• Des soldats israéliens tirent sur une voiture d’Israéliens, une enquête est en cours

    Des soldats de Tsahal ont ouvert le feu par erreur sur une famille israélienne qui traversait la vallée du Jourdain samedi, croyant que les passagers tentaient de les attaquer à la voiture-bélier lorsqu’ils ont accéléré pour éviter des pneus enflammés lancés sur la route par des émeutiers palestiniens.


    La famille rentrait chez elle dans l’implantation de Neve Daniel en Cisjordanie lorsque l’incident s’est produit.

    « Lorsque nous nous sommes approchés du village d’Al-Auja, nous avons vu des flammes sur la route, et nous avons immédiatement pensé que c’était un barrage routier palestinien et que nous allions être piégés et lynchés », a expliqué dimanche à la Douzième chaîne la mère, identifiée uniquement par son initiale « S ».

    « Nous étions terrifiés. Nous ne savions pas quoi faire. J’ai essayé de crier à mon mari de faire demi-tour, mais il ne l’a pas fait parce qu’il pensait qu’il y aurait peut-être un autre véhicule derrière nous », a-t-elle dit.

    La mère a raconté que son mari avait alors vérifié la circulation dans la voie d’en face et, comme elle était dégagée, il a décidé d’accélérer pour passer les flammes. Mais ils n’avaient pas remarqué le groupe de soldats de Tsahal de l’autre côté de la route.

    « Tout à coup, des soldats se tenaient devant nous et ils pensaient certainement que c’était une attaque à la voiture-bélier parce que nous roulions du mauvais côté de la route à grande vitesse, ce qui devait sembler suspect », a-t-elle expliqué. « Ils nous ont tiré dessus et j’ai crié à mon mari : ‘Ce sont des soldats !’ » Dès qu’il a compris, il s’est arrêté et nous leur avons crié que nous étions israéliens. »

    La mère a déclaré que les soldats avaient tiré sur le véhicule à la fois avec des balles réelles et des balles en caoutchouc, mais se sont arrêtés dès que le véhicule s’est immobilisé.

    « Je ne sais pas s’ils se sont arrêtés parce qu’ils nous ont entendus, ou parce qu’ils se sont rendu compte que nous étions israéliens, mais ça s’est arrêté d’un coup », a-t-elle déclaré. Bien qu’ils aient tiré de nombreuses balles sur la voiture où se trouvaient les deux adultes et leurs cinq enfants, personne dans la famille n’a été gravement blessé.

    « Les balles réelles se sont coincées dans les portières de la voiture et les balles en caoutchouc ont touché le pare-brise. Du verre a volé en éclats au-dessus de moi et j’ai été blessée », a déclaré la mère. « La fenêtre à côté de ma fille aînée à l’arrière s’est complètement brisée, mais heureusement elle n’a pas été blessée. Ma plus jeune fille, âgée d’un an et demi, a été très légèrement touchée et a quelques égratignures.

    L’armée israélienne a déclaré à la Douzième chaîne que l’incident s’était produit après qu’une émeute a éclaté près du village d’Al-Auja dans la vallée du Jourdain, lorsque des émeutiers ont jeté des pierres sur la route et allumé un pneu.

    Source : https://fr.timesofisrael.com/des-soldats-tirent-sur-une-voiture-disraeliens-une-enquete-est-en-

    #palestine #israël #gaza #israel #bds #palestine_assassinée #occupation #colonisation #cisjordanie #racisme #boycott #apartheid
    #armée_israélienne

  • Le Hamas a tiré la semaine dernière des roquettes sur la plateforme de gaz Tamar

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    La semaine dernière, le groupe terroriste palestinien du Hamas a tiré des dizaines de roquettes sur la plate-forme de gaz naturel israélienne Tamar, qui a été vidée de son carburant et temporairement mise hors service au début des combats, a appris le Times of Israel.

    Aucune de ces roquettes n’a failli toucher la plate-forme, qui est protégée par une batterie antimissile du Dôme de fer, embarquée sur un navire et d’autres systèmes défensifs.

    Comme les roquettes produites dans la bande de Gaza ne sont pas des munitions à guidage de précision, il est très peu probable qu’elles atteignent la plate-forme, – une cible extrêmement petite à atteindre depuis la côte.

    Les drones transportant des explosifs, comme ceux abattus par un avion de combat F-16 au-dessus de la mer la semaine dernière, pourraient cibler plus efficacement la plate-forme, ce qui nécessiterait des défenses aériennes considérables de la part de la marine israélienne.

    Dans l’ensemble, la marine a réussi à empêcher toutes les tentatives du Hamas d’utiliser ses capacités navales contre des cibles israéliennes en mer et à terre.

    Tsahal a également détruit la plupart des infrastructures navales et des armements du groupe terroriste tout au long de la semaine dernière, y compris plusieurs sous-marins autonomes que le Hamas a développés ces dernières années, – chacun étant capable de transporter 30 kilogrammes d’explosifs et d’être guidé à l’aide d’un GPS. L’armée estime toutefois que plusieurs autres armes pourraient être encore en possession du Hamas.
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    La suite : https://fr.timesofisrael.com/le-taux-de-roquettes-lancees-vers-israel-sans-precedent-dans-lhist

    #Palestine #israël #israel #Gaza #violence #bds #Palestine_assassinée #occupation #colonisation #racisme #sionisme #apartheid #gaz #énergie Tsahal l’#armée_israélienne

  • Mobilisation générale pour reprendre nos vies en main
    https://ricochets.cc/Mobilisation-generale-pour-reprendre-nos-vies-en-main-4865.html

    Ce samedi, à l’initiative de notre collectif d’occupation, dans un esprit de convergence, mobilisation générale pour la reprise de nos vies en main : « la casse sociale et environnementale, c’est pas du cinéma ». Une manifestation déclarée et décidée par la coordination nationale des lieux occupés (https://video.ploud.fr/videos/watch/648ea06d-0e32-4081-8eaa-792acc6daa52) RDv à 13h devant le collège de #Die. Manifestation ouverte aux propositions. Réunion de préparation de la manifestation du 22 mai à Die (...) #Les_Articles

    / #occupation, Die, Autoritarisme, régime policier, démocrature..., #Ras-le-bol

    #Autoritarisme,_régime_policier,_démocrature...

  • Israeli Soldiers, Settlers, Killed Ten Palestinians In West Bank
    May 14, 2021
    https://imemc.org/article/israeli-forces-kill-6-palestinians-in-the-west-bank-on-friday

    Israeli soldiers killed, Friday, nine Palestinians and injured dozens, while paramilitary colonialist settlers also killed a young man, in several parts of the occupied West Bank, the Palestinian Health Ministry has reported and added that more than 500 Palestinians have been injured.

    The soldiers invaded the northern West Bank city of Nablus, in addition to Sbeih Mountain, and the villages of Salem and Asira al-Qibliya, east of Nablus, and Orif village, south of the city, killed four Palestinians and injured dozens during ensuing protests.

    Media sources said the soldiers killed Dr. Issa Barham , 40, a District Attorney with the Palestinian Public Prosecution Department, in Abu Sbeih Mountain in his town of Beita, southeast of Nablus.

    In addition, medical sources said the soldiers shot, and seriously a young man, identified as Malek Hamdan , 22, with live rounds to the chest, before he succumbed to his wounds in a hospital in Nablus.

    Malek, from Salem village near Nablus, was injured along with dozens of Palestinians during protests that took place after the soldiers invaded the village, and attacked protesters.

    In addition, Israeli colonialist settlers from Yitzhar illegal colony, infiltrated into the eastern area of Nablus, leading to protests, before the soldiers invaded it and shot two young men with live rounds in the abdomen and legs; one of them suffered a serious injury.

    The soldiers also killed Husam Asayra , 20, with a live round to the chest, during protests that took place after the soldiers invaded Asira al-Qibliya village and attacked protesters.

    In Orif village, the soldiers killed a young man, identified as Nidal Sayel Safadi , 30, after shooting him with a live round, after several army jeeps invaded the village, and attacked protesters.

    In Ramallah, in central West Bank, the soldiers killed Mohammad Rawhi Hammad , 30, after he reportedly attempted to ram soldiers with his car. The Palestinian is from Silwad town, northeast of Ramallah.

    The soldiers also killed Yousef Mahdi Nawasra , 27, from Fahma village, southwest of the northern West Bank city of Jenin, during protests near the Dothan Israeli military roadblock.

    In Salfit, in central West Bank, the soldiers invaded Marda village, north of the city, and killed a young man, identified as Sharif Khaled Salman , 37, during protest that took place when the soldiers invaded the village, in addition to killing Awad Ahmad Harb , 27, in Iskaka village, east of Salfit.

    Sharif had not been participating in protests, but was standing outside his home when he was shot by invading Israeli forces. His mother told reporters with Ma’an News Agency, “I cannot believe that Sharif was killed. Just hours ago, he woke me up from sleep to have coffee together. He left behind a pregnant wife and three daughters.”

    As tears streamed down her face, she told reporters, “I asked him to drink coffee with me, to drink it together, and to close the door for fear that his children, and his sister’s children might go out to the street, because the army was out in the street, and our home is located near the main street of the village. I fell asleep while I waited for him to drink his coffee. I was awakened by the sound of gunfire and screaming. I did not know that the bullets were fired at Sharif, to end his life. The occupation deprived me of my son for no reason, just as it has deprived so many mothers.”

    Furthermore, paramilitary Israeli colonists invaded, on Friday evening, the ar-Reehiyya village, south of the southern West Bank city of Hebron, and attacked dozens of residents, in addition to firing many live rounds at them, killing Ismael Jamal at-Tubasi , 23, with a live round to the head.

    In Jericho, in northeastern West Bank, the soldiers killed Mohammad Adel Abu Shqeir , 20, from the al-Qasab neighborhood, during protests that took place at the entrance of the city.

    In Tubas, in northeastern West Bank, the soldiers fired a barrage of gas bombs and concussion grenades at Palestinian protesters, causing many injuries, in addition to burning farmlands.

    Protests also took place at the Tayasir military roadblock, near Tubas, before the soldiers fired live rounds, rubber-coated steel bullets, and gas bombs.

    The soldiers also invaded the Al-Khader town, south of Bethlehem, and attacked Palestinians who marched near the al-Bawwaba area by the main Jerusalem-Hebron Road.

    It is worth mentioning that the Health Ministry in the West Bank has reported more than 500 injuries among the Palestinians, including nine who suffered life-threatening wounds.

    Updated:
    Israeli Forces Kill 6 Palestinians in the West Bank on Friday
    May 14, 2021, at 19:47 – – IMEMC News
    https://imemc.org/article/israeli-forces-kill-6-palestinians-in-the-west-bank-on-friday

    According to the Palestinian Ministry of Health, Israeli troops invading the West Bank Friday killed 6 Palestinians and wounded 91. The invading troops shot live ammunition at Palestinians protesting the ongoing Israeli bombing of Gaza and takeover of Jerusalem. The soldiers killed two Palestinians in Salfit, one in Jericho, one in Ramallah, one in Nablus and one in Jenin.

    The Israeli troops invaded various areas with armored vehicles and fully loaded automatic rifles and other weaponry. Palestinian villagers (who have no army) confronted them with stones, shouting and marching with a determination to remain on their land and stop the Israeli invasion of their land. Many were shot by the invading army.

    Medical staff in the various treatment centers have reported the following injuries:

    Ramallah: 15 injuries (2 serious)
    Jericho: 3 injuries.
    Nablus: 27 (5 serious)
    Bethlehem: 5 injuries
    Hebron: 8 injuries
    Jenin: 8 injuries
    Salfit: 8 injuries
    Tulkarm: 12 injuries (1 serious)
    Qalqilya: 5 injuries, including a critical one with live bullets in the main artery.

    Most of those injured were shot by live ammunition.

    One of those killed was the younger brother of a journalist with Ma’an News Agency, identified as Issa Barham . Issa was shot by Israeli forces during an invasion of the “Jabal Sabih” area, south of the town of Beita, in the Nablus District. He was struck with four bullets in his body, and arrived at a hospital in Nablus, where he was pronounced dead soon after.

    The head of Urif village council, Mazen Shehadeh, confirmed that the two Palestinians killed in the Salfit District were from the villages of Marda and Sakaka, respectively. The one from Sakaka has not yet been identified, but is believed to be in his twenties. According to Shehadeh, the two were shot by Israeli forces in separate incidents in the two villages. They were taken separately to the Salfit Governmental Hospital, where they were pronounced dead.

    The man killed in Marda was a 37-year old father of three, identified as Sharif Suleiman, 37. He had not been participating in protests, but was standing outside his home when he was shot by invading Israeli forces. His mother told reporters with Ma’an News Agency, “I cannot believe that Sharif was killed. Just hours ago, he woke me up from sleep to have coffee together. He left behind a pregnant wife and three daughters.”

    As tears streamed down her face, she told reporters, “I asked him to drink coffee with me, to drink it together, and to close the door for fear that his children and his sister’s children might go out to the street, because the army was out in the street, and our home is located near the main street of the village. I fell asleep while I waited for him to drink his coffee. I was awakened by the sound of gunfire and screaming. I did not know that the bullets were fired at Sharif, to end his life. The occupation deprived me of my son for no reason, just as it has deprived so many mothers.”

    In Jenin, the Palestinian Ministry of Health identified the person killed in the protests as Yusef Atatreh , 25. He was killed by live ammunition fired by Israeli soldiers at the Dotan military checkpoint in the Jenin governorate.

    Mahmoud Al-Saadi, the head of ambulance and emergency in the Palestinian Red Crescent in Jenin, reported that Atatreh, from the village of Al-Tarm, was pronounced dead shortly after his arrival at Jenin Governmental Hospital. He was killed by a bullet that penetrated the main artery in his leg.

    In Hebron, 26-year-old, Ismail Jamal Al-Toubasi , was killed and 4 Palestinians were wounded when they tried to repel the invading Israeli army in the Al-Rayyah area and the Fur refugee camp, south of Hebron.

    His body was transferred to Abu Al-Hassan Al-Qassem Hospital in Yatta. (...)

    #Palestine_assassinée

    • En Israel, rien de nouveau - Julien Salingue - facebook

      Israël, les Palestinien·ne·s, les appels au « calme », l’oppression coloniale

      Le 10 mai dernier, en fin de journée, des groupes armés palestiniens, principalement liés au Hamas, ont tiré plusieurs centaines de roquettes depuis la bande de Gaza. Le matin de ce même 10 mai, les forces armées israéliennes étaient brutalement intervenues sur l’esplanade des mosquées à Jérusalem (500 blessé·e·s) et le Hamas avait menacé de tirer des roquettes si lesdites forces armées ne se retiraient pas de l’esplanade — elles sont restées.

      https://www.youtube.com/watch?v=smZfQsE8K7o&feature=emb_logo

      Depuis on ne cesse d’entendre des appels au « calme », comme dans ce communiqué du ministère des Affaires étrangères français qui « appelle l’ensemble des acteurs à faire preuve de la plus grande retenue et à s’abstenir de toute provocation pour permettre un retour au calme dans les plus brefs délais. » En clair, il faudrait revenir à la situation antérieure au 10 mai.

      Quelques chiffres pour illustrer le « calme » auquel certains se réfèrent :

      Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, au moins 167 Palestinien·ne·s ont été tués par les forces armées israéliennes (contre 12 Israélien·ne·s tués).

      Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, au moins 330 logements palestiniens ont été détruits par Israël, ce qui a mis près de 1200 personnes à la rue, dont 50% d’enfants.

      Entre le 1er janvier 2019 et le 10 mai 2021, plus de 11 500 Palestinien·ne·s ont été arrêtés par Israël, dont plus de 1500 mineur·e·s.

      Entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2021, le nombre de colons juifs en Cisjordanie est passé d’environ 438 000 à environ 475 000 (soit une augmentation de 8,5%). En incluant les colons de « Jérusalem-Est » (environ 230 000), la barre des 700 000 a donc été franchie.

      Entre le 1er janvier 2019 et le 1er avril 2021, plus de 1200 attaques ont été perpétrées par des colons contre des Palestinien·ne·s et/ou contre leurs biens (magasins, champs, etc.). Soit plus d’une par jour en moyenne.

      Ce qu’illustrent ces chiffres, que l’on pourrait multiplier, c’est la situation que vivent au quotidien les Palestinien·ne·s, faite de violences, d’expulsions, d’arrestations, de dépossession.

      Et au-delà des chiffres, on pourrait aussi parler des contrôles quotidiens au checkpoint pour quiconque veut/doit se déplacer, des humiliations infligées sur lesdits checkpoints, de l’omniprésence de l’armée israélienne, destinée à rappeler qui est le maître.

      Des contrôles quotidiens qui matérialisent l’absence totale de liberté de mouvement, laissée au bon vouloir des autorités israéliennes qui peuvent chaque jour arbitrairement changer les règles et interdire de déplacement n’importe qui.

      Sans oublier le blocus de la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 15 ans, avec deux millions de personnes enfermées dans un territoire de 365 km2, dont plus de la moitié vivent sous le seuil de pauvreté et 80% dépendent de l’aide alimentaire.

      Sans oublier les discriminations institutionnalisées contre les Palestinien·ne·s d’Israël et les Palestinien·ne·s de Jérusalem, à propos desquels Human Rights Watch parle désormais de « crime d’apartheid » — au même titre que les Palestinien·ne·s de Cisjordanie et de Gaza.

      Sans oublier les millions de réfugié·e·s palestiniens à qui Israël interdit de revenir sur leurs terres alors que, dans le même temps, les Juifs et Juives du monde entier sont régulièrement appelés à venir s’installer en Israël, à Jérusalem et en Cisjordanie.

      Voilà ce qu’ils appellent le « calme ».

      Cela s’appelle en réalité l’oppression coloniale.

      Et c’est contre cette oppression que les Palestinien·ne·s se révoltent, pour rappeler au monde qu’ils et elles ont des droits et qu’ils et elles n’ont pas l’intention d’y renoncer.

      Ils et elles méritent tout notre soutien, tandis que les tenants du « calme » colonial ne méritent rien d’autre que notre mépris.

      PS : Les divers chiffres viennent de B’Tselem (ONG israélienne), du Palestinian Prisoners Club (ONG palestinienne) de l’OCHA (département de l’ONU), du PCBS (bureau central des statistiques palestinien) et du CBS (bureau central des statistiques israélien).

      Source : https://pt-br.facebook.com/groups/batiamourtsou/?ref=group_header

      https://www.facebook.com/login/?next=https%3A%2F%2Fwww.facebook.com%2Fjulien.slng%2Fposts%2F1022223187900

      #palestine #israël #gaza #israel #bds #palestine_assassinée #occupation #colonisation #cisjordanie #racisme #boycott #apartheid #hamas

    • Settlers shot Palestinian and mutilated his body as he lay dying
      https://www.972mag.com/ismail-tubasi-settler-violence-west-bank

      Ismail Tubasi was shot on Friday, May 14, just south of Hebron in the occupied West Bank. Tubasi, 27, from the Palestinian village of al-Rihiya, was transferred to a local hospital with severe wounds, where he was pronounced dead.

      According to evidence gathered by Local Call, it appears Tubasi was shot by Israeli settlers, who may have been accompanied by soldiers, after which he was brutally attacked with sharp objects as he lay incapacitated.

      According to two witnesses, settlers shot Tubasi after they began setting fire to Palestinian-owned fields and trees in al-Rihiya. The eyewitnesses said Tubasi and other Palestinians had headed to the fields to try and put out the flames. There, settlers armed with guns, axes, and batons began chasing him, after which the witnesses heard a number of gunshots. (...)

  • Emeutes, lynchages : La police déplore un niveau de violence inédit en Israël Par Itamar Sharon et Stuart Winer
    https://fr.timesofisrael.com/emeutes-lynchages-la-police-deplore-un-niveau-de-violence-inedit-e

    Les dirigeants expriment leur sentiment d’horreur alors que des hooligans remplissent les rues, brûlant, attaquant, tirant des coups de feu.

    Après une nuit de violence au cours de laquelle des émeutiers juifs et arabes ont semé le trouble dans plusieurs villes, submergeant la police locale, le ministre de la Défense, Benny Gantz, a ordonné jeudi un important appel aux réservistes de la police des frontières afin de prêter main forte aux officiers chargés de contenir les troubles.

    Dix compagnies de réservistes de la police paramilitaire des frontières ont été appelées à intervenir, a indiqué le ministère de la Défense dans un communiqué.
    « Nous sommes dans une période d’urgence », a déclaré Gantz, soulignant le contexte nationaliste de l’agitation. « En ce moment, une réponse massive des forces sur le terrain est nécessaire. »

    Toutefois, Gantz a souligné qu’aucun soldat de Tsahal ne serait impliqué dans des activités de police, « qui ne font pas partie de la mission de Tsahal en tant qu’armée du peuple. »

    Son insistance à ce que l’armée soit tenue à l’écart des rues était en contraste direct avec l’approche du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui avait annoncé la veille qu’il envisageait de déployer l’armée à l’intérieur des villes pour rétablir l’ordre.

    Gantz a ajouté que le maintien de l’ordre et la répression ne remplaçaient pas « un leadership responsable et la réduction des tensions ».

    Le ministre a déclaré qu’il avait rencontré mercredi soir les maires de 30 municipalités arabes israéliennes et qu’il tiendrait d’autres réunions dans la journée avec des dirigeants arabes et juifs « afin de calmer les choses sur le terrain et de mettre fin à l’incitation et à l’agitation qui déchirent la société israélienne de l’intérieur ».

    Ces mesures font suite à la pire nuit de chaos entre Juifs et Arabes jamais observée en Israël depuis de nombreuses années, alors qu’un conflit armé est en cours avec Gaza, et que des scènes de violence, d’émeutes, de rassemblements haineux et de chaos social croissant se propagent de villes en villes, certaines étant autrefois considérées comme des symboles de coexistence.

    De violents affrontements ont éclaté à Lod, Akko, Jérusalem, Haïfa, Bat Yam, Tibériade et dans de nombreux autres endroits, avec des personnes blessées, dont certaines gravement, ce qui a entraîné le Premier ministre Benjamin Netanyahu à annoncer qu’il envisageait de déployer l’armée à l’intérieur des villes afin de rétablir l’ordre.

    Plus de 400 personnes ont été arrêtées.
    Les dirigeants expriment leur sentiment d’horreur alors que des hooligans emplissent les rues brûlant, attaquant, tirant des coups de feu, écrasant ; Netanyahu annonce qu’il pourrait déployer l’armée dans les villes ; L’attaque d’un homme arabe par une foule à Bat Yam décrié comme « ne correspondant pas aux valeurs juives »

    La scène la plus choquante de la nuit, et celle qui a suscité des expressions d’incrédulité et d’horreur de la part des dirigeants israéliens, est celle d’images de centaines d’extrémistes juifs à Bat Yam vandalisant des propriétés arabes puis agressant un chauffeur arabe dans sa voiture, le traînant hors de son véhicule et le battant sauvagement.

    Des foules juives ont été aperçues errant dans les rues de Tibériade et de Haïfa à la recherche d’Arabes à attaquer.

    À Jérusalem, un homme arabe a été poignardé par des juifs et grièvement blessé au marché de Mahane Yehuda.

    « Mort aux Arabes » a été entendu dans de nombreux endroits lors de rassemblements juifs.

    Pendant ce temps, à Akko, un professeur juif de 37 a été agressé par des émeutiers arabes et frappé avec des pierres et des barres de fer, et a été hospitalisé dans un état critique.

    D’après son épouse, il voulait empêcher ses élèves de se mêler aux émeutes.

    Il a été fait état d’émeutes arabes à Jérusalem, Lod, Haïfa, Tamra et ailleurs.

    Malgré deux jours précédents emplis d’une agitation croissante, et un appel à des renforts pour la police et la police aux frontières, les forces de l’ordre semblaient une fois de plus drastiquement sous-équipées pour gérer l’ampleur du chaos, et de nombreuses scènes de violence se sont déroulées avec peu d’interférence de la police.

    À Lod, qui avait été au centre des troubles durant les deux nuits précédentes – des foules arabes incendiant des synagogues, des magasins et des voitures pendant la nuit de mardi à mercredi – un couvre-feu avait été décrété entre 20 heures et 4 heures du matin. Pourtant, des bandes rôdaient dans les rues et se sont livrées à des actes de vandalisme sans rencontrer d’obstacles et durant des heures, la police contenant certains événements mais ne parvenant pas à contrôler efficacement les foules. Selon certaines informations, deux personnes auraient été abattues et blessées légèrement à modérément, bien que leurs identités n’aient pas été immédiatement révélées.

    À Tamra, un homme juif a été poignardé et agressé par une foule arabe, a rapporté la Douzième chaîne, un ambulancier arabe affirmant même que les assaillants ont failli brûler l’homme à l’intérieur de sa voiture avant qu’il n’aide à l’évacuer en lieu sûr.

    L’événement clé de la nuit est survenu lorsque des centaines de juifs extrémistes, lors d’un rassemblement organisé sur les réseaux sociaux quelques heures auparavant et explicitement annoncé comme ayant des intentions violentes, ont marché le long de la promenade de Bat Yam, détruisant des propriétés arabes alors qu’ils se dirigeaient vers la ville voisine de Jaffa, la police ne faisant pas grand-chose pour les en empêcher.

    À un moment, la foule a identifié un homme qui conduisait sur la route comme étant arabe et a commencé à attaquer sa voiture.

    Les participants à la manifestation ont déclaré à Kan News que l’homme avait délibérément tenté de les écraser, mais des images et des échos venus de l’endroit indiquaient que le chauffeur avait paniqué et avait tenté de partir en voiture alors qu’il était abordé par les manifestants.

    La vidéo partagée sur les réseaux sociaux montrait la voiture s’approchant de la foule, puis reculant rapidement en heurtant un véhicule derrière elle. La voiture a ensuite accéléré dans la foule, apparemment sans écraser personne, et a tenté de passer une ligne de circulation sur le chemin, mais s’est écrasée dans une autre voiture avant de s’arrêter.

    Le chauffeur a ensuite été sorti de sa voiture et battu par des dizaines d’émeutiers avant d’être finalement laissé tranquille. Il a été emmené à l’hôpital Ichilov, qui a déclaré qu’il était dans un état grave mais stable.

    Lors d’un incident à Haïfa, un chauffeur arabe s’est retrouvé au milieu d’une foule scandant « Mort aux Arabes ». Alors qu’il était la cible de multiples jets de pierres, le conducteur a fait demi-tour pour s’échapper mais a heurté l’un des émeutiers, âgé de 26 ans, lui occasionnant des blessures modérées. Le chauffeur, âgé de 20 ans, s’est enfui mais a ensuite été arrêté par la police.

    Condamnation et dégoût de la part des politiciens
    L’incident abondamment documenté de Bat Yam a suscité des expressions de dégoût de la part des politiciens, depuis le Premier ministre jusqu’aux membres de la Knesset situés à l’extrême droite. Dans une vidéo filmée depuis son bureau, Netanyahu a déclaré au public que de tels incidents étaient « intolérables ».

    « Je n’ai que faire que votre sang est en ébullition. Donc il bouillonne. Ce n’est pas pertinent. Vous ne pouvez pas faire rendre justice vous-mêmes », tonna-t-il. « Vous ne pouvez pas aborder un civil arabe et essayer de le lyncher, tout comme nous ne pouvons pas laisser des citoyens arabes faire la même chose à des citoyens juifs. Cela ne passera pas ».

    Le chef de l’opposition Yair Lapid a dénoncé une « perte de contrôle
    totale ».

    Le ministre de la Défense, Benny Gantz, a averti que les divisions internes israéliennes n’étaient « pas moins dangereuses que le Hamas ».

    Le chef du parti Yamina Naftali Bennett a qualifié les scènes de Bat Yam comme étant « non juives, immorales, inhumaines ». Son numéro deux du parti Ayelet Shaked a dénoncé la « faillite morale » d’une telle attaque.

    Gideon Sa’ar du parti Tikva Hadasha a averti que le pays pouvait glisser vers la guerre civile.

    Le grand rabbin séfarade Yitzhak Yosef a publié une déclaration implorant les Juifs de ne pas utiliser la violence contre les citoyens arabes.

    « Des civils israéliens innocents sont attaqués par des organisations terroristes, le sang chauffe et nos cœurs sont choqués, les scènes sont difficiles à regarder. Mais nous ne devons pas être entraînés à commettre des provocations et à blesser des personnes ou à nuire à des biens », a-t-il déclaré.

    Il a ajouté que la Torah ne permet pas à une personne de prendre la loi en main. « Le travail de rétablissement de l’ordre doit être laissé à la police », a-t-il déclaré. « Nous devons être une lumière pour les nations, et non, Dieu nous en préserve, le contraire ».

    Le chef du parti Sioniste religieux d’extrême droite, Bezalel Smotrich, longtemps accusé d’avoir attisé les tensions raciales et religieuses, s’est dit « choqué et honteux jusqu’au fond de mon âme » par l’attaque perpétrée contre l’homme arabe. « Nous vivons des jours difficiles, attaqués, frustrés… mais bon sang, comment les juifs peuvent-ils être aussi cruels ?! Terrible », a-t-il tweeté.

    Netanyahu dénonce « l’anarchie » des émeutiers arabes

    Les politiciens ont également exprimé nombre critiques à l’égard de la violence arabe, Netanyahu déplorant « l’anarchie » des émeutiers arabes « mettant le feu à des synagogues, incendiant des voitures, attaquant la police, attaquant des civils innocents pacifiques. Nous ne pouvons pas l’accepter ».

    Il a déclaré qu’il offrirait un soutien total et davantage de pouvoirs et de ressources à la police afin de faire appliquer la loi, et a affirmé qu’il envisageait également de déployer des forces militaires dans les villes dans la mesure où la loi le permettrait. « Si nécessaire, nous légifèrerons plus avant [pour le faire] », a-t-il déclaré.

    Le ministre de la Sécurité publique, Amir Ohana, a déclaré que les attaques arabes contre les Juifs étaient inacceptables, tout comme l’étaient les attaques juives contre les Arabes. « La violence mêlée de haine doit être condamnée catégoriquement », a-t-il déclaré. « Nous n’avons pas d’autre pays. Nous devons vivre ici ensembles ».

    Lors d’une interview téléphonique exceptionnelle donnée à la Douzième chaîne, le président Reuven Rivlin a imploré les Israéliens de toutes ethnies et religions d’arrêter la « folie » qui a lieu dans les rues des villes judéo-arabes.

    « Je suis très inquiet », a-t-il dit, ajoutant qu’il « hurlait » pour que la paix revienne dans le pays.

    « J’appelle et je supplie tous les dirigeants locaux, les chefs religieux, les citoyens, les parents. Faites tout ce que vous pouvez pour arrêter cette terrible chose qui se passe sous nos yeux », a-t-il déclaré. « Nous avons affaire à une guerre civile entre notre sein, sans aucune raison. S’il vous plaît, arrêtez cette folie… Je vous en supplie. Ce pays nous appartient à tous. Cessez ».

    Le président de la Liste arabe unie, Ayman Odeh, et le chef du parti Raam, Mansour Abbas, ont tous deux condamné la violence sur une radio en langue arabe, tout en demandant aux Arabes de ne pas quitter leurs maisons afin d’éviter d’être attaqués par des foules juives.

    Les deux dirigeants politiques arabes israéliens ont également souligné la nécessité pour la jeunesse arabe de ne pas répondre par la violence contre les personnes ou les biens.

    Odeh a également attaqué Ohana, qu’il a accusé d’enjoindre les émeutiers juifs à « se faire justice eux-mêmes » après qu’il a pris la parole en faveur des Juifs soupçonnés d’avoir tiré sur des émeutiers arabes plus tôt durant la semaine, ayant déclaré que « les civils qui portent des armes sont utiles aux autorités en neutralisant immédiatement les menaces ou les
    dangers ».

    « La folie doit prendre fin », a déclaré Odeh.

    Dans les studios de télévision, les présentateurs et les experts étaient découragés, beaucoup décrivant les événements de la nuit comme ne ressemblant à rien de ce qu’ils avaient jamais vécu, et comme étant le signe d’une rupture de la cohésion sociale qui pourrait prendre des années à cicatriser.

    Ce n’est que vers minuit que la police a déclaré qu’elle avait réussi à maîtriser la plupart des points chauds, avec au moins 400 personnes arrêtées, dont plusieurs soupçonnées d’avoir participé à l’attaque de Bat Yam. La police a déclaré que 36 policiers avaient été blessés lors des événements.

    Autres incidents d’importance signalés :

    À Tibériade, une foule de manifestants juifs a agressé un chauffeur arabe, attaque qui a nécessité des soins pour des blessures légères pour la victime. Un policier a également été blessé alors qu’il tentait de protéger une femme passagère dans la voiture. Quatre personnes auraient été arrêtées en relation avec l’incident.

    Un Arabe de 30 ans a été grièvement blessé lors de violences près d’Or Yehuda, près de Tel Aviv, ont rapporté les médias israéliens.

    Des affrontements ont éclaté autour de la mosquée du centre de Lod, qui était apparemment la cible de Juifs qui ont jeté des pierres sur le bâtiment et ont affronté des Arabes du voisinage, a rapporté la chaîne. La police s’est déplacée pour intervenir et disperser les foules qui ont également attaqué les maisons arabes de la ville. Des escarmouches ont également éclaté entre des résidents arabes et des policiers. Une voiture de patrouille de police a été incendiée.

    Israël a ordonné plus tôt ce mercredi un soutien supplémentaire d’envergure aux forces de police déployées dans les villes avec des populations juives et arabes. Cette décision est intervenue quelques heures après la proclamation de l’état d’urgence à Lod.

    La déclaration d’urgence exceptionnelle dans la ville centrale d’Israël a conduit à l’envoi accéléré de plusieurs brigades de la police des frontières pour œuvrer au rétablissement de l’ordre.

    La violence entre les communautés juive et arabe est née des affrontements ayant eu lieu à Jérusalem autour du mois musulman du Ramadan, et de confrontations sur le mont du Temple. Elle a atteint un point critique alors qu’Israël se lançait dans un affrontement de plus en plus conséquent l’opposant à des groupes terroristes tirant des roquettes sur Israël depuis Gaza.

    #palestine #israël #israel #gaza #violence #bds #palestine_assassinée #occupation #colonisation #racisme #sionisme #apartheid

  • Jérusalem. La porte de Damas, épicentre de la révolte palestinienne
    https://orientxxi.info/magazine/jerusalem-la-porte-de-damas-epicentre-de-la-revolte-palestinienne,4753
    11 mai 2021 | Mahmoud Muna, Ecrivain et militant palestinien, il dirige la librairie Educational Bookshop à Jérusalem.

    (...) La société israélienne et son establishment politique sont profondément inquiets, mais ils refusent de voir que c’est l’occupation militaire qui est le problème ici. En effet, pour nous, l’occupation est le principal obstacle à notre libération et à notre liberté.

    Nous en avons assez de l’occupation et de tout ce qui l’accompagne, et nous ne pouvons pas continuer à jouer les psychiatres de la société israélienne. Nous sommes les occupés, pas les occupants, nous sommes les opprimés, pas les oppresseurs, nous sommes les colonisés, pas les colonisateurs. Pour le bien-être de tous ceux qui vivent entre le fleuve et la mer, il faut mettre fin à cette occupation. Elle n’a que trop duré.

  • #occupation du Conseil Départemental : non au nucléaire ni en Drôme ni ailleurs !
    https://ricochets.cc/Occupation-du-Conseil-Departemental-non-au-nucleaire-ni-en-Drome-ni-ailleu

    Depuis quelques mois, des élu·e·s de la Drôme font des pieds et des mains auprès d’EDF et de l’État dans l’espoir de voir le site de Tricastin choisi pour accueillir une paire de nouveaux réacteurs nucléaires de type EPR[1]. Or, le seul réacteur de ce type sur le territoire français est celui de Flamanville, qui accumule défauts de conception et de fabrication, retards et surcoûts depuis le début de sa construction en 2007. Son coût, initialement estimé à 3,4 milliards d’euros, a été maintes fois réévalué (...) #Les_Articles

    / #nucléaire, #Valence, occupation

  • Une nuit à Jérusalem, avril 2021
    https://visionscarto.net/une-nuit-a-jerusalem-avril-2021

    Ces dernières semaines ont été marquées par de nombreux incidents aux portes de la Vieille ville de Jérusalem. Les affrontements entre des ultra-nationalistes juifs, de jeunes Palestiniens et les forces de police de la municipalité ont conduit à de nombreuses arrestations et hospitalisations. Pour beaucoup de personnes en France, l’annonce de ces violences nocturnes a suscité malaise et incompréhension. Face à ces hordes de jeunes d’extrême droite qui prennent d’assaut les abords de la Vieille ville et (...) #Billets

  • A night in Jerusalem, April 2021
    https://visionscarto.net/a-night-in-jerusalem-april-2021-767

    The last few weeks have been marked by numerous incidents at the gates of the Old City of Jerusalem. Clashes between Jewish ultra-nationalists, young Palestinians and the municipality’s police force have led to numerous arrests and hospitalisations. For many people in France, the announcement of this nightly violence caused unease and incomprehension. Faced with these hordes of extreme right-wing youths storming the outskirts of the Old Town and wanting to “smash Arabs”, the memory of the (...) #Articles

  • Occupation Odéon

    L’Occupation Odéon au 09 avril 2021, c’est 102 lieux occupés

    Un bref rappel des revendications :
    – La prolongation de l’année blanche, et son extension à tous les intermittent·e·s de l’emploi.
    – L’abandon définitif de la réforme de l’assurance chômage qui prétend faire 1,3 milliard d’économie sur le dos des plus précaires.
    – Le maintien et la sauvegarde de nos droits sociaux, dont notamment :
    1/ le droit à Allocation Journalière en cas de grossesse ou de maladie pour tous les salarié·e·s à emploi discontinu ;
    2/ un soutien financier pour les caisses sociales spécifiques du spectacle, fragilisées par la baisse de leurs recettes, basées sur l’activité (Afdas, CMB, Audiens Prévoyance, Congés Spectacle).
    – Des mesures d’urgence d’aide à l’emploi immédiat pour les salariée·s du spectacle vivant et enregistré.
    – Un véritable plan de relance ambitieux dans nos secteurs, assujetti à des mesures en faveur de l’emploi des artistes interprètes.
    – Une réelle visibilité sur les conditions de l’ouverture des lieux culturels dans le respect des mesures sanitaires... https://www.philippepillavoine.com/leblog/2021/04/11/occupation-odeon

    #Année_blanche #cagnotte #chômage #assurance_chômage #intermittence #Intermittents_du_spectacle #occupation #Occupation_Odéon #Occupation_Partout #Odéon #Paris #Réforme #revue_de_presse #théâtre #widget #Pearltrees

  • Retour sur l’occupation interrompue du théâtre Liberté, à Toulon
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    L’occupation des théâtres en ce printemps 2021, aussi peu mordante soit-elle vis-à-vis de l’institution, a permis d’ouvrir ces lieux à des débats inédits et une certaine forme d’offensive politique. À Toulon, la récré aura duré moins de deux semaines avant que la préfecture ne renvoie tout le monde à la maison. L’administration du Liberté, avec qui les occupant-e-s n’ont jamais noué des relations de franche camaraderie, est peut-être soulagée. Mais cette assignation à la torpeur réjouit surtout les forces réactionnaires.

    Mars 2021. Un collectif s’invite dans le hall du théâtre le Liberté, à Toulon, avec l’approbation circonspecte du directeur Charles Berling. [...]
    Dès le premier jour, Charles Berling estime au micro de France 3 que les revendications du collectif sont peut-être « un peu trop larges », et que « politiquement, ce n’est pas forcément une stratégie audible. » Lui se bat, depuis l’automne, pour la réouverture des lieux de culture.
    Après une semaine, le collectif d’occupation publie sur Facebook un communiqué virulent, en réaction à une instrumentalisation de l’administration du théâtre qui, décidément, a bien du mal avec l’extension du domaine de la lutte, puisqu’elle vient d’envoyer une newsletter à ses abonné-e-s réduisant les revendications du collectif à la seule portion qui l’intéresse.
    Le texte vengeur ironise sur les missions du Liberté. Les réactions sont vives, souvent indignées. Des artistes, technicien-ne-s, spectateurs-trices se désolidarisent d’un mouvement d’occupation qu’ils-elles n’avaient pas rejoint. L’équipe du Liberté s’estime outragée. On parle de poujadisme. On regrette une division qui ferait le jeu des méchants. [...]
    « Le théâtre Liberté est un temple de la culture bourgeoise », affirme le communiqué. La formule ne passe pas. On rejette l’adjectivation du mot culture. [...]
    Il faudrait donc se contenter de la culture au singulier et sans complément, comme dans « Ministère de la Culture ». [...]
    Revenons alors à cette Culture avec un grand C que le ministère entend promouvoir à travers le réseau des « scènes nationales » auquel émarge le théâtre Liberté. Cette « La Culture » se déploie selon un processus de médiation complexe associant air du temps, appropriation, neutralisation, légitimation, valorisation, en prise directe avec les préoccupations sociétales des classes moyennes supérieures qui constituent son ferment …beaucoup moins avec les précarités sociales qui échappent aux mêmes classes moyennes supérieures. L’institution culturelle sera beaucoup plus prompte à s’emparer des questions de genre que du mouvement des Gilets jaunes, par exemple. [...]

    De “la Culture” comme concept hors-sol – Créons nos utopies
    https://www.apc-creonsnosutopies.org/2021/04/12/de-la-culture-comme-concept-hors-sol

    #OccuponsPartout #culture

  • Chroniques de l’occupation de la Rhénanie

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, quelque 100 000 soldats français sont envoyés en #Allemagne pour occuper la Rhénanie. Environ 20 000 d’entre eux sont issus des colonies françaises, notamment de #Tunisie et du #Maroc. Rapidement, ces hommes sont la cible d’une campagne de #diffamation qui fait la une des journaux du monde entier sous le slogan « La honte noire »…

    https://www.youtube.com/watch?v=5LmnuSwdlGg


    #film #documentaire #film_documentaire
    #occupation #histoire #propagande #honte_noire #WWI #première_guerre_mondiale #accord_de_Versailles #troupes_coloniales_françaises #corps #racisme #schwarze_schmach #soldats_africains #Rhénanie #Ray_Beveridge #femmes_allemandes #Luise_Zietz #haine_raciale #stérilisation #Mulatiesierung #nationalisme #enfants_afro-allemands #bâtards_de_Rhénanie #Eugen_Fischer #nazisme #stérilisations_forcées_de_masse #Wolfgang_Abel #commission_spéciale_3 #colonisation #colonialisme #soldats_coloniaux #armée

    ping @nepthys

  • Depuis le Grand Théâtre de Bordeaux
    https://lundi.am/Commune-de-Bordeaux

    De l’occupation à la Commune

    "Bonsoir,
    Il est certainement trop tard pour l’édition de demain matin, mais il nous semblait important de vous écrire par rapport à la situation de l’occupation du grand théâtre à Bordeaux. En effet, le 18 mars, l’occupation a été élargie à l’ensemble du bâtiment, et la jauge limitant le nombre de personnes qui peuvent rentrer a été supprimée. S’en sont suivis des conflits dont certains relayés dans la presse et la désolidarisation notamment de la CGT, conflits qui occupent évidemment beaucoup d’espace et de temps.

    Mais l’occupation tient, et il se passe des tas de choses. Il semble maintenant primordial de communiquer sur ce qui s’y passe, donner un autre son de cloche que celui des organisations qui ont condamné ce geste, et surtout, inspirer tous ceux qui dans d’autres villes n’entendent pas laisser ces occupations cantonnées aux revendications négociées sur le statut d’intermittent.

    Voilà donc en pièce jointe le communiqué qui a été lu pour entrer dans la grande salle du Grand Théâtre le 18 mars.
    Je vous envoie dans l’heure l’autre texte qui a été écrit et discuté dans l’assemblée, ainsi que la retranscription de ce tract."

    Commune de Bordeaux

    Bordeaux, le 18 mars 2021

    Considérant que le Grand Théàtre de Bordeaux fut le point de repli de l’Assemblée Nationale au temps de la Commune de Paris en 1871 ;

    Considérant que ce lieu a été sanctuarisé par son conservatisme bourgeois, expulsant les classes popuplaires, invisibilisant ses travailleurs de coulisses ;

    Considérant que le Grand Théâtre, représentant de la culture bourgeoise, n’a pas attendu le covid pour qu’il y ait distanciation sociale ;

    Considérant que l’exploitation de l’art par le pouvoir ne peut produire qu’une culture morte ;

    Considérant que la culture reconduit sans cesse la séparation infâme entre savants et ignorants ;

    #occupation

    https://seenthis.net/messages/907109

  • Les étudiants d’AgroParisTech occupent leur école pour la sauver des promoteurs
    https://reporterre.net/Les-etudiants-d-AgroParisTech-occupent-leur-ecole-pour-la-sauver-des-pro

    Depuis 1826, la célèbre école d’ingénieur AgroParisTech est installée sur un domaine de plus d’une centaine d’hectares, dans les Yvelines. Depuis mardi 16 mars, les étudiants occupent le site, dont ils ont bloqué les entrées, pour s’opposer à sa vente à des promoteurs.

    « Notre devoir : sauver deux cents ans d’histoire. » Accrochées aux barreaux de l’imposant portail recouvert de lierre, les banderoles donnent le ton. Troncs d’arbres et parpaings condamnent tout accès à l’enceinte. Derrière les murs hauts de trois mètres, s’échappent quelques notes de guitare. Depuis mardi 16 mars, les étudiants de l’école d’ingénieur AgroParisTech se sont barricadés dans leur domaine de Thiverval-Grignon, à l’ouest de Paris. Ils réclament d’être entendus par le ministère de l’Agriculture, propriétaire du site, bien décidé à le vendre.

    Lundi 15 mars, près de trois cents étudiants se sont réunis en assemblée générale. À l’issue des discussions, ils ont procédé à un scrutin pour choisir ou non de bloquer le site. Et le résultat est sans appel : 82 % des votes approuvaient le recours à cette stratégie. « À partir de là, nous avons commencé à organiser le blocus, dit Boris, étudiant de première année. On a passé la nuit à construire des barricades et à murer les sept accès au site pour que les fourgons de police ne puissent pas entrer. » Au petit matin, « la prise de la “Loge” », fief des vigiles en temps paisible, marquait la réussite cet assaut non violent.

  • Comprendre la bataille des théâtres occupés
    https://rapportsdeforce.fr/classes-en-lutte/comprendre-la-bataille-des-theatres-occupes-03199663

    En occupant près de soixante lieux partout en France, les travailleurs de la culture ont engagé un mouvement à la fois radical et large, puisqu’il demande le retrait de la réforme de l’assurance chômage. Comment comprendre cette bataille des occupations ? Quel rapport avec la réforme de l’assurance chômage ? Pourquoi maintenant et jusqu’à quand ?

  • Les tribunaux militaires israéliens pour les Palestiniens sont une tache sur la justice internationale
    8 mars | Sahar Francis pour The Guardian |Traduction : JPB pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/les-tribunaux-militaires.html

    (...) L’écrasante majorité des Palestiniens de Cisjordanie sont nés et ont passé toute leur vie sous une occupation militaire israélienne qui viole leur droit à l’autodétermination. Un nouveau rapport de l’organisation caritative War on Want révèle qu’un élément essentiel de ce qui soutient cette occupation est un système judiciaire militaire caractérisé par des violations du droit international.
    Le rapport - Juge, jury et occupant - est une plongée profonde dans les diverses façons dont les droits des Palestiniens sont violés - depuis l’arrestation, en passant par l’interrogatoire, la condamnation et la peine de prison. Il reflète les expériences des avocats palestiniens et des groupes de défense des droits humains. L’organisation de défense des droits des prisonniers que je dirige, Addameer, est fière d’apporter des preuves. (...)

    #Occupation_de_peuplement #tribunaux_militaires

  • Auditorium de Lyon - OCCUPATION EN COURS (par mel)
    https://www.facebook.com/CollectifUnitaire69/?hc_ref=ARR-donJAsbjXUBWPVT2OidH7R5vbEdRSExDmaJQiP-FW9ZQcrym1oAl1ZrQNqsWsK

    Nous travailleurs·euses de la culture, réuni·es en assemblée générale de lutte le 17 février 2021, constatons le marasme dans lequel est plongé notre secteur. Nos structures comme nos emplois se trouvent aujourd’hui menacés. Cette crise affecte déjà nos conditions d’existence et elle continuera à le faire dans les années qui viennent. Face à cette situation nous exigeons dès aujourd’hui des gestes forts du gouvernement, voici nos revendications :

    – Prolongation de l’année blanche jusqu’à un an après la reprise réelle du travail dans tous les secteurs

    – Retrait pur et simple de la réforme de l’assurance chômage

    – Aides massives au secteur, passant par un plan de relance ambitieux en concertation avec les salarié·e·s de la culture

    – Abaissement du seuil d’heures pour permettre aux primo-entrants et personnes en rupture de droits d’accéder plus facilement à l’indemnisation

    – Maintien de tous les droits sociaux (maladie, retraite, maternité, prévoyance, formation)

    – Arrêt des sacrifices de secteurs entiers au nom de la politique de prévention

    Face à cela, seule la lutte peut nous rendre victorieux·euses.

    C’est pourquoi nous avons aujourd’hui décidé d’occuper l’Auditorium de Lyon, dans le cadre des « Victoires de la Musique Classique », suite à des actions similaires menées à travers tout le pays pour alerter sur notre situation.
    Nous ne pouvons plus rester les bras croisés.

    L’heure est à la mobilisation !

    #occupation #droitauchômage

  • L’oublieuse mémoire coloniale italienne

    Commencée avant le fascisme, galvanisée par Mussolini, la colonisation par l’Italie de la Libye, de la Somalie et de l’Ethiopie fut marquée par de nombreuses atrocités,loin du mythe d’une occupation douce. Longtemps refoulés, ces souvenirs commencent à ressurgir

    Tout commence dans le centre de Rome, sur l’Esquilin, la plus haute des sept collines antiques. Plus précisément dans la cage d’escalier d’un immeuble sans ascenseur, situé à deux pas de la piazza Vittorio. Dans ce quartier à deux pas de la gare Termini, les prix de l’immobilier sont beaucoup plus modestes que dans le reste du centre, si bien que l’Esquilin est devenu, depuis une vingtaine d’années, un lieu de concentration de l’immigration africaine et asiatique, ce qui n’est pas sans provoquer des tensions le squat, occupé depuis 2003 par les militants néofascistes de CasaPound, est juste à côté.

    C’est donc là, en rentrant chez elle, épuisée, dans la touffeur d’une après-midi de fin d’été 2010, qu’Ilaria Profeti se retrouve nez à nez avec un jeune homme arrivé d’Ethiopie par la route des migrants. Dans un italien presque sans accent, celui-ci lui assure, documents à l’appui, qu’il est le petit-fils de son père, Attilio, un homme de 95 ans qui est resté, sa longue vie durant, plus que discret sur ses jeunes années de « chemise noire » fasciste, en Abyssinie.

    Levons toute ambiguïté : la scène qui vient d’être décrite est tout à fait vraisemblable, mais elle est issue d’une oeuvre de fiction. Il s’agit en réalité des premières pages d’un roman, le superbe Tous, sauf moi (Sangue giusto), de Francesca Melandri (Gallimard, 2019), qui dépeint avec une infinie subtilité les angles morts de la mémoire coloniale italienne. Le fil conducteur de la narration est le parcours sinueux d’un vieil homme dont le destin finalement assez ordinaire a valeur d’archétype.

    Issu d’un milieu plutôt modeste, Attilio Profeti a su construire à sa famille une position plutôt enviable, en traversant le mieux possible les différents mouvements du XXe siècle. Fasciste durant sa jeunesse, comme l’immense majorité des Italiens de son âge, il est parti pour l’Ethiopie, au nom de la grandeur impériale. Après la chute de Mussolini et la fin de la guerre, il parviendra aisément à se faire une place au soleil dans l’Italie du miracle économique, jouant de son physique avantageux et de ses amitiés haut placées, et enfouissant au plus profond de sa mémoire le moindre souvenir de ses années africaines, les viols, les massacres, les attaques chimiques. C’est ce passé, refoulé avec une certaine désinvolture, qui revient hanter ses enfants, trois quarts de siècle plus tard, sous les traits d’un jeune homme d’une vingtaine d’années, arrivé à Rome après une interminable traversée.

    Comme l’héroïne de Tous, sauf moi, Francesca Melandri vit sur l’Esquilin, au dernier étage d’un immeuble à la population mélangée. Et à l’image d’Ilaria, c’est sur le tard qu’elle a découvert ce pan escamoté de l’histoire italienne. « Quand j’étais à l’école, on ne parlait pas du tout de ce sujet-là, confie-t-elle depuis sa terrasse dominant les toits de la ville. Aujourd’hui ça a changé, il y a eu une prise de conscience, et de nombreux travaux universitaires. Pourtant cette histoire n’est jamais rappelée par les médias. Lorsqu’on parle du dernier attentat à la bombe à Mogadiscio, qui se souvient des liens entre Italie et Somalie ? Quand des bateaux remplis de migrants érythréens sont secourus ou coulent avant d’être sauvés, qui rappelle que l’Erythrée, nous l’appelions "l’aînée des colonies" ? »

    Le plus étrange est qu’à Rome, les traces du passé colonial sont légion, sans que personne n’ait jamais pensé à les effacer. Des stèles près desquelles personne ne s’arrête, des bâtiments anonymes, des noms de rue... rien de tout cela n’est explicité, mais tout est à portée de main.

    Comprendre les raisons de cette occultation impose de revenir sur les conditions dans lesquelles l’ « Empire » italien s’est formé. Création récente et n’ayant achevé son unité qu’en 1870, alors que la plus grande partie du monde était déjà partagée en zones d’influence, le royaume d’Italie s’est lancé avec du retard dans la « course » coloniale. De plus, il ne disposait pas, comme l’Allemagne qui s’engage dans le mouvement à la même époque, d’une puissance industrielle et militaire susceptible d’appuyer ses prétentions.

    Visées impérialistes

    Malgré ces obstacles, l’entreprise coloniale est considérée par de nombreux responsables politiques comme une nécessité absolue, à même d’assurer une fois pour toutes à l’Italie un statut de grande puissance, tout en achevant le processus d’unification du pays nombre des principaux avocats de la colonisation viennent de la partie méridionale du pays. Les visées impérialistes se dirigent vers deux espaces différents, où la carte n’est pas encore tout à fait figée : la Méditerranée, qui faisait figure de champ naturel d’épanouissement de l’italianité, et la Corne de l’Afrique, plus lointaine et plus exotique.

    En Afrique du Nord, elle se heurta vite à l’influence française, déjà solidement établie en Algérie. Ses prétentions sur la Tunisie, fondées sur la proximité de la Sicile et la présence sur place d’une importante communauté italienne, n’empêcheront pas l’établissement d’un protectorat français, en 1881. Placé devant le fait accompli, le jeune royaume d’Italie considérera l’initiative française comme un véritable acte de guerre, et la décennie suivante sera marquée par une profonde hostilité entre Paris et Rome, qui poussera le royaume d’Italie à s’allier avec les grands empires centraux d’Allemagne et d’Autriche-Hongrie plutôt qu’avec sa « soeur latine .

    Sur les bords de la mer Rouge, en revanche, la concurrence est plus faible. La première tête de pont remonte à 1869, avec l’acquisition de la baie d’Assab (dans l’actuelle Erythrée) par un armateur privé, pour le compte de la couronne d’Italie. Cette présence s’accentue au cours des années 1880, à mesure du recul de l’influence égyptienne dans la zone. En 1889, est fondée la colonie d’Erythrée, tandis que se structure au même moment la Somalie italienne. Mais l’objectif ultime des Italiens est la conquête du my thique royaume d’Abyssinie, qui s’avère plus difficile que prévu.

    En 1887, à Dogali, plusieurs centaines de soldats italiens meurent dans une embuscade menée par un chef abyssin, le ras Alula Engida. Cette défaite marque les esprits, mais ce n’est rien à côté de la déconfiture des forces italiennes lors de la bataille d’Adoua, le 1er mars 1896, qui porte un coup d’arrêt durable aux tentatives italiennes de conquête.

    Seul pays africain indépendant (avec le Liberia), l’Ethiopie peut désormais se targuer de devoir sa liberté à une victoire militaire. Le négus Menelik II y gagne un prestige considérable. Côté italien, en revanche, cette défaite est un électrochoc. Ressentie comme une honte nationale, la déroute des troupes italiennes entraîne la chute du gouvernement Crispi et freine durablement l’im périalisme italien.

    Adoua est un tournant. L’historien et ancien sénateur de gauche Miguel Gotor est l’auteur d’une remarquable synthèse sur le XXe siècle italien, L’Italia nel Novecento. Dalla sconfitta di Adua alla vittoria di Amazon (« L’Italie du XIXe siècle. De la défaite d’Adoua à la victoire d’Amazon » Einaudi, 2019, non traduit). Pour lui, c’est là-bas, sur les hauteurs de la région du Tigré, par cette humiliation retentissante, que le XXe siècle italien a commencé.

    L’aventure coloniale italienne s’est ouverte de façon peu concluante, mais l’aspiration à l’empire n’a pas disparu. La décomposition de l’Empire ottoman offrira à Rome une occasion en or, en lui permettant, en 1911-1912, de s’implanter solidement en Cyrénaïque et en Tripolitaine. « Souvent la conquête de ce qui allait devenir la Libye est évacuée un peu vite, mais c’est un moment très important. Pour l’armée italienne, c’est une répétition, un peu comme a pu l’être la guerre d’Espagne, juste avant la seconde guerre mondiale », souligne Miguel Gotor. Ainsi, le 1er novembre 1911, un aviateur italien lâche quatre grenades sur des soldats ottomans, réalisant ainsi le premier bombardement aérien de l’histoire mondiale.

    « La conquête des côtes d’Afrique du Nord est importante, certes, mais la Libye est juste en face de la Sicile, au fond c’est du "colonialisme frontalier". La colonie au sens le plus "pur", celle qui symboliserait le mieux l’idée d’empire, ça reste l’Abyssinie », souligne Miguel Gotor. Aussi les milieux nationalistes italiens, frustrés de ne pas avoir obtenu l’ensemble de leurs revendications territoriales au sortir de la première guerre mondiale, continueront à nourrir le rêve de venger l’humiliation d’Adoua.

    Le fascisme naissant ne se privera pas d’y faire référence, et d’entretenir le souvenir : les responsables locaux du parti se feront appeler « ras », comme les chefs éthiopiens. A partir de la fin des années 1920, une fois le pouvoir de Mussolini solidement établi, les prétentions coloniales deviendront un leitmotiv des discours officiels.

    Aussi la guerre de conquête déclenchée contre l’Ethiopie en 1935 est-elle massi vement soutenue. L’effort est considérable : plus de 500 000 hommes sont mobilisés. Face à un tel adversaire, le négus Haïlé Sélassié ne peut résister frontalement. Le 5 mai 1936, les soldats italiens entrent dans la capitale, Addis-Abeba, et hissent le drapeau tricolore. Quatre jours plus tard, à la nuit tombée, depuis le balcon du Palazzo Venezia, en plein coeur de Rome, Mussolini proclame « la réapparition de l’Empire sur les collines fatales de Rome » devant une foule de plusieurs centaines de milliers de personnes.

    « C’est bien simple, à ce moment-là, en Italie, il est à peu près impossible d’être anti fasciste », résume Miguel Gotor. Dans la foulée de ce succès, le roi Victor-Emmanuel III est proclamé empereur d’Ethiopie ; Benito Mussolini peut désormais se targuer d’avoir bâti un empire. La faillite d’Adoua avait été causée par un régime parle mentaire inefficace et désorganisé ? La victoire de 1936 est due, elle, aux vertus d’une Italie rajeunie et revigorée par le fascisme. La machine de propagande tourne à plein régime, l’assentiment populaire est à son sommet. « Ce moment-là est une sorte d’apogée, et à partir de là, la situation du pays se dégrade, analyse Miguel Gotor. Ar rivent les lois raciales, l’entrée en guerre... tout est réuni pour nourrir une certaine nostalgie de l’épopée éthiopienne. »

    Mécanisme de refoulement

    Le rêve impérial sera bref : il ne survivra pas à la défaite militaire et à la chute du fascisme. L’Ethiopie est perdue en 1941, la Libye quelques mois plus tard... Le traité de Paris, conclu en 1947, met officiellement un terme à une colonisation qui, dans les faits, avait déjà cessé d’exister depuis plusieurs années. Tandis que l’Ethiopie indépendante récupère l’Erythrée, la Libye est placée sous la tutelle de la France et du Royaume-Uni. Rome gardera seulement une vague tutelle sur la Somalie, de 1949 à 1960.

    Le projet d’empire colonial en Méditerranée et en Afrique, qui fut un des ciments de l’assentiment des Italiens à Mussolini, devient associé pour la plupart des Italiens au régime fasciste. L’un et l’autre feront l’objet du même mécanisme de refoulement dans l’Italie de l’après-guerre. Les dirigeants de l’Italie républicaine font rapidement le choix de tourner la page, et ce choix est l’objet d’un profond consensus qui couvre tout le spectre politique (le premier décret d’amnistie des condamnations de l’après-guerre remonte à 1946, et il porte le nom du dirigeant historique du Parti communiste italien Palmiro Togliatti). Les scènes de liesse de la Piazza Venezia ne seront plus évoquées, et avec elles les faces les plus sombres de l’aventure coloniale. Même la gauche transalpine, qui prendra fait et cause pour les mouvements anticoloniaux africains (notamment le FLN algérien) n’insistera jamais sur le versant italien de cette histoire.

    « Cela n’est pas étonnant, la mémoire est un phénomène sélectif, et on choisit toujours, consciemment ou non, ce qu’on va dire à ses enfants ou ses petits-enfants », remarque le jeune historien Olindo De Napoli (université de Naples-Frédéric-II), spécialiste de la période coloniale. « Durant l’immédiat après-guerre, ce sont les témoins qui parlent, ce sont eux qui publient », remarque l’his torien. Ainsi de la collection d’ouvrages L’Italia in Africa éditée sous l’égide du ministère des affaires étrangères, emblématique de la période. « Ces volumes sont passionnants, mais il y a certains oublis, qui vont vite poser des problèmes. »

    Parmi ces « oublis », la question la plus centrale, qui fera le plus couler d’encre, est celle des massacres de civils et de l’usage de gaz de combat, malgré leur interdiction par les conventions de Genève, lors de la guerre d’Ethiopie. Dans les années 1960, les études pionnières d’Angelo Del Boca et Giorgio Rochat mettront en lumière, documents officiels à la clé, ce pan occulté de la guerre de 1935-1936. Ils se heurteront à l’hostilité générale des milieux conservateurs.

    Un homme prendra la tête du mouvement de contestation des travaux de Del Bocaet Rochat : c’est Indro Montanelli (1909-2001), considéré dans les années 1960 comme le journaliste le plus important de sa géné ration. Plume du Corriere della Sera (qu’il quittera pour fonder Il Giornale en 1974), écrivain d’essais historiques à l’immense succès, Montanelli était une figure tutélaire pour toute la droite libérale.

    Comme tant d’autres, il avait été un fasciste convaincu, qui s’était porté volontaire pour l’Ethiopie, et il n’a pris ses distances avec Mussolini qu’en 1943, alors que la défaite était apparue comme certaine. Ra contant « sa » guerre à la tête d’une troupe de soldats indigènes, Montanelli la décrit comme « de longues et belles vacances », et qualifie à plusieurs reprises d’ « anti-Italiens » ceux qui font état de massacres de civils et d’usage de gaz de combat. La polémique durera des années, et le journaliste sera bien obligé d’admettre, à la fin de sa vie, que les atrocités décrites par Rochat et Del Bocaavaient bien eu lieu, et avaient même été expressément ordonnées par le Duce.

    A sa manière, Montanelli incarne parfaitement la rhétorique du « bon Italien » (« Italia brava gente »), qui sera, pour toute une génération, une façon de disculper l’homme de la rue de toute forme de culpabilité collective face au fascisme. Selon ce schéma, contrairement à son allié allemand, le soldat italien ne perd pas son humanité en endossant l’uniforme, et il est incapable d’actes de barbarie. Ce discours atténuant la dureté du régime s’étend jusqu’à la personne de Mussolini, dépeint sous les traits d’un chef un peu rude mais bienveillant, dont le principal tort aura été de s’allier avec les nazis.

    Ce discours trouve dans l’aventure coloniale un terrain particulièrement favorable. « Au fond, on a laissé s’installer l’idée d’une sorte de colonisation débonnaire, analyse Olindo De Napoli, et ce genre de représentation laisse des traces. Pourtant la colonisation italienne a été extrêmement brutale, avant même le fascisme. En Ethiopie, l’armée italienne a utilisé des soldats libyens chargés des basses oeuvres, on a dressé des Africains contre d’autres Africains. Et il ne faut pas oublier non plus que les premières lois raciales, préfigurant celles qui seront appliquées en 1938 en Italie, ont été écrites pour l’Ethiopie... Il ne s’agit pas de faire en sorte que des enfants de 16 ans se sentent coupables de ce qu’ont fait leurs arrière-grands-pères, il est seulement question de vérité historique. »

    Désinvolture déconcertante

    Malgré les acquis de la recherche, pour le grand public, la colonisation italienne reste souvent vue comme une occupation « douce », par un peuple de jeunes travailleurs prolétaires, moins racistes que les Anglais, qui se mélangeaient volontiers avec les populations locales, jusqu’à fonder des familles. L’archétype du colon italien tombant amoureux de la belle Abyssine, entretenu par les mémoires familiales, a lui aussi mal vieilli. Là encore, le parcours d’Indro Montanelli est plus qu’éclairant. Car aujourd’hui, si sa défense de l’armée italienne apparaît comme parfaitement discréditée, ce n’est plus, le concernant, cet aspect de sa vie qui fait scandale.

    En effet, on peut facilement trouver, sur Internet, plusieurs extraits d’entretiens télévisés remontant aux années 1970 et 1980, dans lesquelles le journaliste raconte avec une désinvolture déconcertante comment, en Ethiopie, il a « acheté régulièrement » à son père, pour 350 lires, une jeune fille de 12 ans pour en faire sa femme à plusieurs reprises, il la qualifie même de « petit animal docile », devant un auditoire silencieux et appliqué.

    Célébré comme une gloire nationale de son vivant, Indro Montanelli a eu l’honneur, à sa mort et malgré ces déclarations sulfureuses, de se voir dédié à Milan un jardin public, au milieu duquel trône une statue de lui. Au printemps 2019, cette statue a été recouverte d’un vernis de couleur rose par un collectif féministe, pour rappeler cet épisode, et en juin 2020, la statue a de nouveau été recouverte de peinture rouge, en lointain écho au mouvement Black Lives Matter (« les vies noires comptent ») venu des Etats-Unis.

    Indro Montanelli mérite-t-il une statue dans l’Italie de 2021 ? La question a agité les journaux italiens plusieurs jours, au début de l’été, avant que la polémique ne s’éteigne d’elle-même. Pour fondée qu’elle soit, la question semble presque dérisoire eu égard au nombre de témoignages du passé colonial, rarement explicités, qui subsistent un peu partout dans le pays.

    Cette situation n’est nulle part plus visible qu’à Rome, que Mussolini rêvait en capitale d’un empire africain. L’écrivaine italienne Igiaba Scego, née en 1974 de parents réfugiés somaliens, y a dédié un passionnant ouvrage, illustré par les photographies de Rino Bianchi (Roma negata, Ediesse, réédition 2020, non traduit).

    Passant par la stèle laissée à l’abandon de la piazza dei Cinquecento, face à la gare Termini, dont la plupart des Romains ignorent qu’elle a été baptisée ainsi en mémoire des 500 victimes italiennes de l’embuscade de Dogali, ou l’ancien cinéma Impero, aujourd’hui désaffecté, afin d’y évoquer l’architecture Art déco qui valut à la capitale érythréenne, Asmara, d’être classée au patrimoine de l’Unesco, la romancière fait une station prolongée devant le siège romain de la FAO (l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), construit pour abriter le siège du puissant ministère de l’Afrique italienne.

    Devant ce bâtiment tout entier dédié à l’entreprise coloniale, Benito Mussolini avait fait ériger en 1937 un obélisque haut de 24 mètres et vieux d’environ seize siècles, ramassé sur site d’Axoum, en Ethiopie. Il s’agissait, rappelle Igiaba Scego, de faire de ce lieu « le centre de la liturgie impériale .

    La république née sur les ruines du fascisme s’était engagée à restituer cette prise de guerre à la suite des traités de 1947, mais après d’innombrables vicissitudes, le monument est resté en place jusqu’en 2003, où le gouvernement Berlusconi choisit de le démonter en trois morceaux avant de le renvoyer à Axoum, à ses frais.

    En 2009, la mairie de Rome a fait installer sur la même place, à deux pas de cet espace vide, une stèle commémorative afin « de ne pas oublier le passé . Mais curieusement, celle-ci a été dédiée... à la mémoire des attentats du 11-Septembre. Comme s’il fallait enfouir le plus profondément possible ce souvenir du rêve impérial et de la défaite, la ville a choisi de faire de ce lieu le symbole d’une autre tragédie. « Pourquoi remuer ces his toires horribles ? Pensons plutôt aux tragédies des autres. Le 11-Septembre était parfait », note, sarcastique, Igiaba Scego.

    A une quinzaine de kilomètres de là, dans le décor grandiose et écrasant du Musée de la civilisation romaine, en plein centre de ce quartier de l’EUR où la mémoire du fascisme est omniprésente, l’ethno-anthropologue Gaia Delpino est confrontée à un autre chantier sensible, où s’entrechoquent les mémoires. Depuis 2017, elle travaille à fusionner en un même lieu les collections du vieux musée ethnologique de Rome (Musée Pigorini) et du sulfureux Musée colonial inauguré en 1923, dont les collections dormaient dans des caisses depuis un demi-siècle.

    D’une fascinante complexité

    Lorsqu’on lui parle de l’odyssée de l’obélisque d’Axoum, elle nous arrête tout de suite : « C’est bien simple : ce qui a été réalisé là-bas, c’est exactement l’inverse de ce qu’on veut faire. » Restituer ces collections dans leur contexte historique tout en articulant un message pour l’Italie d’aujourd’hui, permettre à toutes les narrations et à toutes les représentations de s’exprimer dans leur diversité... L’entreprise est d’une fascinante complexité.

    « Les collections du MuséePigorini ont vieilli bien sûr, comme tous ces musées ethnographiques du XIXe siècle qui véhiculaient l’idée d’une supériorité de la civilisation occidentale. Le Musée colonial, lui, pose d’autres problèmes, plus singuliers. Il n’a jamais été pensé comme autre chose qu’un moyen de propagande, montrant à la fois les ressources coloniales et tout ce qu’on pourrait en tirer. Les objets qui constituent les collections n’ont pas vu leur origine enregistrée, et on a mis l’accent sur la quantité plus que sur la qualité des pièces », expliqueGaia Delpino.

    Sur des centaines de mètres de rayonnages, on croise pêle-mêle des maquettes de navires, des chaussures, des outils et des objets liturgiques... L’accumulation donne le vertige. « Et ce n’est pas fini, nous recevons tous les jours des appels de personnes qui veulent offrir des objets ayant appartenu à leur père ou à leur grand-père, qu’ils veulent nous confier comme une réparation ou pour faire un peu de place », admet l’anthropologue dans un sourire.

    Alors que le travail des historiens peine à se diffuser dans le grand public, où les représentations caricaturales du système colonial, parfois instrumentalisées par la politique, n’ont pas disparu, le futur musée, dont la date d’ouverture reste incertaine pour cause de pandémie, risque d’être investi d’un rôle crucial, d’autant qu’il s’adressera en premier lieu à un public scolaire. « Ce qu’il ne faut pas oublier, c’est que parallèlement à ce difficile travail de mémoire, la population change. Aujourd’hui, dans nos écoles, il y a aussi des descendants de victimes de la colonisation, italienne ou autre. Nous devons aussi penser à eux », précise Gaia Delpino.

    Retournons maintenant au centre de Rome. En 2022, à mi-chemin du Colisée et de la basilique Saint-Jean-de-Latran, une nouvelle station de métro doit ouvrir, dans le cadre du prolongement de la ligne C. Depuis le début du projet, il était prévu que celle-ci soit baptisée « Amba Aradam », du nom de la large artère qui en accueillera l’entrée, appelée ainsi en souvenir de la plus éclatante des victoires italiennes en Ethiopie.

    Ce nom était-il opportun, alors que les historiens ont établi que cette victoire écrasante de l’armée fasciste avait été obtenue au prix de 10 000 à 20 000 morts, dont de nombreux civils, et que les troupes italiennes avaient obtenu la victoire en faisant usage d’ypérite (gaz moutarde), interdit par les conventions de Genève ? Le 1er août 2020, la mairie a finalement fait savoir que la station serait dédiée à la mémoire de Giorgio Marincola.

    Pour le journaliste Massimiliano Coccia, qui a lancé cette proposition avec le soutien de collectifs se réclamant du mouvement Black Lives Matter, « revenir sur notre passé, ce n’est pas détruire ou incendier, mais enrichir historiquement notre cité . Et on peut choisir de célébrer la mémoire d’un résistant italo-somalien tué par les nazis plutôt que celle d’une des pages les plus sombres de l’histoire coloniale italienne.

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/02/05/libye-somalie-ethiopie-l-oublieuse-memoire-coloniale-italienne_6068846_3232.

    #Italie #colonialisme #colonisation #Mussolini #fascisme #Libye #Somalie #Ethiopie #atrocités #occupation_douce #mémoire #mémoire_coloniale #occultation #impérialisme #Corne_de_l'Afrique #baie_d'Assab #royaume_d'Abyssinie #Alula_Engida #bataille_d'Adoua #Menelik_II #Crispi #Adoua #Tigré #Cyrénaïque #Tripolitaine #colonialisme_frontalier #Abyssinie #Haïlé_Sélassié #propagande #traité_de_Paris #refoulement #mémoire #massacres #gaz #Indro_Montanelli #gaz_de_combat #bon_Italien #Italia_brava_gente #barbarie #humanité #lois_raciales #vérité_historique #culpabilité #viol #culture_du_viol #passé_colonial #Igiaba_Scego #monuments #toponymie #toponymie_politique #Axoum #stèle #Musée_Pigorini #musée #Musée_colonial #Amba_Aradam #ypérite #gaz_moutarde #armes_chimiques #Giorgio_Marincola #Black_Lives_Matter

    L’article parle notamment du #livre de #Francesca_Melandri, « #sangue_giusto » (traduit en français par « Tous, sauf moi »
    https://seenthis.net/messages/883118

    ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_italien :
    https://seenthis.net/messages/871953

    ping @cede

  • Nous n’apprenons à l’instant, L’EHESS (Le 96 boulevard Raspail) est occupée. La Brêche EHESS sur touiteur
    https://twitter.com/LaBrecheEHESS/status/1357802983472459781

    Des étudiant.e.s réunies en AG, après avoir échangé sur leurs conditions d’études, ont décidés d’occuper le 96, dans le but de se recréer des espaces collectifs de vies.

    (...) des aides financières pour toutes et toutes

    #occupation #étudiants #Paris #revenu

    • Grenoble. CONFÉRENCE DE PRESSE :

      Aujourd’hui lundi 14 décembre à midi, les habitantEs du 7 place Laurent Bonnevay soutenuEs par le DAL 38 ont organisé une conférence de presse devant le bâtiment occupé.
      Les exigences des familles ont été clairement réaffirmées :
      • Un relogement décent, adapté et surtout pérenne pour toutes les personnes concernées.
      • Les familles resteront unies jusqu’au relogement de toutes et tous.
      • Application de la loi de réquisition sur les immeubles et logements vacants dont l’ordonnance du 11 octobre 1945.
      À travers cette conférence de presse, les habitantEs du 7 place Laurent Bonnevay ont aussi dénoncé la coupure du chauffage prévue dans 3 jours….Honte à l’EPFL, honte à ACTIS, honte aux éluEs de la ville de Grenoble, honte aux institutions….
      Compte-tenu de la présence de personnes fragiles avec enfants et des difficultés majeures pendant cette période de pandémie, le collectif EXIGE LE MAINTIEN DU CHAUFFAGE jusqu’au relogement de toutes et tous !
      SI BESOIN NOUS SAURONS NOUS FAIRE ENTENDRE….

      https://www.facebook.com/droitaulogement38/posts/1840913792738618
      #coupure #chauffage

    • Des militants soutenant les mal-logés à Grenoble ont manifesté et réquisitionné des logements vides

      Plus d’une centaine de soutiens aux mal-logés ont manifesté à Grenoble ce samedi 12 décembre 2020. Une initiative de l’Assemblée des mal-logés, soutenue par l’association Droit au logement. L’objectif ? Rendre visible la situation de ces personnes et défendre leurs droits, y compris par la réquisition de logements vides au titre du droit à disposer d’un toit.

      « Nous, sans-abri, locataires HLM, locataires du privé, hébergé.e.s, expulsé.e.s, squatteur.ses, unissons nos voix car nous sommes tous.tes mal-logés. » La phrase figurant en accroche du texte d’appel des personnes mal logées, distribué ce samedi 12 décembre place de Verdun, était on ne peut plus explicite.

      L’Assemblée des mal-logés, soutenue par l’association Droit au logement de L’Isère (Dal 38) avait appelé leurs soutiens à se rassembler pour exprimer leurs revendications. Avant de partir manifester sous la pluie jusqu’à la cité dite des “volets verts” du quartier de l’Abbaye. Un lieu où les militants avaient réquisitionné, le mercredi 9 décembre, plusieurs appartements vides d’un immeuble situé place Laurent-Bonnevay. Y vivent depuis, selon eux, des célibataires et des familles avec ou sans enfants, tous précédemment sans logement.

      (...)

      https://www.placegrenet.fr/2020/12/13/des-militants-soutenant-les-mal-loges-a-grenoble-ont-manifeste-et-requisitionne-des-logements-vides/407609
      #paywall

    • Grenoble : des sans-abris demandent à rester dans un immeuble du quartier de l’Abbaye

      Ils sont là depuis six jours. Des familles avec enfants et des célibataires ont trouvé refuge dans un immeuble inhabité quartier de l’Abbaye à Grenoble. Les associations qui les soutiennent demandent à la mairie et à la Préfecture de réquisitionner les lieux pour qu’ils restent sur place.

      L’endroit est inhabité depuis plus de dix ans. Situé place Bonnevay dans le quartier de l’Abbaye, il est insalubre. Mais il y a toujours l’eau et l’électricité.

      L’immeuble est occupé par des familles avec enfants et des célibataires, des personnes en attente de régularisation. L’association Droit au Logement leur a ouvert les portes le 9 décembre pour leur éviter la rue et le froid.

      Dans trois jours, le courant et l’eau vont être coupés par le bailleur social Actis, qui en a l’usufruit. Un projet de réhabilitation de cette résidence appelée Les Volets Verts va être mis en route.

      Ce 14 décembre ; Droit au Logement a donné une conférence de presse au pied du bâtiment. L’assocation demande à la ville et à la Préfecture de réquisitonner l’endroit pour maintenir ces personnes dans les lieux, en attendant des solutions pérennes. L’immeuble appartient à la Métro.

      D’après Droit au logement, il y aurait 250 logements vides dans Grenoble et son agglomération, et dans le même temps 5.000 personnes actuellement à la rue.

      Une grande manifestation est prévue jeudi 17 décembre sur le parvis de la mairie de Grenoble.

      https://france3-regions.francetvinfo.fr/auvergne-rhone-alpes/isere/grenoble/abris-demandent-rester-immeuble-du-quartier-abbaye-gren

    • Grenoble : une manifestation pour le droit au logement se termine en occupation d’immeuble

      Samedi 12 décembre, à l’appel du DAL 38 (Droit au logement), une centaine de personnes ont manifesté dans les rues de Grenoble, avant de prendre la direction du quartier de l’Abbaye. Prenant de court les forces de l’ordre qui encadraient le cortège, les manifestants ont rejoint le n°7 de la place Laurent-Bonnevay où plusieurs personnes sont rentrées dans un bâtiment abandonné, afin de l’occuper. Des familles mais aussi des personnes isolées occupent désormais l’immeuble, qui est censé être détruit prochainement.

      https://www.ledauphine.com/social/2020/12/12/isere-grenoble-une-manifestation-pour-le-droit-au-logement-se-termine-en

    • Grenoble : bras de fer entre la Ville et le DAL 38

      Après la coupure d’énergie dans le bâtiment occupé à l’Abbaye, une #manifestation a eu lieu sur le parvis de l’hôtel de Ville.

      Une centaine de personnes se sont réunies ce mercredi matin 23 décembre sur le parvis de l’hôtel de Ville. Ils dénonçaient la coupure d’électricité, d’eau et de chauffage dans le bâtiment occupé par une cinquantaine de personnes en situation de précarité dans le quartier de l’Abbaye. Pour rappel, cet immeuble vacant – situé au 7 place Laurent-Bonnevay – avait été investi par le DAL 38 (Droit au logement) au cours d’une manifestation le 12 décembre.

      « Ça fait deux ans que je dors dehors. On demande seulement le minimum vital. On dort habillé mais on a très froid », lâche un jeune Malien immigré, qui occupe un de ces logements. Les militants du DAL s’offusquent de cette coupure d’énergies : « Quand nous sommes arrivés, ce bâtiment était chauffé alors qu’il était vide ! […] La Ville fait ça pour que les occupants s’en aillent ! Ils avaient pourtant promis qu’ils ne couperaient pas le chauffage. C’est une honte, surtout à la veille de Noël », clame l’un d’entre eux. Ils demandent des solutions de relogement, « durables et salubres, pas le 115 ! ».
      « Obstruction » du DAL 38

      Pour la municipalité, le DAL ne serait pas dans une démarche coopérative. « Il y avait un rendez-vous prévu entre les travailleurs du CCAS et les occupants. Les travailleurs sociaux ont finalement été accueillis par les militants du DAL. Ces derniers semblent refuser que nous rencontrions directement les occupants de l’Abbaye », explique Céline Deslattes, conseillère municipale à la grande précarité. « Le CCAS a pourtant besoin de les rencontrer, de discuter avec eux pour proposer des solutions de relogement. […] On parle de vies humaines ! Je ne comprends pas pourquoi les militants du DAL font obstruction à ces discussions. »

      Ce bâtiment fait partie d’un vaste plan de réhabilitation des logements du quartier de l’Abbaye. « Les coupures d’énergie étaient prévues pour la fin d’année », assure-t-elle. Ce que met en doute le DAL : « Cet immeuble était inoccupé depuis des années. Le chauffage tournait et comme par hasard ils le coupent quand nous arrivons », ironise Garance du DAL. En somme, chaque partie se renvoie la balle et les négociations semblent au point mort.

      https://www.ledauphine.com/social/2020/12/24/isere-grenoble-bras-de-fer-entre-la-ville-et-le-dal-38

    • Solidaires avec les occupant.e.s du 7 pl Bonnevay, la mairie de Grenoble doit ouvrir des négociations !

      Depuis le 9 décembre, 50 personnes dont des femmes seules et des parents avec enfants occupent un immeuble dans le quartier de l’Abbaye à Grenoble avec le soutien du DAL 38. Ces personnes étaient sans logis, alors que cet immeuble du bailleur social ACTIS était vide et chauffé depuis 4 ans.

      Alors que cet ensemble de 264 logements vides disposait de tous les fluides nécessaires [eau, électricité, chauffage] pendant toutes ces années d’inoccupation, la mairie de Grenoble – en charge de la gestion d’Actis – a ordonné la coupure des fluides sitôt que des personnes sans-logis ont occupé les appartements. Ces personnes ne peuvent plus s’éclairer, elles ne peuvent plus se laver ni user des commodités sanitaires, elles ont froid. Alors que nous sommes en pleine pandémie et que la température est terriblement basse, comment expliquer un tel manque d’humanité de la part de la mairie de Grenoble ?

      Comment expliquer qu’un bailleur social laisse dormir des personnes dans la rue alors qu’il dispose d’une quantité invraisemblable de logements vides ? Peut-on tolérer qu’un bailleur social, une institution publique, use inutilement des fluides et du chauffage de centaines de logements vides ? Ceci pour un inavouable projet de promotion immobilière ? Et en dépit de toutes règles sociales et environnementales ? Nous sommes en droit d’exiger des réponses de la part de la mairie de Grenoble puisqu’elle est responsable de la bonne gestion d’Actis.

      La loi permet au représentant de l’Etat dans le département, sur proposition du service municipal du logement et après avis du maire, de procéder par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés” pour les attribuer à des mal-logés. Pourquoi cette procédure n’a-t-elle jamais été mise en œuvre sur la ville ? Pourquoi n’a-t-elle jamais été envisagée ?

      Nous attendons de la mairie une politique sociale et environnementale ambitieuses et rigoureuses. En place des destructions de logements sociaux pour les remplacer en bétonnant et densifiant toujours plus, il serait plus judicieux d’engager une politique intensive de rénovation des bâtiments et de réhabilitation énergétique. Cela créerait une masse considérable d’emplois durables et utiles pour la transition énergétique et pour le progrès social. Mais quelle est donc cette triste comédie que nous présente notre mairie qui se réclame sociale et écologiste ? Mais où est donc l’orgueilleuse capitale “verte” européenne ? Où est le prétendu “arc humaniste” tant vanté par le maire de la ville ?

      Nous appelons le maire et tousTes les éluEs de la ville à se ressaisir. Nous pensons que la mairie peut sortir de sa posture inhumaine et vide de toute perspective.

      Nous invitons la mairie de Grenoble et la Métro à ouvrir des négociations avec les occupants du 7 pl Bonnevay pour trouver une solution durable et digne, pour :

      Le rétablissement immédiat des fluides
      L’obtention dans les meilleurs délais d’un logement décent et pérenne pour chaque occupant.e
      La création d’emplois afin de permettre, sur l’agglomération, la rénovation des bâtiments vétustes ou vides et la réhabilitation énergétique de l’ensemble du parc immobilier des bailleurs sociaux.

      https://solidaires-isere.fr/2020/12/30/solidaires-avec-les-occupant-e-s-du-7-pl-bonnevay-la-mairie-de-gren

      #solidarité

    • Occupation à l’Abbaye : « Même si le froid va nous tuer, on ne partira pas »

      Depuis trois semaines, un bâtiment du quartier de l’Abbaye à Grenoble est occupé par plusieurs dizaines de personnes, avec l’appui du DAL 38 (Droit au logement). Dans un immeuble (propriété de l’établissement public foncier local, #EPFL et dont la gestion est assurée par le bailleur social #Actis) destiné à être réhabilité, cette occupation provoque un bras de fer entre le collectif militant et les différentes collectivités, parmi lesquelles la mairie de Grenoble. Entre le quotidien des occupants, sans eau, ni chauffage ou électricité, et les discussions compliquées sur ce sujet, le point sur la situation.

      https://www.ledauphine.com/societe/2020/12/31/isere-grenoble-occupation-a-l-abbaye-meme-si-le-froid-va-nous-tuer-on-ne

    • Squat de l’Abbaye à Grenoble : le petit coup de griffe de #Christophe_Ferrari à la municipalité Piolle

      La lettre, dont nous avons obtenu copie, est signée par le président de la Métropole Christophe Ferrari. Elle a été envoyée à Élisa Martin, adjointe au maire de Grenoble et présidente du bailleur social Actis. Et, même si l’élu a pris le soin de rajouter à la main un « bien à toi », la missive ressemble davantage à un petit coup de griffe. Et son objet est : l’affaire du squat du quartier de l’Abbaye (https://www.ledauphine.com/social/2020/12/12/isere-grenoble-une-manifestation-pour-le-droit-au-logement-se-termine-en).

      Christophe Ferrari commence ainsi : « J‘ai été interpellé par voie de presse, et plus récemment par courrier, à la fois par des associations et par des élus métropolitains, concernant la situation des personnes qui se sont installées dans les logements vides du 7 place Laurent-Bonnevay à Grenoble. Propriété d‘Actis jusqu’en 2019, ces bâtiments font l’objet d’un portage par l’Établissement public foncier local du Dauphiné (EPFL), dans le cadre d’un projet de renouvellement urbain porté par la Ville de Grenoble, en lien avec la Métropole. Bien que n’étant désormais plus propriétaire, Actis assure un rôle de gestionnaire y compris s’agissant du relogement des locataires dans la perspective de libérer entièrement les lieux. Depuis début décembre, les logements vides sont occupés par l‘association Droit au Logement (DAL) et par des personnes sans-abri. »

      Il poursuit : « Dans ce contexte, j‘ai découvert par voie de presse, et à regret, a fortiori au regard de l’hiver rigoureux que nous traversons et compte tenu de la situation sanitaire, que l‘électricité, le chauffage urbain et l‘eau courante des logements squattés avaient été coupés entre le 18 et le 23 décembre, sans information ni concertation préalable avec la Métropole. Ces décisions me semblent mettre gravement en danger la santé des personnes présentes sur les lieux. Je vous invite, en ce sens, à reconsidérer ces décisions, et, à l‘avenir, à travailler en lien étroit avec la Métropole. »

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      « Christophe Ferrari peut très bien m’appeler au lieu de m’écrire des lettres »

      Une heure après la publication des extraits de la lettre de Christophe Ferrari à #Élisa_Martin, celle-ci nous a contactés pour réagir « fort tranquillement » au courrier.

      L’élue nous dit : « Premièrement, Christophe Ferrari peut très bien m’appeler au lieu de m’écrire des lettres, il connaît bien mon numéro. D’ailleurs, je précise que je n’ai pas encore reçu cette lettre, que je la découvre à l’instant. Secundo, je me dis que c’est une bonne chose que le président de la Métropole s’intéresse vraiment à ce sujet du logement, qui sera à mon avis une des clés du mandat. D’ailleurs, je lui conseille de s’appuyer sur Nicolas Beron Perez (élu grenoblois et vice-président de Grenoble-Alpes Métropole chargé de l’habitat, du logement et de l’hébergement) pour faire avancer les choses. Ensuite, je précise que nous avons une réunion ce jeudi même au sujet de l’avenir d’Actis, qui doit évoluer pour coller notamment avec la loi Elan, et que je ne comprends pas pourquoi le président de la Métropole ouvre le feu juste avant cette réunion cruciale. Et j’aimerais aussi préciser qu’il était parfaitement au courant de la situation. Enfin, je pourrais dire que je trouve ce courrier est un peu grossier et déplacé, mais je préfère retenir que le sujet du logement a retenu son attention et que c’est très bien si la Métro se bouge sur ce point-là. »

      https://www.ledauphine.com/politique/2021/01/12/isere-squat-de-l-abbaye-a-grenoble-le-petit-coup-de-griffe-de-christophe

    • Envoyé ce jour des demandes de rendez-vous de la part des occupantEs et du DAL en courrier recommandé à :
      Eric Piolle maire de Grenoble
      Elisa Martin présidente d’Actis
      Nicolas Béron Perez conseiller métropolitain en charge du logement de habitat et de l’hébergement
      Christophe Ferrari président de la Métropole
      Lionel Beffre préfet de l’Isère
      Jean Pierre Barbier président du Conseil départemental de l’Isère
      Alan Confesson président de la compagnie de chauffage
      Vincent Fristot président de GEG
      Tous et toutes sont responsables a différents niveaux de la situation actuelle : mais qui aura le courage qui va avec les responsabilités ?

      Source : page FB du DAL 38, 14.01.2021

    • Grenoble : la mairie refuse de rétablir l’eau et le chauffage pour des mal-logés

      Pendant plus de quatre ans, près de 250 logements HLM du quartier de l’Abbaye, à Grenoble, sont restés inoccupés sous le prétexte de la future gentrification de cette zone. Bien que vacants, ces logements étaient malgré tout chauffés et alimentés en eau et en électricité durant ces années. Au début du mois de décembre, alors qu’une cinquantaine de sans-logis y ont trouvé refuge en pleine vague de froid, Actis, l’office public de l’habitat de la région grenobloise, a donné l’ordre de couper les fluides. C’est ainsi qu’avec l’aval de certains élus locaux et sous le regard du maire Eric Piolle, ce bailleur social a privé sans sourciller des familles entières d’eau, d’électricité et de chauffage, juste avant les fêtes de fin d’année, en pleine crise sanitaire. Des enfants d’à peine trois ans on ainsi été condamnés à passer Noël dans le noir, subissant les températures glaciales qui frappent la ville en cette période.
      L’association DAL 38 ainsi que des habitants de Grenoble se mobilisent aujourd’hui pour exiger notamment le rétablissement des fluides dans ces logements sociaux. Une pétition à destination d’Eric Piolle a été mise en ligne. Un appel aux dons a également été lancé.

      A Grenoble, 232 logements ont été progressivement vidés des familles qui les habitaient en vue d’une opération de gentrification du quartier de l’Abbaye. Selon le DAL, pendant 4 ans, ces habitations vacantes ont pourtant continué à être chauffées. Depuis le 12 décembre 2020, un de ces immeubles est occupé par 52 sans-logis (la mairie de Grenoble déclare toutefois que ce nombre est « non vérifiable »), sous l’égide de l’association DAL (Droit Au Logement) qui demande depuis à la mairie de réquisitionner ces habitations temporairement afin que ses occupants actuels puissent y rester jusqu’à être relogés dignement. Bien qu’insalubre, cette résidence des Volets Verts, située au 7 place Laurent Bonnevay, était jusque-là alimentée en eau, électricité et chauffage urbain. Pourtant, quelques jours suivant l’occupation des lieux par les sans-logis, le bailleur social Actis, qui détient l’usufruit de ces logements, a pris la décision de couper les fluides, avec l’approbation des élus locaux. De son côté, la mairie précise que la dernière famille vivant dans l’un des logements situés au 7 place Laurent Bonnevay a quitté les lieux le 10 décembre 2020 et que la distribution de chauffage via la sous-station étant commune à tous les logements, elle a été coupée en raison du départ de ces habitants afin que la gestion du bâtiment puisse être remise aux mains du EPFL-D (Etablissement Public Foncier Local du Dauphiné) qui en est le propriétaire.

      Le DAL qualifie toutefois cet acte de « cynique », ouvrant la voie à « une pratique jusqu’alors proscrite par de nombreux propriétaires institutionnels, que même le Préfet de police de Paris n’avait pas utilisé contre les occupants de l’ancien commissariat de la rue du Croissant dans le 2e arrondissement, occupé par des sans-logis le 1er janvier 2020, jusqu’à leur relogement. ». On peut également prendre l’exemple de l’occupation du 24 rue de la Banque, en sachant que ni la Lyonnaise de Banque, ni la Mairie de Paris n’y avaient suspendu les fluides. Ainsi, ce qui se passe aujourd’hui est d’une extrême gravité selon Mathis, un grenoblois mobilisé pour soutenir le DAL et les sans-logis, qui s’inquiète notamment de la santé de ces personnes vulnérables laissées sans chauffage en plein hiver (et en pleine crise sanitaire, précisons-le), alors que la ville connaît des températures en-dessous de zéro : « après plusieurs semaines sans fluides, les enfants commencent à tomber malades. Noël dans le noir, sans eau, depuis le 12 décembre 2020… Pas de remise de fluides si les habitants restent. Néanmoins la mobilisation continue et les habitants tiendront. »

      Le 12 janvier 2021 à 8h30, des travailleurs sociaux se sont rendus sur place et ont pu rencontrer huit occupants afin de leur proposer un accompagnement individuel en les dirigeant éventuellement vers des centres d’hébergement d’urgence. Cependant, pour le DAL et les personnes concernées, ces centres ne sont pas une solution étant donné qu’ils imposeraient des conditions de vie déplorables aux personnes hébergées et ce, sur tous les niveaux : suivi, alimentation, conditions sanitaires, accès aux services publics… Qui plus est, l’accueil dans ces logements d’urgence n’est que temporaire et certains d’entre eux risquent d’être fermés par l’association AJHIRALP (Association Régionale pour l’Insertion) dès le 31 mars 2021, rejetant les occupants dans la rue.

      La Ville et le CCAS admettent avoir eux-mêmes constaté d‘importants dysfonctionnements du dispositif hivernal d’hébergement d’urgence en Isère, en dépit de son renforcement annoncé, déclarant que « l’ensemble des places d’hébergement d’urgence semblent ne pas avoir été attribuées, des personnes appelant le 115 se voient refuser une prise en charge et restent à la rue » et « des personnes disent quitter ou renoncer aux lieux d’hébergement en raison de leur insalubrité ou d’un manque de sécurité. » Ces problèmes ont été listés dans un courrier envoyé un Préfet de l’Isère.

      La Ville de Grenoble déclare néanmoins être mobilisée, de même que le CCAS, pour l’hébergement des plus précaires, « en dehors de toute compétence obligatoire ». Depuis 2018, la Ville dispose d’une Equipe juridique Mobile « spécialement dédié à l’application du droit au logement et du droit à l’hébergement », coopérant notamment avec le DAL auquel des locaux ont été proposés, « à titre gracieux, à compter du 1er avril 2021 et en dehors de toute obligation à le faire. », admettant toutefois que les fluides des locaux seraient à la charge du DAL. Concernant la gentrification du quartier de l’Abbaye, la Ville se défend en parlant d’un « grand projet de renouvellement urbain » avec 30 à 40 % de logements sociaux prévus, précisant que les anciens locataires ont bénéficié d’un plan de relogement.

      « Eric Piolle, maire des riches »

      La crise du logement qui sévit actuellement sur le territoire français, due à l’appauvrissement graduel des populations modestes qui, aggravé par la crise de la Covid-19, aura d’autant plus creusé les inégalités, n’aura pas épargné la ville de Grenoble qui compte aujourd’hui « 1 800 sans abris, 16 000 ménages en attente de logements sociaux depuis plusieurs années et plus de 17 000 logements vacants… Un chiffre démesuré. » s’indigne Mathis. Pourtant, la mairie et la préfecture refusent d’avoir recours à la loi sur la réquisition des logements vacants, datant du 11 octobre 1945, même si celle-ci permettrait d’héberger de nombreux sans-abris ou mal-logés. Selon Mathis, le préfet de l’Isère, Lionel Beffre, et le maire de Grenoble, Eric Piolle, refusent de recourir à cette loi « pour des raisons politiques ».

      Plusieurs manifestations ont eu lieu à Grenoble depuis le mois dernier pour défendre les mal-logés du quartier de l’Abbaye, demandant aux élus de réagir. Les associations et les grenoblois mobilisés exigent le rétablissement de l’eau (en gardant à l’esprit que le droit à l’eau potable est un droit fondamental reconnu par l’Organisation des Nations Unies depuis le 28 juillet 2010), de l’électricité et du chauffage au 7 place Laurent Bonnevay, mais aussi le relogement de tous les occupants ainsi que l’application de la loi de réquisition des logements vides. Le temps dira s’il reste une part d’humanité à ces élus ou si le système aura fini de déshumaniser ceux qui le servent.

      Quid du droit au logement ?

      Le droit au logement en France ne date pourtant pas d’hier et découle du préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 qui indique que « La Nation garantit à tous, notamment à l’enfant, à la mère et aux vieux travailleurs, la protection de la santé, la sécurité matérielle, le repos et les loisirs. Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence ». La loi Quilliot du 22 juin 1982 indique également que « Le droit à l’habitat est un droit fondamental ». Ce même droit est cité dans deux autres lois : la loi Mermaz de 1989 et la loi Besson de 1990. En 1995, il est de nouveau mis en avant par le Conseil constitutionnel qui considère que : « La possibilité de disposer d’un logement décent est un objectif à valeur constitutionnelle ». Malgré cela, le droit au logement reste largement inappliqué sur le territoire français.

      En effet, selon un rapport publié en juin 2020 par six associations de solidarité pour le logement, dont la Fondation Abbé Pierre, plus un demandeur HLM est pauvre, moins il aura de chances d’obtenir un logement. Cette contradiction avec le droit au logement résulte, d’après le rapport inter-associatif, « de l’organisation d’un système économique, politique, juridique et financier, qui exclut de fait, pour cause de ressources insuffisantes, des catégories entières de la population. ». La recherche montre que pour l’immense majorité des demandeurs de logement social à faibles ressources, plus le revenu est élevé, plus le taux d’attribution augmente. Elle souligne également le fait que c’est lors de la sélection des candidats qui seront présentés à la commission d’attribution que ceux ayant les ressources les plus faibles seront, en grande partie, écartés de l’accès au parc social « à travers une série de mécanismes d’exclusion à la fois intentionnels et non-intentionnels. », ajoutant que « le motif de l’insuffisance des ressources constitue en effet un motif absolu de rejet d’un demandeur au moment de la désignation si celui-ci ne répond pas aux critères de solvabilisation fixés. »

      Le rapport indique que la moitié des ménages pauvres sont contraints de faire appel au parc privé, subissant ipso facto des taux d’effort colossaux et souvent, des conditions de logement indignes. Dans son communiqué de presse du 11 juin 2020, la Fondation Abbé Pierre souligne que bien qu’il n’y ait pas de minimum de ressources exigible par les commissions d’attribution, celles-ci « évaluent la capacité du demandeur à supporter le coût de son logement. Or ce coût n’a cessé d’augmenter. En parallèle, la précarité croissante des familles candidates au logement social conduit à une réduction des ressources stables « présentables » au bailleur. De fait, le « taux d’effort » du candidat dépasse de plus en plus souvent le seuil de 25 ou 30 %, synonyme d’exclusion. »

      Les obstacles pour accéder aux logements sociaux que doivent surmonter les personnes aux revenus les plus modestes sont nombreux : « pénurie de logements sociaux, loyers HLM trop élevés, attributions mal ciblées, défaut d’accompagnement, solvabilisation insuffisante par les aides publiques, méconnaissance de leurs obligations par les différents acteurs… à commencer par les préfets. » Les six associations à l’origine du rapport sur les Difficultés d’accès au parc social des ménages à faibles ressources ont également publié 15 propositions pour faciliter cet accès. Peut-être certains élus devraient-ils y jeter un coup d’œil ?

      https://mrmondialisation.org/grenoble-la-mairie-refuse-de-retablir-leau-et-le-chauffage-pour-de

  • #Pologne : Nora 219Ⓐ, une ZAD pour protéger la forêt et ses habitant-e-x-s
    https://fr.squat.net/2021/01/10/pologne-nora-219%e2%92%b6-une-zad-pour-proteger-la-foret-et-ses-habitant-e

    Occupée depuis le 3 janvier 2021 par Nora 219Ⓐ, un collectif de militant-e-x-s, Nora est le mot polonais pour “tanière de loup” et 219a est le numéro de la parcelle de la forêt vierge polonaise sur le point de se faire raser. À diffuser autour de nous ! Dans la région des Carpates, en Pologne, une […]

    #arbres #Gmina_Lutowiska #Nora_219a #Occupation

    • À Marseille, un McDonald’s est devenu un foyer vibrant de solidarité

      Dans les quartiers nord de Marseille, des salariés et leurs soutiens ont réquisitionné un McDonald’s en liquidation judiciaire. Près d’un an plus tard, L’Après M est devenu une fourmilière de projets solidaires. Et bientôt un fast-food bio, sain et à petits prix ?

      C’est un joli restaurant peinturluré de rose, de mauve et de bleu. L’établissement, ceint par un rond-point, une départementale, et de grands ensembles, colore le décor urbain. Des articles de Libération, Forbes ou encore la Marseillaise sont collés sur ses baies vitrées : son histoire a fait le tour du monde. Sur sa façade, les lettres blanches et jaunes de « McDonald’s » ont été découpées et transformées en « L’Après M ». Signe qu’à Saint-Barthélémy, dans le 14e arrondissement de Marseille, le temps de la multinationale est révolu. « Ici, on ne vend plus de Big Mac et on n’essore plus les salariés, mais on tend la main », dit Kamel Guémari, salarié et syndicaliste du McDo.

      Dans les quartiers nord, où le taux de pauvreté dépassait déjà les 40 % avant la pandémie de Covid-19, l’ancien McDonald’s de Saint-Barthélémy s’est mué en restaurant solidaire, pour aider les familles démunies à survivre malgré la crise. En quelques semaines, les bénévoles de « L’Après-M » sont parvenus à collecter suffisamment de denrées et de produits d’hygiène pour distribuer gratuitement 3.500 colis par semaine, et nourrir près de 14.000 personnes. Le tout grâce à des fonds issus de dons, à des cagettes données par des paysans, et au concours d’une cinquantaine d’associations. « Sans un euro d’argent public », précise Salim Grabsi. Les habitants et les ex-salariés de la chaîne de fast-food souhaitent créer des emplois et proposer des burgers bios et sains, « 100 % produits dans les quartiers nord » et accessibles aux plus pauvres.

      L’aventure a commencé au début du premier confinement, en mars 2020. « La population des quartiers nord a encaissé de plein fouet les mesures de restriction, se souvient Salim Grabsi, l’un des fondateurs de L’Après M. Les gens ont perdu une partie de leurs revenus et, pour peu qu’ils aient un travail informel, ils n’ont reçu aucune aide. Avec la fermeture des cantines scolaires, c’est devenu intenable pour les familles. »

      Le restaurant avait été placé en liquidation judiciaire car jugé non rentable par McDonald’s

      « Laisser des milliers de personnes dans la faim, c’était insupportable, alors on s’est bougés », dit Kamel Guémari. Face à l’urgence, les ex-salariés du McDonald’s et leurs soutiens ont réquisitionné le restaurant. Celui-ci avait été placé en liquidation judiciaire en décembre 2019, car jugé non rentable par McDonald’s France et son franchisé, qui ont tout fait pour le fermer. « Cette faillite était organisée, nous étions jugés trop vindicatifs, estime Kamel Guémari. Ils ne voulaient plus de nous ? Alors on a fait sans eux. J’ai enrichi McDonald’s en travaillant dans ce restaurant. Les habitants du quartier ont enrichi McDonald’s en consommant. Ce restaurant est maintenant à nous, au service de la population. » Concrètement, les Marseillais peuvent venir chercher leurs colis directement au McDo, via le drive, ou être livrés près de chez eux. Chaque quartier de la ville reçoit une livraison par semaine, coordonnée par un référent. « Au milieu de la débâcle, la mobilisation est exceptionnelle, les habitants se serrent les coudes », se réjouit Salim Grabsi.

      Quelques jours après le début du premier confinement, Sabrina, quarante ans et « maman solo avec deux enfants », se souvient d’être restée « un bon moment sur le parking du McDonald’s avant de descendre de la voiture ». Son entreprise de cosmétique se « cassait la gueule » et ses revenus sont passés de « 2.500 euros à 500 euros ». « J’avais de l’appréhension à ouvrir mon frigo, j’étais en mode survie. Un jour, la situation est devenue critique, alors je n’ai pas eu le choix... Seule, je n’aurais pas poussé la porte de L’Après-M. J’avais honte. Mais je ne pouvais pas laisser mes enfants sans manger. »

      « Ici, on ne m’a pas demandé de justificatif pour savoir si j’étais assez pauvre pour mériter un colis », a-t-elle apprécié. Un accueil « inconditionnel » revendiqué par les bénévoles. « On sait ce que c’est que la faim, dit Salim Grabsi. Il faut du courage pour traverser le quartier et venir ici. On ne va pas demander, en plus, des papiers... » Une fois la faim assouvie, Sabrina n’a jamais quitté l’ancien fast-food. Elle a repris confiance et espoir en donnant, à son tour, de son temps pour les autres. « Ce lieu est ma bouffée d’oxygène, je renais de mes cendres, sourit-elle. Si je ne viens pas pendant plusieurs jours, je ne me sens pas complète. »

      Une fois passée la première vague de Covid-19, le bateau de sauvetage des quartiers nord est devenu un fringuant voilier de solidarité, propulsé par les nombreuses dynamiques citoyennes qui s’y entrecroisent : on peut tomber nez-à-nez avec des Gilets jaunes, des supporters de l’Olympique de Marseille, des militants écologistes, des personnels de santé, des associations d’aide aux exilés ou aux SDF... « Seul on va vite, ensemble on va loin », est-il écrit sur la charte collée à l’entrée du restaurant.

      Plusieurs associations ont éclos entre ses murs. L’une d’elle, Le sel de la vie, assure des cours de soutien et des fournitures scolaires à près de trois cents enfants. « Pendant le premier confinement, on a assisté à un véritable crash scolaire », déplore Salim Grabsi, membre fondateur de l’association. Une centaine d’enseignants tentent de réparer les dégâts. Le sel de la vie propose aussi des sorties familiales en mer, des colonies de vacances et même un tournoi de water-polo. Salim Grabsi résume :

      On a réussi à faire du temple de la malbouffe et de la souffrance au travail un creuset dans lequel se mélangent des intelligences et des compétences éducatives, solidaires, écologiques, sportives... On n’a peut-être pas un bac +8, mais nos forces sont vives. »

      Les bénévoles veulent pérenniser ce qui est devenu, au fil des mois, la plaque tournante de l’entraide à Marseille. Pour cela, ils souhaitent poursuivre leur travail associatif, de soutien scolaire par exemple, tout en transformant les distributions de colis alimentaires en vente de burgers accessibles. Le samedi 19 décembre 2020, des milliers de personnes, dont l’ancien député européen José Bové, connu pour avoir démonté le McDonald’s de Millau (Aveyron) en 1999, se sont réunies pour le lancement symbolique du fast-food social. À cette occasion, plus de huit cents burgers bios, conçus par des restaurateurs locaux, ont été offerts aux habitants du quartier.

      « Il règne une misère insupportable dans ces quartiers. On veut offrir un autre horizon aux jeunes »

      Pour que le fast-food social et bio voit le jour, il reste à convaincre McDonald’s de céder les murs du restaurant, qui lui appartiennent toujours. Problème, « McDo refuse de discuter directement avec nous », dit Fathi Bouaroua. Le mercredi 20 janvier, les artisans de L’Après M ont tout de même reçu une visite prometteuse. Le nouveau maire de Marseille, Benoît Payan (PS), est venu leur apporter son soutien. « La municipalité s’est engagée à nos côtés et a prévu de faire appel à des dispositifs législatifs pour racheter le local », se réjouit Fathi.

      Reporterre a contacté à plusieurs reprises la ville de Marseille et McDonald’s France, qui n’ont pas donné suite à nos demandes d’entretien.

      Une fois l’établissement racheté, les occupants du restaurant veulent créer une entreprise qui bénéficierait aux habitants des quartiers nord, sous la forme d’une société coopérative d’intérêt collectif (Scic), qui appartiendrait aux futurs salariés, aux clients du restaurant, aux associations et aux contributeurs qui financeraient les investissements. « On est nés dans ces quartiers, où il règne une misère insupportable, raconte Fathi Bouaroua, président de l’association Après McDo, chapeau sur la tête. Nous entendons offrir un autre horizon aux jeunes, qui pour l’instant ne se voient proposer que trois métiers : la "chouf" [désigne le guetteur chargé de surveiller l’arrivée de la police lors de vente de drogue organisée], la prostitution et le chômage. »

      Les jeunes et les personnes en réinsertion, notamment après un séjour en prison, sont au cœur du projet. « On veut prendre au mot le slogan "Venez comme vous êtes" », poursuit Kamel Guemari. On traverse la rue pour créer nos emplois dans le monde d’Après [l’acronyme signifie Association de préfiguration pour un établissement ­économique et social]. L’ADN de ce restaurant, ce sera de recruter des gens cabossés par la vie. »

      D’anciens salariés, licenciés par McDonald’s, ont d’ores et déjà accepté de les encadrer. Comme Nour, qui a travaillé dans tous les McDonald’s de Marseille pendant près de vingt ans : « J’étais sans cesse déplacé, voire mis à pied, parce que je refusais de faire la "hagra" [la misère] aux salariés que j’encadrais. Le jour où le projet se concrétisera, je serai prêt à jouer mon rôle, à montrer qu’on peut encadrer différemment, en laissant plus d’autonomie aux salariés et en leur accordant plus de confiance. »

      Les burgers seront vendus à un prix variable selon les ressources de chacune et chacun, « parce qu’il est hors de question que dans la sixième puissance mondiale, des personnes vivent avec le ventre creux, dit Kamel Guemari, parfois surnommé « l’Abbé Kamel » par ses camarades. Quand le ventre est vide, on ne peut pas réfléchir, on avance pas. Personne ne doit rester à la porte du resto. Un « Uber solidaire » est même prévu pour distribuer des sandwichs gratuitement aux SDF.

      Ces burgers seront bios « parce que ce n’est pas parce qu’on est pauvres qu’on ne doit pas manger des produits sains », tonne Yazid Bendaïf, un habitant de la cité SNCF située à quelques centaines de mètres de L’Après-M. Cet homme de 61 ans, ancien peintre en bâtiment et dans l’automobile et cofondateur de l’association Le sel de la terre, l’une des dernières pousses de L’Après M, se définit comme un « touche à tout ». Il détaille :

      L’idée est de récupérer un maximum de terres pour les transformer en jardins nourriciers, cultivés et récoltés par des gens en réinsertion, pour approvisionner le fast-food en produits locaux. »

      C’est peu dire que ce projet repose entre de bonnes mains. Celles de Yazid Bendaïf et de sa femme, Samia, sont bien vertes. Dans leur cité, ils cultivent deux petits jardins. L’un est au pied de leur immeuble, et l’autre près du terrain de boules. « Depuis quatre ans, grâce à ces petites parcelles, nous sommes autosuffisants en légumes », affirme Yazid, une lueur de fierté dans le regard. Le couple prépare son terreau « dans la cave » et « tout ce que nous plantons part de la graine ou de boutures ». Le balcon des Bendaïf est rempli de pots de terre. « C’est notre petit laboratoire », sourit Samia.

      Dans leurs jardins poussent des oignons, des petits pois, des fèves, des plantes aromatiques et même des citrouilles, suspendues. Yazid a aussi planté des pommiers, des cerisiers et des avocatiers, qu’il prépare « pour les dispatcher dans la cité » et « casser le bitume, partout où c’est possible, pour multiplier les jardins nourriciers ». Avec ses compagnons du Sel de la terre, il lorgne sur un terrain de six hectares, à quelques encablures du McDonald’s. Les espaces verts qui bordent le restaurant pourraient aussi être prochainement cultivés. « J’aimerais que les enfants des quartiers nord sachent ce qu’ils mangent, que leurs légumes et leurs fruits aient du goût », glisse Yazid, une main dans sa barbe.

      En attendant que le fast-food voit le jour, et malgré l’engagement des bénévoles, la crise sanitaire se prolonge et la détresse sociale et psychologique s’accroît sévèrement. « La situation est explosive, prévient Karima Djelat, membre de l’association Rebondir 13. Plus les lundis passent, plus nous recevons de familles. Je crains qu’un jour, notre volonté ne suffise plus à faire le tampon. »

      Un soir de janvier, alors que le mistral soufflait et que les températures ne dépassaient pas les 2 °C, Reporterre a suivi la Maraude du cœur, qui a distribué sur le parvis de la gare Saint-Charles des berkoukes aux légumes, un plat algérien cuisiné par la bénévole Farida, dans les cuisines de L’Après M. Une quarantaine de personnes faisaient la queue, dont des familles avec enfant. « On ne s’attendait pas à autant de monde », déplore Samia.
      La prochaine bombe, « c’est la fin de la trêve hivernale, le 31 mars »

      Leïa, 14 ans, a été missionnée par sa grande sœur pour récupérer un dernier morceau de pain. « Ça fait mal au cœur d’en arriver là, souffle la collégienne. Nous sommes sans-papiers, alors nous n’avons pas grand-chose pour survivre. Grâce à ces repas, je peux au moins me concentrer sur mes cours et rêver de jours meilleurs. » La prochaine bombe, « c’est la fin de la trêve hivernale, le 31 mars, prévient Fathi Bouaroua. On risque de se retrouver, en plus des crises sanitaires et alimentaires, avec une crise du toit. Un triptyque d’urgence sociale. » Pour Didier, adossé à un réverbère, elle est déjà là : c’est bien simple, il n’a « jamais vu » autant de personnes sans toit. « Je vis pourtant dans les rues de Marseille depuis 1975 », dit-il.

      « Tout n’est pas la faute du Covid, tempête Mohamed, 45 ans, livreur de journaux et bénévole à L’Après M. La précarité ici n’est pas une nouveauté, elle résulte de choix politiques. La première des violences, ce n’est pas la crise sanitaire, ce sont les décisions de ceux qui nous gouvernent et leur mépris. » Cet homme est né dans un camp de transit, où il a vécu pendant vingt ans. « Je suis un grand déçu de l’idéal "liberté, égalité, fraternité", dit-il. Ces mots ont pourtant du sens, mais je ne les vois pas, ni de près, ni de loin. L’Après M, c’est aussi une manière de leur redonner de l’éclat. D’affirmer que désormais, on se prendra en charge nous-mêmes. »

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