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  • Un conseiller d’Obama admet : « Nous avons armé Al-Nosra et Al-Qaïda en Syrie » - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/01/un-conseiller-d-obama-admet-nous-avons-arme-al-nosra-et-al-qaida-e
    http://www.algeriepatriotique.com/sites/default/files/styles/282x211/public/field/image/ben+rhodes.jpg?itok=8-F2jIez

    Les éléments tangibles prouvant que les Etats-Unis ont directement ou indirectement soutenu les groupes terroristes activant en Syrie s’amoncellent. Certains sont même fournis par d’anciens hauts responsables de l’Administration Obama qui vient de passer le relais à l’équipe de Donald Trump. Ben Rhodes, conseiller adjoint à la Sécurité nationale pour les communications stratégiques de Barack Obama, a fait des révélations cette semaine qui ont provoqué un séisme à Washington. Il a affirmé qu’il existe des vases communicants entre ce que certains appellent l’opposition syrienne modérée et les groupes terroristes affiliés à Al-Qaïda. Dans ses confidences reprises samedi par un site animé par des vétérans de l’armée américaine, Ben Rhodes a non seulement soutenu que les rebelles syriens avaient des contacts avec Al-Qaïda et le Front Al-Nosra, mais que « l’opposition » avait aussi maintes fois préconisé à Washington de travailler avec les terroristes. « Ce qui est étrange, c’est que j’ai rencontré l’opposition syrienne, et souvent ses responsables ont soutenu que nous devrions travailler avec Al-Nosra, qui est Al-Qaïda », a-t-il déclaré, ajoutant qu’« Al-Nosra combat avec des armes américaines ».

    Rhodes semble dire que les Etats-Unis n’ont finalement pas travaillé avec Al-Nosra et Al-Qaïda. Mais en lâchant une telle déclaration, il admet tout de même que les rebelles syriens et Al-Nosra étaient les deux faces d’une même médaille et que leur seul but était de renverser Bachar Al-Assad. Même si l’on suppose que les Etats-Unis n’ont jamais travaillé avec Al-Nosra, le fait cependant que les rebelles syriens aient demandé à Washington de travailler avec Al-Nosra est un élément qui remet totalement en cause le discours tenu par les Occidentaux pour justifier la destruction de la Syrie.

    Il ressort aussi des déclarations post-Obama de Ben Rhodes que les invitations incessantes de Washington à distinguer entre ce qu’elle appelle l’opposition modérée et les mouvements terroristes se revendiquant d’Al-Qaïda ou de Daech étaient une fumisterie du moment qu’il n’y avait aucun moyen pour les Etats-Unis d’empêcher les rebelles syriens de fraterniser avec Al-Nosra, précisément parce que les deux entités avaient militairement juré de combattre Al-Assad par tous les moyens. Cela y compris en accusant Al-Assad d’utiliser des armes chimiques contre son propre peuple. En fait, il a été largement rapporté que « les rebelles syriens avaient promis loyauté à Al-Qaïda ».

    Bien évidemment, tout cela, les Américains le savaient. Ils savaient également que les armes fournies aux soi-disant rebelles syriens allaient fatalement tomber entre les mains d’Al-Nosra et d’Al-Qaïda. D’ailleurs, les rebelles eux-mêmes ont clairement dit qu’ils ne combattraient pas Al-Nosra. C’est ce qui se produira. D’importants lots d’armes américaines ont fini entre les mains de nombreuses cellules terroristes.

    Malgré les mises en garde de certains cadres de son administration, Barack Obama n’a rien voulu savoir. Il a même dit préférer les terroristes à Bachar Al-Assad, adoptant ainsi la même position que les Israéliens vis-à-vis d’Al-Qaïda et de Daech. Cela explique pourquoi Tel-Aviv n’a pas lésiné aussi sur les moyens, y compris militaires, pour aider le Front Al-Nosra et mettre les bâtons dans les roues de l’armée syrienne.

    Khider Cherif

    http://www.algeriepatriotique.com

  • Accord nucléaire : l’Iran confirme avoir été soudoyé par l’Administration Obama
    http://www.brujitafr.fr/2017/01/accord-nucleaire-l-iran-confirme-avoir-ete-soudoye-par-l-administration-ob

    Mardi, le très sérieux Wall Street Journal jetait une « bombe » en révélant que l’Administration Obama avait versé plus de dix milliards de dollars au régime iranien depuis 2013. Selon des hauts responsables américains, cette somme astronomique composée...

  • Cette révolution syrienne qui n’existe pas. Par Stephen Gowans Mondialisation.ca, 25 octobre 2016 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/10/cette-revolution-syrienne-qui-n-existe-pas.html

    Note de la rédaction : l’article traduit ci-dessous est une dénonciation, en bonne et due forme, des mensonges de propagande qui empoisonnent « la gauche » aux USA concernant le conflit syrien, en l’occurrence sous le clavier d’Eric Draitser qui écrivait sur le site web Counterpunch. Il s’agissait pour l’auteur de démontrer que certains discours se disant « de gauche » cachent en réalité des projets inavouables et manipulateurs au service d’agendas impérialistes occidentaux, et sionistes. Dans le même temps, il offre au lecteur une chronologie très instructive sur le conflit syrien et ses origines cachées dans les ambitions post-coloniales des nations occidentales. De plus, c’est un excellent travail journalistique a posteriori de « débunkage » des manipulations oligarchiques (relayées par leurs médias aux ordres) par l’usage de leur propre travail « à contre-emploi ». Enfin, les reproches émis envers la distorsion du discours « de gauche » aux USA sont parfaitement transposables à la France (ainsi qu’à la plupart des pays francophones) et à ses partis « de gauche », qui diabolisent tous – et à tort – le régime syrien. – Will Summer

    Dans certains milieux circule une rengaine dans le vent qui veut que le soulèvement syrien, comme Eric Draitser l’écrivait dans un récent article de Counterpunch, « a commencé en réaction aux politiques néolibérales du gouvernement syrien et à sa brutalité », et que « le contenu révolutionnaire de la faction rebelle en Syrie a été mis sur la touche par un ramassis de djihadistes, financés par les Qataris et par les Saoudiens. » Cette théorie semble, à mon esprit défendant, reposer sur une logique de présomptions mais non de preuves.

    Une revue des dépêches médiatiques pendant les semaines précédant et suivant immédiatement l’éruption d’émeutes à Deraa, au milieu du mois de mars 2011 – généralement reconnues pour avoir marqué le début des troubles – ne fournit aucune indication que la Syrie ait été aux prises avec un empressement révolutionnaire, anti-néolibéral ou autre. Au contraire, des journalistes travaillant pour Time Magazine et pour le New York Times ont évoqué le large soutien dont bénéficiait le gouvernement, que les opposants d’Assad lui concédaient sa popularité et que les Syriens ne témoignaient guère d’intérêt à manifester. Dans le même temps, ils ont décrit les troubles comme une série d’émeutes concernant des centaines – et non pas des milliers ou des dizaines de milliers – de personnes, mues par un agenda principalement islamiste et exhibant un comportement violent.

    Time Magazine rapporta que deux groupes djihadistes, qui allaient plus tard jouer des rôles de premier plan dans l’insurrection, Jabhat al-Nusra et Ahrar al-Sham, étaient déjà en activité à la veille des émeutes alors que seulement trois mois auparavant des dirigeants des Frères Musulmans avaient exprimé « leur espoir d’une révolte civile en Syrie ». Les Frères Musulmans, qui avaient plusieurs décennies plus tôt déclaré la guerre au Parti Ba’as au pouvoir en Syrie par rejet du laïcisme du parti, étaient enferrés dans une lutte à mort avec les nationalistes arabes depuis les années 1960, et s’étaient engagés dans des bagarres de rue avec des partisans du Parti Ba’as depuis les années 1940. (dans l’une de ces bagarres Hafez al-Assad, père du Président actuel qui allait lui-même servir comme Président de 1970 à 2000, fut poignardé par un adversaire Frère Musulman.) Les dirigeants des Frères Musulmans ont fréquemment rencontré, à partir de 2007, des représentants du State Department US et du Conseil National de Sécurité US, ainsi que de la Middle East Partnership Initiative financée par le gouvernement US, qui endossait ouvertement le rôle de financement d’organisations putschistes à l’étranger – une tâche que la CIA avait jusqu’alors rempli clandestinement.

    Washington avait conspiré pour purger la Syrie de l’influence nationaliste arabe dès le milieu des années 1950 quand Kermit Roosevelt Jr., qui avait été le maître d’œuvre de l’éviction du Premier Ministre Mohammad Mossadegh en Iran, renversé pour avoir nationalisé l’industrie pétrolière de son pays, ourdit avec les renseignements britanniques d’exciter les Frères Musulmans pour renverser un triumvirat de dirigeants nationalistes arabes et communistes à Damas, considérés par Washington et Damas comme nuisibles aux intérêts économiques occidentaux dans le Moyen-Orient.

    Washington alimenta les combattants des Frères Musulmans en armes pendant les années 1980 pour mener une guérilla urbaine contre Hafez al-Assad, que les bellicistes à Washington traitaient de « Communiste arabe ». Son fils Bachar poursuivit l’attachement des nationalistes arabes à l’unité (de la nation arabe), à l’indépendance et au socialisme (arabe). Ces objectifs guidaient l’état syrien – comme ils avaient guidé les états nationalistes arabes de Libye sous Mouammar Qaddafi, et d’Irak sous Saddam Hussein. Ces trois états étaient les cibles de Washington pour la même raison : leurs principes nationalistes arabes s’opposaient fondamentalement à l’agenda impérialiste US d’hégémonie planétaire des États-Unis.

    Le refus par Bachar al-Assad de renoncer à l’idéologie nationaliste arabe consterna Washington qui se plaignit de son socialisme, la tierce partie de la sainte trinité des valeurs ba’athistes. Des plans pour évincer Assad – partiellement inspirés par son refus d’embrasser le néolibéralisme de Washington – étaient déjà en préparation à Washington en 2003, sinon plus tôt. Si Assad était un champion du néolibéralisme comme le prétendent Draitser et d’autres, cela a étrangement échappé à l’attention de Washington et de Wall Street, qui se plaignaient de la Syrie « socialiste » et de ses politiques économiques résolument anti-néolibérales.

    Un bain de sang déclenché avec l’aide des USA

    Fin janvier 2011, une page Facebook a été créée avec le titre « The Syrian Revolution 2011 ». Elle annonçait qu’un « Jour de Colère » serait tenu le 4, et le 5 février [1]. Les manifestations « s’évanouirent d’elles-mêmes », selon Time. Le Jour de Colère se solda par un Jour d’Indifférence. En plus, les liens avec la Syrie étaient ténus. La plupart des slogans scandés par les quelques manifestants présents concernaient la Libye, exigeant que Mouammar Qaddafi – dont le gouvernement était assiégé par des insurgés islamistes – quitte le pouvoir. Des projets pour de nouvelles manifestations furent faits pour le 4 et le 5 mars, mais elles n’attirèrent pas davantage de soutien [2].

    La correspondante de Time Rania Abouzeid attribua l’échec des organisateurs de ces manifestations pour attirer un soutien significatif au fait que la plupart des Syriens n’étaient pas opposés à leur gouvernement. Assad avait une réputation favorable, en particulier parmi les deux-tiers de la population âgée de moins de 30 ans, et les politiques de son gouvernement jouissaient d’un large soutien. « Même des opposants concèdent qu’Assad est populaire et jugé proche de l’énorme cohorte de jeunes du pays, à la fois émotionnellement, psychologiquement et, bien entendu, chronologiquement », rapportait Abouzeid en ajoutant qu’au contraire « des dirigeants pro-US renversés de Tunisie et d’Égypte, la politique étrangère d’Assad hostile envers Israël, son soutien acharné en faveur des Palestiniens et de groupes militants comme le Hamas et le Hezbollah sont en accord avec les sentiments du peuple syrien. » Assad, en d’autres termes, avait une légitimité. La correspondante de Time poursuivait pour écrire qu’Assad « conduisant lui-même jusqu’à la Mosquée des Omeyyades en février pour prendre part aux prières marquant l’anniversaire du Prophète Mohammed, et flânant parmi la foule du Souq Al-Hamidiyah entouré d’une garde restreinte » s’était « attiré, à titre personnel, l’affection du public » [3].

    Cette description du Président syrien – un dirigeant aimé de son peuple, idéologiquement en phase avec les sentiments syriens – s’érige en contraire du discours qui allait émerger peu de temps après l’éruption de manifestations violentes dans la ville syrienne de Deraa moins de deux semaines plus tard, et qui allait s’implanter dans celui des gauchistes US dont Draitser. Mais à la veille des événements déclencheurs de Deraa, la Syrie se faisait remarquer par sa quiétude. Personne ne « s’attend à un soulèvement de masse en Syrie », rapportait Abouzeid « et, malgré l’expression d’une dissidence une fois de temps en temps, il y en a très peu qui souhaitent y prendre part » [4]. Un jeune Syrien dit à Time : « Il y a beaucoup d’aides du gouvernement pour la jeunesse. Ils nous donnent des livres gratuits, des écoles gratuites, des universités gratuites. » (Pas trop l’image d’un état néolibéral comme dépeint par Draitser…) Elle continue : « Pourquoi y aurait-il une révolution ? La probabilité en est peut-être d’un pour cent. » [5] Le New York Times partageait cette opinion. La Syrie, rapportait le journal, « semblait immunisée contre la vague de révoltes frappant le monde arabe. » [6] La Syrie était libre de troubles.

    Mais le 17 mars, il y eut un violent soulèvement à Deraa. Il y a des récits contradictoires quant à qui, ou ce qui l’a déclenché. Time rapporta que la « révolte à Deraa a été provoquée par l’arrestation d’une poignée de jeunes pour avoir peint un mur avec des graffitis anti-régime. » [7] Robert Fisk de The Independent offrait une version légèrement différente. Il rapportait que « des agents des services de renseignement avaient tabassé et tué plusieurs garçons qui avaient tagué des graffitis sur les murs de la ville. » [8] Un autre récit soutient que le facteur ayant mis le feu aux poudres à Deraa ce jour-là, avait été l’usage extrême et disproportionné de la force par les services de sécurité syriens en réponse à des manifestations s’opposant à l’arrestation des garçons. Il y a eu « quelques jeunes dessinant des graffitis sur les murs, ils ont été mis en détention, et comme leurs parents voulaient les récupérer, les services de sécurité ont réagi de façon vraiment très, très brutale. » [9] Un autre récit, provenant du gouvernement syrien, affirme que rien de tout cela ne s’est produit. Cinq ans après les événements, Assad déclara lors d’une interview que cela « n’est pas arrivé. Ce n’était que de la propagande. En fait, nous en avons entendu parler, et nous n’avons jamais vu ces enfants ayant été emmenés en prison à l’époque. Donc, c’était une histoire fausse. » [10]

    Mais s’il y a eu des désaccords sur ce qui avait déclenché le soulèvement, il y en a eu peu pour dire qu’il était violent. Le New York Times rapporta que « les manifestants ont mis le feu au quartier-général du Parti Ba’as au pouvoir ainsi qu’à d’autres bâtiments gouvernementaux… et ont affronté la police… En plus du quartier-général du parti, les manifestants ont incendié le palais de justice de la ville et les bureaux locaux de la compagnie de téléphone SyriaTel. » [11] Time ajoutait que les manifestants avaient mis le feu au bureau du gouverneur, ainsi qu’à ceux de la succursale locale d’une deuxième compagnie de téléphonie mobile. [12] L’agence de presse du gouvernement syrien, SANA (Syrian Arab News Agency), publia des photographies de véhicules en flammes sur son site web. [13] Clairement il ne s’agissait pas là d’une manifestation pacifique, ainsi qu’elle serait décrite plus tard. Ce n’était pas non plus un soulèvement populaire. Time rapporta que les manifestants se dénombraient par centaines, et pas en milliers ou en dizaines de milliers. [14]

    Assad a immédiatement réagi aux troubles de Deraa, annonçant « une série de réformes, y compris une augmentation du salaire des fonctionnaires, une plus grande liberté pour les médias d’information et les partis politiques, et un réexamen de la loi sur l’état d’urgence, » [15] une restriction des libertés politiques et civiques de temps de guerre en vigueur parce que la Syrie était officiellement en guerre contre Israël. Avant la fin du mois d’avril, le gouvernement allait abroger « la loi sur l’état d’urgence du pays vieille de 48 ans » et abolir « la Cour Suprême de l’État sur la Sécurité. » [16]

    Pourquoi le gouvernement a-t-il fait ces concessions ? Parce que c’est ce qu’avaient demandé les manifestants de Deraa. Les manifestants se sont « rassemblés dans et autour de la Mosquée d’Omari à Deraa, scandant leurs exigences : la libération de tous les prisonniers politiques… l’abolition de la loi sur l’état d’urgence vieille de 48 ans ; davantage de libertés ; et la fin de la corruption endémique. » [17] Ces exigences étaient cohérentes avec l’appel, articulé début février sur la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 », pour « mettre fin à l’état d’urgence et à la corruption en Syrie. » [18] Un appel exigeant la libération de tous les prisonniers politiques fut également rédigé dans une lettre signée par des religieux et posté sur Facebook. Les exigences des religieux incluaient l’abrogation de la « loi sur l’état d’urgence, la libération de tous les détenus pour des raisons politiques, la cessation du harcèlement par les services de sécurité du régime et un combat contre la corruption. » [19] Relâcher les détenus pour des raisons politiques équivalait à libérer des djihadistes ou, pour employer le terme communément usité en Occident, des « terroristes ». Le State Department US avait reconnu que l’Islam politique était la principale force d’opposition en Syrie [20] ; les djihadistes constituaient la majeure partie du corps des opposants à même d’être incarcérés. Que des religieux réclament que Damas libère tous ses prisonniers politiques est comparable à ce que l’État Islamique exige de Washington, Paris et Londres la libération tous les Islamistes détenus dans les prisons US, françaises et britanniques pour des affaires liées au terrorisme. Il ne s’agissait pas d’exigences pour des emplois ou davantage de démocratie, mais de l’issue de détention d’activistes inspirés par l’objectif d’instaurer un état islamique en Syrie. L’appel à lever l’état d’urgence, pareillement, semblait avoir peu de rapport avec la promotion de la démocratie et davantage avec l’amélioration de la mobilité des djihadistes et de leurs acolytes, pour organiser l’opposition à l’état laïc.

    Une semaine après l’explosion des violences à Deraa, Rania Abouzeid de Time rapportait qu’il « ne semble pas y avoir d’appels répandus pour la chute du régime ou pour l’éviction du Président, relativement populaire. » [21] Effectivement, les exigences émises par les manifestants et par les religieux ne comprenaient pas d’appel à la démission d’Assad. Et les Syriens se ralliaient à leur Président. « Il y a eu des contre-manifestations dans la capitale en soutien au Président, » [22] réunissant d’après les rapports beaucoup plus de monde que les quelques centaines de manifestants qui avaient pris les rues de Deraa pour incendier des bâtiments et des voitures, et affronter la police. [23]

    Le 9 avril – moins d’un mois après les événements de Deraa – Time rapportait qu’une série de manifestations avait été organisées et que l’Islam y jouait un rôle prééminent. Pour quiconque un tant soit peu familier avec l’enchaînement sur plusieurs décennies de grèves, de manifestations, d’émeutes et d’insurrections qu’avaient initié les Frères Musulmans contre ce qu’ils estimaient être le gouvernement « infidèle » ba’athiste, tout cela ressemblait à l’histoire qui se répétait. Les manifestations n’atteignaient pas la masse critique. Au contraire, le gouvernement continuait à bénéficier de « la loyauté » d’une « large partie de la population », selon Time. [24]

    Les Islamistes ont joué un rôle éminent dans la rédaction des Déclarations de Damas au milieu des années 2000, qui réclamaient le changement de régime. [25] En 2007 les Frères Musulmans, archétypes du mouvement politique islamiste sunnite, ayant inspiré al-Qaeda et sa progéniture de Jabhat al-Nusra à l’État Islamique, se sont mis en cheville avec un ancien vice-président syrien pour fonder le Front du Salut National. Cet organe a fait de fréquentes rencontres avec le State Department US et le Conseil National de Sécurité US, ainsi qu’avec la Middle East Partnership Initiative [Inititative de Partenariat au Moyen-Orient, NdT] financée par le gouvernement US, [26] qui accomplissait ouvertement ce que la CIA faisait naguère en secret, c’est-à-dire acheminer des fonds et de l’expertise aux cinquièmes colonnes des pays où Washington n’aimait pas le gouvernement.

    En 2009, juste deux ans avant l’éruption des troubles à travers le monde arabe, les Frères Musulmans de Syrie ont dénoncé le gouvernement nationaliste arabe de Bachar al-Assad comme élément exogène et hostile à la société syrienne, qui devait être éliminé. Selon la réflexion du groupe la communauté des Alaouïtes, à laquelle appartient Assad et que les Frères considéraient comme hérétiques, se servait du nationalisme arabe laïc comme couverture pour la progression d’un agenda sectaire, dont l’objectif était la destruction de la Syrie de l’intérieur par l’oppression des « vrais » Musulmans (c’est-à-dire des Sunnites). Au nom de l’Islam, il était nécessaire de renverser ce régime hérétique. [27]

    Seulement trois mois avant le début des violences de Syrie en 2011, l’érudit Liat Porat écrivit un billet pour le Crown Center for Middle East Studies, basé à l’Université de Brandeis. « Les dirigeants du mouvement, » concluait Porat, « continuent d’exprimer leur espoir d’une révolte civile en Syrie, dans laquelle ‘le peuple syrien remplira son devoir et libérera la Syrie du régime tyrannique et corrompu’. » Les Frères Musulmans stressaient le fait qu’ils étaient engagés dans une lutte à mort contre le gouvernement nationaliste arabe laïc de Bachar al-Assad. Il était impossible de trouver un arrangement politique avec ce gouvernement car ses dirigeants n’appartenaient pas à la nation syrienne, musulmane et sunnite. L’appartenance à la nation syrienne était réservée aux vrais Musulmans affirmaient les Frères, et pas aux hérétiques alaouïs qui embrassaient des croyances étrangères aussi anti-islamiques que le nationalisme arabe. [28]

    Que les Frères Musulmans syriens aient joué un rôle clé dans le soulèvement s’est vu confirmé en 2012 par la Defense Intelligence Agency US [renseignements militaires, NdT]. Un document ayant fuité de l’agence déclarait que l’insurrection était sectaire et emmenée par les Frères Musulmans et al-Qaeda en Irak, précurseur de l’État Islamique. Le document poursuivait pour dire que ces insurgés étaient soutenus par l’Occident, les pétromonarchies arabes du Golfe Persique et la Turquie. L’analyse prédisait correctement l’établissement d’une « principauté salafiste » – un état islamique – en Syrie orientale, soulignant que c’était là le souhait des appuis étrangers de l’insurrection, qui voulaient voir les nationalistes arabes isolés et coupés de l’Iran. [29]

    Des documents mis au point par des chercheurs du Congrès US en 2005 ont révélé que le gouvernement US envisageait activement le changement de régime en Syrie longtemps avant les soulèvements du Printemps Arabe de 2011, ce qui défie l’opinion que le soutien US en faveur des rebelles syriens reposait sur leur allégeance à un « soulèvement démocratique », et démontrent qu’il s’agissait de l’extension d’une politique de longue date visant à renverser le gouvernement de Damas. En effet, les chercheurs reconnaissaient que la motivation du gouvernement US pour renverser le gouvernement nationaliste arabe laïc à Damas n’avait rien à voir avec la promotion de la démocratie au Moyen-Orient. Pour être précis, ils relevaient que la préférence de Washington allait vers les dictatures laïques (Égypte) et les monarchies (Jordanie et Arabie Saoudite). Le moteur des efforts visant le changement de régime, selon les chercheurs, était le désir de balayer un obstacle à l’accomplissement des objectifs US au Moyen-Orient en lien avec : le renforcement d’Israël, la consolidation de la domination US en Irak et l’instauration d’économies de marché sur le mode néolibéral. La démocratie n’a jamais fait partie du décor. [30] Si Assad faisait la promotion de politiques néolibérales en Syrie comme le prétend Draitser, il est difficile de comprendre pourquoi Washington a pu citer le refus syrien d’épouser l’agenda US d’ouverture des marchés et de liberté des entreprises comme prétexte pour procéder au changement du gouvernement syrien.

    Afin de mettre un accent sur le fait que les manifestations manquaient de soutien populaire massif le 22 avril, plus d’un mois après le début des émeutes à Deraa, Anthony Shadid du New York Times rapportait que « les manifestations, jusqu’ici, ont semblé ne pas atteindre le niveau des soulèvements populaires des révolutions d’Égypte et de Tunisie. » En d’autres termes, plus d’un mois après que des centaines – et pas des milliers, ni des dizaines de milliers – de manifestants aient provoqué des émeutes à Deraa, il n’y avait pas de signes d’un soulèvement populaire de type Printemps Arabe en Syrie. La rébellion restait une affaire essentiellement circonscrite aux Islamistes. Par contraste, il y avait eu à Damas d’énormes manifestations en soutien – et non pas hostile – au gouvernement, Assad était toujours populaire et, selon Shadid, le gouvernement profitait de la loyauté des « sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes. » [31] Shadid n’a pas été le seul journaliste occidental à rapporter que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et le Chrétiens soutenaient fortement le gouvernement. Rania Abouzeid de Timeobserva que les Ba’athistes « pouvaient compter sur le soutien des groupes minoritaires conséquents de Syrie. » [32]

    La réalité que le gouvernement syrien commandait la loyauté des sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes, telle que rapportée par Anthony Shadid du New York Times, suggère que les minorités religieuses de Syrie décelaient dans ce soulèvement quelque chose qui n’a pas assez été rapporté par la presse occidentale (et que les socialistes révolutionnaires aux États-Unis ont manqué), c’est-à-dire qu’il était alimenté par un agenda sectaire sunnite islamiste qui, s’il devait porter ses fruits, aurait des conséquences désagréables pour tous ceux n’étant pas considérés comme de « vrais » Musulmans. Pour cette raison les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens s’alignaient avec les Ba’athistes qui cherchaient à réduire les clivages sectaires dans leur engagement programmatique de génération d’unité de la nation arabe. Le slogan « les Alaouïtes dans la tombe et les Chrétiens à Beyrouth ! » entonné pendant les manifestations des premiers jours [33] ne faisait que confirmer le fait que le soulèvement s’inscrivait dans la continuité de la lutte à mort proclamée par l’Islam politique sunnite contre le gouvernement nationaliste arabe laïc, et n’était nullement une révolte populaire en faveur de la démocratie ou contre le néolibéralisme. S’il s’était agi de l’une ou l’autre de ces choses, alors comment expliquer que la soif de démocratie et l’opposition au néolibéralisme n’aient été présentes qu’au sein de la communauté sunnite, et absentes dans les communautés des minorités religieuses ? Assurément, un déficit de démocratie et une tyrannie néolibérale auraient dépassé les frontières religieuses, si jamais ils avaient figuré parmi les facteurs déclencheurs d’un soulèvement révolutionnaire. Que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens n’aient pas manifesté, et que les émeutes aient reposé sur les Sunnites avec un contenu islamiste suggère fortement que l’insurrection, dès le départ, constituait la recrudescence de la campagne djihadiste sunnite engagée de longue date contre la laïcité ba’athiste.

    « Dès le tout début le gouvernement Assad a déclaré qu’il était engagé dans un combat contre des militants islamistes. » [34] La longue histoire des soulèvements islamistes contre le Ba’athisme antérieurs à 2011 suggère certainement que c’était très probablement le cas, et la façon dont le soulèvement évolua par la suite, en tant que guerre emmenée par des Islamistes contre l’état laïc, ne fait que renforcer ce point de vue. D’autres preuves à la fois positives et négatives corroboraient l’affirmation d’Assad que l’état syrien subissait l’attaque de djihadistes (tout comme il l’avait déjà été maintes fois dans le passé). Les preuves négatives, que le soulèvement n’était pas une révolte populaire dirigée contre un gouvernement impopulaire, transpiraient des rapports médiatiques occidentaux qui démontraient que le gouvernement nationaliste arabe de Syrie était populaire et commandait la loyauté de la population.

    Les manifestations et les émeutes anti-gouvernementales à petite échelle ont attiré beaucoup moins de monde, par contraste, qu’une énorme manifestation à Damas en soutien au gouvernement et assurément, également beaucoup moins que les soulèvements populaires d’Égypte et de Tunisie. De plus, les exigences des manifestants étaient centrées sur la libération de prisonniers politiques (principalement des djihadistes) et sur la levée des restrictions de temps de guerre sur la dissidence politique, pas sur des appels à la démission d’Assad ou au changement des politiques économiques du gouvernement. Les preuves positives proviennent des rapports médiatiques occidentaux démontrant que l’Islam politique a joué un rôle prééminent dans les émeutes. En outre, alors qu’il était crédité que les groupes islamistes armés n’étaient entrés dans l’arène que dans le sillage des émeutes initiales du printemps 2011 – « piratant » ainsi un « soulèvement populaire » – en réalité, deux groupes ayant joué un grand rôle dans la révolte armée post-2011 contre le nationalisme arabe laïc, Ahrar al-Sham et Jabhat al-Nusra étaient tous les deux actifs, au début de cette année-là. Ahrar al-Sham « avait commencé à former des brigades […] bien avant la mi-mars 2011, » quand l’émeute de Deraa a eu lieu, selon Time. [35] Jabhat al-Nusra, franchise d’al-Qaeda en Syrie, « était inconnu jusqu’à fin janvier 2012 où le groupe a annoncé sa formation [… mais] il était déjà actif depuis des mois. » [36]

    Un autre élément de preuve corroborant l’idée que l’Islam militant a joué très tôt un rôle dans les soulèvements – ou du moins, que les manifestations ont tout de suite été violentes – est qu’il y « avait dès le départ des signes que des groupes armés étaient impliqués. » Le journaliste et écrivain Robert Fisk se souvient avoir vu un enregistrement des « tous premiers jours du ‘soulèvement’ montrant des hommes équipés d’armes de poing et de Kalashnikovs, pendant une manifestation à Deraa. » Il se souvient d’un autre événement survenu en mai 2011, où « une équipe d’Al Jazeera a filmé des hommes armés tirant sur des troupes syriennes à quelques centaines de mètres de la frontière du nord du Liban, mais la chaîne a décidé de ne pas diffuser l’enregistrement. » [37] Même des officiels US, qui étaient hostiles au gouvernement syrien et dont on aurait pu attendre qu’ils contestent la version de Damas selon laquelle la Syrie était engagée dans une lutte contre des rebelles armés, ont « concédé que les manifestations n’étaient pas pacifiques et que certains participants étaient armés. » [38] En septembre, les autorités syriennes faisaient savoir qu’elles déploraient la perte de plus de 500 policiers et soldats, tués par les insurgés. [39] À la fin du mois d’octobre ces chiffres avaient plus que doublé. [40] En moins d’un an, le soulèvement était parti de l’incendie de bâtiments du Parti Ba’as et de bureaux gouvernementaux avec des affrontements contre la police, à la guérilla comprenant des méthodes qui seraient plus tard définies de « terroristes », quand elles sont menées contre des cibles occidentales.

    Assad allait se plaindre plus tard que :

    Tout ce que nous avons dit depuis le début de la crise en Syrie, ils le disent plus tard. Ils ont dit que c’était pacifique, nous avons que ça ne l’était pas, ils tuent – ces manifestants, qu’ils ont appelé des manifestants pacifiques – ils ont tué des policiers. Et ce sont devenus des militants. Ils ont dit oui, ce sont des militants. Nous avons dit ce sont des militants, et c’est du terrorisme. Ils ont dit que non, ce n’est pas du terrorisme. Et ensuite, quand ils admettent que c’est du terrorisme nous disons que c’est al-Qaeda et ils disent non, ce n’est pas al-Qaeda. Alors quoique nous disions, ils le disent plus tard. [41]

    Le « soulèvement syrien », écrivait le spécialiste du Moyen-Orient Patrick Seale, « ne devrait être considéré que comme le dernier épisode, sans nul doute le plus violent, de la longue guerre entre Islamistes et Ba’athistes qui remonte à la fondation du Parti Ba’as laïc dans les années 1940. Le combat qui les oppose a désormais atteint le niveau de lutte à la mort. » [42] « Il est frappant, » poursuivait Seale en citant Aron Lund qui avait rédigé un rapport pour l’Institut Suédois des Affaires Internationales sur le djihadisme syrien, « que quasiment tous les membres des divers groupes armés sont des Arabes sunnites ; que les combats ont surtout été circonscrits uniquement dans les zones de peuplement arabes sunnites, tandis que les régions habitées par les Alaouïtes, les Druzes ou les Chrétiens sont demeurées passives ou ont soutenu le régime ; que les défections du régime sont sunnites presque à 100% ; que l’argent, les armes et les volontaires proviennent d’états islamistes ou d’organisations et d’individus pro-islamistes ; et que la religion soit le dénominateur commun le plus important du mouvement des insurgés. » [43]

    La brutalité qui met le feu aux poudres ?

    Est-il raisonnable de croire que l’usage de la force par l’état syrien ait enflammé la guérilla qui a commencé peu de temps après ?

    Cela défie le raisonnement, qu’une réaction excessive de la part des services de sécurité face au déni de l’autorité du gouvernement dans la ville syrienne de Deraa (s’il y a vraiment eu sur-réaction), puisse déclencher une guerre majeure impliquant une foule d’autres pays et mobilisant des djihadistes venant de dizaines de pays différents. Il aura fallu ignorer un éventail de faits discordants dès le départ, pour pouvoir donner à cette histoire le moindre soupçon de crédibilité.

    D’abord, il aura fallu passer outre la réalité que le gouvernement Assad était populaire et considéré comme légitime. Il est possible de plaider qu’une réaction trop excessive, issue d’un gouvernement hautement impopulaire en face d’un défi trivial à son autorité ait pu fournir la mèche indispensable à l’embrasement d’une insurrection populaire, mais malgré les insistances du Président Barack Obama selon lequel Assad manquait de légitimité, il n’existe aucune preuve que la Syrie, en mars 2011, ait été un baril de poudre de ressentiment anti-gouvernemental sur le point d’exploser. Comme Rania Abouzeid de Time le rapportait la veille des émeutes à Deraa, « même ses opposants concèdent qu’Assad est populaire » [44] et « personne ne s’attend à des soulèvements de masse en Syrie et, malgré l’expression d’une dissidence de temps en temps, il y en a très peu souhaitent y prendre part. » [45]

    Ensuite, il nous aura fallu délaisser le fait que les émeutes de Deraa impliquaient des centaines de participants, un piètre soulèvement de masse, et les manifestations qui ont suivi ont également échoué à atteindre une masse critique comme l’avait rapporté Nicholas Blanford, de Time. [46] De même, Anthony Shadid du New York Times n’a relevé aucune preuve révélant un soulèvement de masse en Syrie, plus d’un mois après les émeutes de Deraa. [47] Ce qui se passait vraiment, à l’inverse de la rhétorique propagée par Washington évoquant le Printemps Arabe qui aurait atteint la Syrie, c’était que des djihadistes étaient engagés dans une campagne de guérilla contre les forces de sécurité syriennes qui avait, déjà en octobre, pris les vies de plus d’un millier de policiers et de soldats.

    Enfin, il nous aura fallu fermer les yeux sur le fait que le gouvernement US, avec son allié britannique, avait concocté des plans en 1956 pour la création d’une guerre en Syrie par l’embrigadement des Frères Musulmans, devant provoquer des soulèvements intérieurs. [48] Les émeutes de Deraa et les affrontements qui ont suivi contre la police et les soldats ressemblent au plan qu’avait ourdi le spécialiste en changements de régimes, Kermit Roosevelt Jr. . Il ne s’agit pas d’affirmer que la CIA ait épousseté le projet de Roosevelt et l’ait recyclé pour être déployé en 2011 ; seulement que le complot démontre que Washington et Londres étaient capables de projeter une opération de déstabilisation impliquant une insurrection emmenée par les Frères Musulmans, afin d’obtenir le changement de régime en Syrie.

    Il nous aurait fallu également avoir ignoré les événements de février 1982 quand les Frères Musulmans ont pris le contrôle de Hama, la quatrième plus grande ville du pays. Hama était l’épicentre du fondamentalisme sunnite en Syrie, et une base importante pour les opérations des combattants djihadistes. Aiguillonnés par la fausse nouvelle du renversement d’Assad, les Frères Musulmans se livrèrent à un joyeux et sanglant saccage de la ville, prenant d’assaut les commissariats et assassinant les dirigeants du Parti Ba’as ainsi que leurs familles, et des fonctionnaires du gouvernement ainsi que des soldats. Dans certains cas les victimes étaient décapitées, [49] une pratique qui serait revigorée des décennies plus tard par les combattants de l’État Islamique. Chaque responsable du Parti Ba’as de la ville de Hama fut assassiné. [50]

    L’Occident se souvient davantage des événements de Hama en 1982 (s’il s’en souvient du tout) non pour les atrocités commises par les Islamistes, mais pour la réaction de l’armée syrienne qui, comme il faut s’y attendre de la part de n’importe quelle armée, a impliqué l’usage de la force pour restaurer la souveraineté de contrôle du territoire saisi par les insurgés. Des milliers de troupes furent déployées pour reprendre Hama aux Frères Musulmans. L’ancien responsable du State Department US William R. Polk a décrit les suites de l’assaut de l’armée syrienne sur Hama comme similaires à celles de l’assaut US contre la ville irakienne de Falloujah en 2004, [51] (à la différence évidemment que l’armée syrienne agissait de manière légitime à l’intérieur de son propre territoire, tandis que les militaires US agissaient de façon illégitime en tant que force d’occupation pour écraser l’opposition à leurs activités.) Le nombre de morts au cours de l’assaut contre Hama demeure encore disputé. Les chiffres varient. « Un rapport précoce paru dans Time affirmait que 1000 personnes y avaient trouvé la mort. La plupart des observateurs estimaient que 5000 personnes avaient été tuées. Des sources israéliennes et les Frères Musulmans – des ennemis jurés des nationalistes arabes laïcs qui avaient donc intérêt à exagérer le bilan des morts – « ont déclaré que le nombre de morts avait dépassé les 20 000 victimes. » [52] Robert Dreyfus, qui a écrit sur la collaboration de l’Occident avec l’Islam politique, plaide que les sources occidentales ont délibérément gonflé les chiffres du bilan des morts afin de diaboliser les Ba’athistes et les dépeindre en tueurs sans pitié, et que les Ba’athistes ont laissé courir ces histoires pour intimider les Frères Musulmans. [53]

    Alors que l’armée syrienne déblayait les décombres de Hama dans les suites de l’assaut, des preuves furent découvertes attestant que des gouvernements étrangers avaient fourni de l’argent, des armes et du matériel de communication aux insurgés dans Hama. Polk écrit que :

    Assad voyait bien les fauteurs de troubles à l’œuvre parmi son peuple. C’était, après tout, l’héritage émotionnel et politique du règne colonial – un héritage douloureusement évident pour la majeure partie du monde post-colonial, mais qui est passé presque inaperçu en Occident. Et cet héritage n’est pas un mythe. C’est une réalité que, souvent des années après les événements, nous pouvons vérifier d’après des documents officiels. Hafez al-Assad n’a pas eu besoin d’attendre des fuites de documents classés : ses services de renseignements et des journalistes internationaux ont dévoilé des douzaines de tentatives de subversion de son gouvernement par des pays arabes conservateurs et riches en pétrole, par les États-Unis et par Israël. La plupart s’étaient engagés dans des « sales tours », de la propagande ou des injections d’argent, mais il importe de relever que lors du soulèvement de Hama en 1982, plus de 15 000 fusils automatiques d’origine étrangère ont été capturés, ainsi que des prisonniers comprenant des éléments des forces paramilitaires jordaniennes, entraînés par la CIA (à peu près comme les djihadistes qui apparaissent si souvent dans les rapports médiatiques sur la Syrie en 2013). Et ce qu’il a vu en Syrie a été confirmé par ce qu’il a pu apprendre des changements de régime à l’occidentale en d’autres lieux. Il était informé de la tentative d’assassinat du Président Nasser d’Égypte par la CIA, ainsi que du renversement anglo-US du gouvernement du Premier Ministre d’Iran, Mohammad Mossadegh. [54]

    Dans son livre « De Beyrouth à Jérusalem », le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman a écrit que « le massacre de Hama peut être considéré comme la réaction naturelle d’un politicien progressiste dans un état-nation relativement jeune, s’efforçant de réprimer des éléments rétrogrades – ici des fondamentalistes islamiques – cherchant à miner tout ce qu’il avait pu accomplir pour construire la Syrie en république laïque du vingtième siècle. C’est également pourquoi, » continuait Friedman, « s’il y avait eu quelqu’un pour faire un sondage d’opinion objectif en Syrie dans le sillage du massacre de Hama, le traitement par Assad de la rébellion y aurait reflété un assentiment significatif, même au sein des Musulmans sunnites. » [55]

    L’émergence d’un Djihad islamiste sunnite contre le gouvernement syrien pendant les années 1980 défie l’interprétation selon laquelle le militantisme islamiste sunnite au Levant est une conséquence de l’invasion par les USA de l’Irak en 2003, et des politiques sectaires pro-Chiites des autorités d’occupation US. Cette perspective est historiquement myope, et aveugle à l’existence d’un militantisme islamiste sunnite depuis plusieurs dizaines d’années comme force politique signifiante au Levant. Dès l’instant où la Syrie obtint formellement son indépendance de la France après la Seconde Guerre Mondiale, dans les décennies qui suivirent au cours du vingtième siècle et jusqu’au siècle suivant, les forces antagonistes présentes en Syrie ont été le nationalisme arabe laïc et l’Islam politique. Comme l’écrivait le journaliste Patrick Cockburn en 2016, « l’opposition armée syrienne est dominée par Da’esh, al-Nusra et Ahrar al-Sham. » La « seule alternative à ce règne (du nationalisme arabe laïc) est celui des Islamistes. » [56] C’est depuis longtemps le cas.

    Finalement, il nous aura fallu en plus ignorer le fait que les stratèges US avaient projeté depuis 2003 – et peut-être aussi tôt qu’en 2001 – de contraindre Assad et son idéologie nationaliste arabe laïque à quitter le pouvoir, et financé depuis 2005 l’opposition syrienne – y compris des groupes affiliés aux Frères Musulmans. Donc, Washington avait œuvré au renversement du gouvernement Assad dans le but de dé-ba’athifier la Syrie. Une lutte de guérilla dirigée contre les nationalistes arabes laïcs de Syrie se serait déployée, que la réaction du gouvernement syrien à Deraa ait été excessive ou pas. La partie était déjà lancée, et il ne fallait plus qu’un prétexte. Deraa l’a fourni. Ainsi, l’idée selon laquelle l’arrestation de deux garçons à Deraa, pour avoir peint des graffitis anti-gouvernementaux sur un mur, ait pu enflammer un conflit de cette ampleur est aussi crédible que la notion accréditant l’embrasement de la Première Guerre Mondiale, en tout et pour tout à l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand.

    La Syrie socialiste

    Le socialisme peut être défini de plusieurs façons, mais s’il peut l’être par l’exercice de la propriété publique sur les mécanismes de l’économie de pair avec une planification économique étatique, alors la Syrie selon ses Constitutions de 1973 et 2012 en remplit clairement les critères. Toutefois, la République Arabe Syrienne n’a jamais été un état socialiste prolétarien selon les catégories reconnues par les Marxistes. C’était plutôt un état arabe socialiste, inspiré par l’objectif de réaliser l’indépendance politique arabe et de surmonter l’héritage de sous-développement de la nation arabe. Les concepteurs de la Constitution voyaient le socialisme comme un moyen d’accomplir la libération nationale et le développement économique. « La marche vers l’établissement d’un ordre socialiste, » ont écrit les rédacteurs de la Constitution de 1973, est une « nécessité fondamentale pour mobiliser les potentialités des masses arabes dans leur lutte contre le Sionisme et contre l’impérialisme. » Le socialisme marxiste se préoccupait de la lutte entre une classe nantie exploitante et une classe laborieuse exploitée, tandis que le socialisme arabe situait le combat entre nations exploitantes et nations exploitées. Bien que ces deux socialismes différents opéraient en fonction de niveaux d’exploitation différents, ces distinctions n’avaient aucune importance pour les banques, les multinationales et les gros investisseurs occidentaux tandis qu’ils scrutaient le monde à la recherche de bénéfices à leur portée. Le socialisme travaillait contre les intérêts commerciaux du capital industriel et financier US, qu’il soit orienté vers la fin de l’exploitation de la classe laborieuse ou le dépassement de l’oppression impérialiste de groupes nationaux.

    Le socialisme ba’athiste irritait Washington depuis longtemps. L’état ba’athiste avait exercé une influence considérable sur l’économie syrienne par le biais d’entreprises nationalisées, de subventions données à des entreprises nationales privées, de limites imposées à l’investissement extérieur et de restrictions appliquées aux importations. Les Ba’athistes considéraient ces mesures comme les outils économiques indispensables d’un état post-colonial, s’appliquant à arracher sa vie économique aux griffes d’anciennes puissances coloniales et à cartographier une voie de développement libre de la domination d’intérêts étrangers.

    Les objectifs de Washington, cependant, étaient évidemment antinomiques. Washington ne voulait pas que la Syrie nourrisse son industrie et conserve énergiquement son indépendance, mais qu’elle serve les intérêts des banquiers et des gros investisseurs qui comptaient vraiment aux États-Unis en ouvrant les forces vives de la Syrie à l’exploitation, ainsi que son territoire et ses ressources naturelles à la propriété étrangère. Notre agenda, déclarait l’Administration Obama en 2015, « se concentre sur l’abaissement des tarifs [douaniers] pour les produits américains, l’effacement des barrières à nos biens et services, et à l’application de normes plus draconiennes pour niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines. » [57] Ce n’était guère un nouvel agenda, c’était celui de la politique étrangère US depuis des décennies. Damas ne rentrait pas dans le rang dicté par Washington, qui insistait pouvoir et vouloir « diriger l’économie mondiale. » [58]

    Les partisans de la ligne dure à Washington avaient vu Hafez al-Assad comme un Communiste arabe, [59] et les responsables US considéraient son fils Bachar comme un idéologue incapable de se résoudre à délaisser le troisième pilier du programme du Parti Socialiste Arabe Ba’as : le socialisme. Le State Department US se plaignait que la Syrie avait « échoué à rejoindre une économie mondiale de plus en plus interconnectée, » ce qui revenait à dire qu’elle avait échoué à abandonner ses entreprises nationalisées entre les mains d’investisseurs privés comprenant des intérêts financiers de Wall Street. Le State Department US exprimait également sa déception que « des raisons idéologiques » avaient empêché Assad de libéraliser l’économie syrienne, que « la privatisation des entreprises n’est toujours pas très répandue, » et que l’économie « demeure hautement contrôlée par le gouvernement. » [60] Clairement, Assad n’avait pas appris ce que Washington avait appelé « les leçons de l’histoire, » c’est-à-dire, que « les économies de marché, pas les économies entièrement planifiées par la lourde main du gouvernement, sont les meilleures. » [61] En rédigeant une Constitution qui mandatait que le gouvernement maintienne un rôle dans l’orientation de l’économie pour le bien des intérêts syriens, et que le gouvernement ne ferait pas travailler les Syriens pour les intérêts des banques, des multinationales et des investisseurs occidentaux, Assad affermissait l’indépendance de la Syrie contre l’agenda de Washington visant à « ouvrir les marchés et niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines… à l’étranger. » [62]

    En sus de tout cela, Assad a souligné son allégeance aux valeurs socialistes contre ce que Washington avait naguère défini comme « l’impératif moral » de la « liberté économique » [63] en inscrivant les droits sociaux dans la Constitution : sécurité contre la maladie, le handicap et la vieillesse ; accès aux soins médicaux ; éducation gratuite à tous les niveaux. Ces droits vont continuer à être gardés hors d’atteinte des législateurs et des politiciens, qui auraient pu les sacrifier sur l’autel de la création d’un climat de basse fiscalité, attractif pour les affaires des investisseurs étrangers. Affront supplémentaire à l’encontre de l’orthodoxie pro-business de Washington, la Constitution contraignait l’état à pratiquer une fiscalité progressive.

    Enfin, le dirigeant ba’athiste a inclus dans sa Constitution mise à jour une provision qui avait été introduite par son père en 1973, un pas vers une démocratie réelle et authentique – une provision que les preneurs de décisions à Washington, avec leurs légions de connexions aux monde de la banque et de l’industrie, ne pouvaient pas supporter. La Constitution exigeait qu’au moins la moitié des membres de l’Assemblée Populaire soit tirée des rangs de la paysannerie et du prolétariat.

    Si Assad est un néolibéral c’est certainement au monde, l’un des adeptes les plus singuliers de cette idéologie.

    Sécheresse ?

    Un dernier point sur les origines du soulèvement violent de 2011 : quelques sociologues et analystes ont puisé dans une étude publiée dans les minutes [Proceedings] de la National Academy of Sciences pour suggérer que « la sécheresse a joué un rôle dans les troubles syriens. » Selon ce point de vue, la sécheresse a « provoqué la perte de récoltes qui ont mené à la migration d’au moins un million et demi de personnes, des zones rurales aux zones urbaines. » Ceci, en conjonction avec l’afflux de réfugiés venant d’Irak, a intensifié la compétition dans un bassin d’emplois limité dans ces zones urbaines, faisant de la Syrie un chaudron de tension économique et sociale sur le point d’entrer en ébullition. [64] L’argument semble raisonnable, même « scientifique », mais le phénomène qu’il cherche à expliquer – un soulèvement de masse en Syrie – n’a jamais eu lieu. Comme nous l’avons vu, une revue de la couverture médiatique occidentale n’a révélé aucune référence à un soulèvement de masse. Au contraire, les journalistes qui s’attendaient à trouver un soulèvement de masse ont été surpris de n’en déceler aucun. À la place, les journalistes occidentaux ont trouvé que la Syrie était étonnamment calme. Les manifestations organisées par les administrateurs de la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 » ont été des pétards mouillés. Des opposants concédaient qu’Assad était populaire. Les journalistes n’ont pu trouver personne croyant qu’une révolte était imminente. Même un mois après les incidents de Deraa – qui ont impliqué des centaines de manifestants, éclipsés par les dizaines de milliers de Syriens qui ont défilé à Damas pour soutenir le gouvernement – le correspondant du New York Times sur place, Anthony Shadid, ne parvenait à trouver en Syrie aucun des signes des soulèvements de masse qu’avaient vécu la Tunisie ou l’Égypte. Au début du mois de février 2011, « Omar Nashabe, un observateur et correspondant de longue date du quotidien arabe Al-Akhbar, basé à Beyrouth » disait à Time que « les Syriens souffrent sans doute de la pauvreté qui afflige 14% de la population combinée à un taux de chômage estimé à 20%, mais Assad conserve sa crédibilité. » [65]

    Que le gouvernement commandait le soutien populaire a été confirmé quand l’entreprise britannique YouGov publia un sondage fin 2011, qui montrait que 55% des Syriens désiraient qu’Assad reste au pouvoir. Le sondage ne récolta presque aucune mention dans les médias occidentaux, poussant le journaliste britannique Jonathan Steele à poser la question : « Imaginez qu’un sondage d’opinion respectable découvre que la majorité des Syriens préfère que Bachar al-Assad demeure au pouvoir, est-ce que cela ne serait pas une nouvelle importante ? » Steele décrivit les résultats du sondage comme « des faits incommodes » qui ont « été étouffés » parce que la couverture médiatique des événements en Syrie avait « cessé d’être juste » et s’était transformée en « arme de propagande ». [66]

    De beaux slogans en lieu et place de politique et d’analyse

    Draitser peut être déclaré fautif non seulement pour avoir propagé un argument établi par présomption ne reposant sur aucune preuve, mais aussi pour avoir remplacé la politique et l’analyse par l’émission de slogans. Dans son article du 20 octobre sur Counterpunch, « Syria and the Left : Time to Break the Silence » [La Syrie et la Gauche : Il est Temps de Rompre le Silence, NdT], il affirme que les objectifs devant définir la Gauche sont la quête de paix et de justice comme si c’étaient des qualités inséparables, ne se trouvant jamais en opposition. Que la paix et la justice puissent parfois être antithétiques est illustré dans la conversation qui suit, entre le journaliste australien Richard Carleton et Ghassan Kanafani, un écrivain, romancier et révolutionnaire palestinien. [67]

    C : Pourquoi ton organisation n’entame-t-elle pas des pourparlers de paix avec les Israéliens ?

    K : Tu n’entends pas vraiment « pourparlers de paix ». Tu veux dire capituler. Abandonner.

    C : Pourquoi ne pas simplement parler ?

    K : Parler à qui ?

    C : Parler aux dirigeants israéliens.

    K : C’est comme une espèce de conversation entre l’épée et le cou, c’est ça ?

    C : Hé bien, s’il n’y a aucune épée ni aucun fusil dans la pièce, tu pourrais toujours parler.

    K : Non. Je n’ai jamais vu de conversation entre un colonialiste et un mouvement de libération nationale.

    C : Mais malgré tout ça, pourquoi ne pas parler ?

    K : Parler de quoi ?

    C : Parler de la possibilité de ne pas se battre.

    K : Ne pas se battre pour quoi ?

    C : Ne pas se battre du tout. Pour quoi que ce soit.

    K : D’habitude, les gens se battent pour quelque chose. Et ils arrêtent de le faire pour quelque chose. Alors tu ne peux même pas me dire pourquoi, et de quoi nous devrions parler. Pourquoi devrions-nous parler d’arrêter de nous battre ?

    C : Parler d’arrêter de se battre pour faire cesser la mort et la misère, la destruction et la douleur.

    K : La misère et la destruction, la douleur et la mort de qui ?

    C : Des Palestiniens. Des Israéliens. Des Arabes.

    K : Du peuple palestinien qui est déraciné, jeté dans des camps, qui souffre de la faim, assassiné pendant vingt ans et interdit d’employer son propre nom, « Palestiniens » ?

    C : Pourtant, mieux vaut ça plutôt qu’ils soient morts.

    K : Pour toi, peut-être. Mais pas pour nous. Pour nous, libérer notre pays, avoir notre dignité, le respect, posséder simplement des droits humains est une chose aussi essentielle que la vie elle-même.

    Draitser n’explique pas les valeurs auxquelles devrait se consacrer la Gauche aux USA quand la paix et la justice sont en conflit. Son invocation du slogan « paix et justice » en tant que mission d’élection pour la Gauche US semble n’être rien de plus qu’une invitation faite aux gauchistes d’abandonner la politique pour s’embarquer plutôt sur une mission les vouant à devenir de « belles âmes » se situant au-delà des conflits sordides qui empoisonnent l’humanité – sans jamais prendre parti, hormis celui des anges. Son affirmation comme quoi « aucun groupe n’a à cœur les meilleurs intérêts de la Syrie » est presque trop stupide pour mériter un commentaire. Comment le saurions-nous ? L’on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression qu’il croit qu’il sait, et avec lui la Gauche US, seuls parmi tous les groupes et tous les états du monde, ce qui est le mieux pour « le peuple syrien ». C’est peut-être pourquoi il annone que la responsabilité de la gauche US est vouée « au peuple de Syrie, » comme si le peuple de Syrie était une masse indifférenciée dotée d’intérêts et d’aspirations identiques. Les Syriens dans leur ensemblecomprennent à la fois les républicains laïques et les Islamistes politiques, qui possèdent des opinions irréconciliables sur la manière d’organiser l’état, et qui ont été enferrés dans une lutte à mort pendant plus d’un demi-siècle – lutte entretenue, du côté islamiste, par son propre gouvernement. Les Syriens dans leur ensemble comprennent ceux qui sont en faveur de l’intégration dans l’Empire US et ceux qui s’y opposent ; ceux qui collaborent avec les impérialistes US et ceux qui s’y refusent. De cette perspective, que signifie donc l’affirmation que la gauche US ait une responsabilité envers le peuple de Syrie ? Quel peuple de Syrie ?

    Je pensais que la responsabilité de la gauche US se situait auprès des travailleurs des États-Unis, pas du peuple de Syrie. Et je pensais pareillement que la Gauche US aurait considéré que parmi ses responsabilités figure la diffusion d’analyses politiques rigoureuses et fondées sur des preuves, démontrant comment les élites économiques US utilisent l’appareil d’état US pour faire progresser leurs propres intérêts aux dépens des populations, domestiquement et à l’étranger. Comment la longue guerre de Washington contre la Syrie affecte-t-elle la classe laborieuse aux USA ? C’est ce dont Draitser devrait parler.

    Mon livre, « La Longue Guerre de Washington contre la Syrie », paraîtra en avril 2017.

    Stephen Gowans

     

    Article original en anglais :

  • Désespérée, l’Administration Obama se raccroche à des inventions, et peut-être pire… - Planetes360
    https://planetes360.fr/desesperee-ladministration-obama-se-raccroche-a-inventions-etre-pire

    Le 28 septembre la mission française à l’ONU a affirmé que deux hôpitaux d’Alep-est avaient été bombardés. Elle a montré dans un tweet une photo de bâtiments détruits à Gaza. Plus tard, les Français ont supprimé ce tweet.

    Ce n’est pas la première fois que des officiels « occidentaux » se rendent coupables d’allégations mensongères et de falsification volontaires de la vérité, mais en général, ils évitent les mensonges trop voyants.

    Pas John Kerry, le secrétaire d’État des États-Unis. Hier, pendant la conférence de presse qui a précédé son entretien avec le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Marc Ayrault, au sujet d’une nouvelle résolution de l’ONU, il a dit ceci (vidéo @ 1 : 00) sur la Syrie :

    Hier soir, le régime a attaqué un autre hôpital, 20 personnes ont été tuées et 100 ont été blessées. La Russie et le régime doivent plus qu’une explication au monde sur la raison pour laquelle ils ne cessent de frapper les hôpitaux, les installations médicales et les enfants et les femmes. Ce sont des actes qui exigent une enquête pour crimes de guerre. Et ceux qui commettent ces crimes doivent et devront rendre des comptes.

    Aucun groupe d’opposition n’a dit qu’une telle chose, qui serait extrêmement grave, était arrivée. Aucun. Aucune agence de presse ne l’ a mentionnée. Le SOHR, l’organe de désinformation du MI-6 en Grande-Bretagne, qui recense de manière très fiable tous les dégâts signalés et qui est fréquemment cité dans les médias « occidentaux », n’en a pas parlé non plus.

    Le grave incident que Kerry dénonce n’a pas eu lieu. Kerry l’a inventé. (Était-il censé se produire, a-t-il été annulé et Kerry a-t-il raté la note de service ?) Kerry a utilisé ce mensonge pour appeler à une enquête pour crimes de guerre et à des sanctions. Cela devant les caméras, lors d’un événement officiel avec un hôte étranger dans le cadre d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.

    C’est grave. C’est presque aussi grave que les fausses déclarations de Colin Powell sur les armes de destruction massive en Irak devant le Conseil de sécurité des Nations-Unies.

    Les premiers rapports, comme celui de CBSNews, relaient l’accusation de Kerry :

    Kerry a déclaré que les forces syriennes avaient frappé un hôpital pendant la nuit, tuant 20 personnes et en en blessant 100, ce qui constituerait la dernière frappe de Moscou ou de son allié à Damas sur une cible civile.

    Cependant l’article du New York Times sur l’événement indique bien que Kerry a demandé l’ouverture d’une enquête pour crimes de guerre, mais il ne mentionne pas le bombardement de l’hôpital. Il n’en parle pas du tout. Pour le « journal de référence » autoproclamé, le mensonge de Kerry n’a pas eu lieu. De même, leWashington Post, dans son propre article, ne fait aucune mention de l’accusation mensongère de Kerry.

    Le dernier article Matthew Lee d’AP omet également le mensonge. C’est curieux parce que Matt Lee sait très bien ce que Kerry a dit. Le briefing du Département d’État d’hier y a consacré un long chapitre. Sur la vidéo(@ 3 : 30) on voit que c’est Matt qui pose les questions :

    QUESTION : D’accord. Sur la Syrie et les commentaires du Secrétaire plus tôt ce matin, ma question est : Savez-vous de quelle frappe il parlait dans ses commentaires cette nuit concernant un hôpital à Alep ?

    M. KIRBY : Je pense que le Secrétaire faisait référence en fait à une frappe que nous avons vu se produire hier sur un hôpital de campagne dans le gouvernorat de Rif Dimashq. Je ne suis pas tout à fait sûr que c’est ce à quoi il faisait allusion, mais je crois bien qu’il parlait de celle qui a eu lieu à –

    QUESTION : Pas à Alep ?

    M. KIRBY : Je crois que c’était – je pense que c’était – je pense qu’il – je suppose – il me semble qu’il a fait une petite erreur sur le lieu en se référant à une –

    QUESTION : Mais vous n’êtes pas sûr ?

    M. KIRBY : Non. Tout ce que je peux vous dire, au mieux de mes connaissances, c’est qu’il faisait très probablement référence à une frappe hier dans ce gouvernorat, mais il probablement fait cette erreur en toute bonne foi.

    QUESTION : Si nous pouvions – si nous pouvions savoir avec précision ce dont il parlait –

    M. KIRBY : Je vais faire ce que je peux, Matt.

    Et ça continue comme ça encore un moment. Mais il n’y a pas d’attaque d’hôpital ni à Rif Dimashq, ni à Alep. Plus tard, Kirby, le porte-parole du Département d’Etat, a pratiquement reconnu que Kerry avait menti en disant : « Je ne peux pas confirmer cela. »

    Il apparaît également que Kerry n’a pas de preuve du moindre crime de guerre ni aucune possibilité de lancer une procédure internationale officielle à ce sujet. Et à quelle fin de toute façon ? Intimider la Russie ? Il n’y a aucune chance d’y parvenir, ce serait parfaitement inutile d’essayer, et Kerry devrait le savoir.

    Kerry est désespéré. Il a complètement perdu la direction des opérations en Syrie. La Russie mène l’affaire et elle fera tout ce qui doit être fait. En dehors d’entamer une guerre mondiale, l’administration Obama n’a plus aucun moyen d’influencer de manière significative le cours des choses.

    Kerry est seulement un des outils de l’administration Obama. Plus tard dans la même journée, le directeur du renseignement national américain, James Clapper, a porté d’autres accusations contre la Russie :

    La communauté du renseignement étasunien (USIC) pense pouvoir dire que le gouvernement russe est à l’origine des récents piratages d’e-mails de citoyens et d’institutions des États-Unis, y compris des organisations politiques étasuniennes. Les récentes diffusions d’e-mails, vraisemblablement piratés, sur des sites comme DCLeaks.com et WikiLeaks, et par Guccifer 2.0, cadrent avec des méthodes et des motivations d’inspiration russe. Ces vols d’informations ont pour but d’interférer avec le processus électoral américain. Cela n’est pas nouveau pour Moscou – les Russes ont utilisé des tactiques et des techniques similaires en Europe et en Eurasie, par exemple, pour influencer l’opinion publique. Nous croyons que, du fait de l’importance et de la sensibilité de l’entreprise, seuls les officiels les plus haut-gradés de la Russie auraient pu autoriser ces activités.

    Traduction : « ON NE SAIT PAS du tout (« pense pouvoir dire », « nous croyons », « d’inspiration ») qui est responsable de ces piratages et nous N’AVONS PAS la moindre preuve (cadre avec », « du fait de l’importance et de la sensibilité ») que la Russie est impliquée, alors il ne nous reste plus qu’à essayer de vous embrouiller et de vous embobiner. »

    L’ancien ambassadeur britannique Craig Murray a appelé ça un flagrant mensonge néoconservateur. C’est clairement le Comité national démocrate qui a manipulé l’élection américaine en faisant, contrairement à son mandat, la promotion de Clinton aux dépens de Sanders. C’est cela seulement que les pirates ont montré. Il est également facile de comprendre pourquoi ces accusations sont portées maintenant. Murray :

    Le fait que l’administration Obama ait porté une accusation officielle contre la Russie qui ne soit fondée sur aucune preuve est, d’une certaine manière, étonnant. Mais c’est un acte de désespoir. WikiLeaks a déjà annoncé qu’ils avaient une énorme quantité d’autres documents secrets sur les manigances d’Hillary. La Maison Blanche cherche simplement à les discréditer par avance en les reliant mensongèrement aux services secrets russes.

    L’administration Obama est en train de perdre. Elle n’arrive plus à imposer ses désidératas, ni en Syrie, ni pour les élections. Trump, malgré ses gros mots de sale gamin, a une très bonne chance d’emporter la présidence. Lui (-44%) et Clinton (-41%) sont plus détestés de l’électorat étasunien que Poutine (-38%). N’importe quelle solution en Syrie sera plus avantageuse pour la Russie que pour Washington.

    Un tel désespoir peut être dangereux. Kerry est aux abois quand il ment sur la Russie. Mais le président et ses collègues du Pentagone et de la CIA ont des moyens plus concrets de s’exprimer. Espérons qu’ils ne se lanceront pas dans quelque chose de vraiment insensé !

  • USA- Désespérée, l’Administration Obama se raccroche à des inventions, et peut-être pire…
    http://vilistia.org/archives/12282

    dimanche 9 octobre 2016 Le 28 septembre la mission française à l’ONU a affirmé que deux hôpitaux d’Alep-est avaient été bombardés. Elle a montré, en fait, dans un tweet une photo de bâtiments détruits à Gaza par Israël. Plus tard, les … Lire la suite →

    #SYRIE #SYRIE_ARMEMENT

  • Les ONG internationales et l’industrie de la catastrophe : l’exemple haïtien | Le Partage
    http://partage-le.com/2015/12/les-ong-internationales-et-lindustrie-de-la-catastrophe-lexemple-haitien

    Ce sont les États-Unis qui sont les premiers responsables de cet échec. Au tout début, l’Administration Obama, sous couvert d’aide humanitaire, avait profité de séisme pour déployer 20 000 soldats et 17 navires de guerre pour renforcer l’occupation du pays par les Nations Unies pour maintenir l’ordre parmi les sinistrés et empêcher un afflux de réfugiés aux États-Unis.

    Cette réponse militaire, comme l’a dénoncé Médecins sans Frontières à l’époque, a en réalité gêné la distribution des secours d’urgence. Et une fois que les US se sont réellement penchés sur l’aide humanitaire et la reconstruction, c’était pour créer la Commission Intérimaire pour la Reconstruction d’Haïti (la CIRH), sous leur direction, qui recueillait des promesses de dons de dix milliards de dollars de la part des puissances impériales. La CIRH, toutefois, n’a, à ce jour, reçu que 10% des sommes promises.

    Une fois qu’ils auront récupéré les dons (s’ils le font), les États-Unis comptent mettre en œuvre un projet néolibéral visant à exploiter la main d’œuvre bon marché d’Haïti pour l’employer dans les usines, les plantations destinées à l’exportation, et les sites touristiques. Et donc, ce qu’ils prétendent être un « effort », selon le terme employé par Bill Clinton, le président de la CIRH, l’effort de mieux construire, est en fait une imposture destinée à exploiter Haïti.

    Le bilan des ONG internationales est presque aussi catastrophique. Pour être juste, certaines ont accompli un travail remarquable, en particulier Partners in Health . Mais, d’une façon générale, les ONG ont manqué à leur engagement vis-à vis des Haïtiens. Les ONG n’ont pas dépensé les sommes énormes qu’elles ont collectées. La Croix Rouge, par exemple, a recueilli 479 millions de dollars de dons pour Haïti, mais n’en a dépensé ou engagé dans des projets que 245 millions.

    Les ONG ne coordonnent pas les secours. Elles sont toutes engagées dans une compétition capitaliste pour la collecte des dons et leur préoccupation est d’estampiller leurs actions de façon distincte pour pouvoir annoncer leurs « réussites » à leurs donateurs. En conséquence, dans le meilleur des cas, les ONG fournissent tout un tas de services incohérents aux sinistrés. Dans le pire des cas, elles gardent sous le coude des sommes ahurissantes.

    En réalité, les États-Unis, leurs alliés, et les ONG qui les représentent ont supervisé et, dans de nombreux cas, provoqué l’aggravation de la situation à Haïti au cours de l’année passée. L’échec de la reconstruction a condamné des centaines de milliers de personnes à rester bloquées dans les camps, à être exposées aux intempéries, aux maladies, à la violence qu’engendrent les situations désespérées.

    Me rappelle : http://blog.monolecte.fr/post/2010/01/14/limposture-humanitaire
    et en ce WE de Téléthon : http://blog.monolecte.fr/post/2004/12/07/telethon-piege-a-cons

  • The Mess that Nuland Made | Consortiumnews

    https://consortiumnews.com/2015/07/13/the-mess-that-nuland-made

    The Mess that Nuland Made

    July 13, 2015

    Exclusive: Assistant Secretary of State Victoria Nuland engineered Ukraine’s “regime change” in early 2014 without weighing the likely chaos and consequences. Now, as neo-Nazis turn their guns on the government, it’s hard to see how anyone can clean up the mess that Nuland made, writes Robert Parry.

    By Robert Parry

    As the Ukrainian army squares off against ultra-right and neo-Nazi militias in the west and violence against ethnic Russians continues in the east, the obvious folly of the Obama administration’s Ukraine policy has come into focus even for many who tried to ignore the facts, or what you might call “the mess that Victoria Nuland made.”

    –—

    Une traduction en français envoyé par Jean-Marie Chauvier

    Le bordel qu’a fait Victoria Nuland
    L’assistante au Secrétariat d’état, Victoria Nuland a manigancé « un changement de régime » en Ukraine au début de 2014 sans évaluer le chaos probable et les conséquences . Maintenant que des néo-nazis tournent leurs fusils contre le gouvernement, il est difficile de voir comment quelqu’un peut nettoyer le bordel que Nuland a créé.
    Par Robert Parry

    Juillet 14, 2015 "Information Clearing House" - "Consortium News" – Alors que l’armée ukrainienne quadrille contre des milices d’extrême-droite et néo-nazies dans l’ouest et que la violence contre les ethniques russes continue à l’est, la folie évidente de la politique de l’Ukraine de l’administration Obama est devenue un point central même pour les nombreuses personnes qui ont essayé d’ignorer les faits ou ce qu’on pourrait appeler « le bordel qu’a fait Victoria Nuland. »

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes « Toria » Nuland a été « le cerveau » derrière le « changement de régime » du 22 février 2014, en Ukraine, complotant de renverser le gouvernement démocratiquement élu du Président Viktor Yanoukovich, tout en convainquant les médias US dominants toujours crédules, que le coup n’était pas vraiment un coup mais une victoire de la « démocratie ».

    Assistant Secretary of State for European Affairs Victoria Nuland, who pushed for the Ukraine coup and helped pick the post-coup leaders.

    L’assistante au Secrétariat d’état, pour les affaires européennes Victoria Nuland qui a poussé au coup en Ukraine et a aidé à choisir les dirigeants post-coup.

    Pour vendre ce dernier « changement de régime » d’inspiration néocon au peuple américain, l’horreur de ceux qui avaient accompli le coup a été systématiquement vaporisé, en particulier le rôle clé de néo-nazis et d’autres ultra-nationalistes du Secteur Droit. Pour la campagne de propagande US organisée, les faiseurs du coup devaient porter des chapeaux blancs, pas des chemises brunes.
    Ainsi, pendant à peu près un an et demi, les médias dominants occidentaux, spécialement le New York Times et The Washington Post, ont tourné leurs informations dans tous les sens pour éviter de dire à leurs lecteurs que le nouveau régime de Kiev était imprégné et dépendant de combattants néo-nazis et d’ultranationalistes ukrainiens qui voulaient des Ukrainiens de sang pur, sans ethniques russes.

    Toute mention de cette réalité sordide était qualifiée de « propagande russe » et toute personne qui disait cette vérité inconfortable était « un laquais de Moscou ». Ce n’est qu’à partir du 7 juillet que le Times a admis l’importance des néo-nazis et autres ultranationalistes faisant la guerre contre des ethniques russes dans l’est. Le Times rapportait aussi que ces forces d’extrême-droite avaient été rejointes par des militants islamiques. Certains de ces jihadistes ont été appelés « frères » de l’Etat islamique super brutal.
    Bien que le Times ait cherché à tourner cette remarquable alliance militaire – des milices néo-nazis et de jihadistes islamistes – comme certaine, la réalité devait être détonante pour des lecteurs qui avaient cru la propagande occidentale sur des forces « pro-démocratie » résistant contre une « agression russe » malveillante.

    Le Times s’est peut-être rendu compte qu’il ne pouvait plus mettre le couvercle sur la vérité gênante en Ukraine. Pendant des semaines, les milices du Secteur Droit et le bataillon Azov néo-nazi ont prévenu le gouvernement civil de Kiev qu’ils pouvaient se retourner contre lui et créer un ordre nouveau qui leur convenait mieux.
    Des affrontements dans l’ouest

    Alors, samedi, de violents affrontements ont éclaté dans la ville ukrainienne Mukachevo, dans l’ouest, prétendument au sujet du contrôle des routes de contrebande de cigarettes. Des paramilitaires de Secteur Droit ont arrosé des agents de police de balles à partir d’une mitrailleuse de ceinturon ( ??? belt-fed), et la police soutenue par des soldats du gouvernement ukrainien – ont répliqué au tir. On a rapporté plusieurs tués et de multiples blessures.

    Les tensions se sont intensifiées lundi, avec le Président Petro Poroshenko ordonnant aux forces de sécurité nationales de désarmer « les cellules armées » des mouvements politiques. Entretemps le Secteur Droit envoyait des renforts dans la région tandis que d’autres miliciens convergeaient vers la capitale Kiev.
    Alors que le Président Poroshenko et le dirigeant Dmitry Yarosh du secteur Droit pourraient réussir à tasser ces dernières hostilités survenues, ils pourraient ne que postposer l’inévitable : un conflit entre les autorités soutenues par les US à Kiev et les combattants néo-nazis et d’autres de droite, qui ont été le fer de lance du coup de l’an dernier et ont été sur les lignes de front dans le combat contre les rebelles ethniques russes dans l’est.

    Les extrémistes de droite ukrainiens considèrent qu’ils ont fourni le plus grand fardeau dans la guerre contre les ethniques russes et éprouvent de la rancune envers les politiciens vivant dans une sécurité et un confort relatifs à Kiev. En mars, Poroshenko avait aussi licencié l’oligarque un peu voyou Igor Kolomoisky comme gouverneur de la province du sud-est de Dnipropetrovsk Oblast. Kolomoisky a été le principal bienfaiteur des milices du Secteur Droit.

    Donc, comme c’est devenu apparent en Europe et même à Washington, la crise ukrainienne est en train d’échapper au contrôle, rendant le récit préféré du Département d’Etat sur le conflit– tout est de la faute du Président russe Vladimir Poutine – de plus en plus difficile à vendre.

    Comment l’Ukraine est-elle supposée de se tirer de ce qui ressemble à une spirale de mort – une guerre possible sur deux fronts dans l’est et l’ouest en même temps qu’une économie qui s’effondre – est difficile à saisir.

    L’Union européenne, confrontée aux des crises budgétaires en Grèce et d’autres membres de l’UE, a peu d’argent ou de patience pour l’Ukraine, son chaos néo-nazi et sociopolitique.

    Les néocons d’Amérique au Washington Post et ailleurs continuent à fulminer sur la nécessité pour l’administration Obama d’investir plus de milliards et des milliards de dollars dans l’Ukraine post-coup parce qu’elle « partage nos valeurs ». Mais cet argument aussi s’effondre alors que les Américains voient battre le cœur d’un racisme nationaliste à l’intérieur du nouvel ordre en Ukraine.
    Un autre « changement de régime » néocon

    Beaucoup de ce qui est arrivé était prévisible, bien sûr, et a effectivement été prédit , mais la néocon Nuland n’a pas ou résister à la tentation de provoquer « un changement de régime » qu’elle pouvait considérer comme le sien.

    Son mari (et archi-néocon) Robert Kagan avait co-fondé le Projet pour un nouveau siècle américain en 1998 au sujet d’une exigence de « changement de régime » en Irak, un projet qui a été accompli en 2003 avec l’invasion du président George W. Bush.

    Comme Nuland en Ukraine, Kagan et ses compagnons néocons pensaient qu’ils pouvaient manigancer une invasion facile de l’Irak, évincer Saddam Hussein et installer un certain client choisi – en Irak. Ahmed Chalabi allait être “le gars”. Mais ils n’ont pas pris en compte les dures réalités de l’Irak, comme les fissures entre Sunnites et Chiites, démasquées par l’invasion conduite par les US et l’occupation.

    En Ukraine, Nuland et ses amis interventionnistes néocons et libéraux ont vu une opportunité de flanquer un coup de poing à Poutine en encourageant des manifestations violentes pour renverser le Président Yanoukovich favorable à la Russie et d’y mettre à la place un nouveau régime hostile à Moscou.
    Carl Gershman, le néocon, président pour les US de la Dotation nationale pour la Démocratie financée par le contribuable, a expliqué le plan dans un éditorial du Post le 26 septembre 2013. Gershman appelait l’Ukraine « le plus grand prix » et un pas important par intérim pour faire basculer Poutine, qui « pourrait se trouver lui-même dans une issue perdante pas seulement à l’étranger proche mais en Russie même. » De son côté, Nuland a distribué des biscuits aux manifestants anti- Yanoukovich à la Place Maidan, a rappelé à des dirigeants d’affaires ukrainiens que les US avaient investi $5 milliards dans leurs « aspirations européennes » a déclaré « Merde pour l’UE » pour son approche moins agressive et a discuté avec l’ambassadeur US Geoffrey Pyatt qui devraient être les nouveaux dirigeants de l’Ukraine. « C’est Yats qu’il faut, » a-t-elle dit se référant à Arseniy Yatsenyuk.

    Nuland a vu sa grande chance le 20 février 2014, quand un mystérieux tireur d’élite - tirant apparemment d’un building contrôlé par le Secteur Droit – a tiré tuant à la fois des policiers et des manifestants, intensifiant la crise. Le 21 février, dans une tentative désespérée pour éviter plus de violences, Yanoukovich a accepté un plan européen garanti dans lequel il acceptait de pouvoirs réduits et qui appelait à des élections anticipées de sorte qu’il pouvait être voté hors de fonction.

    Mais ce n’était pas assez pour les forces anti- Yanoukovich qui – dirigées par le Secteur Droit et les milices néo-nazies – ont envahi les buildings du gouvernement le 22 février, forçant Yanoukovich et beaucoup de ses autorités à fuir pour leur vie. Avec des voyous armés patrouillant dans les corridors du pouvoir, le pas final pour « un changement de régime » était prêt.

    Au lieu d’essayer de sauver l’accord du 21 février, Nuland et des autorités européennes ont arrangé une procédure inconstitutionnelle pour exclure Yanoukovich de la présidence et ont déclaré le nouveau régime « légitime. » Le gars de Nuland – Yatsenyuk - est devenu premier ministre.

    Alors que Nuland et ses cohortes néocons célébraient leur « changement de régime » s’est manifesté une réaction prévisible de Poutine, qui reconnaissait la menace stratégique que ce nouveau régime hostile posait à la base navale historique russe de Sébastopol, en Crimée. Le 23 février, il a commencé en prendre des actions pour protéger ces intérêts russes.

    Haines ethniques

    Ce que le coup a fait aussi a été de raviver des antagonismes longtemps refoulés entre les Ukrainiens ethniques dans l’ouest, y compris des éléments qui avaient soutenu l’invasion de l’Union soviétique par Adolphe Hitler pendant la Seconde guerre mondiale, et les ethniques russes du sud et de l’est qui craignaient les sentiments antirusses émanant de Kiev.

    D’abord en Crimée et ensuite dans la région dite de Donbas, ces ethniques russes, qui avaient été la base politique de Yanoukovich, ont résisté contre ce qu’ils voyaient comme un renversement illégitime de leur président élu. Les deux régions ont organisé des referendums cherchant la séparation de l’Ukraine, une action que la Russie a accepté en Crimée mais à laquelle elle s’est opposée avec le Donbas.

    Néanmoins, quand le régime de Kiev a annoncé une « opération anti-terroriste » contre le Donbas et envoyé des néo-nazis et d’autres milices extrémistes pour être le sommet de l’attaque, Moscou s’est mis à tranquillement prêter secours aux rebelles ethniques russes en difficulté, un geste que Nuland et l’Administration Obama et les médias d’informations dominants ont appelé « agression russe ».

    Parmi l’hystérie occidentale sur les supposées « intentions impériales » de la Russie et en diabolisant Poutine, le président Barack Obama a principalement autorisé une nouvelle Guerre froide contre la Russie, traduite maintenant en une nouvelle organisation stratégique US qui pourrait coûter des trillons de dollars aux contribuables US et risquer une possible confrontation nucléaire.
    Pourtant, malgré les coûts extraordinaires et les dangers, Nuland n’a pas réussi à apprécier les réalités pratiques sur le terrain, tout comme son mari et d’autres néocons en Irak. Alors que Nuland avait obtenu que le client qu’elle avait choisi Yatsenyuk soit installé et qu’il supervisait un »plan économique « néo-libéral » exigé par les US – réduisant considérablement les pensions, l’assistance au chauffage et d’autres programmes sociaux – le chaos que son « changement de régime » avait déchaîné avait transformé l’Ukraine en un trou noir financier.

    Avec peu de perspectives pour une victoire nette contre la résistance ethnique russe à l’est – et avec les milices néo-nazis/islamistes de plus en plus nerveux au sujet de l’impasse – les chances pour restaurer un sens de l’ordre significatif dans ce pays apparaissent comme lointaines. Le chômage monte en flèche et le gouvernement est fondamentalement banqueroute.

    Le dernier meilleur espoir pour une certaine stabilité aurait pu être l’accord Minsk-2 en février 2015, appelant à un système fédéralisé pour donner plus d’autonomie au Donbas, mais le Premier ministre Yatsenyuk de Nuland, a saboté l’accord en mars en insérant un comprimé de poison qui exigeait essentiellement que les rebelles ethniques russes se rendent d’abord.

    Maintenant, le chaos ukrainien risque d’évoluer encore plus hors de contrôle avec les néo-nazis et d’autres milices de droite – ayant reçu un tas d’armes pour tuer des ethniques russes dans l’est - se tournant contre la direction politique à Kiev.

    En d’autres mots, les néocons ont frappé de nouveau, rêvant d’un schéma de « changement de régime » qui ignorait les réalités pratiques, comme les fissures ethniques et religieuses. Ensuite, alors que le sang coulait et que les souffrances empiraient, les néocons ont simplement cherché quelqu’un d’autre à blâmer.
    Donc, il semble improbable que Nuland, considérée par certains à Washington comme la nouvelle « star » de la politique étrangère US, soit licenciée pour son incompétence dangereuse, tout comme la plupart des néocons auteurs du désastre irakien, demeurent des experts « respectés » employés dans les principaux groupes d’experts, auxquels on offre des espaces appréciés dans les pages de chroniques, et qui sont consultés aux plus hauts niveaux du gouvernement US.

    (…)

    Le journaliste d’investigation Robert Parry a réfuté beaucoup de récits sur l’Iran-Contra pour The Associated Press et Newsweek dans les années 1980. On peut acheter son dernier livre America’s Stolen Narrative, (Le récit volé de l’Amérique (…)

    #ukraine #nuland #bordel

  • La nouvelle madame technologie de l’administration Obama est… la vice-présidente de Google X
    http://www.usine-digitale.fr/article/la-nouvelle-madame-technologie-de-l-administration-obama-est-la-vice-

    Barack Obama veut mettre le turbo sur la technologie : il a nommé au poste de responsable des activités high-tech de la Maison Blanche Megan Smith, la vice-présidente de Google X, le laboratoire top secret du géant de Mountain View.

    #Administration_Obama #Barack_Obama #Google_X_Lab #Maison-Blanche #Megan_Smith #Numérique #Politique #Technologie #États-Unis

  • La NSA surveillerait 1,6% du trafic Internet de la planète
    http://www.lefigaro.fr/secteur/high-tech/2013/11/26/01007-20131126ARTFIG00447-la-nsa-ecumerait-16-du-trafic-internet-de-la-plan

    La NSA et les « grandes oreilles » américaines écument 1,6% du trafic Internet de la planète, mais n’en retiennent que 0,004% pour une enquête approfondie, d’après des chiffres que l’Administration Obama vient de transmettre aux responsables européens après les révélations du lanceur d’alerte américain Edward Snowden.
    La fuite, inédite et peut-être calculée, a précédé de moins de vingt-quatre heures l’annonce de nouvelles exigences de l’Europe sur la protection des données individuelles, pour l’essentiel stockées sur des serveurs américains.

    Deux calculs élémentaires :

    • 0,004% du trafic, rien quoi… (40 ppm)
    Mettons 300 milliards de mails par jour.
    Donc, ils retiennent 12 millions de mails tous les jours.
    Et combien font-ils d’ enquêtes approfondies par jour ?

    • dans ce qu’ils interceptent le filtrage a priori (mots clés, individus ciblés, etc.) retient 0,25%
    0,004% / 1,6% -> 2,5‰

  • Guantanamo : M.Obama rappelé à sa promesse de fermer la prison
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2013/03/28/guantanamo-m-obama-rappele-a-sa-promesse-de-fermer-la-prison_3149703_3222.ht

    LE MONDE | 28.03.2013
    Par Philippe Bernard

    L’administration Obama « reste déterminée à fermer » le centre de détention de Guantanamo ouvert après les attentats de septembre 2001, a affirmé un porte-parole de la Maison Blanche, mercredi 27 mars, alors qu’une grève de la faim débutée le 6 février s’étend parmi les prisonniers. Ce mouvement met en lumière l’incapacité du président américain à tenir cette promesse solennellement faite juste après sa première élection, il y a quatre ans.

    Sur les 166 détenus qui restent incarcérés sur la base militaire située sur une enclave américaine en territoire cubain, environ 90 ont été déclarés libérables depuis des années, dont une majorité sont yéménites. Mais ils restent privés de liberté sans faire l’objet de poursuites judiciaires et sans terme défini, du fait du refus du Congrès de voter les crédits de transfèrement et des difficultés à trouver un pays acceptant de les accueillir.

    C’est, semble-t-il, parmi eux que s’est développé ce mouvement de grève de la faim qui vient d’entrer dans sa septième semaine, secouant l’amnésie de la société américaine sur ce qui reste un vide juridique. Mercredi, la Maison Blanche a fait savoir que « l’équipe présidentielle [surveillait] attentivement » le mouvement de protestation.

    ONZE GRÉVISTES SONT NOURRIS DE FORCE

    L’administration militaire du camp et les avocats des détenus divergent sur les origines et l’ampleur de la grève. Mercredi, les autorités reconnaissaient 31 grévistes (contre 24 une semaine plus tôt) tandis que, selon les juristes ayant visité ou interrogé par téléphone leurs clients, une majorité des 166 prisonniers ont cessé de s’alimenter, certains ayant perdu énormément de poids et mettant leur vie en danger.

    L’administration reconnaît d’ailleurs que onze grévistes sont nourris de force. Le quotidien Miami Herald a publié, mardi, une photo prise à Guantanamo d’un fauteuil de contention où les prisonniers sont sanglés pour être intubés ou perfusés.

    Le mouvement a été déclenché à la suite d’une fouille au cours de laquelle les corans des détenus ont été touchés par des gardiens, ce qui a été considéré comme une « profanation religieuse ». Mais, selon les militaires en charge de la prison, des interprètes musulmans feuillettent les livres sous le regard de gardiens, en vertu d’une procédure déjà ancienne. Les détenus exigent que les corans soient totalement exemptés de fouille, ce que l’administration refuse.

    La grève est « un événement orchestré pour attirer l’attention des médias », a estimé le capitaine Robert Durand, porte-parole militaire. Les détenus « ont été arrêtés par hasard, leur vie est foutue, on leur a tout enlevé, proteste David Remes, avocat de quinze détenus, tous grévistes, cité par l’AFP. Ils vivent leur douzième année à Guantanamo alors que s’éloigne pour eux la perspective d’en sortir. Cette prison est leur tombeau. »

    IMPRESSION D’UNE PROLONGATION SANS FIN DE LA PRISON

    Devant cette situation, la Croix-Rouge a avancé d’une semaine sa visite régulière de la prison. Ses conclusions ne seront pas rendues publiques. Le Comité international de la Croix-Rouge estime que « les garanties d’une procédure équitable et transparente aideront à soulager la pression mentale et émotionnelle que vivent les détenus, étant donné l’incertitude sur leur sort ».

    La polémique est montée d’un cran, jeudi, avec la requête déposée par les avocats devant un tribunal fédéral de Washington faisant état d’un refus des gardiens de fournir de l’eau potable aux détenus et d’une baisse de la température dans la prison, destinée à saper le mouvement de protestation. Des allégations réfutées par l’administration du camp.

    Depuis son ouverture en janvier 2002, Guantanamo a été secoué par des mouvements récurrents de grève de la faim et par de nombreux suicides. En août 2005, un mouvement avait touché 131 des 505 détenus.

    Récemment, les militaires ont demandé au Congrès de voter des crédits de 200 millions de dollars (156 millions d’euros) destinés à rénover les installations de la prison , confirmant l’impression d’une prolongation sans fin, et démentant les promesses de fermeture réitérées par la présidence .

    • en attendant ...

      A Guantanamo, des détenus se plaignent de manquer d’eau et d’avoir froid
      http://www.romandie.com/news/n/_A_Guantanamo_des_detenus_se_plaignent_de_manquer_d_eau_et_d_avoir_froid76

      WASHINGTON - Des prisonniers de Guantanamo, où plusieurs dizaines de détenus observent une grève de la faim, affirment être rationnés en eau potable et souffrir de températures extrêmement froides dans leurs cellules, ont indiqué des avocats jeudi à l’AFP.

      Une plainte en ce sens a été introduite en urgence auprès d’un tribunal de Washington par un détenu yéménite, dont les allégations ont été catégoriquement démenties par le commandant de la prison John Bogdan et dans une réponse du ministère de la Justice déposée jeudi devant cette même instance.

      Ces allégations sont fausses, écrit le ministère de la Justice dans ce document dont l’AFP a obtenu une copie, en demandant le rejet de la plainte, déposée mardi.

      Le ministère confirme toutefois le dépôt d’une plainte, établie selon lui sur la base d’un coup de téléphone entre le plaignant et son défenseur.

      Le plaignant Musaab al-Madhawani, emprisonné depuis 11 ans à Guantanamo, demande une aide humanitaire d’urgence à ses geôliers pour qu’ils lui fournissent de l’eau potable et des vêtements suffisamment chauds, selon la plainte.

      Le détenu yéménite n’absorbe plus que de l’eau et aucune nourriture en participant à une grève de la faim, en cours depuis 7 semaines pour certains, un mouvement déclenché le 6 février à la suite d’une fouille au cours de laquelle des effets personnels ont été confisqués et des Corans examinés d’une manière perçue par les prisonniers comme une profanation religieuse.

      Or, depuis trois jours, on leur refuse l’accès à de l’eau potable, les gardiens leur disent de boire au robinet, mais l’eau du robinet n’est pas potable à Guantanamo, souligne son avocat Stephen Xenakis.

  • Pétrole : Pourquoi une telle hausse des prix ? Pic pétrolier ou spéculation de Wall Street ?
    http://www.mondialisation.ca/index.php?context=viewArticle&code=ENG20120402&articleId=30085

    Curieusement, un des vrais moteurs de la bulle financière pétrolière provient des sanctions économiques imposées par l’Administration Obama sur les transactions pétrolières de la Banque Centrale d’Iran. En faisant pression ces dernières semaines à la fois sur le Japon, la Corée du Sud et l’Union Européenne pour qu’ils n’importent plus de pétrole iranien sous peine de sanctions, Washington a déclenché une énorme chute de l’offre de pétrole par l’Iran vers les marchés mondiaux, et a ainsi considérablement favorisé le jeu des contrats pétroliers à terme à Wall Street. Dans un récent article d’opinion paru dans le Financial Times de Londres, Ian Bremmer et David Gordon du groupe Eurasia écrivaient, « … même si cela cause effectivement quelques dégâts financiers à l’Iran, enlever trop de pétrole Iranien de l’offre mondiale d’énergie pourrait causer un pic du prix du pétrole et bloquerait la reprise. Pour la première fois peut-être, des sanctions ont le potentiel "de trop bien marcher", impactant autant ceux qui les subissent que ceux qui les appliquent. »