• Mine games

    Rare earths are to the 21st century what coal was to the 19th and oil to the 20th. Our everyday electronics - and Europe’s climate goals - depend on them. But China controls almost all supply chains. Can Europe free itself from this dependence?

    Your mobile has them. Your laptop as well. They are likely in the toothbrush you used this morning. E-scooters are full of them. So are electric cars.

    Rare earths and other minerals are essential for wind and solar power installations, defence, and for the gadgets that we now rely upon in our daily lives. The demand for critical raw materials is going to skyrocket in the years ahead, far beyond current supply.

    There is no “climate neutrality” ahead without them. This implies more mining than ever before. “We, eight billion of us, will use more metal than the 108 billion people who lived before us,” according to Guillaume Pitrón, author of the book Rare Metals War.

    The political headache is that Europe depends heavily on imports of these critical raw materials, primarily from China.

    China controls EU supply of critical raw materials
    The trade in rare earths and other materials is controlled by the Chinese. Russia and Chile are significant suppliers as are some European nations.

    European dependency on Russian gas was a wake-up call last year, when Russia invaded Ukraine. Now the EU urgently wants to reduce the similar dependency on Chinese supplies of rare earth elements, lithium, bismuth, magnesium and a series of other critical minerals.

    European consumers have for decades not had to be much concerned with the environmental destruction and pollution that often comes with mining. Now, governments haste to revive mining across the continent – and to fast-track processes that otherwise may take a decade or more.

    https://www.youtube.com/watch?v=qzw9-1G9Sok

    Investigate Europe reporters have unearthed what lies beneath these “green mining” ambitions. We have broken into a mountain of dilemmas, challenges and questions that come with Europe’s pressing need for minerals.

    To what extent will Europe be practically able to revive a mining industry that it has long abandoned? How can governments secure social acceptance for new mines if they are to fast-track permit processes? What kind of autonomy can come in an industry dominated by global companies?

    https://www.investigate-europe.eu/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe
    #minières #mines #extractivisme #Europe #Chine #dépendance #indépendance #terres_rares #neutralité_climatique #transition_énergétique #importation #lithium #bismuth #magnésium #green_mining #industrie_minière #autonomie

    disponible en plusieurs langues, français notamment :
    https://www.investigate-europe.eu/fr/themes/investigations/critical-raw-materials-mining-europe

    • Écocides et #paradis_fiscaux : révélations sur les dérives du soutien européen à l’industrie minière

      Pour développer l’industrie des #batteries_électriques ou des éoliennes, l’Union européenne finance des entreprises minières au travers du programme #Horizon. Une partie de ces fonds soutient des sociétés impliquées dans des catastrophes environnementales, voire, pour l’une d’entre elles, domiciliée dans un paradis fiscal.

      C’est une immense tâche blanche, un entrelacs de tuyaux et de cuves, au milieu d’un écrin vert-bleu, à l’embouchure du fleuve Amazone, au #Brésil. Ici, l’usine de la société minière française #Imerys a laissé un souvenir amer aux communautés autochtones. En 2007, plusieurs dizaines de familles ont été contraintes à l’exil lorsque le leader mondial de la production de minéraux industriels a déversé 200 000 m3 de #déchets_toxiques dans les rivières alentour. #Cadmium, #baryum et autres #métaux_lourds cancérigènes se sont déposés au fond des cours d’eau dans lesquels puisent les populations, aux confins de la plus grande forêt pluviale du monde.

      De l’autre côté du globe, dans le #désert_de_Gobi, en #Mongolie, #Orano, (ex-#Areva), exploite des gisements d’#uranium. Cette fois, le géant français du combustible nucléaire est suspecté d’avoir injecté dans le sol « d’énormes quantités d’#acide_sulfurique », contaminant les #eaux_souterraines au #strontium — mortel à très haute dose — et à l’#arsenic, selon une enquête judiciaire mongole. « Moutons, chèvres, chevaux qui naissent handicapés, eau souterraine polluée, femmes qui font des fausses couches… » : l’association locale #Eviin_huch_eh_nutgiin_toloo, interrogée récemment par Reporterre, énumère les conséquences sanitaires potentiellement désastreuses de l’exploitation d’Orano.

      Plus loin au sud, près de l’équateur, l’île d’#Halmahera, en #Indonésie, fait face aux effets dévastateurs de l’exploitation récente de #nickel, à #Weda_Bay, en partie détenue par le groupe métallurgique et minier français, #Eramet. Là aussi, les terres sont détruites, et les populations autochtones déplacées. Sa filiale calédonienne, la société #Le_Nickel, est à l’origine d’une importante #pollution au #fuel constatée en avril 2023. Environ 6 000 litres de combustible se seraient échappés d’une conduite percée.

      Ces trois sociétés françaises n’ont pas pour seul point commun d’être impliquées dans des scandales environnementaux : elles bénéficient des largesses du programme européen Horizon. D’après notre enquête, la société française Eramet a touché 1,9 million d’euros, entre 2019 et 2022. Quant à Orano et Imerys, elles ont reçu respectivement 2,3 millions d’euros et 312 637 euros du programme européen. Parmi les prérequis indispensables à l’obtention de ces #subventions, figurait celui de « ne pas nuire à l’un des six objectifs environnementaux » présent au cœur du “#green_deal” européen, le #pacte_vert, en français. À commencer par la prévention contre les #risques_de_pollution ou la protection des écosystèmes. Sollicitée, la Commission européenne se contente de déclarer qu’elle accorde « une attention approfondie » aux enjeux environnementaux.

      Quinze sociétés impliquées dans des crimes environnementaux

      Doté d’un budget de 95 milliards d’euros sur sept ans (2021-2027), le programme européen Horizon, initié en 2014, et financé en grande partie sur fonds publics, a pour mission de soutenir la #recherche et l’innovation au sein de l’Union européenne. Avec l’émergence des besoins en batteries électriques, en #éoliennes et autres industries liées au secteur de la #transition_énergétique, ce soutien se dirige en grande partie vers le secteur minier, d’après notre analyse des données mises en ligne par l’UE. Avec une nette accélération ces dernières années : sur les 667 millions d’euros réservés à ce type de projets, entre 2014 et 2023, près de la moitié ont été attribués à partir de 2020.

      Projets financés par le programme de l’UE Horizon, en lien avec la loi sur les #matières_premières_critiques

      Depuis 2014, Horizon a financé 95 projets de ce type. Ceux-ci ont reçu 667 millions d’euros distribués entre 1 043 organisations. Les 67 présentés dans le graphique ont reçu plus de 2 millions d’euros.

      En plus des trois entreprises françaises ayant bénéficié du fonds Horizon malgré leur lien avec des pollutions environnementales, Disclose et Investigate Europe ont identifié douze autres sociétés problématiques. À chaque fois, celles-ci ont été impliquées dans des catastrophes environnementales. Leurs liens avec lesdites catastrophes sont accessibles en quelques clics sur Internet.

      Un exemple : l’entreprise minière suédoise #Boliden. Elle a perçu près de 2,7 millions d’euros dans le cadre de huit appels à projets Horizon. La dernière fois, c’était en novembre 2019. Or, cette société spécialisée dans la production de #zinc et de #cuivre a un lourd passif en matière de dégradation des écosystèmes. En 1998, près de Séville, en Espagne, le barrage d’un bassin de décantation d’une mine de #pyrite lui appartenant s’est rompu, déversant des eaux polluées sur plus de 40 km de terres agricoles. Dans les années 1980, Boliden a également été épinglé pour avoir exporté des milliers de tonnes de #déchets_miniers depuis la Suède vers #Arica, au nord du #Chili. Les #boues_toxiques d’arsenic liées au stockage sont pointées par des locaux pour être vraisemblablement à l’origine de #cancers et #maladies chez des milliers de résidents, lui valant d’être un cas d’étude dans un document du Parlement européen.

      Défaillances en chaîne

      Les données analysées réservent d’autres surprises. Alors que l’Union européenne ne cesse de défendre la nécessité de réduire sa dépendance vis-à-vis de la Chine et de la Russie, surtout depuis la pandémie et le conflit russo-ukrainien, le #programme_Horizon semble souffrir de quelques défaillances. Et pour cause, selon l’examen détaillé des entreprises bénéficiaires, il est arrivé à au moins trois reprises que les fonds versés par l’UE terminent soit sur le compte en banque d’un acteur étatique chinois, soit sur celui d’oligarques russes.

      Dans le premier cas, il s’agit du dossier déposé par la #Soil_Machine_Dynamics, une entreprise britannique leader dans le domaine de la robotique sous-marine. Celle-ci a reçu 3,53 millions d’euros du budget d’Horizon pour un projet baptisé #Vamos. Il visait à développer une technique permettant d’extraire des minéraux à des profondeurs jusque-là inaccessibles. Le projet a démarré le 1er février 2015. Mais, cinq jours plus tard, le fonds d’investissement privé Inflexion a cédé l’entreprise à #Zhuzhou_CSR_Times_Electric, dont l’actionnaire majoritaire est l’État chinois. Le projet Vamos, passé sous pavillon chinois, est resté actif jusqu’au 31 janvier 2019.

      Le second cas fait référence à la société #Aughinish_Alumina. L’entreprise basée en Irlande raffine la #bauxite, la roche dont est extraite l’#alumine utilisée pour produire l’#aluminium. En 2018, elle a reçu 563 500 euros en provenance de l’Union européenne pour sa participation à un projet visant à étudier la réutilisation des résidus de bauxite. Or, cette entreprise minière appartient depuis 2007 à #Rusal, un groupe russe qui domine le secteur et dont l’un des principaux actionnaires n’est autre qu’#Oleg_Deripaska. Réputé proche de Vladimir Poutine, ce dernier figure sur la liste des oligarques russes sanctionnés par le Royaume-Uni et les États-Unis… et l’Europe.

      Des fonds publics européens atterrissent dans un paradis fiscal

      Un autre cas intrigue, celui de la société #Lancaster_Exploration_Limited, spécialisée dans l’exploration de terres rares. L’entreprise a participé à un projet Horizon qui promettait de développer de nouveaux « modèles d’exploration pour les provinces alcalines et de carbonatite » destinés à l’industrie européenne de haute technologie. Pour ce projet, elle a perçu plus de 168 000 euros de la part de l’Europe, alors que son siège social est situé dans les #îles_Vierges britanniques, paradis fiscal notoirement connu. Interrogé sur ce cas précis, un porte-parole de la Commission européenne explique que l’institution peut mettre fin à un contrat la liant avec une société qui se serait rendue coupable d’infractions avec ses « obligations fiscales » ou qui aurait été « créé sous une juridiction différente, avec l’intention de contourner les obligations fiscales, sociales ou autres obligations légales dans le pays d’origine. »

      Reste à savoir si l’Union européenne prendra des mesures contre des sociétés ne respectant manifestement pas leurs obligations. D’autant plus que l’acquisition d’une souveraineté dans le secteur des #matières_premières critiques et des terres rares est l’une des priorités affichées par l’exécutif européen. La Commission a d’ailleurs présenté, en mars dernier, le #Critical_Raw_Materials_Act, consistant à relancer l’activité minière sur le continent. Grâce, notamment, aux centaines de millions d’euros que le programme Horizon destine aux professionnels du secteur.

      https://www.investigate-europe.eu/fr/posts/eu-horizon-scheme-millions-funding-mining-companies-environmental
      #paradis_fiscal #fisc #évasion_fiscale #écocide

  • Au Niger, près de 20 millions de tonnes de déchets radioactifs entreposées à l’air libre par une entreprise française
    https://www.francetvinfo.fr/monde/afrique/niger/au-niger-pres-de-20-millions-de-tonnes-de-dechets-radioactifs-entrepose

    Un paysage désertique de sable et de roches, un vent puissant qui balaye régulièrement les sols. C’est à #Arlit, dans le Sahara nigérien, que sont entreposées à l’air libre ces #boues_radioactives, les déchets de la #Cominak. « C’est à peu près 20 millions de tonnes de #déchets_radioactifs produits pendant plus de 40 ans », commente Bruno Charon, ingénieur en physique #nucléaire au laboratoire de la Criirad, association de protection de l’environnement, qui a analysé ces déchets et alerte aujourd’hui sur les #dangers pour les habitants et l’environnement.

    La filiale nigérienne d’#Orano, anciennement #Areva, a exploité durant 40 ans une mine d’#uranium, notamment pour alimenter les centraux nucléaires français. Si le site a fermé depuis près de deux ans, les déchets, eux, ne sont toujours pas confinés. « Compte tenu de la puissance des vents dans la région, les poussières radioactives, le gaz radioactif sont dispersables dans l’environnement très facilement, explique l’ingénieur. Comme ces #déchets ne sont pas confinés, la #contamination est passée dans les eaux souterraines. C’est tout à fait inacceptable. »

  • #Nucléaire : une solution pour la planète ?

    Une enquête dense sur les enjeux écologiques et économiques de l’énergie nucléaire, à travers la question cruciale du démantèlement et du retraitement des déchets contaminés. 

    À l’heure où l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne ou la Suisse ont décidé de sortir de l’énergie atomique, la France – pays le plus nucléarisé au monde, dont près de 70 % de l’électricité est produite par ses réacteurs – projette d’investir dans de nouveaux EPR. Ce choix est-il réellement compatible avec la transition écologique ? C’est ce que laisse entendre la Commission européenne, qui vient d’accorder un label « vert » au nucléaire dans le cadre de sa taxonomie, une classification des énergies selon leur durabilité. Certes, les centrales n’émettent pas de CO2, ce qui constitue un avantage incontestable face au réchauffement climatique. Mais le nucléaire implique aussi des niveaux mal maîtrisés de rejets radioactifs aux abords des centrales (tritium, carbone 14...), des quantités exponentielles de déchets dangereux dont le recyclage et le stockage restent problématiques, ou le risque jamais exclu d’accident grave, à l’image des catastrophes de Tchernobyl et de Fukushima. Alors, le nucléaire peut-il être qualifié d’énergie « verte » ?

    Débat verrouillé
    En s’intéressant aux coulisses de « l’après-Fessenheim » en France, la documentariste Ghislaine Buffard s’est lancée dans une vaste enquête. Partant à la rencontre de scientifiques, de représentants de l’industrie de l’atome et de militants écologistes, elle éclaire avec pédagogie et sans manichéisme un débat verrouillé par des intérêts politiques et économiques complexes, auquel le changement climatique donne une nouvelle perspective. Des voix de plus en plus nombreuses présentent en effet le nucléaire comme la seule alternative crédible aux énergies fossiles. Mais, en France comme ailleurs, les exemples abondent pour illustrer l’"arrogance scientifique" dont les pronucléaires font preuve, selon les termes du consultant Mycle Schneider : recyclage très parcellaire des combustibles dans l’usine de retraitement de La Hague, sûreté controversée du futur « cimetière » de déchets de Bure – dangereux pendant des centaines de milliers d’années –, pollution de la Loire par des rejets radioactifs... Si le nucléaire peut apparaître comme une solution à moyen terme, il semble impossible d’en maîtriser les retombées à une échéance (beaucoup) plus lointaine.

     
    https://www.arte.tv/fr/videos/098818-000-A/nucleaire-une-solution-pour-la-planete
    #film #documentaire #film_documentaire

    #énergie_nucléaire #changement_climatique #démantèlement #déchets_radioactifs #radioactivité #high_level_waste (#HLW) #CIRES #ANDRA #décontamination #EDF #Cyclife #santé #recyclage #ANS #grand_carénage #Framatome #IRSN #ACRO #eau_potable #Orano #Bure #Onkalo #Cigéo #voix_du_nucléaire #coût #FORASTOM #taxonomie_verte #lobby #transition_énergétique

  • Débit du Rhône : EDF a dû baisser la puissance d’un réacteur nucléaire
    https://www.connaissancedesenergies.org/afp/debit-du-rhone-edf-du-baisser-la-puissance-dun-reacteur-nuc

    AFP parue le 06 juin 2022 - 20h32

    EDF a dû baisser la production sur l’un des réacteurs nucléaires de sa centrale de Saint-Alban (Isère) en raison d’un trop faible débit du Rhône, alors que la sécheresse menace la France, a-t-on appris lundi auprès de l’entreprise.

    (...)

    Début mai, en pleine vague de chaleur précoce, une baisse de puissance similaire avait été effectuée pour quelques heures sur un réacteur de la centrale du Blayais (Gironde), en bord de Garonne.

    (...)

    EDF en relativise la portée, soulignant qu’en France, les pertes de production pour cause de températures élevées de cours d’eau ont représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle depuis 2000.

    • sur l’impact du réchauffement climatique sur la production d’électricité, cet article dans La Tribune du 11/05/2022

      (on appréciera la transition subtile qui de la question initiale conclue que les énergies éolienne et solaire, elles, ont des problèmes en période caniculaire…

      Le nucléaire est-il menacé par le réchauffement climatique ? – La Tribune
      (article du 11/05/2022)
      https://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/energie-environnement/le-nucleaire-est-il-menace-par-le-rechauffement-climatique-917479.html

      Dans la nuit de lundi à mardi, EDF a très légèrement baissé la production sur l’un des réacteurs nucléaires de sa centrale du Blayais (Gironde) en raison de la vague de chaleur qui touche actuellement la France. Immédiatement récupérée par plusieurs détracteurs de l’atome, cette mesure, inhabituelle à cette période de l’année, devrait néanmoins rester limitée, même en cas de forte hausse des températures du fait du changement climatique. Analyse.

      Le sort s’acharne sur EDF, à l’heure où l’exécutif entend relancer le nucléaire dans l’Hexagone. Et pour cause, tandis qu’un défaut de corrosion identifié dans plusieurs de ses centrales a obligé l’opérateur historique à mettre neuf réacteurs à l’arrêt, un autre événement survenu dans la nuit de lundi à mardi a donné du grain à moudre à de nombreux détracteurs de l’atome, Jean-Luc Mélenchon en tête.

      En effet, des prévisions de températures élevées de l’estuaire de la Gironde ont contraint l’énergéticien a réduire de 100 mégawatts (MW) la puissance mobilisée de la centrale du Blayais (Nouvelle-Aquitaine). Et plusieurs autres installations pourraient être concernées « jusqu’au dimanche 15 mai 2022 », a fait savoir EDF, au moment-même où la France souffre d’un manque de production du parc. De quoi pousser le chef de file de la France Insoumise à qualifier cette source d’énergie décarbonée d’ « intermittente ».

      De fait, un tel ralentissement est inhabituel à cette période de l’année. Surtout, la fréquence de ces incidents a bien tendance à croître : en juillet 2019, pas moins de sept réacteurs avaient subi une réduction de puissance « pour causes externes liées aux conditions climatiques ». Y compris en dehors de l’été, puisque Chooz 2 et Cattenom 4 avaient été stoppés au mois de septembre du fait d’un débit insuffisant des cours d’eau.

      « 2019 a été une année marquante, pas en termes de perte de production au total, mais en termes de puissance indisponible au même moment, puisqu’on a atteint près de 6 GW en moins à cause de la canicule ou de la sécheresse », souligne Tristan Kamin, ingénieur d’études de sûreté nucléaire.

      Et ce risque d’indisponibilité pour les réacteurs sensibles au climat devrait encore augmenter « d’un facteur deux à trois », selon le gestionnaire du réseau électrique national RTE.

      Cela signifie-t-il qu’un mix électrique reposant en partie sur l’atome sera inefficace d’ici à la fin du siècle, alors que les études compilées du Groupe international d’experts sur l’évolution du climat (GIEC) modélisent une élévation des températures entre +1,5 et +5°C, avec un bouleversement du cycle de l’eau ?

      Des réacteurs plus ou moins concernés
      Dans les faits, les pertes de production nucléaire liées à ces arrêts pour canicule ou sécheresse sont très faibles. D’après RTE, elles s’élèvent en moyenne à 1,4 térawattheure (TWh) par an, sur les 400 TWh environ générés chaque année par l’atome civil en France - même si ce chiffre plafonnera à près de 300 TWh seulement en 2022 à cause notamment du défaut de corrosion. Depuis 2000, les pertes de production pour cause de températures élevées des cours d’eau ont ainsi représenté 0,3% de la production nucléaire annuelle, selon EDF.

      Si les centrales sont sensibles à la météo, c’est parce que les réacteurs et les piscines d’entreposage du combustible usé doivent être refroidis en permanence. Pour ce faire, les installations prélèvent de l’eau dans un estuaire, la mer ou un cours d’eau, et la rejettent plus chaude, tout en devant respecter des seuils de températures maximales pour ne pas nuire à la reproduction des poissons et éviter la prolifération des algues. Dans le cas du Blayais, EDF a ainsi pâti d’un effet de seuil, fait valoir l’énergéticien. Car avant la mi-mai, c’est la norme hivernale qui s’applique, avec un niveau maximal autorisé de 30°C de la Gironde, contre 36,5°C en été.

      « Les causes ne sont jamais liées à des critères de sûreté, mais à des contraintes fixées sur la température et le débit dans chaque cours d’eau », explique à la Tribune Tristan Kamin.

      Surtout, la sensibilité des réacteurs à la météo dépend fortement de leur situation géographique et de leur système de refroidissement. Les 30 qui fonctionnent en circuit fermé s’avèrent en effet moins concernés, puisque l’eau prélevée est faible (de 2 à 4 mètres cube par seconde) et s’évapore en partie via une tour aéroréfrigérante, plutôt que d’être rejetée à la source. A l’inverse, en circuit ouvert comme au Blayais, le volume d’eau prélevé est important (autour de 50 mètres cubes par seconde), et revient en quasi-totalité à la source avec une température plus chaude, sans passer par des tours d’évaporation. Ce sont donc celles-ci qui risquent d’avoir des rejets thermiques trop importants.

      « A cet égard, la centrale de Civaux (Vienne) est un élève modèle, puisqu’elle dispose de deux grosses tours aéroréfrigérante, et deux autres petites tours complémentaires dites « de purge », afin de refroidir une deuxième fois l’eau avant le rejet en rivière. Ce qui permet de supprimer tout échauffement dès que la température à Vienne atteint 25°C. Par conséquent, cette installation n’est jamais touchée par des arrêts pour sécheresse, alors que se situe sur l’un des plus petits cours d’eau », souligne Tristan Kamin.

      Choix des sites
      Afin d’y remédier, EDF a élaboré des modélisations sur différents scénarios climatiques à plusieurs échéances - sachant que les installations actuelles devraient de toute façon toutes être arrêtées d’ici à 2050. Concrètement, l’énergéticien doit estimer les pertes de capacité et de volumes production, en fonction des critères retenus. « C’est un sujet identifié, mais il n’y a aucun problème rédhibitoire, excessivement dangereux ou cher identifié », assure Tristan Kamin.

      Pour ce qui est des futurs réacteurs, dont Emmanuel Macron a annoncé la commande à la fin de l’année dernière, EDF devra tenir compte de cette problématique dans le choix des sites.

      « La modification du parc, la localisation des tranches actuelles qui resteraient en service et le choix des sites d’implantation des nouvelles installations sont autant de paramètres qui influeront sur la disponibilité du parc lors des phases de canicule ou de sécheresse », fait ainsi valoir RTE dans ses scénarios Futurs Energétiques 2050.

      Reste que la sélection sera surtout guidée par l’implantation dans les sites du parc existant. « Il y aura une préférence pour le bord de mer, mais EDF va privilégier les lieux où il y a déjà des centrales, pour des questions de coûts d’acceptabilité », analyse Tristan Kamin.

      Cependant, pour les éventuelles nouvelles installations nucléaires en bord de rivière ou de fleuve, le recours à un fonctionnement en circuit fermé avec tour aéroréfrigérante est devenu obligatoire depuis 2021.

      Tout le système électrique sera touché
      Surtout, au-delà de l’atome, la question de l’impact du réchauffement climatique porte sur le système électrique dans son ensemble. Et pour cause, toutes les installations seront concernées, des barrages aux panneaux solaires, en passant par les éoliennes.

      « Chaque infrastructure a des seuils de tolérance technique. Si on veut exclure une technologie au motif qu’elle est sensible au modèle climatique, autant exclure tout le modèle électrique », glisse Tristan Kamin.

      D’autant que la plus grosse vulnérabilité concernera les périodes froides, où la demande est forte, combinées à un manque de vent. Et pour cause, « le développement des énergies renouvelables variables apporte une sensibilité accrue du système aux aléas météorologiques (vent, rayonnement, température...) », prévient RTE dans son étude Futurs Energétiques 2050. Et d’affirmer que « la question des périodes sans vent devient en particulier centrale dans l’analyse des besoins de flexibilité du système ».

      Mais aussi, paradoxalement, celle des périodes caniculaires pour ce qui est des panneaux solaires, puisqu’au-delà d’une température extérieure de 25°C, leur rendement commence à chuter, à raison de 0,5% par degré.

      Marine Godelier

    • du coup, une petite recherche sur l’expert Tristan Kamin, ingénieur d’études de sûreté nucléaire, dont il n’est pas évident de trouver l’employeur, détail absent, p. ex. de sa bio sur LinkedIn, absent également dans la totalité de ses interventions médiatiques (nombreuses) où il reprend l’intitulé ci-dessus.

      On finit par la trouver sur la présentation de ce membre de la #Génération_Jancovici


      sur le site de la SFEN, Société française d’énergie nucléaire, association fondée en 1973, dont l’objet est de :

      développer les connaissances de toutes celles et ceux qui s’intéressent à l’énergie nucléaire.

      et la vision (à côté du logo) est :

      Permettre aux esprits curieux de partager de nouvelles idées sur l’énergie nucléaire

      dont le bureau rassemble le gratin du secteur


      https://www.sfen.org/qui-sommes-nous/gouvernance

      il fait partie de ces experts très impliqués sur les réseaux dont l’émergence est appréciée par cette même SFEN :

      4/10 – Nucléaire : du nouveau sur les réseaux sociaux - Sfen
      (article de septembre 2020, màj en septembre 2021)
      https://www.sfen.org/rgn/4-10-nucleaire-reseaux-sociaux

      Ils ne s’expriment pas au nom de leur entreprise, mais ne font pas mystère de leur rattachement à leur employeur. Comme ils se plaisent à le rappeler, ils ne font pas de communication, ne portent pas la parole officielle de leur entreprise, mais assument leurs messages à titre personnel. Ce sont ces « nouveaux citoyens », animés par le désir de partager leurs compétences sur les réseaux sociaux et de ne pas laisser passer les idées reçues et les fausses informations. Avec eux, quelque chose est en train de changer dans l’information du public sur le nucléaire. Un changement culturel indéniable, alors qu’apparaissent les signaux, de moins en moins faibles, d’une évolution dans le ton des conversations.

      voir p. ex. ses publications sur le site <l’EnerGEEK />, 6 articles entre août 2018 et octobre 2020
      https://lenergeek.com/author/tristan-kamin

      dont le titre du plus ancien est, justement :

      Nucléaire + canicule : associer deux mots clés pour en faire une polémique stérile (tribune)

      https://lenergeek.com/2018/08/14/nucleaire-canicule-polemique-tristan-kamin-tribune

      une de ses dernières interventions (11/2021) sur le site de la revue Progressistes, sous-titrée Science Travail et Environnement
      « L’énergie nucléaire peut se vanter d’une excellente maîtrise de son potentiel de danger », Tristan Kamin – Science, Travail & Environnement
      https://revue-progressistes.org/2021/11/16/lenergie-nucleaire-peut-se-vanter-dune-excellente-maitrise-de-s

      Pour finir, il a, bien sûr, été repéré par Reporterre

      Comment le nucléaire gagne la bataille des réseaux sociaux
      https://reporterre.net/Comment-le-nucleaire-gagne-la-bataille-des-reseaux-sociaux

      Cette promotion de l’industrie nucléaire se poursuit aussi sur Twitter. Cette fois... par des salariés eux-mêmes. Tristan Kamin, 27 ans, est ingénieur en sûreté nucléaire pour « un industriel privé ». Depuis 2018, il commente sur les réseaux sociaux les sujets d’actualité liés à l’énergie, et décrit certains aspects de son métier dans des séries de tweets. Surtout, il traque impitoyablement tous les contenus critiques du nucléaire, pour les « débunker » (c’est-à-dire montrer qu’ils sont faux).
      […]
      En 2018, l’association Voix du nucléaire a été créée. Elle réunit aujourd’hui près de trois cents adhérents — dont Tristan Kamin, qui fait partie du conseil d’administration — issus de l’industrie pour la plupart d’entre eux. Son but : diffuser, notamment grâce aux réseaux sociaux (Twitter et Linkedin en tête), un discours en faveur du nucléaire.
      […]
      Depuis quelques années, une nouvelle catégorie d’internautes semble d’ailleurs s’intéresser au discours pro-atome. Et, surprise... ils se revendiquent écologistes. Alors que le mouvement écolo français s’est fondé sur des racines profondément antinucléaires, on observe pourtant une augmentation du nombre de personnes estimant que l’énergie atomique, peu émettrice de gaz à effet de serre, pourrait être un atout dans la lutte contre le changement climatique.
      […]
      Cette position est incarnée par une personne : Jean-Marc Jancovici. Ce consultant et spécialiste de l’énergie, surnommé « JMJ » par sa communauté de fans, rencontre un franc succès sur les réseaux sociaux.

  • Viser l’occlusion
    https://lundi.am/Viser-l-occlusion

    Transmise par le « Comité centrales », un « collectif d’enquête, de production et de diffusion de contenus théoriques, informatifs et artistiques contre le nucléaire, ses réseaux intelligents et son monde atomisé », cette enquête revient en détail sur la filière française de traitement des déchets nucléaires. Et c’est pas du propre.

    https://lundi.am/IMG/pdf/tract_cfdt_orano.pdf
    #industrie_nucléaire #uranium #déchets_nucléaire #nucléaire #areva #orano

  • Pour exploiter l’uranium kazakh, Orano va raser une forêt protégée
    https://reporterre.net/Pour-exploiter-l-uranium-kazakh-Orano-va-raser-une-foret-protegee

    Au #Kazakhstan, premier producteur mondial d’#uranium, #Orano (ex-#Areva) va raser une #forêt protégée pour exploiter un gisement. La dérogation de l’entreprise française a été obtenue lors de la visite de Bruno Le Maire fin juillet dans ce pays d’#Asie_centrale devenu stratégique pour l’industrie nucléaire française.

    #saxaoul #nucléaire #arbre #destruction

  • Les activités d’Orano en #Mongolie visées par une enquête judiciaire pour des soupçons de corruption
    https://www.lemonde.fr/energies/article/2018/12/19/les-activites-d-orano-en-mongolie-visees-par-une-enquete-judiciaire-pour-des

    Ces soupçons « de corruption d’agent public étranger » impliquent notamment un des prestataires d’Orano, la société de conseil Eurotradia International.

    Le groupe nucléaire français #Orano, anciennement #Areva, est dans le viseur du parquet national financier qui enquête sur des soupçons de corruption en Mongolie, a-t-on appris, mercredi 19 décembre, de sources proches du dossier.

    #uranium

  • Alors que les piscines de La Hague sont saturées, Orano veut importer des déchets nucléaires japonais
    https://reporterre.net/Alors-que-les-piscines-de-La-Hague-sont-saturees-Orano-veut-importer-des

    Fin octobre 2018, le groupe #Orano a signé avec JAEA1 (Japan Atomic Energy Agency) un contrat pour un important volume d’affaires concernant la préparation des transports vers la France de 731 assemblages de #combustibles usés issus du réacteur de #Fugen, localisé au #Japon.

    Orano conduira l’ensemble des travaux techniques préparatoires aux futurs transports des 111 tonnes de matières nucléaires prévus entre 2023 et 2026, incluant la conception et la fabrication d’une flotte d’emballages de transport qui répondent aux réglementations nationales et internationales en matière de sûreté et de sécurité. Le contrat prévoit également la mise en œuvre des études préalables aux opérations de réception et de traitement – recyclage des combustibles usés à l’usine de la Hague.

    « On récapitule : les piscines de La Hague sont bientôt saturées, a tweeté Barbara Pompili, députée de la Somme et présidente de la commission du développement durable à l’Assemblée nationale. On veut construire une nouvelle piscine centralisée pour entreposer nos combustibles usés car on n’a plus de place et... on fait venir 111 tonnes de combustibles usés japonais ! »

    #nucléaire #déchets_nucléaires

  • Les eaux radioactives du site #AREVA s’écoulent directement dans la rivière

    1,3 millions de tonnes de résidus radioactifs non confinés entreposés au fond d’un bassin artificiel. Les eaux radioactives de l’ancien site d’extraction d’uranium AREVA (#ORANO) des #Bois_Noirs (Loire) s’écoulent directement dans la rivière. La #CRIIRAD a mis en évidence la contamination des mousses aquatiques de la #vallée_de_la_Besbre sur plusieurs dizaines de kilomètres.


    https://blogs.mediapart.fr/association-criirad/blog/120418/les-eaux-radioactives-du-site-areva-secoulent-directement-dans-la-ri
    #pollution #nucléaire #radioactivité #eau

  • #Niger : « A #Arlit, les gens boivent de l’eau contaminée par la radioactivité »
    http://abonnes.lemonde.fr/afrique/article/2018/02/26/niger-a-arlit-les-gens-boivent-de-l-eau-contaminee-par-la-radioactiv

    Il faut comprendre qu’au début, Arlit était un campement, une cité de mineurs, puis les gens sont venus s’installer, espérant tirer profit de cette activité. Aujourd’hui, il y a près de 150 000 habitants, dont environ 4 000 travailleurs de la mine. Areva a créé cette ville de toutes pièces. Il fallait que les travailleurs aient toutes les conditions possibles pour rester. Ils avaient des enfants, il a fallu des écoles. Ils étaient malades, il a fallu des hôpitaux. Pour construire, les habitants ont utilisé l’argile contaminée autour d’eux. Certains quartiers sont à moins de 200 mètres de la #mine. Les normes ne sont pas respectées. Et les tempêtes de sable propagent la #radioactivité dans la ville.

    On voit aussi des femmes dont le bétail meurt inexplicablement.

    Quand on boit l’eau d’Arlit, on sent qu’elle n’est pas tout à fait potable, qu’elle est différente du reste du pays. Les femmes parlent des employés d’#Areva qui ne boivent que de l’eau minérale, alors qu’elles n’ont pas les moyens. Une des #mines se trouve en dessous de la nappe phréatique. Certains se font donc livrer l’eau des régions voisines. Un château d’eau vient d’être construit, mais il n’est pas suffisant pour alimenter toute la ville.

    #orano #uranium

  • #Areva devient #Orano pour tourner la page des années Lauvergeon
    http://www.lemonde.fr/economie/article/2018/01/23/areva-devient-orano-pour-tourner-la-page-des-annees-lauvergeon_5245799_3234.

    En 2017, il a été scindé en trois morceaux : le premier, New Areva – désormais Orano – a gardé les activités des mines d’uranium et du cycle du combustible, et compte désormais 16 000 salariés. La nouvelle entité se concentre sur l’enrichissement et le recyclage du combustible nucléaire, la logistique et les services liés au nucléaire, dont le démantèlement.

    D’un autre côté, Areva NP, qui a repris son ancien nom de #Framatome début janvier, est devenu une filiale d’EDF et se concentre sur la conception des réacteurs et le matériel nécessaire aux centrales. C’est notamment de cette entité que dépend l’usine du Creusot Forge, mise en cause pour les défauts sur la cuve du réacteur de Flamanville et dont les dossiers sont encore en cours d’examen par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN).

    Enfin, la maison mère, Areva SA – seule à conserver le nom –, a été maintenue temporairement, le temps que l’épineux contrat de l’EPR finlandais, complexe gouffre financier, se termine.

    Une transformation qui s’est faite dans la douleur : en deux ans de restructuration, le groupe Areva a fait partir près de 6 000 salariés. L’Etat et le groupe Mitsubishi ont dû le renflouer à hauteur de 5 milliards d’euros.