• Quatre mille Afghans ont été expulsés du Pakistan au début d’avril, un chiffre en forte hausse
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/04/08/quatre-mille-afghans-ont-ete-expulses-du-pakistan-au-debut-d-avril-un-chiffr

    Quatre mille Afghans ont été expulsés du Pakistan au début d’avril, un chiffre en forte hausse
    Des Afghans traversant la frontière ont raconté au cours des derniers jours à l’AFP être partis sans avoir pu emporter la totalité de leurs affaires ou de leur argent, tandis que d’autres sont pris dans des rafles et emmenés directement à la frontière sans avoir pu rassembler leurs effets. En outre, depuis des mois, des militants des droits humains signalent harcèlement, racket et brimades des forces de sécurité pakistanaises à l’encontre des Afghans.
    « Les Afghans ne sont pas autorisés à prendre leurs affaires », et « des familles sont séparées par ces arrestations, car il n’y a pas de mécanisme par famille » accuse Moniza Kakar, avocate à Karachi, la plus grande ville du Pakistan, auprès de l’AFP. « Mon seul crime, c’est d’être Afghan », se désole Chah Mahmoud, de retour en Afghanistan au point de passage de Torkham. « J’avais des papiers, ils les ont déchirés », dit-il.
    Le gouvernement taliban a également dénoncé, mardi, les « violences » infligées aux Afghans durant la nouvelle campagne massive d’expulsions du Pakistan, accusant son voisin d’utiliser ces migrants « à des fins politiques ». « La maltraitance infligée par les pays voisins est inacceptable et intolérable », a affirmé le ministère des réfugiés et du rapatriement afghan sur le réseau social X, déplorant l’absence d’accord pour faciliter les départs.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés En Afghanistan, la fin de l’aide américaine a déjà entraîné la fermeture de 206 centres de santé
    Actuellement, environ 3 millions d’Afghans vivent au Pakistan : 800 000 ont vu leur carte de résidence pakistanaise annulée en avril, tandis que 1,3 million ont encore un permis de séjour jusqu’au 30 juin parce qu’ils sont inscrits auprès du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés ; les autres n’ont pas de papiers.
    « Nous regrettons vivement que des réfugiés afghans soient soumis à des violences », affirme encore le ministère, à Kaboul. « Tous les réfugiés devraient avoir la possibilité de prendre avec eux leur argent, leurs affaires et leurs biens », ajoute-t-il. Interrogé par l’AFP, le ministère de l’intérieur pakistanais a assuré mardi avoir « donné des consignes strictes pour faciliter le retour des citoyens afghans, et ordonné que personne ne subisse d’abus au cours de ce processus ». A la fin de 2023, Islamabad avait déjà expulsé plus de 800 000 Afghans, accusés de semer le trouble au Pakistan, pays englué dans le marasme politique, économique et la violence. Jusqu’à 1,6 million d’Afghans pourraient être expulsés en 2025, selon les chiffres de l’OIM

    #Covid-19#migrant#migration#afghanistan#pakistan#expulsion#sante#sante#crise#rapatriement#crise#HCR#OIM

  • Méditerranée : en 5 jours, les ONG en mer sauvent plus de 400 migrants de la noyade - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63813/mediterranee--en-5-jours-les-ong-en-mer-sauvent-plus-de-400-migrants-d

    Méditerranée : en 5 jours, les ONG en mer sauvent plus de 400 migrants de la noyade
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 07/04/2025
    Entre le 3 avril et le 6 avril, quatre navires humanitaires européens ont secouru au total 439 migrants qui se trouvaient à bord de canots de fortune à la dérive en Mer Méditerranée. Parmi les naufragés se trouvaient de nombreuses femmes et des enfants.
    La semaine dernière, les ONG ont multiplié les opérations de secours en Mer Méditerranée.La plus récente date d’hier, dimanche 6 avril. Vers 16h, le navire Safira de l’ONG italien Mediterranea Saving Humans a secouru 28 personnes dans un bateau à la dérive, dont 12 mineurs, dans la zone de détresse et de sauvetage tunisienne (SAR zone). Selon les informations de l’ONG sur X, les rescapés avaient quitté la côte libyenne de Sabratha. Ils dérivaient en mer « depuis 52 heures », « leur moteur avait pris feu. »
    "La découverte de l’embarcation s’est produite lors d’opérations de recherche commencées depuis 9 heures ce matin-là dans la même zone, après que l’équipage a repéré un corps sans vie qui a ensuite disparu dans la mer", peut-on encore lire sur X.
    La veille, samedi 5 avril, l’équipe Life Support de l’ONG italienne Emergency a mené de son côté trois opérations distinctes pour secourir trois bateaux en difficultés dans les eaux internationales de la SAR zone libyenne. Au total, les équipes humanitaires ont mis 215 personnes en sécurité, dont 53 femmes, 83 mineurs isolés et font route vers le port d’Ancône pour les débarquer.Selon les premiers témoignages, les rescapés sont originaires d’Érythrée, de Somalie, du Bangladesh, du Cameroun, du Burkina Faso, de Côte d’Ivoire, du Ghana, du Mali et du Bénin. « Des pays ravagés par les conflits armés, l’instabilité politique, la pauvreté et la crise climatique », écrit l’ONG sur son compte X.
    Lors du premier sauvetage, aucun migrant ne portait de gilet de sauvetage. « Les naufragés ont déclaré être partis à 22 heures la nuit précédente de Zaouïa, en Libye », précise Emergency sur X. Des disparus sont à déplorer. « Certains des naufragés ont indiqué aux médiateurs culturels qu’il y avait également 14 autres personnes qui se trouvaient à bord du canot pneumatique mais qu’elles étaient tombées à l’eau avant l’arrivée des secours ».
    Avant même que la première intervention ne soit terminée, « depuis le pont du navire », les humanitaires ont repéré un deuxième bateau en difficulté, une barge en bois sur laquelle étaient entassées 78 personnes, dont 18 femmes et 29 mineurs, peut-on lire sur leur communiqué. « Elle était surchargée et les personnes à bord étaient très fatiguées par le voyage, l’une d’entre elles ne pouvait pas se lever à tel point qu’elle a été transportée sur une civière à bord de l’assistance respiratoire ». Les survivants ont indiqué qu’ils avaient quitté Sabratha la nuit précédente et qu’ils étaient restés dans l’eau pendant plus de 15 heures.
    Une fois la deuxième opération terminée, Emergency a reçu une nouvelle alerte d’Alarm Phone pour un canot pneumatique en détresse. L’équipe de sauvetage a alors procédé à sa troisième opération « après en avoir informé les autorités de Rome » - comme le veut la procédure. Quarante-quatre personnes ont été sauvées de la noyade, dont 9 femmes et 19 mineurs (dont 17 mineurs isolés).
    Le même jour, l’Aita Mari du collectif espagnol Maydayterraneo a secouru, lui, 108 personnes en Méditerranée centrale. Elles ont été localisées sur deux bateaux en « grave danger ». Parmi les survivants originaires du Soudan, du Nigéria et du Togo, se trouvent 13 femmes et 13 enfants. « Après une nuit à la dérive, les personnes secourues présentaient des signes évidents d’épuisement, de déshydratation et de problèmes respiratoires », a écrit l’ONG sur X.
    Les autorités leur ont assigné le port de Salerne pour débarquer. Trop loin, explique l’Aita Mari. « En raison des conditions (de santé) dans lesquelles se trouvent de nombreuses personnes et à cause de vagues de plus de 2 mètres prévues, nous demandons un port plus proche pour débarquer conformément aux principes humanitaires et au droit international ».Enfin, deux jours avant, entre le 2 et le 3 avril, l’équipage de Humanity 1, de l’ONG allemande SOS Humanity, avait déjà procédé à deux autres opérations de secours en Méditerranée. Les deux embarcations avaient quitté cette fois-ci, les côtes tunisiennes.
    La première, une embarcation en bois, était « hors d’état de naviguer avec une cinquantaine de personnes à bord ». « Tous ont pu être remontés à bord dont de nombreux mineurs non accompagnés, ainsi que plusieurs femmes et des bébés de quelques mois seulement », peut-on lire sur leur compte X.Lors du deuxième sauvetage, une quarantaine de personnes ont été mises à l’abri. Elles dérivaient depuis trois jours. « Malheureusement, une personne était déjà décédée » quand les secours sont arrivés. Les autorités italiennes ont désigné « le port lointain » de Gênes pour le débarquement de ces migrants.
    La route migratoire passant par la Méditerranée centrale demeure la plus meurtrière au monde. En 2024, un peu plus de 1 700 exilés sont morts dans cette zone maritime, selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Et depuis le début du recensement de l’agence onusienne en 2014, on compte plus de 24 000 décès dans ces eaux. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migrant#mediterranee#OIM#routemigratoire#sante#mortalite#humanitaire#migration irreguliere

  • Tunisie : des camps de migrants subsahariens démantelés après une campagne virulente
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/04/05/tunisie-demantelement-de-camps-de-migrants-subsahariens-apres-une-campagne-v

    Tunisie : des camps de migrants subsahariens démantelés après une campagne virulente
    Le Monde avec AFP
    Ils étaient devenus une épine dans le pied des autorités. La Tunisie a démantelé, vendredi 4 avril, des camps de fortune dans lesquels vivaient des milliers de migrants venus d’Afrique subsaharienne, après une virulente campagne sur les réseaux sociaux qui réclamait le départ de ces personnes en situation irrégulière. Les camps étaient installés au milieu d’oliveraies dans les régions d’El Amra et de Jebeniana, dans le centre-est du pays, et suscitaient un fort mécontentement chez les habitants des villages environnants.
    En tout, une vingtaine de milliers de migrants, divisés en plusieurs camps informels, avaient érigé des tentes dans les champs, a déclaré, vendredi soir, à l’Agence France-Presse le porte-parole de la garde nationale, Houssem Eddine Jebabli. Depuis jeudi, environ 4 000 personnes de plusieurs nationalités ont notamment dû quitter le camp du « kilomètre 24 », l’un des plus grands de la région, a-t-il ajouté. D’autres camps informels ont été évacués dans la même zone et les opérations se poursuivront sur les jours à venir, a-t-il précisé.
    Selon lui, des personnes vulnérables et des femmes enceintes ont été prises en charge par les autorités sanitaires. Interrogé sur le sort du reste des milliers de migrants, il a annoncé qu’une partie s’était « dispersée dans la nature ». D’après lui, de nombreuses personnes ont émis le souhait d’un retour volontaire dans leur pays.
    Vendredi soir, là où se tenait le camp du « kilomètre 24 », on pouvait distinguer dans l’obscurité des paires de chaussures, des restes de nourriture ou un baluchon d’effets personnels aux côtés de tas d’objets et de matelas brûlés.« De nombreux dossiers étaient devant la justice en raison de l’occupation de propriétés privées » comme les oliveraies, « il était de notre devoir de retirer toutes les formes de désordre », a affirmé M. Jebabli.Fin mars, le président tunisien, Kaïs Saïed, avait appelé l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à intensifier ses efforts pour assurer les « retours volontaires » des migrants irréguliers vers leurs pays.
    Le sujet des migrants originaires d’Afrique subsaharienne fait l’objet de vives tensions en Tunisie. Le pays est un point de passage pour des milliers de réfugiés désireux de rejoindre les côtes italiennes.
    En février 2023, le président Saïed avait dénoncé l’arrivée « de hordes de migrants subsahariens » menaçant, selon lui, de « changer la composition démographique » du pays. Les mois suivants, des migrants avaient été chassés de leurs logements et de leurs emplois informels. Plusieurs ambassades africaines avaient procédé au rapatriement express de leurs ressortissants, à la suite d’agressions.

    #covid-19#migration#migrant#tunisie#subsaharien#italie#OIM#camp#droit#sante#vulnerabilite#expulsion

  • L’#Italie annonce une enveloppe de 20 millions d’euros pour financer des « #retours_volontaires » depuis la #Tunisie, la #Libye et l’#Algérie

    Rome a annoncé mercredi un programme de 20 millions d’euros pour aider 3 300 migrants en situation irrégulière en Tunisie, Libye et Algérie à rentrer chez eux. Ces « retours volontaires » organisés par l’Organisation internationale des migrations (OIM) « s’inscrivent dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale », s’est félicité le ministre italien de l’Intérieur, #Matteo_Piantedosi.

    L’Italie a annoncé, mercredi 2 avril, le versement d’une #allocation de 20 millions d’euros pour financer le retour volontaire vers leurs pays d’origine des migrants en situation irrégulière présents en Tunisie, en Libye et en Algérie, a indiqué le ministère italien des Affaires étrangères dans un communiqué.

    Une enveloppe qui a également ravi le ministre de l’Intérieur italien Matteo Piantedosi. « Aujourd’hui, j’ai participé [...] à la Commission mixte de coopération au développement […] au cours de laquelle a été approuvé le programme de rapatriement volontaire assisté de 3 300 migrants d’Algérie, de Tunisie et de Libye vers leurs pays d’origine », peut-on lire sur son compte X.

    Ces 3 300 retours volontaires seront chapeautés et mis en œuvre par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM).

    « Cette initiative, en collaboration avec l’OIM, s’inscrit dans une stratégie plus large visant à lutter contre l’immigration illégale et à renforcer la coopération et le développement dans les pays d’origine des migrants », a encore écrit Matteo Piantedosi.

    Ce n’est pas la première fois que l’Italie soutient des programmes de lutte contre l’immigration clandestine en Afrique du Nord. En 2024, Giorgia Meloni, la cheffe du gouvernement, s’était déjà déplacée plusieurs fois en Tunisie pour encourager les « retours volontaires » et ainsi enrayer les traversées de la Méditerranée vers les côtes italiennes.

    La situation délétère en Tunisie pousse depuis plusieurs mois les migrants à fuir le pays par n’importe quel moyen. Beaucoup envisagent de traverser la Méditerranée pour rejoindre au plus vite - et quels que soient les risques - l’île italienne de Lampedusa. Depuis le discours anti-migrants du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les exilés d’être la source de violences et de crimes, ces derniers sont harcelés par la population et les autorités.

    Conséquence de cette violence : les retours ont explosé. Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a accompagné 7 250 migrants subsahariens vivant en Tunisie à rentrer « volontairement » dans leur pays, avait indiqué fin janvier le secrétaire d’État tunisien auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed. C’est quasiment trois fois plus qu’en 2023, où ils étaient 2 557 à rentrer depuis la Tunisie vers leur pays d’origine, et 1 614 migrants en 2022.

    La Tunisie a toutefois redemandé la semaine dernière à l’OIM - et aux différentes ONG présentes dans le pays - de faire davantage : « seulement » 1 500 personnes ont été rapatriées depuis le début de l’année, a déclaré la présidence dans un communiqué le 27 mars.

    Les difficultés liées aux rapatriements

    L’OIM promeut aussi son programme de retours volontaires dans de nombreux pays africains, comme au Niger, au Maroc ou encore en Libye où des milliers d’exilés subissent toujours de graves exactions dans les prisons officielles ou officieuses du pays... Sur l’ensemble de l’année 2024, l’OIM a pu rapatrier 16 207 migrants coincés en Libye. C’est plus qu’en 2023 où seuls 9 300 migrants avaient quitté le pays via l’agence onusienne.

    Mais ces retours dans les pays d’origine sont loin d’être évidents à mettre en œuvre. De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les #laissez-passer. Il faut, en effet, obtenir leur feu vert avant de renvoyer les migrants. En attendant ces accords, les migrants peuvent attendre leur rapatriement pendant des mois voire des années.

    Au Niger, par exemple, les retards s’accumulent et les migrants perdent parfois patience. « Il y a des raisons pour lesquelles les retours ne peuvent pas avoir lieu dans un court délai […] Les raisons peuvent inclure la situation politique dans le pays d’origine, les délais pour obtenir les documents de voyage pour ceux qui n’en ont pas, la logistique liée à l’organisation des vols […] », expliquait déjà en 2022 l’OIM à InfoMigrants.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63771/litalie-annonce-une-enveloppe-de-20-millions-deuros-pour-financer-des-
    #externalisation #asile #migrations #réfugiés #renvois #expulsions #IOM #aide_financière #rapatriements #déportations

  • L’année 2024 est la plus meurtrière sur les routes migratoires dans le monde - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63751/lannee-2024-est-la-plus-meurtriere-sur-les-routes-migratoires-dans-le-

    L’année 2024 est la plus meurtrière sur les routes migratoires dans le monde
    Par La rédaction Publié le : 02/04/2025
    En 2024, 8 938 personnes sont mortes sur les routes migratoires dans le monde, ce qui en fait l’année « la plus meurtrière jamais enregistrée », selon les chiffres de l’ONU. L’instance estime par ailleurs que le bilan réel est « probablement bien plus élevé » car de nombreux décès ne sont pas documentés.
    C’est un chiffre record. En 2024, au moins 8 938 personnes sont mortes sur les routes migratoires dans le monde, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). C’est la cinquième année consécutive que l’agence onusienne enregistre une hausse.L’année 2024 a été « la plus meurtrière jamais enregistrée dans la plupart des régions du monde, y compris en Asie (2 778 décès enregistrées), en Afrique (2 242) et en Europe (233) », précise l’OIM.Les 2 452 décès documentés en mer Méditerranée en 2024 ne constituent pas un record, d’après l’ONU. Mais cette route reste cependant la plus meurtrière au monde. Au cours de la dernière décennie, plus de 31 700 personnes y ont perdu la vie.
    Les données finales ne sont pas encore disponibles pour la région des Amériques, mais les données actuelles font état d’au moins 1 233 décès, dont des nombres record de 341 morts dans les Caraïbes et de 174 autres dans la jungle du Darien, située à cheval entre Panama et Colombie.
    « La tragédie du nombre croissant de décès de migrants dans le monde est à la fois inacceptable et évitable. Derrière chaque chiffre se cache un être humain, quelqu’un pour qui la perte est dévastatrice », a déclaré dans un communiqué la directrice générale adjoint de l’OIM pour les opérations, Ugochi Daniels."L’augmentation du nombre de décès dans de nombreuses régions du monde montre pourquoi nous avons besoin d’une réponse internationale et holistique pour empêcher d’autres pertes tragiques de vies humaines", a-t-elle insisté.Dans le monde entier, les décès par noyade, les accidents de la route, le manque d’abris adéquats, de nourriture, d’eau et la violence sont restés les principales causes de décès des migrants.
    L’OIM estime par ailleurs que « le nombre réel de décès et de disparitions de migrants est probablement bien plus élevé, car beaucoup n’ont pas été documentés en raison du manque de sources officielles ».De plus, l’identité et l’origine de la majorité des migrants qui sont décédés ou portés disparus sont inconnues. « La hausse des décès est terrible en soi, mais le fait que des milliers de personnes restent non identifiées chaque année est encore plus tragique », a commenté Julia Black, qui coordonne le projet « Migrants disparus » de l’OIM.
    En mer Méditerranée par exemple, de nombreux « bateaux fantômes » disparaissent sans laisser de traces. « Il est très difficile de documenter ces disparitions. Dans ces ’naufrages invisibles’ il n’y a, par définition, ni survivant, ni dépouille », expliquait à InfoMigrants Marta Sanchez, chargée du projet « Migrants disparus » au sein de l’OIM, lors d’une interview en 2020.La traversée du Sahara est aussi à l’origine de nombreux drames. D’après un rapport de l’ONU publié en juillet 2024, la traversée de ce désert est la plus redoutée par les exilés, avant même celle de la Méditerranée centrale. Les migrants peuvent subir des violences physiques, des viols ou même, le trafic d’organe.
    Il peut arriver que « les passeurs se débarrassent des migrants, ou alors que des exilés tombent des camions pendant le trajet et que les trafiquants ne les attendent pas. Parfois aussi quand ils sont malades, les passeurs les laissent dans le désert. », racontait au micro de RFI Vincent Cochetel, responsable au Haut-commissariat pour les réfugiés (HCR) de l’ONU. « Tous ceux qui ont traversé le Sahara connaissent quelqu’un qui est mort là-bas. »
    En 2023, un rapport de l’organisation Border Forensics affirmait que les migrants abandonnés dans le désert n’avaient « aucune chance de survie ». Les exilés empruntent des itinéraires éloignés des axes routiers, une pratique qui multiplie les risques : en cas d’abandon ou d’accident, la distance à parcourir est trop importante « pour être repérés et aidés dans un temps imparti », expliquait à InfoMigrants, Rhoumour Ahmet Tchilouta, membre de Border Forensics et doctorant en géographie politique à l’université de Grenoble.
    L’ONU estime que deux fois plus de migrants meurent dans le Sahara qu’en Méditerranée. Mais les chiffres sur les décès dans le Sahara sont très difficiles à obtenir. Les cadavres se perdent dans l’immensité du désert, ou peuvent être ensevelis lors de tempêtes de sable notamment. « Certaines dépouilles sont ensevelies à tout jamais », assurait Rhoumour Ahmet Tchilouta.

    #Covid-19#migrant#migration#OIM#statistique#mortalite#sante#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Manche : une migrante érythréenne retrouvée morte sur une plage près de Calais - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63577/manche--une-migrante-erythreenne-retrouvee-morte-sur-une-plage-pres-de

    Manche : une migrante érythréenne retrouvée morte sur une plage près de Calais
    Par La rédaction Publié le : 24/03/2025
    Le corps d’une femme d’une trentaine d’années de nationalité érythréenne a été retrouvé lundi sur une plage de Marck, près de Calais dans le nord de la France. Il s’agit du neuvième décès recensé dans la Manche depuis le début de l’année.Le corps d’une femme d’une trentaine d’années de nationalité érythréenne a été retrouvé lundi 24 mars sur une plage de Marck, près de Calais (nord de la France), a déclaré à l’AFP la préfecture du Pas-de-Calais, confirmant une information de la radio locale Delta FM.La victime « portait un gilet de sauvetage », a précisé une porte-parole de la préfecture, ce qui laisse supposer qu’elle venait de tenter une traversée clandestine de la Manche ou qu’elle s’apprêtait à le faire.
    Ces derniers jours, les drames s’enchaînent sur le littoral du nord de la France. La semaine dernière, en moins de 24 heures, deux cadavres ont été retrouvés. Mercredi 19 mars, le corps d’un homme de 25 ans avait été repêché non loin de Boulogne-sur-Mer, après avoir fait naufrage pendant une tentative de traversée irrégulière vers le Royaume-Uni. La nuit suivante, un exilé inconscient avait été récupéré sur un canot par les autorités françaises. mais « la prise en charge médicale n’a malheureusement pas permis de réanimer la personne inconsciente qui [a été] déclarée décédée », avait précisé la Prémar.
    Après plusieurs jours d’accalmie, les tentatives de traversées de la Manche à bord de « small boat », ces petites embarcations pneumatiques utilisées par les migrants, ont fortement repris. Entre mercredi 19 et dimanche 23 mars, 26 canots ont débarqué dans les eaux anglaises portant à plus de 1 450 le nombre de personnes arrivées au Royaume-Uni en cinq jours, selon les chiffres du Home Office. Dans le même temps, les sauvetages côté français ont également été nombreux. Au total, entre mercredi et samedi, au moins 240 exilés ont été secourus dans le détroit du Pas-de-Calais par les autorités françaises, dont 168 lors d’une seule nuit, entre jeudi et vendredi. Parmi ces personnes recueillies, deux étaient blessées et une inconsciente, a précisé la préfecture maritime dans un communiqué.
    Depuis le début de l’année, 4 395 personnes ont débarqué sur les côtes anglaises, d’après le Home Office. En 2024, 36 816 personnes sont arrivées sur les rives britanniques depuis les côtes françaises. C’est 25 % de plus qu’en 2023. Ce chiffre est toutefois en deçà du record atteint en 2022, avec 45 774 arrivées.L’année 2024 a aussi connu des records de morts avec 78 migrants décédés dans ces eaux, selon l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim), et 82 d’après les chiffres de l’Organisation internationale des migrations (OIM). Parmi eux, au moins 14 enfants. L’intensification de la surveillance policière sur le littoral est régulièrement dénoncée par les associations d’aide aux migrants, dont Utopia 56 qui estime que ce dispositif contraint les migrants à prendre toujours plus de risques pour traverser la Manche, au péril de leurs vies.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#mortalite#routemigratoire#OIM#PREMAR#sante#erythree

  • Mer Méditerranée : plus de 150 migrants secourus ce week-end au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63019/mer-mediterranee--plus-de-150-migrants-secourus-ce-weekend-au-large-de

    Mer Méditerranée : plus de 150 migrants secourus ce week-end au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 24/02/2025
    Cent-cinquante-trois personnes ont été secourues par les ONG SOS Méditerranée et Sea-Watch durant le week-end en mer Méditerranée. Parmi les exilés secourus figurent des femmes, dont l’une est enceinte, et des mineurs.
    Les trois opérations de sauvetage menées par les ONG ce week-end ont eu lieu au large de la Libye. Dans la nuit de samedi 22 à dimanche 23 février, Sea-Watch a porté assistance à 41 personnes qui « naviguaient entre de grosses vagues sur un bateau surchargé ».
    Dans le même temps, l’Ocean Viking, navire affrété par SOS Méditerranée, a secouru 112 migrants au large de la Libye lors de deux sauvetages entre samedi et dimanche, a annoncé l’organisation. Une première opération de sauvetage a eu lieu en pleine nuit. Elle a permis de secourir 25 migrants dont trois femmes, l’une étant enceinte. Quelques heures plus tard, dans la matinée de dimanche, 87 autres migrants qui se trouvaient sur un bateau en bois ont été pris en charge en coordination avec les autorités italiennes. Les personnes secourues viennent principalement du Bangladesh, de Somalie ou d’Égypte, a expliqué l’ONG.
    L’Ocean Viking se dirige désormais vers Livourne, en Toscane, port assigné par les autorités italiennes. Il se situe à plus de 1 000 km de la zone de sauvetage. Le navire Sea-Eye 4 - dont l’ONG éponyme mène des opérations conjointes avec Sea Watch -, s’est vu lui assigné par l’Italie le port de Naples, une destination qui nécessite trois jours de navigation. Depuis 2022 et le décret Piantedosi, les ONG doivent se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Si les navires humanitaires effectuent un autre sauvetage, ils doivent le faire avec l’accord de Rome. Sinon, ils s’exposent à des sanctions financières et à l’immobilisation du bateau.
    Ainsi, selon un rapport de SOS Méditerranée, les bateaux d’ONG ont perdu 735 jours à rejoindre des ports éloignés des lieux de sauvetage et ont parcouru au total plus de 275 000 km à cause des restrictions imposées par les autorités italiennes en mer. Et pour les navires qui n’ont pas respecté cette loi, depuis janvier 2023, « 640 jours de détention ont été imposés aux navires », indique le rapport. Et plus de 76 000 euros d’amendes ont été infligés aux ONG en seulement deux ans.
    Depuis le début de l’année, 129 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe sont décédées en mer Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur l’ensemble de l’année dernière, 2 333 personnes sont décédées en mer. L’immense majorité le sont en Méditerranée centrale, qui reste l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde avec près de 1 700 décès recensés l’année dernière. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#italie#oim#mortalite#routemigratoire#ong#humanitaire#libye#sante

  • Fosses communes de migrants en Libye : au moins 93 corps retrouvés, selon les Nations unies - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62963/fosses-communes-de-migrants-en-libye--au-moins-93-corps-retrouves-selo

    Fosses communes de migrants en Libye : au moins 93 corps retrouvés, selon les Nations unies
    Par La rédaction Publié le : 20/02/2025
    Dans un discours devant le Conseil de sécurité des Nations unies, mercredi, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques a indiqué qu’"à ce jour, 93 corps [de migrants] avaient été exhumés" de fosses communes dans les régions de Jikharra et Kufra. Depuis plusieurs jours, le bilan des corps retrouvés ne cesse d’évoluer. « Les migrants et les demandeurs d’asile, y compris les enfants, continuent d’être victimes de graves violations des droits de l’Homme en Libye […] La découverte alarmante et tragique de charniers à la suite de raids sur des sites de trafic d’êtres humains met en lumière le grave danger auquel sont confrontés les migrants en Libye. »
    Mercredi 19 février, dans un discours devant le conseil de sécurité des Nations unies, la sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques Rosemary DiCarlo a indiqué qu’"à ce jour, 93 corps [avaient] été exhumés à Jikharra et Kufra", sans préciser la répartition entre les deux sites. Les exilés étaient détenus de manière illégale par des trafiquants et soumis à des violences.
    Dans le détail, jeudi 6 février, 19 corps d’exilés avaient été découverts dans plusieurs fosses communes d’une ferme de Jikharra, à environ 440 km au sud-est de Benghazi, la deuxième plus grande ville de Libye.
    La direction de la sécurité du district d’Al Wahat, dont fait partie Jikharra, avait expliqué que ces décès étaient liés à des « activités de contrebande et de migration illégale (...) appartenant à un réseau de contrebande connu ». Trois jours plus tard, le 9 février, le bureau du procureur général libyen avait annoncé la découverte de 28 corps de migrants originaires d’Afrique subsaharienne dans une fosse commune dans la région de Kufra, dans le sud-est de la Libye.
    Une enquête a permis d’identifier l’existence d’une « bande dont les membres séquestraient des migrants irréguliers, les torturaient et les soumettaient à des traitements cruels, dégradants et inhumains », avait ajouté le bureau du procureur.
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) avait rapporté le 13 février que selon des survivants, jusqu’à 70 personnes pourraient avoir été enterrées dans la fosse de Kufra.Ainsi, quelques jours plus tard, les autorités libyennes avaient indiqué que 11 nouveaux corps avaient été trouvés dans la région de Kufra, portant à 39 le bilan des fosses communes de cette zone. IOM has expressed shock and concern at the discovery of two mass graves in #Libya containing the bodies of dozens of migrants, some with gunshot wounds.The loss of these lives is yet another tragic reminder of the dangers faced by migrants embarking on perilous journeys.— IOM - UN Migration 🇺🇳 (@UNmigration) February 10, 2025
    Ces chiffres pourraient continuer à évoluer après d’autres découvertes macabres. L’Institut national pour les droits humains en Libye a rapporté mardi 18 février que 64 corps avaient été trouvés par les équipes du centre médical d’urgence de Kufra. Une découverte encore non mentionnée par le procureur général de Libye mais qui pourrait faire grimper le bilan.La découverte de ces fosses communes « est un nouveau rappel du besoin urgent de protéger les migrants et de lutter contre le trafic d’êtres humains », a souligné Rosemary DiCarlo. La sous-secrétaire générale de l’ONU pour les Affaires politiques demande une « enquête complète et indépendante » afin de traduire les responsables en justice.
    Les fosses communes ne sont pas rares en Libye, pays en proie au chaos depuis la chute de Mouammar Kadhafi en 2011 à la suite d’une révolte populaire. En mars 2024, une fosse contenant « au moins 65 corps de migrants » avait été découverte dans la zone désertique d’Al Shwayrif, dans le sud-ouest de la Libye, avait rapporté l’OIM. Les migrants avaient probablement péri alors qu’ils traversaient le désert pour rejoindre les côtes du nord du pays.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#routemigratoire#mortalite#violence#sante#protection#OIM#droit

  • Le #Costa_Rica accepte de servir de plateforme pour réceptionner des migrants expulsés des États-Unis

    Le Costa Rica a annoncé lundi accepter de réceptionner des migrants expulsés par les États-Unis, s’alignant sur la position du Panama et du Guatemala voisins, alors que Donald Trump cherche à chasser du territoire américain les migrants en situation irrégulière.

    « Le gouvernement du Costa Rica a accepté de collaborer avec les États-Unis pour le rapatriement dans leur pays de 200 migrants irréguliers », a annoncé la présidence du pays d’Amérique centrale dans un communiqué. Il s’agit de personnes originaires « d’Asie centrale et d’Inde », de même source.

    Le président des États-Unis Donald Trump avait promis pendant sa campagne de lancer « le plus grand programme d’expulsions de l’histoire américaine » contre les sans-papiers, en utilisant les forces armées si nécessaire. Depuis son retour à la Maison Blanche le 20 janvier, son administration a largement mis en scène et médiatisé les expulsions dans tout le pays, notamment par des vols militaires et pour certains à destination de la base américaine de Guantanamo, sur l’île de Cuba.

    Premier contingent attendu mercredi

    Le Costa Rica est le troisième pays d’Amérique centrale à accepter de servir de point de passage pour les ressortissants de diverses nationalités chassés des États-Unis, après le Panama et le Guatemala. Un premier contingent arrivera mercredi dans la capitale costaricaine, San José, à bord d’un vol commercial, a précisé le communiqué de la présidence.

    Les passagers seront ensuite transférés dans un centre d’accueil temporaire, à quelque 360 km de San José, est-il ajouté. « Le processus sera financé intégralement » par le gouvernement américain, sous la supervision de l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM), indique encore la présidence du Costa Rica.

    Les détails de l’accord signé avec Washington restent confidentiels, on ne sait pas non plus combien de temps leur rétention au Costa Rica va durer. Cette annonce intervient 15 jours après la visite de Marco Rubio au Costa Rica, une visite durant laquelle le président costaricien avait souligné la solidité de l’alliance entre les deux pays et annoncé d’importants accords autour de l’immigration illégale.

    Vendredi, le Panama voisin a réceptionné un premier vol de 119 migrants asiatiques expulsés des États-Unis. Selon les médias locaux, d’autres avions ont atterri par la suite et porté le nombre de personnes prises en charge à 360. Le Guatemala n’a, pour sa part, reçu aucun sans-papiers à ce stade, malgré son accord.

    https://www.rfi.fr/fr/am%C3%A9riques/20250218-le-costa-rica-accepte-de-servir-de-plateforme-pour-r%C3%A9ceptionner-de
    #USA #Etats-Unis #externalisation #migrations #réfugiés #expulsions #renvois #sans-papiers #OIM

  • Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62589/un-vaste-reseau-descroquerie-piege-de-jeunes-ivoiriens-tentes-par-un-d

    Un vaste réseau d’escroquerie piège de jeunes Ivoiriens tentés par un départ vers l’Europe
    Par RFI Publié le : 03/02/2025
    L’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja tire la sonnette d’alarme. Un vaste réseau d’escroquerie piège des jeunes Ivoiriens, attirés au Nigeria par la promesse trompeuse d’un départ vers l’Europe. Dans un courrier adressé au ministère ivoirien des Affaires étrangères, daté du 30 janvier et publié ce week-end, elle alerte sur le sort de plusieurs victimes. Dix d’entre elles ont réussi à échapper à leurs ravisseurs. Elles ont été rapatriées et sont attendues cet après-midi à Abidjan.
    Ils rêvaient d’un avenir meilleur en Europe. Mais leur voyage s’est arrêté brutalement au Nigeria. Un réseau bien organisé leur faisait miroiter une traversée vers l’Eldorado, moyennant entre 500 000 et 3 millions de francs CFA. Une somme conséquente pour un piège bien ficelé. Une fois sur place, les choses basculent : leurs documents administratifs sont confisqués, les contacts avec l’extérieur coupés. Piégés dans un système d’exploitation, ces jeunes se retrouvent à la merci de leurs ravisseurs. Difficile pour l’heure de savoir combien ils sont.
    Ces derniers mois, l’ambassade de Côte d’Ivoire à Abuja a recueilli plusieurs rescapés. Dix d’entre eux ont été rapatriés et devraient arriver ce lundi à Abidjan où ils seront accueillis par la direction des Ivoiriens de l’extérieur et l’OIM. Mais de nombreux autres restent bloqués au Nigeria, livrés à eux-mêmes. Dans son courrier, la représentation diplomatique s’inquiète : « De nombreux autres compatriotes se trouvent encore en situation de détresse au Nigeria, pris au piège des mêmes réseaux d’arnaque ».

    #Covid-19#migrant#migration#nigeria#cotedivoire#emigration#trafic#OIM#droit#sante#violence

  • Rapatriement des migrants sénégalais bloqués au Niger et en Algérie : l’ONG ADHA appelle à une action urgente
    https://www.dakaractu.com/Rapatriement-des-migrants-senegalais-bloques-au-Niger-et-en-Algerie-l-ONG

    Rapatriement des migrants sénégalais bloqués au Niger et en Algérie : l’ONG ADHA appelle à une action urgente
    Dans un communiqué transmis à Dakaractu, l’ONG ADHA (Action pour les Droits Humains et l’Amitié) a exprimé ses vives préoccupations concernant les conditions de vie de 81 citoyens sénégalais expulsés d’Algérie. L’organisation, fidèle à sa mission de défense des droits fondamentaux, a souligné son inquiétude face à la situation dramatique de ces migrants, actuellement bloqués dans des camps de l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM) au Niger, ainsi que dans des zones désertiques proches des frontières algériennes. Ces personnes, confrontées à des conditions de vie extrêmes et inhumaines, réclament leur rapatriement et leur réinsertion dans leur pays d’origine.
    Au camp d’Assamaka, dans le nord-ouest du Niger, 33 Sénégalais, présents depuis le 4 décembre 2024, vivent dans des conditions dégradantes. Leur seule demande est un rapatriement immédiat vers le Sénégal, un droit qui leur est dû. À Arlit, 14 compatriotes, dont une femme accompagnée de ses deux enfants, sont dans une situation critique après avoir passé plus de deux mois dans le camp d’Assamaka avant d’être transférés. Leur détresse psychologique et physique est alarmante. Par ailleurs, à 50 km de Niamey, 35 Sénégalais expulsés d’Algérie survivent depuis près de six mois dans des conditions précaires. Bien que l’OIM ait annoncé leur rapatriement pour le 4 février 2025, leur dignité a été gravement mise à mal par cette attente prolongée.
    L’ONG ADHA déplore un manque de soutien de la part des autorités consulaires sénégalaises. Selon les témoignages recueillis auprès des migrants, l’assistance de l’ambassade du Sénégal au Niger serait très insuffisante, voire inexistante. Contrairement à d’autres ambassades qui se déplacent régulièrement sur le terrain ou communiquent fréquemment pour s’enquérir de la situation de leurs ressortissants, l’ambassade sénégalaise semble ne pas répondre aux attentes légitimes des migrants. ADHA appelle donc les autorités consulaires à intensifier leurs efforts pour garantir la dignité et la sécurité de ces compatriotes.
    Face à cette urgence humanitaire, l’ONG ADHA exhorte le Chef de l’État et les autorités compétentes à agir avec diligence et humanité en prenant les mesures suivantes :
    1. Le rapatriement immédiat des 81 citoyens sénégalais : En plus des 34 personnes dont le rapatriement est prévu le 4 février 2025, ADHA insiste pour que cette date soit respectée et que des efforts supplémentaires soient déployés pour assurer le retour de tous les compatriotes bloqués dans les camps et zones désertiques.
    2. Un accueil humanitaire à leur arrivée** : Il est essentiel de fournir une assistance médicale et psychologique adaptée pour atténuer les traumatismes subis durant leur périple.
    3. Une réinsertion socio-économique durable : ADHA souligne la nécessité de revoir les mécanismes de financement de la réinsertion, actuellement plafonnés à environ 1 000 euros par bénéficiaire via l’OIM et les BAOS. Ces fonds, souvent versés tardivement et sans suivi adéquat, poussent de nombreux rapatriés à reprendre la route migratoire. Une refonte complète de ce dispositif est indispensable pour offrir des perspectives viables aux migrants de retour.
    4. L’envoi d’émissaires en Algérie : Selon les informations recueillies, certains Sénégalais, dont des expulsés de Tunisie ou des détenteurs de passeports expirés, seraient regroupés devant les camps de l’OIM en Algérie. Bien que l’OIM ait obtenu l’autorisation de rapatrier 20 personnes sur une cinquantaine, ADHA appelle les autorités sénégalaises à envoyer des émissaires pour évaluer la situation et intervenir efficacement.
    ADHA rappelle que l’État sénégalais a une obligation légale et morale de protéger ses citoyens, quel que soit leur statut ou leur localisation. Les droits humains ne s’arrêtent pas aux frontières nationales, et la dignité humaine ne saurait être reléguée au second plan. L’ONG exige une réponse rapide, coordonnée et respectueuse des droits fondamentaux de ces compatriotes.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#niger#assamaka#OIM#ADHA#BAOS#reinsertion#sante#santementale#algerie#camp

  • Tunisie : 7 250 migrants subsahariens sont rentrés « volontairement » dans leur pays en 2024 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62389/tunisie--7-250-migrants-subsahariens-sont-rentres-volontairement-dans-

    Tunisie : 7 250 migrants subsahariens sont rentrés « volontairement » dans leur pays en 2024
    Par La rédaction Publié le : 23/01/2025
    Selon les autorités tunisiennes, 7 250 migrants originaires d’Afrique subsaharienne ont bénéficié du programme de « retour volontaire » de l’Organisation internationale des migrations (OIM) en 2024, contre un peu plus de 2 250 en 2023. Cette hausse des retours s’explique par le climat délétère qui règne en Tunisie et qui vise les Subsahariens.
    Sur l’ensemble de l’année 2024, 7 250 migrants subsahariens vivant en Tunisie sont rentrés « volontairement » dans leur pays via l’Organisation internationale des migrations (OIM), a indiqué mercredi 22 janvier le secrétaire d’État tunisien auprès du ministre des Affaires étrangères, de la Migration et des Tunisiens à l’étranger, Mohamed Ben Ayed.
    Le programme d’"aide au retour volontaire et à la réintégration" (AVR) de l’agence onusienne permet aux exilés d’être rapatriés chez eux et de bénéficier d’un soutien financier pour développer leur projet au pays.
    Comment fonctionnent les « retours volontaires » de l’OIM ?
    Ces « retours volontaires » opérés depuis la Tunisie sont en nette augmentation ces dernières années. En 2023, 2 557 personnes en avaient profité, ce qui représentait déjà une hausse de 45 % par rapport à 2022, où 1 614 exilés avaient bénéficié de ce programme.
    Depuis l’an dernier, le gouvernement tunisien espérait des départs de migrants en masse. Lors d’une visite de la Première ministre italienne Giorgia Meloni en Tunisie, au mois d’avril 2024, Rome et Tunis s’étaient déjà engagés à miser sur les « retours volontaires » pour lutter contre l’immigration irrégulière en « impliquant les organisations internationales ».
    La situation délétère en Tunisie pousse les migrants à fuir le pays par n’importe quel moyen. En effet, depuis le discours raciste du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les Noirs d’être la source de violences et de crimes, les exilés sont constamment harcelés par la population et les autorités. Partout en Tunisie, les Noirs sont de plus en plus empêchés de travailler, de louer des appartements et même d’utiliser les transports publics.
    Dès l’été de cette même année, des milliers de Subsahariens ont été interpellés, notamment à Sfax (centre-est), puis abandonnés dans des zones désertiques, à la frontière avec l’Algérie ou la Libye, sans eau ni nourriture. Selon les ONG, une centaine de personnes y sont mortes de soif. La photo d’une mère de famille et de sa fille de six ans gisant sur le sable avait fait le tour des réseaux sociaux, car elle symbolisait la détresse de ces exilés livrés à eux-mêmes sous une chaleur écrasante.
    Dans le désert, des migrants assoiffés pris en charge par les garde-frontières libyens, le 22 juillet 2023. Crédit : capture d’écran Twitter
    Dans le désert, des migrants assoiffés pris en charge par les garde-frontières libyens, le 22 juillet 2023. Crédit : capture d’écran Twitter
    Ces expulsions illégales, largement dénoncées par les ONG et les instances internationales, n’ont jamais cessé en Tunisie. Au contraire, elles ont même pris de l’ampleur. En mai 2024, des migrants faisaient à nouveau état à InfoMigrants d’une vague d’"arrestations générales". Les exilés racontaient être traqués partout : dans les cafés, dans les rues, dans les gares, dans les taxis, dans les commerces ou dans les appartements. « Ils vont dans les maisons, cassent les portes, confisquent les passeports, volent tout ce qu’ils trouvent - téléphones, effets personnels, argent… - frappent les gens avec des matraques et les embarquent dans des bus », relatait Salif, un Guinéen vivant à Sfax.
    En septembre dernier, InfoMigrants a reçu les images d’un groupe d’exilés envoyé à la frontière algérienne après avoir été arrêté dans les rues de Tunis. Sur les vidéos, on voit des hommes, femmes et enfants, à bout de force en plein désert et accablés par la chaleur. On remarque aussi un homme qui se lèche le bras pour tenter de se désaltérer, alors que la pluie tombe sur lui. Une femme enceinte de neuf mois, exténuée par la marche, se dénude en quête de fraîcheur. Un enfant dort à même le sol, sur des cailloux, contre sa mère. Plusieurs migrants montrent aussi des blessures et des bleus sur le corps, probablement causés par les coups portés par les agents tunisiens.
    Les migrants, qui ont été chassés des centres-villes par les autorités, ont installé d’immenses campements informels dans les oliveraies à El-Amra, en périphérie de Sfax. Sans aucune assistance de l’État, la vie s’y organise de manière anarchique, sans eau potable ni sanitaires et dans un climat de violence de plus en plus alarmant. De nombreuses personnes ont été blessées à l’arme blanche ou à feu lors d’affrontements communautaires ou par des Tunisiens. D’autres souffrent de maladies graves telles que le choléra ou la typhoïde.
    Fin décembre, deux personnes vivant dans ces champs d’oliviers sont mortes, intoxiquées au monoxyde de carbone. Elles avaient allumé un feu dans leurs tentes pour se protéger du froid.
    Ces derniers mois, une nouvelle pratique a été mise en place par le pouvoir : après avoir été interpellés, nombre de Subsahariens sont désormais condamnés pour « séjour irrégulier » en Tunisie, et incarcérés dans les prisons du pays aux côtés de détenus tunisiens de droit commun. La situation est telle que, selon des exilés en contact avec InfoMigrants, « les prisons sont remplies de Subsahariens ».
    Les audiences pour « séjour irrégulier » se déroulent à la chaîne. Lors de son passage au tribunal début novembre, un Guinéen dit s’être retrouvé au côté d’une trentaine de Subsahariens, dont deux mineurs, une dizaine de femmes et une enceinte de huit mois. Tous ont été inculpés car en situation irrégulière sur le territoire tunisien.
    Les violences, les rafles, les abandons dans le désert, les condamnations... autant de facteurs qui sèment la panique au sein de la population migrante vivant en Tunisie. Fatigués de ce climat de terreur, beaucoup préfèrent faire marche arrière, même les personnes en situation régulière dans le pays.
    « Ma décision de rentrer a été prise avec ma famille. Ce sont beaucoup de choses qui m’ont fait prendre ma décision : les complications administratives surtout, mais aussi l’ambiance qu’il y a ici maintenant... », expliquait en novembre à InfoMigrants un étudiant étranger vivant à Tunis. « À l’université, la situation est normale mais c’est dans le reste de la ville que nous avons des problèmes. Je n’ai pas subi d’agression mais des insultes dans le métro ou le bus. Cette ambiance xénophobe, en plus des difficultés administratives pour obtenir un titre de séjour, c’est insupportable ».

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#subsaharien#retour#OIM#reintegration#sante#violence#migrationirreguliere

  • Cameroun : un nouveau partenariat avec l’OIM pour mieux accompagner les migrants de retour - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62342/cameroun--un-nouveau-partenariat-avec-loim-pour-mieux-accompagner-les-

    Cameroun : un nouveau partenariat avec l’OIM pour mieux accompagner les migrants de retour
    Par Marlène Panara Publié le : 21/01/2025
    Chaque année, de nombreux migrants choisissent de rentrer au Cameroun via le programme de retour volontaire de l’OIM, après des mois de souffrance sur les routes migratoires. Pour mieux les accompagner et faire face aux difficultés à leur arrivée, l’institution onusienne a signé un nouveau partenariat avec le gouvernement camerounais.
    « Quand je suis rentré au Cameroun, je me suis senti totalement abandonné. Mes proches me reprochaient de ne pas avoir réussi à aller en Europe, ils m’en voulaient. Et puis mon atelier de menuiserie avait fermé, je n’avais plus rien. Je me suis senti très seul ». Pierre Marie Ndzana est revenu chez lui à Douala en 2018. Ses deux ans de prison en Libye et les « horreurs inimaginables » qu’il y a vécues l’ont en effet poussé à rebrousser chemin via le programme de retour volontaire de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
    Mais reprendre le cours de sa vie au Cameroun s’est avéré bien plus difficile qu’il ne l’imaginait. « J’ai été très mal pendant trois ans, confie Pierre Marie Ndzana. Tout le monde disait que j’avais échoué. Même mes enfants, sous l’influence d’autres personnes, étaient déçus de moi. Mes traumatismes sur la route et ce rejet dans mon pays m’ont détruit : en Libye, on m’a forcé à enterrer des morts, et chez moi, personne ne me comprenait. J’ai commencé à fumer et à boire, à me perdre ».
    Pour que l’histoire de Pierre Marie Ndzana se répète le moins possible avec d’autres personnes, le gouvernement camerounais a signé le 6 janvier un nouveau partenariat avec l’OIM. Ce mémorandum d’entente conclu à Yaoundé en présence du ministre de la Jeunesse et de l’Éducation civique Mounouna Foutsou, acte la mise en place « de mécanismes pour faciliter le retour volontaire et la réintégration » des exilés, à travers des programmes de formation professionnelle notamment, affirme le site d’actualités 237 online.
    Le projet prévoit par ailleurs une forte mobilisation du secteur privé, afin de créer des opportunités locales pour les migrants. Un dispositif de suivi sera également déployé pour évaluer l’impact du partenariat.
    Ces nouvelles propositions s’ajoutent aux dispositions déjà existantes pour les migrants ayant effectué un retour volontaire avec l’OIM. Ainsi, les exilés ayant fait le choix de rentrer au Cameroun avec l’aide de l’institution onusienne perçoivent dès leur arrivée sur le sol camerounais une enveloppe de 100 000 francs CFA, soit 150 euros, destinée à couvrir les frais de déplacements et de nourriture. Le programme prévoit ensuite le versement de 700 000 francs CFA, un peu plus de 1 000 euros, distribués en deux fois pour les migrants qui justifient d’un projet professionnel fiable.
    Émilia, de retour à Yaoundé depuis le 19 décembre après dix mois passés entre l’Algérie et la Tunisie, compte sur ce programme pour (re)construire sa vie chez elle. « Une semaine après mon arrivée, j’ai passé un entretien avec l’OIM à Douala pour présenter mon projet, explique-t-elle. Mon objectif désormais, c’est d’ouvrir mon propre restaurant qui mêlera cuisine africaine et française ». Cette ancienne étudiante en hôtellerie attend désormais un retour de l’organisation, qui doit la convoquer pour un nouvel entretien. « Cet argent, j’en ai vraiment besoin. Sans le programme, je ne peux rien faire. Quand on rentre on n’a plus rien, c’est difficile de remonter la pente ».
    Le nouveau partenariat compte justement mettre l’accent sur l’entreprenariat local, souvent seule et unique opportunité qui se présente aux migrants de retour. Quinze conseillers en insertion du ministère de la Jeunesse, spécialisés dans l’accompagnement entrepreneurial, seront donc mis à disposition de l’OIM.Daquin, rentré au Cameroun il y a plus de six mois après un passage très difficile par la Tunisie, ne voit lui aussi d’autre solution que la restauration pour s’en sortir. « Mon rêve c’est de me former dans le secteur et devenir chef dans un grand restaurant. Ma passion, c’est la cuisine », raconte-t-il. Le jeune homme a, comme Émilia, présenté son projet à l’OIM à son arrivée. « Depuis, j’attends, et c’est long. Il n’y a pas de travail. Je fais quelques heures par semaine dans une boucherie mais je ne travaille pas à temps plein. Je suis vraiment dépendant de l’argent de l’OIM ».
    Au Cameroun comme ailleurs parfois, pour certains, l’accès à cette aide relève du parcours du combattant. L’an dernier, Ibrahim, un Guinéen de retour chez lui après six ans en Libye, affirmait à InfoMigrants attendre depuis 10 mois l’aide financière promise par l’OIM pour financer son projet.
    Outre le volet professionnel, le nouveau partenariat signé avec Yaoundé propose aux exilés un « accompagnement psychosocial ». Une mesure bienvenue pour Daquin. « J’ai parlé à un psychologue le jour de mon retour, mais c’est tout. J’aurais bien aimé avoir d’autres entretiens car mon moral n’est pas toujours bon », confie-t-il avant d’ajouter : « en rentrant de Tunisie ou de Libye, certains migrants ne sont plus que l’ombre d’eux-mêmes ». Pierre Marie Ndzana n’a pas bénéficié d’une aide psychologique mais il a fini par « remonter la pente ». L’incompréhension de ses proches s’est dissipée avec le temps. Il s’est également plongé dans la création de son association de lutte contre toutes formes d’exclusions, y compris celles qui touchent les migrants de retour. « Jusqu’ici, ni le gouvernement ni l’OIM ne s’attardaient sur cette question, mais il y a tellement à faire. Mon but désormais, c’est de soutenir ceux qui reviennent ».

    #Covid-19#migrant#migration#sante#cameroun#OIM#retour#santementale#psychosocial#libye#routemigratoire

  • De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62271/de-nouveaux-outils-pour-ameliorer-lidentification-des-migrants-decedes

    De nouveaux outils pour améliorer l’identification des migrants décédés ou portés disparus en mer
    Par Ana P. Santos Publié le : 17/01/2025
    L’identification des migrants morts en mer reste encore très difficile. Des organisations font leur possible pour développer de nouvelles méthodes et technologies - en ne s’appuyant pas seulement sur l’ADN mais sur les « identifiants secondaires » comme les tatouages, les piercings. Le but : aider les proches des victimes à faire leur deuil plus sereinement.
    Chaque année, des milliers de personnes meurent sur les routes migratoires de l’océan Atlantique, de la mer Méditerranée et de le Manche. De nombreuses victimes qui voyagent sans documents d’identité ou les ont perdus au cours de route. Lors d’une disparition en mer, l’identification des corps récupérés, qui se décomposent rapidement, est souvent impossible. Des organisations comme l’Action pour l’identification des migrants victimes de catastrophes (MDVI), militent pour mieux identifier les personnes qui perdent ainsi la vie aux portes de l’Europe. Le MDVI cherche notamment à élargir les outils et l’expertise disponibles. Une partie du travail de l’organisation repose sur les « identifiants secondaires », c’est à dire les traits du visage, les tâches de naissance, les tatouages ou les piercings, qui sont des moyens d’identification légalement reconnus.
    Actuellement, les procédures d’identification se basent avant tout sur des méthodes ou des documents officiels tels que les documents dentaires, l’ADN et les empreintes digitales. Or, il arrive que la méfiance à l’égard des autorités peut décourager des familles à fournir des échantillons d’ADN. Aussi, nombre de migrants disparus n’ont pas déposé d’empreintes digitales ou ne possèdent pas de documents dentaires.Enfin, le statut administratif précaire des membres de la famille du disparu peut les empêcher de s’adresser aux autorités.
    Les chercheurs du MDVI ont également recours aux photographies, en particulier celles publiées sur les réseaux sociaux ou partagées au cours du voyage. Dans une étude publiée par l’organisation et une équipe de chercheurs, la comparaison des visages à l’aide de photos est un outil précieux pour l’identification, en particulier lorsqu’il s’agit de la seule donnée disponible. « Ses faibles exigences technologiques, sa rapidité d’analyse et la facilité de transfert des données numériques la rendent particulièrement efficace dans les contextes difficiles », explique le rapport.
    Le MDVI contribue également à faire avancer l’utilisation de scanners 3D mobiles conçus pour capturer des images faciales détaillées des défunts. Ces appareils, destinés à être utilisés par les premiers secours et les organisations caritatives, permettent de documenter les caractéristiques physiques avant que la décomposition du corps n’en soit à un stade trop avancé, ce qui augmente considérablement les chances d’identification.
    Une autre organisation, le Marine Institute de Galway, en Irlande, a mis au point un logiciel qui vise à prédire la localisation des naufragés. Le calcul combine les données sur les courants marins avec des modèles de comportement de particules en fonction des conditions de vent. Déjà utilisée par les autorités irlandaises dans le cadre d’enquêtes, cette technologie pourrait s’appliquer aux opérations de recherche et de sauvetage des migrants au Royaume-Uni et en France.De son côté, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), l’Université de Dodoma et l’Académie américaine des sciences médico-légales ont mis sur pied un atelier en Tanzanie pour permettre de mieux étudier les restes humains de migrants non identifiés.Il repose sur des techniques d’analyse chimique pour recueillir des informations sur le régime alimentaire des individus et l’historique de leurs déplacements géographiques. L’OIM estime que cette méthode pouvait être utile en Tanzanie, qui constitue un pays de passage pour les personnes voyageant depuis la Corne de l’Afrique vers l’Afrique du Sud ou encore l’île de Mayotte.
    Le projet Missing migrants de l’OIM sur les migrants portés disparus a recensé plus de 766 décès sur la route reliant l’Afrique de l’Est et la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Sud et Mayotte entre 2014 et le milieu de l’année 2024, mais le nombre réel de victimes est probablement beaucoup plus élevé. Le journal britannique The Guardian note que les décès de migrants sont rarement recensés dans le registre d’identification des victimes de catastrophes (IVC) d’Interpol, ce qui freine certains protocoles médico-légaux.
    Selon Interpol, les IVC sont principalement conçus pour les évènements impliquant un grand nombre de victimes et résultant de catastrophes soudaines et de grande ampleur, qu’elles soient naturelles ou causées par l’homme. En revanche, les migrants font généralement naufrage seul ou en petits groupes, ce qui ne déclenche pas les procédures d’IVC. Par ailleurs, en raison de la nature clandestine des migrations, de nombreux décès ne sont pas signalés ou ne sont pas documentés pour être suivis par Interpol.
    Selon le Comité international de la Croix-Rouge (CICR), chaque personne disparue ou corps non identifié entraîne une situation de perte ambigüe chez les proches. Les familles qui ne peuvent obtenir une preuve officielle de la mort d’un être cher restent hantées par l’incertitude, incapables de faire leur deuil et de tourner la page.
    L’absence de réponses plonge les familles dans un gouffre émotionnel et psychologique.

    #Covid-19#migration#migrant#sante#grandebretagne#OIM#missingmigrant#CICR#mortalite#disparition#routemigratoire#migrationirreguliere

  • Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/14/libye-la-video-d-une-ethiopienne-torturee-rappelle-le-sort-tragique-des-migr

    Libye : la vidéo d’une Ethiopienne torturée rappelle le sort tragique des migrants
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Naima Jamal, une Ethiopienne de 20 ans, a les mains liées, accrochées au-dessus de sa tête à une chaîne qui descend du plafond. Vêtue d’une longue robe, enturbannée d’une pièce d’étoffe, elle semble attendre son supplice. Ses bourreaux, invisibles sur les images, aspergent d’abord son visage d’eau, comme pour l’empêcher de respirer, avant de la battre à coups de bâton. Elle crie maintes fois sa douleur. Au bout de quarante-trois secondes, la vidéo s’interrompt alors que la séance de torture semble se poursuivre.
    Filmé dans une lugubre geôle du sud de la Libye, l’enregistrement, accompagné d’une photographie où l’on voit la jeune femme à genoux, ligotée et bâillonnée devant plusieurs dizaines d’hommes accroupis, têtes recroquevillées entre leurs jambes, a été envoyé à sa famille, restée en Ethiopie, dans le but d’obtenir une rançon contre sa libération. Les images, transmises ensuite à l’organisation de défense des droits des migrants Refugees in Libya, ont été diffusées par cette dernière, lundi 6 janvier, sur les réseaux sociaux.
    Elles ont suscité une vive consternation dans un contexte où le sort réservé aux migrants en Libye, arrêtés, détenus dans des conditions atroces, violentés, torturés, extorqués et parfois revendus entre trafiquants d’être humains, est progressivement tombé dans l’oubli. En 2017, un reportage de la chaîne américaine CNN révélant l’existence d’un marché aux migrants réduits en esclavage près de Tripoli avait pourtant suscité de vives condamnations internationales.
    « Telle est la réalité de la Libye aujourd’hui », a réagi David Yambio, le fondateur de Refugees in Libya, lui-même passé par les centres de détention libyens et aujourd’hui réfugié en Italie : « Ce n’est pas assez de qualifier de chaotique ou d’anarchique, ce serait trop gentil. La Libye est une machine construite pour réduire les corps noirs en poussière. Les ventes aux enchères d’aujourd’hui comportent les mêmes calculs froids que celles d’il y a des siècles : un homme réduit à la force de ses bras, une femme à la courbe de son dos, un enfant au potentiel de ses années. »
    « Crimes contre l’humanité »
    Selon les informations recueillies par Refugees in Libya auprès de sa famille, Naima Jamal, originaire de l’Oromia, une province éthiopienne en proie à des affrontements meurtriers entre milices communautaires, est arrivée dans la région de Koufra en mai 2024. Située dans le sud-est de la Libye, celle-ci est traversée par d’importantes routes transsahariennes reliant le Soudan et le Tchad à la Méditerranée. Depuis, « sa famille est soumise à d’énormes exigences de la part des trafiquants, dont les appels sont chargés de menaces et de cruauté, et dont les demandes de rançon augmentent au fil des semaines », explique l’organisation sur X, précisant que les ravisseurs réclament 6 000 dollars (environ 5 850 euros) pour sa libération.
    Le cas de la jeune femme, détenue avec une cinquantaine de personnes qui seraient aussi dans l’attente du paiement d’une rançon, est loin d’être isolé. Depuis la chute de Mouammar Kadhafi, en 2011, la Libye est l’un des points majeurs de transit pour les migrants en route vers l’Europe. En 2023, le rapport d’une mission d’enquête indépendante mandatée par le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a conclu qu’« il y a des motifs raisonnables de croire que les migrants à travers la Libye sont victimes de crimes contre l’humanité et que des actes de meurtre, de disparition forcée, de torture, de réduction en esclavage, de violence sexuelle, de viol et d’autres actes inhumains sont commis dans le cadre de leur détention arbitraire ».
    « Les migrants sont souvent détenus par les trafiquants directement après leur entrée en Libye dans de ce qu’on pourrait qualifier de centres de torture ou de prisons de trafiquants », observe Jérôme Tubiana, conseiller de l’ONG Médecins sans frontières (MSF) sur les questions de migration : « La pratique de la détention et de la torture contre rançon s’est systématisée depuis déjà une dizaine d’années. Entre 2016 et 2020, la plus grande partie de nos patients, surtout dans notre clinique de Beni Oualid [à 160 km au sud-est de Tripoli], étaient passés par ce système de torture contre rançon. »
    De nombreux migrants sont morts en détention à cause de la torture. En mars 2024, une fosse commune contenant le corps de 65 personnes identifiées comme des migrants par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a été découverte dans le sud-ouest de la Libye. En plus des trafiquants, les migrants sont soumis aux violences de nombreuses institutions étatiques, notamment lors de leur détention après les interceptions en mer conduites par les gardes-côtes libyens, financés et équipés par l’Union européenne. Là aussi, ils sont contraints de payer pour être libérés.
    « Il y a une pratique généralisée de la demande de paiement qui nuit à la survie des migrants », regrette Jérôme Tubiana, espérant, sans y croire réellement, que le cas de Naima Jamal « pourra provoquer des changements ».

    #Covid-19#migrant#migration#libye#OIM#ethiopie#femme#esclavage#traite#sante#santementale#violence#detentiion

  • En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/62187/en-mediterranee-plus-de-100-migrants-secourus-au-large-de-la-libye

    En Méditerranée, plus de 100 migrants secourus au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 13/01/2025
    L’ONG SOS méditerranée a annoncé vendredi avoir porté secours à 101 personnes qui se trouvaient sur une embarcation en bois au large des côtes libyennes. Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, font route avec l’équipage vers le port italien de Tarente.
    C’est le premier sauvetage de l’année 2025 pour SOS Méditerranée. L’ONG qui affrète le navire ambulance Ocean Viking a indiqué, vendredi 10 janvier, avoir secouru 101 personnes, dont 29 femmes et sept enfants dans un canot en bois qui se trouvait en difficultés au large des côtes libyennes. « L’embarcation en détresse a été repérée aux jumelles, dans les eaux internationales de la région de recherche et de sauvetage libyenne », a indiqué SOS Méditerranée.
    Les rescapés, principalement originaires de Somalie, de Syrie, d’Érythrée et d’Égypte, ont ensuite été pris en charge par les équipes de SOS Méditerranée et de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant Rouge.L’Ocean Viking fait désormais route vers Tarente, le port de débarquement qui lui a été assigné par les autorités italiennes. Une nouvelle destination, alors que le port de Ravenne avait été désigné dans un premier temps. L’équipage dénonce cette décision qui l’oblige à faire plusieurs jours de navigation supplémentaire sur une mer très agitée, avec des vagues pouvant atteindre jusqu’à quatre mètres.
    « Nous demandons ainsi aux autorités italiennes de désigner un port plus proche », a fustigé l’ONG. « Nous rappelons que selon le droit maritime international, les personnes rescapées doivent être débarquées ‘dans un délai raisonnable’. Pourtant, depuis plus de deux ans, la politique des ports éloignés retarde délibérément les sauvetages et met les personnes en danger. Ces décisions cyniques coûtent des vies », a-t-elle accusé.
    En Méditerranée, le début du week-end a également été marqué par l’arrivée, vendredi, à Catane, des 67 personnes qui avaient secourues la veille par le Louise Michel. Parmi elles, se trouvait notamment une femme enceinte de huit mois. L’embarcation en bois sur laquelle se trouvaient les exilés avait été remarquée en mer par l’avion Seabird, de l’association Sea-Watch. Selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 31 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe ont déjà disparu ou sont décédées en mer Méditerranée depuis le début de l’année. En 2024, elles étaient 2 301, dont l’immense majorité en Méditerranée centrale, qui reste l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde.
    Une très grande partie des bateaux qui quittent les côtes libyennes sont interceptés par les gardes-côtes et ramenés en Libye. En 2024, les forces maritimes libyennes ont arrêté 21 700 exilés en mer Méditerranée. Le chiffre dépasse le bilan annuel de 2023 (17 000 personnes interceptées) mais reste inférieur à celui de 2022 (24 600 personnes interceptées). Ramenés en Libye, les exilés sont emprisonnés et soumis à des traitements inhumains, généralement dans le but d’obtenir une rançon de leurs familles en échange de leur libération

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#routemigratoire#migrationirreguliere#OIM#libye#humanitaire#somalie#syrie#erythree#egypte#sante

  • Nombre inégalé de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon une ONG
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2025/01/14/nombre-record-de-migrants-expulses-par-l-algerie-vers-le-niger-en-2024-selon

    Nombre inégalé de migrants expulsés par l’Algérie vers le Niger en 2024, selon une ONG
    Le Monde avec AFP
    Publié aujourd’hui à 11h36, modifié à 12h07
    Au moins 31 404 migrants ont été expulsés d’Algérie vers le Niger voisin en 2024, un chiffre inégalé selon l’ONG nigérienne Alarme Phone Sahara (APS) qui dénonce lundi 13 janvier les « traitements violents » voire « mortels » à leur encontre.
    Depuis 2014, des migrants irréguliers nigériens mais aussi d’autres pays africains, dont des femmes et des mineurs, sont fréquemment refoulés d’Algérie, point de transit vers l’Europe. « Au moins 31 404 personnes (…) ont été expulsées d’Algérie à la frontière du Niger pendant l’année 2024 », affirme dans un communiqué Alarme Phone Sahara qui se porte au secours des migrants dans le désert entre les deux pays.
    En 2024, le nombre de personnes expulsées par Alger « dépasse tous les chiffres documentés des années précédentes », y compris celui de 2023 avec 26 031 refoulés, souligne-t-elle. Dans un précédent rapport, l’ONG annonçait que l’Algérie avait refoulé quelque 20 000 migrants, rien qu’entre janvier et août 2024. APS dénonce régulièrement les expulsions de migrants « dans des conditions brutales » avec « dans le pire des cas, des conséquences mortelles ».
    En septembre, le responsable de la communication de l’ONG, Moctar Dan Yaye, avait expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) que les migrants étaient « arrêtés lors des rafles en ville, dans leurs maisons, sur leur lieu de travail ou à la frontière tunisienne » puis « regroupés à Tamanrasset [sud algérien] avant d’être acheminés dans des camions vers le Niger ».
    Par ailleurs, le 1er janvier, 770 migrants nigériens refoulés de Libye, autre voisin, ont « regagné le territoire national », selon l’armée nigérienne. Mais cette opération d’expulsions lancée par Tripoli a été « encadrée par une escorte [militaire] jusqu’à la localité de Dirkou », côté nigérien, précise l’armée, qui précise que leur accueil a été « coordonné » par les forces de sécurité et l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).
    En avril 2024, les autorités nigériennes ont convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour « protester » contre « le caractère violent » de ces opérations de rapatriement et de refoulement. A son tour, Alger a convoqué l’ambassadeur du Niger tout en jugeant « sans fondements » les allégations des autorités nigériennes.
    En novembre 2023, le nouveau régime militaire nigérien, arrivé au pouvoir par un coup d’Etat quelques mois plus tôt, a abrogé une loi de 2015 criminalisant le trafic des migrants. Depuis, « de nombreuses personnes se déplacent librement » sur « les routes » de la migration « sans craindre les représailles » qu’elles encouraient avant, signale Alarme Phone Sahara.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#algerie#tunisie#tamanrasset#dirkou#routemigratoire#refoulement#OIM#trafic#sante

  • Rimpatri “volontari” dalla Libia? Non con i soldi italiani. Il ricorso contro Oim e Farnesina

    Diverse realtà chiedono la sospensione dell’uso di quasi un milione di euro per i rimpatri cosiddetti volontari da parte del ministero degli Esteri. “Si nascondono espulsioni mascherate che violano il principio di #non-refoulement e gli obblighi di protezione di minori e persone sopravvissute a tratta, tortura e violenza di genere”. L’attività dell’Organizzazione internazionale per le migrazioni.

    L’appuntamento è per l’8 gennaio 2025: è la data dell’udienza cautelare davanti al Tar del Lazio per il ricorso presentato da una serie di organizzazioni (Asgi, ActionAid, A Buon Diritto, Lucha y Siesta, Differenza Donna, Le Carbet e Spazi Circolari) contro il nuovo finanziamento del ministero degli Esteri all’Organizzazione internazionale per le migrazioni (Oim) per i programmi di “#rimpatrio_volontario_assistito” dalla Libia verso i Paesi di origine.

    Il Tribunale amministrativo dovrà esprimersi sulla richiesta di sospensione in via cautelare dell’uso dei fondi. Quasi un milione di euro per i rimpatri cosiddetti volontari dietro cui, per le organizzazioni, “si nascondono espulsioni mascherate che violano il principio di non-refoulement e gli obblighi di protezione di minori e persone sopravvissute a tratta, tortura e violenza di genere”.

    Il finanziamento al centro del ricorso ammonta a 970mila euro per 24 mesi, dal primo luglio 2024 al 30 giugno 2026. I fondi fanno parte di un totale di sette milioni stanziati per il “Multi-sectoral support for vulnerable migrants in Libya”, realizzato da Oim attraverso le risorse del Fondo migrazioni della Farnesina.

    Tra i risultati previsti c’è appunto il rimpatrio di 820 migranti vulnerabili dalla Libia verso i Paesi di origine: meno di 1.200 euro a testa. Un altro milione e mezzo (1.480.000 euro) viene stanziato per la “reintegrazione”.

    Le attività promosse attraverso il Fondo migrazioni “devono rispettare le norme europee e internazionali in materia di diritti fondamentali”.

    C’è un ma. “Molti migranti in Libia, in particolare quelli nei centri di detenzione, non sono in grado di prendere una decisione veramente volontaria di rimpatrio in conformità con il diritto e gli standard internazionali sui diritti umani, incluso il principio del consenso libero, preventivo e informato”, si legge in un rapporto del 2022 dell’Ufficio dell’Alto commissario delle Nazioni Unite per i Diritti umani (Ohchr), “Nowhere but Back” (https://www.ohchr.org/en/documents/reports/nowhere-back-assisted-return-reintegration-and-human-rights-protection-migran).

    Sulle violazioni dei diritti umani in Libia -detenzione arbitraria, tortura, maltrattamenti, violenze sessuali, sparizioni forzate, estorsioni- si versano poi da ancor più anni fiumi di inchiostro.

    “I migranti sono spesso costretti ad accettare il rimpatrio assistito”, si legge ancora. Anche perché “viene loro di fatto negato l’accesso a percorsi di protezione sicuri e regolari, incluso l’asilo”. Condizioni che insomma creano “un ambiente coercitivo che è spesso incoerente con la libera scelta”, scrivono le Nazioni Unite.

    Anche l’Organizzazione internazionale per le migrazioni fa parte del sistema delle Nazioni Unite. Nella proposta di progetto del 2024, quella finanziata con i fondi governativi al centro del ricorso, Oim scrive che “solo nel 2023, 9.370 migranti sono stati supportati per tornare in 26 Paesi di origine in Africa e Asia attraverso il programma Vhr dell’Oim Libia”.

    Il 43% “era in stato di detenzione al momento della loro identificazione e supporto e quasi il 7% era vittima di tratta”. Secondo i rapporti semestrali dell’Oim ottenuti con istanze di accesso civico generalizzato al ministero degli Esteri, tra il settembre 2021 e luglio 2024 sono state rimpatriate in tutto 1.826 persone: in Bangladesh e Ciad ma anche in Pakistan, Benin, Guinea Bissau, Sri Lanka, Congo, Iraq.

    Almeno 450 di loro (ma non tutti i report sono omogenei e contengono gli stessi dati nei differenti periodi) erano detenute in centri di detenzione prima del ritorno nei Paesi di origine. Vengono rimpatriate donne, minori, persone sopravvissute a tratta e a tortura e con ulteriori vulnerabilità. Non si sa quali siano i centri di detenzione libici né le località da cui vengono eseguiti i rimpatri.

    E ancora. Nel progetto precedente, implementato tra settembre 2017 e aprile 2021, il finanziamento totale ammontava a 20 milioni dal cosiddetto “Fondo Africa”, di cui 11 per rimpatri e reintegrazione di 20mila persone: 550 euro a testa. Torneranno “a casa loro” -c’era il Covid-19 in mezzo- in 8.928: 7.162 uomini e 1.766 donne; 6.827 persone vengono dai centri di detenzione libici: il 76,5%.

    Tra i rimpatriati ci sono 117 minori, 59 vittime di tratta, 202 casi medici. Tra le nazionalità principali delle persone rimpatriate figurano la Nigeria, il Mali, la Somalia e l’Eritrea, Paesi –scrivono le associazioni ricorrenti– “in cui il rimpatrio, in assenza di adeguate garanzie, rischia di violare il principio di non-refoulement”.

    “A essere rimpatriate sono soprattutto donne sottoposte a tratta di esseri umani”, dice ad Altreconomia Simona Ammerata della casa delle donne e centro antiviolenza romano Lucha y Siesta. “Donne che sono andate via da Paesi dove esiste una questione legata alla violenza di genere drammatica e profonda. Un buon numero di rimpatri avviene dai centri di detenzioni libici: così diventa l’unico modo per sottrarsi alla detezione arbitraria, alla violenza sessuale, alla tortura. A tutti gli abusi che avvengono sia nei centri di detenzione sia in generale in Libia”.

    È forte “la coercizione”, forte la “violenza diffusa e strutturale”: il rimpatrio, aggiunge Ammerata, “non può essere definito volontario. Che effetto ha su donne o persone sottoposte a violenza basata sul genere? I programmi di reintegrazione prevedono perlopiù piccoli contributi economici che incidono sul piano personale, con cui magari aprire un negozio di parrucchiera. Ma non sul contesto in cui sono discriminate in modo strutturale, hanno scarso accesso a reddito, lavoro e diritti civili e sociali. I programmi di rimpatrio si collocano all’interno delle politiche di esternalizzazione che bloccano la possibilità di arrivare in Europa e vanificano la migrazione come strategia di fuoriuscita dalla violenza che molte donne adottano come possibilità di sottrazione e sopravvivenza”.

    https://altreconomia.it/rimpatri-volontari-dalla-libia-non-con-i-soldi-italiani-il-ricorso-cont

    #Libye #Italie #renvois #expulsions #rapatriements #rapatriements_volontaires #OIM #IOM #aide_financière #externalisation #migrations #réfugiés #justice #réintégration #femmes #violence

  • Border imperialism in the Balkans

    Our guest is #Manja_Petrovska, a PhD candidate at the University of Amsterdam and the Université libre de Bruxelles.

    We start our conversation today in the Balkans. Before her PhD, Manja spent five years supporting people travelling through the Balkans to Europe’s more affluent northwest, including at the Macedonian-Greek border and in Bosnia.

    Witnessing the intense violence that Croatian, Greek, Macedonian, and other police forces inflicted on people on the move, she increasingly started questioning who governs and funds this violence. This led her to focus on the International Organization for Migration, or the IOM.

    From this five-year engagement, Manja co-authored a report from this five-year engagement, titled Repackaging Imperialism: The EU-IOM Border Regime in the Balkans, published by the Transnational Institute. Although the report’s other authors are not featured in this episode, everything we discuss related to the report is based on their work as well, so special thanks to Nidžara Ahmetašević, Sophie-Anne Bisiaux, and Lorenz Naegeli, as well as Niamh Ni Bhriain, who was the report’s main editor.

    As the report lays out, while the IOM portrays itself as a neutral broker and knowledge center on migration, it is, in fact, an active implementer of particular states’ border policies, bolstering police, border guards, and private contractors known to commit atrocities. Most IOM funding comes from affluent states that can directly commission projects, which the IOM then implements in regions far from its primary funders.

    What emerges from the conversation is a European Union border regime that extends its influence into the Balkans through the IOM, funding violence that northwestern European states can then distance themselves from by mobilizing racist depictions of brutality as always something occurring in various elsewheres. From the perspective of people living in the region, this is not a new phenomenon but rather one that echoes the efforts of past empires that sought to shape what we now call the Balkans. Hence the report’s title: Repackaging Imperialism.

    In addition to affecting the lives of people on the move, this regime is also leading to a remilitarization of borders in a region still recovering from war and genocide.

    We then move to discussing Manja’s current PhD project. As part of this project, she has recently attended a number of border technology fairs, which are marketplaces where security companies showcase their ideas for border security, with government officials as their clients. Manja takes us into a world where cowboy hats, raffles, and rampant alcohol consumption are used to aid in the selling of heartbeat monitors, document scanners, and weapons—illustrating how absurdly and soul-crushingly removed the worlds of weapons sales are from the people whose lives these weapons affect.

    Finally, Manja recounts her own encounter with border enforcement. After leaving one of the last security fairs she attended, she was administratively detained and taken to immigration detention in Belgium. There, she met and tried to support many others who were in a much worse situation than she was, mainly people from other Balkan states and Palestinians.

    We end the conversation by reflecting once again on the ongoing genocide in Gaza and the need to resist the brutal slaughter, starvation, displacement, and land theft of Palestinians at the hands of the Israeli state. We feel pain at this destruction of life. Weapons companies, Manja explains, profit, not only from causing mass death but also from surveilling, governing, and dividing people when displaced, once again showing us that our struggles are deeply interconnected.

    https://pca.st/1fo2d7kg

    #frontières #impérialisme #violence #Balkans #route_des_Balkans #IOM #OIM #militarisation_des_frontières
    #audio #podcast

    ping @karine4 @_kg_

  • Renforcer la santé mentale et le soutien psychosocial des | IOM Regional Office for West and Central Africa
    https://rodakar.iom.int/fr/news/renforcer-la-sante-mentale-et-le-soutien-psychosocial-des-migrants

    Renforcer la santé mentale et le soutien psychosocial des migrants : une priorité pour une réintégration durable
    Dakar - Du 3 au 5 décembre, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans le cadre du Programme de protection, de retour et de réintégration des migrants en Afrique subsaharienne (MPRR-SSA), a organisé un atelier régional pour aborder les questions de santé mentale et de soutien psychosocial (SMSPS) fournis aux migrants.
    L’atelier a réuni des professionnels de la santé mentale et des experts en migration pour discuter des meilleures pratiques et identifier les principales lacunes dans la fourniture de services de soutien au bien-être psychosocial des migrants en Afrique subsaharienne. Cette initiative vise à améliorer les systèmes SMSPS en équipant les acteurs de première ligne des outils et des stratégies nécessaires pour soutenir la résilience psychologique des migrants de retour pendant leur processus de réintégration, tout en renforçant les capacités des acteurs étatiques à consolider les systèmes nationaux et la coordination en matière de SMSPS.
    Alors que les flux migratoires augmentent dans la région, le besoin de systèmes SMSPS solides est crucial. Les défis liés à la santé mentale auxquels sont confrontés les migrants, résultant des processus de retour volontaire et de réintégration, sont des obstacles significatifs à la réalisation d’une réintégration durable. Aborder ces défis est essentiel pour reconstruire des vies et favoriser la stabilité à long terme des communautés.
    Mme Shauna Cameron, Coordinatrice régionale du programme MPRR-SSA, a souligné dans son allocution d’ouverture que « le bien-être des migrants n’est pas une préoccupation secondaire - il est essentiel à leur réintégration et au succès plus large de la gouvernance des migrations. En accordant une priorité à la santé mentale, nous permettons aux migrants de retour de s’épanouir et de contribuer de manière significative à leurs communautés ».
    Parmi les participants figuraient des représentants des systèmes de santé nationaux et locaux qui ont discuté de sujets tels que les interventions communautaires, le renforcement des capacités pour les travailleurs de première ligne et l’intégration de la SMSPS dans les politiques nationales. Son Excellence Amadou François Gaye, Ambassadeur et Chef de la Direction générale d’Appui des Sénégalais de l’Extérieur (DGASE), s’est réjoui de l’initiative, déclarant que « cet atelier souligne l’importance des partenariats pour répondre aux besoins liés la santé mentale et au soutien psychosocial des migrants. Le Sénégal reste engagé à créer un environnement qui assure la dignité et la stabilité émotionnelle des migrants ».
    La Docteure Laure Justine Menguene, Psychiatre du Cameroun, a noté que « pour vaincre la stigmatisation liée à la santé mentale, il faut collaborer et tenir compte des sensibilités culturelles. Cet atelier nous a fourni une plateforme pour développer des approches inclusives qui répondent aux besoins uniques de nos communautés ». L’atelier a adopté une approche participative et interactive, incluant l’apprentissage entre pairs, le partage d’expériences et la formulation de recommandations concrètes pour renforcer les services SMSPS. Cette initiative reflète la collaboration continue entre l’OIM, les gouvernements nationaux et les parties prenantes afin d’améliorer les services de santé mentale des migrants. Dans le cadre du programme MPRR-SSA financé par l’Union européenne et mis en œuvre par l’OIM, il met en lumière l’engagement en faveur d’une réintégration durable conformément à l’objectif 21 du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#psychiatrie#santementale#OIM#sante#SMPS#culture#stigmatisation

  • Méditerranée : près de 21 000 migrants interceptés par les gardes-côtes libyens, régulièrement accusés de violences - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61523/mediterranee--pres-de-21-000-migrants-interceptes-par-les-gardescotes-

    Méditerranée : près de 21 000 migrants interceptés par les gardes-côtes libyens, régulièrement accusés de violences
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 04/12/2024
    Selon les chiffres de l’Organisation internationale des migrations, 20 839 migrants ont été interceptés en mer Méditerranée depuis le début de l’année 2024 et ramenés de force en Libye. Un chiffre qui dépasse le bilan annuel de 2023. Les gardes-côtes libyens sont régulièrement accusés de violences et d’exactions envers les exilés.
    La barre des 20 000 interceptions en mer a été franchie. Selon l’organisation internationale des migrations (OIM), 20 839 exilés ont été interceptés en mer Méditerranée par les autorités libyennes depuis le début de l’année. Alors que l’année n’est pas achevée, le chiffre dépasse le bilan annuel de 2023 (17 000 personnes interceptées).
    Parmi les exilés stoppés en mer et ramenés de force en Libye, 18 000 sont des hommes et 1 500 des femmes. Et 680 sont des mineurs. Toutes ces personnes envisageaient de rejoindre l’Europe via l’Italie, principale porte d’entrée pour les exilés traversant la mer sur des petites embarcations.Depuis sept ans, la Libye a l’autorisation de mener ces interceptions en Méditerranée avec le blanc-seing de l’Union européenne (UE). Le pays a signé un accord avec l’Italie qui vise depuis 2017 à lutter contre l’immigration clandestine. L’Europe donne concrètement aux autorités libyennes la charge de la coordination des sauvetages au large de leurs côtes (tâche qui incombait auparavant au centre de coordination de sauvetage maritime de Rome ou de La Valette, à Malte) pour « endiguer » les arrivées de migrants en Europe. L’Italie équipe et forme aussi les autorités libyennes pour intercepter les exilés en Méditerranée.
    Depuis 2017, les ONG fulminent contre ce partenariat. Car les incidents ne sont pas rares. À peine signé, l’accord était déjà mis à mal par une intervention meurtrière des gardes-côtes libyens.
    Le 6 novembre 2017, près de 20 personnes, des hommes, des femmes et des enfants, s’étaient noyés en Méditerranée en raison de l’inaction des autorités libyennes, et de leur amateurisme une fois arrivées sur les lieux. Ignorant visiblement les techniques de sauvetage de base, la vedette libyenne Ras Jadir s’était approchée du canot en détresse à toute vitesse, créant une vague qui avait fait tomber de nombreux migrants de l’embarcation pneumatique. Le New York Times avait à l’époque mené l’enquête et conclu à la responsabilité des gardes-côtes libyens dans ces décès.
    Pourtant, le comportement des Libyens n’a pas changé. Les dérapages, menaces, intimidations des autorités libyennes en mer contre les migrants et contre les ONG sont légion.En juin 2024, l’ONG allemande Sea-Watch avait diffusé une vidéo montrant des garde-côtes libyens, munis de bâtons, frapper des exilés qui venaient d’être secourus par un navire marchand. Sous la menace, les exilés avaient été forcés de descendre du pétrolier et ramenés en Libye. L’ONG avait tenté d’interrompre ce « refoulement brutal » en contactant l’équipe du pétrolier par radio. En vain.
    Deux mois avant, en avril 2024, des garde-côtes libyens avaient aussi ouvert le feu en direction de l’un des canots de sauvetage du navire humanitaire Mare Jonio. L’équipage était en train de secourir une embarcation de migrants lorsque les Libyens sont intervenus provoquant un mouvement de panique. En février 2022, c’est l’ONU qui tapait du poing sur la table. L’Organisation internationale des migrations (OIM) avait condamné l’attitude des autorités libyennes qui avaient tiré à balles réelles sur un canot de migrants qui tentait de leur échapper, tuant un passager et en blessant trois autres.
    La même année, l’UE elle-même avait reconnu dans un rapport confidentiel que les autorités libyennes avaient recours à un « usage excessif de la force » envers les migrants et que certaines interceptions en Méditerranée avaient été menées à l’encontre de la règlementation internationale. Sans pour autant mettre fin à leur collaboration.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#UE#OIM#mediterranee#refoulement#italie#humanitaire#sante#mortalite

  • Niger : à Dirkou, des centaines de personnes bloquées à l’extérieur du camp de l’OIM dans une situation humanitaire alarmante - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61191/niger--a-dirkou-des-centaines-de-personnes-bloquees-a-lexterieur-du-ca

    Niger : à Dirkou, des centaines de personnes bloquées à l’extérieur du camp de l’OIM dans une situation humanitaire alarmante
    Par Julia Dumont Publié le : 14/11/2024 Dernière modification : 15/11/2024
    Environ 400 personnes sont bloquées – certaines depuis plusieurs mois – dans la ville de Dirkou, à l’est du Niger, devant le centre de l’Organisation internationale des migrations (OIM) de cette petite ville désertique. Selon Alarmephone Sahara, ces personnes sont en majorité nigérianes et cherchent à rentrer dans leur pays après avoir quitté la Libye.
    Des tapis sont étalés sur le sable devant les murs d’enceinte du centre de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) à Dirkou, dans l’est du Niger. Des jerricans sont disposés ici et là. Des hommes, des femmes et de nombreux enfants vivent là, dans une immense précarité depuis plusieurs semaines. « Certains sont même là depuis trois mois », alerte Azizou Chehou, coordinateur de la plateforme Alarmephone Sahara au Niger, interrogé par InfoMigrants.
    L’organisation qui fait de la veille sur la situation des migrants dans le désert du Sahara a lancé un appel en fin de semaine dernière à venir en aide à ces personnes. Car, si les habitants de la ville permettent aux exilés d’accéder aux robinets d’eau potable, ils manquent cruellement de nourriture, de produits d’hygiène et de couvertures. Pour tenter de survivre, certains exilés de ce campement improvisé s’adonnent à la mendicité et à la prostitution.
    « Une grande partie de ces personnes sont originaires du Nigeria (des villes et régions de Kano, Kassina et Maiduguri) [et] ont fui Boko Haram, précise Alarmephone Sahara. D’autres sont originaires du Tchad et du Soudan. La majorité d’entre eux étaient auparavant en Libye. » Selon l’organisation, ces personnes souhaiteraient désormais retourner dans leur pays. Mais, les transferts sont actuellement au point mort. Le centre de l’OIM ne comporte qu’une trentaine de places d’hébergement et est déjà plein. « Tant qu’un transfert n’est pas fait de Dirkou à Agadez, où le centre est plus grand et les services plus complets, nous ne pouvons pas libérer de l’espace pour accueillir de nouvelles personnes », a indiqué l’OIM à InfoMigrants.
    Or, à Agadez aussi - comme à Arlit et Assamaka - les migrants en transit qui cherchent à rentrer dans leur pays se plaignent du blocage de la situation. Depuis la crise sanitaire liée au Covid-19, les transferts vers les pays d’origine des exilés ont été considérablement ralentis.
    De manière générale, l’OIM est tributaire des processus imposés par les États d’origine pour délivrer les laissez-passer. Chaque nouvelle exigence de ces derniers - entretiens en vidéoconférence avec le migrant, vaccination Covid, formulaires rébarbatifs, etc. - entraîne un peu plus de retard pour les migrants originaires de ces pays.
    Dans le cas du Nigeria, la situation sécuritaire dans le nord du pays complique encore la donne. Par ailleurs, les formalités à remplir pour rapatrier les ressortissants nigérians sont également plus compliquées que pour d’autres nationalités, avec de nombreuses données à collecter pour une plateforme gérée par un prestataire extérieur.
    À Dirkou, Alarmephone Sahara s’inquiète aussi de l’arrivée de l’hiver. Dans cette zone désertique, la température peut descendre très bas la nuit. « Entre minuit et 5h du matin, la température peut descendre jusqu’à 5 degrés. Le jour la température est d’environ 23 à 28 degrés s’il n’y a pas de vent. Donc les personnes ont besoin de toute urgence de couvertures et de matelas. Les enfants risquent d’attraper des maladies », souligne Azizou Chehou.
    D’autant plus que la situation pourrait se reproduire si les départs de migrants depuis la Libye augmentent. Un blocage similaire s’était déjà produit en juillet dernier lorsque quelque 460 personnes avaient été expulsées de Libye vers le Niger et s’étaient retrouvées, elles aussi, bloquées à Dirkou, le temps de leur transfert.
    Les allers et venues des migrants se sont intensifiées au Niger depuis que la junte au pouvoir a annulé, en novembre 2023, la loi criminalisant les passeurs. Adoptée en 2015 sous pression de l’Union européenne (UE), le texte prévoyait des peines d’emprisonnement allant de cinq à dix ans et des amendes d’un à cinq millions de francs CFA (entre 1 500 et 7 600 euros) pour les trafiquants. Cette loi avait fait du pays africain un partenaire stratégique pour l’UE qui cherche à tout prix à contenir les flux migratoires. Mais avec l’arrivée au pouvoir de la junte militaire à la suite d’un coup d’État en juillet 2023, le partenariat s’est rompu.
    Depuis, à Agadez, grande plaque tournante des routes migratoires ouest-africaines et subsahariennes, le business des passeurs a bien redémarré. Et la ville de Dirkou est partie prenante de cette activité.
    Mais selon Azizou Chehou, les personnes exilées quittent de plus en plus la Libye. « Certaines rapportent que la situation n’est plus comme le passé, qu’il n’y a plus vraiment de possibilité d’emplois et que la chasse aux migrants s’est aggravée », rapporte-t-il. Une situation économique défavorable aux exilés qui s’ajoute aux dangers d’être enlevés, violentés et emprisonnés en Libye très régulièrement dénoncés par les ONG.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#OIM#dirkou#camp#retour#OIM#agadez#routemigratoire#rapatriement#nigeria#libye#soudan#UE#sante

  • Mer Méditerranée : l’Ocean Viking et le Sea-Eye 5 secourent 288 migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61021/mer-mediterranee--locean-viking-et-le-seaeye-5-secourent-288-migrants

    Mer Méditerranée : l’Ocean Viking et le Sea-Eye 5 secourent 288 migrants
    Par La rédaction Publié le : 06/11/2024
    « L’embarcation surchargée gitait dangereusement et menaçait de chavirer », précise encore SOS Méditerranée. Certains migrants "souffrent de brûlures cutanées dues aux carburant et de mal de mer
    Un peu plus tard, le navire a porté secours à 38 autres personnes supplémentaires. L’ONG attend désormais des indications de Rome pour débarquer les naufragés.
    L’Ocean Viking venait de revenir dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone) en Méditerranée centrale. L’équipage avait déposé, vendredi, 25 exilés, secourus deux jours plus tôt en mer au port italien de Civitavecchia, au nord de Rome. De son côté, le Sea-Eye 5 a procédé à trois opérations de sauvetage entre mardi et mercredi, portant assistance à 110 migrants, indique l’organisation dans un communiqué.
    Les autorités italiennes ont attribué le port d’Ortona, sur la côte adriatique, au navire humanitaire de l’ONG allemande. Une décision dénoncée par Sea-Eye : « Les survivants ont besoin d’examens médicaux et de soins. Rester sur notre navire plus de 24 heures est inacceptable (...) », a déclaré Jan Ribbeck, chef de mission à bord du navire. Depuis des mois, les ONG déplorent l’attribution de ports italiens de plus en plus éloignés de la SAR zone. En début d’année, SOS Humanity révélait que rien qu’en 2023, les navires humanitaires ont gâché 374 jours – soit plus d’un an – à avaler les kilomètres, en prenant parfois plusieurs jours pour rejoindre des ports. Dans le détail, les navires ont réalisé plus de 150 538 km en un an pour emprunter des routes « inutilement longues », ce qui représente plus de trois fois et demi la distance d’un tour du monde.
    « Ce n’est pas une coïncidence, mais bien une tactique politique », assurait alors SOS Humanity. En cause ? Les mesures « d’obstruction et de criminalisation des ONG » du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Car pour les militants associatifs, assigner les bateaux de secours à des ports reculés est contraire au droit maritime international, selon lequel les États côtiers responsables, l’Italie et Malte, devraient se coordonner et attribuer un lieu d’accostage à proximité immédiate du navire. Et ce, afin de permettre un débarquement le plus rapidement possible en lieu sûr.
    Pour les ONG, cet éloignement implique aussi moins de temps passé à patrouiller dans la zone de recherche pour venir en aide aux embarcations, donc plus de morts en mer. L’année 2023 a d’ailleurs été la plus meurtrière en termes de décès sur la route migratoire de la Méditerranée centrale : selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 2 500 migrants y ont perdu la vie, sans compter les morts sortis des radars après des « naufrages invisibles », ces embarcations qui sombrent en mer sans laisser de trace, ou sans que personne ne le sache. Depuis janvier 2024, l’agence onusienne a enregistré plus de 1 300 morts dans cette zone maritime.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#adriatique#humanitaire#OIM#SARzone#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#politiquemigratoire

  • “You handle the killing; we’ll take care of the burial.”

    This seems to be the message from @GiorgiaMeloni
    to the Libyan authorities.

    The European Union, through its favored agency, the International Organization for Migration (@IOM_Libya), has donated five mortuary refrigerators for use along migration routes. These refrigerators will be distributed to hospitals in #Zintan, #Bani_Walid, #Khums, the #Abu_Salim Trauma Hospital, and #Sabratha Hospital. This, it appears, is the extent of the European Union’s assistance to migrants.

    For those attempting to cross the sea, coast guard boats will intercept them and return them to prisons. For those who cross the desert and borders but die along the way, the EU will handle their burial by providing these refrigerators.

    https://x.com/RefugeesinLibya/status/1852951030884929966

    #don #morgues #réfrigérateurs #IOM #OIM #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #externalisation #hypocrisie #Libye #hôpitaux

    ping @reka

  • Immigration : Bruxelles veut proposer un nouveau texte pour faciliter les retours de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60567/immigration--bruxelles-veut-proposer-un-nouveau-texte-pour-faciliter-l

    Immigration : Bruxelles veut proposer un nouveau texte pour faciliter les retours de migrants
    Par La rédaction Publié le : 15/10/2024
    La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s’est adressée aux 27 membres de l’Union européenne dans une lettre publiée lundi soir. Elle a indiqué son intention de proposer une nouvelle législation avec « des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées » et la volonté de « rationaliser efficacement le processus de retour ».
    « Nous avons besoin d’un nouveau cadre législatif pour renforcer notre capacité d’agir ». La Commission européenne va proposer une nouvelle législation pour favoriser les expulsions de migrants en situation irrégulière, a annoncé la présidente de la Commission Ursula von der Leyen dans une lettre aux Vingt-sept publiée lundi 14 octobre."La Commission présentera une nouvelle proposition de législation" avec « des obligations claires de coopération pour les personnes renvoyées » et la volonté de « rationaliser efficacement le processus de retour », a indiqué Ursula von der Leyen, répondant ainsi à la demande de plusieurs États membres de l’UE. Un sommet européen doit se tenir jeudi et vendredi à Bruxelles et la question migratoire doit y être abordée.
    Bruxelles propose de faciliter les expulsions des personnes en situation irrégulière, en établissant notamment une reconnaissance mutuelle des décisions prises par tel ou tel État membre.
    « Nous devons construire un niveau d’harmonisation et de confiance qui permettra de s’assurer que les migrants, objets d’une décision de retour dans un pays, ne puissent pas utiliser les lacunes du système pour éviter ce retour ailleurs », a expliqué Ursula von der Leyen dans son courrier.
    Moins de 20 % des décisions d’expulsion de migrants en situation irrégulière sont suivies d’effet, a-t-elle encore souligné, promettant une coopération renforcée avec les pays tiers concernés, en durcissant par exemple l’octroi de visas à des pays récalcitrants.
    « L’alignement de la politique des visas s’est avéré être un outil important pour gérer les mouvements irréguliers vers l’UE », a relevé Ursula von der Leyen, prenant en exemple le Bangladesh ou le Ghana.
    La présidente de la Commission suggère également de développer des relations « stratégiques » avec les pays d’origine et de transfert, à l’instar de ce qui a déjà été fait avec la Libye ou la Tunisie. L’UE a signé avec ces pays des accords censés, entre autres, freiner les départs de migrants vers l’Europe depuis leur territoire, voire les rapatrier dans leurs pays d’origine. Ces accords mis en place en Tunisie ou en Libye ont permis de diminuer de quelque 66 % les entrées irrégulières de migrants dans l’UE via la Méditerranée centrale. Mais ils ont été très fortement critiqués en raison des mauvais traitements et des conditions de vie indignes subis par les migrants dans ces deux pays.
    La stratégie européenne de diminution des arrivées dans l’Union passe aussi par une augmentation des retours volontaires depuis les pays de passage, comme la Tunisie. « Les retours depuis l’Afrique du Nord vers les pays d’origine se sont intensifiés au travers d’opérations financées par l’UE pour atteindre 17 700 (retours) en 2024 », s’est félicitée Ursula von der Leyen dans sa lettre.
    Depuis le début de l’année 2024, l’Organisation internationale des migrations (OIM) a organisé le « retour volontaire » de plus de 4 100 migrants depuis la Tunisie vers leur pays d’origine, contre un peu plus de 2 500 pour l’ensemble de l’année 2023. Mais pour la majorité des exilés qui choisissent de rentrer dans leur pays, la décision est le résultat de la politique hostile aux migrants menée par le gouvernement tunisien. Depuis le discours raciste du président Kaïs Saïed en février 2023 accusant les Noirs d’être la source de violences et de crimes, les exilés sont constamment harcelés par la population et les autorités.
    L’été dernier, des milliers d’entre eux ont été raflés dans les rues et les appartements de Sfax, puis envoyés dans le désert à la frontière libyenne ou algérienne. Abandonnés au milieu de nulle part, sans eau ni nourriture sous une chaleur écrasante, une centaine d’entre eux sont morts de soif, d’après les associations locales d’aide aux migrants. La photo de Fati et de sa fille de six ans, gisant sur le sable, avait fait le tour des réseaux sociaux.
    En outre, Ursula von der Leyen a reconnu que les arrivées via la Méditerranée occidentale et l’Atlantique vers l’Espagne ont augmenté fin septembre de 56 % sur un an. Elle préconise donc de renforcer le partenariat de l’UE avec des pays comme la Mauritanie, pour freiner ces départs. Les ministres de l’Intérieur de l’Union européenne avaient débattu jeudi dernier à Luxembourg d’un nouveau durcissement de la politique migratoire, entre appels à réviser la « directive retour » et discussion sur des transferts de migrants dans des pays tiers. Plusieurs pays européens ont réclamé une révision de cette « directive retour » de 2008 qui harmonise les règles en matière de reconduction aux frontières. La France et l’Allemagne ont notamment soutenu une note des Pays-Bas et de l’Autriche sur le sujet afin de « faciliter » et « accélérer » les retours. Une première tentative de révision en 2018 avait toutefois échoué.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#retour#politiquemigratoire#frontiere#OIM#retourvolontaire#sante#droit