• #Kurdistan syrien. Un jour sur le front d’#Hassaké | L’Humanité
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    Le sud de la ville. Il y règne comme une atmosphère étrange. Le danger est palpable. Rien n’est sûr. Tout le monde se méfie de tout le monde et de tout. C’est que l’ennemi n’est pas loin. Et peut­-être même à l’intérieur de la ville : cellules dormantes attendant le moment propice pour semer la mort et la destruction. L ’« EI » a perdu 287 combattants dans les violences et les frappes menées dans les environs de Hassaké. Parmi eux se trouvaient 26 « #enfants_soldats ».

    Tous âgés de moins de 16 ans, ils ont été recrutés dans le cadre d’un programme appelé par l ’« EI » « les lionceaux du califat ». Le programme assure un entraînement militaire et religieux intensif pour les petits dans les zones contrôlées par les djihadistes. 1 100 enfants auraient ainsi été recrutés depuis janvier. Habituellement, ces enfants sont affectés aux barrages ou pour collecter des renseignements, mais le groupe leur confie de plus en plus la tâche d’exécuter des prisonniers ou de mener des attaques­ suicides.

    Cela est devenu plus fréquent avec la surveillance accrue par la Turquie de sa frontière et la perte de passages frontaliers, rendant plus difficile pour l ’« EI » de faire transiter des combattants adultes. Depuis le début de l’année, au moins 18 en­fants ont été utilisés comme #kamikazes, plus récemment dans les combats entre « EI » et forces kurdes dans le nord-est de la Syrie.

    On comprend mieux alors la vigilance extrême dont font montre les brigades kurdes en poste sur la ligne de front. Rosel, 23 ans, et Tekosin, 20 ans, ont pris leur tour de garde sur le château d’eau tout proche. Kalachnikov à portée de main, les jumelles autour du cou, elles scrutent les environs sous un soleil de plomb, prêtes à signaler tout mouvement inhabituel ou suspect, par exemple la course folle d’une voiture piégée qui transpercerait les lignes et offrirait ainsi aux djihadistes une brèche par laquelle ils pourraient s’engouffrer. Malgré tout, malgré le danger, les deux jeunes femmes s’accordent quelques minutes de détente et de petits rires gênés. La présence d’un appareil photo semble faire revivre en elles une féminité pas tout à fait perdue malgré les vêtements militaires.

    #djihad #OEI #Organisation_État_Islamique #Daesh #crime_de_guerre