#numéro_de_téléphone

  • Mineurs étrangers : le fichier antifraude bientôt imposé à tous les départements

    Le projet de #loi « #protection_des_enfants » prévoit de rendre obligatoires à tous les départements le recours au #fichier_anti-fraude concernant les #mineurs_non_accompagnés, ainsi que la transmission de #données_personnelles aux autorités préfectorales. Les associations y voient un « outil de lutte contre l’immigration irrégulière ».

    Il avait été instauré en 2019, officiellement pour lutter contre le « #nomadisme » des #jeunes_migrants, soupçonnés de tenter leur chance d’un département à l’autre pour être reconnus #mineurs et pris en charge par l’#Aide_sociale_à_l’enfance. Le fichier « antifraude » (dit « #AEM », pour aide à l’#évaluation_de_la_minorité) revient, en force, sur le devant de la scène dans le cadre du projet de loi relatif à la « protection des enfants », examiné cette semaine à l’Assemblée nationale.

    Le texte prévoit en effet de le rendre obligatoire à tous les départements, alors qu’une poignée de récalcitrants – dont #Paris, la #Seine-Saint-Denis et le #Val-de-Marne – résistaient jusqu’alors, malgré les #sanctions_financières établies par un décret datant de juin 2020, venant réduire le montant de la contribution forfaitaire de l’État versée pour l’évaluation de la #minorité et la #prise_en_charge des jeunes. La somme passait, pour les départements refusant d’y avoir recours, de 500 à 100 euros.

    Depuis 2019, le gouvernement invite les #départements, sur la base du volontariat, à renvoyer les jeunes se présentant comme mineurs vers la préfecture, où un certain nombre de #données_personnelles (prise d’#empreintes_digitales, photos, #adresse_de_domiciliation, #numéro_de_téléphone...) sont alors collectées et enregistrées. Ces dernières sont ensuite comparées au fichier dit « #Visabio », qui répertorie les demandes de #visa formulées depuis l’étranger et peut biaiser les déclarations des jeunes se présentant comme mineurs, puisque certains d’entre eux tentent d’abord une demande de visa en se déclarant majeurs, dans le but de s’éviter la traversée par la mer.

    « Certains départements ne prennent même plus la peine de faire l’évaluation pour un jeune si la préfecture dit qu’il se trouve dans Visabio », souligne Jean-François Martini, juriste au Gisti. Selon le Groupe d’information et de soutien des immigrés, 77 départements ainsi que la métropole de Lyon auraient déjà recours au fichier AEM permettant la collecte d’informations. Pourtant, jusqu’à présent, impossible de mesurer l’éventuelle « fraude » à laquelle pourraient s’adonner les jeunes migrants en recherche de protection en France.

    « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier »

    Aucun chiffre, aucun bilan, rappelle Camille Boittiaux, référente MNA chez Médecins du monde, ne permettent d’« objectiver le phénomène de “nomadisme” ». « Rien ne justifie l’utilisation de ce fichier. Les arguments avancés par le gouvernement ne sont pas convaincants. Les MNA sont encore une fois considérés comme des migrants, de potentiels fraudeurs, avant d’être vus comme des #enfants. »

    Pourquoi donc vouloir rendre obligatoire un #fichier_biométrique controversé, auquel même la Défenseure des droits a manifesté son opposition, dans un avis critique adressé à la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fin juin, pointant un texte « pas à la hauteur des besoins que l’on note en #protection_de_l’enfance », rappelant, au passage, que le droit des MNA de refuser de transmettre leurs #informations_personnelles « n’est plus considéré ni prévu » ?

    Pour les associations d’aide aux migrants et aux MNA, comme pour le député Guillaume Chiche, la réponse est simple : il s’agit de faire de la protection de l’enfance un « outil de #lutte_contre_l’immigration_irrégulière ». « On passe du champ de la protection de l’enfance à un système policier, et le fichier AEM en est le premier pont », prévient Jean-François Martini. Dans un communiqué interassociatif (https://www.gisti.org/spip.php?article6614) rassemblant le Gisti, La Cimade, Infomie, Médecins du monde et le Secours catholique, ces organisations dénoncent un « #fichage policier systématique » et la « nocivité » de ce fichier. « Depuis sa mise en œuvre par la plupart des départements métropolitains, c’est une catastrophe pour les jeunes à tous points de vue », poursuit le juriste auprès de Mediapart.

    La référente MNA de Médecins du monde pointe, elle aussi, les « effets délétères » du fichier dans les départements où il a déjà été mis en place : « On a constaté que certains mineurs craignaient le passage en préfecture et décidaient de ne pas intégrer le système de la protection de l’enfance. D’autres sont laissés sans mise à l’abri en attendant le passage à la préfecture. D’autres encore n’ont ni mise à l’abri ni évaluation après consultation du fichier par le département. » Une sorte de #tri faisant fi du principe de #présomption_de_minorité, qui doit normalement garantir une protection aux jeunes se déclarant mineurs durant toute la durée de leurs démarches.

    « L’article 15 relève exclusivement de la gestion de flux migratoires, relève le député Guillaume Chiche, membre de la commission des affaires sociales. On organise la délivrance de renseignements sur les MNA aux autorités préfectorales. Pire, on oblige les départements à leur présenter les MNA ! » Avec le risque, aux yeux du député ex-LREM, de « reléguer les travailleurs sociaux au rang d’enquêteurs et de supplétifs des forces de l’ordre ». « Il n’y a plus de #secret_professionnel, cela rompt le lien de #confiance avec les jeunes », déplore-t-il.

    Mélange des genres

    Dans son avis, la Défenseure des droits exprime « ses profondes inquiétudes » quant à l’article 15, qui tend « davantage à traiter du #contrôle_migratoire qu’à une réelle amélioration de la protection des mineurs non accompagnés ». MNA qui relèvent, rappelle-t-elle, uniquement des dispositifs de la protection de l’enfance « jusqu’à l’établissement de leur âge par une décision judiciaire », et qui devraient être exclus de procédures relevant « d’un contrôle et d’une gestion des flux migratoires ».

    Un mélange des genres « intolérable » pour le Gisti. « On ne peut pas à la fois faire de la protection de l’enfance et mettre en œuvre des mesures elles-mêmes affichées comme de la lutte contre l’immigration irrégulière, estime Jean-François Martini. Le résultat de l’évaluation finit entre les mains d’une préfecture qui peut en tirer un argument pour prononcer une mesure d’éloignement, on organise une collaboration objective entre professionnels de la protection de l’enfance et services des préfectures. »

    Contacté, le département du Val-de-Marne n’a pas donné suite à l’heure où nous publions cet article. Désormais passé à droite, celui qui faisait partie des derniers « résistants » au fichier AEM et avait même déposé un recours auprès du Conseil d’État avec la Seine-Saint-Denis pour contester le décret du 23 juin 2020, risque de changer de cap. En Seine-Saint-Denis, le fichier est jugé « inacceptable » et reste à ce jour inutilisé.

    « Ce n’est pas notre rôle, tranche Stéphane Troussel, président du Conseil départemental. Les départements ne sont pas des supplétifs du ministère de l’intérieur. C’est à ce titre qu’on a refusé d’appliquer le décret jusqu’ici. Avec le recours obligatoire au fichier, on va fouler au pied la libre administration des collectivités territoriales. L’État devrait aller au bout de sa logique : s’il considère que cela relève de la question migratoire, à lui de prendre en charge la mise à l’abri et l’évaluation ! »

    Difficile, pour Dominique Versini, adjointe en charge de la protection de l’enfance à Paris, de dire si le département pourra continuer de « résister » bien longtemps : « Avec la Seine-Saint-Denis et la #Gironde, on n’a pas cessé de subir des #pressions. On a été pointés du doigt par le gouvernement comme des “gauchistes” qui voudraient favoriser l’appel d’air. On a essayé de nous attaquer par le porte-monnaie avec le décret réduisant la contribution forfaitaire. On a admis le fait de ne pas recevoir l’argent de l’État, qui représente une perte de 2,2 millions d’euros de recettes par an pour Paris, parce que nos valeurs l’emportaient. Mais là, le problème, c’est que le recours au fichier va être rendu obligatoire par la loi... », appréhende l’élue.

    Alors que le gouvernement mène déjà une politique de lutte contre l’immigration illégale « très dure », il « passe » désormais par les départements, selon elle, pour récupérer des jeunes à expulser. « C’est une façon d’utiliser la protection de l’enfance au profit d’une politique de lutte contre l’immigration illégale et cela me choque profondément », dénonce l’ancienne ministre, qui souligne une violation de la Convention internationale des droits de l’enfant et de la présomption de minorité, les jeunes étant contraints de se rendre en préfecture avant même d’avoir fait l’objet d’une évaluation. « La puissance du ministère de l’intérieur l’emporte sur le secrétariat en charge de la protection de l’enfance et je le déplore », poursuit Dominique Versini.
    Rien pour améliorer le quotidien des mineurs étrangers

    Le projet de loi prévoit par ailleurs d’interdire le placement des mineurs à l’#hôtel, mais introduit tout de même un caractère d’urgence, avec une durée maximale de deux mois, qui laisse planer le doute : « Deux mois, c’est déjà énorme ! Il y a entre 7 500 et 10 000 enfants placés à l’hôtel, et cela répond quasiment tout le temps à des situations d’#urgence et de #mise_à_l’abri. Donc cela ne va rien changer », alerte Guillaume Chiche, ajoutant qu’une majorité des enfants placés à l’hôtel sont des MNA. « Quand j’ai interpellé le ministre [Adrien Taquet] en commission, il a répondu que la durée de deux mois correspondait au temps qu’il fallait aux départements pour évaluer la minorité. Il y a donc un #droit_d’exception pour les MNA, et il est criminel d’organiser le tri entre les enfants. »

    En 2020, 4 750 jeunes se sont présentés à Paris pour une évaluation (contre 1 500 en 2015). Les MNA représentent un tiers des enfants confiés à l’#ASE. Paris et la Seine-Saint-Denis comptabilisent, à eux seuls, 50 % des évaluations réalisées en France (et 70 % pour l’Île-de-France). Ces deux départements restent ceux qui accueillent le plus de mineurs isolés. Pour mieux prendre en compte les spécificités socio-économiques des départements, et notamment le niveau de pauvreté, le projet de loi prévoit de modifier les critères du système de #répartition des MNA sur le territoire français - créé en 2016 pour soulager les départements les plus sollicités.

    S’il ambitionne d’apporter une « réponse précise », guidée par « l’intérêt supérieur de l’enfant et la pérennisation de notre système de protection de l’enfance », force est de constater que le projet de loi reste à mille lieues des enjeux (lire notre analyse : https://www.mediapart.fr/journal/france/160621/enfants-en-danger-un-projet-de-loi-mille-lieues-des-enjeux), et que rien ou presque ne vise à améliorer la prise en charge et le quotidien des MNA, dont l’histoire et le parcours migratoire sont souvent traumatisants.

    Rien concernant ces jeunes voyant d’abord leur minorité contestée, exclus du dispositif de protection et laissés à la #rue durant la durée de leur recours, puis reconnus majeurs par le juge des enfants [un jeune sur deux à saisir le juge serait reconnu mineur - ndlr]. Rien concernant ces jeunes reconnus mineurs par un département, puis réévalués majeurs dans un second département en raison du système de répartition imposé. Rien, enfin, concernant ces ex-MNA qui, à leur majorité et malgré une formation en apprentissage, parfois avec le soutien d’un employeur, sont menacés d’expulsion, révélant toutes les incohérences de l’État (lire ici ou là le récit de ces gâchis).

    Un projet de loi « de #maltraitance », juge Jean-François Martini. « Il n’y a rien sur la protection des enfants ! Qu’il s’agisse de l’évaluation, des #tests_osseux qu’on ne veut pas interdire ou de la possibilité de placement à l’hôtel dans des cas d’urgence, on les met en situation de #fragilité extrême, et on ose dire que la République fait le job », tacle Guillaume Chiche. Et Camille Boittiaux de conclure : « Il aurait pu y avoir des dispositions protectrices pour une vraie prise en charge de ce public. Mais ils sont uniquement sur le volet sécuritaire et le contrôle des enfants. C’est une occasion manquée. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/070721/mineurs-etrangers-le-fichier-antifraude-bientot-impose-tous-les-departemen
    #France #mineurs_étrangers #MNA #fraude #anti-fraude #antifraude #amende #préfecture #biométrie #chantage #résistance

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    • Pas de mesures anti-mineurs isolés étrangers dans le projet de loi relatif à l’enfance !

      Le 16 juin a été présenté en Conseil des ministres un projet de loi relatif à l’enfance qui a pour ambition de « garantir véritablement aux enfants un cadre de vie sécurisant et serein, et aux professionnels un exercice amélioré de leurs missions ». Plusieurs dispositions concernent les mineur⋅es isolé⋅es. Pour ces enfants, il n’est pas question de « cadre sécurisant et serein » mais d’un fichage policier systématique et d’une modification de la clé de répartition territoriale des prises en charge, sans tenir compte de leur intérêt.

      Le texte prévoit un recours systématique au fichier d’appui à l’évaluation de la minorité (AEM), qui fait du passage en préfecture un préalable à toute mesure de protection de l’enfance. L’utilisation de ce fichier depuis 2019 par de nombreux départements a démontré sa nocivité : mineur·es laissé·es à la rue dans l’attente de leur passage en préfecture, refus de mise à l’abri et d’évaluation à l’issue de la consultation des fichiers, édiction de mesures d’éloignement à l’égard de ceux et celles « déclaré⋅es » majeur⋅es, les privant de leur droit à un recours devant le ou la juge des enfants, etc. Le gouvernement veut maintenant imposer l’utilisation de ce fichier aux derniers départements qui refusent de confondre protection de l’enfance et lutte contre l’immigration [1].

      La clé de répartition nationale des mineur·es isolé·es entre les départements est modifiée en fonction de nouveaux critères qui ne tiennent aucun compte de l’intérêt de l’enfant : rien sur les délais interminables de transfert entre certains départements qui retardent leur scolarisation et leur prise en charge éducative ; et rien non plus sur les « doubles évaluations » qui conduisent des départements à remettre en cause la mesure de protection prise à l’initiative d’autres départements.

      Encore une occasion manquée pour le gouvernement de prendre des mesures de protection propres à se mettre en conformité avec les droits de l’enfant : détermination de la minorité basée sur l’état civil, présomption de minorité, prise en charge des jeunes majeur·es renforcée, droit au séjour sécurisé…

      Nous appelons donc au retrait de ces dispositions du projet de loi, à l’inclusion de mesures protectrices pour les mineur·es isolé·es et à un approfondissement de celles qui peuvent constituer des pistes d’amélioration de la protection de tous les enfants : prévention de la maltraitance dans les établissements, limitation des placements à l’hôtel, renforcement des normes d’encadrement, etc.

      https://www.gisti.org/spip.php?article6614

  • Migranti: un nuovo servizio per i “naufraghi” del deserto del #Sahara

    #Alarme_Phone_Sahara è un nuovo servizio gestito da attivisti africani ed europei per rintracciare i migranti persi nel deserto o respinti alle frontiere del #Niger con Libia e Algeria. Nasce dall’esperienza di Alarm Phone, numero di telefono per migranti a rischio naufragio. Un modo anche per denunciare l’esternalizzazione della gestione delle frontiere.

    Nessuno ha idea di quanti migranti attraversino le rotte del “mare di sabbia”, il Sahara. Non si sa nemmeno quanti muoiano nel viaggio. Si sa solo che il deserto, come il Mediterraneo, si è trasformato in una fossa comune come il mare che si estende a Nord della Libia. Il mare del Sahara è particolarmente tempestoso e frequentato in Niger, il crocevia di tutte le rotte desertiche.

    Nel Mediterraneo a partire dalla fine del 2011 è nata la campagna Boats4People, un coordinamento di attivisti a livello internazionale cha ha veleggiato dall’Italia alla Tunisia, in un viaggio simbolico per denunciare i naufragi quotidiani in quel tratto di Mediterraneo centrale.

    https://www.osservatoriodiritti.it/2019/06/07/migranti-sbarchi-libia-ong-deserto
    #désert #Libye #Algérie #migrations #asile #réfugiés #numéro_de_téléphone #sauvetage #ONG #alarm_phone #alarm_phone_Sahara

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    • Wie private Retter versuchen, Migranten aus der Todeszone zu holen

      Die Routen werden gefährlicher, Hilfe wird kriminalisiert: Experten zufolge sterben in der Wüste mindestens doppelt so viele Flüchtlinge wie im Mittelmeer. Ein Lehrer aus Niger will das nicht hinnehmen.

      Viel wird über die gefährliche Flucht über das Mittelmeer nach Europa gesprochen und gestritten, bei der immer wieder Menschen sterben. Es gibt jedoch eine Migrationsroute, die noch tödlicher ist: Die Sahara ist zum Massengrab für Migranten geworden.

      Niemand weiß, wie viele Menschen genau auf ihrem Weg durch die Wüste sterben. Doch Organisationen wie die Internationale Organisation für Migration (IOM) gehen davon aus, dass es mindestens doppelt so viele sind wie im Mittelmeer. Über 30.000 Menschen seien zwischen 2014 und 2018 in der Wüste verschwunden, schätzt die IOM. Vermutlich sind die Zahlen noch höher, denn die meisten Leichen werden nie gefunden.

      Die Sahara ist die größte Trockenwüste der Welt, etwa so groß wie die USA. Vom westafrikanischen Niger, dem Knotenpunkt für Migranten aus Westafrika, führen die Routen durch die Wüste über Algerien oder Libyen bis an die Mittelmeerküste. Die Gefahr, sich im endlosen Sand zu verirren oder in der Hitze zu verdursten, ist groß. Verschlimmert hat sich die Situation vor allem seit 2015 durch ein Gesetz, das Niger auf Druck der EU verabschiedete: das Verbot von Menschenschmuggel. Zuvor war es in dem Transitland ein normales Geschäft, Migranten von der Stadt Agadez - dem Tor zur Sahara - in Richtung Norden zu bringen.

      Doch die EU zahlte Millionen dafür, dass Niger die Migration in Richtung Europa eindämmte, indem es den Transport von Migranten für illegal erklärte. Rund 1 Milliarde Euro an Entwicklungshilfe wurden der Regierung in Niamey bis 2020 zugesagt - dafür sollte sie ihre Grenzen dicht machen. Wer heute dabei erwischt wird, Migranten gegen Geld zu befördern, muss mit Gefängnisstrafen von bis zu 30 Jahren rechnen.

      Dadurch sind zwar die offiziellen Zahlen derjenigen, die über Niger nach Nordafrika reisen, drastisch gesunken, laut IOM um etwa 79 Prozent. Aber: Verschwunden sind die Migranten nicht. Sie nehmen nur gefährlichere Wege, abseits der Grenzposten, weit entfernt von Dörfern und Wasserstellen. „Die Migranten kommen immer noch, aber sie nutzen alternative Wege, wo sie einem viel höheren Risiko ausgesetzt sind“, sagte eine IOM-Sprecherin dem SPIEGEL.

      Um etwas gegen das Sterben in der Wüste zu tun, haben Menschenrechtler in der Region Anfang 2017 begonnen, ein Netzwerk von Helfern entlang der Migrationsroute aufzubauen. Ihre Idee: ein Notfalltelefon für Menschen, die sich in der Sahara verirren. „Alarmphone Sahara“ heißt die Initiative, die im Mai 2018 ein kleines Büro in der Wüstenstadt Agadez eröffnet hat. Azizou Chehou leitet seit Februar das Büro der Initiative, die Teil eines Netzwerks aus Menschenrechtsgruppen in Afrika und Europa ist. Im Interview erzählt er von seiner Arbeit.

      SPIEGEL ONLINE: Herr Chehou, Sie tragen ein Handy bei sich, das Migranten anrufen können, wenn sie in der Wüste in Not geraten. Wann hat es das letzte Mal geklingelt?

      Chehou: Das war etwa vor einer Woche. Allerdings waren es nicht Migranten, die angerufen haben, sondern unser Kontaktmann in Assamaka. Er hatte eine Gruppe von Migranten in der Wüste gefunden. Einige von ihnen hatten alles verloren: ihr Geld, ihr Gepäck. Sie wollten, dass wir ihnen helfen.

      SPIEGEL ONLINE: Und was haben Sie gemacht?

      Chehou: Viel konnten wir leider nicht tun, dazu fehlen uns generell die Ressourcen. Wir haben ein Netzwerk aus etwa 20 Leuten in mehreren Dörfern und Städten, die an den Migrationsrouten Richtung Algerien und Libyen vorbeiführen. Die verteilen dort Notfallnummern an Migranten, die auf ihrem Weg dort Halt machen. Damit sie sich melden können, wenn sie in der Wüste in Not geraten. Das geht natürlich nur, wenn sie überhaupt Empfang haben. Unser Mann in Assamaka hat auch ein Motorrad, damit fährt er durch die Gegend und sucht nach Menschen, die irgendwo gestrandet sind. Wenn er eine Gruppe in der Wüste findet, sagt er Soldaten oder NGOs in der Nähe Bescheid. Wir haben keine eigenen Fahrzeuge für den Transport. Deshalb sind wir darauf angewiesen, dass andere mit ihren Trucks kommen und die Migranten in den nächsten Ort bringen.

      SPIEGEL ONLINE: Was erzählen Ihnen die Menschen, wieso sie in der Wüste stranden?

      Chehou: Viele werden von der algerischen Regierung abgeschoben. Soldaten bringen sie zum sogenannten Point Zero und setzen sie dort aus, manchmal mitten in der Nacht. Sie zeigen in eine Richtung und sagen: „Da ist der nächste Ort“. Die Migranten laufen los und verlieren auf dem Weg die Orientierung. Sie haben keine Kraft mehr oder verdursten. Oft sind auch Frauen und Kinder dabei.

      SPIEGEL ONLINE: Auch Fahrer setzen Migranten in der Wüste aus. Warum?

      Chehou: Seitdem der Transport von Migranten kriminalisiert wurde, nehmen die Fahrer immer gefährlichere Routen. Wenn ihr Wagen auf der Strecke liegen bleibt, hauen viele ab und überlassen die Migranten sich selbst. Weil sie Angst haben, dass Soldaten sie finden und sie ins Gefängnis müssen. Als Lehrer bin ich vor einer Weile öfter in Dörfer in der Wüste gefahren, um dort Kinder zu unterrichten - auf dem Weg habe ich immer wieder Leichen von Menschen gesehen, die es nicht geschafft haben. Es ist eine Katastrophe.

      SPIEGEL ONLINE: Wer sind Ihre Kontaktleute in den Dörfern?

      Chehou: Das sind ganz unterschiedliche Menschen: Händler zum Beispiel, die für ihre Arbeit viel herumfahren. Wir haben aber auch NGO-Mitarbeiter, jemanden vom Roten Kreuz. Oder lokale Autoritäten in den Ortskomitees. Ich bin Journalist und arbeite beim Radio, daher kenne ich viele Leute in der Region. Die versuche ich zu überzeugen, bei uns mitzumachen. Vor ein paar Monaten haben wir in Agadez einen Workshop mit ihnen organisiert, um sie dafür auszubilden, Migranten zu helfen und ihre Situation zu dokumentieren. Wir haben ihnen Telefone gegeben, damit sie uns informieren und Bilder machen, wenn sie an Rettungsaktionen beteiligt sind. Ich halte das dann in unserem Büro in Agadez und auf unserer Internetseite fest. Allerdings ist die Kommunikation mit den Kontaktleuten nicht einfach: Mal ist das Telefonguthaben leer, oder die Verbindung bricht ab. Unsere Initiative hat kaum Geld, und wir kämpfen mit vielen Problemen.

      SPIEGEL ONLINE: Was passiert mit den Migranten, die gerettet werden?

      Chehou: Wenn sie in der Nähe der algerischen Grenze in den nächsten Ort gebracht werden, müssen sie dort ausharren, bis sie von der IOM zurück nach Agadez gebracht werden. Das kann manchmal Tage oder Wochen dauern. Und diese Menschen sind oft in einer schlimmen Verfassung: Sie sind tagelang ohne Wasser durch die Wüste geirrt, viele sind psychisch verwirrt. Neulich hatten wir eine Frau, die gerettet wurde und einfach wieder in die Wüste laufen wollte. Gerade in so kleinen Ortschaften wie Assamaka gibt es nicht genug Infrastruktur, um die Leute richtig zu versorgen. Unsere Freiwilligen versuchen dann, die Leute zu beruhigen, sie mit Wasser und Essen zu versorgen. Oder sich darum zu kümmern, dass Verletzte ins Krankenhaus gebracht werden. Wenn die Leute in Agadez ankommen, werden die meisten zurück in ihre Heimatländer geschickt.

      SPIEGEL ONLINE: Kommen die Migranten auf ihrem Weg Richtung Sahara auch zu Ihnen in das Büro in Agadez?

      Chehou: Das war unser Plan, denn wir wollen die Menschen besser auf die Gefahren in der Wüste vorbereiten. Wir verteilen Flyer, auf denen zum Beispiel steht, wie viel Wasser man mit auf die Reise nehmen sollte. Oder dass die Menschen ihre Familien informieren sollen, wenn sie losfahren, damit jemand informiert ist, wenn sie plötzlich verschwinden. Allerdings kommen kaum mehr Migranten durch Agadez. Wegen der verschärften Migrationsgesetze haben sie Angst, verhaftet zu werden. Die Schmuggler bringen sie in geheimen Verstecken außerhalb der Stadt unter. Die neuen Gesetze machen auch unsere Arbeit als Alarmphone sehr schwer, weil alles, das irgendwie mit Migration zusammenhängt, verboten ist. Weil ich Migranten helfe, habe ich Angst, irgendwann selbst deswegen ins Gefängnis zu kommen.

      https://www.spiegel.de/politik/ausland/alarmphone-sahara-wie-private-retter-versuchen-migranten-aus-der-todeszone-z

      ping @_kg_

    • Alarme Phone Sahara : un numéro d’appel d’urgence pour les migrants perdus dans le désert

      Sans le réseau d’Alarme Phone Sahara, plus d’une vingtaine de migrants n’auraient sans doute pas survécu à la panne de leur véhicule en plein désert du Sahara, estime l’association Alarme Phone Sahara.

      Le désert du Sahara fait partie des routes migratoires les plus dangereuses au monde. Il coûte la vie à tant de personnes que le Sahara a été baptisé « cimetière à ciel ouvert ». Selon les Nations unies, au moins 30 000 migrants ont disparu en le traversant entre 2014 et 2018. Le chiffre réel est sans doute encore plus élevé.

      Face à cette situation, un groupe d’activistes nigériens a décidé il y a environ deux ans de mettre en place un numéro d’appel d’urgence pour les migrants perdus dans le désert. C’est l’Alarme Phone Sahara (APS). Le numéro de cette hotline démarre par +227, soit l’indicatif du Niger, pays où le projet est basé. Mais l’APS dispose aussi de personnel au Mali, au Burkina Faso, au Togo, au Maroc et même en Allemagne et en Autriche.

      Lorsque quelqu’un appelle ce numéro gratuit, l’APS tente de faciliter l’opération de secours en alertant des personnes et des services de secours qui se trouvent à proximité ou du moins dans un périmètre qui permet d’aller à la rencontre du migrant en détresse.

      L’APS assure également une mission de sensibilisation, en donnant des informations fiables sur la traversée du Sahara à ceux qui souhaitent se lancer. Le site internet dispose d’une rubrique « conseils aux migrants », qui dresse notamment la liste des adresses et numéros de téléphones d’organisations d’aide dans la région. Le réseau cherche aussi à rendre compte de la réalité de la traversée, en documentant des cas d’accidents, d’abus ou de décès dans le désert.
      Les expulsions en Algérie

      Alarme Phone Sahara reçoit notamment des appels concernant des personnes perdues dans le désert après avoir été expulsé par l’Algérie, explique Chehou Azizou, un journaliste et ancien enseignant qui pilote l’APS depuis le début de l’année.

      Depuis l’Algérie, les migrants sont souvent emmenés vers un endroit appelé « point zéro », un lieu à la frontière avec le Niger. Les autorités algériennes les déposent parfois au milieu de la nuit, en leur pointant simplement du doigt la direction de la première localité nigérienne. Celle-ci s’appelle Assamaka et se trouve à environ 15 kilomètres, mais sous la chaleur étouffante et sans eau, la mission s’avère souvent mortelle.

      Par ailleurs, depuis que le trafic et le transport de migrants sont devenus des crimes après le vote d’une loi au Niger en 2015, les conducteurs prennent des routes de plus en plus dangereuses. Et quand leur véhicule tombe en panne, beaucoup prennent simplement la fuite, selon Chehou Azizou. Les migrants sont alors livrés à eux-mêmes et pour beaucoup condamnés à mort par manque d’orientation, d’eau et de nourriture.

      Ressources limitées

      Alarme Phone Sahara dispose d’un réseau d’une vingtaine de personnes réparties dans différentes villes sur la route migratoire vers l’Algérie et la Libye. Celles-ci distribuent le numéro de la hotline aux migrants qui passent.

      L’un des membres de l’APS utilise aussi sa moto pour tourner dans le désert, à la recherche de personnes en détresse. Quand il trouve des migrants, il alerte l’ONG la plus proche ou les autorités pour les secourir, car l’APS ne dispose pas de véhicules propres pour mener ces opérations de sauvetage.

      Cette année, le réseau a organisé un atelier à Agadez pour former ses membres à aider les migrants et à rendre compte de ce qu’ils vivent. Les participants ont reçu des téléphones portables pour appeler l’APS et pour prendre des photos lorsqu’ils sont impliqués dans une opération de secours. Néanmoins, le système de communication reste un problème majeur. Les téléphones n’ont plus de crédit ou le réseau est mauvais, soit autant de problèmes qui pourraient être réglés avec davantage de moyens, mais le budget de l’APS est limité.

      La peur des poursuites

      Au début, l’APS avait préparé des flyers pour les distribuer à Agadez. Ces dépliants comprenaient des informations sur les quantités d’eau à prévoir pour le voyage et le conseil de contacter sa famille avant de partir.

      Mais d’après Chehou Azizou, quasiment plus personne ne passe par Agadez depuis que la loi anti-passeurs est entrée en vigueur au Niger. Les trafiquants cachent les migrants en dehors de la ville par peur de se faire arrêter par les autorités.

      « Tout ce qui est lié d’une manière ou d’une autre à la migration » est désormais prohibé. Au mieux, estime Chehou Azizou, Alarme Phone Sahara va continuer à travailler dans des conditions difficiles. Au pire, il risque lui-même d’aller en prison.

      >>Infos utiles : les numéros d’urgence de l’Alarme Phone Sahara sont +227 80 29 68 26 ou +227 85 75 2676

      https://www.infomigrants.net/fr/post/21002/alarme-phone-sahara-un-numero-d-appel-d-urgence-pour-les-migrants-perd