• Digitaliseringsminister vil mindske brug #Microsoft i eget ministerium | Nordjyske.dk
    https://nordjyske.dk/nyheder/politik/digitaliseringsminister-vil-udfase-microsoft-i-sit-eget-ministerium/5616096

    Fra næste måned har digitaliseringsminister Caroline Stage (M) planer om at mindske brugen af Microsoft og techgigantens programmer.

    Planen er, at halvdelen af medarbejderne i ministeriet hen over sommeren skal benytte et andet tekstprogram end Office-pakken fra Windows, som Microsoft står bag.

    Det siger Caroline Stage til Politiken.

    – Jeg vil gerne selv gå forrest og prøve det af. Da muligheden bød sig, ville det da være helt skørt ikke at gribe chancen. Jeg glæder mig meget til at se, hvordan det fungerer i praksis, siger digitaliseringsministeren.

    I stedet skal de ansatte i ministeriet benytte styreprogrammet Libre Office.

    Microsoft står bag velkendte computerprogrammer som Word, Excel, Teams og PowerPoint.

    Ou aussi :

    Le ministre de la numérisation veut réduire l’utilisation de Microsoft dans son propre ministère | Nordjyske.dk
    https://nordjyske.dk/nyheder/politik/digitaliseringsminister-vil-udfase-microsoft-i-sit-eget-ministerium/5616096

    À partir du mois prochain, la ministre de la Numérisation Caroline Stage (M) prévoit de réduire l’utilisation des programmes de Microsoft et du géant de la technologie.

    Il est prévu qu’au cours de l’été, la moitié des employés du ministère utilisent un programme de texte autre que la suite #Windows #Office de Microsoft.

    Caroline Stage déclare à Politiken.

    – J’aimerais prendre les devants et essayer moi-même. Quand l’occasion se présente, il serait fou de ne pas la saisir. Je suis impatiente de voir comment cela fonctionne dans la pratique », déclare la ministre de la numérisation.

    En lieu et place, les employés du ministère utiliseront le programme de gestion #LibreOffice.

    Microsoft est à l’origine de programmes informatiques bien connus tels que Word, Excel, Teams et PowerPoint.

    Traduit avec DeepL.com (version gratuite)

  • #Gradia is a Slick New #screenshot Annotation Tool for Linux
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/06/gradia-linux-screenshot-annotation-tool-app

    Gradia is a new screenshot annotation tool for Linux that you can use to create engaging visuals for app stores, blogs, and social media - is it any good? You’re reading Gradia is a Slick New Screenshot Annotation Tool for Linux, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without permission.

    #News #Apps #Office_&_Productivity_Apps

  • Le gouvernement français annonce un nouveau plan de lutte contre les réseaux de #passeurs

    Le ministre français de l’Intérieur #Bruno_Retailleau et la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin ont annoncé, vendredi, la création d’une #cellule_de_renseignements conjointe entre les services de divers ministères pour mieux lutter contre les réseaux de passeurs. L’Intérieur évoque également le déploiement de #nouvelles_technologies pour identifier et pister ces réseaux, sans préciser, pour le moment, les moyens humains et financiers relatifs à ce nouveau plan.

    À l’occasion d’un déplacement dans les bureaux de l’#Office_de_lutte_contre_le_trafic_illicite_de_migrants (#Oltim), à Lognes, en Seine-et-Marne, vendredi 7 février, dans la matinée, les ministres de l’Intérieur #Bruno_Retailleau et des Comptes publics #Amélie_de_Montchalin ont présenté un plan de #lutte contre les réseaux de passeurs.

    L’Intérieur a affiché sa volonté de « désormais mener une lutte à 360 degrés » contre ces #réseaux_criminels. « On a des #filières qui deviennent de plus en plus violentes et dangereuses. Il faut que cette lutte change de dimension (…) pour qu’on ait plus de résultats encore et qu’on soit plus efficace », a déclaré Bruno Retailleau lors d’une conférence de presse.

    « Pour la première fois, une convention va être signée entre #Tracfin [la cellule antiblanchiment du ministère de l’Économie], le #renseignement_financier et les services du #ministère_de_l'Intérieur en charge de la #lutte_contre_l'immigration_clandestine », a souligné Amélie de Montchalin, citée par l’AFP.

    Une « #cellule_d'échanges_de_renseignements » va être créée en associant ensemble les services des ministères des Armées, de l’Intérieur, et du ministère de l’Économie.

    « Un plus grand recours aux technologies »

    Parmi les mesures annoncées, il est également prévu « un plus grand recours aux technologies », comme « la lecture automatique des #plaques_d'immatriculation », la pose de balises sur les #voitures ou « les intercepteurs de #données numériques », a détaillé le ministre, toujours selon l’AFP.

    Pour l’heure, le gouvernement n’a pas donné de détails sur les moyens financiers et humains de ses ambitions.

    D’après le patron de l’Oltim, #Xavier_Delrieu, interviewé par le Figaro jeudi 6 février, « plus de 4 000 passeurs ont été interpellés » en France en 2024, dont 500 en Outre-mer. La majorité des personnes interpellées font partie d’un réseau structuré.

    Ainsi, en 2024, l’Oltim, qui compte 157 enquêteurs spécialisés épaulés par 450 policiers sur tout le territoire, a démantelé « 269 filières » criminelles, « découpées en 66 filières d’entrée sur le territoire national, 132 filières d’aide au maintien sur le territoire, le reste se répartissant entre les filières d’aide au transit et celles de traite des êtres humains ».

    Les filières sont particulièrement actives dans les secteurs du #BTP (60 % des cas), de l’#agriculture et de l’#hôtellerie - café - #restauration, selon Xavier Delrieu.

    S’agissant de l’organisation du passage dans la #Manche, le ministre de l’Intérieur a récemment annoncé des renforts sécuritaires, ainsi que la création d’un nouveau préfet délégué pour la défense et la sécurité dans les Hauts-de-France, #Vincent_Lagoguey.

    Malgré les renforcements des moyens policiers en 2024, plus de 600 traversées ont été répertoriées en 2024 pour 36 000 personnes ayant réussi à rejoindre le Royaume-Uni : soit une hausse de 24 % sur un an, selon l’Oltim.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62726/le-gouvernement-francais-annonce-un-nouveau-plan-de-lutte-contre-les-r

    #France #technologie #migrations #frontières

    ping @karine4

  • #OnlyOffice 8.3 Released with Support for Apple iWork Files
    https://www.omgubuntu.co.uk/2025/02/onlyoffice-8-3-released-new-features

    A new version of ONLYOFFICE Desktop Editors, a free, open-source office suite for Windows, macOS, and Linux, is now available to download. ONLYOFFICE 8.3 brings a bunch of new features and nimble enhancements spread throughout the full suite, which is composed of word processor, spreadsheet, presentation, form, and PDF editing apps. The ‘headline’ new feature is the ability to open Apple iWork (.pages, .numbers, .key) and Hancom Office files (.hwp, .hwpx) to convert them to OOXML for editing – you can’t export/save edits back to the original file format, though. iWork support is a fairly big feature addition, despite the fact that […] You’re reading ONLYOFFICE 8.3 Released with Support for Apple iWork Files, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates #Office_&_Productivity_Apps

  • Le Système d’Information de France Travail candidat au Prix Big Brother |Michel Abhervé |
    http://blogs.alternatives-economiques.fr/abherve/2025/01/14/le-systeme-d-information-de-france-travail-candidat-a

    L’Arrêté du 3 janvier 2025 relatif à la mise en œuvre du système d’information #France_Travail est publié dans le Journal Officiel du 14 janvier 2025 https://www.legifrance.gouv.fr/jorf/id/JORFTEXT000050970803

    La lecture de ce document on ne peut plus officiel et de ses annexes ne peut que susciter des interrogations en particulier l’énumération des

    Fichiers pouvant alimenter le système d’information de France Travail, listés en annexe 2

    • données à caractère personnel dénommé « Déclaration sociale nominative »
    • Déclaration préalable à l’embauche
    • données à caractère personnel dénommé « Système d’information du compte personnel de formation »
    • Fichier d’annonces légales 
    • données à caractère personnel dénommé « I-MILO »
    • données à caractère personnel des #conseils_départementaux
    • Système de gestion et d’information des maisons départementales des personnes handicapées (#MDPH)
    • Gestion nationale des personnes détenues en établissement pénitentiaire (#GENESIS)

    Fichiers pouvant être mis en relation avec le système d’information de France Travail, listés en annexe 3

    • données à caractère personnel de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (#OFFI)
    • données à caractère personnel de la direction générale des finances publiques (#DGFiP)
    • identifiants mis en œuvre par la Caisse nationale d’assurance vieillesse des travailleurs salariés [#CNAV]
    • dossiers des ressortissants étrangers en France (#AGDREF2)
    • Fichier national des comptes bancaires (#FICOBA2)
    • données à caractère personnel des organismes de sécurité sociale ou de retraite complémentaire
    • données à caractère personnel des acteurs des services publics de l’emploi, de l’orientation et de la formation
    • données à caractère personnel de l’Agence des services et de paiement (ASP)
    • Fichier d’annonces légales
    • données à caractère personnel relatif à l’accompagnement des jeunes pour l’accès à l’emploi et dénommé « I-MILO »
    • données à caractère personnel dénommé « Système d’information du compte personnel de formation »

    Difficile de ne pas penser à l’expression « Big Brother » crée par George Orwall dans 1984 et utilisée depuis pour qualifier "toutes les institutions ou pratiques portant atteinte aux libertés fondamentales et à la vie privée des populations ou des individus".

    On tient là une bonne candidature pour le prochain Prix Big Brother

  • Mis en cause par François Bayrou, les agents de l’#Office_français_de_la_biodiversité appelés à faire la grève des contrôles
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/01/17/mis-en-cause-par-francois-bayrou-les-agents-de-l-office-francais-de-la-biodi

    Mis en cause par François Bayrou, les agents de l’Office français de la biodiversité appelés à faire la grève des contrôles
    Trois jours après l’attaque frontale du premier ministre contre le travail des agents de l’#OFB, les syndicats de l’établissement public demandent des excuses publiques.

    Par Perrine Mouterde

    Publié le 17 janvier 2025 à 16h39

    Ne plus effectuer aucune mission de police, ne plus réaliser aucune opération en lien avec le monde agricole, ne plus transmettre aucun avis technique… tant que le premier ministre n’aura pas formulé des excuses publiques. Trois jours après que François Bayrou a attaqué frontalement le travail des agents de l’Office français de la biodiversité (OFB), les syndicats de l’établissement public appellent, vendredi 17 janvier, à une grève partielle et à un vaste mouvement de contestation. « En réponse à la remise en cause incessante de nos missions et afin d’éviter de commettre des “fautes”, l’intersyndicale demande à l’ensemble des personnels de rester au bureau », résument dans un communiqué cinq organisations (#Syndicat_national_de_l’environnement, FSU, FO, CGT, Unsa, EFA-CGC).

    Quasiment muet sur les #sujets_climatiques_et_environnementaux lors de sa déclaration de politique générale, mardi 14 janvier, #François_Bayrou a en revanche lancé un acte d’accusation sévère à l’encontre de l’instance chargée de veiller à la préservation de la biodiversité et au respect du droit de l’environnement. « Quand les #inspecteurs de la #biodiversité viennent contrôler le fossé ou le point d’eau avec une arme à la ceinture, dans une ferme déjà mise à cran, c’est une humiliation, et c’est donc une faute », a-t-il affirmé.

    Cette déclaration ne pouvait que remettre de l’huile sur le feu après dix-huit mois de vives tensions entre l’établissement et certains syndicats agricoles. La #FNSEA et la Coordination rurale, notamment, assurent que les agriculteurs sont contrôlés de manière excessive et intimidante par les inspecteurs de l’environnement et réclament leur désarmement. Fin 2023 et début 2024, des personnels et des agences de l’OFB avaient été pris pour cibles lors de manifestations. Fin 2024, lors d’un nouveau mouvement de protestation agricole, une cinquantaine d’agressions et d’attaques ont été recensées.

    « Le premier ministre, qui a outrepassé ses fonctions en se faisant le porte-parole de syndicats agricoles, doit se reprendre et réparer sa faute, affirme aujourd’hui #Sylvain_Michel, représentant #CGT à l’OFB. Il est intolérable que le deuxième plus haut représentant de l’Etat attaque directement un établissement public dont les missions sont dictées par la loi et qui consistent à faire respecter le code de l’environnement. »

    Expression « mal comprise »
    La présidente du conseil d’administration de l’OFB, Sylvie Gustave-dit-Duflo, a également fait part de sa colère après les propos de François Bayrou. « Lorsque le premier ministre prend directement à partie l’OFB sans avoir pris la peine de s’intéresser à nos missions, à ses enjeux, c’est inconcevable, c’est une faute », a déclaré vendredi Me Gustave-dit-Duflo, qui est aussi vice-présidente de la région Guadeloupe. « La probabilité pour qu’une exploitation agricole soit contrôlée par les 1 700 inspecteurs de l’environnement, c’est une fois tous les cent-vingt ans », a-t-elle ajouté.

    Les propos du #premier_ministre avaient déjà fait réagir ces derniers jours. Dès mercredi, un membre du Syndicat national des personnels de l’environnement (SNAPE)-FO, Benoît Pradal, a décrit sur France Inter « l’humiliation » ressentie depuis des mois par les agents de l’OFB et assuré n’avoir aucun problème avec « la majorité » des agriculteurs. « On a le sentiment que ce que veulent [une minorité d’agriculteurs], c’est ne plus nous voir dans leurs exploitations. C’est du même ordre que si les dealers demandaient aux policiers de ne plus venir dans les cités », a-t-il ajouté. La FNSEA et les Jeunes agriculteurs ont aussitôt dénoncé « une comparaison honteuse » et réclamé la suspension des contrôles. Le patron des LR à l’Assemblée, Laurent Wauquiez, a lui réclamé que l’OFB soit « purement et simplement supprimé ».

    L’ancien député Modem Bruno Millienne, conseiller de Matignon, juge que l’expression de François Bayrou a été « mal comprise » et prône « le bon sens et le respect mutuel de part et d’autre ». De son côté, la ministre de la transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, a appelé vendredi à l’apaisement, en rappelant que les agents de l’OFB « font le travail que nous leur demandons ». « Si la loi doit évoluer, c’est aux parlementaires de la faire évoluer. Ce n’est pas aux agents de l’OFB de ne pas respecter la loi », a-t-elle ajouté.

    Etuis de port d’armes discrets
    Outre la suspension d’un certain nombre de missions, l’intersyndicale de l’établissement public invite les quelque 3 000 agents (dont les 1 700 inspecteurs de l’environnement) à cesser toute participation aux réunions organisées en préfecture sur des sujets agricoles ainsi que tout appui technique aux services de l’Etat, aux établissements publics et aux collectivités territoriales. Elle suggère aussi, dans le cadre d’une action symbolique, d’aller remettre en mains propres aux préfets les étuis de port d’armes discrets, censés permettre de dissimuler l’arme sous les vêtements.

    Une circulaire du 3 décembre 2024 prévoit la mise en place immédiate de ce port d’armes discret. Pour Sylvain Michel, cet outil est « de la poudre aux yeux », qui ne réglera en aucun cas les difficultés. « Ceux qui attaquent les armes violemment ne veulent pas de droit de l’environnement, et donc pas de police de l’environnement », a jugé récemment le directeur général de l’établissement, Olivier Thibault. La police de l’environnement est celle qui contrôle le plus de personnes armées chaque année.

    #Perrine_Mouterde

    • « L’Office français de la biodiversité, l’un des principaux remparts contre l’effondrement du vivant, est victime d’attaques intolérables »

      https://www.lemonde.fr/idees/article/2025/01/07/l-office-francais-de-la-biodiversite-l-un-des-principaux-remparts-contre-l-e

      TRIBUNE
      Collectif

      Amputer les missions de l’#OFB, en réduire les moyens ou revenir sur ses dotations sacrifierait des ressources indispensables pour sa capacité à protéger la biodiversité et à la défendre face aux pratiques illégales qui la dégradent, explique, dans une tribune au « Monde », un collectif de personnalités d’horizons divers, parmi lesquelles Allain Bougrain-Dubourg, Marylise Léon, Christophe Béchu et Valérie Masson-Delmotte.

      ’Office français de la biodiversité (OFB) a récemment déposé une cinquantaine de plaintes au niveau national pour dégradations et menaces.

      Début octobre, la voiture d’un chef de service du Tarn-et-Garonne a été visée par un acte de sabotage. Le 26 janvier 2024, sur fonds de colère agricole, des manifestants ont tenté de mettre le feu au siège de Trèbes (Aude), tandis que l’enquête ouverte après l’incendie de celui de Brest (Finistère), à l’occasion d’une manifestation de marins pêcheurs mécontents, le 30 mars 2023, vient d’être classée sans suite.

      A Guéret (Creuse), les locaux de l’établissement public ont été saccagés, et des documents volés, pour la première fois ; à Beauvais, un service a été muré, et plusieurs services ont reçu un mail d’insultes et de menaces. D’autres établissements publics – tels que l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement ou l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail – et certains agents ont été victimes d’attaques intolérables.

      3 000 agents répartis à travers la France
      L’OFB incarne pourtant l’un des principaux remparts contre l’érosion de la biodiversité. Cet établissement public, créé par le législateur, en 2019, lors de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office national de la chasse et de la faune sauvage, rassemble plus de 3 000 agents répartis à travers la France métropolitaine et les outre-mer. Inspecteurs de l’environnement, ingénieurs, experts thématiques, vétérinaires, techniciens, personnel administratif, œuvrent ensemble pour accompagner les collectivités et les divers acteurs économiques vers des pratiques respectueuses de la nature.

      L’OFB réunit des compétences uniques pour mesurer, analyser et anticiper l’effondrement du vivant. Que savons-nous de la fragilité des espèces ou des écosystèmes déjà affectés ? Quel est l’état de santé des zones humides, des milieux forestiers et marins ? Affaiblir l’OFB, c’est saper les fondations mêmes de notre connaissance et de nos capacités d’action. Le défendre, c’est affirmer que la science est un levier crucial de la résilience de nos sociétés.

      Protéger la biodiversité, c’est aussi la défendre face aux pratiques illégales qui la dégradent. L’une des missions centrales de l’OFB vise à assurer l’application des lois environnementales. Avec ses 1 700 inspecteurs, cette police de l’environnement lutte contre le braconnage, les pollutions et autres atteintes aux milieux naturels et aux espèces protégées. Ses équipes aident également les usagers à mieux comprendre et à respecter les réglementations, en proposant des solutions concrètes et constructives.

      L’OFB n’agit pas seul. Il constitue le cœur d’un réseau d’acteurs qui tissent ensemble des initiatives locales et nationales : Etat, collectivités, citoyennes et citoyens engagés, en particulier dans les associations, entreprises, scientifiques. De la ruralité au cœur des villes, cette force agit pour la préservation de la biodiversité et de l’équilibre de nos territoires.

      La base de notre existence
      Loin de faire cavalier seul, comme certains l’affirment, les agents de l’OFB participent à la résilience des activités économiques, établissent des ponts entre des intérêts parfois divergents, en facilitant le dialogue avec les agriculteurs, pêcheurs, chasseurs, pratiquants des sports de nature ou encore les acteurs de l’énergie. Qu’il s’agisse de la restauration d’un marais, de la survie d’une espèce endémique ultramarine ou de l’éducation des plus jeunes, chaque avancée repose sur cette synergie avec la même ambition : léguer un futur viable aux prochaines générations.

      La biodiversité n’est pas un luxe, elle est la base même de notre existence : l’eau que nous buvons, l’air que nous respirons, les sols qui nous nourrissent. Ses interactions et interdépendances ont permis, au cours de l’évolution, de créer les conditions d’émergence de l’ensemble du vivant. Ce fil fragile menace bientôt de rompre. Quand les océans s’élèvent, que les habitats naturels se dégradent, que les cours d’eau s’assèchent ou débordent, que les espèces sauvages disparaissent à un rythme sans précédent, nous devons faire front et nous unir derrière un unique objectif : protéger la vie.

      Dans ce contexte, amputer les missions de l’#OFB, réduire ses moyens budgétaires et humains ou revenir sur les dotations décidées il y a à peine un an pour les politiques publiques de biodiversité, sacrifierait des ressources indispensables pour notre capacité à agir efficacement pour préserver l’#avenir.

      C’est pourquoi, aujourd’hui, nous appelons élus, #associations, #scientifiques, #citoyennes_et_citoyens à faire front pour soutenir cet #opérateur_public, aujourd’hui sous le feu de #critiques_injustifiées. Celles-ci visent en réalité, à travers l’OFB ainsi qu’à travers l’ensemble de ses agents, des politiques publiques et des #réglementations qui ont mis des années à progresser et à commencer à faire leurs preuves.

      Premiers signataires : Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ; Erwan Balanant, député (#MoDem) du Finistère ; Sandrine Le Feur, députée (Renaissance) du Finistère ; Marie Pochon, députée (#EELV) de la Drôme ; Dominique Potier, député (divers gauche) de Meurthe-et-Moselle ; Loïc Prud’homme, député (LFI) de Gironde ; Richard Ramos, député (MoDem) du Loiret ; Marylise Léon, secrétaire nationale de la CFDT ; Christophe Béchu, maire d’Angers et ancien ministre ; Valérie Masson-Delmotte, paléoclimatologue, directrice de recherches au CEA ; Claude Roustan, président de la Fédération nationale de la pêche. Liste complète des signataires ici.

      Collectif

    • Jean-Baptiste Fressoz, historien : « Les #polices_environnementales subissent de nombreuses entraves »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/02/28/jean-baptiste-fressoz-historien-les-polices-environnementales-subissent-de-n

      Jean-Baptiste Fressoz, historien : « Les polices environnementales subissent de nombreuses entraves »
      CHRONIQUE

      Jean-Baptiste Fressoz

      Historien, chercheur au CNRS

      La mise en cause de l’Office français de la biodiversité à l’occasion des manifestations d’agriculteurs s’inscrit dans l’histoire des entraves à la protection de l’environnement, observe l’historien dans sa chronique.Publié le 28 février 2024 à 06h00, modifié le 28 février 2024 à 08h15 Temps deLecture 2 min.

      Les locaux de l’Office français de la biodiversité (OFB) ont été plusieurs fois visés par les manifestations d’agriculteurs, par exemple à Mende, le 2 février, et à Carcassonne, le 27 janvier. Le 26 janvier, le premier ministre, Gabriel Attal, avait annoncé le placement de l’établissement public sous la tutelle des préfets. L’OFB fait partie des « polices environnementales », vocable regroupant différentes institutions qui vont des anciens gardes-chasse, gardes forestiers, gardes-pêche – devenus agents de l’OFB – aux inspecteurs des établissements classés (Polices environnementales sous contraintes, de Léo Magnin, Rémi Rouméas et Robin Basier, Rue d’Ulm, 90 pages, 12 euros).

      Le mot « police » a cela d’intéressant qu’il renvoie à l’origine de ces institutions. Sous l’Ancien Régime, la police méritait en effet pleinement son nom, car elle s’occupait de tout ce qui avait trait à l’espace urbain, à la fois l’ordre public, bien sûr, mais aussi l’ordre environnemental, la propreté des rues, l’organisation des marchés, les fumées des artisans…

      Le succès administratif des termes « environnement », dans les années 1970, puis « biodiversité », dans les années 2000, cache la profonde continuité des pratiques et des institutions qui encadrent les usages de la nature. A l’instar de la police d’Ancien Régime, la police environnementale recourt surtout à la pédagogie et aux rappels aux règlements bien plus qu’aux sanctions. Une police qui repose davantage sur les bonnes pratiques que sur des normes strictes et des instruments de mesure.

      On retrouve aussi une même rivalité entre administration et justice tout au long de son histoire. Au début du XIXe siècle, la mise en place du système administratif (préfets et Conseil d’Etat) avait conduit à marginaliser les cours judiciaires dans la gestion de l’environnement : d’un côté, une administration qui pense « production et compétitivité nationale », de l’autre, des cours qui constatent des dommages, des responsabilités et attribuent des réparations.

      Gestion de contradictions
      Les polices environnementales subissent également de nombreuses entraves. Tout d’abord celle liée au manque de personnel : pour surveiller l’ensemble de ses cours d’eau, la France ne dispose que de 250 agents, soit moins d’un agent pour 1 000 kilomètres de rivière. Quant aux établissements classés, on en compte plus de 500 000 en France, pour 3 100 inspecteurs. On est bien loin des 30 000 gardes champêtres qui quadrillaient les campagnes françaises au XIXe siècle !

      Entraves qui tiennent ensuite à la faible prise en charge judiciaire de ces affaires : les atteintes à l’environnement représentent ainsi une part infime des affaires correctionnelles. Entraves liées enfin à l’état du monde agricole français : moins de 2 % de la population exploite plus de la moitié du territoire métropolitain ; logiquement, les agriculteurs concentrent la majorité des contrôles. Et la peur de la violence d’un monde agricole en détresse économique taraude les inspecteurs : un contrôle de trop peut enclencher la faillite…

      Robert Poujade, tout premier ministre de l’écologie de 1971 à 1974, avait conté son expérience au Ministère de l’impossible (Calmann-Lévy, 1975). La police de l’environnement est une « police de l’impossible », davantage caractérisée par ses contraintes que par ses pouvoirs, une police « d’avant-garde » par certains aspects, mais qui tente de faire respecter des règles souvent anciennes, une police enfin qui n’est soutenue par aucune campagne de sensibilisation massive, contrairement à ce qui a été fait, par exemple, pour la sécurité routière, et qui se trouve devoir gérer les contradictions entre système productif et politique. Selon la formule des auteurs de Polices environnementales sous contraintes, « l’écologisation de nos sociétés n’a rien d’automatique et demeure un processus hautement contingent, sinon un objectif essentiellement discursif ». Les reculades de Gabriel Attal face aux revendications de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles confirment cette sombre appréciation.

      #Jean-Baptiste_Fressoz (Historien, chercheur au #CNRS)

    • « Il appartient aux autorités politiques de #défendre l’#existence de l’Office français de la #biodiversité, chargé d’appliquer les #réglementations_environnementales »
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/02/il-appartient-aux-autorites-politiques-de-defendre-l-existence-de-l-office-f

      « Il appartient aux autorités politiques de défendre l’existence de l’Office français de la biodiversité, chargé d’appliquer les réglementations environnementales »
      TRIBUNE
      Collectif

      L’OFB est devenu le bouc émissaire de la crise agricole, déplorent dans une tribune au « Monde » les représentants des organisations siégeant au conseil d’administration de cet établissement national. Pour eux, la coopération entre agriculture et biodiversité est une évidente nécessité.Publié le 02 mars 2024 à 06h30 Temps deLecture 4 min.

      Le #déclin_de_la_biodiversité à une vitesse et à une intensité jamais égalées est #scientifiquement_établi depuis des années, et particulièrement dans les rapports de la Plate-Forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (#IPBES). Les menaces sur l’eau et la biodiversité sont toutes d’origine humaine et s’exacerbent mutuellement.

      Cet #effondrement_de_la_biodiversité, conjugué au changement climatique, remet en question l’habitabilité de notre planète et interroge l’avenir du vivant, humain et non humain.

      Face à ce constat, l’Etat a créé en 2020 un établissement national spécialisé, l’Office français de la biodiversité (#OFB), consacré à la protection et à la restauration de la biodiversité en métropole et dans les outre-mer. Le législateur et le gouvernement lui ont assigné des missions essentielles, en particulier :

      – la connaissance et l’expertise : mieux connaître les espèces, les milieux naturels, les services rendus par la biodiversité et les menaces qu’elle subit est essentiel pour protéger le vivant ;

      – un appui aux politiques publiques : à tous niveaux, les équipes de l’OFB appuient les politiques publiques pour répondre aux enjeux de préservation de la biodiversité ;

      – la gestion et restauration des espaces protégés : parcs naturels marins, réserves, appui aux parcs nationaux, travail en réseau… ;

      – la contribution à la police de l’environnement, qu’elle soit administrative ou judiciaire, relative à l’eau, aux espaces naturels, à la flore et la faune sauvages, à la chasse et à la pêche ; à la lutte contre le trafic des espèces sauvages menacées d’extinction.

      Manque de moyens
      Quatre ans après sa création, l’OFB continue de consolider son identité et sa place dans le paysage institutionnel. En manque d’un véritable portage politique, ce « fer de lance de la biodiversité » a vu ses missions s’étoffer et se complexifier considérablement, tandis que ses effectifs n’ont augmenté qu’à la marge.

      Le manque de moyens humains reste une entrave à l’action, à tous niveaux.

      Par exemple, sur les seules missions de police judiciaire, à l’échelle du territoire national, l’OFB ne compte que 1 700 inspecteurs pour prévenir et réprimer les atteintes à l’environnement (surveillance du territoire, recherche et constat des infractions, interventions contre le braconnage, …), qui doivent également contribuer à la connaissance, apporter leur expertise technique, sensibiliser les usagers, réaliser des contrôles administratifs sous l’autorité du préfet, etc. Mais d’autres agents et métiers de l’OFB sont également en tension.

      Durant les manifestations de colère agricole, l’OFB se voit conspué, ses implantations locales dégradées, ses agents vilipendés. L’OFB est devenu le bouc émissaire de la crise agricole, en l’absence de réponses concrètes sur le revenu des paysans.

      La santé des agriculteurs en premier lieu
      Ces attaques réitérées contre l’OFB sont inacceptables, car elles visent, au travers de l’établissement et de ses agents, à affaiblir les politiques publiques de protection et de sauvegarde de la nature, de l’eau et de la biodiversité.

      Parce que l’eau et la biodiversité renvoient à la complexité du vivant, le bon sens, qu’il soit populaire ou paysan, ne peut suffire à protéger ou à restaurer un fonctionnement équilibré des milieux naturels. L’OFB est un outil précieux de connaissance et d’expertise pour accompagner et garantir la mise en œuvre des politiques publiques (collectivités, habitants, filières professionnelles, etc.). La remise en cause de certaines de ses missions et de sa capacité d’agir générerait des reculs concrets et dommageables pour l’intérêt général et nos modes de vie.

      Elle ne constituerait aucunement un gain pour le monde agricole, dont une grande partie a déjà intégré les enjeux de préservation des milieux et des cycles naturels. Rappelons que, en faisant appliquer les réglementations environnementales, l’OFB et les autres opérateurs publics de l’environnement protègent aussi la santé de tous les citoyens, celle des agriculteurs en premier lieu.

      A l’inverse de la tendance à opposer agriculture et protection de la nature, la coopération entre agriculture et biodiversité est une nécessité évidente : le système agroalimentaire intensif aujourd’hui dominant constitue l’une des principales pressions sur la biodiversité, dont l’érosion continue provoque, en retour, une fragilisation de tous les modèles agricoles.

      Rappeler les lois, voire sanctionner
      Les politiques publiques, comptables vis-à-vis des générations futures, ne doivent pas renoncer à la transition agroécologique ; elles doivent au contraire l’accompagner, la guider et la soutenir, au bénéfice de la biodiversité, de l’atténuation et de l’adaptation du changement climatique, de la santé des humains (et en premier lieu des producteurs), des autres êtres vivants et de l’agriculture elle-même.

      Nous soutenons sans réserve tous les paysans qui s’engagent dans cette transition agroécologique, dans un modèle à la fois vertueux pour l’environnement et où les femmes et les hommes qui nous nourrissent vivent dignement de leur travail, sans mettre en jeu leur santé et celle des citoyens.

      Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés « Face au changement climatique, l’agriculture biologique doit être soutenue »

      L’OFB a sa place au côté d’une agriculture en pleine mutation, pour accompagner les paysans de bonne volonté, engagés dans la transition, mais aussi pour rappeler les lois et règlements en vigueur, voire sanctionner ceux qui ne respectent pas la loi, qu’ils soient des entreprises, des agriculteurs, des collectivités ou des individus.

      L’Etat doit lui en donner véritablement les moyens, avec des effectifs à la hauteur de ces enjeux et des agents reconnus qui vivent, eux aussi, dignement de leur travail. Comme pour d’autres établissements publics pris pour cible par des groupes d’intérêts économiques, il appartient aux autorités politiques de défendre l’existence de cet organisme dont les missions sont définies dans le cadre légitime de l’action publique de l’Etat

      Les signataires de cette tribune proviennent tous d’organisations siégeant au conseil d’administration de l’Office français de la biodiversité : Véronique Caraco-Giordano, secrétaire générale du #SNE-FSU, Syndicat national de l’environnement ; Antoine Gatet, président de France Nature Environnement ; Bernard #Chevassus-au-Louis, président d’Humanité et biodiversité ; Allain Bougrain-Dubourg, président de la Ligue pour la protection des oiseaux ; Claude Roustan, président de la #Fédération_nationale_de_la_pêche en France ; Vincent Vauclin, secrétaire général #CGT_environnement (domaine OFB et #parcs_nationaux).

    • À #Poitiers, l’immense désarroi de la police de l’environnement | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/150225/poitiers-limmense-desarroi-de-la-police-de-l-environnement

      À Poitiers, l’immense désarroi de la police de l’environnement
      Harcelés par les syndicats agricoles, les agents de l’Office français de la biodiversité se sentent abandonnés et constatent une perte de sens de leur travail. D’autant que François Bayrou les a jetés en pâture dès son arrivée à Matignon, les accusant d’« humilier les agriculteurs ».

      Lucie Delaporte

      15 février 2025 à 10h28

      PoitiersPoitiers (Vienne).– Sur la porte vitrée du local subsistent encore les traces laissées par la Coordination rurale (CR). Des graines mélangées à une substance visqueuse et, çà et là, quelques autocollants du syndicat : « Stop à l’agricide », « OFB stop contrôle ».

      Dans la nuit du dimanche 2 février, les locaux de l’agence départementale de l’Office français de la biodiversité (#OFB) à Poitiers ont été pris pour cible par des militants du syndicat agricole proche de l’extrême droite. Des #graffitis ont été tracés sur le bâtiment, des sacs de légumes pourris déversés devant les locaux. « Un camion entier », précise Alain*, le premier agent à être arrivé sur les lieux.

      C’est la sixième fois en un an et demi que cette antenne de l’OFB de la Vienne est attaquée. Le procureur de la République a ouvert une enquête en flagrance pour les dégradations matérielles mais aussi pour harcèlement, au regard de la répétition de ces actes de malveillance.

      Dans cette âpre campagne où le syndicat disputait son leadership à la FNSEA, l’OFB aura été sa cible répétée. « On leur a servi de bouc émissaire idéal », résume un agent que nous rencontrons dans la salle de repos où sont collées des affichettes montrant des agents couverts de déchets avec le slogan « Nous ne sommes pas des punching-balls ».

      Après le témoignage sur France Inter d’un responsable syndical de l’OFB qui avait comparé à des « dealers » les agriculteurs hors la loi, le climat s’est enflammé. « Une voiture de l’OFB qui entre dans une exploitation sera brûlée sur place », a déclaré peu après dans un meeting le secrétaire général de la CR, Christian Convers.

      Grève du zèle
      Né en 2020 de la fusion de l’Agence française pour la biodiversité et de l’Office français de la chasse et de la faune sauvage, l’OFB, qui compte 2 800 agents, est encore mal connu du grand public. Il exerce des missions de police administrative et de police judiciaire relatives à l’eau, aux espaces naturels, aux espèces, à la chasse et à la pêche.

      À Poitiers, quelques jours après cette sixième attaque contre ses locaux, l’antenne tourne au ralenti. « On fait une grève larvée. Globalement, on ne fait pas de police pénale, pas de contrôle administratif. On essaie de solder les procédures en cours et on va surtout voir des espèces sur le terrain », résume un agent qui, comme tous les autres, requiert l’anonymat.

      On se dit qu’un agriculteur va peut-être franchir la ligne rouge, avec le sentiment que, s’il le fait, il sera soutenu par les syndicats agricoles et par le premier ministre.

      Gilles, agent à l’OFB
      Après une manifestation le 31 janvier devant la préfecture, les agents poursuivent le mouvement par cette grève du zèle, en écho à une année étrange où leurs tutelles – le ministère de l’agriculture et celui de la transition écologique – leur ont demandé de lever le pied sur les contrôles face à l’ampleur de la contestation agricole.

      « C’est notre quotidien : se faire insulter ou agresser par des gens qui viennent déverser des détritus juste parce qu’on essaie de faire respecter des lois votées au Parlement », indique Alain, qui fait visiter les lieux.

      Un mètre de lisier dans la voiture
      Le lâchage en règle des agents de l’OFB par deux premiers ministres, sous la pression du mouvement agricole, a été très douloureusement ressenti. Lors de son discours de politique générale, François Bayrou a évoqué l’« humiliation » infligée, à ses yeux, au monde agricole par les agents de l’OFB, qui arborent une arme lors de leurs interventions. 

      « On s’était déjà fait crucifier en janvier sur place par Attal sur sa botte de foin, qui avait repris au mot près le slogan de la FNSEA : “Faut-il être armé pour contrôler une haie ?” », s’étrangle Alain, qui rappelle les agressions continuelles que subissent les agents. 

      Depuis fin 2023, l’OFB a recensé 90 actions contre ses locaux mais aussi des actes malveillants visant directement ses agents. En octobre, le chef de l’OFB du Tarn-et-Garonne, juste après une réunion sur les contrôles à la chambre d’agriculture, a constaté qu’une des roues de son véhicule avait été démontée. « Un collègue s’est retrouvé avec un mètre de lisier dans sa voiture », raconte Max en buvant sa chicorée, parce qu’il s’est rendu compte que le café portait trop sur ses nerfs déjà assez malmenés.

      « Il y a une violence qu’on ressent de plus en plus. Ce climat-là multiplie le risque d’avoir un contrôle qui se passe mal. On se dit qu’un agriculteur va peut-être franchir la ligne rouge, avec finalement le sentiment que, s’il le fait, il sera soutenu par les syndicats agricoles et par le premier ministre », poursuit-il.

      Travailler à l’OFB a un coût, surtout quand on habite dans un village. « Là où j’habite, je suis blacklisté. C’est un village très agricole. Je l’ai senti quand on est arrivés. Ma femme ne comprenait pas. Je lui ai dit : “Cherche pas : tout le monde se connaît, ils savent le métier que je fais” », explique l’agent.

      Un autre raconte avoir fait l’erreur d’aller regarder ce qui se disait sur les réseaux sociaux à propos de l’OFB. Insultes, menaces, dénigrement… « C’est désastreux. On est les emmerdeurs, payés par vos impôts, pour protéger les papillons, les amphibiens. Et à partir du moment où l’État qui m’emploie me désavoue, quelle légitimité j’ai à continuer à faire ce travail-là ? »

      Depuis 2023, du fait des dérogations de la préfecture, l’eau d’une grande partie de la Vienne n’est officiellement plus « potable », à cause de ces pollutions, mais « consommable ».

      L’accusation de « harceler » le monde agricole provoque ici l’agacement. « D’abord, on focalise sur le monde agricole, mais ce n’est qu’une petite partie de notre travail. On contrôle les collectivités, les entreprises, les particuliers aussi », souligne Max, la trentaine. À raison de 3 000 contrôles par an pour 400 000 exploitations, une exploitation a une chance de se faire contrôler tous les cent vingt ans. « Ici, on a verbalisé vingt exploitations sur les phytos [produits phytosanitaires – ndlr] l’an dernier sur les 3 500 du département. La vérité, c’est qu’on devrait faire beaucoup plus de contrôles. On est treize agents, ici, on devrait plutôt être quarante pour bien faire notre métier », assure-t-il.

      Car ce qu’ils racontent sur l’ampleur des atteintes à l’environnement qu’ils constatent au quotidien fait froid dans le dos. « Sur la qualité de l’eau, c’est une catastrophe ! À certains endroits, on en est venus à interconnecter des points de captage pour diluer la pollution », rapporte un policier. Un cache-misère pour rendre moins visibles des niveaux de pollution inédits.

      Julien est ici le spécialiste de l’utilisation des produits phytosanitaires. Il décrit les conséquences désastreuses de ces produits utilisés trop souvent hors des clous et qui restent parfois plusieurs décennies à l’état de métabolites dans les sols et les nappes phréatiques.

      Interdit depuis 2013, le chlorothalonil, un fongicide, continue de faire des ravages. « Il y a certaines zones dans le département où on était à quasiment 70 fois la norme ! » Pour lui, de telles concentrations indiquent que le produit a sans doute été utilisé récemment : « Les agriculteurs peuvent se fournir à l’étranger, sur Internet. »

      Depuis 2023, du fait des dérogations de la préfecture, l’eau du robinet d’une grande partie du département n’est officiellement plus « potable », à cause de ces pollutions, mais « consommable », c’est-à-dire les seuils très précis de pollution qui régissent les normes de potabilité sont dépassés mais dans des proportions qui n’impactent pas immédiatement la santé humaine. Dans ce cas, les préfectures peuvent, temporairement, publier des décrets dérogatoires. Sur le long terme, qui vivra verra… Une situation dénoncée par les associations environnementalistes dans l’indifférence générale. 

      Yves s’agace de l’aveuglement des pouvoirs publics sur le sujet : « La conscience des élus de la gravité de la situation de l’eau, elle est... faible, euphémise-t-il dans un demi-sourire. Ils ne se rendent pas du tout compte ou alors ils disent : “On va trouver des solutions curatives, on va traiter l’eau.” Mais, même dans les récentes usines de filtration à 15 millions d’euros qui ont été construites ici, on continue de trouver ces métabolites. » Il faut des filtres de plus en plus performants, plus chers et finalement payés par les contribuables.

      Moi, je n’ose même plus parler de biodiversité puisqu’on regarde toutes les populations se casser la gueule…

      Un policier de l’environnement
      Faire appliquer la loi serait, au minimum, un bon début. Mais c’est précisément ce qu’on les empêche de faire en leur imposant des procédures longues et complexes, avec très peu de moyens.

      Pour ces agents, observer au quotidien l’effondrement de la biodiversité dans l’indifférence générale est un crève-cœur. « On est un peu comme des urgentistes qui voient passer des cadavres toute la journée. Moi, je n’ose même plus parler de biodiversité puisqu’on regarde toutes les populations se casser la gueule… J’en suis juste à me dire : essayons d’avoir encore de l’eau potable demain », affirme Alain.

      Le droit de l’environnement est-il trop complexe ? Un argument qui est beaucoup revenu pendant le mouvement des agriculteurs. Alain reconnaît que certains aspects sont très techniques, y compris pour lui, mais souligne que cette complexité est souvent le fruit d’un intense travail de lobbying des industriels et des groupes de pression.

      « Le #lobbying a tendance à complexifier encore plus la loi, avec une multitude de sous-amendements parfois difficilement interprétables… On se dit que c’est exprès pour que ce soit inapplicable ! Ce serait bien de simplifier la loi mais que cette simplification ne se fasse pas au détriment de l’environnement, comme c’est la plupart du temps le cas », juge-t-il.

      Agrandir l’image : Illustration 3
      Une saisie d’un bidon de glyphosate. © Lucie Delaporte
      Julien assure que concernant les « phytos », grand sujet de crispation avec les agriculteurs, la « complexité » a bon dos : « Les exploitants ont quand même une formation pour obtenir un certificat individuel d’utilisation des produits phytosanitaires, et sur chaque bidon de phytosanitaire, la règle d’utilisation est écrite : “À ne pas appliquer à moins de 5 mètres ou 20 mètres d’un cours d’eau”, etc. »

      Dans une profession agricole qui a été encouragée à utiliser massivement des pesticides pendant des décennies, engendrant une dépendance de plus en plus grande à la chimie, certains agriculteurs préfèrent simplement ignorer des réglementations qui les contraignent.

      « On a fait des formations justement pour expliquer la réglementation. Comme sur le terrain on entend toujours que c’est très compliqué, on s’attendait à avoir des salles pleines. Sur les 3 500 exploitations dans la Vienne, une cinquantaine d’agriculteurs sont venus », soupire un agent chevronné.

      Avec des formules qu’ils veulent diplomatiques, ils décrivent tous un monde agricole qui s’est globalement affranchi des règles sur le respect de l’environnement, avec la bénédiction des pouvoirs publics qui ont décidé de fermer les yeux. « Il faudrait faire une étude sociologique : pourquoi les exploitants agricoles ne se sentent-ils jamais en infraction ? Ils nous disent : “Mais nous on gère en bons pères de famille, intéressez-vous plutôt aux délinquants, aux dealers dans les cités.” C’est quelque chose qui a été entretenu parce qu’il y a très peu de contrôles en agriculture. Et forcément, dès qu’il y en a un petit peu, tout de suite, la pression monte », analyse Julien.

      Si, de fait, les contrôles sont rares, les sanctions ne sont pas non plus très dissuasives. Dans le département, un agriculteur qui se fait contrôler pour non-respect de la loi sur l’utilisation des pesticides est condamné à faire un stage payant de 300 euros. « Ce n’est pas très cher payé quand on voit les dégâts pour les écosystèmes », soupire Alain.

      La faiblesse des contrôles pourrait d’ailleurs coûter cher à la France concernant les aides de la politique agricole commune (PAC). « Il y aurait 9 milliards d’aides et pas de contrôles ? Ça ne marche pas comme ça », relève un agent. L’Union européenne conditionne en effet ses aides au respect d’un certain nombre de règles environnementales garanties par un bon niveau de contrôle et pourrait condamner la France. 

      Ma hantise, c’est qu’un agriculteur se #suicide.

      Gilles, agent de l’OFB
      Malgré leurs vives critiques, tous les agents rencontrés insistent sur leur attachement à un monde agricole qu’ils connaissent bien et qu’ils savent effectivement en détresse. « Mon père était exploitant agricole. Je viens de ce milieu, prévient d’emblée Julien. Avec le Mercosur, l’année dernière était pourrie par le climat avec une baisse de la production… Ils ont l’impression de perdre sur tout. On est le coupable idéal parce que c’est facile de taper sur nous. »

      Essentielle à leurs yeux, leur mission de police n’est pas toujours facile à endosser. « Ma hantise, c’est qu’un agriculteur se suicide, raconte Gilles. C’est arrivé à un collègue après un contrôle. On prend le maximum de précautions, on appelle la DDT [direction départementale des territoires – ndlr] pour savoir s’il y a des risques psychosociaux avant d’intervenir chez un exploitant par exemple. »

      Faire respecter le droit de l’environnement, notamment sur les « phytos », est aussi dans l’intérêt des agriculteurs, plaident-ils. « Certains agriculteurs sont dans le déni. Moi, j’essaie de leur parler des impacts sur leur santé, celle de leur famille », explique Max. Il se souvient d’un agriculteur qui avait passé quinze jours à l’hôpital après s’être pris des pesticides en retour d’air dans la cabine de son semoir : « Il crachait du sang. Mais de là à changer… Ils sont convaincus qu’il n’y a pas d’autres solutions, alors que rien qu’en modifiant certaines pratiques, ils peuvent baisser drastiquement le recours aux phytos. »

      Il y a aussi désormais des points de non-retour. Yves se souvient de la prise de conscience d’un agriculteur qui a un jour fait venir un pédologue pour comprendre ce qui se passait sur son exploitation : « Il lui a dit que les sols de ses 600 hectares étaient morts ; ça lui a mis une claque. » Beaucoup d’agents interrogés voudraient voir leur travail à l’OFB en partie comme un accompagnement de ces agriculteurs aujourd’hui englués dans la dépendance aux produits chimiques.

      L’éclatante victoire dans le département de la Coordination rurale, qui veut supprimer le maximum de normes environnementales, ne va pas vraiment en ce sens.

      Au sein de l’antenne de Poitiers, le découragement gagne les agents. Beaucoup nous font part de leur envie d’aller voir ailleurs si l’herbe est plus verte. « Je regarde les offres d’emploi, c’est vrai », reconnaît l’un d’eux. « Je n’ai pas envie de servir de caution verte au gouvernement. Si on nous dit demain : le monde agricole, vous ne le contrôlez plus, vous faites les particuliers, les entreprises et les collectivités…, là, j’arrêterai. J’aurai l’impression de clairement voler les contribuables en prenant un salaire pour quelque chose de totalement inutile : il faut remettre les enjeux à leur place », poursuit ce jeune agent, que ses collègues décrivent comme un « monstre dans son domaine ».

      Gilles se remet mal d’une discussion récente avec une collègue. « Elle a fait vingt-quatre ans de service. Une fille hyperperformante dans plein de domaines, mais là, elle n’en peut plus. Elle a craqué nerveusement. Elle fait une rupture conventionnelle. Elle ne veut même plus entendre parler d’environnement, c’est devenu insupportable pour elle. »

  • Amazon Paused Rollout of Microsoft Office for a Year After Hacks - Bloomberg
    https://www.bloomberg.com/news/articles/2024-12-12/amazon-paused-rollout-of-microsoft-office-for-a-year-after-hacks

    Amazon.com Inc. has delayed the deployment of #Microsoft Corp.’s cloud-based #Office suite for a year as the two companies work to resolve Amazon concerns about the security of the bundle of email and productivity software.

    The tech giants signed a deal last year to provide #Amazon employees with Microsoft 365, the cloud-based package that includes Word, Outlook, Windows and other software. Amazon has long used versions of Office installed on its own servers.

  • Un front commun contre l’#industrialisation des #forêts françaises

    #Creuse, juin 2024. Les murs de la salle sont couverts de photos et de textes. Certains portent sur l’installation d’un parc photovoltaïque dans les forêts de la #montagne de #Lure, dans les #Alpes-de-Haute-Provence. D’autres annoncent la tenue, quelques jours plus tard durant l’été, de l’assemblée générale du #Réseau_pour_les_alternatives_forestières (#RAF). Dans un coin, une table accueille des brochures, des fanzines et quelques parutions récentes portant sur les forêts, la lutte pour les préserver, leur gestion. Une grande banderole au nom de SOS Forêt est tendue au-dessus des baies vitrées et une large toile peinte faisant figurer la tête d’un lynx entourée d’un massif diversifié, mélangeant feuillus et résineux, surplombe l’estrade. Au-dessus de celle-ci, sur un fond de couleur violette, se détache le titre donné aux retrouvailles qui se sont tenues les 28 et 29 juin dernier : « Assemblée pour des forêts vivantes ».

    Nous, c’est-à-dire deux doctorants en sciences sociales et un camarade musicien, tous trois sympathisants des initiatives décrites dans cet article et participant à l’occasion à certaines d’entre elles, assistons ce matin-là à la plénière d’ouverture, deux ans après une première édition à Nestier, dans les Hautes-Pyrénées1.

    Les prises de parole s’enchaînent et renseignent sur les actualités les plus récentes concernant les forêts françaises, évoquent des initiatives à soutenir et à rejoindre, rappellent le fonctionnement de ces deux jours de rencontres. Des tee-shirts floqués à l’insigne d’Adret Morvan, du #Groupe_national_de_surveillance_des_arbres (#GNSA) ou de la Marche pour les forêts organisée quelques années plus tôt par les syndicats de forestiers de l’#Office_national_des_forêts (#ONF), sont portés pour l’occasion.

    C’est au tour de C. de monter sur l’estrade. Elle habite sur le territoire, s’initie depuis un moment aux divers métiers de la forêt ou du bois et vient présenter la grande carte qu’un de ses camarades déplie derrière elle (dont des extraits illustrent cet article, ndlr). Elle commence : « Ici on lit souvent qu’il n’y a pas de culture forestière. Ce n’est pas si évident. Il y a une culture industrielle mais aussi un rapport habitant aux forêts et une histoire de luttes. » Pour l’attester, raconte-t-elle, un petit groupe s’est attaché à récolter des témoignages et à compiler des archives afin de « cartographier des événements et des récits à propos de l’histoire de la forêt sur la Montagne limousine ». Suivons l’invitation et observons la carte de plus près.

    Le territoire représenté est à cheval sur les départements de la Creuse, de la #Corrèze et de la #Haute-Vienne. Il est tout entier maillé de petites phrases et de vignettes qui illustrent une culture forestière contrastée mais bien présente : une commune est associée à la formation au bûcheronnage qui s’y déroule depuis plusieurs années, une autre à la « tentative désespérée d’empêcher la #coupe_rase d’une #hêtraie ». On lit des histoires de champignons et de cabanes, mais aussi les conséquences sur le milieu et l’emploi de l’industrialisation de l’exploitation forestière. Quatre bêtes fantastiques et menaçantes encadrent ainsi la carte. Elles symbolisent les « usines à bois » qui amputent les forêts de la région – la #scierie #Farges_Bois, le papetier #Sylvamo, la société #Groupe_bois_et_scieries_du_Centre ainsi que le projet d’usine de #granulés #Biosyl2.

    Cartographier les luttes

    Deux jours durant, on partage des données, des anecdotes, des témoignages, mais aussi des outils. À plusieurs reprises durant l’Assemblée, la #cartographie est apparue comme une pratique pertinente pour rendre compte des « petites et grandes histoires populaires de la forêt », donc, mais aussi pour représenter des lieux à surveiller et à défendre ou pour contester les données fournies par les acteurs dominants de la filière forêt-bois. Ces deux derniers enjeux ont fait l’objet d’un atelier durant lequel des outils récemment élaborés par un groupe forestier local rattaché au #Syndicat_de_la_Montagne limousine et par l’association #SOS_Forêt_Dordogne ont été transmis aux participant·es.

    L. et T. rappellent le contexte ayant mené à la création de #Vigie_Feuillus, un protocole de veille sur les coupes rases qui affectent quotidiennement les « forêts désenchantées3 » du #Plateau_de_Millevaches. Après plusieurs mobilisations contre des chantiers forestiers jugés inacceptables par une partie de la population, il leur a semblé important de trouver un mot d’ordre plus précis qu’une seule opposition à l’industrialisation des forêts locales. Un « guide d’intervention » fraîchement sorti de l’imprimerie est distribué à l’assistance et le sera dans toute la région durant les mois suivants. « Ce protocole, lit-on au dos de la brochure, offre quelques bases pour déterminer quelle stratégie d’intervention est la plus judicieuse et adaptée à la situation ». Il s’agit non seulement d’affûter le regard des habitant·es sur l’#exploitation_forestière dans leur territoire, mais également de s’exercer à les surveiller en identifiant les indices d’activité et à coordonner des actions afin de « créer des précédents sur les alternatives à proposer en cas de coupe rase ». Deux exemples sont convoqués pour illustrer l’éventail de situations qu’il est possible de rencontrer.

    Le premier cas a fait suite à une alerte donnée sur une probable coupe rase dans la forêt qui jouxte l’habitation de sympathisant·es du Syndicat de la Montagne limousine. Une personne a permis de gagner un temps précieux en s’opposant aux premiers travaux d’abattage, fournissant à l’organisation l’espace pour inviter les parties prenantes à une discussion conjointe, lors de laquelle les propriétaires de la parcelle boisée ont expliqué procéder à une coupe pour des raisons financières. Une issue semble alors possible par le biais du Parc naturel régional (PNR) de Millevaches dans lequel la parcelle est située : une proposition de contrat à hauteur des gains espérés par la coupe est acceptée par les propriétaires et inscrit dans la réglementation Natura 2000. L. conclue son récit en rappelant qu’il importe d’être « lucides sur là où il faut taper » : « pas sur les travailleurs », ni sur certains « petits propriétaires forestiers » dont les contraintes peuvent être tout à fait compréhensibles.

    Le second cas présente les effets qu’un outil comme #Vigie_Feuillus pourrait être susceptible de produire. En janvier 2023, sur la commune de #Tarnac, en #Corrèze, des travaux d’exploitation sont en passe de commencer sur une parcelle de plusieurs hectares que traverse la #Vienne. Plus précisément, une coupe rase est prévue dans ce qui a été identifié comme un « taillis dépérissant de châtaigniers », qui est aussi une belle forêt de feuillus appréciée des riverains. Aussitôt, un comité local se met en place pour défendre la forêt menacée. Très vite est décidée une série d’actions – « surveillance accrue, garde, blocage, occupation » – qui permettent de suspendre le chantier. À la différence de l’exemple précédent, la propriétaire n’a pas besoin d’argent : il s’agit seulement d’appliquer les mesures décidées dans le plan de gestion de sa forêt. Et de les appliquer coûte que coûte, peu importe les offres faites par le PNR ou la région pour lui acheter sa parcelle et ainsi empêcher son déboisement. Le point d’orgue de la contestation est atteint un matin de mars, lorsque les représentant·es de la filière forêt-bois du département, invité·es à un rassemblement sur place afin de soutenir la propriétaire, la coupe et un modèle forestier extractiviste, reçoivent une délégation d’opposant·es. « Le Bois du chat, symbole de la lutte entre deux visions de la forêt » titrera un journaliste présent sur place4.

    Au moment où, son récit terminé, L. s’interrompt, un hélicoptère de la gendarmerie survole le site du rassemblement pendant une longue minute, rappelant qu’ici les forêts sont un sujet sensible. Le bruit des pâles étouffe momentanément les discussions.

    M. prend ensuite la parole au nom de SOS Forêt Dordogne pour présenter une contre-expertise cartographique et collaborative menée par son association à la suite d’assises départementales sur la forêt tenues quelques années auparavant, lors desquelles le pourcentage de coupe rase réalisé chaque année leur a paru largement sous-évalué. « On s’est dit que pour parler à ces gens-là, il fallait qu’on ait des chiffres », commence-t-elle. Et d’ajouter : « Vous nous dites qu’il n’y a pas plus de coupes rases qu’auparavant : on a un outil cartographique qui montre le contraire ». Celui-ci se fonde sur l’identification in situ menée par un réseau de correspondant·es volontaires répartis sur l’ensemble du département, là où les chiffres de l’#Inventaire_forestier_national (#IFN) dépendent des #photographies_satellites. Il est simple de s’approprier la méthode proposée : une photo, un point GPS et un référencement sur une carte accessible en ligne suffisent à contribuer à l’effort de contre-cartographie.

    Tous ces exemples nous le rappellent : les forêts et les #cartes, c’est toute une histoire5. Leur mariage peut en effet aussi bien aller dans le sens d’une simplification des écosystèmes forestiers, être un outil de conquête et d’appropriation6, qu’être des plus efficaces pour mieux connaître les forêts et agir en leur sein, y travailler avec plus de précision, en préserver certaines parties ou, comme le montrent les exemples précédents, les défendre.

    De simples cartes de localisation seraient sans doute utiles, aussi, afin de mieux se retrouver parmi le foisonnement de collectifs forestiers présents lors cette deuxième Assemblée pour des forêts vivantes. La pluralité des espaces géographiques représentés est une force : de la #Meurthe-et-Moselle aux #Pyrénées, la défense des forêts suscite l’émergence de groupes locaux, mêlant habitant·es, professionnel·les et associations. Mais l’hétérogénéité des situations décrites peut aussi apparaître comme un frein à l’élaboration de mots d’ordre nationaux à même de massifier les mobilisations locales. Se pose, dès lors, la question du besoin d’une coordination nationale pour assurer l’organisation de tels événements.

    Adversaires et alliés : identifier les acteurs et les actrices de la forêt

    Après un déjeuner où des discussions enforestées ont porté sur les liens à consolider entre l’amont et l’aval de la filière bois et ont suscité l’envie d’aller rencontrer nos voisin·es Suisses pour apprendre de leur modèle sylvicole, il est temps de regagner la salle principale. Sur les bancs en bois ayant servi pour la plénière introductive, une petite vingtaine de personnes attend que commence l’atelier animé par un membre de l’association #Canopée – Forêt vivante. La séance est consacrée à l’identification des différents acteurs de la filière forêt-bois, des grandes coopératives forestières aux collectifs d’habitant·es, des sociétés de placement financier aux associations de gestionnaires forestiers.

    Par souci stratégique et didactique, ces acteurs, représentés par leur logo imprimé sur des rectangles de papier cartonné, sont placés sur un tableau déterminé par deux coordonnées. L’abscisse indique le positionnement politique de chacun par rapport aux écosystèmes forestiers et socio-professionnels. Plus ils se placent à gauche du tableau, plus ils sont considérés comme éloignés d’une sylviculture et d’une attention forestière privilégiant la vie, la diversité, la santé mentale et physique au travail, la constitution de communs inter-espèces, la subsistance. Ils sont au contraire caractérisés par leurs objectifs de profits à court terme, de maîtrise de la terre, des corps et des ressources, d’inattention écologique, de gestion des flux et d’opportunisme vert. L’ordonnée montre quant à elle le degré d’influence politique des structures et infrastructures. En haut de la ligne se retrouvent celles dont les ressorts sont les plus efficaces – en termes de taille, de capacité d’alliance, de communication, de maîtrise de l’opinion et donc de poids dans les sphères de la haute administration décisionnaire – pour faire peser la balance vers une orientation ou une autre.

    Chaque participant·e est invité·e à donner son avis sur le placement, au sein du tableau, des rectangle présentés par l’animateur de l’atelier. On apprend ainsi que Fransylva est l’unique syndicat des propriétaires forestiers privés, réduisant par conséquent à une seule liste le choix électoral, le reconduisant tous les six ans. Son président, Antoine de Ponton d’Amecourt, effectue sur ses propres parcelles forestières des coupes rases allant jusqu’à vingt hectares7.

    Par ailleurs, son syndicat contribue à légitimer, par des éléments de langage, l’industrialisation forcenée de la filière, la monoculture de résineux et le rajeunissement des peuplements – ce qui n’est pas pour déplaire à un proche de l’organisation nommé Jean-Michel Servant, ancien président de l’interprofession nationale France bois forêt et encore délégué interministériel à la forêt, au bois et à ses usages en juin dernier. À la lumière de ces informations sur le syndicat, Fransylva trouve une place évidente sur le tableau : très en haut, tout à gauche.

    L’animateur poursuit en mentionnant Pro Silva (à ne pas confondre avec la structure précédente), une association de propriétaires, gestionnaires, professionnel·les et ami·es de la forêt, reconnue d’utilité publique depuis 2013. Elle organise principalement des formations techniques prônant la sylviculture mélangée à couvert continu, pratique fondée sur le temps long, la diversification des essences et des âges. Ses principes sont applicables partout mais le faciès des forêts ainsi gérées n’est jamais le même, et s’oppose en cela au modèle monoculturel. Si Pro Silva a montré, depuis son lancement en 1989, son importance dans la balance politique, sa visibilité médiatique reste encore faible. Elle sera placée dans le quart inférieur droit.

    À la cartographie comme outil de lutte succède donc le plan. Les nombreux autres acteurs seront à leur tour présentés et disposés afin de mieux s’orienter dans le paysage institutionnel de la forêt française.
    Débrancher les forêts

    Au même moment, une discussion consacrée à la rencontre entre « forêt et production d’énergie », ou « comment résoudre l’équation impossible », débute sous un barnum nommé « bouleau » pour l’occasion. Certain·es participant·es feront remarquer qu’il n’y a pas de barnum « douglas », ni « pin maritime », les mal aimés, les pas beaux. C’est pourtant souvent de ces essences dont il est question, en ce qu’elles composent largement les forêts « sous camisole8 » impliquées dans les projets énergétiques qui seront discutés au cours de cet atelier.

    Quelques personnes préparent l’espace de discussion. Deux intervenants accrochent des photographies de parcs solaires sur la bâche blanche et jaune du barnum. L’un d’eux porte un tee-shirt du Réseau pour les alternatives forestières (RAF), dont il fut l’un des administrateurs. Un slogan y est inscrit : « Ça te branche ? ». La question prend ici une tout autre tournure.

    Deux clichés, « avant/après », amènent à constater l’impact forestier de la « centrale industrielle » de Monfort, développée par Engie Green dans les Alpes-de-Haute-Provence. Au-dessus, une cartographie « clandestine et non-exhaustive » permet d’insérer cette prise de vue dans ce qui est qualifié de « mitage en cours ». On comprend vite le sens de cette expression et de ce qu’elle recouvre : si la loi APER de 2023, relative à « l’accélération de la production d’énergies renouvelables », interdit les installations photovoltaïques supérieures à 25 hectares sur des zones forestières lorsque celles-ci nécessitent une autorisation de défrichement, n’amène-t-elle pas à la multiplication de projets certes moins grands, mais toujours aussi vastes dès lors qu’on accède à un aperçu global du phénomène ?

    Une dizaine de personnes a pris place – il y en aura une vingtaine lors de la session suivante. Quelques-unes étaient présentes aux Résistantes, les « rencontres des luttes locales et globales » qui ont eu lieu sur le plateau du Larzac l’année précédente. L’impact des parcs photovoltaïques sur les espaces agricoles ou forestiers y avait été discuté lors d’une table-ronde, à l’issue de laquelle une coordination nationale s’était créée9.

    Un nouveau « tour d’horizon des projets contestés et des luttes engagées » commence donc. Un intervenant venu des Bouche-du-Rhône aborde le cas de Gardanne, où l’avenir de la centrale à charbon reconvertie en usine à biomasse reste encore incertain. On estime sa consommation à 850 000 tonnes de bois par an. Ses propos sont ensuite complétés par un témoin des Pyrénées-Atlantiques, qui détaille pour sa part le projet BioTJET – une usine de bio-kérozène située à Lacq, censée alimenter les besoins de l’aéronautique en carburant à partir du bois. La production s’appuie sur l’électrolyse, un procédé lui-même très coûteux en énergie. Drôle de transition, pense-t-on, que celle nécessitant de nouvelles unités de production d’électricité, de nouvelles lignes de transports et, qui sait, de nouveaux panneaux solaires en forêt.

    Beaucoup attestent sur ce point d’une véritable « déferlante photovoltaïque » dans les milieux forestiers, que ce soit en Dordogne, en Franche-Comté, en Gironde ou dans les Alpes-de-Haute-Provence. La pression sur les espaces concernés est parfois double. Sur la Montagne de Lure, l’association Elzeard a dénombré plus de 1 000 hectares de zones naturelles convoitées par l’industrie photovoltaïque. Or, cette montagne fait déjà partie de la Zone d’Approvisionnement Prioritaire de la centrale de Gardanne.

    Là comme ailleurs, la pression s’intensifie par le biais d’un nouvel outil conçu par la loi APER : les Zones d’Accélération. Les communes doivent désormais identifier des sites jugés propices à l’installation d’unités de production et rapidement en fournir une cartographie. D’où l’organisation de balades « botanovoltaïque » dans le Buëch, comme nous l’a expliqué un membre du Collectif citoyen pour un autre photovoltaïque dans les Alpes du Sud. En se promenant sur ces terres convoitées et soumises à une spéculation nouvelle, il est sûrement possible de découvrir ce que la superposition de données oublie ou ne sait dire de la forêt.

    Une membre du Collectif Citoyens Résistants Champagnole est venue témoigner de ce qui aurait dû être le plus gros parc photovoltaïque de Franche-Comté dans les forêts de Loulle et de Mont-sur-Monnet. La voilure a dû être revue à la baisse. C’est également le cas en Gironde, ce dont témoignent des opposant·es au projet Horizeo, grand vainqueur de cette course au gigantisme. Les porteurs du projet envisagent l’installation de 700 hectares de panneaux photovoltaïques dans la forêt des Landes girondines, au sud de Bordeaux, au lieu des 1 000 hectares prévus initialement. Mais ce projet, qui serait alors le plus important en France, a toutefois du plomb dans l’aile. Il fut récemment désavoué par le même gouvernement qui avait adapté la loi APER à son calendrier, rendant ainsi possible le dépôt des demandes d’autorisation avant que l’interdiction des sites de plus de 25 hectares soit effective.

    Si les projets s’accumulent en entrent en concurrence, l’espace dédié à la compensation forestière également – une aubaine, malgré tout, pour des coopératives forestières attentives à l’expansion de leur domaine d’intervention, transformant des forêts de « faible valeur » en hectares compensateurs. Alors, les hectares en forêts se font plus chers, et c’est le foncier agricole qui apparaît comme une solution miracle.

    Nous l’avons vu, même si les argumentaires et les conditions matérielles sur lesquelles s’appuient ces projets varient en fonction des territoires, ils s’inscrivent néanmoins dans des dynamiques globales. Un chercheur qui enquête depuis Bruxelles sur le lobbying européen des grandes entreprises, notamment sur l’industrie de la biomasse, nous le raconte. Il rappelle l’intérêt de comprendre les directions de l’Union pour appréhender le contexte national et ses répercussions sur nos milieux de vie. Les contraintes sont fortes et les pénalités financières bien réelles. La France, seul État membre à n’avoir pas atteint ses objectifs de production d’énergie renouvelable en 2020 et dont la trajectoire a été jugée insuffisante, s’est vu infliger une amende de l’ordre de 500 millions d’euros.

    L’industrialisation de la forêt, largement évoquée lors de ces journées, est tout à fait compatible avec la « transition énergétique » telle qu’elle nous a été témoignée. En fait, cette mise au travail des forêt permet au moins deux choses. D’une part, elle garantit la pérennité et la progression d’une ressource en bois qui doit s’adapter à de nouveaux besoins : la production d’une énergie « verte » et « décarbonnée ». D’autre part, elle assure à cette production un espace dédié où pourront être implantées les infrastructures nécessaires à la transformation des ressources, qu’il s’agisse de bois ou de soleil. Pour ce faire, l’industrie emploie un argumentaire qui opère comme une épée à double tranchant. À la fois capable d’écologiser la forêt – un bien renouvelable pour une énergie propre – elle n’hésite pas à nier son existence quand cela l’arrange – au mieux elle est en dépérissement, au pire ce n’est pas une vraie forêt. Dans tous les cas, il s’agit de la couper pour satisfaire l’envolée d’une demande en énergie rarement ou jamais questionnée.

    Face à cette industrialisation de la forêt, une éclosion de luttes territorialisées est soucieuse de se mettre en lien. S’il convient de distinguer les nombreux domaines que couvrent la question de l’énergie (biomasse, photovoltaïque, biocarburants, etc.), ce travail de témoignages, de partages d’expériences et de réflexions ouvre à des prises de positions, enquêtes et actions communes aux participant·es. C’est toute une culture qui se construit, là où les développeurs, nous l’avons entendu, croient souvent tomber sur des « incultes », des habitant.es peu informé.es, et pensent bénéficier de causes parfois considérées comme indéfendables : il est compliqué de concevoir qu’un projet dit « de transition énergétique » puisse être contesté. « On l’entend dans la presse : les écolos attaquent les écolos ».

    Démanteler le complexe sylvo-industriel

    Défendre les forêts conduit donc bien souvent à en sortir pour comprendre ce qui les menace. Quitte à remonter pour cela une ligne à grande vitesse ou à suivre le parcours d’un camion chargé d’arbres fraîchement abattus. Depuis plusieurs mois, le collectif Méga-Scierie Non Merci lutte contre l’extension de la scierie Farges-Bois, en Corrèze, à Égletons – une lutte qui, pour l’heure, est sur la bonne voie : les procédures judiciaires en cours à l’encontre de l’industriel l’ont contraint à suspendre momentanément son projet d’extension. Et ce malgré l’achat récent de la propriété d’une riveraine et opposante par l’industriel, suite à l’expropriation de l’habitante par la communauté de communes Ventadour-Égletons-Monédières10.

    Cette histoire nous est racontée par deux membres du collectif. Ils reviennent sur les raisons de leur implication contre l’extension de la plus grosse scierie limousine, qui a pu être visitée lors de portes-ouvertes mémorables en septembre 202311. Rien ne les destinait à enquêter sur l’industrie forestière, à calculer des volumes de bois sur pied, abattus et sciés, ni à entamer un véritable travail de recherche pour mieux comprendre la réalité de ces « méga-scieries » qui s’installent et se développent de l’Alsace aux Pyrénées. Leur rencontre les a conduits à tenter de comprendre ce que l’aval d’une filière industrielle fait à la ressource qu’elle mobilise et aux forêts qui la produisent.

    En décembre 2022, plus de 200 personnes ont manifesté dans les rues d’Égletons pour protester contre le projet d’extension et elles étaient autant à participer à la première réunion d’information organisée par les opposants au début de l’année 2024. Aujourd’hui, le public de l’atelier est beaucoup plus clairsemé : l’outil industriel, sa logique de standardisation, de capitalisation et d’investissement, son rapport de prédation à la ressource en bois ne sont peut-être pas les sujets les plus séduisants de cette Assemblée pour des forêts vivantes. Le même après-midi, il est en effet possible de composer des vers ou des haïkus pour les déclamer ensuite en forêt, ou de s’initier à la grimpe d’arbre avec des membres du GNSA. Difficile, aussi, de trouver des failles chez des groupes composés de plusieurs centaines de salarié·es et qui bénéficient d’un soutien politique fort au-delà de la seule – et nécessaire – opposition.

    C’est notamment pour cette raison que A. et A. ont commencé à enquêter sur le monde discret des plus grosses scieries françaises. Mieux connaître ses réalités donne des prises pour envisager une riposte un tant soit peu suivie d’effets. Une démarche proche de celle qui a mené l’Atelier paysan à écrire le livre Reprendre la terre aux machines, dans lequel un retour critique sur la modernisation agricole et la constitution d’un complexe agro-industriel précède une série de propositions concrètes à l’adresse du monde paysan. Une heure durant, ils relatent leur cheminement, convoquent l’histoire récente du territoire et celle de l’industrie forestière avant d’ouvrir le débat sur quelques questions simples : comment démanteler de tels sites industriels ? Par où commencer ? Et qu’est-ce que démanteler, dans ce cas, veut dire ?

    Tandis que l’atelier prend fin, la discussion se poursuit avec trois personnes mobilisées contre le rachat et l’agrandissement d’une scierie à proximité de leur lieu de vie. Dans la grande salle, un chœur entame des chants, vite repris par le public. Nous mettons quelques chaises à l’écart pour recueillir le récit de G., X et E., trois membres d’un collectif situé autour de Brassac, dans le Tarn, qui se mobilise contre le projet porté par le groupe SIAT, propriétaire de la plus grosse scierie française, située en Alsace. Celui-ci entend faire d’une scierie moyenne, déjà reprise mainte fois, l’une des plus importantes d’Occitanie. Quelques semaines plus tôt, une petite délégation issue du collectif Méga-Scierie Non Merci est allé à leur rencontre pour entamer une collaboration militante. Des connexions commencent à se faire.

    « Nous, on habite à côté ». G. et M. ont assisté à l’émergence et la croissance de la scierie installée en face de chez eux, à Brassac, depuis 1997, jusqu’à son rachat récent par le groupe SIAT. Ils n’en sont pas à leur premier combat pour la sauvegarde de terres agricoles et naturelles : voilà une dizaine d’années qu’ils posent des recours pour contester le changement d’affectation des sols autour de chez eux, quelles que soient les sociétés concernées.

    Néanmoins, un changement d’échelle est cette fois à prévoir : « L’argument de SIAT est de dire qu’ils vont faire un site miroir de celui qu’ils ont en Alsace. Donc on a voulu savoir comment c’était en Alsace ». Une visio-conférence organisée avec des riverains du site d’Urmatt dans le Bas-Rhin a fini de convaincre les trois opposant·es : s’il se réalise, ce méga-projet industriel produira un niveau de nuisances et de pollutions invraisemblables pour les riverain·es, ainsi qu’une pression accrue sur des forêts déjà soumises à une exploitation importante et des perturbations climatiques de plus en plus intenses.

    Dès lors, dans le Tarn comme ailleurs, tous les moyens sont bons pour convaincre les habitant·es concerné·es qu’il est impératif de s’opposer à ce qui les attend. Des festivités se sont ainsi tenues le 22 septembre 2024 à Brassac dans l’espoir de faire changer d’échelle la lutte locale contre l’implantation du groupe SIAT. Un événement d’une tout autre ampleur, appelé par nombreux collectifs, associations et syndicats du Limousin a rassemblé le premier week-end d’octobre plus de 3 000 personnes à Guéret, dans la Creuse, là où le groupe Biosyl entend installer une usine à granulés qui menace les forêts de feuillus des environs. Cette journée de mobilisation populaire massive, soutenue aussi bien par des syndicats agricoles et de travailleurs que des associations environnementales, a été une véritable réussite.

    https://www.terrestres.org/2024/11/26/un-front-commun-contre-lindustrialisation-des-forets-francaises
    #forêt #France

  • #OnlyOffice 8.2 Improves Startup Times, Adds New Theme + More
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/10/onlyoffice-8-2-brings-faster-file-opening-new-grey-theme

    A big update to ONLYOFFICE Desktop Editors, a free, open-source office suite for Windows, macOS, and Linux is available to download. ONLYOFFICE 8.2 offers a clutch of new features, several performance gains, and a miscellany of smaller enhancements across the full suite, which is composed of a word processor, spreadsheet tool, presentation maker, form filler, and a PDF editor. For a lighter look, ONLYOFFICE 8.2 includes a new grey theme in its appearance settings. This is not enabled by default but can be applied to all apps in the suite from the main settings, or applied to just specific components, […] You’re reading ONLYOFFICE 8.2 Improves Startup Times, Adds New Theme + More, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates #Office_&_Productivity_Apps

  • Les sombres secrets des cartes en #Suisse

    Cartes secrètes, interdictions de vente et retouches : plusieurs mesures ont été prises dans le domaine de la cartographie suisse pour protéger les #secrets_militaires.

    L’Armée suisse a toujours protégé ses installations les plus importantes des regards indiscrets : dépôts de munition dissimulés dans des parois rocheuses, positions d’artillerie camouflées en chalets, usines d’armement entourées de forêts denses et aérodromes militaires encerclés de barbelés.

    Cette discrétion a conduit à des objectifs contradictoires en matière de cartographie : les cartes topographiques censées reproduire la surface de la Terre aussi fidèlement que possible ne devaient toutefois pas trahir les secrets militaires. Au fil des décennies, l’Office fédéral de topographie (aujourd’hui swisstopo) ne cessa d’inventer des moyens de résoudre ce dilemme.

    Deux cartogra­phies, l’une officielle et l’autre secrète

    La production cartographique officielle de la Suisse se scinda en deux dès la fin du XIXe siècle : une section publique et une section secrète. D’un côté, l’Office fédéral de topographie établit la cartographie officiellement en vigueur à ce moment-là, la carte Siegfried, à l’échelle 1:50’000 pour l’espace alpin et 1:25’000 pour le reste du pays. Ces cartes étaient en vente libre.

    De l’autre côté, le Département militaire fédéral (DMF) élabora des cartes à l’échelle 1:10’000 strictement confidentielles répertoriant les fortifications militaires de 1888 à 1952. Contrairement à la carte Siegfried, elles ne couvraient pas l’ensemble du pays, mais se limitaient aux endroits stratégiques comme la région du Gothard ou le Coude du Rhône. L’armée positionnée au sein de ces fortifications militaires avait rapidement besoin de ces cartes, car l’échelle 1:10’000 était indispensable pour calculer avec précision les trajectoires des tirs d’artillerie.

    Pendant la Première Guerre mondiale, la situation hautement dangereuse conduisit le Département militaire à ne plus délivrer la carte Siegfried, auparavant en libre accès, que sur présentation d’une autorisation spéciale, l’objectif étant de compliquer l’accès des espions étrangers aux cartes suisses récentes. Si les restrictions de vente furent levées en 1919, elles réapparurent 20 ans plus tard sous une forme encore plus stricte.

    Peu après le début de la Seconde Guerre mondiale en septembre 1939, le commandant en chef de l’Armée suisse Henri Guisan constata « que certains manifestaient un intérêt pour les cartes suisses qu’il convenait de surveiller ». Cette observation ne tombait pas du ciel : l’état-major suisse avait déjà soupçonné la Wehrmacht en mai 1939 de commander des cartes suisses via une adresse de couverture à Berlin.

    Henri Guisan s’inquiétait par ailleurs du fait que les réserves de cartes suisses « ne suffisent pas pour répondre aux besoins exceptionnels de réapprovisionnement, ni même pour fournir un second lot de nouvelles cartes aux états-majors et unités autorisés. » Pas de guerre possible sans connaissance du terrain : toute carte disponible devait donc être réquisitionnée et remise à l’armée au nom d’une stratégie défensive.

    En octobre 1939, le Conseil fédéral réagit à la pénurie de cartes et au problème de la confidentialité en interdisant la vente et l’exportation des cartes de la Suisse à l’échelle 1:1’000’000 ou supérieure. La reproduction d’informations cartographiques fut également interdite dans les livres, les journaux et même sur les cartes postales. Ces mesures, qui revenaient à une opération de grande envergure de censure des cartes, ne furent levées qu’à l’été 1945, à la fin de la guerre.

    Des données classées secrètes pendant la Guerre froide

    La stratégie de traitement des données spatiales sensibles changea après la Seconde Guerre mondiale. La production des cartes confidentielles des fortifications fut interrompue en 1952 et aucune nouvelle interdiction de vente ne fut prononcée pour les cartes officielles : la carte Siegfried et la carte nationale qui lui succéda à partir de 1938 furent disponibles à partir de 1945 en version intégrale et en vente libre. Ce changement était dû à la paix retrouvée en Europe, mais aussi au constat que les interdictions de vente n’empêchaient guère les autres Etats de se procurer les cartes souhaitées.

    Après 1945, la stratégie de confidentialité cartographique consista plutôt à dissimuler de manière ciblée les installations militaires importantes. Les aérodromes militaires, barrages antichars, usines d’armement et autres équipements stratégiques disparurent des cartes.

    Avec ou sans chalet ?

    Une fois les objets sensibles rayés de la carte, la question de la confidentialité semblait a priori réglée. Or des discussions enflammées éclatèrent pour décider de ce qu’on devait dissimuler ou non.

    Dans les années 1970, un groupe d’objets posa un véritable casse-tête : dans le cas des installations militaires camouflées en équipements civils, par exemple une position d’artillerie dissimulée derrière une façade de chalet, la confidentialité cartographique pouvait induire le contraire de ce qui était visé. Si, sur place, un espion apercevait un chalet qui ne figurait pas sur la carte, cela le désignait d’autant plus comme objet militaire. C’est pourquoi ces installations retrouvèrent leur place sur les cartes à partir de 1978.

    L’année 1978 marqua non seulement l’apparition d’un élément sur la carte, mais aussi la disparition d’un autre. Dans les années 1970, le risque d’attentats terroristes avait considérablement augmenté en Suisse. Les conduites forcées des centrales hydroélectriques furent donc rayées des cartes afin que leur représentation ne facilite pas les actes de sabotage. Cette dissimulation fut maintenue jusqu’au tournant du siècle.

    Déjà pendant la Guerre froide, certains commencèrent à émettre des doutes sur l’efficacité de la dissimulation cartographique. C’est finalement une avancée technologique qui fut à l’origine d’un changement de pratique : vers 1990, la télédétection par satellite était si aboutie que cela avait de moins en moins de sens de dissimuler des objets sur une carte. S’obstiner dans cette pratique aurait même pu se révéler contre-productif en attirant l’attention précisément sur les objets manquants sur la carte.

    Par conséquent, de nouvelles ordonnances et directives basées sur un principe de visibilité furent adoptées à partir de 1991. Cela signifiait que si des installations étaient visibles à la surface de la Terre, elles devaient figurer sur une carte. Ce principe s’avéra bel et bien valable puisqu’il est encore appliqué aujourd’hui.

    https://www.watson.ch/fr/blogs/suisse/214417070-les-sombres-secrets-des-cartes-en-suisse

    #cartographie #secret #armée #secret_militaire #histoire #guerre #guerre_froide #WWII #seconde_guerre_mondiale #bunkers #swisstopo #Office_fédéral_de_topographie #carte_Siegfried #fortifications_militaires #Gothard #Coude_du_Rhône #Première_Guerre_mondiale #général_Guisan #Henri_Guisan #censure #confidentialité #chalets #conduites_forcées #centrales_hydroélectriques #dissimulation #dissimulation_cartographique #images_satellitaires #télédétection #in/visibilité

    via @reka

  • SoftMaker #FreeOffice 2024 Released
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/06/softmaker-freeoffice-2024-released

    A new version of FreeOffice has been released. FreeOffice 2024 is a free (as in beer) version based on SoftMaker Office 2024, a commercial, cross-platform office suite. Any users of SoftMaker Office reading this needn’t feel short-changed: the free version comes with fewer features. The 3 core components in FreeOffice (TextMaker, PlanMaker, and Presentations) are also included in SoftMaker Office, and SoftMaker Office NX (a newer, subscription-based offering with AI integrations) but not all features are shared between them. However, all of the essentials one would need are present. What’s missing are the gimmicky end of things, e.g., AI/ML writing/translation, […] You’re reading SoftMaker FreeOffice 2024 Released, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates #Office_&_Productivity_Apps

  • #OnlyOffice 8.1 Released with Much Improved PDF Editor + More
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/06/onlyoffice-desktop-editors-8-1-new-features

    A new version of ONLYOFFICE Desktop Editors, a free, open-source, and cross-platform office suite, is now available to download. If you’ve not yet found a reason to try this productivity powerhouse out, this latest update could well change that. Last autumn’s ONLYOFFICE 7.5 release added a new PDF application to the suite. This could open/view PDF files, and handle basic PDF editing, like form filling, highlighting, simple annotations, and scribbling on documents with a pen tool. In ONLYOFFICE 8.1, the PDF app matures into a fully-featured PDF editor, expanding the kinds of annotations and edits which are possible: – Although […] You’re reading ONLYOFFICE 8.1 Released with Much Improved PDF Editor + More, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates #Office_&_Productivity_Apps

  • New App Makes Converting Text Documents on Ubuntu Easier
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/06/convert-text-documents-easily-ubuntu

    There are a number of ways to convert documents on Ubuntu but few are as quick and easy to use as #Morphosis. Morphosis is a desktop app written in Python and GTK4/libadwaita and powered by #Pandoc, a command-line document converter tool for Windows, macOS, and Linux, and WebkitGTK. Pandoc is a powerful and efficient tool but not everyone is comfortable at the command line (and even those who aren’t sometimes don’t want to have to swot up on the various arguments and flags needed to convert). Enter Morphosis, which wraps the power of Pandoc in a super-simple GUI. Using the […] You’re reading New App Makes Converting Text Documents on Ubuntu Easier, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #Apps #Office_&_Productivity_Apps

  • Agro-business

    Parmi les mesures annoncées en réponse aux mobilisations d’agriculteurs en janvier 2024, l’une a consisté en l’ajout de professions agricoles à la liste des métiers « en tension ». L’exécution de la promesse ne s’est pas fait attendre : un arrêté du 1er mars a « mis à jour » cette liste en y introduisant, pour l’ensemble du territoire métropolitain, quatre familles professionnelles de salariés : #agriculteurs, #éleveurs, #maraîchers et #horticulteurs, #viticulteurs et #arboriculteurs. D’autres secteurs d’activité peuvent déplorer de n’avoir pas les moyens de pression que représentent des centaines de tracteurs capables de bloquer des autoroutes, des jours durant...

    La #FNSEA a aussitôt affiché sa satisfaction. La reconnaissance de l’agriculture comme « #secteur_en_tension » est une revendication que le syndicat majoritaire d’exploitants agricoles portait en fait depuis plusieurs mois, et qu’il avait, entre autres, présentée à la Première ministre Élisabeth Borne en octobre 2023, assurant que l’obtention de ce statut « favorisera l’embauche directe et limitera le recours aux prestataires [1] ».

    On se frotte les yeux pour comprendre… #Embauche_directe ? Recours aux #prestataires ? En quoi l’inscription de métiers de l’agriculture dans la liste des métiers en tension serait à même de résoudre les difficultés de recrutement de #saisonniers dont le secteur dit souffrir ? Les listes de métiers en tension servent à l’instruction des demandes d’autorisation de travail déposées par les employeurs, soit pour ce qu’on nomme « introduction » de #main-d’œuvre, soit pour l’embauche d’étrangers déjà présents sur le territoire. Est-ce à dire que les agriculteurs voudraient se charger eux-mêmes de faire venir des saisonniers ? Ou pouvoir employer comme saisonniers des étrangers résidant en France ?

    On se souvient qu’au moment où le Covid avait imposé la fermeture des frontières, avait été lancée une campagne [2] afin de recruter des personnels pour les récoltes, et que la FNSEA avait parlé de cette main-d’œuvre autochtone comme décevante : ne sachant pas travailler, trop revendicatrice… avant d’obtenir que des saisonniers du sud de la Méditerranée, malgré les risques sanitaires, soient acheminés dans les champs en France… Alors ?

    Le secteur agricole bénéficie depuis des décennies d’un dispositif spécifique pour faire venir la main-d’œuvre étrangère qu’il souhaite, les ex-« #contrats_OMI » désormais gérés par l’#Office_français_de_l’immigration_et_de_l’intégration (#Ofii). L’office se charge de recruter ces employé·es, des démarches administratives nécessaires à leur venue, de leur faire signer un engagement à quitter la France après la saison – de 6 mois maximum, le cas échéant pour revenir les années suivantes.

    Est-ce que le souhait des exploitants agricoles est de se passer de ces contrats Ofii ?

    Le #dispositif présente manifestement des contraintes jugées excessives par les exploitants agricoles puisqu’ils ont de plus en plus recours à d’autres formules : l’#intérim, l’emploi de #sans-papiers, le #détachement... Ce dernier a ainsi connu une croissance considérable dans le secteur, y compris via des systèmes contournant les règles européennes sur le #travail_détaché. Les procès des entreprises espagnoles #Terra_Fecundis ou #Laboral_Terra ont mis au jour les montages opérés. Ces grosses entreprises de travail temporaire ont été condamnées à de lourdes peines – et avec elles des chefs d’exploitation en France – pour avoir fait travailler des milliers d’ouvriers et ouvrières agricoles, essentiellement sud-américain·es, sous contrat espagnol, donc en payant en #Espagne, et aux tarifs espagnols, les cotisations sociales correspondant à ces emplois, de surcroît dans des conditions d’exploitation insupportables. L’importance des condamnations et le retentissement de ces procès ont quelque peu refroidi l’enthousiasme pour l’usage du détachement. À nouveau trop de contraintes.

    Mais en fait, de quelles difficultés de #recrutement exactes souffrent donc les exploitants agricoles ?

    L’argument de la #pénurie de main-d’œuvre est dénoncé par divers travaux de sociologie [3]. Nicolas Jounin, à propos du secteur du bâtiment, dans lequel la même plainte est récurrente, parle de cette pénurie comme d’une #fiction : « Ou, plutôt, ni vraie ni fausse, la pénurie est recréée périodiquement (et toujours compensée) par un système de dévalorisation de la main-d’œuvre dont elle est l’argument [4]. » Les travailleurs saisonniers dans l’agriculture, de même que les manœuvres dans le BTP, sont considérés comme des bouche-trous, des pis-aller.

    Pendant que se déroulait, en début d’année, ce scénario d’une revendication enfin satisfaite, l’inscription de métiers de l’agriculture dans la liste des métiers en tension, un nouveau montage était, beaucoup plus discrètement, mis en place.

    La FNSEA, toujours elle, a présenté au Salon de l’agriculture, le 28 février, dans une réunion fermée au public, le nouveau service de recrutement de travailleurs saisonniers qu’elle vient de créer. La prestation, rendue possible par des accords passés avec la Tunisie et le Maroc, donc avec l’aval du gouvernement, ne coûtera à l’exploitant agricole que 600 € par saisonnier. Dans une note de cadrage sur ce service, la fédération recommande d’éviter d’employer le terme « migrant », et de lui préférer « saisonnier hors Union européenne ».

    Là, on comprend mieux : la mesure « métiers en tension » est certes de nature à faciliter le recours à cette main-d’œuvre introuvable ! Pour les employeurs, finis les contrôles et tracasseries de l’Ofii – pourtant bien peu protecteurs, dans les faits, des travailleurs agricoles immigrés. Finis aussi les ennuis que peut causer un usage abusif du détachement. Enfin libres d’employer des travailleurs, d’ici ou d’ailleurs, toujours plus précarisés !

    http://www.gisti.org/article7242

    #métiers_en_tension #agriculture #migrations #France

  • Migranti, la #Medihospes si aggiudica l’appalto da 133 milioni di euro per i centri in Albania

    Il colosso dell’accoglienza in diverse inchieste anche per le condizioni poco dignitose di vita garantite nelle strutture. Il suo amministratore è #Camillo_Aceto, già arrestato a Bari e finito in #Mafia_capitale.

    La gallina dalle uova d’oro dei centri per migranti in Albania è finita nelle mani del businessman italiano dell’accoglienza, quel Camillo Aceto il cui nome, negli ultimi vent’anni, è comparso nelle più disparate inchieste della magistratura da un capo all’altro d’Italia e con le accuse più diverse: dalla truffa nelle forniture di pasti alle mense ospedaliere di Bari che lo vide finire agli arresti nel 2003 all’indagine per infiltrazioni mafiose nella gestione del Cara di Mineo in Mafia capitale a svariate indagini per frode in pubbliche forniture da parte delle varie società in cui ha avuto incarichi dirigenziali e che alla fine sono confluite nella Medihospes.

    Il colosso dell’accoglienza che gestisce più del 60 per cento di centri migranti in Italia, 3.800 posti letto in 26 strutture, si è aggiudicato il bando milionario per la gestione dei centri che il governo italiano intende aprire in Albania per tenervi, in attesa di rimpatrio, alcune migliaia di migranti provenienti dai cosiddetti paesi sicuri che verranno soccorsi da navi militari italiane in acque internazionali. Ben 133.789.967,55 milioni di euro la cifra che Medihospes incasserà per gestire l’accoglienza dei migranti nell’#hotspot di #Shengjin e nel centrio per richiedenti asilo ( con annesso Cpr) che sorgerà nell’area di #Gjader. La prefettura di Roma ha ritenuto l’offerta di Medihospes, con un ribasso del 4,94 per cento sulla base d’asta, più vantaggiosa rispetto a quelle degli altri due concorrenti selezionati tra oltre 30 aziende: il consorzio #Hera e #Officine_sociali. Per due anni, rinnovabili per altri due, Medihospes dovrà provvedere alle esigenze di vitto, alloggio e servizi basici per i migranti che verranno portati in Albania.

    Un’aggiudicazione che continua ad assembrare ombre sull’operazione Albania i cui altissimi costi di partenza (650 milioni) sono già lievitati a quasi un miliardo a fronte di una totale incertezza sui tempi di apertura dei centri. Stando al bando, Medihospes dovrebbe essere pronta per partire il 20 maggio. Peccato che, per quella data, nelle aree di Shengjin e Gjader non ci sarà molto altro oltre alle ruspe. La consegna dei lavori delle opere di urbanizzazione e della realizzazione delle strutture affidata al genio militare è infatti prevista per la fine di ottobre quando la stagione calda degli sbarchi sarà già finita.

    Il ruolo di semimonopolio di Medihospes nel mondo dell’accoglienza viene fuori dal report “Centri d’Italia” 2022 fatto da Action Aid e Open Polis sugli ultimi dati forniti dal Viminale (https://www.actionaid.it/informati/pubblicazioni/centri-ditalia-2022): a quella data la cooperativa sociale gestiva 26 strutture in sei regioni: 24 Cas, il Cpa di Udine e l’hotspot di Messina, 3800 posti letto sempre sovraffollati in condizioni spesso oggetto di denunce.

    Ex amministratore de #La_Cascina, indagata in Mafia capitale, con sedi e iniziative spesso coincidenti con quelle della #Senis_Hospes, poi diventata Medihospes, Camillo Aceto è sempre caduto in piedi mantenendo un ruolo centrale. «Solo con economie di scala e sacrificando i servizi - osserva Fabrizio Coresi di Action Aid - solo soggetti come Medihospes possono riuscire a realizzare un ribasso consistente e rendersi disponibili a gestire centri come quelli in Albania dove i diritti delle persone accolte non sono al centro».

    https://www.repubblica.it/cronaca/2024/05/07/news/migranti_appalto_albania_medihospes-422857446

    #Albanie #Italie #asile #migrations #réfugiés #coût #appel_d'offre #externalisation #sous-traitance
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    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...
    https://seenthis.net/messages/1043873

    • Cinema, clown, Dazn e i “pomeriggi del tè”. Le promesse di Medihospes per i centri in Albania

      Gran parte delle proposte migliorative presentate dalla cooperativa romana e consultate da Altreconomia riguarda i cosiddetti vulnerabili. Minori, neonati, vittime di violenza e tortura: tutti soggetti che non dovrebbero nemmeno arrivare sul territorio albanese. Continua a non essere chiaro quando diventeranno operative le strutture

      Animatori vestiti da clown, fasciatoi, incontri sulla pace, laboratori sul fair play ispirati al principio del “fai agli altri quello che vorresti fosse fatto a te”. La relazione tecnica presentata dalla cooperativa Medihospes per vincere il bando da oltre 133 milioni di euro per la gestione dei centri in Albania, ottenuta da Altreconomia, descrive una vita quotidiana per i trattenuti piena di attività e di occasioni di svago.

      Ma soprattutto, gran parte dell’offerta riguarda i cosiddetti “vulnerabili” -dai minori non accompagnati a famiglie, passando per persone disabili, vittime di tortura e vittime di tratta- che sul territorio albanese, stando alla normativa vigente, non dovrebbero essere soggetti alla procedura accelerata e non potrebbero essere trasferiti nell’hotspost albanese. “E comunque, anche se vi finissero perchè la vulnerabilità non è stata accertata in precedenza, dalla struttura in Albania dovrebbero essere subito trasferite”, sottolinea Gianfranco Schiavone, socio dell’Associazione per gli studi giuridici sull’immigrazione (Asgi)

      “Le ipotesi sembrano due -riprende- o c’è stato un clamoroso travisamento da parte dell’ente appaltante (la prefettura di Roma) che ha attribuito valore (e punteggio) alle proposte di Medihospes che avrebbe invece dovuto ritenere inammissibili in quanto i servizi generosamente proposti non potranno mai essere erogati perché i destinatari di tali attività non dovrebbero né entrare né rimanere nell’hotspot albanese, oppure c’è una volontà del governo di trattenere illegalmente in Albania anche coloro che non vi possono essere condotti”.

      Non è chiaro inoltre quando saranno attivi i centri. A fine maggio il sindacato autonomo di polizia (Sap) ha fatto sapere che i primi venti operatori sono in partenza per l’Albania. La struttura che fungerà da hotspot, secondo quanto riferito dal capo segreteria del dipartimento della Pubblica sicurezza presso il Viminale, Sergio Bracco, sarà consegnata il 3 giugno, invece il sito di Gjader entro fine luglio. Tempi più brevi di quanto invece sta emergendo da altre fonti riportate, tra le altre, da la Repubblica, che parlano di fine novembre per la consegna dei lavori. Ma veniamo all’offerta.

      Medihospes specifica che all’interno dell’hotspot sarà operativo un team minori formato da due animatori che indosseranno “una divisa riconoscibile ed ispirata a dei clown (a titolo esemplificativo: giacca colorata, pantalone rosso, papillon, parrucca colorata)” e garantiranno lo svolgimento delle attività programmate per i bambini “secondo un calendario settimanale di attività e laboratori”. Che sono tantissime. Viene prevista un’ora al giorno di attività motoria (dal twister al bowling fino ai giochi di equilibrio), tre volte alla settimana letture ad alta voce dedicate ai più piccoli per “arricchire il vocabolario e stimolare l’immaginazione”, spettacoli di animazione (il martedì e il venerdì) oltre che laboratori musicali e babymovie per “creare un clima più favorevole all’inclusione sociale”. Si prevedono poi l’apertura di una ludoteca per bambini da un mese a cinque anni e una per i bambini da sei a 12. Le attività sono finalizzate a “creare un clima sereno e accogliente per il minore e a rendere meno traumatica la permanenza nella struttura”.

      Non mancheranno uno “spazio allattamento e fasciatoio” in cui “le mamme si possano sentire a proprio agio ad allattare il loro bambino”. Non mancano poi le attività per i più grandi (13-17 anni) con biliardini, tavoli da ping pong e tv con abbonamenti a servizi streaming e paytv. Ci sarà poi una sala cinema (“oscurata totalmente con porte e finestre con tende spesse”) e nelle aree esterne “strutture fisse quali scivoli, altalene, giochi a molla, giostre e dondoli” con un campo da calcio e uno da basket.

      Medihospes prevede poi del personale aggiuntivo “per una tempestiva individuazione di potenziali soggetti vulnerabili”, tra cui due psicologi specializzati in violenza di genere e vittime di tortura, uno dei quali “avrà il compito di osservare in sede di sbarco gli utenti presso il porto di Shengjin e rilevare potenziali indicatori di situazioni vulnerabili, tortura e violenza”, mentre l’altro “collaborerà con il personale di Gjader per una pronta presa in carico delle situazioni vulnerabili e si attiverà per la realizzazione di misure di tutela e riabilitazione”. È prevista inoltre la presenza di un medico specializzato in ginecologia/ostetricia, “quale professionista sanitario per favorire la gestione di donne in stato di gravidanza e con problematiche ginecologiche, nella rilevazione di eventuali violenze subite, nonché a supporto delle neo mamme nelle fasi di allattamento e svezzamento”.

      Tra le categorie di persone “vulnerabili” per cui vengono previste attività e progetti specifici sono elencati i minori accompagnati e non accompagnati, persone con disabilità, donne e donne in stato di gravidanza, vittime di tortura, vittime di violenza legata all’identità di genere e all’orientamento sessuale, vittime di altre forme gravi di violenza psicologica, fisica o sessuale, vittime di mutilazioni genitali femminili. Ci sono anche le “vittime della tratta di esseri umani” e laddove si “sospetti che la vittima sia accompagnata da uno o più trafficanti” la cooperativa sottolinea che segnalerà la situazione “alle autorità competenti”. Chissà quali. Gli interventi di tutela sanitaria avverranno in collaborazione con la Fondazione “Nostra Signora del Buon Consiglio (Nsbc)” che gestisce il “Catholic Hospital Our Lady of Good Counsel” di Tirana.

      Quel che è certo è che anche gli adulti non si annoieranno. Si prevede un “laboratorio di prima alfabetizzazione” e “giornate informative, con l’ausilio del mediatore linguistico, che mirano alla condivisione e diffusione di alcune norme e regole basilari dell’igiene sanitaria personale”. Secondo Medihospes questo laboratorio è fondamentale. “I ‘luoghi dell’immigrazione’ ove storie culturali e personali spesso portano a non avere un livello condiviso nel bagaglio considerato minimo di nozioni igienico-sanitarie. Gli argomenti trattati saranno l’igiene delle mani, l’igiene intima, l’igiene orale, etc.”.

      E poi laboratori sulla sessualità, in particolare per “gli utenti di genere maschile” approfondimenti per “metterli a conoscenza dei codici sociali che regolano i rapporti tra uomini e donne in Europa con l’obiettivo di prevenire la violenza contro le donne e aiutare le persone che provengono da paesi e società in ui le donne sono fondamentalmente prive di qualsiasi libertà e diritto ad adattarsi e integrarsi nel loro nuove paese”. Ci sono tornei di basket e calcio cinque “a squadre miste” che cercheranno di coinvolgere il maggior numero di partecipanti possibili (“alcuni candidati ad essere arbitri e guardalinee) e poi i laboratori creativi per due volte alla settimana (quelli d’arte prevedono tecniche base come disegno, pittura dal vero e non come paesaggi e natura morta).

      E ancora attività sulla pace e la promozione della cultura dell’incontro perché “le situazioni conflittuali sono sempre situazioni di disagio, contrasto che rischiano di diventare insanabili”. Medihospes propone “l’albero della pace”, un’attività che prevede “la discussione e la riflessione sul significato della pace e sui valori che la caratterizzano” con i partecipanti che termineranno il lavoro “disegnando il proprio albero della pace”. Non solo alberi ma anche un elefante che è “simbolo di pace perché lega in sé la forza e la pace” ed è un esempio di come “vivere in armonia nei diversi contesti”. Decisiva, questa attività, perché “le menti delle persone sono invase quotidianamente da immagini negative che possono influenzare i loro comportamenti e sviluppare la tendenza a dimenticare la maggioranza che vive pacificamente”. E poi “sport for peace” che aiuta a vivere la “regola d’ora ‘fa agli altri ciò che vorresti fosse fatto a te’ attraverso lo sport e giochi di squadra”.

      I “pomeriggi del tè” vogliono invece portare “un’oasi di relax per offrire un momento di distacco dalla routine e dallo stress che la vita in struttura può generare” così ogni pomeriggio si potranno degustare tè e tisane alla presenza di un’assistente sociale e uno psicologo. I trattenuti potranno vedere Sky, Prime Video, Netflix e Dazn e ogni sera assistere alle proiezioni di film sottotitolati e con cadenza bisettimanale ci sarà un cineforum per favorire un confronto tra gli ospiti. Così come i luoghi di preghiera individuale che permettono di “recuperare memorie ancestrali e riattualizzare la propria identità culturale”.

      Medihospes si è aggiudicata a inizio maggio la gara di oltre 133 milioni di euro con un ribasso sui costi del 4,94%. Una corsa in solitaria: l’urgenza dell’attivazione dei servizi ha spinto infatti la prefettura di Roma a scegliere la procedura negoziata. Delle trenta manifestazioni di voler partecipare alla gara arrivate tra il 22 e il 29 marzo -tra cui le note Ors Italia, Ekene oltre che due partecipanti con sede a Tirana e il Gruppo Renco, colosso attivo nell’edilizia e nel settore dell’energia- ne sono state selezionate tre. Consorzio Hera e Officine sociali non hanno però partecipato alla fase finale della gara lasciando campo libero alla cooperativa romana. Che grazie alla ricca offerta “progettata con passione per gli ospiti di Shëngjin e Gjader”, come si legge nel documento, ha vinto senza avversari.

      https://altreconomia.it/cinema-clown-dazn-e-i-pomeriggi-del-te-le-promesse-di-medihospes-per-i-

    • Inchiesta su #Medihospes, regina dei centri per i migranti. Dall’Italia all’Albania

      La cooperativa sociale si è aggiudicata il bando da 133 milioni di euro per la gestione delle strutture di Gjader e Shengjin. Ma non solo: da inizio anno ha già vinto 62 appalti, nell’82% dei casi per affidamento diretto. Fa parte di una galassia di imprese che si è aggiudicata migliaia di gare pubbliche per un valore a base d’asta di sei miliardi di euro. Egemone a Roma, da qualche tempo si è affacciata anche su Milano

      Dall’hotspot di Messina al mega hub all’interno della ex caserma Cavarzerani di Udine, passando per i due centri di accoglienza più grandi di Milano: la cooperativa sociale Medihospes è la vera protagonista dell’accoglienza dei richiedenti asilo in Italia. E non solo.

      A inizio maggio di quest’anno il colosso si è aggiudicato la gara da oltre 133 milioni di euro bandita dalla prefettura di Roma per la gestione dei centri per migranti in Albania. L’appalto più redditizio di sempre nel campo dell’immigrazione ma anche il più discusso. E che mostra l’inarrestabile ascesa della cooperativa sociale.

      La storia di Medihospes inizia nel 2008 nella piccola cittadina di Senise (Potenza) per poi raggiungere in pochi anni tutto il territorio nazionale. Oggi ha sede in via Antolisei 25 a Roma, città dove ha cominciato ad aggiudicarsi sempre più appalti legati alla gestione dei Centri di accoglienza straordinaria (Cas) dei migranti. Secondo l’analisi delle organizzazioni ActionAid e Openpolis, nel 2022 la cooperativa gestiva il 78% dei posti nella città metropolitana di Roma (1.578 su 2.024) in dieci strutture dislocate su tutto il territorio.

      “Quasi un monopolio, nonostante nel 2019 la stessa prefettura rilevò problemi nella gestione dei centri da parte della cooperativa che fu multata di 86mila euro -spiega Fabrizio Coresi di ActionAid-. Soprattutto per irregolarità logistiche, amministrative o strutturali ma anche rispetto alla fornitura di beni e servizi alla persona. Una multa salata che rappresentò quell’anno il 97% di tutte quelle comminate nella provincia di Roma”.

      Quei servizi messi allora in discussione dalle stesse autorità non hanno però fermato Medihospes, che, come visto, è arrivata a gestire nel 2022 otto posti su dieci nella capitale. “La cooperativa è diventata sempre più ‘necessaria’ alla prefettura di Roma, proprio mentre questa, come le altre in Italia, si è trovata stretta tra regole di difficile applicazione, un organico sottodimensionato e la necessità di reperire posti in accoglienza -sottolinea Coresi-. Non si può imputare a Medihospes nulla, se non l’aver sfruttato l’occasione per crescere in fatturato e in quanto soggetto gestore. Bisogna piuttosto chiedersi come e perché la prefettura abbia consentito a questo quasi monopolio”.

      Nella capitale però Medihospes non si occupa solo di accoglienza di migranti. Sono diversi infatti i servizi che garantisce: dai Centri di assistenza alloggiativa temporanea (Caat) destinati all’emergenza abitativa, all’assistenza a persone con disabilità e minori fino ad alcuni bandi relativi al “servizio di supporto tecnico amministrativo agli uffici comunali”. Insistono su Roma, dati dell’Autorità nazionale anticorruzione (Anac) alla mano, il 42% del totale delle gare d’appalto che la cooperativa si è aggiudicata dal 2014: un totale di 406 procedure con una base d’asta pari a 1,2 miliardi di euro. Un dato probabilmente al ribasso perché nel portale Anac non risulterebbero registrate tutte le procedure pubbliche.

      Negli ultimi anni Medihospes ha superato anche i confini romani. Si passa infatti da due stazioni appaltanti nel 2014 a 33 nei primi sei mesi del 2024. In altri termini: non cresce solo il volume degli affari (da due a 61 gare in dieci anni) ma la “presenza territoriale” della cooperativa, che oggi conta 26 unità locali in tutta Italia, da Nord a Sud. Sempre più amministrazioni si affidano alla cooperativa che dal primo gennaio al 18 giugno 2024, sempre secondo l’Anac, ha già vinto ben 61 appalti: solo uno attraverso gara “aperta” e ben l’82% del totale (non solo quelle relative ai migranti, quindi) tramite un affidamento diretto.

      “Percentuali allarmanti -riprende Coresi-. A livello nazionale abbiamo ricostruito che da gennaio ad agosto 2023 oltre il 66% delle gare per la gestione dell’accoglienza dei migranti è andato in affidamento diretto, per un valore di oltre 83 milioni di euro. Nel 2020 era di appena 16 milioni. La trasparenza delle gare d’appalto, se riguardano i servizi alla persona è la sola garanzia, seppur parziale, del rispetto dei diritti di chi ne fruisce”.

      Il volume di fatturato totale di Medihospes è di oltre 128 milioni di euro e in costante crescita. Il settore “asilo e immigrazione”, anche senza la gara albanese che ovviamente non è ancora conteggiata nel bilancio 2022, l’ultimo depositato in Camera di commercio, aumenta da 47,6 milioni a 62,6 milioni. L’importo riconosciuto dalle prefetture alla cooperativa per la gestione dei centri è cresciuto del 93% tra il 2021 e il 2023 (da 23,7 milioni a 45,9). Più risorse e più prestigio: l’attività a favore dei richiedenti asilo svolta in questi anni ha portato infatti la cooperativa a ottenere il riconoscimento “We Welcome” da parte dell’Alto commissariato delle Nazioni Unite per i rifugiati (Unhcr).

      Gli affari crescono anche negli altri settori: la voce “assistenza alla persona” passa da 35,9 a 55,9 milioni di euro così come l’ambito “emergenza e marginalità sociali” (6,2 a 8,1 milioni di euro). E Medihospes nel corso degli anni non si è limitata solo ad ampliare l’offerta di servizi ma anche le partecipazioni in altre cooperative e imprese. Ne ha di attive, sempre a Roma, nell’ambito della sanità (Kosmos Srl, Roma Medical Center Srl, Medinext) ma anche, nuovamente, dell’immigrazione. La quota di 7.934 euro (valore netto) relativa al Consorzio Sisifo, detenuta al 31 dicembre 2022, è solo economicamente poco significativa.

      Il nome del consorzio è tra i protagonisti delle vicende riferite al Cara di Mineo (Catania), quello che è stato il più grande centro di richiedenti asilo esistente in Europa. A partire dal 18 ottobre 2011 la gestione passò dalla Croce Rossa a un’associazione temporanea di imprese che comprendeva, tra le altre Sisifo, Casa della solidarietà, La Cascina Global Service e Senis Hospes (che poi diventerà Medihospes). La vicenda durò anni e si susseguirono sette proroghe per un totale di cento milioni di euro di importo prima della chiusura del centro nel luglio 2019. Nell’aprile 2014 a definire “illegittima” la gara d’appalto fu l’allora presidente dell’Anac Raffaele Cantone. Ne nacque addirittura una Commissione parlamentare d’inchiesta.

      Ma i nomi di Senis Hospes, La Cascina, Sisifo e Tre Fontane tornano alla ribalta anche a Foggia, per le condizioni di vita dei richiedenti asilo “accolti” a Borgo Mezzanone. A inizio giugno 2017, per aggiudicarsi nuovamente la gestione del centro, la Senis Hospes offrì un ribasso del 42,23% con un costo giornaliero di 20,57 euro rispetto ai 35 proposti dalla prefettura. Come è possibile garantire i servizi a quel prezzo? Le critiche arrivate alla cooperativa di Senis, che a luglio 2017 si vide revocare la gara dal Viminale proprio per il “ghetto” di Borgo Mezzanone, spingono la cooperativa a cambiare nome.

      Il 27 ottobre 2017 nasce così formalmente Medihospes che oggi ha sede, come detto, in via Antolisei 25 a Roma. E il “peso” della cooperativa -in termini di gare vinte e di posti di lavoro che garantisce (quasi 4mila)- va letto considerando tutto ciò che ruota intorno a quel civico di Tor Vergata. Qui infatti hanno sede tutte le cooperative e imprese riconducibili al gruppo “La Cascina” che, secondo quanto riportato sul proprio sito, è nato nel 1978 “su impulso di don Giacomo Tantardini”, allievo di don Giussani e punto di riferimento di Comunione e liberazione a Roma, e grazie anche al “contributo simbolico di 70mila lire donate dall’allora cardinale Luciani (poi papa Giovanni I, ndr)”. Al motto “testa da impresa, cuore da cooperativa” -si legge sempre sul sito- il gruppo avrebbe raggiunto i “36 milioni di pasti erogati ogni anno, le 700mila ore di assistenza e un fatturato che supera i 300 milioni di euro”.

      La Cascina è stata coinvolta nell’inchiesta nota come “Mafia Capitale”. Le interdittive antimafia firmate nell’estate del 2015 dall’allora prefetto Franco Gabrielli colpirono infatti la Cooperativa di lavoro La Cascina, La Cascina Global Service, Vivenda Spa e il consorzio di cooperative sociali Casa della solidarietà (lo stesso del Cara di Mineo) costituito da Osa Mayor Onlus, Domus Caritatis, Mediterranea Onlus, Tre Fontane (queste ultime tre oggi tutte assorbite da Medihospes). Il Tribunale di Roma dispose anche l’amministrazione giudiziaria per le aziende (27 luglio 2015) che durò fino al 19 luglio 2016, secondo quanto ricostruito dalla Commissione parlamentare d’inchiesta sul fenomeno delle mafie (relazione del 7 febbraio 2018), quando il tribunale stabilì che le imprese coinvolte avevano “reciso definitivamente ogni rapporto con ambienti criminali” ma disponendo il controllo giudiziario (una misura meno invasiva del commissariamento) per favorire la “creazione di validi modelli organizzativi”. La fine di un capitolo buio che ha poi lanciato definitivamente il gruppo legato a La Cascina. Con ricavi importanti.

      Prendendo in esame le imprese, vicine al Gruppo La Cascina, che nel marzo 2021 hanno dato vita a “Rete sviluppo Italia”, un contratto di rete nato per favorire lo sviluppo aziendale dei firmatari, sono 1.169 in totale le gare aggiudicate (dal 2007, anno dal quale vengono raccolti i dati da Anac) da 399 stazioni appaltanti per un valore di base d’asta pari a quasi sei miliardi di euro (5.943.133.070). Cifre da capogiro confermate dai bilanci delle singole aziende. Medihospes al 31 dicembre 2022 aveva una partecipazione di più di cinque milioni di euro (5.450.000) nella Cooperativa di lavoro La Cascina Scpa che, con 1,2 milioni di utile d’esercizio nel 2023, conta 4.680 soci e controlla le più importanti società del gruppo.

      Detiene infatti il 100% di Vivenda Spa, colosso della ristorazione soprattutto per istituti scolastici, che ha 151 sedi locali e al 31 dicembre 2023 ben 6.246 dipendenti con un fatturato che ha superato i 260 milioni di euro, in crescita del 33% rispetto all’anno precedente. Sono numerose le amministrazioni pubbliche che in tutta Italia sono servite da Vivenda: da Consip (400 milioni di base d’asta) al ministero della Difesa (196 milioni) fino al Comune di Roma (220 milioni). E poi scuole, ospedali, e tanto altro ancora. In totale il portale Anac calcola 482 procedure su 205 stazioni appaltanti al 18 giugno per un totale che supera i due miliardi di euro sempre come valore di base d’asta. E a inizio aprile 2024 l’azienda ha ricevuto in Senato il premio “Legalità e profitto” per la “virtuosa capacità di coniugare il rigoroso rispetto di leggi e normative con positivi risultati economici e finanziari”. Vivenda Spa il 26 luglio 2023 ha acquisito un ramo d’azienda di Sodexo Spa, un’altra grande player del settore di ristorazione premiata anche lei a metà giugno di quest’anno dall’Unhcr per le attività a favore dei rifugiati.

      Fino al 20 luglio 2018 tra gli investitori di Vivenda Spa c’era anche Invitalia, l’agenzia nazionale di proprietà del ministero dell’Economia che si occupa di sviluppo d’impresa. Proprio Invitalia crea un collegamento con un altro soggetto decisivo nel panorama dell’assetto societario di via Antolisei. L’agenzia è infatti il primo appaltatore di lavori (base d’asta di 1,7 miliardi di euro) de La Cascina Costruzioni Srl (controllata al 100% da Cooperativa di lavoro La Cascina tramite Vivenda Spa). In totale la società ha partecipato a 87 procedure pubbliche di cui ben 45 insistono su Roma e tra il 2021 e il 2022 ha visto crescere il suo fatturato da 26 a 109,5 milioni di euro, anche grazie ai lavori edilizi del cosiddetto “Superbonus”.

      Questa è la portata reale di Medihospes -in termini di giro d’affari e rapporti con le amministrazioni pubbliche- che va ben oltre i bandi per i centri di accoglienza per richiedenti asilo. Certo è che la cooperativa sociale guidata dal presidente Camillo Aceto non vuole fermarsi qua.

      Oggi è di “proprietà” di 2.720 soci e punta anche su Milano. Come mandataria di un raggruppamento di imprese (tra le altre Fondazione Arca, Associazione Kayros e International Rescue Committee) ha vinto il 5 febbraio 2024 un bando da quasi 25 milioni di euro per la gestione di interventi legati all’emergenza sociale e abitativa (tra cui Casa Jannacci, storica struttura di accoglienza per senza dimora). Ma soprattutto nel giro di due mesi si è aggiudicata la gestione dei due Cas più grandi della città (fino a 570 posti): quello di via Aquila (9,8 milioni di euro) e quello di via Corelli (10,9) con un ribasso rispettivamente del 11,11% e del 13,69%.

      Medihospes conosce molto bene via Corelli: la citata Vivenda Spa, infatti, era tra le ditte che garantiva i pasti al Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) durante la gestione di Martinina Srl, i cui amministratori sono oggi sotto processo per frode in pubbliche forniture. Nel decreto di sequestro preventivo della Procura di Milano di fine dicembre 2023, quel cibo veniva descritto come “maleodorante, avariato, scaduto”. Chissà se altrove il menù è diverso.

      https://altreconomia.it/inchiesta-su-medihospes-regina-dei-centri-per-i-migranti-dallitalia-all

  • Nouveautés
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html

    Retour à Sainte-Soline. Le 25 mars 2023, près de 20 000 manifestants convergent vers le chantier de la mégabassine de Sainte-Soline (Deux-Sèvres) pour protester contre l’accaparement de l’eau par une poignée de gros céréaliers soutenus par l’Etat. La manifestation est interdite et les protestataires vont tomber dans le piège tendu par les forces de répression. Plus de 3 000 gendarmes tirent quelque 5 000 munitions (grenades explosives ou assourdissantes, balles de LBD…), parfois en tirs tendus et sur les blessés. Un « usage disproportionné et indiscriminé de la force », selon la Ligue des droits humains. Les autorités iront même jusqu’à interdire l’accès aux secours durant plusieurs heures. Bilan : plus de 240 blessés, dont certains entre la vie et la mort (lire article). Et le gouvernement, maître de l’information, ira répandre dans les médias ses mensonges…
    https://youtu.be/3ymjnILRclQ


    Un an après, deux médias libres, Off investigation et Reporterre, retracent avec Sainte-Soline, autopsie d’un carnage (2024, 70 min), réalisé par Clarisse Feletin et Maïlys Khider, le déroulement de cette opération de répression qui voulait faire peur et décourager la contestation. Quand la démocratie ne suffit plus à contrôler la population, les puissants mutilent et prennent le risque de tuer ! Pour faire connaître au plus grand nombre la vérité sur les événements, la diffusion est libre mais on peut participer au soutien des prochaines enquêtes.

    #anarchisme #Sainte-Soline #répression #Reporterre #OffInvestigation #Mégabassine #cinéma

  • Migranti, nei centri italiani in Albania un rotolo di carta igienica a persona a settimana

    I paradossi del #bando da 34 milioni di euro pubblicato dal Viminale per la gestione delle strutture. Applicata la procedura di estrema urgenza, negoziazione tra tre soli operatori economici, una sola settimana di tempo per la manifestazione d’interesse.

    Un appalto da 34 milioni di euro e un rotolo di carta igienica a settimana per migrante. Basterebbe questo paradosso a bollare come frettoloso e sommario il bando per l’affidamento dei servizi per i centri di accoglienza e trattenimento dei richiedenti asilo che il governo Meloni prevede di aprire in Albania entro il 20 maggio. Una improbabile corsa contro il tempo per un’operazione che ancora manca del requisito di legittimità giuridico fondamentale ma che la premier intende giocarsi in vista della campagna elettorale per le Europee del 9 giugno.

    Misteriose ragioni di estrema urgenza

    E dunque ecco il ricorso a «#ragioni_di_estrema_urgenza» ( che non si sa quali siano visto che gli sbarchi sono nettamente diminuiti) per giustificare la procedura negoziale riservata a tre soli concorrenti che, nel giro di soli sette giorni, dovrà aggiudicare l’affidamento dei servizi di accoglienza e di gestione dei tre centri previsti dove i lavori non sono neanche cominciati: quello nel porto di Shengjin, adibito allo screening sanitario, all’identificazione e alla raccolta delle richieste di asilo, e i due di Gjader, la struttura di accoglienza da 880 posti dove i migranti resteranno (teoricamente) per un mese in attesa di conoscere l’esito della procedura accelerata di frontiera, e il Cpr da 144 posti dove verranno trasferiti quelli destinati al rimpatrio.

    Si risparmia sull’igiene dei migranti

    Il bando è stato pubblicato il 21 marzo, con avviso di manifestazione di interesse che si concluderà nel tempo record di una settimana. Un appalto da 34 milioni di euro a cui si aggiungono i rimborsi ( non quantificabili) di servizi di trasporto, utenze, raccolta dei rifiuti, manutenzione ordinaria e straordinaria, e dell’assistenza sanitaria. Non proprio quattro spiccioli, a fronte dei quali, però, spulciando il bando si trovano vere e proprie “perle”. Sull’igiene personale dei migranti, tanto per cominciare, chi si aggiudicherà l’appalto, potrà risparmiare: un solo rotolo di carta igienica a settimana a testa dove i richiedenti asilo attenderanno ( in detenzione amministrativa) l’esito della richiesta di asilo. Rotoli che, chissà poi perchè, diventeranno sei a settimana per gli sfortunati che, a fronte del diniego, verranno trasferiti nell’ala destinata a Cpr.

    Solo un cambio di abiti a stagione

    Nel kit di primo ingresso nei centri solo un paio di mutande e un paio di calze e, più in generale, un solo cambio di abiti a stagione.E dunque, a differenza dei centri di accoglienza italiani dove i migranti sono liberi e possono procurarsi altri abiti, i richiedenti asilo portati in Albania saranno detenuti e costretti ad indossare sempre gli stessi. Avranno il detersivo per lavarli due volte a settimana, nel frattempo evidentemente staranno in pigiama. Almeno si consoleranno con il cibo che prevede persino la pizza e il dolce due volte a settimana.

    Per raccontare la loro storia alla commissione d’asilo che deciderà il loro destino o per comparire davanti ai giudici di Roma, competenti sui ricorsi, dovranno accontentarsi di un collegamento da remoto, con tutte le limitazioni in tema di diritti che nascono dalle difficoltà di espressione e comprensione.

    Magi: “Un gigantesco spot elettorale”

    «Una bella photo-opportunity elettorale - commenta Riccardo Magi di Più Europa - Giorgia Meloni vuole allestire questi centri in fretta e furia e usarli come un gigantesco spot a pochi giorni dal voto a spese degli italiani».

    https://www.repubblica.it/cronaca/2024/03/23/news/migranti_centri_albania_bando_viminale-422362144

    #Albanie #Italie #asile #migrations #réfugiés #coût #urgence #gestion #appel_d'offre #externalisation

    –-

    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...
    https://seenthis.net/messages/1043873

    • Protocollo Italia-Albania: il Viminale avvia la gara milionaria per la gestione dei centri

      Dal bando pubblicato il 21 marzo dalla prefettura di Roma emergono i primi dettagli dell’accordo contro i migranti: solo per le spese vive e il personale delle strutture, due hotspot e un Centro di permanenza per il rimpatrio, sono assicurati al gestore privato quasi 40 milioni di euro all’anno. I tempi sono strettissimi, le europee incombono

      Il ministero dell’Interno ha pubblicato i bandi di gara per la gestione delle nuove strutture per i migranti in Albania che diventeranno operative, documenti alla mano, entro il 20 maggio 2024. Un primo passo concreto verso la messa in pratica del protocollo annunciato dal Governo Meloni con Tirana lo scorso 6 novembre 2023 -poi ratificato dal Parlamento a fine febbraio 2024- e che prevede di dislocare i naufraghi soccorsi in operazioni di salvataggio in mare sul territorio albanese. Più precisamente in tre strutture con una capienza totale che supera i mille posti disponibili: due hotspot, ovvero i centri di identificazione, che in Italia troviamo nei cosiddetti “punti di crisi”, principali punti di sbarco (Lampedusa, Pozzallo e Taranto tra gli altri), più un Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) dove trattenere coloro che sono in attesa di essere espulsi nel proprio Paese d’origine. La spesa annuale stimata è pari a quasi 40 milioni di euro, calcolando esclusivamente il costo a persona (pro-capite pro-die), che però esclude diverse spese vive (dal trasporto all’assistenza sanitaria fino alle utenze).

      La gara è stata pubblicata il 21 marzo e individua nella prefettura di Roma la stazione appaltante, la quale ha scelto di attivare una procedura negoziata con cui consulterà un “numero congruo di operatori economici” per aggiudicare i servizi all’ente gestore. Un bando di questo genere può essere giustificato solo in casi di estrema urgenza. E secondo il ministero l’affidamento in oggetto, essendo un presupposto fondamentale per “l’attuazione del Protocollo tra Italia e Albania in conformità ai tempi ed agli adempimenti che risultano necessari per rispettare, alle scadenze previste, gli impegni assunti dal Governo della Repubblica Italiana”, rientra tra quelle procedure basate proprio su “ragioni di estrema urgenza”.

      La prima struttura è sita nella città portuale di Shenjin e sarà a tutti gli effetti un hotspot. “Una struttura dimensionata per l’accoglienza, senza pernottamento, dei migranti condotti in porto e destinati alle procedure di screening sanitario, identificazione e raccolta delle eventuali domande di asilo, all’esito delle quali i migranti saranno trasferiti presso le strutture di Gjader”. Gjader è la seconda località coinvolta dove saranno costruite le altre due strutture: un centro destinato “all’accertamento dei presupposti per il riconoscimento della protezione internazionale” con un’accoglienza massima a regime di 880 migranti, e un altro, sempre nella stessa città albanese che sarà invece un Centro di permanenza per il rimpatrio, che ricalca quelli presenti sul territorio italiano, con una capienza fino a 144 persone. A Gjader saranno disponibili poi 168 posti per alloggi di servizio, di cui 60 riservati al personale dell’ente gestore.

      Come detto, i corrispettivi riconosciuti pro-capite pro-die, secondo la tipologia di centro ed il relativo numero degli ospiti presenti, ammontano “presuntivamente a complessivi 33.950.139 euro annui”. La gara d’appalto ha una durata di due anni, prorogabili fino ad un massimo di altri due. Sono esclusi dai quasi 40 milioni di euro, invece, i costi di trasporto, le utenze idriche, elettriche, del servizio di raccolta rifiuti, la connessione wifi e la manutenzione ordinaria e straordinaria. Così come quelli per la “predisposizione e manutenzione dei presidi antincendio” e quelli “relativi all’assistenza sanitaria”.

      Proprio questo è uno degli aspetti paradossali affrontati dal bando. Per la struttura sita nel porto di Shenjin si prevede “un ambulatorio medico dedicato per assistenza sanitaria, inclusa la stabilizzazione di condizioni cliniche ai fini del trasferimento” con “una sala per visite ambulatoriali, una stanza per osservazioni brevi con tre posti letto e una stanza di isolamento con due posti”.

      Invece nel sito di Gjader verrà di fatto allestito un vero e proprio “mini ospedale”. Vengono previste “tre sale per visite ambulatoriali, due stanze per osservazioni brevi (ognuna dotata di tre posti letto), una medicheria, una sala operatoria e una recovery room, un laboratorio analisi, una stanza per diagnostica per immagini (rx ed ecografia), una per visite psicologiche/psichiatriche all’uopo utilizzabile anche per consulenze in telemedicina e due stanze di isolamento”. Una struttura in cui opererà un elevatissimo numero di personale sanitario. Oltre a medici e infermieri per l’attività standard, viene prevista una équipe operativa 24 ore al giorno formata rispettivamente da: “medico specialista in anestesia-rianimazione, medico specialista in chirurgia generale, medico specialista in ortopedia con competenze chirurgiche, personale medico specialista in psichiatria, un infermiere strumentista, un operatore socio-sanitario (in caso di attivazione della sala operatoria), un tecnico di laboratorio, un tecnico di radiologia, un personale medico specialista in radiologia”.

      L’ente gestore, oltre a fornire kit di primo ingresso, sia igienici sia vestiari e a garantire la fornitura dei pasti e l’informativa legale, dovrà garantire la predisposizione di “appositi locali e strumenti tecnici che assicurino la connessione alla rete e il collegamento audio-visivo nel rispetto della privacy e della libertà di autodeterminazione del beneficiario per l’eventuale audizione da remoto davanti alle Commissioni territoriali, nonché davanti al Tribunale ordinario e ad altri uffici amministrativi”. In altri termini: saranno implementate delle stanze per svolgere le audizioni di chi, una volta richiesto asilo, dovrà affrontare l’iter per vedersi o meno riconosciuto il permesso di soggiorno. Tutto inevitabilmente online. Dovrà esserci anche un locale “al fine di tutelare la riservatezza della persona nei colloqui con il proprio legale” o favorire l’incontro con “eventuali visitatori ammessi”. La prefettura di Roma, dovrà essere messa a conoscenza “di ogni notizia di rilievo inerente la regolare conduzione della convivenza e le condizioni del centro e tenuta di un registro con gli eventuali episodi che hanno causato lesioni a ospiti od operatori”, nonché la consegna della certificazione di idoneità al trattenimento.

      La gara è aperta fino al 28 marzo. La prefettura valuterà le offerte pervenute da imprese o cooperative già attive nel settore con un fatturato complessivo, negli ultimi tre esercizi disponibili, non inferiore a cinque milioni di euro. Non certo piccole realtà dell’accoglienza. L’avvio dell’operatività dei centri è prevista non oltre il 20 maggio 2024. Quindici giorni prima di quella data, il ministero dell’Interno potrà confermare o meno l’effettivo avvio a pieno regime oppure anche con “una ricettività progressiva rispetto a quella massima prevista nelle more del completamento degli eventuali lavori di allestimento”. L’importante è partire: le elezioni europee di inizio giugno incombono.

      https://altreconomia.it/protocollo-italia-albania-il-viminale-avvia-la-gara-milionaria-per-la-g

    • Albania-Italy migrant deal moves ahead as Rome publishes tender for processing centre

      As of 20 May 2024, camps in Albania that will process the asylum applications of individuals rescued by the Italian authorities will be up and running, as a recently published tender document reveals more details about the deal and how the site will function.

      In November 2023, Albanian Prime Minister Edi Rama and Italian Prime Minister Giorgia Meloni signed a deal that would see migrants rescued in Italian territorial waters or by Italian authorities sent to Albania for their asylum applications to be processed. The deal has divided opinion on both sides of the Adriatic from the outset, but both governments remain adamant about it going ahead.

      The tender notifications, published by the Rome prefect’s department, invite bidders to submit their offers before 28 March with the deadline of 20 May as the start of operations.

      According to the tender details, worth €34 million, the site will consist of three structures able to accommodate a total of around 3000 people.

      One structure will be built at the port of Shengjin, where landing and identification procedures will be carried out.

      The other two sites will be located in Gjader. One will be dedicated to ascertaining the prerequisites for the recognition of international protection, while the other will serve as a repatriation detention centre.

      According to the Italian government, the site will process individuals rescued by the Italian authorities involved in maritime rescue, such as the coast guard, financial police, or navy, and explicitly exclude those rescued by NGOs. It will also not include disabled people, women, children, or other vulnerable individuals.

      The tender states that the facility in Shengjin will have a medical clinic, including a room for outpatient visits, an isolation room, and a three-bed ward. In Gjader, there will be three outpatient rooms, two wards, an operating theatre, a laboratory, an x-ray and ultrasound room, and a space for psychological and psychiatric visits.

      Medical specialists on site will include a doctor specialising in anaesthesia and resuscitation, a doctor specialising in general surgery, a doctor specialising in orthopaedics with surgical skills, medical staff specialising in psychiatry, an instrumental nurse, a social doctor, a health worker, a laboratory technician, a radiology technician, and a health worker specialising in radiology.

      Upon arrival, welcome kits will also be presented to each individual, including an undershirt, T-shirt, pair of pyjamas, three pairs of shorts, and three pairs of socks. They will also be given one roll of toilet paper a week, one toothbrush and 100ml tube of toothpaste per week, and one bottle of shampoo and liquid soap per week.

      The Italian Interior Ministry will conduct spot checks on the site to ensure compliance with the tender.

      During their stay in Albania, estimated at around three months for each person, individuals will not be able to leave the centre, which is to be guarded by Italian and Albanian authorities. If they do, the Albanian police will return them. Once their application has been processed, whatever the outcome, they will be removed from Albania’s territory.

      While on-site, individuals can access legal assistance from representatives of international organisations, including the EU, which aims to provide legal aid to all asylum seekers as required by Italian, Albanian and EU law.

      The agreement caused controversy in Italy and Albania, with the Constitutional Court in Tirana narrowly ruling that it did not violate the laws of the land earlier this year. Meanwhile, despite claims from international law experts that it is not compliant with EU law, European Commissioner for Home Affairs Ylva Johansson said it did not break the law as it is “outside of it”.

      Work has not yet begun at the sites in Shengjin and Gjader, leading to questions about whether they can be operational by spring.

      Shengjin was also home to hundreds of Afghan refugees that Albania took in after the US withdrawal from Afghanistan led to the takeover of the Taliban. While the US promised to take responsibility for them, asking Albania to keep them while it processed their visas, a number still remain with no news or idea if they will ever leave.

      As for the migrant deal, several other EU countries have hinted they may look at similar deals to deal with their immigration issues, a move likely to score votes from the conservative parts of society, ahead of EU elections.

      https://www.euractiv.com/section/politics/news/albania-italy-migrant-deal-moves-ahead-as-rome-publishes-tender-for-proces

    • #Medihospes, #Consorzio_Hera, #Officine_sociali: chi gestirà i centri per migranti in Albania

      La prefettura di Roma ha reso noti i tre partecipanti selezionati tra le trenta proposte pervenute per gestire i due hotspot e il Cpr previsti dall’accordo tra Roma e Tirana. Entro il 20 maggio la gara verrà aggiudicata per un importo che supera i 150 milioni di euro. Ma i lavori di adeguamento alle strutture non sono ancora completati

      Medihospes, Consorzio Hera e Officine sociali. Sono le tre cooperative in corsa per la gestione dei centri italiani in Albania selezionate per le “esperienze contrattuali pregresse afferenti a questi servizi” tra le trenta che hanno manifestato alla prefettura di Roma la propria volontà di partecipare alla gara. Un appalto da oltre 151 milioni di euro (per quattro anni) che verrà aggiudicato, nelle prossime settimane, all’operatore economico che ha presentato l’offerta economicamente più vantaggiosa.

      Alle tre cooperative in corsa una certa “esperienza” non manca. Officine sociali, con sede legale a Siracusa, gestisce attualmente il Centro di permanenza per il rimpatrio (Cpr) di Palazzo San Gervasio a Potenza e l’hotspot di Taranto in Puglia. Attualmente è in gara anche per l’aggiudicazione della gestione del Cpr di Gradisca d’Isonzo, dove sta correndo al fianco di Martinina Srl, finita sotto indagine della Procura di Milano per le condizioni disumane in cui versavano i trattenuti al Cpr di via Corelli di Milano. Il legame tra le due società, come già raccontato su Altreconomia, perdura da tempo: insieme hanno partecipato anche alla gara pubblica per la gestione del Cpr di Torino.


      Consorzio Hera, invece, con sede legale a Castelvetrano, in provincia di Trapani, gestisce attualmente il Cara e il Cpr di Brindisi e quello di Trapani, in cordata con la cooperativa Vivere Con. Inoltre la cooperativa ha “vinto” anche l’hotspot di Pozzallo e Ragusa di cui è l’attuale ente gestore.

      Poi c’è Medihospes, è un colosso da 126 milioni di euro di fatturato nel 2022 che si occupa di assistenza ad anziani, alle persone con disabilità, servizi alberghieri e accoglienza ai migranti. Gestisce attualmente l’ex caserma Cavarzerani di Udine -di cui abbiamo già raccontato in precedenza- ma è attiva in diverse province italiane nell’accoglienza dei richiedenti asilo. Basti pensare che nel 2022 ha incassato, in totale, oltre 34 milioni di euro in tutta Italia per la gestione dei centri.

      Briciole rispetto agli oltre 151 milioni di euro preventivati dalla prefettura di Roma per la “gara” relativa alla gestione delle strutture previste dal protocollo Italia-Albania: un centro nella città portuale albanese Shengjin (hotspot) e due strutture (un altro hotspot e un Cpr) a Gjader (ne abbiamo parlato in questo approfondimento).

      La fornitura di servizi è preventivata con una base d’asta di 130 milioni di euro, con l’aggiunta di quasi sei milioni per il pocket-money e la tessera telefonica. La durata è di 24 mesi, prorogabili per altri 24 a partire dal 20 maggio 2024. Data entro la quale la prefettura di Roma dovrebbe aggiudicare la gara alla cooperativa che avrà presentato l’offerta economicamente più vantaggiosa. Nei nuovi documenti di gara si sottolinea che i lavori di adeguamento delle strutture non sono ancora stati conclusi. Una corsa contro il tempo. Obiettivo: non certo la tutela dei diritti delle persone ma le elezioni europee.

      https://altreconomia.it/medihospes-consorzio-hera-officine-sociali-chi-gestira-i-centri-per-mig
      #externalisation #Italie #accord #Albanie #migrations #réfugiés #coopérative #sous-traitance #Engel #Engel_Italia #business #Shengjin #Gjader

  • #Frontex, comment sont gardées les frontières de l’Union européenne ?

    L’ancien directeur #Fabrice_Leggeri a annoncé rejoindre la liste du #Rassemblement_national pour les élections européennes. L’occasion de se demander quel est le #mandat de Frontex, et quel droit régule cette agence chargée de contrôler les frontières européennes.

    Fabrice Leggeri, ancien patron de Frontex, l’agence européenne chargée d’assister les États membres dans la gestion et le contrôle des frontières extérieures de l’espace Schengen, rallie le Rassemblement national ainsi que la liste de Jordan Bardella pour les #élections_européennes de juin prochain. L’occasion de revenir sur les attributions de Frontex.

    L’obligation d’assistance

    Créée en 2004, Frontex fête ses vingt ans cette année. Deux décennies, au cours desquelles l’agence chargée d’assister les États membres dans la gestion et le contrôle de leurs frontières, a démultiplié tant ses effectifs que son budget et s’est progressivement imposée au cœur du débat migratoire européen. Ludivine Richefeu, maîtresse de conférences en droit privé et sciences criminelles à l’université de Cergy-Pontoise, met en avant les exigences humanitaires et d’#assistance auxquelles l’organisation est soumise par le droit européen et international. “Frontex est une agence qui peut intervenir en amont, avant que les migrants soient dans le territoire européen, en apportant un soutien logistique et opérationnel aux États tiers. Par exemple en #Algérie, au #Maroc ou en #Tunisie en ce qui concerne les flux migratoires traversant les côtes maghrébines. Concrètement, le soutien se traduit par l’envoi de personnel Frontex, de #personnel_détaché des États membres ou encore de matériel. Lorsqu’une embarcation entre dans les eaux territoriales, le droit contraint l’agence à lui porter secours et à la rattacher à un port sûr. S’il y a des mineurs non accompagnés ou des femmes enceintes parmi les passagers, ils doivent obligatoirement être pris en charge. Juridiquement, le statut de réfugié est déclaratoire et n’est pas soumis à l’approbation des États membres. La personne est d’abord réfugiée en elle-même. Le #droit_international oblige les États à la prendre en charge pour ensuite examiner sa demande afin de la protéger des persécutions qu’elle risque ou subit dans son pays.”

    Une agence sous le feu des critiques

    Fabrice Leggeri, l’ancien directeur de Frontex entre 2015 et 2022 qui vient de rejoindre la liste du Rassemblement national pour les élections européennes, avait démissionné de son poste notamment à la suite d’accusations de refoulement illégaux de migrants. Ludivine Richefeu nous détaille cette pratique aussi appelée le "pushback" et ses origines. “Le refoulement a lieu lorsqu’une embarcation pénètre dans les eaux territoriales d’un État membre et qu’elle en est repoussée sans que les situations des passagers soient examinées et que l’assistance qui leur est due soit apportée. Des sources journalistiques et des rapports de l’#Office_Européen_Antifraude (#OLAF), nous détaillent ces pratiques. Concrètement, lorsque que l’embarcation est détectée, Frontex envoie les coordonnées aux équipes d’intervention des États membres qui repoussent le navire sous sa supervision. Pour ce faire, les équipes recourent à des menaces, à des formes coercitives et même parfois à l’usage d’armes.”

    Ces pratiques illégales s’inscrivent notamment dans l’élargissement des compétences de l’agence ces dernières années, rappelle la chercheuse. “Grâce à plusieurs règlements adoptés entre 2016 et 2019, Frontex a maintenant un rôle fondamental en matière de lutte contre la criminalité transfrontière et la migration irrégulière est intégrée à cet objectif de criminalité.”

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/la-question-du-jour/frontex-comment-sont-gardees-les-frontieres-de-l-union-europeenne-135792
    #frontières #migrations #réfugiés #audio #podcast #externalisation #contrôles_frontaliers #push-backs #refoulements

  • With Superlist, #wunderlist Makers Pick Up Where They Left Off
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/wunderlist-returns-as-superlist-more-or-less

    Remember Wunderlist? It was a highly popular and well-made cloud-based to-do/task app that was free to use on all major mobile and desktop platforms, including Linux, until Microsoft acquired it and eventually shut it down. Well, now it’s back — sort of. The creators of Wunderlist have launched a brand-new to-do app called Superlist, positioning it as a superior spiritual successor to its esteemed predecessor. Superlist boasts a clean, streamlined design, a easy-to-master feature set, and a liberal pricing structure allowing free, personal usage “forever.” Indeed, Superlist’s “free for individuals forever” plan offers: Which is more than I’d ever need. […] You’re reading With Superlist, Wunderlist Makers Pick Up Where They Left Off, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere (...)

    #News #flutter #Office_&_Productivity_Apps

  • #OnlyOffice 8.0 Released with PDF Buffs, Support for RTL
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/onlyoffice-8-0-released-with-pdf-buffs-support-for-rtl

    Lots of new features, er feature in the latest update to ONLYOFFICE, the open-source productivity suite for Windows, macOS, and Linux. ONLYOFFICE 8.0 introduces RTL support, albeit as an opt-in, beta feature. When enabled it enables RTL text in the UI and support for bidirectional text input in text documents and presentations — though devs stress it’s partial support with known limitations. Plenty of PDF improvements are provided in this update. This version makes it possible to encrypt regular PDFs with passwords to prevent unauthorised access, and create fillable PDF forms (which can’t encrypted) from editable DOCXF templates. Anyone working with […] You’re reading ONLYOFFICE 8.0 Released with PDF Buffs, Support for RTL, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #App_Updates #Office_&_Productivity_Apps

  • #Collector is like a Linux Version of Mac’s DropOver
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/collector-app-like-dropover-for-linux

    If you’re looking for a way to more efficient way copy files on Linux be sure to check out new GTK/libadwaita app Collector. Collector functions as a temporary holding space on which you drag and drop files, paste clipboard contents and web links to images (e.g., Google Images), etc. You can take your time gathering content, and preview and edit your ‘stash’ as you go. When ready, you just drag all items out with a single click to drop them elsewhere. You could drop them to a folder on your file system, on to an app (if it supports opening […] You’re reading Collector is like a Linux Version of Mac’s DropOver, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #Apps #flathub_apps #libadwaita #Office_&_Productivity_Apps

  • Ubuntu Working on Microsoft 365, Google Workspace #Snaps
    https://www.omgubuntu.co.uk/2023/12/ubuntu-office-365-google-workspace-snaps

    Productivity is on the minds of the Ubuntu’s desktop developers as they plan what features to ship in the upcoming #Ubuntu_24.04_LTS release. Given that many folks now use of web-based office tools like Microsoft 365 Online and Google Workspace (which is sometimes referred to as ‘gsuite’ by its fans), some time-saving convenience is on the cards. Though sadly we’re not talking web integration that’s as swish as Unity’s web apps of old, sob! “We’re creating a series of productivity snaps targeting gsuite and Office 365. When this is done it will be as simple as running $ snap install […] You’re reading Ubuntu Working on Microsoft 365, Google Workspace Snaps, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News #Office_&_Productivity_Apps