ne se limite cependant pas aux transports ferroviaires. D’autre part, d’autres acteurs régionaux, le Kazakhstan, la Turquie et l’Iran, s’efforcent de profiter de cette situation pour promouvoir leur propre projet de corridor entre Chine et Europe, en coordination avec la Chine. D’où des interrogations sur une évolution des corridors prioritaires pour Pékin, en tenant compte des évolutions géopolitiques.

    Ces reconfigurations, jointes aux difficultés économiques et politiques que rencontre actuellement la Chine, caractérisées par une baisse significative de sa croissance (conséquence d’une baisse de la croissance mondiale, et d’une stratégie de zéro-covid jusqu’en janvier 2023 soumise à de nombreuses critiques et porteuse d’incertitudes quant à la capacité de réouverture complète du pays) ou encore une image contestée sur la scène internationale, signifient-elles la fin de la BRI ? Si des réajustements sont en cours, et l’étaient même déjà avant la pandémie, il serait cependant erroné de considérer que Pékin pourrait abandonner son projet de mettre en place une nouvelle mondialisation dont elle serait le principal acteur. Ainsi, plus que de faire mention de la fin programmée de la BRI, il nous semble plus approprié de mettre en relief une BRI 2.0, adaptée aux contraintes internes et externes que rencontre la Chine, tant au niveau économique que géopolitique.

    1. Investissements et prêts massifs au service d’un projet mondial peu coordonné

    Les observateurs et les médias accordent une attention toute particulière au volet des infrastructures des nouvelles routes de la soie, mettant l’accent sur le caractère gigantesque des projets portés par Pékin. La Chine investirait ainsi des sommes considérables, jusqu’à 932 milliards de dollars depuis 2013 selon le think tank Green Finance & Development Center de l’université de Fudan (Shanghai), injectés dans la construction ou la modernisation de nouvelles infrastructures énergétiques (près de 40 % du total), de transport (23 %), oléoducs et gazoducs, voies ferrées, routes, ports en Asie, au Moyen-Orient, en Europe et en Afrique, et même en Amérique latine. Longtemps considérée comme un pays d’accueil des investissements, la Chine est même, depuis 2014, exportatrice nette d’IDE. Les flux sortants sont ainsi passés de 7 en 2001 à plus de 216 milliards de dollars en 2016, puis 128 milliards en 2021 (OCDE, 2023). La Chine est ainsi devenue un des principaux pays investisseurs à l’étranger. Pour autant, les entreprises chinoises investissent rarement dans les projets liés aux nouvelles routes de la soie, sauf dans certains projets ciblés comme des ports comme c’est le cas depuis deux décennies, ou dans des secteurs bien précis comme l’énergie.

    En effet, la BRI ne saurait se limiter aux infrastructures de transport, rail, route, ports et aéroports, secteur très médiatisé à travers les contrats portant sur la modernisation de ports ou de voies ferrées trans-asiatiques : ce sont aussi des projets dans de nombreux domaines, car si le transport est un pilier de la BRI, bien d’autres secteurs y sont évoqués dans les discours chinois. Le programme couvre aussi le transport urbain ; le secteur de l’énergie (production et transport) ; manufacturier ; agricole ; de la culture, du tourisme, de la finance (avec des échanges en yuan en remplacement du dollar), de la santé (comme l’a illustré la très active diplomatie du masque engagée par Pékin au début de la pandémie de covid-19), ou encore du numérique. La circulation des données de la datasphère constitue de son côté un enjeu économique majeur dans le cadre des nouvelles routes de la soie, au sein du volet de la Digital Silk Road, ou Routes de la soie numériques (Opalinski et Douzet, 2022). Huawei, multinationale chinoise dans le domaine de la téléphonie et de l’Internet, est ainsi devenue un champion industriel chinois de la 5G (1/3 des brevets détenus par Huawei), mais un champion controversé, objet de craintes et de préoccupations de sécurité, en particulier dans le monde occidental. La BRI rassemble un nombre croissant d’États, non seulement en Asie, mais aussi en Europe, en Afrique et dans les Amériques, qui bénéficient depuis deux décennies d’importants investissements. De nombreux projets anciens ont été labellisés a posteriori comme faisant partie des nouvelles routes de la soie, tandis que le caractère opportuniste, flexible du programme conduit à la multiplication des projets sans que cela ne traduise une stratégie bien coordonnée : il s’agit de faire feu de tout bois et de promouvoir de nombreux projets économiques. Il importe de se défaire de cette image de grand projet étroitement coordonné par le Parti communiste. Si les grandes lignes des orientations du projet sont effectivement décidées dans les cercles restreints du pouvoir, il est difficile de lire une coordination étroite entre tous les sous-projets associés à la BRI, parfois de manière très opportuniste : il semblerait que ce cadre très souple de la BRI ne connaisse pas de coordination étroite et d’articulation réfléchie de l’ensemble de ses composantes (Jones et Zeng, 2019).

    Les grands projets des nouvelles routes de la soie sont le plus souvent l’objet de prêts accordés par les banques d’affaires chinoises ou la Banque Asiatique pour les Investissements pour les Infrastructures (BAII), levier financier créé par la Chine en 2014, qui compte désormais 86 membres, dont de nombreux partenaires asiatiques et européens. Cette réalité implique que la Chine ne devient pas propriétaire des infrastructures ainsi construites et elle refuse parfois de le devenir, comme en témoigne le projet de voie ferrée à travers le Kirghizstan, dont la rentabilité douteuse a incité le gouvernement kirghiz à insister auprès de Pékin pour qu’il soit payé par la Chine, ce que celle-ci refuse alors qu’elle serait le premier bénéficiaire d’une voie qui dessert mal ce pays enclavé. De fait, plusieurs projets majeurs supposent l’endettement des pays partenaires, à travers des prêts dont les conditions demeurent souvent opaques, ce qui alimente l’idée du « piège de la dette », idée selon laquelle la Chine induirait délibérément les pays partenaires à s’endetter pour devenir dépendants de Pékin, voire être forcés de lui concéder des actifs et des infrastructures en échange d’une restructuration de leur dette. Or, si effectivement plusieurs États se sont lourdement endettés à travers les prêts chinois, et si la Chine a paru en profiter pour prendre le contrôle du port de Hambantota (Sri Lanka), ce projet fait surtout ressortir la gabegie des autorités sri-lankaises et il est difficile de prouver la volonté délibérée des autorités chinoises de vouloir provoquer le défaut de paiement des partenaires pour se saisir de leurs actifs (Jones et Hameiri, 2020 ; Lasserre et al., 2022 ; Bazile et al., 2022).

    Ainsi, sur la période 2013-2021, les investissements chinois n’ont représenté que 39,9 % des engagements financiers totaux labellisés BRI ; en 2021, la part était tombée à 23,3 %, pour remonter à 48 % en 2022. Les entreprises chinoises investissent donc, mais on est loin du cliché voulant que les nouvelles routes de la soie se traduisent par une déferlante d’investissements chinois. Ces investissements ne se font pas dans tous les secteurs : dans le domaine de l’énergie, 40 % des engagements chinois sont des investissements ; cette part tombe à 12 % dans le domaine des transports (Nedopil, 2022, 2023).

    Au-delà de cette controverse qui se vérifie plus ou moins selon les cas, les infrastructures de transport demeurent une dimension importante des nouvelles routes de la soie. S’appuyant parfois sur des infrastructures existantes comme le Transsibérien ou plusieurs ports le long de la route maritime classique reliant la Méditerranée à la mer de Chine méridionale, la BRI implique parfois la construction de nouveaux équipements : en Asie du Sud-Est à travers le Laos notamment (voie ferrée rapide inaugurée en décembre 2021) ; à travers les montagnes du Kirghizstan, un projet qui se heurte à de nombreuses difficultés économiques et techniques et pour lequel Bichkek tente de résister à la pression chinoise (Ren et Lasserre, 2021, 2022) même si les négociations semblent progresser, on le verra (Piedra et Gupta, 2023) ; ou encore à travers de nombreux ports que des entreprises chinoises modernisent parfois de fond en comble ou construisent, comme Hambantota (Sri Lanka), Djibouti, Gwadar (Pakistan), Le Pirée (Grèce), Rotterdam (Pays-Bas) ou Hambourg (Allemagne). Avec les corridors terrestres symbolisés par les voies ferrées, la Chine se relie aux pays de son voisinage et au-delà. Avec les infrastructures portuaires, ce sont les voies d’accès maritimes qui sont l’objet d’une forte attention.

    2. Une forte dimension ferroviaire

    Si les nouvelles routes de la soie ne se limitent pas aux corridors terrestres et au développement ferroviaire, ce volet n’en constituait pas moins un élément-phare du grand projet, dont les médias se sont largement fait l’écho, au point que justement les routes de la soie ont parfois pu être réduites à cette dimension ferroviaire. Lancés en 2011 à l’initiative, non du gouvernement chinois mais de la compagnie ferroviaire allemande Deutsche Bahn, les convois ferroviaires de conteneurs ont connu un rapide essor à travers un nécessaire partenariat pour faciliter la gestion logistique de ces convois, Trans-Eurasia Logistics, partenariat entre la Deutsche Bahn, la Kazakhstan Temir Joly (KTZ), la China Railway Corporation et la Compagnie des chemins de fer russes (Российские железные дороги, RZD) (Lasserre, Huang et Mottet, 2021), pour être intégrés dès 2013 au projet de la BRI. Le commerce ferroviaire entre Chine et Europe est ainsi passé de presque rien à 8 milliards $ en 2016, puis 75 milliards en 2021 (The Economist, 2022).

    Ce volet de transport ferroviaire s’est accompagné d’une floraison de projet de construction de nouvelles voies, classiques ou lignes à grande vitesse, en Asie du Sud-est, en Asie centrale et dans le sous-continent indien. Cet engouement pour l’idée de la construction de nouvelles infrastructures s’inscrivait dans la multiplication des projets de lignes à grande vitesse de l’époque, en Inde, Indonésie, Malaisie, Thaïlande, et dans l’essor du réseau à grande vitesse chinois, avec notamment l’inauguration de la grande LGV entre Xian et Urumqi en 2014 (Lasserre, Huang et Mottet, 2020 ; Pecqueur, 2021).

    La ligne Kunming-Boten-Vientiane a été inaugurée en décembre 2021 et assure une vitesse commerciale de 160 km/h. Présentée comme une ligne à grande vitesse par la Chine et le Laos, cette ligne nouvelle, si elle offre assurément un service nettement plus rapide que la plupart des liaisons ferroviaires en Asie du Sud-Est, ne rencontre cependant pas les critères de l’Union Internationale des Chemins de fer (UIC), selon lesquelles la grande vitesse ferroviaire est supérieure à 250 km/h. De nombreuses lignes classiques en Europe fonctionnent à 160 km/h. De plus, à voie unique et faisant circuler des convois de fret à 120 km/h, la ligne ne pourra offrir un service cadencé à haute fréquence. Du côté thaïlandais, le gouvernement a décidé d’aller de l’avant avec le projet de LGV Bangkok-Vientiane, qui devrait être achevé vers 2027… si les coûts demeurent contrôlés.

    Mais de nombreux projets connaissent des difficultés, voire des déboires : le projet de LGV Singapour-Kuala Lumpur a été annulé pour la deuxième fois en 2021. Le projet de LGV entre Kashgar (Xinjiang) et Karachi (Pakistan) demeure une chimère tant les coûts sont élevés, la capacité de financement pakistanaise limitée, et les enjeux politiques avec l’Inde délicats. Le projet de LGV Moscou-Kazan, première étape d’une mythique liaison à grande vitesse Moscou-Pékin, demeure au point mort depuis 2013. Un autre projet de LGV entre Urumqi et Téhéran demeure à l’état de concept. Un projet de ligne classique entre Kunming, Mandalay et Dacca ne progresse plus depuis 1997 du fait de l’opposition de l’Inde, de l’instabilité politique au Myanmar… et des coûts très élevés. En réalité, la plupart des convois ferroviaires de la BRI empruntent des voies déjà existantes, et les projets de nouvelles infrastructures ferroviaires progressent à des rythmes très variables.

    Pour la voie ferrée Chine-Kirghizstan, dont l’ébauche du projet remonte à 1997, donc bien avant la BRI, un accord a finalement été conclu en septembre 2023 (Piedra et Gupta, 2023) à travers lequel le projet serait co-financé au tiers par chacun des trois pays impliqués, Chine, Kirghizstan et Ouzbékistan, et avec un tracé plus long qui dessert une partie du territoire kirghiz (Ren et Lasserre, 2022). Le projet paraît coûteux (4,5 milliards de dollars), probablement sous-évalué compte tenu de la configuration très montagneuse du tracé : il reste donc à voir s’il aboutira.

    Avec la guerre en Ukraine, le trafic ferroviaire à travers les corridors transsibérien et kazakh a dû s’ajuster. Mais, contrairement à un cliché souvent mis de l’avant, le trafic ne s’est pas effondré. Aucune sanction n’est venue directement frapper le trafic ferroviaire transitant par la Russie. Ainsi, en 2022, le trafic total ayant circulé sur des tronçons des voies ferrées entre Chine et Europe a augmenté de 9 % pour 1,6 million de conteneurs ; mais cette hausse masque une baisse de 31,94 % du trafic direct entre Chine et Europe, le nombre de conteneurs empruntant la route de bout en bout passant de 618 180 en 2021 à 386 374 en 2022 (Papatolios, 2023).

    Pour autant, cela ne signifie pas la fin du développement des corridors ferroviaires. Entre Europe et Chine, il a connu une baisse significative mais ne s’est pas effondré. Vers l’Asie du Sud-Est, la ligne moderne Kunming-Vientiane a été inaugurée en décembre 2021. Si les corridors Chine-Birmanie-Inde et Chine-Pakistan demeurent au point mort sur le plan des infrastructures ferroviaires, d’autres acteurs, Kazakhstan, Turquie et Iran, s’efforcent de tirer parti de ce blocage des convois via la Russie, pour proposer des alternatives à travers leur territoire, notamment via la Caspienne puis vers le sud-est de l’Europe. En 2022, le trafic a certes été multiplié par 2,5, pour atteindre un niveau encore très modeste de 1,5 million de tonnes (Astana Times, 2023). La Chine considère cela avec intérêt : son objectif est de maintenir des options de développement, accréditant en cela l’idée d’un certain opportunisme ou d’une flexibilité réelle dans le déploiement des projets de la BRI. Cet itinéraire turco-kazakh connaîtra-t-il un développement réel, ce n’est pas certain, car le réseau ferré dans l’Est de la Turquie est en mauvais État, tandis que la traversée de la mer Caspienne suppose deux ruptures de charge, complexes au vu des infrastructures existantes et qui allongent la durée du transport, et que le goulot d’étranglement du passage du Bosphore demeure un épineux problème logistique, surtout si le trafic augmente (Alexeeva et Lasserre, 2022a ; Larçon et Vadcar, 2022 ; Kenderdine, 2022) ; mais ces initiatives témoignent d’une part de la flexibilité des options qui se présentent à la Chine ; et, d’autre part, des initiatives que d’autres acteurs peuvent prendre pour relancer des projets, en l’occurrence en matière de transport.

    3. La Chine revoit ses ambitions à la baisse ?

    Depuis son lancement, la BRI se distingue par la flexibilité de la labellisation des projets, tout comme par l’immense portée de l’initiative dont le volume total se compte en milliers de milliards de dollars. Alors que la BRI a pu évoluer rapidement en englobant différents projets et pays, la prolifération précipitée de projets étiquetés BRI s’est cependant révélée difficile à gérer. Une source officielle chinoise estimait un total de 3 116 projets à la fin de 2018 [1]. Les gouvernements, les entreprises, les banques et les promoteurs, tant chinois qu’étrangers, ont généreusement mobilisé le label BRI comme un terme à la mode en matière de relations publiques, y compris à de nombreux projets déjà en cours au moment du lancement de l’initiative en 2013.

    Pour de nombreux observateurs, la vocation des nouvelles routes de la soie est économique mais aussi politique, ce qui en fait un projet très ambitieux. Il s’agissait de relancer le développement de l’Ouest et du centre du pays, d’accélérer la transition de l’économie chinoise de la sous-traitance et la production manufacturière à haute intensité de main d’œuvre, vers une économie plus moderne, axée sur les services et la haute technologie, résolument engagée dans la mondialisation (Ye, 2017 ; Lasserre et Mottet, 2020). Le développement des services de transport et des infrastructures routières, ferroviaires, énergétiques et portuaires, qui ne sont rappelons-le, qu’un des aspects, quoique très visible, des nouvelles routes de la soie, est plus vraisemblablement un instrument au service des objectifs à terme de la Chine que le but en soi de la stratégie chinoise. En effet, la politique des nouvelles routes de la soie nous semble graviter autour de trois objectifs :

    - assurer la stabilité de la République populaire de Chine. Cela passe par le développement économique intérieur, l’aménagement et le rééquilibrage du territoire chinois (les provinces enclavées dans l’ouest du pays en particulier), la maîtrise des tentations séparatistes du Xinjiang et la création de nouveaux débouchés économiques pour une économie chinoise affectée par des surcapacités. La croissance économique et la distribution de la richesse sont la clé de la stabilité de la société et de la légitimité de son parti dirigeant.
    - sécuriser les frontières, l’environnement régional et les approvisionnements en matières premières, en particulier en offrant une alternative au détroit de Malacca, par lequel passe l’essentiel de l’approvisionnement chinois en pétrole et perçu comme source de vulnérabilité par la Chine.

    – enfin, s’est peu à peu fait jour l’idée de proposer une alternative à l’ordre mondial, hérité de Bretton Woods, sur les plans commercial et financier notamment. Cet objectif n’a jamais été explicite dans la communication chinoise sur la BRI mais percole dans les gestes et les postures chinoises. La Chine apparaît de plus en plus comme désireuse d’infléchir les normes internationales, voire de formuler de nouvelles normes (Lanteigne, 2017 ; Mottet, 2020 ; Lincot et Véron, 2021 ; Radu et al., 2021). La création de la Banque Asiatique d’Investissement dans les Infrastructures (BAII) est apparue comme un instrument financier visant à permettre l’émancipation d’un système international perçu comme trop américano-centré. Une nouvelle étape a été franchie début 2018 avec la décision de créer très rapidement un marché domestique pour la négociation des contrats à terme sur le pétrole brut libellé en yuan chinois et convertible en or, aux bourses de Shanghai et de Hong-Kong. La Russie, l’Iran, le Qatar et le Venezuela acceptent désormais de vendre leur pétrole avec des contrats en yuans convertibles en or (Allizard et Jourda, 2018). La guerre en Ukraine et les conséquences économiques et sociales de la pandémie mondiale de covid-19 ont accéléré ce phénomène, comme le démontre la posture anti-occident mise en avant par Pékin.

    Le caractère multiforme des objectifs contenus dans la BRI confirme les ambitions de Pékin, mais aussi la difficulté à les concrétiser. Non seulement le contexte géopolitique et économique international ne plaide pas en faveur d’un succès d’initiatives dépassant le simple cadre d’investissements dans les infrastructures, mais en plus l’image de la BRI peut souffrir d’une perception négative associée à un risque d’hégémon ou de piège de la dette dans les pays récipiendaires.

    4. Le problème du piège de la dette et les projets alternatifs à la BRI

    Les nouvelles routes de la soie connaissent des succès, comme en témoigne la collaboration étroite entre les gouvernements chinois et pakistanais, et l’avancement de plusieurs projets de modernisation des infrastructures domestiques, même si l’état très dégradé des infrastructures ferroviaires et l’opposition politique de l’Inde rendent illusoire un projet phare du corridor Chine-Pakistan, à savoir la construction d’une voie ferrée entre Kashgar au Xinjiang et Islamabad. L’Inde demeure très réticente à s’engager dans un programme qui bouscule sa perception de l’ordre régional et comporterait de nombreux éléments de menace, comme la construction d’un réseau de ports à vocation commerciale et militaire, le fameux « collier de perles » qui viserait selon New Dehli à la menacer dans l’océan Indien. En attesterait l’ouverture en 2017 d’une base militaire chinoise à Djibouti, les escales de navires de guerre chinois à Gwadar, et les projets chinois dans les ports sri-lankais de Colombo et de Hambantota. À court terme, le développement d’infrastructures commerciales semble cependant la priorité, et rien ne prouve l’existence de cette stratégie militaire chinoise. Le concept même du collier de perles, largement popularisé par les analystes militaires indiens et américains, est récusé par Pékin (Amelot, 2010 ; Samaan, 2012 ; Sheldon-Duplaix, 2016). À plus long terme, l’intégration de cette volonté de développement portuaire à une stratégie navale militaire n’est cependant pas à exclure.

    Dans le Caucase, les projets cheminent lentement, on l’a vu, malgré le désir turc de saisir l’occasion induite par la guerre en Ukraine. En Asie du Sud-Est, les perceptions de la BRI sont contrastées, au-delà des occasions d’affaires qu’aucun gouvernement ne veut ignorer, selon des grilles de lecture qui reflètent assez largement les préoccupations géopolitiques des États de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Elles recoupent largement les représentations que nourrissaient les États envers la Chine, soit un vif désir de développer les relations économiques en Thaïlande, en Malaisie, au Cambodge ; un intérêt modulé en Birmanie et aux Philippines ; une profonde méfiance au Vietnam et en Indonésie – qui n’empêche pas de grands contrats d’être signés comme le train à grande vitesse Jakarta-Bandoung en 2015.

    Que ce soit dans le Caucase, en Asie du Sud-Est, dans le sous-continent indien ou au-delà, l’ampleur des prêts consentis par la Chine et l’intensité de son activisme économique et diplomatique viennent bousculer les ordres régionaux. Certains tentent d’en tirer parti, comme la Turquie ou l’Iran, en proposant des services de transport à travers leurs territoires, surtout à la faveur de la guerre en Ukraine qui se traduit notamment par une baisse majeure des convois ferroviaires transitant par la Russie. D’autres s’en inquiètent, l’Inde et le Japon on l’a vu, mais aussi l’Union européenne ou les États-Unis. Afin de ne pas laisser le champ libre à la Chine, les États-Unis, le Japon et les autres pays du G7 souhaitent jouer le même jeu que Pékin en débloquant plus de 600 milliards de dollars pour construire des infrastructures en Amérique latine, en Afrique et dans la région Indopacifique. Le président américain Joseph Biden et ses homologues du G7 ont annoncé en juin 2021 l’initiative Build Back Better World (B3W ou Reconstruire le monde en mieux), lors du sommet du G7 de 2021 au Royaume-Uni. Cette initiative vise à financer la construction d’infrastructures dans les pays en développement qui ont été particulièrement affectés par la pandémie de covid 19. La B3W fait suite à d’autres initiatives comme le Global Gateway (2021-2027) de l’Union européenne dotée de 300 milliards d’euros (Commission européenne, 2021), ou le Partenariat pour des Infrastructures de Qualité lancé par le Japon en 2015 en partenariat avec la Banque Asiatique de Développement (BAD) dont le Japon est le premier investisseur, et doté de 110 milliards de dollars, ou encore le Blue Dot Network, un organisme de certification lancé en 2019 par l’Australie, le Japon et les États-Unis dans le but de promouvoir et de mobiliser des financements dans des infrastructures dites de qualité, par opposition implicite à des projets chinois, construits rapidement et souvent dépeints comme de moindre qualité par les concurrents occidentaux ou japonais (Yoshimatsu, 2021).

    Ces prêts, qui sont à des taux souvent inférieurs aux taux chinois (Horn et al., 2021 ; Pairault, 2021) et cette aide seront-elles cependant suffisants pour contrer l’influence croissante de la Chine en Eurasie comme en Afrique, où les offres de financement chinois permettaient aussi aux États africains de disposer d’un levier de négociation dans leur face-à-face avec leurs anciens tuteurs coloniaux ou créanciers occidentaux ? Les Occidentaux et le Japon misent sur des offres de financement plus transparentes (en vertu des critères du Club de Paris de l’OCDE), mais il pourrait se révéler ardu de concurrencer l’offre financière chinoise, abondante jusqu’à un récent resserrement du crédit, rapidement disponible y compris pour des États endettés ou ne répondant pas aux critères du FMI (Mass et Rose, 2006 ; Horn et al., 2021), sans conditionnalité politique et, surtout, moins critiques envers des projets de rentabilité discutable (Kratz et Pavlicevic, 2016 ; Ker, 2017). Il se peut que le temps passant, certains pays ciblés par la Chine découvriront les limites de la coopération économique, ou prendront la mesure des illusions qu’eux-mêmes entretenaient à ce sujet, notamment en Europe centrale et orientale, où le désenchantement à l’égard des nouvelles routes de la soie tient autant au faible niveau d’investissement de la Chine qu’aux espoirs irréalistes que nourrissaient un certain nombre de ces États (Turcsányi, 2020 ; Kavalski, 2021). Mais la Chine a indiscutablement pris de l’avance avec ses projets.

    C’est également sur le plan diplomatique que plusieurs États cherchent à contrer la BRI. L’Union européenne craint ainsi que les appels d’offre lancés par la Chine pour construire routes, gares et ports excluent ses entreprises et se fassent au profit des seules entreprises chinoises, tout en accroissant l’influence politique de la Chine, devenue aux yeux de plusieurs États européens un partenaire important certes, mais aussi un concurrent économique et même un « rival systémique » (Commission européenne, 2019 :1). Outre l’attrait que peut représenter le marché chinois et son levier financier, il est prématuré de penser que la Chine demeurera très attractive pour longtemps.

    Les États-Unis sont également très méfiants vis-à-vis de l’ensemble du programme des nouvelles routes de la soie. Washington s’inquiète de savoir si, derrière le projet économique, ce n’est pas un nouveau système multilatéral mondial que la Chine tenterait de mettre en place, au détriment de l’influence américaine. L’Accord de partenariat transpacifique, également connu sous le nom de « Partenariat transpacifique », fut ainsi lancé en 2016 comme tentative de rapprocher certains pays d’Asie des États-Unis et de contrer l’influence chinoise… approche abandonnée par le président Trump en 2017. Mais on voit que depuis son arrivée au pouvoir en janvier 2021, Joseph Biden cherche à renouer une relation étroite avec les partenaires traditionnels de Washington en Asie-Pacifique, et a fait de l’Indopacifique la priorité de la politique étrangère des États-Unis, comme pour mieux contrer Pékin.

    Enfin, d’autres pays cherchent à nouer des alliances pour contrer le projet chinois. Le corridor de croissance Asie-Afrique ou AAGC (Asia-Africa Growth Corridor) est ainsi un accord de coopération économique entre les gouvernements de l’Inde, du Japon et de plusieurs pays africains, qui s’est négocié sans Pékin. De même, le corridor Nord-Sud qui rassemble la Russie, l’Iran et l’Inde, est un outil géoéconomique destiné, aux yeux de New Dehli, à contrer la Chine sur le terrain des corridors de développement.

    5. Vers une BRI 2.0 ?

    Les nouvelles routes de la soie sont l’objet de critiques en interne en Chine, de la part de ceux qui se plaignent d’un trop faible retour sur investissement, tout autant que sur la scène internationale, chez ceux qui craignent un hégémon chinois ainsi que chez ceux qui s’inquiètent des déséquilibres politiques régionaux provoqués par ces investissements massifs (Courmont et Lemaire, 2023). Derrière la puissance de Xi Jinping incarnée par son troisième mandat présidentiel et la désignation de proches à des postes-clefs, les critiques de la BRI se sont multipliées en interne et ciblent le président chinois, ce dernier ayant fait de ce projet le projet phare de son pouvoir depuis 2013. Son ancien Premier ministre, Li Keqiang, mais aussi des responsables comme Wang Wen, chef économiste de Sinosure (China Export and Credit Insurance Corporation) ont ainsi alerté sur le coût pharaonique de la BRI, pointant du doigt le risque d’un gaspillage, en s’appuyant notamment sur des expériences peu probantes, comme Gwadar au Pakistan. Xi Jinping a lui-même appelé les investisseurs à être plus rigoureux sur le contrôle de qualité et la rentabilité. Figure également au cœur des interrogations, l’image potentiellement négative de la Chine, notamment véhiculée par les risques de piège de la dette. Bien sûr, ces critiques sont souvent restées mesurées et n’ont pas modifié la ligne officielle, mais elles témoignent d’une volonté de repenser la politique d’investissements de la Chine. Des ajustements de la BRI sont en cours, témoignant du souci de la Chine de s’efforcer de s’adapter aux contraintes économiques, sociales et politiques, consistant à prioritiser certains projets, au détriment d’autres peu rentables et mal acceptés. Un certain nombre de projets problématiques comme le port d’Hambantota, le train Djibouti-Addid Abeba, le port de Gwadar, l’autoroute Podgorica-Matesevo au Monténégro, et la gouvernance financière de l’initiative et le décalage entre les attentes en matière de développement et la concrétisation de celui-ci, ont conduit à ternir l’image de la BRI dans certaines parties d’Asie, d’Afrique ou en Europe de l’Est. Ce risque envers la crédibilité et la réputation de l’initiative a poussé Pékin à promettre davantage de clarté et de bonifier la gouvernance des projets, en particulier sur certaines questions comme les prêts et la dette des pays partenaires, et la durabilité environnementale. Le gouvernement chinois a ainsi communiqué aux banques chinoises des directives pour orienter les décisions d’octroi des prêts, leur enjoignant de resserrer les conditions de financement (Zhang, 2019 ; Liao, 2021 ; Mingey et Kratz, 2021 ; Sweet, 2021), ce qui contribue à expliquer la tendance à la diminution des engagements financiers ces dernières années (voir document 1). Nous assistons ainsi à la mise en place d’une sorte de BRI 2.0, plus sélective et plus contrôlée, afin d’éviter les échecs et les critiques, tant en interne que dans les pays récipiendaires.

    La question de la réciprocité est aussi au cœur des réserves que manifestent de nombreux pays à l’égard des projets chinois. On se souvient notamment des propos d’Emmanuel Macron, alors en visite officielle en Chine, à ce sujet en janvier 2018 : « ces routes sont toujours en partage. (…) Elles ne peuvent être univoques. (…) Mais ces routes de la soie ne pourront pleinement être une réussite que si elles parviennent à créer des coopérations équilibrées. (…) Elles ne peuvent être les routes d’une nouvelle hégémonie qui viendraient en quelque sorte mettre en état de vassalité les pays qu’elles traversent » (Macron, 2018). Un appel à la prudence qui ne peut laisser insensible ni les dirigeants chinois, ni les pays intéressés par l’offre de Pékin, mais qui sont dans le même temps inquiets de basculer dans une néo-vassalité.
    Conclusion

    Personne ne peut nier que les nouvelles routes de la soie ont de profondes conséquences géopolitiques : en redessinant la carte des relations commerciales, en favorisant des relations économiques et politiques plus étroites entre la Chine et ses partenaires, en diffusant les normes industrielles chinoises, en bâtissant des liens plus directs entre la Chine et ses voisins à travers ports, routes, voies ferrées, câbles de télécommunication, réseaux internet, Pékin exerce un pouvoir d’attraction, non pas irrésistible, mais réel sur son voisinage proche mais aussi plus lointain et cela module les relations politiques et les dynamiques géoéconomiques. Mais de ce constat, on ne peut en tirer aucune conclusion quant au caractère inéluctable et prémédité d’un plan de domination chinoise à travers les nouvelles routes de la soie, quand bien même la Chine ne cache pas qu’elle aspire à devenir la première puissance mondiale à l’horizon 2049, centième anniversaire de l’accession au pouvoir du Parti communiste. L’outil des nouvelles routes de la soie n’est pas forcément l’instrument de ce projet, même s’il peut contribuer à asseoir le rayonnement et l’influence de la Chine.

    Du fait de l’ampleur des sommes prêtées par ses banques d’affaires, d’infrastructures de transport en développement et de services logistiques modernisés ; d’un intense engagement diplomatique dans de grandes conférences de coopération à vocation économique parfois plus anciennes que la BRI mais relancées après 2013, comme le sommet Chine-Europe Centrale et orientale 17+1, devenu 16+1 depuis la défection de la Lituanie en 2021 (Alexeeva et Lasserre, 2022b), ou encore les Forum sur la coopération sino-africaine (depuis 2000) ; et de l’émergence d’acteurs économiques majeurs comme Cosco, Hutchison, China Merchants, CNPC, Sinopec, ZTE, Huawei, les nouvelles routes de la soie sont sans doute appelées à marquer la scène internationale sur le moyen terme. Imprimeront-elles une redéfinition de l’ordre des normes et de la gouvernance internationale que la Chine appelle de ses vœux ? Ou seront-elles rapidement connotées comme un instrument de promotion économique porté par la Chine, sur lequel nombre de pays posent un regard pragmatique car porteurs de leviers possibles de croissance, mais un regard critique et détaché des hyperboles rhétoriques et des promesses de développement accéléré, comme on l’observe notamment en Europe (Claverie, 2019) ? Fortement intégrée à l’économie mondiale, la Chine n’a pas d’autre choix que de poursuivre ses investissements massifs en vue d’assurer sa croissance et d’ouvrir de nouveaux marchés. Ainsi, en dépit des effets de la pandémie de covid 19 et des problèmes rencontrés dans plusieurs pays récipiendaires des investissements chinois, la BRI s’imposera dans la durée, avec des projets remaniés et parfois corrigés, une concurrence plus âpre, mais une dynamique qui n’a pas vocation à s’arrêter.

    https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/dossiers-regionaux/la-chine/articles-scientifiques/nouvelles-routes-soie-bri-belt-and-road-initiative
    #nouvelle_route_de_la_soie

  • Cartographie de l’écologie d’extrême-droite et réactionnaire
    FLED – Twitter
    https://twitter.com/Eco_Decoloniale/status/1667221356922978322

    En collaboration avec @daphne_dsch journaliste chez @Politis_fr, nous avons réalisé une cartographie de certains partis politiques, mouvements, organisations et personnalités qui abordent l’écologie avec une perspective d’extrême droite ou réactionnaire.

    via @cdb_77

    • Ce qui nous amène à une autre inversion ici, quand on se demande ce que des féministes radicales font dans une liste dénonçant l’écologie réactionnaire : il s’agit de prétendre que les féministes radicales, qui refusent que le fait d’être nées femelles les contraignent aux stéréotypes genrés imposés aux femelles humaines, sont en fait les véritables essentialistes. (Alors que les gens qui prétendent qu’il faut changer de sexe pour se conformer à l’idée stéréotypée qu’on se fait des genres, ne seraient pas du tout essentialistes.)

      Et évidemment, on va ainsi tirer des traits pour relier les radfems et des militantes lesbiennes (rebaptisées TERF, des fois qu’il existe un mouvement organisé de féministes qui se qualifient elles-mêmes de TERF, avec un logo associé), à la Manif pour tous qui, elle, soutient justement les rôles stéréotypés/religieux des mâles et des femelles dans la société.

      On pourrait aussi dans ce tableau s’attaquer aux personnes qui luttent contre la négrophobie (qui refusent que leur identité soit réduite à la couleur de leur peau) et les accuser de racisme parce qu’elles prétendent qu’elles subissent la négrophobie justement à cause de la couleur de leur peau (quel affreux essentialisme), et surtout parce qu’elles n’acceptent pas l’idée que se blanchir la peau serait un acte progressiste de lutte contre la négrophobie. Dans cette logique, je ne serais pas loin de penser que la généralisation du terme « TERF », balancé comme une évidence, est du même tonneau que le terme « racisme anti-blanc ».

    • @arno c’est complexe et on peut s’y perdre un peu (notamment en perdant la possibilité de se questionner sur le transgenrisme et ses attaques contre les féministes au risque d’être catalogué·e transphobe) , parce qu’il y a aussi (d’après mes plus jeunes sources familiales) des radfems qui rallient les fachos par transphobie commune et publient dans les torchons comme V.A …
      #sidération #on_fait_quoi_alors

    • De même, les traits du genre grosbloc vers grosbloc comme Deep Green Resistance <-> Décroissance, font croire qu’il y a alors un lien entre les sous-trucs qui sont à l’intérieur de ses blocs. Or dans « Décroissance » ya… que des trucs de fachos + Pierre Rahbi, et dans l’autre… PMO et Floraisons et Nicolas Casaux n’ont jamais eu de lien avec Krisis, Pierre Rahbi etc, bien au contraire… donc ces liens n’ont aucun sens.

      Càd qu’au lieu de critiquer tels groupes pour les idées précises qu’ils ont (ça pourrait, pourquoi pas), ils font juste des liens avec d’autres groupes pourris qui n’ont aucun rapport.

      Comme si Floraisons critiquaient des trucs qu’illes considèrent essentialistes et anti-féministes pour les mêmes raisons que Thais d’Escufon et la Manif pour tous (comme le dit arno c’est au contraire pour des manières de voir le monde totalement inverse !)

    • Des radfems historiques comme Dworkin et Mackinon ont noué des alliances avec la droite chrétienne américaine, pour lutter contre la pornographie. Elles ont aussi, avec d’autres, participé à des paniques morales colossales, qui ont foutu des milliers de gens innocents en prison.

      Pas facile a entendre, mais comme toutes les grandes institutions, le féminisme a du sang sur les mains.

      Ca me semble important de ne pas escamoter ces liens avec la droite ou l’extrême droite, hier comme aujourd’hui. Je me répète un peu, mais c’est ici même que j’ai contracté une vision presqu’angelique de ces mouvements, porté généralement par des hommes d’ailleurs, comme le traducteur de Dworkin, qui publie ici, martin je ne sais plus comment.

      Par contre c’est vrai qu’en mode carte c’est un peu ultralight pour un écheveau pareil. Et peut-être que les alliances d’aujourd’hui ne sont pas exactement directes. C’est pas très précis là.

    • Ne pas escamoter des glissements et les personnes qui se livrent au confusionnisme, je veux bien (m’enfin je pense qu’il est déjà assez difficile d’échapper aux polémiques autour de Moutot et Stern par exemple). Par contre ces cartes qui systématiquement font dans la culpabilité par association pour résumer radfem à « TERF » et extrême-droite, non, et plus généralement cette façon de placer les féministes radicales comme cibles privilégiées de gens qui se prétendent progressistes, franchement beurk. Surtout si au final pour une partie de la jeunesse désormais, on passe joyeusement de « This machine kills fascists » à « This machine kills TERFs ». (Même topo, mais plus discret parce que sans doute moins facile à faire gober, le lobbying intense contre les femmes et associations « abolitionnistes », requalifiées « putophobes ».)

      On joue au même genre de simplifications à base de culpabilité par association, et d’inversions assez systématiques, pour provoquer la méfiance pavlovienne à l’encontre des mouvements anti-racistes qui n’entrent pas dans les bonnes cases, les mouvements dénonçant l’islamophobie sont d’excellentes cibles pour en prendre plein la gueule, les antifas, les écolos radicaux, etc. et évidemment les pro-Palestinien·nes subissent ce genre de méthodes de manière continue et massive : antisioniste devient antisémite de manière automatique, et partisan de l’apartheid israélien serait le véritable progressisme.

    • @tintin, stp, parler d’institution pour le féminisme, avec du sang sur les mains, qui plus est, et surtout pour Dworkin, c’est je l’espère, une bad blague hein.
      Et je me suis déjà moquée ici de tes assertions contre les radfems https://seenthis.net/messages/1005668#message1005790
      Quitte à se répéter, voila ma réponse

      Curieux comment les féministes radicales sont devenues en quelques années l’ennemi public N°1
      Je pense que le changement climatique elles n’y sont pas pour rien, mais ce n’est que mon point de vue, je peux me tromper.

    • On remarque que certains groupuscules sont très isolés des autres.
      Que l’autoritarisme et la méritocratie est une caractéristique commune.

      C’est chaud de se rendre compte qu’on peut partager des idées avec certains, sans pour autant embrasser le reste.
      – baisse de la démographie
      – liberté et aide publique aux systèmes agricoles indépendants

    • Le seul sang que les féministes ont sur les mains, c’est celui de leurs menstruations et de leurs IVGs.

      Le sang des personnes trans c’est les proxénètes, les pornographes et les putiers qui le verse, pas les féministes.

      Pour ce qui est du rappochement de Stern avec l’ED (Moutot n’est pas une radfem, mais une liberale à mon avis) c’est les consequences des années de harcelement mais aussi liée à l’histoire de Stern, qui etait femen au depart, un mouvement assez proche de l’ED ukrainnienne. Mais en face le mouvement transactiviste est un mouvement masculiniste violent qui appel à la mort des féministes (terf au bucher, une balle une terf qui étaient légion samedi pour les prides) afin de legaliser le proxenetisme et la mise sous hormone cancerigènes à vie de personnes qui souffrent de troubles mentaux liés aux discriminations misogynes et/ou homophobes qu’illes ont subit.

      Comment être écolo et recommander des transitions hormonales ? J’ai des copines queer, ecolo, ati-vax qui se soigneraient le cancer avec de la camomille et qui se font des soirée testo avec leur pote trans.
      Comment être contre les violences sexuelles et promouvoir le proxenetisme ? L’auto-entreprenariat de son humiliation sexuel sur onlyfan n’est pas differente du systhème traditionnel de la maison close, sauf pour des macronnards convaincus.
      Comment être féministe et prétendre que les femmes s’auto-identifient à leur genre ? Le genre n’est pas une question d’auto-identifdication, les femmes ne s’auto-identifient pas à ce qui est le mécanisme de leur oppression. On ne s’auto-identifie pas plus à son genre qu’on le fait à ses races, ses classes, ses handicapes, son age...

      Le transactivisme n’est pas un mouvement de gauche, au mieux c’est du libéralisme identitaire qui s’auto-identifie de gauche mais à mon avis c’est un mouvement réactionnaire qui détruit méticuleusement tous les aquis des féministes de ces dernières décennies (et pas seulement les aquis féministes, mais ceux de tous les groupes vulnérables, mineurs, homos, personnes racisées, classes sociales défavorisées (le passing est un privilège bourgeois))....

      #inversion_patriarcale #fauxminisme #allié

    • Réaction de Nicolas Casaux :
      https://www.partage-le.com/2023/06/09/politis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-heretiques-par-nicolas-

      Autre imbécilité, Deschamps écrit elle-même que, contrairement à la collapsologie, DGR n’a pas de lien avec « les communautés survivalistes » d’extrême droite, mais relie néanmoins DGR et lesdites « communautés survivalistes » dans sa glorieuse cartographie de « l’écologie d’extrême droite ou réactionnaire ».

      On pourrait continuer longtemps à lister les mensonges et autres absurdités nous concernant dans le torchon de Deschamps/Politis. En fin de compte, ce qui est terriblement dommage, c’est qu’analyser la récupération de l’écologie par des idéologies autoritaires, par l’extrême droite, par diverses sortes de réactionnaires, est effectivement un travail important. Mais avec ce lamentable dossier, Politis n’y contribue pas du tout. Au contraire, il propage un confusionnisme pathétique. On note d’ailleurs que le survivaliste Piero San Giorgio est oublié de la cartographie de l’écologie d’extrême droite de Politis, alors que son concept de B.A.D. (Base d’autonomie durable) a été inventé par Serge Ayoub, un militant d’extrême droite proche des individus qui ont tué Clément Méric. Enfin bref, un travail calamiteux.

    • Combien est détestable la fasciste et sempiternelle phrase « les extrêmes se rejoignent ». Il faudrait faire une cartographie de celleux qui la prononcent à longueur de temps.

      À cet égard, l’extrême gauche et l’extrême droite, la gauche et la droite en géné­ral, se rejoignent lar­ge­ment. Poli­tis rejoint Éric Zem­mour et Marine Le Pen. Tous sou­haitent conser­ver l’es­sen­tiel de la civi­li­sa­tion techno-industrielle.

      Et donc pour cette fois, c’est Cazaux qi-ui te la mouline à sa sauce, argument zéro, grosse fatigue revient.
      #dichotomistes_du_milieu #proverbistes_de_mes_deux

      Et sur le lien donné, pour des personnes qui critiquent la tech et te mettent près de 50 scripts wordpress consorts et google, avec impossibilité de ne pas te faire sniffer tes infos car il y a un blocage sur TOR.

      https://www.partage-le.com/.well-known/captcha/?r=%2F2023%2F06%2F09%2Fpolitis-la-gauche-technologiste-et-la-chasse-aux-

      Our system thinks you might be a robot!
      We’re really sorry about this, but it’s getting harder and harder to tell the difference between humans and bots these days.

      …partage-le.com
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  • Ci risiamo: il ministro Lollobrigida ha detto che non esiste una “razza italiana” ma “un’etnia italiana” da tutelare, soprattutto attraverso le nascite.

    Dopo la “grande sostituzione”, eccoci qui con un’altra teoria di estrema destra – quella del “differenzialismo”.

    l tentativo è chiarissimo: evitare le accuse di razzismo evitando l’impronunciabile “razza” e usando il più neutro “etnia”.

    Lo usa anche la Treccani!

    In realtà, come ha scritto Pierre-André Taguieff in diversi libri, “etnia” è un modo ripulito di dire “razza”.

    Questa innovazione linguistica la si deve ad Alain De Benoist, l’ideologo della “Nouvelle Droite”.

    Invece che fondarsi sull’inservibile razzismo “biologico-scientifico”, De Benoist si è concentrato sulle “differenze etnico-culturali”; da qui la definizione di “differenzialismo”.

    La faccio breve: siccome ogni “etnia” è “culturalmente” diversa, la convivenza è impossibile.

    Per vivere in pace, dunque, è meglio stare separati e non “contaminarsi”.

    È una forma di “razzismo politicamente corretto”, diciamo così, che ricorda sinistramente l’apartheid.

    Il pensiero di De Benoist non è affatto marginale, almeno all’interno di questo governo.

    Matteo Salvini anni fa ci faceva i convegni insieme.

    Ora invece è stato elogiato pubblicamente dal ministro della cultura Sangiuliano, e sarà ospite al Salone del Libro di Torino.

    Lollobrigida dice anche che occuparsi di natalità è un modo di “difendere la cultura italiana” e il “nostro modo di vivere”.

    Tradotto brutalmente: devono esserci più bambini bianchi.

    Altrimenti arrivano quelli «diversi» e si finisce con la “sostituzione etnica”.

    Insomma: dopo tutte le polemiche delle scorse settimane, rieccoci qui.

    Magari anche questa volta si tirerà in ballo “l’ignoranza”, o si accamperanno scuse di vario genere.

    Ma la realtà è che si tratta di precise scelte lessicali – e dunque politiche.

    https://twitter.com/captblicero/status/1656718304273104910

    #race #racisme #ethnie #terminologie #mots #vocabulaire #Lollobrigida #Italie #grand_remplacement #ethnie_italienne #différentialisme #Alain_De_Benoist #Nouvelle_Droite #extrême_droite #ethno-différentialisme #Francesco_Lollobrigida

    • Lollobrigida, l’etnia italiana e la leggenda della nazione omogenea

      Ci risiamo con una pezza che è peggiore del buco. Agli #Stati_generali_della_natalità (già il titolo meriterebbe un trattato filologico) l’irrefrenabile Lollobrigida, dopo avere detto, bontà sua, che è evidente che non esiste una razza italiana, ha dovuto colmare questa insopportabile lacuna, affermando che: “Esiste però una cultura, una etnia italiana che in questo convegno immagino si tenda a tutelare”. Esisterà dunque anche un’etnia francese (lo dica a bretoni e corsi), una spagnola (lo spieghi a baschi e catalani), una belga (l’importante che lo sappiano fiamminghi e valloni) o una inglese (basta non dirlo a scozzesi, gallesi e irlandesi). Ma forse no, lo stabordante ministro dell’Agricoltura sostiene il principio della purezza indicato peraltro nel punto 5 del Manifesto della razza: “È una leggenda l’apporto di masse ingenti di uomini in tempi storici”.

      La cultura italiana sarebbe dunque completamente autoctona. In un libretto scritto nel ventennio dal fondatore del Museo di Storia Naturale di Torino, c’era un capitolo (credo fosse d’obbligo) sull’elogio della razza italiana, che si era conservata pura “nonostante qualche invasione”. Quasi commovente quel “qualche”, i nostri libri di storia sono pressoché un elenco di invasioni, ma forse, proprio per questo la cultura italiana ha toccato punte di eccellenza (non adesso) come nel Rinascimento. Proprio grazie alla sintesi di culture diverse, che si sono fuse in una proposta originale fondata sull’incontro con la diversità.

      Siamo tutti d’accordo che il pensiero occidentale deve molto (non tutto, ma molto) a quello dell’antica Grecia, ma nelle sue Lezioni sulla filosofia della storia, Hegel sostiene, giustamente, che “gli inizi della cultura greca coincisero con l’arrivo degli stranieri”. Il tratto costitutivo per la nascita della cultura greca è quindi l’arrivo degli stranieri, di cui i greci avrebbero mantenuto “memoria grata” nella propria mitologia: Prometeo, per esempio, viene dal Caucaso, e lo stesso popolo greco si sarebbe sviluppato a partire da una “#colluvies” , termine che originariamente significava fango, immondizia, accozzaglia, scompiglio, caos.

      Gli Stati si differenzierebbero da quelle che chiamiamo “tribù” o etnia, perché contengono diversità, non omogeneità. Per quanto riguarda l’etnia, vale una celebre affermazione dell’antropologo britannico Siegfried Nadel: “L’etnia è un’unità sociale i cui membri affermano di formare un’unità sociale”. I Greci, peraltro, non associavano il concetto di #ethnos a un territorio, si poteva infatti essere greco anche in terre lontane, come volle esserlo Alessandro. L’etnicità di un popolo sta nel progetto.

      La storia viene spesso manipolata dalle élite, e l’identità evocata da chi sta al potere si fonda spesso sulla storia, o meglio su una storia, quella storia. Perché, come affermava Ernest Renan, per costruire una nazione ci vuole una forte dose di memoria, ma anche un altrettanto forte dose di oblio: “L’oblio, e dirò persino l’errore storico costituiscono un fattore essenziale nella creazione di una nazione (…) Ora l’essenza di una nazione sta nel fatto che tutti i suoi individui condividano un patrimonio comune, ma anche nel fatto che tutti abbiano dimenticato molte altre cose. Nessun cittadino francese sa se è Burgundo, Alano, Visigoto; ogni cittadino francese deve aver dimenticato la notte di San Bartolomeo, i massacri del XIII secolo nel Sud”.

      Dobbiamo fingere di ricordare ciò che ci unisce e dimenticare quanto invece, del nostro passato, ci divide. Oppure accettare, come sostengono Julian S. Huxley e Alfred C. Haddon che: “Una nazione è una società unita da un errore comune riguardo alle proprie origini e da una comune avversione nei confronti dei vicini”.

      https://www.ilfattoquotidiano.it/2023/05/12/lollobrigida-letnia-italiana-e-la-leggenda-della-nazione-omogenea/7158926

      #nation #homogénéité #diversité #culture #culture_italienne #ethnicité #identité

  • Le #Conseil_d'Etat saisi du #contrôle_aux_frontières rétabli par la #France depuis 2015

    Des associations s’appuient sur un arrêt de la #Cour_de_justice de l’Union européenne du 26 avril pour dénoncer le renouvellement illégal de cette #dérogation à la #libre_circulation des personnes.

    Dans la nuit du 13 au 14 novembre 2015, alors que l’assaut des forces d’intervention n’avait pas encore été donné au Bataclan, François Hollande, alors président de la République, avait annoncé la proclamation de l’#état_d'urgence et la #fermeture_des_frontières pour un mois. Ce #rétablissement_des_contrôles aux #frontières_intérieures par un pays membre de l’#Union_européenne (#UE) est autorisé, mais de façon exceptionnelle et #temporaire. La France le maintient de façon interrompue depuis plus de six ans. Elle a notifié à quinze reprises à la Commission européenne le #renouvellement de cette #dérogation_temporaire au « #code_frontières_Schengen ».

    Quatre associations ont décidé, selon nos informations, de saisir le Conseil d’Etat mardi 10 mai d’une demande de #suspension_en_référé de la dernière prolongation, du 1er mai au 31 octobre 2022, notifiée par Paris. L’Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (Anafé), le Groupe d’information et de soutien des immigrés (Gisti), le Comité inter-mouvement auprès des évacués (Cimade) et la Ligue des droits de l’homme (LDH) n’en sont pas à leur première tentative devant la haute juridiction administrative. Mais elles ont cette fois un atout maître avec une toute récente décision de la Cour de justice de l’Union européenne.

    Le 26 avril, la cour de Luxembourg a dit, en réponse à une question d’interprétation des textes européens posée par la #justice autrichienne, que la réintroduction des contrôles aux frontières décidée par un Etat en raison de #menaces_graves pour son #ordre_public ou sa #sécurité_intérieure « ne peut pas dépasser une durée totale maximale de six mois » , y compris ses prolongations éventuelles. L’arrêt des juges européens précise que l’apparition d’une nouvelle menace peut autoriser à réintroduire ce contrôle au-delà des six mois initiaux, mais dans ce cas elle doit être « distincte de celle initialement identifiée » . Il s’agit de protéger la libre circulation des personnes, « une des principales réalisations de l’Union européenne » , soulignent les juges.

    Or, selon le relevé de la Commission européenne, les dernières notifications de Paris pour justifier cette entorse au principe de libre circulation listent invariablement les trois mêmes « menaces » : la #menace_terroriste persistante, les #mouvements_secondaires de migrants, l’épidémie de #Covid-19. Rien de très nouveau en effet. Pour Patrice Spinosi, l’avocat des associations, le dernier renouvellement décidé « en dépit de la clarification apportée » par l’arrêt de la cour européenne constitue « une flagrante violation » de l’article 25 du code frontières Schengen.

    Hausse « considérable » des #refus_d'entrée

    Au ministère de l’intérieur, on indique en réaction à l’arrêt du 26 avril que la question du renouvellement répété de cette dérogation « est traitée par la réforme en cours du code des frontières Schengen » . On précise que le sujet sera évoqué les 9 et 10 juin, lors du prochain conseil des ministres « justice et affaires intérieures » de l’UE. Mais, d’une part, ces nouvelles règles ne sont pas encore définies, et d’autre part, la Commission européenne avait précisé en ouvrant ce chantier le 14 décembre 2021 que « l’actualisation des règles vise à faire en sorte que la réintroduction des contrôles aux frontières intérieures demeure une mesure de dernier recours. »

    Derrière les arguments sur l’ordre public et la sécurité intérieure, les associations dénoncent des pratiques illégales de contrôle migratoire. Elles ont publié le 29 avril, avec d’autres associations comme Médecins du Monde et Amnesty International, un communiqué appelant « les autorités françaises à mettre un terme à la prolongation des contrôles aux frontières intérieures et à cesser ainsi les atteintes quotidiennes aux #droits_fondamentaux des personnes exilées qui s’y présentent (violences, contrôles aux faciès, non-respect du droit d’asile et des droits de l’enfant, enfermement) ».

    Ces contrôles au sein de l’espace Schengen se traduisent par des « refus d’entrée » opposés en nombre, dénoncent les associations qui y voient des pratiques discriminatoires. « Les statistiques révèlent une augmentation considérable des refus d’entrée aux frontières intérieures depuis le 13 novembre 2015 » , de 5 000 en 2015 à 48 000 pour les huit premiers mois de 2020, écrivent-elles dans leur requête au Conseil d’Etat. Il se trouve que ce dernier a adressé le 24 février une question préjudicielle à la Cour de Luxembourg pour vérifier si le fait d’opposer un « refus d’entrée » à un #poste_frontière, même en cas de rétablissement des contrôles aux frontières, est conforme au droit de l’UE.

    Par deux fois, en décembre 2017 et octobre 2017, le Conseil d’Etat avait rejeté des requêtes émanant des mêmes associations contre le renouvellement des contrôles aux frontières, estimant qu’une « #nouvelle_menace » ou une « #menace_renouvelée » pouvait justifier une nouvelle dérogation de six mois à la #libre_circulation_des_personnes. Ce nouveau référé devrait être examiné en audience sous un mois, à moins que la juridiction considère que l’affaire mérite d’être jugée au fond, ce qui pourrait prendre quelques semaines de plus.

    https://www.lemonde.fr/societe/article/2022/05/10/le-conseil-d-etat-saisi-du-controle-aux-frontieres-retabli-par-la-france-dep
    #justice

    avec un effet clair sur les #frontières_sud-Alpines, dont il est pas mal question sur seenthis ;-)
    #frontière_sud-alpine #Alpes

    ping @isskein @karine4

  • How the AI industry profits from catastrophe | MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/2022/04/20/1050392/ai-industry-appen-scale-data-labels

    Appen is among dozens of companies that offer data-labeling services for the AI industry. If you’ve bought groceries on Instacart or looked up an employer on Glassdoor, you’ve benefited from such labeling behind the scenes. Most profit-maximizing algorithms, which underpin e-commerce sites, voice assistants, and self-driving cars, are based on deep learning, an AI technique that relies on scores of labeled examples to expand its capabilities. 

    The insatiable demand has created a need for a broad base of cheap labor to manually tag videos, sort photos, and transcribe audio. The market value of sourcing and coordinating that “ghost work,” as it was memorably dubbed by anthropologist Mary Gray and computational social scientist Siddharth Suri, is projected to reach $13.7 billion by 2030.

    Venezuela’s crisis has been a boon for these companies, which suddenly gained some of the cheapest labor ever available. But for Venezuelans like Fuentes, the rise of this fast-growing new industry in her country has been a mixed blessing. On one hand, it’s been a lifeline for those without any other options. On the other, it’s left them vulnerable to exploitation as corporations have lowered their pay, suspended their accounts, or discontinued programs in an ongoing race to offer increasingly low-cost services to Silicon Valley.

    “There are huge power imbalances,” says Julian Posada, a PhD candidate at the University of Toronto who studies data annotators in Latin America. “Platforms decide how things are done. They make the rules of the game.”

    To a growing chorus of experts, the arrangement echoes a colonial past when empires exploited the labor of more vulnerable countries and extracted profit from them, further impoverishing them of the resources they needed to grow and develop.

    It was, of all things, the old-school auto giants that caused the data-labeling industry to explode.

    German car manufacturers, like Volkswagen and BMW, were panicked that the Teslas and Ubers of the world threatened to bring down their businesses. So they did what legacy companies do when they encounter fresh-faced competition: they wrote blank checks to keep up.

    The tech innovation of choice was the self-driving car. The auto giants began pouring billions into their development, says Schmidt, pushing the needs for data annotation to new levels.

    Like all AI models built on deep learning, self-driving cars need millions, if not billions, of labeled examples to be taught to “see.” These examples come in the form of hours of video footage: every frame is carefully annotated to identify road markings, vehicles, pedestrians, trees, and trash cans for the car to follow or avoid. But unlike AI models that might categorize clothes or recommend news articles, self-driving cars require the highest levels of annotation accuracy. One too many mislabeled frames can be the difference between life and death.

    For over a decade, Amazon’s crowdworking platform Mechanical Turk, or MTurk, had reigned supreme. Launched in 2005, it was the de facto way for companies to access low-wage labor willing to do piecemeal work. But MTurk was also a generalist platform: as such, it produced varied results and couldn’t guarantee a baseline of quality.

    For some tasks, Scale first runs client data through its own AI systems to produce preliminary labels before posting the results to Remotasks, where human workers correct the errors. For others, according to company training materials reviewed by MIT Technology Review, the company sends the data straight to the platform. Typically, one layer of human workers takes a first pass at labeling; then another reviews the work. Each worker’s pay is tied to speed and accuracy, which eggs them on to complete tasks more quickly yet fastidiously.

    Initially, Scale sought contractors in the Philippines and Kenya. Both were natural fits, with histories of outsourcing, populations that speak excellent English and, crucially, low wages. However, around the same time, competitors such as Appen, Hive Micro, and Mighty AI’s Spare5 began to see a dramatic rise in signups from Venezuela, according to Schmidt’s research. By mid-2018, an estimated 200,000 Venezuelans had registered for Hive Micro and Spare5, making up 75% of their respective workforces.

    The group now pools tasks together. Anytime a task appears in one member’s queue, that person copies the task-specific URL to everyone else. Anyone who clicks it can then claim the task as their own, even if it never showed up in their own queue. The system isn’t perfect. Each task has a limited number of units, such as the number of images that need to be labeled, which disappear faster when multiple members claim the same task in parallel. But Fuentes says so long as she’s clicked the link before it goes away, the platform will let her complete whatever units are left, and Appen will pay. “We all help each other out,” she says.

    The group also keeps track of which client IDs should be avoided. Some clients are particularly harsh in grading task performance, which can cause a devastating account suspension. Nearly every member of the group has experienced at least one, Fuentes says. When it happens, you lose your access not only to new tasks but to any earnings that haven’t been withdrawn.

    The time it happened to Fuentes, she received an email saying she had completed a task with “dishonest answers.” When she appealed, customer service confirmed it was an administrative error. But it still took months of pleading, using Google Translate to write messages in English, before her account was reinstated, according to communications reviewed by MIT Technology Review. (“We … have several initiatives in place to increase the response time,” Golden says. “The reality is that we have thousands of requests a day and respond based on priority.”)

    Simala Leonard, a computer science student at the University of Nairobi who studies AI and worked several months on Remotasks, says the pay for data annotators is “totally unfair.” Google’s and Tesla’s self-driving-car programs are worth billions, he says, and algorithm developers who work on the technology are rewarded with six-figure salaries.

    In parallel with the rise of platforms like Scale, newer data-labeling companies have sought to establish a higher standard for working conditions. They bill themselves as ethical alternatives, offering stable wages and benefits, good on-the-job training, and opportunities for career growth and promotion.

    But this model still accounts for only a tiny slice of the market. “Maybe it improves the lives of 50 workers,” says Milagros Miceli, a PhD candidate at the Technical University of Berlin who studies two such companies, “but it doesn’t mean that this type of economy as it’s structured works in the long run.”

    Such companies are also constrained by players willing to race to the bottom. To keep their prices competitive, the firms similarly source workers from impoverished and marginalized populations—low-income youth, refugees, people with disabilities—who remain just as vulnerable to exploitation, Miceli says.

    #Intelligence_artificelle #Annotation #Tags #Etiquetage #Nouvelle_exploitation #Data_colonialisme

  • La société Deliveroo condamnée à 375 000 euros d’amende pour « travail dissimulé »
    https://www.msn.com/fr-fr/actualite/france/la-soci%C3%A9t%C3%A9-deliveroo-condamn%C3%A9e-%C3%A0-375-000-euros-damende-pour-travail-dissimul%C3%A9/ar-AAWmNjz?li=BBkGbOY&ocid=mailsignout
    https://img-s-msn-com.akamaized.net/tenant/amp/entityid/AAWmNbe.img?h=315&w=600&m=6&q=60&o=t&l=f&f=jpg

    Marion Maréchal nommée vice-présidente du parti d’Eric Zemmour
    Tennis – ATP – Barcelone : Ruud déroule et se rassure

    Le tribunal judiciaire de Paris a condamné mardi la plateforme de livraison de repas à 375 000 euros d’amende, et deux anciens dirigeants à un an de prison avec sursis.

    Nouveau revers judiciaire pour Deliveroo. L’entreprise de livraison de repas et deux de ses anciens dirigeants ont été condamnés, mardi 19 avril, par le tribunal judiciaire de Paris, pour avoir employé des milliers de livreurs sous le statut d’indépendants, alors qu’ils auraient dû être salariés.

    La plateforme, qui avait déjà été condamnée en 2020 pour « travail dissimulé », a écopé de 375 000 euros d’amende, soit la peine maximale requise par le parquet. Elle devra également afficher un message de condamnation pendant un mois sur son site. Deux ex-directeurs généraux ont été condamnés à un an de prison avec sursis, et un ex-directeur des opérations à quatre mois de prison avec sursis et 10 000 euros d’amende. Un porte-parole de Deliveroo a déclaré à franceinfo que la plateforme « envisageait » de faire appel.

    Une « dissimulation systématique » d’emplois

    Plus d’une centaine de livreurs s’étaient constitués partie civile pour ce premier procès pénal de « l’ubérisation ». La procureure avait affirmé que Deliveroo avait mis en place « une instrumentalisation et un détournement de la régulation du travail », dans le but d’organiser une « dissimulation systémique » d’emplois de livreurs.

    De nombreux éléments révélaient selon elle un lien de subordination entre l’entreprise et ses livreurs, caractéristiques d’un rapport de salariat : règles très précises sur la manière de livrer, choix des itinéraires, vérification que les livreurs se sont bien levés le matin... D’autres entreprises de livraison ont choisi d’employer leurs livreurs sous contrat salarié, mais Just Eat a décidé de licencier un tiers de ses livreurs embauchés en CDI à cause des difficultés économiques.

    Deliveroo a été condamné en outre à verser 50 000 euros de dommages et intérêts à chacun des cinq syndicats qui s’étaient portés parties civiles pour « préjudice moral » : CGT, Union Solidaires, Sud commerces et services, Sud commerces et services Ile-de-France et Syndicat des transports légers.

    #Travail #Plateformes #Deliveroo #Livraison #Nouvelle_domesticité

  • Une journaliste enceinte recueillie par les talibans
    http://www.lessentiel.lu/fr/news/story/une-journaliste-enceinte-recueillie-par-les-talibans-13955264

    Faute d’avoir pu retourner dans son pays pour y accoucher en raison des mesures anti-Covid, une journaliste néo-zélandaise s’est tournée vers de hauts responsables talibans.

    Une journaliste néo-zélandaise enceinte a raconté dimanche avoir été accueillie par les talibans en Afghanistan, faute d’avoir pu retourner dans son pays pour y accoucher en raison de la réglementation anti-Covid draconienne. « Je me suis sentie trahie » par la Nouvelle-Zélande, a affirmé Charlotte Bellis, lors d’un entretien à Radio New Zealand depuis Kaboul.

    « Ne vous inquiétez pas. Tout ira bien »
    Dans une lettre ouverte publiée par le New Zealand Herald, Mme Bellis a expliqué qu’elle travaillait pour la chaîne Al-Jazeera en Afghanistan. En rentrant à Doha, où se trouve le siège de ce média, elle a réalisé qu’elle attendait un enfant. Comme il est interdit au Qatar d’être enceinte hors mariage, elle a gardé sa grossesse secrète tout en préparant son retour en Nouvelle-Zélande

    Cependant, ce pays, qui a fermé ses frontières en mars 2020 en raison de la pandémie, ne laisse revenir ses propres ressortissants qu’au compte-gouttes. Quand la journaliste a appris qu’elle ne pouvait bénéficier d’aucune dérogation pour rentrer, Mme Bellis a appelé de hauts responsables talibans. Ces derniers lui ont alors proposé de venir accoucher dans leur pays, où est basé son conjoint, un photographe belge.

    « Nous sommes heureux pour vous, vous pouvez venir et vous n’aurez pas de problème », lui ont assuré les talibans, a-t-elle raconté dans une interview. Ils ont ajouté « ne vous inquiétez pas. Tout ira bien », a-t-elle affirmé au New Zealand Herald. « Quand j’étais dans le besoin, le gouvernement néo-zélandais m’a dit que je n’étais pas la bienvenue », a déploré la journaliste. « Quand les talibans offrent à une femme enceinte et célibataire l’asile, vous savez que vous êtes dans une situation difficile ».

    Mme Bellis, qui avait déjà demandé aux talibans ce qu’ils feraient pour garantir les droits des femmes et des filles, a déclaré qu’il était « ironique » qu’elle pose désormais la même question à son propre gouvernement. Après avoir fait état publiquement des problèmes qu’elle rencontrait et fait appel à des avocats, Mme Bellis a été contactée par les autorités néo-zélandaises qui lui ont dit que sa demande rejetée serait réexaminée.

    #Chris_Hipkins, le ministre néo-zélandais en charge de la Lutte contre le Covid-19, a déclaré dans un communiqué qu’il avait demandé à des fonctionnaires de vérifier si toutes les procédures avaient été correctement suivies dans le cas de Mme Bellis, « qui semblait à première vue mériter des explications supplémentaires ».

    #Femme #accouchement #grossesse #Santé #pass_sanitaire #talibans #nouvelle_zélande #quatar #pandémie

  • Borders bill, a new plan

    https://twitter.com/pritipatel/status/1468619562027528192

    #nouvelle_loi #loi #UK #Angleterre #asile #migrations #réfugiés #Priti_Patel #plan #nouveau_plan

    –-> un copier-coller du #modèle_australien

    –-

    Autour des « #offshore centres », voire :
    https://seenthis.net/messages/938880
    –-> et une métaliste sur les différentes tentatives de différentes pays européens d’#externalisation non seulement des contrôles frontaliers, mais aussi de la #procédure_d'asile dans des #pays_tiers :
    https://seenthis.net/messages/900122

    ping @karine4 @isskein

  • Nouvelle procédure d’asile | Trop rapide, de mauvaise qualité. #Bilan sévère des juristes indépendant·e·s

    Le 8 octobre dernier (2020), une « Coalition de juristes indépendant·e·s » a publié un bilan de la première année de mise en oeuvre de la #nouvelle_procédure_d’asile[1]. La Coalition qui est à l’origine de ce rapport est composée d’associations, d’avocat·e·s et d’individus qui ont en commun d’êtres actifs dans la défense du droit d’asile et de ne pas exercer de mandat pour le Secrétariat d’État aux migrations (SEM), d’où le qualificatif « indépendant·e·s ». Le Centre social protestant de Genève en fait partie.

    La période passée sous revue va du 1er mars 2019, date d’entrée en vigueur de la restructuration de l’asile, au 29 février 2020. Ce bilan repose premièrement sur des statistiques obtenues auprès du SEM et du Tribunal administratif fédéral (TAF), deuxièmement sur 75 cas d’application de la nouvelle procédure recensés par les membres de la Coalition, troisièmement sur les observations qualitatives issues de la pratique des membres de cette Coalition.

    Premier constat : la procédure menée par le SEM va trop vite, et des décisions sont prises sans que les faits aient pu être clairement établis. Autrement dit, des décisions négatives sont parfois prises sans que les motifs d’asile aient été entièrement clarifiés. Il est même fréquent que la situation médicale des personnes en demande d’asile, pourtant éminemment liée à la compréhension de leurs motifs, n’ait pas fait l’objet d’une investigation adéquate[2].

    Cette observation n’a rien d’original, puisque l’Organisation suisse d’aide aux réfugié·e·s communiquait déjà à ce sujet le 4 février dernier : « Les autorités se concentrent sur l’accélération, quitte à négliger l’équité et la qualité des procédures[3] ». Ce qui vient ici appuyer le propos, ce sont les statistiques : en procédure accélérée, 24 % des recours contre une décision négative sont acceptés par le Tribunal administratif fédéral. Un taux de succès bien supérieur à la moyenne entre 2015 et 2018, qui était de 11,4 %. Les décisions du SEM sont donc manifestement de plus mauvaise qualité qu’auparavant. Pour faire passer sa grande restructuration, l’administration argumentait qu’en réunissant tous les acteurs de la procédure sous un même toit elle pourrait accélérer les procédures sans y perdre en qualité… c’est raté.

    L’autre point d’achoppement est celui du triage des demandes d’asile entre procédure accélérée, prévue pour les cas les plus évidents, ou #procédure_étendue, censée permettre de débrouiller les cas les plus complexes. Tout au long de la promotion de sa restructuration, le SEM projetait de traiter 40 % de demandes en procédure étendue. Or, pendant la période passée sous revue, l’autorité n’a eu recours à la procédure étendue que dans 18 % des cas, soit moins de la moitié de la part initialement prévue. Le 9 juin dernier, le Tribunal administratif fédéral est intervenu pour forcer le SEM à traiter un cas en procédure étendue4. Dans cette affaire, le SEM a tenté de traiter un dossier complexe en procédure accélérée, et a rendu une décision en 89 jours au lieu des 29 prévus par la loi. Espérons que cet arrêt de principe incite le SEM à recourir davantage à la procédure étendue !

    L’autre constat majeur de ce rapport de la Coalition, c’est que près d’un recours sur trois gagné devant le #TAF n’a pas été déposé par l’organe de protection juridique pourtant mandaté par le #SEM pour la défense juridique des requérant·e·s d’asile, et présent dans les #Centres_fédéraux d’asile à cette fin, mais par un prestataire externe ou par le requérant·e lui-même. Pour rappel, quand une décision négative tombe, le représentant·e juridique peut faire recours ou, s’il estime que le recours n’a pas de chances de succès, peut résilier son mandat. Le requérant·e d’asile dispose alors du temps restant, sur un délai de recours de sept jours seulement, pour trouver à l’extérieur du centre quelqu’un qui veut bien l’aider. C’est une démarche qui peut s’avérer difficile, voire impossible, si le centre où le requérant·e se trouve est isolé, ce qui est fréquent. Dans de nombreux cas gagnés par des mandataires externes, c’est ce qui s’est produit : le mandat a été résilié, le cas ayant été jugé – à tort – sans chance de succès, et le requérant·e d’asile a dû se débrouiller par ses propres moyens.

    Le problème des cas non-défendus

    Pour illustrer son propos, le rapport de la Coalition s’appuie sur des fiches de l’Observatoire suisse du droit d’asile et des étrangers. Celui-ci décrit des cas concrets où la nouvelle procédure pose problème. « Nezif » et « Gesine »[5], par exemple, est un couple avec deux enfants originaire de Turquie. Leur dossier est manifestement complexe : appartenance à une minorité ethnique et religieuse, engagement politique, activité syndicale, surveillance policière, menaces venant d’inconnus. Pourtant le SEM, dans une procédure accélérée, refuse leur demande. Leur représentant·e juridique, bien que critique au moment d’exprimer son avis sur le projet de décision du SEM, estime au final que le recours est dénué de chances de succès. La famille cherche alors une aide extérieure et se tourne vers le Solidaritätsnetz de Berne, une association indépendante aux moyens bien moindres de ceux dont dispose le prestataire subventionné. Solidaritätsnetz écrit un recours et obtient de nouveaux moyens de preuve. Le SEM est finalement forcé de revenir sur sa décision et de poursuivre l’instruction dans une procédure étendue[6].

    Disons-le sans ambages : chaque cas gagné au TAF ou infléchissant la volonté du SEM grâce au travail effectué par un·e mandataire externe ou par le requérant·e d’asile lui-même, alors que la protection juridique avait résilié son mandat, constitue une erreur grave de la protection juridique subventionnée par le SEM pour défendre les requérant·e·s. L’erreur étant humaine, on peut comprendre qu’un ou deux cas se produisent, mais il y a eu 66 cas gagnés au TAF hors représentation juridique pendant la seule première année de fonctionnement. C’est beaucoup trop, et ce chiffre laisse craindre un problème systémique : soit certains organismes de protection juridique font mal leur travail, soit ils renoncent à faire recours pour des raisons de manque de temps ou par souci d’économie – ce qui est tout aussi grave, parce que ces motifs de résiliation ne sont pas prévus par la loi. Et ce décompte ne tient évidemment pas compte des décisions qui n’ont finalement pas pu être contestées faute d’avoir trouvé une aide juridique externe.

    Une protection inégale

    Notons tout de même que la pratique des prestataires de protection juridique n’est pas la même dans toute la Suisse : selon le rapport de la Coalition, un·e requérant·e d’asile a quatre fois moins de chances de voir sa cause défendue devant le TAF s’il est au centre d’Altstätten que s’il est au centre de Boudry. D’un côté, cette hétérogénéité des pratiques renforce malheureusement le caractère « loterie » de la procédure d’asile. D’un autre côté, du point de vue romand, nous sommes rassurés de constater que les juristes de Boudry sont parmi ceux qui effectuent le mieux leur travail.

    Finalement, la Coalition adresse des revendications, qui touchent aux différents aspects précités : le SEM doit ralentir la cadence en procédure accélérée ; les délais de traitement des demandes doivent être assouplis ; les délais de recours doivent aussi être prolongés, de même que ceux de traitement d’un recours par le TAF ; le SEM doit revoir sa politique de triage et recourir davantage à la procédure étendue ; les prestataires de protection juridique partout en Suisse doivent résilier moins de mandats et, en cas de résiliation, les motifs de cette résiliation doivent être rendus par écrit aux requérant·e·s d’asile. Les membres de la Coalition font aussi le constat qu’une aide juridique indépendante demeure essentielle, et certains montent déjà des projets pour la renforcer spécifiquement à l’adresse des requérant·e·s d’asile en procédure accélérée[7].

    Le SEM, de son côté, annonce une évaluation de sa nouvelle procédure pour l’été 2021. Dans ce cadre, l’analyse de la qualité des décisions et de la protection juridique sera réalisée par le Centre de compétence sur les droits humains (CSDH)[8]. Le contenu de cette évaluation sera certainement intéressant, même s’il est piquant de relever que l’évaluation présente le même défaut que la protection juridique à évaluer : le CSDH agit sur mandat du SEM et l’enveloppe dont il dispose est chiche. Il faudrait, entre autres points à sonder, poser des questions aux personnes en demande d’asile elles-mêmes, pour savoir notamment si elles ont confiance en ces représentant·e·s juridiques qui travaillent côte à côte avec le SEM – la Coalition indique avoir recueilli des témoignages alarmants sur ce point. Mais un tel sondage n’est pas prévu. Pour ces raisons il y a fort à parier que ce n’est pas cette évaluation qui fera douter le SEM, qui avec entrain tire un bilan positif de sa propre action[9]. Normal.

    https://asile.ch/2021/02/10/nouvelle-procedure-dasile-trop-rapide-de-mauvaise-qualite-bilan-severe-des-jur

    #asile #migrations #Suisse #restructuration #accélération_des_procédures #accélération

  • De la haine de l’écologie au greenwashing nationaliste ? Le RN et l’environnement – CONTRETEMPS
    https://www.contretemps.eu/rassemblement-national-lepen-racisme-ecologie-nucleaire

    Le FN devenu RN peut bien proclamer que l’écologie est dans son « ADN », l’examen de ses positions montre qu’il n’entend en aucune manière rompre avec le modèle productiviste et se sert de l’argument écologique pour alimenter la xénophobie. Ce qu’il nomme « patriotisme écologique », « écologie nationale », ou que d’autres encore baptisent « écologie identitaire » n’a donc rien d’écologique, puisqu’il ne cible jamais les causes véritables du basculement climatique et de la destruction environnementale (à savoir le mode de production capitaliste), mais a tout à voir avec la promotion d’une idéologie nationaliste et raciste.

    #RN #écologie #2022 #écologie_identitaire

  • Migration de transit : #Belgique et #France appellent #Frontex à l’aide

    L’agence aux frontières extérieures pourrait fournir une surveillance aérienne pour identifier les embarcations tentant de traverser la #Manche depuis les côtes françaises.

    Et pourquoi ne pas aider le nord ? Dans le cadre des « #consultations_de_Val_Duchesse » – rencontre entre gouvernements français et belge sur les thématiques sécuritaires –, Sammy Mahdi, le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration, a appuyé la #demande française d’un #renfort de l’agence des frontières extérieures, Frontex, pour surveiller la #côte_d’Opale. En cause : le nombre grandissant de traversées de migrants tentant de rejoindre l’Angleterre par la mer. En à peine deux jours, ce week-end, près de 250 personnes ont ainsi été secourues par les autorités alors qu’elles étaient en difficulté en mer. « Depuis le Brexit, la lutte contre la transmigration n’est pas devenue plus facile », a souligné le secrétaire d’Etat dans un communiqué. « Frontex apporte son aide dans le sud et l’est de l’Europe, mais devrait également le faire dans le nord. »

    Phénomène longtemps marginal, les traversées irrégulières de la Manche par bateau ont commencé à augmenter à partir de fin 2019 et n’ont pas cessé depuis. Un transfert s’expliquant probablement par la sévérité des contrôles des camions, par l’imminence du Brexit – dont le bruit courait qu’il aurait un impact sur la possibilité de franchir la frontière avec des contrôles douaniers systématiques – et peut-être par l’effet dissuasif du drame de l’Essex, lorsque 39 personnes avaient été retrouvées mortes dans un camion frigorifique. Mais aussi… par son taux de réussite. Depuis le début de l’année, la préfecture maritime Manche-mer du Nord a enregistré 1.231 tentatives de traversées impliquant plus de 31.500 personnes (certaines personnes ayant pu être impliquées dans plusieurs traversées). Seules un quart ont été interceptées et ramenées vers les côtes françaises. Et comme le Royaume-Uni a refusé de négocier un volet « réadmission » dans le cadre de l’accord du Brexit (pour remplacer le règlement Dublin), il doit gérer les personnes migrantes une fois débarquées.

    Pour les autorités belges, mais surtout françaises, le défi tient à l’immensité de la zone à surveiller. Alors que les départs avaient jusqu’à récemment lieu depuis les alentours de Calais, le point le plus proche de l’Angleterre, ils se sont dispersés vers le sud à mesure de la hausse des contrôles, allant jusqu’au Touquet, à 70 km de là. Ils sont en revanche toujours rarissimes côté belge. Les petites embarcations restent la norme – Decathlon a annoncé il y a quelques jours suspendre la vente de ses kayaks dans les magasins de Calais et Grande-Synthe, constatant un « détournement de leur usage sportif » –, signe de traversées autonomes. « Mais depuis 2019, avec la montée en puissance de réseaux criminels, voire mafieux, nous voyons des embarcations de plus en plus grandes et de plus en plus chargées, engendrant un effet de saturation ponctuelle. Les embarcations plus robustes, type voiliers ou chalutiers, restent plus anecdotiques », indique la préfecture maritime. Comprendre : les moyens de traversée les plus sûrs sont les plus rares. Or, la Manche est réputée être une autoroute de cargos, très dangereuse pour de petites embarcations la traversant.

    La France a déjà considérablement renforcé les moyens de surveillance et le travail de coordination pour mieux contrôler la côte, soutenue par une enveloppe de 62 millions d’euros promise par le Royaume-Uni. Un cadre opérationnel doit encore être déterminé pour définir l’intervention de Frontex : combien de temps, quels moyens humains, matériels… L’agence indique que la demande concerne du « soutien de surveillance aérienne ».

    « Ce serait la première fois que Frontex s’emploie à stopper les flux sortants au lieu de protéger les frontières extérieures contre les menaces extérieures », souligne le cabinet du secrétaire d’Etat Sammy Mahdi. « Mais si vous regardez les chiffres des départs en 2021, c’est une façon valable de penser. Si ce modèle continue à porter ses fruits avec les arrivées au Royaume-Uni, la transmigration sera difficile à arrêter. »

    https://www.lesoir.be/407906/article/2021-11-22/migration-de-transit-belgique-et-france-appellent-frontex-laide
    #asile #migrations #réfugiés #frontières #aide

    • Frontex deploys Danish surveillance aircraft over northern France

      Frontex has deployed a plane to support French and Belgian authorities trying to spot illegal boat crossing activity, a week after 27 migrants drowned when their dinghy deflated in the Channel, the European Union’s joint frontier force said.

      In a statement, Frontex said the plane, provided by Denmark had landed in Lille, northern France, adding the aircraft was equipped with modern sensors and radar to support land and sea border control.

      The deployment was decided during a meeting on Sunday in Calais between French Interior Minister Gerald Darmanin and some of his European counterparts, an event to which British Interior Minister Priti Patel had been disinvited following a letter from British Prime Minister Boris Johnson letter that angered Paris. (https://www.reuters.com/world/europe/france-says-it-will-not-be-held-hostage-by-british-politics-migration-2021-)

      France and Britain are at loggerheads over post-Brexit trading rules and fishing rights and last week relations soured further after 27 people died trying to cross the Channel.

      “The evolution of the situation in the Channel is a matter of concern. Upon the request from member States, Frontex deployed a plane in France to support them with aerial surveillance in just three days,” Frontex Director Fabrice Leggeri said.

      “We are starting with one plane, but we stand ready to reinforce our support if needed.”

      The aim of the operation on the coastline is to prevent the rising number of sea crossings.

      https://www.reuters.com/world/europe/frontex-deploys-danish-surveillance-aircraft-over-northern-france-2021-12-0

      #Danemark #militarisation_des_frontières

    • Le ministre de l’Intérieur @GDarmanin a annoncé la semaine dernière la mise en service d’un avion de l’agence #Frontex pour surveiller les traversées de migrants dans la Manche.

      Repéré par notre collègue @MickaelGoavec, l’appareil a commencé à survoler la zone aujourd’hui.

      Comment s’y prendre pour pister l’appareil ?
      La photo ci-dessus ne montre pas l’immatriculation.

      En cherchant sur Twitter on tombe sur un autre tweet du ministère @Interieur_Gouv et on devine les chiffres «  ??-080 ».

      En passant cette image dans Bing et en zoomant sur l’avion, on tombe sur plusieurs photos d’un appareil ressemblant fortement à celui évoqué par @GDarmanin.

      On peut alors récolter « l’empreinte » de l’avion :

      Immat. : C-080 de la Royal Danish Air Force
      Code ICAO/HEX : 45F422

      En poursuivant les recherches, on tombe sur cette note diffusée par le ministère des Affaires étrangères danois.

      Elle indique que l’avion a été envoyé par le #Danemark pour contribuer à l’opération Triton de lutte contre l’immigration illégale en Méditerranée en 2017.

      Comme beaucoup d’avions militaires et gouvernementaux, le parcours de vol est masqué sur la plupart des sites comme @flightradar24
      ou @flightaware
      .

      Le site @RadarBox24 montre un parcours partiel mais précise bien que les informations sont « bloquées ».

      Mais certains internautes l’ont déjà repéré avant qu’il n’atterrisse à Lille.

      Et d’autres sites, notamment @ADSBexchange, n’acceptent généralement pas les demandes des particuliers ou des organisations souhaitant masquer leurs avions des sites de tracking.

      On peut donc suivre le parcours de l’appareil de surveillance en direct sur ce site :
      https://globe.adsbexchange.com/?icao=45f422

      On remarque un « motif » de surveillance et une altitude basse, un peu moins de 400m.

      Il semble aussi s’attarder sur les dunes qui entourent les villes de #Dunkerque et #GrandeSynthe, où les migrants ont installé des campements.

      https://twitter.com/RevelateursFTV/status/1466745416045764614

    • Migrants dans la Manche : Frontex a la « possibilité de déployer des personnels au sol »

      Fabrice Leggeri, directeur exécutif de Frontex, a été auditionné ce mercredi 8 décembre devant la commission des affaires étrangères du Sénat. Il est revenu sur la « nouvelle opération » de #surveillance_aérienne dans la Manche, qui a commencé début décembre, ainsi que sur les différentes crises auxquelles fait face l’agence européenne. « On va vivre pour longtemps avec une pression migratoire forte », prévient-il.

      Entre la France et le Royaume-Uni, la tension reste forte sur la question de l’immigration depuis le naufrage, au large de Calais, d’une embarcation causant la mort de 27 personnes, le 24 novembre dernier. Hier, lors de son audition à la commission des Lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a demandé, une fois de plus, au Royaume-Uni « d’ouvrir une voie légale d’immigration » pour réduire le nombre de traversées illégales entre les deux pays. Ce mercredi, Fabrice Leggeri, le directeur exécutif de Frontex, a détaillé devant les membres de la commission des affaires étrangères du Sénat la « #nouvelle_opération » de surveillance de l’agence européenne de #garde-côtes et #gardes-frontières dans la Manche. « L’#avion de Frontex est arrivé à Lille le 1er décembre et a commencé ses patrouilles [..]. Nous fournissons depuis quelques semaines des #images_satellitaires à la France - la Belgique est intéressée, les Pays Bas aussi - pour détecter quelques jours à l’avance des #préparatifs_de_départs, des activités de #passeurs ou de #trafiquants près de la #côte », indique-t-il.

      « Nous pouvons faire davantage » si des États le souhaitent

      Pour assurer la #surveillance des dizaines de kilomètres de côtes, en France, en Belgique ou même aux Pays-Bas, Fabrice Leggeri garantit que « nous pouvons faire davantage s’il y a un souhait [des pays] d’aller plus loin ». Outre « le #rapatriement et l’#éloignement des #étrangers_en_situation_irrégulière, nous avons la possibilité de déployer des personnels de gardes-frontières au #sol qui pourraient avoir des missions de surveillance en complément et sous la direction des autorités nationales ». Sans oublier le devoir d’information de l’agence si elle observe « des situations de détresse en mer ».

      Interrogé sur la tenue de discussions avec le Royaume-Uni pour pouvoir intervenir sur leur territoire, le directeur de Frontex pointe « un paradoxe. Nous sommes présents physiquement en Albanie, en Serbie, parce qu’il y a un accord entre l’Union Européenne et ces pays-là, mais il n’y en a pas le Royaume-Uni. Pas d’accord post-Brexit pour coopérer avec eux dans la Manche ». Et Fabrice Leggeri d’insister sur sa volonté de travailler « dans un cadre juridique. On ne peut pas faire du bricolage à la carte ».

      « Avoir un cadre juridique clair »

      Sur d’autres frontières, en Biélorussie, Pologne et Lituanie, le patron de Frontex – qui parle de « #menace_hybride, d’une instrumentalisation des migrants comme moyen de pression politique ou géopolitique - rapporte aussi « une incertitude juridique qui me préoccupe au moins autant que la force physique ». Il donne l’exemple d’une loi lituanienne, adoptée à l’été 2021 en réponse à l’afflux de migrants à sa frontière : « Certains disent que cette loi n’est pas conforme à l’ordre juridique de l’Union européenne. […] Il est important pour l’agence d’avoir un cadre juridique clair. Ce n’est pas le cas actuellement ».

      Au total, entre 2 000 et 2 200 personnels de Frontex sont déployés dans l’Union Européenne. Les plus grosses opérations ont, pour le moment, lieu en Grèce (400 personnels), Italie (200), Espagne (200) et en Lituanie (une centaine). L’objectif est d’atteindre les 10 000 agents en 2027. Qui seront les bienvenus, selon Fabrice Leggeri. Car en plus de la lutte contre la criminalité et la prévention des menaces terroristes, « on va vivre pour longtemps avec une #pression_migratoire forte. La démographie l’explique, les déséquilibres économiques aussi, accentués avec la #crise_sanitaire ».

      https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/migrants-dans-la-manche-frontex-a-la-possibilite-de-deployer-des-personn

    • Frontex en action dans la Manche : la Grande-Bretagne, une force d’attraction pour les réfugiés

      Le pilote danois #Michael_Munkner est de retour à la base après cinq heures et demie de vol au-dessus de la Manche.

      Il est commandant de l’avion « #Côte_d'Opale » dans le cadre de l’opération européenne Frontex. Depuis le naufrage d’un radeau qui a tué 27 demandeurs d’asile le mois dernier, il surveille la zone :

      « Je ne peux pas entrer dans le détail de ce que nous avons vu exactement, mais nous avons pris quelques photos que nous pouvons vous montrer des différents camps que nous surveillons en particulier à Calais et Dunkerque. Nous surveillons les camps pour voir, ce qu’ils font, s’ils se préparent à partir, et aussi bien sûr les plages pour voir s’il y a des départs. »

      L’agence Frontex a organisé des vols au-dessus de la zone à la demande de la France. La mission est censée durer jusqu’à la fin de l’année.

      Si les agents ont admis que des discussions sur le renouvellement de leur mandat étaient en cours, certains doutent de l’efficacité des mesures prises pour dissuader les personnes désespérées d’effectuer la traversée de la Manche.

      « Je pense que les gens tenteront la traversée. S’ils sont suffisamment désespérés, ils iront, quoi qu’il arrive. J’espère simplement que nous pourrons être là pour aider à éviter les pertes de vies humaines » explique Michael Munkner, le commandant du détachement Frontex pour la Manche.

      Elyaas Ehsas est un réfugié afghan. Il est d’accord pour dire que les exilés continueront de chercher à traverser par tous les moyens pour se rendre au Royaume-Uni, malgré les obstacles.

      « S’ils avaient une chance de rester dans leur pays d’origine, ils resteraient. Imaginez comme ça... quelqu’un dans votre pays vous prend tout, que feriez-vous ? »

      Elyaas a quitté l’Afghanistan il y a 6 ans. Après avoir vu sa demande d’asile rejetée par la Suède, il avait aussi pensé à faire la traversée de la Manche :

      « Une des raisons pour lesquelles les gens traversent et prennent beaucoup de risques, c’est à cause de l’accord de Dublin, ils se disent si je vais au Royaume-Uni, il n’y a pas de règlement de Dublin au Royaume-Uni à cause du Brexit. Le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne, et donc il n’y a pas d’empreintes digitales. Au moins, ils peuvent rester là-bas pendant un certain temps et se reconstruire une nouvelle vie. »

      Le règlement de Dublin part du principe que les réfugiés bénéficient du même niveau de protection dans tous les États membres de l’UE, et qu’ils doivent demander l’asile dans le pays d’arrivée.

      Les 27 ont reconnu les limites du dispositif et promis de créer un nouveau système de gouvernance migratoire.

      Le mois dernier, Elyaas a pu faire une nouvelle demande d’asile, cette fois-ci en France. Mais son histoire n’est pas encore terminée. Il dit que si les autorités françaises rejettent sa demande, il poursuivra son voyage quelles qu’en soient les conséquences.

      https://fr.euronews.com/2021/12/17/frontex-en-action-dans-la-manche-la-grande-bretagne-une-force-d-attract

  • Atelier « je fabrique mon cercueil » en maison de retraite
    https://www.funeraire-info.fr/atelier-je-fabrique-mon-cercueil-en-maison-de-retraite-85375

    « Qu’est-ce que tu vas faire pour occuper ta retraite ? » est une question traditionnelle des pots de départ. Ces Néo-Zélandais y apportent une réponse originale : « Ben, je vais construire mon cercueil ». Ça change de la pêche et des parties de cartes…

    On sait ce que les personnes âgées craignent, arrivées à un certain âge, plus que le cercueil : l’absence de but, la solitude, l’inactivité, et, au final, coûter de l’argent à leurs famille au moment du départ.

    Tranquillement en train de tricoter sur son canapé, en 2010, Katie Williams, alors âgée de 71 ans, a eu une idée lumineuse : fonder un club. Pas un club de Bridge, le but était de faire oublier l’ennui, pas de le souligner, ni de Scrabble, le but étant d’améliorer la qualité de vie des personnes âgées, pas de les pousser au suicide.

    Non, un club qui permette aux personnes âgées de faire fonctionner à la fois leurs méninges et leur adresse, dans une ambiance conviviale, tout en en retirant un bénéfice.

    Euréka ! Pourquoi ne pas créer un club où les retraités pourraient fabriquer eux-même leur propre cercueil ? Aussitôt dit, aussitôt fait, Katie Williams jeta immédiatement son tricot, épargnant peut être sans le savoir à son petit-fils d’avoir à porter un pull-over qui lui aurait coûté de longues et onéreuses années de psychanalyse, et créa aussitôt dans son garage le premier Kiwi Coffin Club, soit « Club du cercueil Kiwi ».

    Il faut dire que Katie Williams avait déjà un passif : avant sa retraite, elle était infirmière spécialiste en soins palliatifs. Comme elle l’a confié à un journal local, elle « avait l’habitude d’être en deuil ».

    Sept ans plus tard, Katie Williams a 77 ans, un cercueil à sa taille fait de ses propres mains, mauve avec des petites fleurs, et contemple d’un air bienveillant les Kiwi Coffin Club qui ont fleuri à travers le pays.

    Les membres de ces clubs passent la journée ensemble, écoutant de la musique, prenant le thé et le déjeuner, et, donc, fabriquant des cercueils. Les associations mettent même en place des actions de bienfaisance, en offrant des cercueils pour enfant aux hôpitaux locaux, bien entendu fabriqué par leurs soins.

    Travail du bois, travail intellectuel (en faisant les plans du cercueil), travail artistique (la décoration de la boîte), et, au final, une substantielle économie au moment des obsèques, les pompes funèbres étant obligées d’accepter l’usage de ces cercueils, expliquent sans doute en partie le succès de ces clubs.

    Un des clubs de l’île du Nord compte 120 membres. Même si, pour certains, faire le premier pas est difficile, l’ambiance bienveillante et conviviale les aide ensuite à s’intégrer.

    Ses membres considèrent que leurs cercueils, tant qu’ils sont vivants, ne sont que des boîtes, et ces boîtes servent à unir, jusqu’à l’ultime séparation.

    #Nouvelle_Zélande #Club