• Derrière le projet Iter, des montagnes de métaux toxiques et de déchets radioactifs
    https://reporterre.net/Derriere-le-projet-Iter-des-montagnes-de-metaux-toxiques-et-de-dechets-r

    « Si je viens travailler chaque matin, c’est parce que je crois qu’il n’y a pas d’alternative à la fusion nucléaire pour lutter contre le changement climatique. Il faudra alimenter tout le parc de véhicules électriques, l’éolien et le solaire ne suffiront pas », explique à Reporterre Laban Coblentz,

    Voilà qui illustre parfaitement ce que je disais ailleurs sur la fuite en avant nucléariste : « on consomme de plus en plus donc il faut produire de plus en plus ». Zéro question sur la consommation.

    #nucléaire #iter #énergie

    L’article ci dessus fait partie d’une série en trois volets sur Iter :

    https://reporterre.net/Iter-les-promesses-polluantes-de-la-fusion-nucleaire-l-enquete-de-Report

  • La centrale nucléaire de Tricastin est à bout de souffle, achevons la
    https://ricochets.cc/La-centrale-nucleaire-de-Tricastin-est-a-bout-de-souffle.html

    Nucléaire : « À bout de souffle », la centrale #nucléaire de Tricastin va fêter ses 40 ans - La centrale de Tricastin, dans la #Drôme, fêtera ses quarante ans le 26 juin. Elle pourrait obtenir un délai de dix ans avant sa fermeture. Abîmée, située sur une zone sismique, elle cristallise les inquiétudes. Le nucléaire, c’est polluant, dangereux et ruineux, mais la civilisation industrielle (l’Etat et le capitalisme) en redemande, elle en a besoin pour alimenter son gigantesque système industriel, sa méga-machine (...) #Les_Articles

    / #Technologie, nucléaire, Drôme, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #La_civilisation,_la_civilisation_industrielle, Evénement anti-nucléaire en Drôme le 26 juin (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Evénement_anti-nucléaire_en_Drôme_le_26 juin_2021
    https://reporterre.net/A-bout-de-souffle-la-centrale-nucleaire-de-Tricastin-va-feter-ses-40-ans

  • La première centrale nucléaire EPR d’EDF connaît un grave incident en Chine
    https://ricochets.cc/La-premiere-centrale-nucleaire-EPR-d-EDF-connait-un-grave-incident-en-Chin

    Entre le premier EPR au monde qui fuit en Chine, et la centrale de Flamanville qui sera terminée on ne sait pas quand, le #nucléaire et les EPR ont du plomb dans l’aile. Plus que quelques pichenettes pour que cette #Technologie ruineuse du passé disparaisse complètement dans les oubliettes radioactives ? Nucléaire : Fuite radioactive à l’EPR de Taishan : la Chine se tait - Le 8 juin, EDF a demandé une assistance technique d’urgence aux autorités étasuniennes en raison d’une fuite de l’EPR chinois de (...) #Les_Articles

    / #Evénement_anti-nucléaire_en_Drôme_le_26 juin_2021, nucléaire, Technologie, Autoritarisme, régime policier, (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...
    https://reporterre.net/Fuite-radioactive-a-l-EPR-de-Taishan-la-Chine-se-tait

  • Inquiétude sur des fuites radioactives à la centrale nucléaire de Taishan (Chine)

    La chaine américaine CNN fait état ce jour d’une « augmentation de la concentration de gaz rares » dans le circuit primaire du réacteur 1 de la centrale EPR de Taishan, premier de ce type à avoir été couplée à un réseau électrique (le 29 juin 2018) et située dans un rayon de 100 à 150 km par rapport aux villes de Canton et de Hongkong.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/06/15/inquietude-sur-des-fuites-radioactives-a-la-centrale-nu

    #nucléaire

  • Après l’incident en Chine sur un réacteur nucléaire EPR, EDF assure que les rejets dans l’air sont normaux
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/apres-l-incident-sur-un-reacteur-nucleaire-epr-en-chine-edf-assure-que-les-r

    La centrale nucléaire de Taishan, construite avec le groupe français EDF dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème d’étanchéité au cœur d’un réacteur.
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 19h13, mis à jour à 19h49

    La centrale nucléaire de Taishan, dans la province du Guangdong, le 8 décembre 2013. PETER PARKS / AFP
    La centrale nucléaire de Taishan (Guangdong), composée de deux réacteurs nucléaires de type EPR et construite avec Electricité de France (EDF) dans le sud de la Chine, est sous surveillance pour un problème d’étanchéité au cœur d’un réacteur, mais les rejets de gaz dans l’air ainsi générés sont dans les limites autorisées, assurent EDF et l’opérateur chinois.
    « EDF a été informée de l’augmentation de la concentration de certains gaz rares dans le circuit primaire du réacteur numéro 1 de la centrale nucléaire de Taishan, détenue et exploitée par TNPJVC, joint-venture de CGN (70 %) et d’EDF (30 %) », a annoncé le groupe français, lundi 14 juin, dans un communiqué, après que la chaîne américaine CNN a rapporté un possible problème de fuite.
    Le circuit primaire est un circuit fermé contenant de l’eau sous pression, qui s’échauffe dans la cuve du réacteur au contact des éléments combustibles, qui se trouvent empilés dans des « crayons » entourés de gaines métalliques.
    La fission nucléaire produit des gaz rares, en l’occurrence du xénon et du krypton, qui ont fuité dans ce circuit à travers les gaines – un phénomène minimisé par EDF et des experts. EDF a exclu toute dynamique de fonte du cœur, comme dans d’anciennes catastrophes nucléaires. « La présence de certains gaz rares dans le circuit primaire est un phénomène connu, étudié et prévu par les procédures d’exploitation des réacteurs », a affirmé EDF.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi Chine : un incident sur un réacteur nucléaire EPR s’est produit dans le sud du pays
    Des rejets « contrôlés, maîtrisés »
    La procédure prévoit que ces gaz soient collectés et traités afin d’en retirer la radioactivité, avant d’être rejetés dans l’air. Ils l’ont été « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise », a ensuite précisé EDF, en disant que ces limites étaient dans la moyenne internationale. « Nous ne sommes pas sur des contaminations, nous sommes sur des rejets contrôlés, maîtrisés », a souligné le groupe lors d’une conférence de presse.
    « Il doit y avoir des gaines métalliques inétanches, laissant passer des gaz rares qui contaminent le fluide primaire », a expliqué de son côté Karine Herviou, directrice générale adjointe de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) français. Elle ajoute que, pour l’heure, rien ne permet de parler d’« accident » :
    « On ne connaît pas les valeurs, la concentration, on ne sait pas quelle est l’ampleur du phénomène. Mais il n’y a pas plus d’inquiétude à avoir pour l’instant, compte tenu de ce qu’on sait. »
    Les crayons « fuitards » sont « un phénomène assez normal et banal, bien qu’indésirable, en tout cas pas rare dans l’industrie nucléaire », a souligné David Fishman, du cabinet de conseil en énergie The Lantau Group en Chine. L’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), établie à Vienne, a déclaré, pour sa part, qu’« à ce stade » elle n’avait « aucune indication qu’un incident radiologique se soit produit ».
    « Menace radiologique »
    Les deux réacteurs de Taishan, non loin de Macao et de Hongkong, sont à ce jour les seuls EPR a être entrés en service dans le monde, en 2018 et 2019. D’autres unités de ces réacteurs de troisième génération sont en construction en Finlande, en France et au Royaume-Uni, mais de multiples déboires techniques ont retardé de plusieurs années leurs mises en service.
    Lire aussi : Les nouvelles dérives de l’EPR en Finlande pourraient coûter cher à l’Etat français
    Framatome, la filiale d’EDF qui a participé à la construction des réacteurs de Taishan, avait lundi matin déclaré surveiller « l’évolution d’un des paramètres de fonctionnement » du réacteur, mais sans donner de détail ni parler de fuite.
    CNN, sur la base d’une lettre envoyée par Framatome au département de l’Energie américain le 8 juin, a fait état d’une possible « fuite » dans cette centrale. Framatome se serait adressé aux Etats-Unis pour demander une autorisation d’assistance technique pour résoudre « une menace radiologique imminente ». On ignore pourquoi l’aval américain est nécessaire pour intervenir. Toujours selon la chaîne américaine, les autorités de sûreté chinoises auraient également relevé les limites acceptables de radiation à l’extérieur du site pour éviter d’avoir à mettre la centrale à l’arrêt.
    De son côté, l’exploitant de la centrale, China General Nuclear Power Group (CGN), a fait état dans un communiqué d’indicateurs environnementaux « normaux », sans toutefois faire directement référence aux informations de CNN. Le ministère des affaires étrangères chinois n’a pas non plus répondu aux sollicitations, tout comme le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives en France. EDF a néanmoins demandé la tenue d’un conseil d’administration extraordinaire avec la coentreprise TPNJVC.
    La Chine compte une cinquantaine de réacteurs nucléaires en fonctionnement, ce qui la classe au troisième rang mondial derrière les Etats-Unis et la France.

    #Nucléaire #EPR #Taishan

  • Incident sur un réacteur nucléaire EPR dans le sud de la Chine
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/nucleaire-incident-dans-l-epr-chinois-de-taishan_6084070_3234.html


    Travaux de construction de l’EPR de Taishan, en Chine, lors de la visite du premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, le 8 décembre 2013.
    PETER PARKS / AFP

    Une « fuite » serait apparue récemment dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan développée par la France, a révélé, lundi, la chaîne américaine CNN. Les autorités chinoises n’ont pas communiqué sur le sujet.

    C’est un nouveau coup dur pour l’EPR, la dernière génération de centrale nucléaire développée par la filière française. On en ignore encore l’importance, mais une « fuite » s’est récemment produite dans l’un des deux réacteurs de la centrale nucléaire de Taishan, dans le sud de la Chine, a révélé, lundi 14 juin, la chaîne de télévision américaine CNN. EDF évoque une « augmentation de la concentration de “gaz rares” dans le circuit primaire », qui se trouve dans la double enceinte en béton renfermant la chaudière. Un incident suffisamment sérieux pour susciter l’inquiétude des autorités américaines. De son côté, le gouvernement français a été prévenu jeudi 10 juin, et le ministère des affaires étrangères s’est saisi du dossier, fait-on savoir à Paris.

    C’est la filiale américaine de Framatome (ex-Areva NP) qui a alerté les autorités américaines d’une « menace radiologique imminente », selon des responsables américains et des documents consultés par CNN. L’autorité de sûreté chinoise aurait repoussé les limites acceptables pour la détection des rayonnements à l’extérieur de la centrale pour éviter son arrêt, selon une lettre de Framatome au ministère de l’énergie américain. La centrale EPR chinoise continuait de fonctionner, au grand étonnement d’experts français.

    • A défaut de produire de « l’électricité décarbonnée » proprement, EDF et la Chine font de la #rétention_d'information sur quelques « crayons fuitards » :

      https://www.huffingtonpost.fr/entry/centrale-nucleaire-epr-de-taishan-ce-que-lon-sait-de-la-situation_fr_

      D’après CNN, une possible “fuite” dans la centrale nucléaire de Taishan en Chine aurait conduit Framatome à demander de l’aide aux États-Unis. Pour l’heure, EDF dédramatise.

    • l’analyse de la Criirad :

      "La chaine américaine CNN fait état ce jour d’une « augmentation de la concentration de gaz rares » dans le circuit primaire du réacteur 1 de la centrale EPR de Taishan, premier de ce type à avoir été couplée à un réseau électrique (le 29 juin 2018) et située dans un rayon de 100 à 150 km par rapport aux villes de Canton et de Hongkong.

      La branche américaine de Framatome, filiale du groupe EDF et qui fait partie des entreprises engagées dans la construction et dans l’exploitation du site, aurait alerté les autorités américaine d’une « menace radiologique imminente » il y a déjà plusieurs jours.

      La CRIIRAD rappelle que l’augmentation de la quantité de gaz rares radioactifs dissous dans l’eau du circuit primaire d’un réacteur peut indiquer une dégradation des gaines du combustible. Cette situation doit conduire normalement à l’arrêt du réacteur pour extraire les combustibles défectueux avant que la contamination du circuit primaire ne soit trop importante.

      Il faut également souligner que les gaz rares ne sont pratiquement pas retenus par les dispositifs de filtration des effluents gazeux. D’après CNN, la note de Framatome du 8 juin dernier précise que l’autorité de sûreté chinoise a déjà multiplié par plus de 2 la limite fixée pour les rejets de gaz rares dans l’environnement. Malgré cela, les rejets radioactifs effectués au 30 mai correspondaient déjà à 90% de la limite annuelle. Une nouvelle augmentation de la limite règlementaire serait envisagée.

      En France, les autorisations de rejets de gaz rares radioactifs sont fixées à des niveaux très supérieurs aux rejets effectifs. Dans un tel scénario, une très forte augmentation des rejets radioactifs du réacteur n°1 est probable.

      Cette situation doit être suivie avec vigilance tant sur le plan de la sûreté que de la radioprotection. Priorité doit être donnée à la protection des travailleurs du site et des habitants de cette région.

      A cette occasion, la CRIIRAD rappelle également que le secret pèse toujours sur les informations du réseau de surveillance mis en place dans le cadre du Traité d’Interdiction Complète des Essais Nucléaires (TICEN en français, CTBT en anglais). Il devrait permettre l’accès libre et en continu aux résultats des mesures. Dans le cas présent, il devrait être possible de consulter les données relatives à la station RN22 de Guangzhou, qui est équipée pour la détection des gaz rares."

      #nucléaire #epr

    • pour l’instant je n’ai pas trouvé plus de détails que ça :

      EDF says “the presence of certain noble gases in the primary circuit is a known phenomenon, studied and provided for in the reactor operating procedures,” but did not elaborate on gas levels.
      Later on Monday, a spokesperson for EDF said the increased levels of radiation were caused by a “degradation of the housing of the fuel rods.”
      The spokesperson affirmed that the levels of radioactivity observed at the plant were below the threshold stipulated by the Chinese authorities, adding that the affected housings are the first of three containment barriers between the rods and the atmosphere.
      The spokesperson noted that the risk of a potential leakage in the rod housing was first discussed following a planned refueling outage in October 2020 after initial measurements led to suspicions of a “lack of tightness” in the housings.
      However, the spokesperson stressed that without a full analysis, it is too early to confirm whether a complete shutdown of the reactor is needed, adding that EDF currently has no information regarding the origin of the rod housing degradation.

      https://edition.cnn.com/2021/06/14/politics/china-nuclear-reactor-leak-us-monitoring/index.html

      L’hypothèse d’une rupture de gaine de combustible reste donc à confirmer. Le problème est qu’ici on est en présence de deux couches de pratique du secret et de la langue de bois : la couche des autorités chinoises, et celle de EDF-Framatome, les deux étant assez champions en la matière.

    • Du même article :

      The issue first emerged when Framatome, a French designer and supplier of nuclear equipment and services that was contracted to help construct and operate the Chinese-French plant, reached out to the US Department of Energy late last month informing them of a potential issue at the Chinese nuclear plant.
      The company, mainly owned by EDF, the French utility company, then submitted an operational safety assistance request on June 3, formally asking for a waiver that would allow them to address an urgent safety matter, to the Department of Energy, warning American officials that the nuclear reactor is leaking fission gas.
      The company followed up with DOE on June 8 asking for an expedited review of their request, according to a memo obtained by CNN.
      “The situation is an imminent radiological threat to the site and to the public and Framatome urgently requests permission to transfer technical data and assistance as may be necessary to return the plant to normal operation,” read the June 8 memo from the company’s subject matter expert to the Energy Department.
      Framatome reached out to the US government for assistance, the document indicates, because a Chinese government agency was continuing to increase its limits on the amount of gas that could safely be released from the facility without shutting it down, according to the documents reviewed by CNN.
      When asked by CNN for comment, the Energy Department did not directly address the memo’s claim that China was raising the limits.
      In the June 8 memo, Framatome informed DOE the Chinese safety authority has continued to raise regulatory “off-site dose limits.” It also says the company suspects that limit might be increased again as to keep the leaking reactor running despite safety concerns for the surrounding population.
      “To ensure off-site dose limits are maintained within acceptable bounds to not cause undue harm to the surrounding population, TNPJVC (operator of Taishan-1) is required to comply with an regulatory limit and otherwise shut the reactor down if such a limit is exceeded,” the June 8 memo reads.
      It notes that this limit was established at a level consistent with what is dictated by the French safety authority, but “due to the increasing number of failures,” China’s safety authority, the National Nuclear Safety Administration (NNSA) has since revised the limit to more than double the initial release, “which in turn increases off-site risk to the public and on-site workers.”
      As of May 30, the Taishan reactor had reached 90% of the allegedly revised limit, the memo adds, noting concerns the plant operator may be “petitioning the NNSA to further increase the shutdown limit on an exigent basis in an effort to keep running which in turn would continue to increase the risk to the off-site population and the workers at the plant site.”
      The NNSA is China’s nuclear safety regulatory authority. It oversees the implementation of safety standards at facilities like Taishan.

      De ce que je comprends : Framatome s’est adressée aux états-unis car sa branche US est impliquée dans la construction (et la maintenance ? ou le suivi d’exploitation ?) de Taishan, et que la réglementation US veut que dans une telle situation on doit leur demander l’autorisation de transférer des savoirs technologiques.

      Ce qui inquiète framatome visiblement c’est que les autorités chinoises n’arrêtent pas de relever les seuils de radioactivité acceptables pour éviter d’avoir à arrêter la centrale.

    • Et pendant ce temps là, Le Monde relaie complaisamment la propagande d’EDF :

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2021/06/14/edf-relativise-l-incident-survenu-a-la-centrale-nucleaire-de-taishan-en-chin

      Toujours la même façon de procéder :

      On n’est pas sur une dynamique d’un accident avec fonte du cœur

      Donc vos gueules, bande d’abrutis, tant que ça n’a pas pourri une région entière vous n’avez rien le droit dire.

      Même si l’exploitant a dû « réaliser des rejets atmosphériques » de gaz rares « dans le respect des limites réglementaires définies par l’autorité de sûreté chinoise », ajoute-t-il.

      Ben tiens, et en omettant l’info sue depuis le départ de cette histoire que ce qui a amené Framatome à s’alarmer, c’est que les autorités chinoises relèvent les limites en question pour éviter l’arrêt.

      Quand je serai grand je voudrai être journaliste au Monde, ça a l’air assez peinard comme métier : tu relèves ta boîte mail en provenance d’EDF et tu balances direct, sans filtre.

    • Ce matin les seules nouvelles qui n’en sont pas vraiment nous viennent de Reuters :
      https://www.reuters.com/world/china/what-happened-chinas-taishan-nuclear-reactor-2021-06-15
      Rien de bien neuf, si ce n’est que la Chine a fini par réagir sur l’air de « Tout va très bien » par l’intermédiaire du porte-parole du ministère des affaires étrangères :

      The regulator did not immediately respond to requests for comment. Foreign ministry spokesman Zhao Lijian told reporters in a regular briefing the plant was fully compliant with all requirements and operating normally.

      En réponse au commentaire évasif d’EDF (en substance : le krypton et le xenon dans le circuit primaire, c’est pas grave, c’est un phénomène connu), un ancien vice-président de la commission à l’énergie atomique du Japon a commenté :

      Under normal operating conditions it is true some gases like krypton and xenon will escape and be detected but in this case the concentrations are much higher, so something is happening

      .
      Source : autre article reuters : https://www.reuters.com/world/china/china-says-radiation-levels-normal-around-taishan-reactor-2021-06-15

      Donc le gars a les chiffres vu ce qu’il affirme.

      L’article mentionne qu’effectivement il pourrait y avoir un problème de rupture de gaine d’un crayon de combustible (un tube en fait, qui contient des pastilles de combustible), ce qui peut arriver, mais qui nécessite normalement un arrêt pour retirer l’assemblage fautif (et non pas juste le crayon fautif contrairement à ce qu’on a lu ça et là, ça c’est pas possible).

      Et il reste ce que Framatome a dit aux autorités US, c’est-à-dire que les seuils maximum de rejets autorisés ont été relevés par l’opérateur pour éviter d’arrêter la tranche. Sur ce front là pas de nouvelle.

      J’aime bien la petite remarque glissée au milieu du premier article Reuters :

      Nuclear experts have generally played down the risks.

      Ah sinon on a l’habituel neuneu probablement formé chez nous, avec une resucée du nuage-qui-s’arrête-aux-frontières : il s’agit, selon l’article Reuters, d’un « scientifique nucléaire chinois installé aux états-unis » :

      Li Ning, a Chinese nuclear scientist based in the United States, told Reuters that CNN was “making a mountain out of a molehill” and that it was unrealistic to expect “zero failure” in the fuel cladding of nuclear projects anywhere in the world.

      Li said the media were “often unwilling to put risks into proper perspective”, which he said had effectively killed off the nuclear industry in the west.

      “Coal fired power plants can emit and discharge more radioactivity than nuclear power plants,” Li said.

      J’en profite pour tagguer : #nucléaire #EPR

    • Inutile d’aller sur CNews pour juger le degré de fake-news quotidiennes à la télévision française. Pujadas est aussi tous les jours sur LCI et il distille des inepties plus grandes que lui. Ce qui n’est pas bien difficile vu qu’il est petit avec le charme d’un pied de chou. Hier, il invitait sur son plateau une ingénieure et enseignante au CNAM pour éclairer ses téléspectateurs sur la fuite radioactive de l’EPR de Taishan, Mme Galichet assure que ce qui sort d’une centrale (déchets nucléaire) est inoffensif et peut retourner à l’état naturel. Et le « pied de chou » de conclure ce tour de table par « nous voilà rassuré par ce brillant exposé sur le fonctionnement d’une centrale nucléaire » le tout en 20 minutes chrono.
      https://twitter.com/24hPujadas/status/1404841034203504647

      Nucléaire – « Je vous rappelle que l’uranium est un minerai, c’est naturel, ça se trouve dans la terre »
      Emmanuelle Galichet – Chercheure en sciences et technologies nucléaires au CNAM

      https://video.twimg.com/amplify_video/1404840879207157767/vid/1024x576/3d_cXZdyA1lDcdjt.mp4?tag=14


      WIN France le nucléaire au féminin
      http://www.win-france.org/retrouvez-emmanuelle-galichet-laureate-femenergia-2018

      Nous avons posé 3 questions à Mme Emmanuelle Galichet, maître de conférence en Sciences et technologies nucléaire au CNAM, pour comprendre le rapport de la filière nucléaire avec l’innovation, la diversité et comprendre comment transmettre cette culture de l’innovation aux futurs ingénieurs.

      https://www.techniques-ingenieur.fr/actualite/articles/jni-2019-linnovation-dans-le-domaine-du-nucleaire-64464
      Si le projet Cigéo est abandonné, il faudra demander à l’agence nationale de gestion des déchets radioactifs (Andra) de réserver une place pour cette dame au fond du trou.

    • https://www.nytimes.com/2021/06/16/business/china-nuclear-reactor.html

      SHANGHAI — The Chinese government said on Wednesday that “about five” of the uranium fuel rods inside a nuclear power plant in southeastern China had been damaged, but added that no radiation had leaked out of reactors at the site.

      Regulators have also reviewed and approved limits on how much radioactive gas is allowed to accumulate in the water at the reactor, China’s National Nuclear Safety Administration said in a statement. Nuclear scientists in the United States and Europe said in interviews this week that a buildup of radioactive gas in the water surrounding the fuel rods, while not uncommon at reactors elsewhere, was often a sign of poor design, manufacturing or management.

      Donc : soit Framatome a fabriqué des éléments combustibles foireux (poor design or manufacturing), soit il les a transportés sans faire gaffe, soit les chinois les ont manutentionnés sans faire gaffe (poor management).

      It is fairly common for a few fuel rods to suffer damage in a nuclear reactor, said Najmedin Meshkati, an engineering professor specializing in nuclear safety at the University of Southern California. But it is less common for radioactive gases to accumulate in the water around the fuel rods to the point that regulators need to review what levels are safe, he said.

      “There is no question that something has happened,” he said, adding that events inside the reactor are unlikely to pose a serious safety threat.

      Mouaip... la dernière phrase relève une fois de plus de l’indécrottable optimisme (ou aveuglement) des spécialistes du nucléaire.

    • Éléments de sûreté nucléaire, Réacteurs à Eau Pressurisée - IRSN ch. 28 : Le combustible : gestions, surveillance et évolutions
      https://www.irsn.fr/FR/Larecherche/publications-documentation/collection-ouvrages-IRSN/Documents/Element%20sûreté%20REP%20chapitre%2028.pdf

      Étude détaillée des problèmes liés à la dégradation des crayons de combustible ; ce que l’on peut savoir de l’incident (présence de gaz rares dans le circuit primaire) a l’air de correspondre fidèlement à ce qui est décrit dans le manuel.

      Par ailleurs, on ne sait pas très bien (on est incapable de savoir…) ce qui se produit précisément dans le crayon lorsque survient un défaut d’étanchéité. Où l’on retrouve la question des seuils dont la fixation est assez arbitraire, mais dont il faut souhaiter qu’ils évoluent à la baisse.

      Le problème majeur rencontré pour la fixation des seuils résulte de la difficulté d’évaluer correctement l’état de la première barrière de confinement au cours d’un cycle de fonctionnement. En effet, il n’existe pas de méthode simple permettant de déterminer, à partir des données aisément accessibles (principalement les mesures de la radioactivité de quelques-uns des principaux produits de fission), l’état des gaines des crayons combustibles, en termes de nombre et de taille des défauts. La radioactivité relâchée par un défaut dépendant de nombreux paramètres inconnus a priori (taille, position, thermohydraulique locale, taux de combustion et puissance du crayon...) et les phénomènes physiques de relâchement des produits de fission étant encore imparfaitement compris, les modèles de « prédiction » des défauts à partir de la radioactivité de l’eau du circuit primaire présentent des incertitudes significatives et le nombre et la taille des défauts ne peuvent être déterminés de façon fiable qu’a posteriori, après arrêt du réacteur et déchargement des assemblages.
      Par ailleurs, au-delà du relâchement direct des produits de fission (notamment gazeux) initialement contenus dans les volumes libres du crayon, les conséquences d’une perte d’étanchéité de la première barrière de confinement peuvent être beaucoup plus importantes.

      (p. 824)

    • Dossier de L’Usine nouvelle : le chapeau du dossier

      Pourquoi l’incident nucléaire à l’EPR chinois de Taishan secoue tant EDF - Transition écologique et énergétique
      https://www.usinenouvelle.com/article/pourquoi-l-incident-nucleaire-a-l-epr-chinois-de-taishan-secoue-tant-

      La malédiction de l’EPR atteint la Chine. Lundi 14 juin, EDF et sa filiale Framatome ont révélé une augmentation de la concentration de gaz rares dans le circuit primaire d’un réacteur de la centrale nucléaire de Taishan. Si l’anomalie ne semble pas grave pour l’instant, elle soulève des interrogations sur l’éventuelle responsabilité de Framatome et sur l’équilibre des forces dans le partenariat franco-chinois. L’affaire entache aussi l’image d’un site qui fait office de vitrine pour EDF alors qu’il abrite les deux seuls EPR en service à travers le monde.

    • … premier article du dossier :

      « Ce qui est arrivé à Taishan n’est pas qualifié comme un incident de sûreté », souligne Valérie Faudon (Sfen)
      https://www.usinenouvelle.com/article/epr-de-taishan-la-chine-n-attend-pas-que-l-asn-lui-donne-des-lecons-p

      Déléguée générale de la Société française d’énergie nucléaire (Sfen), Valérie Faudon apporte un éclairage technique sur la situation à l’EPR de Taishan (Chine). L’ingénieure revient également sur les aspects géopolitiques de l’affaire et sur la situation de la filière française de l’atome.
      […]
      D’où vient la concentration de gaz rares constatée par EDF ?
      Dans un réacteur nucléaire, les pastilles d’uranium sont disposées dans des crayons de zirconium, le tout dans des assemblages de combustible. Dans un EPR, il y a 64 000 crayons. Ces crayons sont situés dans la cuve, qui est remplie avec de l’eau pressurisée. D’où le nom de réacteur à eau pressurisée. Cette eau circule dans le circuit primaire et elle est analysée périodiquement. Ils ont constaté dans sa composition chimique une augmentation des gaz rares (xénon, crypton…). Lors de la réaction de fission, la molécule d’uranium se coupe en petits morceaux. C’est cela qui libère de l’énergie. Dans ces petits morceaux, il y a des gaz rares. Normalement, ils restent enfermés dans la gaine du combustible et le combustible est déchargé. En France, on parle d’un arrêt de tranche pour maintenance et rechargement du combustible. Cela arrive tous les 12 à 18 mois. Les combustibles sont retirés, on les laisse refroidir dans une piscine et au bout d’un certain temps ils sont transportés à La Hague (Manche) chez Orano et on les laisse encore refroidir dans des piscines avant de les retraiter.
      Dans ce cas précis, le fait qu’il y ait un peu de gaz rares qui soient passés dans l’eau veut dire qu’un certain nombre de crayons ne sont pas complètement étanches. Le ministère chinois de l’Écologie et de l’Environnement a parlé de cinq crayons sur 64 000. D’habitude, dès que le problème d’étanchéité est constaté, l’exploitant surveille d’autant plus l’eau. Les gaz rares y sont dissous, donc ils ne sont pas à l’état gazeux. L’eau est lavée périodiquement avec un petit circuit de filtrage et on vérifie que la concentration n’atteint pas ce qu’on appelle le « seuil de repli ». Ce seuil est fixé entre l’exploitant et l’autorité de sûreté. C’est un niveau de concentration à partir duquel la tranche va être arrêtée. Si on regarde le rapport de l’inspecteur général d’EDF, il y a eu sept assemblages non étanches en France. [Ce nombre correspond à un taux de défaillance de 0,11 %, un résultat salué comme un « bon niveau » par l’inspecteur, ndlr] Pour l’instant, les autorités chinoises disent que les seuils ne sont pas atteints.

    • … et le non-dit majeur actuellement sur le nucléaire (qui commence à devenir criant) le parc est vieillissant et il n’y a rien dans les tuyaux pour le renouveler. En supposant que la filière EPR finisse par marcher en France (tousse, tousse !…) il deviendrait urgent de lancer le renouvellement.

      Quelle place occupe la France dans cette compétition ?
      Nous n’avons pas vocation à avoir le plus grand parc nucléaire mondial. Notre objectif est de décarboner notre économie et d’assurer notre souveraineté. La sécurité d’approvisionnement électrique redevient un enjeu. Il y a quand même eu en 2020 des coupures d’électricité en Californie (États-Unis) durant l’été. En période de canicule, ils n’arrivaient plus à fournir suffisamment d’électricité pour la climatisation, faute de capacités pilotables suffisantes. Il y a eu le même problème au Texas (États-Unis), cette fois lors d’une vague de froid.

      En France, nous avons vraiment un sujet. Les bilans prévisionnels de RTE montrent que nous allons avoir besoin de beaucoup d’énergies renouvelables mais aussi de renouveler notre socle nucléaire. Si on se rend compte que les autres technologies ne sont pas disponibles, il faudra accélérer la construction du parc nucléaire. La question posée à la filière est : « Êtes-vous en mesure d’accélérer ? » Mais la filière n’a toujours pas la première commande ! [Le gouvernement français étudie un programme de construction six nouveaux EPR mais la décision a été renvoyée au prochain quinquennat qui débutera en 2022, ndlr] Dans la filière de la défense, notamment avec les sous-marins, les industriels ont une visibilité pour vingt ans. Donc ils peuvent s’organiser, maintenir les compétences et leur outil industriel, former des personnes… Une souveraineté industrielle ne se bâtit pas avec du « stop and go ».

    • EPR de Taishan : gaz rares, gaz nobles, gaz radioactifs ou gaz inertes ?
      http://www.fukushima-blog.com/2021/06/epr-de-taishan-gaz-rares-gaz-nobles-gaz-radioactifs-ou-gaz-inertes.h

      L’évènement de la centrale nucléaire de Taishan révélé ce jour par CNN permet de mettre un coup de projecteur sur le rejet de gaz rares dans l’environnement. Tout d’abord, concernant l’industrie atomique, considérez la formulation « gaz inertes » comme étant de la désinformation car les gaz rares issus d’une centrale nucléaire sont tout sauf inertes ! Inerte, cela signifie inactif. Or la radioactivité, c’est de l’activité : les rayons projettent des particules et de l’énergie dans leur environnement.

      Fuite radioactive en Chine : le coup fatal pour le réacteur nucléaire français EPR
      http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article381

      http://www.dissident-media.org/infonucleaire
      GLOSSAIRES des sigles du NUCLEAIRE
      https://www.gazettenucleaire.org/?url=/2017/283.html

    • @simplicissimus Merci pour le complément d’info bien sourcées. Donc effectivement ce qu’il faut retenir c’est qu’ils ont quelques crayons abîmés, et que tu coup du krypton et quelques autres gaz rares parmi les produits de fission se baladent dans le circuit primaire. C’est emmerdant mais ça ne génère pas de rejets extérieurs. Reste à savoir comme je le mentionnais plus haut qui est responsable : Framatome comme fabricant et livreur, ou les chinois comme manutentionnaires et utilisateurs ? Ou encore y a-t-il un souci genre vibration dans la cuve qui provoquerait ce genre de dégât ? (ceci ne sont que pures supputations).

      Je reviens sur l’histoire du renouvellement du parc : si on se place dans la logique nucléariste, effectivement, c’est maintenant qu’il faudrait renouveler le parc. C’est peut-être maintenant aussi qu’il faut repenser globalement l’énergie, tant du point de vue consommation que production (rien n’est plus assommant que l’argument qui veut qu’il faut renouveler à hauteur de la consommation actuelle). Il me semble que les échéances climatiques réclament un débat extrêmement large, sur lequel on s’interroge avant tout sur les baisses de consommation envisageables (en particulier les industries fortement consommatrices).

      Parce que bon, continuer à miser sur une production d’énergie qui : 1) lègue un tas de merde aux générations futures et 2) est certes acceptable tant que les installations fonctionnent bien, a certes un taux d’accident au regard des heures cumulées d’utilisation extrêmement bas, mais est parfaitement innacceptable du fait que quand accident il y a, ça te raye des centaines de km² habitables.

  • Le procès politique de militants antinucléaire à Bure, une mine de sujets explosifs et radioactifs
    https://ricochets.cc/Le-proces-politique-de-militants-antinucleaire-a-Bure-une-mine-de-sujets-e

    Ecologie, politique, lobbying, raison d’Etat, liberté d’expression, fichage, répression, intimidation, démocratie, justice, criminalisation de militant.e.s..., le projet d’enfouissement de déchets nucléaires à Bure par Cigéo fait ressortir de nombreux sujets explosifs et radioactifs : L’Enfouissement de la Contestation La radioactivité des combustibles usés décroit au fil des ans. Contrairement à la tension entre l’Etat et les contestataires au projet Cigéo au cours du temps. C’est que ce projet (...) #Les_Articles

    / #nucléaire, #Procès,_justice,_répression_policière_ou_judiciaire, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., Evénement anti-nucléaire en Drôme le 26 juin (...)

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature... #Evénement_anti-nucléaire_en_Drôme_le_26 juin_2021
    https://homonuclearus.fr/enfouissement-contestation

  • « Mais vous, vous proposez quoi ? »
    https://infokiosques.net/spip.php?article1826

    Fatalement, deux fois sur trois, lorsqu’on dit qu’on s’oppose au stockage des déchets nucléaires à Bure, on nous oppose la question « mais quelle alternative vous proposez ? ». Cette brochure part de cette question. "En vérité personne n’a de solutions, ni vous, ni nous, ni eux ! Et lorsqu’on a pas de solutions, on arrête les frais, on se pose et on réfléchit à la réponse. Sinon on continue à accumuler les erreurs et on accentue le problème qu’on prétend résoudre. Arrêt immédiat et total du nucléaire !" #L'infokiosque_Nancy

    / Infokiosque fantôme (partout), #Nucléaire_et_énergies_industrielles

    #Infokiosque_fantôme_partout_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/dechets_nucleaires_vous_proposez_quoi-fil-8p-aout2016.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/dechets_nucleaires_vous_proposez_quoi-cahier-8p-aout2016.pdf

  • Entre mafia et colonialisme : le fardeau du nucléaire #Italien
    https://infokiosques.net/spip.php?article1820

    « Début 2021, l’actualité italienne porte à nouveau sur le projet de stocker quelque part les déchets nucléaires du pays. Des associations antinuk pointent notamment le trafic illégal de déchets, ces dernières années, mis en œuvre par l’État italien en collaboration avec la mafia, dans un pays où les centrales nucléaires sont à l’arrêt depuis bientôt 35 ans. En France, à Bure, où l’industrie du nucléaire œuvre avec force pour enterrer les déchets hautement radioactifs, la situation italienne porte à réflexions. L’exemple d’un pays qui galère toujours à trouver une "solution" pour ses déchets produits entre 1966 à 1987 dans 4 centrales, renforce ici le sentiment profondément antinucléaire. Nous espérons également que la lutte à Bure, qui dure depuis 25 ans, donnera de la force aux mouvements antinucléaires (...)

    #E #Infokiosque_fantôme_partout_ #Allemand #Nucléaire_et_énergies_industrielles #Anticolonialisme_s_
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Le-fardeau-du-nucleaire-italien-fil-24p-avril2021.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Le-fardeau-du-nucleaire-italien-cahier-24p-avril2021.pdf
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Zwischen_Mafia___Kolonialismus_Die_Last_der_italienischen_Atomkraft-De
    https://infokiosques.net/IMG/pdf/Tra_mafia_e_colonialismo_il_peso_del_nucleare_italiano-V_italienne-202

  • Alerte : à Tchernobyl une réaction nucléaire incontrôlée vient de démarrer dans une des salles du réacteur n°4 éventré

    Un signal de fission atomique auto-entretenue critique, en provenance d’une pièce inaccessible de la centrale nucléaire en ruine de Tchernobyl, vient d’être détecté. La braise mortelle couve sous l’enchevêtrement des amas radioactifs d’uranium et de zirconium du réacteur n°4. Un amalgame de graphite des ex-barres de contrôle et des tonnes de sable déversées à partir du 26 avril 1986 pour tenter d’éteindre l’incendie sur le coeur du réacteur s’est transformé en lave. Environ 170 tonnes d’uranium irradié s’y trouve piégées. Le sarcophage en béton et en acier Shelter, érigé dans l’année qui a suivit l’accident au dessus de l’installation nucléaire, a permis à l’eau de pluie de s’infiltrer. Le deuxième sarcophage gigantesque, glissé par-dessus, pour parer aux fissures et fuites du premier et contenir la réaction nucléaire ne résisterait pas. Les autorités s’inquiètent d’une possible accélération de façon exponentielle de la réaction de fission. Menace pour tous les pays.

    https://entreleslignesentrelesmots.blog/2021/05/17/alerte-a-tchernobyl-une-reaction-nucleaire-incontrolee-

    #écologie #nucléaire

  • Essais nucléaires en polynésie

    l’implantation du CEP (Centre d’Expérimentation du Pacifique) a bousillé la vie sociale de ce pays, d’une situation rurale de gens qui se suffisaient à eux-même, on est passé à un pays en voie de developpement, en quelques années, avec tout ce que cela implique, pauvreté, prostitution pour les uns, enrichissement indécent pour les autres.En fait on nous a acheté pour devenir un peuple docile.

    https://www.franceculture.fr/emissions/le-village-global/le-village-global-chronique-du-dimanche-16-mai-2021


    https://cdn.radiofrance.fr/s3/cruiser-production/2021/05/11b654c8-8927-4a5c-bb8f-90b58036fe67/838_gettyimages-ca21686.webp
    Mūtisme, réédité par au Vent des îles
    https://www.tahiti-infos.com/M%C5%ABtisme-reedite-par-au-Vent-des-iles_a200065.html

    Mu, en tahitien, signifie le silence de quelqu’un qui a quelque chose à dire mais qui se tait. C’est le sens du livre « Mu tismes », écrit par l’écrivaine Titaua Peu, réédité en avril. Le récit d’une tahitienne qui dénonce le non-dit du nucléaire et les interdits qui étouffent la Polynésie française.

    Mūtisme prend place dans les années 1980 à 2000. Il a pour point d’orgue les émeutes de 1995 qui ont fait suite à la reprise des essais nucléaires. “Elles m’ont beaucoup affectée”, rapporte Titaua Peu. Il est question, pendant cette période, de tabous et de non-dits, de frustrations et de conflits, de zones d’ombre et de silences. Ces mots qui ont gangrené la société polynésienne. “C’est l’histoire de tous les silences. Les familles tahitiennes sont très pudiques”, constate l’auteure, “elles ne disent ni l’amour ni la haine. Ce qui est perturbant pour les enfants et plus encore pour les adolescents qui prennent conscience du monde”.

    Pour Christian Robert de Au Vent des îles, il était important de rééditer cet ouvrage, cette “prise de parole collective d’un peuple, ce positionnement qui est une réalité devenue historique et que certains ont oubliée”.

    Mūtisme en près de 20 ans, n’a rien perdu de son acuité. Il reste d’actualité et résonne avec la même force malgré le temps passé


    #nucléaire #polynésie #essais_nucléaires

  • EP15 : Mieux débattre sur le nucléaire (3/3) : le nouveau nucléaire

    https://www.youtube.com/watch?v=slItH1X1XxU

    On présente souvent le nucléaire comme une techno du passé. On s’étripe sur un nucléaire qui a plus de 50 ans. Et si on regardait en quoi le nouveau nucléaire pourrait changer notre balance bénéfice inconvénients.

    0:00 introduction
    1:32 temps de construction et besoin en capitaux
    3:07 risque d’accident
    7:23 Déchets
    12:05 Sécheresse
    12:26 Suivi de charge et backup des EnRi
    14:07 Décentralisation
    14:49 La chaleur
    16:36 Conclusion

    Quelques explications sur les petits réacteurs modulaires (SMR) en développement, notamment à sels fondus et les avantages (sécurité & déchets) qu’ils apporteraient par rapport au nucléaire actuel.

    #nucléaire #smr

  • #occupation du Conseil Départemental : non au nucléaire ni en Drôme ni ailleurs !
    https://ricochets.cc/Occupation-du-Conseil-Departemental-non-au-nucleaire-ni-en-Drome-ni-ailleu

    Depuis quelques mois, des élu·e·s de la Drôme font des pieds et des mains auprès d’EDF et de l’État dans l’espoir de voir le site de Tricastin choisi pour accueillir une paire de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR[1]. Or, le seul réacteur de ce type sur le territoire français est celui de Flamanville, qui accumule défauts de conception et de fabrication, retards et surcoûts depuis le début de sa construction en 2007. Son coût, initialement estimé à 3,4 milliards d’euros, a été maintes fois réévalué (...) #Les_Articles

    / #nucléaire, #Valence, occupation

  • Le collectif STOP EPR ni ici ni ailleurs occupe le hall du conseil départemental de la Drôme
    https://ricochets.cc/Le-collectif-STOP-EPR-ni-ici-ni-ailleurs-occupe-le-hall-du-conseil-departe

    ENSEMBLE BARRONS LA ROUTE AUX EPR et aux TRANSPORTS DE COMBUSTIBLES NUCLÉAIRES ! La filière #nucléaire est en fin de vie, le réacteur EPR de Flamanville est un fiasco total : enchaînement de problèmes de conception, de fabrication et de contrôle, délais et coûts largement dépassés. Les défaillances financières, stratégiques et techniques mettent en cause la responsabilité d’EDF et d’Orano, mais aussi la capacité de l’ASN et de l’IRSN à détecter les dysfonctionnements. Malgré tout cela, les transports de (...) #Les_Articles

    / nucléaire, #Drôme, #Evénement_anti-nucléaire_en_Drôme_le_26 juin_2021

  • « Comme les braises d’un barbecue » : à Tchernobyl, l’accident couve | korii.
    https://korii.slate.fr/tech/nucleaire-tchernobyl-inquiete-scientifiques-fission-neutrons-corium-beto

    Trente-cinq ans après la pire catastrophe atomique de l’histoire, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire V.I. Lénine continue de tarauder les scientifiques chargés de sa surveillance, comme le relate la revue Science.

    L’inquiétude concerne une pièce inaccessible, nommée 305/2, dans laquelle une augmentation lente mais ininterrompue de l’émission de neutrons est constatée.

    Celle-ci pourrait indiquer une nouvelle réaction de fission, dont les chercheurs et chercheuses tentent de savoir si elle s’arrêtera d’elle-même, ou si une intervention humaine est nécessaire pour écarter le risque d’une nouvelle catastrophe.

    L’article de Science :
    https://www.sciencemag.org/news/2021/05/nuclear-reactions-reawaken-chernobyl-reactor


    #nucléaire #Tchernobyl

    • L’analyse de la Criirad :

      Tchernobyl : est-on en train d’assister au réveil du monstre ?

      Un article anglophone du 5 mai (Science Mag) repris le 10 mai par le site en ligne Korii (https://korii.slate.fr/tech/nucleaire-tchernobyl-inquiete-scientifiques-fission-neutrons-corium-beto) a mis les média et les associations en effervescence. Le « monstre endormi » serait-il en train de se réveiller ?

      La cœur fondu du réacteur N° 4 est recouvert d’un sarcophage de béton et renforcé d’une dalle en dessous. Seule certitude, il y reste de la matière fissile. Mais beaucoup d’interrogations sont encore sans réponse 35 ans après. Certaines estimations indiquent que 95% du « combustible irradié », serait encore présent dans les décombres sous forme de corium, une matière hautement radioactive (et pour très longtemps). Comme il est très dangereux de s’en approcher, seuls quelques fragments ont pu être récoltés pour analyse. Les experts sont en désaccord sur beaucoup de points. Ces questions se sont posées il y a 15 ans lorsqu’il a été décidé de construire le deuxième sarcophage (la grande arche) qui recouvre l’ancien en béton qui présente des fissures.

      La question posée était : quels sont les risques liés à ce cœur ? Les experts n’ont pas tranché. Mais les instances internationales ont décidé de construire cette arche à 1,5 Md d’€.

      Le paramètre mesurable à distance des corium le plus intéressant est le flux de neutrons. S’il y a production de neutrons, c’est qu’il y a des réactions de fission et donc un risque de reprise de réactions en chaîne pouvant conduire, sous certaines conditions, à des réactions explosives (risque de criticité). La présence d’eau est un paramètre important pour le contrôle des réactions nucléaires. En ralentissant les neutrons elle les rend plus efficaces pour la création de nouvelles fissions (modération), d’un autre côté elle les absorbe. Le risque de redémarrage de réactions nucléaires incontrôlables dépend en réalité de très nombreux paramètres. Depuis 2016 et la mise en place de l’arche, le taux d’humidité baisse dans l’enceinte ce qui modifie les paramètres neutroniques.

      Sur l’ensemble du réacteur, on observe une stagnation, voire une légère diminution du flux de neutrons selon Neil Hyatt de l’université de Sheffield.

      Par contre, dans la salle 305/2 - qui n’est pas accessible - est observée une lente augmentation du flux de neutrons (doublement en 4 ans). En l’absence de données détaillées (comme par exemple le spectre en énergie des neutrons détectés), il est difficile de poser un diagnostic précis et d’apprécier le niveau de risque, c’est pourquoi la situation doit être suivie avec la plus grande attention. Cette actualité nous rappelle en tout cas les défis que pose la « gestion » des corium résultants des catastrophes nucléaires.

  • ‘It’s like the embers in a barbecue pit.’ Nuclear reactions are smoldering again at Chernobyl | Science | AAAS

    https://www.sciencemag.org/news/2021/05/nuclear-reactions-reawaken-chernobyl-reactor

    By Richard StoneMay. 5, 2021 , 11:20 AM

    Thirty-five years after the Chernobyl Nuclear Power Plant in Ukraine exploded in the world’s worst nuclear accident, fission reactions are smoldering again in uranium fuel masses buried deep inside a mangled reactor hall. “It’s like the embers in a barbecue pit,” says Neil Hyatt, a nuclear materials chemist at the University of Sheffield. Now, Ukrainian scientists are scrambling to determine whether the reactions will wink out on their own—or require extraordinary interventions to avert another accident.

    Sensors are tracking a rising number of neutrons, a signal of fission, streaming from one inaccessible room, Anatolii Doroshenko of the Institute for Safety Problems of Nuclear Power Plants (ISPNPP) in Kyiv, Ukraine, reported last week during discussions about dismantling the reactor. “There are many uncertainties,” says ISPNPP’s Maxim Saveliev. “But we can’t rule out the possibility of [an] accident.” The neutron counts are rising slowly, Saveliev says, suggesting managers still have a few years to figure out how to stifle the threat. Any remedy he and his colleagues come up with will be of keen interest to Japan, which is coping with the aftermath of its own nuclear disaster 10 years ago at Fukushima, Hyatt notes. “It’s a similar magnitude of hazard.”

    https://www.nrk.no/urix/okt-straling-fra-atomreaktoren-i-tsjernobyl-1.15490586?index=30#album-1-12846490

    #nucléaire #tchernobyl #bombe_à_retardement

  • #Sûreté_nucléaire : l’#Anccli appelle à s’appuyer davantage sur les acteurs locaux
    https://www.banquedesterritoires.fr/surete-nucleaire-lanccli-appelle-sappuyer-davantage-sur-les-act

    « Dans le pays le plus nucléarisé au monde par nombre d’habitants, les moyens mis en œuvre pour protéger les Français sont inadaptés et insuffisants », s’alarme une nouvelle fois ce 4 mai l’Association nationale des comités et commissions locales d’information (Anccli) qui regroupe la trentaine de commissions locales d’information (CLI) rattachées à chaque site #nucléaire français. Outre les 19 centrales d’EDF, il existe des sites de retraitement comme celui d’Orano à La Hague (Manche) ou encore des sites consacrés à la recherche. Chaque implantation compte une CLI regroupant élus, associations, syndicats, personnalités qualifiées, aux côtés des représentants de l’État et des opérateurs comme EDF, Orano ou le CEA. « Ça fait plus de 35 ans qu’on a le sentiment de prêcher dans le vide », a déploré lors d’une conférence de presse Jean-Claude Delalonde. Le président de l’Anccli depuis 2005 a poussé un « cri de révolte » pour alerter une nouvelle fois les autorités. « La pandémie et ses conséquences désastreuses devraient servir d’électrochoc », estime-t-il car « le risque zéro n’existe pas et un #accident_nucléaire peut arriver ».

    #iode #exercices #PPI #gestion_de_crise #sécurité_civile

  • Kate Brown : « Nous n’avons tiré aucune leçon de Tchernobyl » | AOC media - Analyse Opinion Critique
    https://aoc.media/entretien/2021/04/09/kate-brown-nous-navons-tire-aucune-lecon-de-tchernobyl/?loggedin=true

    Le 26 avril 1986 survenait la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, le 11 mars 2011 celle de Fukushima… C’est d’une certaine manière ce double anniversaire des 35 et 10 ans qui invite ces jours-ci à se poser la question : qu’a-t-on appris de ces événements ? Peu de choses, à en croire Kate Brown, professeure de « Sciences, Technologies, et Société » au MIT. Pour cette spécialiste de l’histoire environnementale, l’ampleur de ces catastrophes continue d’être sous-estimée, et notamment les effets des faibles doses d’irradiation. Avec Tchernobyl par la preuve, elle livre les résultats de dix années d’enquête.

    Dans sa version originale, le nouvel ouvrage de Kate Brown, Tchernobyl par la preuve : vivre avec le désastre et après (paru en mars aux éditions Actes Sud), s’intitule Manual for Survival : A Chernobyl Guide to the Future (W. W. Norton & Company, 2019), un manuel et un guide donc pour survivre dans un monde marqué par la catastrophe nucléaire. C’est l’apport essentiel de Kate Brown, professeure au MIT, connue pour son travail en histoire environnementale comparée, et pour ses études des réactions de différentes communautés humaines aux effets transformateurs de l’industrie et des technologies : montrer que nous subissons tous sur la planète l’effet des retombées radioactives de plus d’un demi-siècle de choix nucléaires. Après dix ans d’enquête sur le terrain, entre l’Ukraine, la Biélorussie et la Russie, dans plus de 25 fonds d’archives, cette russophone a pu montrer que, contrairement à ce que le pouvoir soviétique mais aussi les instances internationales comme l’ONU ont cherché à faire croire, les conséquences de l’accident du 26 avril 1986 ne sont absolument pas circonscrites à la « zone d’exclusion » qui entoure l’ancienne centrale nucléaire. Or, le débat fait rage sur l’effet à long terme d’une exposition dite à des « faibles doses » de radioactivité. Cela touche en effet au sujet sensible de la dangerosité des choix politiques qui ont été faits en matière civile comme militaire, de l’énergie aux essais nucléaires, dont Kate Brown remet en cause la sacro-sainte distinction. RB
    De quoi Tchernobyl est-il le symptôme ? Pourquoi est-il si important d’y revenir, 35 ans après la catastrophe ?
    Le désastre de Tchernobyl est important car c’est un indicateur à l’échelle mondiale, en tant que pire accident nucléaire que l’humanité ait connu, au cours duquel X personnes sont mortes. Ce nombre X a été instrumentalisé, politisé jusqu’à devenir un argument à la fois des partisans et des détracteurs de l’énergie nucléaire. Si vous partez sur la base des 33 à 54 victimes et les 2 006 décès à long terme avancés par l’ONU [1], vous pouvez en conclure que, comme plus de gens meurent dans les mines de charbon ou en installant des panneaux solaires sur les toits, l’énergie nucléaire est tout ce qu’il y a de plus sûre, et que nous pouvons accepter les risques qui l’accompagnent. À l’inverse, lorsque d’autres avancent le chiffre de 93 000 à 200 000 morts – ce sont les projections de Greenpeace –, alors les risques sont inacceptables et l’énergie nucléaire devrait être abandonnée progressivement. Tchernobyl est donc une sorte de point d’appui, bien plus par exemple que Three Mile Island, la centrale située en Pennsylvanie (États-Unis) où un accident nucléaire est survenu en 1979. Cet événement plus petit et beaucoup plus limité dans son ampleur, qui n’a pas fait de victimes humaines directes, a pourtant conduit les États-Unis à cesser toute construction de centrales nucléaires. Même Fukushima, plus récent, ne tient pas ce rôle emblématique bien que les rejets nucléaires pourraient s’avérer aussi importants que ceux de Tchernobyl. Le bilan de cette catastrophe est toujours en cours, car les fuites de la centrale japonaise continuent à ce jour.
    Vous avez pu consulter des archives qui n’avaient jusque-là jamais été exploitées. À quel type de matériel avez-vous pu avoir accès et qu’avez-vous trouvé ?
    Pour vous répondre, il faut revenir un peu en arrière. Je me suis lancé dans ce projet alors que j’écrivais un livre intitulé Plutopia, qui traite de l’histoire comparée des deux premières villes du monde à produire du plutonium : la ville américaine de Hanford, dans l’État de Washington, et la ville soviétique de Mayak (ou Plant Mayak) en Sibérie [2]. En travaillant sur ce livre, je ne m’intéressais pas à la santé ou aux effets des radiations, mais à la sécurité nucléaire. Cependant, les agriculteurs vivant en aval de ces deux lieux ne cessaient de me parler de leurs problèmes de santé. Ceux-ci étaient minimisés par les scientifiques, qui se moquaient des agriculteurs, en les accusant d’être stupides et « radiophobes », d’exagérer en attribuant tous leurs problèmes de santé aux radiations.
    Après avoir terminé Plutopia, je me suis dit que cette histoire devait être racontée et que Tchernobyl pourrait être un bon point de départ pour enquêter de par l’ampleur de cet accident, avec un rejet de radiations de l’ordre de 50 à 200 millions de curies, et d’autre part parce que le site était public, dirigé par une puissance civile. J’espérais donc trouver plus d’informations que si cela avait été un site militaire. Je me suis d’abord rendu aux archives de Kiev, en Ukraine, et j’ai demandé les dossiers du ministère de la Santé sur Tchernobyl. L’archiviste m’a d’abord répondu que je ne trouverais rien car le sujet avait été occulté par l’Union soviétique. J’ai insisté et il se trouve que nous avons exhumé une énorme collection de documents étiquetés en ukrainien : « Les conséquences médicales de la catastrophe de Tchernobyl ». J’ai commencé à lire ces gros volumes reliés et j’ai rapidement réalisé qu’il s’agissait d’une véritable mine d’or. En fait, l’archiviste n’avait pas essayé de me mentir. C’est juste que personne n’avait jamais demandé ces documents auparavant… le personnel des archives ne savait donc même pas qu’ils existaient.
    Mais en supposant qu’ils n’existaient pas ou en supposant que l’on ne trouverait rien parce que c’était la période soviétique ?
    Peut-être que les gens ont cru les archivistes sur parole, peut-être que la question n’était pas intéressante à l’époque, parce que tout le monde était satisfait des rapports de l’ONU qui sont sortis dans les années 2000 et qui minimisaient les conséquences médicales de l’accident… Je ne sais pas pourquoi. Lorsque j’ai examiné ces rapports à Kiev, j’ai vu qu’ils étaient très étroitement axés non seulement sur les personnes qui recevaient des rayons gamma dans l’environnement ambiant, mais aussi sur les personnes qui mangeaient et buvaient cette radioactivité dans leurs aliments et leurs sources d’eau. C’est pourquoi je me suis dirigée vers les documents du ministère de l’Agriculture. Ce qui est pratique avec les gouvernements communistes, c’est que tout est centralisé : toutes les entreprises qui produisent de la nourriture sont enregistrées auprès du ministère de l’Agriculture, car elles appartiennent toutes à l’État. Là-bas, j’ai trouvé des tonnes de preuves qui montraient que les aliments radioactifs se retrouvaient tout au long de la chaîne alimentaire. J’ai tout de suite pensé que j’avais intérêt à ne pas me tromper si je voulais dévoiler cela, contre le récit communément admis. Après avoir travaillé sur les sources nationales, je suis donc descendue à l’échelle de l’oblast (communauté territoriale) de Kiev, dans lequel se situe le site de Tchernobyl et, de là, aux archives locales, celles des raïons (districts). Je suis ensuite partie en Biélorussie puis en Russie poursuivre mes recherches dans les archives fédérales soviétiques.
    Au final, j’ai travaillé dans vingt-sept départements des archives. Je l’ai fait parce que je savais que, lorsque je publierai un livre sur ce sujet dans des pays partisans du nucléaire, comme la France, de nombreuses personnes haut placées et très diplômées viendraient remettre en question mon travail. J’ai donc croisé les données provenant des hôpitaux locaux et j’ai suivi la trace des rapports au fur et à mesure qu’ils remontaient la chaîne de commandement. Je me suis rendu compte que les médecins locaux ne savaient pas qu’ils vivaient dans un territoire radioactif – et ils ne le sauraient pas avant 1989, à la publication des rapports dans le cadre de la glasnost, la politique de transparence initiée par Mikhaïl Gorbatchev. Jusque-là, les responsables leur avaient assuré qu’ils avaient contenu les radiations à l’intérieur de la zone de Tchernobyl – ils avaient mis une clôture autour de la zone et c’était tout. La vie continuait. Cependant, parce que les données de santé locales avaient été dûment enregistrées – toujours dans le cadre de la politique communiste –, ces médecins ont pu les consulter et en faire une sorte d’épidémiologie de tous les jours. C’est à ce moment-là qu’ils ont découvert des taux croissants de maladies dans cinq catégories principales concernant la fertilité des femmes et la néonatalité : plus d’enfants présentant des malformations congénitales ; plus de fausses couches ; une mortalité infantile très élevée durant les deux premières semaines de vie ; des problèmes du système immunitaire, des troubles de l’appareil digestif, de l’appareil respiratoire, du système endocrinien ou de la circulation sanguine.
    Il y avait donc une conscience locale de la gravité des conséquences sanitaires malgré les discours officiels ?
    Les responsables locaux, inquiets, commençaient à voir grimper la fréquence des maladies que je viens de citer, et ne sachant pas ce qui se passait, ils ont rédigé des rapports en 1988. Lorsque ceux-ci ont été transmis à l’échelon supérieur, le chef de l’oblast a eu des décisions difficiles à prendre, car les résidents de l’URSS étaient soumis à la propagande selon laquelle leur nation était de plus en plus heureuse et en meilleure santé chaque jour, chaque année. La communication de mauvaises nouvelles étant fortement déconseillée, les responsables de la santé publique ont décidé de « faire le ménage », c’est-à-dire d’enjoliver les résultats des dossiers avant de les remettre à l’échelon supérieur. Même chose au niveau gouvernemental : les fonctionnaires du ministère de la Santé de l’Ukraine ont fait en sorte que les dossiers soient modérés avant de les envoyer à Moscou. Certaines personnes ont toutefois commencé à s’inquiéter et à soulever des questions : il s’agissait de contrôleurs des radiations, d’inspecteurs de la santé publique au niveau local, de personnes chargées de surveiller l’eau potable et les réservoirs etc. La trace de ces controverses se retrouvent dans les archives, certaines personnes affirmant que tout allait bien, d’autres disant qu’elles commençaient à s’inquiéter. J’ai donné plus de poids à ces dernières parce qu’il était politiquement déconseillé de tirer l’alarme. Les preuves sont à nouveau dans les archives des raïons : ces personnes, ces lanceurs d’alerte, étaient réprimandées au travail, certaines étaient rétrogradées, d’autres licenciées après s’être plaintes, et d’autres encore étaient éliminées sur ordre de Moscou.
    Tout s’est précipité en 1989 lorsque les cartes de radiation ont été publiées. Les médecins ont soudain réalisé que, depuis trois ans, ils vivaient dans une terre tout aussi contaminée que celle située juste à côté de la centrale de Tchernobyl, et que, à cette lumière, leurs données de santé n’étaient absolument pas étonnantes. C’est là que le chaos s’est installé. Les ministères de la Santé de Biélorussie puis d’Ukraine ont déclaré officiellement l’existence d’une catastrophe de santé publique. Ils ont entrepris deux choses : premièrement, il a fallu déplacer deux cent mille personnes supplémentaires – c’est-à-dire en plus des cent vingt mille personnes déplacées juste après l’accident – des zones hautement contaminées qui l’étaient tout autant que celle de Tchernobyl. Deuxièmement, ils ont planifié une étude sanitaire à long terme similaire à celles réalisées à Hiroshima et à Nagasaki sur les survivants des bombardements, mais en tenant compte du fait que les habitants n’avaient pas seulement été exposés à une large et courte dose de rayons (comme dans le cas des bombes atomiques), mais aussi à des doses chroniques de radiation sur une longue période.
    Votre livre est très précis et honnête, ce qui vous amène à reconnaître qu’il est parfois difficile de relier ces maladies à la radioactivité lorsqu’il s’agit de faibles doses. C’est, comme le montre Naomi Oreske dans Les Marchands de doute, la difficulté lorsqu’on travaille sur un sujet où s’opposent deux régimes de preuves scientifiques [3]. Qu’est-ce qui vous fait croire qu’une petite quantité de radioactivité est plus dangereuse qu’on ne le pense ?
    Parce que ceux qui prétendent le contraire négligent le fait que les expositions puissent être éloignées du point de contamination dans le temps et dans l’espace. Il faut tenir compte de la météo qu’il faisait à l’époque, de la nature et des lieux des cultures alimentaires et du déplacement de ces aliments d’un lieu à l’autre par les humains. Dans les endroits qu’ils savaient hautement radioactifs, les fonctionnaires payaient les agriculteurs pour qu’ils ne produisent pas de nourriture et qu’ils achètent des aliments « propres » dans les magasins. Mais ces fermiers ont pris l’argent, et sont allés vendre leur propre production sur les marchés un peu plus loin ! La nourriture contaminée était donc consommée par les acheteurs dans un autre lieu. Voilà les effets de la dislocation dans l’espace et la dislocation dans le temps : les gens mangent des aliments contaminés et mettent du temps à développer une maladie – il faut entre 12 et 25 ans pour qu’un cancer apparaisse – sans compter les effets aléatoires. Les malformations congénitales peuvent survenir ou non avec le même degré d’exposition, cela dépend de facteurs individuels. Mais je suis convaincue qu’il y a suffisamment de preuves dans ces archives pour qu’une véritable étude épidémiologique puisse être réalisée, au-delà de ma seule évaluation. L’analyse de ces documents serait très précieuse, car aujourd’hui nous n’avons toujours que peu d’informations sur les conséquences du nucléaire.
    Cinq années se sont écoulées après le bombardement de Hiroshima avant que les études de la Commission des victimes de la bombe atomique ne commencent. Jusqu’à la catastrophe de Tchernobyl, il n’existait donc pas de dossiers sur les suites d’un événement nucléaire aussi important durant les cinq années qui l’ont suivi. Mais ici, les Soviétiques ont constitué une base de données sur les aliments contaminés, sur l’effet des radiations sur le corps humain et sur les problèmes de santé à long terme. Toutes ces informations sont là pour être corrélées – et c’est ce que j’ai fait avec le concours de mes deux assistants de recherche. Nous avons constaté une augmentation de la fréquence des maladies. Prenons l’exemple des enfants : en 1986, 80 % des enfants d’un raïon étaient considérés comme sains, tandis que 10 à 20 % souffraient d’une ou de plusieurs maladies chroniques. En 1989, les chiffres s’inversent : 80 % ont une maladie chronique et seulement 10 à 20 % sont considérés comme sains. Les enfants, en effet, sont plus vulnérables aux radiations. Leur corps est en pleine croissance et leurs cellules se reproduisent rapidement.
    Diriez-vous que c’est une erreur de considérer Tchernobyl comme une catastrophe uniquement soviétique ? Vous montrez dans votre livre l’implication de l’ONU et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Comment ces organisations internationales et les puissances nucléaires ont-elles été impliquées dans les suites de la catastrophe ?
    En 1989, alors que les responsables soviétiques publiaient les premières cartes de radiation, les populations locales ont fait le rapprochement avec les problèmes de santé allant croissant. Elles sont descendues dans la rue et ont commencé à protester en Union soviétique. Le gouvernement soviétique a compris qu’il avait besoin d’aide et s’est tourné vers les agences de l’ONU pour obtenir la confirmation de leurs déclarations, selon lesquelles tout allait bien. Ils ont demandé à l’OMS de procéder à une évaluation indépendante avec des experts étrangers. Des mots magiques : les experts étrangers seraient objectifs. L’OMS a envoyé trois hommes, dont le Français Pierre Pellerin [4]. Ces trois physiciens, ayant tous des liens avec l’industrie nucléaire, ont voyagé sur les territoires de Tchernobyl pendant dix jours durant lesquels ils ont parlé à des citadins et des villageois et se sont entretenus avec des médecins biélorusses. Au terme de ces dix jours, ils ont publié une déclaration dans laquelle ils ont proclamé n’avoir constaté aucun problème local de santé. Ils ne voyaient aucune raison de s’inquiéter. Ils ont déclaré que le seuil de dose de rayonnement à vie que les Soviétiques avaient établi pouvait être facilement doublé ou triplé, et que les scientifiques biélorusses devaient être réprimandés pour leur incompétence.
    Mais personne ne les a crus. Même les responsables soviétiques étaient mécontents – comment ces hommes pouvaient-ils conclure quoi que ce soit après seulement dix jours de discussion avec les villageois ? L’URSS s’est alors tournée vers l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) pour demander la même chose : une évaluation indépendante avec des experts étrangers. L’AIEA a accepté sans hésiter, mais elle a prévenu qu’elle était un lobby atomique dont le travail consiste, en somme, à promouvoir les utilisations pacifiques de l’énergie nucléaire dans le monde. Il a donc été décidé de créer une organisation factice appelée le Projet international sur Tchernobyl sous la direction d’Abel González, mais en réalité dirigée par l’AIEA. Ils ont également fait appel à du personnel d’autres programmes inter-agences, notamment des fonctionnaires de l’OMS, pour siéger au conseil d’administration. González et les scientifiques qu’il a nommés ont mis 18 mois avant de rendre leurs conclusions. Le programme a annoncé parfois avoir envoyé 100 scientifiques, parfois 200. Ce qui s’est réellement passé, c’est que toute la communauté scientifique était alors très curieuse de la situation à Tchernobyl, et des scientifiques étrangers de toutes disciplines étaient très enthousiastes à l’idée de partir en voyage d’étude là-bas. Chaque groupe partait deux semaines et revenait deux semaines plus tard, et puis d’autres personnes y allaient pour deux autres semaines. Les Soviétiques l’ont remarqué : à chaque fois, un groupe de personnes différent posait les mêmes questions que le précédent. Au bout de 18 mois, l’AIEA a déclaré que, bien qu’elle ait observé de nombreux problèmes de santé dans ces régions, elle ne pouvait pas affirmer que ceux-ci puissent être clairement reliés aux contaminants de Tchernobyl car, par rapport aux données de Hiroshima, les doses étaient trop faibles. L’agence en a déduit que les gens souffraient simplement de problèmes psychologiques dus au stress car ils s’inquiétaient constamment des radiations – alors qu’il n’y avait selon elle pas de raison le faire. En ce qui concerne le cancer de la thyroïde chez les enfants, les experts ont affirmé qu’il s’agissait de rumeurs, qui se sont avérées être de nature anecdotique.
    Comment comprendre de telles conclusions ?
    Ce qui s’était réellement passé en coulisses, c’est que quelques médecins ukrainiens avaient remis à Fred Mettler, le chef de la délégation, 20 biopsies d’enfants qui avaient eu un cancer de la thyroïde. Avant la catastrophe nucléaire, la proportion d’enfants atteints d’un cancer de la thyroïde était d’un sur un million. Tout d’un coup, une région comptant environ 200 000 enfants a vu 20 cas se développer – un pour 10 000, ce qui est le niveau d’une épidémie. Mettler a été témoin de cela mais il n’y a pas cru, c’était impossible compte tenu de ce qu’on savait. C’était trop, et trop tôt. Le groupe a emmené les échantillons au Nouveau-Mexique pour les analyser dans leur laboratoire. Même chose en Biélorussie : environ 30 enfants avaient un cancer de la thyroïde avant Tchernobyl ; en 1990, on décompte 100 cas à Minsk. C’était donc bien plus que des « rumeurs anecdotiques ». L’AIEA a refusé toute reconnaissance des effets de Tchernobyl sur la santé jusqu’en 1996, date à laquelle elle a été forcée d’admettre l’existence d’une épidémie. À cette époque, 4000 cas de cancer de la thyroïde pédiatriques avaient été découverts. Aujourd’hui, on en décompte environ 18 000. Ce cancer de l’enfant – dont la littérature médicale garantissait sa facilité de traitement – a été le seul effet sur la santé reconnu par les agences de l’ONU. Je ne sais pas si vous connaissez des enfants qui ont eu un cancer de la thyroïde. Ce n’est pas une belle chose à voir. Alors pourquoi l’ONU a-t-elle réagi ainsi ?
    Tout d’abord, l’AIEA, dont la mission est de promouvoir le nucléaire, craignait pour l’avenir de cette énergie. Tchernobyl était devenu un sujet qui effrayait le monde entier. Le ministère américain de l’énergie, qui gère les affaires nucléaires, a organisé une conférence de spécialistes en radioprotection à Washington, D.C., un an après Tchernobyl, en 1987. Au cours de celle-ci, un fonctionnaire du ministère a déclaré à ces scientifiques que la plus grande menace pour l’énergie nucléaire et son avenir n’était pas un autre accident comme Tchernobyl ou Three Mile Island, mais les poursuites judiciaires qui pourraient en découler. Ce qui se passait à l’époque, alors que la Guerre Froide touchait à sa fin, était que les archives étaient en train d’être déclassifiées et que des gens dans le monde entier apprenaient qu’ils avaient été exposés à des radiations lors de la production ou des essais d’armes nucléaires. Les États-Unis, la Russie, la France, le Royaume-Uni – les grandes puissances de l’ONU, qui sont également les grandes puissances nucléaires mondiales – se sont soudainement retrouvées confrontées à l’éventualité de devoir payer des milliards de dollars en dommages et intérêts pour avoir exposé des millions de personnes à leurs expérimentations atomiques. Ainsi, si l’on pouvait prétendre que Tchernobyl, le pire accident nucléaire de l’histoire de l’humanité, n’avait fait que 33 morts, c’était une façon de tuer dans l’œuf ces poursuites. C’est exactement ce qui s’est passé. Je pense que c’est pour cela que Tchernobyl est un scandale bien plus grand que qu’on ne le dit. Ce n’était pas seulement une opération d’occultation soviétique, mais bien une initiative internationale. Et c’est pourquoi c’est si important pour nous aujourd’hui de nous pencher encore sur cette catastrophe.
    Ce qui est en jeu, c’est donc autant l’événement, la catastrophe de Tchernobyl après la fusion du cœur du réacteur 4, que le récit qui en est fait ?
    Oui, un accident, c’est une narration, un récit qui a un début, un milieu et une fin. En voyageant dans la zone de Tchernobyl, j’ai découvert que les environs de la centrale présentaient déjà un taux élevé de radioactivité 10 ans avant même le début des travaux de construction. Mon hypothèse, c’est qu’elle provenait d’essais nucléaires – soit les Soviétiques ont testé de petites armes atomiques dans les marais, soit il s’agissait des retombées des activités nucléaires mondiales qui ont saturé l’environnement avant Tchernobyl. J’ai aussi constaté que les grands incendies de forêt de 2017 ont réactivé la radioactivité qui était jusqu’alors enfouie dans la litière de feuilles qui recouvre le sol, donnant ainsi naissance à un nouvel événement nucléaire. Ce que les Soviétiques ont essayé de faire, puis ce que les agences des Nations unies ont essayé de faire, c’était de clore définitivement le chapitre de Tchernobyl, et de faire comme si le vrai problème était de penser la prochaine catastrophe. Mais je pense qu’il est bien plus pertinent de considérer ces événements nucléaires comme des moment d’accélération sur une frise chronologique des expositions aux radiations, qui a commencé avec Trinity, le premier essai d’arme nucléaire par les États-Unis en juillet 1945, et qui se poursuit jusqu’à ce jour.
    Vous dites que la zone d’exclusion autour de Tchernobyl est le meilleur endroit pour étudier les limites de la résistance humaine à l’Anthropocène. Qu’entendez-vous par là ?
    J’ai choisi de nommer ce livre en anglais Manual for Survival : A Chernobyl Guide to the Future : c’est un manuel de survie pour deux raisons. Tout d’abord, en référence aux archives soviétiques dans lesquelles se trouvent toutes sortes de manuels d’instructions pour gérer une situation très nouvelle dans l’histoire de l’humanité, à savoir : comment vivre dans un environnement radioactif ? Il existe un manuel pour les conditionneurs de viande (comment traiter la viande radioactive), un manuel pour les travailleurs de la laine, un manuel pour les agriculteurs, pour les transformateurs de produits alimentaires etc. L’autre raison est que, lorsque je réfléchissais à notre avenir dans l’Anthropocène, je me suis demandé : comment pouvons-nous parvenir à penser la survie aujourd’hui ? Comment acquérir les compétences nécessaires pour survivre dans un monde hautement contaminé ? J’ai remarqué que cette région située entre la Biélorussie et l’Ukraine a été l’épicentre de la plupart des grands conflits du XXe siècle. La guerre des tranchées s’est déroulée ici même pendant la première guerre mondiale – on peut encore trouver des crânes et des médailles des soldats et des fils barbelés enfouis dans la terre. Des guerres civiles ont été menées dans ces territoires – la guerre civile russe et la guerre soviétique polonaise. C’est la région où l’Holocauste a commencé, avant que les Allemands n’aient développé les processus industriels employés à Auschwitz, où les nazis ont exterminé toute la population juive lors de la « Shoah par balles ». Le massacre de Babi Yar et le camp de concentration de Syrets ne sont pas très loin de l’emplacement de la centrale.
    Les Soviétiques ont ainsi décidé de faire de cette région meurtrie un symbole du progrès en implantant sur le site ce genre de programmes de développement d’après-guerre que nous connaissons si bien partout dans le monde. Ils ont asséché de grandes parties du marécage à des fins d’agriculture, où beaucoup de pesticides et d’engrais artificiels ont été utilisés. Une autre partie du marais asséché a été consacrée à la centrale de Tchernobyl – une technologie fantastique qui devait envoyer toutes sortes d’énergies électriques à des communautés qui n’en avaient pas encore ! Ce site a été un lieu de destruction et de guerre, mais aussi un lieu de désir et d’efforts, une sorte de refoulement de la destruction passée grâce aux progrès qui rendront le monde meilleur grâce à ces grands projets de développement modernistes.
    Et c’est là que nous en arrivons à cette question de l’Anthropocène, parce que se pose aujourd’hui la question de la place de la technologie nucléaire dans la lutte contre le réchauffement climatique. C’est une énergie produite sans émission de CO2 qui peut apparaitre comme une solution, ou en tout cas une partie de la solution. Que répondez-vous à ceux qui considèrent le nucléaire comme la technologie la plus sûre pour lutter contre le réchauffement climatique ?
    Le réchauffement climatique est un aspect très important de l’Anthropocène, mais ce n’est qu’un élément parmi d’autres. Nous devons examiner l’ensemble des moyens qui nous permettent de maintenir un environnement sain. L’énergie nucléaire pourrait être une technologie formidable si nous savions quoi faire des déchets et si nous décidions, en tant que société humaine, d’abandonner les territoires après les accidents – et de ne pas continuer de telle façon que certaines personnes soient exposées et sacrifiées, tandis que d’autres vivent de cette énergie. De plus, je reste perplexe quant à son efficacité économique. Les réacteurs nucléaires sont très chers, et cette énergie est beaucoup plus chère que celle fournie par les éoliennes ou les panneaux solaires. Par ailleurs, nous devons disposer de sources d’énergie propres et sans carbone tout de suite. Aujourd’hui, la mise en place d’une centrale nucléaire aux États-Unis se prévoit sur 20 ans – en réalité, cela prend beaucoup plus de temps. En comparaison, vous pouvez installer des panneaux solaires sur le toit d’un bâtiment en une seule journée. Enfin, il existe aujourd’hui environ 400 réacteurs dans le monde. Si nous devions privilégier uniquement l’énergie nucléaire, il nous faudrait passer à un total de plus ou moins 2000. C’est loin d’être le cas. C’est pourquoi, en termes de temps, d’argent et d’énergie produite, se concentrer sur l’énergie nucléaire serait à mon avis faire fausse route.
    Ce « manuel », cela signifie-t-il aussi que nous ne sommes pas prêts pour la prochaine catastrophe ? 10 ans après Fukushima, il semble que le même schéma de déni et de non-dit se répète…
    Oui, je pense que c’est ce que Fukushima nous montre : nous n’avons tiré aucune leçon de Tchernobyl. Avant Fukushima, les ingénieurs et les météorologues avaient averti que le prochain tsunami d’importance serait plus grand que le mur qui avait été construit devant la centrale de Fukushima. TEPCO, l’entreprise gestionnaire de la centrale, a balayé ces conseils du revers de la main, et après la catastrophe la multinationale a mis deux mois pour admettre que trois réacteurs avaient fondu, pas trois jours, deux mois ! Exactement comme les Soviétiques, ils ont multiplié par 20 la dose minimale d’exposition aux radiations acceptable pour les civils, étant dans l’incapacité d’appliquer les réglementations sanitaires après la catastrophe. Ils ont testé les aliments et déclaré qu’ils pouvaient être consommés. Lorsque des cas de cancers de la thyroïde sont apparus chez les enfants, le gouvernement japonais a annoncé qu’il allait cesser de tester et de surveiller la thyroïde des enfants. Le même schéma se reproduit. L’argument facile, longtemps mobilisé, qui renvoyait Tchernobyl aux spécificités de la situation soviétique, au socialisme, ou même à la paresse supposée des slaves, tout cela ne tenait pas vraiment debout mais s’est définitivement écroulé quand le Japon, une démocratie qui étaient censé être si compétente sur le plan technique, a subi et géré un accident nucléaire de cette façon.
    C’est pourquoi vous dites que l’énergie nucléaire a quelque chose de fondamentalement politique ?
    Mon livre se termine par le sujet des essais nucléaires, car je ne pense pas que l’énergie nucléaire civile puisse être dissociée de l’histoire de la fabrication des armes nucléaires. La seule raison pour laquelle les Américains se sont d’abord intéressés à la promotion de l’énergie nucléaire, c’est parce qu’ils étaient accusés par les Soviétiques, pendant la guerre froide, de détenir l’atome, d’être la seule puissance à avoir lancé des armes nucléaires sur un autre pays. Le programme « Des Atomes pour la paix » d’Eisenhower en 1953 était une façon de résoudre ce problème : il s’agissait de distribuer des isotopes radioactifs et des réacteurs nucléaires à l’étranger, pour pouvoir mieux les promouvoir aux États-Unis. Cela a ouvert, bien sûr, la voie à la prolifération nucléaire. C’est ainsi que d’autres pays ont obtenu eux-mêmes des armes atomiques. Le réacteur de Tchernobyl produisait de l’électricité, mais il avait aussi la capacité de fabriquer une charge de plutonium pour les bombes nucléaires. La distinction faite traditionnellement entre nucléaire militaire et nucléaire civil ne tient pas à mon avis. Si vous comparez la quantité relative de radiations libérées par Tchernobyl avec les rejets durables des essais nucléaires qui circulent dans l’hémisphère Nord, ces derniers sont d’un ordre de grandeur supérieur. Ainsi, il faut comparer les 45 millions de curies d’iode radioactif de Tchernobyl avec les 20 milliards de curies d’iode radioactif provenant uniquement de deux années d’essais soviéto-américains dans les années 1960. Ces événements sont tous très liés.
    La confiance dans la science est une question fondamentale aujourd’hui. Après ce que vous venez de dire, après avoir lu votre livre, pourquoi devrions-nous encore croire une science qui est si déterminée par la contingence et les circonstances politiques ? Ne craignez-vous pas de susciter plus de doutes que de confiance ?
    Naomi Oreskes, que nous avons déjà citée, a récemment publié un livre intitulé Why Trust Science ?. Elle y insiste sur le fait que la science est avant tout un processus, le produit de contestations permanentes : les scientifiques sont toujours en train de se battre entre eux, ils examinent le travail des autres, le remettent en question et, ce faisant, ils construisent étape par étape ce qui se rapproche le plus possible de la vérité à un moment donné. Ce processus nécessite une science indépendante, et non une science parrainée et contrôlée ou dictée par une industrie, une entreprise ou un État. Ce n’est absolument pas le cas de la science nucléaire, surtout lorsqu’il s’agit de radioprotection : la plupart des physiciens de santé employés dans le monde travaillent pour des industries nucléaires ou pour des gouvernements. En outre, les agences nucléaires financent elles-mêmes une grande partie de la science. Dans mon cas, mes recherches ne sont financées que par des sources ordinaires comme les Fondation Carnegie ou Guggenheim, qui soutiennent les chercheurs. Ce n’est pas le cas en général de mes détracteurs, qui sont généralement ce que j’appellerais des scientifiques de l’industrie. C’est fondamental lorsque nous traitons de ces sujets scientifiques controversés : suivre l’argent. Lorsque la recherche est vraiment indépendante, alors je pense que nous pouvons lui faire confiance.
    Raphaël Bourgois
    Journaliste, Rédacteur en Chef d’AOC

    #Tchernobyl #énergie_nucléaire #radioactivité #risques_industriels
    #anthropocène #science_et_politique #asservissement_technoscientiste

  • Incidences environnementales des centrales nucléaires de Doel : donnez votre avis ! | Bruxelles Environnement
    https://environnement.brussels/news/incidences-environnementales-des-centrales-nucleaires-de-doel-do

    En 2003, il avait été décidé d’arrêter progressivement la production d’énergie #nucléaire à des fins de production industrielle d’électricité (loi du 31 janvier 2003). Le but était de désactiver l’ensemble du parc des #centrales_nucléaires d’ici 2025 et plus particulièrement Doel 1 et 2 en 2015. Cependant, afin de garantir une sécurité d’approvisionnement à tout moment, il a été décidé (amendement du 28 juin 2015) de reporter leurs désactivations jusqu’en 2025, soit une prolongation de 10 ans.

    La Cour constitutionnelle a jugé (arrêt du 5 mars 2020) que cette décision et les travaux nécessaires au bon fonctionnement de ces centrales pendant 10 ans supplémentaires, devaient être soumis à la réalisation d’un rapport d’évaluation des incidences sur l’environnement ainsi que d’une #consultation_publique.

    La consultation est adressée à toute personne qui se trouve dans un rayon de 1000km ai-je entendu, lâchez-vous ;-)

  • Tchernobyl 35 ans après
    2021-04_Tchern_F_mythe_2_vc.pdf
    http://www.criirad.org/actualites/tchernobylfrancbelarus/tchernobylmisajourjuil05/2021-04_Tchern_F_mythe_2_vc.pdf

    Sur la « légère élévation » de la radioactivité de l’air et le bouclier anticyclonique qui aurait protégé la France

    Et cette image incroyable qui dit tout :
    Carte météorologique diffusée sur Antenne 2 le 30 avril 1986

    #nucléaire #Tchernobyl

  • TRICASTIN, ÇA CRAINT !
    https://ricochets.cc/TRICASTIN-CA-CRAINT.html

    Face au déferlement d’interventions pro-nucléaires, Bernard Laponche, ancien ingénieur du CEA, président de Global chance, a récemment publié : LE « RAPPORT SUR LA SÛRETÉ DE LA CENTRALE DU TRICASTIN A L’AUBE DE SA QUATRIÈME VISITE DÉCENNALE ». Ce rapport reprend la liste des incidents de 2010 à 2020 : Incidents d’exploitation, de maintenance, irradiations contaminations des travailleurs, défaillances des équipements avant d’aborder la question du risque sismique, cumulé au risque de rupture de la digue (...) #Les_Articles

    / #Evénement_anti-nucléaire_en_Drôme_le_26 juin_2021, #nucléaire, #Drôme

    https://www.sortirdunucleaire.org/26juin

  • Les enfants de Tchernobyl - Commémorations des 35 ans de la catastrophe
    https://www.lesenfantsdetchernobyl.fr/03J1_Commemorations_35ans.php

    Le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale de Tchernobyl (Ukraine) explosait.

    En 2021, 35 années plus tard, la catastrophe sanitaire se poursuit. Elle concerne en particulier la seconde génération d’« Enfants de Tchernobyl » et les femmes enceintes.

    Dans un entretien exclusif réalisé depuis Kiev (Ukraine), le Professeur Yuri Bandazhevsky répond à 7 questions posées par Thierry Meyer, Président-fondateur de l’association française « Les Enfants de Tchernobyl ».

    Docteur en médecine, professeur, fondateur et premier recteur de l’Université médicale d’État de Gomel (1990-1999), expert principal du projet de la Commission européenne en Ukraine sur les programmes sanitaires et environnementaux liés à la zone d’exclusion de Tchernobyl, le Professeur Yuri Bandazhevsky dirige actuellement le Centre ukrainien « Ecologie et Santé » d’Ivankiv situé à proximité de Tchernobyl.

    https://www.lesenfantsdetchernobyl.fr/Telechargements/08_Presse/06A4_Reportages_Filmes/BV_Banda.mp4

    ENTRETIEN
    >


    1. MT :« 35 années se sont écoulées depuis l’explosion de la centrale de Tchernobyl le 26 avril 1986. Beaucoup disent, écrivent et pensent que c’est du passé. Que leur répondez-vous ? »

    > YB : « Tchernobyl n’est allé nulle part. Des éléments radioactifs à vie longue sont présents dans le sol et dans les plantes à une distance considérable de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Un grand nombre de personnes y sont constamment exposées, mangeant des baies sauvages et des champignons, de la viande d’animaux sauvages, des produits agricoles. Il est également dangereux pour la santé humaine d’utiliser du bois contenant des radionucléides pour les besoins domestiques. Il convient de noter les énormes conséquences que la catastrophe de Tchernobyl a déjà laissées et laisse maintenant dans la population humaine sous forme de malformations congénitales et de maladies oncologiques, de troubles cardiaques. Vous avez juste besoin de regarder et d’analyser objectivement. »

    >

    > 2. MT :« Vous travaillez depuis une trentaine d’années sur les conséquences sanitaires de Tchernobyl sur les populations, en particulier sur les effets des contaminations internes en césium 137 chez les enfants. Pourriez-vous nous informer des principaux résultats de vos travaux scientifiques ? »

    > YB : « Tous mes travaux « Tchernobyl » étaient liés à l’étude de l’influence des radionucléides incorporés sur les systèmes les plus importants du corps. Il s’agit d’un modèle naturel d’interaction humaine avec le facteur de rayonnement. L’ingestion de radionucléides dans le corps des enfants et des adultes avec de l’air, de l’eau, de la nourriture, même en quantités relativement faibles, endommage les organes et systèmes vitaux. Le plus vulnérable est l’organisme de l’enfant, dans lequel se forment des processus pathologiques qui se manifestent à l’état adulte sous la forme de maladies graves. Nos études cliniques et expérimentales ont montré la vulnérabilité du système cardiovasculaire du corps d’un enfant aux effets des radionucléides Cs-137 incorporés. Des concentrations élevées de ces radionucléides ont été trouvées lors d’une autopsie dans le myocarde d’enfants et d’adultes vivant dans la région de Gomel dans les dix premières années après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Chez les enfants, une relation directe a été trouvée entre la teneur en radionucléides Cs-137 dans le corps et les arythmies, ainsi que les cataractes.

    >
    Sur la base des résultats de nos études, nous avons identifié une cardiomyopathie induite par le Cs-137.
    > Compte tenu de l’incorporation du Cs-137 par les organes vitaux, nous avons isolé le syndrome des radionucléides incorporés à vie longue (SIDR), qui survient chez les personnes résidant en permanence dans une zone contaminée par des radionucléides à la suite de l’accident du nucléaire de Tchernobyl centrale électrique. Elle se caractérise par la destruction simultanée de plusieurs organes et systèmes par des éléments radioactifs. Dans le même temps, dans le corps, il y a un affaiblissement des liens régulateurs entre les organes, ce qui contribue à l’émergence de processus pathologiques génétiquement déterminés.
    > Dans des études expérimentales sur des animaux de laboratoire, nous avons montré le rôle provocateur des radionucléides Cs-137 dans la survenue de malformations congénitales du groupe multifactoriel.
    > Même 30 ans après l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl, de graves troubles métaboliques ont été détectés chez des enfants de la deuxième génération de Tchernobyl (taux élevés d’homocystéine dans le sang) vivant dans les territoires touchés. Ces troubles entraînent la survenue de maladies cardiovasculaires et oncologiques. Nous avons montré le rôle des feux de forêt contenant des radionucléides dans la survenue de ces perturbations. Une situation similaire se présente lors de l’utilisation de bois contenant des radionucléides pour les besoins domestiques - cuisiner et chauffer la maison.

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    Ainsi, l’un des principaux facteurs étiologiques de la morbidité cardiovasculaire et oncologique dans les régions touchées par l’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl a été identifié. Dans le même temps, il est très important de souligner que le développement de ces maladies commence dans l’enfance, ce qui prédétermine la mise en œuvre de mesures préventives appropriées.
    > Sur la base des études réalisées, on peut conclure que les victimes de la catastrophe de Tchernobyl doivent être considérées comme des personnes qui entrent régulièrement en contact avec des radionucléides d’origine Tchernobyl. »

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    > 3. MT : « Vous avez publié récemment plusieurs articles scientifiques à propos des liens entre les radionucléides incorporés par les populations et les modifications constatées de certains processus métaboliques. Est-il possible de résumer vos observations sans utiliser un vocabulaire scientifique ? »

    > YB : « Les radionucléides Cs-137 minent le potentiel énergétique des cellules des organes vitaux. Cela peut être le plus clairement enregistré du côté du système cardiovasculaire. Il a été possible d’établir une relation entre la quantité de radionucléides dans l’organisme et l’incidence des troubles métaboliques dans le système cardiovasculaire, le système hématopoïétique et le développement physique des enfants. De plus, cela se produit même avec des quantités relativement faibles de radionucléides de césium incorporés dans le corps. »

    >

    > 4. MT :« Vos travaux scientifiques des dernières années mettent en évidence une modification des taux sanguins d’homocystéine chez les populations qui vivent dans les régions du nord de l’Ukraine contaminées par les retombées radioactives de Tchernobyl. Pourriez-vous nous expliquer ce qu’est l’homocystéine et pourquoi vos découvertes sont importantes ? »

    > YB : « L’homocystéine est un acide aminé, un produit de transformations dans l’organisme de l’acide aminé essentiel méthionine. Une augmentation de son contenu dans le sang indique le développement de processus pathologiques dans le système circulatoire et pas seulement. Ce sont les maladies oncologiques, la pathologie de la grossesse et le développement fœtal. Nous avons trouvé des niveaux élevés d’homocystéine dans le sang d’un grand nombre d’adolescents vivant à proximité de la centrale nucléaire de Tchernobyl. Et cela est très dangereux du point de vue du développement de maladies graves chez eux à l’avenir. »

    >

    > 5. MT : « En 2020, la région de Tchernobyl fut victime d’immenses incendies durant près d’un mois. Selon vous, cela a-t-il conduit à des conséquences sanitaires pour les populations qui vivent à proximité, et si oui lesquelles ? »

    > YB : « Les incendies dans la zone d’exclusion de Tchernobyl sont très dangereux pour la santé humaine. Après les incendies de 2015, nous avons enregistré une augmentation des taux d’homocystéine sanguine chez la plupart des enfants examinés. C’est très mauvais pour leur santé. Les incendies de 2020 étaient plus importants et dangereux pour la santé des personnes vivant à proximité de la zone d’exclusion de Tchernobyl. »

    >

    > 6. MT : « Sur la base de résultats déjà obtenus, vous proposez la mise en œuvre de nouvelles perspectives pour la prévention du cancer du sein auprès des femmes susceptibles d’être contaminées par la radioactivité. Pourriez-vous expliquer à celles et ceux qui vous regardent cette proposition ? »

    > YB : « Nous avons trouvé un niveau élevé de prédisposition génétique chez les filles vivant dans les zones bordant la zone d’exclusion de Tchernobyl à l’apparition de maladies oncologiques, y compris le cancer du sein. Des taux élevés d’homocystéine ont été enregistrés dans le sang des enfants. Ainsi, même dans l’enfance, des conditions se présentent pour le développement de maladies oncologiques.
    > Nous pensons que la prévention du cancer du sein dans les zones touchées par les rayonnements devrait commencer dès l’enfance. Dans le même temps, une attention particulière doit être portée aux enfants présentant des changements génétiques appropriés dans le cycle des folates et un taux élevé d’homocystéine dans le sang. Ces enfants doivent être répartis dans le groupe à risque. Dans ce groupe, il convient de surveiller particulièrement attentivement et régulièrement la teneur en radionucléides dans le corps des enfants et les produits alimentaires que ces enfants consomment. »

    >

    > 7. MT : « Au regard de votre expérience, de vos constats et de vos travaux sur la situation sanitaire des populations qui continuent de vivre en Ukraine, Biélorussie et Russie sur des territoires contaminés par Tchernobyl, que pensez-vous qu’il faudrait faire aujourd’hui en 2021 ? »

    > YB : « La prévention, ou prévention de l’apparition et de la propagation des maladies, est un terme extrêmement important pour les habitants de toute la planète. Aujourd’hui, il est associé à l’expansion virale. Cependant, en ce qui concerne l’exposition aux rayonnements, ce terme est pleinement applicable. Une surveillance radiologique constante de la population vivant dans les zones souffrant des conséquences de la catastrophe de Tchernobyl (détermination de la teneur en radionucléides dans le corps humain et les aliments) est nécessaire. La surveillance sanitaire doit être continue et approfondie, y compris une évaluation de l’état du métabolisme, y compris la détermination du taux d’homocystéine dans le sang. Il ne faut pas oublier que les enfants de la deuxième génération de Tchernobyl sont très sensibles à l’exposition aux rayonnements, même à petites doses. À cet égard, il est nécessaire de réfléchir à la protection des générations futures. »

    Association LES ENFANTS DE TCHERNOBYL
    > 14 rue des Dahlias F-68740 ROGGENHOUSE (France)
    lesenfantsdetchernobyl@gmail.com
    www.lesenfantsdetchernobyl.fr
    https://www.facebook.com/lesenfantsdetchernobyl

    Youri Ivanovitch Bandajevsky (aussi orthographié Yuri Bandazhevsky), né le 9 janvier 1957 en Biélorussie, est un scientifique travaillant sur les conséquences sanitaires de la catastrophe de Tchernobyl de 1986.

    Fils unique, son père était un officiel du Parti et sa mère une enseignante. Il a fait ses études à l’Institut médical de Grodno et a obtenu un doctorat en 1987. Il est ensuite devenu directeur du Laboratoire central de recherche scientifique de Biélorussie.

    En 1999, Youri Bandajevsky est un scientifique réputé, professeur d’anatomo-pathologie et recteur depuis 10 ans de l’Institut de médecine de Gomel, ville du sud-est de la Biélorussie où il avait décidé de s’installer, préférant travailler au cœur des zones contaminées afin d’étudier l’impact de la catastrophe de Tchernobyl et de répondre aux besoins des victimes.

    Sa recherche concerne la détérioration de l’état de santé des enfants, il a pris des positions engagées. Il a ainsi publiquement critiqué le gaspillage des fonds publics consacrés à la recherche sur les conséquences de Tchernobyl, s’en prenant à un institut dépendant du ministère de la Santé. Il a également décidé de publier le résultat de ses recherches sur les effets délétères des incorporations chroniques de produits radioactifs. Par différentes approches (expérimentations, examens cliniques, autopsies), il a mis en évidence les processus pathologiques induits par la contamination chronique des enfants.

    Ses recherches ont notamment porté sur la corrélation entre le taux de césium 137 mesuré dans leur organisme et les altérations cardiaques révélées par l’électrocardiogramme (problèmes d’arythmie par exemple). Il est arrivé à la « conclusion que l’action prolongée d’éléments radioactifs, en particulier le césium 137, sur des organes et systèmes vitaux comme le système cardio-vasculaire, le foie, les reins, le système reproducteur, produisent des modifications pathologiques lourdes liées essentiellement à des atteintes au niveau des gènes, de l’information génétique. »

    Le professeur Bandajevsky a été arrêté le 13 juillet 1999 dans le cadre des mesures d’urgence destinées à combattre le terrorisme, arbitrairement détenu, finalement accusé de corruption, puis condamné le 18 juin 2001 à 8 années de prison — malgré la rétractation publique de son accusateur, au terme d’un procès qui a violé la plupart des règles de droit. Amnesty international considérait le professeur Bandajevsky comme prisonnier d’opinion jusqu’à sa libération conditionnelle survenue le 5 août 2005. Progressivement la mobilisation s’était étendue au niveau international : la libération de Bandajevsky avait ainsi été intégrée dans les négociations entre la Biélorussie de Loukachenko et l’Ukraine.

    A sa sortie de prison en avril 2006, il séjourne un an et demi à Clermont Ferrand (où il a reçu une bourse de recherches d’un an financée par le Conseil régional d’Auvergne), puis va fonder en Ukraine un Centre Ecologie et Santé où il continuera ses travaux. Il y conduira, soutenu par le Parlement européen et la commission, un programme de protection et suivi de la santé des femmes enceintes et de plusieurs milliers d’enfants.

    Suite aux interventions de Yuri Bandazhevsky , entre 2013 et 2017, l’Union européenne a accordé cinq millions d’euros à plusieurs projets destinés à améliorer les conditions de vie des populations des zones contaminées autour de Tchernobyl : le rééquipement d’un hôpital, une serre où produire des aliments sains et un incinérateur pour brûler le bois radioactif de la zone interdite.

    En 2021, le professeur Bandajevsky poursuit ses travaux et continue de publier ses résultats dans des revues scientifiques internationales. Exception faite de très rares aides privées ponctuelles, il ne dispose d’aucun soutien matériel ni financier depuis la fin du projet d’aide européen. L’association française « Les Enfants de Tchernobyl » dont le siège se situe à Roggenhouse (Haut-Rhin) reste l’un de ses derniers fidèles soutiens.

    Thierry Meyer - www.lesenfantsdetchernobyl.fr

    #nucléaire #Tchernobyl

  • Nous sommes toutes des malfaiteurs !
    https://noussommestousdesmalfaiteurs.noblogs.org

    Après 4 années d’instruction pour « association de malfaiteurs », des milliers d’heures d’écoutes par la gendarmerie, un dossier de 15.000 pages, des mètres cubes de matériel saisi, un harcèlement policier omniprésent dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme, l’heure de la mascarade judiciaire a sonné.


    https://bureburebure.info/123proces
    #nucléaire #cigeo #bure

  • 1.2.3 JUIN à BAR-LE-DUC contre Cigéo, le nucléaire et la criminalisation de nos luttes !

    https://bureburebure.info/123proces

    Après 4 années d’instruction pour « association de malfaiteurs », des milliers d’heures d’écoutes par la gendarmerie, un dossier de 15.000 pages, des mètres cubes de matériel saisi, un harcèlement policier omniprésent dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme, l’heure de la mascarade judiciaire a sonné. Les 1er, 2 et 3 juin au Tribunal de Bar-le-Duc se tiendra le procès des sept « malfaiteurs » de la lutte à Bure.

    Le texte de l’appel :

    C’est qui les « malfaiteurs » ?
    Relaxe pour les inculpé.e.s !

    1.2.3 juin à Bar-le-Duc contre Cigéo, le nucléaire et la criminalisation de nos luttes !

    Après 4 années d’instruction pour « association de malfaiteurs », des milliers d’heures d’écoutes par la gendarmerie, un dossier de 15.000 pages, des mètres cubes de matériel saisi, un harcèlement policier omniprésent dénoncé par la Ligue des Droits de l’Homme, l’heure de la mascarade judiciaire a sonné. Les 1er, 2 et 3 juin au Tribunal de Bar-le-Duc se tiendra le procès des sept « malfaiteurs » de la lutte à Bure. Des ami.e.s luttant contre le projet de méga-poubelle atomique Cigéo, ont été privé.e.s de leur liberté de circuler et empêché.e.s de se parler pendant de longues années. Cette procédure a constitué une peine et a tenté de paralyser tout un mouvement de résistance. Ce qu’on musèle chez ces personnes, c’est leur engagement antinucléaire, leurs convictions et leur liberté d’expression.

    Nous sommes toutes des malfaiteurs !

    Il n’y a toujours aucun déchet nucléaire à Bure. Pour autant, nous sommes à un moment charnière car Cigéo pourrait bientôt être reconnu d’utilité publique : expropriations, défrichement du Bois Lejuc et premiers chantiers pourraient voir le jour d’ici 2022. Nous ne nous laisserons pas faire.
    Ce « procès des malfaiteurs » sera surtout le procès de CIGEO et du nucléaire.

    Il est temps de dénoncer l’association de malfaiteurs comme outil de criminalisation de nos luttes. Cet outil juridique, issu des lois dites « scélérates » et de l’antiterrorisme, est utilisé pour tenter de paralyser toutes les formes d’auto-organisation partout en France et ailleurs : contre des Gilets Jaunes, des personnes des quartiers populaires, des antifascistes, des écologistes…

    Leur justice en carton-pâte ne nous fait pas peur : le 1er, 2 et 3 juin, réunissons-nous à Bar-le-Duc devant le tribunal. Soyons nombreux.ses à affirmer notre opposition au nucléaire, à soutenir nos ami.e.s, à célébrer toutes nos luttes et à dénoncer cette instruction.
    C’est le moment d’enterrer CIGEO !
    RDV le 1er juin à partir de 9h à Bar-le-Duc sur la place Saint-Pierre

    Tous les jours du procès : rassemblement devant le tribunal
    Mardi 1er juin 14h : cortège festif !

    Dans le contexte de la pandémie de COVID-19, nous invitons chacun.e à prendre les mesures adéquates. Gel et masques seront à disposition en quantités suffisantes.
    Faites tourner l’info, svp, le délai est très court pour mobiliser : parlez-en autour de vous !

    PROGRAMME :

    Tous les jours, rassemblement devant le tribunal :

    Retrouvailles, tribunes, discussions, infokiosque, lectures, ateliers, stands, miam, chants, danses, cabaret…

    Possibilité d’hébergement sur Bure et alentour.

    Plus d’infos à venir ici et sur bureburebure.info

    Plus d’infos sur l’association de malfaiteurs sur le blog « Nous sommes tous des malfaiteurs »

    Et un historique complet de l’affaire ICI

    APPEL A DONS POUR LE SOUTIEN ANTIREP :
    Cliquez ICI

    AFFICHES ET TRACTS à télécharger :

    Affiche A3
    Tract A5 couleur
    Tract A5 noir & blanc

    Si il ne vous est pas possible d’imprimer, nous pouvons le faire pour vous : envoyez un mail à 123proces@riseup.net en indiquant ce que vous souhaitez, en combien d’exemplaire, et pour quelle adresse !

    CONTACTS :
    Mail : 123proces@riseup.net
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    #nucleaire #bure #proces #surveillance