#obsèques

  • Dans les #Alpes, des #obsèques pour les #glaciers disparus

    L’#hécatombe se poursuit parmi les glaciers. Leur fonte s’accélère à une vitesse « hallucinante », alertent les experts. Celui de #Sarenne, en #Isère, vient de disparaître.

    Il a officiellement disparu. Le glacier de Sarenne, près de l’Alpe d’Huez (Isère), mesure désormais moins de 1 000 m2 pour 2 à 3 mètres d’épaisseur de glace. D’après les mesures des chercheurs de l’Institut des géosciences de l’environnement (IGE) de Grenoble, il a perdu plus d’1 mètre d’épaisseur entre le 19 septembre et le 16 octobre. Sa surface est devenue si dérisoire que l’IGE, qui l’étudie depuis soixante-quinze ans via l’observatoire Glacioclim, a décidé d’arrêter de le suivre.

    Cette disparition est une mauvaise nouvelle de plus dans une interminable liste noire. La Mer de glace, le plus grand glacier français accessible depuis Chamonix (Haute-Savoie), a perdu 16 mètres de hauteur en 2022. La même année, le glacier de Saint-Sorlin (Savoie), dans les Grandes Rousses, s’est coupé en deux sous l’effet de la canicule. Sa partie aval, réduite à des blocs de glace morte, est vouée à disparaître. Les glaciers Blanc et de la Girose dans les Écrins (Hautes-Alpes), celui de Taconnaz dans le massif du mont Blanc (Haute-Savoie) ou de la Grande Motte dans le massif de la Vanoise (Savoie)… tous fondent à vue d’œil.

    Les glaciers des Alpes françaises perdent de la masse depuis presque deux siècles, mais la fonte s’accélère de plus en plus sous l’effet du changement climatique. Ils reculaient d’1,50 mètre par an en moyenne la dernière décennie, contre 40 centimètres par an au siècle dernier. L’année 2022, marquée par une intense canicule, a marqué un tournant, avec 3,50 mètres perdus en moyenne. Le recul devrait être à peine moins marqué cette année : 2,50 mètres pour les gros glaciers.

    À ce rythme, les trois quarts des glaciers alpins auront disparu en 2050, d’après les estimations de l’IGE. Aucun glacier situé à moins de 3 400 mètres d’altitude ne devrait résister. D’ici la fin du siècle, 90 % de ces monuments de glace seront réduits à néant.
    Des hommages aux quatre coins de l’Europe

    Face à ce cataclysme, des montagnards crient leur tristesse et leur colère lors de rassemblements d’hommage. Plusieurs personnes se sont rassemblées le 2 septembre sous le glacier de Sarenne pour lui dire adieu. Parmi eux, le glaciologue à la retraite François Valla, 81 ans dont 30 passées à mesurer le glacier : « Quand j’ai commencé, jamais je n’aurais imaginé qu’il pourrait disparaître de mon vivant. »

    L’initiative n’est pas isolée. Trois jours après, en Autriche, des associatifs et des religieux enfouissaient un cercueil de glace près du sommet du Grossglockner, en hommage au glacier Pasterze voué à disparaître dans les prochaines années. En 2019 déjà, des Islandais se réunissaient pour célébrer les funérailles du glacier disparu Okjökull.

    « C’est une émotion extrêmement forte, confie le vice-président de l’association Mountain Wilderness Frédi Meignan, présent aux obsèques du glacier de Sarenne. Au-delà de l’émotion, il y a clairement de l’inquiétude. Les glaciers comme Sarenne n’étaient pas de petits glaciers. Deux photos circulent, l’une de 1906, où l’on voit un immense glacier millénaire, et l’autre de 2016, où il est microscopique et n’existe déjà quasiment plus. C’est hallucinant, cette rapidité. Les conséquences sur l’eau, les écosystèmes, vont être colossales. »

    Avec le glacier, c’est aussi tout l’âge d’or du ski de piste qui s’éteint. « Il y a le glacier de Sarenne, et il y a la mythique piste de la Sarenne de l’Alpe d’Huez, la plus longue piste noire d’Europe, rappelle à Benoît Chanas, vice-président de la Société internationale de glaciologie (IGS). De ce fait, sur le plan médiatique comme sur le plan psychologique, la station a beaucoup de mal à accepter la disparition du glacier. »

    https://reporterre.net/Dans-les-Alpes-des-obseques-pour-les-glaciers-disparus
    #disparition #glacier #montagne

  • A qui profite la #mort ?

    Longtemps, l’#économie des #funérailles a relevé d’un #monopole communale. Ce n’est que dans les années 1990 que le #marché_de_la_mort s’est libéralisé en #France. Aujourd’hui, plus de 4000 prestataires funéraires se partagent un marché estimé à 2,5 milliards d’euros dans le pays. D’après un étude de l’UFC-Que-Choisir mené en 2019, le #prix total des #obsèques pour une #inhumation, hors caveau et concession, s’élève en moyenne à 3 815 euros.

    Pour parler de ce #business pas comme les autres, Le Chantier reçoit Pascale Trompette, sociologue, directrice de recherche au CNRS, au sein du laboratoire PACTE, et autrice du livre “Le marché des défunts” paru aux Presses de Sciences Po en 2009.

    https://lechantier.radio/infos/a-qui-profite-la-mort
    #libéralisation

  • Reportage : à #Calais, des associations rendent leur identité aux migrants décédés

    Depuis janvier 2020, alors que les traversées par la mer se multiplient, onze migrants sont morts ou portés disparus dans le nord de la France en voulant rejoindre l’Angleterre. À Calais et Grande-Synthe, une équipe de bénévoles œuvre pour identifier les exilés décédés et organiser leurs obsèques.

    Il y a, au milieu du cimetière nord de Calais, un carré de tombes nues. Ce sont de tristes monticules de terre sablonneuse avec en guise de stèles de simples écriteaux en bois où sont inscrits les nom, prénom et dates du défunt. Certains ne comportent qu’un nom et une date, d’autres seulement un nom. D’autres encore, rien qu’un numéro.

    C’est ici que repose Behzad Bagheri-Parvin, né en 1988 en Iran et retrouvé mort le 18 octobre 2020 sur la plage de Sangatte (Pas-de-Calais) après avoir tenté de rejoindre l’Angleterre en canot.

    Mais ce dimanche 18 octobre, lorsque la presse locale titre sur son décès, il n’est encore qu’un migrant « d’apparence iranienne âgé d’entre 20 et 40 ans ». Son identité exacte demeure inconnue. Ceux qui tentent la traversée ont rarement des papiers sur eux.

    À Calais, le « groupe décès », comme il s’est baptisé lui-même, se réunit en urgence. Formellement constitué en 2017, il regroupe des bénévoles de plusieurs associations : le Secours catholique, Utopia 56, l’Auberge des migrants, la Croix-Rouge, Médecins du monde et Refugee Women’s Centre ; ainsi que des citoyens militants. En tout, une vingtaine de personnes. Sa mission : identifier les exilés morts à Calais, contacter leur famille afin de permettre leur rapatriement ou, s’il est impossible, leur offrir des funérailles dans le respect de leurs traditions. Soit redonner une identité à des personnes que des conditions de vie indignes avaient rendues invisibles. « Face aux décès qui se multiplient, cela représente un travail très complexe et délicat, observe Juliette Delaplace, coordinatrice au Secours catholique. Il fallait donc s’organiser avec plusieurs associations. » Mais aussi gagner en efficacité en centralisant les démarches.
    « Inspecteur Columbo »

    Deux équipes sont formées. Une militante calaisienne se charge de prendre contact avec les autorités, tandis qu’un binôme s’occupe des proches à Calais et de la famille. Encore faut-il les trouver. Car pour identifier l’homme découvert sur la plage de Sangatte, le « groupe décès » ne dispose que d’une photo publiée dans la presse où l’on ne distingue que ses cheveux et un bref descriptif fourni par la police : grand, brun, typé. Maigres indices. Et il y a environ 800 migrants éparpillés dans la ville. « L’errance, l’invisibilisation des exilés compliquent notre travail », déplore Mariam Guerey, volontaire au Secours catholique et membre historique du « groupe décès ». « C’était comme chercher une aiguille dans une botte de foin (...) J’avais l’impression d’être l’inspecteur Columbo ».

    Le temps presse. L’officier de police en charge de l’affaire s’apprête à partir en vacances. Il aimerait bien que l’enquête soit bouclée avant. Dans le cas contraire, le « groupe décès » redoute un enterrement sous X. « C’est ce qu’on veut empêcher, pour ne pas qu’ils meurent dans l’oubli », s’émeut Siloé Medriane, coordinatrice à Utopia 56. Il faut aussi agir avant que de fausses informations ne se propagent sur les réseaux sociaux, quant à l’identité de la victime notamment. Les nouvelles vont vite et des familles pourraient s’inquiéter inutilement. Deux mois plus tôt, après le décès d’un migrant soudanais, lui aussi mort noyé en voulant gagner l’Angleterre, la ministre déléguée à l’Intérieur Marlène Schiappa avait évoqué sur Twitter « un mineur de 16 ans » et promis de redoubler les efforts contre les passeurs. « Mais Abdulfatah n’était pas mineur. Et son ami et lui étaient partis sans l’aide de passeurs », proteste Juliette Delaplace.

    Accompagnée d’un bénévole afghan et d’un persanophone, Mariam Guerey fait le tour des campements. Chez les Égyptiens, personne ne manque à l’appel. Chez les Syriens non plus. Les Iraniens, en revanche, se souviennent que l’un d’eux avait annoncé le matin du 17 octobre vouloir tenter la traversée le soir même. La coiffure qu’on devine sur la photo du journal pourrait correspondre. Un nouvel indice consenti par la police – l’homme décédé porte une fine barbe – confirme cette piste. Une photo est présentée à l’enquêteur : c’est bien lui.
    Honorer les morts

    La famille de Behzad Bagheri-Parvin est contactée. Mais le prix communiqué par l’ambassade d’Iran pour faire rapatrier sa dépouille est trop élevé. Il sera donc inhumé à Calais selon le rite chiite et les vœux de ses parents. « On se positionne en soutien. Jamais on ne prendrait une décision à la place des proches », insiste Juliette Delaplace. Deux mois plus tôt, environ 200 personnes avaient assisté à l’enterrement d’Abdulfatah Hamdallah. Ce mercredi 4 novembre, restrictions sanitaires obligent, ils ne sont qu’une petite vingtaine à pouvoir rendre un dernier hommage à Behzad Bagheri-Parvin. Une étoffe noire est dépliée sur la sépulture. On y dépose des fleurs et des gâteaux. Une vidéo est tournée, conformément aux souhaits du père. « À chaque fois, on essaie de rassembler des petits objets pour les donner à la famille. On a récupéré un peu de terre, une photo, l’étoffe qui avait été étendue sur la tombe, un bonnet », raconte Mariam Guerey. Son regard s’absente, comme perdu dans ces souvenirs.

    « Nous pallions une absence totale de prise en charge qu’on considère comme indigne de la part des autorités, déplore Juliette Delaplace. Si nous ne nous étions pas mobilisés, l’affaire aurait été classée sans qu’on ait pu identifier Monsieur Bagheri-Parvin, contacter sa famille, s’assurer que son inhumation soit conforme à ses croyances. S’il n’y avait pas eu cette mobilisation, il aurait été enterré sous X au carré des indigents. »
    Sensibiliser les vivants

    Les associations actives au sein du « groupe décès » œuvrent aussi pour les vivants. Médecins du monde oriente les proches des personnes décédées ou les rescapés de naufrages vers des structures médico-psychologiques quand ils en expriment le besoin. En plus de sa mission de recherche des personnes disparues, la Croix-Rouge mène quant à elle un important travail de prévention auprès des exilés. Tout est fait pour éviter la rupture familiale. « Nous leur demandons comment ils conservent leurs numéros, quand ils ont échangé avec leurs parents pour la dernière fois », énumère Vittoria Logrippo, coordinatrice du dispositif de soutien aux exilés à Lille.

    L’organisation met à leur disposition des lignes d’appel à l’international, une connexion wifi ou des prises pour recharger leurs portables. « Mais à Calais, ce maintien du lien est très difficile parce que les personnes sont encore en mouvement », remarque Marion Huot, officier de recherche au service de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge pour la région des Hauts-de-France. « Certaines n’ont aucun contact avec leur famille depuis leur départ il y a quatre ou cinq ans. » Pour celles-ci, pas question de donner de nouvelles avant d’avoir atteint leur but. Cela pourrait sonner comme un aveu d’échec.

    En discutant avec son voisin, prêtre à la retraite et bénévole au Secours catholique lui aussi, Mariam Guerey a songé à un porte-clé étanche dans lequel les migrants pourraient glisser une photo et le numéro d’un proche avant de tenter la traversée. N’importe quoi pour empêcher qu’ils ne meurent dans l’oubli.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/28657/reportage-a-calais-des-associations-rendent-leur-identite-aux-migrants

    #France #morts #décès #migrations #réfugiés #cimetière #obsèques #identification

  • Les pratiques funéraires face à la crise

    Très éprouvantes pour les familles, les conditions actuelles qui entourent l’organisation des #obsèques représentent également une épreuve pour les professionnels des #pompes_funèbres, comme nous l’explique l’anthropologue et sociologue Pascale Trompette.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/les-pratiques-funeraires-face-a-la-crise
    #pratiques_funéraires #enterrement #covid-19 #coronavirus

    • #prévoyance_obsèques #ententes #commissions_abusives #précarité

      Lors des canicules de 2003 et 2006, des dizaines de morts sont ainsi délaissés. « On se retrouve avec des personnes qui n’ont plus d’aides, qu’on ne peut pas enterrer, se désole Huguette Boissonnat, du mouvement ATD Quart Monde. On ne va plus chercher son mort, car sinon on doit payer son enterrement. » Les morts « oubliés » ont été conservées dans des hôpitaux ou des chambres froides. À l’époque, ni la Sécurité sociale, ni la CMU (Couverture maladie universelle) qui vient d’être instaurée, ne couvre les frais d’obsèques pour les plus pauvres. « On a dû monter au créneau pour changer la loi et forcer les communes à reprendre leur rôle d’enterrement des indigents », rappelle cette militante.

  • Un #pacemaker trop moderne empêche ses porteurs d’être incinérés ou inhumés - Libération
    http://www.liberation.fr/france/2016/12/01/un-pacemaker-trop-moderne-empeche-ses-porteurs-d-etre-incineres-ou-inhume

    « C’est comme si on faisait un cours accéléré sur le droit funéraire et médico-légal. » Françoise Mees a perdu sa sœur le 22 novembre. Depuis, elle se bat, avec les enfants de la défunte (qui n’ont pas souhaité donner leur nom), pour qu’elle ait droit à des #obsèques. Impossible jusqu’à présent, à cause d’un pacemaker.

    #technologie #législation

    • Questions : Que deviennent les parties métalliques des incinérés ?
      – Prothèses, suite à membres brisés,
      – Dents en or, ou autre métal, même si ce n’est plus la mode,
      – Alliance, bagues
      – . . . . . . .
      Pour rappel, le cercueil est fermé, avec scellés, sous contrôle de la police, ou bien sous délégation.

  • #Mort : faites vos comptes !
    https://www.franceculture.fr/emissions/le-billet-economique/mort-faites-vos-comptes



    Comme d’hab’, on découvre que la #concurrence, contrairement à ce que nous susurrent les succubes néolibérales, a fait flamber les #prix

    Combien coûte la mort ? Question morbide s’il en est dont on ne découvre la réponse que quand on fait l’expérience de la mort d’un proche. Le coût, économique, de la mort, c’est essentiellement le coût des #obsèques.

    Ce marché a été libéralisé en 1998. Avant, on n’avait pas le choix de l’opérateur funéraire. Aujourd’hui, il faut comparer les prix, et loin de diminuer, ils ont augmenté à un rythme bien supérieurs à l’#inflation, justement parce que les familles des défunts ne font pas jouer la concurrence (ici la démarche à suivre) et ne demandent souvent qu’un seul devis.

    Au final, selon le Parisien de ce 1er Novembre, cela revient entre 4000 euros et 7000 euros pour une inhumation, 3500 et 4000 euros pour une crémation. Mourir à Paris coûte 30% plus cher. Certains assureurs ou mutuelles proposent aussi des estimations sur leur site. Que Choisir a également mené cette recherche en 2014, vous trouverez ici une infographie.


    #marchandisation

    • Sinon, il y a le compostage (pas un troll, moi j’aimerais) :
      http://www.omafra.gov.on.ca/french/engineer/facts/10-064.htm

      Le compostage représente une solution efficace et viable, car elle est :

      à la portée de tous, la formation nécessaire étant minimale ;
      simple, réalisable avec du matériel courant ;
      relativement peu coûteuse ;
      réalisable en bien des endroits ;
      sûre en ce qui a trait à la biosécurité, étant donné que les cadavres restent à la ferme.

      PS : je n’ai pas cherché pour l’occasion de ce post, ça fait parti de mes favoris.