organization:al-qaeda

  • Financement du terrorisme : le jeu de dupes des dirigeants de Lafarge

    http://www.lemonde.fr/societe/article/2018/01/04/financement-du-terrorisme-le-jeu-de-dupe-des-dirigeants-de-lafarge_5237348_3

    Les responsables se rejettent la faute des agissements du groupe en Syrie. L’enquête se concentre sur le contenu des réunions qui se sont tenues au siège du cimentier à Paris.

    Qui sont les responsables du naufrage moral du groupe Lafarge en Syrie ? L’information judiciaire pour « financement du terrorisme », ouverte contre le cimentier en juin 2017, a établi deux faits : sa filiale syrienne Lafarge Cement Syria (LCS) a monnayé auprès de groupes terroristes la sécurité de son usine de Jalabiya, dans le nord du pays, et elle s’est approvisionnée en matières premières sur des zones contrôlées par l’organisation Etat islamique (EI) et le Front Al-Nosra, affilié à Al-Qaida.

    Ces deux infractions étant documentées, les juges d’instruction cherchent désormais à en établir les responsabilités individuelles et collectives. Six personnes ont d’ores et déjà été mises en examen début décembre 2017 : les deux anciens directeurs de LCS (Bruno Pescheux et Frédéric Jolibois), ainsi que quatre responsables du groupe à Paris (Bruno Lafont, ex-PDG de Lafarge, Christian Herrault, ancien directeur général adjoint opérationnel, Eric Olsen, ex-DRH, et Jean-Claude Veillard, l’ancien directeur sûreté).

    Au fil de leurs interrogatoires, les magistrats s’évertuent à remonter la chaîne décisionnelle pour comprendre si la société Lafarge SA – qui appartient au groupe LafargeHolcim depuis la fusion avec le groupe suisse en 2015 – peut être mise en examen en tant que personne morale. Selon les auditions dont Le Monde a pris connaissance, leur tâche s’apparente à un immense jeu de poupées russes, chaque dirigeant se défaussant sur l’étage hiérarchique inférieur ou supérieur. Une dilution des responsabilités vertigineuse de la part d’une multinationale opérant dans un pays en guerre.

    Le jeu de dupes commence au sommet de la pyramide, en Suisse, où le siège de LafargeHolcim dénonce à longueur de communiqués les « erreurs » commises par la « direction locale » de la filiale syrienne. L’ancien directeur de ladite filiale, Bruno Pescheux, affirme pourtant à la justice avoir agi avec l’aval de son responsable à Paris, Christian Herrault. Ce dernier, chargé de faire le lien entre la Syrie et la direction de Lafarge, est catégorique : il a constamment tenu informé le PDG du groupe, Bruno Lafont. Ce dernier assure pour sa part qu’il n’en est rien et qu’on ne lui « a pas tout dit ».

    Les procès-verbaux du comité de sûreté

    Qui savait, qui a validé et qui a laissé faire ? Afin de tenter d’y voir plus clair, la justice s’intéresse de près au contenu des réunions qui se sont tenues au siège du cimentier à Paris entre 2012 et 2014. Selon les documents consultés par Le Monde, la situation de l’usine était régulièrement évoquée lors des réunions mensuelles du comité de sûreté, auxquelles participaient plusieurs cadres de Lafarge : Christian Herrault, Jean-Claude Veillard, Eric Olsen et Biyong Chungunco, la directrice juridique du groupe. Si le PDG Bruno Lafont n’y participait pas physiquement, les procès-verbaux lui étaient généralement remis en mains propres.

    Or, dès la fin de l’année 2013, les difficultés rencontrées par l’usine pour continuer à opérer en Syrie alors que des groupes armés contrôlaient les axes routiers autour du site ont été clairement examinées. Le procès-verbal de la réunion du comité de sûreté de septembre 2013 en a gardé la trace : « Il devient de plus en plus difficile d’opérer sans être amené à négocier directement ou indirectement avec ces réseaux classés terroristes par les organisations internationales et les Etats-Unis », à savoir l’EI et Al-Nosra. Le risque est identifié, mais décision est prise de rester.

    Le mois suivant, la situation a évolué. Le procès-verbal de la réunion d’octobre 2013 précise que « grâce à des négociations menées avec les différents intervenants », les routes logistiques ont été rouvertes et les employés ont pu reprendre le chemin de l’usine. Ni l’EI ni Al-Nosra ne sont explicitement mentionnés dans ce document. L’enquête interne confiée par LafargeHolcim au cabinet américain Baker McKenzie après l’éclatement du scandale, à l’été 2016, reconnaît qu’il est impossible, sur la foi de ce seul procès-verbal, d’affirmer que ces deux groupes figuraient parmi les « intervenants » rétribués, à côté de l’Armée syrienne libre (ASL) et des Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD).

    « Intervenants » rétribués

    Trois éléments du dossier semblent pourtant aller dans ce sens. Tout d’abord, c’est précisément en octobre 2013 que des « négociations ont apparemment été menées » par un intermédiaire syrien de LCS, Firas Tlass, « avec au moins certains groupes précisés dans les procès-verbaux » du comité de sûreté, parmi lesquels figuraient « l’El et Al-Nosra », souligne l’enquête interne. Ensuite, M. Pescheux, l’ancien directeur de LCS, a lui-même reconnu devant les juges que l’EI était apparu dans la liste des groupes payés par Firas Tlass à cette période, en novembre 2013.

    Enfin, un document semble indiquer que les échanges verbaux du comité de sûreté étaient bien plus explicites que leurs comptes rendus officiels ne le laissent paraître. Dans un courriel adressé en septembre 2014 à Frédéric Jolibois, successeur de M. Pescheux à la tête de LCS, Jean-Claude Veillard se dit ainsi surpris que la directrice juridique, Biyong Chungunco, prétende ne pas être au courant des relations « indirectes » entre LCS et l’El. Il écrit : « Je lui ai gentiment fait remarquer qu’elle fait partie du comité de sûreté et que je parle de ces sujets depuis presque trois ans… Depuis trois ans, nous gérons tout cela en comité très restreint. »

    Que savait le PDG, Bruno Lafont ?

    Si les négociations engagées avec des groupes terroristes ont été explicitement évoquées lors de ces deux réunions de l’automne 2013, est-il envisageable que le PDG n’en ait pas été informé ? Bruno Lafont assure que oui : « Je ne faisais pas le boulot de mes collaborateurs, et je ne lisais pas forcément les procès-verbaux », a-t-il assuré aux enquêteurs fin janvier.

    Sur ce point, le PDG est démenti par les faits : il a en effet commenté dans un courriel certains éléments du procès-verbal du comité de sûreté de septembre 2013, ce qui tend à indiquer qu’il l’avait bien lu.

    Christian Herrault est par ailleurs catégorique : il affirme avoir informé son PDG dès septembre-octobre 2013 que Lafarge finançait des groupes terroristes comme Al-Nosra et l’EI. Entendu de nouveau début décembre 2017 par les juges en vue de sa mise en examen, Bruno Lafont n’en démord pourtant pas : « Il y a beaucoup de choses que je n’ai pas sues, qui m’ont peut-être été cachées, et cela me conduit à penser que l’on ne m’a pas tout dit. »

    Un « accord » évoqué devant le comité exécutif

    Huit mois après la réunion du comité de sûreté d’octobre 2013, la situation s’est encore dégradée autour de l’usine. Le 10 juillet 2014, Christian Herrault informe Bruno Lafont par courriel de l’arrêt du site, le temps de trouver un accord « clair » avec l’El et le PYD. A cette même date, Firas Tlass envoie un autre courriel à Bruno Pescheux, Christian Herrault et Jean-Claude Veillard, les informant qu’il a engagé des négociations avec les représentants de l’El à Dubaï pour parvenir à un « accord durable ».

    L’enquête interne a établi, à partir d’échanges de courriels, que ce sont Frédéric Jolibois, Christian Herrault et Jean-Claude Veillard qui ont donné des instructions à Firas Tlass sur la manière de conduire ces négociations. Ces échanges se sont prolongés après le 15 août 2014, date d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) condamnant l’EI et toute entité finançant cette organisation « directement ou indirectement ».

    Ces négociations ont pourtant été de nouveau évoquées lors d’une réunion du comité exécutif, le 27 août 2014, soit deux semaines après la résolution de l’ONU. Selon des notes non officielles prises lors de cette réunion, Christian Herrault aurait même anticipé une amélioration des ventes grâce à l’« accord avec les Kurdes et Daech » (l’acronyme arabe de l’EI). Toujours selon ces notes, Bruno Lafont aurait alors souligné l’importance de s’assurer que « ce que nous faisons soit sans risque (également au regard de la loi américaine) ». Aucune trace de ces discussions n’apparaît dans les procès-verbaux officiels du comité exécutif.

    Là encore, aucun responsable de Lafarge ne se souvenait de la teneur de cette réunion lorsqu’ils ont été entendus dans le cadre de l’enquête interne il y a un an. Devant les juges, début décembre 2017, ils ont nuancé leurs dénégations, tout en continuant de minimiser leur rôle. Si Bruno Lafont reconnaît que « Christian Herrault a fait l’annonce d’un accord avec Daech » ce 27 août 2014, il affirme avoir dit que « cet accord n’était pas une bonne idée ». Quant à Eric Olsen, il assure qu’« aucun des participants de cette réunion n’a compris la teneur de cet échange » entre M. Lafont et M. Herrault.

    Le rôle du Quai d’Orsay en question

    Le syndrome des poupées russes qui contamine ce dossier dépasse le cadre de l’organigramme de Lafarge. Lors de sa première audition par les douanes judiciaires, début 2017, Christian Herrault avait ainsi assuré que la décision du groupe de se maintenir en Syrie fin 2012 malgré le départ de toutes les entreprises françaises, dont Total ou Air liquide, avait reçu le soutien de la diplomatie française. « Tous les six mois, on allait voir le Quai d’Orsay, qui nous poussait à rester (…). C’est quand même le plus gros investissement français en Syrie, et c’est le drapeau français », avait-il déclaré.

    Entendu récemment par les juges d’instruction, Eric Chevallier, ambassadeur de France à Damas entre 2009 et mars 2012, date de la fermeture de la représentation diplomatique, a vigoureusement démenti ces allégations : « Je l’affirme catégoriquement, je n’ai jamais demandé à Lafarge de rester en Syrie. Je l’affirme solennellement, je n’ai jamais laissé entendre ceci (…). Leur demander ou les inciter à rester était contraire aux consignes, je ne leur aurais jamais dit ça. Vous savez, je sais ce que c’est que cette boucherie (…). C’est une vraie boucherie, une vraie guerre, d’une violence inouïe. Dès 2011, j’avais pressenti cette violence, une des pires du XXIe siècle (…). Je l’avais signalé dès le début. »

    Confronté par les magistrats à cette vive réaction du diplomate, Christian Herrault, l’ancien directeur général adjoint opérationnel du cimentier, a simplement répondu : « Il y en a manifestement un de nous deux qui ment. »

  • My Life as a New York Times Reporter in the Shadow of the War on Terror
    https://theintercept.com/2018/01/03/my-life-as-a-new-york-times-reporter-in-the-shadow-of-the-war-on-terro

    Très long article de #James_Risen, #journaliste d’investigation du #New_york_Times

    My experience with [some] stor[ies] [...] made me much less willing to go along with later government requests to hold or kill stories. And that ultimately set me on a collision course with the editors at the New York Times, who were still quite willing to cooperate with the government.

    [...]

    By 2002, I was also starting to clash with the editors over our coverage of the Bush administration’s claims about pre-war intelligence on Iraq. My stories raising questions about the intelligence, particularly the administration’s claims of a link between Iraq and Al Qaeda, were being cut, buried, or held out of the paper altogether.

    [...]

    Meanwhile, #Judy_Miller, an intense reporter who was based in New York but had sources at the highest levels of the Bush administration, was writing story after story that seemed to document the existence of Iraq’s weapons of mass destruction. Her stories were helping to set the political agenda in Washington.

    [...]

    After weeks of reporting in late 2002 and early 2003, I was able to get enough material to start writing stories that revealed that intelligence analysts were skeptical of the Bush administration’s evidence for going to war, particularly the administration’s assertions that there were links between Saddam’s regime and Al Qaeda.

    But after I filed the first story, it sat in the Times computer system for days, then weeks, untouched by editors. I asked several editors about the story’s status, but no one knew.

    Finally, the story ran, but it was badly cut and buried deep inside the paper. I wrote another one, and the same thing happened. I tried to write more, but I started to get the message. It seemed to me that the Times didn’t want these stories.

    What angered me most was that while they were burying my skeptical stories, the editors were not only giving banner headlines to stories asserting that Iraq had weapons of mass destruction, they were also demanding that I help match stories from other publications about Iraq’s purported WMD programs. I grew so sick of this that when the Washington Post reported that Iraq had turned over nerve gas to terrorists, I refused to try to match the story. One mid-level editor in the Washington bureau yelled at me for my refusal. He came to my desk carrying a golf club while berating me after I told him that the story was bullshit and I wasn’t going to make any calls on it.

    As a small protest, I put a sign on my desk that said, “You furnish the pictures, I’ll furnish the war.” It was New York Journal publisher William Randolph Hearst’s supposed line to artist Frederic Remington, whom he had sent to Cuba to illustrate the “crisis” there before the Spanish-American War. I don’t think my editors even noticed the sign.

    #manipulation #mensonges #désinformation #MSM

  • Le Yémen, un spécimen des ratés de la guerre contre le terrorisme
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/01/02/le-yemen-un-specimen-des-rates-de-la-guerre-contre-le-terrorisme_5236644_323

    Enfin un bon livre sur le Yémen ! En France, ils sont rares, un par décennie en moyenne. Un livre de chercheur, certes destiné au grand public, mais complexe, documenté, sans oublier une dimension théorique, qui est le propre de la recherche. Le Yémen - De l’Arabie heureuse à la guerre, de Laurent Bonnefoy, n’est pas une histoire de ce pays de la reine de Sabah à nos jours, contrairement à ce que son titre peut laisser croire. Les repères temporels sont présents et les grandes périodes dessinées à grand trait, mais c’est surtout la période récente, depuis le tournant du siècle, qui est analysée. Autre originalité du projet : le Yémen, pays aussi mythique que méconnu, n’est pas traité ici en soi mais plutôt dans son rapport au monde.
    […]
    La thèse de Laurent Bonnefoy est que, malgré son isolement apparent, malgré la négligence et la légèreté des puissances qui se sont penchées sur ce pays, la trajectoire du Yémen a joué – et joue encore – un rôle de paradigme dans les relations internationales.

    Le Yémen est, en effet, un spécimen quasi-parfait des ratés de la guerre contre le terrorisme : comment le pouvoir a eu intérêt à agiter cette menace pour obtenir des subsides ; comment les Etats-Unis ont baissé la garde en croyant avoir gagné au moment où leur relais local, le président Saleh, ruinait...

    boum… #paywall !

    • Le chercheur Laurent Bonnefoy développe, dans un essai très documenté, la thèse que ce pays – aussi mythique que méconnu – aujourd’hui frappé par la violence du monde finira par se rappeler au bon souvenir de celui-ci.

      Enfin un bon livre sur le Yémen ! En France, ils sont rares, un par décennie en moyenne. Un livre de chercheur, certes destiné au grand public, mais complexe, documenté, sans oublier une dimension théorique, qui est le propre de la recherche. Le Yémen - De l’Arabie heureuse à la guerre, de Laurent Bonnefoy, n’est pas une histoire de ce pays de la reine de Sabah à nos jours, contrairement à ce que son titre peut laisser croire. Les repères temporels sont présents et les grandes périodes dessinées à grand trait, mais c’est surtout la période récente, depuis le tournant du siècle, qui est analysée. Autre originalité du projet : le Yémen, pays aussi mythique que méconnu, n’est pas traité ici en soi mais plutôt dans son rapport au monde.

      C’est un prisme difficile et original, parfois aride, voire touffu, quand il s’agit d’éclairer les innombrables contradictions de la diplomatie yéménite sous Ali Abdallah Saleh, le président autocrate qui dirigea le pays de 1978 à 2012, président à la réunification des deux Yémen, chassé par la révolution de 2011 avant de revenir en 2014 par la force des armes et allié à ses ennemis jurés, les houthistes, qu’il avait combattus sans merci – ils finirent par l’assassiner en décembre 2017, au lendemain d’une ultime volte-face. Mais la complexité n’est pas un défaut dans la recherche, au contraire.

      Rôle de paradigme

      La thèse de Laurent Bonnefoy est que, malgré son isolement apparent, malgré la négligence et la légèreté des puissances qui se sont penchées sur ce pays, la trajectoire du Yémen a joué – et joue encore – un rôle de paradigme dans les relations internationales.

      Le Yémen est, en effet, un spécimen quasi-parfait des ratés de la guerre contre le terrorisme : comment le pouvoir a eu intérêt à agiter cette menace pour obtenir des subsides ; comment les Etats-Unis ont baissé la garde en croyant avoir gagné au moment où leur relais local, le président Saleh, ruinait tous ces gains en lançant sa guerre contre les houthistes ; comment l’aide au développement n’a jamais été à la hauteur de celle militaire ; comment la restructuration des forces de sécurité a lancé une lutte de tous contre tous ; comment le refus américain d’endosser les victimes civiles des frappes de drones a sapé la légitimité de leur propre allié...

      La liste est interminable, mais le résultat imparable : Al-Qaida est plus puissant qu’il y a quinze ans. Cette histoire, qui court de 2001 à 2015, a été peu couverte, à l’exception de rares journalistes comme François-Xavier Trégan, qui a longtemps écrit dans ces colonnes.

      Pour tous ces observateurs attentifs, dont fait évidemment partie Bonnefoy, l’échec de la révolution de 2011 et la guerre de 2015 n’ont pas été une surprise. Aujourd’hui, il faut donc lire Le Yémen - De l’Arabie heureuse à la guerre pour comprendre que, si la violence du monde a fini par frapper de plein fouet le Yémen avec la guerre de 2015, celui-ci ne saurait oublier le monde et se rappellera un jour à son bon souvenir, que ce soit par le terrorisme ou par un afflux de réfugiés. A commencer par l’Arabie saoudite, dont le Yémen, ce voisin en loques, risque de devenir le pire cauchemar.

  • Facebook faces the tragedy of the commons – Financial Times – Medium
    https://medium.com/financial-times/facebook-faces-the-tragedy-of-the-commons-4124e774f5f4

    Même si l’article se méprend sur ce que sont les communs (il y a une co-gouvernance par les acteurs), il pointe du doigt un problème sur la tragédie du domaine public.

    Et si la réelle solution venait de la construction d’un commun des médias sociaux, dans lequel les usagers seraient responsabilisés sur leurs propres usages ? Mais cela voudrait dire aussi en finir avec la pub qui ne profite qu’à la plateforme. Nouvelle quadrature à résoudre... par la socialisation des plateformes, en créant un « index indépendant du web » comme le demande Olivier Ertzscheid.

    Ou d’autres solutions de contrôle collectif à imaginer.

    Au fait, a-t-on besoin d’une plateforme de 2 milliards d’utilisateurs pour simplement connecter quelques centaines d’ami·e·s ?

    Each scandal produces fresh calls for networks to be treated like publishers of news, who are responsible for everything that appears under their names. Each one forces them further to tighten their “community standards” and hire more content checkers. By next year, Facebook intends to employ 20,000 people in “community operations”, its censorship division.

    A better way to think of Russian political ads, extremist videos, fake news and all the rest is as the polluters of common resources, albeit ones that are privately owned. The term for this is the tragedy of the commons. Open ecosystems that are openly shared by entire communities tend to get despoiled.

    Every time a scandal occurs, they have to reinforce their editorial defences and come closer to the kind of content monitoring that would change their nature

    Here lies the threat to social networks. They set themselves up as commons, offering open access to hundreds of millions to publish “user-generated content” and share photos with others. That in turn produced a network effect: people needed to use Facebook or others to communicate.

    But they attract bad actors as well — people and organisations who exploit free resources for money or perverted motives. These are polluters of the digital commons and with them come over-grazers: people guilty of lesser sins such as shouting loudly to gain attention or attacking others.

    As Hardin noted, this is inevitable. The digital commons fosters great communal benefits that go beyond being a publisher in the traditional sense. The fact that YouTube is open and free allows all kinds of creativity to flourish in ways that are not enabled by the entertainment industry. The tragedy is that it also empowers pornographers and propagandists for terror.

    Hardin was a pessimist about commons, arguing that there was no technical solution and that the only remedy was “mutual coercion, mutually agreed upon by the majority”. The equivalent for Facebook, Twitter and YouTube would be to become much more like publishers, imposing tight rules about entry and behaviour rather than their current openness.

    They resist this partly because it would bring stricter legal liability and partly because they want to remain as commons. But every time a scandal occurs, they have to reinforce their editorial defences and come closer to the kind of content monitoring that would change their nature.

    It would cross the dividing line if they reviewed everything before allowing it to be published, rather than removing offensive material when alerted.

    More than 75 per cent of extremist videos taken down by YouTube are identified by algorithms, while Facebook now finds automatically 99 per cent of the Isis and al-Qaeda material it removes. It is like having an automated fence around a territory to sort exploiters from legitimate entrants.

    #Facebook #Communs #Tragedie_des_communs

  • En Chine, les musulmans du Xinjiang fichés jusqu’au sang - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2017/12/14/en-chine-les-musulmans-du-xinjiang-fiches-jusqu-au-sang_1616423

    Selon l’ONG Human Rights Watch, les autorités enregistrent les données biologiques de la totalité des habitants.

    C’est un épisode qui semble sorti tout droit d’un film de science-fiction des années 70. Depuis un an, les autorités chinoises ont mis en place un programme nommé « des examens médicaux pour tous » dans la province reculée du Xinjiang. Mais selon l’ONG Human Rights Watch, qui s’est procuré les « consignes pour l’enregistrement et une vérification précise de la population », des échantillons #ADN et sanguins, le scan de l’iris et les empreintes digitales semblent être enregistrés sans l’accord des patients.

    Région désertique de l’extrême ouest de la Chine, située à 3000 kilomètres de Pékin, le #Xinjiang est habité par 10 millions de #Ouïghours, des #musulmans turcophones, et autant de Chinois Han installés par le pouvoir depuis deux décennies. Au prétexte d’une réelle menace terroriste (plusieurs attentats ont été commis ces dernières années, et des dizaines de Ouïghours avaient rejoint les rangs d’Al-Qaeda ou de l’Etat islamique en Syrie), le Parti communiste chinois a transformé la province en laboratoire sécuritaire et ses habitants, en très grande majorité pacifistes et sans vélléité indépendantiste, en cobayes d’un #néototalitarisme.

    Les documents analysés par Human Rights Watch cette semaine donnent pour consigne de « vérifier le nombre exact de la population du Xinjiang, et de rassembler des informations biométriques multiples sur les personnes âgées de 12 à 65 ans ». Dans le cas des citoyens « personnellement ciblés », ce qui peut signifier n’importe qui accusé d’un comportement « suspect » aux yeux des autorités, l’information doit être collectée sans restriction d’âge. Les autorités demandent à la police et aux comités locaux du Parti communiste de « protéger les droits de la population, de les guider dans la coopération », et de s’assurer que les informations soient collectées « pour tout le monde, dans chaque maison, dans chaque village du Xinjiang, et que nul ne manque ».

    Aucune mention de l’accord des habitants n’apparaît. Selon les témoignages recueillis par l’ONG, les habitants seraient fermement incités à se présenter aux visites médicales, pourtant présentées comme une démarche volontaire. La Chine est donc en train de collecter des informations ultrasensibles sur des millions de citoyens qui n’ont aucun lien avec une entreprise criminelle ou terroriste. Les autorités sont aidées par deux entreprises américaines, Thermo Fisher Scientific, qui procure l’équipement pour le séquençage des ADN, et la sulfureuse société de sécurité privée #Blackwater, qui entraîne les agents de sécurité dans cette région au sous-sol riche en réserves pétrolières.

    Ces dernières consignes ne sont pas limitées aux musulmans, mais elles viennent s’ajouter à une longue liste de limitations des libertés et de persécutions qui les vise directement. La pratique de la religion est désormais considérée comme une « menace pour la sécurité », et de nombreuses mosquées ont été détruites. On peut se faire arrêter parce que l’on porte une « barbe anormale » ou qu’on a écrit « halal » sur sa devanture, que l’on a « refusé de suivre les programmes officiels de radio ou de télévision » ou que l’on a donné à son bébé un prénom musulman interdit, comme Mohamed ou Arafat. Depuis octobre 2016, Chen Quanguo, nouveau secrétaire régional du Parti communiste, perfectionne dans le désert du Taklamakan sa méthode de « gestion sociale par le quadrillage » qu’il a mise au point sur les hauts plateaux du Tibet. Des milliers de postes de police ont été installés dans les villes, des barrages de police équipés de scanners 3D se sont multipliés sur les routes, la 4G a été supprimée, le GPS rendu obligatoire et une vaste campagne de délation rémunérée a été lancée par les autorités.

    Aussi extrêmes qu’elles soient au Xinjiang, ces mesures humiliantes et liberticides s’inscrivent dans la ligne générale du Parti communiste chinois, qui prône depuis toujours le contrôle et la répression sur l’ensemble de la population. Elles rejoignent aussi l’obsession sécuritaire de Xi Jinping, qui vient d’être reconduit pour cinq ans à la tête du pays. A sa prise de fonctions, Chen Quanguo avait confisqué les passeports des 20 millions d’habitants de la province. Pour déposer une nouvelle demande, il fallait accepter de livrer ses données biométriques. Désormais, la collecte est passée au stade industriel.
    Laurence Defranoux

    #chine #islamophobie #Thermo_Fisher_Scientific #contrôle #biométrique

  • Proxies Aside; A closer look at the war in Yemen
    http://www.warscapes.com/conversations/proxies-aside-closer-look-war-yemen

    The Saudi-led coalition pummeling Yemen has announced that its campaign is in the final stages - preparing to declare “victory,” some sources report - with the country in shambles and none of the issues driving the war resolved. The devastating civil war is playing out in one of the most internally complex nations in the Middle East, Yemen’s intricate mix of tribes, religious sects and decades-deep power struggles driving a conflict intensified by the outside intervention of regional rivals. The Saudi-led air military coalition, “Operation Decisive Storm,” has introduced some 100 warplanes and 100 thousand troops into the already volatile mix, with Egypt, Morroco, Jordan, Sudan, Kuwait, the United Arab Emirates, Qatar, Bahrain, and now even Colombia making war in one of the poorest, yet most culturally rich, countries in the region as they combat the Houthi movement, which has received some degree of support from Iran. Airstrikes have killed more than 1,100 people, the majority civlians, and devastated Yemen’s already tenuous infrastucture, while at least one in four Yemenis was in need of humanitarian assistance even before Cyclone Chapala slammed Yemen’s southern coast on November 4, adding thousands of fleeing coastal residents to the already nearly 1.5 million Yemenis internally displaced by the war.

    Yet, for all the outside intervention, this is not a proxy war, according to leading Yemeni scholar and conflict specialist Nadwa Al-Dawsari. The founder of Partners Yemen, the local affiliate center of Partners for Democratic Change International, Al-Dawsari’s work has taken her deep into Yemen’s tribal areas. Warscapes turns to her to better understand the deeper forces driving the seemingly hopeless conflict.

    Michael Bronner: Thanks again for doing this. Can you tell me a little bit about your area of expertise as we get started?

    Nadwa Dawsari: My main expertise is in the area of conflict and local security, mainly in tribal areas in Yemen. I have worked extensively with civil society and created a civil society organization in 2009. I have done research and field assessments on areas related to local security and justice, both formal and informal, and the relationships between the formal and informal justice and security mechanisms. I’ve written articles and reports on tribes, tribal conflicts, security and justice, al-Qaeda, tribes and al-Qaeda, tribes and the Houthis, political issues in Yemen. My work on the ground involves spending a lot of time building relationships with locals.

  • #BBC One - Panorama, Jihadis You Pay For
    http://www.bbc.co.uk/programmes/b09j0fql

    Millions of pounds of British aid money have been spent trying to bring security to Syria and to protect the UK from terrorism. But whistleblowers say our development efforts have been undermined by mismanagement, waste and corruption.

    Using hundreds of leaked documents, reporter Jane Corbin pieces together the shocking truth about one of the government’s flagship foreign aid projects. She discovers how some of the cash has ended up in the hands of extremists and how an organisation we are funding has been involved in executions and torture.

    Broadcasts

    Today
    19:30
    BBC ONE

    Wed 6 Dec 2017
    03:30
    BBC NEWS CHANNEL

    Fri 8 Dec 2017
    03:30
    BBC NEWS CHANNEL

    #financement_du_terrorisme « #real_politic » #Syrie

    • Government suspends support for foreign aid project in Syria over claims cash is being diverted to extremists
      http://www.telegraph.co.uk/news/2017/12/04/government-suspends-support-foreign-aid-project-syria-claims

      British foreign aid money has been used fund a police force whose officers stood by and watched a woman get stoned to death and handed cash to extremists, it has been alleged as the Government suspends the project. 

      The Free Syrian Police (FSP), a flagship UK-backed scheme, is said to have had officers handpicked by a branch of #al-Qaeda and handed over cash in a protection racket to Nour al-Din al-Zinki, the extremist group in control of the Allepo. 

      Dead or fictitious officers have also been discovered on the payroll of the force, which was intended to bring law and order to parts of the country that were controlled by opponents of the Assad regime.

      Following the claims by BBC Panorama to be aired this evening (MON) the government suspended all aid to the £12m project, which was first set up five years ago.

  • Facebook poursuit son ambition de remplacer l’État
    https://www.laquadrature.net/fr/Facebook_poursuit_son_ambition_de_remplacer_%C3%89tat

    Une #Tribune d’Arthur Messaud Paris, le 29 novembre 2017 — En deux jours, coup sur coup, Facebook a annoncé déployer ses outils de surveillance de masse pour détecter les comportements suicidaires puis pour lutter contre le terrorisme. La concomitance de ces annonces révèle parfaitement la politique de fond du réseau social hégémonique : se rendre aussi légitime que les États et, avec l’accord bien compris des « démocraties libérales », remplacer celles-ci pas à pas. Hier, Facebook a détaillé la mise en œuvre de sa lutte automatisée contre les contenus à caractère terroriste, qu’il avait déja annoncée en juin dernier. Il explique fièrement que « 99% des contenus terroristes liés à Al-Qaeda et ISIS retirés de Facebook sont des contenus détectés avant que qui que ce soit ne les ait signalés et, dans (...)

    #Vie_privée_-_Données_personnelles

  • Dubai security chief calls for bombing of Al Jazeera | UAE News | Al Jazeera
    http://www.aljazeera.com/news/2017/11/dubai-security-chief-calls-bombing-al-jazeera-171125143439231.html

    “The alliance must bomb the machine of terrorism ... the channel of ISIL, al-Qaeda and the al-Nusra front, Al Jazeera the terrorists,” the former police chief and now head of security in the Emirate told his 2.42 million followers on the social media site.

    #monde_arabe

  • G4G, la victoire du “modèle Hezbollah”
    http://www.dedefensa.org/article/g4g-la-victoire-du-modele-hezbollah

    G4G, la victoire du “modèle Hezbollah”

    L’Etat islamique est sur le point d’être totalement vaincu dans son sanctuaire syro-irakien. Les entités de quatrième génération - c’est-à-dire pour faire simple l’anarchie armée proliférant sur les Etats faibles - est-elle donc défaite ? Non point, prévient le stratège William Lind : c’est simplement le modèle alternatif, celui du Hezbollah au Liban, qui a montré sa supériorité.

    Quant à la menace de fond que représente l’anarchie armée, elle perdurera et prospérera - du moins tant que la légitimité des Etats continue d’être progressivement vidée de son contenu par le projet d’une "gouvernance" mondiale.

    Publication originelle en anglais – William Lind pour Traditional Right, 10 novembre 2017. Traduction en français et Notes – (...)

    • Guerre de quatrième génération, la victoire du modèle du Hezbollah - Le Noeud Gordien
      http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2017/11/14/Guerre-de-quatri%C3%A8me-g%C3%A9n%C3%A9ration%2C-la-victoire-du-mod%C3

      Mi-figue Mi-raisin l’article. D’abord présenter Trump comme mu par le désir de s’opposer à l’"élite globaliste" est guignolesque ; ensuite c’est le fait que le soit-disant Etat libanais ait été (et est toujours) phagocyté par les membres mêmes de ladite élite peu soucieuse de « #légitimité de l’Etat » qui a facilité l’ascension du Hezbollah.

      Je dirais même que le Liban est le modèle « princeps » de l’"élite globaliste"

      ...l’E.I. [...] le Hezbollah[,] [c]es deux entités islamiques de quatrième génération[,] représentent deux modèles différents de G4G. Le modèle du Hezbollah consiste à vider l’Etat de son pouvoir, mais à le laisser en place là où il est.

      [...]

      Mais c’est en ce moment précis de victoire que l’incapacité de l’Occident à comprendre la guerre de quatrième génération préparera ses échecs futurs. Les gouvernements occidentaux tombent dans ce piège de définir leurs ennemis comme l’un ou l’autre de ces croquemitaines particuliers – Al Qaeda, ou l’E.I., ou le Hamas ou peu importe quel autre. Ce faisant, ils s’attachent à des arbres qui leur cachent la forêt. Les entités G4G, islamiques ou autres, vont et viennent. Chaque entité particulière importe assez peu à elle seule. Ce qui est important, c’est qu’elles peuvent se générer indéfiniment tant que nous manquons la menace réelle, c’est-à-dire le terreau dont elles sont toutes issues (5) Et ce terreau, c’est la crise de légitimité de l’Etat. Comme me l’a dit Martin Van Creveld il y a de nombreuses années, tout le monde peut la voir, sauf les habitants des capitales.

      L’origine de cette crise de légitimité, c’est le vidage de l’Etat de sa force et de son contenu, précisément ce qu’exige l’élite globaliste (6) Ce point de vue « internationaliste » est dominant dans l’élite mondiale depuis la fin de la Première Guerre Mondiale, et vous ne pouvez à la fois exprimer un désaccord sur ce sujet et rester membre de cette élite. Voilà pourquoi l’élite craint et méprise tant le président Trump, qui représente le retour de la souveraineté de l’Etat – et avec elle une légitimité ravivée pour l’Etat (7) Une telle résurgence est la seule chose qui puisse vaincre, non telle ou telle entité G4G, mais la guerre de quatrième génération en elle-même, au niveau stratégique / moral qui est le seul décisif.

      Est-ce que cela fait des entités G4G et de l’élite globaliste des alliés de fait ? A vous d’en tirer vos propres conclusions.

    • En fait le première critique n’est pas justifiée comme le prouve la note de bas de page :

      7 - Il est toutefois difficile de ne pas ajouter que si le président Trump a clairement fait campagne sur les intérêts de l’Amérique en tant que telle, par différence avec ceux de son empire, sa volonté et son habileté à appliquer réellement une telle politique une fois élu sont pour le moins sujettes à caution

  • Moon of Alabama à propos de la démission de Saad Hariri (en gros : grosse destabilisation du Liban, qui échouera et finira par renforcer intérêts russes et iraniens) :
    http://www.moonofalabama.org/2017/11/lebanon-hariris-resignation-the-opening-shot-of-the-saudi-war-on-hizb

    The resignation of Hariri is intended to provoke a constitutional crisis in Lebanon and to prevent new parliament elections. The further Saudi plan is likely to evolve around these elements:

    – The Trump administration will announce new sanctions against Hizbullah and against Lebanon in general.
    – The Saudi government will slip some of its al-Qaeda/ISIS proxy fighters from Syria and Iraq into Lebanon (possibly via Turkey by sea). It will finance local Lebanese terror operations.
    – There will be new assassination attempts, terror attacks and general rioting by Sunni extremist elements against Christians and Shia in Lebanon.
    – The U.S. will try to press the Lebanese army into a war against Hizbullah.
    – Israel will try to provoke and divert Hizbullah’s attention by new shenanigans at the Lebanese and Syrian border. It will NOT start a war.

    The plan is unlikely to succeed:

    – The Lebanese people as a whole have no interest in a new civil war.
    – The Lebanese army will not get involved on any specific side but will try to keep everyone calm.
    – Sanctions against Hizbullah will hit all of Lebanon, including Sunni interests.
    – A new Sunni prime minister will be found and installed, replacing the resigned Saudi puppet.
    – Russian and Iranian economic interests will find a new market in Lebanon. Russian companies will engage in Lebanese gas and oil extraction in the Mediterranean and replace U.S. involvement.

    The miscalculated Saudi/U.S./Israeli plan against Hizbullah can be understood as a helpless tantrum after their defeat in Syria and Iraq.

    Je vois qu’il y a déjà une traduction en français :
    http://arretsurinfo.ch/liban-demission-dhariri-premiere-salve-de-la-guerre-saoudienne-contre-l

    • Hezbollah is Not a Threat to America | The American Conservative
      http://www.theamericanconservative.com/articles/hezbollah-is-not-a-threat-to-america

      Western-backed militants are in retreat, Bashar al-Assad remains president, Hezbollah has stretched its wings regionally, Israeli power is in decline, and Iran is on the rise. Not a pretty result for Washington’s multi-billion dollar investment in the Syrian conflict, especially if it was intended to change the map of the region to favor U.S. interests.

      The Trump administration is therefore moving to hit its regional adversaries on alternative, non-military fronts—mainly, employing the sanctions tool that can cripple economies, besiege communities, and stir up public discontent.

      The first step was to decertify the nuclear agreement struck between Iran and the five permanent members of the UN Security Council plus Germany (P5+1), which would open up a pathway to further U.S. sanctions against Iran.

      The second step is to resuscitate the Hezbollah “threat” and isolate the organization using legal maneuvers and financial sanctions—what one pro-U.S. Lebanese Central Bank official calls “the new tools of imperialism.”

      The U.S. listed Hezbollah as a “terrorist organization” 20 years ago this month. Most other states, as well as the United Nations Security Council, have not.

      Two weeks ago, at a State Department briefing on the Hezbollah “threat,” National Counterterrorism Center Director Nicholas J. Rasmussen tried to paint a picture of an organization that was directing “terrorism acts worldwide” and posing a threat “to U.S. interests” including “here in the homeland.”

      “Prior to September 11,” Rasmussen claimed, “I think everybody knows Hezbollah was responsible for the terrorism-related deaths of more U.S. citizens than any other foreign terrorist organization.”

  • Jabhat Al Nusra and #Al_Qaeda: the riddle, the #ruse and the reality - The National
    https://www.thenational.ae/opinion/comment/jabhat-al-nusra-and-al-qaeda-the-riddle-the-ruse-and-the-reality-1.67222
    https://www.thenational.ae/image/policy:1.672220:1509551069/image.jpg?a=191%3A100&q=0.6&w=1200&$p$a$q$w=e3c1d56

    In this context, Hayat Tahrir Al Sham invited western and regional journalists to visit and see for themselves. Mousa Al Omar, a celebrity Syrian journalist, made a visit after the group’s invitation. He recorded a video from Idlib affirming that Al Qaeda does not exist in northern Syria. His remarks prompted dozens of Syrian activists to attack him as serving as an apologist for Al Qaeda, after which he filmed a new video defending himself against “the campaign” and asserting his position.

    The tendency to downplay the existence of Al Qaeda is often well meaning, such as to prevent the regime from using it as a pretext to raze Idlib, where around two million people live. But, as the responses from Syrians to assertions that Al Qaeda does not exist in the north show, the solution is not to whitewash the group or give it a free pass. Nothing is analytically useful or morally honourable in advancing the group’s propaganda, especially before it proves that it has truly abandoned its ways.

    #Syrie

  • Il y a tout juste quatre ans, la #journaliste de Radio France International Ghislaine Dupont et son collègue technicien Claude Verlon étaient assassinés à Kidal, dans le nord du Mali, par Al-Qaida au Maghreb islamique. À Dakar, en hommage aux deux disparus, l’association des « Amis de Ghislaine Dupont et Claude Verlon » à inauguré une exposition de #dessins_de_presse.

    http://www.jeuneafrique.com/489104/societe/a-dakar-les-dessinateurs-de-presse-sengagent-pour-ghislaine-dupont-et-

    Je ne suis pas journaliste mais dessinateur de presse, et cela suffit déjà à me sentir menacé

    http://amisghislaineetclaude.tumblr.com
    #RFI #aqmi

  • Le pivot US vers l’Asie et la balkanisation - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/10/le-pivot-us-vers-l-asie-et-la-balkanisation.html

    Les Rohingyas, nouvelle cause de l’impérialisme – deuxième partie

    Pendant les années 1990, les États-Unis ont planifié la destruction de la Yougoslavie puis construit la plus grande base militaire US au Kosovo (Camp Bondsteel), un lieu stratégique ouvrant l’accès à la Mer Caspienne riche en pétrole aux USA, et menaçant également les capacités de défense de la Russie. Afin d’atteindre ses objectifs, la CIA avait importé des combattants d’Afghanistan qui se sont livrés à un carnage de tueries et de destructions. Une campagne médiatique massive de désinformation imputa une partie des crimes des combattants appuyés par la CIA à leurs victimes – surtout des Serbes.

     

    Entre 1992 et 1995, les terroristes de la CIA ont assassiné 2383 Serbes à Srebrenica. Quand l’armée serbe bosniaque arriva enfin dans la ville, ils combattirent les terroristes. Entre cinq cents et un millier de Musulmans locaux furent exécutés. Personne ne sait combien d’entre eux étaient des terroristes.

    Les médias occidentaux ont utilisé des images d’hommes musulmans en détention pour affirmer qu’un massacre de jeunes hommes avait eu lieu. L’ignoble nettoyage ethnique de 150 villages serbes fut ignoré. L’ « Armée de Libération du Kosovo » de la CIA est accusée d’avoir massacré tout ce qui se tenait devant eux mais la « communauté internationale » a crié le mot « génocide » quand nombre d’entre eux ont été rassemblés et abattus. Les Serbes chrétiens ont été les boucs émissaires de l’Empire. Srebrenica est encore invoquée de nos jours pour justifier des « interventions humanitaires », et des activistes rohingya dans les capitales de l’Empire appellent désormais au bombardement humanitaire massif des citoyens birmans.

    Les Musulmans qui refusent de confronter de telles réalités historiques devraient se rendre compte qu’ils n’ont aucun monopole sur la souffrance ou sur la victimisation. Quand l’Empire a besoin de boucs émissaires il les trouve, quelle que soit leur religion ou leur ethnicité.

    Les patriotes birmans feraient bien d’étudier la destruction de la Yougoslavie car les états multi-ethniques comportant des divisions religieuses sont facilement écartelés quand l’impérialisme décide que des fiefs impotents sont plus aisément manipulés que des états-nations patriotiques.

    En novembre 2011, le Président Obama a déclaré que la région Asie-Pacifique était une « haute priorité » de la politique sécuritaire US.

    La politique US en Asie consiste à endiguer l’influence chinoise dans la région à travers le contrôle de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est (ASEAN, Association of South East Asian Nations) et l’encerclement de la Chine. Les USA possèdent déjà des bases militaires le long des côtes d’Asie du Sud-Est mais ont besoin de disposer d’une capacité de projection militaire étendue vers l’intérieur de l’Asie. L’éclatement ou la balkanisation d’états stratégiques dont la stabilité est vitale à la sécurité de la Chine servirait les intérêts géopolitiques des USA en Asie.

    Depuis que le Premier Ministre thaïlandais Thaksin Shinawatra s’est prononcé en faveur du gouvernement du Myanmar, aboutissant dans leur inclusion au sein de l’ASEAN, les sanctions US contre le pays se sont révélées futiles. Contraindre la junte militaire à accepter l’agent des renseignements US Aung San Suu Kyi, comme présidente de facto n’a pas « ouvert » le pays aux intérêts US au rythme ou à l’échelle jugée acceptable par Washington. En fait, Aung San Suu Kyi a jusqu’à présent prouvé qu’elle possède son propre esprit et elle a adopté une ligne de plus en plus nationaliste, au désarroi de ses flagorneurs libéraux occidentaux. L’icône des droits de l’homme semble avoir redécouvert ses racines asiatiques et son portrait a, par conséquent, chu des murs des salles impériales occidentales.

    Des groupes terroristes financés par les Saoudiens et appuyés par les États-Unis entendent inventer un état distinct recouvrant des parties du Bangladesh et du nord de l’État de Rakhine – ce qu’ils appellent l’Arakanistan ou République Islamique de Rahmanland, qui adhèrerait à une stricte idéologie d’état wahhabite. Un document a fait surface en 2012 signé par Amir Ilham Kamil et Farid L. Shyiad, basés à Londres, et proclamant la création d’un tel état.

    Bien que l’authenticité du document cité plus haut ne puisse être vérifiée, le concept d’un état dénommé Arakanistan a depuis quelque temps été ouvertement discuté dans les médias bangladais, ainsi que dans certains livres.

    Le Premier Ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, a critiqué le gouvernement britannique pour n’en avoir pas assez fait pour poursuivre en justice les terroristes islamistes recensés sur son territoire. Des critiques de la guerre contre la terreur ont mis en avant la collusion profonde et constante des services de sécurité britanniques avec des terroristes d’al-Qaeda.

    Le gouvernement de Hasina est face à un cauchemar en puissance. Il existe des rapports crédibles selon lesquelles les services secrets bangladais [DGFI, Directorate General of Forces’ Intelligence, Directoire Général du Renseignement des Forces Armées, NdT] entraînent et protègent les terroristes de l’ARSA.

    Cet entraînement serait administré conjointement avec l’ISI, les services secrets pakistanais [Inter-Services Intelligence, Renseignements Inter-Services, NdT].

    Une enclave wahhabite au Myanmar donnerait aux USA une autre base d’opérations pour des jeux de guerre géopolitiques en Asie et troublerait la politique en expansion d’Une Ceinture, Une Route et de Nouvelles Routes de la Soie chinoise. Un tel état, semblable au Kosovo, servirait les intérêts géostratégiques étasuniens puisqu’il permettrait à Washington de contrôler le Golfe du Bengale et de faire obstacle à la voie terrestre pour l’importation chinoise de pétrole du Moyen-Orient. Les USA pourraient alors bloquer l’approvisionnement pétrolier de la Chine dans le Détroit de Malacca. L’exploitation par la Chine du champ gazier de Shwe, découvert en 2004, est un autre tracas majeur pour Washington.

    Le Myanmar s’est rapproché de la Chine ces dernières années avec la construction de pipe-lines devant pomper du pétrole depuis le port en eaux profondes de Kyaukphyu sur le Golfe du Bengale vers Kunming, dans la province chinoise du Yunnan. Le port en eaux profondes de Kyaukphyu doit avoir une capacité de traitement annuelle de 7,8 millions de tonnes de cargo.

    Le projet de pipe-line pétrolier et gazier Teellong chinois, courant du Golfe du Bengale à la province chinoise du Yunnan, a été construit au prix de 2,46 milliards de dollars. Il appartient conjointement à la China National Petroleum Corporation et à la Myanmar Oil and Gas Enterprise. Il est estimé que les pipe-lines seront à terme en mesure de pomper jusqu’à 12 milliards de tonnes de pétrole par an.

    La Zone Économique Spéciale de Kyaukphyu, qui s’étend sur plus de 1 700 hectares, est un autre projet conjoint sino-birman qui vise à industrialiser la région occidentale sous-développée du pays, en particulier l’État de Rakhine. Tel que souligné dans le récent discours de la Conseillère d’État Aung San Suu Kyi à Naypyidaw, le manque de développement économique est un facteur essentiel attisant la violence ethnique et religieuse dans l’État de Rakhine.

    Naypyidaw et Moscou ont signé un accord de défense important en juin de l’année dernière. Le Ministre de la Défense du Myanmar Myint New a dit que son pays espérait renforcer ses liens militaires avec Moscou dans un avenir proche.

    La coopération avec la Russie est un obstacle aux intérêts US.

    La diplomatie russe a corroboré la version des militaires birmans concernant les événements, suite aux attaques terroristes du 25 août. À la récente réunion du Conseil de Sécurité de l’ONU pour évoquer le Myanmar, l’Ambassadeur russe à l’ONU Vassily Nebenzia a dit :

    Ces derniers jours, nous avons reçu l’illustration du fait que l’ARSA [Armée Rohingya du Salut d’Arakan, NdT] est responsable du massacre de civils. Ce qui a aussi été trouvé, ce sont des caches d’armes explosives artisanales. Il existe des informations selon lesquelles les extrémistes ont forcé des membres de la communauté hindoue à quitter leurs maisons, et à migrer vers le Bangladesh voisin avec les Musulmans. En outre, il y a des informations selon lesquelles les terroristes ont brûlé des villages entiers, et ces preuves ont été confisquées aux combattants.

    Des photographies ont été confisquées aux terroristes qui devaient selon toute probabilité servir de rapports à la direction de l’ARSA ou à ses sponsors étrangers. Ces informations sont confirmées par la déclaration antérieure de Naypyidaw, qui avait dit que les instigateurs de l’éruption de violence dans l’État de Rakhine avaient pour objectif d’augmenter au maximum l’ampleur du désastre humanitaire, et d’en transférer la responsabilité au gouvernement.

    Le Président US Donald Trump a appelé à une « action rapide et forte » de la part du Conseil de Sécurité de l’ONU. Le Président français Emmanuel Macron a également accusé le gouvernement birman de génocide. La Russie a averti l’Occident de ne pas s’ingérer dans les affaires internes d’autres pays. Étant donnée la position pro-Rohingya assumée par les États-Unis, on peut suspecter une forme de soutien de la CIA en faveur des terroristes. Cependant, la réaction de l’administration Trump si l’État Islamique, d’ores et déjà actif en Arakan (Rakhine) parvient à occuper le territoire n’est pas claire. Les USA « assisteront » peut-être Naypyidaw dans la gestion des terroristes de la CIA, tout en continuant à nourrir l’insurrection en catimini.

    Fake news et « iceberg de désinformation »

    De nombreux exemples de fake news publiées par les organisations rohingya ont été démystifiés. Les exemples les plus notoires ont été des photos des suites du séisme cataclysmique de 2010 en Chine, où des moines bouddhistes avaient aidé à l’inhumation des victimes. Ces scènes tragiques furent « photo-shoppées » par des sites Internet pro-rohingya pour prétendre que des Bouddhistes avaient massacré des Rohingyas. Toutes les instances de fake news sont trop nombreuses pour être recensées ici mais la BBC a, pour une fois, fait du bon boulot pour mettre en lumière les exemples les plus connus.

    Toutefois, bien qu’ayant reconnu que des mensonges grotesques avaient été diffusés, pour étayer la théorie selon laquelle le gouvernement birman commettait un génocide contre la minorité bengalie dans l’État de Rakhine, la BBC continue d’affirmer qu’un tel génocide a vraiment lieu ; mais ils n’ont produit aucune preuve pour appuyer ces allégations.

    Peu de temps après les attaques terroristes du 25 août, le Vice-Premier Ministre turc Mehmet Simsek publia davantage de fake news à propos de massacres de Rohingyas par des Birmans, appelant la communauté internationale à intervenir. Après que le caractère frauduleux des informations ait été démontré par les autorités birmanes, Simsek fut contraint de reconnaître qu’il avait diffusé de la désinformation.

    Peu de temps après les attaques terroristes en août, l’Agence France Presse (AFP) publia une séquence vidéo de villageois birmans bouddhistes fuyant la violence, en affirmant qu’ils étaient rohingya. L’agence de presse fut pus tard contrainte d’avouer qu’elle avait menti.

    Il ne s’agissait pas du seul rapport de gens fuyant la violence et faussement étiquetés comme étant « rohingya ».

    De nombreux villageois hindous ont dit à des reporters qu’eux aussi, on les avait appelés « Rohingyas ».

    Il convient de préciser ici que « Rohingya » est un terme employé par des activistes liés à des agences et ONG basées hors du pays. Ce n’est pas un terme usité par les Musulmans bengalis pour se décrire eux-mêmes. Des Musulmans bengalis ont récemment expliqué à des reporters qu’ils ne se servent jamais du terme.

    De nombreux témoignages oculaires, y compris de personnes dont des membres de la famille ont été massacrés par les groupes terroristes, n’ont pas fait l’objet d’enquêtes par les médias de masse occidentaux.

    Une femme hindoue expliquait à des reporters birmans :

    Là-bas, ils [les terroristes de l’ARSA] sont venus, vêtus de noir, seuls leurs yeux étaient visibles.

    Puis ils nous ont attrapé ; ils avaient des bombes, des haches, des machettes, des couteaux, des balles.

    Ils nous ont maintenu d’un côté de la zone.

    Ils ont massacré les membres de ma famille l’un après l’autre. Puis quelques Musulmans ont ordonné – « tuez-les aussi. »

    Mon époux, mon beau-père, ma belle-mère et l’une de mes belles-sœurs furent massacrés devant mes yeux.

    L’un des fils de ma belle-sœur fut kidnappé par les Musulmans [terroristes de l’ARSA].

    Une fois de plus, cet atroce témoignage fut ignoré par les médias occidentaux en dépit de leurs affirmations d’empathie pour les victimes de la violence. Est-ce parce que les assassins ne s’accordaient pas au scénario de propagande éditoriale ?

    Une autre vidéo postée en ligne raconte l’histoire d’un Bouddhiste de Rakhine et de sa famille qui furent attaqués par une meute de terroristes bengalis. Il dit qu’il avait naguère eu des amis musulmans, mais qu’il n’a plus confiance en la communauté musulmane d’Arakan. Il est facile d’utiliser des termes péjoratifs pour décrire ces gens mais la haine commune croît avec chaque appel des communautés musulmanes à travers le monde pour « mettre fin au génocide des Rohingyas ». La vidéo montre l’horrible réalité du conflit ethnique, où la peur et la haine consument les âmes des hommes.

    Le gouvernement birman a accusé les ONG occidentales de collaboration avec les terroristes. Le Programme Alimentaire Mondial de l’ONU a confirmé que leur nourriture arrive entre les mains des terroristes. Et des photos ont émergé d’ONG rencontrant ces terroristes. Les ONG occidentales se font vraiment du souci pour les civils innocents… La Conseillère d’État birmane Aung San Suu Kyi a défini la propagande occidentale contre son pays comme un « iceberg de désinformation » – peut-être les paroles les plus vraies jamais prononcées par cette Lauréate du Prix Nobel.

    Source : https://ahtribune.com/world/asia-pacific/rohingya-genocide/1972-balkanisation-asia.html

    Traduit par Lawrence Desforges

    https://globalepresse.net

  • Cela va peut-être arriver mais, pour l’heure, je ne vois pas de reprise dans la presse non arabophone de l’entretien donné par Hamad ben Jassim Al Thani, ancien premier ministre et ministre de l’Intérieur du Qatar sur la chaîne nationale de son pays. Il y déclare tout de même, avec une grande franchise, que son pays, Qatar, les Saoudiens, les Turcs et la CIA s’étaient mis d’accord pour faire tomber le régime syrien. Secret de polichinelle, sans doute, mais première reconnaissance officielle, à ma connaissance, par un acteur impliqué de l’existence d’un complot contre la Syrie.

    الفريسة السورية التي “تهاوشت” على صيدها السعودية وقطر ونجت بجلدها.. قراءة في المقابلة التلفزيونية للشيخ حمد بن جاسم وما اذا كانت ادت اغراضها في ارضاء السعودية والنتائج التي يمكن ان تترتب عليها | رأي اليوم
    http://www.raialyoum.com/?p=768797

    #syrie #qatar

  • La #Turquie lance une opération militaire à Idlib en #Syrie
    https://fr.news.yahoo.com/la-turquie-lance-une-op%C3%A9ration-militaire-%C3%A0-idlib-122109918.

    La Turquie a conclu le 15 septembre avec l’Iran et la Russie un accord sur le déploiement d’observateurs aux franges de la province d’Idlib, qui est contrôlée par une alliance rebelle conduite par l’ex-front Al #Nosra, anciennement affilié à #Al_Qaïda.

    La province d’Idlib a été définie par les trois pays comme une zone de « désescalade » où doit être mis en place un cessez-le-feu. Mais l’alliance islamiste, baptisée Tahrir al Cham, refuse cette trêve même si Ankara est parvenue à persuader deux des groupes de l’alliance à faire défection.

    « Nous ne permettrons jamais l’existence d’un sanctuaire terroriste le long de nos frontières avec la Syrie », a déclaré samedi Recep Tayyip Erdogan. « Nous continuerons à prendre d’autres initiatives après l’opération d’Idlib. »

  • John Kiriakou, CIA Officer in Torture Leak Case, Injured in Serious Traffic Accident
    By Jeff Stein On 10/6/17 at 3:18 PM
    http://www.newsweek.com/cia-torture-john-kiriakou-traffic-accident-al-qaeda-leaks-679854

    John Kiriakou, a prominent ex-CIA officer, and among the first to reveal the agency’s torture program, was seriously injured in a motorcycle accident earlier this week in Washington, D.C., according to one of his attorneys.

    Kiriakou suffered broken ribs, a fractured clavicle and lumbar spine damage, according to Jesselyn Radack, one of the attorneys who represented him when he was charged in 2012 with leaking classified information about CIA waterboarding of an Al-Qaeda suspect at a secret site in Thailand. He eventually pleaded guilty to one count of leaking the identity of a fellow CIA officer to a reporter and was sentenced to 30 months in prison.

    “It was a serious accident, but hopefully he’ll be released on Sunday,” Radack tells Newsweek. She said Kiriakou was driving his Vespa in northwest Washington when a car stopped suddenly in front of him. He plowed into the vehicle and was taken by ambulance to George Washington University Hospital, Radack says.

    #John_Kiriakou

  • La lutte antiterroriste, principale accusée du procès Merah
    https://www.mediapart.fr/journal/france/300917/la-lutte-antiterroriste-principale-accusee-du-proces-merah

    En 2012, les #attentats de Toulouse et Montauban annonçaient la vague d’attaques dont l’Europe est depuis la cible. À défaut de pouvoir juger le tueur d’enfants et de militaires #Mohamed_Merah, abattu par le RAID, le procès qui démarre lundi menace de devenir celui de la lutte antiterroriste. Il ne faudrait pas que cela exonère les politiques de leurs responsabilités. Mohamed Merah © DR

    #France #Abdelkader_Merah #Al-Qaida #Amedy_Coulibaly #Antisémitisme #attentats_de_Charlie_Hebdo #attentats_de_l'Hyper_Cacher #attentats_de_Toulouse_et_Montauban #Bernard_Squarcini #Chérif_Kouachi #Etat_islamique #François_Hollande #Mehdi_Nemmouche #Nicolas_Sarkozy #Ozar_Hatorah #Salim_Benghalem

  • Conan and the Barbarians: Talk Show Host’s Propaganda Tour Stars Israeli Soldiers and Syrian Al Qaeda | Alternet
    http://www.alternet.org/grayzone-project/conan-obrien-israel-hospitals-syrian-al-qaeda-rebels

    Blithely unaware of Israel’s sinister role in the region, Conan O’Brien walked right into the middle of an unofficial alliance between the apartheid state and al-Qaeda. The surreal image of O’Brien’s comically pale figure in the middle of an Israeli hospital where Salafi-jihadist insurgents are being treated would have been the perfect fodder for a late-night comedy monologue, if only it weren’t so outrageous and sad.

    #sans_vergogne

  • MoA - Syria - Russia Accusing U.S. Of Attacks, Abduction Attempts, Team-play With Al-Qaeda
    http://www.moonofalabama.org/2017/09/syria-russia-accuses-us-of-attacks-direct-coordination-with-al-qaeda.

    The U.S. wants to keep Syrian government forces away from the oil fields north of the Euphrates. It has plans to build and control a Kurdish proto-state in north-east Syria and control over the eastern Deir Ezzor oil would give such a state the necessary economic base.

    But the U.S. has too few proxy forces available to actually take the oil area away from the Islamic State. Only the Syrian army has enough resources in the area. The U.S. is now cheating, attacking Syrian-Russian forces, and rushing to get an advantage. According to the Russians the U.S. Kurdish proxies have even stopped the fight against ISIS in Raqqa and moved forces from that area to take the oil in the east. I doubt that Syria and Russia will allow that to happen without taking measures to counter it.

    With the al-Qaeda diversion attack in north-west Syria defeated and more reserves available the Syrian alliance should think about a fast air-assault on the oil fields. As soon as the oil wells are under Syrian government control and the ISIS presence eliminated the U.S. has no more excuse to continue the current deadly game.

  • Ce que révèle l’enquête judiciaire sur les agissements du cimentier Lafarge en Syrie

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/09/20/ce-que-revele-l-enquete-judiciaire-sur-les-agissements-du-cimentier-lafarge-

    « Le Monde » a eu accès à l’enquête sur les activités de Lafarge qui tentait de préserver sa cimenterie en Syrie pendant la guerre civile. Des responsables ont reconnu le versement de sommes à l’EI.

    Une date suffit à condenser le parfum de soufre qui émane de ce dossier. Le 29 juin 2014, l’organisation Etat islamique (EI) proclame l’instauration du « califat » : un immense territoire à cheval entre l’Irak et la Syrie bascule « officiellement » sous le joug de l’organisation terroriste. Le même jour, à Rakka (Syrie), un cadre d’une usine du cimentier français Lafarge, située dans le nord du pays, informe par mail ses supérieurs qu’il a pris rendez-vous avec un « responsable de l’Etat islamique » pour négocier la sécurité des employés du site.

    Ce rendez-vous surréaliste marque le point culminant d’un engrenage commencé trois ans plus tôt. Depuis son implantation en Syrie, fin 2010, Lafarge n’a qu’une obsession : maintenir coûte que coûte l’activité de son usine de Jalabiya, à 87 kilomètres de Rakka, quitte à financer indirectement des organisations terroristes. Une aventure industrielle hasardeuse qui se conclura de façon dramatique, le 19 septembre 2014, par la prise de la cimenterie par les troupes de l’EI.

    Après la révélation de ce scandale par Le Monde, en juin 2016, le parquet de Paris a ouvert une enquête préliminaire, en octobre 2016, faisant suite à une plainte du ministère des finances pour « relations financières illicites entre la France et la Syrie ». Dans cette enquête confiée aux douanes judiciaires, que Le Monde et Le Canard enchaîné ont pu consulter, les neuf principaux responsables de Lafarge – fusionné en 2015 avec le suisse Holcim – et de sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS) ont été entendus.

    Leurs auditions décrivent de l’intérieur les mécanismes qui ont entraîné l’entreprise dans ce naufrage judiciaire et moral. Elles racontent, mois par mois, l’entêtement d’un groupe aveuglé par une obsession : ne pas abandonner la cimenterie LCS, promise à l’appétit destructeur des belligérants, afin de conserver un avantage stratégique dans la perspective de la reconstruction du pays.

    Cette enquête révèle deux faits majeurs. Tout d’abord, la décision du leader mondial des matériaux de construction de rester en Syrie a reçu l’aval des autorités françaises, avec lesquelles le groupe était en relation régulière entre 2011 et 2014. Ensuite, les responsables de l’usine ont omis de préciser aux diplomates le prix de leur acharnement : plusieurs centaines de milliers d’euros versés à divers groupes armés, dont 5 millions de livres syriennes (20 000 euros) par mois à l’EI.

    La conclusion des douanes est sans appel : Lafarge a « indirectement » financé des groupes « terroristes », par le truchement d’un intermédiaire, produisant au besoin « de fausses pièces comptables ». Et si seuls trois responsables ont avoué avoir eu connaissance de ces pratiques, « il est tout à fait vraisemblable que d’autres protagonistes aient couvert ces agissements », dont l’ex-PDG du groupe, Bruno Lafont, le « directeur sûreté », Jean-Claude Veillard, et « certains actionnaires ».

    Aucun de ces responsables n’a été amené à s’expliquer devant un tribunal à l’issue de cette enquête. Mais les investigations suivent leur cours. Une information judiciaire, ouverte le 9 juin 2017 pour « financement du terrorisme » et « mise en danger d’autrui » après une plainte déposée par l’ONG Sherpa, a été élargie, le 23 juin, aux faits visés par le travail des douanes.

    2008-2010 : le pari de Lafarge en Syrie

    L’engrenage qui a conduit Lafarge à se compromettre dans le conflit syrien débute à la fin des années 2000. En 2008, le cimentier, qui vient de racheter la société égyptienne Orascom afin de renforcer son implantation dans la région, valide la construction d’une usine dans le nord de la Syrie, près de la frontière turque. Deux ans plus tard, la cimenterie LCS sort de terre. L’investissement s’élève à 680 millions de dollars, l’amortissement est prévu sur vingt ans. Mais l’histoire va quelque peu bousculer ces prévisions comptables.

    Mars 2011 : le début des troubles

    L’usine vient à peine de commencer sa production de ciment quand d’importantes manifestations embrasent le sud du pays et se propagent rapidement aux principales agglomérations. En relation avec les autorités françaises, les responsables du groupe décident de rester.

    « On est informés, forcément. On avait vu ce qui s’était passé pour les “printemps arabes”, mais on était dans l’incapacité totale d’anticiper et de prévoir », explique l’ancien PDG de Lafarge Bruno Lafont, devant les enquêteurs des douanes judiciaires. « L’usine est au nord, près de la frontière turque, très isolée. Au début, et pendant toute l’année 2011, il ne se passe absolument rien », tempère Bruno Pescheux, PDG de LCS jusqu’en juin 2014.

    Tout au long de son aventure syrienne, Lafarge est resté en contact permanent avec l’ambassade de France à Damas – qui sera fermée par Nicolas Sarkozy en mars 2012 –, puis avec l’ambassade de France en Jordanie. Jean-Claude Veillard, un ancien fusilier marin dans les forces spéciales et les commandos, est également en relation avec la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE).

    « Jean-Claude avait de bons contacts avec les services, notamment la DGSE », explique Eric Olsen, ancien DRH, puis directeur général de Lafarge. Il « me tenait informé des mouvements des Kurdes et de l’Armée syrienne libre, poursuit-il. Je comptais sur l’expertise et la protection de l’Etat français pour nous tenir au courant ».

    Chaque mois, au siège de Lafarge à Paris, un comité de sûreté réunissant les opérationnels, le département juridique, l’assurance, le directeur du siège et les ressources humaines fait le point sur les pays où le groupe est implanté, dont la Syrie.

    Mai 2011 : les premières sanctions

    Le 9 mai 2011, le Conseil de l’Union européenne (UE) adopte un embargo sur les armes et le pétrole syriens. Celui-ci sera étendu le 18 janvier 2012 pour un ensemble élargi de matériaux, notamment certains ciments. A cette époque, Lafarge, dont le marché est local, ne s’estime pas concerné par les sanctions. « D’après ce que j’avais compris, explique Bruno Pescheux, il s’agissait essentiellement de prohibition d’exportations depuis la Syrie vers l’UE. Or, nous étions dans l’autre sens, on importait. »

    Décembre 2011 : Total quitte la Syrie

    Le 1er décembre, le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme déclare la Syrie en état de guerre civile. Quatre jours plus tard, le pétrolier Total annonce son départ du pays. Dans les mois qui suivent, Air liquide et les fromageries Bel plient bagages à leur tour. Fin 2012, Lafarge est le dernier groupe français présent en Syrie.

    « Pourquoi Lafarge reste en Syrie ?, demandent les enquêteurs aux responsables du cimentier.

    – On pouvait toujours fonctionner en sécurité et en conformité. Donc on a continué, répond laconiquement Bruno Lafont.

    – Mais en janvier 2012, la situation dégénérait…, intervient l’enquêteur.

    – Ce n’est pas ce que disait le Quai d’Orsay, insiste Christian Herrault, ancien directeur général adjoint opérationnel du groupe. Le Quai d’Orsay dit qu’il faut tenir, que ça va se régler. Et il faut voir qu’on ne peut pas faire des allers-retours, on est ancrés et, si on quitte, d’autres viendront à notre place… »

    Juillet 2012 : l’évacuation des expatriés
    A l’été 2012, l’armée du régime perd le contrôle de la frontière turque. A l’ouest, la zone passe sous l’emprise des Kurdes du Parti de l’union démocratique (PYD), à l’est, sous celle de l’Armée syrienne libre et de divers groupes islamistes. La ville de Kobané, à 55 kilomètres de l’usine, est tenue par les Kurdes, tandis que Manbij, à 66 kilomètres, est sous le contrôle des rebelles.

    « Cette nouvelle redistribution des cartes ne vous fait-elle pas craindre pour vos salariés et votre usine ?, s’enquiert l’agent des douanes.

    – Un peu, oui, répond M. Lafont. Mais, là encore, je me fie à ce que mes collaborateurs me disent. »

    Les « collaborateurs » de M. Lafont semblaient pourtant bien au fait des risques encourus par le personnel du site. « On a même interrompu l’usine à l’été 2012, faute de sûreté suffisante », relate M. Pescheux. Le directeur de la cimenterie demande alors aux employés chrétiens et alaouites de ne plus venir travailler, pour raison de sécurité. Les expatriés – une centaine de salariés sur plus de 300 – sont quant à eux exfiltrés du pays en juillet 2012.

    A partir de la fin de l’été, seuls les employés sunnites et kurdes sont autorisés à continuer à travailler sur le site. Afin de limiter les trajets, de plus en plus périlleux, leur patron leur demande de se domicilier à Manbij, ou d’emménager directement dans la cimenterie. M. Pescheux, lui, déménage ses bureaux de Damas au Caire, en Egypte, d’où il dirige l’usine à distance, en toute sécurité.

    Malgré la dégradation de la situation, le directeur de LCS justifie devant les enquêteurs la décision de maintenir l’activité du site avec le personnel local : « L’idée était de préserver l’intégrité de l’usine en la faisant fonctionner, même de manière discontinue. On voulait éviter la cannibalisation de l’usine, qui serait arrivée si elle avait été perçue comme à l’abandon. »

    Davantage que le profit immédiat – la production de ciment a rapidement chuté, passant de 2,3 millions de tonnes en 2011 à 800 000 tonnes en 2013 –, c’est la volonté acharnée d’occuper le site dans la perspective de la reconstruction du pays qui motivera les décisions du groupe. A cette date, personne, au sein de l’entreprise, pas plus qu’au Quai d’Orsay, ne semble anticiper la tragédie dans laquelle la Syrie est en train de sombrer.

    Septembre 2012 : une « économie de racket »

    A la fin de l’été 2012, la situation dégénère. « L’économie de racket a commencé en septembre ou octobre 2012 », se souvient M. Herrault. En septembre, deux responsables du groupe, Jean-Claude Veillard, le directeur de la sûreté, et Jacob Waerness, gestionnaire de risque sur le site de l’usine LCS, se rendent à Gaziantep, en Turquie, pour y rencontrer des milices de l’opposition syrienne.

    « Il était très clair qu’elles étaient indépendantes et ne voulaient pas se coordonner. Et il était très clair qu’elles voulaient taxer ce qui passait par les routes, poursuit M. Herrault. C’était clairement du racket, même si c’était les “bons” qui rackettaient. Tous les six mois, on allait voir le Quai d’Orsay, qui nous poussait à rester.

    – Vous vous souvenez du nom de ces milices ?, demande l’enquêteur.

    – Ah non, elles changent d’allégeance… Ce qui était un peu fou, c’est que toutes ces milices étaient alimentées en armes et argent par le Qatar et l’Arabie saoudite, sous le regard américain, sans aucun discernement. On aime bien mettre des noms sur les choses, mais là-bas rien n’est si simple… »

    A l’issue de la réunion de Gaziantep, LCS missionne un ancien actionnaire minoritaire de l’usine, Firas Tlass, pour monnayer la sécurité de ses employés sur les routes. Entre septembre 2012 et mai 2014, cet homme d’affaires – fils de l’ex-ministre de la défense du président Bachar Al-Assad, ayant fait défection au régime – se voit remettre entre 80 000 et 100 000 dollars par mois pour négocier avec les groupes armés qui tiennent les checkpoints autour de l’usine.

    A cette période, l’Etat islamique en Irak, ancêtre de l’EI, n’a pas encore fait irruption dans la guerre civile syrienne. L’usine est en revanche encerclée par les milices kurdes et des groupes islamistes, dont le Front Al-Nosra. Selon le directeur de l’usine, M. Pescheux, il n’existait pas de liste précise des destinataires des fonds versés par Firas Tlass : « Ceux qui gardaient un checkpoint pouvaient changer d’allégeance », assure-t-il.

    Octobre 2012 : neuf employés kidnappés

    En octobre 2012, neuf employés de l’usine sont pris en otage. Le directeur sûreté de Lafarge, M. Veillard, raconte : « Ces employés alaouites avaient été écartés de l’usine pour leur sécurité confessionnelle. Ils étaient au chômage technique, à Tartous [dans l’ouest de la Syrie]. Ils étaient payés jusqu’au jour où le DRH de l’usine leur a demandé de venir percevoir leur salaire à l’usine. Les neuf employés sont venus en bus, via Rakka, et se sont fait enlever par des Kurdes, puis [ont été] revendus à des milices locales. Lafarge a payé 200 000 euros, en livres syriennes. »

    Avril 2013 : Lafarge, « c’est le drapeau français »

    Début 2013, le pays bascule dans une nouvelle ère. Le 6 mars, Rakka est prise par différents groupes islamistes, dont le Front Al-Nosra, qui prête allégeance à Al-Qaida et tombe donc sous le coup des sanctions du Conseil de sécurité de l’ONU. Un mois plus tard, le 9 avril, l’Etat islamique en Irak, qui s’est implanté en Syrie, se rebaptise « Etat islamique en Irak et Levant » (EIIL). Le groupe prend le contrôle de Rakka le 13 juin.

    « Comment Lafarge peut-elle conserver une usine dans cette guerre qui devient de plus en plus sale, qui dégénère ? demande un enquêteur aux dirigeants du groupe.

    – C’est là où on se pose la question si on reste ou pas, répond le PDG, Bruno Lafont. On commence à penser qu’on va se replier. On a eu des feedbacks de nos gars. On pouvait visiblement continuer.

    – Ce qu’il faut comprendre, c’est que lorsque cette guerre a commencé, l’usine venait de démarrer, insiste le patron de l’usine, Bruno Pescheux. On pensait que quand tout serait fini, il y aurait au moins une cimenterie qui pourrait fournir du ciment pour reconstruire la Syrie…

    – On allait voir, tous les six mois, l’ambassadeur de France pour la Syrie [à Paris], et personne ne nous a dit : “Maintenant, il faut que vous partiez”, précise Christian Herrault. Le gouvernement français nous incite fortement à rester, c’est quand même le plus gros investissement français en Syrie et c’est le drapeau français. Donc oui, Bruno Lafont dit : “On reste.” »

    Octobre 2013 : « Daech s’inscrit dans le paysage »
    Le 11 octobre 2013, le Conseil européen confirme les sanctions à l’encontre de certaines entités terroristes, dont le Front Al-Nosra, Al-Qaida et l’EIIL. « Pourquoi Lafarge a pris le risque de rester en Syrie, où ces trois organisations sont présentes ? », demande l’enquêteur. La réponse du directeur général adjoint opérationnel est un pur modèle de rationalisation économique :

    « On gérait les risques par cette économie de racket, et il n’y a pas eu de phénomène marquant jusqu’à fin 2013 », explique Christian Herrault, oubliant au passage l’enlèvement de neuf employés alaouites de l’usine un an plus tôt.

    « Quel est ce phénomène marquant ?

    – Daech s’inscrit dans le paysage. Ils affichent la volonté de taxer les routes. Un des chefs se réclamant de Daech convoque Bruno [Pescheux] et Jacob [Waerness] à Rakka (…). C’est Firas [Tlass], ou un de ses hommes, qui y va et voit la situation. Daech vient dans la liste des racketteurs, ça fait 10 % des sommes, dont la moitié était pour les Kurdes.

    – A ce moment-là, que vous dit le Quai d’Orsay ?

    – Pas de changement de leur position. Encore une fois, pas de solution intermédiaire, soit on partait, soit on restait. Le rackettage de Daech, c’était l’équivalent de 500 tonnes… Sachant qu’on a trois silos de 20 000 tonnes… Est-ce qu’on va tout plier pour 500 tonnes ? »

    C’est l’ancien actionnaire minoritaire M. Tlass qui sera chargé de payer les groupes armés en utilisant le cash de l’usine. Pour entrer ces dépenses dans la comptabilité, « on utilisait des notes de frais que je signais “frais de représentation”, explique M. Herrault. Donc là, c’était les notes de Bruno [Pescheux], mais il n’y avait rien dessus, il n’y avait aucun nom de milice. »

    Bruno Pescheux, lui, se souvient avoir vu les noms de Daech et du Front Al-Nosra mentionnés sur des documents :

    « Avez-vous vu le nom de Daech ? demande l’enquêteur.

    – Oui, répond le directeur de l’usine.

    – Avez-vous une idée du montant prévu pour Daech ?

    – De l’ordre de 20 000 dollars par mois. »

    Juin 2014 : un rendez-vous avec l’organisation Etat islamique
    A l’été 2014, l’EIIL contrôle le nord-est de la Syrie et fait une percée vers l’ouest. Le 29 juin, l’organisation proclame le « califat » et se baptise « Etat islamique ». Au sud de l’usine, les combats font rage entre le Front Al-Nosra et l’EI, qui est aux prises avec les Kurdes au nord du site. L’étau se resserre : à 500 mètres de l’usine, un checkpoint marque la sortie de la zone kurde ; à 20 kilomètres, un barrage signale l’entrée de la zone contrôlée par l’EI.

    Ce 29 juin, le nouveau responsable sûreté de l’usine, un ancien des forces spéciales jordaniennes qui a remplacé M. Waerness, envoie un mail au DRH local, avec le directeur de LCS, M. Pescheux, en copie : « Je viens d’arriver de Rakka. Le responsable de l’Etat islamique est toujours là, il est à Mossoul en ce moment. Notre client de Rakka m’a arrangé un rendez-vous avec lui, concernant nos expatriés au Pakistan et en Egypte. Une fois que j’aurai l’autorisation, je vous informerai. »

    « Pourquoi aller voir cette personne de l’El ?, demande l’enquêteur au directeur de l’usine.

    – L’idée était de dire : pour faire fonctionner cette usine, les locaux ont beaucoup de mal. L’idée était de faire revenir des expats pour les épauler, mais il fallait garantir leur sûreté : pas de kidnapping ou de choses comme ça », répond M. Pescheux.

    Juillet 2014 : « La situation autour de l’usine a empiré »
    Début juillet, l’El attaque les Kurdes à Kobané, à 50 kilomètres de la cimenterie. Les combats font plusieurs centaines de morts. Le 8 juillet, le responsable jordanien de la sûreté de l’usine envoie un mail alarmiste à M. Pescheux, qui a été versé au dossier par la plainte de Sherpa :

    « La situation autour de l’usine a empiré après que le camion-suicide a explosé au checkpoint du PYD [parti kurde] hier, à minuit. C’était à 10 kilomètres à l’est de l’usine, les quatre passagers ont été tués. L’Etat islamique a commencé une campagne discrète contre le PYD dans notre région (…). Le PYD a établi de sérieuses mesures de sécurité autour de l’usine, et a demandé la fermeture et l’évacuation de l’usine. »

    « A ce moment-là, on me dit que la situation est de plus en plus difficile. Je sais, à ce moment-là, qu’on va partir », assure Bruno Lafont. Le directeur sûreté du groupe, M. Veillard, est moins alarmiste : « Pour moi, l’attentat à 10 kilomètres n’existe pas. Il n’y a rien autour de l’usine. Le premier village doit être à 30 kilomètres. Maintenant, c’est peut-être un type qui s’est fait sauter. En aucun cas, il n’y avait un risque pour les employés et l’usine. »

    Le 17 juillet, un responsable de l’usine envoie pourtant un nouveau mail sans équivoque au PDG de LCS : « Notre personnel à l’usine est très perturbé et inquiet. Ils se sentent comme des prisonniers au sein de l’usine (…). L’EI est en train de s’emparer du contrôle de l’entrée de l’usine et n’autorise personne à entrer ou sortir (…). Nous ne sommes pas capables de rassurer nos employés (…). Nous avons besoin de votre aide pour régler cette question avec nos voisins. »

    27 juillet 2014 : l’usine interrompt sa production

    A la fin du mois de juillet 2014, la dégradation de la situation militaire contraint la cimenterie à interrompre son activité. Malgré les injonctions du chef militaire kurde d’évacuer les lieux, LCS reprendra pourtant la production cinq semaines plus tard.

    15 août 2014 : « J’ai fait la recommandation de fermer l’usine »

    Le 15 août 2014, une résolution de l’ONU interdit toute relation financière avec les groupes terroristes présents en Syrie, pouvant être « considérée comme un appui financier à des organisations terroristes ». « Que s’est-il passé chez Lafarge à ce moment-là ? », s’enquiert un enquêteur des douanes.

    « Frédéric [Jolibois, qui a remplacé Bruno Pescheux à la tête de LCS] envoie un mail au service juridique pour la conduite à tenir. Il faut voir que Daech n’avait alors rien fait en dehors de la Syrie, il n’y avait pas eu Charlie, le Bataclan… C’était alors une affaire syrienne, relativise M. Herrault. Je précise au service juridique que Daech, vers le 16 août, est bel et bien une organisation terroriste. Ce que je sais, c’est que rien n’a été payé après le 15 août. »

    La directrice juridique de Lafarge est consultée. Elle explique aux douaniers : « J’ai été informée sur deux points (…). Le deuxième était : l’Etat islamique demande des taxes aux transporteurs. Peut-on traiter avec ces transporteurs ? C’était en août 2014. L’avis juridique a été rendu début septembre 2014 et était très clair : oui, il y a un risque juridique. J’ai fait la recommandation de fermer l’usine. »

    1er septembre 2014 : le laissez-passer de l’EI

    Malgré l’avis de la direction juridique, l’usine se prépare à reprendre ses activités. Un laissez-passer pour ses clients et transporteurs, daté du 1er septembre 2014 et tamponné par le gouverneur de l’El à Alep, a été versé au dossier. Son contenu laisse entendre que l’usine a passé un « accord » avec l’EI : « Au nom d’Allah le miséricordieux, les moudjahidine sont priés de laisser passer aux barrages ce véhicule transportant du ciment de l’usine Lafarge, après accord avec l’entreprise pour le commerce de cette matière. »

    9 septembre 2014 : reprise de l’activité

    Passant outre les injonctions du commandant kurde, l’usine reprend sa production le 9 septembre. Le lendemain, son nouveau directeur, M. Jolibois, se rend à l’ambassade de France en Jordanie. Selon le compte rendu qu’a fait l’ambassade de cet entretien, il réaffirme la volonté du groupe de se maintenir en Syrie pour « préserver ses actifs et ses activités futures ».

    Le directeur de LCS assure aux autorités françaises que Lafarge « ne verse rien au PYD ou à l’Etat islamique ». Il reconnaît seulement que les « transporteurs locaux » doivent obtenir des laissez-passer « sans impliquer l’usine ou Lafarge », ce qui semble contredit par l’exemplaire daté du 1er septembre qui a été retrouvé. Le compte rendu de l’ambassade conclut : « Jolibois ne semblait pas particulièrement inquiet des conséquences, pour la sécurité de l’usine et de son personnel, de la présence de l’Etat islamique à quelques kilomètres d’Aïn-Al-Arab [nom arabe de Kobané]. »

    « Nous sommes à cinq jours d’une attaque décisive de l’El dans la région. Comment pourrait-on caractériser ces déclarations : un manque de lucidité, la cupidité ou business as usual ?, s’enquiert l’agent des douanes.

    – Je ne suis pas au courant, élude le PDG, M. Lafont. Je pense qu’il faut poser la question à M. Jolibois. Je ne sais pas de quoi il était au courant. »

    Dans leur rapport de synthèse, les douanes s’étonnent des réponses systématiquement évasives du PDG de Lafarge : « Bruno Lafont disait tout ignorer des pratiques de son personnel en Syrie (…). Il serait tout à fait étonnant que M. Lafont n’ait pas demandé à son équipe de direction d’avoir un point précis de la situation d’une cimenterie dans un pays en guerre depuis plusieurs années. »

    Le jour de l’entretien de M. Jolibois à l’ambassade de France en Jordanie, ce dernier a en effet envoyé un mail à plusieurs responsables du groupe, à Paris, évoquant un plan d’évacuation de l’usine : « La semaine prochaine, Ahmad [le directeur sûreté de l’usine] partagera notre plan d’évacuation avec le département de sécurité de Lafarge, et il devrait être en mesure de nous envoyer la version à jour d’ici deux semaines. » L’usine sera attaquée dix jours plus tard…

    19 septembre 2014 : l’attaque de l’usine

    Le 18 septembre, un employé de l’usine est informé d’une attaque imminente de l’EI et en fait part à son patron. Le directeur de l’usine envoie par mail ses dernières consignes de sécurité. Il suggère de « préparer des matelas, de la nourriture, de l’eau, du sucre, dans les tunnels techniques de l’usine ». « Si les affrontements arrivent à l’usine, déplacer les équipes dans les tunnels et attendre », précise-t-il.

    Quelques heures plus tard, les troupes de l’EI sont aux portes de l’usine. La plupart des employés sont évacués en catastrophe par bus vers Manbij. Mais le plan d’évacuation est défaillant. Les bus ne reviennent pas à l’usine. Une trentaine d’employés bloqués sur place doivent s’enfuir par leurs propres moyens, entassés dans deux véhicules abandonnés sur le site. L’usine sera prise d’assaut dans la nuit.

    Quatre employés de Lafarge sont arrêtés par l’EI pendant l’évacuation, et retenus en otage une dizaine de jours. Parmi eux, deux chrétiens arrêtés dans un des bus affrétés par Lafarge sont contraints de se convertir à l’islam avant d’être relâchés.

    Le 21 septembre, un employé en colère écrit un mail au directeur de la cimenterie : « Nous vous demandons fermement de commencer une enquête afin de vérifier les faits suivants (…). Après plus de deux ans de réunions quotidiennes portant sur la sécurité, qui est responsable de l’absence de plan d’évacuation de l’usine de notre équipe, et qui a abandonné plus de trente de nos braves employés une heure avant l’attaque de l’El et l’explosion du réservoir de pétrole ? »

    Quelques jours plus tard, M. Jolibois se félicitera pourtant, dans un mail envoyé au groupe, du succès de l’évacuation : « Malgré la complexité de la situation et l’extrême urgence à laquelle nous avons été confrontés, nous avons réussi à sortir nos employés de l’usine sains et saufs. Les choses ne se sont probablement pas déroulées telles que nous les avions planifiées ; néanmoins, nous avons atteint le but principal. Lafarge Cement Syria n’est pas morte. Je suis convaincu que nous gagnerons la dernière bataille. »

  • Syrie : les djihadistes de Hetech peuvent-ils succéder à Daech ? - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/guerre-en-syrie/20170830.OBS4002/syrie-les-djihadistes-de-hetech-peuvent-ils-succeder-a-daech.ht

    « Abu Muhammad al-Joulani comprend bien qu’une fois le groupe Etat islamique défait, la coalition menée par les Etats-Unis, mais aussi la Russie, la Turquie, l’Iran, retourneront les armes vers son groupe », écrit-il. « Il n’a peut-être qu’une année ou deux devant lui. »

    « Son objectif n’est donc pas de créer un émirat islamique permanent dans la région d’Idlib, mais plutôt d’y établir une base de recrutement pour son armée djihadiste, en accord avec les principes d’Al-Zawahiri : ’La stratégie du djihad pour le Cham [#Syrie et #Irak, NDLR] doit se concentrer sur la guérilla ; ne cherchez pas à tenir des territoires’. »

    Après des années de prudence et de double jeu avec la communauté internationale, la franchise d’#Al-Qaida pourrait-elle de nouveau menacer l’Occident par des attentats à l’étranger ? « On ne peut pas écarter l’hypothèse », glisse Frédéric Pichon. Pour Fabrice Balanche, la coalition doit même réagir au plus vite, sans attendre la destruction complète de l’Etat islamique : « HTS se renforce chaque jour, et se reposer sur leurs rivaux ne suffira pas à les contrer », conclut-il. « La communauté internationale doit poursuivre la même approche contre HTS à Idlib que contre l’Etat islamique à Raqqa et ailleurs. Échouer à le faire aujourd’hui, c’est s’exposer à un coût bien plus élevé plus tard. »

  • While defeat of Isis dominates global attention, #al-Qaeda strengthens in Syria | The Independent
    http://www.independent.co.uk/news/world/middle-east/isis-defeat-al-quaeda-syria-grow-global-attention-islamist-terrorists

    The open dominance of an extreme Islamic jihadi movement like HTS creates a problem for foreign powers, notably the US, UK, France, Turkey, Saudi Arabia and Qatar, previous funders and suppliers of the Syrian rebels. HTS, whose attempt to distinguish itself from al-Qaeda has convinced few, is listed in many countries as a terrorist organisation, unlike its former ally, the Ahrar al-Sham. It will be difficult for foreign powers to do business with it, though the armed opposition to Mr Assad has long been dominated by extreme Islamist jihadi groups. The difference is that today there are no longer any nominally independent groups through which anti-Assad states and private donors can channel arms, money and aid while still pretending that they were not supporting terrorism. 

    Isis declared war against the whole world in 2014 and inevitably paid the price of creating a multitude of enemies who are now crushing it in Syria and Iraq. Many of the members of this de facto alliance always disliked each other almost as much as they hated Isis. It was only fear of the latter that forced them to cooperate, or at least not fight each other. It may not be possible to recreate the same unity of purpose against al-Qaeda.

    #syrie

  • Panique : Netanyahou, l’Iran et le Hezbollah
    http://www.dedefensa.org/article/panique-netanyahou-liran-et-le-hezbollah

    Panique : Netanyahou, l’Iran et le Hezbollah

    A la lumière de la confirmation avec les effets psychologiques et politiques à mesure de la victoire syrienne de Deir ez-Zour, le long commentaire ci-dessous d’Alastair Crooke sur la “panique Netanyahou” prend une singulière importance. Les Syriens d’Assad ont, avec l’aide des Iraniens et surtout du Hezbollah, et le soutien aérien massif de la Russie, emporté une victoire stratégique qui marque évidemment un tournant dans le conflit syrien, et sans doute un tournant décisif. Le concours du Hezbollah dans cette bataille, comme dans la majeure partie du conflit, constitue un élément majeur de ce conflit, et l’une des préoccupations fondamentales de Netanyahou.

    Crooke analyse dans toute son ampleur la très difficile situation du Premier ministre israélien qui (...)

    • Une attaque aérienne israélienne la nuit dernière, contre une position syrienne proche de la frontière libanaise avec des missiles air-sol tirés d’avions israéliens ayant pénétré prudemment l’espace aérien libanais (et pas syrien), signale cette extrême nervosité israélienne, mais sans convaincre de l’efficacité de la chose. Les Israéliens ne sont pas en position de force. Selon plusieurs sources, les Russes tiennent complètement l’espace aérien de la région, notamment avec l’arrivée de cinq avions d’alerte et de contrôle de l’espace aérien à très grandes capacités Beriev A-50 désormais basés en Syrie. D’autre part, DEBKAFiles signale que le Hezbollah devrait être conduit à changer complètement ses tactiques et sa stratégie suite aux victoires remportées en Syrie, ce qui rend complètement caduc le scénario utilisé par les forces armées israéliennes dans des manœuvres en cours pour ttester ses capacités de l’emporter sur le Hezbollah : « In the remaining seven days of the exercise, the IDF still has a chance to update its scenario », écrit ironiquement DEBKAFiles.

    • L’article d’Alaistair Crooke pointé par dedefensa

      The Reasons for Netanyahu’s Panic – Consortiumnews
      https://consortiumnews.com/2017/09/01/the-reasons-for-netanyahus-panic

      The increasingly “not to be” constituency of the Middle East has a simpler word for Netanyahu’s “#ethnic_nationalism.” They call it simply #Western_colonialism. Round one of Chas Freeman’s making the Middle East “be with Israel” consisted of the shock-and-awe assault on Iraq. Iraq is now allied with Iran, and the Hashad militia (PMU) are becoming a widely mobilized fighting force. The second stage was 2006. Today, Hizbullah is a regional force, and not a just Lebanese one.

      The third strike was at Syria. Today, Syria is allied with Russia, Iran, Hizbullah and Iraq. What will comprise the next round in the “to be, or not to be” war?

    • @simplicissimus : Pour aller dans ton sens, le timing israélien est intéressant, juste après le désencerclement de Deir-Ezzor, commepour dire on est là. Et il vient appuyer, si l’on peut dire, le rapport de l’ONU accusant - same player shoots again - la Syrie d’attaque chimique.

    • “Just to be clear: if 2006 marked a key point of inflection, Syria’s “standing its ground” represents a historic turning of much greater magnitude. It should be understood that Saudi Arabia’s (and Britain’s and America’s) tool of fired-up, radical Sunnism has been routed. And with it, the Gulf States, but particularly Saudi Arabia are damaged. The latter has relied on the force of Wahabbism since the first foundation of the kingdom: but Wahabbism in Lebanon, Syria and Iraq has been roundly defeated and discredited (even for most Sunni Muslims). It may well be defeated in Yemen too. This defeat will change the face of Sunni Islam.
      Already, we see the Gulf Cooperation Council, which originally was founded in 1981 by six Gulf tribal leaders for the sole purpose of preserving their hereditary tribal rule in the Peninsula, now warring with each other, in what is likely to be a protracted and bitter internal fight. The “Arab system,” the prolongation of the old Ottoman structures by the complaisant post-World War I victors, Britain and France, seems to be out of its 2013 “remission” (bolstered by the coup in Egypt), and to have resumed its long-term decline.”

    • If Israel did strike Syrian arms facility, it may have shot itself in the foot

      www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.811226

      While Thursday’s alleged attack may have seen Israel widen its definition of what it deems a threat, it may give Iran an excuse to increase its military presence and lead Russia to declare Syrian airspace a no-fly zone

      By Zvi Bar’el | Sep. 7, 2017 | 10:20 PM

      The Syrian Scientific Studies and Research Center is the code name for part of the Syrian unconventional weapons industry. The center, better known by its French acronym CERS, is commanded by a Syrian general. It is also responsible for Syria’s chemical weapons manufacturing plants, which are reportedly located in three separate sites: Two near Damascus and the third close to the city of Masyaf, northwest Syria, only about 70 kilometers (43 miles) from the Khmeimim Russian Air Force base near Latakia.

      According to official Syrian reports, Israeli planes attacked CERS from within Lebanese territory early Thursday morning. The reports do not provide details of the damage to the facility and what it made. But an official statement said the attack was meant to raise the morale of Islamic State fighters after they suffered serious casualties in the fighting around Deir ez-Zor. According to President Bashar Assad’s regime in Syria, Israel not only founded ISIS, it also aided in its recent operations.

      It is not completely clear whether this facility, where they manufacture long-range missiles and artillery shells, also continues to assemble chemical weapons shells. But if Israel knows about such production at the plant, then there is no doubt the United States and Russia know about it too.

      We can assume Israel informed Washington before the attack and received the necessary nod of approval. As far as Russia is concerned, meanwhile, it seems Israel decided to attack from within Lebanese territory to avoid the need to coordinate its operation with the Russians – as is required from the understandings between the two air forces whenever Israel sends fighter jets into Syrian territory – and to prevent the information from leaking out.

      This was not the first alleged Israeli aerial attack in Syrian territory, of course. But the timing is quite interesting. It comes after Russia threatened to veto any UN Security Council resolution that describes Hezbollah as a terrorist organization, and a short time after Prime Minister Benjamin Netanyahu met with Russian President Vladimir Putin in Sochi – a meeting Netanyahu returned from without any Russian commitment to bring about an Iranian pullback from Syrian lands.

      As Russian Foreign Minister Sergey Lavrov has said, Russia has made a commitment that Israel’s security interests will not be harmed as a result of the establishment of de-escalation zones in Syria.

      But the Russian interpretation of the meaning of harming Israel’s security interests is not necessarily the same as Israel’s definition. Given that the presence of Hezbollah forces in Syria is seen as a threat to Israel, how much more so is the presence of pro-Iranian forces deployed near Israel’s eastern border on the Golan Heights, as well as in the area near Daraa in southern Syria?

      At the same time, Russia – which itself does not define Hezbollah as a terrorist organization – would find it difficult to force the group’s forces out of Lebanon. That’s mainly because of Iran’s position that sees Hezbollah as an essential foundation for preserving its influence in Lebanon and as an important tactical force in the Syrian war. Unlike in Lebanon, where Iran needs Hezbollah to force the hand of the Lebanese government when necessary, Iran’s influence on the Assad regime is direct and in no need of intermediaries.

      Russia, which has acted to limit Iran’s freedom of operation in Syria, recognizes that it must coordinate its actions with Iran if it wishes to fulfill its aspirations to stabilize Assad’s rule.

      The Aleppo lesson

      Russia has already learned its lessons from Aleppo, when it thought it could implement the cease-fire agreement that was reached at the end of last year without coordinating with Iran – and then realized that the Shi’ite militias and Hezbollah were preventing rebel soldiers from boarding the buses that were meant to take them out of the city, on Iran’s orders.

      The Iranian explanation was that because Tehran was not a partner to the agreement, it was not obligated by it. Russia has avoided Syrian negotiations since then, whether local or international, without Iranian participation.

      The attack on the weapons facility, especially one suspected of producing chemical weapons, is seemingly an act that should not cause an aggressive Russian response. Four years ago, Russia convinced then-President Barack Obama at the last minute not to attack Syria for its use of chemical weapons in Aleppo, and in return co-signed a tripartite agreement in which Syria agreed to destroy or send to Russia its entire chemical weapons inventory. Now, Russia may attempt to prove that the facility did not produce such weapons, but it is doubtful it will strain itself too much in doing so.

      By the way, that 2013 agreement included chlorine gas too, which the Syrian army still continues to use.

      Russia also understands that Israel’s alleged attack on the suspected chemical weapons plant, similar to the U.S. cruise missile strikes on Syria after the chemical weapons attack in Khan Sheikhun in April, is considered to be a legitimate action by the international community.

      Even Russia made it clear back in 2013 that it would not object to an attack on chemical weapons stores if the UN decided on such a step, and if it is proved Syria did use such weapons.

      The new element in the latest attack – if Israel did indeed carry out such an attack – is that Israel now defines what it sees as a threat in a much broader sense.

      The question is whether Russia will accept this definition as part of Israel’s strategic worldview – which sees Syria as a threatening enemy state. Russian agreement to expanding that definition could grant Israel approval for other attacks – such as against Syrian Air Force bases, or even against Syrian ground forces, with the argument that they are considered a threat.

      And so, if until now there was a red line between the Russian and Israeli air forces, this time the attack could lead at the very least to Russia imposing stricter “aerial discipline” on Israel. If this happens, Russia could declare that any foreign planes entering Syrian airspace would be considered a legitimate target for the Russian Air Force, except for coalition planes fighting against the Islamic State.

      Saving the United States

      From Washington’s perspective, Israel has pulled its chestnuts out of the fire. Following numerous reports on the renewed use of chlorine gas by the Syrian army, the Americans would have been forced to act. And this could have caused its relations with Russia to deteriorate even further.

      But the “service” Israel has provided to Washington just sinks it even deeper into the Syrian arena. This time, not only as an interested observer knocking on the doors of the superpowers in order to promote its own security interests, but as an active partner whose military presence adds yet another component to the array of forces (which already includes Russia, Iran, Turkey and Syria).

      But the Israeli element could threaten to spoil Russia’s plans. For example, Iran, Turkey and Russia are about to establish a security zone in the Idlib province, where most of the militia forces of the Al-Shams Front (formerly Nusra Front), which is affiliated with Al-Qaida, are concentrated. This is a region where Iran and Turkey have opposing interests, even though both are interested in a cease-fire.

      Turkey wants to use this region as a strategic base for military operations against the Syrian Kurdish regions that border Turkey. Iran sees Idlib province as a strategic outpost to serve as a base for its control of Syria. All three countries are planning a combined attack against the rebel centers, if Russia is unable to enforce a cease-fire according to the model that was built in the southern provinces.

      It would seem Israel has no real interest in the Idlib province, except for the concern about Iran’s expansion and settling in there. But the takeover of Idlib – like the military campaign in Deir ez-Zor in southeastern Syria, where ISIS continues to rack up losses – is preparing the diplomatic channels for a permanent agreement.

      Russia is striving to demonstrate control of Idlib and Deir ez-Zor by the end of next week, when the representatives of the various parties in the Syrian civil war are set to meet in the Kazakh capital of Astana. The Russians want to present such a takeover as proof of a total victory by the Syrian regime, a victory that would destroy the opposition groups’ tools for applying pressure.

      Syrian-Russian control of these two provinces would strengthen the diplomatic working assumption that Assad will continue to be Syrian president, especially since opponents of his regime in Europe, the United States and Turkey – and even Saudi Arabia – have nearly completely withdrawn their demands to remove him as a precondition to any negotiations.

      Such a result would obligate Israel to be a partner, even if only indirectly, in the process of establishing a new Syrian government; in the debate over the status of Iran and Hezbollah in Syria; and the guarantees that Russia, and not the United States, can provide in response to the possible threats resulting from such an agreement.

      Double-edged sword

      Israel may very well conclude that the greater its military involvement in Syria, whether through sporadic attacks or by tightening its military ties to rebel groups, it more it will strengthen its position when the time comes to formulate a political settlement.

      But such a view can be a double-edged sword. It will grant Iran a wonderful excuse to increase its military presence in Syria; Russia may reduce or even eliminate its aerial coordination with Israel and declare Syrian airspace a no-fly zone; and Hezbollah could turn the Golan Heights into a legitimate front against Israel as part of its balance of deterrence with it.

      There is a big difference between the ability to attack specific targets and a permanent situation of two hostile fronts, one facing Syria and the second Lebanon – especially when Israel’s most important backer, the United States, is sunk deep inside itself and does not want to intervene at all.

  • AL-JINAH MOSQUE
    US airstrike in Al-Jinah, Syria: Architectural assessment confirms building targeted was a functioning mosque, US misidentification possibly the cause for civilian casualties.

    http://www.forensic-architecture.org/case/al-jinah-mosque
    https://www.youtube.com/watch?v=mOyihqEOfYA

    Summary
    Forensic Architecture has undertaken an architectural analysis of the March 16th 2017 US Airstrike in Al-Jinah, Syria. We conducted interviews with survivors, first responders and with the building’s contractor, and examined available and sourced videos and photographs in order to produce a model of the building both before and after the strike. Our analysis reveals that, contrary to US statements, the building targeted was a functioning, recently built mosque containing a large prayer hall, several auxiliary functions, and the Imam’s residence. We believe that the civilian casualties caused by this strike are partially the result of the building’s misidentification.

    The Al-Jinah Mosque Complex Bombing — New Information and Timeline
    https://www.bellingcat.com/news/mena/2017/04/18/al-jinah-new-info-and-timeline

    Bellingcat exchanged information with Forensic Architecture and Human Rights Watch. Both of which carried out separate investigations into the attack. All multimedia information has been archived by the Syrian Archive.

    On March 16, 2017, around 18:55 local time, a United States (US) airstrike targeted the Sayidina Omar ibn al-Khattab mosque, where reportedly almost 300 people had gathered for the Isha’a night prayers and a religious lecture. The airstrike completely destroyed the northern side of the mosque complex near al-Jinah in Syria’s Aleppo governorate. Thirty-eight bodies, including five children, were recovered from the rubble, according to the Syria Civil Defence, a search and rescue group operating in opposition-held territories better known as the “White Helmets”.

    There is no doubt that the US conducted the attack. Initial open source information already hinted towards US involvement as we detailed in our initial report, and the US Central Command (CENTCOM) claimed responsibility for the strike, saying it targeted “an Al Qaeda in Syria meeting location,” killing “dozens of core al Qaeda terrorists” after extensive surveillance. They incorrectly referred to the location of the attack as the Idlib governorate, but later confirmed to Bellingcat that they meant that the strike occurred near al-Jinah in the Aleppo governorate. A US military spokesperson claimed that the US had taken “extraordinary measures to mitigate the loss of civilian life”. The Pentagon released a post-strike image of the site, and said they “deliberately did not target the mosque at the left edge of the photo”. Instead, they claimed, a partially-constructed community hall was targeted.

    However, one pressing question remained: is this building a mosque or a meeting hall? New information, collected by both Forensic Architecture and Human Rights Watch, reveals that the building targeted was a functioning, recently built mosque containing a large prayer hall, several auxiliary functions, and the Imam’s residence. Bellingcat believes that the civilian casualties caused by this strike are partially the result of the building’s misidentification.