• Trois associations déposent une plainte contre le magazine identitaire « Frontières »
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2025/05/05/trois-associations-deposent-une-plainte-contre-le-magazine-identitaire-front

    Trois associations déposent une plainte contre le magazine identitaire « Frontières »
    Par Aude Dassonville
    Trois associations de défense de droits humains ont déposé, mercredi 30 avril, une plainte en diffamation avec constitution de partie civile contre le trimestriel identitaire et anti-immigration Frontières, a appris Le Monde auprès d’Utopia 56, de la Ligue des droits de l’homme (LDH) et du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP). Dans un hors-série paru fin janvier, intitulé « Invasion migratoire : les coupables », le magazine dirigé par le militant d’extrême droite Erik Tegnér établissait une liste d’associations et d’avocats (mais aussi de juges ou de journalistes) qu’il accusait de s’enrichir d’argent public en faisant du droit des personnes exilées un « véritable business ».
    Une incrimination considérée par les parties civiles comme diffamatoire, au même titre qu’une autre charge, nichée au cœur de cinq phrases retenues dans la plainte : « Il leur est reproché de s’immiscer dans les prérogatives de régularisation du préfet et d’user en ce sens de son influence pour imposer ses décisions au représentant de l’Etat. » Pour leur avocat, Emmanuel Daoud, « ces graves imputations constituent des comportements illicites et contraires à la morale commune et la probité et, partant, portent atteinte à l’honneur et à la considération des associations visées ».
    « C’est l’idée même de l’accès au droit qui est attaquée »
    Contacté par Le Monde, M. Tegnér a réagi en comparant ces trois associations au « triangle du diable de l’immigrationnisme ». « Que notre enquête les a dérangées, cela ne me surprend pas, ajoute-t-il. C’est cela, le pays des droits de l’homme et de la liberté de la presse, il faut qu’ils s’habituent au pluralisme, désormais ! »
    Dès la parution du titre, à l’époque, le Conseil national des barreaux (qui représente tous les avocats français) avait saisi le parquet. Les associations, elles, ont réfléchi jusqu’à la limite de la prescription avant d’agir, de crainte de « donner trop de visibilité à ce magazine, reconnaît Nathalie Tehio, avocate et présidente de la LDH. Mais nous avons estimé qu’au-delà de diffuser ces idées de manière pernicieuse c’est l’idée même de l’accès au droit qui est attaquée. »
    Début avril, le titre a une nouvelle fois largement pris la lumière après qu’a été publiée une nouvelle liste, composée cette fois de collaborateurs parlementaires (de députés de La France insoumise, parti présenté comme celui de « l’étranger »), accusés d’être engagés dans des « combats d’extrême gauche ». Une manifestation de protestation, organisée dans les jardins de l’Assemblée nationale, avait vu l’exfiltration houleuse de trois collaborateurs de Frontières – un incident abondamment relayé par la chaîne CNews et la station Europe 1.
    Qualifiées – au même titre que le Secours catholique, la Cimade, France Terre d’asile, Emmaüs, etc. – d’« associations promigrants » dans le numéro de janvier, Utopia 56, la LDH et le MRAP sont « présentées comme complices d’une “submersion migratoire” intentionnellement organisée, ajoute Bernard Schmid, avocat et membre du bureau national du MRAP. Si on suit le raisonnement de ce magazine, soit ces associations sont naïves, soit elles sont à la solde d’intérêts étrangers. Dans les deux cas, c’est diffamatoire ! »
    « Ne pas laisser faire fait partie de notre boulot »
    Dans un communiqué qui devait paraître lundi, les associations plaignantes estiment en outre que les propos incriminés « manipulent la réalité pour polariser les débats et diffuser une idéologie radicale alimentant la peur et la haine ». Plus globalement, c’est la dissémination d’une « idéologie, de facto raciste, xénophobe, et donc illégale, sans que cela se voie réellement » qu’elles souhaitent dénoncer. « Ne pas laisser faire fait partie de notre boulot, insiste Yann Manzi, cofondateur et délégué général d’Utopia 56. Ça suffit, de nous livrer à la vindicte populaire avec des mensonges, et c’est dangereux pour ceux qui travaillent. »
    Cette association d’aide aux personnes exilées et vivant dans la rue compte si peu « subir les attaques » qu’elle a également déposé, seule, trois autres plaintes. La première vise Europe 1, qui a diffusé sur son antenne et publié sur son site Internet, le 4 février, un reportage accusant l’« extrême gauche » de soutenir et de financer « 150 squats en France », dans lequel Utopia 56 (mais aussi l’association Borders) est nommément citée. « L’article ne fait aucun doute quant à sa volonté d’accuser l’association Utopia 56 de se prêter à ces activités illégales, relève Me Daoud dans la plainte. Aucune mesure de ton, aucune nuance [hormis l’emploi d’un conditionnel dans le sous-titre] n’est apportée à cette accusation. »
    Les deux autres plaintes concernent Frontières et l’hebdomadaire conservateur Valeurs actuelles, l’un et l’autre ayant repris cette affirmation telle quelle. « Est-ce là du journalisme, ou ne s’agit-il pas plutôt de désinformation ? », interroge M. Mazi, dont l’association a adopté, mardi 29 avril, la charte de Marseille sur l’information et les migrations, qui vise à promouvoir une « couverture de qualité, précise, complète et éthique des questions migratoires ». Pas exactement celle qu’il reconnaît à Frontières.
    Dans une analyse menée pour la Fondation Jean-Jaurès, parue mi-mars, l’écrivain Raphaël Llorca concluait de sa lecture méthodique du média, anciennement connu sous le nom de Livre noir, qu’il représente pour la République une menace « antilibérale et antidémocratique ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#media#ONG#droit#sante

  • La Libye suspend les activités de 10 ONG, accusées de mener des actions « hostiles » dans le pays - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63770/la-libye-suspend-les-activites-de-10-ong-accusees-de-mener-des-actions

    La Libye suspend les activités de 10 ONG, accusées de mener des actions « hostiles » dans le pays
    Par La rédaction Publié le : 03/04/2025
    La Libye a annoncé mercredi la suspension des activités de 10 organisations humanitaires internationales, dont Médecins sans frontières et le Conseil pour les réfugiés danois. Tripoli les accuse de mener des actions « hostiles visant à modifier la composition démographique du pays » en « installant des migrants » d’Afrique subsaharienne sur son territoire. Les autorités libyennes ne veulent plus d’organisations venant en aide aux exilés dans le pays. Mercredi 2 avril, le gouvernement a annoncé la fermeture des sièges de 10 organisations humanitaires internationales et la suspension de leurs activités.Lors d’une conférence de presse inhabituellement traduite en anglais, Salem Gheith, le porte-parole libyen de l’Autorité de sécurité intérieure (ASI, rattachée au ministère de l’Intérieur) a imputé aux ONG la volonté de « porter atteinte à l’intégrité de l’État et à sa sécurité intérieure » dans le cadre d’un « complot international ».
    Selon Salem Gheith, ces organisations participent à un « projet d’installation de migrants d’origine africaine en Libye », « une action hostile visant à modifier la composition démographique du pays et [qui] menace la société » libyenne."Ce projet n’est pas nouveau, l’Union européenne (UE) avait tenté [la même chose] avec l’ancien régime, via l’Italie", a-t-il assuré, estimant qu’après la chute et la mort du dictateur Mouammar Kadhafi en 2011, « l’UE a changé de moyen et a eu recours aux ONG pour faire aboutir le même projet ».
    Parmi les ONG concernées se trouvent le Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC), Médecins sans frontières (MSF), l’organisation française Terre des Hommes, l’ONG italienne CESVI ou encore l’IRC (International Rescue Committee) ainsi que le Conseil pour les Réfugiés danois (DRC). Contactée par InfoMigrants, MSF a confirmé que ses activités avaient été suspendues, dès le 27 mars « à la suite de mesures de l’Agence de sécurité intérieure libyenne (ASI), comprenant l’interrogatoire de membres du personnel de MSF et la fermeture administrative de nos locaux ».Le porte-parole s’en est pris aussi au Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR), l’accusant d’implication dans des « activités illégales » qui seront, selon lui, sanctionnées par le ministère des Affaires étrangères. Une source au sein de l’agence onusienne assure cependant à InfoMigrants que les activités du HCR continuent.
    Peu avant, avait filtré une lettre d’ambassadeurs principalement européens et d’un représentant de l’ONU, obtenue par l’AFP, dénonçant « une campagne de répression contre les ONG internationales et les travailleurs humanitaires ».Dans leur lettre datée du 27 mars et adressée au ministre libyen des Affaires étrangères, 17 ambassadeurs, notamment de France, Grande-Bretagne, Espagne, Italie, Union européenne, dénoncent la convocation « d’au moins 18 membres du personnel » d’ONG.Le document faisait état d’interrogatoires d’employés locaux d’au moins six ONG, certains privés de passeports, d’autres forcés à démissionner. Certains ont dû « signer des engagements à ne plus jamais travailler pour une ONG internationale », affirment-ils. Selon la source proche du dossier, le personnel étranger des ONG fermées a été prié de quitter le territoire ou de ne plus y revenir s’il se trouvait hors du pays pour les congés de fin de ramadan.
    Inquiétudes des ONG
    Il y a souvent eu des tensions entre les autorités libyennes et les organisations internationales mais, après une période d’arrêt de l’octroi de visas aux humanitaires étrangers entre juillet 2022 et décembre 2023, tout se passait « bien » en 2024, indique la même source.Dans leur lettre, les diplomates ont demandé aux autorités libyennes de permettre aux ONG « de rouvrir leurs bureaux et de redémarrer leurs opérations humanitaires dès que possible ».
    Les diplomates se sont dits « très inquiets de l’impact » de la suspension des activités sur les soins de santé de base, soulignant que des cliniques privées collaborant avec les organisations ont été l’objet « d’enquêtes et/ou arrestations ». La Libye peine à se relever d’une décennie de chaos et divisions entre des groupes armés très actifs à Tripoli, et deux camps rivaux se partagent le pays depuis la chute du dictateur Kadhafi en 2011.
    Plusieurs rapports de l’ONU ou d’organisations internationales ont dénoncé ces derniers mois des arrestations arbitraires de journalistes, avocats, magistrats et opposants et des exactions contre des migrants, avec la découverte de fosses communes.
    Des défenseurs des droits humains accusent l’ASI et son chef, le très influent Lotfi al-Harari, d’interpellations menées sous la forme d’enlèvements en pleine rue, de disparitions puis de réapparitions avec des aveux extorqués.

    #Covid-19#migrant#migration#libye#UE#humanitaire#ong#HCR#droit#sante#violence

  • « Faire taire les ONG ne fera pas disparaître la crise écologique »
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/03/23/les-ong-participent-du-bon-fonctionnement-de-la-democratie-et-les-faire-tair

    Depuis plusieurs mois, les organisations non gouvernementales (ONG) européennes de défense de l’environnement sont la cible d’attaques inédites des droites du #Parlement de #Strasbourg. Les subsides qu’elles reçoivent de la Commission européenne sont contestés et âprement disputés, dans une volonté affirmée de les réduire au silence.

    La commission environnement du Parlement devrait voter, fin mars, une motion de rejet du programme LIFE de la Commission européenne, qui est destiné à soutenir des initiatives en faveur de l’environnement et dont une part minuscule permet le financement des Amis de la Terre, BirdLife, FERN ou Pesticide Action Network. Pour nombre de ces ONG, les financements publics sont cruciaux. La fin du soutien de Bruxelles signifierait pour elles une réduction importante de leurs marges d’action, voire la clé sous la porte.

    La situation actuelle est la confirmation – si besoin était – que le Parlement européen baigne désormais dans une nouvelle ambiance, qui voit l’extrême droite donner le « la » à une bonne moitié de l’assemblée, notamment sur les questions d’environnement. A l’évidence, l’élection de Donald Trump a fait céder des digues et élargi le spectre des choses dicibles, y compris dans la bulle bruxelloise. La campagne menée contre les ONG environnementales a ainsi été, depuis l’automne, lancée dans un mélange trumpien de fausses informations, de demi-vérités et d’outrances, le tout nourrissant des flots d’indignation surjouée sur le bon usage des deniers publics.

    « Pendant que les Etats-Unis partent à la conquête de Mars, l’Union européenne finance des ONG pour faire du #lobbying », a déclaré la députée européenne Céline Imart (Parti populaire européen) à la tribune, au lendemain de l’investiture de Donald Trump. « Cinq milliards et demi d’euros pour diffamer les agriculteurs déjà accablés de normes déconnectées du terrain, a-t-elle poursuivi. La gauche et les Verts pourtant si prompts à dénoncer les ingérences étrangères semblent accepter sans difficultés celle des ONG notamment environnementales, qui sont leur bras armé, s’amusent à casser du flic dans certaines manifestations en France. »

    Cinq milliards et demi d’euros, soit environ un dixième du #budget de la politique agricole commune, le plus gros système de subventions européennes, pour financer une trentaine d’ONG ? Interrogée, Mme Imart persiste, expliquant en substance que le programme LIFE étant doté de 5,5 milliards d’euros (sur cinq ans), la totalité de cette somme pourrait bien être attribuée à des ONG. Ces dernières sont en outre accusées d’avoir fait du « lobbying pour les objectifs politiques de la Commission, (…) en l’espèce du commissaire [Frans] Timmermans », l’ancien vice-président de l’exécutif européen.

    La réalité est qu’en 2024, les ONG environnementales se sont partagé 15,6 millions d’euros, une fraction de pour-cent de ces fameux 5,5 milliards d’euros. Quant à un hypothétique « lobbying » de ces ONG au service de Frans Timmermans, cela relève jusqu’à preuve du contraire de l’imagination – Politico a pu consulter 28 contrats liant Bruxelles et les associations en question, et n’y a pas trouvé la moindre trace d’une quelconque exigence de lobbying en faveur de qui, ou de quoi, que ce soit.

    Dysfonctionnements des sociétés
    Les ONG font-elles néanmoins du lobbying au même titre que Philip Morris, Stellantis ou Bayer ? Ce vieil élément de langage revient en force, mais il passe un peu vite sur le fait que les entreprises cherchent à promouvoir leur intérêt, tandis que les #ONG plaident pour ce qu’elles estiment relever de l’intérêt général. On peut bien sûr être en désaccord avec leurs idées, mais il faut bien reconnaître qu’elles ne sont pas inféodées à des intérêts. Pas même aux leurs. Les ONG environnementales vivent de leur combat contre des problèmes qui, s’ils disparaissaient, les priveraient de raison d’être et donc de financements : elles agissent non seulement de manière désintéressée mais aussi, d’une certaine manière, contre leur propre intérêt.

    Ne voir dans ces organisations que des groupes plaidant pour leur cause occulte aussi une grande part de leur activité. Nombre d’entre elles produisent des données, enquêtent et documentent les failles institutionnelles ou réglementaires qui participent à détruire ou altérer l’environnement. En quoi cela participe-t-il du fonctionnement démocratique ? Voici un cas d’école : il n’existe en Europe aucun texte de loi disposant que l’extinction effrénée de la vie dans les campagnes du Vieux Continent est une conséquence normale des activités agricoles. L’écroulement du vivant est au contraire considéré comme un phénomène inacceptable, par le sens commun, par les opinions et par le législateur. Pourtant, il se produit bel et bien, avec comme cause majeure l’intensification de l’agriculture. Pourquoi une chose dont tout le monde s’accorde pour dire qu’elle ne doit pas se produire finit-elle par se produire ? La démocratie consiste à décider collectivement des objectifs de la cité et à se donner les moyens de les atteindre, mais aussi à s’interroger lorsque c’est l’exact inverse qui survient.

    Sur cet exemple comme sur d’autres, la crise environnementale renvoie à des dysfonctionnements et des failles profondes de l’organisation des sociétés, que les ONG explorent, mettent en lumière et dénoncent. Elles ne sont pas tendres avec les pouvoirs, mais participent du bon fonctionnement de la démocratie ; les faire taire ne fera pas disparaître la crise écologique. Jusqu’à présent, les institutions de l’Union ont permis à ces voix critiques d’alimenter la réflexion et le débat : c’est ce qui sépare encore – mais pour combien de temps ? – la démocratie européenne du nouveau régime qui s’est installé à Washington.

    #Stéphane_Foucart

  • Greenpeace must pay at least $660m over Dakota pipeline protests, says jury
    https://www.theguardian.com/us-news/2025/mar/19/greenpeace-lawsuit-energy-transfer-dakota-pipeline

    Energy Transfer Partners, a Dallas-based oil and gas company worth almost $70bn, had sued Greenpeace, alleging defamation and orchestrating criminal behavior by protesters at the #Dakota_Access_pipeline in 2016 and 2017, claiming the organization “incited” people to protest by using a “misinformation campaign”.

    Greenpeace, which had denied the claims, said in a statement after the verdict that lawsuits like this were aimed at “destroying the right to peaceful protest”; constitutional rights experts had expressed fears that the case could have a wider chilling effect on free speech.

    [...]

    The environmental group, which had expressed concerns before the trial about getting a fair hearing in oil and gas country, said that a loss and an enormous financial award could bankrupt their US operation. [...]

    #Greenpeace will appeal the decision, the organization said.

    #procédure-bâillon #ONG #standing_rock

    • Most jurors in US pipeline case against Greenpeace have fossil fuel industry ties
      https://www.theguardian.com/us-news/2025/feb/27/greenpeace-dapl-jurors

      More than half the jurors selected to hear a case brought by a major energy company against Greenpeace have ties to the fossil fuel industry, and most had negative views of anti-pipeline protests or groups that oppose the use of fossil fuels.

      [...]

      Many potential jurors worked directly in the fossil fuel industry, a major employer in western North Dakota, or had close family members who worked in the industry. Some worked at local refineries or energy companies. Others receive money from oilwells on their or their family’s properties. They said they believed the industry was beneficial to them and the broader community, and they didn’t know how they would make money without it.

      One said that without fossil fuels, he would be “out on the streets”. The man is now on the jury.

    • A brief history of Kelcy Warren and Donald Trump [oct. 24]
      https://www.greenpeace.org/usa/a-brief-history-of-kelcy-warren-and-donald-trump
      Le CEO de Energy Transfer Partners.

      - Warren then donated $250,000 to Trump’s inauguration. Within days of taking office, Trump signed an executive order clearing the way for #DAPL to complete construction and begin operating.

      – Trump appointed former Energy Transfer board member Rick Perry to be Secretary of Energy, where he served from 2 March 2017 to 1 December 2019. Senator Elizabeth Warren called Perry’s return to ET’s board in 2020 “unethical” and demanded he resign from ET’s board. He didn’t, and is still an active board member in 2024.

      [...]

      – Although Warren initially supported Ron DeSantis in the 2024 GOP primary, as of early 2024 Warren was once again one of Trump’s biggest donors and hosted a private fundraiser for Trump. Warren has given the maximum allowed $814,600 contribution to the Trump 47 Committee, which sends the donations to a PAC that covers Trump’s legal fees, not the RNC. In May 2024, he donated $5 million to the Make America Great Again super PAC.

  • Une #plainte #panafricaine “inédite” déposée contre le groupe #Bolloré, pour #recel et #blanchiment

    https://www.courrierinternational.com/article/vu-de-belgique-une-plainte-panafricaine-inedite-deposee-contr

    Vu de Belgique. Une plainte panafricaine “inédite” déposée contre le groupe Bolloré, pour recel et blanchiment

    Onze #ONG d’#Afrique_de_l’Ouest portent plainte contre le groupe Bolloré. Elles réclament “la restitution de fonds issus d’activités illicites commises” dans leurs pays et dénoncent les conditions dans lesquelles le groupe a obtenu des concessions portuaires. L’action est “exceptionnelle à plusieurs égards”, estime le quotidien belge “#Le_Soir”.

    • La plainte déposée mardi 18 mars “est inédite à deux égards, par son panafricanisme et parce qu’elle vise les fonds obtenus via la corruption du clan Bolloré en Afrique”, déclare dans le quotidien belge Jean-Jacques Lumumba, “lanceur d’alerte et petit-neveu de Patrice Lumumba, le héros de l’indépendance de la RD Congo”.

      L’ancien banquier accuse : “Le clan Bolloré a installé un système d’achat d’élections, de favoritisme, pour obtenir la gestion de ports marchands.” Le groupe Bolloré n’a pas réagi avant la publication de l’information, conclut le journal.

    • Elles soupçonnent le groupe de l’industriel de recel, mais surtout de blanchiment dans ses activités portuaires dans plusieurs pays, le Togo, la Guinée, le Ghana, le Cameroun et la Côte d’Ivoire.
      Lire aussi : Vu du Royaume-Uni. Vincent Bolloré, victime de la fin de la Françafrique

      Les membres de ce collectif, dirigé par le lanceur d’alerte congolais Jean-Jacques Lumumba, “réclament la restitution de fonds issus d’activités présumées illicites commises par [le groupe]”. Au cœur de leurs soupçons : les conditions dans lesquelles Bolloré Africa Logistics a obtenu des concessions portuaires dans plusieurs pays d’Afrique de l’Ouest.

      Le collectif demande la restitution des 5,7 milliards d’euros issus de la vente de Bolloré Africa Logistics (qui gérait les principales concessions portuaires des cinq États de l’Ouest africain) à l’armateur italo-suisse MSC en 2022.

      Dans le cas des ports de Lomé (Togo) et Conakry (Guinée), la justice française, déjà saisie depuis 2013, soupçonnait le groupe Bolloré d’avoir utilisé les activités de conseil politique de sa filiale Euro RSCG (devenue Havas) pour aider frauduleusement les campagnes présidentielles 2010 de Faure Gnassingbé et Alpha Condé, au bénéfice d’une filiale phare de l’époque, Bolloré Africa Logistics.

      Le groupe a négocié un accord en vertu duquel il s’est acquitté d’une amende de 12 millions d’euros contre l’abandon des poursuites. En revanche, le parquet financier a requis en 2024 un procès pour corruption et complicité d’abus de confiance contre Vincent Bolloré.

  • Weltweites Phänomen: Warum NGOs immer mehr unter Druck geraten
    https://www.berliner-zeitung.de/open-source/weltweites-phaenomen-warum-ngos-immer-mehr-unter-druck-geraten-li.2

    Greenpeace-Protest vor dem Brandenburger Tor: Paul Zinken

    16.3.2025 von Achim Brunnengräber - Die organisierte Zivilgesellschaft ist autoritären Regimen schon lange ein Dorn im Auge. Wie sieht es in demokratischen Systemen aus?

    Nicht-Staatliche-Organisationen (NGOs, Non-Governmental-Organizations) und ihre globalen Netze entstehen oft aus einer latenten Empörung gegen gesellschaftliche Missstände oder machtförmige, staatliche Verhältnisse. Durch ihre organisierten Strukturen können sie langsam oder auch plötzlich zum politischen Protest mobilisieren, vor dem die Herrschenden und politischen Entscheidungsträger durchaus Respekt haben. Große Mobilisierungswellen und Demonstrationen sind von den Machthabern ungern gesehen, weil sie deren politischen Ziele unterlaufen könnten. Entsprechend groß ist der Gegenwind, den NGOs zu spüren bekommen; insbesondere dann, wenn der Protest wirkmächtig wird - und sich etwa in Wahlergebnissen niederschlagen könnte.

    Die Empörten sind aber auch permanent mit den Zwängen der gesellschaftlichen Verhältnisse konfrontiert, in denen sie sich bewegen. Mehr Liberalismus etwa bedeutet für NGOs, dass ihr Bewegungsspielraum und der Kreis der Adressaten ihrer Politik größer werden; weniger davon bedeutet, dass sie sich verstärkt auf kleinteilige, praktische Programme konzentrieren. Wenn auch diese Programme unter Druck geraten, etwa indem ihnen die Legitimation oder Gemeinnützigkeit abgesprochen werden oder die staatliche Unterstützung eingestellt wird, steht nicht nur die politische Idee der Zivilgesellschaft infrage, sondern ein wesentlicher Grundpfeiler, auf dem die wehrhafte Demokratie beruht.

    Der Kampf für soziale und ökonomischer Gerechtigkeit, für Ökologie und Nachhaltigkeit oder neuen Lebensstilformen sind ebenso wie die außerparlamentarische Kontrolle von Macht und Herrschaft eine Kernaufgabe der Zivilgesellschaft, die aus gutem Grund nicht den inhaltlichen Logiken von Staat und Markt folgen. NGOs als Teil der Zivilgesellschaft stellen politische wie moralische Forderungen auf und vertreten dem Anspruch nach öffentlichen Anliegen, die über die spezifischen Interessen bestimmter gesellschaftlicher Gruppen wie Parteien, Bauernverbände oder Religionsgemeinschaften hinausreichen. Insofern erweitern das Feld gesellschaftlicher Themen um zivilgesellschaftliche und gemeinnützige Belange.

    Der zivilgesellschaftliche Protest gegen Rechtsextremismus, die deutsche Migrationspolitik, die Kohleverstromung, gegen die Massentierhaltung, den motorisierten Individualverkehr oder gegen Plastikmüll und Umweltverschmutzung stellen eine gesellschaftliche Bereicherung dar. Die skandalisierten Themen oder der zivile Ungehorsam laufen den Interessen der Machthaber oder der Privatwirtschaft aber zuwider. Wird der daraus entstehende Konflikt zivil und mit Argumenten ausgetragen, trägt er zur Stärkung der Demokratie bei. Wird der Konflikt dagegen machtvoll, von oben durch Regierungshandeln unterdrückt oder NGOs eingeschüchtert, drohen der Gesellschaft anti-demokratische Entwicklungen. Letzteres ist längst zu einem globalen Trend geworden.

    Zunehmender Autoritarismus

    Schon seit langem lässt sich ein neuer anti-zivilgesellschaftlicher Autoritarismus feststellen, der sich in den internationalen Organisationen wie auf Staatenebene negativ auf die Handlungsspielräume und die Wirkmacht von NGOs auswirkt. Dabei spielen die globalen Rahmenbedingungen eine wichtige Rolle. Der in den 1990er Jahren gestärkte Multilateralismus, in dessen Rahmen die Staatengemeinschaft nach gemeinsamen Lösungen für globale Probleme suchte, hat zu einem Erstarken der Zivilgesellschaft geführt. Keine Konferenz der Vereinten Nationen fand seit den 1990er Jahren mehr ohne eine umfassende Beteiligung von NGOs statt.

    Der Multilateralismus wird aber schon lange wieder von einer Re-Nationalisierung der Politik abgelöst, in der nationalstaatliche Einzelinteressen überwiegen. Diese Entwicklung findet im Transaktionismus von US-Präsident Donald Trump zwar seine mehr als besorgniserregende antidemokratische Zuspitzung. Schon zuvor aber wurde es über die Jahre hinweg immer schwieriger für NGOs, sich bei internationalen Konferenzen Gehör zu verschaffen. In Zuge dessen, dass nun auch die Vereinten Nationen, die Weltgesundheitsorganisation oder der Internationale Strafgerichtshof geschwächt werden, wird auch die Rolle der NGOs in der Weltpolitik weiter eingeschränkt.

    Dabei muss bedacht werden, dass die Möglichkeiten der Mitsprache und Einflussnahme von NGOs weltweit rechtlich nur schwach abgesichert sind. Aber nun geraten NGOs zudem in eine kraftvollen Doppelzange aus internationaler und nationaler Interessenspolitik. Vor allem von autoritären Regimen werden sie als Gefahr für die Souveränität des Nationalstaat gesehen. Insbesondere die ausländischen NGOs sind für sie ein Dorn im Auge, da diese die einheimische Zivilgesellschaft stärken. In China, Kambodscha, Indien, der Türkei oder in Ungarn werden NGOs und auch Stiftungen von staatlicher Seite gegängelt, diffamiert und kontrolliert. Manche Regime wollen die Einmischung in die inneren Angelegenheiten durch die „ausländischen Agenten“, wie NGOs in Russland oder Malaysia bezeichnet werden, unterbinden und den Geldfluss, der ins Land kommt, kontrollieren.

    Durch die anti-demokratischen Krisentendenzen aus Autoritarismus, Populismus und Rechtsextremismus, der sich immer weiter ausbreitet, wird der Ton gegenüber den NGOs noch einmal erheblich rauer. Es droht die Gefahr, dass deren Handlungsspielräume eingeschränkt werden (shrinking spaces) oder zivilgesellschaftliches Engagement auf nationaler wie auf internationaler Ebene gänzlich unmöglich wird (closing spaces).
    Eingeschränkter Handlungsspielraum - auch in Deutschland

    Diese Entwicklungen lassen sich nicht nur in autoritären Regimen feststellen, sondern auch bei demokratischen Regierungen; und das schon seit einiger Zeit. In Deutschland wurde beispielsweise auf die Deutsche Umwelthilfe (DUH) erheblicher Druck ausgeübt, seit sie den Abgasskandal ins Rollen gebracht hat. Sie hat öffentlich gemacht, dass weder das Ministerium für Verkehr und digitale Infrastruktur (BMVi) noch das Kraftfahrt-Bundesamt (KBA) ihre Kontrollfunktion in der erforderlichen Weise ausgeübt haben.

    Den transnational vernetzten NGOs Attac und Campact wurden vom Bundesfinanzhof die Gemeinnützigkeit abgesprochen, weil sie zu politisch agieren würden; als ob NGOs dem unsinnigen Gebot einer politischen Neutralität unterliegen würden. Das Kampagnen-Netzwerk sieht insgesamt das politische Engagement zivilgesellschaftlicher Organisationen in Deutschland stark eingeschränkt und bedroht. Im Zusammenhang mit einer Protestaktion von Greenpeace, bei der Farbe vor der Siegessäule in Berlin verteilt wurde, durchsuchte die Polizei zahlreiche Büroräume und Wohnungen der NGO.

    Die kleine Anfrage der CDU/CSU, die anklagend und unterschwellig sogar aggressiv die Legitimation ganz unterschiedlicher zivilgesellschaftliche Organisationen in Zweifel zieht, reiht sich ein in diese Liste. Es sind keine Einzelfälle mehr. Und der anti-demokratisch Trend zur Einschränkung des zivilgesellschaftlichen Engagements könnte sich weiter verschärfen; auch weil das Vorgehen des Anti-Demokraten Trump gegen Einrichtungen der Zivilgesellschaft als erfolgreiches und richtiges Modell angesehen wird, das zum politischen Nacheifern anregt, um Geld zu sparen und staatliches Handeln vermeintlich besser zu performen.

    NGOs - Stütze der Demokratie

    Wenn Staaten vom Multilateralismus abrücken und sich untereinander in der Handels-, Finanz- oder Sicherheitspolitik in Auseinandersetzungen und Konkurrenzkämpfe verstricken, finden politische Entscheidungsprozesse oftmals hinter verschlossenen Türen und ohne Einbindung der Bevölkerung statt. Wenn sich politische Auseinandersetzungen wie etwa in der Migrationsdebatte zuspitzen, können NGOs als Ventil wirken, die der Empörung Ausdruck verleiht. Demonstrationen, Proteste oder Kampagnen, die oft zeitgleich an vielen verschiedenen Orten stattfinden, sind die Reaktion auf die unzulängliche Transparenz und Bearbeitung der Krisen, mit denen breite Teile der Gesellschaft nicht einverstanden sind. Die Protestformen haben den Vorteil, dass sie die Hürden für die politische Teilhabe deutlich herabsetzen.

    NGOs tragen zur Herausbildung einer lebendigen Öffentlichkeit bei und bringen verdrängte oder neue Themen auf die politische Agenda, die sie mit Professionalität und Expertise – als Advokaten, Helden und Experten – vertreten. Wenn Themen unterrepräsentiert sind, treten immer wieder auch neue zivilgesellschaftliche Akteure auf die Bühne der Politik, wie die transnationale Bewegung Fridays for Future gezeigt hat, die 2019 aus einem Kreis klima- und politikinteressierter Schülerinnen und Schülern heraus entstanden ist. Solche Bewegungen fordern Partizipation an politischen Entscheidungen, die Rechenschaftspflicht der Entscheidungsträger und die Transparenz der Entscheidungsfindung im Nationalstaat wie auch in internationalen Organisationen ein.

    In Zeiten von einem erstarkenden Rechtsextremismus, von Populismus und Autoritarismus kann deren Bedeutung für Verteidigung der Demokratie nicht groß genug eingeschätzt werden. Im Idealfall bilden sie ein gesellschaftliches Korrektiv gegen Vermachtungsprozesse. Die Beendigung von Kriegen, der Abbau von Ungerechtigkeiten, patriarchaler Herrschaft, Menschenrechtsverletzungen und Umweltzerstörungen waren schon immer in ihrem Fokus. NGOs sind zwar selbst in Widersprüche mit den staatlichen Strukturen und wirtschaftlichen Interessen verwickelt, sie machen aber auch deutlich, dass die Selbstregierung des Volkes über die Grenzen von Staat und Markt hinausweisen.

    Achim Brunnengräber ist Politikwissenschaftler am Fachbereich Politik- und Sozialwissenschaften der Freien Universität Berlin.

    #ONG #démocratie #politique #répression

  • Mer Méditerranée : plus de 150 migrants secourus ce week-end au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63019/mer-mediterranee--plus-de-150-migrants-secourus-ce-weekend-au-large-de

    Mer Méditerranée : plus de 150 migrants secourus ce week-end au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 24/02/2025
    Cent-cinquante-trois personnes ont été secourues par les ONG SOS Méditerranée et Sea-Watch durant le week-end en mer Méditerranée. Parmi les exilés secourus figurent des femmes, dont l’une est enceinte, et des mineurs.
    Les trois opérations de sauvetage menées par les ONG ce week-end ont eu lieu au large de la Libye. Dans la nuit de samedi 22 à dimanche 23 février, Sea-Watch a porté assistance à 41 personnes qui « naviguaient entre de grosses vagues sur un bateau surchargé ».
    Dans le même temps, l’Ocean Viking, navire affrété par SOS Méditerranée, a secouru 112 migrants au large de la Libye lors de deux sauvetages entre samedi et dimanche, a annoncé l’organisation. Une première opération de sauvetage a eu lieu en pleine nuit. Elle a permis de secourir 25 migrants dont trois femmes, l’une étant enceinte. Quelques heures plus tard, dans la matinée de dimanche, 87 autres migrants qui se trouvaient sur un bateau en bois ont été pris en charge en coordination avec les autorités italiennes. Les personnes secourues viennent principalement du Bangladesh, de Somalie ou d’Égypte, a expliqué l’ONG.
    L’Ocean Viking se dirige désormais vers Livourne, en Toscane, port assigné par les autorités italiennes. Il se situe à plus de 1 000 km de la zone de sauvetage. Le navire Sea-Eye 4 - dont l’ONG éponyme mène des opérations conjointes avec Sea Watch -, s’est vu lui assigné par l’Italie le port de Naples, une destination qui nécessite trois jours de navigation. Depuis 2022 et le décret Piantedosi, les ONG doivent se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Si les navires humanitaires effectuent un autre sauvetage, ils doivent le faire avec l’accord de Rome. Sinon, ils s’exposent à des sanctions financières et à l’immobilisation du bateau.
    Ainsi, selon un rapport de SOS Méditerranée, les bateaux d’ONG ont perdu 735 jours à rejoindre des ports éloignés des lieux de sauvetage et ont parcouru au total plus de 275 000 km à cause des restrictions imposées par les autorités italiennes en mer. Et pour les navires qui n’ont pas respecté cette loi, depuis janvier 2023, « 640 jours de détention ont été imposés aux navires », indique le rapport. Et plus de 76 000 euros d’amendes ont été infligés aux ONG en seulement deux ans.
    Depuis le début de l’année, 129 personnes qui tentaient de rejoindre l’Europe sont décédées en mer Méditerranée, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Sur l’ensemble de l’année dernière, 2 333 personnes sont décédées en mer. L’immense majorité le sont en Méditerranée centrale, qui reste l’une des routes migratoires les plus mortelles au monde avec près de 1 700 décès recensés l’année dernière. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#italie#oim#mortalite#routemigratoire#ong#humanitaire#libye#sante

  • Democracy Reporting International (DRI)
    https://democracy-reporting.org/en/office/global

    Democracy Reporting International (DRI) was founded in 2006 by an international group of experts on democratic governance and elections. Recognizing a gap in a field that was dominated by big intergovernmental organisations and commercial consultancies, they decided to form a non-governmental, independent organisation that could analyse democratic developments and advise on constitutional and electoral frameworks quickly and flexibly.

    — Permalien

    #ong #gouvernance #politique #désinformation #fact-checking

  • De l’argent européen détourné par les trafiquants et groupes criminels liés à l’immigration irrégulière
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/26/de-l-argent-europeen-detourne-par-les-trafiquants-et-groupes-criminels-lies-

    De l’argent européen détourné par les trafiquants et groupes criminels liés à l’immigration irrégulière
    Par Philippe Jacqué (Bruxelles, bureau européen)
    Les organisations non gouvernementales, l’Organisation des Nations unies et les médias avaient déjà alerté l’opinion publique sur des cas de violations des droits humains permises par les fonds de la Commission européenne destinés à la lutte contre la migration dans le nord de l’Afrique. Désormais, c’est l’une des institutions de l’Union européenne (UE) qui expose clairement ces faits et place l’exécutif européen devant ses responsabilités.
    Dans un rapport publié mercredi 25 septembre, la Cour des comptes européenne s’est penchée sur l’utilisation du Fonds fiduciaire d’urgence (FFU) pour l’Afrique, un instrument mis en place en 2015, au plus fort de la crise migratoire, pour tenter de « lutter contre les causes profondes à l’origine des migrations dans les régions du Sahel, de la Corne de l’Afrique à l’Afrique du Nord ».
    Après une longue enquête, la Cour conclut que « les risques d’atteinte aux droits de l’homme ne sont pas complètement maîtrisés » dans le cadre de cette aide de quelque 5 milliards d’euros à l’Afrique. Concrètement, l’UE a financé ces dix dernières années 248 projets divers. Un grand nombre concerne l’aide au rapatriement volontaire de migrants, qui a permis de faire rentrer dans leur pays d’origine 73 200 exilés, ou l’aide au développement dans des zones reculées, avec un millier d’emplois créés et 20 000 personnes formées afin de les aider à rester dans leur région.
    Néanmoins, plus d’un tiers des programmes financés concernent « l’amélioration de la gestion des migrations ». En d’autres termes, l’UE a équipé les forces de l’ordre ou douanières des pays du continent africain d’outils de surveillance, de voitures, d’autobus, de navires pour les aider à surveiller et bloquer les passages de frontières ou des départs des côtes africaines de la Méditerranée.
    « La gestion de ces risques est prise très au sérieux par la Commission, assure une porte-parole de l’institution. Le respect des droits de l’homme fait partie de nos obligations et nous avons mis en place toute une chaîne de mesures pour réduire ces risques dans le cadre du FFU, comme de tout autre programme. Nous formons notamment les intervenants au droit international et nous ne finançons aucune personne sous le coup de sanctions, par exemple. »Il semble que ces mesures n’aient pas été totalement suivies, selon la Cour, qui détaille que « dix gestionnaires de programme du FFU pour l’Afrique qui ont répondu confidentiellement à notre enquête, pour l’ensemble des volets géographiques, ont déclaré qu’ils avaient signalé des atteintes aux droits de l’homme à d’autres collègues. Or, au niveau des services centraux, la Commission ne disposait que d’un seul dossier concernant un cas présumé… »
    Dans le rapport, on comprend surtout qu’une série d’équipements financés (voitures, bus, navire, port de débarquement, centre de rétention) ont bénéficié à des trafiquants, des passeurs ou des organisations criminelles, notamment en Libye. Ce pays est toujours dépourvu d’un gouvernement national unique ; la Commission n’y intervient jamais directement mais finance des programmes par l’intermédiaire de l’Italie, de l’ONU ou d’organisations internationales.
    Dans un graphique explicite, les magistrats détaillent les mauvaises utilisations « potentielles » des équipements financés par l’Europe : « Il se peut que l’équipement serve à des acteurs autres que les bénéficiaires ciblés ; il se peut que les garde-côtes libyens perdent le contrôle des points de débarquement et que l’accès des donateurs à ces derniers soit limité ; il se peut que les points de débarquement soient utilisés par d’autres acteurs, “officieux”, et à des fins détournées. » De même, ajoute la Cour, « il se peut que les voitures et/ou les autobus soient utilisés par des personnes autres que les bénéficiaires prévus ou à des fins détournées (…) Il se peut que les centres de rétention fermés par les services de lutte contre l’immigration clandestine passent sous le contrôle d’autres acteurs, “officieux”, impliqués dans le trafic de migrants. »

    #Covid-19#migrant#migration#UE#commisioneuropennne#ONU#ONG#fFFU#afrique#crisemigratoire#trafic#droit#sante

  • Espagne : en Galice, l’arrivée des migrants est considérée comme une chance - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60182/espagne--en-galice-larrivee-des-migrants-est-consideree-comme-une-chan

    Espagne : en Galice, l’arrivée des migrants est considérée comme une chance
    Par RFI Publié le : 26/09/2024
    Alors que les bateaux de migrants en provenance d’Afrique ne cessent d’arriver aux Canaries, et que les centres d’accueil sont saturés, des ONG sont appelées à la rescousse par l’État pour soulager l’archipel espagnol. Elles sont chargées du transfert et de l’accueil des migrants dans la péninsule. C’est le cas de l’ONG Rescate, qui héberge 125 exilés dans le village de Monterroso. Et ces derniers sont très bien accueillis par les habitants.
    De façon générale, l’accueil réservé aux migrants par les habitants de Monterroso dans la province de Lugo, en Galice, a été plutôt favorable. Dans ce village espagnol, les immigrés sont assez rares, et les habitants se montrent accueillant. L’ONG Rescate y loue un hôtel. Depuis trois semaines, 125 migrants subsahariens vivent là.
    Le directeur de l’ONG en charge des migrants raconte comment la première semaine de leur arrivée, des dizaines de résidents ont apporté des vêtements pour les migrants. Ils ont aussi organisé une petite fête d’accueil et un match de foot amical. D’ailleurs, le terrain de foot du club local est ouvert toutes les après-midi pour les migrants et le stade est devenu un lieu de rencontre entre les jeunes du cru et les subsahariens.
    Il y a eu toutefois aussi quelques réactions hostiles, notamment contre la propriétaire de l’hôtel. Or, Augusta aime raconter qu’elle-même a immigré en Angleterre lorsqu’elle était jeune pour trouver du travail et c’est pour cela qu’aujourd’hui, elle ouvre ses portes aux jeunes venus d’Afrique. La Galice a été une terre d’émigration, ce qui explique sans doute cette attitude plus ouverte envers ceux qui prennent la route pour une meilleure vie. En outre, ici en Galice, où la population est âgée, l’arrivée de jeunes gens est considérée comme une chance. Beaucoup de villageois espèrent qu’ils vont rester pour travailler dans le coin. D’ailleurs, le directeur de l’ONG, Carlos expliquait comment ces jours-ci des entrepreneurs ou des agriculteurs s’étaient rendus à l’hôtel pour chercher des hommes pour travailler dans les vendanges par exemple. L’ONG prend soin de mettre en garde les migrants, de ne pas céder à ces embauches temporaires, souvent payées en dessous du Smic horaire, car s’ils quittent l’hôtel et la structure organisée par l’ONG avec les cours d’espagnol et les formations, ils ne peuvent plus revenir et sont lâchés dans la nature sans protection juridique.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#galice#ONG#immigration#vieillissement#economie#agriculture#sante

  • Sauvetages en Méditerranée : le navire humanitaire Geo Barents immobilisé pour une durée inédite de 60 jours par Rome - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59434/sauvetages-en-mediterranee--le-navire-humanitaire-geo-barents-immobili

    Sauvetages en Méditerranée : le navire humanitaire Geo Barents immobilisé pour une durée inédite de 60 jours par Rome
    Par Charlotte Boitiaux Publié le : 28/08/2024
    Pour la troisième fois cette année, le Geo Barents, affrété par Médecins sans frontières, pour secourir les migrants en Méditerranée, a été sanctionné par les autorités italiennes. Rome a immobilisé lundi le navire pour une durée de 60 jours. Du jamais vu. Infraction reprochée : avoir procédé à un sauvetage en mer sans en avoir informé le centre de coordination de Rome (MRCC) au préalable.
    Les autorités italiennes ont émis, lundi 26 août, un mandat de détention contre le Geo Barents, le navire de recherche et de sauvetage affrété par Médecins Sans Frontières (MSF). La raison : violation des règles de sécurité maritime. Le navire aurait dû attendre l’autorisation italienne de procéder à un sauvetage en mer le 23 août. La sanction est inédite : une immobilisation de 60 jours. Soit deux mois sans pouvoir retourner en Méditerranée porter secours aux embarcations en détresse.
    C’est la troisième fois que le Geo Barents est retenu à quai. En février et en mars 2024, il avait déjà reçu un ordre de détention. Mais l’immobilisation avait duré à chaque fois 20 jours.Selon un communiqué de MSF, cette immobilisation a été émis à la suite de plusieurs opérations de sauvetage qui ont eu lieu très tôt le matin du 23 août en Méditerranée centrale. Ce jour-là, le Centre italien de coordination de sauvetage maritime (MRCC), sorte de tour de contrôle maritime, reproche au Geo Barents son manque de communication. « La navire n’aurait pas fourni en temps utile des informations (sur une opération de secours) et aurait mis en danger la vie des gens. Mais MSF réfute ces allégations, qui s’appuient sur des informations fournies par les garde-côtes libyens », lit-on encore dans leur communiqué.
    Le Geo Barents dénonce un harcèlement des autorités contre les ONG en mer. « Nous avons été sanctionnés pour avoir simplement rempli notre obligation légale de sauver des vies », s’indigne Riccardo Gatti, chef de l’équipe de recherche et de sauvetage de MSF dans le communiqué. Selon le navire, les autorités italiennes ciblent MSF sur une opération précise : le troisième sauvetage - sur cinq - qui a eu lieu dans la matinée du 23 août. « Cette opération-là a eu lieu après avoir constaté qu’un nombre important de personnes étaient à l’eau à proximité du navire. C’était au milieu de la nuit ; nous avons vu des gens sauter d’un bateau en fibre de verre, tomber ou être poussés à l’eau. Nos équipes n’avaient d’autre choix que d’aller récupérer les personnes et les sortir de l’eau le plus rapidement possible ».
    Mais selon Rome, le Geo Barents aurait dû attendre le feu vert du MRCC avant de procéder au sauvetage. En théorie, la loi stipule que c’est bien ce centre qui coordonne les opérations de secours. Mais les règles maritimes internationales indiquent aussi que le capitaine d’un navire a le dernier mot en ce qui concerne la sécurité de son équipage et des personnes en danger de mort en mer.
    Vent debout contre le décret Piantedosi Le Geo Barents est surtout vent debout contre la loi italienne qui régit les sauvetages en mer. Connue sous le nom « décret Piantedosi », cette loi est entrée en vigueur en décembre 2022, et est devenue la bête noire des ONG. Elle introduit une série de nouvelles mesures qui régissent les activités des navires humanitaires en Méditerranée. Elle oblige par exemple les ONG à se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Impossible donc pour les bateaux de procéder à une autre opération de secours - sauf accord exceptionnel de Rome.
    Si les équipages ne s’exécutent pas, ils encourent une amende allant jusqu’à 50 000 euros et l’immobilisation de leur navire.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#ONG#humanitaire#mediterranée#migrationirreguliere#droit#decretPiantedosi#sante

    • l’assistance aux personnes en détresse en mer est une obligation morale universelle et, accessoirement, une obligation légale internationale (sauf si elle met le navire assistant en danger), elle est dorénavant subordonnée à l’autorisation préalable d’un État (en l’occurrence l’Italie).

      #nos_valeurs, comme dirait quelqu’un ici

  • Seenotrettung: Am Anfang waren Unternehmer

    Das erste zivile Rettungsschiff finanzierten Millionäre.

    »Helden zur See« betitelte eine deutsche Zeitung das Porträt des Millionärsehepaars Christopher und Regina #Catrambone, das am 25. August 2014 das erste zivile Rettungsschiff ins zentrale Mittelmeer schickte. Die beiden hatten während einer Kreuzfahrt eine Schwimmweste im Wasser entdeckt, was sie nach eigenen Angaben zum Nachdenken über die steigende Zahl ertrinkender Geflüchteter brachte. Also gründeten die Catrambones die gemeinnützige Hilfsorganisation #Migrant_Offshore_Aid_Station (#MOAS), kauften für acht Millionen Dollar die 40 Meter lange »Phoenix« und stachen in See.

    Auf dem umgebauten Trawler stationierte die Besatzung zwei Helikopterdrohnen mit Nachtsicht- und Wärmebildkameras. Zwischenzeitlich konnten die Catrambones für die Kombüse Stephan Staats gewinnen, der als »Koch der Superreichen« für teures Geld weltweit mit Millionären auf ihren Yachten unterwegs ist.

    MOAS beschreibt die Gründung auf seiner Webseite als Reaktion auf den Schiffbruch vor der italienischen Insel Lampedusa, bei dem im Oktober 2013 mindestens 368 Menschen starben. Italien startete daraufhin die Marinemission »Mare Nostrum«, die in beinahe einem Jahr 150 000 Menschen an Bord nahm. Auf Druck der Europäischen Union stellte die Regierung in Rom »Mare Nostrum« wieder ein, am 1. November 2014 übernahm Frontex mit der wesentlich mickriger ausgestatteten Mission »Triton«. Ihr Ziel war nicht mehr die Rettung von Menschen, ihr Einsatzbereich umfasste auch nur küstennahe italienische Gebiete. Dort wartete die EU-Grenzagentur, wer die Überfahrt lebend überstanden hatte, und nahm von den Asylsuchenden Fingerabdrücke für den Antrag in Italien. Diese Politik setzt Frontex bis heute fort.

    Weil bei »Triton« nicht Menschenleben, sondern Migrationsabwehr im Fokus stand, gründeten vier Familien aus Brandenburg ebenfalls 2014 den Verein Sea-Watch und sammelten Geld für ein erstes, gleichnamiges Schiff, das am 20. Juni 2015 erstmals im Einsatz war. Damals wie heute kritisiert der Verein, dass die EU nicht für eine adäquate zivile Seenotrettung auf dem Mittelmeer sorgen will – was deshalb Hilfsorganisationen übernehmen müssen.

    Organisationen wie #Sea-Watch geht es aber auch um größere Politik. Der Unternehmer #Harald_Höppner, der den Verein initiiert hatte, betonte schon damals die »multiplen Krisen«, die Menschen in die gefährliche Flucht treiben: Kriege, Klimawandel, Armut, Hunger.

    Mit der 70 Meter langen »Sea-Watch 5« hat der Verein dieses Jahr ein weitaus größeres Schiff in Betrieb genommen, betreibt außerdem das 14-Meter-Rettungsboot »#Aurora« und konnte zwei Vereine von Pilot*innen dafür gewinnen, seit 2017 mit kleinen Flugzeugen nach Booten mit Geflüchteten zu suchen.

    Die von europäischen Organisationen ins zentrale Mittelmeer entsandte zivile Rettungsflotte ist inzwischen auf rund 20 Schiffe angewachsen – die allerdings wegen Werftzeiten, Reparaturen oder Rotationen nicht immer gleichzeitig unterwegs sind. Finanziert werden die beispiellosen Missionen größtenteils durch Spenden.

    In Deutschland konnten die Vereine mit politischem Druck 2022 für einen Bundestagsbeschluss sorgen, wonach die Bundesregierung vier Jahre lang jährlich zwei Millionen Euro für die Seenotrettung ausgibt; die Gelder werden verwaltet vom Verein »United 4 Rescue«, der auch Spenden kirchlicher Organisationen erhält.

    Früh waren die Aktivist*innen auf See auch Repression ausgesetzt. Anfangs ging diese hauptsächlich von libyschen Milizen aus, die als »Küstenwache« bereits 2016 mit Waffengewalt die Brücke der »Sea-Watch« besetzten. Diese Bedrohungen setzen sich bis heute fort. Seit 2023 macht den Organisationen vor allem ein neues italienisches Gesetz zu schaffen, wonach Schiffe, wenn sie zu viel retten, festgesetzt und die Kapitän*innen mit Geldstrafen belegt werden können.

    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1184726.eu-grenzen-seenotrettung-am-anfang-waren-unternehmer.html

    #histoire #sauvetage_en_mer #sauvetage #ONG #migrations #réfugiés #Méditerranée #mer_Méditerranée #frontières
    ping @_kg_

  • Recrudescence de la migration irrégulière : ADHA exprime ses préoccupations et appelle à des mesures urgentes contre ce phénomène
    https://www.dakaractu.com/Recrudescence-de-la-migration-irreguliere-ADHA-exprime-ses-preoccupations

    Recrudescence de la migration irrégulière : ADHA exprime ses préoccupations et appelle à des mesures urgentes contre ce phénomène
    Par un communiqué rendu public, Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA), « à l’occasion de la Journée internationale de la Jeunesse, qui se déroule dans un contexte alarmant », a tenu à exprimer « sa profonde inquiétude face à la recrudescence de la migration irrégulière. Ce phénomène tragique qui, en plus de continuer à décimer nos jeunes populations, plongeant des familles et des communautés entières dans le deuil et l’incertitude, constitue également une violation manifeste des droits fondamentaux des jeunes, tels que garantis par les conventions internationales et la législation nationale.
    Le Sénégal, pays majoritairement jeune et souvent présenté par la communauté internationale comme un vivier d’espoir, capable de relever les grands défis relatifs au développement compte près de 13,5 millions de personnes âgées de 15 à 35 ans, soit environ 70 % de la population totale. Cette catégorie démographique, reconnue par l’ensemble des textes internationaux, notamment la Charte Africaine de la Jeunesse, comme étant un vecteur de développement, demeure confrontée à des défis majeurs, parmi lesquels peuvent être cités un taux de chômage avoisinant les 16 % et une situation de sous-emploi chronique. Ces obstacles contribuent à l’exacerbation de la précarité et au désespoir croissant au sein de cette tranche d’âge ».
    ADHA fait ainsi constater que « l’extrême pauvreté, les failles du système éducatif, la violence, les inégalités et les changements environnementaux représentent de véritables menaces et entraves qui affectent profondément la vie des jeunes Africains en général, et Sénégalais en particulier. Selon les données publiées par les autorités espagnoles, entre le 1er janvier 2024 et le 31 juillet 2024, près de 27 640 migrants ont atteint les côtes des îles Canaries à bord de 822 embarcations. Ce chiffre représente une augmentation de 12 % par rapport à la même période de l’année précédente. Ces chiffres effarants reflètent le désespoir croissant de notre jeunesse, qui, face à l’absence de perspectives d’avenir, choisit de braver la mort dans l’espoir d’un meilleur avenir. En outre, ces migrations non sécurisées constituent une violation du Protocole de Palerme relatif à la lutte contre le trafic illicite de migrants par terre, air et mer, auquel le Sénégal fait partie. Malgré la gravité de la situation, l’Action pour les Droits Humains et l’Amitié (ADHA) déplore l’absence de mesures concrètes et efficaces de la part des autorités compétentes. Le désarroi des jeunes, amplifié par un chômage galopant et un système éducatif inadéquat, est un cri de détresse auquel les pouvoirs publics doivent impérativement répondre. Jusqu’à présent, les initiatives prises sont largement insuffisantes et souvent inadaptées aux réalités du terrain.
    Ce manque de réactivité face à un phénomène croissant semble témoigner d’une indifférence inquiétante.
    L’absence d’actions concrètes et efficaces pour remédier aux causes profondes de ce phénomène est un manquement grave aux obligations en matière de protection des droits des jeunes, telles que stipulées par les articles 12 et 20 de la Constitution du Sénégal et les conventions internationales relatives aux droits économiques, sociaux et culturels ».
    À cet effet, ADHA a ainsi formulé les recommandations suivantes : « 1. Le renforcement des campagnes de sensibilisation : Il est impératif que la société civile, en collaboration avec les pouvoirs publics, intensifie les campagnes de sensibilisation sur les risques liés à la migration irrégulière. 2. L’adoption de politiques publiques ambitieuses : L’État du Sénégal doit urgemment élaborer et mettre en œuvre des politiques publiques conformes aux objectifs de la Stratégie Nationale de Développement Economique et Social (SNDES), visant à créer des opportunités d’emploi pour les jeunes, en particulier dans les secteurs de l’agriculture, de l’artisanat, et des technologies de l’information. 3. La réforme du système éducatif : Une révision profonde du système éducatif est nécessaire pour l’adapter aux exigences du marché de l’emploi, avec un accent particulier sur la formation technique et professionnelle, conformément aux engagements pris dans le cadre du Programme d’Action de la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable (Rio+20). 4. Le renforcement du rôle du Ministère de la Jeunesse : Ce ministère doit assumer pleinement ses responsabilités en matière de protection et de promotion des droits des jeunes, en renforçant ses directions et services conformément aux orientations du Plan Sénégal Émergent (PSE), afin d’offrir des alternatives viables à la migration. 5. La mise en place de politiques actives d’emploi : Des mesures concrètes doivent être prises pour favoriser l’insertion professionnelle des jeunes, notamment à travers des incitations fiscales pour les entreprises qui recrutent des jeunes diplômés, en application des dispositions de la Loi n°2020-06 portant Code des Investissements. Il s’agira de mettre en place des politiques actives d’emploi, avec un accent particulier sur la création d’emplois décents pour les jeunes. Cela inclut le soutien aux initiatives entrepreneuriales et l’encouragement à l’auto-emploi. Un audit de la direction de l’emploi est également nécessaire. 6. La réforme de l’enseignement supérieur : Une refonte du secteur de l’enseignement supérieur s’impose pour aligner les cursus offerts sur les besoins du marché du travail, conformément aux orientations de l’Organisation Internationale du Travail (OIT) en matière d’éducation et de formation professionnelle. Pour conclure, Action pour les Droits Humains et l’Amitié appelle à une mobilisation générale de toutes les forces vives de la nation pour mettre fin à cette hémorragie humaine qui fragilise notre société et hypothèque notre avenir. Nos jeunes ne doivent plus être des proies de choix pour les réseaux de trafiquants. Il est de notre devoir de leur offrir un avenir digne et sécurisé ici, dans leur propre pays... »

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#ong#droit#OIT#jeunesse#migrationirreguliere#sante

  • The Erosion of History: #Climate_Change and the Loss of Intangible Cultural Heritage
    https://contestedhistories.org/uncategorized/the-erosion-of-history-climate-change-and-the-loss-of-intangible

    The threat of climate disaster and its physical impact on the global environment and human life are becoming increasingly more visible every day. Gradual changes in temperature, wind intensity, and sea level rise have increased the frequency of climate disasters, devastating physical infrastructure and human lives. But what about the more invisible impacts? This blog post […]

    #Uncategorized #Ongoing

  • Méditerranée : 64 migrants secourus par l’Ocean Viking - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57630/mediterranee--64-migrants-secourus-par-locean-viking

    Méditerranée : 64 migrants secourus par l’Ocean Viking
    Par La rédaction Publié le : 10/06/2024
    Le navire humanitaire de SOS Méditerranée a secouru 64 personnes en détresse en mer, samedi. Parmi elles, se trouvaient 12 mineurs non accompagnés. L’Ocean Viking doit maintenant rejoindre le port italien de Marina di Carrara à plus de 1 000 km de route.
    L’Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, a secouru 64 personnes, dont « 12 mineurs non accompagnés », samedi 8 juin, lors de deux opérations de sauvetage au large de la Libye, a annoncé l’ONG. « Les pays d’origine principaux des rescapés sont le Bangladesh, l’Érythrée, le Pakistan et l’Éthiopie », a précisé SOS Méditerranée.
    Les autorités italiennes ont désigné le port de Marina di Carrara (nord-ouest de l’Italie), « à plus de 1 000 kilomètres », comme « lieu sûr pour débarquer » les rescapés, a ajouté SOS Méditerranée. L’ONG précise qu’un « corps flottant en mer a été repéré et récupéré » au cours de ces deux opérations de sauvetages. Le 28 mai, les sauveteurs de l’ONG allemande SOS Humanity avait déjà retrouvé le corps sans vie d’un bébé de six mois dans un canot de migrants à la dérive en Méditerranée.
    Le port de Marina di Carrara, à plus de 1 000 km de la SAR zone, a été attribué au navire. « En attribuant des ports éloignés, les autorités italiennes vident la Méditerranée centrale de capacités opérationnelles de sauvetage vitales sur la route migratoire la plus meurtrière au monde, permettant ainsi à cette crise humanitaire de se poursuivre. » Depuis des mois, les humanitaires s’insurgent contre l’attribution de ports de plus en plus éloignés de la zone de recherche et de sauvetage. Selon SOS Humanity, les navires de sauvetage en Méditerranée ont perdu l’an dernier 374 jours - soit plus d’un an - à effectuer de longs trajets pour rejoindre les lieux de débarquement italiens, au lieu de rester en mer pour porter assistance aux canots en détresse.
    Depuis son arrivée au pouvoir en 2022, la Première ministre d’extrême droite Giorgia Meloni tend à compliquer le travail des ONG qui opèrent en mer Méditerranée. Depuis le 6 mai 2024, l’Autorité italienne de l’aviation civile (ENAC) a annoncé que les avions utilisés par des associations pour repérer les bateaux de migrants en difficulté (comme le Sea-Bird, le Colibri...) ne pourraient plus décoller des aéroports de Sicile, Pantelleria et Lampedusa, des îles proches des routes empruntées par les exilés. Au total depuis 2016, SOS Méditerranée a secouru plus de 40 000 personnes en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. L’année dernière, 3 155 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis janvier, 923 migrants sont décédés ou portés disparus.

    #Covid-19#migrant#migration#italite#mediterranee#routemigratoire#traversee#mortalite#morbidite#sante#OIM#ONG

  • Méditerranée : 11 corps de migrants retrouvés au large de la Libye - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/57641/mediterranee--11-corps-de-migrants-retrouves-au-large-de-la-libye

    Méditerranée : 11 corps de migrants retrouvés au large de la Libye
    Par La rédaction Publié le : 10/06/2024
    Onze cadavres ont été récupérés par le navire de Médecins sans frontières (MSF), vendredi, au large des côtes libyennes. Ils avaient été repérés la veille par le Seabird, l’avion de surveillance de l’ONG allemande Sea-Watch.
    « Les équipes de MSF [Médecins sans frontières] ont été une nouvelle fois témoins du résultat des politiques européennes dévastatrices et sanglantes sur la migration et de la non-assistance aux personnes en Méditerranée ». Vendredi 7 juin, les corps sans vie de onze migrants qui étaient en pleine mer, à la dérive au large des côtes libyennes ont été récupérés par le Geo Barents, navire de l’ONG.
    Ces cadavres avaient été repérés plus tôt dans la soirée par le Seabird, l’avion de surveillance de l’ONG allemande Sea-Watch. « On ne sait pas si les corps découverts au large des côtes libyennes sont les victimes d’un naufrage inconnu jusqu’alors. Ce qui est sûr, c’est que nous survolons un charnier voulu par l’Europe », a déploré l’association sur X (ex-Twitter).
    Sea-Watch n’a eu d’autre choix que de demander l’aide du Geo Barents, les garde-côtes libyens ayant « ignoré » leur appel « demandant que les corps soient récupérés ». Proche de la zone, le Geo Barents s’est rendu sur place, « après une opération de recherche qui a duré plus de neuf heures ». Les humanitaires ont emballé les corps dans des housses mortuaires, avant de le transporter sur son zodiac qui sert d’ordinaire aux sauvetages.
    Le lendemain, les 11 corps, qui reposaient dans une chambre froide sur le pont du bateau, ont été transférés sur un navire des garde-côtes italiens, près de Lampedusa. Le Geo Barents, lui, continue sa route vers Gênes, port qui lui a été attribué par les autorités, avec des rescapés à bord. Ces deux derniers jours, l’équipage a en effet porté secours, lors de trois opérations, à 165 personnes en détresse en mer.
    (...)"Nous ne pouvons pas déterminer la raison de cette tragédie, mais nous savons que les gens continueront à emprunter des itinéraires dangereux dans une tentative désespérée de se mettre en sécurité, et l’Europe doivent trouver des voies sûres et légales pour eux, s’est insurgé de son côté MSF. Cette catastrophe doit cesser !".
    Plus de 900 morts depuis le début de l’année Ce week-end, un « corps flottant en mer » a également été « repéré et récupéré » par l’Ocean Viking de SOS Méditerranée. Le 28 mai, les sauveteurs de l’ONG allemande SOS Humanity avaient retrouvé le corps sans vie d’un bébé de six mois dans un canot de migrants à la dérive.
    L’année dernière, 3 155 migrants sont décédés ou ont été portés disparus après avoir tenté de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, selon les derniers chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Depuis janvier, 923 migrants sont décédés ou portés disparus.
    Selon les chiffres du ministère italien de l’Intérieur, les arrivées par la mer sur le territoire national ont considérablement baissé depuis le début de l’année : 21 792 personnes sont arrivées en Italie entre le 1er janvier et le 7 juin, contre 53 270 lors de la même période de 2023. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#italie#OIM#ONG#mortalite#traversee#sante#routemigratoire#lampedusa#libye

  • L’ONG d’aide aux migrants SOS Méditerranée peut continuer à recevoir des subventions publiques
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/05/14/l-ong-d-aide-aux-migrants-sos-mediterranee-peut-continuer-a-recevoir-des-sub

    L’ONG d’aide aux migrants SOS Méditerranée peut continuer à recevoir des subventions publiques
    Par Julia Pascual
    Publié hier à 07h47, modifié hier à 08h46
    L’association SOS Méditerranée, connue pour intervenir en mer au secours des migrants qui quittent la Libye à bord d’embarcations de fortune, pourra continuer de recevoir des subventions publiques. Lundi 13 mai, le Conseil d’Etat a rendu une série de trois décisions qui confortent la possibilité qu’ont les collectivités territoriales « de soutenir toute action internationale d’aide humanitaire », rappelle la juridiction dans un communiqué de presse. Ce faisant, elle précise que ce soutien ne peut viser des activités politiques. « C’est une grande décision de principe », a réagi l’avocat de SOS Méditerranée, Patrice Spinosi, qui se réjouit de « la défaite de ceux qui cherchaient à tarir le financement de cette organisation humanitaire ».
    Plusieurs militants identitaires avaient contesté devant la justice administrative des subventions accordées à l’ONG par les villes de Paris (100 000 euros en 2019), Montpellier (15 000 euros en 2020), ainsi que par le département de l’Hérault (20 000 euros en 2020). Dans un communiqué de presse, lundi 13 août, SOS Méditerranée a rappelé bénéficier aujourd’hui du soutien de 116 collectivités territoriales, « dont les contributions représentent au total 9 % du budget de l’association ».
    « Cette décision est un soulagement et démontre que notre action est perçue par la plus haute juridiction administrative française pour ce qu’elle est : une action humanitaire de sauvetage en mer qui s’inscrit formellement dans le droit maritime international », a réagi Sophie Beau, directrice générale et cofondatricee de l’ONG.
    La cour administrative d’appel de Paris avait, dans un premier temps, annulé la subvention destinée à participer à l’affrètement d’un nouveau bateau, considérant que la ville avait interféré dans la politique étrangère de la France en faisant sienne les critiques par SOS Méditerranée des politiques de l’Union européenne en matière d’immigration et d’asile. Le Conseil d’Etat y voit une « erreur de droit ». Et redit que le code général des collectivités territoriales autorise le soutien d’une action internationale à caractère humanitaire, à condition de « respecter les engagements internationaux de la France » et de ne pas « interférer avec la conduite par l’Etat des relations internationales ».
    L’aide consentie par une collectivité ne doit pas non plus consister à « prendre parti dans un conflit de nature politique ». Mais, à la différence de la cour d’appel de Paris, le Conseil d’Etat juge que l’activité de sauvetage en mer menée par SOS Méditerranée constitue « une action internationale à caractère humanitaire » et qu’elle n’est pas contraire aux engagements internationaux de la France, quelles que soient les prises de position de l’ONG dans le débat public. SOS Méditerranée agit « en conformité avec les principes du droit maritime international, qui prévoient l’obligation de secourir les personnes se trouvant en détresse en mer, et de les débarquer dans un lieu sûr dans un délai raisonnable, quelle que soit leur nationalité ou leur statut », souligne le Conseil d’Etat dans son communiqué.

    #Covid-19#migrant#migration#france#UE#ONG#humanitaire#mediterranee#libye#droitmaritime#sante

  • En Tunisie, la répression s’accentue sur les migrants subsahariens et les associations qui les soutiennent
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/05/08/en-tunisie-la-repression-s-accentue-sur-les-migrants-subsahariens-et-les-ass

    En Tunisie, la répression s’accentue sur les migrants subsahariens et les associations qui les soutiennent
    Par Nissim Gasteli (Tunis, correspondance)
    Il était 2 heures du matin, vendredi 3 mai, lorsque les agents des forces de l’ordre se sont présentés devant le campement de migrants, installé en face du siège de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), dans le quartier des berges du Lac à Tunis. « On était tous couchés, on dormait. D’un coup, il a fallu fuir », se souvient Simon, un exilé camerounais de 21 ans qui préfère utiliser un nom d’emprunt. Lui a réussi à échapper à la police. « Mais ceux qui n’y sont pas parvenus ont été arrêtés. Nous sommes toujours sans nouvelle de certains d’entre eux », dit-il, toujours à la rue. Ils étaient des centaines, originaires principalement de pays d’Afrique de l’Ouest, à dormir dehors dans l’attente d’une assistance de l’OIM pour un retour volontaire dans leur pays. (...)
    Plus loin, au bout de la rue, plusieurs centaines d’exilés – des hommes, des femmes et même des enfants majoritairement originaires du Soudan et de pays d’Afrique de l’Est en proie à la guerre – étaient installées dans les allées d’un jardin public en attendant d’obtenir une protection internationale.
    D’autres avaient planté leurs tentes à quelques centaines de mètres de là, devant le siège du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés. Des dizaines de personnes exilées, installées dans la Maison des jeunes depuis à la fermeture du camp de Choucha en 2017, ont également été délogées, dans la banlieue de La Marsa.
    Au total, près de 80 mandats de dépôt ont été émis à l’encontre des personnes arrêtées au cours du week-end et au moins plusieurs centaines d’entre elles ont été expulsées vers les frontières du pays, selon plusieurs ONG. Cette évacuation coordonnée et de large ampleur fait suite à d’autres opérations similaires dans la région de Sfax la semaine passée.
    Lundi 6 mai, au cours d’un conseil de sécurité, le président Kaïs Saïed a reconnu pour la première fois des expulsions collectives de la part des autorités tunisiennes, précisant que « 400 personnes » ont été renvoyées vers « la frontière orientale », en « coordination continue » avec les pays voisins. « Nous assistons à une répression tous azimuts des populations noires migrantes qui continuent de subir des abus systématiques de leurs droits », dénonce Salsabil Chellali, directrice du bureau de Human Rights Watch à Tunis. Elle souligne que, de manière générale, les arrestations et les expulsions menées par les autorités se font « sans aucune évaluation au cas par cas du statut » des exilés, « en dehors de tout Etat de droit et cadre légal », simplement car « ces personnes sont identifiées comme noires et comme venant de pays africains ».
    « Hordes de migrants clandestins »
    Depuis le discours du président Kaïs Saïed, en février 2023, au cours duquel il avait désigné les « hordes de migrants clandestins » comme complice d’un complot visant à modifier l’identité arabo-islamique du pays, les autorités tunisiennes ont opéré un virage sécuritaire dans la gestion des migrants africains subsahariens.
    La répression à leur encontre s’est élargie ces derniers jours aux organisations de la société civile. Saadia Mosbah, présidente de Mnemty, une association de lutte contre les discriminations raciales, a été arrêtée lundi 6 mai sur la base de la loi relative à la lutte contre le terrorisme et à la répression du blanchiment d’argent et placée en garde à vue.Activiste tunisienne noire et figure de la lutte antiraciste en Tunisie, Mme Mosbah s’était montrée très critique envers les politiques anti-migrants du président Kaïs Saïed depuis plus d’un an. Un autre membre de l’association a été entendu dans le cadre de l’enquête, mais a été laissé en liberté. Leurs bureaux ont été perquisitionnés.
    L’organisation Terre d’asile Tunisie (TAT), section tunisienne de France terre d’asile, a elle aussi reçu la visite des fonctionnaires de police dans ses bureaux de Tunis et de Sfax. Son ancienne directrice, Sherifa Riahi, a été entendue puis placée en garde à vue sur la base de la même loi utilisée contre Mme Mosbah, confie au Monde une source sous couvert d’anonymat. Quatre personnes ont été entendues, « sans que cela donne lieu à une arrestation ».
    Le président et le vice-président du Conseil tunisien des réfugiés (CTR) ont eux aussi été arrêtés, placés sous mandat de dépôt à l’issue de leur garde à vue. Ils sont accusés d’« associations de malfaiteurs dans le but d’aider des personnes à accéder au territoire tunisien », selon une déclaration du parquet, alors que le CTR assiste le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans l’enregistrement des demandeurs d’asile, avec l’aval des autorités en l’absence de loi encadrant le droit d’asile en Tunisie.
    Le président du Conseil tunisien des réfugiés (CTR) et l’un de ses collègues ont eux aussi été arrêtés. Selon la radio privée Mosaïque FM, ils sont accusés d’aide à l’hébergement de migrants en situation irrégulière, alors même que cette organisation assiste le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés dans l’enregistrement des demandeurs d’asile, avec l’aval des autorités en l’absence de loi encadrant le droit d’asile en Tunisie.
    (...)Dans son discours lundi soir, M. Saïed a fustigé des associations qui « reçoivent d’énormes sommes d’argent de l’étranger ». « Il n’y a pas de place pour des associations qui pourraient remplacer l’Etat », a-t-il affirmé, qualifiant par ailleurs les dirigeants de ces associations de « traîtres » et d’« agents ». M. Saïed a aussi répété « aux chefs d’Etat » et « au monde entier », comme il l’a fait de nombreuses fois, que « la Tunisie n’est pas une terre pour installer ces gens et qu’elle veille à ce qu’elle ne soit pas également un point de passage pour eux vers les pays du nord de la Méditerranée ».
    Tout en refusant d’accueillir les migrants, les autorités tunisiennes continuent pourtant de les empêcher de rejoindre l’Europe moyennant un soutien financier et logistique de l’Union européenne. Entre le 1er janvier et le 15 avril, 21 270 migrants ont ainsi été interceptés en mer par la Garde nationale, contre 13 903 sur la même période en 2023, selon les chiffres communiqués par son porte-parole, Houssem Jebabli, à l’agence de presse Nova.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#tunisie#association#ong#migrationirreguliere#afriquesubsaharienne#discrimination#droit#repression#sante

  • « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/03/28/l-union-europeenne-doit-imperativement-ameliorer-le-dispositif-de-secours-de

    « L’Union européenne doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée »
    Tribune Pierre Micheletti Membre de la Commission nationale consultative des droits de l’homme/CNCDH
    François Thomas Président de SOS Méditerranée
    La perspective des élections du nouveau Parlement européen en juin 2024 donne à la question du sauvetage un relief et des enjeux cruciaux, car les futures orientations de l’Union européenne (UE) seront bien sûr influencées par le résultat de ces élections.
    Le Forum humanitaire européen qui se tenait à Bruxelles les 18 et 19 mars aurait pu constituer un espace légitime pour inscrire les secours en mer à l’agenda politique de l’UE. Ce sujet a pourtant été totalement occulté. Or l’Union doit impérativement améliorer le dispositif de secours des migrants naufragés en Méditerranée.
    Les drames récurrents – pas toujours documentés, car certains naufrages se font sans témoin – des noyades en Méditerranée sont aujourd’hui l’une des expressions les plus pathétiques de la fuite de personnes acceptant tous les risques dans leur aspiration à plus de sécurités fondamentales. Ainsi, c’est en Méditerranée que l’on dénombre désormais le plus de décès sur le chemin de la migration. De 2014 à janvier 2024, le nombre de morts est estimé à près de 29 000 personnes.
    Il est un aspect des questions migratoires qui ne se prête pourtant pas à de rudes, et parfois manichéennes, controverses politiques : c’est la question du devoir de recherche et d’assistance aux naufragés. Car cette question relève d’un cadre juridique qui ne fait pas débat. Ni au regard du droit de la mer, ni en référence au droit international humanitaire. Le naufrage survenu le 3 octobre 2013 à Lampedusa, coûtant la vie à 368 migrants, provoqua une profonde émotion en Italie, et Enrico Letta, alors président du Conseil, déclencha une opération militaro-humanitaire destinée à la fois à secourir les immigrants naufragés et à dissuader les passeurs.
    Ce dispositif de sauvetage, « Mare nostrum » [lancé en octobre 2013], souvent salué pour son efficacité et son humanité, a eu une durée de vie éphémère. Le coût de ce déploiement militaire était important, estimé à environ 9 millions d’euros par mois. Il fut presque entièrement supporté par l’Italie, l’Europe n’ayant accordé qu’une aide minime, dont Rome demandait avec constance l’augmentation.
    Ce repli dans l’implication de l’UE au service du sauvetage est d’autant plus incompréhensible que l’Union est par ailleurs l’un des contributeurs majeurs à l’enveloppe annuelle consacrée à l’aide internationale d’urgence.On assiste donc en Méditerranée à la mise en place d’une stratégie de « défaussement » de l’entité qui se revendique comme la plus grande démocratie mondiale, au profit d’autorités libyennes et tunisiennes aux comportements obscurs et violents, et, par transfert de mandat, à des ONG. Ces organisations sont pourtant soumises à des stratégies délibérées de harassement et d’empêchement à agir. Sans aucune volonté de contribution financière de la part de l’UE aux profits des actions qu’elles déploient.
    Certaines agences des Nations unies se sont, elles aussi, exprimées publiquement en 2023 pour dénoncer la situation qui prévaut en Méditerranée. Dans une prise de parole commune, l’Organisation internationale pour les migrations, le Haut-Commissariat pour les réfugiés et le Fonds des Nations unies pour l’enfance ont publiquement appelé les Etats à « prendre leurs responsabilités ».
    Primum non nocere ! La formule [locution latine qui signifie « d’abord, ne pas nuire »], familière pour les professionnels de santé, semble ne pas inspirer la politique européenne, bien au contraire.
    Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Immigration : « Il est temps de cesser d’être complice des pulsions les plus ouvertement xénophobes en Europe »
    Malgré les besoins et les drames récurrents, on assiste, de la part de certains pays de l’UE, au déploiement de stratégies délibérées d’épuisement des ONG de secours. Elles sont développées sciemment pour contrer les opérations de secours en mer, situation inacceptable au regard du droit. Stupéfiante stratégie européenne : ne pas aider, et laisser les Etats riverains entraver ceux qui aident…
    Une photographie de la situation globale des navires de sauvetage à l’approche de l’été 2021 rend compte des paralysies répétées des moyens de secours qui existaient déjà à cette date. La quasi-totalité des navires étaient ainsi immobilisés à la mi-juin 2021. Le Geo-Barents, affrété par l’ONG Médecins sans frontières depuis le 26 mai 2021, était alors le seul bateau d’ONG opérationnel en Méditerranée centrale, avec l’Aita-Mari du collectif espagnol Maydayterraneo.
    Immobilisation forcée
    Tout récemment, SOS Méditerranée s’est trouvée confrontée à de tels blocages trois fois en quelques semaines, en novembre et décembre 2023, puis en février 2024. Le 2 mars, alors que l’équipage de l’ONG allemande Humanity 1 procédait au sauvetage de personnes en détresse en mer, les gardes-côtes libyens ont ouvert le feu. Plusieurs migrants se sont alors jetés à l’eau et l’un d’eux s’est noyé.
    La législation italienne a alors intégré les effets du décret-loi « Piantedosi », qui limite la capacité des navires des ONG de recherche et de sauvetage à effectuer plusieurs opérations de secours d’affilée. Tout écart, pour des motifs parfois aussi futiles que pernicieux, peut désormais conduire le navire et son équipage à une immobilisation forcée.L’interpellation du ministre italien à l’origine du décret par la commissaire aux droits de l’homme de Conseil de l’Europe, Dunja Mijatovic, pour demander le retrait du décret est pourtant restée sans effet.Sur l’ensemble de l’année 2023, seize détentions administratives ont ainsi été prononcées en Italie sur la base du nouveau décret, immobilisant les différents navires durant 320 jours cumulés. En désignant des ports distants pour débarquer les rescapés, les autorités italiennes ont, de plus, imposé aux bateaux l’équivalent d’une année de navigation inutile, pénalisant lourdement les dépenses en combustible des navires de sauvetage des ONG.
    Le dispositif « Mare nostrum » continue de servir de référence intéressante pour restaurer de la sécurité. Les organisations humanitaires doivent plaider pour le réinvestissement solidaire et concret des Etats européens dans les sauvetages en Méditerranée. Elles ne peuvent se satisfaire de la seule délégation de responsabilité qu’elles ont héritée par défaut des politiques publiques de l’UE, comme antidote à la violence incontrôlée en vigueur dans les pays de la rive sud de la Méditerranée.
    L’agence Frontex, comme les autorités grecques, a été pointée du doigt récemment encore par la médiatrice européenne dans son rapport relatif au drame ayant coûté la vie à 650 personnes lors du naufrage de l’Adriana, en juin 2023. Pour Hans Leijtens, son directeur, « [Frontex n’est] pas l’Agence européenne de recherche et de sauvetage. [Elle est] l’Agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes ».Créée en 2004 avec un mandat limité, Frontex a progressivement gagné en puissance, en ressources, jusqu’à devenir l’un des organismes les plus importants de l’Union européenne. L’agence devrait compter environ 10 000 agents et disposer d’un budget de 1 milliard d’euros d’ici à 2027. Mais alors, de qui les sauvetages en Méditerranée sont-ils l’affaire ?
    En 2023, une partie des migrants en Méditerranée venait de Syrie, d’Afghanistan, des territoires palestiniens, du Bangladesh, de Somalie… Autant de terrains de crise où sont actives de vitales organisations humanitaires.
    Dès lors, l’attention portée aux naufragés aux portes de l’Europe relève pour ces mêmes acteurs humanitaires d’une forme de cohérence et de continuité entre le proche et le lointain.
    Le sauvetage des naufragés ne peut être délégué, sans autre forme d’appui et de soutien, à quelques ONG de secours en mer qui affrontent, souvent seules, les enjeux politiques, juridiques, sécuritaires et financiers qui vont de pair avec leur implication opérationnelle.Quelques grandes ONG internationales, et la Fédération internationale de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge, sont déjà engagées dans de salutaires actions, alliances et synergies auprès des navires de sauvetage.Il faut aller plus fort, plus loin, plus nombreux pour que la Méditerranée soit reconnue comme un espace d’intervention humanitaire, et que l’Europe ne fasse plus semblant d’ignorer cette réalité.

    #Covid-19#migrant#migration#UE#mediterranee#traversee#naufrage#mortalite#ONG#humanitaire#sante#droit#frontex

  • Côte d’Ivoire : plus de 150 000 euros distribués à des migrants rentrés au pays - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55980/cote-divoire--plus-de-150-000-euros-distribues-a-des-migrants-rentres-

    Côte d’Ivoire : plus de 150 000 euros distribués à des migrants rentrés au pays
    Par Marlène Panara Publié le : 22/03/2024
    Quatre-vingt-seize exilés ivoiriens rentrés dans le pays ont reçu un chèque d’environ 1 500 euros chacun, de la part des autorités. Objectif de cette aide ? Faciliter leur réinsertion dans la société, un processus qui s’avère souvent long et difficile.
    Plus de 150 000 euros distribués, environ 98 millions de francs CFA. C’est le montant total de l’enveloppe allouée au gouvernement ivoirien à 96 migrants, dont 28 femmes, de retour dans le pays. Les quelques 1 500 euros reçus par chacun des exilés prennent la forme d’un prêt remboursable sur deux ans, afin « de les accompagner dans leur parcours d’insertion professionnelle », a indiqué le ministre de la Promotion de la Jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique, Mamadou Touré.
    C’est lui qui a remis leur chèque aux exilés bénéficiaires mercredi 20 mars dans le quartier du Plateau à Abidjan, en compagnie de Wautabona Ouattara, ministre délégué chargé de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’Extérieur. Le partenaire financier du programme Orange Bank était aussi présent.Les secteurs d’activité des migrants de retour sont le commerce (50 projets), les services (19), l’élevage (15), l’artisanat (cinq), la restauration (quatre), le transport (deux) et l’agriculture (un), affirme un communiqué du ministère de la Promotion de la jeunesse. (...)
    Durant la distribution, Mamadou Touré a par ailleurs invité les bénéficiaires à « être des ambassadeurs de la Côte d’Ivoire dans la campagne de sensibilisation contre l’immigration irrégulière » et à faire comprendre aux jeunes qu’il existe des dispositifs d’insertion professionnelle pour eux.En 2023, 150 personnes rentrées en Côte d’ivoire ont bénéficié de ce même programme, d’un montant total cette année-là de 143,8 millions de francs CFA, soit environ 218 000 euros.Parmi les candidats à l’exil qui empruntent chaque année les routes migratoires menant à l’Europe, nombreux sont les citoyens ivoiriens. En 2023, sur les 157 000 migrants débarqués en Italie, 16 000 étaient Ivoiriens. Soit la troisième nationalité représentée, derrière la Guinée et la Tunisie. En octobre 2023, l’agence européenne de surveillance des frontières extérieures Frontex comptabilisait 14 000 Ivoiriens arrivés de manière irrégulière en Europe, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 12 500.
    Des chiffres que conteste le gouvernement ivoirien. Après la publication de ces données, le ministre ivoirien de l’intérieur Vagondo Diomandé s’était offusqué « d’une situation qui tend à ternir l’image de notre pays » et avait contredit les chiffres donnés par les deux agences. Selon lui, beaucoup de migrants se diraient Ivoiriens mais seraient en réalité originaires d’un autre pays.
    Pour inciter ses ressortissants à rentrer au pays, les autorités ont, il n’empêche, lancé divers programmes d’aide à la réinsertion économique et sociale, en partenariat avec l’OIM. En 2023, plus de 1 700 Ivoiriens - poussés notamment par les attaques anti-Noirs en Tunisie - sont revenus chez eux, un record depuis 2013. Et près de 800 ont demandé l’aide proposée par l’État. Mais beaucoup attendent encore de toucher ces sommes d’argent.
    Pour pallier les carences de l’État, des ONG tentent d’aider les migrants, souvent traumatisés par un passage en Libye ou une traversée périlleuse de la Méditerranée. L’Association pour la réinsertion des migrants de retour en Côte d’Ivoire (Arm-ci), basée à Abidjan, aide par exemple les exilés à « réintégrer le tissu social », avait assuré à InfoMigrants Boniface N’Groma, son fondateur. D’abord en leur permettant de gagner leur indépendance financière, car beaucoup de migrants de retour doivent rembourser des personnes qui leur ont prêté de l’argent pour leur voyage. Puis en leur apportant un soutien psychologique, indispensable à leur réinsertion. « Une fois rentrés, par honte, beaucoup se cachent et ne préviennent pas leurs parents, avait confié Florentine Djiro, présidente du Réseau africain de lutte contre l’immigration clandestine (Realic). Le regard de la famille et de l’entourage sur eux est très dur. Dans certaines zones du pays, ces migrants de retour, on les appelle ‘les maudits’ ».

    #Covid-19#migrant#migration#cotedivoire#retour#rapatriement#OIM#jeunesse#ONG#reinsertion#sante#emploi

  • Au moins 22 migrants, dont sept enfants, se noient en mer Égée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55851/au-moins-22-migrants-dont-sept-enfants-se-noient-en-mer-egee

    Au moins 22 migrants, dont sept enfants, se noient en mer Égée
    Par La rédaction Publié le : 15/03/2024
    Au moins 22 personnes, dont sept enfants, ont péri dans un naufrage au large d’une île turque, ce vendredi 15 mars, en tentant de rejoindre la Grèce pour entrer en Europe. Seules quatre personnes ont survécu, selon le bilan des autorités, qui demeure encore provisoire. Ils espéraient rejoindre la Grèce pour mettre un pied sur le sol européen. Vendredi 15 décembre, le naufrage d’un canot pneumatique en mer Égée, au large des côtes nord-ouest de la Turquie, a fait au moins 22 victimes selon les autorités turques.
    « Les corps sans vie de 22 personnes dont sept enfants ont été retrouvés » a indiqué le gouvernorat de la province de Cannakkale dans un communiqué ce vendredi après-midi. Leurs nationalités ne sont pas encore connues.
    Le canot a chaviré au large de l’île turque de Gökçeada, à une cinquantaine de kilomètres de l’île grecque de Limnos, selon la communication du gouvernorat. Le drame se serait déroulé dans la nuit de jeudi à vendredi, relate l’agence de presse turque Anadolu.
    Quatre survivants Des garde-côtes ont été dépêchés sur place pour tenter de secourir d’autres personnes. Deux hélicoptères, un drone et un avion survolent la zone, ont précisé les autorités locales dans leur communiqué. Pas moins de 18 bateaux de secours et 502 agents sont mobilisés pour cette opération.
    Le nombre connu de victimes reste donc, pour le moment, provisoire. Une précédente communication officielle faisait état de 16 morts, avant que ce bilan ne s’alourdisse à 22 au fil de la journée. Au moins quatre personnes ont survécu au naufrage, ont précisé les autorités. Deux de ces survivants ont pu atteindre, à la nage, une plage située plus au nord, raconte l’agence de presse Anadolu. De là, ils ont pu lancer l’alerte et déclencher l’opération de secours. Deux autres survivants ont pu être secourus par les garde-côtes turcs. Toujours selon l’agence de presse, des ambulances ont été envoyées dans un port voisin, afin d’acheminer les corps repêchés vers les morgues des hôpitaux.
    Augmentation des arrivées sur les îles grecques depuis la Turquie, et des refoulements Début mars, le Conseil européen pour les réfugiés et les exilés (ECRE) s’inquiétait de l’augmentation des arrivées de migrants sur les îles grecques depuis la Turquie. Les garde-côtes turcs ont indiqué pour leur part avoir secouru ou intercepté, depuis le début de cette semaine, plusieurs centaines de migrants tentant la traversée vers la Grèce. La présence d’enfants a souvent été constatée. En novembre, au moins cinq personnes sont mortes noyées après le naufrage de leur embarcation, au large de la province turque d’Izmir. Un mois avant, le 17 octobre, un homme et une femme avaient déjà péri dans deux naufrages en mer Égée : l’un au large de Lesbos, l’autre près des côtes de Samos, plus au sud.
    L’ONG Aegean Boat Report (ABR) a produit un rapport d’observation hebdomadaire pour la semaine du 4 mars, recensant pas moins de 49 tentatives de départ par bateaux, pour 1 492 personnes, depuis la côte turque vers les îles grecques. Seuls dix de ces bateaux ont atteint leur destination. Tous les autres ont été soit interceptés par les garde-côtes turcs, soit refoulés par les garde-côtes grecs.
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    L’organisation note ainsi l’"augmentation des refoulements en mer par les autorités grecques", y compris par « l’utilisation illégale » de radeaux de sauvetage. Ainsi, au cours de la seule semaine du 4 mars, l’ONG constate que « 105 personnes ont été laissées à la dérive, impuissantes, dans cinq radeaux de sauvetage en mer Égée ».
    Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), 3 105 migrants sont morts ou portés disparu en Méditerranée en 2023. C’est le plus lourd bilan de l’institution depuis 2017. Rien que depuis janvier, 360 migrants sont décédés ou portés disparus, recense encore l’OIM. Le 13 mars, l’équipage de l’Ocean Viking, navire de SOS Méditerranée, a secouru 25 survivants qui se trouvaient à bord d’un canot pneumatique dans lequel 60 personnes sont mortes. Leurs corps ont été jetés à la mer, au large de la Libye, ont témoigné les rescapés.

    #Covid-19#migration#grece#mediterranee#libye#traversee#mortalite#sante#refoulement##OIM#ONG#ECRE#turquie

  • I dati che raccontano la guerra ai soccorsi nell’anno nero della strage di Cutro

    Nel 2023 le autorità italiane hanno classificato come operazioni di polizia e non Sar oltre mille sbarchi, per un totale di quasi 40mila persone, un quarto degli arrivi via mare. Dati inediti del Viminale descrivono la “strategia” contro le Ong e l’intento di creare l’emergenza a Lampedusa concentrando lì oltre i due terzi degli approdi.

    Nell’anno della strage di Cutro (26 febbraio 2023) le autorità italiane hanno classificato come operazioni di polizia oltre 1.000 sbarchi, per un totale di quasi 40mila persone, poco più di un quarto di tutti gli arrivi via mare. Questo nonostante gli effetti funesti che la confusione tra “law enforcement” e ricerca e soccorso ha prodotto proprio in occasione del naufragio di fine febbraio dell’anno scorso a pochi metri dalle coste calabresi, quando morirono più di 90 persone, e sulla quale sta indagando la Procura di Crotone.

    Quello degli eventi strumentalmente classificati come di natura poliziesca in luogo del soccorso, anche dopo i fatti di Cutro, è solo uno dei dati attraverso i quali si può leggere come è andata lo scorso anno nel Mediterraneo. È possibile farlo dopo aver ottenuto dati inediti dal ministero dell’Interno, che rispetto al passato ha fortemente ridotto qualità e quantità degli elementi pubblicati nel cruscotto statistico giornaliero e nella sua rielaborazione di fine anno.

    Prima però partiamo dai dati noti. Nel 2023 sono sbarcate sulle coste italiane 157.651 persone (il Viminale talvolta ne riporta 157.652, ma la sostanza è identica). Il dato è il più alto dal 2017 ma inferiore al 2016, quando furono 181.436. Le prime cinque nazionalità dichiarate al momento dello sbarco, che rappresentano quasi il 50% degli arrivi, sono di cittadini della Guinea, Tunisia, Costa d’Avorio, Bangladesh, Egitto. I minori soli sono stati 17.319.

    E qui veniamo ai dati che ci ha trasmesso il Viminale a seguito di un’istanza di accesso civico generalizzato. La stragrande maggioranza delle persone sbarcate è partita nel 2023 dalla Tunisia: oltre 97mila persone sulle 157mila totali. Segue a distanza la Libia, con 52mila partenze, quasi doppiata, e poi più dietro la Turchia (7.150), Algeria, Libano e finanche Cipro.

    Come mostrano le elaborazioni grafiche dei dati governativi, ci sono stati mesi in cui dalla Tunisia sono sbarcate anche oltre 20mila persone. Una tendenza che ha conosciuto una brusca interruzione a partire dal mese di ottobre 2023, quando gli sbarchi in quota Tunisia, al netto delle condizioni meteo marine, sono crollati a poco meno di 1.900, attestandosi poco sotto i 5mila nei due mesi successivi.

    Tradotto: l’ultimo trimestre dello scorso anno ha visto una forte diminuzione degli sbarchi provenienti dalla Tunisia, Paese con il quale Unione europea e Italia hanno stretto il “solito” accordo che prevede soldi e forniture in cambio di “contrasto ai flussi”, ovvero contrasto ai diritti umani. È lo schema libico, con le differenze del caso. Il ministro Matteo Piantedosi il 31 dicembre 2023, intervistato da La Stampa, ha rivendicato la bontà della strategia parlando di “121.883 persone” (dando l’idea di un conteggio analitico e quotidiano) “bloccate” grazie alla “collaborazione con le autorità tunisine e libiche”.

    Un altro dato utilissimo per capire come “funziona” la macchina mediatica della presunta “emergenza immigrazione” è quello dei porti di sbarco. Il primo e incontrastato porto sul quale lo scorso anno è stata scaricata la stragrande maggioranza degli sbarchi è Lampedusa, con quasi 110mila arrivi (di cui “solo” 7.400 autonomi) contro i 5.500 di Augusta, Roccella Jonica, i 4.800 di Pantelleria e i 3.800 di Catania. In passato non è sempre stato così. Ma Lampedusa è troppo importante per due ragioni: dare in pasto all’opinione pubblica l’idea di una situazione esplosiva e ingestibile, bloccando i trasferimenti verso la terraferma (vedasi l’estate 2023), e contemporaneamente convogliare quanti più richiedenti asilo potenziali possibile nella macchina del trattenimento dell’hotspot.

    Benché in Italia si sia convinti che a soccorrere le persone in mare siano solo le acerrime nemiche Ong, i dati, ancora una volta, confermano il loro ruolo ridotto a marginale dopo anni di campagne diffamatorie, criminalizzazione penale e vera e propria persecuzione amministrativa. Nel 2023, infatti, gli assetti delle Organizzazioni non governative hanno salvato e sbarcato in Italia neanche 9mila persone. Poco più del 5% del totale. Anche nei mesi più intensi degli arrivi la quota delle Ong è stata limitata.

    Come noto, le poche navi umanitarie intervenute sono state deliberatamente indirizzate verso porti lontani. Il primo per numero di persone sbarcate è stato Brindisi (quasi 1.400 sbarcati su 9mila), ovvero 285 miglia in più rispetto al Sud-Ovest della Sicilia. Segue Lampedusa con 980, vero, ma poi ci sono Carrara (535 miglia di distanza in più dalla Sicilia), Trapani, Salerno, Bari, Civitavecchia, Ortona.

    Non è facile dire quanti giorni di navigazione in più questa “strategia” brutale abbia esattamente determinato. Un esperto operatore di ricerca e soccorso in mare aiuta a fare due conti a spanne: “Le navi normalmente viaggiano a meno di dieci nodi, calcolando una velocità di sette nodi andare a Brindisi implica circa 41 ore in più rispetto ai porti più vicini del Sud della Sicilia, come ad esempio Pozzallo. E per arrivare a Pozzallo dalla cosiddetta ‘SAR 1’, a Ovest di Tripoli, partendo da una distanza dalla costa libica di circa 35 miglia, tra Zuara e Zawiya, ci vogliono circa 24 ore”.

    Una recente analisi di Sos Humanity -ripresa dal Guardian a metà febbraio- ha stimato che questo modus operandi delle autorità italiane possa aver complessivamente fatto perdere alle navi delle Ong 374 giorni di operatività. Nell’anno in cui sono morte annegate ufficialmente almeno 2.500 persone e intercettate dalle milizie libiche e riportate indietro, sempre ufficialmente, quasi 17.200 (con l’ancora una volta dimostrata complicità dell’Agenzia europea Frontex). Ma sono tempi così oscuri che ostacolare le “ambulanze” è divenuto un vanto.

    https://altreconomia.it/i-dati-che-raccontano-la-guerra-ai-soccorsi-nellanno-nero-della-strage-

    #statistiques #débarquement #Italie #migrations #réfugiés #chiffres #sauvetage #ONG #SAR #search-and-rescue #Méditerranée #Lampedusa #law_enforcement #2023 #Tunisie #Libye #externalisation #accord #urgence #hotspot

  • #Pesticides : pourquoi l’indicateur d’usage choisi par le gouvernement est contesté par les #ONG et les #chercheurs
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/02/22/pesticides-pourquoi-l-indicateur-d-usage-choisi-par-le-gouvernement-est-cont
    #ecophyto

    Pour comprendre, il faut saisir l’étendue des différences d’approche entre le NODU et le HRI-1. « Le "NODU mesure l’intensité du recours aux pesticides en se fondant, pour chaque substance, sur la #dose maximale homologuée à l’hectare », explique M. Barbu. Dix kilogrammes d’un produit appliqué sur une culture auront ainsi le même poids, dans le NODU, qu’un seul kilogramme d’une autre #molécule qui serait dix fois plus efficace. « On reproche souvent au NODU de ne pas tenir compte du risque inhérent à chaque #substance active, ajoute le chercheur. Techniquement, c’est exact, mais on comprend bien que l’efficacité d’une molécule est aussi une mesure des risques inhérents à son usage, même si cette mesure est imparfaite. »

    Au contraire, le #HRI-1 ne tient pas compte des doses d’application homologuées pour chaque molécule. « L’une des limites majeures de cet indicateur est de cumuler des quantités de substances actives utilisées à quelques grammes à l’hectare, avec d’autres utilisées à plusieurs kilogrammes à l’hectare », explique Jean-Noël Aubertot, agronome à l’Inrae et président du CST du plan Ecophyto. « C’est un peu comme si on additionnait les poids de bombes A et de bâtons de dynamite, illustre M. Barbu. Cela n’a pas grand sens. »

    Le HRI-1 a bien un système de pondération des quantités utilisées, en fonction des substances, mais il ne s’appuie pas sur leur efficacité. Il divise en quatre catégories les pesticides : ceux considérés à faible risque, ceux qui sont approuvés sans être à faible risque, ceux qui sont considérés comme problématiques et devant être remplacés et enfin ceux qui ne sont plus approuvés car trop dangereux. Des facteurs multiplicatifs sont appliqués aux quantités de pesticides selon leur classement dans ces quatre catégories : 1 pour les #produits appartenant à la première, 8 pour la deuxième, 16 pour la troisième et 64 pour la quatrième.

    Comment ces facteurs de pondération ont-ils été établis ? « Apparemment au doigt mouillé, répond M. #Barbu. Il n’y a aucune justification scientifique derrière ces facteurs de pondération, puisqu’ils ne tiennent compte que du statut réglementaire des molécules, et non des risques réels liés à leur usage, qui peuvent en outre être très différents selon qu’on parle de risques sanitaires ou environnementaux. »

    • Corentin Barbu donne un exemple. « Aujourd’hui, le glyphosate représente environ 50 % des usages herbicides en France, et il est homologué pour une application de 1,6 kilogramme à l’hectare, explique le chercheur. Une nouvelle molécule herbicide en cours d’évaluation pourrait arriver prochainement sur le marché et son taux d’application est de l’ordre de 1 gramme par hectare, soit 1 600 fois moins. »

      Le simple remplacement du glyphosate par cette nouvelle substance induirait une réduction considérable de l’indice HRI-1. « Or une telle substitution ne changerait fondamentalement rien à l’usage réel des pesticides, ni aux risques pour la biodiversité, dit M. Barbu. Si ce n’est qu’on remplacerait le glyphosate par une molécule nouvelle, sur laquelle on n’a aucun recul. »

      En dépit des limites du HRI-1, le NODU n’est pas parfait. Le CST suggère ainsi des améliorations de l’indice plutôt que son remplacement. « Nous allons continuer à travailler dans les prochains mois sur la question, dit M. Aubertot. L’indice idéal serait calculable au niveau européen, tiendrait compte des risques pour la santé et la biodiversité, mais aussi des doses d’application des substances actives, c’est-à-dire de leur efficacité. » La question est surtout de savoir si cet indice « idéal » serait politiquement désirable.

  • Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-une-association-porte-plainte-contre-les

    Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    Par Julia Pascual
    Une plainte pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours » a été déposée, vendredi 2 février, à l’encontre du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais), du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord et des gardes-côtes anglais. Dans cette plainte transmise au procureur de la République du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), dont Le Monde a pris connaissance, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 met en cause la façon dont les autorités françaises et britanniques ont traité, le 14 décembre 2022, l’appel à l’aide d’une embarcation pneumatique qui tentait de rejoindre l’Angleterre.
    Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là et trente-neuf ont été secourues par les Britanniques et un chalutier, parmi lesquelles des ressortissants d’Afghanistan, d’Irak, du Sénégal et d’Inde.« Bonjour mon frère, nous sommes dans un bateau et nous avons un problème. S’il vous plaît, à l’aide. Nous avons des enfants et la famille dans le bateau. Et un bateau, de l’eau qui arrive. Nous n’avons rien pour le sauvetage, pour la sécurité. S’il vous plaît, aidez-moi mon frère. S’il vous plaît. S’il vous plaît. S’il vous plaît. Nous sommes dans l’eau, nous avons une famille. » A 2 h 54, cette nuit-là, l’association Utopia 56 reçoit un message de détresse vocal sur son téléphone d’urgence, par l’application WhatsApp. Il laisse entendre des personnes en pleurs et un moteur en marche. Le canot pneumatique partage sa localisation, dans les eaux françaises.
    Quelques minutes plus tard, l’association transmet l’information par téléphone au Cross de Gris-Nez, l’instance qui coordonne les secours en mer côté français. Un mail est envoyé dans la foulée au Cross ainsi qu’aux secours anglais. « Problème : eau dans le bateau (…) Il y a des familles avec des enfants à bord (…) Ils demandent de l’aide de façon urgente », y précise l’association.
    Que s’est-il alors passé ? « En dépit des informations communiquées (…), les services de secours français, tout comme les services de secours britanniques, ne sont pas intervenus sans délai, estime Utopia 56 dans sa plainte. Il apparaît en effet que le premier bateau des secours britanniques a quitté la côte à 3 h 40, soit plus de quarante minutes après l’appel de l’association. » Les secours anglais ont diffusé un « Mayday » faisant état du canot en train de couler à 4 h 21. D’après le communiqué du Cross diffusé le lendemain du naufrage, le canot aurait continué de progresser jusqu’aux eaux anglaises, après l’alerte donnée par Utopia 56. Le Cross aurait fait relocaliser l’embarcation et exercer une « veille attentive » par deux navires commerciaux successivement avant que les Britanniques n’envoient des secours.
    Le déroulé des événements relatés par Utopia 56 dans sa plainte combine des éléments communiqués par la préfecture maritime, des images prises par un chalutier anglais, l’Arcturus, qui a porté secours à l’embarcation, ainsi que les déclarations de son capitaine relayées dans la presse. L’association s’appuie aussi sur un rapport publié en décembre 2023 par le réseau d’activistes Alarm Phone, qui a notamment assisté en Angleterre au procès – toujours en cours – d’Ibrahim Bah, un Sénégalais de 19 ans qui conduisait l’embarcation cette nuit-là. Il est poursuivi pour « homicide involontaire » et « violation des lois sur l’immigration ». Les audiences ont notamment été l’occasion pour plusieurs rescapés de témoigner des circonstances du naufrage.
    A travers cet ensemble d’éléments, il apparaît que les migrants auraient appelé d’eux-mêmes les secours français, sans résultat, tandis que de l’eau entrait dans le canot. Les passagers en détresse se seraient par ailleurs portés vers un premier bateau de pêche qui aurait refusé de leur porter secours. Puis ils se seraient portés vers l’Arcturus, qui pêchait des coquilles Saint-Jacques dans les eaux britanniques, à environ 14 kilomètres des côtes anglaises. Pour attirer l’attention, les passagers auraient appelé à l’aide et plusieurs d’entre eux auraient sauté à l’eau pour nager jusqu’à s’agripper au filet de pêche du chalutier.
    Les rescapés ont rapporté lors du procès que la panique augmentait à bord du canot avarié. Ses occupants se seraient levés et l’effet conjugué de leur poids et de leur agitation aurait fait céder le plancher. « Comme le bateau s’est effondré sur lui-même, faisant tomber une partie des gens, certains sont restés coincés à l’intérieur », aurait déclaré un rescapé, d’après Alarm Phone.
    Finalement, l’équipage de l’Arcturus est parvenu à accoster le canot et à l’accrocher par une corde pour ensuite commencer à faire monter à son bord des naufragés. Sur des images prises par les pêcheurs, et diffusées par la presse britannique, on voit des personnes dans l’eau au milieu des boudins pneumatiques. D’après le communiqué du Cross, la température de la mer était de l’ordre de 10 degrés, « réduisant la durée de survie d’un naufragé à moins de deux heures ». Les personnes « sont restées pendant un long moment dans les eaux glacées de la Manche, en cherchant à s’accrocher à l’embarcation dégonflée dans l’attente de l’arrivée des secours », détaille la plainte.
    Une photo prise par l’équipage de l’Arcturus montre notamment le cadavre flottant d’un homme qui s’était accroché à une corde du chalutier. Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là mais cinq autres pourraient avoir disparu, le nombre de passagers n’étant pas connu de façon certaine.Dans son rapport, Alarm Phone s’interroge sur les moyens déployés par les pêcheurs pour secourir les migrants, sans jamais jeter de radeaux ou de gilets de sauvetage, mais prenant le temps de faire des images. Une façon de souligner le manque de maîtrise de la procédure par les pêcheurs, « alors que les services français avaient les moyens opérationnels d’intervenir immédiatement », souligne Utopia 56, convaincue que « le renvoi de responsabilité entre les services a immanquablement retardé le début de l’opération de recherche ».
    Des traversées « de plus en plus dangereuses »
    En 2023, un peu moins de 30 000 migrants ont rejoint les côtes anglaises par la mer, contre plus de 45 000 en 2022. Douze personnes sont décédées au cours de l’année, a précisé vendredi le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, lors d’une conférence de presse. Il a également regretté des traversées « de plus en plus dangereuses », notamment du fait d’embarcations davantage chargées et parce que « certains migrants en détresse n’acceptent pas notre assistance ».
    Le préfet a aussi déclaré avoir fait des « signalements » pour dénoncer « des associations » qui font « le jeu des passeurs » en avertissant le Cross de « faux départs » et de « fausses urgences ». « On est obligé d’envoyer des secours là où il n’y a rien du tout, a-t-il assuré. Ça leurre les forces de sécurité. » « Le préfet accuse les associations sans aucun fondement et cherche simplement à détourner l’attention et à se dédouaner », réagit Nikolaï Posner, d’Utopia 56. Une instruction pénale sur les circonstances du naufrage survenu le 24 novembre 2021, au cours duquel au moins vingt-sept personnes sont mortes, est par ailleurs toujours en cours. Dans ce cadre, sept militaires du Cross et du patrouilleur de service public Flamant sont notamment mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#merdunord#traversee#mortalite#ong