• Le concours qui ne disait pas son nom. L’invention du numerus clausus de médecine (1968-1979) | Marc-Olivier Déplaude
    https://www.cairn.info/revue-sociologie-2019-2-page-179.htm

    L’institution du #concours de fin de première année de médecine en 1971 a été le produit d’une double mobilisation. La première, particulièrement visible, a pris naissance parmi certaines fractions dominantes du corps médical peu après la crise de mai et juin 1968. Pour ces #médecins choqués par ces événements, seule l’institution d’un concours très sélectif au début des études de médecine était à même de préserver – voire de restaurer – le prestige de la profession médicale. La seconde, plus discrète, est celle de la Direction du Budget, pour qui l’accroissement rapide des dépenses de santé, lié au développement de l’offre de soins, était un sujet de préoccupations croissant. Elle a représenté, pour les médecins engagés en faveur de la « sélection », un soutien de poids au sein de l’État.

  • TEMOIGNAGE. « J’ai vu ma fille se faire siphonner le cerveau en 3 semaines » : un père alerte sur l’addiction aux jeux vidéo
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/haute-garonne/toulouse/temoignage-j-ai-vu-ma-fille-se-faire-siphonner-le-cerve

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/_znZ2X-7wkSnW5guCllP6SQHf_c/930x620/regions/2022/12/27/63aaa8e415e1c_maxnewsworldfour577228.jpg

    Quand au bout d’un moment, la voir toujours sur son écran me fatigue, je la mets en sevrage. Le portable part au garage en mode avion et elle n’y a pas accès. Sauf que cette fois-ci, elle s’effondre !

    France 3 : elle s’effondre ?...

    Eric : Oui. Littéralement. Elle n’a plus faim, n’a plus goût à rien. Elle est complètement sonnée. Le lendemain, je la trouve en larmes sur le balcon de sa chambre, elle est complètement paumée, en pyjama alors qu’il fait froid. Prostrée. 

    J’ai des amis qui ont pris des drogues dures autour de moi quand j’étais jeune, je me retrouve face au même choc. Je me rends compte qu’elle est malade quand elle n’a pas son portable. On lui explique. Elle répond qu’elle ne peut pas faire ça aux autres. « Mes amis ne vont plus pouvoir compter sur moi ». Elle est brillante, les autres l’attendent.

    #jeux_videos #addiction #drogue #numérique #adolescents #enfants #france_2022

    • C’est arrivé à ma fille de 13 ans à l’époque, quelques semaines seulement après avoir eu son premier smartphone, elle fond en larme en disant « j’en peux plus de ce truc, je n’arrive plus à rien faire d’autre ». Alors on a fait un « nid ». Elle l’y mettait en rentrant du collège, le temps de faire les devoirs. ou le temps de faire une promenade.
      A des moments choisis elle sortait la bête de sa cage pour l’apprivoiser...

  • #243 LA FACE CACHÉE DE VOTRE SMARTPHONE
    http://www.vlanpodcast.fr/243-la-face-cachee-de-votre-smartphone-avec-guillaume-pitron

    Guillaume Pitron est journaliste et il a écrit, selon moi, les 2 ouvrages les plus pertinents sur la pollution numérique : voyage au bout d’un like et l’enfer numérique.

    Notre 1ère ministre nous a demandé de trier nos emails mais est-ce vraiment là qu’est le souci ?
    il est difficile d’envisager la pollution numérique tant tout paraît si virtuel, après tout on parle de tout mettre dans le “cloud” c’est à dire dans les nuages.
    Et puis nous associions le digital souvent à des éléments positifs : un smartphone est un bel objet, les échanges que nous avons par Internet nous facilitent la vie, sont souvent porteurs de joie, bref nous sommes totalement subjugués par tout ce qui est digital.
    Pourtant derrière la magie d’internet, il y a des câbles, des usines, des serveurs, des objets comme des téléphones, des tablettes, des ordinateurs dont la production, l’usage et l’obsolescence ne sont pas neutres.
    C’est précisément pour comprendre ce que sont réellement les métaux rares, pour comprendre comment réduire son empreinte numérique, pour comprendre les ressorts de tout ce qu’implique la digitalisation du monde que j’ai fait cet épisode.
    Vous allez découvrir la réalité derrière un like, comment se passe le sourcing des matériaux qui permettent la création de ces objets que nous avons dans la poche comme une 3ème main.
    Nous allons aussi parler de la blockchain et plus généralement de web 3.
    Est-ce que la technologie va nous permettre de faire face à la crise climatique ?

    #Numérique #EMI #Smartphone #Internet #Écologie #Environnement #Technologie #Pollution #Énergie

  • Nous sommes parents d’élèves et nous refusons l’école numérique – Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/15/nous-sommes-parents-deleves-et-nous-refusons-l
    https://secure.gravatar.com/blavatar/a3b1cc5dc5733d7f4309d47eda4caf8d?s=200&ts=1671113415

    Dans le jargon ministériel, la stratégie est de « développer un écosystème global de l’e-Education, depuis les contenus et services jusqu’au matériel ». Alléger les effectifs de classes pour donner aux enseignants les moyens de faire leur travail et réformer le métier pour susciter des vocations ne fait pas partie des priorités. Pour éduquer les citoyens de demain le ministère n’investit pas dans l’humain mais dans la technologie. Et justifie cette débauche numérique en assurant que c’est en immergeant les enfants dans le numérique qu’on en fera des utilisateurs avisés. Mensonge ! Oui nous vivons dans un monde où le numérique est partout, et oui il serait nécessaire que les enfants puissent recevoir une véritable éducation au numérique. Mais éduquer AU numérique n’est pas éduquer PAR le numérique. Or aujourd’hui c’est bien une éducation PAR le numérique qu’on développe ; l’éducation AU numérique est pour ainsi dire inexistante. Dans ces conditions l’Education nationale renforce surtout la dépendance au numérique, produisant davantage des consommateurs captifs que des utilisateurs avisés, avec des opinions qui se forgent plus par les algorithmes que par la réflexion. Ou comment fabriquer une pensée standardisée. C’est bon pour la santé de la Ed Tech, des GAFAM et du commerce, pas pour celle de nos enfants. Et c’est surtout bien inquiétant pour notre avenir à tous : isolés devant des machines, comment apprendre à faire société ?

    #Education #Numérique

  • Nous sommes parents d’élèves et nous refusons l’école numérique

    Partout en France, des parents d’élèves tentent de faire entendre leurs inquiétudes face au déploiement d’outils numériques à l’école : tablettes, ordinateurs personnels mais aussi espaces numériques de travail (ENT) comme Pronote, MBN ou Ecole Directe. Des équipements et un usage imposés sans concertation par des collectivités locales soucieuses de « modernisation ».

    Mais la numérisation de l’école relève bien d’une politique nationale. Si nous voulons que notre opposition de parents soit entendue, il est alors nécessaire de nous rassembler sur l’ensemble du territoire. Aucune fédération officielle de parents d’élèves ne se positionnant en ce sens, nous entreprenons de créer un collectif national d’opposition à la numérisation de l’école.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/15/nous-sommes-parents-deleves-et-nous-refusons-l

    #ecole #numerique

  • Internet ne doit ni être obligatoire ni fonctionner 24 h sur 24

    « « Loin d’être « immatérielles », les technologies numériques ont un impact important et croissant sur l’environnement. Il faut des ressources naturelles pour les produire, de l’énergie pour les faire fonctionner, et les déchets électroniques constituent un problème croissant. Même en tenant compte des gains d’efficacité qui peuvent être tirés de ces technologies, il semble clair que ce qui est vrai pour la croissance économique, en général, l’est aussi pour la numérisation : on ne peut pas avoir une croissance infinie sur une planète finie. »

    En introduction les auteurs et autrices discutent d’un point de vue progressiste sur les processus de numérisation, de durabilité et d’égalité alors que « nous sommes aujourd’hui confrontés à un processus de numérisation à la fois insoutenable sur le plan environnemental, et profondément inégalitaire sur le plan social », d’articulation de justice numérique et environnementale.

    note sur : Just Net Coalition : Association for progressive communications \ Cetri :
    Articuler les justices numérique et environnementale
    Un dialogue Nord-Sud

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2022/12/09/internet-ne-doit-ni-etre-obligatoire-ni-foncti

    #international #environnement #numérique

  • Compte rendu du Conseil des ministres du 29 novembre 2022 | Gouvernement.fr
    https://www.gouvernement.fr/conseil-des-ministres/compte-rendu-du-conseil-des-ministres-du-29-11-2022#6fc05f79-664d-4c6c-

    Le délestage est une mesure exceptionnelle, mise en oeuvre en dernier recours par les gestionnaires du réseau électrique, pour éviter un déséquilibre du système électrique national. Le 18 novembre, RTE a indiqué qu’il estimait que le risque était faible pour les mois de novembre et décembre, mais qu’il augmentait pour le mois de janvier. Le passage en « rouge » de l’indicateur EcoWatt, qui signifie la possibilité d’un recours à une coupure électrique programmée, fera l’objet d’une communication grand public. Si ces coupures devaient néanmoins intervenir, elles dureraient deux heures consécutives, en affectant alternativement des portions de départements. Les périodes de délestage concerneraient les pics de consommation électrique situés les jours ouvrés, sur des créneaux horaires indicatifs de 8 heures à 13 heures et de 18 heures à 20 heures.

  • Usbek & Rica - Google, bientôt roi sans rival d’Internet ?
    https://usbeketrica.com/fr/article/google-bientot-roi-sans-rival-d-internet

    Google répond à toutes les questions du monde sauf à une : comment fait-il pour y répondre  ? Grand paradoxe. Son algorithme, qui trie parmi les 130 000 milliards de pages indexées en 2020, fait partie de ces secrets industriels les mieux gardés au monde. Sauf que Google ne vend pas du soda ou des burgers, il donne des réponses. Sous prétexte de secret industriel au même titre que la recette de Coca-Cola, Google défie la démarche scientifique qui veut que le savoir soit issu d’une méthodologie précise basée sur l’expérimentation et sur la preuve, et il nous apporte des réponses comme par magie, nous faisant ainsi sortir du paradigme cartésien. Et cela ne semble pas nous poser un problème.

    Google roi du contenu

    Google punit les sites qui ne sont pas mobile friendly ou UX, Google punit les contenus qui ne sont pas enrichis par des images ou des vidéos, le trop de caractères sans répétition incessante de la requête principale, le pas assez… Le SEO, vous en avez entendu parler  ? Le Search Engine Optimization ou l’optimisation pour les moteurs de recherche, enfin, pour le moteur de recherche roi, Google. Un acronyme bien connu dans le monde de la communication qui a donné lieu à un métier à temps plein : le métier de référenceur web. Ce dernier n’est ni un journaliste, ni un rédacteur, il n’est pas un communicant non plus, mais un spécialiste de Google qui cherche sans cesse à en décrypter l’algorithme.

    #Google #EMI #MoteurdeRecherche #Numérique #Internet

  • « Dans cette course folle du numérique, aurions-nous oublié que les algorithmes ne sont pas des êtres pensants ? Que nous ne pouvons pas être comme eux, disponibles 24 h/24 et 7 j/7 ? Comment ne pas perdre un peu plus de nous-même chaque jour face à ce tourbillon incessant de notifications, face à cette économie de l’attention qui nous happe et nous enferme bien souvent ? Dans ce rendez-vous du scroll infini, quel modèle économique et technologique tiendra compte de nos êtres aujourd’hui et demain ? Minute papillon ! »

    Excellent dossier dans le dernier numéro de Chut ! pour aborder la question du temps et ses rapports avec le numérique :

    •Petite histoire de la mesure du temps (infographie)
    •Entretien avec Christine Guerlin, physicienne pour aborder le temps du point de vue scientifique.
    •Témoignages pour évaluer la diversité de notre rapport au temps
    •Entretien avec Pierre-Antoine Chardel, philosophe et sociologue, responsable du séminaire « Socio-philosophie du temps présent » pour aborder le phénomène d’accélération du temps.
    •Le temps de l’ennui chez les enfants
    •Le temps de la culture et des industries culturelles.
    •L’économie de l’attention des GAFAM ou le scroll à l’infini.
    •Le temps de la déconnexion
    •Le temps de l’innovation
    •Le temps du souvenir à l’ère d’internet
    •Le temps au delà de la mort (techno-sciences)
    •La machine à voyager dans le temps

    Idéal pour aborder le sujet avec les lycéens.

    https://chut.media/magazine/chut-n-11-temps-suspends-ton-scroll

    #Philosophie #Temps #Numérique #GAFAM #Algorithme #Physique #EMI #RéseauxSociaux

  • Elon Musk : faut-il avoir peur de cet homme ?
    https://www.lemediatv.fr/emissions/2022/elon-musk-faut-il-avoir-peur-de-cet-homme-9xQqWIqRRgaF-33alsaeXQ

    Faut-il s’en réjouir ou trembler ? L’homme le plus riche du monde, Elon Musk, a racheté le réseau social de l’influence, où l’on retrouve tous les grands de ce monde mais aussi des citoyens ordinaires : Twitter. Et depuis, le petit monde de la politique…

    #International #Libertés_numériques #Numérique

  • Reprenons le contrôle de notre vie numérique | La Mule Philosophe
    https://lamulephilosophe.fr/posts/reprenons-controle-vie-numerique

    Tristan Harris, ex Design Ethicist chez Google, a notamment publié un billet très intéressant sur son blog où il dénonce 5 techniques utilisées par les entreprises du numérique pour capter notre attention avec une seule limite fixée : la saturation physique des utilisateurs. Je vous encourage vivement à aller lire son article plus en détail mais voici rapidement les 5 points qu’il aborde :

    Le fait de contrôler nos choix en nous proposant des interfaces orientées. De par les algorithmes de recommandation et la façon dont sont présentés les résultats, nous nous restreignons notre champ des possibles en ne nous demandant pas quelles sont les options qui ne sont pas proposées.
    Le fait de créer de la dépendance via des techniques addictives, inspirées de celles utilisées dans des casinos. L’idée est de susciter l’incertitude et l’espoir pour nous faire de nous des addicts virtuels. Le mode SnapStreak sur Snapchat en est un excellent exemple : une petite flamme apparaît sur notre profil lorsque l’on échange photos et vidéos avec nos amis pendant au moins trois jours d’affilés. Cette petite fonctionnalité qui semble anodine a pour unique but de nous faire utiliser l’application tous les jours de crainte de perdre cette récompense.
    Le fait de jouer sur notre crainte de rater quelque chose d’important. Les entreprises du numérique créent et entretiennent un sentiment d’anxiété pour nous inciter à rester sur leur plateforme en nous faisant percevoir leur service comme l’endroit où se passent les choses : conversations, rencontres, suivi de l’actualité, organisation d’évènements. Ces applications deviennent alors difficilement désactivables car trop importantes socialement. En réalité Tristan HARRIS rappelle que cette peur est illimitée (on ratera toujours quelque chose) et qu’elle existe surtout avant la déconnexion et non pas après.
    Le fait d’utiliser notre besoin d’approbation sociale. Chaque action que nous réalisons sur ces plateformes, et qui les nourrit en contenu mais donc aussi en données à collecter, nous sont soufflées directement par l’application. HARRIS prend l’exemple d’un ami qui en taggue un autre sur Facebook et qui est en réalité le fruit d’un design construit pour conduire à ce genre d’action en appuyant sur ce besoin d’approbation sociale.
    Le fait de manipuler notre besoin de réciprocité sociale. En rendant asymétrique cette réciprocité sociale, les entreprises du numériques se nourrissent de nos pulsions inconscientes pour générer des actions de l’utilisateur et donc des données à exploiter. Par exemple, lorsque nous recevons une demande d’ajout sur Facebook ou LinkedIn, cela nous paraît être une action forte de la part de notre interlocuteur alors qu’en réalité celui-ci n’a réalisé qu’un clic suggéré par les algorithmes de recommandations de ces plateformes.

    En réalité il y existe même un conflit fondamental entre le besoin des utilisateurs et les intérêts de la plateforme.

    https://medium.com/thrive-global/how-technology-hijacks-peoples-minds-from-a-magician-and-google-s-design-eth

    #Internet #GAFAM #EMI #Algorithme #Publicité #Numérique

  • Etats-Unis : Le bruit des mines à bitcoin couvre celui des chutes du Niagara L’essentiel

    « Bourdonnement lancinant », « bruit aigu » : dans la ville américaine de Niagara Falls, des résidents habitués au grondement apaisant des célèbres chutes d’eau ont récemment découvert un son beaucoup moins agréable : le rugissement des fermes de minage de bitcoins.


    Le doux bruit des chutes du Niagara est remplacé par les fermes à Bitcoin pour certains habitants.

    « Je n’arrive à dormir qu’environ quatre heures par nuit à cause de ce bruit constant », déplore Elizabeth Lundy, 80 ans. « Je peux l’entendre même à travers mes doubles fenêtres », poursuit cette coiffeuse à la retraite, parée de lunettes de soleil et gants de jardinage. Le ronron mécanique s’entend distinctement en cette matinée ensoleillée d’octobre sur le perron de Mme Lundy. Il se transforme en vacarme assourdissant 500 mètres plus loin, sur l’avenue Buffalo où opère l’entreprise US Bitcoin.

    Les fermes de minage de bitcoin se sont multipliées aux Etats-Unis, devenus leaders mondiaux du secteur, depuis que la Chine a mis en 2021 un coup d’arrêt à cette activité sur son territoire. Attirée par l’énergie hydroélectrique bon marché disponible à Niagara Falls, la société Blockfusion y a élu domicile en 2019, suivie par US Bitcoin en 2020 qui s’est implantée dans une ancienne usine de production de sodium.

    Cette dernière a aligné en extérieur des centaines de bruyants ventilateurs, nécessaires au refroidissement des milliers de cartes graphiques qui chauffent en générant la plus connue des cryptomonnaies par la résolution d’équations complexes.


    Des ventilateurs refroidissent les serveurs de l’installation US Bitcoin à Niagara Falls, dans l’État de New York.

    « Bourdonnement lancinant »
    « On dirait le bruit d’un réacteur de (Boeing) 747 », commente Frank Peller qui habite une maison brune à plus d’un kilomètre et demi de ce centre de calcul. « Quand on était assis dans notre jardin – je vis à environ trois ou quatre kilomètres des chutes du Niagara – on pouvait les entendre au loin chaque soir. Maintenant, on ne les entend plus du tout, mais d’où j’habite j’entends le bruit du minage de bitcoins tous les jours », résume auprès de l’AFP le septuagénaire à la crinière argentée. « C’est plus fort le matin, en soirée, s’il y a beaucoup d’humidité et une brise », ajoute-t-il.

    Bryan Maacks, qui réside plus près de cette « mine », décrit lui un « bourdonnement lancinant », une vibration qui traverse sa maison nuit et jour depuis l’hiver dernier. « C’est épuisant mentalement. C’est comme avoir une rage de dents qui dure 24 heures tous les jours », fulmine l’homme de 65 ans. Il explique devoir porter des écouteurs en permanence chez lui et utiliser un ventilateur pour neutraliser le son et parvenir à s’endormir. Excédé, il a lancé une pétition et confectionné un panneau « US Bitcoin Stop au bruit » trônant à l’arrière de son pick-up rouge qu’il a garé plusieurs semaines face à l’entreprise.

    « La pollution sonore de cette industrie ne ressemble à rien de ce qu’on a connu », assène le maire de Niagara Falls, Robert Restaino, dans son bureau décoré de tableaux représentant les fameuses cascades. La ville accueille pourtant de l’industrie lourde depuis des décennies. Face au flot de plaintes, concernant principalement US Bitcoin, la mairie a décrété en décembre 2021 un moratoire sur toute nouvelle activité de minage, puis imposé début septembre aux cryptomineurs de stricts niveaux sonores à ne pas dépasser : 40 à 50 décibels aux abords d’une zone résidentielle.

    Mur antibruit
    « Dès que nous avons eu connaissance de ces préoccupations, nous avons érigé une barrière en plastique », s’est défendu US Bitcoin dans un communiqué à l’AFP. « Nous avions établi des plans pour un mur antibruit » dont la construction a été empêchée par le moratoire, selon l’entreprise. Dans la ville voisine de North Tonawanda, l’entreprise de minage canadienne Digihost, elle aussi confrontée à l’ire des riverains, a entrepris la construction d’un mur d’isolation acoustique de plus de six mètres de haut, pour un coût estimé à plusieurs centaines de milliers de dollars, relate le maire Austin Tylec.

    A Niagara Falls, la mairie a ordonné début octobre la fermeture des deux fermes à bitcoins tant qu’elles ne seraient pas en conformité avec les nouveaux statuts locaux. Si les deux entreprises assurent coopérer avec la ville, seule Blockfusion avait éteint ses processeurs fin octobre et réduit le nombre de ventilateurs en fonctionnement, ceux d’US Bitcoin tournant encore à plein régime, a constaté une journaliste de l’AFP.

    « Si elles continuent à refuser de se plier à notre ordre de fermeture, alors nous devrons aller devant les tribunaux », assure Robert Restaino. Une telle bataille juridique oppose déjà dans le Tennessee la ferme à bitcoins Red Dog Technologies aux autorités locales. D’autres plaintes pour pollution sonore aux abords de centres de calcul ont émergé de la Caroline du Nord à la Pennsylvanie. « Je continuerai à protester jusqu’à ce que le bourdonnement disparaisse. Jusqu’à ce que je récupère le grondement des chutes », conclut Bryan Maacks.

    #pollution_sonore #gaspillage #énergie #numérique #bitcoin #cryptomonnaie #carbone #bitcoins #co2 #électricité #blockchain #monnaie #crypto-monnaie #finance #bruit

    Source : https://www.lessentiel.lu/fr/story/le-bruit-des-mines-a-bitcoin-couvre-celui-des-chutes-du-niagara-871498766

  • #Suisse : Chroniques de la vie numérique (1) L’abat-jour, La Poste et moi Le Temps - François Bonnet, La-Chaux-de-Fonds (NE)
    Economisez l’énergie, afin que la vie numérique puisse la gaspiller !

    Vous achetez un abat-jour sur internet, ce qui est commode. Vous recevez illico un courriel du magasin résumant votre commande et vous en remerciant. Jusque-là, très bien.Ensuite commence un grandiose feu d’artifice.

    Le même jour, en effet, vous recevez un nouveau courriel du magasin confirmant la commande dont il vient de vous remercier.


    Le lendemain, nouveau courriel du magasin censé vous informer sur le statut de votre commande, qui ne dit rien de plus sinon ce que vous n’ignorez pas, à savoir que vous êtes tout à la fois le destinataire de la commande et celui de la facture y relative.

    Le lendemain, c’est La Poste qui vous envoie un courriel vous disant que votre commande lui a été remise pour acheminement ; ce dont, le même jour, vous informe également le magasin.
    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste, dont l’empressement émeut votre petit cœur sensible et qui vous annonce que le colis est en cours d’acheminement.
    Le surlendemain,La Poste, décidément aux petits soins, prend la peine de vous signaler qu’elle n’a pas pu vous faire parvenir le colis et qu’elle vous dira tout prochainement quand et où il sera possible de le retirer, ce dont vous êtes déjà parfaitement informé par l’avis benoîtement glissé dans votre boîte aux lettres par le facteur.

    Le lendemain, nouveau courriel de La Poste vous indiquant, pensant peut-être qu’Alzheimer fait des ravages chez vous, que le colis peut être retiré à l’ersatz de bureau de poste géré par la Migros du coin suite à la suppression du bureau de poste d’en face.

    Enfin, suite au retrait du colis, La Poste vous fait parvenir, ultime avatar de son infinie bienveillance, un dernier courriel vous informant que le colis a été retiré, ce que vous n’êtes pas sans savoir puisque ce n’est pas votre ombre, mais vous-même, qui l’avez retiré.

    Source : https://www.letemps.ch/opinions/avez-ecrit-roger-federer-abbayes-greve-aux-tpg

    #numérique #gaspillage #redondance

  • L’algorithme de TikTok peut-il prédire votre avenir ?
    https://www.ladn.eu/media-mutants/reseaux-sociaux/algorithme-tiktok-predire-avenir

    ❝Dans la partie de TikTok réservée aux adeptes du New Age, cette idée selon laquelle l’algorithme serait une force spirituelle qui délivre des messages aux utilisateurs aux bons moments est devenue une sorte d’évidence. Beaucoup d’influenceurs démarrent leur vidéo en déclarant : « Si tu es tombé sur cette vidéo, c’est qu’elle t’était destinée. Arrête de scroller et écoute ce que j’ai à te dire ». Pour les adeptes des lois de l’attraction, cette idéologie selon laquelle l’univers se plie à nos pensées, alors il existe une certaine logique : l’algorithme de TikTok reflétant notre personnalité pourrait répondre à nos envies ou à nos interrogations. De manière plus prosaïque, l’application aurait tout un tas d’outils pour viser juste et vous donner la bonne info au bon moment.

    La chose est connue : tous les utilisateurs débutants commencent avec la même expérience sur TikTok. Les premières vidéos qui apparaissent sont issues de comptes possédant énormément d’abonnés et présentant toujours un contenu semblable. Il faut passer les vidéos de jeunes femmes qui se dandinent ou de pranks filmés en accéléré pour que TikTok commence à proposer du contenu plus spécifique. C’est notamment le watch time (le fait de regarder la vidéo jusqu’au bout) et notre engagement (le fait de liker, partager ou commenter la vidéo) qui va donner des indices à l’algorithme. Il va pouvoir déterminer ce qui nous fait rester ou partir d’une vidéo. Si vous êtes un utilisateur de longue date, il est d’ailleurs facile de repérer les moments où la plateforme vous propose un nouveau type de contenu susceptible de vous plaire.

    Le reste tient aussi d’une part de suggestions et d’interprétation. Comme dans les arts divinatoires, chacun peut interpréter les hasards et autres coïncidences comme des messages de l’univers.

    Reste à convenir que TikTok est une application littéralement à votre écoute. Depuis 2020, on sait que la plateforme peut activer le microphone des smartphones même quand vous n’êtes pas en train de scroller les vidéos. Les utilisateurs d’iPhone sont protégés, mais ceux qui sont sur Android sont donc susceptibles d’être enregistrés à leur insu. Et ce n’est pas tout. TikTok utilise aussi ce qu’on appelle des traqueurs tiers qui renseignent l’entreprise sur votre activité en ligne hors de son application. D’après un rapport du site URL Genius, 13 traqueurs sur les 14 que compte TikTok enregistrent vos recherches Google, votre localisation, etc. Quand on comprend à quel point chaque utilisateur est espionné par l’application, alors la magie tend légèrement à disparaître. "

    #RéseauxSociaux #TikTok #Algorithme #DonnéesPersonnelles #Numérique

  • Aux origines de l’effondrement du service public de santé
    https://lvsl.fr/leffondrement-du-service-public-de-sante

    Considéré jusqu’au début des années 2000 comme le meilleur du monde, le service public de santé français avec ses deux piliers, l’hôpital public et les professionnels de santé de premier recours, s’effondre peu à peu. Cet article porte sur l’analyse structurelle de cette destruction progressive et dresse le tableau alarmant de l’évolution de la démographie des soignants. Ce texte est une nouvelle version d’une série de trois articles de Frédérick Stambach et Julien Vernaudon initialement parus sur le site de la revue Respublica.

    Le système de santé français a longtemps fait office d’exemple à l’international, au début des années 2000 il était même considéré comme le meilleur au monde. A la suite d’une destruction incrémentale du fondement même de notre système de santé, quel que soit les majorités gouvernementales, celui-ci est dorénavant à l’agonie. Les déserts médicaux progressent et l’hôpital public est au bord de l’implosion du fait de la diminution du nombre de lits, l’introduction en force du Nouveau management public et la dégradation des conditions de travail entraînant le départ en masse de personnels soignants épuisés et écœurés.

    Nous considérons que le point d’entrée dans le système de santé pour l’immense majorité de la population est l’hôpital public par le biais des urgences et ce que nous nommerons les professionnels de santé de premier recours (PSPR), par définition conventionnés en secteur 1. Ces derniers sont représentés par les médecins généralistes principalement mais il existe également d’autres « portes d’entrée » subtiles et souvent méconnues. C’est le cas notamment des pharmacies d’officine et, dans une moindre mesure, des infirmier(e)s et kinésithérapeutes libéraux. Pour les jeunes enfants, la Protection Maternelle et Infantile (PMI) lorsqu’elle existe encore sur le territoire peut également avoir ce rôle. Les chirurgiens-dentistes et les sage-femmes font également partie des PSPR.

    Mais d’une façon générale et majoritaire, lorsqu’un patient a un problème de santé (en dehors des grosses urgences) il va se rendre chez son médecin généraliste ou chez son pharmacien. C’est uniquement si ces deux voies sont fermées qu’il se rendra aux urgences directement.

    La pénurie médicale et la fermeture progressive des pharmacies d’officine, notamment en milieu rural, entraînent donc une suppression pure et simple de l’accès au système de santé, en particulier pour les classes populaires. Les services d’urgence, en grande souffrance, ne peuvent compenser la pénurie médicale de généralistes sur le territoire.

    La situation est complexe et assez catastrophique par bien des aspects, en particulier parce qu’elle relève de décisions gouvernementales qui, pour des raisons budgétaires mais pas uniquement, ont choisi délibérément de mettre en danger sanitaire la population française dans son ensemble. Cependant, les effets sont encore plus dramatiques pour les plus démunis, témoignant ainsi d’une politique de classe très violente : nous parlons ici de ceux qui ont la possibilité de se soigner ou pas.

    Nous allons revenir brièvement sur l’histoire de l’organisation puis de la désorganisation des médecins généralistes et de l’hôpital public, ensuite nous évalueront la situation actuelle (peu brillante) en termes d’effectifs soignants. Nous proposerons pour terminer une analyse politique et nos propositions pour changer de paradigme.

  • ENQUÊTE. Aides sociales : ces milliards d’euros que les Français ne réclament pas, Marjolaine Koch, cellule investigation de Radio France
    https://www.francetvinfo.fr/economie/menages/allocations-familiales/enquete-aides-sociales-ces-milliards-deuros-que-les-francais-ne-reclame
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    Plusieurs milliards d’euros d’aides sociales restent non réclamés chaque année, souvent à cause de la complexité des démarches. (BOONCHAI WEDMAKAWAND / GETTY IMAGES)

    Près de 30% des personnes pouvant prétendre à toucher une aide sociale ne la perçoivent pas, souvent à cause de la complexité des démarches. L’économie pour les caisses de l’État est évaluée à plusieurs milliards d’euros.

    Tout citoyen s’est trouvé confronté, un jour, à l’enrayement de la machine administrative. Aux documents à fournir deux fois, à un courrier de refus obscur ou à la réclamation d’un trop-perçu. Que l’organisme soit #Pôle_emploi, la Maison départementale pour les personnes handicapées (#MDPH) ou la Caisse d’allocations familiales (#CAF), les déboires des uns et des autres se ressemblent.

    Caroline Boudet par exemple, mère de Louise, 7 ans, atteinte de trisomie 21, consacre une partie de son temps à remplir plusieurs dossiers de 20 pages pour accéder à des heures d’assistance à l’école ou pour disposer d’une aide financière complémentaire pour les séances de psychomotricité. « Lorsqu’il s’agit de demander une aide pour son enfant concernant la rentrée suivante, on doit s’y prendre un an à l’avance, étant donné les délais d’instruction », explique-t-elle. Mais parfois, malgré la détermination et l’anticipation, c’est l’impasse. Ainsi, la famille a essuyé un refus inexpliqué. « Nous sommes allés deux fois jusqu’au tribunal administratif pour faire reconnaître notre droit à bénéficier d’une allocation complémentaire, raconte Caroline Boudet. Je comprends qu’il y ait tant de gens qui renoncent face à la lourdeur de tout cela. »

    De son côté, Sabrina, en reconversion pour devenir ingénieure en informatique, attend avec impatience le moment où elle pourra se passer de Pôle emploi. En juin 2022, le Covid-19 l’a contrainte à s’arrêter une semaine, ce qui a perturbé le versement de ses allocations. Pôle emploi lui a alors versé une partie de ses indemnités, qui devaient être complétées par l’Assurance maladie. Mais un mois plus tard, un courrier l’avertit qu’elle a touché 115 euros de trop-perçu qu’elle doit rembourser. « J’ai fait les démarches pour demander une annulation de la dette, mais personne ne m’a répondu, déplore-t-elle. Comme l’échéance de remboursement arrivait, j’ai contacté ma conseillère Pôle emploi via la messagerie pour savoir quoi faire, car je suis incapable de rembourser cette somme. Mais elle clôturait systématiquement la conversation sans m’apporter de réponse. » Autant de procédures fastidieuses et décourageantes.

    (...) Selon un récent rapport de la Défenseure des droits, la numérisation a complexifié les démarches pour 13 millions d’usagers.

    (...) une habitude a été prise par Bercy. Chaque budget est construit non pas en estimant le nombre d’#ayants-droits, mais le nombre d’usagers qui feront les démarches.

    #non_recours #numérisation #droits_sociaux

    • L’article comporte beaucoup de contre-vérités, comme l’idée que la fusion de l’aide au parent isolé et du RMI, c’était pour faciliter les démarches  : plus faux que ça, tu meurs.
      Ou ne pas expliquer que les prestations sociales, ce n’est pas que pour les pauvres et que le gros du truc, ce sont les retraites et la santé qui sont censées profiter à tous, mais qui sont logiquement plus lourdes pour les plus aisés.

      En 2019, le solde de la protection sociale continue de s’améliorer pour atteindre 13,3 milliards d’euros (données semi-définitives). Il est excédentaire pour la troisième année consécutive (+ 4,6 milliards en 2017, + 9,7 milliards en 2018). Cette amélioration est due à une croissance des ressources (+ 2,7 % en 2019) supérieure à celle des dépenses (+ 2,3 %). Ces dernières s’élèvent à 809,1 milliards d’euros, dont 761,7 milliards d’euros de prestations (31,2 % du PIB), tandis que les ressources s’élèvent à 822,5 milliards d’euros.

      En 2019, les prestations augmentent de 2,6 % après 1,9 % en 2018. Elles sont réparties en six risques sociaux (figure 1). Les risques vieillesse-survie et santé représentent 81 % du total des prestations . En 2019, ces deux risques contribuent le plus à la hausse des prestations sociales (+ 0,9 point chacun). Les pensions, tout comme les remboursements de soins, progressent avec le vieillissement de la population. Néanmoins, avec une augmentation de 2,1 %, après + 2,5 % en 2018, les prestations vieillesse‑survie croissent moins vite en 2019, en raison de la sous‑indexation exceptionnelle des pensions de retraite sur les prix (+ 0,3 % en moyenne, après + 0,6 % en 2018), ainsi que de la baisse du nombre de nouveaux retraités. À l’inverse, les prestations santé accélèrent en 2019 (+ 2,4 % après + 2,1 %), portées notamment par la forte hausse des soins hospitaliers et par la revalorisation exceptionnelle de l’allocation aux adultes handicapés (AAH).

      France, portrait social Édition 2021