C’est l’opportunité de pouvoir revenir, peut-être, un jour, en changeant les conditions financières. Mais oui, 10 ans de boulot perdu, c’est rageant. J’ai eu un aller-retour sympa récemment. 15 ans de développement sur un logiciel sur-mesure. Puis décision stratégique, le client passe sur un progiciel standard. On se fait un peu d’argent au passage, en assistance au démantèlement (j’ai pour principe de toujours collaborer pleinement au départ de mes clients, limite en en faisant trop). Puis deux ans après, le patron qui me rappelle... Il revend mais garde une partie de son groupe et souhaite repartir comme en 40, parce que le truc standard, il n’y comprend que pouic, et qu’il préfère ce qu’on avait fait ensemble. L’autre bouzin était orienté compta ana, et pas production. Bref. Ceci dit, deux ans de plus, et il a vendu à nouveau, et le repreneur veut à nouveau utiliser un standard. Et bon... J’ai eu un appel pour les assister il y a quelques mois, puis plus rien. Et autant que je sache ils n’ont pas encore commencé à passer sur le nouveau logiciel. Mon avis, c’est qu’ils seront mieux. Ils ne savent pas ce que c’est qu’avoir un spécifique, ils ne savent pas qu’il faut réfléchir en collaboration pour décider d’une façon de travailler, etc. Ils préfèrent un logiciel et un éditeur qui leurs imposent tout, car du moment que leurs concurrents ont le même logiciel, ça leur va (informatique poste de coût vs informatique avantage concurrentiel/outil de productivité).
J’ai un autre cas où la patronne s’associe avec une ex-collab’. La nouvelle associée a un surnom : le char d’assaut. Quand il y a un problème, elle prend tout le monde de haut et décide sans tenter de comprendre. Un jour, on a reçu un mail dont le message était « je ne comprends pas votre métier, mais vous êtes incompétents ». Ils décident de partir en infogérance avec l’éditeur de leur logiciel. Je leur avais expliqué un an avant qu’en terme de réactivité et de pertinence, ça ne serait pas pareil, et que je leur déconseillais compte tenu de leurs attentes. Cela me coûtait, je n’aime pas cette personne. Mais la patronne, je l’apprécie bien. Et donc, cette année, ils devaient partir. Et ils ne sont pas encore partis. Le confinement est passé par là. Mais ils doivent partir. Et le repreneur ne m’a pas vraiment encore contacté. Et quand ils vont partir pour de bon, les utilisateurs n’auront plus leur bureau à distance. Et personne n’a encore réellement, chez eux, considéré ce que serait la vie sans bureau à distance. Ça va leur faire mal. J’ai fait mon deuil de ce client, mais mon collab’ qui est en contact avec le client au quotidien en avait gros sur la patate, car il se sentait responsable de ce départ. Sauf que maintenant, il constate que les autres collaborateurs du client se barrent. Et ils parlent. Du char d’assaut qui fait des dégâts. Décision stupide, pas de remords à avoir. Faut juste ne pas oublier de facturer le temps que les crétins nous réclament du fait de leurs décisions.