organization:association américaine

  • Erik Olin Wright : reconstruire le marxisme - La Vie des idées
    https://laviedesidees.fr/Erik-Olin-Wright-reconstruire-le-marxisme.html

    Je ne connaissais pas cet auteur, sociologue et politique... c’est passionnant.

    Disparu en janvier 2019, le sociologue américain Erik Olin Wright a consacré sa vie à échafauder les bases d’un avenir post-capitaliste de l’humanité en repensant les rapports de classes et leurs transformations, à l’aune d’un marxisme renouvelé par l’enquête empirique.

    Erik Olin Wright s’est éteint le 23 janvier 2019 à l’âge de 72 ans. Sociologue, il était surtout connu pour ses travaux sur les classes sociales qui avaient revivifié les débats théoriques et empiriques sur les structures de classe (en particulier son livre Classes publié en 1985), et conduit les sociologues américains à l’élire en 2012 à la présidence de l’Association américaine de sociologie. Mais il était aussi indéfectiblement attaché à l’espoir et au projet d’un avenir post-capitaliste de l’humanité, qu’il jugeait à la fois nécessaire, urgent et possible, ou pour reprendre ses mots à l’idée d’un socialisme démocratique [1].

    Depuis deux décennies, il avait ainsi contribué à remettre au premier plan, et au cœur de la théorie sociale et politique, la question des alternatives au capitalisme et des stratégies de transformation sociale. Son œuvre majeure sur la question est d’ailleurs le seul livre qui aura été traduit en français de son vivant [2], sous le titre Utopies réelles qui résume parfaitement sa démarche : trouver les voies d’un dépassement concret du capitalisme tout en se tenant fermement sur le terrain du possible, en rupture avec l’adaptation pseudo-réaliste au réel, mais aussi avec le repli consolateur sur les mirages néo-communautaires ou la fétichisation esthétisante de l’émeute [3], tous deux voués à laisser intact le monde tel qu’il est.

    #Erik_Olin_Wright #Sociologie #Marxisme #Classes_sociales

  • Recherche médicale : cahots dans la lutte aux #conflits_d’intérêts | Agence Science-Presse
    http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2018/09/11/recherche-medicale-cahots-lutte-aux-conflits-interets

    #José_Baselga est le directeur médical du Centre Memorial Sloan Kettering (MSK) sur le #cancer, à New York. Il a été membre de conseils ou de comités aviseurs de compagnies comme Roche et Bristol-Myers Squibb, en plus de détenir des actions dans de petites firmes émergentes qui testent de nouveaux traitements contre le cancer — et le tout, sans l’avoir révélé à des revues prestigieuses comme le New England Journal of Medicine ou le Lancet, lorsque celles-ci ont publié un de ses articles. Ces revues, parmi d’autres, exigent depuis au moins les années 1990 que leurs auteurs soient transparents sur leurs sources de revenus, afin qu’au besoin, les lecteurs puissent savoir si un article présente un potentiel conflit d’intérêts avec un bailleur de fonds.

    Dans une réaction publiée au lendemain [d’un] reportage conjoint du New York Times et du magazine Pro Publica, le Centre MSK a dû admettre, penaud, qu’il n’avait pas fait un bon travail de vérification. Ce serait en effet en partie sa responsabilité que de s’assurer que ses chercheurs dévoilent leurs sources de financement, à plus forte raison lors de publications dans des revues aussi prestigieuses. Les revues ont, pour leur part, rarement la capacité de vérifier les déclarations de leurs auteurs et doivent s’en remettre à leur bonne foi. En entrevue, l’éditeur du New England Journal of Medicine (où sont parus deux des 17 articles litigieux) a admis le problème, jugeant même que l’absence de divulgation serait un phénomène « répandu ».

    En revanche, l’Association américaine de recherche sur le cancer impose de telles règles de divulgation des conflits d’intérêts à ses membres, règles auxquelles le Dr Baselga ne s’est pas conformé… à l’époque où il en était le président.

    En entrevue, il n’a pas nié ses relations avec une douzaine de compagnies depuis 2013, et a affirmé que la non-divulgation « n’était pas intentionnelle ».

    Aux #États-Unis, le gouvernement fédéral impose depuis 2013 aux compagnies pharmaceutiques et aux fabricants d’appareils médicaux de rendre public tout paiement fait à des #médecins — depuis les fonds versés pour une recherche jusqu’aux paiements pour assister à un congrès. C’est grâce à ces informations, contenues dans une base de données publique, que les journalistes ont pu suivre le flux d’argent jusqu’au Dr Baselga.

    Ajout 13 septembre : Le Dr José Baselga annonce sa démission du Centre MSK.

    Ajout 14 septembre : Éditorial du New York Times : « les règles de #divulgation peuvent sembler complexes, mais l’#argent corrompt la #recherche_médicale ».

    Top Cancer Researcher Fails to Disclose Corporate Financial Ties in Major Research Journals - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/09/08/health/jose-baselga-cancer-memorial-sloan-kettering.html

    Top Sloan Kettering Cancer Doctor Resigns After Failing to Disclose Industry Ties - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/09/13/health/jose-baselga-cancer-memorial-sloan-kettering.html

    Opinion | Medicine’s Financial Contamination - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/09/14/opinion/medicines-financial-contamination.html

    Opinion | Transparency Hasn’t Stopped Drug Companies From Corrupting Medical Research - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/09/14/opinion/jose-baselga-research-disclosure-bias.html

    A un tel niveau hiérarchique on devrait criminaliser tout rapport financier avec #pharma

    #corruption #mise_en_danger_de_personnes_vulnérables

  • En guise de testament, Zeid Ra’ad al-Hussein martèle l’universalité des droits de l’homme - Le Temps
    https://www.letemps.ch/monde/guise-testament-zeid-raad-alhussein-martele-luniversalite-droits-lhomme
    https://assets.letemps.ch/sites/default/files/styles/share/public/media/2018/06/18/file70muwc50g2dr8w44h47.jpg.png?itok=bK8ZvSDY

    En guise de testament, Zeid Ra’ad al-Hussein martèle l’universalité des droits de l’homme

    Pour son dernier discours, à deux mois et demi de la fin de son mandat de haut-commissaire aux droits de l’homme, le Jordanien a fustigé la médiocrité des Etats membres qui ne défendent que leurs intérêts et mis en garde contre le nationalisme
    […]
    Dans un long discours, Zeid Ra’ad al-Hussein s’est dit très inquiet au sujet d’un projet de loi présenté au parlement hongrois le mois dernier qui « criminaliserait la surveillance des droits de l’homme aux frontières et à l’intérieur du territoire national ». Il a fustigé aussi la politique récemment mise en œuvre par l’administration de Donald Trump qui a mené à la séparation de quelque 2000 enfants de leurs parents à la frontière américaine alors qu’ils fuyaient les violences d’Amérique centrale. « L’Association américaine de pédiatrie, a-t-il déclaré, a estimé que cette pratique cruelle d’abus autorisés par les autorités américaines peut causer des dégâts irréparables et des conséquences à vie » pour ces enfants.

  • #Sugarland

    Le sucre est partout ! Toute notre #industrie_agroalimentaire en est dépendante. Comment cet aliment a pu s’infiltrer, souvent à notre insu, au cœur de notre culture et de nos régimes ? #Damon_Gameau se lance dans une expérience unique : tester les effets d’une alimentation haute en sucre sur un corps en bonne santé, en consommant uniquement de la #nourriture considérée comme saine et équilibrée. A travers ce voyage ludique et informatif, Damon souligne des questions problématiques sur l’industrie du sucre et s’attaque à son omniprésence sur les étagères de nos #supermarchés !


    http://thatsugarfilm.com
    #film #documentaire #sucre #industrie_agro-alimentaire #fructose #cholestérol #alimentation #dépendance #humeur

    Intéressant les quelques jours que Damon Gameau passe auprès d’une communauté #aborigènes (#peuples_autochtones) qui ne vivent pratiquement que de sucres contenus dans les produits vendus dans le seul supermarché...

    Damon parcourt l’Australie pour constater les ravages des sucres cachés. Le voilà en territoire aborigène, dans un village qui depuis toujours a proscrit l’alcool et qui, quarante ans auparavant, se nourrissait encore des produits de la terre. Voici quelques années, les habitants, décimés par les maladies liées au sucre, obésité, pathologies cardio-vasculaires, diabète, ont décidé de faire la guerre aux sucres cachés. Le retour de bâton fut immédiat : le gouvernement leur a coupé les subventions. Plus de diététiciens, plus d’information, les gamins recommencent à manger n’importe quoi. On ne compte plus les patients sous dialyse. Dans le petit cimetière du village, cinq tombes récentes abritent la dépouille d’habitants de moins de quarante ans.

    https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre

    Deux choses que j’ai apprises dans ce documentaire :

    1.
    Que pas toutes les calories se valent... Damon Gameau a ingurgité la même quantité avant et durant son expérimentation, mais avant il était en bonne santé, après les 2 mois de test... plus trop...

    Le réalisateur attire notre attention sur un autre point tout aussi inquiétant. Il a changé de régime, pas la quantité de calories qu’il absorbe : 2 300 calories par jour. Mais il a remplacé les bonnes graisses – un poulet rôti avec la peau, des avocats, des fruits à coque, même des œufs au bacon – par du mauvais sucre. Là encore, il blâme la désinformation globale qui voudrait que l’obésité découle de trop de calories et pas assez d’exercice. Son expérience démontre, sans appel, que toutes les calories ne sont pas égales entre elles.

    https://le-quotidien-du-patient.fr/article/reportage/2018/01/29/sugarland-lenfer-du-sucre

    2. Que l’industrie du sucre a gagné la bataille sur celle de la graisse en 1955, après la crise cardiaque du président Eisenhower (https://www.youtube.com/watch?v=QKZldwXao7c

    ). Deux médecins ont bataillé pour décréter la cause de la crise cardiaque du président : graisse ou sucre... La graisse a gagné (ou perdu), alors que le sucre en est sorti blanchi...
    –-> ce qui me permet de faire un lien direct avec cet autre film documentaire, passé sur Arte :
    #Cholestérol le grand bluff
    http://seen.li/c75y

    #RAP2018-2019

    • Determined to give back to the APY communities and support them in their mission to take control of their own nutrition and improve their health status, Damon founded The Mai Wiru (good food) Sugar Challenge Foundation in 2014.It is time to empower people to improve their nutrition and we can do this by raising the much needed money to support community driven programs.
      #MAI_WIRU SUGAR CHALLENGE FOUNDATION

      The Mai Wiru Sugar Challenge Foundation recognises that the relationship of nutrition to health is a complex issue, especially in remote Aboriginal communities. By combining modern and local Traditional Knowledge of food preparation, the Foundation aims to reduce sugar intake by encouraging delicious healthy alternatives and supporting an innovative program of health promotion. Addressing behavioural change takes time and sustained support.The Mai Wiru Regional Stores Policy was developed in 2000-2001 and showed the dramatic changes over time in where people on the APY Lands are sourcing their foods, what was available and its cost to community members. As a result, the Mai Wiru project commenced work with the community owned stores and improve food security (the availability and affordability of healthy food and essential items every day in the local store).

      Having healthy food available does not mean people choose to eat that food all the time, or even most of the time. This is where the Foundation comes in. Our programs are developed and designed in an inclusive and sharing way – taking the best everyone has to offer to ensure the best outcomes for community members.


      http://www.maiwirufoundation.org
      #Amata

    • Et aux #Etats-Unis, Damon Gameau découvre les ravages de la #boisson #Mountain_Dew sur la santé, notamment des enfants :

      Le Mountain Dew, stylisé #Mtn_Dew, est un #soda au goût d’agrumes et caféiné commercialisé par le groupe PepsiCo.

      Il a été inventé dans la ville de Marion, en Virginie, et a été pour la première fois commercialisé dans la ville de Knoxville, dans le #Tennessee en 1948. Le Mountain Dew (rosée des montagnes) a par la suite été commercialisé à l’échelle des États-Unis à partir de 1964 et était en 2010 la quatrième boisson gazeuse la plus vendue aux États-Unis1. Il est commercialisé en France depuis 20142. Il est généralement emballé dans une bouteille verte, et sa couleur une fois sorti de son conteneur est d’un jaune-vert assez clair, et semi opaque.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Mountain_Dew_(marque_de_boisson)
      #pepsi #pepsi_cola

    • Pure, White and Deadly

      Pure, White and Deadly is a 1972 book by #John_Yudkin, a British nutritionist and former Chair of Nutrition at Queen Elizabeth College, London.[1] Published in New York, it was the first publication by a scientist to anticipate the adverse health effects, especially in relation to obesity and heart disease, of the public’s increased sugar consumption. At the time of publication, Yudkin sat on the advisory panel of the British Department of Health’s Committee on the Medical Aspects of Food and Nutrition Policy (COMA).[2] He stated his intention in writing the book in the last paragraph of the first chapter: “I hope that when you have read this book I shall have convinced you that sugar is really dangerous.”[3]

      The book and author suffered a barrage of criticism at the time, particularly from the sugar industry, processed-food manufacturers, and Ancel Keys, an American physiologist who argued in favour of restricting dietary fat, not sugar, and who sought to ridicule Yudkin’s work.[2] In later years, Yudkin’s observations came to be accepted.[a][2][4][5][6] A 2002 cover story about sugar by Gary Taubes in The New York Times Magazine, “What if It’s All Been a Big Fat Lie?”, attracted attention,[7] and the following year a World Health Organization report recommended that added sugars provide no more than 6–10% of total dietary intake.[8] In 2009 a lecture on the health effects of sugar by Robert Lustig, an American pediatric endocrinologist, went viral.[9] The subsequent interest led to the rediscovery of Yudkin’s book and the rehabilitation of his reputation.[2][10]

      Two further editions of the book were published, the second after Yudkin’s death in 1995. An expanded version appeared in 1986, revised by Yudkin himself, to include much additional research evidence. In 2012 the book was re-published by Penguin Books with a new introduction by Robert Lustig to reflect the changed nutritional context that the book had helped to create.


      https://en.wikipedia.org/wiki/Pure,_White_and_Deadly
      #livre

    • Sugar politics

      #Cristin_Kearns is a Postdoctoral Scholar at the University of California San Francisco with a joint appointment at the Philip R. Lee Institute for Health Policy Studies in the School of Medicine, and the Department of Oral and Craniofacial Sciences at the School of Dentistry. Additionally, she is an Acting Instructor at the University of Washington School of Dentistry. Her degrees include a B.A. in Neuroscience from Trinity College, a D.D.S. from The University of North Carolina School of Dentistry, and an M.B.A. in Health Administration from the University of Colorado, Denver.


      https://sugarpolitics.com

    • Sucre, le doux mensonge

      Comment, depuis les années 1970, l’industrie agroalimentaire a oeuvré pour augmenter les doses de sucre dans nos assiettes, avec à la clé un problème majeur de santé publique : obésité, diabète et maladies cardiaques se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants. Cette enquête dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie.

      C’est en épluchant les archives internes de la Great Western Sugar Company, l’un des fleurons de l’industrie sucrière américaine, que la dentiste Cristin Kearns a fait une découverte de taille, exposée fin 2012 dans le magazine américain Mother Jones : dans les années 1970, l’industrie mondiale du sucre a mis au point une stratégie délibérée de conquête, visant à inclure toujours plus de saccharose dans l’alimentation quotidienne mondiale et à en dissimuler sciemment les risques sanitaires. Quarante ans durant, l’Association américaine du sucre et ses homologues d’autres continents ont réussi à faire prospérer un empire lourd de plusieurs milliards et à transformer les habitudes alimentaires à l’échelle planétaire. Conséquence de la nouvelle addiction qu’ils ont su généraliser, l’obésité, le diabète et les maladies cardiaques se répandent à travers le monde, notamment chez les enfants.

      Sucre et tabac, même combat ?
      Le lobby du sucre est désormais au banc des accusés. Sa ligne de défense, jusqu’ici, ne bouge pas d’un iota : il exige de ses détracteurs toujours davantage de preuves de la nocivité du sucre. Ces manœuvres rappellent celles de l’industrie du tabac pour retarder coûte que coûte l’application des décisions politiques. Alors que l’industrie, la recherche et les pouvoirs publics se mènent une lutte de plus en plus dure, la bombe à retardement sanitaire approche de l’explosion… Cette enquête dévoile les mensonges de l’industrie sucrière et les recours possibles pour enrayer l’épidémie.


      https://www.arte.tv/fr/videos/054774-000-A/sucre-le-doux-mensonge

  • Les facs de médecine les plus indépendantes vis-à-vis de l’industrie pharmaceutique - Formindep
    http://www.formindep.org/Les-facs-de-medecine-les-plus.html

    C’est une première en France. Les facultés de médecine viennent d’être classées sur l’indépendance qu’elles garantissent à leurs étudiants vis-à-vis des laboratoires pharmaceutiques. Ce travail inédit, inspiré d’un palmarès établi chaque année par l’Association américaine des étudiants en #médecine, vient d’être publié, le 9 janvier, par la revue scientifique de référence en accès libre PLOS ONE

    Et ici http://facs.formindep.org le tableau avec les différents critères qui ont mené au classement. Bon, la situation est calamiteuse mais apparemment c’était pareil aux États-Unis quand ils ont lancé ce classement. Pour que ça marche il faut surtout que les résultats soient diffusés massivement.
    #université #conflit_d_intérêt #industrie_pharmaceutique #indépendance

  • Affaire Jacqueline Sauvage : la justice démunie face aux femmes sous emprise de leurs conjoints
    http://theconversation.com/affaire-jacqueline-sauvage-la-justice-demunie-face-aux-femmes-sous-

    Les femmes victimes de violence conjugale souffrent en fait d’une triple culpabilité. La culpabilité face à leur agresseur, d’abord. Elle leur fait penser que leur compagnon est gentil sur le fond, et que ce sont elles qui sont imparfaites et ne donnent pas satisfaction. La raison ? Petites, elles n’étaient pas l’enfant « idéale » que leurs parents auraient souhaité. Ou bien elles voyaient, déjà, l’homme-père humilier, crier, frapper, toujours pour de « bonnes » raisons. Ce sentiment de culpabilité est le moteur de l’emprise – conduisant celui qui l’exerce à la neutralisation du désir d’autrui, c’est-à-dire la réduction de toute altérité et de toute différence, l’abolition de toute spécificité, pour reprendre la définition du psychanalyste Roger Dorey. L’emprise transforme le sujet en un « objet » passif, sans autonomie de pensée, et qui ne se rebelle pas contre son possesseur-bourreau puisque la culpabilité vécue interdit toute représentation positive de soi.
    La honte, le prix à payer pour avoir ignoré les avertissements

    Il existe une deuxième source de culpabilité. Par honte, ces femmes n’osent pas se confier à leurs proches, parce qu’elles sont persuadées d’y perdre leur estime. C’est encore pire quand l’entourage, et notamment les parents, les ont mises en garde contre l’homme qui est devenu leur conjoint. Pour avoir ignoré les avertissements de leurs proches, elles se sentent encore plus coupables face à l’emprise, comme si c’était le prix à payer pour s’être senties « fortes » et n’avoir pas voulu écouter. Cette culpabilité-là est infantile, quand la première naît de l’ambivalence face à l’homme idéalisé qu’elles s’illusionnent à croire amendable.

    Enfin, la culpabilité vient aussi comme conséquence du traumatisme. « La culpabilité est ce qui marque toute victime, écrit le professeur de médecine légale Liliane Daligand. C’est avec elle et par elle que le rapport à l’autre peut à nouveau s’établir après le trauma. Encore faut-il que ce sentiment de culpabilité soit entendu et accepté par les personnes qui accompagnent les femmes violentées ou battues : entourage, associations d’aide aux victimes ou thérapeutes.

    Ces femmes se voient souvent reprocher d’être restées – ou même retournées – auprès de leur conjoint, comme le fit Jacqueline Sauvage durant quatre décennies. Contrairement à certaines idées reçues, elles ne restent ni par masochisme, ni par la seule peur de la vengeance de leur compagnon. En fait, elles sont dépourvues de stratégie pour échapper à la situation et ne savent pratiquer que l’évitement ou la soumission pour ne plus avoir à supporter le poids de cette triple culpabilité. C’est ce que le professeur Martin Seligman, ancien président de l’Association américaine de psychologie, a nommé « l’impuissance apprise », ce sentiment d’impuissance permanente qui résulte du vécu quand un sujet est plongé dans une situation sur laquelle il ne peut agir.

    • Le repentir n’est pas une peine prévue au Code pénal

      Dans son jugement, le tribunal confond deux choses : la culpabilité et la repentance. Inviter Jacqueline Sauvage à se repentir sous peine de rester en prison, c’est reproduire une forme de chantage implicite qu’elle a sans doute bien connu avec son mari violent. Or jusqu’à preuve du contraire, le repentir ne figure pas dans les peines prévues au Code pénal.

      La justice en premier lieu, et la société dans son ensemble, sont coupables, elles, de ne pas avoir aidé Jacqueline Sauvage à échapper à l’emprise de son conjoint. Il est regrettable que la cour d’appel de Paris n’ait pas su se rappeler les fortes paroles de l’avocat général Luc Fremiot en 2012, lors du procès d’Alexandra Lange, qui avait tué son mari après 11 ans de calvaire et fut acquittée. « Quelle serait la crédibilité, la légitimité de l’avocat de la société qui viendrait vous demander la condamnation d’une accusée, s’il oubliait que la société n’a pas su la protéger ? » En exigeant de femmes comme Jacqueline Sauvage qu’elles donnent des gages de leur sentiment de culpabilité, la justice ne fait que les maintenir dans l’impuissance.

  • Comment les anti-IVG détournent les études scientifiques

    une poignée d’auteurs et d’études sont cités des dizaines de fois pour défendre une idée principale : les risques psychologiques de l’avortement. En creusant un peu, on s’aperçoit vite que les études citées sont soit complètement déformées, soit mises en doute par la communauté scientifique, soit rédigées par des activistes reconnus du mouvement « pro-vie ». Ce sont d’ailleurs souvent les mêmes qui sont reprises par l’ensemble de ces sites français comme de leurs homologues américains pro-life.

    Risque de cancer du sein ? En fait revue de propagande, conclusions réelles évincée, cherry picking . Une revue de propagande monté de toute pièce :

    le Journal of American Physicians and Surgeons. Cette publication au nom apparemment bien sérieux est, en fait, très controversée. Elle dépend de l’Association américaine des médecins et chirurgiens, une association ultra-conservatrice qui s’affiche contre « l’intrusion » du gouvernement dans la médecine et qui affirme notamment qu’être homosexuel réduit l’espérance de vie de vingt ans…

    Risque psycho-comportementaux ? Un « Syndrome post-avortement » sans fondement scientifique .
    Le « syndrome post-avortement » est une invention conceptuelle du militant anti-IVG Vincent Rue. Ce syndrome n’existe pas, comme l’indique l’Association des psychologues américains et l’Association des psychiatres ainsi que L’ICD 10 (la classification statistique des maladies recensées par l’OMS).

    Le taux de mortalité plus élevé des femmes ayant avorté ? Pas de lien de causalité démontré . Ce n’est pas la mortalité qui est en question dans l’étude, mais le suicide. Le suicide existe chez des personnes après qu’elles aient avortés… mais ces suicides ne sont pas causé par l’avortement lui-même. Dans l’ensemble les personnes ayant avortés n’ont pas un taux de suicide spécifiquement plus élevé.

    http://www.liberation.fr/desintox/2016/12/01/comment-les-anti-ivg-detournent-les-etudes-scientifiques_1532339

  • CREAI d’Aquitaine - Trouble du Spectre de l’Autisme et Recommandations aux Aidants (TSARA)
    http://www.planete-education.com/recit/CREAI-d-Aquitaine-Trouble-du-Spectre-de-l-Autisme-et-Recommandati

    L’application Trouble du Spectre de l’Autisme et Recommandations aux Aidants (TSARA) est un jeu pédagogique pour apprendre à accompagner et à comprendre les troubles du spectre autistique (TSA) qui font partie de l’ensemble des troubles neurodéveloppementaux décrit dans la 5e édition du Manuel Diagnostique et Statistique de l’Association américaine de Psychiatrie (DMS-5). Il s’agit de troubles habituellement présents dans la petite enfance, mais qui peuvent apparaître de façon plus évidente au moment de l’entrée à l’école. Les troubles du spectre autistique (TSA) se caractérisent par des altérations significatives dans deux domaines : déficits persistants au niveau de la communication, de l’interaction sociale et des comportements, activités et intérêts restreints ou répétitifs. Les symptômes représentent un continuum qui varie de léger à sévère : ils limitent et altèrent le fonctionnement au quotidien. La perception du monde de l’élève TSA est différente de la vôtre. Ses réactions peuvent être inattendues dans différentes situations (école, repas familiaux, loisirs, amitiés, magasinage, dentiste et déplacements). Le jeu TSARA permet d’adopter facilement les bonnes pratiques, avoir les bonnes réactions et les meilleures réponses en présence d’une personne avec autisme. Les scénarios sont issus de témoignages, de situations vécues. Tous les scénarios ont été écrits par des professionnels de l’autisme, des parents et des enseignants. Ils ont été validés par des comités d’experts.

    Le jeu TSARA est développé par le CREAI Aquitaine avec le soutien de la Fondation Orange, mécène principal, ainsi que les Centres Ressources Autisme d’Aquitaine et d’Ile de France, l’ENSC Bordeaux, l’ENSEIRB MATMECA Bordeaux, l’EFAP, ERSYA, l’ARS Aquitaine, le Conseil régional d’Aquitaine et de la Ville de Bordeaux.

    #Adaptation_scolaire_et_sociale_/_EHDAA #Approches_technopédagogiques_TICE

  • L’association américaine d’anthropologie (plus de 10.000 membres) vote une motion BDS :

    La Conférence générale de l’Association américaine d’anthropologie (American Anthropological Association, AAA) a adopté une résolution en faveur de BDS à une énorme majorité de 88%
    PACBI, le 21 Novembre 2015
    http://www.aurdip.fr/la-conference-generale-de-l.html

    La campagne menant à cette décision a donné lieu à de nombreuses publications et prises de position déjà rapportées ici :
    http://seenthis.net/messages/391327
    http://seenthis.net/messages/427096
    http://seenthis.net/messages/427319
    http://seenthis.net/messages/426932

    #Palestine #BDS #USA #Boycott_universitaire #anthropologues
    #recension

    • L’association américaine d’anthropologues soutient le boycott anti-israélien
      Par i24news | Publié : 22/11/2015
      http://www.i24news.tv/fr/actu/international/ameriques/93228-151122-l-association-americaine-d-anthropologues-soutient-le-boycott-a

      (...) Le vote a eu lieu deux jours après que l’Anti-Defamation League (ADL), une organisation non gouvernementale dont le but premier est de soutenir les Juifs contre toute forme d’antisémitisme, a enregistré une hausse de 30% de l’activité anti-israëlienne sur les campus américains.

      Selon un rapport publié mercredi par ADL, plus de 150 programmes « explicitement anti-israéliens » ont eu lieu ou sont programmés pour avoir lieu sur les campus américains. Le chiffre correspondant pour 2014 était de 105.

      L’ADL a spécifiquement indiqué une croissance dans les campagnes de boycott contre Israël et a fait mention d’un appel à une journée d’action par les Musulmans américains pour la Palestine, qui selon elle, constitue la « principale organisation entraînant des mouvements anti-israëliens » sur les campus américains, rapporte The Jewish Telegraphic Agency.

  • D’un apartheid à l’autre

    Histoire : en 1989, Anne-Marie Kriek, une professeure sud-africaine se plaint du boycott qui frappe son pays : « pourquoi vous en prenez-vous uniquement à l’Afrique du Sud ? ». Aujourd’hui la réponse semble évidente, et pourtant ses arguments étaient les mêmes que ceux aujourd’hui des défenseurs de l’apartheid israélien. Cette plongée historique, 25 ans en arrière, nous rappelle la justesse de notre combat anticolonial...

    Cet article a été publié (en anglais) sur le site des Anthropologues américains pour le boycott des institutions universitaires israéliennes qui demandent à ce que l’Association américaine d’anthropologie rejoigne BDS à la fin du mois de novembre 2015
    https://anthroboycott.wordpress.com/2015/11/06/on-singling-out-apartheid

    L’Afrique du Sud ne devrait pas être prise spécifiquement pour cible
    Anne-Marie Kriek, The Christian Science Monitor, 12 octobre 1989
    http://www.bdsfrance.org/index.php?option=com_content&view=article&id=3896%3A2015-11-11-19-02-03&c

    #Palestine #BDS #Afrique_du_Sud #USA #Histoire #boycott #apartheid #anthropologues

  • Un grand nom de l’anthropologie américaine signe la résolution de BDS. Un message très fort et une indication que l’Association américaine d’anthropologie va probablement rejoindre BDS lors de son prochain congrès du 20 novembre...

    Pourquoi j’ai signé… à contrecoeur
    James Ferguson, Savage Minds, le 5 novembre 2015
    http://www.aurdip.fr/israel-bds-pourquoi-j-ai-signe-a.html

    #Palestine #BDS #Boycott_universitaire #James_Ferguson #anthropologues #Association_américaine_d_anthropologie

  • Meat industry braces for WHO cancer risk verdict
    http://www.cbc.ca/news/health/meat-cancer-1.3285858

    As international health experts prepare to publish a report on potential #cancer risks linked to red and processed meat, industry groups are bracing for a damaging blow to consumer confidence.

    The World Health Organization’s International Agency for Research on Cancer (IARC) gathered health experts in France this month to discuss available research on such meat, with a view to classifying them on its scale of cancer risks. The conclusions will be published on Monday.

    #viande #lobbying

  • L’humain a enclenché la sixième grande extinction | Le Devoir
    http://www.ledevoir.com/environnement/actualites-sur-l-environnement/443312/biodiversite-l-humain-a-enclenche-la-sixieme-grande-extinction

    Le rythme d’anéantissement des espèces vivantes sur Terre est tel que l’humanité est en train de provoquer la sixième extinction de masse de l’histoire de la planète, conclut une nouvelle étude scientifique internationale. Les chercheurs préviennent d’ailleurs qu’il reste de moins en moins de temps pour éviter une catastrophe qui aura des effets dévastateurs pour la vie humaine.

    « Nos estimations révèlent un recul exceptionnellement rapide de la biodiversité au cours des derniers siècles, ce qui indique qu’une sixième extinction de masse est en cours », constatent les auteurs de cette étude publiée vendredi dans Science Advances, un périodique produit par l’Association américaine pour l’avancement des sciences.

    La pollinisation par les abeilles pourraient disparaître en trois générations met en garde le rapport
    http://www.bbc.com/news/science-environment-33209548

  • Table rase sur les tests d’intelligence artificielle - Le Temps
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/109189589362

    Fabien Goubet (@fabiengoubet) pour Le Temps (enregistrement obligatoire) pointe les limites des tests de Turing en nous expliquant la récente critique du neuroscientifique Gary Marcus publiée dans Science qui explique que les chatterbots qui s’essayent à passer le test reposent plus sur des ruses pour tromper leur interlocuteur que sur une véritable intelligence. Le professeur de l’université de New York qui coorganise un atelier sur l’après Turing à l’occasion de la 29e conférence de l’Association américaine pour l’avancement de l’intelligence artificielle, souhaite enrichir les critères utilisés pour évaluer l’intelligence artificielle, pour l’évaluer autour de 3 à 5 tâches distinctes. Lesquelles ? C’est toute la question ! Une #intelligence_artificielle doit-elle être mieux à même de comprendre le contexte ? (...)

  • Neoracism and Scientific Racism in “Post-Racial” Societies
    https://aaas.confex.com/aaas/2014/webprogram/Session7037.html

    Aux Etats-Unis, le «néoracisme» nourri par la recherche génétique
    http://www.tv5.org/cms/chaine-francophone/info/p-1911-Aux-Etats-Unis-le-neoracisme-nourri-par-la-recherche-genetique.htm?&rub=

    Les avancées enregistrées ces dernières années dans la génétique ont permis, malgré elles, à de vieilles théories racistes de connaître un nouvel avènement, avertissent des scientifiques américains.

    Plus inquiétant, selon eux, ce « #néoracisme » est parfois le fait de chercheurs pour lesquels l’existence de races humaines ne fait aucun doute et permettrait même de dresser des profils biologiques, comportementaux et culturels.

    « La génétique nous aide beaucoup à apporter une aide médicale au cas par cas », souligne Nina Jablonski, professeur d’anthropologie à l’université de Penn State, en Pennsylvanie, qui participe à la conférence annuelle de l’Association américaine pour les progrès scientifiques, à Chicago.
    Mais, nuance-t-elle, la science peut aussi être « malmenée » et servir de caisse de résonance à la croyance selon laquelle la couleur de peau et l’origine ethnique prédisposent chacun de nous à accomplir plus ou moins bien telle ou telle tâche.

    A titre d’exemple, la chercheuse cite de nouvelles études qui se prononcent pour que les enfants soient classés selon les capacités conférées par leur patrimoine génétique et placés dans des écoles spécialisées dans l’un ou l’autre domaine d’apprentissage.

    « C’est quelque chose que nous avons connu par le passé et c’est extrêmement inquiétant », s’indigne-t-elle, citant la ségrégation raciale dans les écoles du Sud des Etats-Unis qui avait cours jusqu’à ce que la Cour suprême l’interdise en 1954.

    (...)

    Autre motif de préoccupation : les arbres généalogiques vendus sur internet.
    Ils alimentent l’idée, fausse, que connaître l’origine ethnique de ses ancêtres permet de se faire une idée sur sa propre santé, explique Yolanda Moses, anthropologue à l’université de Californie. Et de s’inquiéter de la formidable expansion des banques de données d’ADN qui comprennent le profil génétique des personnes arrêtées par la police.

    « La génétique a un énorme impact sur les relations entre les différentes communautés ethniques et le système pénal », pense-t-elle.

  • Santa’s Revenge: The Impacts of Arctic Warming on the Mid-Latitudes
    https://aaas.confex.com/aaas/2014/webprogram/Session6975.html

    #Climat : le #jet-stream perd le nord !
    http://www.lepoint.fr/environnement/climat-le-rechauffement-arctique-affecterait-l-amerique-du-nord-et-l-europe-

    Le réchauffement de l’Arctique pourrait affecter durablement le « jet-stream » polaire, qui est déterminant pour le climat en Amérique du Nord et en Europe, selon des travaux américains. Cette étude indique que les vents du « jet-stream », qui soufflent d’ouest en est à haute altitude, « s’affaiblissent et ce courant tend de ce fait à s’élargir et à dévier plus facilement de sa trajectoire », a expliqué Jennifer Francis, professeur de climatologie à l’université Rutgers dans le New Jersey.

    Elle est le principal auteur de cette recherche présentée samedi à la conférence annuelle de l’Association américaine pour l’avancement de la science (AAAS) réunie ce week-end à Chicago. « Quand le jet-stream s’affaiblit - ce qui a été le cas ces deux dernières décennies -, les phénomènes météorologiques ont tendance à durer plus longtemps », a-t-elle dit lors d’une conférence de presse.

    « Cela semble suggérer que les caractéristiques du temps changent », a ajouté la scientifique, selon qui « cela se produira plus fréquemment ». Ainsi, les États-Unis connaissent un hiver particulièrement froid et enneigé dans le Middle West jusque dans le sud, où cela est inhabituel. En revanche, les régions nordiques comme l’Alaska connaissent un hiver anormalement clément cette année.

    Apparition de phénomènes climatiques extrêmes

    Ce phénomène pourrait résulter du réchauffement ces dernières décennies dans l’Arctique, où les températures ont grimpé de deux à trois fois plus vite que dans le reste du globe, a relevé James Overland, un scientifique de l’Agence américaine océanique et atmosphérique (NOAA) qui a participé à cette présentation.

    Le changement du « jet-stream » s’explique en partie par la différence de températures entre l’Arctique et les latitudes moyennes, a-t-il indiqué. Si cette différence est importante, la vitesse de ce courant s’accélère, un peu comme une rivière descendant une colline. En revanche, si l’écart des températures entre les latitudes moyennes et l’Arctique, qui s’est réchauffé, est faible, le « jet-stream » s’affaiblit, ont expliqué ces scientifiques.

    Avec les phénomènes climatiques extrêmes observés ces dernières années aux États-Unis - chaleur record, sécheresse...- et ailleurs dans le monde, comme la canicule record actuelle en Australie, la question se pose de savoir si ces événements résultent d’une simple variation naturelle du climat ou du réchauffement de la planète lié aux activités humaines.

    Pour Jennifer Francis, une telle conclusion est prématurée, car leurs « données portant sur ce phénomène et ses effets portent sur une période très courte, ce qui rend difficile d’avoir une interprétation claire ». « Mais quand nous disposerons de plus de mesures, je pense que nous commencerons à discerner l’influence du changement climatique », a-t-elle ajouté.

    Impact sur l’agriculture

    Mark Serreze, le directeur du Centre national américain d’étude de la neige et de la glace (National Snow and ice Data Center), a dit devant la conférence de l’AAAS que les changements dans l’Arctique et l’impact sur le climat dans les moyennes latitudes étaient « un nouveau champ de recherche controversé avec des arguments pour et contre ».

    « Fondamentalement, le fort réchauffement qui pourrait être responsable de ce phénomène est lié à la fonte de glace sur l’océan Arctique que nous constatons depuis ces dernières années », a-t-il relevé. « La calotte glaciaire agit comme un couvercle séparant l’océan de l’atmosphère et, si vous enlevez ce couvercle, la chaleur contenue dans l’eau se retrouve dans l’atmosphère », expliquant ces dérèglements atmosphériques, a ajouté le scientifique.

    L’impact sur l’agriculture est l’une des principales conséquences de ce phénomène aux latitudes moyennes aux États-Unis. « Nous allons voir des changements dans les précipitations et dans les températures qui pourraient bien être liés à ce qui se passe loin dans le nord », a prédit Mark Serreze, pour qui « les bouleversements dans l’Arctique affectent tout le climat de la planète ».

    Les États-Unis ne sont pas les seuls concernés, a souligné Jerry Hatfield , directeur du National Laboratory for Agriculture and Environment dans l’Iowa. « Dans le monde, nous produisons la plus grande partie des récoltes à ces latitudes moyennes et les températures ont un grand impact sur les cultures comme sur le bétail et la production de viande », a-t-il relevé.

    • Phénomènes climatiques extrêmes : l’œuvre du réchauffement ?
      http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/02/15/phenomenes-climatiques-extremes-l-uvre-du-rechauffement_4367241_3244.html

      Des travaux plus exploratoires cherchent à déterminer si la circulation atmosphérique elle-même est en cours de changement. Pour Stefan Rahmstorf, professeur à l’Institut de recherche de Potsdam sur les effets du changement climatique, une part des étrangetés météorologiques de ces dernières années ont une cause commune : une tendance du « jet stream » à onduler plus que d’usage.

      LE TRAJET TORTUEUX DU JET STREAM

      Ce courant atmosphérique d’altitude tourne d’ouest en est autour de la Terre en ondulant, et « ce sont précisément ces méandres qui apportent de l’air très froid à certains endroits et de l’air chaud à d’autres, explique cet ancien conseiller du gouvernement allemand pour le climat. Il semble qu’il y ait plus fréquemment des situations dans lesquelles le jet stream décrit un trajet très tortueux. Or ce sont ces sinuosités qui conduisent à des événements météorologiques extrêmes. »

      « Nous avons analysé les inondations de l’Elbe en 2002, la canicule de 2003 sur l’Europe de l’Ouest et celle de 2010 sur la Russie, les inondations au Pakistan en 2010 ainsi que les récentes canicules américaines, ou encore la dernière grande crue du Danube, de juin 2013, explique M. Rahsmtorf. Nous pensons que tous ces phénomènes sont liés aux méandres de plus en plus marqués du jet stream. » L’analyse des phénomènes qui ont marqué l’hiver en cours reste à faire, mais elle pourrait révéler, selon M. Rahmstorf, une connexion semblable.

      Quant à savoir si ces sinuosités accrues du jet stream sont liées au changement climatique, certains chercheurs en doutent. Pour d’autres, à l’instar de M. Rahmstorf, le lien pourrait s’expliquer par le fort réchauffement de l’Arctique, qui favoriserait le phénomène. Dans ce cas, explique le chercheur allemand, il ne faudrait pas s’attendre systématiquement à des inondations en Grande-Bretagne ou à des sécheresses en Californie, mais à une météo de plus en plus étrange.