• Petite chronique de la Françatomique – Avis de tempête sur le nucléaire | Le Club
    https://blogs.mediapart.fr/francois-vallet/blog/091223/petite-chronique-de-la-francatomique-avis-de-tempete-sur-le-nucleair

    La Françatomique prétend relancer l’industrie nucléaire militaro-civile sans avoir tiré toutes les conséquences des catastrophes passées ou évitées de justesse. La tempête qui s’est abattue début novembre sur l’ouest de la France est l’occasion de revenir sur les défauts récurrents des centrales nucléaires.

    « La tempête Ciaran a endommagé le réseau électrique dans le Cotentin, privant la centrale de Flamanville de sa ligne d’évacuation. Les deux réacteurs ont donc dû être îlotés. C’est-à-dire que leur puissance a été très rapidement réduite pour fournir de l’énergie au site sans faire appel aux diesels de secours. » ?

    Cet extrait d’un communiqué[1], publié le 3 novembre puis mis à jour le 9 novembre 2023 par la Société Française d’Énergie Nucléaire (Sfen)[2], n’a pas fait la une des médias. Pourtant, une centrale nucléaire qui perd son alimentation électrique nous fait courir un risque grave. Mais comme l’indique le titre du communiqué (« Tempête Ciaran : ilotage réussi des deux réacteurs de Flamanville »), la manœuvre de sauvegarde a réussi. Dès lors pourquoi s’intéresser à ce non-événement ? Et bien parce que l’histoire a montré que la perte de contrôle d’un réacteur nucléaire était possible et avait des conséquences dramatiques. Et parce que tous les enseignements n’ont pas été tirés des catastrophes passées ou évitées de justesse.

    (...)

    Le 8 août 1948, le port de Dielette, à proximité immédiate de la centrale de Flamanville, avait été submergé par des vagues de plus de 10 mètres.[8] Or, dans le rapport d’évaluation complémentaire de sûreté de la centrale, publié suite à la catastrophe de Fukushima, on peut lire que la « Cote Majorée de Sécurité pour les tranches 1 et 2 de Flamanville est donc aujourd’hui évaluée à 7,79 m NGF N. Ce niveau est retenu pour le dimensionnement des installations. [9] ».

    Le dimensionnement des ouvrages de protection contre les risques de submersion est donc basé sur une hypothèse démentie par les faits. Et ce n’est qu’un exemple qui montre que l’industrie nucléaire est bien loin d’avoir pris en compte toutes les tempêtes possibles.

    #nucléaire #tempête #submersion #ilotage

    • Et pourquoi serait-il intéressant, pour EDF, d’iloter plutôt qu’arrêter un réacteur ? Et bien tout simplement pour maximiser la production nucléaire. [...]

      Le 3 novembre après-midi les réacteurs N°2 et N°3 de la centrale nucléaire de Paluel se sont arrêtés automatiquement, « en raison d’un dysfonctionnement de la ligne d’évacuation de l’électricité » selon EDF. [...] Le 3 novembre, moins de 4 heures après le début de [son] ilotage, le réacteur N°1 de Flamanville était reconnecté au réseau. Mais le réacteur N°2, iloté puis arrêté, a été remis en service 20 jours plus tard. L’ilotage a donc été un « jeu » à somme nulle. De plus, pendant la tempête, un réacteur était à l’arrêt pour réduire la puissance fournie au réseau interconnecté du fait de la forte production des éoliennes. Il y avait alors un fort excédent de production en France, des exportations conséquentes vers nos voisins européens et aucun risque de manquer d’électricité malgré le nombre élevé de réacteurs arrêtés ou déconnectés du réseau (20 au total en comptant ceux de Flamanville et de Paluel).

      Il faut donc dissoudre l’éolien, c’est trop dangereux. :-)

    • @vazy pour tchernobyl c’était un peu plus tordu qu’un simple îlotage puisqu’il s’agissait de voir, dans le cas d’un arrêt du réacteur, comment utiliser « l’énergie cinétique résiduelle des turbo-alternateurs afin de générer l’énergie électrique nécessaire pour alimenter les pompes de refroidissement avant la reprise par les générateurs de secours » (source wikipedia). Pas tout à fait la même chose qu’un îlotage, qui cherche à placer le réacteur dans une configuration de puissance permettant d’alimenter les systèmes de la centrale (de la tranche plus précisément).
      Sinon l’article explique bien la connerie de ces mises en îlotage systématiques, et justifiées par le fait qu’EDF cherche à tout pris (et depuis fort longtemps) à minimiser les temps d’arrêt des tranches nucléaires (une tranche nucléaire à l’arrêt ça coûte une pognon de dingue comme dirait l’autre), et en plus c’est super long à redémarrer.

    • Par contre j’ai pas compris à la fin de l’article la remarque sur le contrôle-commande défaillant à civaux. Je suis allé lire le rapport de l’ASN en lien, et rien de fait référence au contrôle-commande. Le rapport est un gentil tirage d’oreilles sur une série d’essais périodiques sur divers systèmes (mais pas le contrôle-commande) mal menés ou dont les conclusions sont foireuses.

  • La gouvernance de l’internet 🌐 racontée en 3 épisodes podcast !

    Au micro 🎙️ de David Gordon de Nouvelles Voix, retrouvez Pierre Bonis, Directeur général de l’Afnic, qui explique qui gouverne l’internet, les grandes affaires qui ont mis à l’épreuve les principes fondamentaux de cette gouvernance et les chantiers en cours pour demain.

    Écoutez dès maintenant 🎧 le podcast de l’Afnic « Derrière le .fr » sur https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/la-gouvernance-de-linternet-racontee-en-3-episodes-podcast

    #Afnic #InternetMadeInFrance #Gouvernance #Numérique #Internet

  • Un mélange de faux souvenirs : Anima Sola #26
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/un-melange-de-faux-souvenirs

    Je confonds un mélange de faux souvenirs, d’erreurs. Je suis comme tout le monde. Je ferme les yeux. J’imagine que les visages vont naître de l’instant. Je rêve d’un homme qui habite sur une petite île. Je découvre les limites de son monde. Linguiste il est obligé d’abandonner sa femme pour son travail. Il part vivre à l’autre bout du monde pour sauver une langue qui risque de disparaître. Il partage la vie du dernier locuteur, un vieil homme fatigué. Il en profite pour noter toutes ses paroles, ses expressions, il échange avec lui pour apprendre sa langue, tout en élaborant parallèlement un dictionnaire et une méthode d’apprentissage.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Nature, #Nuit, #Paysage, #Lumière, #Rêve, (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_26.mp4

  • 🔎 Étude Afnic 2023 : la présence en ligne 💻📱🌐 des TPE et PME françaises 🇫🇷 progresse, leurs pratiques de sécurité 🔐 aussi.

    👉 Découvrez les chiffres clés et notre étude annuelle 📖 en intégralité sur https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/etude-afnic-la-presence-en-ligne-des-tpe-et-pme-francaises-progresse-leurs-pra

    #Afnic #InternetMadeInFrance #Numérique #Entrepreneurs

  • Le mythe de l’exode urbain parisien : quelles mobilités en temps de crise sanitaire ?
    https://metropolitiques.eu/Le-mythe-de-l-exode-urbain-parisien-quelles-mobilites-en-temps-de-cr

    Les départs précipités de citadin∙es à l’orée du premier #confinement ont nourri l’idée d’un #exode_urbain. Par des données inédites sur les utilisateurs de Facebook en France, N. Cattan, O. Telle et C. Vacchiani-Marcuzzo en livrent une tout autre lecture, à une très fine échelle territoriale. Dossier : Les #mobilités post-Covid : un monde d’après plus écologique ? Cet article a pour objectif d’étudier les dynamiques des mobilités des Français·es et des Parisien·nes, entre mars 2020 et septembre 2022, afin de #Débats

    / #Covid-19, exode urbain, #réseaux_sociaux, confinement, mobilité, #mobilité_résidentielle, #numérique

    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/cattan-etal.pdf

  • Carte de France « nucléaire danger permanent » mise à jour
    https://www.sortirdunucleaire.org/Carte-de-France-nucleaire-danger-permanent-1172

    Nous venons de mettre à jour l’interface de notre carte de France en ligne « Nucléaire : danger permanent ». Avec cet outil renouvelé, vous pourrez découvrir en cliquant sur les installations tout le travail de surveillance, de veille juridique et autres dossiers de fond que nous effectuons sur chacune des trop nombreuses installations nucléaires qui constellent le sol français. Parmi les nouvelles fonctionnalités, découvrez l’âge des réacteurs ou encore quel serait le périmètre de la zone interdite en cas de catastrophe nucléaire.

    Les sites miniers mentionnés sur la carte dans sa version papier sont fondés sur les données de l’inventaire MIMAUSA effectué par l’IRSN. Nous avons fait le choix de référencer les sites en fonction du nom des communes sur le territoire desquelles ils sont implantés, pour permettre à tout citoyen de savoir s’il habite à proximité, même s’il n’a jamais entendu parler des sites miniers proches. Afin de vous permettre de savoir quels sont les sites miniers (référencés par leur nom) correspondant à une commune référencée sur notre carte papier, vous pouvez télécharger la liste de correspondance « commune - sites miniers » au format PDF.

    #nucléaire

  • Fabulations de l’enfance : Anima Sola #25
    Récit poétique à partir d’images créées par procuration.

    https://liminaire.fr/palimpseste/article/fabulations-de-l-enfance

    C’est une image d’enfance, une image qui revient me hanter régulièrement. Je suis seule, égarée en chemin dans un paysage que je ne reconnais plus, un lieu qui me devient étranger, sans doute à cause de la faible lumière. La nuit tombe, il fait froid. Le vent souffle et fait trembler les arbres. Leurs longues branches nues se balancent dans l’air gris du soir, et leurs bruits me glacent d’effroi. J’avance pour ne pas rester sans rien faire, immobile, en danger, exposée dans ce paysage désolé. Il va faire bientôt nuit.

    (...) #Écriture, #Langage, #Poésie, #Lecture, #Photographie, #Littérature, #Art, #AI, #IntelligenceArtificielle, #Dalle-e, #Récit, #Nature, #Nuit, #Corps, #Lumière (...)

    https://liminaire.fr/IMG/mp4/anima_sola_25.mp4

  • Nucléaire : le Gouvernement finance huit « réacteurs innovants »
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/nucleaire-gouvernement-laureats-reacteurs-innovants-43031.php4

    Le 27 novembre, la veille de l’ouverture de la Word Nuclear Exhibition biannuelle de Paris-Villepinte, Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique, a annoncé les six nouveaux lauréats de l’appel à projets « Réacteurs nucléaires innovants ». Ce dernier, lancé en mars 2022 dans le cadre du plan France 2030 et clôturé en juin dernier, a été doté d’un budget de 500 millions d’euros (M€) pour soutenir des « innovations de rupture dans la R&D de la filière nucléaire française ». Il se déroule en trois phases de financement : un premier tri de maturation initiale puis, dès le début de l’année 2024, une étape de « preuve de concept », pour aboutir, à partir de 2026, à un prototypage final.

    Coté communication la filière nucléaire se porte bien, merci.
    Une innovation ’de rupture’ prototypée en 2 ans, ben voyons !
    Le seul SMR en construction vient d’être abandonné, mais c’est parce que les étatsuniens ils n’y connaissent rien. On va leur montrer ...
    On en reparle en 2026.
    #nucléaire

  • La newsletter Afnic de novembre est en ligne http://afnic-media.fr/newsletter/20231128.html

    Pour recevoir les prochains numéros, abonnez-vous au bas de notre site sur https://www.afnic.fr

    –---------------------------------------

    The November issue of the Afnic newsletter is out! http://afnic-media.fr/newsletter/20231128-english.html

    Subscribe today at the bottom of our website on https://www.afnic.fr/en

    #Afnic #InternetMadeInFrance #PointFR #Numérique #DotFR #ccTLDs #domains #domainnames #digital

  • Le .fr gagne en notoriété spontanée auprès des TPE-PME françaises.

    Par exemple 70,9% des TPE et PME Françaises citent spontanément le .fr lorsqu’elles répondent à la question “Quelles sont toutes les extensions que vous connaissez, ne serait-ce que de nom ?”. C’est +6.2 par rapport à 2022 !

    Retrouvez les détails de notre enquête de perception annuelle sur https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/le-fr-gagne-en-notoriete-spontanee-aupres-des-tpe-pme-francaises

    –-------------------------------------------

    .fr gains unaided awareness among French VSEs/SMES.

    For example, 70.9% of French VSEs and SMEs spontaneously answered .fr when asked the question “What TLDs do you know, even if only by name?”. It’s +6.2 compared to 2022!

    Read more details on this study on https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/fr-gains-unaided-awareness-among-french-vses-smes

    #Afnic #PointFR #France #Internet #Numérique #DotFR #ccTLDs #Domains

  • PENLY, PROJET EPR2 : L’AUTORITÉ ENVIRONNEMENTALE (AE) REND UN AVIS SÉVÈRE
    (Source : Criirad)
    L’Ae vient de publier son avis (https://vu.fr/cDoKy) sur le projet d’implantation de deux EPR2 à Penly. Précisons que ce document ne porte pas sur la sûreté nucléaire, le dossier d’EDF ne comprenant pas de rapport de sûreté.

    Tout laisse penser que les jeux sont faits : la loi n°2023-491 du 22 juin 2023 permet à EDF de lancer le chantier, hormis les ouvrages liés à l’activité nucléaire proprement dite, sans attendre l’autorisation de création de l’installation nucléaire de base !

    Or, selon l’Ae, « l’étude d’impact ne prend pas en compte la remise en état du site si le projet n’aboutissait pas ». Ce ne sont pourtant pas des travaux anodins qui pourraient être lancés : déroctage de 5 millions de mètres cubes de falaise, artificialisation de 20 hectares de milieux marins pouvant affecter quatre sites Natura 2000. Ces travaux seraient engagés « alors même que le projet lui-même pourrait ne pas voir le jour ».

    Pour l’Ae, « aucune analyse environnementale n’a présidé au choix du site de Penly et des sites retenus a priori pour les éventuelles futures constructions d’EPR2. L’Ae considère que l’analyse à la fois technique et environnementale du choix du réacteur nucléaire et des sites possibles d’implantation des six premiers réacteurs EPR2, voire des suivants, devrait s’inscrire dans un plan soumis à évaluation environnementale. » Ce plan doit découler de la loi de programmation sur l’énergie et le climat, qui devait être adoptée avant le 1er juillet 2023. À ce jour, cette loi est toujours dans les cartons : selon Le Monde (https://vu.fr/iMtFK), « le sujet, qui ne semble plus considéré comme une priorité par l’exécutif, pourrait ne pas être débattu avant 2024. L’Ae note ainsi : « de fait, l’analyse des variantes sera effectuée postérieurement à l’éventuelle décision d’autorisation environnementale, ce qui est incohérent et en décalage avec le code de l’environnement ».

    Cerise sur le gâteau, l’Ae va même jusqu’à souligner l’absence notable d’évolution dans les performances environnementales des réacteurs : « les impacts sont évalués sur la base de normes de rejets applicables à l’industrie nucléaire, parfois anciennes […] Le dossier ne fait d’ailleurs apparaître que peu d’améliorations des performances environnementales des unités EPR2 par rapport aux unités existantes REP, alors que plus de 40 ans sépareront leurs dates respectives de mise en service ».

    En bref, pour l’Ae, l’Etat met la charrue avant les bœufs et EDF doit revoir sa copie.
    https://www.igedd.developpement-durable.gouv.fr/IMG/pdf/231109_epr2_penly__delibere_cle2fda58.pdf
    #nucléaire

  • Fermes, coopératives... « En #Palestine, une nouvelle forme de #résistance »

    Jardins communautaires, coopératives... En Cisjordanie et à Gaza, les Palestiniens ont développé une « #écologie_de_la_subsistance qui n’est pas séparée de la résistance », raconte l’historienne #Stéphanie_Latte_Abdallah.

    Alors qu’une trêve vient de commencer au Proche-Orient entre Israël et le Hamas, la chercheuse Stéphanie Latte Abdallah souligne les enjeux écologiques qui se profilent derrière le #conflit_armé. Elle rappelle le lien entre #colonisation et #destruction de l’#environnement, et « la relation symbiotique » qu’entretiennent les Palestiniens avec leur #terre et les êtres qui la peuplent. Ils partagent un même destin, une même #lutte contre l’#effacement et la #disparition.

    Stéphanie Latte Abdallah est historienne et anthropologue du politique, directrice de recherche au CNRS (CéSor-EHESS). Elle a récemment publié La toile carcérale, une histoire de l’enfermement en Palestine (Bayard, 2021).

    Reporterre — Comment analysez-vous à la situation à #Gaza et en #Cisjordanie ?

    Stéphanie Latte Abdallah — L’attaque du #Hamas et ses répercussions prolongent des dynamiques déjà à l’œuvre mais c’est une rupture historique dans le déchaînement de #violence que cela a provoqué. Depuis le 7 octobre, le processus d’#encerclement de la population palestinienne s’est intensifié. #Israël les prive de tout #moyens_de_subsistance, à court terme comme à moyen terme, avec une offensive massive sur leurs conditions matérielles d’existence. À Gaza, il n’y a plus d’accès à l’#eau, à l’#électricité ou à la #nourriture. Des boulangeries et des marchés sont bombardés. Les pêcheurs ne peuvent plus accéder à la mer. Les infrastructures agricoles, les lieux de stockage, les élevages de volailles sont méthodiquement démolis.

    En Cisjordanie, les Palestiniens subissent — depuis quelques années déjà mais de manière accrue maintenant — une forme d’#assiègement. Des #cultures_vivrières sont détruites, des oliviers abattus, des terres volées. Les #raids de colons ont été multipliés par deux, de manière totalement décomplexée, pour pousser la population à partir, notamment la population bédouine qui vit dans des zones plus isolées. On assiste à un approfondissement du phénomène colonial. Certains parlent de nouvelle #Nakba [littéralement « catastrophe » en Arabe. Cette expression fait référence à l’exode forcé de la population palestinienne en 1948]. On compte plus d’1,7 million de #déplacés à Gaza. Où iront-ils demain ?

    « Israël mène une #guerre_totale à une population civile »

    Gaza a connu six guerres en dix-sept ans mais il y a quelque chose d’inédit aujourd’hui, par l’ampleur des #destructions, le nombre de #morts et l’#effet_de_sidération. À défaut d’arriver à véritablement éliminer le Hamas – ce qui est, selon moi, impossible — Israël mène une guerre totale à une population civile. Il pratique la politique de la #terre_brûlée, rase Gaza ville, pilonne des hôpitaux, humilie et terrorise tout un peuple. Cette stratégie a été théorisée dès 2006 par #Gadi_Eizenkot, aujourd’hui ministre et membre du cabinet de guerre, et baptisée « la #doctrine_Dahiya », en référence à la banlieue sud de Beyrouth. Cette doctrine ne fait pas de distinction entre #cibles_civiles et #cibles_militaires et ignore délibérément le #principe_de_proportionnalité_de_la_force. L’objectif est de détruire toutes les infrastructures, de créer un #choc_psychologique suffisamment fort, et de retourner la population contre le Hamas. Cette situation nous enferme dans un #cycle_de_violence.

    Vos travaux les plus récents portent sur les initiatives écologiques palestiniennes. Face à la fureur des armes, on en entend évidemment peu parler. Vous expliquez pourtant qu’elles sont essentielles. Quelles sont-elles ?

    La Palestine est un vivier d’#innovations politiques et écologiques, un lieu de #créativité_sociale. Ces dernières années, suite au constat d’échec des négociations liées aux accords d’Oslo [1] mais aussi de l’échec de la lutte armée, s’est dessinée une #troisième_voie.

    Depuis le début des années 2000, la #société_civile a repris l’initiative. Dans de nombreux villages, des #marches et des #manifestations hebdomadaires sont organisées contre la prédation des colons ou pour l’#accès_aux_ressources. Plus récemment, s’est développée une #économie_alternative, dite de résistance, avec la création de #fermes, parfois communautaires, et un renouveau des #coopératives.

    L’objectif est de reconstruire une autre société libérée du #néolibéralisme, de l’occupation et de la #dépendance à l’#aide_internationale. Des agronomes, des intellectuels, des agriculteurs, des agricultrices, des associations et des syndicats de gauche se sont retrouvés dans cette nouvelle forme de résistance en dehors de la politique institutionnelle. Une jeune génération a rejoint des pionniers. Plutôt qu’une solution nationale et étatique à la colonisation israélienne — un objectif trop abstrait sur lequel personne n’a aujourd’hui de prise — il s’agit de promouvoir des actions à l’échelle citoyenne et locale. L’idée est de retrouver de l’#autonomie et de parvenir à des formes de #souveraineté par le bas. Des terres ont été remises en culture, des #fermes_agroécologiques ont été installées — dont le nombre a explosé ces cinq dernières années — des #banques_de_semences locales créées, des modes d’#échange directs entre producteurs et consommateurs mis en place. On a parlé d’« #intifada_verte ».

    Une « intifada verte » pour retrouver de l’autonomie

    Tout est né d’une #prise_de_conscience. Les #territoires_palestiniens sont un marché captif pour l’#économie israélienne. Il y a très peu de #production. Entre 1975 et 2014, la part des secteurs de l’agriculture et de l’#industrie dans le PIB a diminué de moitié. 65 % des produits consommés en Cisjordanie viennent d’Israël, et plus encore à Gaza. Depuis les accords d’Oslo en 1995, la #production_agricole est passée de 13 % à 6 % du PIB.

    Ces nouvelles actions s’inscrivent aussi dans l’histoire de la résistance : au cours de la première Intifada (1987-1993), le #boycott des taxes et des produits israéliens, les #grèves massives et la mise en place d’une économie alternative autogérée, notamment autour de l’agriculture, avaient été centraux. À l’époque, des #jardins_communautaires, appelés « les #jardins_de_la_victoire » avait été créés. Ce #soulèvement, d’abord conçu comme une #guerre_économique, entendait alors se réapproprier les #ressources captées par l’occupation totale de la Cisjordanie et de la #bande_de_Gaza.

    Comment définiriez-vous l’#écologie palestinienne ?

    C’est une écologie de la subsistance qui n’est pas séparée de la résistance, et même au-delà, une #écologie_existentielle. Le #retour_à_la_terre participe de la lutte. C’est le seul moyen de la conserver, et donc d’empêcher la disparition totale, de continuer à exister. En Cisjordanie, si les terres ne sont pas cultivées pendant 3 ou 10 ans selon les modes de propriété, elles peuvent tomber dans l’escarcelle de l’État d’Israël, en vertu d’une ancienne loi ottomane réactualisée par les autorités israéliennes en 1976. Donc, il y a une nécessité de maintenir et augmenter les cultures, de redevenir paysans, pour limiter l’expansion de la #colonisation. Il y a aussi une nécessité d’aller vers des modes de production plus écologiques pour des raisons autant climatiques que politiques. Les #engrais et les #produits_chimiques proviennent des #multinationales via Israël, ces produits sont coûteux et rendent les sols peu à peu stériles. Il faut donc inventer autre chose.

    Les Palestiniens renouent avec une forme d’#agriculture_économe, ancrée dans des #savoir-faire_ancestraux, une agriculture locale et paysanne (#baladi) et #baaliya, c’est-à-dire basée sur la pluviométrie, tout en s’appuyant sur des savoirs nouveaux. Le manque d’#eau pousse à développer cette méthode sans #irrigation et avec des #semences anciennes résistantes. L’idée est de revenir à des formes d’#agriculture_vivrière.

    La #révolution_verte productiviste avec ses #monocultures de tabac, de fraises et d’avocats destinée à l’export a fragilisé l’#économie_palestinienne. Elle n’est pas compatible avec l’occupation et le contrôle de toutes les frontières extérieures par les autorités israéliennes qui les ferment quand elles le souhaitent. Par ailleurs, en Cisjordanie, il existe environ 600 formes de check-points internes, eux aussi actionnés en fonction de la situation, qui permettent de créer ce que l’armée a nommé des « #cellules_territoriales ». Le #territoire est morcelé. Il faut donc apprendre à survivre dans des zones encerclées, être prêt à affronter des #blocus et développer l’#autosuffisance dans des espaces restreints. Il n’y a quasiment plus de profondeur de #paysage palestinien.

    « Il faut apprendre à survivre dans des zones encerclées »

    À Gaza, on voit poindre une #économie_circulaire, même si elle n’est pas nommée ainsi. C’est un mélange de #débrouille et d’#inventivité. Il faut, en effet, recycler les matériaux des immeubles détruits pour pouvoir faire de nouvelles constructions, parce qu’il y a très peu de matériaux qui peuvent entrer sur le territoire. Un entrepreneur a mis au point un moyen d’utiliser les ordures comme #matériaux. Les modes de construction anciens, en terre ou en sable, apparaissent aussi mieux adaptés au territoire et au climat. On utilise des modes de production agricole innovants, en #hydroponie ou bien à la #verticale, parce que la terre manque, et les sols sont pollués. De nouvelles pratiques énergétiques ont été mises en place, surtout à Gaza, où, outre les #générateurs qui remplacent le peu d’électricité fournie, des #panneaux_solaires ont été installés en nombre pour permettre de maintenir certaines activités, notamment celles des hôpitaux.

    Est-ce qu’on peut parler d’#écocide en ce moment ?

    Tout à fait. Nombre de Palestiniens emploient maintenant le terme, de même qu’ils mettent en avant la notion d’#inégalités_environnementales avec la captation des #ressources_naturelles par Israël (terre, ressources en eau…). Cela permet de comprendre dans leur ensemble les dégradations faites à l’#environnement, et leur sens politique. Cela permet aussi d’interpeller le mouvement écologiste israélien, peu concerné jusque-là, et de dénoncer le #greenwashing des autorités. À Gaza, des #pesticides sont épandus par avion sur les zones frontalières, des #oliveraies et des #orangeraies ont été arrachées. Partout, les #sols sont pollués par la toxicité de la guerre et la pluie de #bombes, dont certaines au #phosphore. En Cisjordanie, les autorités israéliennes et des acteurs privés externalisent certaines #nuisances_environnementales. À Hébron, une décharge de déchets électroniques a ainsi été créée. Les eaux usées ne sont pas également réparties. À Tulkarem, une usine chimique considérée trop toxique a été également déplacée de l’autre côté du Mur et pollue massivement les habitants, les terres et les fermes palestiniennes alentour.

    « Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement »

    Les habitants des territoires occupés, et leur environnement — les plantes, les arbres, le paysage et les espèces qui le composent — sont attaqués et visés de manière similaire. Ils sont placés dans une même #vulnérabilité. Pour certains, il apparaît clair que leur destin est commun, et qu’ils doivent donc d’une certaine manière résister ensemble. C’est ce que j’appelle des « #résistances_multispécifiques », en écho à la pensée de la [philosophe féministe étasunienne] #Donna_Haraway. [2] Il existe une relation intime entre les Palestiniens et leur environnement. Une même crainte pour l’existence. La même menace d’#effacement. C’est très palpable dans le discours de certaines personnes. Il y a une lutte commune pour la #survie, qui concerne autant les humains que le reste du vivant, une nécessité écologique encore plus aigüe. C’est pour cette raison que je parle d’#écologisme_existentiel en Palestine.

    Aujourd’hui, ces initiatives écologistes ne sont-elles pas cependant menacées ? Cet élan écologiste ne risque-t-il pas d’être brisé par la guerre ?

    Il est évidemment difficile d’exister dans une guerre totale mais on ne sait pas encore comment cela va finir. D’un côté, on assiste à un réarmement des esprits, les attaques de colons s’accélèrent et les populations palestiniennes en Cisjordanie réfléchissent à comment se défendre. De l’autre côté, ces initiatives restent une nécessité pour les Palestiniens. J’ai pu le constater lors de mon dernier voyage en juin, l’engouement est réel, la dynamique importante. Ce sont des #utopies qui tentent de vivre en pleine #dystopie.

    https://reporterre.net/En-Palestine-l-ecologie-n-est-pas-separee-de-la-resistance
    #agriculture #humiliation #pollution #recyclage #réusage #utopie

    • La toile carcérale. Une histoire de l’enfermement en Palestine

      Dans les Territoires palestiniens, depuis l’occupation de 1967, le passage par la prison a marqué les vécus et l’histoire collective. Les arrestations et les incarcérations massives ont installé une toile carcérale, une détention suspendue. Environ 40 % des hommes palestiniens sont passés par les prisons israéliennes depuis 1967. Cet ouvrage remarquable permet de comprendre en quoi et comment le système pénal et pénitentiaire est un mode de contrôle fractal des Territoires palestiniens qui participe de la gestion des frontières. Il raconte l’envahissement carcéral mais aussi la manière dont la politique s’exerce entre Dedans et Dehors, ses effets sur les masculinités et les féminités, les intimités. Stéphanie Latte Abdallah a conduit une longue enquête ethnographique, elle a réalisé plus de 350 entretiens et a travaillé à partir d’archives et de documents institutionnels. Grâce à une narration sensible s’apparentant souvent au documentaire, le lecteur met ses pas dans ceux de l’auteure à la rencontre des protagonistes de cette histoire contemporaine méconnue.

      https://livres.bayard-editions.com/livres/66002-la-toile-carcerale-une-histoire-de-lenfermement-en-pal
      #livre

  • 📢⚠️ Dernier jour pour répondre aux consultations publiques :
    1⃣ Dispositif fédéré de vérification des données titulaire
    2⃣ Sanctions graduées des bureaux d’enregistrement ne respectant pas leurs engagements de lutte contre les abus.

    ➡️ https://www.afnic.fr/observatoire-ressources/actualites/lutte-contre-les-abus-2-consultations-publiques-pour-renforcer-la-cooperation-

    –--------------------

    📢⚠️ Last day to answer our public consultations :
    1⃣ Common system for verifying holder’s data
    2⃣ Graduated sanctions on registrars who do not fullfil their commitments regarding the fight against abuse

    ➡️ https://www.afnic.fr/en/observatory-and-resources/news/fight-against-abuse-two-public-consultations-to-strengthen-cooperation-with-th

    #Afnic #PointFR #Abus #Numérique #ndd #domaines #DotFR #ccTLDs #Abuse

  • La Corte europea condanna l’Italia a pagare per i maltrattamenti ai migranti : costretti a denudarsi, privati della libertà e malnutriti

    La causa avviata da quattro esuli sudanesi: dovranno ricevere in tutto 36 mila euro dallo Stato

    VENTIMIGLIA. Spogliati «senza alcuna ragione convincente». Maltrattati e «arbitrariamente privati della libertà». Ecco perché, la Corte Europea per i Diritti dell’Uomo ha condannato l’Italia a risarcire quattro migranti sudanesi con cifre che vanno dagli 8 ai diecimila euro ciascuno. La sentenza della prima sezione della Corte (presieduta da Marko Bošnjak) è datata 16 novembre, ma riguarda episodi accaduti nell’estate del 2016. Dopo aver avviato le pratiche per far attribuire ai loro clienti lo status di rifugiato, nel febbraio 2017 gli avvocati (Nicoletta Masuelli, Gianluca Vitale e Donatella Bava, tutti di Torino) avevano deciso di rivolgersi alla Corte di Strasburgo.
    I quattro erano arrivati in Italia in momenti diversi: due «in un giorno imprecisato di luglio» del 2016 a Cagliari, un altro il 14 luglio a Reggio Calabria, uno il 6 agosto sempre a Reggio Calabria e l’ultimo l’8 agosto «in un luogo imprecisato della costa siciliana». Il più giovane ha 30 anni, il più vecchio 43.

    In comune, i quattro hanno che sono stati tutti trasferiti nello stesso centro di accoglienza gestito dalla Croce Rossa a Ventimiglia. Sono stati «costretti a salire su un furgone della polizia», trasportati in una caserma dove sono stati «perquisiti», obbligati a consegnare «i telefoni, i lacci delle scarpe e le cinture» e poi «è stato chiesto loro di spogliarsi». Sono rimasti nudi dieci minuti, in attesa che gli agenti rilevassero le loro impronte digitali.
    Concluse le procedure, la polizia ha fatto salire i quattro (assieme a una ventina di connazionali) su un pullman. Destinazione: l’hotspot di Taranto. Secondo quanto ricostruito nella sentenza, i migranti sono stati «costretti a rimanere seduti per l’intero viaggio» e potevano andare in bagno soltanto scortati e lasciando la porta spalancata, rimanendo «esposti alla vista degli agenti e degli altri migranti».
    Il 23 agosto, i quattro (con un gruppo di compatrioti) sono risaliti su un pullman diretti a Ventimiglia, dove hanno incontrato un rappresentante del governo sudanese che li ha riconosciuti come cittadini del suo Paese. A quel punto, è stata avviata la procedura per il rimpatrio. In aereo, dall’aeroporto di Torino Caselle. Ma sul velivolo c’era posto soltanto per sette migranti, così il questore aveva firmato un provvedimento di trattenimento e i quattro sono stati accompagnati al Centro di identificazione ed espulsione di Torino.
    Uno, però, è stato prelevato pochi giorni dopo dalla polizia. Per lui, era pronto un posto sull’aereo per il rimpatrio. Lui non voleva, arrivato a bordo ha incominciato a dare in escandescenze assieme a un altro migrante finché il comandante del velivolo ha deciso di chiedere alla polizia di farli sbarcare entrambi, per problemi di sicurezza. Appena rientrato al Cie, l’uomo ha ribadito la sua intenzione di ottenere la protezione internazionale. Lo stesso hanno fatto gli altri tre. Tutti hanno ottenuto lo status di rifugiato.

    La sentenza della Corte condanna l’Italia a pagare per varie violazioni. Una riguarda «la procedura di spogliazione forzata da parte della polizia», che «può costituire una misura talmente invasiva e potenzialmente degradante da non poter essere applicata senza un motivo imperativo». E per i giudici di Strasburgo «il governo non ha fornito alcuna ragione convincente» per giustificare quel comportamento. Poi, ci sono le accuse dei quattro di essere rimasti senz’acqua e cibo nel trasferimento Ventimiglia-Taranto e ritorno. Il governo aveva ribattuto fornendo «le copie delle richieste della questura di Imperia a una società di catering», che però «riguardavano altri migranti». Per la Corte, quella situazione «esaminata nel contesto generale degli eventi era chiaramente di natura tale da provocare stress mentale». E ancora, le condizioni vissute in quei giorni «hanno causato ai ricorrenti un notevole disagio e un sentimento di umiliazione a un livello tale da equivalere a un trattamento degradante», vietato dalla legge. I giudici di Strasburgo ritengono, poi, che i quattro siano «stati arbitrariamente privati della libertà», pur se in una situazione di «vuoto legislativo dovuto alla mancanza di una normativa specifica in materia di hotspot», già denunciata nel 2016 dal garante nazionale dei detenuti.

    Per la Corte, ce n’è abbastanza per condannate l’Italia a risarcire i quattro: uno dovrà ricevere 8 mila euro, un altro 9 mila e altri due diecimila «a titolo di danno morale».

    https://www.lastampa.it/cronaca/2023/11/18/news/litalia_condannata_a_pagare_per_i_maltrattamenti_ai_migranti-13871399

    Le périple des 4 Soudanais en résumé :
    – 4 personnes concernées, ressortissants soudanais
    – 2 arrivés à Cagliari en juillet 2016, un le 14 juillet à Reggio Calabria, un le 16 août 2016
    – Transfert des 4 au centre d’accueil de la Croix-Rouge à Vintimille avec un fourgon de la police —> dénudés, humiliés
    – Transfert (avec 20 autres) vers l’hotspot de Taranto
    – 23 août —> transfert à Vintimille par bus, RV avec un représentant du gouvernement soudanais qui a reconnu leur nationalité soudanaise, début procédure de renvoi vers Soudan en avion
    – Transfert à l’aéroport de Torino Caselle, mais pas de place pour les 4 dans l’avion
    – Transfert au centre de rétention de Turin
    – Personne ne part, les 4 arrivent à demander l’asile et obtenir le statut de réfugié
    – Novembre 2023 : Italie condamnée par la Cour européenne des droits de l’homme

    #justice #condamnation #Italie #frontières #frontière_sud-alpine #CEDH #cour_européenne_des_droits_de_l'homme #mauvais_traitements #privation_de_liberté #nudité #violences_policières #Taranto #hotspot #CPR #rétention #détention_administrative #réfugiés_soudanais #Turin #migrerrance #humiliation

    voir aussi ce fil de discussion sur les transferts frontière_sud-alpine - hotspot de Taranto :
    Migranti come (costosi) pacchi postali


    https://seenthis.net/messages/613202

    • Denudati, maltrattati e privati della libertà: la CEDU condanna nuovamente l’Italia

      Le persone migranti denunciarono i rastrellamenti avvenuti a Ventimiglia nell’estate 2016

      La Corte Europea per i Diritti dell’Uomo (CEDU) ha nuovamente condannato l’Italia a risarcire con un totale di 27mila euro (più 4.000 euro di costi e spese legali) quattro cittadini sudanesi per averli denudati, maltrattati e privati della libertà nell’estate 2016 durante le cosiddette operazioni per “alleggerire la pressione alla frontiera” di Ventimiglia, quando centinaia di persone migranti venivano coattivamente trasferite negli hotspot del sud Italia 1 e, in alcuni casi, trasferiti nei CIE e quindi rimpatriati nel paese di origine 2.

      C’è da dire che la Corte avrebbe potuto condannare l’Italia con maggiore severità, soprattutto per quanto riguarda le deportazioni in un paese non sicuro come il Sudan. Tuttavia, si tratta dell’ennesima conferma che l’Italia nega i diritti fondamentali alle persone migranti e che i governi portano avanti operazioni nei quali gli abusi e i maltrattamenti delle forze dell’ordine non sono delle eccezioni o degli eccessi di un singolo agente, ma qualcosa di strutturale e quindi sistemico. E quando queste violazioni sono denunciate, nemmeno vengono condotte indagini per fare luce sulle responsabilità e indagare i colpevoli.

      La sentenza della CEDU pubblicata il 16 novembre 3 riguarda nove cittadini sudanesi arrivati in Italia nell’estate del 2016 i quali hanno denunciato diversi abusi subiti dalle autorità italiane, un tentativo di rimpatrio forzato e uno portato a termine.

      Nel primo caso i ricorrenti hanno avanzato denunce in merito al loro arresto, trasporto e detenzione in Italia, uno di loro ha anche affermato di essere stato maltrattato.

      I quattro ricorrenti del primo caso hanno ottenuto la protezione internazionale, mentre i cinque ricorrenti del secondo caso hanno affermato di aver fatto parte di un gruppo di 40 persone migranti che erano state espulse subito dopo il loro arrivo in Italia.

      Le persone sono state difese dall’avv. Gianluca Vitale e dell’avv.te Nicoletta Masuelli e Donatella Bava, tutte del foro di Torino.
      I fatti riportati nella sintesi

      I quattro ricorrenti nel primo caso sono nati tra il 1980 e il 1994. Vivono tutti a Torino, tranne uno che vive in Germania. I ricorrenti nel secondo caso sono nati tra il 1989 e il 1996. Uno vive in Egitto, uno in Niger e tre in Sudan.

      Tutti e nove i richiedenti sono arrivati in Italia nell’estate del 2016. I primi quattro hanno raggiunto le coste italiane in barca, mentre gli altri cinque sono stati salvati in mare dalla Marina italiana. Alcuni sono transitati attraverso vari hotspot e tutti sono finiti a Ventimiglia presso il centro della Croce Rossa.

      Secondo i ricorrenti nel primo caso, il 17 e il 19 agosto 2016 sono stati arrestati, costretti a salire su un furgone della polizia e portati in quella che hanno capito essere una stazione di polizia. Sono stati perquisiti, è stato chiesto loro di spogliarsi e sono stati lasciati nudi per circa dieci minuti prima che venissero prese le loro impronte digitali.

      Sono stati poi costretti a salire su un autobus, scortati da numerosi agenti di polizia, senza conoscere la loro destinazione e senza ricevere alcun documento sulle ragioni del loro trasferimento o della loro privazione di libertà. In seguito hanno scoperto di essere stati trasferiti da Ventimiglia all’hotspot di Taranto.

      Nell’hotspot di Taranto, dal quale non avrebbero potuto uscire, sostengono di aver ricevuto un provvedimento di respingimento il 22 agosto 2016. Il giorno successivo sono stati riportati a Ventimiglia in autobus.

      Secondo i ricorrenti, le condizioni all’hotspot erano difficili come lo erano durante ciascuno dei trasferimenti in autobus durati 15 ore. Erano sotto il costante controllo della polizia, in un clima di violenza e minacce, senza cibo o acqua sufficienti in piena estate.

      Sostengono di non aver incontrato un avvocato o un giudice durante quel periodo e di non aver capito cosa stesse succedendo. Il 24 agosto 2016 sono stati trasferiti da Ventimiglia all’aeroporto di Torino per essere imbarcati su un volo per il Sudan. Poiché non c’erano abbastanza posti sull’aereo, il loro trasferimento è stato posticipato. Sono stati quindi trasferiti al CIE (Centro di identificazione ed espulsione) di Torino e il Questore ha emesso per ciascuno di loro un provvedimento di trattenimento.

      Uno dei ricorrenti (T.B.) sostiene che le autorità hanno tentato di espellerlo nuovamente il 1° settembre 2016. Ha protestato e la polizia lo ha colpito al volto e allo stomaco. Lo hanno poi costretto a salire sull’aereo e lo hanno legato. Tuttavia, il pilota si è rifiutato di decollare a causa del suo stato di agitazione. È stato riportato al CIE di Torino.

      Tutti e quattro i richiedenti hanno ottenuto la protezione internazionale, essenzialmente sulla base della loro storia personale in Sudan e del conseguente rischio di vita in caso di rimpatrio.

      Secondo i ricorrenti del secondo caso, invece, non sono mai stati informati in nessun momento della possibilità di chiedere protezione internazionale. Sostengono inoltre di aver fatto parte di un gruppo di circa 40 migranti per i quali è stato trovato posto sul volo in partenza il 24 agosto 2016 e di essere stati rimpatriati a Khartoum lo stesso giorno.

      Il governo italiano ha contestato tale affermazione, sostenendo che i ricorrenti non sono mai stati sul territorio italiano. Hanno fornito alla Corte le fotografie identificative delle persone rimpatriate in Sudan il 24 agosto 2016, sostenendo che non presentavano una stretta somiglianza con i ricorrenti. Ha sostenuto inoltre che i nomi delle persone allontanate non corrispondevano a quelli dei ricorrenti. In considerazione del disaccordo delle parti, la Corte ha nominato un esperto di comparazione facciale della polizia belga (articolo A1, paragrafi 1 e 2, del Regolamento della Corte – atti istruttori) che, il 5 ottobre 2022, ha presentato una relazione per valutare se le persone rappresentate nelle fotografie e nei filmati forniti dai rappresentanti dei ricorrenti corrispondessero a quelle raffigurate nelle fotografie identificative presentate dal Governo.

      Il rapporto ha concluso, per quanto riguarda uno dei ricorrenti nel caso, W.A., che i due individui raffigurati in tali fonti corrispondevano al massimo livello di affidabilità. Per quanto riguarda gli altri quattro richiedenti, non vi era alcuna corrispondenza affidabile.
      La decisione della Corte

      Le sentenze sono state emesse da una Camera di sette giudici, composta da: Marko Bošnjak (Slovenia), Presidente, Alena Poláčková (Slovacchia), Krzysztof Wojtyczek (Polonia), Péter Paczolay (Ungheria), Ivana Jelić (Montenegro), Erik Wennerström (Svezia), Raffaele Sabato (Italia), e anche Liv Tigerstedt, Vice Cancelliere di Sezione.

      La Corte, ha ritenuto, all’unanimità, che vi è stata:

      1) una violazione dell’articolo 3 per quanto riguarda l’assenza di una ragione sufficientemente convincente per giustificare il fatto che i ricorrenti siano stati lasciati nudi insieme a molti altri migranti, senza privacy e sorvegliati dalla polizia e le condizioni dei loro successivi trasferimenti in autobus da e verso un hotspot, sotto il costante controllo della polizia, senza sapere dove stessero andando;

      2) una violazione dell’articolo 3, in quanto non è stata svolta alcuna indagine in merito alle accuse del ricorrente di essere stato picchiato da agenti di polizia durante un tentativo di rimpatrio;

      3) la violazione dell’articolo 5, paragrafi 1, 2 e 4 (diritto alla libertà e alla sicurezza) per quanto riguarda tre dei quattro ricorrenti in relazione al loro fermo, trasporto e detenzione arbitrari.

      La Corte ha stabilito che l’Italia deve pagare ai ricorrenti nel caso A.E. e T.B. contro Italia 27.000 euro per danni morali e 4.000 euro, congiuntamente, per costi e spese.

      In particolare:

      Per quanto riguarda i restanti reclami dei ricorrenti in A.E. e T.B. contro l’Italia, la Corte ha riscontrato che le condizioni del loro arresto e del trasferimento in autobus, considerate nel loro insieme, devono aver causato un notevole disagio e umiliazione, equivalenti a un trattamento degradante, in violazione dell’Articolo 3.

      Inoltre, i successivi lunghi trasferimenti in autobus dei ricorrenti sono avvenuti in un breve lasso di tempo e in un periodo dell’anno molto caldo, senza cibo o acqua sufficienti e senza che sapessero dove erano diretti o perché. Erano sotto il costante controllo della polizia, in un clima di violenza e di minacce. Queste condizioni, nel complesso, devono essere state fonte di angoscia.

      Infine, la Corte ha riscontrato una violazione dell’Articolo 3 per quanto riguarda il richiedente (T.B.) che ha affermato di essere stato picchiato durante un altro tentativo di allontanamento. Due degli altri richiedenti hanno confermato il suo racconto durante i colloqui relativi alle loro richieste di protezione internazionale; uno ha dichiarato in particolare di aver visto un altro migrante che veniva riportato dalla polizia dall’aeroporto con il volto tumefatto. Anche se T.B. aveva detto, durante un colloquio con le autorità, di essere in grado di identificare i tre agenti di polizia responsabili dei suoi maltrattamenti, non è stata condotta alcuna indagine.

      La Corte ha notato che il Governo le aveva fornito una copia di un’ordinanza di refusal-of-entry nei confronti di uno dei richiedenti, A.E., datata 1 agosto 2016, e la Corte ha quindi dichiarato inammissibile il suo reclamo sulla sua detenzione. D’altra parte, ha rilevato che gli altri tre ricorrenti nel caso, ai quali non erano stati notificati ordini di refusal-of-entry fino al 22 agosto 2016, erano stati arrestati e trasferiti senza alcuna documentazione e senza che potessero lasciare l’hotspot di Taranto. Ciò ha comportato una privazione arbitraria della loro libertà, in violazione dell’Articolo 5 § 1.

      Inoltre, era assente una legislazione chiara e accessibile relativa agli hotspot e la Corte non ha avuto alcuna prova di come le autorità avrebbero potuto informare i richiedenti delle ragioni legali della loro privazione di libertà o dare loro l’opportunità di contestare in tribunale i motivi della loro detenzione de facto.

      La Corte ha però respinto come inammissibili tutti i reclami dei nove ricorrenti, tranne uno, in merito al fatto che le autorità italiane non avevano preso in considerazione il rischio di trattamenti inumani se fossero stati rimpatriati in Sudan. In A.E. e T.B. contro Italia, i richiedenti, che avevano ottenuto la protezione internazionale, non erano più a rischio di deportazione e non potevano quindi affermare di essere vittime di una violazione dell’Articolo 3. In W.A. e altri c. Italia, la Corte ha ritenuto che quattro dei cinque ricorrenti, per i quali il rapporto della polizia belga del 2022 non aveva stabilito una corrispondenza affidabile tra le fotografie fornite dalle parti, non avessero sufficientemente motivato i loro reclami.

      La Corte ha dichiarato ammissibile il reclamo del ricorrente, W.A.. Ha osservato che i documenti disponibili erano sufficienti per concludere che si trattava di una delle persone indicate nelle fotografie identificative fornite dal Governo. Ha quindi ritenuto che fosse tra i cittadini sudanesi allontanati in Sudan il 24 agosto 2016. Tuttavia, la Corte ha continuato a ritenere che non vi fosse stata alcuna violazione dell’Articolo 3 nel caso di W.A. .

      In particolare, ha notato che c’erano state delle imprecisioni nel suo modulo di richiesta alla Corte e che, sebbene fosse stato assistito da un avvocato in diversi momenti della procedura di espulsione, aveva esplicitamente dichiarato di non voler chiedere la protezione internazionale e di essere semplicemente in transito in Italia. Inoltre, a differenza dei richiedenti nel caso A.E. e T.B. contro l’Italia, che avevano ottenuto la protezione internazionale sulla base delle loro esperienze personali, W.A. aveva sostenuto di appartenere a una tribù perseguitata dal Governo sudanese solo dopo aver presentato la domanda alla Corte europea. Questa informazione non era quindi disponibile per le autorità italiane al momento rilevante e la Corte ha concluso che il Governo italiano non ha violato il suo dovere di fornire garanzie effettive per proteggere W.A. dal respingimento arbitrario nel suo Paese d’origine.

      – Guerra al desiderio migrante. Deportazioni da Ventimiglia e Como verso gli hotspot, di Francesco Ferri (https://www.meltingpot.org/2016/08/guerra-al-desiderio-migrante-deportazioni-da-ventimiglia-e-como-verso-gl) – 17 agosto 2026
      – Rimpatrio forzato dei cittadini sudanesi: l’Italia ha violato i diritti. Rapporto giuridico sul memorandum d’intesa Italia-Sudan a cura della Clinica Dipartimento di Giurisprudenza di Torino (https://www.meltingpot.org/2017/10/rimpatrio-forzato-dei-cittadini-sudanesi-litalia-ha-violato-i-diritti-um) – 31 ottobre 2017.
      - The cases of A.E. and T.B. v. Italy (application nos. 18911/17, 18941/17, and 18959/17, https://hudoc.echr.coe.int/?i=001-228836) and W.A. and Others v. Italy (no. 18787/17, https://hudoc.echr.coe.int/?i=001-228835)

      https://www.meltingpot.org/2023/11/denudati-maltrattati-e-privati-della-liberta-la-cedu-condanna-nuovamente

  • L’assèchement du Rhône menace les centrales nucléaires : la France fait pression sur la Suisse pour augmenter le débit
    https://www.novethic.fr/actualite/energie/energie-nucleaire/isr-rse/emmanuel-macron-en-deplacement-en-suisse-pour-sauver-le-soldat-rhone-151892

    Eau secours. Emmanuel Macron clôt ce jeudi 16 novembre sa visite d’État de deux jours en Suisse. Parmi les sujets à l’ordre du jour, le président de la République a abordé la question du Rhône dont il souhaite augmenter le débit. Refroidissement des centrales nucléaires, production hydroélectrique, irrigation, industrie, eau potable… les besoins français ne cessent d’augmenter alors que les effets du changement climatique pèsent déjà sur ce puissant fleuve.

    Et avec les EPR à venir sur le Rhône, je te raconte pas comment on va leur mettre la pression aux Suisses !

  • « Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un “#electric_gate” »

    Pour l’ingénieur et essayiste #Laurent_Castaignède, le développement actuel de la #voiture_électrique est un désastre annoncé. Il provoquera des #pollutions supplémentaires sans réduire la consommation d’énergies fossiles.

    Avec la fin de la vente des #voitures_thermiques neuves prévue pour #2035, l’Union européenne a fait du développement de la voiture électrique un pilier de sa stratégie de #transition vers la #neutralité_carbone. Le reste du monde suit la même voie : la flotte de #véhicules_électriques pourrait être multipliée par 8 d’ici 2030, et compter 250 millions d’unités, selon l’Agence internationale de l’énergie.

    Mais la #conversion du #parc_automobile à l’électricité pourrait nous conduire droit dans une #impasse désastreuse. Toujours plus grosse, surconsommatrice de ressources et moins décarbonée qu’il n’y parait, « la voiture électrique a manifestement mis la charrue avant les bœufs », écrit Laurent Castaignède dans son nouvel ouvrage, La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre (éditions Écosociété, 2023).

    Nous avons échangé avec l’auteur, ingénieur de formation et fondateur du bureau d’étude BCO2 Ingénierie, spécialisé dans l’empreinte carbone de projets industriels. Démystifiant les promesses d’horizons radieux des constructeurs de #SUV et des décideurs technosolutionnistes, il pronostique un crash dans la route vers l’#électrification, un « #electrigate », bien avant 2035.

    Reporterre — Vous écrivez dans votre livre que, si l’on suit les hypothèses tendancielles émises par l’Agence internationale de l’énergie, la production de batteries devrait être multipliée par 40 entre 2020 et 2040, et que la voiture électrique accaparerait à cet horizon la moitié des métaux extraits pour le secteur « énergies propres ». Ces besoins en métaux constituent-ils la première barrière au déploiement de la voiture électrique ?

    Laurent Castaignède — La disponibilité de certains #métaux constitue une limite physique importante. Les voitures électriques ont surtout besoin de métaux dits « critiques », relativement abondants mais peu concentrés dans le sous-sol. L’excavation demandera d’ailleurs beaucoup de dépenses énergétiques.

    Pour le #lithium, le #cobalt, le #nickel, le #manganèse et le #cuivre notamment, ainsi que le #graphite, la voiture électrique deviendra d’ici une quinzaine d’années la première demandeuse de flux, avec des besoins en investissements, en capacités d’#extraction, de #raffinage, de main d’œuvre, qui devront suivre cette hausse exponentielle, ce qui n’a rien d’évident.

    L’autre problème, c’est la mauvaise répartition géographique de ces #ressources. On est en train de vouloir remplacer le pétrole par une série de ressources encore plus mal réparties… Cela crée de forts risques de constitution d’#oligopoles. Un « Opep du cuivre » ou du lithium serait catastrophique d’un point de vue géostratégique.

    Une autre limite concerne notre capacité à produire suffisamment d’électricité décarbonée. Vous soulignez que se répandent dans ce domaine un certain nombre « d’amalgames complaisants » qui tendent à embellir la réalité…

    Même lorsqu’on produit beaucoup d’électricité « bas carbone » sur un territoire, cela ne signifie pas que l’on pourra y recharger automatiquement les voitures avec. Le meilleur exemple pour comprendre cela est celui du Québec, où 100 % de l’électricité produite est renouvelable — hydroélectrique et éolienne. Mais une partie de cette électricité est exportée. Si le Québec développe des voitures électriques sans construire de nouvelles capacités d’énergies renouvelables dédiées, leur recharge entraînera une baisse de l’exportation d’électricité vers des régions qui compenseront ce déficit par une suractivation de centrales au charbon. Ces voitures électriques « vertes » entraîneraient alors indirectement une hausse d’émissions de #gaz_à_effet_de_serre

    De même, en France, on se vante souvent d’avoir une électricité décarbonée grâce au #nucléaire. Mais RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité, précise que la disponibilité actuelle de l’électricité décarbonée n’est effective que 30 % du temps, et que cette proportion va diminuer. On risque donc fort de recharger nos voitures, surtout l’hiver, avec de l’électricité au gaz naturel ou au charbon allemand, à moins de déployer davantage de moyens de production d’énergies renouvelables en quantité équivalente et en parallèle du développement des voitures électriques, ce qui est rarement ce que l’on fait.

    En d’autres termes, ce n’est pas parce que le « #kWh_moyen » produit en France est relativement décarboné que le « kWh marginal », celui qui vient s’y ajouter, le sera aussi. Dans mon métier de conseil en #impact_environnemental, j’ai vu le discours glisser insidieusement ces dernières années : on parlait encore des enjeux de la décarbonation du #kWh_marginal il y a dix ans, mais les messages se veulent aujourd’hui exagérément rassurants en se cachant derrière un kWh moyen « déjà vert » qui assurerait n’importe quelle voiture électrique de rouler proprement…

    Vous alertez aussi sur un autre problème : même si ce kWh marginal produit pour alimenter les voitures électriques devient renouvelable, cela ne garantit aucunement que le bilan global des émissions de carbone des transports ne soit à la baisse.

    Il y a un problème fondamental dans l’équation. On n’arrive déjà pas à respecter nos objectifs antérieurs de développement des énergies renouvelables, il parait compliqué d’imaginer en produire suffisamment pour recharger massivement les nouveaux véhicules électriques, en plus des autres usages. Et beaucoup d’usages devront être électrifiés pour la transition énergétique. De nombreux secteurs, des bâtiments à l’industrie, augmentent déjà leurs besoins électriques pour se décarboner.

    De plus, rien ne garantit que le déploiement de voitures électriques ne réduise réellement les émissions globales de gaz à effet de serre. En ne consommant plus d’essence, les voitures électriques baissent la pression sur la quantité de pétrole disponible. La conséquence vicieuse pourrait alors être que les voitures thermiques restantes deviennent moins économes en se partageant le même flux pétrolier.

    Imaginons par exemple que l’on ait 2 milliards de voitures dans le monde en 2040 ou 2050 comme l’indiquent les projections courantes. Soyons optimistes en imaginant qu’un milliard de voitures seront électriques et que l’on consommera à cet horizon 50 millions de barils de pétrole par jour. Le milliard de voitures thermiques restant pourrait très bien se partager ces mêmes 50 millions de barils de pétrole, en étant juste deux fois moins économe par véhicule. Résultat, ce milliard de voitures électriques ne permettrait d’éviter aucune émission de CO₂ : rouler en électrique de manière favorable nécessite de laisser volontairement encore plus de pétrole sous terre…

    L’électrification, seule, n’est donc pas une réponse suffisante. Cela signifie qu’une planification contraignant à la sobriété est nécessaire ?

    La #sobriété est indispensable mais il faut être vigilant sur la manière de la mettre en place. Il serait inaudible, et immoral, de demander à des gens de faire des efforts de sobriété si c’est pour permettre à leur voisin de rouler à foison en gros SUV électrique.

    La sobriété, ce serait d’abord mettre un terme à « l’#autobésité ». L’électrification accentue la prise de #poids des véhicules, ce qui constitue un #gaspillage de ressources. Au lieu de faire des voitures plus sobres et légères, les progrès techniques et les gains de #productivité n’ont servi qu’à proposer aux consommateurs des véhicules toujours plus gros pour le même prix. On n’en sortira pas en appelant les constructeurs à changer de direction par eux-mêmes, ce qu’on fait dans le vide depuis 30 ans. Il faut réguler les caractéristiques clivantes des véhicules, en bridant les voitures de plus d’1,5 tonne à vide à 90 km/h par exemple, comme on le fait pour les poids lourds, et à 130 km/h toutes les autres.

    Un autre effet pervers pour la gestion des ressources est l’#obsolescence des véhicules. Pourquoi écrivez-vous que l’électrification risque de l’accélérer ?

    La voiture électrique porte dans ses gènes une #obsolescence_technique liée à la jeunesse des dernières générations de #batteries. Les caractéristiques évoluent très vite, notamment l’#autonomie des véhicules, ce qui rend leur renouvellement plus attractif et le marché de l’occasion moins intéressant.

    Paradoxalement, alors que les moteurs électriques sont beaucoup plus simples que les moteurs thermiques, l’électronification des voitures les rend plus difficiles à réparer. Cela demande plus d’appareillage et coûte plus cher. Il devient souvent plus intéressant de racheter une voiture électrique neuve que de réparer une batterie endommagée.

    Les constructeurs poussent en outre les gouvernements à favoriser les #primes_à_la casse plutôt que le #rétrofit [transformer une voiture thermique usagée en électrique]. Ce dernier reste artisanal et donc trop cher pour se développer significativement.

    Vous écrivez qu’une véritable transition écologique passera par des voitures certes électriques mais surtout plus légères, moins nombreuses, par une #démobilité, une réduction organisée des distances du quotidien… Nous n’en prenons pas vraiment le chemin, non ?

    Il faudra peut-être attendre de se prendre un mur pour changer de trajectoire. Après le dieselgate, nous nous dirigeons tout droit vers un « electric gate ». Je pronostique qu’avant 2035 nous nous rendrons compte de l’#échec désastreux de l’électrification en réalisant que l’empreinte carbone des transports ne baisse pas, que leur pollution baisse peu, et que le gaspillage des ressources métalliques est intenable.

    La première pollution de la voiture électrique, c’est de créer un écran de fumée qui occulte une inévitable démobilité motorisée. Le #technosolutionnisme joue à plein, via des batteries révolutionnaires qui entretiennent le #messianisme_technologique, comme pour esquiver la question politique du changement nécessaire des modes de vie.

    On continue avec le même logiciel à artificialiser les terres pour construire des routes, à l’instar de l’A69, sous prétexte que les voitures seront bientôt « propres ». Il faut sortir du monopole radical, tel que décrit par Ivan Illich, constitué par la #voiture_individuelle multi-usages. La première liberté automobile retrouvée sera celle de pouvoir s’en passer avant de devoir monter dedans.

    https://reporterre.net/Apres-le-dieselgate-nous-nous-dirigeons-tout-droit-vers-un-electric-gate
    #réparation #terres_rares #réparabilité #extractivisme

    • La ruée vers la voiture électrique. Entre miracle et désastre

      Et si les promesses du miracle électrique n’étaient en fait que le prélude à un désastre annoncé ?

      La voiture électrique a le vent en poupe. Dans un contexte d’urgence écologique, elle semble être la solution pour résoudre les principaux problèmes sanitaires et climatiques causés par la voiture à essence. Pour l’expert en transports #Laurent_Castaignède, il est urgent de prendre la mesure de la révolution en cours. En Occident comme en Chine, un remplacement aussi rapide et massif du parc automobile est-il possible ? Les promesses écologiques de la voiture électrique seront-elles au rendez-vous ou risquent-elles de s’évanouir dans un nouveau scandale environnemental ?

      Pour Laurent Castaignède, nous sommes sur le point d’accepter une nouvelle dépendance énergétique, verdie, sur fond de croissance économique jusqu’au-boutiste. Remontant aux origines de la mobilité routière électrique, l’ancien ingénieur automobile fait le point sur la situation actuelle, dont le dynamisme de déploiement est inédit. Si la voiture électrique n’émet pas de gaz polluants à l’utilisation, elle pose de nombreux problèmes. Elle mobilise des ressources critiques pour sa fabrication et ses recharges, pour des gabarits de véhicules toujours plus démesurés. Elle maintient aussi le modèle de l’auto-solo, sans rien changer aux problèmes d’embouteillage et au poids financier des infrastructures routières sur les collectivités.

      La ruée vers la voiture électrique propose une autre électrification de la mobilité automobile, crédible et véritablement respectueuse de notre santé et de celle de la planète. Tâchons d’éviter que les promesses technologiques du virage électrique ne débouchent sur un désastre annoncé.

      https://ecosociete.org/livres/la-ruee-vers-la-voiture-electrique
      #livre

  • Elisapie, chanteuse inuite, fait une « appropriation culturelle » à rebours
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2023/11/14/elisapie-chanteuse-inuite-fait-une-appropriation-culturelle-a-rebours_620007

    [...]
    Ces chansons ont bercé son enfance, passée à Salluit, un petit village arctique de quelque cinq cents habitants au début des années 1980, situé au #Nunavik, dans le Grand Nord canadien. « Ça venait me chercher là, raconte-t-elle en enfonçant son poing au creux de son estomac, il a fallu que je fouille en moi, que je fasse un travail archéologique émotionnel pour comprendre ce qui déclenchait une telle mélancolie. » Ce qui vient la prendre aux tripes, c’est « l’emmêlement » des sentiments que ces refrains entendus pendant sa jeunesse provoquent. La légèreté de l’enfance superposée au désarroi qui imprégnait les membres de sa petite communauté.

    La politique « assimilationniste », menée par le #Canada pendant plus d’un siècle, a fait des ravages au sein des #peuples_autochtones. Les aînés, sédentarisés de force après avoir vécu en nomades, s’adonnent à la boisson. Les enfants envoyés en pensionnat loin de chez eux pour en faire de « bons petits Canadiens », avec la promesse faite aux parents qu’ils deviendraient avocats ou médecins – « mais je n’en connais aucun qui soit devenu docteur », lâche Elisapie –, reviennent dans leur village, privés de leur identité et coupés de leur culture.

    Le taux de suicides au Nunavik reste plus de dix fois supérieur à la moyenne québécoise. Chaque famille doit vivre avec ses deuils et ses traumatismes. La chanteuse se souvient de sa tante au visage bleui par les coups, ou de ses cousines contraintes de se réfugier chez elle quand la violence de l’alcool envahissait leur maison. Mais elle raconte aussi le miracle de la musique, quand ses oncles, musiciens, faisaient chanter toute la famille sur Going to California, de Jimmy Plant, ou sur Wild Horses, des Rolling Stones. « Ils trouvaient dans le rock’n’roll le moyen d’exprimer leur fureur, cette musique venue d’ailleurs leur disait qu’ils avaient le droit d’être tristes ou en colère. »

    I Want to Break Free, de Queen, résonnait dans la salle des fêtes du village pour dire les désirs de liberté contrariés des hommes, les filles rêvaient sur la banquise en écoutant Heart of Glass, de Blondie. En traduisant chaque chanson en #inuktitut, la langue inuite, Elisapie s’amuse de « l’appropriation culturelle » à rebours, entreprise avec cet insolite album de reprises : ces mots de « Blancs » rendus à son peuple, chantés de sa voix chaude et puissante sur un tempo plus lent que celui des versions originales, sentent le vent, la tourbe et l’immensité du Grand Nord. Ils disent la modernité de la culture inuite, capable de se réinventer. Tous les artistes sollicités, à l’exception d’ABBA, ont donné leur accord : « C’est peut-être le fun pour eux de comprendre que même les p’tits gars du Nord ont dansé sur leur musique. »

    https://www.youtube.com/watch?v=4FODaK7Rz4k

    A fleur de peau
    Installée à Montréal depuis plus de vingt ans, la chanteuse, attachée à ses racines inuites, reste à fleur de peau dès que l’on évoque le sort des peuples autochtones. L’indemnisation record de 23,4 milliards de dollars canadiens (16 milliards d’euros), accordée aux autochtones le 24 octobre par la justice canadienne, en compensation des discriminations perpétrées par le système de protection de l’enfance, la réjouit. « Il nous faudra sans doute plus d’une génération pour parvenir à effacer les traumatismes du passé, mais les droits qu’on nous reconnaît aujourd’hui, les ressources qu’on nous accorde enfin, je prends tout ! », s’exclame-t-elle.

    Malgré le succès de son album Inuktitut, remarqué par le magazine de musique américain Rolling Stone et toujours en tête des ventes au Québec début novembre, Elisapie se défend d’être une « ambassadrice » autochtone. « Trop lourd à porter », estime-t-elle. D’autant qu’une actualité l’a laissée sous le choc. L’icône de sa jeunesse, la chanteuse Buffy Sainte-Marie, 82 ans, amie de Bob Dylan et Joan Baez, vient d’être accusée d’« imposture ethnique » dans une enquête diffusée le 27 octobre sur la chaîne de télévision canadienne CBC.
    Celle qui a émergé dans les années 1960 pour porter le combat des « Indiens » aurait menti sur ses origines : elle ne serait pas de la tribu des Cris canadiens, comme elle l’a toujours prétendu, mais aurait en réalité des parents blancs américains. « C’est elle qui m’a montré qu’on pouvait être une artiste autochtone contemporaine engagée. Son mensonge m’oblige à me ­dépouiller de tout ce qui me définissait jusque-là », se désole Elisapie. Une nouvelle blessure sur laquelle elle posera peut-être un jour sa musique et ses propres mots.

  • Notizen von Jahren weg : Abitur-Albtraum in Koblenz wegen iPad-Datenverlusten
    https://www.golem.de/news/notizen-von-jahren-weg-abitur-albtraum-in-koblenz-wegen-ipad-datenverlusten-23

    On connaît la chanson, sans copies de sauvegarde on a perdu.

    C’est ce qu’arrive auc lycéens de Constance qui ont perdu toutes leurs notes de préparation aux épreuves du baccalauréat à venir. L’administration scolaire prétend que les règles de protection de donnés personnelles interdisent qu’elle crée des copies de sauvegardes. Personne n’a prévenu les jeunes qu’ils en avaient la responsabilité. #wtf

    12.11.2013 von Andreas Donath - Kurz vor den Prüfungen ein Schock für Abiturienten in Koblenz: Ihre digitalen Lernunterlagen auf den Schul-iPads sind plötzlich verschwunden.

    Koblenzer Gymnasiasten hatten sich über Monate und teilweise Jahre hinweg auf den Schul-iPads mit der App Goodnotes Notizen zum Unterricht gemacht.

    Doch als sie sich am Halloweentag einloggen wollten, waren alle ihre Notizdaten gelöscht. Wie die Stadt Koblenz gegenüber dem SWR mitteilte, hat es einen Fehler in diesem städtischen Schulnetzwerk gegeben. 485 der insgesamt 7.500 Schulgeräte seien abgemeldet worden. Dadurch sei die Lern-App von den betroffenen Geräten gelöscht worden. Das betreffe neben dem Hilda-Gymnasium auch das Görres-Gymnasium.

    Die Schule hatte angeblich aus Datenschutzgründen darauf verzichtet, Backups anzulegen. „Mich und meine Stufe betrifft das sehr hart, da wir in drei Monaten das Abitur schreiben und rein gar nichts mehr zum Lernen bleibt“, klagt ein Schüler gegenüber dem SWR.
    Nicht alle iPads betroffen

    Das Ministerium zeigt sich kulant und will die anstehenden Kursarbeiten notfalls verschieben. Der Landesdatenschutzbeauftragte hält Backups unter Einhaltung der Regeln den Berichten nach durchaus für machbar. Warum keine angelegt wurden, bleibt ein Rätsel. Im SWR-Bericht klingt an, dass dies die Sache der Schüler gewesen sei. Dies sei jedoch nicht ausreichend kommuniziert worden, heißt es jetzt.
    Albtraum-Szenario

    Für die betroffenen Schüler ist es ein Albtraum. Ihre gesammelten Lernunterlagen für das Abitur sind auf einen Schlag verloren. Sie müssen nun auf die Solidarität ihrer Mitschüler hinsichtlich anderer Mitschriften hoffen und irgendwie versuchen, die Aufzeichnungslücken zu schließen.

    #Bade-Wurtemberg
    #Allemagne #école #numérisation

  • Nucléaire : le gouvernement s’obstine à vouloir fusionner les instances de sûreté | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/091123/nucleaire-le-gouvernement-s-obstine-vouloir-fusionner-les-instances-de-sur

    Une autre forte inquiétude concerne la séparation des activités de recherche et d’expertise. Aujourd’hui au sein de l’IRSN, on trouve des chercheur·es et des expert·es. Alors que l’ASN est composée d’ingénieur·es, souvent appartenant au Corps des mines, avec un haut niveau de compétences techniques mais une plus faible culture scientifique. Sur ce plan, la crainte exprimée par certains est la réduction de l’expertise à un contrôle de conformité aux textes réglementaires, au lieu d’une véritable évaluation scientifique.

    #nucléaire #irsn #asn

  • First planned small nuclear reactor plant in the US has been canceled | Ars Technica
    https://arstechnica.com/science/2023/11/first-planned-small-nuclear-reactor-plant-in-the-us-has-been-canceled

    With the price of renewables dropping precipitously, however, the project’s economics have worsened, and backers started pulling out of the project.

    The final straw came on Wednesday, when NuScale and the primary utility partner, Utah Associated Municipal Power Systems, announced that the Carbon Free Power Project no longer had enough additional utility partners, so it was being canceled. In a statement, the pair accepted that “it appears unlikely that the project will have enough subscription to continue toward deployment.”

    #smr #small_modular_reactor #nucléaire

  • En Sardaigne, le voile se lève sur la mystérieuse civilisation des nuraghes


    Vue aérienne d’un village nuragique, sur le site archéologique Su Nuraxi, à Barumini, en Sardaigne, en Italie. BRIDGEMAN IMAGES

    Durant mille ans, de 1800 à 800 av. J.-C., la culture nuragique a dominé l’île italienne. Ce peuple méconnu, car sans écriture, a laissé peu de traces de son existence, sauf 8 000 grandes tours rondes en pierre, disséminées sur le territoire. A la découverte de cette civilisation des #villages, loin des autres cultures méditerranéennes.

    Au début, on n’y prend pas garde. Et puis, petit à petit, à parcourir en voiture les routes de #Sardaigne sous un soleil qui joue les prolongations d’octobre, le regard s’aiguise, l’œil s’exerce, et l’on finit par les voir partout. Postés au loin comme des sentinelles de pierre, certains encore fièrement dressés, d’autres écroulés mais toujours là, défiant les millénaires. Eux, ce sont les nuraghes. Qu’on ne s’y trompe pas : malgré leur air de tours de château fort, ces édifices monumentaux – dont la silhouette orne des étiquettes de pecorino sarde ou de bouteilles de vin – ne renvoient pas au Moyen Age. Non, ces constructions sont les symboles d’une civilisation mystérieuse bien plus ancienne qui, mille ans durant, de 1800 à 800 av. J.-C., à cheval sur l’âge du bronze et celui du fer, domina la Sardaigne.

    Archéologue en France à l’Institut national de recherches archéologiques préventives, Isabelle Catteddu, de père sarde, a fait ses premières armes ici et y revient tous les étés. Elle, dont le grand-père abritait ses moutons dans l’un des huit mille nuraghes qui subsistent, avait alors pour but de « comprendre comment le territoire avait évolué jusqu’à la période romaine où on a réutilisé les sites nuragiques ».

    .... Quand on monte à l’étage, la vue est dégagée à 180 degrés et l’on peut apercevoir, dans le lointain, la #Méditerranée. Et aussi un autre nuraghe, qui lui-même a vue sur un troisième… Un réseau se dessine et, par endroits, les tours se font écho tous les 500 à 1 000 mètres. « Un peu plus loin, précise Isabelle Catteddu, on a une concentration incroyable, avec deux ou trois nuraghes au kilomètre carré. » Dans cet univers à la fois rural et polycentrique, on est loin des cultures orientales de la même époque, avec villes et pouvoir centralisé.

    .... L’habitat se retrouve à l’extérieur, dans des villages encore lisibles dans le paysage, car leurs « cabanes », comme les archéologues les appellent, rondes, avaient une base en pierre. Au-dessus devait être disposé un toit conique fait de roseaux.
    La vie est donc hors les nuraghes – la mort aussi. Petit détour par le site d’Imbertighe, en pleine campagne, où se trouve une « tombe de géant ». Pourquoi ce nom ? Parce qu’il s’agit d’une immense tombe collective. Au premier plan, un espace cultuel délimité par un muret en forme de deux cornes de taureau au milieu desquelles s’élève une grande porte en pierre d’un seul bloc, qui sépare les vivants des morts. Derrière, ceux-ci reposent dans un long couloir autrefois couvert de dalles. « La technique de dépôt consistait à soulever une dalle et à glisser le défunt dans la tombe, précise Isabelle Catteddu. Ces tombes sont là depuis le début de l’âge nuragique. Elles contiennent parfois plus de cent squelettes. Une population sans distinction de sexe, d’âge ou de classe sociale. » Les tombes individuelles n’apparaîtront qu’à la fin de la civilisation.

    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2023/11/06/en-sardaigne-le-voile-se-leve-sur-la-mysterieuse-civilisation-des-nuraghes_6

    https://archive.ph/ZPjZX

    #Nuragiques #nuraghes #archéologie

  • Un avant-projet de loi pour réformer la sûreté nucléaire
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/un-avant-projet-de-loi-pour-reformer-la-surete-nucleaire-23

    AFP parue le 06 nov. 2023 - 21h41

    Le gouvernement, qui veut réformer la sûreté nucléaire dans un contexte de relance de l’atome, propose de réunir les deux institutions actuelles dans une « Autorité de sûreté nucléaire et de radioprotection », à créer au 1er janvier 2025, selon un avant-projet de loi consulté lundi par l’AFP.

    La guerre est déclarée, le gros mot est lâché, on va réformer la sureté nucléaire, et tout ira mieux, les EPR seront produits dans les temps et sans surcoûts, les chaudières n’auront plus de défaut de fabrication, les soudures seront conformes, et l’énergie coulera à flot, pour permettre aux datacenters de faire fonctionner des IA qui te permettront de résoudre le conflit palestino-israélien, ukraino-poutinien, trumpo-bidenien et macrono-français.