Comment sensibiliser le plus grand nombre ?
Depuis longtemps, les experts démontrent à quel point notre #économie repose, pour une large part, sur les #services que nous rendent les #écosystèmes, comme les #abeilles qui pollinisent nos vergers, les #plaines_inondables qui nous protègent des #inondations et les #océans qui nourrissent des régions entières. Manifestement, cela ne suffit pas, car les premiers signes de déséquilibre ne sont pas reliés entre eux, et la glissade qui a commencé n’est pas encore très visible.
Peut-être, pour frapper les esprits, faudrait-il montrer à quoi ressembleront nos paysages dans quelques décennies. Cela poserait la question fondamentale : voulons-nous une planète ultra simplifiée, homogénéisée, banalisée, sans vie sauvage, mais aussi sans insectes, sans grenouilles, sans oiseaux des champs (la crainte d’un « printemps silencieux » qui a déclenché les premières alertes environnementales dans les années 70) ? Voulons-nous avoir à trouver chaque année de nouveaux produits chimiques, au risque de notre santé, pour défendre la poignée d’espèces artificielles de cultures et de bétail qui feront toute notre #alimentation et qui seront de plus en plus vulnérables aux attaques des parasites qui s’y seront adaptés ?
Il faut aussi, selon moi, travailler à montrer comment il est possible de produire et consommer différemment pour respecter les équilibres naturels. Il faut montrer qu’il ne s’agit pas de bouleversements radicaux. Il s’agit de favoriser les modèles économiques et les modes de #consommation qui respectent les équilibres naturels. Il en existe beaucoup, mais ils sont marginalisés par les solutions les plus intensives, industrialisées, et surtout ils sont peu soutenus par nos politiques et par nos habitudes de consommation. Je suis persuadé qu’il est possible de produire une alimentation variée et saine, qui réponde aux besoins de la planète, enrichisse les paysans et s’insère dans les équilibres naturels. Cela nécessite des transformations, non négligeables, mais faisables. Pour le climat, plus personne ne dit aujourd’hui, comme c’était le cas il y a vingt ans, que notre choix est entre le nucléaire (ou le charbon) et la bougie. De même, notre choix d’aujourd’hui n’est pas entre le hamburger industriel et la faim. A nous de le montrer.