• CADTM - Comment le #patriarcat et le #capitalisme renforcent-ils conjointement l’#oppression des #femmes ?
    http://cadtm.org/Comment-le-patriarcat-et-le

    L’oppression des femmes est très ancienne : elle préexiste au capitalisme qui est aussi un système d’oppression mais plus global. On appelle « patriarcat » l’oppression que les femmes subissent en tant que femmes de la part des hommes. Cette oppression se reproduit de multiples façons au delà de l’aspect strictement économique : par le langage, la filiation, les stéréotypes, les religions, la culture… Cette oppression prend des formes très différentes selon par exemple qu’on vit au Nord ou au Sud de la planète, en milieu urbain ou en milieu rural.

    La révolte contre l’oppression ou l’exploitation ressentie ne débouche pas ipso facto sur la mise en cause du patriarcat (la classe ouvrière opprimée ne décide pas non plus ipso facto de mettre fin au capitalisme et, pourtant, il est plus « facile » de réagir à l’oppression du patron qu’à celle du compagnon). Pour cela, il faut encore pouvoir se débarrasser des explications les plus courantes, qu’elles soient d’inspiration physiologique (appareil sexuel ou cerveau différent) ou psychologique (caractère passif, docile, narcissique, etc.) pour déboucher sur une critique politique du patriarcat, en tant que système de pouvoir dynamique, capable de se perpétuer, et qui résiste à toute transformation de son noyau central : la suprématie des hommes |2|.
    Être féministe, c’est donc prendre conscience de cette oppression et, ayant pris conscience que c’est un système, travailler à le détruire pour permettre l’émancipation (la libération) des femmes.

  • Les syndicats sont-ils plus efficaces que le patronat en matière d’égalité entre hommes et femmes ?
    http://www.bastamag.net/Les-syndicats-sont-ils-plus-efficaces-que-le-patronat-en-matiere-d-egalite

    Les syndicats de salariés font-ils mieux que le patronat en terme de parité ? Les femmes constituent près de la moitié des adhérents des syndicats. Mais les instances dirigeantes de ces organisations restent encore majoritairement masculines. Les femmes sont pourtant les premières à subir les temps partiels forcés, les horaires décalés, l’arbitraire des employeurs. Leur présence dans les instances dirigeantes permet pourtant une meilleure prise en charge des questions d’égalité ou de lutte contre les (...)

    #Décrypter

    / #Féminisme, #Luttes_sociales, #Syndicalisme, #Transformer_le_travail, #Enquêtes, #Inégalités, A la (...)

    • Embarras face au harcèlement au travail

      Comment, justement, les syndicats s’engagent-il sur le problème des violences sexuelles ? « Les choses ont bougé, c’est évident. Nous sommes de plus en plus sollicitées par les syndicats pour intervenir dans des colloques, des conférences, des formations, témoigne Marilyn Baldeck, déléguée générale de l’Association européenne contre les violences faites aux femmes au travail. Nous avons aussi plus de demandes de renseignements par des délégués du personnel ou des élus syndicaux. Il y a une ouverture sur cette question des violences sexuelles et sexistes commises dans les relations de travail. Il n’empêche que les femmes rament encore à contre-courant sur ces questions au sein des syndicats. »

      Selon la responsable associative, le bât blesse lorsque des adhérents des syndicats sont eux-mêmes mis en cause pour des faits de harcèlement. « Les responsables syndicaux nous disent que c’est compliqué pour eux, qu’ils doivent défendre les élus et adhérents mis en cause. À ma connaissance, il n’y a que l’union départementale de Paris de la CFDT qui a pris position clairement en disant “on ne défend pas les harceleurs, même s’ils sont adhérents à la CFDT”. Lutter contre le harcèlement sexuel ou pour l’égalité professionnelle, cela peut être un obstacle à la prise de responsabilité pour les femmes. »

      #discrimination #oppression #harcèlement

  • Comment tenter de rendre une ville propre et triste : une leçon offerte par la mairie de Marseille

    Marseille : L’affichage sauvage dans le viseur de la mairie

    http://www.20minutes.fr/marseille/1807079-20160315-marseille-affichage-sauvage-viseur-mairie

    Julie, la trentaine, passe tous les jours devant ces murs bigarrés du cours Julien, notamment celui de la rue de Bussy-l’Indien qui mène jusqu’à son appartement. Dans cette ruelle, une partie des affiches a aujourd’hui disparu. Ne reste plus qu’un énorme graffiti à la place. « C’est dommage parce qu’elles étaient pratiques ces affiches, fait remarquer la jeune femme. J’avais tout mon programme culturel de la semaine sur un seul mur. »

  • #pouvoir #oppression #normalisation

    la discipline essaie de faire en sorte que l’évènement [exemple de la disette] ne se produise pas ; le contrôle, au contraire, laisse arriver l’évènement : on ne peut pas empêcher l’évènement de se produire mais on peut faire en sorte qu’il ne veuille rien dire , qu’il ne soit pas significatif , qu’il ne soit plus un évènement. On y parvient en abordant les choses d’un point de vue statistique : car alors, loin d’ébranler l’ordinaire, l’évènement est l’ordinaire par excellence, intégralement soumis à des lois. On fait donc en sorte que, s’il y a bien évènement, cet évènement n’arrive au fond à personne, sinon à ce « on » qui n’est qu’un personnage statistique.

    LAGANDRÉ, Cédric, La société intégrale , éditions Climats, 2008 [p.72] (Un livre passionnant sur l’État de contrôle.)

    → Un évènement est normalisé lorsqu’on le voit du point de vue statistique. Un propos applicable à beaucoup de choses : disette, crise, meurtres à grande échelle (guerres, abattoirs...)

    • « Les huées populaires avaient de nouveau accompagné Marigny, sur son trajet de retour de Vincennes au Temple où, cette fois, les fers aux pieds, il s’était vu enfermer dans le même cachot qui avait servi pour Jacques de Molay. Sa chaîne avait été rivée au même anneau où l’on rivait naguère la chaîne du grand-maître, et le salpêtre portait encore les marques faites par le vieux chevalier pour compter l’écoulement des jours.
      « Sept ans ! Nous l’avons condamné à passer ici sept ans, pour ensuite l’envoyer brûler. Et moi qui ne suis emprisonné que depuis une semaine, je comprends déjà tout ce qu’il a souffert. »
      Le personnage d’État, des hauteurs où s’exerce son pouvoir, protégé par tout l’appareil des tribunaux, de la police et des armées, ne voit pas l’homme dans le condamné qu’il livre à la prison ou à la mort ; il réduit une opposition. Marigny se souvenait du malaise qu’il avait éprouvé tandis que les Templiers grillaient sur l’île aux Juifs, en comprenant qu’il ne s’agissait plus alors d’abstraites puissances hostiles, mais d’êtres de chair, de semblables. Un bref moment, cette nuit-là, et se reprochant ce mouvement d’âme comme une faiblesse, il s’était senti solidaire des suppliciés. Il se retrouvait tel, au fond de son cachot. « Vraiment, nous avons tous été maudits pour ce que nous avons fait là. »

      Maurice Druon, Les Rois Maudits, 1955 (vol. 2 “La Reine étranglée” - année 1315).
      https://archive.org/details/LesRoisMauditsMauriceDruon


      Cet extrait me semble en parfaite résonance avec ton propos, même si le moyen d’“abstraire” la souffrance de l’autre est ici le politique et non le chiffre.

    • Merci !
      Oui ça reste dans l’idée de déshumaniser un groupe de personnes, pour leur faire subir ce que l’on veut sans soucis de conscience : ce ne sont plus des individus, c’est un groupe nuisible à notre État... « une puissance hostile ».

      solidaire des suppliciés

      j’aime vraiment cette expression

  • Meral al-Mer se bat contre la violence au sein des familles. Elle vient de publier un livre sur ses propres expériences et fait partie du jury qui décerne le prix Hatun-Sürücü pour l’engagement favorisant l’autonomie des jeunes filles et jeunes femmes.

    Meral al-Mer, Jurorin beim Hatun-Sürücü-Preis : « Es gibt ein Leben nach der Familie » - Berlin - Tagesspiegel Mobil
    http://m.tagesspiegel.de/berlin/meral-al-mer-jurorin-beim-hatun-sueruecue-preis-es-gibt-ein-leben-nach-der-familie/12930082.html

    Sie haben das Buch geschrieben „Nicht ohne meine Mutter“, in dem Sie die Misshandlungen Ihres Vaters schildern. Warum wurden Sie bestraft mit Prügeln?
    Ich wurde wegen nichtiger Gründe bestraft. Mein Vater hat mich gedemütigt, mich entwertet, mir von Kindheit an gedroht, meine Zunge abzuschneiden. Er hat eine Pistole an meine Schläfe gehalten. Er hat mich mit Steinen beworfen und mehrfach gedroht, mich umzubringen. Es waren Situationen, in denen ich nicht so reagiert habe, wie er sich das vorstellte.

    Sie sind in Deutschland geboren. Ihr Vater hat Ihre wieder schwangere Mutter in ihr Heimatdorf an die türkisch-syrische Grenze zurückgebracht, sie dort im Haus ihrer Eltern mittellos zurückgelassen. Sie wurden mit 16 Monaten von Ihrem Vater nach Deutschland entführt und wuchsen bei der Stiefmutter auf.
    Mein Vater hat jahrelang meine deutschen Stiefmütter geschlagen, beschimpft und verfolgt. Als ich fünf Jahre alt war, starb meine erste Stiefmutter. Eine neue Frau lebte mit ihm 13 Jahre lang zusammen. Gewalt war Alltag. Häusliche Gewalt hat meines Erachtens nicht viel mit der Kultur zu tun.

    Haben sich die Werte in der muslimischen Community hierzulande verändert?
    Die Tradition wird oft vorangestellt. Aber ich kenne viele junge Migrantinnen, die in aufgeklärten Elternhäusern aufwachsen, die einen emanzipierten Lebensstil der Kinder akzeptieren. Es gibt Aufklärungskampagnen und Initiativen, die die traditionelle Rollenverteilung infrage stellen. Seit dem Mord an Hatun Sürücü sind auch Schulsozialarbeiter viel sensibilisierter und bemerken Probleme von jungen Migrantinnen mit ihren Familien schneller. Und es gibt ein engmaschiges Netz von Hilfsmaßnahmen.

    Familien, in denen Gewalt und Unterdrückung herrscht, sind nicht zu Kompromissen bereit. Man muss sie manchmal aufgeben, um weiterleben zu können. Ich kann sagen: Es gibt ein Leben nach der Familie.

    Les positions de Meral al-Mer sont remarquables parce qu’elles concernent la majorité des familles allemandes originaires d’Europe centrale. Il suffit de se souvenir de la violence omniprésente et voulue par l’idéologie officielle de l’époque entre 1933 et 1945 pour se faire une idée de l’ampleur du phénomène. Aucune famille n’y échappait, ses membre en devenaient victimes et coupables à la fois.

    Tout un peuple était exposé à la violence arbitraires des hommes du Führer comme les femmes et l’enfant dans le récit de l’auteure sont d’abord impuissantes face au père. Chacun était ou partie prenante active de cette violence ou son adversaire ou les deux. Cette expérience traumatisante fait partie du patrimoine occulte de chaque famille allemande à l’exception de quelques « justes » émigrés ou résistants, exposés eux aux actions contradictoires de leurs alliés stalinistes et capitalistes.

    Meral al-Mer traite un sujet d’abord féminin qui prend une qualité universelle quand on le regarde dans son contexte.

    Le poète nous enseigne que le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde et Meral al-Mer nous fait comprendre qu’ il y une vie aprés la famille - une vie nouvelle, un nouveau monde.
    .
    https://fr.wikiquote.org/wiki/Bertolt_Brecht#La_R.C3.A9sistible_Ascension_d.27Arturo_Ui.2C_1941

    #féminisme #oppression #sexime #racisme #Allemagne #Turquie

  • Le cinéaste Amer Albarwazi vivait à #Raqqa, en #Syrie, lorsque sa ville est devenue le siège de l’#Etat_islamique. C’était il y a deux ans. Il réside désormais en Turquie avec Farah Presley. Ensemble, ils ont réalisé un clip pour montrer les changements dans leur vie, Fade to black. via https://lignesdeforce.wordpress.com

    https://www.youtube.com/watch?feature=player_embedded&v=WIrSDKcO-4M

    #vidéo

  • Véronique Nahoum Grappe, chercheure en sciences sociales à l’EHESS, fait cette conférence sur l’analyse anthropologique de la #minceur et plus globalement du corps des #femmes. C’est passionnant et très clair ! Elle évoque aussi bien les siècles derniers que le rapport au #corps dans notre société, les différences sociales entre hommes et femmes de ce point de vue, le dernier Mad Max, les corsets etc etc À écouter pour quiconque s’intéresse à la question
    Le point de vue de l’#anthropologie sur le rêve de minceur contemporain / INSTITUT FRANCAIS DE LA MODE
    http://plus.franceculture.fr/partenaires/institut-francais-de-la-mode/le-point-de-vue-de-l-anthropologie-sur-le-reve-de-minceur

    #féminisme #domination #genre #sexisme #oppression #anorexie #alimentation #vêtement #mode

  • J’ai l’impression ces derniers temps qu’on ressort cette expression « les mots sont importants » pour tout et n’importe quoi (et surtout n’importe quoi en fait).
    Avant de préciser les situations inappropriées dans lesquelles l’usage est totalement inapproprié, je vais rappeler le but de cette expression dans un cadre politique.

    Rappeler que les mots sont importants signifie
    –faire attention au langage qu’on emploie pour ne pas être oppressif-ve.
    – créer de nouveaux mots qui ne sont pas dans le dictionnaire notamment quand il s’agit de nommer les oppresseur-e-s ou de mieux nommer les oppressé-e-s selon ce qu’iels souhaitent elleux mêmes.
    – ne pas minimiser des situations oppressives et ne pas instrumentalisation des termes pour dénoncer une oppression quand ça n’a rentre pas dans ce cadre (que ce soit une autre oppression ou une situation non oppressive).
    – faire attention à l’écriture en utilisant une écriture inclusive et les bons pronoms accords

    Dire les mots sont importants ne doit pas :
    – être un outil pour faire du derailling notamment quand il s’agit de splaining de dominants.
    –signifier enfin sortir le dictionnaire à tout bout de champ .
    http://viedelamia.canalblog.com/archives/2015/12/09/33036824.html
    #militantisme #oppression #splaining

  • Avant de commencer cet article, je présente toutes mes condoléances aux proches des victimes et beaucoup de soutien aux personnes musulmanes qui font pas mal prendre suite aux attentats de Paris
    Depuis les attentats de Paris du 13 novembre, j’ai pu constater des attitudes plus ou moins consternantes et des unions plus que douteuses notamment entre des personnes dîtes républicaines et des fachos : elle est plutôt sympa l’unité nationale.
    Quand il s’agit de taper sur des gens qui refusent l’injonction à changer leur PP facebook et la critiquent, visiblement, il n’y a plus de front républicain face aux fachos.
    Il y a quelque chose qui m’a particulièrement énervé-e : c’est cette vision fantasmée de la liberté occidentale, d’où le titre.
    J e vais parler plus précisément:liberté d’expression, liberté de faire la fête et liberté sexuelle http://viedelamia.canalblog.com/archives/2015/11/18/32943402.html
    #attentats #ethnocentrisme #liberté #liberté_d_expression #liberté_sexuelle #oppressions #Paris #racisme #sexisme #violences_sexuelles #féminisme #islamophobie

  • pourquoi en tant que blanche, je participe à la Marche de la dignité
    http://contre-attaques.org/magazine/article/pourquoi-en

    Le 31 octobre prochain, la MAFED, collectif de femmes « racisées », , organise une marche pour la dignité. Pas pour la réclamer, non : pour l’affirmer. Les racisé-es sont déjà dignes, ils n’ont pas à attendre qu’on la leur octroie. Ils, hommes et femmes, le sont, ils le disent, ils vont marcher pour l’affirmer. Ils vont marcher pour exiger l’égalité concrète et la justice. Vingt ans après la Marche pour l’égalité de 1983, 10 ans après la mort de Zyed Bena et Bouna Traore, énièmes victimes de la police, il (...)

    #Magazine

    / #Tribunes, #carousel

    • Il est temps pour nous de cesser de froncer les sourcils lorsque nous entendons ce terme. D’arrêter de balayer d’un revers de la main les arguments visant à démontrer la pertinence de l’usage de ce mot-là, les blancs, comme groupe social. Dans un #système racial discriminant, qui réprime, violente et assassine les personnes « racisées », nous devons impérativement regarder les choses en face. Nous sommes les blancs. Nous sommes la #couleur des collants « chair » et celle du fond de teint « naturel ». Notre #race sociale existe bel et bien, puisque ceux qui n’y appartiennent pas en souffrent, en meurent, doivent faire face à des #oppressions systémiques et des difficultés d’accès à tous les domaines de la vie sociale, économique, politique, à la vie tout court même, dans le cas des victimes des crimes policiers. On parle ici aussi d’emploi, de logement décent, d’accès à la prise de parole, au pouvoir médiatique, politique, économique.

  • Quand la barbarie du monde nous rattrape | Le dernier #éditorial de Lutte Ouvrière. Un texte à lire.
    http://www.lutte-ouvriere.org/editoriaux/quand-la-barbarie-du-monde-nous-rattrape-62400.html

    #Bombardements, quartiers dévastés, #attentats, #assassinats, #tortures, populations terrorisées par des régimes sanguinaires, #réfugiés survivant dans des conditions infâmes : chaque jour la télévision et la presse amènent leur lot d’images barbares.

    Cela se passe en #Syrie, en #Turquie, en Israël, dans les territoires palestiniens occupés. C’est en #Irak, en #Libye, au #Yemen, au #Nigeria ou en #Afghanistan. C’est à des milliers de kilomètres d’ici. Mais même ceux qui veulent ne pas voir ne peuvent pas faire comme si cela n’existait pas.

    Parce que les victimes de ces guerres sont jetées sur les routes par centaines de milliers et frappent aujourd’hui à nos portes. Parce qu’avec la menace du #terrorisme, nous payons les contrecoups de ces #oppressions et de ces #guerres.

    Et ce n’est pas un hasard : notre gouvernement est coresponsable de cet enfer. Parce qu’il bombarde en #Irak et en Syrie. Parce qu’il apporte son soutien à l’État d’Israël, au gouvernement turc et aux #dictatures du Golfe. Parce qu’il manœuvre en #Afrique pour que la bourgeoisie française continue d’exploiter les richesses de ce continent. Cette barbarie ne peut pas ne pas rejaillir sur nous.

    Elle aggrave d’ores et déjà le cours réactionnaire dans lequel l’Europe est engagée depuis quelques années. De partout en Europe, la crise, le chômage de masse et les politiques anti-ouvrières menées par tous les gouvernements, de gauche ou de droite, ont affaibli les partis gouvernementaux au profit de partis souverainistes anti-immigrés.

    Ces partis d’#extrême_droite, pour différents qu’ils soient, ont en commun de s’appuyer sur des peurs et des préjugés et de les attiser. Ils sont partout profondément réactionnaires et anti-ouvriers.

    Mais si l’extrême droite est championne du repli sur soi, elle n’est pas la seule force politique à pousser dans ce sens. La volonté affichée par tous les dirigeants européens de renforcer les frontières européennes, d’expulser ceux qui ne sont pas considérés comme de « vrais réfugiés » et même de rétablir des frontières au sein de l’#espace_Schengen, en témoigne.

    Ici en #France, sans même parler du Front national qui joue sur les #préjugés les plus crasses, comment la droite et les socialistes présentent-ils les migrants ? Non pas comme des victimes, mais comme des indésirables ! Non pas comme des femmes et des hommes qui nous ressemblent, mais comme des « fardeaux » ! Qu’un élan de solidarité s’exprime, et la propagande mensongère et honteuse se met en marche pour marteler qu’il ne faut pas créer d’appel d’air.

    Tout est fait pour que nous taisions nos sentiments de #fraternité. Tout est fait pour nous convaincre que les migrants représentent une menace pour nous et nos enfants. Tout cela pour accréditer, ouvertement ou hypocritement, l’idée que le salut viendra du #protectionnisme, de la #méfiance à l’égard de l’étranger, des frontières voire des barbelés.

    La France et la Grande-Bretagne - deux pays riches pour lesquels absorber quelques dizaines de milliers de migrants n’est pas un vrai problème - en sont à s’accuser mutuellement pour ce qui se passe à #Calais. En #Allemagne et en Suède, des minorités d’extrême droite s’organisent pour incendier des foyers de réfugiés. Combien d’autres racistes, portés par le climat actuel, se sentiront autorisés à s’attaquer aux #immigrés ?

    Dans les années 1990, en #Yougoslavie, la #démagogie xénophobe a débouché sur la constitution de milices puis sur la #guerre_civile. Il y a deux ans, dans l’est de l’Ukraine, on a vu comment ces mêmes réflexes ont dégénéré en escalade guerrière.

    Si on n’y prend garde, la #barbarie du monde, la #xénophobie, les guerres nous rattraperont. Le #nationalisme, la méfiance généralisée nous ont déjà rattrapés. Il faut que les travailleurs conscients prennent le contrepied de cette évolution délétère.

    Ce n’est pas en se barricadant derrière des frontières qu’on se protégera du fléau du #chômage, de la concurrence et de la misère du monde. Ces méfaits ne viennent pas de l’extérieur, mais de l’intérieur de notre société. Ils sont propres au capitalisme, et on ne s’en débarrassera qu’en renversant ce système.

    Tout se tient : les bombes là-bas, l’exploitation et le chômage ici. Car elles ont une source commune, la course au profit et la domination d’une minorité sur toute la société.

    La seule force capable de renverser cette domination est la classe ouvrière consciente de ses intérêts et organisée à l’échelle internationale. Cela commence par comprendre que toutes les victimes du #capitalisme ont le même intérêt fondamental de mettre fin à ce système aussi injuste qu’inhumain.

  • Une fille parmi les autres
    http://we-shout-0.tumblr.com/post/109031421116/une-fille-parmi-les-autres

    Je m’appelle Nine, j’ai 19 ans et je suis étudiante. Je fais mon jogging tous les soirs. Ca me fait du bien, ça me détend. Je ferais mieux de parler au passé, car un peu plus chaque jour mon sport se transforme en traque.

    Quand je cours, je ne ressemble pas exactement à un mannequin en train de défiler pour Victoria’s Secret. J’ai un legging noir, des baskets fluo, un pull de couleur vive, une grosse écharpe et mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. Il se trouve que quand je cours, je transpire, je suis rouge, je suis bouffie. Au risque d’en surprendre plus d’un, je ne suis pas l’archétype du sex-symbol quand je fais du sport. Pourtant, pour une raison que j’ignore, je deviens une proie plus que jamais au moment où toute ma tenue indique que je suis dans un sale état et complètement indisponible. Après qu’on m’ai arrêtée un nombre incalculable de fois pour mon numéro de téléphone, qu’on m’ai reluquée comme un morceau de viande, qu’on m’ai suivie en camionnette sur plusieurs centaines de mètres jusqu’à trouver enfin une intersection à sens interdit, j’ai désormais peur de faire mon jogging. Je suis ceinture marron de karaté, je sais me défendre. Je suis une grande féministe, je connais toute les punchlines du monde pour clouer le bec de n’importe quel mec. Pourtant, en situation réelle, je n’ai plus aucune arme.

    Jeudi soir, je sors courir. Rue de Vaugirard, un homme de l’âge de mon père m’arrête.

    – J’ai deux questions pour vous.

    – (Laisse-moi deviner, la première ça va être “ou est tel endroit” et la deuxième “vous pouvez me donner votre numéro de téléphone ?”)

    – Ou est-ce que je peux trouver le prochain métro ?

    – Tout droit. (bingo)

    – Et vous êtes vraiment magnifique, vous voulez venir chez moi prendre un verre ?

    PAUSE

    Je fais mon jogging, je suis sale, dégoulinante même. Est-ce que j’ai l’air une demi-seconde disponible pour aller chez un vieux mec prendre un verre ?

    ON REPREND

    – Non je dois rentrer chez moi.

    – Je peux prendre votre numéro au moins ?

    – Non.

    – Pourquoi ?

    – Je ne donne pas mon numéro aux inconnus.

    – Mais je ne suis plus un inconnu, ça fait 5 minutes qu’on se parle et je t’ai même proposé de venir chez moi. Je te fais peur ?

    #harcèlement #Peur #domination #oppression #culpabilisation

    • Sachez, cher lecteur, que vous n’avez pas besoin de me culpabiliser, je le fais assez. Je le fais tous les jours. Quand je m’habille chez moi le samedi soir, que je me trouve jolie et que je suis contente de ma tenue, et quand 5 minutes plus tard dans la rue, je tire sur ma jupe et regrette d’avoir mis du rouge à lèvres. J’ai lu les articles sur “comment ne pas se faire violer” et je n’ai jamais vu mon frère en lire un. Je développe toutes les stratégies dans la rue pour ne pas être perçue comme une proie, mais mes amis ne font rien pour ne pas être perçus comme des prédateurs. Pour tout ceux autour de moi qui continueraient à se voiler la face, à prétendre que la culture du viol n’existe pas, vous aussi vous n’entendez pas mes paroles. J’ai peur, et vous devez le savoir. Tant que mes amies et moi n’auront plus peur d’être une femme dans la rue, je continuerais à revendiquer cette cause qui apparemment “n’est pas d’une importance primordiale” (un garçon de mon âge en soirée). Pour ces raisons, je refuse que l’homme de ma vie grandisse avec cette mentalité, je refuse que mon frère devienne un homme dans ces conditions, je refuse d’élever mes futurs enfants dans un monde qui ne tourne pas rond.

  • Il faut dédommager financièrement les mères de familles
    http://www.slate.fr/story/107187dedommager-financierement-meres-familles?bcsi-ac-b5f45ffb1099c547=24EC08

    D’après une étude de l’Insee, un père sur deux se dit « pas intéressé a priori ». Parmi le tiers des pères qui, très aimablement, « aurait pu l’envisager », certains expliquent que le congé parental n’était pas compatible avec leur travail, d’autres déclarent avoir peur que le congé dégrade leur rapport avec l’employeur, ou encore que leur promotion hiérarchique soit freinée.

    Ce qui témoigne d’une belle clairvoyance de la part de ces pères, mais qui confirme également que ces derniers ont parfaitement conscience des effets délétères du congé parental et de la manière dont la parentalité peut ralentir une carrière.

    #domination #oppression #exploitation #cynisme #emploi

  • Corée : une questionnaire pour inciter les collégiens à révéler l’homosexualité de leur camarade - Le Figaro Étudiant
    http://etudiant.lefigaro.fr/les-news/actu/detail/article/coree-une-questionnaire-pour-inciter-les-collegiens-a-reveler-l-ho

    Le nom de vos parents ? Leur profession ? Le nombre de frères et sœurs ? Pas du tout. Selon un article paru dans Koreaboo (site de de K-pop) et repris dans le HuffPost, un questionnaire distribué à des élèves en Corée du Sud s’est intéressé à l’avis des étudiants sur la question de l’homosexualité, avant de leur demander en quelle année d’étude se trouve le ou les étudiant(s) potentiellement gay(s). En voici un extrait : « 1. Que pensez-vous de l’homosexualité ? / 2. Pensez-vous qu’il y a des étudiants homosexuels dans notre école ? / 3. S’il y en a, en quelle année d’étude pensez-vous qu’il y en ait le plus ? / 4. Selon vous, quelles mesures devrait adopter l’école vis-à-vis de ces étudiants ? Les conseiller ? Leur faire faire du bénévolat ? Les suspendre temporairement ? Les exclure ? / 5. Si vous connaissez un étudiant homosexuel, précisez en quelle année il se trouve. »

    #homophobie #discrimination #oppression

  • Toute notre #civilisation est fondée sur la spécialisation, laquelle implique l’asservissement de ceux qui exécutent à ceux qui coordonnent ; et sur une telle base, on ne peut qu’organiser et perfectionner l’#oppression, mais non pas l’alléger.
    Simone Weil (1909-1943)

    http://iresmo.jimdo.com/2015/07/18/simone-weil-une-critique-de-l-industrialisme
    http://classiques.uqac.ca/classiques/weil_simone/reflexions_causes_liberte_oppression/reflexions_sur_la_liberte.pdf
    #guerre_aux_pauvres #critique_techno #critique_de_la_valeur

    • Mais, si l’état actuel de la technique ne suffit pas à libérer les travailleurs, peut-on du moins raisonnablement espérer qu’elle soit destinée à un développement illimité, qui impliquerait un accroissement illimité du rendement du travail ? C’est ce que tout le monde admet, chez les capitalistes comme chez les socialistes, et sans la moindre étude préalable de la question ; il suffit que le rendement de l’effort humain ait augmenté d’une manière inouïe depuis trois siècles pour qu’on s’attende à ce que cet accroissement se poursuive au même rythme. Notre culture soi-disant scientifique nous a donné cette funeste habitude de généraliser, d’extrapoler arbitrairement, au lieu d’étudier les conditions d’un phénomène et les limites qu’elles impliquent ; et Marx, que sa méthode dialectique devait préserver d’une telle erreur, y est tombé sur ce point comme les autres.

    • Il n’existe par ailleurs qu’une autre ressource permettant de diminuer la somme de l’effort humain, à savoir ce que l’on peut nommer, en se servant d’une expression moderne, la #rationalisation du #travail.
      [...]
      Dès qu’on jette un regard sur le régime actuel de la production, il semble assez clair non seulement que ces facteurs d’économie comportent une limite au-delà de laquelle ils deviennent facteurs de dépense, mais encore que cette limite est atteinte et dépassée. Depuis des années déjà l’agrandissement des entreprises s’accompagne non d’une diminution, mais d’un accroissement des frais généraux ; le fonctionnement de l’entreprise, devenu trop complexe pour permettre un contrôle efficace, laisse une marge de plus en plus grande au #gaspillage et suscite une extension accélérée et sans doute dans une certaine mesure parasitaire du personnel affecté à la coordination des diverses parties de l’entreprise. L’extension des échanges, qui a autrefois joué un rôle formidable comme facteur de #progrès économique, se met elle aussi à causer plus de frais qu’elle n’en évite, parce que les marchandises restent longtemps improductives, parce-que le personnel affecté aux échanges s’accroît lui aussi à un rythme accéléré, et parce que les transports consomment une énergie sans cesse accrue en raison des innovations destinées à augmenter la vitesse, innovations nécessairement de plus en plus coûteuses et de moins en moins efficaces à mesure qu’elles se succèdent. Ainsi à tous ces égards le progrès se transforme aujourd’hui, d’une manière à proprement parler mathématique, en régression.

      #contre-productivité

    • Simone Weil aborde dans ses textes plusieurs points qui raisonnent avec une accuité particulière aujourd’hui dans une économie pourtant souvent qualifiée de post-fordiste et de post-industrielle. Elle s’interroge sur le mythe de la #croissance illimitée. Elle montre la difficulté à s’appuyer sur une croyance en l’innovation technologique et la confiance dans le progrès #technique. Elle rappelle au contraire la part d’imprévisibilité à laquelle est soumise l’#innovation technologique. De même, elle montre le lien entre la #rationalité technique et calculante. Elle met en lumière la manière dont cette rationalité calculante envahit tous les pans de l’existence. Aujourd’hui, l’utilisation de la rationalité algorithmique dans le monde de l’entreprise et de la gouvernance politique en constitue une nouvelle étage. L’automatisation du travail par l’"#intelligence_artificielle" et l’utilisation des #big_data en vue d’une analyse prédictive en sont deux exemples. Face aux tenants du #capitalisme vert, qui affirment que les progrès technologique pourront dépasser le problème des limites naturelles, Simone Weil montre en quoi cette croyance relève d’une foi religieuse dans le progrès technique.

    • Le problème est effectivement spécialisation + besoin de coordination. Ce besoin de coordination est apparemment apparu avec les infrastructures agricoles (barrages, bassins, canaux d’irrigation....). Et la spécialisation a été possible grâce à l’#agriculture aussi, avec des denrées stockables en surplus (céréales).

    • @nicolasm comme le disait Hemenway, l’agriculture amène, toujours, à une concentration du pouvoir par l’élite. C’est le résultat inévitable de l’existence de gros surplus stockables, qui est au coeur de l’agriculture, et nous pourrions avoir besoin de créer une culture où le surplus, ainsi que la peur et la cupidité qui le rendent desirable, ne sont plus les résultats structurels de nos pratiques culturelles.
      http://seenthis.net/messages/190256
      Ce qui nous ramène à l’#horticulture

      Most horticultural societies are far more egalitarian than agriculturists, lacking despots, armies, and centralized control hierarchies.
      Horticulture is the most efficient method known for obtaining food, measured by return on energy invested. Agriculture can be thought of as an intensification of horticulture, using more labor, land, capital, and technology. This means that agriculture, as noted, usually consumes more calories of work and resources than can be produced in food, and so is on the wrong side of the point of diminishing returns. That’s a good definition of unsustainability, while horticulture is probably on the positive side of the curve.

      http://tobyhemenway.com/203-is-sustainable-agriculture-an-oxymoron

    • Oui mais j’imagine que ça ne suffit pas, car même si les céréales sont sans mesure pour la facilité et la durée de stockage et la versatilité de l’utilisation, on pourrait imaginer une capitalisation agricole avec surplus temporaires (tubercules, fruits à coques) suffisamment en nombre pour fabriquer une élite ? Peut être qu’une condition nécessaire est d’avoir des biens communs pour que celles et ceux qui ne veulent pas être esclaves puissent vivre librement en autonomie. Mais malheureusement ce n’est pas de la seule volonté des humains libres, comme l’a démontré maintes fois l’Histoire.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété, et une plus grande dispersion des ressources, qui sont de ce fait moins accumulables.
      La disparition des #communs a par ailleurs été de pair avec la mise en place des #enclosures, qui a marqué les débuts du capitalisme.

    • Sauf que l’horticulture étant par définition très manuelle, tu ne peux pas avoir de grosse surface cultivée par personne. Ça favorise une relative égalité dans la propriété

      Une égalité ... ou de l’esclavage. La canne à sucre est un bon exemple, puisque ça doit être une des culture les plus rentables en calories/ha, mais requérant une grosse main d’œuvre. Mais peut être s’éloigne t-on de l’horticulture

    • La puissance et la concentration des armements mettent toutes les vies humaines à la merci du pouvoir central. En raison de l’extension formidable des échanges, la plupart des hommes ne peuvent atteindre la plupart des choses qu’ils consomment que par l’intermédiaire de la société et contre de l’argent ; les paysans eux-mêmes sont aujourd’hui soumis dans une large mesure à cette nécessité d’acheter. Et comme la grande industrie est un régime de production collective, bien des hommes sont contraints, pour que leurs mains puissent atteindre la matière du travail, de passer par une collectivité qui se les incorpore et les astreint à une tâche plus ou moins servile ; lorsque la collectivité les repousse, la force et l’habileté de leurs mains restent vaines. Les paysans eux-mêmes, qui échappaient jusqu’ici à cette condition misérable, y ont été réduits récemment sur un sixième du globe. Un état de choses aussi étouffant suscite bien ça et là une réaction individualiste ; l’art, et notamment la littérature, en porte des traces ; mais comme en vertu des conditions objectives, cette réaction ne peut mordre ni sur le domaine de la pensée ni sur celui de l’action, elle demeure enfermée dans les jeux de la #vie_intérieure ou dans ceux de l’aventure et des actes gratuits, c’est-à-dire qu’elle ne sort pas du royaume des ombres ; et tout porte à croire que même cette ombre de réaction est vouée à disparaître presque complètement.

      #hétéronomie #système_technicien

    • Elle a écrit ce texte en 1934 et c’est impressionnant de voir avec quelle précision ça décrit la situation actuelle

      L’augmentation formidable de la part prise dans les entreprises par le capital matériel, si on la compare à celle du #travail_vivant, la diminution rapide du #taux_de_profit qui en a résulté, la masse perpétuellement croissante des frais généraux, le #gaspillage, le coulage, l’absence de tout élément régulateur permettant d’ajuster les diverses branches de la production, tout empêche que l’activité sociale puisse encore avoir pour pivot le développement de l’#entreprise par la transformation du #profit en #capital. Il semble que la lutte économique ait cessé d’être une rivalité pour devenir une sorte de guerre. Il s’agit non plus tant de bien organiser le travail que d’arracher la plus grande part possible de capital disponible épars dans la société en écoulant des actions, et d’arracher ensuite la plus grande quantité possible de l’argent dispersé de toutes parts en écoulant des produits ; tout se joue dans le domaine de l’opinion et presque de la fiction, à coups de #spéculation et de #publicité. Le crédit étant à la clef de tout succès économique, l’épargne est remplacée par les dépenses les plus folles. Le terme de #propriété est devenu presque vide de sens ; il ne s’agit plus pour l’ambitieux de faire prospérer une affaire dont il serait le propriétaire, mais de faire passer sous son contrôle le plus large secteur possible de l’activité économique. En un mot, pour caractériser d’une manière d’ailleurs vague et sommaire cette transformation d’une obscurité presque impénétrable, il s’agit à présent dans la lutte pour la puissance économique bien moins de construire que de conquérir ; et comme la conquête est destructrice, le système capitaliste, demeuré pourtant en apparence à peu près le même qu’il y a cinquante ans, s’oriente tout entier vers la destruction.

    • Les moyens puissants sont oppressifs, les moyens faibles sont inopérants. Toutes les fois que les opprimés ont voulu constituer des groupements capables d’exercer une influence réelle, ces groupements, qu’ils aient eu nom partis ou syndicats, ont intégralement reproduit dans leur sein toutes les tares du régime qu’ils prétendaient réformer ou abattre, à savoir l’organisation bureaucratique, le renversement du rapport entre les moyens et les fins, le mépris de l’individu, la séparation entre la pensée et l’action, le caractère machinal de la pensée elle-même, l’utilisation de l’abêtissement et du mensonge comme moyens de propagande, et ainsi de suite. L’unique possibilité de salut consisterait dans une coopération méthodique de tous, puissants et faibles, en vue d’une décentralisation progressive de la vie sociale ; mais l’absurdité d’une telle idée saute immédiatement aux yeux. Une telle coopération ne peut pas s’imaginer même en rêve dans une civilisation qui repose sur la rivalité, sur la lutte, sur la guerre

      lien avec http://seenthis.net/messages/315340

    • Les leaders sont des types durs, qui ont des idées et des idéologies, et la visibilité et l’illusion de l’unité disparaîtraient. C’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader que le mouvement peut survivre. Mais c’est précisément parce qu’ils n’ont pas de leader qu’ils ne peuvent pas transformer leur unité en action concrète.

      http://cultura.elpais.com/cultura/2015/12/30/babelia/1451504427_675885.html

  • Quel discours passionnant de cette jeune fille, Kahina, soeur de Sohane...
    #Ni_putes_ni_soumises : portrait de #Kahina (R) 5

    A l’occasion de la #marche_des_filles des cités du 11 octobre 2002 - qui débuta symboliquement à #Vitry, là où sept jours plus tôt, #Sohane était brûlée vive - Kahina, sa sœur aînée revient sur le drame et raconte.


    http://www.franceculture.fr/emission-les-pieds-sur-terre-ni-putes-ni-soumises-portrait-de-kahina-r
    #genre #égalité #femmes #banlieue #féminité #masculinité #cités #France #portrait #secondos #deuxième_génération #migrations #violence #soumission #meurtre #hommes #filles #garçons

    cc @reka tu dois l’écouter, cette fille est trop bien !

    Et je pense bien que ça peut intéresser aussi @odilon et @mad_meg

  • Veille permanente féministe • C’est toi l’dessert
    http://veille-permanente.tumblr.com/post/126415955243/cest-toi-ldessert

    Ce que vous dites, ce que nous entendons

    Quand l’allié dit :

    “J’essaie vraiment de comprendre et de m’intéresser au féminisme, mais comment veux-tu que j’y parvienne si dès que j’essaie on m’engueule ?“

    La minorité entend :

    “Je daigne m’intéresser à vos petits problèmes de meufs/gouines/… alors que je suis même pas obligé, si vous me faites pas des danses et des colliers de fleurs, je vais finir par voter à droite et ça sera votre faute”

    Quand l’allié dit :

    “Votre agressivité dessert votre cause”

    La minorité entends “si les femmes étaient douées de courtoisie, le sexisme n’existerait pas. ”

    Ou encore “Je ne suis absolument pas responsable de mon manque de compréhension de vos luttes. C’est tout à cause que vous m’avez pas fait des sourires”.

    Ou encore “Gnagna gna gnagnagnagna gnaaaaa gnagna”.

    Notre agressivité ne dessert pas notre cause. Nous sommes aggressivfES parce qu’il y a des causes à défendre, parce qu’y en a marre de se faire marcher dessus et parce que votre condescendance sympathique, votre mépris souriant, votre bienveillance de colon, on en bouffe depuis assez longtemps pour avoir envie de vous les cracher à la gueule.

    Alors lecteur, si tu veux faire sourire une féministe, répète après moi :

    “ Je ne pensais pas mes propos sexistes, mais tu es mieux placée que moi pour en juger et je m’excuse de t’avoir blessée. À l’avenir, je m’abstiendrai de faire cette réflexion.”

    Et si cette déclaration t’arrache la bouche, tu es chaleureusement invité à t’abstenir de l’ouvrir.

    Pédagogiquement votre,

    Clemmie

    #vocabulaire #langage #oppression #féminisme

  • La langue des maîtres et sa fabrique
    http://lmsi.net/La-langue-des-maitres-et-sa

    Après dix ans de travail critique au sein du collectif Les mots sont importants, si l’on doit caractériser à grand traits la langue des maîtres, on peut dire qu’elle repose sur une logique binaire au fond très ancienne, déjà à l’œuvre dans la novlangue totalitaire ou coloniale décrite par Orwell : euphémisation de la violence des dominants (État, patronat, pression sociale masculiniste, hétérosexiste et blanco-centriste), et hyperbolisation de la violence des dominé-e-s... (...) Source : Les mots sont importants

  • Crime passionnel ...

    France info nous apprend donc que son petit ami s’est présenté au poste, parce qu’il a étranglé et poignardé cette fille, parce qu’elle ne voulait plus qu’il soit son petit ami, et qu’il ne voulait pas. Il a donc eu ce qu’il voulait, il sera son petit ami pour toujours.

    • Jeune fille égorgée à Perpignan : le petit ami avoue un crime passionnel - Le Point
      http://www.lepoint.fr/societe/jeune-fille-egorgee-a-perpignan-le-petit-ami-en-garde-a-vue-26-08-2015-19592

      Le petit ami de la jeune fille retrouvée morte égorgée mardi dans un parc de Perpignan a avoué l’avoir tuée à coups de couteau emporté par la passion, a expliqué mercredi son avocat.
      « Il a tout reconnu, quatre coups de couteau, et l’avoir égorgée », a dit à l’AFP Me Fabien Large, ajoutant que l’adolescente, encore mineure, voulait quitter le jeune homme.

      Plus qu’à attendre le livre que le « petit ami » va écrire en préventive, afin de découvrir combien cette « jeune fille » était en fait une « provocatrice adepte de relations saphiques » et qu’elle ne voulait pas le quitter tant que ça... même qu’elle portait des lunettes de soleil et des sucettes à sa bouche... (un peu comme l’histoire d’un adulte et une enfant quand ils enclenchent un roadmovie de plusieurs mois... forcément, l’enfant fait cela de gaieté de cœur (cf. le fil Lolita de ces derniers jours...)).

    • Ce que veut une femme/fille peut la tuer, mais personne prendra la peine de respecter ce qui est devenu sa dernière volonté ...

      Franchement à entendre toute la journée « petit ami » et « migrant » j’enrage de voir à quel point les journalistes sont les chiens de garde du pouvoir et des traditions.

    • http://lci.tf1.fr/france/faits-divers/adolescente-egorgee-a-perpignan-le-temoignage-poignant-de-la-8648992.html

      Selon les premiers éléments de l’enquête, il s’agirait d’un crime passionnel. « Mon fils était follement amoureux d’elle », a confié la mère du meurtrier présumé au micro de RTL. Selon ses propos, ils se disputaient violemment et la jeune fille lui aurait même volé sa voiture. « Même moi je lui ai demandé de laisser tomber. Que quand ça commençait comme ça, ça finirait mal », continue la mère très émue.

      C’est pas la honte qui les étouffe

    • analyse vue sur twitter
      https://twitter.com/feeskellepeut/status/636825176714387456

      imagine t’es un gamin de 15 ans et partout tu vois qu’on associe « amoureux » avec des violences /le meurtre sur les femmes. VRILLE, le gosse.
      c’est quand même super. on vit dans un monde qui répète partout depuis les faits divers à la culture que l’amour rend FOU VIOLENT.
      et après tu lis des fois des féministes (!) toutes fières de brailler MAIS HEY LES MECS VIOLENTS QUE VOUS ONT APPRIS VOS MERES ??
      vraisemblablement une mère ne pèse pas super lourd face à un ensemble culturello-médiatique, JDCJDR.
      (et je ne reparlerai même pas des exemples de relations « amoureuses » des histoires qu’on vend comme « belles » de type 50shades, hein)
      franchement va falloir finir par élever les garçons dans un caisson d’isolation sensorielle pour que ça devienne pas des connards.

      https://twitter.com/feeskellepeut/status/636829828575068160

      (imagine la mère du mec qu’a fini dans le journal, tueur de femme. mh ? tu crois qu’elle se demande pas ce qu’elle a pu merder ?)
      (alors mersea infiniment à toi qui te dit féministe et qui appuie encore sur ce couteau culpabilisant planté dans le coeur d’autres femmes)
      (jte garantis que c’est la première chose qu’on se demande quand un de nos ptits mâles fait dla merde. c’est bien ancré, la faute aux mères)

    • https://twitter.com/feeskellepeut/status/636832835756814336

      belle relation abusive et violente et ils parlent de « couple fusionnel »
      http://www.midilibre.fr/2015/08/26/une-marche-pour-erika-a-perpignan-elle-ne-meritait-pas-cela,1206023.php
      et anéfé c’est des mioches et anéfé ils ont intégré complètement le truc admire.
      « parfois, Kader pouvait avoir des gestes violents. Mais il était très amoureux d’elle » leurs potes, 16 ou 17 ans aussi. CQFD
      comment veux tu. entends, regarde, ça pète à la gueule, merde ! comment veux tu. c’est un travail de titan de contrer ça.
      et tu voudrais que la mère, toute seule, avec ses ptits bras, y arrive à coup sûr ? tu fous la pression, féminisme.
      c’est quand même gratiné comme cas de violence ’conjugale’. on parle d’un quasi mioche, un ado. c’est parlant je trouve.
      mais du coup on a tout le spectre. les copains qui parlent, les familles...et tous parlent d’amour dans cette histoire de...meurtre.
      et tous parlent d’amour dans l’histoire de la relation qui n’est qu’une longue série d’abus et de violences, aussi. gra-ti-né, le cas.
      ils sont dedans tous adultes enfants journaleux (j’ose espérer pas les flics au moins), à fond : violence non, HISTOIRE D AMOUR oui.
      « elle portait plainte pour violences on portait plainte parce qu’elle avait vendu son scooter » ô la belle histoire de luv
      jvois juste du conflit direct ou financier mais jdois avoir un problème de vue je suppose, puisque tout lmonde s’accorde à appeler ça aimer.
      et ô surprise ça finit en meurtre. oui. étonnant. alors vraiment étonnant. houla. je suis étonnée. (autoconviction en cours)
      c’est aussi étonnant que si tu me récitais l’histoire d’une guerre, tsé. ha bon ya eu des morts à la fin jcomprends pas ils s’aimaient.
      écoute au moins maintenant c’est établi on a un 1er cas visible : les gamins sont vrillés dès 15 piges et prennent la violence pour du luv.
      accuse leurs mères stu veux m’enfin amha tu tapes à côté de la cible, tu tapes même la victime. Bisettes.
      (jvoulais voir si on avait matière sur ce cas, bah j’ai été servie la vache)
      (dans les cas adultes tu n’auras jamais les témoignages des « amis » du couple. ou ils se policeront ils diront qu’yavait rien eu avant)
      (pour pas avoir l’air de coupables par procuration qui savaient et n’ont pas bougé, tsé) (c’est raisonnable un adulte. Hinhin)
      (et dans les cas adultes tu n’auras jamais tout cet entourage informé des coups, engueulades, plaintes, vols, abus...bah non. à 15 ans tu racontes à tes copains et même tu t’engueules devant eux, pas de souci, à 30 non)
      (bref jpensais bien que ce serait un cas intéressant et qu’on pourrait démontrer easy que même quand ils savent les gens appellent ça amour)
      (ça n’a pas loupé. et c’est que le début après va y avoir encore beaucoup de matière au procès. bien entendu ne vous y intéressez pas)
      (ce cas est tellement parlant tellement un flag social que je mets mes 10 euros que pas une féministe ne va aller y mettre les mains)
      toutes ces convictions acquises à grands renforts de branlette intellectuelle qui se cassent la gueule tavu.
      1 cas un seul et pan t’as tout qui te pète à la gueule, l’influence du social, l’inertie de l’entourage même informé, les merdes matérielles qui ont conditionné la relation « elle était en foyer il l’a beaucoup aidée »...la totale. bonne chance pour psychiatriser cette fois.
      (je vais maintenant admirer avec quelle application tout le monde va faire un pas de côté de l’affaire perpignan pour surtout ne pas voir)
      (et rire très fort quand je lirai que ce n’est pas signifiant car ce sont des mineurs donc...ou argumentaire raciste qui se dira culturel... ou argumentaire mépris de classe qui nous expliquera que c’est des pauvres c’est comme ça les pauvres c’est des sauvages...)
      (je crois d’ailleurs que cette dernière non-explication gagnera la partie, c’est bien trop pratique)

      #psychiatrisation

  • « Territoires perdus de la République » : dans le 9-3 ou les campagnes ? (Journal d’un prof d’histoire)
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/journal.histoire/2015/07/23/territoires-perdus-de-la-republique-dans-le-9-3-ou-les-campag

    Avec ce curieux sentiment qui laisse comme un malaise : l’appel au respect des règles, à la primauté du droit, ce ne serait donc valable que pour les élèves ?
    […]
    Depuis les attentats de janvier, l’école est la cible d’une remise en cause obstinée venant d’un peu partout, des médias comme des politiques, visant à lui faire porter la responsabilité d’une sorte de délitement moral collectif dont l’aspect le plus voyant résiderait dans l’oubli des sacro-saintes « valeurs de la République ».
    […]
    Après tout, alors que les forces de l’ordre brillent par leur absence ou leur serviabilité pour les éleveurs de la FNSEA, il s’est quand même trouvé, l’autre nuit, dans la région rennaise, quelques gendarmes pour partir à la traque d’Oyunaa et de ses deux jeunes enfants menacés d’expulsion vers la Mongolie. Ou encore, la veille, pour expulser une cinquantaine de Roms de leur campement à Bobigny. Les gendarmes étaient également très présents, à Sivens, en octobre, lors de la mort de Rémi Fraisse. La République, grande dame, a ses priorités, des valeurs à défendre…
    […]
    Nos élèves, bien sages en comparaison, ne manqueront sans doute pas de s’interroger sur cette étonnante indulgence concédée à une petite partie du corps électoral, une dérive clientéliste qui fait faire à la République le grand écart entre ses principes affichés et son action : respect des règles, de la loi, du bien commun, interdiction de la violence.
    Une obligation uniquement valable pour les jeunes ? Leur interrogation sera d’autant plus légitime que certains d’entre eux, constamment stigmatisés pour leur appartenance supposée à des quartiers dits « sensibles », des zones de « non-droit », ont à juste titre le sentiment que la loi n’est décidément pas la même pour tout le monde.

    #éducation #éducation_civique #exemplarité #violence #valeur_de_la_République #respect_des_règles

    • très riche en tag ce texte !
      #charlie #ZAD #FNSEA #police #gendarmes #nation #nationalisme #racisme #domination #oppression #colonialisme

      J’ai mon prisme de lecture très axé sur le genre alors ca me frappe dans ce texte. La FNSEA incarne pour moi une sorte de virilité très franchouillarde et cette virilité est défendu par l’etat qui est une entité très patriarcale et viriliste. Et les enfants des classes socio-economiques les plus pauvres et aussi racisés sont eux durement réprimé, ainsi que les femmes avec le voile. Ils sont les boucs-émissaires que l’etat utilise pour que les virils sous-chiens et sous-chienne puissent se défoulé des effets de la crise economique. Il y a aussi la réactivation d’une idée de nation (#identité_nationale disait foutriquet), les" jeunes ds cités " ne sont pas Charlie et on va les chasser et les punir aussi bien par la police, gendarmerie mais aussi par l’école et les agressions commises par les citoyens qui ont explosé depuis janvier.

      On pourrait faire un joli tableau a deux colonnes :

      Bon - Mauvais
      Hommes - femmes & enfants
      Flics - Racailles
      FNSEA - Banlieusard·e·s
      Blanc·he·s - racisé·e·s
      Français·es - Musulman·ne·s
      Souschien·nes - Immigré·e·s

      c’est pas nouveau mais le niveau de décomplexion à afficher ca est élévé. Meme plus besoin d’un ministère de l’identité national, c’est l’education nationale qui fait le job ainsi que les autres ministères mais là on parle de l’ecole.

    • Très intéressante cette grille de lecture @mad_meg. ça donne aussi une explication autre qu’économique au fait que la FNSEA prône une agriculture toujours plus mécanisée et des regroupements d’exploitations, alors que rationnellement ça n’a pas de sens en terme de productivité. Leurs adversaires de la Confédération Paysanne ont montré comment il est possible de faire vivre plus de producteurs sur des fermes plus petites tout en produisant autant et en polluant moins. Et plusieurs rapports (entre autres de la FAO) ont montré que les petites fermes sont plus productives que les grosses.
      Mais leur imaginaire est pétri de ces valeurs de « c’est qui qu’a la plus grosse » : la plus grosse exploitation, les plus grosses machines etc. Tout ce qui ne va pas dans ce sens est pour eux soit « arriéré » (c’est risible mais ils le croient vraiment par exemple pour la Confédération Paysanne) soit sauvage et chevelu et déshumanisé (et qu’il convient donc de chasser #manche_de_pioche cc @odilon), soit effeminé (ce qui dans leur ordre des choses est péjoratif).

    • C’est ce dont parlent les Bourguignon, plus violemment d’ailleurs : les mecs de l’agro-industrie « violent la terre en enfonçant toujours plus profond leur gros engins..., etc ». Je n’ai hélas pas encore eu le temps d’approfondir la question du genre dans l’agriculture mais grosso modo, les femmes sont nettement plus enclines à pratiquer des agricultures paysannes que les hommes. Côté pouvoirs publics, c’est une constante, en agriculture mais pas seulement, en France mais pas seulement, se sont les projets à dimensions industrielles qui séduisent les élus. Peu importe ce que cela sous tend, il faut que ce soit gros, que ça se voit de loin. Idem pour les banques (sans doute pour des raisons plus terre à terre) ils aideront à financer les gros projets mais le petit agriculteur lui, ramera pour mener à bien son projet.

    • Je croi que c’est Delphy qui a étudié le sujet, mais il me semble que les femmes agricultrices sont encore plus particulièrement lourdement discriminées car leur #travail non domestique et reproductif est aussi accaparé par le conjoint. Et les #agricultrices n’ont généralement aucun statu administratif et ne bénéficient de rien sans le bon vouloir de leur conjoint.
      Pour Delphy et ses recherches sur les agricultrices, j’en ai entendu parlé ici dans la conférence qu’elle donne à l’institut Emilie du Chatelet pour présenter son parcours. C’est une super conférence si vous l’avez pas vu je la recommande. La partie sur les agricultrices commence à 20:30 et elle parle de la formation de #castes raciales en France autour de la question du voile, ce qui me semble ramener à la question du rôle de l’école pour former ces castes. c’est à 1:01:26

      http://www.dailymotion.com/video/xmydhg_conference-de-christine-delphy-8-octobre-2011_school

      Et par rapport aux machines, l’accès aux machines est un privilège masculin et un des moyens de domination. Les outils qui sont fait pour les tâches dévolus aux femmes sont plus rudimentaires et moins performants que ceux que se réservent les hommes. Ils évoluent aussi moins vite et moins souvent.
      J’ai pas encore lu mais je met ici ce que je trouve sur les #outils, les #machines, la #technique et le #genre.
      – Paola Tabet, La Construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps https://lhomme.revues.org/6470

    • @koldobika tout à fait d’accord avec ta remarque sur le mot racaille.
      J’en ai profité pour aller voire la défintion et l’etymologie de ce mot et c’est une insulte classiste.
      http://www.cnrtl.fr/definition/racaille

      Péj. Partie du peuple la plus pauvre, considérée comme la plus méprisable . Synon. canaille, populace.C’est le bouleversement de tout ; la racaille va maintenant à la cour... Les seigneurs sont confondus parmi les va-nu-pieds (Erckm.-Chatr., Hist. paysan, t. 1, 1870, p. 196).Qu’ai-je côtoyé de plus repoussant que ce quartier de ville bâti (...). La racaille n’émergeait de ces profondeurs spongieuses que pour s’injurier d’une voix usée et sans colère véritable (Saint-Exup., Citad., 1944, p. 537).
      − P. ext. [S’emploie pour désigner de façon très méprisante un ensemble d’individus] Synon. crapule (vieilli), fripouille (vieilli).La racaille bourgeoise, révolutionnaire. C’est Masson (...) qui amène toute cette petite racaille académique ! (Goncourt, Journal, 1887, p. 641).Les notaires ? D’la racaille ! Des mecs qui prennent cent sous pour vous écrire deux lignes... (Benjamin, Gaspard, 1915, p. 94).Il leur fallait quelqu’un à qui s’en prendre, quelqu’un qu’on pourrait haïr sans danger (...) ceux qu’on appelait les dissidents, les réfractaires, les patriotes ou simplement les jeunes... la résistance, ce ramassis de vauriens, cette racaille, ces bandits, la résistance, que le diable l’emporte ! (Triolet, Prem. accroc, 1945, p. 410).
      − Rare
      ♦ Une racaille de + subst.Synon. une meute de.[Les] logeuses, [les] concierges, (...) toute une racaille de gens sinistres (Miomandre, Écrit sur eau, 1908, p. 197).
      ♦ [Désigne un, des individu(s)] Synon. de canaille.Ils ont mis une machine derrière le mur, ces racailles ! (Zola, Assommoir, 1877, p. 788).
      Prononc. et Orth. : [ʀakaj], [ʀakɑ:j]. Martinet-Walter 1973 [-a-], [-ɑ-] (14, 3). Att. ds Ac. dep. 1694. Étymol. et Hist. Ca 1140 rascaille agn. (Gaimar, Estoire des Engleis, éd. A. Bell, 1822). Terme originaire des dial. agn. et norm. (supra, FEW t. 10, p. 89a et M. Nezirović , Le Vocab. ds deux versions de Roman de Thèbes, p. 140), dér., à l’aide du suff. péj. -aille , d’un *verbe *rasquer (cf. a. prov. rascar « râcler », Moissac, xves. ds Levy Prov.) corresp. à un a. fr. *rachier ; *rasquer est issu d’un lat. vulg. *rasicare « raser » (également att. par le cat. esp. port. rascar, vénit. lomb. raskar, REW3n o7074), fréquentatif formé sur rasus, part. passé du class. radere (d’où, également le dér. *ras(i)c(u)lare, v. raser). Fréq. abs. littér. : 84. Bbg. Dub. Pol. 1962, p. 395.

    • Je trouve que tout ca met bien en valeur le fait que les différents systèmes de dominations sont intermêlés en une sorte de meta-systhème, en ce moment j’appel ca #patriarKKKapitaloKKKolonialisme histoire de faire un tag pratique à utilisé :p
      Ce jeu de mot avec KKK n’est pas de moi, je l’ai vu sur des sites anarco-féministes et ca m’avais bien plu.
      Le dessin que je fait en ce moment parle un peu de ca. Je met un détail avec une photo moche de mon cru.


      #shamless_autopromo oh et puis j’ai mon tag perso grâce @intempestive #mad_meg ?

    • je reviens sur le texte de Paola Tabet ; La Construction sociale de l’inégalité des sexes. Des outils et des corps
      https://lhomme.revues.org/6470

      Paola Tabet élargit alors le débat. D’après elle, toute nouvelle technique plus sophistiquée ou perfectionnée est aussitôt confisquée par les hommes. Ainsi, chez les Baruya, l’introduction des outils en fer ou en acier a permis aux hommes d’améliorer leur travail et de gagner du temps, tandis que les femmes continuent à utiliser le bâton à fouir et les filets pour le transport et travaillent encore plus en raison de l’extension des terres cultivées (p. 59). Mais les hommes se sont-ils approprié ces nouvelles techniques parce qu’elles sont plus perfectionnées ou parce qu’il s’agit d’outils-armes ? À l’appui de sa thèse, l’auteur donne des exemples d’amélioration d’objets qui ne sont pas des armes. Dès qu’un progrès technique est introduit, les hommes s’attribuent l’instrument, affirme-t-elle. C’est le cas du moulin à vent ou à eau qui a remplacé la meule manuelle. C’est le cas du métier à tisser à pédales ou du tour de potier. Malheureusement, dans cette partie (pp. 62-68), les éléments statistiques manquent pour étayer la démonstration. Or, des exemples isolés ne peuvent servir de preuve. L’introduction de l’électroménager en Occident n’a pas vraiment incité les hommes à faire le ménage, la lessive et la vaisselle. Elle a par contre allégé les tâches domestiques des femmes, leur permettant d’y ajouter du travail salarié à l’extérieur. En d’autres termes, il s’est passé pour les femmes en Occident ce qui s’est passé pour les hommes baruya.

      Patrick Kaplanian qui a écrit ce résumé me semble manquer sa cible lorsqu’il prend l’exemple de électroménager en Occident. Électroménager domestique à destination des femmes est peu performant par rapport aux machines « professionnelles » qui sont celles utilisé par les hommes (souffleuses à feuilles, piano de cuisine des chef, cireuse dans les grandes surfaces qui ressemble à des tracteurs, nettoyant ménager plus efficace ...). Tout cela est bien sur plus polluant.

      Et aussi ce me fait pensé à la #pollution des cours d’eau aux œstrogènes qu’on impute aux femmes parce que quant on dit œstrogène on pense femmes, alors qu’en fait ces pollutions sont causé par les pilules que les agriculteurs donnent aux animaux et qui servent à augmenter la rentabilité et sont dosé pour des éléphantes. Ce qui permet au #Vatican (ou VatiKKKan ^^) de faire une attaque contre les femmes alors que les pollueurs sont les machos de la FNSEA.
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2009/01/05/le-vatican-denonce-les-effets-devastateurs-de-la-pilule-sur-l-environnement_
      C’est @anne qui m’avait expliqué cela

      ici avec l’exemple néerlandais, il est dit que la pollution hormonale des eaux est un peu provoqué par les déjections humaines mais que la pollution casé par l’élevage est 10 fois plus importante.
      http://www.iksr.org/uploads/media/Rapport_CIPR_186f_01.pdf

      Bien sur le Vatican va pas faire la leçon a ses meilleurs clients et préfère comme a son habitude pourrir les femmes.
      https://www.youtube.com/watch?v=4nRu4FnXpMw

    • « J’peux pas encaisser les drapeaux
      Quoi qu’le noir soit le plus beau.
      La Marseillaise, même en reggae,
      Ça m’a toujours fait dégueuler.

      Les marches militaires, ça m’déglingue
      Et votr’ République, moi, j’la tringle
      Mais bordel ! Où c’est qu’j’ai mis mon flingue ? »

    • Le sous-équipement technologique constant des femmes par rapport aux hommes révèle que les tâches sont dévolues aux femmes en fonction des outils, et non l’inverse. Les instruments de production-clés sont tenus par les hommes

      Nicole-Claude Mathieu, L’anatomie politique

  • On ne m’a pas donné la cohérence.
    http://sansdeclinersnarclens.tumblr.com/post/69412163857/on-ne-ma-pas-donné-la-cohérence
    (texte du spectacle A Poil !, 2013)

    Impossible de se faire entendre.
    Le silence sourd et des milliards de bourdons inaudibles couvrent nos voix.
    J’ai essayé de parler, je n’ai pas été entendue.
    C’est parce que je n’ai pas les mots, je n‘ai pas les mots.
    Qui a les mots ? À qui sont les mots ?
    La reine de coeur a crié « Tous les mots sont à moi ! »
    Vous savez, le langage, la langue, est politique. J’ai tellement mangé, comme vous, ce génie, cette médiocrité, véhiculé par cette langue qui n’est pas la mienne, vendu pour du pognon qui ne me revient pas, dominé par des gens qui ne me ressemblent pas, qui créent du « pas pour moi », qui font du « pour certain » à qui s’identifie « tout le monde ».
    Quand je parle, je tiens leurs discours, avec leurs mots, avec leurs images. Je véhicule leurs traditions, leurs institutions, leur système. Comment faire autrement, sans les mots ? Sans mes mots ?
    Comment les baiser, puisque je n’ai pas le droit de dire « baiser » ? Comment baiser d’ailleurs, puisque je suis le sexe, mais que je n’en ai pas ?
    Comment parler et quoi dire ? Que peindre ? Que filmer ? Qu’écrire ?
    Ils sont heureux, ceux pour qui est fait cette langue – et qui sont faits par elle. Et ils transmettent, ils reproduisent, tous les jours, ils font le monde, sans s’en rendre compte. Ils croient que le monde est déjà fait, qu’il est fini, qu’il est naturel.
    Je fais avec ce que j’ai, parce que je n’ai rien d’autre. Je fabrique du discours. Je transmets ce que je peux, avec les biais, les normes, les paradoxes. On ne m’a pas donné la cohérence. On m’a piégée dans l’incohérence pour disqualifier mes discours, pour faire fermer ma gueule, mais je ne vais pas la fermer. Moi, les mots, je les crée, je les déforme, je les salis. Les mots, je les performe. Les mots je les prends et je les retourne. Je les gueule, jusqu’à ce qu’ils ne veulent plus rien dire, comme quand on répète quelque chose jusqu’à qu’on ne distingue plus le début de la fin.

    #feminisation #langage #oppression #vocabulaire #dominants #dominés a mettre en lien avec Christiane Rochefort
    http://lmsi.net/Rupture-anarchiste-et-trahison
    et l’histoire de l’âne du paysan et de la carotte http://www.radiorageuses.net/spip.php?article460

    • « Il y a un moment où il faut sortir les couteaux. C’est juste un fait. Purement technique. Il est hors de question que l’oppresseur aille comprendre de lui-même qu’il opprime, puisque ça ne le fait pas souffrir : mettez vous à sa place. Ce n’est pas son chemin. Le lui expliquer est sans utilité. L’oppresseur n’entend pas ce que dit son opprimé comme langage mais comme un bruit. C’est la définition de l’oppression [....] L’oppresseur qui fait le louable effort d’écouter (libéral intellectuel) n’entend pas mieux. Car même lorsque les mots sont communs, les connotations sont radicalement différentes. C’est ainsi que de nombreux mots ont pour l’oppresseur une connotation-jouissance, et pour l’opprimé une connotation-souffrance.

      Ou : divertissement-corvée. Ou loisir-travail. Etc.

      Aller donc communiquer sur ces bases.[...]

      C’est ainsi que la générale réaction de l’oppresseur qui a »écouté" son opprimé est, en gros : mais de quoi diable se plaint-il ? Tout ça c’est épatant.

      Au niveau de l’explication, c’est tout à fait sans espoir. Quand l’opprimé se rend compte de ça, il sort les couteaux. Là on comprend qu’il y a quelque chose qui ne va pas. Pas avant.
      Le couteau est la seule façon de se définir comme opprimé. La seule communication audible.[...]"

      Christiane Rochefort http://lmsi.net/Rupture-anarchiste-et-trahison

    • Pour l’histoire de la carotte ca commence à 1:10:00 de cette émission http://www.radiorageuses.net/spip.php?article460

      Il s’agit d’un extrait de : Nicole-Claude Mathieu, « Quand céder n’est pas consentir. Des déterminants matériels et psychiques de la conscience dominée des femmes, et de quelques unes de leurs interprétations en ethnologie. », in L’anatomie politique, catégorisations et idéologies du sexe, Côté-femmes, 1991.

      J’essaye de le retranscrire

      L’extrait est la conclusion de son ouvrage ou elle commence à répondre à une thèse en vogue chez les ethnologues masculins tel Maurice Godelier que voici :

      Des deux composantes du pouvoir, la force la plus forte, n’est pas la violence des dominants mais le consentement des dominés à leur domination. Pour mettre et maintenir au pouvoir - c’est à dire au dessus et au centre de la société, une partie de la société - les hommes par rapport aux femmes, un ordre, caste ou classe par rapport a d’autres ordres, castes ou classes - la repression fait moins que l’adhésion. La violences physique et psychologique moins que la conviction de la pensée qui entraine avec elle l’adhésion de la volonté, l’acceptation, sinon la coopération des dominés.

      –---
      Nicole-Claude Mathieu répond :

      On ne saurait parler chez le dominé de conviction de la pensée - ce qui suppose un esprit claire - mais de confusion où le maintiens le dominant. Peut-être un âne serait-il dire que la carotte dont il sait même confusément qu’elle lui évite le bâton à laquelle il « adhère », n’est pas une carotte en-soi, une carotte à vrai gout de carotte, à champ sémantique de simple carotte telle que son maître se la représente. Le maître croit et dit que l’âne aime la carotte. Mais l’âne ne possède pas de représentation d’une carotte sans bâton. Contrairement à son maître. Il ne partage donc pas les même représentations. L’âne consent, tout en espérant la carotte, à ne pas être battu. On pourrait tout aussi bien appeler cela refus que consentement.

      ici il y a quelques extraits avec probablement moins de fautes que ma version
      http://jesuisvenuemechangerenpierre.over-blog.fr/article-quand-ceder-n-est-pas-consentir-nicol