• Montpellier : #occupycomico @lundimatin
    https://lundi.am/occupycomico


    Une salle de #tortures au #commissariat de #Montpellier

    7h30 – Un conflit éclate entre un gardien et un détenu d’une autre cellule. Il est amené dans la salle de derrière.

    7h35 – On entend des bruits de coups, des cris. De la fenêtre on voit des gardiens qui mettent des gants noirs pour rentrer dans la fameuse salle de derrière et les enlèvent quand ils sortent. On entend ce qui semble être un jet d’eau. Puis des cris. Une thalassothérapie gratuite ? Hum, ce n’était pas prévu dans le forfait …

  • Cérémonie d’écoute païenne

    wi watt’heure #37 se fait l’écho du mouvement des théâtres occupés au printemps 2021 en France, en zoomant sur un théâtre, le Théâtre Molière de Sète, et sur une des actions proposées par son collectif d’occupation, le collectif #Occupy_Molière. L’action choisie est la #lecture_publique de la liste des 44.764 réfugié·es décédé·es sur la route pour rejoindre l’Europe. Cette liste est régulièrement mise à jour par l’association #UNITED_Against_Refugee_Deaths.

    Une lecture publique a eu lieu le 26 juin à #Sète, dans le parc Simone Veil.
    Nous avons choisi pour #wi_watt’heure de donner à entendre la première année, qui liste les réfugié·es décédé·es de mai 2021 à mai 2020. Ces noms et prénoms, ainsi que les raisons du décès, ont été relus et enregistrés le 16 septembre, dans le studio Les Ombres d’Ondes, à l’occasion de cette publication.

    L’action est définie comme une « #cérémonie_d’écoute_païenne ». Il s’agit d’un #rituel pour #nommer, faire résonner et ainsi sortir de l’oubli ces personnes qui restent toujours sous le seuil du visible et de l’audible. Ce geste de #deuil est vocalisé près de la mer méditerranée – cette frontière liquide et fluide, mais inaccessible, entre Europe et Afrique – et donné à entendre pour convoquer une #écoute_collective.

    Dans la continuité, le collectif Occupy Molière souhaite proposer à d’autres collectifs de différentes villes en Europe de le rejoindre dans une action plus large qui serait de relire cette liste, le même jour, partout dans le continent.

    https://revue-et-corrigee.net/?v=wwh&PHPSESSID=4da3fb130d85b5fda05d6f9a07ea1b7b

    Pour écouter la cérémonie :
    https://soundcloud.com/user-903371861-530658408/wi-wattheure-37

    #liste #mourir_aux_frontières #performance #lecture #morts_aux_frontières #commémoration #asile #migrations #réfugiés
    #audio #son

    ping @karine4 @isskein

  • Une théorie du mouvement révolutionnaire
    https://lundi.am/Une-theorie-du-mouvement-revolutionnaire

    En 1963, Socialisme ou Barbarie (SouB), se scinde en deux. Né au sein de la IVe Internationale, il avait rompu avec celle-ci en 1949, sur base d’un désaccord centré sur la nature du stalinisme et de l’URSS. Lors de la scission de 1963, une partie des membres, regroupés au sein de la Tendance, font leurs le renouvellement théorique avancé par Cornélius Castoriadis (1922-1997), l’un des fondateurs de SouB. Ils gardent le nom de la revue et poursuivent sa publication jusqu’en 1965. Deux ans plus tard, le groupe s’auto-dissout. Les membres qui, eux, refusent cette orientation, l’Anti-tendance, et dont la plupart sont en charge de la publication du bulletin mensuel de SouB, Pouvoir Ouvrier (PO), adopte le nom du bulletin, qu’ils continueront à publier jusqu’en octobre 1969.
    ...

    La question des antagonismes sociaux

    Un demi-siècle après la scission de SouB, la figure du prolétariat comme agent de la révolution a pratiquement disparue. Mais, c’est peut-être moins à sa disparition à laquelle nous assistons qu’à son reclassement implicite dans d’autres figures (femmes, immigrés, etc.). Quoi qu’il en soit, la haine de classes – principalement celle de l’élite pour le « peuple » –, elle, est loin d’avoir été soldée. Demeure également le questionnement sur la représentativité du conflit.
    ...
    Mort et dépassement de la politique

    La mort diagnostiquée de la politique et de ses institutions, ainsi que des formes traditionnelles du mouvement ouvrier, n’empêche pas celles-ci d’opérer et d’avoir des effets. Et de ne plus en finir de mourir. L’enjeu est dès lors d’inventer de nouvelles formes et organisations de faire la politique, qui soient réellement révolutionnaires. À l’encontre de Véga affirmant que « l’organisation d’avant-garde ne peut pas être une préfiguration de la société socialiste », Castoriadis écrivait déjà dans Le mouvement révolutionnaire sous le capitalisme moderne : « Le mouvement révolutionnaire doit donc cesser d’être une organisation de spécialistes. Il doit devenir le lieu – le seul dans la société actuelle, en dehors de l’entreprise – où un nombre croissant d’individus réapprennent la vraie vie collective, gèrent leurs propres affaires, se réalisent et se développent en travaillant pour un projet commun dans la reconnaissance réciproque ».
    ...
    Les relations en sont sein étaient prises, selon Debord, dans un « rapport enseignants-élèves », marqué par quelques vedettes et les entraves implicites à la participation de tous. Bref, la volonté de non-spécialisation, d’exercer une activité totale, venait buter sur le manque de mise en œuvre de la critique de la vie quotidienne. Or, sans celle-ci, « l’organisation révolutionnaire est un milieu séparé » . Toujours est-il que l’IS ne fut pas plus capable que SouB de développer (dans la durée) des relations libres et égalitaires, qui préfigurent la société émancipée. L’objectif reste cependant toujours aussi pertinent.
    ...
    Plus près de nous, si l’incapacité (jusqu’à présent) des « gilets jaunes » à se définir autrement que négativement, a souvent été présentée avantageusement comme un « refus d’étiquettes », elle témoigne surtout d’un défaut de positionnement autonome .

    Enfin, les conséquences et leçons tirées de la prétendue mort de la politique interrogent.
    ...
    Conclusions
    ...
    L’élaboration théorique de SouB demeure une source importante et stratégique pour penser les luttes ici et maintenant. Ce qui s’y est joué soulève une série de problèmes, sur lesquels continuent de buter les groupes, qui n’ont pas renoncé à poser la question de la vie quotidienne dans cette société : comment, justement, faire groupe, créer des formes de luttes renouvelées, doublement fixées sur l’autonomie et sur les luttes, lier théorie et pratique, etc. ?

    #gauche #théorie_politique #trotzkisme #marxisme #occupy #socialisme_ou_barbarie #révolution #histoire #mouvements_sociaux #internationale_situationniste

  • Avant les Gilets jaunes, voici comment Facebook a changé les conditions de la démocratie

    Tunisie, États-Unis, Venezuela… #Facebook a changé les règles de la démocratie bien avant les Gilets jaunes en France.

    L’essor du mouvement des Gilets jaunes est un exemple de plus de l’influence de Facebook dans la sphère politique. Depuis près de dix ans, le premier réseau social au monde offre un « terrain fertile » aux militants et aux colères en tout genre, remarque Fabrice Epelboin, enseignant à Sciences-Po et spécialiste des médias sociaux. Utilisé comme outil de communication, d’organisation voire de manipulation dans les cas les plus controversés, Facebook s’invite dans les scrutins ou mouvements sociaux ces dernières années.

    . La #Tunisie et les #révolutions_arabes

    C’est en Tunisie, en 2011, qu’il joue pour la première fois un rôle déterminant. Parce qu’il permet de libérer la parole et de contourner la censure, de publier des photos et des vidéos de la répression et d’organiser la mobilisation, Facebook prend une place centrale. Il permet « la naissance d’une nouvelle forme de contestation sociale », souligne Fabrice Epelboin.

    La colère des Tunisiens, qui a éclaté après l’immolation par le feu du jeune marchand de fruits et légumes Mohamed Bouazizi, prend alors « une trajectoire exponentielle » qui aboutira au départ du président Ben Ali. Cette « révolution Facebook » en inspirera d’autres dans le monde arabe, notamment en Égypte, où le réseau social a aussi été déterminant.

    2. #Occupy_Wall_Street et les citoyens

    Quelques mois plus tard, Facebook joue un rôle de catalyseur dans le mouvement Occupy Wall Street, lancé à New York pour dénoncer les abus du capitalisme financier. Des pages locales se créent dans la plupart des grandes villes américaines et aident le mouvement à se répandre à travers les États-Unis.

    Facebook permet aux « 99% », comme ils se surnomment, de recruter des activistes et de partager des informations. Sur le même modèle, le mouvement des Indignés, lancé en Espagne en mai 2011, s’était aussi appuyé sur Facebook pour grandir, tout comme la « révolution des parapluies » à Hongkong en 2014 ou plus récemment, Nuit debout en France en 2016.

    3. L’élection américaine et ses polémiques

    Mais la force de frappe de Facebook lui vaut également son lot de polémiques. Pendant la campagne présidentielle américaine de 2016, le réseau social sert de caisse de résonance aux fausses informations qui visent Hillary Clinton et le camp démocrate.

    Par ailleurs, l’équipe de Donald Trump s’appuie sur les services de la société britannique Cambridge Analytica, qui exploite les données privées de dizaines de millions d’usagers du réseau à leur insu pour cibler précisément les attentes de son électorat. Un scandale planétaire qui poursuit encore Facebook. Lundi, son PDG, Mark Zuckerberg, a promis que des mesures contre les ingérences seraient mises en place en vue des élections européennes.

    4. Au #Brésil, #Bolsonaro et sa campagne 2.0

    Fin 2018, le candidat d’extrême droite Jair Bolsonaro utilise également Facebook pour faire campagne durant la présidentielle brésilienne. Poignardé à l’abdomen par un opposant à quelques semaines du scrutin, il multiplie les vidéos en direct pendant sa convalescence et court-circuite ainsi les canaux médiatiques traditionnels.

    Dans un pays réputé pour son « appétence pour les réseaux sociaux », selon Fabrice Epelboin, il utilise également WhatsApp, la messagerie qui appartient à Facebook, pour diffuser sa rhétorique sécuritaire et nationaliste auprès des 120 millions d’utilisateurs brésiliens. Une campagne 2.0 qui lui permet d’être largement élu fin octobre.

    5. Le #Venezuela et la parole de l’opposition

    Ces derniers jours, la crise au ­Venezuela a mis en lumière l’usage politique des réseaux sociaux par l’opposition. Facebook, comme Twitter et Instagram, permet en effet à Juan Guaidó – qui s’est autoproclamé président le 23 janvier – et à ses partisans de contourner la censure imposée par le régime aux télévisions et aux radios.

    De quoi excéder Nicolás Maduro, qui dénonçait en octobre 2017 la « dictature » des réseaux sociaux. L’observatoire de l’Internet NetBlocks a d’ailleurs signalé que Facebook, comme d’autres plateformes, avait été coupé de « façon intermittente » ces derniers jours.

    https://www.lejdd.fr/Medias/Internet/avant-les-gilets-jaunes-voici-comment-facebook-a-change-les-conditions-de-la-d
    #réseaux_sociaux #démocratie #résistance #révoltes #USA #printemps_arabes #Etats-Unis #gilets_jaunes

  • David Graeber : « De plus en plus de personnes estiment que leur boulot ne devrait pas exister » - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/09/15/david-graeber-de-plus-en-plus-de-personnes-estiment-que-leur-boulot-ne-de

    L’anthropologue et économiste américain constate la prolifération de « bullshit jobs », des emplois très bien payés mais parfaitement inutiles. Pour changer le système, il invite à revoir le sens que nous donnons collectivement au travail.

    Être payé à ne rien faire, est-ce bien sérieux dans un monde capitaliste en quête infinie de profits  ? Oui, répond contre toute attente l’économiste et anthropologue américain David Græber. Anarchiste, prof à la London School of Economics, il fut une grande figure d’Occupy Wall Street après la crise économique de 2008, autour du slogan « Nous sommes les 99 % ».

    Dix ans plus tard, il poursuit le combat intellectuel contre le capitalisme. On le savait inégalitaire, aliénant, anti-écologie. Græber ajoute qu’il est aussi inefficace. La preuve, ce sont les « bullshit jobs », des emplois parfaitement inutiles et très coûteux qui prolifèrent dans tous les secteurs de notre économie. « Un job à la con est une forme d’emploi rémunéré qui est tellement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat de faire croire qu’il n’en est rien », explique David Græber dans l’essai Bullshit Jobs, dont la traduction française vient de sortir (Les liens qui libèrent, 25 euros).

    Plus que la rigueur de l’argumentation, fondée sur des témoignages de personnes déjà sensibles à ses thèses, c’est la puissance de l’intuition qui frappe, jusqu’à cette conclusion : le capitalisme n’a plus grand-chose qui permette de le justifier, il est temps d’inventer un autre modèle et une autre conception du travail.

    Vous avez été un leader d’Occupy Wall Street, qui fut pour vous une révolte de la « caring class », c’est-à-dire des travailleurs du « care » (1), après la crise financière de 2008. Quel lien faites-vous entre les bullshit jobs  et cette lutte ? A-t-elle porté ses fruits ?

    Il y a en ce moment une #grève des infirmières en Nouvelle-Zélande, l’an dernier c’était au Royaume-Uni ; les profs aussi ont fait grève aux Etats-Unis et dans les facs anglaises ; les auxiliaires de vie pour personnes âgées en France… Ces métiers très divers ont en commun d’être de plus en plus pollués par tout un tas de tâches administratives imposées par leurs hiérarchies et qui les détournent de leur fonction première de soigner, d’éduquer… Ma conviction est que ces mouvements vont bien au-delà de revendications sur les salaires.

    Est-ce tellement nouveau ?

    La #financiarisation du monde, devenue le principal moteur du capitalisme, s’étend désormais à tout. Avec ses objectifs chiffrés, ses tableaux de bord, cette vision comptable a déteint partout. La société numérique a encore accéléré le mouvement avec son obsession de la notation permanente et instantanée. Là où les naïfs croyaient qu’elle simplifierait les choses, réduirait les circuits de décision et les hiérarchies, c’est l’inverse qui se passe. Je le constate dans mon métier d’enseignant  : il faut en permanence remplir des formulaires pour débloquer la moindre décision, cocher des cases. C’est pour gérer toute cette masse d’informations que le personnel administratif a énormément augmenté. Le modèle du privé, avec son obsession du management, s’est imposé jusque dans le secteur public  : un président d’université veut ses conseillers, ses assistants, comme un patron du CAC 40. On embauche donc des gens inutiles payés pour organiser et contrôler des tâches qui ne servent à rien et emmerdent tout le monde.

    Pourquoi faites-vous un parallèle entre la prolétarisation de ces travailleurs du care et la sphère financière. En quoi sont-ils connectés ?

    Tout ou presque désormais est traduit en chiffres et aboutit à cette « bullshitisation » de pans entiers d’activités et de métiers dont les gens se sentent dépossédés. Là où l’on devrait se recentrer sur l’humain, on « procédurise », on comptabilise, on formate en permanence afin de nous faire rentrer dans des cases.

    Peut-on en dire autant des métiers industriels  ?

    Plus vous êtes dans la production, la matière, plus le recours aux technologies d’automatisation comme la robotique boostent la productivité et moins vous avez besoin de main-d’œuvre, surtout pour les tâches les moins qualifiées. A l’inverse, dans la santé, l’éducation, cette productivité décroît en dépit de cette profusion de bureautique et de logiciels. La technologie était censée réduire la bureaucratie et l’on voit au contraire qu’elle se nourrit de ce passage au numérique pour toujours s’étendre. Si tout doit être documenté, monitoré, tracé, vous avez besoin de toujours plus de petites mains pour traduire des expériences qualitatives en tableaux quantitatifs. L’intelligence artificielle est la nouvelle avant-garde de cette bureaucratie digitale. Comme la productivité ne progresse plus, les salaires stagnent ou baissent, les métiers sont de moins en moins valorisés. C’est un cercle vicieux, d’où ces grèves qui disent l’effondrement de l’estime de soi, comme une cicatrice balafrant notre âme collective.

    Puisque des métiers utiles ­connaissent une « bullshitisation », ne faudrait-il pas parler de « tâches à la con » plutôt que de « jobs à la con »  ?

    Évidemment, on peut encore aimer son boulot en cherchant à éviter des tâches inutiles qui le polluent. Mais j’ai choisi ce terme générique de « jobs à la con » parce que de plus en plus de gens disent que leur vie professionnelle est intégralement dédiée à ces tâches inutiles et que, si l’on supprimait leur emploi, cela ne changerait rien. Ce n’est donc pas seulement la manière d’exercer son travail qui est inutile, c’est souvent le boulot lui-même qui l’est, quand il n’est pas en plus nuisible, comme me l’ont dit nombre d’avocats d’affaires et de cadres intermédiaires qui passent leur vie à gratter du papier et bureaucratiser leurs équipes comme on l’exige d’eux. Le fait que de plus en plus de gens reconnaissent que leur boulot ne devrait tout simplement pas exister, ça, c’est nouveau  ! Quand j’ai écrit mon premier article sur ce sujet en 2013, un institut de sondage britannique a testé mon hypothèse. A la question « Votre travail apporte-t-il quoi que ce soit d’important au monde  ? », plus du tiers des personnes interrogées (37 %) ont dit être convaincues que ce n’était pas le cas, le double de ce à quoi je m’attendais. Le fait de poser la question a ouvert la boîte de Pandore.

    Politiquement, quel lien faites-vous entre les 40 % de personnes ayant un bullshit job, et le slogan d’Occupy, « Nous sommes les 99% »  ?

    La « bullshitisation » tient beaucoup à la mentalité de la classe dirigeante – les 1 % – qui a besoin de cette base de « larbins » pour se sentir importante, comme dans la féodalité médiévale. Leur motivation n’est pas économique. Cette classe a compris que pour préserver sa fortune et son pouvoir, une population heureuse, productive et jouissant de son temps libre constitue un danger mortel. Ces 1 % qui contrôlent le système sont ceux qui financent les campagnes politiques aux Etats-Unis  : 98 % des dons viennent de ces 1 %, la corruption du système politique est le moteur de leur accumulation de capital. C’est un résultat inévitable de l’économie du ruissellement. Comme il y a une pression du politique pour créer plus d’emplois, leur réponse est  : on va s’en occuper en multipliant les bullshit jobs. Plutôt que de redistribuer les richesses en stimulant la demande comme le défend la gauche depuis Keynes, on fait vivoter tous ces larbins en les maintenant dans la dépendance à ces jobs à la con.

    Tous vos livres sont basés sur des raisonnements contre-intuitifs, que ce soit pour expliquer le gonflement des dettes, la bureaucratisation du capitalisme ou ce « brejnevisme » des jobs de merde comme vous l’appelez dans un clin d’œil au socialisme soviétique finissant. N’est-ce pas là tout ce qu’abhorre le capitalisme, qui a toujours mis en avant son efficacité  ?

    Les défenseurs du #capitalisme disent que, certes, il crée des inégalités, de la misère et de l’aliénation mais qu’au moins, il est efficace. Les bullshit jobs montent que ce n’est pas le cas  ! Le problème pour ces 1 %, c’est qu’il faut bien occuper toutes ces masses et les bullshit jobs maintiennent la cohésion « brejnevienne », permettent de le faire perdurer sans remettre en cause leur pouvoir et leur accaparement des richesses. La financiarisation leur permet toujours de trouver de quoi s’enrichir comme lorsqu’il s’agit d’endetter des pauvres pour qu’ils se payent un logement dont on sait dès le départ qu’ils ne pourront jamais le rembourser. Cela n’a pas empêché les grandes banques d’affaires d’être renflouées après la crise financière alors que ces citoyens ordinaires ont été expropriés. Le capitalisme n’est pas ce que la plupart des gens croient, c’est un outil de domination qui vise avant tout à préserver le pouvoir de ces 1 %.

    Paradoxalement, vous semblez plus critique envers les démocrates, que vous accusez de collusion avec l’establishment financier, qu’envers les républicains…

    Je suis anarchiste, contre la classe politique en général. Mais je me dois d’essayer de comprendre ce qui se passe. Quand Trump a été élu, j’ai été tenté d’écrire une lettre ouverte aux leaders libéraux pour leur dire  : « Nous avons tenté de vous avertir avec Occupy  ! Nous savions que tout le monde pensait que vous étiez corrompus. Vous avez voulu croire que ce que vous faisiez était légal, que c’était bon, mais personne d’autre que vous ne pense cela  ! » Nous avons essayé d’orienter la rébellion dans un sens positif et ils ont envoyé la police. Je vois Occupy comme la première vague de négociation sur le démantèlement de l’empire américain. Et clairement, Trump est la deuxième, il le fait ! #Occupy était un moment initial lancé par le mouvement socialiste libertarien toujours présent. Mais regardez les sondages outre-Atlantique  : une majorité des 18-30 ans se considère anticapitalistes. Quand cela est-il arrivé auparavant  ? Jamais  ! Les gens ont dit qu’Occupy avait échoué… ­Allons…

    Ces bullshit jobs vont-ils disparaître grâce aux algorithmes et nous permettre de ne travailler que trois à quatre heures par jour comme vous dites que le progrès permettrait de le faire depuis longtemps ?

    Non, car les algorithmes créent des bullshit jobs ! Au XXe siècle, les gens se sont inquiétés d’un chômage de masse lié au progrès technique, y compris Keynes, qui parlait de chômage technologique. Je pense que c’est vrai, mais qu’on y a répondu par la création de jobs imaginaires pour garder les gens occupés. Dans la mesure où la technologie peut progresser et supprimer des emplois utiles, de deux choses, l’une : soit on crée des jobs à la con pour les occuper, soit on redistribue le travail nécessaire, celui du care, que nous ne voulons pas voir effectué par les machines, pour que les gens travaillent moins et profitent plus de la vie. C’est l’autre limite à la thèse de l’efficacité capitaliste : pendant des centaines d’années, les gens ont travaillé dur parce qu’ils imaginaient un monde où leurs descendants n’auraient pas besoin de faire comme eux. Et maintenant que nous arrivons au point où c’est possible, on entend : oh non, les robots vont nous prendre notre travail ! Ça n’a pas de sens.

    Pourquoi le care est-il si important pour changer le système  ?

    Dans le livre, je raconte la grève des employés du métro londonien, quand on se demandait si ce n’était pas un bullshit job qui pourrait être remplacé par des machines. Ils ont répondu avec un texte qui disait en substance  : « Remplacez-nous par des machines, mais nous espérons que votre enfant ne se perdra pas, qu’aucun passager saoul ne vous importunera, que vous n’aurez pas besoin d’information, etc. » Qui veut d’un robot pour prendre soin de son enfant égaré  ? Personne  !

    Comment faire  ?

    L’analyse du travail à l’ère industrielle s’est trop concentrée sur l’usine, alors que beaucoup de travailleurs exerçaient un travail en lien avec le care. Je pense qu’il faut d’abord prendre le care comme paradigme, lire l’ensemble du travail à travers cette question. Car même lorsque vous fabriquez une voiture, c’est parce que vous voulez aider les gens, leur permettre de se déplacer. Plutôt que de se concentrer sur la production de biens et leur ­consommation, qui suggèrent que le vrai travail est productif, il faut partir du principe que l’essentiel de ce à quoi nous nous consacrons est l’entretien des choses  : on fabrique une seule fois une tasse, mais nous la lavons des milliers de fois.

    Qu’en est-il des enjeux écologiques  ?

    Ils sont plus faciles à intégrer dans cette logique du care. On prend soin les uns des autres, mais aussi de la nature, des animaux. Je n’aime pas la notion de décroissance, qui est négative, mais en un sens, cela y correspond, car il faut sortir de cette conception d’une valeur qui devrait toujours croître. C’est drôle, car l’idée de la croissance est inspirée de la nature, mais en réalité ce qui grandit finit par mourir. C’est une métaphore bizarre pour défendre l’idée d’une croissance infinie.

    La mobilisation pour le climat est-elle pour vous le commencement d’une lutte anticapitaliste  ?

    Ce qui me dérange, c’est qu’au moment où le capitalisme semble vraiment vulnérable pour la première fois depuis une éternité, des intellectuels de gauche essaient de le sauver. Quelqu’un comme Thomas Piketty dit aujourd’hui en substance  : « Je ne veux pas abolir le capitalisme, je veux l’améliorer. » Pourtant, s’il avait été là dans les années 60, à l’époque où le système n’était aucunement menacé et où il n’y avait rien à faire, il se serait forcément dit anticapitaliste.

    Contre les bullshit jobs, vous expliquez votre intérêt pour le revenu universel. L’Etat-providence a-t-il donc un nouveau rôle à jouer  ?

    Je suis anarchiste et contre l’Etat, mais sans rejeter l’ensemble de ses services comme la sécurité sociale. Mais on pourrait imaginer que ces fonctions utiles soient assurées par d’autres entités. Je suis en revanche contre la bureaucratie en tant que forme de violence coercitive. Le revenu universel est un moyen pour créer un revenu inconditionnel, qui réduira l’Etat et notamment ces services détestables qui décident si vous élevez vos enfants correctement, si vous cherchez assez activement du travail… Tout ce qui crée de la souffrance et n’apporte pas grand-chose à ceux qui se comportent comme on leur ­demande.

    D’où provient notre conception du travail comme un élément central de l’existence, une souffrance nécessaire  ?

    Dans l’Antiquité, il y a l’idée que le travail est mauvais, que c’est pour les femmes et les esclaves. Mais les « anciens » n’aimaient pas l’oisiveté non plus, au sens où l’homme doit être occupé. Je suis un élève de Marshall Sahlins, qui a produit une critique de l’économie en mettant en évidence ses racines théologiques. Si vous regardez le mythe de Prométhée, la Bible et le récit de la chute du paradis, il apparaît que le travail est l’imitation de Dieu, à la fois en tant que créateur, et en tant que l’on subit la punition pour lui avoir désobéi. Il y a donc la double idée que le travail est productif, créatif et en même temps misérable. Je pense que cette conception du travail s’est imposée à l’époque médiévale, lorsque le travail rémunéré était un passage obligé vers l’âge adulte. Tout le monde, y compris les nobles, devait jusqu’à son mariage travailler pour quelqu’un d’autre. Les gens attendaient pour prendre leur place dans la société. Cette idée de travailler sous l’autorité d’un autre pour devenir un adulte se jouait à l’échelle de la vie, de serviteur à maître. Aujourd’hui, cela se joue entre le lieu de travail et le lieu privé. Vous faites la même transition chaque jour, vous vous placez sous l’autorité de quelqu’un toute votre vie, pour pouvoir être libre chaque soir et chaque week-end.
    (1) L’éthique du care consiste à donner de l’importance à la relation à l’autre, au soin apporté à autrui.

    Cinq nuances de « bullshit jobs »

    David Græber a forgé le concept de bullshit jobs dans un article écrit en 2013 pour la revue britannique Strike  ! Le texte a suscité des milliers de réactions, que Græber analyse dans son livre  : il a sélectionné 124 discussions trouvées sur des sites qui avaient diffusé son article et 250 témoignages reçus par mail. Il en a tiré cinq catégories de jobs à la con.

    Le larbin a pour rôle de donner à quelqu’un l’impression d’être important, comme un poste de secrétaire dans une entreprise qui ne reçoit que deux coups de fil par jour mais qui ne serait pas sérieuse si elle n’avait pas de secrétaire. Si vous êtes porte-flingue, vous poussez les gens à acheter des choses dont ils n’ont pas besoin  : vous êtes donc publicitaire ou télévendeur. Tout aussi inutile, le rafistoleur règle des problèmes (toujours les mêmes), qui ne se poseraient pas si l’on se contentait de changer un peu l’organisation de l’entreprise. A ne pas confondre avec le cocheur de cases, qui mesure, évalue, enquête pour aboutir à des analyses que personne n’utilisera jamais, comme lorsque vous remplissez des formulaires pour dire à votre boss que vous avez rempli vos objectifs. Enfin, les petits chefs donnent des ordres et font des plannings, mais n’en foutent pas une.
    Christophe Alix , Thibaut Sardier

    #graeber #care #travail #économie #Etat #bullshit_jobs

  • #Photo prise en France, ce jour, à 16h15 sur la printanière #ZAD de #NDDL qui ne connait pas de trève. Un harcèlement systémique & quotidien pour tenir les axes & au nom de l’état de droit qui parasite notre droit de vivre... @NONago_NDDL @ZAD_NDDL @ZAD_PARTOUT @ZadStreet #occupypic.twitter.com/8K778XFZG0
    https://twitter.com/ymonteil/status/996507160292085762

    #Photo prise en France, ce jour, à 16h15 sur la printanière #ZAD de #NDDL qui ne connait pas de trève. Un harcèlement systémique & quotidien pour tenir les axes & au nom de l’état de droit qui parasite notre droit de vivre... @NONago_NDDL @ZAD_NDDL @ZAD_PARTOUT @ZadStreet #occupy pic.twitter.com/8K778XFZG0

  • #BALLAST | #Castoriadis #autonomie — La #démocratie ne se limite pas au dépôt d’un #bulletin dans une #urne
    https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-democratie-ne-se-limite-depot-dun-bulletin-urne

    "refonder une véritable pensée politique en évitant les pièges du déterminisme marxien et de la pratique autoritaire qu’il induit nécessairement."

    "Castoriadis voit là l’expression de ce qu’il nomme capitalisme bureaucratique — fragmenté à l’Ouest, total en URSS"

    mais aussi en Chine ?

    "L’erreur — et c’est une erreur que fait aujourd’hui une fraction de la gauche — serait de penser que la critique du néolibéralisme impliquerait la réhabilitation de l’État, ce qui occulte le fait que ce sont les États nationaux qui ont mené des politiques néolibérales, y compris pour ce qui est de leurs propres administrations, comme en témoigne le new public management. L’État social que nous avons connu sous les Trente Glorieuses est de toute manière en train de s’effondrer : la question est de savoir si nous voulons le maintenir artificiellement en vie — ce que les évolutions du capitalisme contemporain, avec la rupture du compromis fordiste, rendent très aléatoire — ou si nous voulons en profiter pour donner une nouvelle vigueur au projet d’autonomie." [...] "Je crois que Castoriadis nous donne des éléments pour penser une autre société, dans laquelle les individus n’abdiquent pas leur autonomie en échange d’avantages matériels."

    "Castoriadis en est donc venu à penser que la véritable contradiction est celle qui existe entre les dirigeants et les exécutants : tant que les individus sont soumis à ce qu’Yvon Bourdet appelle une « hétérogestion », on ne peut pas parler de socialisme ou même tout simplement de démocratie — celle-ci ne doit pas s’arrêter aux portes de l’usine, selon Castoriadis, et se limiter, tous les cinq ans, au dépôt d’un bulletin dans une urne."

    "Comme je l’ai déjà suggéré, Castoriadis ne considère pas le travail comme une activité structurellement aliénante qu’il faudrait dépasser pour espérer vivre libre. Il y voit au contraire la possibilité d’affirmation d’une liberté concrète."

    "On pourrait résumer en disant que c’est sa tendance à la scientificité que Castoriadis reproche à Marx, son fétichisme de l’économie comme « science », comme il dit."

    "La pensée de Castoriadis, profondément cohérente, ne peut éviter de dégager les conséquences des thèses qu’elle avance : être autonome, diriger consciemment sa vie, suppose sans doute un travail sur soi — ce pourquoi, selon Castoriadis, la psychanalyse relève du projet d’autonomie ; mais cela ne saurait suffire." [...] "De la gestion ouvrière, on passe ainsi à l’autogestion, puis à la démocratie, en évitant tout formalisme. L’ouvrage de Boltanski et Chiapello est fort stimulant et les analyses qu’il développe souvent justes. Il est toutefois regrettable que ses auteurs n’aient pas tenu compte des vues de Castoriadis. Ils auraient pu notamment prendre connaissance d’un texte, publié en 1974 dans une revue de la CFDT — c’est-à-dire trois ans avant la rupture de l’Union de la gauche et le « recentrage » de la centrale syndicale —, qui dénonce fermement toute forme de hiérarchie, tant du commandement que des salaires. Ils auraient alors perçu que, pour être minoritaire, existait un courant pour lequel la distinction entre critique artiste et critique sociale n’est ni acceptée ni acceptable."

    rapport à l’anarchie : "Castoriadis considère l’anarchisme comme une variante de l’individualisme. Il exprime cela dans un de ses premiers textes philosophiques intitulé « Phénoménologie de la conscience prolétarienne », qui reste encore très hégélien. Il y définit l’anarchisme comme une forme de la conscience de soi, qui estime pouvoir changer immédiatement la société, par un mouvement spontané de révolte, sans s’intéresser à la question de l’organisation. Castoriadis n’a jamais défendu la spontanéité des masses en tant que telle, sachant fort bien qu’elle n’est pas nécessairement articulée à un désir d’autonomie. [...] Enfin, Castoriadis estime que les anarchistes ne peuvent pas penser le social : comme les libéraux, ils pensent la société à partir de l’individu, et les formes de vie collective sur le modèle d’un contrat social. Ils occultent donc la force de l’institution ou des significations imaginaires sociales, ces significations qui sont au centre de toute société et qui ne sont pas le produit d’un individu ou d’un rapport entre des individus."

    intellectuels et société : "Ce qui est tout de même frappant quand on a milité un peu, c’est de voir à quel point les militants des organisations classiques de gauche sont prisonniers des schèmes de la pensée héritée : c’est moins vrai depuis que les Indignés, #Occupy Wall Street ou #Nuit_debout ont développé une réelle réflexion sur leur action. Mais les organisations syndicales ou les partis classiques restent de grandes machines bureaucratiques, qui ne conçoivent l’action que selon une division du travail reconduisant les schèmes de l’ #hétéronomie. On le voit par exemple chez les Insoumis de #Mélenchon. Nul doute ici que le travail intellectuel d’un Castoriadis soit absolument nécessaire."

    progrès : "une société qui s’intitule elle-même « moderne » affirme d’une certaine manière que rien ne pourra venir après elle, qu’elle constitue la fin de l’Histoire — ce qui est absurde. [...] Castoriadis se veut fidèle à ce qu’il appelle lui-même le projet d’autonomie, qui ne naît pas avec la modernité, mais bien avant, au moment où la société grecque invente à la fois la démocratie et la philosophie : l’un des acquis de ce projet d’autonomie, dont les Lumières constituent à la fois la reprise et la radicalisation, est en effet l’idée de la raison critique, à laquelle Castoriadis est très attaché. [...] Ni moderne ni antimoderne, il est donc plutôt, comme Socrate, atopos : non situable dans cette polémique qui ne le concerne pas, fidèle à ce qu’a de meilleur la modernité (l’universalisation du projet d’autonomie) et critique de ce qu’elle a de pire."

    Imaginaire radical et instituant : Castoriadis tâche de rendre compte de ce qui est, de la réalité effective. La considération des sociétés et de la contingence de leur histoire conduit à reconnaître qu’elles ne relèvent que d’elles-mêmes, qu’elles s’auto-instituent. —> condition de possibilité : l’imagination individuelle ou l’imaginaire collectif

    Castoriadis, qui a longtemps gagné sa vie comme économiste, voyait dans le néolibéralisme l’une des plus grandes régressions intellectuelles de notre époque, témoignant précisément de ce qu’il considérait comme la « montée de l’insignifiance », y compris dans la théorie.

    Mais Castoriadis faisait un diagnostic d’ensemble des sociétés occidentales : il y voyait un vaste mouvement de dépolitisation, de repli dans la vie privée, et une crise des significations imaginaires centrales sur lesquelles ces sociétés s’étaient bâties. Ce n’est pas la partie de l’œuvre de Castoriadis que je préfère — il y cède souvent à des constats sociologiques à l’emporte-pièce : le moraliste et le polémiste l’emportent parfois sur le philosophe —, mais Castoriadis y pointe tout de même certains phénomènes inquiétants comme la disparition de certains modèles anthropologiques au profit du consommateur-jouisseur fabriqué par le néo-capitalisme contemporain.

    Castoriadis est en effet lu et revendiqué par beaucoup de militants. Il a eu le mérite de ne pas proposer d’utopie (terme qu’il rejetait) ni de vouloir prophétiser la forme que prendrait le mouvement social : c’était contraire à son idée de la créativité historique.

    Castoriadis pose les questions essentielles : quelles sont les significations imaginaires qui peuvent aujourd’hui faire sens pour nous ? voulons-nous une démocratie authentique, un régime de l’autonomie et de l’auto-limitation ? comment rompre avec la société marchande ? quelle éducation pour un homme démocratique ? Les mouvements révolutionnaires ont tout intérêt à se réapproprier ces questions, qui sont au centre du travail de Castoriadis.

    autre article Ballast : juillet 2017 : https://www.revue-ballast.fr/castoriadis-lautonomie-radicale

    Pour info, l’asso Castoriadis, regrouppant ses textes et speech :
    http://www.castoriadis.org/fr/default.asp?sw=2560

  • Géographie de la lutte
    http://www.laviedesidees.fr/Geographie-de-la-lutte.html

    Les mouvements « Occupy » ont remis en avant l’importance, souvent négligée, de la dimension spatiale des mouvements sociaux. Un ouvrage collectif récent permet de relancer le questionnement sur la diversité de ces usages de l’espace dans les contestations politiques.

    Livres & études

    / #espace, #mobilisation, #militantisme

    #Livres_&_études

  • A quoi servent donc ces cameras intégrées aux panneaux publicitaires de Clear Channel ?
    https://www.rtbf.be/info/regions/bruxelles/detail_a-quoi-servent-donc-ces-cameras-integrees-aux-panneaux-publicitaires-de-

    Dix panneaux publicitaires à écran tactile avec caméra intégrée viennent d’être installés par la société Clear Channel qui loue ces espaces publicitaires. Ce procédé interpelle. Céline Delforge, députée bruxelloise Ecolo, attendait patiemment le tram à l’arrêt Louise quand elle découvre « dans un montant (du panneau), un objectif caché discrètement derrière la vitre teintée. » La caméra comme « miroir de l’image en temps réel » Ces caméras seraient couplées à des écrans tactiles. Michel Jadoul, directeur Marketing (...)

    #Clear_Channel #CCTV #vidéo-surveillance

  • Du 11 au 13 novembre 2016 à Bure,
    barricades agricoles contre la poubelle nucléaire
    et rencontres Reclaim the Fields !

    http://lavoiedujaguar.net/Du-11-au-13-novembre-2016-a-Bure

    Dimanche 13 novembre, à partir de 10 h 30,
    chantier barricades agricoles à la gare de Luméville.

    À partir du vendredi 11 novembre, rencontres francophones
    du réseau Reclaim the Fields à la Maison de la résistance à Bure.

    Depuis la fin de l’été à Bure, le bois de Mandres-en-Barrois est temporairement libéré de l’Andra. Les pans du mur abattu gisent à terre, les gendarmes se sont retirés et des cabanes se reconstruisent dans les arbres. Les croque-morts du nucléaire ont subi une défaite mémorable. Mais l’empire de l’Andra ne s’arrête pas à la lisière de la forêt. En dix ans, l’agence a accaparé plus de 3 000 hectares de terrains (...)

    #OccupyBure #déchets_nucléaires #Lorraine #résistance_paysanne

  • #Bure : Barricades agricoles contre la poubelle nucléaire et rencontres Reclaim the Fields !
    http://zad.nadir.org/spip.php?article4127

    #OccupyBure Depuis la fin de l’été à Bure, le bois de Mandres-en-Barrois est temporairement libéré de l’Andra. Les pans du mur abattu gisent à terre, les gendarmes se sont retirés et des cabanes se reconstruisent dans les arbres. Les croque-morts du nucléaire ont subi une défaite mémorable. Mais l’empire de l’Andra ne s’arrête pas à la lisière de la forêt. En dix ans, l’agence s’est accaparée plus 3000 ha de terrains, dont 1000 hectares de terres agricoles, harcelant de nombreux-euses paysan-ne-s, augmentant (...)

    #Autres_luttes_contre_l'aménagement_capitaliste_du_territoire

    « http://vmc.camp/2016/10/19/dimanche-13-novembre-barricades-agricoles-contre-la-poubelle-nucleaire »

  • L’opposition démocratique à #Pékin triomphe à #Hong_Kong
    https://www.mediapart.fr/journal/international/070916/lopposition-democratique-pekin-triomphe-hong-kong

    Le premier scrutin depuis la #révolution_des_parapluies de 2014 a été marqué par une participation record, et l’entrée au conseil législatif de la génération #Occupy_central et des localistes. Le camp démocrate en sort radicalisé et renforcé.

    #International #Asie #Chine

  • L’essor et le déclin de la Commune d’Oakland

    http://lavoiedujaguar.net/L-essor-et-le-declin-de-la-Commune

    Un groupe d’anarchistes reviennent sur Occupy Oakland.

    En nous lançant dans la difficile tâche de raconter le déclin d’Occupy Oakland, nous sommes au moins tombés d’accord sans débat sur ce qui fut l’apogée du mouvement. Il a pu y avoir des désaccords pour savoir si la « grève générale » du 2 novembre 2011 méritait ce nom, mais personne n’a contesté que ce fût la plus grande réussite du mouvement local et un moment charnière dans le processus d’essaimage d’Occupy à travers le pays.

    À ce moment, décrire Occupy Oakland comme la Commune d’Oakland n’était pas une exagération. Pendant une courte période, nous avons été réellement une force collective avec l’ambition et la capacité de transformer la ville entière et de radicaliser le mouvement national. (...)

    #Etats-Unis #Occupy #black_bloc #Commune

  • Blessé grave à Nation : la grenade de trop pour Bernard Cazeneuve

    https://www.mediapart.fr/journal/france/300516/blesse-grave-nation-la-grenade-de-trop-pour-bernard-cazeneuve?page_article

    lien pour les non-abonnés : http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com/2016/05/blesse-grave-a-nation-la-grenade-de-trop-pour-ber

    La grenade a été lancée dans la foule, sans sommation, et alors que les policiers ne subissaient aucune violence, si ce n’est de l’hostilité verbale et des sifflets. Ils n’étaient pas « encerclés » contrairement à ce que plusieurs médias ont indiqué, notamment France 3.

    Introduite en 2004, la grenade à main de désencerclement (GMD) émet 160 décibels, propulse des projectiles en caoutchouc – 18, au total – alentour, mais aussi les débris parfois coupants et plus moins gros de son emballage ; elle est notamment fabriquée par la société SAPL.

    voir le site de la société SAPL, ""partenaire privilégiée de clients qui attendent une réponse adaptée à leurs besoins en matière de traitement de la violence urbaine"
    http://www.sapl-sas.com/fr/index/index

    Autre sympathique fournisseur de la police française : "Alsetex est spécialisée dans la fabrication de produits de maintien de l’ordre. En France, ses produits et services satisfont aux besoins de l’Etat français, en répondant strictement à ses spécifications." http://www.alsetex.fr/accueil_produits.php

    À la lecture des deux vidéos, un responsable d’Alternative Police CFDT a estimé sur France 3 qu’il n’y avait « pas d’erreur d’utilisation » ; « Les conditions d’utilisation de la grenade ont bien été respectées. »
    site d’Alternative Police CFDT : http://www.alternativepn.fr

    #loitravail #nuitdebout #violences_policières #cazeneuve #police #grenades #CFDT #occupy #France3

  • http://analysedz.blogspot.com/2016/04/les-causes-de-lechec-doccupy-wall.html

    Après avoir suscité un immense espoir partout dans le monde et non seulement aux États-Unis, le mouvement Occupy Wall Street s’est essoufflé peu à peu pour s’éteindre définitivement — au moins comme mouvement populaire d’envergure. Cet échec, si décevant, appelle l’analyse. D’autant plus qu’actuellement, en France, Nuit Debout semble reproduire certaines de ses erreurs fatales.

    Occupy et Nuit Debout
    Si la protestation en France commence contre la loi El Khomri, elle ne tarde pas à voir cette revendication diluer, pour ne pas dire disparaître. Et puis se pose la question des porte-paroles sérieusement. Frédéric Lordon, fin analyse du capitalisme contemporain certes, est-il pour autant pertinent dans ses interventions à Nuit Debout et, par ailleurs, le représente-t-il ?
    « Pas de leader, pas de revendication, pas de thématique affichée dans le mouvement Nuit Debout : est-ce une force ou une faiblesse ? », s’interroge Le Monde. Une faiblesse sans doute. Et elle avait déjà caractérisé Occupy. D’où, à mon avis, l’intérêt particulier de l’analyse que propose le journaliste américain Thomas Frank sur cette « contestation amoureuse d’elle-même », publié en janvier 2013 par Le Monde diplomatique. En effet, il n’a jamais suffi d’avoir raison et d’être animé par de bonnes intentions pour réussir, notamment pour un mouvement social.

    (...)
    La question à laquelle les thuriféraires d’OWS consacrent des cogitations passionnées est la suivante : quelle est la formule magique qui a permis au mouvement de rencontrer un tel succès ? Or c’est la question diamétralement inverse qu’ils devraient se poser : pourquoi un tel échec ? Comment les efforts les plus louables en sont-ils venus à s’embourber dans le marécage de la glose académique et des postures antihiérarchiques ?
    Les choses avaient pourtant commencé très fort. Dès les premiers jours d’occupation de Zuccotti Park, la cause d’OWS était devenue incroyablement populaire. De fait, comme le souligne Todd Gitlin (5), jamais depuis les années 1930 un thème progressiste n’avait autant fédéré la société américaine que la détestation de Wall Street. (...)
    Ce qui se tramait à Wall Street, pendant ce temps-là, a suscité un intérêt moins vif. Dans Occupying Wall Street, un recueil de textes rédigés par des écrivains ayant participé au mouvement (6), la question des prêts bancaires usuraires n’apparaît qu’à titre de citation dans la bouche d’un policier. Et n’espérez pas découvrir comment les militants de Zuccotti comptaient contrarier le pouvoir des banques. Non parce que ce serait mission impossible, mais parce que la manière dont la campagne d’OWS est présentée dans ces ouvrages donne l’impression qu’elle n’avait rien d’autre à proposer que la construction de « communautés » dans l’espace public et l’exemple donné au genre humain par le noble refus d’élire des porte-parole.
    (...)

    #Occupy #NuitDebout #Protestataion #Manifestation #France #USA #Amérique

  • La #nuit_debout : du grand soir à l’ordre du jour
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5720

    Présentée comme un ovni politique, l’initiative de la Nuit Debout qui s’étend dans de nombreuses villes de France et maintenant, au delà de nos frontières, renoue pourtant, à bien des […]

    #Lutte_des_classes_en_Europe #S'organiser #AG #Changement-social #Démocratie #Inégalités #Loi_El_Khomri #Luttes-sociales #Occupy_Wall_Street #Rébublique

  • #NuitDebout : comment dépasser l’#expérience_citoyenne dans un #projet_politique ? - regards.fr
    http://www.regards.fr/web/article/nuit-debout-comment-conjuguer-l#comments

    #Occupy_Wall Street_a montré les risques de dispersion qui menacent les #mouvements_sociaux quand le formalisme démocratique l’emporte sur la formulation d’objectifs politiques. La Nuit debout devra trouver les moyens d’aller au-delà de l’occupation…

    #démocratie_directe #procédure

  • Retour sur Occupy Wall Street : quelles leçons en tirer ?
    http://www.autrefutur.net/Retour-sur-Occupy-Wall-Street-quelles-lecons-en-tirer

    En 2011, le mouvement Occupy Wall Street s’est répandu dans de nombreuses villes des États-Unis, tout en attirant largement l’attention sur le plan international. Dans le cadre de notre enquête sur les luttes sociales aux États-Unis (qui nous a déjà conduit à présenter « Black Lives Matter » et à nous entretenir à ce sujet avec Noam Chomsky), il a paru intéressant de rencontrer certains des animateurs ou animatrices de ce qui constitue un des mouvements sociaux américains les plus remarqués de ces dernières années. Ces entretiens tentent donc de réaliser un bilan à la fois critique et constructif d’Occupy Wall Street, qui peut susciter un intérêt particulier alors qu’un mouvement d’occupation à certains égards comparable vise à s’installer en France à l’occasion de la mobilisation contre la loi El Khomri. (...)

    • S’agissant d’Occupy, parmi les problèmes, il y avait précisément certains « animateurs » médiatisés. Occupy c’est surtout un échec. Je me rappelle que le Diplo a publié un article intéressant en 2013.
      Voir : http://seenthis.net/messages/476306

      Je pense, en tant qu’observateur attentif de la société française, que les Français ont beaucoup à apprendre de l’échec d’Occupy.

      Ce qui se tramait à Wall Street, pendant ce temps-là, a suscité un intérêt moins vif. Dans Occupying Wall Street, un recueil de textes rédigés par des écrivains ayant participé au mouvement (6), la question des prêts bancaires usuraires n’apparaît qu’à titre de citation dans la bouche d’un policier. Et n’espérez pas découvrir comment les militants de Zuccotti comptaient contrarier le pouvoir des banques. Non parce que ce serait mission impossible, mais parce que la manière dont la campagne d’OWS est présentée dans ces ouvrages donne l’impression qu’elle n’avait rien d’autre à proposer que la construction de « communautés » dans l’espace public et l’exemple donné au genre humain par le noble refus d’élire des porte-parole.

      #Occupy