• #zettelkasten Method : How to Take Smart Notes (A Beginner’s Guide)
    https://leananki.com/zettelkasten-method-smart-notes

    Author’s Note: This is the Zettelkasten guide I wish existed when I started. By no means is this guide perfect, nor am I trying to imply that this is the only way to do it. But, I do think this will help you understand the Zettelkasten Method (the how part) better if you’re a beginner. After reading this, make sure you implement what you learned, and then check out the “Further Readings” section. — <a href="https://my.framasoft.org/u/rouge-glace/?fno9-Q&quot; title="Permalink">Permalink</a>

    #astuces #méthodo #orga #PKM #tutos

  • Réfugiés : #violences et #chaos dans le nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine
    Traduit et adapté par Manon Rumiz (Article original : https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bosnia-Erzegovina/Migranti-caos-Bosnia-204594)

    Squats démantelés, familles déportées et laissées sans aide au bord de la route, violentes manifestations anti-migrants.... Dans le canton d’Una-Sana (nord-ouest de la Bosnie-Herzégovine), la situation des réfugiés devient toujours plus dramatique.

    « C’est le chaos. » Voilà comment Silvia Maraone, qui coordonne les activités de l’ONG italienne Ipsia (https://www.facebook.com/IPSIA.BIH) à #Bihać, résume la situation actuelle dans le canton d’#Una_Sana, explosive depuis le milieu de l’été. « Les conditions imposées par le gouvernement local n’offrent plus de répit à personne. Même les familles, les femmes et les enfants n’ont plus accès aux #camps officiels. Quant aux transports en commun, ils sont désormais interdits aux réfugiés, ce qui permet aux trafiquants de faire des affaires encore plus lucratives. »

    Dans le même temps, la police expulse les #squats et tous les #camps_informels, renvoyant les réfugiés hors des frontières du canton. La population locale, de son côté, manifeste ouvertement son hostilité face à la présence massive de candidats à l’exil. Les agressions verbales et physiques se multiplient, ainsi que les attaques contre les volontaires.

    “Le canton d’Una Sana est plus que jamais le #cul-de-sac de la route des Balkans.”

    Du fait de la #pandémie et de la proclamation de l’#état_d’urgence, la situation s’est encore détériorée depuis le printemps. Les camps officiels, déjà pleins, n’accueillent plus de nouveaux entrants alors mêmes que les arrivées ont repris depuis la réouverture des frontières au mois de juin. Le canton d’Una Sana est plus que jamais le cul-de-sac de la route des Balkans, d’autant qu’à l’ouest, le jeu de domino entre les polices italienne, slovène et croate se poursuit, aboutissant au #refoulement des migrants interceptés dans cette zone frontalière de l’Union européenne.

    La seule réponse apportée par les autorités locales a été l’ouverture, en avril, d’un « #camp_d’urgence » à Lipa, entre Bihać et #Bosanski_Petrovac, dont le millier places a vite été rempli. Les squats se sont donc multipliés dans les #friches_industrielles et dans les bois. De toute façon, les migrants ne souhaitent pas rester ici et le « #game » continue : chaque jour, ils sont des centaines à tenter de déjouer la surveillance de la frontière croate avec l’espoir de ne pas être arrêté avant d’avoir atteint l’Italie.

    Le début du « chaos » qu’évoque Silvia Maraone remonte à la mi-juillet, avec l’expulsion du camp de fortune qui s’était créé à l’entrée de #Velika_Kladuša, près du camp officiel de #Miral, le long de la rivière #Kladušnica. Officiellement, l’opération a été déclenchée à cause des plaintes répétées des riverains. Début août, la police est revenue pour chasser les migrants qui avaient reconstitué un nouveau camp.

    « #Milices_citoyennes »

    Quelques jours plus tard, le maire de Bihać, #Šuhret_Fazlić, déclarait que la situation était aussi devenue insoutenable dans sa commune. « Cela n’a jamais été pire qu’aujourd’hui. Chaque jour, nous assistons à l’arrivée d’un flux incontrôlé de migrants. Il y en a déjà des milliers qui campent un peu partout. Une fois de plus, on nous laisse seuls », avant de conclure, menaçant : « Nous sommes prêts à prendre des mesures radicales ». Ce n’est pas la première fois que le maire de Bihać tire la sonnette d’alarme. Début 2018, au tout début de la crise, l’édile déplorait déjà le manque de soutien des autorités de la Fédération, l’entité croato-bosniaque dont dépend le canton, et nationales. À l’automne 2019, Silvia Maraone s’inquiétait aussi : « La situation ne fera qu’empirer dans les mois qui viennent si de nouveaux camps officiels ne sont pas ouverts d’urgence ».

    Selon les chiffres officiels, plus de 80% des réfugiés présents sur le sol bosnien se concentreraient dans le seul canton d’Una Sana. « Il sont plus de 5000, dont à peine la moitié hébergés dans des centres d’accueil officiels. Les autres dorment dans des bâtiments détruits ou dans les bois en attendant de tenter le game », poursuit Silvia Maraone. Ces dernières semaines, la population de Velika Kladuša a organisé des manifestations hebdomadaires contre la présence de migrants. Organisées sur les réseaux sociaux, ces rassemblements réunissent des habitants venus de tout le canton.

    Pire, des #milices citoyennes ont commencé à se mettre en place pour refouler les migrants. « Dans certains groupes Facebook, des membres signalent les plaques des véhicules qui transportent des migrants », observe Silvia Maraone. « Des routes ont même été bloquées, des pierres et des bâtons jetés sur les véhicules. » Ce n’est pas tout. « Des citoyens ont attaqué des migrants en pleine rue, tandis que les volontaires leur venant en aide se sont faits dénoncer à la police. » Le 17 août, les forces de l’ordre ont dû intervenir à Velika Kladuša où des dizaines de riverains s’étaient massés et avaient attaqué un bus où se trouvaient des migrants.

    Pour justifier de telles actions coup de poing, on trouve la rhétorique habituelle de l’extrême-droite complotiste : la prétendue violence de ces migrants et la menace qu’ils feraient peser pour la sécurité de la population locale. Des arguments balayés par les statistiques officielles, mais qui font mouche auprès de Bosniens fatigués par des décennies de divisions, de corruption et de misère.

    Deux jours après la violente manifestation du 17 août à Velika Kladuša, la cellule de crise du canton d’Una-Sana a décrété des mesures très dures : l’évacuation de tous les migrants vivant hors des structures d’accueil officielles, perquisition dans tous les lieux privés offrants des services aux migrants, interdiction de quitter les camps officiels, d’utiliser les transports en commun et d’entrer dans le canton pour tous les migrants. Des postes de contrôle ont aussi été mis en place sur les routes d’accès au canton.

    “Ils ont tout brûlé, vêtements, téléphones portables, sacs à dos. Ils nous ont frappés avec des matraques.”

    « Les personnes expulsées des squats n’ont pas toutes pu être accueillies au camp de #Lipa et ont été refoulées en #Republika_Srpska (l’autre entité de Bosnie-Herzégovine) », dénonce Silvia Maraone. « Même les familles avec enfants sont abandonnées sans aucune aide. » Ces restrictions à la #liberté_de_mouvement violent les #droits_humains fondamentaux, comme l’a dénoncé Amnesty International dans un communiqué, le 25 août. Le réseau Transbalkanska Solidarnost (https://transbalkanskasolidarnost.home.blog) demande aux autorités locales et aux organisations internationales de « mettre fin à la politique du silence », de condamner publiquement ces pratiques illégales, de poursuivre les responsables et d’assurer un accueil digne et sûr aux migrants.

    Transbalkanska Solidarnost a recueilli plusieurs #témoignages sur ces expulsions, dont celles de l’ONG No Name Kitchen à Bosanska Otoka. « Nous dormions dans une ancienne usine abandonnée près de Bihać quand la police est arrivée. Il devait y avoir 20 ou 25 policiers. Ils ont tout brûlé, vêtements, téléphones portables, sacs à dos. Ils nous ont frappés avec des matraques, puis nous ont expulsés ici où nous sommes sans nourriture, sans rien. Je me suis échappé d’Afghanistan pour me sauver et là je retrouve cette violence... Pourquoi ?! », se désole A., 16 ans. Selon les chiffres des associations, plus de 500 réfugiés se sont retrouvés bloqués sur la ligne de démarcation entre les deux entités bosniennes, personne ne voulant les prendre en charge.

    Malgré les menaces qui se font toujours plus fortes, les réseaux de #volontaires continuent de venir en aide aux migrants : distribution de produits de première nécessité, de vêtements et signalement des violences et des violations des droits. « Ce n’est pas facile », reconnaît Silvia Maraone. « Tout le monde vous regarde mal et ceux que vous aidez sont détestés… Nous restons prudents. » Son ONG, Ipsia ; intervient toujours dans le camp de Bira, géré par l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) où elle gère le Café social et prépare un projet plus vaste, soutenu par des fonds européens, pour développer des activités, hors des camps, visant à améliorer les relations entre migrants et population locale. Il y a urgence. « Jamais le bras-de-fer avec le reste de la Bosnie n’a été aussi tendu. »

    https://www.courrierdesbalkans.fr/refugies-chaos-dans-le-nord-ouest-de-la-bosnie-herzegovine

    #asile #migrations #réfugiés #Bosnie #Bosnie-Herzégovine #Balkans #route_des_Balkans #camps_de_réfugiés #campements #IOM #extrême_droite #solidarité

    –-> « Quant aux transports en commun, ils sont désormais interdits aux réfugiés, ce qui permet aux trafiquants de faire des affaires encore plus lucratives »
    #ségrégation #transports_publics #transports_en_commun #apartheid

    –-> « l’#Organisation_internationale_pour_les_migrations (#OIM) gère le Café social et prépare un projet plus vaste, soutenu par des fonds européens, pour développer des activités, hors des camps, visant à améliorer les relations entre migrants et population locale. Il y a urgence. »
    En fait, ce qu’il faudrait faire c’est ouvrir les frontières et laisser ces personnes bloquées en Bosnie, où elles n’ont aucune intention de rester, de partir...

    ping @karine4 @isskein

  • Labor organizer Jane McAlevey on how the left builds power all wrong - The Ezra Klein Show - Vox
    https://www.vox.com/podcasts/2020/3/17/21182149/jane-mcalevey-the-ezra-klein-show-labor-organizing

    By Ezra Klein@ezraklein Mar 17, 2020, The organizer, scholar, and writer gives a master class in political organizing on The Ezra Klein Show.

    The Bernie Sanders campaign is an organizing tour de force relative to the Joe Biden campaign, yet the latter has won primary after primary — with even higher turnouts than 2016. So does organizing even work? And, if so, what went wrong?

    To get a sense of how to answer these questions, I sat down with the scholar, writer, and organizer Jane McAlevey on The Ezra Klein Show. McAlevey has organized hundreds of thousands of workers on the front lines of America’s labor movement. She is also a senior policy fellow at UC Berkeley’s Labor Center and the author of three books on organizing, including, most recently, A Collective Bargain: Unions, Organizing, and the Fight for Democracy.

    McAlevey doesn’t pull her punches. She thinks the left builds political power all wrong. She thinks people are constantly mistaking “mobilizing” for “organizing,” and that social media has taught a generation of young activists the worst possible lessons. She thinks organized labor’s push for “card check” was a mistake but that there really is a viable path back to a strong labor movement. And since McAlevey is, above all, a teacher and an organizer, she offers what amounts to a master class in organizing, one relevant not just to building political power but to building anything.

    To McAlevey, organizing, at its core, is about something very simple and very close to the heart of this show: How do you talk to people who may not agree with you such that you can truly hear them, and they can truly hear you? This conversation ran long, but it ran long because it was damn good.

    Here’s a lightly edited transcript of part of our conversation, which we released this week on The Ezra Klein Show.

    Ezra Klein

    What is the difference between advocacy, mobilizing, and organizing?
    Jane McAlevey

    In the advocacy model, people aren’t really central to the solution. Instead, you have lawyers, public opinion researchers, and a full-time staff in Washington, DC. Greenpeace is an example. If you’re concerned about the planet, you write a check to Greenpeace and they’re going to take care of the problem for you. That’s advocacy.

    Then you move to the difference between mobilizing and organizing. It’s the difference between these two that I think most of the progressive movement is deeply confused about. Mobilizing is essentially doing a very good job at getting people off the couch who largely already agree with you. In the mobilizing model, you may be involving people in very large numbers, but the limitation of the mobilizing approach is that you’re only talking to people who agree with you already.

    Organizing, which I put the highest value on, is the process by which people come to change their opinions and change their views. Organizing is what I call “base expansion,” meaning it’s expanding either the political or the societal basis from which you can then later mobilize. What makes organizing different than all other kinds of activism is it puts you in direct contact every day with people who have no shared political values whatsoever. When you’re a union organizer, you get a list of let’s say a thousand employees and you’ve got to figure out how to build to 90 percent or greater unity with unbreakable solidarity and a tight, effective structure. So, essentially every single trade union unionization campaign I’ve negotiated is an experiment in how you build political unity in a time of intense polarization.
    Ezra Klein

    I’m interested in your thoughts on the 2020 Democratic primary. My observation is a lot of people in the Sanders campaign thought they were doing organizing when they were doing mobilizing. This is not to say anything good about the Biden campaign, which I think just skated by. But there seems to me to be a real distinction between the personality type and the temperament and the strategies of a mobilizer versus an organizer. And it seems to me that not only in the Sanders campaign but all over politics — and especially on social media — I see people acting in ways that wouldn’t be conducive to organizing.
    Jane McAlevey

    Mobilizers tend to be activists. They’re better engaging a self-selected crowd of people who exist in some bubble. When I’m looking for organizers, I’m looking for people who genuinely believe that ordinary people have high intelligence and who really deeply respect ordinary people. I start out every day genuinely believing that people can make radical changes in how they think about and see the world. And that means you have to be willing to work with them, even if their views are fairly different than your own.

    Almost every worker in a campaign I’ve worked on starts out with values that seem pretty different than mine. But you have to respect where they’re coming from, what shaped them, how they got there, and then have a theory of how to help them shift from maybe having the wrong idea of who’s to blame for the pain in their lives. They might be blaming Mexican immigrants for stealing their jobs instead of the CEOs of corporations that directly facilitated the departure of their job. And if you can’t look at them and imagine where they might be based on the fact that most people want to have clean water, a safe planet, a decent job, nice neighbors, and fairness, then you’re not going to be a good organizer.
    Ezra Klein

    One of the things that strikes me about your mobilizing-organizing distinction has to do with the fact that for each one there are different incentives around disagreement. When faced with disagreement, do you escalate or do you somehow find a way to synthesize or get around it? So, walk me through a typical interaction with a worker, specifically one who may disagree with you.
    Jane McAlevey

    When I start a conversation with a worker, I’m going to start by telling them exactly why I’m there. There’s no bullshitting: I’m here because coworkers of yours called up and they’re in and figuring out how you can make things better in the workplace. That’s it. I’m being very honest about why I’m on your door. The very next thing I’m going to do is ask them a question: If you could change three things at work tomorrow, what would they be?

    This question is going to give me immediate insight into your human priorities. So, when I later find out that we may have very different political views, it doesn’t really matter to me. If I know the three things that matter most to you about the workplace that you want to change, I’m sticking with that conversation the whole way through it. And I’m gonna help you understand who is in the way of fixing that problem and how only you and your coworkers can actually fix it.

    Let’s say a nurse says to me “I’m exhausted every day. I love my job in the ICU so much. But I’m so frustrated I can’t get my job done. We need more staff on the floors.” I don’t know if she’s Republican, a libertarian Democrat, Green Party, or has never voted in her life, but when she tells me that I’m off and running. The thing I’m gonna ask her is, “Given how much profit your employer had last year, why do you think you’re working so short on the floors in the hospital?” The whole point of organizing is I’m never going to tell her what the answer is. I’m going to just start framing a series of questions that are going help that nurse begin to understand why it is she works for a filthy rich employer and why it is she can’t get her job done. And it’s gonna be pretty crystal clear.

    #syndicalisme #organizing #USA

  • Jane McAlevey | janemcalevey.com
    https://janemcalevey.com

    Organizing for Power: Coronovirus and Everything After - A Free Global Online Training Webinar with Jane McAlevey

    A free, four-part on-line organizing course led by Jane McAlevey and co-hosted by the Rosa Luxemburg Stiftung, taking place online between March 30th and April 16th. McAlevey will build on her experiences, connecting them to the current world health crisis, the surrounding political climate, and the organizing that will be necessary to prevent a further collapse into disaster capitalism and right-wing authoritarianism

    #syndicalisme #USA #formation #organizing

  • #Villes et alimentation en période de #pandémie : expériences françaises

    La #crise_sanitaire a durement touché le monde entier, notamment la France, et a conduit à adapter les modes de #consommation, de #production et d’#approvisionnement pour faire face à cette situation inédite. Fermeture des marchés, des commerces, des restaurants et des cantines, pénurie de main d’œuvre dans la production agricole… Les acteurs du secteur ont dû s’adapter à un contexte évolutif pour garantir la #sécurité_alimentaire du pays. Malgré toutes ces difficultés, le système alimentaire français a tenu.

    Comment garantir la #sécurité et la #qualité de l’#approvisionnement_alimentaire pour tous en période de crise sanitaire ? Quels dispositifs ont été mis en place dans les villes françaises pour répondre à une situation inédite d’urgence ? Quels enseignements retenir de ces deux mois de confinement ? Quelle place les villes ont-elles vocation à occuper dans la redéfinition des #stratégies_alimentaires_territoriales en cours ?

    France urbaine, en partenariat avec les associations RESOLIS et Terres en villes, a mené une vaste #enquête intitulée « Villes et alimentation en période de pandémie : expériences françaises », dont résulte le #recensement des #dispositifs mis en place dans 30 grandes villes et agglomérations, permettant l’analyse des nombreux rôles joués par les villes, en partenariat avec les acteurs locaux, lors des deux mois de confinement.

    L’enquête et son analyse sont construites autour de quatre grands thèmes (#circuits_courts, distribution, #solidarité, #communication), dont voici les quatre principaux enseignements :

    - L’action menée dans l’#urgence ne doit pas contredire les besoins durables de #transition et de #résilience du système alimentaire ;
    – La réussite d’une action urbaine dans le domaine alimentaire nécessite un mouvement et une #organisation_collective, à savoir une « Alliance des territoires » et une synergie entre acteurs du système alimentaire ;
    – Des évolutions majeures sont en cours dans les modes agro-écologiques de #production_agricole, dans des mutations liées au numériques et dans les #comportements_alimentaires ;
    – La #mobilisation_citoyenne est nécessaire aux grandes #transformations du système alimentaire pour que celles-ci soient réussies et démocratiques.

    Qu’il s’agisse de réagir dans l’urgence ou d’agir dans la durée pour rendre les systèmes alimentaires plus résilients, plus solidaire et accélérer la #transition_alimentaire, les villes souhaitent collaborer ensemble, avec les différents acteurs du système alimentaire, d’autres territoires et apporter leurs contributions aux agendas nationaux et européens, à l’instar des stratégies « De la ferme à la fourchette » et « Biodiversité 2030 » de la Commission européenne, dévoilées le 20 mai dernier.

    https://franceurbaine.org/publications/villes-et-alimentation-en-periode-de-pandemie-experiences-francaises
    #rapport #France #alimentation #covid-19 #coronavirus #système_alimentaire #confinement #résilience #urban_matter

    Pour télécharger le rapport :
    https://franceurbaine.org/sites/franceurbaine.org/files/documents/franceurbaine_org/villes_alimentation_pandemie_26mai.pdf

  • Accompagner la #transformation_numérique et enrichir les modes traditionnels d’enseignement : j’annonce en lien avec le @SGPI_avenir le lancement d’un #appel_à_projets « #Hybridation_des_formations ».

    https://twitter.com/VidalFrederique/status/1268920823718588418

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    Appel à projets sur l’hybridation des formations d’enseignement supérieur

    La #crise_sanitaire actuelle et ses impacts sur la #rentrée_2020 nécessitent de repenser l’intégralité des #modes_d’enseignement pour concourir à la réussite des étudiants, peu habitués à ces modalités de formation, et pour permettre le développement de #nouvelles_compétences_pédagogiques_numériques pour les enseignants.

    L’appel à projets « Hybridation des formations » répondra à deux cas de figure :

    – L’extension du champ d’action et ou le soutien supplémentaire à des projets d’ores et déjà sélectionnés dans le cadre du Programme d’investissements d’avenir en matière d’enseignement supérieur et de recherche (principalement les NCU, IDEFI/IDEFI-N, DUNE ou #Disrupt_Campus) ;
    – La détection puis le soutien à des initiatives qui n’ont pas encore fait l’objet d’une #labellisation #PIA mais qui visent à accompagner la transformation numérique de l’enseignement supérieur en enrichissant les #modes_traditionnels d’enseignement.

    Dans les deux cas, il s’agit d’accompagner les établissements d’enseignement supérieur pour réussir cette rentrée dans les meilleures conditions possibles et de soutenir financièrement le développement de cursus diplômant complet, à partir de #ressources_pédagogiques mutualisées et modulaires qui permettront aux étudiants en formation initiale comme en formation continue de construire leurs parcours de formation.

    Qu’ils s’appuient sur un projet déjà soutenu dans le cadre du PIA ou non, les établissements et leurs #partenaires du secteur de la #EdTech devront faire la démonstration, d’une part, de leur capacité à mettre en œuvre une #transformation_pédagogique et numérique et, d’autre part, de l’#efficacité de leur modèle d’#organisation_pédagogique_hybride. Cette #démonstration se traduira par la création de solutions de #formation_à_distance ou hybrides pour la rentrée 2020-2021 ou en #flux_tendu pendant l’année pour une utilisation en 2020-2021.

    Il s’agira également d’accompagner en priorité la création de modules de formation pour le #premier_cycle post-bac, que celui-ci soit proposé par les universités (licences, licences professionnelles, DUT) ou les écoles (premier cycle préparatoire). Pour ces dernières, seules les préparations à des formations bénéficiant d’une reconnaissance de l’Etat (visa ou grade) seront éligibles au dispositif.

    La sélection de ces projets se fera à travers un dialogue pour valider et accompagner la démarche des porteurs de projet et de leurs partenaires publics ou privés (EdTech) : les établissements devront rédiger une note synthétique de 10 pages faisant état de leur capacité à respecter le cahier des charges de l’appel à projets et précisant si les projets reposent ou non sur un objet d’#excellence déjà sélectionné. Le comité de sélection animera ce dialogue afin d’affiner les besoins des établissements, de vérifier leur capacité à enrichir les #ressources_pédagogiques déjà disponibles et à rendre les dispositifs les plus efficients possibles.

    https://anr.fr/fr/investissements-davenir/appels-a-projets-en-cours/appel-a-projets-sur-lhybridation-des-formations-denseignement-superieur

    #France #Vidal #Frédérique_Vidal #ESR #enseignement_supérieur #université #stratégie_du_choc #le_monde_d'après #distanciel #présentiel #enseignement_à_distance #ANR #pédagogie

    Quand on sait que dans mon université, à Grenoble, qui est une fac très bien dotée par rapport à d’autres, où il manque du papier toilettes et l’eau courante, on n’a pas d’argent pour remplacer les vidéoprojecteurs qui ne marchent plus............

    • ENTRETIEN. « Des #innovations_pédagogiques ont été mises en place durant le confinement »

      Frédérique Vidal, la ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, entame aujourd’hui une visite de deux jours en Bretagne. L’occasion de parler avec les acteurs de terrain des perspectives ouvertes par la crise sanitaire du Covid-19.

      Madame la ministre, vous êtes pour deux jours en Bretagne. Quel est le but de cette visite qui intervient dans le contexte de la crise sanitaire ?

      La Bretagne est la deuxième étape d’un tour de France pour voir comment l’enseignement supérieur, la recherche et l’innovation peuvent participer à la relance et à la redynamisation des territoires. Il s’agit de réfléchir à la meilleure manière de travailler ensemble, État et collectivités, pour mettre la production et la diffusion de connaissances, le transfert technologique, au service de cette relance (1).

      La crise sanitaire a bouleversé les manières d’enseigner. Vous demandez aux universités de réfléchir au maintien des cours à distance. Pourquoi ?

      En réalité, il y avait déjà eu des réflexions sur cette question de l’enseignement à distance et des financements alloués, notamment dans les universités en Bretagne. Tout s’est évidemment accéléré durant le confinement. Les établissements doivent maintenant se servir de toutes les innovations pédagogiques mises en place pendant cette période compliquée. L’objectif de ma visite est de faire le recueil des besoins nécessaires de manière à ce qu’on puisse accompagner les établissements qui voudront s’engager dans cette révolution pédagogique. Il ne s’agit pas seulement d’utiliser le numérique pour enseigner, mais de penser autrement la pédagogie d’un cours et d’utiliser le numérique au service de cette pédagogie réinventée.

      Le développement de l’enseignement à distance ne risque-t-il pas d’accentuer une forme de fracture numérique chez les étudiants ?

      Les établissements ont extrêmement bien réagi durant cette crise. Ils ont identifié les étudiants qui avaient des difficultés pour avoir une continuité pédagogique, que ce soit par défaut d’équipement, ordinateur ou tablette, ou par défaut de connexion. J’ai souhaité que les choses se passent au plus près. Les établissements et les Crous ont disposé de financements qui ont permis d’acheter des ordinateurs, de les prêter aux étudiants, d’acheter des clés 4G, d’étendre des forfaits Internet ou de téléphonie. Évidemment, si les établissements passent en mode hybride, à la fois en présentiel et en enseignement à distance, une des priorités absolues sera que l’ensemble des étudiants soient correctement équipés pour pouvoir bénéficier de ces nouvelles pédagogies.

      Quel bilan tirez-vous des examens à distance ? Que pensez-vous des applications de télésurveillance pour lutter contre la fraude ?

      Comme en temps normal, les établissements ont choisi leur mode d’évaluation. Ils ont soit imaginé des devoirs maison, soit fait travailler les étudiants en mode projet, soit, pour certains d’entre eux, choisi de faire passer des examens télésurveillés. Dans tous les cas, cela se fait dans le respect du RGPD et de la préservation des données personnelles et individuelles (2). Si les établissements étaient incapables de respecter le RGPD, alors, évidemment, ils n’ont pas mis en œuvre ces examens télésurveillés. La seule règle, c’est qu’il fallait impérativement qu’une évaluation ait lieu pour garantir la qualité des diplômes délivrés cette année.

      À la rentrée, les cours en amphi devront respecter les règles de distanciation. N’est-ce pas un peu mission impossible ?

      On a commencé à travailler avec les conférences d’établissements pour regarder ce qui leur paraissait raisonnable. Il y a de multiples solutions : extension des plages horaires, rotations des étudiants entre du présentiel et du distanciel, pédagogie inversée, où les cours sont mis à disposition des étudiants en amont. Ensuite, on les prend en petits groupes en présentiel et on travaille les points du cours qu’ils ont moins bien compris. Il faut partager les expériences. Lorsqu’elles ont du sens au plan pédagogique, on les applique à plus grande échelle.

      L’Université Loire-Bretagne n’a pas marché, le projet d’Université unique de Rennes patine. Quelle est aujourd’hui la stratégie du ministère pour les universités bretonnes ? Quelle est leur vocation et doivent-elles se regrouper ?

      C’est un sujet qui est au cœur de mon déplacement en Bretagne. Ce que je demande aux établissements, en réalité, ce n’est pas de se regrouper de manière artificielle. C’est de porter un projet de signature de leur territoire. Pour qu’une université rayonne à l’international, il faut qu’elle ait une signature, il faut qu’elle soit connue pour quelque chose qui est exceptionnel. Cette signature, elle se fait, bien sûr, par la qualité de la recherche et de la formation et par l’attractivité auprès des étudiants. Elle se fait aussi par la capacité à travailler avec son territoire. En Bretagne, il y a par exemple de la recherche et de la formation de pointe autour de la mer et des océans, mais également autour du numérique, de la cybersécurité et de la chimie.

      (1) Lors de sa visite en Bretagne, Frédérique Vidal devrait annoncer, conjointement avec le Secrétariat général pour l’investissement, un plan gouvernemental de 550 millions d’euros, dont 450 millions dans les instituts de recherche technologique (IRT) et les instituts pour la transition énergétique (ITE) , pour soutenir la transformation de l’appareil productif et développer de nouvelles solutions pour l’industrie et la transition énergétique.

      (2) RGPD : Règlement général sur la protection des données, adopté par l’Union européenne en 2018.

      https://www.ouest-france.fr/bretagne/enseignement-superieur-des-innovations-pedagogiques-mises-en-place-dura
      #innovation_pédagogique

  • Et si la Loi de Privatisation Programmée de la Recherche c’était demain ?

    Le 5 mars, comme partout en France, les laboratoires et l’université du Mans se sont arrêtées pour manifester contre une série de mesures comme la LPPR (Loi Programmation Pluriannuelle de la Recherche). A peine une semaine plus tard, cet arrêt a été prolongé par la fermeture des sites due au COVID-19. Dans une lettre adressée aux membres de la communauté de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, publiée le 13 mai, Mme Vidal annonce poursuivre dans son projet de loi LPPR : « Avant le début du confinement, j’ai entendu toutes celles et ceux qui ont vu, à travers la loi « orientation et réussite des étudiants » ou le projet de loi « de programmation pluriannuelle pour la recherche » autre chose que des leviers pour faire vivre et pour enfin faire reconnaître nos missions essentielles. Ce projet de loi concrétisera pour les 10 prochaines années l’un des plus importants mouvements de revalorisation salariale que notre système d’enseignement supérieur et de recherche a connu.”

    Dans un état de crise sanitaire et sociale sans précédent, la ministre s’acharne dans ce projet, malgré la contestation qu’il a soulevée. Il paraît donc d’autant plus important de se mobiliser aujourd’hui pour que demain ne ressemble pas au monde décrit dans les lignes qui vont suivre.

    Prologue de l’apocalypse

    C’est le jour J ! Nous sommes le 11 mai 2021, ils ont bien choisi la date. Résultats des Appels à Projets génériques de l’ANR…
    9h00

    Il règne au laboratoire une ambiance pour le moins électrique. Personne n’ose dire un mot à la machine à café. On regarde le fond de sa tasse, mais on préfère ça plutôt que d’aller s’enfermer seul·e dans son bureau à appuyer sur F5 en espérant voir le nom de son projet apparaître dans la liste des projets retenus. Entre les un·es qui ont vu leur projet rejeté en phase 1 (pas assez disruptif…) et les autres qui gardent un infime espoir d’obtenir un financement pour respirer pendant trois ans, la solidarité est bien la seule chose qui reste aux membres du labo.

    Sur le campus, plus que deux laboratoires. Le nôtre et celui de physique chimie. Les autres ont fermé boutique à peine quelques mois après le passage de la LPPR. Les directeur·trices ont démissionné et personne ne s’est présenté pour reprendre le flambeau. En même temps, qui pourrait les blâmer ? A quoi bon reprendre la direction d’un laboratoire sans financements ?

    On y croyait pourtant… Avec la crise du COVID-19 et les annonces de davantage de financement de la recherche, il y a eu un regain d’espoir ! “La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d’investir massivement pour le long terme”, voilà ce que déclarait le Président de la République, le 19 mars 2020. Et puis les annonces se sont suivies de propositions de lois, et ces propositions ont mené à l’adoption de la LPPR reprenant les propositions faites par les groupes de travail dans leurs rapports… pour plus de performance.

    Depuis le passage de la loi, les évaluations et succès aux Appels à Projets ont eu une répercussion directe sur l’attribution des crédits récurrents. Résultat : les labos de l’UFR lettres, langues et sciences humaines ont perdu la moitié de leur fond annuel récurrent attribué par l’université. Pas assez de projets ANR, pas de projets européens, pas assez de publications internationales, pas assez de collaborations avec des partenaires privés. En gros, pas rentable du tout ! Quand la présidence de l’université a été interpellée, elle a répondu : “Pas assez de retours sur investissement”. On en est donc là ?
    10h

    Assise à mon bureau, j’ai devant moi le tableur Excel à remplir pour le rapport HCERES. Même sur mon écran 24 pouces, le tableau est trop grand. Maintenant, l’évaluation, c’est tous les ans ! Une année déjà s’est écoulée depuis la dernière fois que j’ai eu à faire ce travail, même si j’ai l’impression de n’avoir jamais arrêté. Mon travail se résume à courir après les données, remplir des tableaux, calculer des coûts… mais pourquoi ? En fait, on est passé d’une obligation de moyens à une obligation de résultats, résultats qui se mesurent grâce à ces indicateurs toujours plus nombreux et toujours plus éloignés de notre réalité.

    Quelle part de leur temps les chercheur·ses consacrent-ils réellement à la recherche ? Parce qu’entre la rédaction des projets, le remplissage de tableurs Excel pour ces fameux indicateurs, la recherche de financements divers et variés, les responsabilités administratives… Du temps pour la recherche, ielles n’en ont plus vraiment. C’était déjà un peu le cas avant, mais au moins il y avait des doctorant·es, des post-doctorant·es et des travailleur·ses BIAT·O·SS !
    11h30

    Réunion RH avec le bureau de direction. On prépare les entretiens pour l’unique bourse de thèse établissement que l’Université nous a octroyé via l’Appel à Projet Interne “bourses de thèse”. Cette année, seulement 3 bourses disponibles. Résultat : une pour le labo de physique/chimie, une pour l’informatique et une pour nous. Les critères d’évaluation : financements rattachés à la bourse (collaboration de recherche), débouchés possibles sur projets collaboratifs ou projet ANR, opportunité de publications…

    Après le COVID-19, on a eu deux fois plus de candidatures en doctorat que les années précédentes. Regain d’attractivité des métiers de la recherche ? Pas vraiment, mais une vraie crainte des étudiant·es sortant de Master de rester sur le carreau après l’obtention du diplôme. Pour ce qui est des post-docs, on a réussi à prolonger le financement de certain·es grâce au fait que le COVID ait ralenti les activités du labo. Mais une fois passé cela, on a vu la réalité en face…

    Les enseignant·es-chercheur·ses et chercheur·ses permanent·es commencent à se faire rares. Avec l’amenuisement des budgets alloués aux universités et au CNRS, les départs à la retraite (et les départs tout court d’ailleurs), ne sont plus remplacés. On a vu arriver les “contrats à durée indéterminée de mission scientifique”. Pas si indéterminée que ça la durée du contrat : projet fini, chercheur dehors ! Ces contrats dont la durée dépend de celle du financement font que les chercheur·ses passent en moyenne 3, 4 ou 5 ans dans le laboratoire. Pas assez longtemps pour capitaliser sur les connaissances créées lors du projet…

    Pour pallier ça du coup, la direction du labo a demandé aux chercheur·ses de déposer de plus en plus de projets. Avec 20% de réussite à l’ANR maintenant, on peut obtenir entre 2 et 4 projets par an. Sur ces projets, il y a le financement pour un·e doctorant·e ou un contrat de mission scientifique. Mais pas les deux. Sans parler des tenure tracks, qui font de nos jeunes docteur·es des intermittent·es de la recherche : si tu as publié de bons articles, travaillé sur des projets ambitieux et disruptifs, rapporté des financements, tu peux (peut-être) avoir un poste permanent de prof en plus (Les MCF ne se plaindront pas, ils ont un poste déjà) !

    Mais certainement pas ici ! Ils iront à Saclay, à Aix-Marseille ou toute autre université bonne élève pour recevoir une jolie image sous la forme de financements pour des postes permanents. Et puis la Ville aussi s’y est mise : “Vous avez de moins en moins d’étudiant·es alors forcément, on vous financera d’autant moins. Vous ne faites pas ce qu’il faut pour rendre nos formations attractives et le territoire en pâtit !”.

    Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayer de redorer notre image… Campagne de communication par ci, marketing de l’Enseignement Supérieur par là. L’Université est même allée jusqu’à distribuer des mugs, t-shirts et tote bags à la sortie des lycées, pour convaincre les lycéen·nes de venir étudier chez nous. J’avais l’impression de voir ces filles qu’on exploite pour aller distribuer des canettes de Red Bull.

    Il faut dire que les hostilités ont été lancées depuis bien longtemps ! Entre les boutiques en ligne des universités et les masques floqués d’Aix-Marseille… On a fait que prendre le train en marche. La forme est donc devenue plus importante que le fond. Si on présente bien, ça passe !

    Mais combien d’heure de cours ou d’heure de recherche pourrait-on financer avec l’argent dépensé ? Parce que la mission première de l’ESR normalement n’est-elle pas de créer de la connaissance et de la diffuser ? Peut-être que si la qualité de la recherche effectuée et des enseignements dispensés était développée grâce à d’avantage de financements, les étudiants viendraient d’eux-même dans notre université. Mais si ce “peut-être” était réalité, le monde serait probablement différent et la LPPR n’aurait probablement jamais existé.
    12h30

    Pause déj’, enfin ! Avec une collègue, on se décide à aller manger en ville pour une fois. Marre du RU et des repas déconstitués/reconstitués. Les RU sont dépendants des universités maintenant mais les tarifs sont fixés par l’État. Donc peu de financements, économie sur les repas.

    C’est vrai que depuis la baisse des effectifs à l’université, la ville du Mans a perdu en dynamisme. Pas mal de commerces ont fermé, faute d’activité. Et les lycéen·nes dont les familles ont les moyens préfèrent aller faire leurs études supérieures ailleurs, dans les gros pôles d’excellence de l’ESR. Ces mastodontes sont des villes dans des villes contre qui nous n’avons aucune chance, que ce soit pour les Appels à Projet ou bien pour obtenir des financements partenariaux.

    Nous, on fait de l’éducation de proximité. On embauche des “post-doc-enseignement” (les ATER ont été supprimés pour laisser place au CDD post-doc “jeune chercheur·e”). Les enseignant·es-chercheur·ses permanent·es explosent les compteurs d’heures sup’, mais ne s’attendent même plus à ce qu’elles soient toutes payées.

    De toute façon, les financements de l’université vont aux formations dont les entreprises financent une partie. On a vu des fondations se créer ici et là, pour financer les formations en ingénierie, en informatique, en santé, en management, etc. En même temps, quelle utilité le secteur privé aurait-il à investir dans l’histoire médiévale ou dans la poésie classique ? Tout cela pour former de la main d’œuvre et non plus des êtres humains éclairés.

    Nos discussions tournent rapidement autour des résultats de l’ANR et de ce qu’elle est devenue. Aujourd’hui, seule l’ANR peut publier des appels à projets. Ces appels à projet sont pour 75% financés par des entreprises privées qui siègent dans les comités de sélection des projets. Et pour le reste, les directives viennent directement de l’UE. Si l’Europe dit deep techs, les projets retenus parleront de deep tech.
    14h00

    Réunion avec la DRPI (Direction de la Recherche, des Partenariats et de l’Innovation). Revue de projets : ça fait rêver. Garder son calme… Voilà une tâche bien ardue quand on nous parle de pilotage stratégique de la recherche et modèle économique. “C’est dommage, vous n’avez pas fait beaucoup de prestations avec les gros matériels acquis l’année dernière”. Coup d’œil en biais à mon directeur quand s’affiche le graphique soigneusement préparé par le service. Il bouillonne puis perd son calme : “Nous ne faisons pas de prestation, NOUS FAISONS DE LA RECHERCHE”. Il quitte la pièce. C’est la première fois que je le vois s’énerver comme ça.

    Des sous-traitant·es, voilà ce que nous sommes devenu·es ! Des sous-traitant·es de firmes multinationales ou bien de start-ups en recherche de brevets à déposer pour conquérir le marché et de main d’œuvre !

    Et pourtant, à côté de cela, dans chaque communiqué, le ministère de l’ESR se félicite d’avoir atteint les 3% du PIB en dépenses pour la recherche, dont 2% provenant de financements privés. Aujourd’hui, c’est 2/3 des financements de la recherche qui proviennent du secteur privé. Enfin, 2/3 des DIRD comme ils appellent ça maintenant. Encore un acronyme pour mieux en cacher le sens… Dépenses en Innovation, Recherche, et Développement. Donc l’innovation est passé en priorité, avant la recherche. La LPPR a modifié l’ Art. L111-1 du Code de la Recherche … Ils ont juste changé l’ordre des phrases, mais ça a tout changé : “ La politique nationale de la recherche et du développement technologique vise à :

    1° Valoriser les résultats de la recherche au service de la société. A cet effet, elle s’attache au développement de l’innovation, du transfert de technologie lorsque celui-ci est possible, de la capacité d’expertise et d’appui aux associations et fondations, reconnues d’utilité publique, et aux politiques publiques menées pour répondre aux défis sociétaux, aux besoins sociaux, économiques et du développement durable ;

    2° Partager la culture scientifique, technique et industrielle ;

    3° Accroître les connaissances ;

    4° Promouvoir la langue française comme langue scientifique.”

    La Loi a aussi renforcé le dispositif de CIR (Crédit Impôts Recherche). Un brevet ? Réduction d’impôt ! Développement d’un nouveau prototype ? Réduction d’impôts ! Embauche d’un ingénieur ? Encore et toujours réduction d’impôts ! Non, ça n’est pas de la recherche ! C’est de l’innovation. De l’innovation technologique générée dans un seul but : toujours plus de liquidité !

    On a juste oublié de leur dire qu’à créer de la technologie pour accroître le volume de leur portefeuille, dans 30 ans, nos connaissances seront dépassées et aucune innovation ne sera possible… Mais il sera déjà trop tard. Pendant que ces entreprises s’enrichissent, les impôts et donc les financements publics pour l’ESR s’amenuisent. Et puis les entreprises sont devenues de plus en plus dures sur les contrats de Propriété Intellectuelle. Elles ont payé pour ces connaissances, alors elles leur appartiennent ! Les chercheurs sont devenus un avantage concurrentiel pour les entreprises. Ils détiennent les compétences clés à la création des connaissances nécessaires à l’innovation. Et pour que cet avantage devienne durable et défendable, les entreprises abondent tant que les résultats sont là. Mais le jour où on dit à ces mécènes intéressés “bah en fait on n’a pas trouvé”, c’est fini…
    16h00

    Vidée, c’est la sensation qui me traverse en sortant de ma énième réunion, avec les Services Financiers ce coup-ci. Direction la machine à café. J’ai envie de fumer une cigarette, même si j’ai arrêté il y a 5 ans et demi. Je me pose la question, la valeur de la recherche se résume donc à une conception purement économique ?

    Cette idée, je n’arrive pas à m’y résoudre ! Toutes les connaissances que j’ai acquises, je les dois à la recherche. Ma façon de penser est née dans mon apprentissage de la recherche. Et cela m’a apporté tellement plus que de l’argent. J’ai appris à être moi-même pour mieux comprendre et aimer ce que sont les autres.

    Si les entreprises réduisent le choix de formations à celles dispensant les compétences dont elles ont besoin, à coup de millions d’euros, où est la liberté pour nos étudiant·es, pour nos enfants, et même pour nous de choisir le sens que l’on veut donner à nos vies et choisir ainsi la formation adaptée ? Si la recherche est orientée pour développer le chiffre d’affaire des entreprises, qui créera et diffusera les connaissances qui développeront le libre arbitre des êtres humains et un monde meilleur ? Parce que la recherche, et plus largement l’université, peut créer un monde meilleur. Elle peut le faire, à condition d’avoir les moyens, mais des moyens donnés sans contrepartie sur la base d’une confiance mutuelle entre société et Université.

    J’avais d’ailleurs commencé une thèse là-dessus mais je ne suis pas allée jusqu’au bout. Doctorante salariée, le compromis idéal ! C’est ce j’ai pensé au début. Salaire fixe, durée de 6 ans, aménagement du temps de travail, et puis en tant que Responsable Administrative de labo, j’étais au plus près de mon sujet “Recherche et sociétés”. Mais le travail a pris le pas sur tout ça. Avec la LPPR, la loi de finances est arrivée et avec cette loi de finances, le contrôle budgétaire s’est renforcé.

    J’en serai presque à être soulagée qu’il n’y ait aucun projet attribué au labo. Non pas que je veuille voir le labo fermer. Mais les règles de justification financière se sont tellement multipliées que gérer le bon déroulé d’un projet sur les plans administratif et financier est devenu invivable. Je récupère tous les justificatifs, que je transmets ensuite à l’Antenne Financière qui les contrôle, puis qui les envoie aux services centraux de l’université qui les contrôlent eux aussi, puis les envoie à l’ANR ou l’UE qui les contrôle à nouveau… Et c’est ça pour chaque dépense, et sur chaque projet !

    Tous les moments conviviaux que l’on partageait autour d’une galette en janvier, ou bien le pot de fin d’année avant les vacances de Noël… FINI ! Les journées du labo pour présenter les travaux réalisés par chaque équipe, INTERDIT ! « Vous vous rendez compte, ce sont des deniers publics que vous dépensez en moments de détente », voilà ce que nous répondent nos contrôleurs de gestion de l’administration centrale.


    Avec la LPPR, l’État a passé la corde autour du cou de l’ESR, il a appuyé sur le levier pour la jeter dans le vide, et il a attendu d’entendre le craquement de sa nuque. Mais l’ESR n’est pas mort. Il est resté là, dans un état végétatif, et ses bourreaux se sont plaints de l’état dans lequel ielles l’avaient mis. Dans une tentative désespérée, ielles ont alors mis l’ESR sous assistance respiratoire à coup de financements privés et “compétitifs”.

    En regardant le fond de ma tasse à café, je repense à tous les livres que j’ai lus en sociologie, épistémologie, économie, pendant ma thèse. Je me disais qu’on avait les cartes en main pour changer le monde parce que des nouveaux modèles, on en a créé plein dans les bouquins ! Mais vu qu’on a plus les moyens d’enseigner ces écrits et encore moins de les vulgariser, personne ne sait, à part nous, qu’il y a des alternatives possibles.
    17h00

    Les résultats tombent enfin ! Trois projets retenus sur seize. On est dans la moyenne. Les trois projets sont en lien avec de grands groupes. On sait ce que ça veut dire. Mais on ira fêter ça autour d’une bière, au Bar’Ouf. Oui, c’est une bonne nouvelle, c’est un peu d’oxygène pour les deux chercheur·es permanent·es qui n’ont pas eu de nouveaux projets depuis presque quatre ans. Plus tard dans la soirée, dans le brouhaha du bar, mes pensées s’échappent et je repense à cette journée du 5 mars 2020 où on a décidé de tout arrêter. On y croyait encore à ce moment-là !

    Et si la recherche, en plus d’être résiliente, devenait résistante ? Parce qu’à ce qu’il paraît, nous sommes en guerre. Je me mets alors à rêver de l’ESR libéré !

    ESR I ❤ you !

    Paola Bertelli, Responsable Administrative du LAUM

    https://universiteouverte.org/2020/05/14/5172

    L’université dans #le_monde_d'après...

    #LPPR #université #facs #France #après-covid-19 #réforme #Vidal

    Ajouté à la métaliste sur la LPPR :
    https://seenthis.net/messages/820330#message820388

    • La guerre de la #LPPR aura donc lieu
      Mise à jour : 4 juin 2020

      Aujourd’hui, les syndicats ont appris leur convocation au Comité technique de l’Enseignement Supérieur et de la recherche le 17 juin 2020. Son objet unique :l’examen du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      En direct de la DGRH (15h) : calendrier de la LPPR

      Multilatérale 12 juin matin avec le Cabinet (et la Ministre ?)
      CNESER 12 juin
      CTMESRI 17 juin
      CTU 22 juin
      Passage en Conseil des Ministres : 8 juillet

      Le texte du projet de loi (qui a été présenté dans ses grandes lignes, mais jamais communiqué aux organisations syndicales) devrait être communiqué en toute fin de semaine ou début de semaine prochaine. (Info Sud)

      Ce texte annoncé déjà par la Ministre en mai (https://academia.hypotheses.org/23866), puis récemment par #Philippe_Berta à Newstank1, va donc arriver. Sous quelle forme ? Nul ne le sait. Aucun document n’est parvenu aux organisations représentatives à cette heure.

      Enfin, nous avons une petite idée (https://academia.hypotheses.org/category/politique-de-la-recherche/lppr-notre-avenir)…

      Le #CNESER est également convoqué, par courrier du 4 juin 2020, pour le 12 juin 2020, courrier qui menace de reconvoquer le 19 si le quorum n’était pas atteint à la première réunion. Même ordre du jour, toujours pas de texte.

      Pendant ce temps-là, selon une dépêche AEF n°628931 que nous avons pu consulter, la Ministre — qui fait son petit tour des régions (Hauts de France hier, Brest aujourd’hui) — a écrit aux présidents et aux recteurs le 2 juin 2020, en leur indiquant qu’il « est aujourd’hui essentiel […] d’améliorer |leurs] capacités à agir pour libérer pleinement les initiatives et les énergies ». Avec un vocabulaire inspiré du management nazi (Sur ce vocabulaire, voir Johan Chapoutot,2020, Libres d’obéir : le management, du nazisme à aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2020 ?).

      À cette lettre est jointe une « fiche de proposition » permettant aux présidents d’établissement et recteurs de recenser les moyens qui « permettront de lever ces #obstacles, de remédier aux inconvénients signalés et d’assouplir [les] #contraintes ».

      "Vous avez sans doute, écrit la ministre, identifié des difficultés liées à des #normes législatives et réglementaires inadaptées, au caractère trop restreint de votre #autonomie ou de vos compétences, à l’inadéquation de procédures qui vous sont imposées, à vos possibilités trop limitées de faire appel à certains outils, matériels ou technologies qui vous auraient permis de faire mieux, plus vite ou plus efficacement."

      Frédérique Vidal utilise Twitter pour dire des choses encore différentes de ses communiqués, et communiquées rectificatifs, suscitant la colère noire de ses agents4, faisant fi du respect que la Ministre doit à ses agents, qui ont déjà dénoncé l’absence de moyens pour conduire une rentrée 2020, digne des futurs cadres de la nation que l’Université est censée formée5. En revanche, elle utilise d’étranges circuits parallèles pour préparer la loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      Ainsi, en s’appuyant sur une idéologie nauséabonde que Johann Chapoutot6 a pu mettre tout récemment en évidence, et d’une stratégie connue, depuis Naomi Klein, comme la #stratégie_du_choc, le gouvernement voudrait mettre à profit la réelle fatigue #post-confinement de la communauté universitiare pour faire passer un texte dont personne ne veut, qui viserait en priorité à fragiliser le statut d’enseignant-chercheur.

      Nous avions fait connaître à la Ministre notre appel solennel à ne pas passer des mesures non-urgentes en période de confinement. Samedi 6 juin, le collectif Facs et labos en lutte organise une rencontre dématérialisée dont l’ordre du jour va intégrée ce nouveau calendrier insupportable. À peine sorti·es et encore soumis·es à des restrictions au droit de se réunir et de manifester, nous voici confronté à un texte de loi dont personne n’a encore vu la couleur mais qui va être passé en urgence, avec la complaisante complicité des présidents d’université : sommes-nous encore sous le régime de la Ve République ?

      https://academia.hypotheses.org/24265

    • Commentaire reçu via la mailing-list Facs et Labos en lutte, le 06.06.2020 :

      Oui la LPPR aura lieu . Elle est programmée par l’OCDE dès les années 1995 puis par les instances européennes depuis les années 2000 ; sa mise en pratique est plus ou moins avancée selon les Etats et les conjonctures politiques auxquelles ils ont du faire face mais vaille que vaille elle progresse. mais cela n’a rien à voir avec l’idéologie nazie que le texte mentionne (https://seenthis.net/messages/853898#message858583).

      Cette transformation baptisée « #modernisation » a visé la #réorganisation des #cursus (LMD ou processus de Bologne), la réorganisation de la #recherche (avec la création de l’#ANR), la modification du fonctionnement des universités (#loi_LRU) et, plus récemment, la réforme des #statuts et des activités des universitaires. Cette modernisation repose sur la volonté
      de soumettre les universités à une #gestion_managériale,
      d’organiser les enseignements et la recherche en fonction des besoins du #monde_économique, de diffuser une conception idéologique du monde concevant l’étudiant comme un entrepreneur rationnel (et individualiste), de transformer les conditions nécessaires à la production de connaissances en se défiant des systèmes élaborés par des #disciplines_autonomisées.

      Dans la mesure où la loi LRU et la réforme des statuts des universitaires accroissent, dans des proportions considérables, les pouvoirs du président, la volonté de soumettre un plus grand nombre d’agents aux volontés managériales ne peut que sortir renforcée de ces processus. L’utopie démocratique de l’université, avec ses élections, ses directions collégiales, sa recherche de consensus, son affirmation de valeurs universalistes, a vécu, remplacée qu’elle est par des pratiques directement issues de « l’#esprit_gestionnaire ».

      Enfin, comme dans les fusions d’entreprises, il s’agit bien pour l’Etat, selon le principe du « #benchmarking », de constituer des structures à même d’obtenir une position enviable dans les comparaisons internationales de #productivité universitaire (genre #classement_de_Shanghai) tout en obtenant, à terme, une #rationalisation des dépenses de financement et mieux encore une diminution des coûts.

      Relier tout cela aux relents d’une idéologie nazie serait une erreur, ce serait se tromper de luttes ! il ne s’agit pas d’une pensée passée encore en actes qui serait projetée sur le présent mais d’un présent qu’il faut modifier pour le futur prônée par les instances les plus liées au Capital qui réclame des institutions plus adaptées à son intérêt.

      DERNIER POINT Plutôt que de chercher les sources d’un management dans l’école de formation à la gestion des nazis, il faudrait aller voir, aux USA, du côté du succès des travaux de #Lebon et #Tarde (conceptions opposées a celles de Durkheim) dont le grand patronat était imbu dès le début du XXe siècle, du côté des cabinets d’organisation qui se multiplient à partir de 1928-1929 et qui interviennent pour gérer les conflits. En France il faudrait regarder du côté de #Coutrot qui fonde en 1938 le Centre d’études des problèmes humains dont les patrons ralliés à Pétain raffolent. Après la Seconde Guerre mondiale l’Office of Military Government des Etats-Unis (OMGUS) utilise la #psychosociologie pour ses opérations de déminage psychologique ; mieux le patronat américain et le gouvernement US d’alors se liguent pour importer le "#management " en Europe et en France dans le cadre du Plan Marshall . l’#Office_of_Special_Representatives (#OSR) installé à Paris, l’#Organisation_européenne_de_coopération_économique (#OECE) et sa « branche opérationnelle » : l’#Agence_européenne_de_productivité (#AEP) ; trois institutions étroitement dépendantes de l’Economic Cooperation Administration (ECA), l’organisme officiellement chargée du #Plan_Marshall, serviront à cela. Dans les années 1955, #Paul_Fraisse, #Jacques_Lacan, #Georges_Canguilhem, entre autres, s’opposeront vivement à ce management psychosociologisé.
      Pour le #néo-libéralisme il suffit de lire #Weber ’l’ethique protestante et l’esprit du capitalisme " pour comprendre qu’il n’est qu’une resucée de l’esprit du #capitalisme parée des plumes de la #modernité !

    • Dérégulons encore ! L’appel à propositions de la ministre aux président·es d’université

      Les grandes manœuvres sont lancées au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En même temps qu’elle accélère soudainement les consultations obligatoires sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), la ministre adresse aux président.e.s d’universités et aux recteurs/rectrices un « appel à propositions d’amélioration des capacités à agir des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ».

      Cet appel, dont Academia parlait hier, nous est enfin parvenu. Au nom des enseignements à tirer de l’épidémie, une grande vague de « simplification » s’annonce, mobilisant une novlangue que l’on pensait passée de mode même dans les cercles d’« innovation publique » les plus caricaturaux : « améliorer vos capacités à agir pour libérer pleinement les initiatives et les énergies » !

      Le message, éculé, est simple à résumer : dérégulons encore. Les « normes législatives et réglementaires » sont « inadaptées », « l’autonomie » et « les compétences » ont un « caractère trop restreint », les « procédures » sont « imposées » et « inadéquates », et les possibilités de « faire appel à certains outils, matériels ou technologie qui […] auraient permis de faire mieux, plus vite ou plus efficacement » sont « trop limitées ». Et pour cela, une seule consigne est donnée aux responsables de l’enseignement supérieur français : lâchez-vous ! « Aucune restriction à la liberté […] de formuler toutes les propositions » n’est posée.

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      Discussion

      La ministre prétend que « la crise sanitaire a révélé des freins, sinon des carcans » dans l’Enseignement supérieur et la recherche.
      Le premier de ces freins est la bureaucratisation généralisée, par construction de mastodontes dont la tête est de plus en plus éloignée de celles et ceux qui font vivre la recherche et de l’enseignement.
      Un second frein est le faible nombre de postes, au profit d’une politique de starification darwinienne qui a sûrement vu son point extrême lors de la visite d’Emmanuel Macron à Didier Raoult.
      Un troisième carcan est l’absence de politique scientifique sur le long terme, la diminution de l’autonomie des chercheurs, notamment par la multiplication de sources d’appels à projets et la précarisation des statuts.
      Malgré son nom, la LPR ne fera qu’amplifier cela. Si, par exemple, l’existence des appels à projet est planifiée, l’obtention de crédits restera hasardeuse et contingente des modes de l’année.

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      Il ne faut pas s’y tromper quant aux objectifs de cette lettre : elle a vocation, en complément de la LPPR, à engager le processus de pérennisation des exceptions au droit universitaire qui ont été établies en période d’état d’urgence sanitaire. Nous l’écrivions dès le lendemain de la publication de l’ordonnance du 27 mars qui appliquait aux universités la loi d’urgence du 23 mars 2020 : les modifications introduites « sont des modifications que le MESRI souhaite introduire ou généraliser depuis des années (examens à distance, et notamment en télésurveillance ; délibérations par visioconférence ; pouvoirs forts des chefs d’établissements ; différenciations entre établissements). Il est très probable, de ce point de vue, que le provisoire actuel se révèle rapidement transitoire : les mesures prévues dans ces ordonnances représentent un galop d’essai fantastique pour le MESRI ».

      On peut donc s’amuser à lancer dès à présent quelques paris sur le contenu des propositions qui ressortiront de cet « appel à propositions ». Pour une première liste, il suffit pour cela de reprendre ce que nous avons dénoncé ces trois derniers mois :

      Renforcement considérable des pouvoirs des présidents, dans la lignée de ce qui a été organisé durant l’état d’urgence sanitaire, à rebours du principe historique de fonctionnement des universités, à savoir la collégialité.
      Court-circuitage des CFVU, désormais conçues comme d’incontrôlables empêcheuses de trier les étudiant·es.
      Généralisation de l’enseignement à distance, aujourd’hui hors des clous, tout comme l’est, d’une façon générale, la continuité pédagogique.
      Pérennisation des comités de sélection à distance.
      Recours accru à la télésurveillance.

      Ajoutons à cela un peu plus de différenciation entre les établissements, dans la lignée de l’ordonnance du 12 décembre 2018 — dont la circulaire est parue hier au Bulletin officiel, signe d’un branle-bas de combat général sur tous les sujets — et quelques menus autres plaisirs, et nous aurons un parfait accompagnement pour la LPPR.

      La ministre demandant leur avis aux président·es — enfin, précisément aux « présidents » et « directeurs » masculins parmi cet ensemble — pourquoi ne pas participer à cette consultation sur la simplification générale. Quelques pistes dans le désordre, pour remplir le formulaire ci-dessous et l’envoyer à l’adresse électronique dédiée :

      suppression du Crédit Impôt Recherche
      suppression du Bulletin officiel et du Journal officiel, avantageusement remplacés par Kombini, CNews et BFMTV06/05/2020
      suppression du poste de ministre

      https://academia.hypotheses.org/24300

  • Reprise des écoles : A #Grenoble, message d’une enseignante de maternelle à une amie...
    07.05.2020

    Bonjour,

    Nous sommes en train d’organiser le retour en #classe prévu le 25 mai.
    Les conditions de #reprise vont être très contraignantes pour nous comme pour les enfants et il est important que vous soyez au courant de certains #impératifs.

    En effet, vos enfants ne vont pas être regroupés par classe, donc pas forcément avec leur enseignante respective et leurs camarades. Les enfants des soignants et du personnel de gestion de la crise seront accueillis de droit tous les jours. En raison des limitations des #effectifs, les autres enfants se verront ou pas (nous espérons pouvoir répondre à toutes les demandes) proposer 1 ou 2 jours d’accueil par semaine.

    La répartition se fera en fonction de critères bien précis afin de répondre au #protocole_sanitaire imposé par le Gouvernement.

    Les activités des enfants vont être individuelles, sans #aucun_contact les uns avec les autres, les adultes compris. Il leur sera interdit de circuler dans la classe et de #toucher au matériel qui ne leur est pas attribué. Aucun adulte, ni aucun enfant n’a le droit de toucher le matériel des autres ou d’utiliser un #matériel_collectif (pas de correction, pas de #jeux de ballons, pas de jeux de société, etc).

    Les groupes ne se rencontreront pas dans l’école (les entrées et sorties différentes, les #récréations_décalées, les #repas dans les classes, ni les #siestes).
    Afin que le matériel reste individuel, nous allons créer des #barquettes au nom de votre enfant. Les adultes eux-mêmes, n’auront pas le droit d’y toucher après les avoir mises en place et laisser plusieurs jours sans y toucher.
    Tous les #jouets des classes seront supprimés.

    Votre rôle pour les enfants qui pourront revenir en classe (pour le
    moment nous n’avons pas suffisamment d’informations pour vous dire si votre enfant pourra revenir en classe) :
    – Expliquer à vos enfants les conditions d’ouverture de l’école (ils ne doivent pas s’approcher de leurs camarades et des adultes) ;
    – Respecter les #gestes_barrières ;
    – Ne pas toucher le matériel qui n’est pas dans sa #barquette_individuelle ;
    – Prendre tous les matins la #température de votre enfant et le garder à la maison en cas de symptôme (toux, éternuement, essoufflement, mal de gorge, fatigue, troubles digestifs, sensation de fièvre, etc) .
    – Interdiction d’envoyer son enfant à l’école si l’élève ou un membre de sa famille présente les mêmes #symptômes cités ci-dessus.

    En toute transparence, nous nous devons de vous informer de ces conditions de reprise très particulières.

    L’#enseignement_à_distance sera le même que celui dispensé en classe.

    Bien cordialement,

    L’équipe enseignante

    #déconfinement #le_monde_d'après #école #réouverture_des_écoles #organisation

    L’école de demain, cette #prison pour #enfants...

    • Petite géographie de l’#espace_carcéral... euh je veux dire de l’#espace_scolaire.

      Alors que nous allons réouvrir les établissements scolaires, je m’interroge, en « bonne » géographe que je suis, sur l’espace scolaire tel qu’il va être donné à pratiquer par les élèves ces prochains jours.

      J’ai lu, relu, lu une dizaine de fois le protocole sanitaire. #Rubalise. Je n’avais jamais lu autant de fois en si peu de pages un mot que je n’avais jamais employé jusque-là.

      Mise à l’écart du mobilier scolaire + rubalise. Nous ne pourrons plus accéder aux #manuels, nous ne pouvons faire de #photocopies, les #salles_informatiques et les #tablettes sont interdites. Pour faire cours dans les disciplines où les élèves n’ont pas leur propre #manuel_scolaire, nous allons nous amuser.

      Pas grave, j’ai de l’imagination. On va utiliser les #jeux_de_société que j’ai et qui portent sur l’histoire. Ces derniers jours, j’avais repris les règles de « Bruges », parfait pour réviser la ville au Moyen Âge. Ah non, je n’ai pas le droit de prêter du matériel. Faire un plateau fabriqué à coup de photocopies ? Ah non, pas de photocopies. Bon, je range Bruges, Carcassonne, Notre Dame, Agricola, et les Mystères de l’Abbaye. 5 idées sympas pour réviser le Moyen Âge. Rubalise.

      Pas grave, j’ai de l’imagination. Si j’utilisais Plickers, c’est top ça, un quizz projeté au tableau, les élèves n’ont qu’à lever le code dans le sens de leur réponse, je photographie de loin leurs réponses, et... ah non, pas de prêt de matériel, mes codes plastifiés ne pourront servir. Rubalise.

      Pas grave, j’ai de l’imagination. Oui, mais voilà, pas d’îlot, chaque élève doit disposer de 4 m2 mais ne peut être positionné face à un autre élève. En langues vivantes, ils doivent pourtant leur faire travailler « la #coopération ». Les nouveaux #protocoles_pédagogiques prévoient aussi qu’en français, les élèves doivent maîtriser la tape sur un clavier. Sans clavier. Sans ordinateur. Sans... tout, sauf des rubans autour d’eux. Rubalise.

      Bon, passons, regardons plus loin, on réfléchira aux « activités » plus tard. C’est la consigne de l’établissement. On ne fait plus cours, on ne fait plus de séquences qui prennent du sens en tant qu’apprentissages, on devra « plus tard » prévoir des « #activités ». L’école est bien moins qu’un centre de loisirs, les activités sont seules maîtres, certes, mais elles seront prévues en dernier. On va les occuper dans leurs 4 m2 entourés de rubans. Rubalise.

      Mais bon, admettons, il y a des circonstances. L’important est certainement de permettre aux élèves de retrouver un lien avec l’école, avec le lieu même qu’est l’école. C’est tout à fait justifié. Mais quel #lien ? Qu’est devenu ce #lieu ?

      Aménagement de la salle de classe :
      mise à l’écart du #mobilier + rubalise
      4 m2 par élève, pas de #face_à_face, pas d’#îlot.
      #sens_de_circulation dans la salle indiqué au moyen de #scotch_au_sol
      interdire la #circulation dans la classe

      Aménagement des couloirs et escaliers :
      rubalise, #marques_au_sol pour #distanciation
      un sens pour l’entrée, un sens pour la sortie
      pas d’accès au #gymnase, pas d’accès aux #vestiaires

      Récréation :
      pas de descente dans la #cour
      #pause en classe (où les élèves n’ont pas le droit de bouger de leur table)
      pas d’#objets, pas de #livres, pas de jeux, rien dans les mains
      rubalise sur les bancs pour en interdire l’accès le matin
      #WC : entrée un à un, sur les 6 points WC de l’établissement, pour un effectif de 1065 élèves
      rubalise dans les #toilettes + affichages consignes de #lavage_des_mains
      pas le droit au repas

      Qu’est-ce donc que ce lieu où tout est mis sous ruban, où il existe des sens circulatoires marqués au sol, où les heures de promenade dans la cour sont limitées dans le temps et dans l’espace, où ces heures doivent se faire sans contact avec les autres prisonniers, euh, je veux dire élèves ?

      Qu’est-ce donc que ce lieu où quelques minutes par jour sont consacrés à un « enseignement » qui n’a que pour but de faire croire aux enfermés qu’ils ont quelques minutes loin de leur routine dans l’espace punitif les privant de leurs mobilités ?

      Rubalise.

      Chaque ligne de plus du protocole m’a glacée. J’ai eu l’impression de relire les travaux d’Olivier Milhaud lorsque, jeunes géographes, nous travaillions et échangions sur nos thèses. Les travaux sur... la #prison.

      « #Surveiller_et_punir », écrivait Michel Foucault.
      « #Séparer_pour_punir », ont écrit les géographes.

      « La prison est une peine géographique : elle punit par l’#espace. Elle tient des populations détenues à distance de leurs proches et les confine dans des #lieux_clos. »

      L’école est en train de devenir une #peine_géographique. On n’y enseignera pas, on y contrôlera des élèves qui, heureux de revenir à l’école pour y retrouver un lieu de savoirs et de #socialisation, vont faire l’expérience brutale de cet #enfermement_par_l'espace. Rubalise.

      #SansMoi

      PS : Je vous recommande fortement la lecture de :
      Olivier Milhaud, 2017, Séparer et punir. Une géographie des prisons françaises, CNRS Editions.
      Marie Morelle, 2019, Yaoundé carcérale : géographie d’une ville et de sa prison, ENS Éditions, disponible en ligne : https://books.openedition.org/enseditions/11445

      https://www.facebook.com/benedicte.tratnjek/posts/10156922338365059

      Texte de #Bénédicte_Tratnjek (@ville_en)

    • Alors, j’essaie de comprendre, pour la reprise...

      Injonction du ministère : finir le programme en retirant un chapitre ou deux
      Injonction du rectorat depuis le 16 mars : interdiction de voir de nouvelles connaissances et notions, ne faire que des approfondissements de ce qui a été vu avant fermeture
      => Donc, on finit le programme sans faire de nouveaux chapitres... 🤔

      Injonction du ministère : faire les compétences de type « pratiquer différents langages » avec des croquis de synthèse à produire en géographie
      Injonction de l’établissement : interdiction des manuels, interdiction des photocopies, interdiction de toucher les cahiers pour les corriger, interdiction d’aller en salle informatique ou d’utiliser les tablettes, interdiction d’utiliser les téléphones personnels, interdiction de fournir le moindre fond de cartes en gros
      => Donc, on fait des croquis de synthèse sans documents, sans fonds de cartes, tout en faisant des connaissances déjà vues en réussissant à finir le programme sans avoir le droit de le faire... 🤔

      Je veux bien plein de choses, mais là je ne suis pas sûre de comprendre ce qu’on attend de moi...

      https://www.facebook.com/benedicte.tratnjek.2/posts/261127465252876

      Toujours @ville_en

  • Témoignages nomades du Premier Mai confiné à #Genève

    Entre #abus et #impunité, les travailleuses invisibilisées, les travailleurs éconduits ou brisés ou l’inverse. Le prolétariat souffre pendant que le patronat ripaille. Jusqu’à quand !

    #Hôtellerie, #logistique, #chauffeurs, #métiers_de_la_santé. Et la #Diplomatie. Celle qui dissimulée derrière des hauts murs, vit d’opulence et d’#exploitation sans vergogne.

    https://www.youtube.com/watch?v=vB1GBWRjb2k&feature=emb_logo


    #audio #podcast #travail #économie_domestique #sans-papiers #statut_diplomatique #organisations_internationales #exploitation #justice_sociale #salaire

    ping @thomas_lacroix

  • #Grèce : le 31 mai 4000 réfugiés vont être expulsés de logements d’#Estia et #Helios

    #Grèce : Des milliers de réfugiés bénéficiaires de programmes d’#hébergement vont être expulsés de leur logements fin mai.

    "Que les #expulsions de réfugiés des appartements où ils vivent maintenant soient bloquées maintenant. Le gouvernement grec et l’UE doivent prendre une position claire immédiatement et ne pas épuiser leur rigueur sur le maillon le plus faible ". La coordinatrice du programme d’hébergement #ESTIA de l’ONG pour le soutien social à la jeunesse "#ARSIS " Nikoleta Kyrana, s’est entretenu avec la journaliste Julie Tsiga sur la radio sto Kokkino, où elle a dénoncé les "messages schizophréniques que le gouvernement renvoie aux réfugiés".

    Le 31 mai, les familles de réfugiés devront quitter les #appartements où elles vivent, a déclaré Mme Kyrana, expliquant qu’il y a au total 3 500 à 4 000 personnes, qui bénéficient actuellement du #programme_Helios, un programme d’#intégration et d’hébergement de l’#Organisation_Internationale_pour_les_Migrations (#IOM) et du #programme_ESTIA, parmi lesquels plusieurs enfants dont beaucoup vont également à l’école. Le représentant de l’ONG "ARSIS" s’est demandé où iraient ces personnes.

    Ils sont tous des #réfugiés reconnus, a-t-elle souligné, et le gouvernement essaie de justifier toute cette campagne sur un discours anti-réfugiés, faisant tout son possible pour leur rendre la vie un enfer. Si le gouvernement n’en veut pas, il faudrait qu’il n’accepte pas non plus la convention qui permet de les maintenir ici. Le gouvernement et l’UE doivent prendre immédiatement une position claire, a souligné Mme Kyrana.

    Tout cela se passe sous silence par les médias, probablement parce que cette question ne rentre pas dans le cadre du soi-disant « success story » du gouvernement, a-t-elle dit.

    Source en grec https://www.stokokkino.gr/article/3149/ARSIS:-H-ellhnikh-koinwnia-de-mporei-na-anteksei-alles-Manw

    Reçu par Vicky Skoumbi via la mailing-list Migreurop, le 04.05.2020
    #ESTIA #asile #migrations #OIM

  • La #Suisse sous couverture - Agents infiltrés (1/5)

    En 1955, les #services_de_renseignement américains et l’entreprise suisse #Crypto_AG concluent un accord confidentiel qui permettra l’#espionnage des communications de 130 pays. Durant des décennies, un pan de l’industrie helvétique sera impliqué dans ces activités, malgré la « #neutralité » du pays et avec la bénédiction du Conseil fédéral.

    https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-agents-infiltres-15?id=10868165

    #histoire #USA #guerre_froide #Crypto #William_Friedman #cryptographie #technologie #espions #renseignements #Boris_Hagelin #neutralité #espionnage #affaire_Buehler #Hans_Buehler #Nora_Makabee #BND #Siemens #Loèches #Valais

    ping @simplicissimus @etraces

    • La Suisse sous couverture - Les grandes oreilles de la Confédération (2/5)

      A #Loèche, #Swisscom, le Département fédéral de la défense et des entreprises privées proches de la #National_Security_Agency (#NSA) gèrent un parc d’antennes pour les communications satellitaires entre la Suisse et l’étranger. En l’an 2000, ce site stratégique devient la porte d’entrée privilégiée de Washington pour espionner les communications dans le monde entier.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-les-grandes-oreilles-de-la-confederation-25-?id=108681
      #neutralité #télécommunication #satellites #ONYX #services_de_renseignement #USA #Etats-Unis #Jean-Paul_Rouiller #signalhorn #Treasure_Map serveurs_clandestins #déni

    • La Suisse sous couverture - #Genève, nid d’espions (3/5)

      Des salons de l’#ONU truffés de micros, des antennes camouflées dans les missions diplomatiques et des agents russes ou américains infiltrés partout... A Genève, où Edward Snowden travaillait pour la #CIA, le petit monde du renseignement grenouille discrètement et les espions chassent en meute.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-geneve-nid-despions-35?id=10868210
      #Snowden #Nations_Unies #Special_collection_service (#SCS) #organisations_internationales #système_d'écoute #site_C #Wiesbaden #Fort_Meade #NSA #Russie

    • La Suisse sous couverture - Le secret bunker suisse (4/5)

      Nos données numériques personnelles sont une mine d’or d’informations qu’il faut protéger des regards indiscrets. En Suisse, une législation déficiente – elle date de 1992 – permet à des puissances étrangères d’accéder à ces données. Dans le dossier du « big data », c’est la souveraineté de la Confédération qui est en jeu.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-le-secret-bunker-suisse-45?id=10868236

      #big_data #données_numériques #coffre-fort_numérique #réduit_national_4.0 #stockage #RGPD #protection_des_données #cloud_act

    • La Suisse sous couverture - Crypto révolution (5/5)

      D’un côté, Google et consorts contrôlent les canaux et le stockage de l’information. De l’autre, une puissante mouvance de hackers tente de rendre cette information publique, en piratant des systèmes informatiques. L’enjeu de cette guerre ? La défense de libertés fondamentales, aussi bien sur internet que dans la société.

      https://www.rts.ch/play/tv/la-suisse-sous-couverture/video/la-suisse-sous-couverture-crypto-revolution-55?id=10868255

      #activisme #résistance #hackers #Digital_Gesellschaft #droits_humains #chaos_computer #club #surveillance #économie_de_la_surveillance

    • La CIA s’est servie d’une entreprise suisse pour espionner plus de 100 pays

      Une affaire d’espionnage secoue la Suisse : pendant des décennies, les services de renseignement américains et allemands ont secrètement utilisé une entreprise suisse et sa technologie pour espionner de nombreux États. Que savaient les autorités suisses à ce sujet ?

      Vue de l’extérieur, la firme zougoise Crypto AG était une entreprise suisse sérieuse, spécialisée dans la technologie de pointe. Elle fabriquait un produit peu utilisé par la plupart des gens : des appareils de chiffrement. Ses clients étaient des États ainsi que leurs armées et services secrets voulant rendre leurs communications secrètes illisibles, c’est-à-dire les crypter ou les chiffrer.

      Cependant, Crypto AG n’était une entreprise normale et respectant les valeurs ayant cours en Suisse que côté pile. Côté face, elle possédait une structure cryptique – au sens propre – car ses propriétaires agissant dans l’ombre étaient, à partir de 1970, l’agence centrale de renseignement américaine (CIA) et le service de renseignement allemand (BND). Les deux services secrets firent en sorte que la technologie de cryptage « swiss made », réputée infaillible, soit munie d’une porte dérobée.

      Grâce à ces manipulations ciblées, la CIA et le BND ont pu espionner 148 États – ennemis ou alliés – pendant des dizaines d’années. Tous ces pays avait investi des millions pour obtenir la technologie de ce pays neutre et digne de confiance qu’était la Suisse. Autrement dit, ils ont payé eux-mêmes les appareils qui les ont trahis.

      Les faits ont été dévoilés à la mi-février par la télévision suisse alémanique SRF, la chaîne allemande ZDF et le « Washington Post » à l’issue d’une enquête commune. L’équipe de recherche s’est appuyée sur des dossiers de la CIA qu’on lui a fait passer en douce, et sur des entretiens avec d’anciens employés de Crypto AG et leurs proches.

      L’ampleur du « coup du siècle des services secrets » – ce sont les termes de la CIA – paraît énorme. L’affaire met en lumière les tensions de l’époque de la guerre froide. La complicité de la CIA et du BND éclaire d’un nouveau jour bon nombre d’événements historiques de ces 50 dernières années. Jusqu’où faut-il réécrire l’histoire mondiale récente ? Seule une étude approfondie des CryptoLeaks le déterminera. L’histoire suisse doit-elle, elle aussi, être révisée ? C’est la question qui fait tant de vagues aussi en Suisse. On se demande ce que les autorités suisses savaient, et si l’État suisse était au courant des agissements des services de renseignement étrangers sur son sol et les a couverts.
      « Le programme a dépassé les espérances les plus folles »

      Dans quelle mesure les activités d’espionnage de la CIA et du BND, s’appuyant sur la technologie truquée de l’entreprise Crypto AG, ont-elles abouti ? Le succès des espions est toujours un échec pour ceux qui en sont victimes : la réponse dépend donc du point de vue adopté. Celui de la CIA, d’après les sources publiées, est le suivant : « Cela a été le projet d’espionnage à la fois le plus productif et le plus long depuis la Seconde Guerre mondiale. » Ainsi, entre 80 et 90 % des communications secrètes de l’Iran ont pu être déchiffrées. D’après la source de la CIA, « le programme a dépassé les espérances les plus folles de ses inventeurs. »

      Ces écoutes ont permis aux États-Unis d’influencer l’issue de tous les grands conflits ou presque à leur profit. Un exemple : selon l’état actuel des sources, le coup d’État militaire au Chili (1973) a été soutenu par les États-Unis sur la base des écoutes. En même temps, la CIA et le BND ont épié les conversations du régime militaire alors parvenu au pouvoir et n’ont donc jamais rien ignoré des méthodes de persécution et de torture qui coûtèrent la vie à 30 000 opposants au régime.
      Beaucoup de questions, premières réponses

      Les révélations sur Crypto AG font beaucoup de vagues, mais il n’est pas encore possible d’en tirer des conclusions définitives. Les grandes questions qu’elles posent esquissent cependant la portée de l’affaire pour la Suisse.

      Pourquoi la CIA et le BND ont-ils utilisé la couverture discrète d’une entreprise suisse ?

      Crypto AG a été fondée en 1952 par le cryptologue suédois Boris Hagelin. Il n’a pas implanté son entreprise en Suisse par hasard : « Lorsqu’on travaillait dans un domaine aussi sensible que la cryptographie, il valait mieux rechercher la protection d’un pays neutre mais faisant preuve de peu de scrupules moraux », indique la source de la CIA. Boris Hagelin a vendu son entreprise en 1970 à une société-écran de la CIA et du BND.

      Ce sont la CIA et le BND qui se sont livrés à ces activités d’espionnage. Pourquoi l’affaire est-elle perçue en Suisse comme un scandale « suisse » ?

      Du point de vue suisse, il est déterminant de savoir si les autorités du pays connaissaient les intentions, le modus operandi et la portée des activités d’espionnage, et si elles les ont tolérées, voire même favorisées.

      Des employés de Crypto AG soupçonnèrent que des puissances étrangères s’étaient immiscées dans les rouages de leur parfaite technique. Ils en ont informé la justice suisse. Que s’est-il passé ensuite ?

      Il est prouvé qu’au milieu des années 1970, un employé a informé des instances officielles que les appareils vendus étaient « dotés de générateurs de clés manipulés permettant aux services d’espionnage allemands et américains de déchiffrer les messages » : c’est ce que dit une fiche des Archives fédérales du 24 juillet 1977. Le problème est que les dossiers relatifs à cette fiche ont en partie disparu…

      La police fédérale suisse a enquêté sur la base de ces accusations, mais sans résultat. Des témoins de l’époque affirment aujourd’hui que les interrogatoires menés par la police ne l’ont été que « pour la forme »...

      Toute l’affaire ne sent-elle pas un peu le réchauffé de l’époque de la guerre froide ?

      Il est vrai que les premières accusations ont été lancées au milieu des années 1970. Et que Hans Bühler, ancien employé de Crypto, a accusé ouvertement son entreprise de collaborer avec des services secrets étrangers (Hans Bühler, soupçonné d’espionnage, a passé neuf mois dans une geôle iranienne, et a publié ses accusations dans un livre paru en 1994). Mais toute la portée de l’affaire n’éclate au grand jour que maintenant, car des preuves ont été fournies par des sources de la CIA. De plus, les activités d’espionnage ont perduré jusqu’en 2018, soit bien après la fin de la guerre froide. Le BND s’en est toutefois retiré en 1993 déjà, à la suite de la réunification de l’Allemagne.

      Dans l’état actuel des connaissances, que savait le Conseil fédéral de ces activités d’espionnage ?

      C’est une question clé. On ne sait pas encore dans quelle mesure des conseillers fédéraux étaient au courant de ces activités. Les documents de la CIA impliquent l’ancien conseiller fédéral Kaspar Villiger (PLR). Aujourd’hui âgé de 79 ans, ce dernier nie vigoureusement avoir été informé des détails.

      Pourquoi est-ce si important de savoir si le Conseil fédéral était au courant des activités d’espionnage ?

      S’il devait s’avérer que le Conseil fédéral, ou certains conseillers fédéraux, connaissaient ces activités d’espionnage, des questions sérieuses se posent : le gouvernement les a-t-il tolérées ? Ou les a-t-il couvertes ? A-t-il accepté que la neutralité suisse serve de leurre ? Et si la Suisse a été complice, a fermé les yeux ou couvert les faits : comment justifier l’espionnage contre des pays belligérants lorsqu’on affiche une politique de neutralité ?

      Comment le Conseil fédéral et le Parlement réagissent-ils à l’affaire ?

      La présidente de la Confédération, Simonetta Sommaruga, a dit très tôt que le gouvernement allait réunir tous les faits et était favorable à une enquête. La ministre de la Défense Viola Amherd a confirmé que son département abrite des documents laissant penser que son prédécesseur Kaspar Villiger était au courant. Désormais, l’affaire fait l’objet d’une enquête de la Délégation des Commissions de gestion des chambres fédérales. Cet organe de contrôle entend déterminer ce que la Suisse savait de ces activités d’espionnage, et si les renseignements suisses en ont même éventuellement même.

      L’affaire des CryptoLeaks met-elle en péril le rôle actuel de la Suisse ?

      La Suisse joue un rôle d’intermédiaire dans de nombreux conflits. Elle propose même ses « bons offices » dans les régions du monde sous tension. Ainsi, elle joue actuellement le « rôle du facteur » entre les États-Unis et l’Iran. La Suisse ne peut endosser ce rôle diplomatique que si sa crédibilité d’État neutre est intacte. C’est précisément cette crédibilité qui est en jeu maintenant. Ajoutons que l’Iran a été particulièrement touché par l’espionnage permis par la technologie « swiss made » truquée et vendue par le représentant de Crypto, Hans Bühler.

      Ce sont les États-Unis et l’Allemagne qui ont espionné d’autres pays. Pourquoi la réputation de la Suisse en souffrirait-elle ?

      L’avenir dira si la perception extérieure de la Suisse a subi des dommages. Mais la perception intérieure de la Suisse est de toute façon affectée : l’image de pays neutre à laquelle tiennent tant de Suisses est endommagée. L’affaire des CryptoLeaks pourrait jeter un discrédit total sur la neutralité suisse (voir aussi le commentaire de notre invité, p. 15).

      Crédibilité, confiance, image de soi : ce sont des facteurs subjectifs. L’affaire menace-t-elle aussi des intérêts économiques tangibles ?

      La Suisse possède une branche technologique en plein essor, qui dépend aussi de l’image de marque du pays. De plus, la Suisse souhaite se vendre comme une « place numérique propre », et promeut une initiative internationale dans le domaine de l’éthique. L’affaire des #CryptoLeaks tombe très mal.

      https://www.revue.ch/fr/editions/2020/03/detail/news/detail/News/la-cia-sest-servie-dune-entreprise-suisse-pour-espionner-plus-de-100-pays

  • Suivi journalier de la crise liée au Covid19 - pratiques [les sources indiquées sont munies de leur url dans les articles]
    https://pratiques.fr/Suivi-de-la-crise-liee-au-Covid19

    Jessica Guibert, médecin généraliste au village 2 santé à Echirolles, accepte de partager avec nous le résultat de ses recherches quotidiennes d’informations médicales et scientifiques sérieuses et ses commentaires afin de nous aider à comprendre le déroulement de cette crise liée au Covid-19

    Le 26 avril 2020

    – 14202 personnes décédées à l’hôpital (+ 152 en 1 journée)
    – 28217 personnes hospitalisées (-5 en 1 journée) → l’effet dimanche
    – 4862 personnes en réanimation (-43 en 1 journée)
    – 8654 personnes décédées dans les EHPAD et les établissements médico-sociaux depuis le début de l’épidémie.

    Diagnostic et clinique

    • Une étude qui compare de nouveau les tests par PCR sur la salive et en naspharyngé : les tests sur la salive ne permettent diagnostiquer 84,6% des personnes positives en nasopharyngé, mais ont permis de diagnostiquer positive une personne qui avait un test nasopharyngé négatif (sur 50 personnes négatives dont les tests salivaires ont été analysés).
    Cela est moins favorable sur les tests salivaires que l’étude dans le mail de 23 avril, mais souligne surtout que la comparaison doit être faite sur des échantillons de personnes plus importants.
    Source : JCM
    • Des suspicions aux USA sur un lien entre covid-19 et Accident Vasculaire Cérébral chez des jeunes adultes. Le nombre de personnes avec des AVC a doublé à New-York pendant la pandémie, et plus de la moitié des cas avaient 15 ans de moins que ceux qui faisaient des AVC sans être atteints du covid-19.
    Source : Le Journal de Quebec
    • Le covid-19 pourrait laisser des séquelles à type de fibrose pulmonaire ; cet article montre des signes de fibrose sur les personnes qui ont eu un scanner plusieurs semaines après le début de la maladie. Donc potentiellement des séquelles pulmonaires, parfois importantes.
    Source : The Lancet

    Epidémiologie
    • Pour illustrer la diffusion en situation d’hébergement collectif :
    Dans un centre de soins infirmiers spécialisés (de ce que j’en comprends, c’est une structure de santé avec hébergement aux USA), à Washington, suite à la découverte d’un cas de covid-19, les résident-e-s ont été testé-e-s à plusieurs reprises.
    Résultats : au total, au bout d’un mois, 64% étaient infecté-e-s ! 56% des personnes testées positives étaient asymptomatiques au moment du test, mais la plupart ont développé des symptômes après.
    Les chercheurs/ses soulignent l’important des tests en collectivité, la transmission étant très importante avec une forte participation de personnes présymptomatiques.
    Source : NEJM
    • Dans 15 écoles en Nouvelle-Galles-du-Sud, 18 cas confirmés dont 9 enfants et 9 adultes ; sur 863 contacts proches, seulement 2 cas en transmission secondaire.Cela suggère une fois de plus que la transmission du virus par les enfants/dans les écoles est limitée.
    Source : NCIRS
    • Un article intéressant qui parle du fait qu’il y a beaucoup de variations entre les personnes sur la capacité à infecter d’autres personnes ; certaines personnes sont capables d’en infecter beaucoup, alors que d’autres peu. C’est le cas pour de nombreuses maladies infectieuses, et probablement pour le covid-19. Alors qu’on utilise une moyenne, le R0 (nombre de personnes que peut infecter une personne), qui ne représente pas cette variabilité.Or cela nécessiterait des études plus approfondies car cela changerait beaucoup de choses sur la modélisation que l’on peut avoir de l’épidémie et les stratégies pour y faire face.
    Source : NCBI

    Organisation
    • Une étude de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament sur les consommations de médicaments en mars 2020.
    La plupart des médicaments chroniques (cardiovasculaires, diabète, hypertension, psychiatriques, levothyroxine, antiépileptiques, antirétroviraux, BPCO, IPP) ont connu des hausses de délivrance importantes : les personnes ont-elles fait des stocks ?
    Par contre, forte baisse pour les AINS (Anti Inflammatoires Non Stéroidiens), probablement en lien avec la recommandation de ne pas en prendre en cas de symptômes d’infection respiratoire.
    La contraception orale a beaucoup augmenté, mais il y a une diminution de la contraception orale d’urgence.
    Les produits pharmaceutiques en lien avec des actes médicaux ont sans surprise beaucoup diminué : vaccins, Dispositifs Intra Uterin, produits pour les examens d’imagerie.
    La délivrance a augmenté de +145% pour l’hydroxychloroquine/chloroquine et de +72% pour l’azithromycine !
    Source : ANSM

    Autres
    • Une interview du virologue allemand expert, Christian Drosten, qui parle notamment du « paradoxe de la prévention » : en Allemagne, comme il y a eu peu de mort-e-s (sans doute grâce aux mesures prises), les personnes ne comprennent pas pourquoi ces mesures ont été prises et les critiquent.
    Source : The Guardian

    Crise_sanitaire #covid-19 #Jessica_Guibert #Epidémiologie #clinique #Organisation et aussi selon les jours, des rubriques #Masques et #mesures_de_protection #Traitements ? #Organisation

    • Suivi de la crise liée au Covid19 - pratiques
      https://pratiques.fr/Suivi-de-la-crise-liee-au-Covid19

      Le 6 mai 2020
      [...]
      Traitements ?
      • Le comité indépendant qui était chargé du suivi de l’étude de l’AP-HP sur le tolicizumab démissionne, dénonçant de nombreux dysfonctionnements dans l’étude en cours. Elles sont belles, les #études_scientifiques en pleine épidémie !(et en dehors de l’épidémie aussi bien souvent...)
      Source : Twitter
      [...]

      Autres
      • Les français-es auraient pris en moyenne 2,5 kg depuis le début du confinement, selon un sondage de l’IFOP.
      Source : Sciences et Avenir [...]

      Le 5 mai 2020

      [...] Le laboratoire pharmaceutique Gilead, fabricant du remdesivir (autorisé en urgence par la FDA , sur la base d’une étude dont on n’a toujours pas les résultats exacts), à dépensé 32% de plus en lobbying sur le premier trimestre 2020 qu’au premier trimestre 2019. Ah bon, mais pour quoi faire ?
      Source : NPR

      Suite au constat que les personnes hospitalisées en psychiatrie sont moins infectées par le covid-19 que les professionnel-le-s de soin qui y travaillent, et après une étude de l’Institut Pasteur montrant une efficacité du médicament antipsychotique la chlorpromazine sur le SARS-COV-2 dans des cellules humaines in vitro, un essai sur 40 personnes va démarrer pour tester ce médicament.
      Source : France tv info
      • Un résumé bien fait sur ce qu’on sait sur les personnes asymptomatiques et le covid-19.
      Source : INSPQ
      • Un point très bien fait sur ce qu’on sait ou pas sur tabagisme et covid-19
      Source : Vidal
      • Suite à un déconfinement partiel en Autriche le 14 avril, pas d’augmentation notable du nombre de cas quotidiens ni des décès.
      Source : The Guardian

      Autres
      • De nombreux articles de recherche sont produits dans cette période de covid-19, avec une augmentation notable du nombre d’articles scientifiques écrits par des hommes, mais une stabilité voire une diminution de ceux écrits par des femmes. Sans doute en lien avec les tâches domestiques en période de confinement.
      Source : The lily

      Le 4 mai 2020

      [...] Une étude de séroprévalence dans une petite ville allemande qui a eu un événement qui a beaucoup diffusé le virus (carnaval). 15,5% de la population a été en contact avec le virus, soit 5 fois plus que le nombre de cas recensés officiellement (3,1%). 22,2% ont été asymptomatiques. Le taux de létalité était de 0,36%.
      De manière intéressante, la participation au carnaval a augmenté le taux d’infection (21,3% contre 9,5%) mais aussi le nombre de symptômes des personnes infectées. Chez les personnes qui n’ont pas été au carnaval, il y a beaucoup plus d’asymptomatiques (36% contre 16%) (et ça suggère fortement une hypothèse de dose infectieuse qui pourrait modifier des symptômes, et peut-être la gravité de la maladie).

    • À la Cantine des pyrénées, c’est pas sûr qu’il y ait besoin de monde pour aider en ce moment, la disponibilité est grande et les précautions sanitaires adoptées contraignantes. À moins peut-être de s’occuper des nombreuses récup de bouffe (commerce divers, amaps, Rungis) qui alimentant la confection de repas, à la Cantine des pyrénées et ailleurs). À voir avec eux. En tout cas ça vaut le coup de passer, c’est une expérience politique superbe. Ils ont, par exemple, organisé dès le début de l’épidémie la distribution de milliers de masques aux soignants de Tenon qui ’en avaient pas.

      En revanche, pour qui aurait trois sous disponibles, il y a un appel à soutien financier
      https://seenthis.net/messages/837667

      Pour mémoire, avant d’être expulsée, la #cantine fut d’abord dans un immeuble occupé
      https://seenthis.net/messages/294140

      Un #livre : La Cantine des Pyrénées en lutte
      http://editionsrepas.free.fr/editions-repas-livre-la-cantine-des-pyrenees-en-lutte.html

      #Cantine_des_Pyrénées #auto-organisation #luttes #solidarité #militance #Brigades_de_solidarité_populaire

    • Premier bilan de la Cantine des Pyrénées pendant le confinement

      Bonjour à toutes et à tous,

      Il y a trois semaines nous avons lancé un appel à dons, voici un premier retour sur l’action de la Cantine depuis le confinement, ou encore : voilà où passe votre argent.

      La fermeture de l’atelier Cantine le 14 mars, en même temps que les autres lieux de restauration, a été une décision lourde à prendre. Nous avons pris du recul pour réfléchir à une réouverture avec une organisation différente exposant le moins possible les personnes qui font vivre le lieu.

      Face à une situation exceptionnelle : nous avons donc opté pour un format de distribution gratuite et inconditionnelle de produits alimentaires et d’hygiène de première nécessité, 7 jours sur 7, en fonctionnant avec des équipes réduites.
      La question du financement est centrale en ce moment. Nous n’avons plus aucune des rentrées d’argent habituelles. Nous avons demandé une suspension de loyer à notre bailleur afin de dégager de la trésorerie pour les achats les plus urgents.

      Nous avons décidé d’appeler à la solidarité du plus grand nombre.

      Nous avons choisi de privilégier les dons monétaires plutôt que matériels afin de centraliser les achats, et de ne pas provoquer plus de déplacement que nécessaire, dans l’idée de ne pas mettre en danger celles et ceux désirant nous aider.
      La réponse à cet appel est d’une ampleur qui nous surprend encore et nous donne encore plus de forces chaque jour pour continuer notre action. Preuve que la solidarité est vivante et en bonne santé malgré tout.

      Au moment où nous écrivons ces quelques lignes, nous avons reçu 22 000 euros de dons, que cela soit directement sur notre compte en banque, via la plateforme Helloasso (lien en bas du mail) ou la plateforme Kisskissbankbank. Cette solidarité, incroyable pour nous, est à la hauteur des besoins que nous rencontrons chaque jour. Nous avons pour l’heure, sur les 4 semaines d’ouverture, dépensé 10000 euros en denrées alimentaires, contenants à distribuer aux personnes qui en ont besoin, produits d’hygiène, essence pour le camion, Ces dépenses continuent d’augmenter …. Nous pouvons compter sur l’aide précieuse, entre autres, des cuisiniers et des bénévoles de la protection civile qui fournit chaque jour de 80 à 120 sacs repas que nous pouvons distribuer à la soixantaine de personnes (des sans-domiciles, des sans-papiers, des personnes âgées, des personnes avec des pépins de santé, des familles, des gens qui bossaient sans être déclaré) qui se présente chaque jour à la Cantine. Ce nombre est malheureusement en constante augmentation.
      Nous nous préparons à ce que cette crise ne s’arrête pas au déconfinement et plus que jamais nous avons besoin de votre soutien pour continuer ce que nous avons entrepris ici : répondre collectivement à l’urgence que vivent de plus en plus de personnes.

      Merci à vous toutes et tous qui avez participé, à toutes celles et ceux qui nous soutiennent sans pouvoir participer financièrement mais nous soutiennent par leurs encouragements, par leurs prêt de voiture, les lavages de torchons, les bouches à oreilles, et ci-dessous un merci particulier aux restaurateur·ices, associations, …….

      Nous attendons avec une immense impatience de réouvrir dans des conditions plus habituelles afin de partager un bon repas avec vous. Prenez soin de vous !

      Merci à toutes les personnes qui se sont proposées pour assurer les distributions et la logistique. Merci à l’Atelier Fratelli, au salarié·e·s et bénévoles de la Protection Civile, aux AMAP des Hauts de Belleville et Gambetta , à l’Association Autremonde pour le camion et l’accès au local, à Vaisselle Vintages-Options pour le prêt de camion, La Mutinerie, Le Faitout et Rond pour la proposition de prêt de chambre froide, au personnel soignant de l’Hôpital Trousseau AP-HP, à l’Agence du Don en Nature, aux Brigades de Solidarité Populaire de Place des Fêtes et celle du 20ème, à l’équipe du Carrefour City de la rue des Pyrénées, le bistrot Quartier Rouge, le Le Dorothy, BMG Cycles sport, les Marmoulins, la ferme les jardins de l’oppidum à Grizy, La Tete dans les Masques, toutes celles qui nous ont apporté des masques maison. A toutes et tous les donateur·ices des différentes cagnottes, et une pensée et des mercis par milliers pour Le Zorba.

      Si vous souhaitez soutenir financièrement nos activités pendant le confinement :
      - https://www.helloasso.com…/les-pieds-…/formulaires/4/widget
      - notre IBAN (le plus rapide pour nous)
      titulaire du compte : les pieds sur la table
      IBAN FR76 1027 8060 4900 0206 6220 111
      BIC : CMCIFR2A

  • Ein Generalstab für den Green New Deal | Jacobin Magazin
    https://jacobin.de/artikel/generalstab-fuer-den-green-new-deal

    6.4.2020, von Jane McAlevey, Übersetzung von Linus Westheuser - Im Kampf für einen Green New Deal und gegen den Klimawandel muss die Gewerkschaftsbewegung eine zentrale Rolle spielen. Erfolgreiche Arbeitskämpfe zeigen, wie das möglich ist – in kurzer Zeit und von der Basis her organisiert.

    Die derzeitige Welle von Schülerinnen-Protesten und -Streiks verschafft der Forderung nach echter Klimagerechtigkeit willkommenen Auftrieb. Die Mainstream-Medien und sozialen Netzwerke sind voll von Bildern junger Leute wie der Schwedin Greta Thunberg, die auf die Plätze der Welt drängen, Bremser in der Politik zur Rede stellen und sich offensiv mit den Mächtigen anlegen. Schon immer brachte die Jugend zwei essenzielle Dinge in soziale Bewegungen ein: ihren klaren moralischen Kompass und eine einzigartige, aufwühlende Energie. Ihre Vision ist mutig, ihr Vorgehen kompromisslos. Doch die kohlenstoffbasierte Wirtschaft zurückzudrängen und schließlich zu beseitigen, den Planeten zu retten und zugleich eine Zukunft zu ermöglichen, die jungen Menschen die Art von Arbeit verschafft, die sie gerne machen – all das erfordert mehr Macht und eine ernsthafte Strategie.

    In den USA dreht sich die Debatte zur Klimakrise hauptsächlich um das Gesetzesvorhaben zu einem Green New Deal, das die Abgeordneten Alexandria Ocasio-Cortez und Ed Markey im Februar 2019 vorlegten. Die Kommentare dazu changierten zwischen faszinierten Beschreibungen eines großen Wurfs und skeptischen bis ablehnenden Stimmen – auch vonseiten potenzieller Unterstützerinnen und Unterstützer: »Weder umsetzbar noch realistisch« lautete das Urteil des größten Gewerkschaftsverbands der USA, der AFL-CIO vergleichbar mit dem deutschen DGB. Im Hintergrund der Debatten tobte eine nicht enden wollende Serie von extremen Stürmen, wie sie die Klimaforscherinnen seit den 80er-Jahren vorhergesagt hatten. Sogenannte Bomben-Zyklone verwüsteten den Mittleren Westen, massive Regenfälle trafen Kalifornien nach einer verheerenden Waldbrandsaison und der Süden hatte mit Tornados zu kämpfen, die die Ernte zerstörten. Die mangelnde Vorbereitung auf diese Krise kostet Menschenleben.

    Angesichts dessen ist es natürlich ärgerlich, wenn die AFL-CIO sich weigert, das Ausmaß der Krise einzusehen. Doch wollen wir im Kampf für einen Green New Deal unsere ganze Kraft in die Waagschale werfen, brauchen wir mehr als mutige Visionen. Es reicht nicht aus, dass die Linke sich der Alternative zwischen Jobs und der Umwelt widersetzt. Wir müssen erst noch beweisen, dass bei unseren rhetorischen Bekenntnissen am Ende auch wirklich grüne Jobs herausspringen.

    Wenn wir gewinnen wollen, sollten wir auf Nato Green zu hören – einen Organizer der Dienstleistungsgewerkschaft SEIU. Er erklärte kürzlich in einem Artikel, wie lokale Gewerkschaftssektionen Verhandlungen über Klimagerechtigkeit führen können und sollen: »Jede erfahrene Gewerkschafterin liebt es, während Vertragsverhandlungen zu mobilisieren: Die harte Deadline dieser Kämpfe, die Androhung von Streiks nach Ablauf der Friedenspflicht – all das fokussiert die Aufmerksamkeit der Leute. Die Klimaforschung hat uns eine neue Deadline gegeben, und damit eine neue Gelegenheit, zu zeigen, dass wir der Herausforderung gewachsen sind. Wir haben zwölf Jahre.«

    Green hat recht: Gewerkschafts-Organizerinnen lieben Kämpfe mit klaren Fristen. Betrachten wir also die zwölf Jahre, die der Weltklimarat IPCC in seinem letzten Report skizziert hat, als Fristende: Was ist ein glaubwürdiger Plan, bis 2030 zu gewinnen?

    Leute, die es ernst damit meinen, aus schwierigen Kämpfen siegreich hervorzugehen – und womöglich ist keiner schwieriger, als der gegen die fossile Energiewirtschaft – beginnen das Planen mit einer umfassenden Analyse der Machtstruktur sowie mit dem Aufbau eines Generalstabs. Der martialische Begriff ist bewusst gewählt, denn tatsächlich befinden wir uns in einem Krieg; einem, den bislang die Öl-Milliardäre und ihre Lobby gewinnen. Unsere Seite sollte sich an kriegerische Metaphern gewöhnen, denn die höflichen, ordnungsgemäßen Demonstrationen, mit denen wir es bisher versucht haben, haben uns der Rettung des Planeten und einer gerechten Wirtschaftsform nicht näher gebracht – auch wenn wir das nicht gerne hören. Ein Generalstab ist ein physischer Ort, an dem Leute mit der notwendigen Erfahrung und inneren Festigkeit gemeinsam brainstormen, planen und diskutieren, welche nächsten Schritte nötig sind, um zu gewinnen. Die Planung beginnt beim Zustand der Welt, wie sie jetzt ist – also bei der Herausforderung, einen völlig wüsten Haufen von Leuten und Organisationen zusammenzubringen, die nur allzu oft durch Methoden des ›Teile und Herrsche‹ gegeneinander ausgespielt werden und sich nur allzu selten auf das Gemeinsame konzentrieren, das weit über das nackte Überleben hinausgeht.

    In den USA muss sich der Klima-Generalstab zunächst damit auseinandersetzen, dass wir jetzt mit Gerichten gestraft sind, die für weitere dreißig bis vierzig Jahre gegen den Planeten und die Arbeiterinnen entscheiden werden. Wir sind uns noch gar nicht der Tragweite der Urteile bewusst, die die gestärkte rechte Mehrheit im Supreme Court in den nächsten Jahren fällen und kippen wird.

    Der Verlust des Gleichgewichts im obersten Gericht macht eine veränderte Strategie nötig. In den letzten vierzig Jahren haben Umweltorganisationen hauptsächlich auf Lobbyarbeit, punktuelle Mobilisierung und juristische Strategien gesetzt, statt sich der schwierigeren Arbeit zu widmen, eine Massenbewegung aufzubauen. Das Ergebnis ist eine grüne Bewegung, die kaum eine populäre Basis hat, leicht als elitär diffamiert werden kann und der so die nötige Macht fehlt um zu gewinnen.

    Glücklicherweise gibt es eine Strategie, die auch in Zeiten feindseliger Gerichte Erfolge vorweisen kann: Organizing. Echtes Organizing. Es mag erstmal zu langwierig wirken, für eine Auseinandersetzung, die wir in der allernächsten Zukunft für uns werden entscheiden müssen. Doch tatsächlich zeigen jüngste Erfolge, dass es möglich ist, in kürzerer als der für den Green New Deal anvisierten Zeit ernstzunehmende Macht von unten zu organisieren.

    Beispiele waren die bahnbrechenden Arbeitskämpfe von Lehrerinnen in Chicago, West Virginia und Los Angeles. In allen drei Fällen verwandelten kluge, progressive und motivierte Arbeiterinnen ihre totgesagten, kraftlosen Organisationen in wahre Gewerkschaften, die imstande waren, lange und harte Auseinandersetzungen mit starken Gegnern zu führen – und zu gewinnen.

    In West Virginia brauchte es weniger als ein Jahr, um eine republikanische, ultra-rechte und tief mit der Öl- und Kohle-Lobby verbundene Landesregierung zu bezwingen, obwohl diese über die Kontrolle in beiden legislativen Kammern verfügte. Kompromisslose und umfassende Streiks können das erreichen. Viele Lehrerinnen waren Töchter und Söhne von Minenarbeiterinnen, die sich auf die Tradition der großen Minenstreiks beriefen.

    In Chicago und Los Angeles waren die Lehrerinnen mit der anderen Machtstruktur konfrontiert, die anzugehen in Klimafragen unerlässlich ist: dem Wall Street-Flügel innerhalb der Demokratischen Partei. Es brauchte vier Jahre, um nutzlose und untätige, von oben organisierte Organisationen zu übernehmen und in produktive Basis-Organisationen zu verwandeln. Die sich organisierenden Arbeiterinnen hatten Fristen vor Augen und hielten sie ein. Generalstabsmäßige Planung und eine Rückkehr zu den Grundlagen des Organizing waren der Schlüssel.

    Machtstrukturanalysen und Planungsdiskussionen im Generalstabsformat sollen herausstellen, was nicht funktioniert (Kämpfe vor Gericht und große Demos) und was sehr wohl funktioniert (kraftvolle Streiks mit hundertprozentiger Beteiligung der Belegschaften und aktiver Unterstützung lokaler Communities). Gibt es Beispiele aus der Welt der Klimapolitik, die zeigen, wie es aussieht, erfolgreich zu sein? Ein wichtiges Beispiel ist ein jüngeres Vorhaben in New York, das 2014 seinen Anfang nahm, als eine Reihe von Gewerkschaften sich zusammensetzten, um die Klimakrise mit der gebotenen Ernsthaftigkeit anzugehen.

    Vincent Alvarez, Präsident der landesweit größten Lokalsektion der AFL-CIO in New York, erinnert sich: »Wir waren frustriert von dem Gerede und der Untätigkeit in Washington und beschlossen, vor Ort etwas auf die Beine zu stellen, um der Doppelkrise von Klima und Ungleichheit entgegenzutreten. Es ging uns darum, ein Programm zu entwickeln, das es erlauben würde, messbare Schritte in Richtung eines nachhaltigeren Klimas zu machen und zugleich die Krise der Ungleichheit anzugehen.«

    Alvarez erklärt, dass es Sinn ergibt, die 10 Prozent konflikthaften Themen (wie das Fracking oder den Pipeline-Bau) zunächst beiseite zu lassen und sich auf die 90 Prozent zu konzentrieren, in denen sich Umweltbewegte und Gewerkschafterinnen völlig einig sind: Infrastruktur, öffentlicher Nahverkehr, Energiewende – um nur drei zu nennen. Bevor sich Umweltaktivistinnen den ersteren 10 Prozent zuwenden – was sie früher oder später natürlich sollten – müssen sie durch konkretes Handeln bewiesen haben, dass sie dabei helfen können, in diesen drei Sektoren gute, gewerkschaftlich organisierte Arbeitsplätze zu schaffen. Wenn es uns nicht gelingt, ›schlüsselfertige‹ Alternativen zur Arbeit im Pipelinebau aufzuzeigen, geben wir der Lobby für fossile Brennstoffe eine astreine Gelegenheit, Zwietracht zu säen.

    Lara Skinner, Leiterin des Worker Institute an der Cornell-Universität, das die New Yorker Klima-Jobinitative begleitete, berichtet, dass die Einrichtung einer rein gewerkschaftlichen Arbeitsgruppe zum Thema Klima ein zentraler Fortschritt war. Wie viele Gewerkschafterinnen, denen Klimafragen am Herzen liegen, verbrachte Skinner Jahre damit, sich den Kopf darüber zu zerbrechen, wie man Öko-Aktivistinnen und Gewerkschafterinnen zusammenbringen könnte. Der Kampf gegen den Bau der Keystone XL Pipeline in den späten Obama-Jahren machte große Schlagzeilen, zerstörte aber zugleich die Ansätze von Organisierungsarbeit des behutsam wachsenden Bündnisses von Grünen und Blaumännern.

    Die Kraftstoff-Lobby stürzte sich dankbar auf die Keystone Proteste und trieb das Thema wie einen Keil zwischen Arbeiterinnen und Umweltaktivistinnen, die ihnen vermeintlich ihre Jobs wegnehmen wollten. Die Umweltschützerinnen tappten voll in die Falle, indem sie sich auf Auseinandersetzungen darüber einließen, wie viele Jobs tatsächlich abzubauen seien: nämlich weniger als von der Industrie behauptet. Doch das war überhaupt nicht der Punkt.

    Nach einer massiven Rezession, die die Ersparnisse, Rücklagen und Rentenversicherungen der Arbeiterinnenklasse gebeutelt hinterlassen, ihre Häuser entwertet den Neubau zum Erliegen gebracht hatte, waren hochwertige, gewerkschaftlich geschützte Jobs eine Seltenheit. Darüber zu diskutieren, wie viele Arbeiterinnen genau diese eben geschaffenen Jobs wieder verlieren sollten, spielte den Bossen in die Karten: Für die Aktivistinnen schienen Arbeitsplätze ein akzeptabler Kollateralschaden zu sein. Statt die Schicksale krisengeschüttelter Arbeiterinnen in Erbsenzählerei zu verwandeln, hätte die Umweltbewegung auf konkrete Infrastrukturprojekte in der Region des Pipeline-Baus verweisen und so ›schlüsselfertige‹ Arbeitsplätze als echte Alternative präsentieren sollen.

    Doch während sich hier Fenster schlossen, öffneten sich andere. Nur Monate nach dem Keystone-Zerwürfnis erreichte der schwere Hurrikan Sandy den Bundesstaat New York. Lara Skinner erinnert sich: »Sandy hat den Gewerkschaftsmitgliedern in New York bewusst gemacht, wie ernst die Lage wirklich ist. Der Sturm Irene hatte gerade zuvor erst den Norden des Staates getroffen – und wir bemerkten alle, wie planlos und unvorbereitet wir waren.« Der Sturm eröffnete die Gelegenheit für eine Wiederaufnahme der Diskussion, die von Skinner und ihrem Team nun als gewerkschaftsinterner Runder Tisch zur Klimakrise organisiert wurde.

    Umweltaktivistinnen bekennen sich zwar rhetorisch zu grünen Jobs, doch in der Praxis fehlt ihnen die Einsicht, dass sie sich aktiv für die Schaffung guter, gewerkschaftlich organisierter Arbeitsplätze einsetzen müssen, um wirksam mit Gewerkschaften zusammenarbeiten zu können. Im Zuge des Sandy-Schocks formierte sich 2014 eine Runde aus Mitgliedern der New Yorker Gewerkschaften, die die Diskussion und Selbstbildung rund um den Klimawandel zum Gegenstand hatte. Arbeitsgruppen wurden mit Mitgliedern von Gewerkschaften zentraler betroffener Sektoren besetzt: Energie, Transportwesen, Infrastruktur und Bau sowie öffentlicher Dienst. Sie luden Klimawissenschaftlerinnen zu regelmäßigen Treffen ein, um sich einen besseren Einblick zu verschaffen.

    Teil des Selbstbildungsprogramms war auch der Besuch einer New Yorker Delegation bei dänischen Gewerkschaften im Sommer 2018. Alvarez berichtet: »Es war wirklich wichtig, über die bloße Diskussion hinauszukommen, gewerkschaftlich organisierte dänische Arbeiterinnen in ihren Produktionsstätten zu treffen und aus erster Hand zu erfahren, wie sie den Übergang zur Windenergie erlebt und mitgetragen haben.«

    In nur drei Jahren produzierte die Arbeitsgruppe unter Ko-Autorschaft von Skinner einen wegweisenden Abschlussbericht: »Reversing Inequality, Combatting Climate Change: A Climate Jobs Program for New York State«. Der Bericht – umfassend, klug und getragen von allen maßgeblichen Gewerkschaften – sollte als Inspiration und Ansatzpunkt für andere Bundesstaaten wie auch für die Bundesebene dienen. Schnell gelang den Gewerkschaften auch die Umsetzung in die Praxis: In Antwort auf die machtvolle Forderung der Gewerkschaften wurde beschlossen, dass New York bis 2035 die Hälfte seines gesamten Energiebedarfs von nachhaltigen Offshore-Windprojekten beziehen werde.

    Der ausgehandelte Vertrag im Wert von 50 Milliarden Dollar enthält außerdem eine gewerkschaftliche Jobgarantie bekannt als Project Labor Agreement oder PLA. Und das ist erst der Anfang für das Bündnis von Arbeit und Ökologie. Kein anderer Bundesstaat hat ein vergleichbares Programm zur Halbierung seiner Abhängigkeit von fossilen Energien in so kurzer Zeit. Der Grund war, so Skinner, »dass die Gewerkschaften sich informiert und den riesigen Maßstab erkannt haben, in dem wir bei grünen Jobs denken müssen.« Die Pläne für diese grünen Jobs müssen von denen gemacht werden, die auch die Arbeit machen.

    Der Generalstab, den wir für den Green New Deal brauchen, muss es den New Yorker Gewerkschaften gleichtun: selbständig die Initiative ergreifen, das Thema mit größtem Ernst behandeln, sich bilden. Und Wissen und Macht dazu verwenden, einen glaubwürdigen Plan zu entwickeln, mit dem man gewinnen kann. Was sie nicht getan hatten, war herumzusitzen und sich zu beschweren oder auf die Einladung zu irgendeinem halbherzigen Policy-Dialog zu warten, bei dem alle nur aneinander vorbeireden und nichts zustande bringen, während der Gegner Keile in unsere Allianzen treibt. Der New Yorker Deal gelang, weil Gewerkschaften die Macht hatten, Subventionen (also Steuergelder) so zu kanalisieren, dass ihr Gebrauch zugleich den Ansprüchen der Klimaforschung bei der Emissionsreduktion und den Arbeits- und Lohnstandards der Gewerkschaften genügen würde, für die ihre Mitglieder zu kämpfen bereit und in der Lage sind. Beide sind unerlässlich, um die Wirtschaft in dem Tempo und in dem Ausmaß umzubauen, das der Lage angemessen ist.

    Wie bezahlen wir das ganze? Christian Parenti bemerkte neulich, dass US-Konzerne derzeit 4,8 Billionen Dollar Cash horten – ein Fünftel der 22,1 Billiarden ihres Finanzvermögens. Dieses Geld könnte genutzt werden, um eine robuste grüne Wirtschaft nach gewerkschaftlichen Standards aufzubauen; eine, die es den Arbeiterinnen der Zukunft erlaubt, ein würdevolles Lebensniveau aufrechtzuerhalten und die ein für alle Mal die Frontstellung von Jobs gegen Umwelt beendet.

    Doch um an dieses Geld heranzukommen, bedarf es echter Macht und echten Know-Hows, wie es die New Yorker Gewerkschaften und die einiger anderer Staaten haben. Um diese gewerkschaftliche Macht wiederaufzurichten, müssen Umweltaktivistinnen an der Seite der Gewerkschafterinnen kämpfen. Wirklich kämpfen vor allem, statt bloß über grüne Jobs zu reden. Das bedeutet, sich aktiv in Kämpfe um das Streikrecht einzumischen und die Arbeiterinnen mit den eigenen Ressourcen zu unterstützen.

    Diese Art von Organizing und die politische Macht, die von ihr ausgeht, wird notwendig sein, um die höhere Besteuerung von Reichen wirklich durchsetzen zu können und auf Bundesebene weg von der fossilen Energie und hin zu einer nachhaltigen Wirtschaft für Mensch und Natur zu kommen. Ebenso wird es notwendig sein, die Umweltbewegung neu auszurichten, indem wir uns von der gescheiterten Strategie verabschieden, die sich nur auf Gerichtsverfahren stütze. Wir müssen uns stattdessen darauf konzentrieren, eine Massenbewegung und damit Macht aufzubauen.

    Ein ernstgemeinter Green New Deal benötigt auch den Wiederaufbau eines robusten öffentlichen Sektors. So ein öffentlicher Sektor verspricht eine Zukunft voll guter Jobs für Frauen und People of Color. Doch die Angriffe der Rechten auf die Gewerkschaften und die Reste öffentlicher Errungenschaften werden nicht aufhören. Es ist noch nicht zu spät für umweltbewegte Menschen, zu Verbündeten der Arbeiterinnen und ihrer Gewerkschaften zu werden – aber die Zeit läuft. Gute Gewerkschaften sind ideale Organisationen, um unter schwierigen Bedingungen und mit strengen Fristen zu kämpfen. Es ist Zeit für den Generalstab 2030!

    #écologie #organizing #auf_deutsch

  • Movement Ban Worsens Migrants’ Plight in #Serbia, #Bosnia-and-Herzegovina

    https://balkaninsight.com/2020/04/09/movement-ban-worsens-migrants-plight-in-serbia-bosnia

    Ivana Jeremic, Milica Stojanovic and Anja VladisavljevicBelgrade, Zagreb BIRN April 9, 202013:08

    The complete ban of moving in and out of #camps imposed in the current pandemic has left those locked inside them feeling more isolated, frustrated and information-starved than ever.
    Local and international #organisations that assist migrants and refugees are no longer able to enter reception centres in Serbia and Bosnia and Herzegovina due to the complete ban on movement in and out of the camps related to the #COVID-19 pandemic.

    Besides leaving the people in the camps in a state of forced #isolation and inactivity, these organisations warn that it is also leading to a lack of information and support which, combined with the ban on movement, could lead to incidents.

    Serbia imposed a state of quarantine on all its reception centres on March 17. Since then, people have not been allowed out of the centres unless it is to seek medical care, or with special permission. The ban works both ways, so no staff from rights organization can enter the facilities either.

    It has left the migrants and asylum-seekers inside without support, help or information, the director of the #Belgrade -based NGO Asylum Protection Center, Rados Djurovic, said.

    “Since the crisis began, for almost a month, access has been denied to anyone providing psychological, legal or other assistance, so they have no activities and are locked in the camps,” Djurovic told BIRN.

    Instead, the camp inmates “receive information through social networks and by phone contact with some of us”, he added.

    Media reports say at least two violent incidents have occurred in the last few days among migrants and asylum-seekers in centres in Serbia, one in #Krnjaca and the other in #Obrenovac, both in the wider area of Belgrade. Reports said #police and the #armée had to intervene to calm things down.

    “The problem here is that these people have been quarantined (#quarantaine) for 24 hours a day for almost a month now,” Djurovic told BIRN. “These people are completely shut inside in all the centres … and they have needs that can hardly be met in this way, so it causes a lot of fear and … affects their psycho-physical condition,” he added.

    The number of people affected by the quarantine measures in camps in Serbia is not small. On April 4, Serbia’s Commissariat for Refugees and Migrants said the camps in Serbia hosted a total of 8,703 persons.

    Djurovic said the measures imposed or recommended for Serbian citizens, especially when it comes to social distancing, were clearly not being applied to migrants and asylum-seekers cooped up in close proximity to one another in camps.

    “This is a group that is completely sidelined. Measures are being implemented for them that at first glance are the opposite of what our citizens are told, like [the need for] social distancing,” he said.

    “Everyone is put in one basket here, they are secured under arms and do not get enough information or enough protection,” Djurovic told BIRN.

    A video that BIRN has seen, sent by a person located in a centre in the town of Obrenovac, shows a lot of people waiting in a close line for food and then having their dinner in a crowded area. There is no social distancing.

    Bosnia’s crowded camps have only got worse:

    In neighbouring Bosnia and Herzegovina, the movement of migrants and refugees is also restricted as a result of the pandemic, creating additional problems in already overcrowded reception centres.

    Bosnia’s #Una-SanaCanton, in the west of the country, near the border with EU-member Croatia, has been hardest hit by the migrant crisis, owing to the number of people piling up there, hoping to cross over into the EU.

    On March 16, the Crisis Staff of the canton’s Health, Labour and Social Policy ministry ordered “a complete restriction on the movement of migrants outside the temporary centres”, which are estimated to hold about 2,000 persons.

    “It is forbidden to transport migrants by any means of transport – train, bus, van, taxi, etc – to the Una-Sana Canton, or use transportation in the Una-Sana Canton. In addition … the entry of migrants on foot into the Una-Sana Canton is prohibited,” the authorities said.

    IPSIA, an Italian NGO that has been working in Bosnia since 1997 and is helping migrants and refugees in the northwestern town of #Bihac, said it feared migrants camping in squats and improvised camps could end up living in even more dangerous conditions.

    “The police in any case cannot monitor whether the migrants are respecting these measures because of the large number of people [staying] outside the camps,” IPSIA told BIRN.

    “In general, the situation in the Bihac camps is not bad, even if it is somehow boring and sad, since many organizations cannot work inside them, as group activities and workshops can no longer be done,” it said.

    “Many NGOs in the camps have had to suspend their activities in the field, but are still working at a distance –for example [by providing], legal or psychological support,” it added.

    The #SarajevoCanton, which includes the Bosnian capital and various nearby towns and villages, has also imposed restrictions on the movement of migrants and ordered them into temporary reception centres.

    On April 8, the #Sarajevo Cantonal police told the media that they were actively working to remove migrants from the streets to reduce the risk of the coronavirus spreading.

    The canton’s Interior Ministry said the police would “carry out direct external security and checking of migrant centres in the Sarajevo Canton” and would “continue the activity of relocating migrants who may be found outside the reception centres”.

    Can’t go out to buy food or tobacco:

    The International Organization for Migration, #IOM, which manages temporary reception centres for migrants and refugees in Bosnia and Herzegovina, told BIRN it had so far found no cases of the coronavirus among the roughly 6,500 migrants held in them.

    But IPSIA said that situation was “frustrating” for migrants and refugees due to restrictions on the “basic right of freedom of movement, even if at this moment nobody has so much freedom because of COVID-19”, because they “can’t go to buy the food they like or recharge phone credits or buy cigarettes”.

    It said that the IOM had come up with a temporary solution for some camps in the area, such as #Miral, #Sedra and #Bira, however. Here, private companies (#compagniesprivées) are now bringing in food in vans and selling it to people for regular prices.

    With the cooperation of the IOM, IPSIA volunteers are helping migrants and refugees in the Borici camp, located on the outskirts of Bihac, by buying supplies for them from the local supermarket.

    The restrictions on the movement of migrants have also had one another side-effect. Few migrants in Bosnia can now run the gauntlet of trying to cross the nearby border into #Croatia – a process known locally among migrants and refugees as “The Game”.

  • Help for refugees and undocumented migrants in Greece
    By InfoMigrants Published on : 2020/04/08

    https://www.infomigrants.net/en/post/23948/help-for-refugees-and-undocumented-migrants-in-greece

    Many migrants and refugees are struggling to get by in Greece. The coronavirus pandemic has made things even worse, as many aid services had to close down or reduce their services. Here is a list of places you can still turn to, if you need food, shelter, medical advice, and the like.

    #Covid-19 #Migration #Migrant #Balkans #Grèce #Organisations

  • Playlist du confinement par Fuzati et ses milliers de vinyles. Chaque jour Fuzati propose un disque. Comme c’est sur FB, je vais les compiler ici au fur et à mesure.

    À chaque fois il met les pochettes et un extrait filmé de son propre vinyle.
    Je tenterai, si j’ai le temps, pour chacun de trouver le morceau entier voire l’album, mais possible que ça n’existe pas sur les trucs rares.

    Oui il y a de la bossa nova dans le lot, dsl @mad_meg :p
    Mais surtout du jazz funk.

    🦠Jour 1 : #Edu_Lobo « Missa Breve ». Dispo sur Youtube et Spotify.
    #Brésil #bossa_nova
    https://www.youtube.com/watch?v=B_8nw1n7Hzw

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 2 : #James_Mason « Rhythm of Life ». Dispo sur Spotify et YouTube.
    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=SR8mxGDgdhc

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 3 : McNeal&Niles « Thrust ». Dispo sur YouTube
    #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=sULp1QWQEA0

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 4 : Magnum « Fully loaded ». Dispo sur Spotify et YouTube 🕺
    #funk #groove
    https://www.youtube.com/watch?v=eA5RFV3Q-gQ&list=PLtnzVENr5rVP-6bhMzDGdMxT4tgHJx9ZC

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 5 : Newban « 2 ». Dispo sur Spotify et YouTube 🔥
    #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=MuLQaSYvg_E

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 6 : #Johnny_Hammond « Gears ». Produit par Larry et Alphonso Mizell. « Tell me what to do »👉« Stay at home ». Dispo sur Spotify, Deezer, YouTube 🥁🎺
    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=vuUWt48IeAw

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 7 : #Banda_black_Rio « Maria fumaça ». Dispo sur Spotify, Deezer, YouTube 🎼
    #Brésil #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=47u2AKBpmD0

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 8 : #Manu_Dibango « Kusini ». RIP 🖤 Dispo sur YouTube seulement 🤷‍♂️
    #afro-jazz #jazz
    https://www.youtube.com/watch?v=IgDg4Ybms3E

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 9 : #Bill_Summers « Feel the heat ». Pochette🤢, musique 🔥.
    Dispo que sur YouTube 🤷‍♂️

    #Brésil #groove #Fender_Rhodes
    https://www.youtube.com/watch?v=lTkiXdY7MR4

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 10 : #Michael_Longo « 900 shares of the blues » RIP Mike Longo💔
    Dispo sur Spotify et toutes les plateformes 💥

    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=vt1wnK6snXY

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 11 : #Charles_Earland « Odyssey ». Si tu as reconnu le sample de Second Crusade « May the funk be with you » tu es un champion 🏆💪🏻. Dispo que sur YouTube 🙄.
    #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=1YwPIrXgHbE

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 12 : #Mighty_Ryeders - Spread the message
    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=U9rjYdqlWLU

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 13 : #Starcrost La pochette ressemble à un tableau de pizzeria mais le disque est bien meilleur que des lasagnes surgelées.
    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=ijZqMOxSgLY

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 14 : #Ronnie_Foster - Two headed freap 🎼🕺🔥
    #blue_note #jazz #funk #jazz-fusion #organ
    https://www.youtube.com/watch?v=9-tvD6m1H28

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 15 : #Ted_Coleman_band - Taking care of business. La musique idéale pour une croisière 🌊🛳
    #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=-UEaSNfMDRs

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 16 : #Change - Miracles
    Bon pour l instant c est ni l un ni l autre🤦‍♂️. « Hold tight ». Tout l album est dispo sur Spotify et YouTube 🥳😎

    #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=KfBuWB5OwGI

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 17 : #Placebo - Ball of eyes. Superbe album de jazz-funk 🇧🇪 🔥💸 même si, entre nous, j ai toujours trouvé ce disque un peu sur côté 🤓
    #Marc_Moulin #jazz-funk #Belgique
    https://www.youtube.com/watch?v=jpUZ3WbfMMQ

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 19 : #Lô_Borges 🇧🇷 Extraordinaire est un qualificatif qui convient parfaitement à cet album.
    #Brésil
    https://www.youtube.com/watch?v=XdEAmUv1mAg

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 20 : #Milton_Nascimento & #Lô_Borges : Clube da esquina.
    #Brésil
    Quand j’étais en terminale, il y avait une brésilienne dans ma classe qui m’avait passé une compile avec des morceaux brésiliens. Je l’avais copié sur K7 mais comme un con, je n’avais pas noté le tracklisting. Pendant 10 ans j’ai écouté « O trem Azul » mon morceau préféré sur cette compil, sans savoir ce qu’était ce morceau qui m’obsédait. Il n’y avait pas Shazam à cette époque. Un soir en écoutant des snippets sur cdandlp, je suis retombé sur ce morceau et j’ai enfin su ce que c’était. J’ai direct acheté ce disque (second pressage) au vendeur, un disquaire de Rennes, Blind spot les angles mort. C’était il y a presque 20 ans et depuis j’ai énormément écouté cet album. Le Arthur Verocai a atteint un statut mythique du fait de sa rareté mais pour moi le meilleur disque sorti au Brésil c’est ce fabuleux album, que certains vont avoir la chance de découvrir avec ce post.
    https://www.youtube.com/watch?v=kZNdbBYLliE

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 21 : #Ghetto_brothers - Power-Fuerza 💪🏽
    #pop #rock
    A écouter avant ou après avoir regardé Thé Warriors (Les guerriers de la nuit) ou le doc 80 blocks from Tiffany’s. Le coronavirus aurait pas osé traîner dans le Bronx de cette époque.
    https://www.youtube.com/watch?v=8wRz9AnfI7I

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 22 : #Piri - Voces querem mate.🇧🇷
    #Brésil #flûte
    Donc quelqu’un est arrivé en disant : « j’ai une super idée pour la pochette, vous allez vous mettre dans une vieille charrette. Mais pour que ce soit drôle vous serez tous nus ». On savait vivre avant le covid 19. Ps : tout l album est genial.
    https://www.youtube.com/watch?v=V0wXoB0ISpM

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 23 : #Patrice_Rushen - Before the dawn
    #jazz #funk
    https://www.youtube.com/watch?v=OXg-1odYYxw

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 24 : #Joe_Henderson - Mode for Joe
    #jazz
    Line up absolument dingue, avec Lee Morgan à la trompette, Curtis Fuller au trombone, Bobby Hutcherson aux vibes, Cedar Walton au piano, Ron carter à la basse, Joe Chambers à la batterie et Joe Henderson au ténor saxophone 🎷
    https://www.youtube.com/watch?v=sk1rT9Xsuc0

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 25 : #Herbie_Hancock - Sunlight ☀️😎
    #jazz #funk
    Sur le recto de la pochette Herbie sourit. Pas seulement parce qu’il vient de s’acheter un costume de pimp. Le recto nous révèle en effet qu’il possède un Minimoog, un Polymoog, un micromoog, un Yamaha CP-30, un ARP odyssey, un ARP 2600, in clavinet, un ARP string ensemble et tout un tas d’autres synthés grâce auxquels il a pu composer ce morceau incroyable qu’est « I thought it was you ». Effectivement, il y a de quoi sourire
    https://www.youtube.com/watch?v=xDyyaT8Tp8g

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 26 : #Cesar_Mariano & cia - Sao Paulo Brasil
    #jazz #funk #jazz-fusion
    Dans mon top 5 des albums de jazz fusion brésiliens🇧🇷
    https://www.youtube.com/watch?v=IraZdUbyNvs

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 27 : #Milton_Nascimento - Minas 🇧🇷🔥
    #Brésil #groove
    https://www.youtube.com/watch?v=VYQN22FaPGg

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 28 : #D.R._Hooker - The truth. 🎸🤘🏻 🔥
    En ces temps agités, difficile de dire qui détient la vérité. Celle de Dr. Hooker me convient parfaitement.
    https://www.youtube.com/watch?v=k3pmbwoLY8U

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 29 : #Ronald_Mesquita - Bresil 72 🇧🇷🔥
    Mets du ☀️ dans ton salon.
    Disque trouvé une fois en OG sans pochette et un peu flingué en diggant avec @youri__youri (Un des meilleurs disquaires de Paris, pour ceux qui n ont pas eu la chance de connaître son magasin). Le repress sonne bien aussi.
    https://www.youtube.com/watch?v=ivHm1YtPTxs

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 30 : #Edison_Machado e samba novo 🇧🇷🥁🎺
    Un album qui réunit Moacir Santos, Paulo Moura, Raulzinho, J.T Meirelles et Tenorio Jr ne peut que être fantastique.
    https://www.youtube.com/watch?v=AMuUWxwhNjY

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 31 : #Hector_Costita sexteto - Impacto 👊🔥🔥
    Superbe album de jazz 🇧🇷 paru en 1964
    https://www.youtube.com/watch?v=jRQdEOTcmG4

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 32 : #Buster_Williams - Pinnacle. 🇺🇸
    Buster williams est un super bassiste, Muse records un super label. Qu’est ce qu’il vous faut de plus ? Sonny Fortune et Woody Shaw ? Et bien ils sont aussi sur le disque. 🔥
    https://www.youtube.com/watch?v=nbPNwGRmGzA

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 33 : #Christophe - La route de Salina Au revoir 😢
    https://www.youtube.com/watch?v=AtbnQAqXjaE

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 34 : #Mulatu_Astatke - Mulatu of Ethiopia 🇪🇹
    #jazz #ethiojazz
    https://www.youtube.com/watch?v=0ApwZaao0Q8

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠 Jour 35 : #Marius_Cultier - Ouelele Souskai
    #jazz #piano
    Aujourd’hui il faisait un temps à rester chez soi et écouter l’immense pianiste martiniquais Marius Cultier ☀️😎
    https://eatingstanding.bandcamp.com/album/ouelele-souskai

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 36 : #Marcos_Valle - previsao do tempo. 🇧🇷🏊‍♂️
    Il va falloir du temps avant de pouvoir retourner à la piscine mais en attendant on peut toujours écouter ce superbe album de Marcos Valle, son meilleur selon mon avis totalement subjectif. Allez quand même écouter 👂 les autres parce qu’ils sont tous bons.
    https://www.youtube.com/watch?v=OpJGBzz9B8g&list=PLOAPJm_E2dz2b570t9DFA7jzh936PU_DS

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 37 : #Wee - You can fly on my aeroplane ✈️👌
    On va pas aller très loin, les frontières sont fermées 🤦‍♂️😁 Merci @thenumerogroup d’avoir réédité ce disque.
    https://www.youtube.com/watch?v=ZA83aODYKW8

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 38 : #Stevie_Wonder - Innervisions.👓
    Règle n 1 du diggin : ne jamais oublier les classiques. Cet album est 🔥🔥🔥Merci @recordgrouch de m’avoir vendu ce disque.
    https://www.youtube.com/watch?v=ZkluFWf0yys

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 39 : #Darwin_Jones - Darwins theory 🔥🔥🕺
    #funk
    Enregistré en 1978 et sorti 31 ans plus tard🤷‍♂️Espérons que ce soit pas le cas pour Vanité 😁
    https://www.youtube.com/watch?v=Qzv7EdG_Gfs

    🎶🎶🎶🎶🎶

    🦠Jour 40 : #Bobby_Hutcherson - Happenings
    #jazz #vibraphone
    Herbie Hancock est au piano, Joe Chambers à la batterie 🥁 Bob Cranshaw à la basse et Bobby Hutcherson aux vibes et marimba.
    https://www.youtube.com/watch?v=ZTWm3OMDBkc&list=PLWuqeV9DLDpoaInCywDRPcPJ1xN7BqchO

    🎶🎶🎶🎶🎶

    #musique #vinyle #jazz #soul #funk #bossa_nova #Fuzati
    ping @sinehebdo

  • DEEP WATERS | Alice Heit(2019) on Vimeo
    https://vimeo.com/402158206/df33d33310


    Plunging into the mysterious territory of feminine sexual pleasure, Deep Waters concerns the « fountains » which sometimes gush forth at the moment of sexual climax. Little is known about this phenomenon, even by women themselves....
    Disconnected from our bodies and our desires by centuries of patriarchal oppression, the land of feminine pleasures has remained very much « terra incognita ».

    Deep Waters opens the door on rare and precious spaces where where words are freed and shared...

    Travelling through our imagination, we allow ourselves to explore, to play; and thus to nourish and reestablish a rich and joyful feminine sexuality, rediscovering it’s full depth.

  • Organes et orgasmes
    http://www.laviedesidees.fr/Organes-et-orgasmes.html

    À propos de : Sarah Barmak, Jouir. En quête de l’orgasme féminin, Zones ; Delphine Gardey, Politique du clitoris, Textuel. Entre témoignages personnels et analyses anthropologiques, entre discours d’émancipation et débats sur la mutilation, le plaisir féminin, longtemps ignoré, est aujourd’hui à l’honneur.

    #Société #femmes #sexualité
    https://laviedesidees.fr/IMG/docx/20200403_clito.docx
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20200403_clito.pdf

  • #confinement
    #super bouquin
    #cérales ont #domestiqué l’#humain

    https://www.contretemps.eu/homo-domesticus-scott
    #homo_domesticus
    #james_c_scott
    #livre

    Ce livre à l’air super, ca fait longtemps que je me dis que j’ai envie
    de le lire,

    comme l’auteur est #anarchiste (et donc anti #copyright ?!) et que le
    premier ministre n’a pas mis en oeuvre sa promesse, un peu ambitieuse,
    d’ouverture des librairies
    (https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/coronavirus-librairies-sont-fermees-restent-fermes-1805),

    je me permet de partager le #fichier #epub :

    https://1fichier.com/?7185q5xlhckovhje1lzg

    et une interview de l’auteur :

    https://www.liberation.fr/debats/2019/06/21/james-c-scott-on-ne-se-debarrassera-pas-de-l-etat-notre-seul-espoir-c-est

    et pour ceux qui s’ennuient encore, un super #docu sur les #blobs, les
    plantes et l’#intelligence chez les #organismes ("Le blob, un génie sans
    cerveau (Documentaire complet) | Le Vortex & ARTE") :
    https://www.youtube.com/watch?v=B1DCzlWB1lM&t=663s

    • interview libé, james C schott

      Des petits pas insuffisants : n’atteint-on pas les limites de l’infrapolitique ?

      Je suis d’accord, et la question est donc de savoir comment mener des actions d’ampleur. L’hypothèse la plus probable est sans doute que quelque chose se produise, qui rendrait impossible de poursuivre avec nos modèles politiques habituels. Une catastrophe majeure, par exemple. On pourrait ainsi considérer qu’il suffit d’attendre cet événement, mais ce serait une faillite de notre sens du devoir. Ce n’est pas ce que ferait le médecin de la #Peste. (cf. post précédent)

    • Dans ce cas, faut-il revenir à #Marx plutôt qu’à #Lénine ?
      Dans la mesure où nos problèmes actuels ne relèvent pas uniquement de l’exploitation des classes, mais aussi de la destruction du monde naturel, ce n’est pas nécessaire. Je choisirais plutôt Karl Polanyi et son idée de grande transformation. Il a expliqué ce que recouvrent en réalité les trois facteurs de production que sont le capital, la terre et le travail : l’exploitation capitaliste de la « terre » et du « travail » est en fait, plus largement, une forme de prédation sur la « nature » et les « vies humaines » tout entières. Si vous saisissez cela, alors vous comprenez les logiques de la marchandisation, la déviation centrale du capitalisme moderne.

  • Comment l’Europe contrôle ses frontières en #Tunisie ?

    Entre les multiples programmes de coopération, les accords bilatéraux, les #équipements fournis aux #gardes-côtes, les pays européens et l’Union européenne investissent des millions d’euros en Tunisie pour la migration. Sous couvert de coopération mutuelle et de “#promotion_de_la mobilité”, la priorité des programmes migratoires européens est avant tout l’externalisation des frontières. En clair.

    À la fois pays de transit et pays de départ, nœud dans la région méditerranéenne, la Tunisie est un partenaire privilégié de l’Europe dans le cadre de ses #politiques_migratoires. L’Union européenne ou les États qui la composent -Allemagne, France, Italie, Belgique, etc.- interviennent de multiples manières en Tunisie pour servir leurs intérêts de protéger leurs frontières et lutter contre l’immigration irrégulière.

    Depuis des années, de multiples accords pour réadmettre les Tunisien·nes expulsé·es d’Europe ou encore financer du matériel aux #gardes-côtes_tunisiens sont ainsi signés, notamment avec l’#Italie ou encore avec la #Belgique. En plus de ces #partenariats_bilatéraux, l’#Union_européenne utilise ses fonds dédiés à la migration pour financer de nombreux programmes en Tunisie dans le cadre du “#partenariat_pour_la_mobilité”. Dans les faits, ces programmes servent avant tout à empêcher les gens de partir et les pousser à rester chez eux.

    L’ensemble de ces programmes mis en place avec les États européens et l’UE sont nombreux et difficiles à retracer. Dans d’autres pays, notamment au Nigeria, des journalistes ont essayé de compiler l’ensemble de ces flux financiers européens pour la migration. Dans leur article, Ils et elle soulignent la difficulté, voire l’impossibilité de véritablement comprendre tous les fonds, programmes et acteurs de ces financements.

    “C’est profondément préoccupant”, écrivent Maite Vermeulen, Ajibola Amzat et Giacomo Zandonini. “Bien que l’Europe maintienne un semblant de transparence, il est pratiquement impossible dans les faits de tenir l’UE et ses États membres responsables de leurs dépenses pour la migration, et encore moins d’évaluer leur efficacité.”

    En Tunisie, où les investissements restent moins importants que dans d’autres pays de la région comme en Libye, il a été possible d’obtenir un résumé, fourni par la Délégation de l’Union européenne, des programmes financés par l’UE et liés à la migration. Depuis 2016, cela se traduit par l’investissement de près de 58 millions d’euros à travers trois différents fonds : le #FFU (#Fonds_Fiduciaire_d’Urgence) de la Valette, l’#AMIF (Asylum, Migration and Integration Fund) et l’Instrument européen de voisinage (enveloppe régionale).

    Mais il est à noter que ces informations ne prennent pas en compte les autres investissements d’#aide_au_développement ou de soutien à la #lutte_antiterroriste dont les programmes peuvent également concerner la migration. Depuis 2011, au niveau bilatéral, l’Union européenne a ainsi investi 2,5 billions d’euros en Tunisie, toutes thématiques confondues.

    L’écrasante majorité de ces financements de l’UE - 54 200 000 euros - proviennent du #Fond_fiduciaire_d'urgence_pour_l'Afrique. Lancé en 2015, lors du #sommet_de_la_Valette, ce FFU a été créé “en faveur de la stabilité et de la lutte contre les #causes_profondes de la migration irrégulière et du phénomène des personnes déplacées en Afrique” à hauteur de 2 milliards d’euros pour toute la région.

    Ce financement a été pointé du doigt par des associations de droits humains comme Oxfam qui souligne “qu’une partie considérable de ses fonds est investie dans des mesures de #sécurité et de #gestion_des_frontières.”

    “Ces résultats montrent que l’approche des bailleurs de fonds européens vis-à-vis de la gestion des migrations est bien plus axée sur des objectifs de #confinement et de #contrôle. Cette approche est loin de l’engagement qu’ils ont pris (...) de ‘promouvoir des canaux réguliers de migration et de mobilité au départ des pays d’Europe et d’Afrique et entre ceux-ci’ (...) ou de ‘Faciliter la migration et la mobilité de façon ordonnée, sans danger, régulière et responsable’”, détaille plus loin le rapport.

    Surveiller les frontières

    Parmi la vingtaine de projets financés par l’UE, la sécurité des frontières occupe une place prépondérante. Le “#Programme_de_gestion_des_frontières_au_Maghreb” (#BMP_Maghreb) est, de loin, le plus coûteux. Pour fournir de l’équipement et des formations aux gardes-côtes tunisiens, l’UE investit 20 millions d’euros, près d’un tiers du budget en question.

    Le projet BMP Maghreb a un objectif clairement défini : protéger, surveiller et contrôler les #frontières_maritimes dans le but de réduire l’immigration irrégulière. Par exemple, trois chambres d’opération ainsi qu’un système pilote de #surveillance_maritime (#ISmariS) ont été fournis à la garde nationale tunisienne. En collaboration avec le ministère de l’Intérieur et ses différents corps - garde nationale, douane, etc. -, ce programme est géré par l’#ICMPD (#Centre_international_pour_le_développement_des_politiques_migratoires).

    “Le BMP Maghreb est mis en place au #Maroc et en Tunisie. C’est essentiellement de l’acquisition de matériel : matériel informatique, de transmission demandé par l’Etat tunisien”, détaille Donya Smida de l’ICMPD. “On a fait d’abord une première analyse des besoins, qui est complétée ensuite par les autorités tunisiennes”.

    Cette fourniture de matériel s’ajoute à des #formations dispensées par des #experts_techniques, encore une fois coordonnées par l’ICMPD. Cette organisation internationale se présente comme spécialisée dans le “renforcement de capacités” dans le domaine de la politique migratoire, “loin des débat émotionnels et politisés”.

    "Cette posture est symptomatique d’un glissement sémantique plus général. Traiter la migration comme un sujet politique serait dangereux, alors on préfère la “gérer” comme un sujet purement technique. In fine, la ’gestionnaliser’ revient surtout à dépolitiser la question migratoire", commente #Camille_Cassarini, chercheur sur les migrations subsahariennes en Tunisie. “L’ICMPD, ce sont des ‘techniciens’ de la gestion des frontières. Ils dispensent des formations aux États grâce à un réseau d’experts avec un maître-mot : #neutralité politique et idéologique et #soutien_technique."

    En plus de ce programme, la Tunisie bénéficie d’autres fonds et reçoit aussi du matériel pour veiller à la sécurité des frontières. Certains s’inscrivent dans d’autres projets financés par l’UE, comme dans le cadre de la #lutte_antiterroriste.

    Il faut aussi ajouter à cela les équipements fournis individuellement par les pays européens dans le cadre de leurs #accords_bilatéraux. En ce qui concerne la protection des frontières, on peut citer l’exemple de l’Italie qui a fourni une douzaine de bateaux à la Tunisie en 2011. En 2017, l’Italie a également soutenu la Tunisie à travers un projet de modernisation de bateaux de patrouille fournis à la garde nationale tunisienne pour environ 12 millions d’euros.

    L’#Allemagne est aussi un investisseur de plus en plus important, surtout en ce qui concerne les frontières terrestres. Entre 2015 et 2016, elle a contribué à la création d’un centre régional pour la garde nationale et la police des frontières. A la frontière tuniso-libyenne, elle fournit aussi des outils de surveillance électronique tels que des caméras thermiques, des paires de jumelles nocturnes, etc…

    L’opacité des #accords_bilatéraux

    De nombreux pays européens - Allemagne, Italie, #France, Belgique, #Autriche, etc. - coopèrent ainsi avec la Tunisie en concluant de nombreux accords sur la migration. Une grande partie de cette coopération concerne la #réadmission des expulsé·es tunisien·nes. Avec l’Italie, quatre accords ont ainsi été signés en ce sens entre 1998 et 2011. D’après le FTDES* (Forum tunisien des droits économiques et sociaux), c’est dans le cadre de ce dernier accord que la Tunisie accueillerait deux avions par semaine à l’aéroport d’Enfidha de Tunisien·nes expulsé·es depuis Palerme.

    “Ces accords jouent beaucoup sur le caractère réciproque mais dans les faits, il y a un rapport inégal et asymétrique. En termes de réadmission, il est évident que la majorité des #expulsions concernent les Tunisiens en Europe”, commente Jean-Pierre Cassarino, chercheur et spécialiste des systèmes de réadmission.

    En pratique, la Tunisie ne montre pas toujours une volonté politique d’appliquer les accords en question. Plusieurs pays européens se plaignent de la lenteur des procédures de réadmissions de l’Etat tunisien avec qui “les intérêts ne sont pas vraiment convergents”.

    Malgré cela, du côté tunisien, signer ces accords est un moyen de consolider des #alliances. “C’est un moyen d’apparaître comme un partenaire fiable et stable notamment dans la lutte contre l’extrémisme religieux, l’immigration irrégulière ou encore la protection extérieure des frontières européennes, devenus des thèmes prioritaires depuis environ la moitié des années 2000”, explique Jean-Pierre Cassarino.

    Toujours selon les chercheurs, depuis les années 90, ces accords bilatéraux seraient devenus de plus en plus informels pour éviter de longues ratifications au niveau bilatéral les rendant par conséquent, plus opaques.

    Le #soft_power : nouvel outil d’externalisation

    Tous ces exemples montrent à quel point la question de la protection des frontières et de la #lutte_contre_l’immigration_irrégulière sont au cœur des politiques européennes. Une étude de la direction générale des politiques externes du Parlement européen élaborée en 2016 souligne comment l’UE “a tendance à appuyer ses propres intérêts dans les accords, comme c’est le cas pour les sujets liés à l’immigration.” en Tunisie.

    Le rapport pointe du doigt la contradiction entre le discours de l’UE qui, depuis 2011, insiste sur sa volonté de soutenir la Tunisie dans sa #transition_démocratique, notamment dans le domaine migratoire, tandis qu’en pratique, elle reste focalisée sur le volet sécuritaire.

    “La coopération en matière de sécurité demeure fortement centrée sur le contrôle des flux de migration et la lutte contre le terrorisme” alors même que “la rhétorique de l’UE en matière de questions de sécurité (...) a évolué en un discours plus large sur l’importance de la consolidation de l’État de droit et de la garantie de la protection des droits et des libertés acquis grâce à la révolution.”, détaille le rapport.

    Mais même si ces projets ont moins de poids en termes financiers, l’UE met en place de nombreux programmes visant à “développer des initiatives socio-économiques au niveau local”, “ mobiliser la diaspora” ou encore “sensibiliser sur les risques liés à la migration irrégulière”. La priorité est de dissuader en amont les potentiel·les candidat·es à l’immigration irrégulière, au travers de l’appui institutionnel, des #campagnes de #sensibilisation...

    L’#appui_institutionnel, présenté comme une priorité par l’UE, constitue ainsi le deuxième domaine d’investissement avec près de 15% des fonds.

    Houda Ben Jeddou, responsable de la coopération internationale en matière de migration à la DGCIM du ministère des Affaires sociales, explique que le projet #ProgreSMigration, créé en 2016 avec un financement à hauteur de 12,8 millions d’euros, permet de mettre en place “ des ateliers de formations”, “des dispositifs d’aides au retour” ou encore “des enquêtes statistiques sur la migration en Tunisie”.

    Ce projet est en partenariat avec des acteurs étatiques tunisiens comme le ministère des Affaires Sociales, l’observatoire national des migrations (ONM) ou encore l’Institut national de statistiques (INS). L’un des volets prioritaires est de “soutenir la #Stratégie_nationale_migratoire_tunisienne”. Pour autant, ce type de projet ne constitue pas une priorité pour les autorités tunisiennes et cette stratégie n’a toujours pas vu le jour.

    Houda Ben Jeddou explique avoir déposé un projet à la présidence en 2018, attendant qu’elle soit validée. "Il n’y a pas de volonté politique de mettre ce dossier en priorité”, reconnaît-elle.

    Pour Camille Cassarini, ce blocage est assez révélateur de l’absence d’une politique cohérente en Tunisie. “Cela en dit long sur les stratégies de contournement que met en place l’État tunisien en refusant de faire avancer le sujet d’un point de vue politique. Malgré les investissements européens pour pousser la Tunisie à avoir une politique migratoire correspondant à ses standards, on voit que les agendas ne sont pas les mêmes à ce niveau”.

    Changer la vision des migrations

    Pour mettre en place tous ces programmes, en plus des partenariats étatiques avec la Tunisie, l’Europe travaille en étroite collaboration avec les organisations internationales telles que l’#OIM (Organisation internationale pour les migrations), l’ICMPD et le #UNHCR (Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés), les agences de développement européennes implantées sur le territoire - #GiZ, #Expertise_France, #AfD - ainsi que la société civile tunisienne.

    Dans ses travaux, Camille Cassarini montre que les acteurs sécuritaires sont progressivement assistés par des acteurs humanitaires qui s’occupent de mener une politique gestionnaire de la migration, cohérente avec les stratégies sécuritaires. “Le rôle de ces organisations internationales, type OIM, ICMPD, etc., c’est principalement d’effectuer un transfert de normes et pratiques qui correspondent à des dispositifs de #contrôle_migratoire que les Etats européens ne peuvent pas mettre directement en oeuvre”, explique-t-il.

    Contactée à plusieurs reprises par Inkyfada, la Délégation de l’Union européenne en Tunisie a répondu en fournissant le document détaillant leurs projets dans le cadre de leur partenariat de mobilité avec la Tunisie. Elle n’a pas souhaité donner suite aux demandes d’entretiens.

    En finançant ces organisations, les Etats européens ont d’autant plus de poids dans leur orientation politique, affirme encore le chercheur en donnant l’exemple de l’OIM, une des principales organisations actives en Tunisie dans ce domaine. “De par leurs réseaux, ces organisations sont devenues des acteurs incontournables. En Tunisie, elles occupent un espace organisationnel qui n’est pas occupé par l’Etat tunisien. Ça arrange plus ou moins tout le monde : les Etats européens ont des acteurs qui véhiculent leur vision des migrations et l’État tunisien a un acteur qui s’en occupe à sa place”.

    “Dans notre langage académique, on les appelle des #acteurs_épistémologiques”, ajoute Jean-Pierre Cassarino. A travers leur langage et l’étendue de leur réseau, ces organisations arrivent à imposer une certaine vision de la gestion des migrations en Tunisie. “Il n’y a qu’à voir le #lexique de la migration publié sur le site de l’Observatoire national [tunisien] des migrations : c’est une copie de celui de l’OIM”, continue-t-il.

    Contactée également par Inkyfada, l’OIM n’a pas donné suite à nos demandes d’entretien.

    Camille Cassarini donne aussi l’exemple des “#retours_volontaires”. L’OIM ou encore l’Office français de l’immigration (OFII) affirment que ces programmes permettent “la réinsertion sociale et économique des migrants de retour de façon à garantir la #dignité des personnes”. “Dans la réalité, la plupart des retours sont très mal ou pas suivis. On les renvoie au pays sans ressource et on renforce par là leur #précarité_économique et leur #vulnérabilité", affirme-t-il. “Et tous ces mots-clés euphémisent la réalité d’une coopération et de programmes avant tout basé sur le contrôle migratoire”.

    Bien que l’OIM existe depuis près de 20 ans en Tunisie, Camille Cassarini explique que ce système s’est surtout mis en place après la Révolution, notamment avec la société civile. “La singularité de la Tunisie, c’est sa transition démocratique : l’UE a dû adapter sa politique migratoire à ce changement politique et cela est passé notamment par la promotion de la société civile”.

    Dans leur ouvrage à paraître “Externaliser la gouvernance migratoire à travers la société tunisienne : le cas de la Tunisie” [Externalising Migration Governance through Civil Society : Tunisia as a Case Study], Sabine Didi et Caterina Giusa expliquent comment les programmes européens et les #organisations_internationales ont été implantées à travers la #société_civile.

    “Dans le cas des projets liés à la migration, le rôle déterminant de la société civile apparaît au niveau micro, en tant qu’intermédiaire entre les organisations chargées de la mise en œuvre et les différents publics catégorisés et identifiés comme des ‘#migrants_de_retour’, ‘membres de la diaspora’, ou ‘candidats potentiels à la migration irrégulière’", explique Caterina Giusa dans cet ouvrage, “L’intérêt d’inclure et et de travailler avec la société civile est de ‘faire avaler la pilule’ [aux populations locales]”.

    “Pour résumer, tous ces projets ont pour but de faire en sorte que les acteurs tunisiens aient une grille de lecture du phénomène migratoire qui correspondent aux intérêts de l’Union européenne. Et concrètement, ce qui se dessine derrière cette vision “gestionnaire”, c’est surtout une #injonction_à_l’immobilité”, termine Camille Cassarini.

    https://inkyfada.com/fr/2020/03/20/financements-ue-tunisie-migration
    #externalisation #asile #migrations #frontières #Tunisie #EU #UE #Europe #contrôles_frontaliers #politique_de_voisinage #dissuasion #IOM #HCR #immobilité

    Ajouté à la métaliste sur l’externalisation des frontières :
    https://seenthis.net/messages/731749#message765330

    Et celle sur la conditionnalité de l’aide au développement :
    https://seenthis.net/messages/733358#message768701

    ping @karine4 @isskein @_kg_

  • Nous n’avons pas besoin d’autorisation pour lutter pour la vie
    Les femmes zapatistes s’unissent à la grève nationale du 9 mars

    https://lavoiedujaguar.net/Nous-n-avons-pas-besoin-d-autorisation-pour-lutter-pour-la-vie-Les-f

    Armée zapatiste de libération nationale. Mexique.

    Aux femmes qui luttent au Mexique et dans le monde,
    De la part des femmes indigènes zapatistes de l’EZLN.

    Compañera et sœur,

    Nous te saluons au nom des femmes indigènes zapatistes de tous âges, aussi bien les plus petites que les plus sages, en âge. Nous espérons que tu vas bien et que tu luttes en compagnie de tes familles, sœurs et compañeras.

    Nous avons beaucoup de problèmes ici à cause des paramilitaires qui maintenant sont du côté de Morena, et qui avant étaient du PRI, du PAN, du PRD et du Parti des verts écologistes.

    Mais ce n’est pas de cela que nous voulons parler, mais de quelque chose de plus urgent et de plus important : des grandes violences commises à l’encontre des femmes dont on voit qu’elles ne cessent pas, mais au contraire qu’elles augmentent ainsi que la cruauté. Les assassinats et disparitions de femmes sont déjà une folie qu’on ne pouvait pas imaginer avant. Aucune femme, de n’importe quel âge, classe sociale, militantisme politique, couleur, race ou croyance religieuse n’est en sécurité. (...)

    #Mexique #EZLN #femmes #violence #assassinats #disparitions #8_mars #mobilisation #organisation #grève #patriarcat #capitalisme #gouvernement

  • Why Detroit Residents Pushed Back Against Tree-Planting
    https://www.citylab.com/environment/2019/01/detroit-tree-planting-programs-white-environmentalism-research/579937

    Detroiters were refusing city-sponsored “free trees.” A researcher found out the problem: She was the first person to ask them if they wanted them.
    ...


    “This shows sidewalk damage and a large limb that has fallen from a street tree planted, likely by the city, many years ago,” said study author Christine Carmichael. “Residents who were resistant to tree planting also often noted that they felt existing, large trees on city property were not adequately cared for and affected the appearance of the neighborhood, and presented a safety concern.” (Christine E. Carmichael)
    ...
    After all, who would turn down a free tree on their property, given all of the health and economic benefits that service affords? Perhaps these people just don’t get it. As one staff member told Carmichael in the study:

    You’re dealing with a generation that has not been used to having trees, the people who remember the elms are getting older and older. Now we’ve got generations of people that have grown up without trees on their street, they don’t even know what they’re missing.

    However, environmental justice is not just about the distribution of bad stuff, like pollution, or good stuff, like forestry projects across disadvantaged communities. It’s also about the distribution of power among communities that have historically only been the subjects and experiments of power structures.
    ...
    A couple of African-American women Carmichael talked to linked the tree-planting program to a painful racist moment in Detroit’s history, right after the 1967 race rebellion, when the city suddenly began cutting down elm trees in bulk in their neighborhoods. The city did this, as the women understood it, so that law enforcement and intelligence agents could better surveil their neighborhoods from helicopters and other high places after the urban uprising.

    #USA #racisme #organizing #communautarisme

  • Comme si la réforme des #retraites et les annonces autour de la #LPPR n’étaient pas suffisants... voilà que sort du chapeau ministeriel le #pacte_productif

    LPPR : le Pacte de productivité, jumeau maléfique de la Loi de programmation pluri-annuelle de la recherche ?

    « Il y aura des textes forts politiquement, des textes qui viendront avec le « Pacte Productif », par exemple sur la réforme de la recherche et de l’#enseignement_supérieur » – Emmanuel #Macron, Président de la république,11 février 2020 (https://twitter.com/ebothorel/status/1227334119132143617)

    Annoncé en avril 2019, le Pacte productif ambitionne de construire « un nouveau modèle français respectueux de l’environnement pour atteindre le #plein_emploi ». Pour ce faire, il s’intéresse de près au #financement de la #recherche mais aussi à l’#enseignement.

    L’orientation des moyens de la #recherche_publique vers un #développement_industriel précis

    « La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des #programmes_de_recherche publique en #contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis. » – Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, 15 octobre 2019 (https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances)

    L’idée est donc de concentrer les moyens de la recherche sur des « #chaînes_de_valeur_stratégiques » définies par « la qualité de la #base_industrielle en #France, la situation du #marché et les #performances de notre recherche ». En clair, il s’agit de concentrer les moyens sur l’#innovation à certains secteurs rentables décidés par le haut, au détriment de la recherche en général dont les thématiques sont décidées par le bas.

    L’inquiétante disparition de la recherche

    La consultation sur le Pacte productif 2025 (Synthèse des contributions, France Stratégie : https://www.economie.gouv.fr/files/files/ESPACE-EVENEMENTIEL/Pacte_Productif/Pacte_Productif_Synth%C3%A8se_des_Contributions.pdf) s’est articulée en 6 thématiques. La thématique portée par Mme Vidal est celle de l’innovation, et la recherche n’apparaît pas malgré sa pertinence dans le sujet, ne manquant pas de faire écho à la suppression initiale.

    Plusieurs propositions sont faites dans la thématique innovation, toutes allant dans le sens d’un contrôle accru du #secteur_privé sur le secteur public, telles que :

    « le doublement de l’assiette qui existe pour la #R&D sous-traitée aux #organismes_publics_agréés » pour le #crédit_d’impôt_en_faveur_de_la_recherche (#CIR) : c’est-à-dire l’augmentation du contrôle des #entreprises sur le #financement_public de la recherche publique ; ou
    « encourager les chercheurs du public à s’investir dans le monde de l’entreprise ou en #partenariat avec lui, notamment en majorant la pondération des activités de #création_d’entreprise, de #consultance ou de dépôt de #brevets d’invention, dans l’ensemble des critères retenus pour la #progression_de_carrière » : c’est-à-dire affaiblir les #libertés_académiques en incitant les chercheurs publics à un rapprochement avec le privé.

    Autre témoin inquiétant : alors que les rapports de la LPPR prennent la peine de traiter le cas des Lettres, Langues, Arts et Sciences Humaines et Sociales (LLASHS) à part puisqu’ils n’entrent pas dans le plan global, le Pacte productivité ne prend pas cette peine et les ignore complètement.

    MESRI vs. Bercy : un arbitrage perdu qui pourrait avoir de lourdes conséquences

    Globalement, il ressort de l’idée générale du Pacte productif de financer l’innovation, et donc essentiellement le secteur privé, avec les moyens de la recherche publique, y compris de la « #recherche_d’excellence ». Cela traduirait d’un arbitrage perdu entre le Ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de le l’innovation de Mme Vidal et le Ministère de l’économie et des finances de M. Le Maire, qui pourrait bien représenter une #menace réelle et critique sur l’appareil de recherche public français.

    Si la LPPR est « une loi financière » comme l’annonce Mme Vidal, alors un arbitrage perdu avec Bercy pourrait avoir des conséquences beaucoup plus profondes que simplement budgétaires.

    http://blog.educpros.fr/julien-gossa/2020/02/20/lppr-le-pacte-de-productivite-jumeau-malefique-de-la-loi-de-programmat

    #pacte_productivité #ESR #liberté_académique

    –---

    Sur les réformes dans l’ESR en France :
    https://seenthis.net/messages/820330

    • Discours de Bruno #Le_Maire , ministre de l’Economie et des Finances

      Mesdames et Messieurs les ministres,
      Mesdames et Messieurs les élus, Mesdames et Messieurs,

      Il nous faut bâtir un agenda des transitions à horizon 2025 pour donner une visibilité à chacun.
      Nous avons besoin d’une stratégie collective pour la nation, un pacte productif permettant d’atteindre le plein emploi en 2025"

      Voilà la commande qui a été passée par le président de la République aux membres du Gouvernement en avril à l’occasion de la restitution du Grand débat national.

      Depuis 6 mois, nous travaillons, avec les membres du Gouvernement, les fédérations professionnelles, les organisations syndicales, les chambres de commerce et les chambres de métiers, pour bâtir ce pacte productif.

      Je tiens à remercier tous ceux qui, depuis 6 mois, ont participé à ce travail : mes collègues ministres, les responsables syndicaux, les 2 000 chefs d’entreprises qui se sont exprimés grâce aux consultations des chambres de commerce et des chambres de métiers, les 74 organisations professionnelles et collectivités qui ont participé. Grâce à eux, nous avons pu faire un diagnostic précis de la situation économique de la France et en tirer des orientations pour les années à venir, avec un objectif : concilier puissance économique et protection de la planète, pour que la France reste une grande puissance au 21è siècle.

      1. Il est d’autant plus nécessaire de donner de la lisibilité à nos choix économiques que nous sommes confrontés à une double révolution technologique et environnementale.

      1ère révolution : la révolution technologique

      L’intelligence artificielle est la rupture technologique du 21è siècle. Elle va transformer tous les métiers et tous les secteurs.

      Elle peut apporter le meilleur : créer des centaines de milliers d’emplois ou combattre des maladies incurables.

      Comme elle peut apporter le pire : détruire des milliers d’emplois ou aliéner nos libertés.

      Une seule certitude, cette révolution technologique changera l’ordre des puissances. La Chine est déjà le premier investisseur mondial en matière d’intelligence artificielle. L’atelier du monde est en train de devenir le cerveau de la planète.

      2è révolution : la révolution environnementale

      Nous prenons conscience que notre planète peut devenir invivable pour l’homme. Nous réalisons que le progrès mal maîtrisé peut être une régression.

      Le politique doit désormais réconcilier progrès technologiques et protection de notre planète. Le pacte productif doit être un pacte environnemental. Un pacte passé avec les salariés, avec les entrepreneurs mais aussi un pacte passé avec notre planète.

      2. Face à cette double révolution, comment la France se positionne-t-elle ?

      Elle a des atouts considérables. Elle a des laboratoires de recherche exceptionnels : le CNRS, l’INRIA, le CEA. Elle a des infrastructures de grande qualité. Elle a des services publics irréprochables. Elle a une énergie nucléaire qui est un atout majeur pour faire face à la lutte contre le réchauffement climatique et à la réduction des émissions de CO2.

      Elle réussit dans une conjoncture internationale difficile. La croissance française s’établira à 1,4 % en 2019 et 1,3 % en 2020. Ce sont des niveaux de croissance supérieurs à la moyenne de la zone euro.

      Mais nous avons toujours trois faiblesses structurelles majeures.

      notre fiscalité de production reste trop élevée par rapport à nos partenaires européens. Elle est

      7 fois plus élevée qu’en Allemagne et 2 fois plus élevée que la moyenne de la zone euro ;

      notre spécialisation sur des produits et des services de moyenne gamme est mauvaise. Elle ne crée pas suffisamment de valeur pour les industriels et pour les producteurs agricoles. Elle nous ferme des marchés ;
      Le nombre d’heures travaillées est plus faible que chez nos partenaires européens. Si bien que nous nous sommes appauvris relativement aux États du G7 au cours des dernières années. Notre PIB a augmenté mais la richesse par habitant a augmenté moins vite que dans les autres grandes nations industrialisées du G7.

      3. Ces faiblesses structurelles expliquent en grande partie la désindustrialisation de la France depuis 10 ans. Elles nous menacent de déclassement économique.

      La part de l’industrie dans le PIB est passée de 17 % à 12 % en France en 20 ans. Elle s’est maintenue à 23 % en Allemagne, à près de 18 % en Italie et à 14 % en Espagne. 100 usines par an ont été fermées depuis 10 ans, 1 million d’emplois industriels ont été supprimés. Ces chiffres sont sans appel.

      Nous nous en sortons dans trois secteurs : l’aéronautique, le luxe, les vins et spiritueux. Mais on ne bâtit pas une force industrielle sur trois secteurs, qui plus est, trois secteurs qui sont les mêmes depuis 20 ans.

      Certains secteurs se sont fragilisés : je pense à l’agroalimentaire ou à l’industrie pharmaceutique. Enfin, d’autres secteurs n’ont trouvé leur salut qu’en délocalisant leur production. Je pense, par exemple, à l’industrie automobile. La production automobile française est passée d’un excédent commercial de 13 milliards d’euros en 2004 à un déficit de 12 milliards d’euros en 2018. Dans le même temps, l’excédent commercial allemand a progressé de 70 à 122 milliards d’euros.

      En résumé : la France a fait le choix de la consommation plutôt que le choix de la production. Elle a fait le choix de la redistribution plutôt que de la création de richesses. Elle a accepté les délocalisations plutôt que de valoriser nos technologies, nos savoir-faire et notre intelligence collective.

      Les conséquences de ces choix économiques, nous les connaissons : le chômage reste élevé, des centaines de milliers d’emplois restent non pourvus, les inégalités territoriales menacent l’unité de la nation française.

      4. Pourtant, les résultats que nous avons obtenus depuis plus de deux ans montrent que ce risque de déclassement n’est pas une fatalité. Nous pouvons inverser la tendance. Nous avons commencé à le faire. Le Pacte productif doit permettre d’aller plus loin dans la transformation économique du pays et d’ouvrir le deuxième temps de la transformation économique du quinquennat.

      Cela suppose de faire les choix politiques clairs devant et avec nos compatriotes.

      1er choix : rester une nation de production. C’est un choix qui ne va pas de soi. Nous pourrions très bien faire le choix d’une économie de services : devenir la plateforme financière

      et le pays des services en Europe. C’est le choix qu’ont fait les Britanniques avec Margaret Thatcher dans les années 1980 en libéralisant les marchés financiers et la bourse londonienne. Ce n’est pas le choix que nous faisons. La France ne serait pas la France sans production industrielle et sans production agricole. Elle ne serait pas davantage la France si nous abandonnions certains territoires et si nous concentrions la production de richesses dans les seules métropoles. Le pacte productif doit aussi être un pacte territorial.

      2è choix : réussir dans les échanges internationaux. Je ne crois pas au repli sur soi. Je crois dans les vertus du libre-échange sur la base du principe de réciprocité. L’économie française sera plus forte si nos entreprises exportent davantage.
      3è choix : rester une des nations technologiquement les plus avancées. Nous voulons préserver notre indépendance technologique par rapport à la Chine et aux des États-Unis en matière d’intelligence artificielle ou de stockage d’énergie. Nous voulons rester dans la course à l’innovation pour maîtriser les innovations futures et préserver notre souveraineté politique. Il n’y aura plus au 21è siècle de souveraineté politique sans souveraineté technologique.

      Sur la base de ces choix, nous vous présentons 5 orientations stratégiques pour la production française dans les années à venir.
      1ère orientation : atteindre une économie zéro carbone en 2050

      Nous nous sommes fixés comme objectif dans le Plan climat zéro émission nette de CO2 en 2050. Cet objectif est accessible mais il implique d’être cohérent.

      La cohérence est de ne pas augmenter notre empreinte carbone, c’est-à-dire les biens et les services carbonés que nous consommons, quand nous baissons nos propres émissions de CO2.

      C’est pourtant la situation actuelle. Nos émissions nationales ont baissé de près 20 % en 20 ans tandis que nos émissions liées à nos importations ont doublé. Au final, notre empreinte carbone globale a augmenté de 10 %.

      Nous fixons des contraintes environnementales à notre industrie, elle perd en compétitivité, elle délocalise sa production. Et nous continuons à consommer ailleurs les mêmes produits carbonés. C’est inefficace pour notre économie et ce n’est pas cohérent avec nos objectifs environnementaux.

      Nous devons gagner en cohérence et faire que toutes les politiques publiques décarbonent notre production et notre consommation.

      Cela suppose de mettre en place le plus rapidement possible des réponses européennes : une taxe carbone aux frontières de l’Union européenne est nécessaire. Sans elle, toutes les politiques publiques européennes seront dépourvues d’efficacité.

      Cela suppose également de mettre en place une taxation européenne des moyens de transport les plus polluants. Il est incompréhensible que des objectifs d’émissions carbone aient été fixés pour nos voitures et qu’aucun objectif n’ait été fixé pour les avions ou les bateaux. Nous proposons de travailler à une taxation européenne du carburant des avions et des bateaux.

      Cela suppose aussi de dégager les financements nécessaires. La Banque européenne d’investissement pourrait devenir une banque verte, avec au moins la moitié des encours dédiée à la transition énergétique

      Cela suppose, enfin, de montrer la voie en matière de finance verte en créant une taxonomie européenne qui permette de distinguer en toute transparence les investissements verts des autres investissements. Le nucléaire doit être maintenu dans cette taxonomie européenne et être considéré comme une énergie indispensable à la lutte contre le réchauffement climatique. Nous en débattrons avec nos partenaires allemands, mais le GIEC et de nombreux scientifiques sont formels sur la nécessité de recourir au nucléaire pour lutter contre le réchauffement climatique.

      La puissance publique nationale doit aussi s’engager pour atteindre cette économie zéro carbone en 2050.

      Nous avons déjà établi, avec Gérald Darmanin, un budget vert pour l’Etat. 20 milliards d’investissement sont dédiés à la transition écologique au cours du quinquennat. L’enveloppe dédiée au bonus automobile et à la prime à la conversion augmentera de 50 % cette année. Le crédit d’impôt pour la transition écologique sera transformé en aide directe et concentré pour aider les ménages les plus modestes.

      Cette politique publique nationale exige également, comme l’a indiqué le président de la République à l’Assemblée générale des Nations Unies, que l’État cesse de financer des projets qui contribuent à la croissance des émissions de CO2 en dehors de nos frontières. Nous engagerons donc une revue globale précise des garanties du trésor à l’exportation. Nous communiquerons les résultats de cette revue au premier trimestre 2020. Nous en tirerons les conséquences avec un objectif : réduire l’empreinte carbone des garanties du trésor. Nous engageons déjà cette politique dans le PLF 2020 en interdisant toute garantie du trésor pour les projets charbon.

      2è orientation : anticiper les besoins de compétences et former pour 2025.

      La France n’a pas connu le plein emploi depuis 50 ans. Nous n’avons pas réussi à atteindre le plein emploi pour deux raisons : nous avons mal formé et nous avons un coût du travail trop élevé. Nous avons réduit ce coût du travail grâce aux allègements de charges, nous ne reviendrons pas dessus.

      Mais le prix du plein emploi ne peut pas être et ne sera pas le dumping salarial. Nous voulons élever les compétences plutôt que baisser les salaires. En cela, nous nous inscrivons en rupture claire avec les politiques de minijobs ou de contrat « zéro heure » qui ne correspondent pas à notre vision du capitalisme responsable.

      Nous voulons mettre en place une gestion prévisionnelle des compétences à l’échelle nationale pour la première fois en France : comprendre nos besoins et notre offre de compétences en France et région par région.

      Cette gestion prévisionnelle nous permettra de concevoir les formations initiales en secondaire et en universitaire et de fixer des objectifs pour 2025. 80 000 emplois sont aujourd’hui vacants dans le secteur du numérique et ce nombre va aller croissant si nous n’agissons pas. Nous devons augmenter massivement le nombre de techniciens, d’ingénieurs, de docteurs formés pour demain. Nous avons pour objectif de doubler le nombre d’étudiants formés en IA.

      Cette gestion permettra aussi de créer les formations continues et les accompagnements pour requalifier les emplois menacés par la robotisation ou la numérisation de notre économie.

      Cette politique doit nous amener à diviser par deux le nombre d’emplois non pourvus en le ramenant de 200 000 à 100 000. Elle pourra être complétée, comme le Premier ministre l’a indiqué à la représentation nationale, par une immigration de travail choisie pouvant inclure des quotas par branche professionnelle.

      Nous sommes prêts à ouvrir ces travaux avec les organisations syndicales et les représentants des salariés et des entreprises.

      3è orientation : devenir une économie de rupture technologique

      La France est une économie de l’innovation : nous avons les chercheurs, les ingénieurs, un écosystème de start-up. Mais la France n’est pas une économie de rupture technologique. Nous suivons les innovations américaines ou chinoises plutôt que de montrer la voie. Pour inverser la tendance, nous devons travailler dans trois directions : les financements, la recherche et les chaînes de valeur technologiques.

      Nous avons besoin de plus de financements. Sur les 100 plus grandes entreprises numériques cotées en 2018, 49 sont américaines, 14 sont chinoises et 2 entreprises seulement sont françaises. Ce n’est pas une question de talent ou de créativité, c’est une question de manque de financement.

      Le PIA III arrive à son terme, c’est l’occasion de lancer une nouvelle vague d’investissement d’avenir, une vague plus ambitieuse. Comment faire ? Quelle enveloppe dédier ? Quel véhicule utiliser ? Pourquoi ne pas utiliser le fonds d’innovation de rupture ?

      La structure est en place. Elle garantit un financement sûr et régulier de l’innovation. Nous pourrions rassembler dans le même fonds un possible nouveau PIA et le fonds pour l’innovation de rupture, pour disposer d’un rendement sûr et plus élevé chaque année.

      Par ailleurs, nos pépites technologiques ne trouvent pas les financements nécessaires pour devenir des géants mondiaux. Elles lèvent 5, 10, 15 millions d’euros mais ne trouvent pas des tickets de 50 ou 100 millions.

      Résultat : elles se font racheter par des entreprises américaines qui récupèrent le siège, les emplois et la propriété intellectuelle. Le contribuable français n’a pas vocation à financer des startup qui finissent ensuite dans les mains de grandes entreprises américaines.

      Nous avons fait une première étape pour augmenter les financements sur le marché français : des investisseurs institutionnels se sont engagés à investir 5 milliards. Nous pourrions maintenant nous fixer cet objectif : 20 milliards d’euros de levées de fonds publics et privés pour le financement des entreprises innovantes à échéance 2025.

      Enfin, nous avons besoin de plus de protections. Nos start-up se font racheter parce qu’elles manquent de financement, mais aussi parfois parce qu’elles manquent de protection. C’est pourquoi nous avons renforcé les décrets IEF dans la loi PACTE.

      Nous proposons de renforcer encore ces protections : le seuil de prise de participation dans une entreprise stratégique déclenchant le contrôle pourrait être abaissé de 33,3 % à 25 %. Le champ des secteurs protégés pourrait être élargi aux médias et à la sécurité alimentaire.

      Sur la politique de recherche

      Nous avons une recherche publique d’excellence et une industrie de haute technologie. Mais recherche et industrie ne travaillent pas ensemble. Il existe encore un mur entre la recherche publique et son développement industriel. Nous devons casser ce mur. Nous avons commencé à le faire dans PACTE, nous devons aller plus loin.

      La loi de programmation de la recherche devrait être l’occasion de réfléchir à une augmentation des moyens consacrés à des programmes de recherche publique en contrepartie de leur orientation vers un développement industriel précis.

      Enfin, nous devons développer une stratégie claire de chaînes de valeur technologiques.

      Nous l’avons fait pour la nanoélectronique. C’est un succès. STMicroelectronics ou SOITEC maintiennent en France et en Europe une production de semi-conducteurs qui auraient été totalement délocalisée en Asie si l’Etat n’était pas intervenu.

      Nous le faisons aussi sur les batteries électriques. Nous produirons dès 2022 des batteries électriques en France et Allemagne car nos deux Etats sont intervenus pour conserver une industrie automobile européenne puissante et souveraine.

      Mais dans quelles chaînes de valeurs investir ? Quelles technologies assureront notre croissance et notre souveraineté ? Et comment les choisir ?

      Nous devons croiser trois critères : la qualité de la base industrielle en France, la situation du marché et les performances de notre recherche. Sur la base de ces critères, nous avons identifié des chaînes de valeur qui pourraient être immédiatement renforcées pour 2025 et considérées comme des chaînes de valeur stratégiques.

      Je pense par exemple aux nouvelles thérapies et à la médecine personnalisée, à la chaîne de traction électrique, au-delà des batteries, ou encore aux technologies avancées de recyclage, qui permettent de fabriquer des matières premières recyclées aussi qualitatives que des matières vierges.

      D’autres chaînes de valeur moins matures aujourd’hui seront absolument incontournables à horizon 2030. Là aussi, nous devons développer une stratégie complète pour préparer l’avenir. Je pense par exemple à l’hydrogène pour la mobilité, à l’internet des objets industriels ou encore à de nouveaux agro-équipements, permettant de réduire massivement l’usage de pesticides

      Nous ne décrétons pas que ce sont les seules chaînes de valeur stratégiques, nous lançons le débat. Nous devons maintenant utiliser les mois qui viennent pour les confronter à des experts, des scientifiques, des économistes et des industriels.

      4è orientation : être compétitif pour produire en France

      Si nous voulons rapatrier les capacités de production en France, nous devons retrouver une compétitivité fiscale.

      L’enjeu des impôts de production n’est pas de faire un cadeau aux entrepreneurs, c’est de rapatrier la production dans nos territoires. Pour cela, nous avons besoin d’une baisse massive, régulière et définitive.

      Cela implique de faire un choix politique collectif : avec les présidents de Régions, de départements, avec les maires, avec les industriels et avec l’ensemble des Français.

      Cela suppose de prendre le temps de débattre ensemble pour répondre aux vraies questions : quel impôt baisser ? A quelle vitesse les baisser ? Comment les baisser suffisamment pour relancer la production sans couper les ressources des collectivités ?

      Nous pouvons être audacieux et imaginer des solutions nouvelles :

      une priorité à la suppression de la C3S ;
      une trajectoire de baisse claire sur plusieurs années ;
      une possibilité pour les régions de faire de baisser la CVAE comme le propose le Premier ministre ;
      une déduction fiscale pour les entreprises qui investiraient dans la transition énergétique et digitale.

      Autant de pistes de réflexion que je livre au débat. Je propose de les étudier avec les partenaires sociaux, avec l’Association des maires de France et dans le cadre du conseil Etat-Régions. Donnons-nous 6 mois pour aboutir.

      5è orientation : engager un nouvel acte de décentralisation en matière de développement économique

      Un pas a déjà été fait sur la politique d’innovation lors de la phase IV des pôles de compétitivité. La gestion des pôles sera transférée aux régions et les appels à projets seront désormais gérés par les régions.

      Nous pouvons aller plus loin en matière fiscale. Les régions pourraient définir des stratégies de compétitivité territoriale avec de nouvelles compétences fiscales et sociales.

      En matière industrielle : un conseil Etat-région pourrait être mis en place pour partager les orientations des politiques industrielles nationales et régionales.

      Voilà nos 5 orientations, elles ne sont pas inscrites dans le marbre. Elles ont vocation à être débattues. Nous devons maintenant concerter, consulter et évaluer. C’est la méthode du pacte productif.

      La concertation est ouverte avec les collectivités, avec les maires de France, avec les responsables syndicaux et les chefs d’entreprise.
      Une consultation publique est lancée ce matin. Chaque Français pourra réagir à ces orientations sur un site internet dédié au pacte productif.
      Enfin, une évaluation des chaînes de valeurs stratégiques sera demandée au conseil de l’innovation. Pour faire cette évaluation, il sera renforcé par des économistes, des chefs d’entreprise, des associations, des scientifiques, des syndicats.

      Cette méthode permettra au président de la République de présenter aux Français la stratégie collective dont nous avons besoin pour atteindre le plein emploi en 2025.

      Elle pourra conduire si nécessaire à une loi PACTE 2 à l’automne 2020 et des dispositions fiscales dans le PLF 2021.

      Je vous remercie.

      https://www.economie.gouv.fr/pacte-productif/discours-de-bruno-le-maire-ministre-de-leconomie-et-des-finances