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  • France : L’université Paris 8 interdit une conférence « Israël Apartheid is Real » avec Max Blumenthal - Communiqué

    Halte à la censure à l’université !

    Une nouvelle fois, la présidence de l’université de Paris 8 Saint-Denis bafoue le principe de liberté d’expression, en interdisant deux jours avant la date prévue, une conférence organisée par le collectif Palestine Paris 8, en partenariat avec d’autres organisations de soutien au peuple palestinien. Cette conférence a pour objectif de dénoncer la politique d’apartheid de l’Etat israélien à l’égard des Palestinien-ne-s. Elle compte parmi ses invité-e-s Bilal Afandi, jeune militant palestinien, Max Blumenthal, journaliste étasunien, et une intervenante de la campagne BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions contre la politique d’apartheid de l’Etat israélien).
    Les motivations de la présidence à censurer cet événement n’ont jamais été claires. S’exprimant par la biais de la Maison de l’étudiant, qui lui sert d’intermédiaire pour mettre sous tutelle et contrôler l’initiative étudiante, la présidence de l’université a tantôt évoqué un manque de salle disponible, un intervenant (en la personne de Max Blumenthal, dont les textes sont pourtant publiés dans de nombreux journaux aux Etats-Unis) « controversé », une communication « non conforme », des risques de troubles à l’ordre public... Outre cette censure bureaucratique, la présidence n’hésite pas non plus à employer des moyens répressifs directs, comme le fait de mandater des agents de l’université pour arracher nos supports de communication de l’événement.
    Dans le contexte actuel, interdire une telle conférence revient à s’aligner sur la politique de récupération des attentats des 7 et 9 janvier 2015, qui veut imposer définitivement une liberté d’expression à géométrie variable. « Nous sommes Charlie », peut-on encore lire sur des grandes affiches placardées sur les murs de la fac. Ce message ne signifie-t-il pas que l’université affiche son soutien à un journal controversé ? Faut-il comprendre que la controverse n’est valable que lorsqu’elle va dans le sens de l’idéologie dominante ?
    Ainsi, selon la présidence, la liberté d’expression s’arrête au moindre risque d’ébranler, à l’échelle de la fac, la politique de l’Etat israélien. Pire encore, cette conférence a l’audace de s’inscrire dans le cadre de la « Israeli Apartheid Week », une semaine internationale de lutte et de réflexion contre la politique d’apartheid d’Israël, qui se tient dans de nombreuses autres universités dans le monde, notamment en Angleterre, aux Etats-Unis, en Palestine, en Afrique du Sud, et dans plusieurs pays d’Amérique Latine. Depuis 2012 (la présidence de l’université avait alors décidé de fermer l’université pour interdire un colloque), les pressions et les tentatives de censure sont devenues systématiques, lorsqu’il est question d’évoquer la sujet de l’apartheid en Palestine.
    Mais nous ne nous laisserons pas domestiquer par la présidence de l’université, vautrée dans ses objectifs de normalisation (sécuritaire, « austéritaire », bureaucratique et idéologique) de la fac de Saint-Denis. Et puisqu’elle préfère céder aux pressions et donner raison aux défenseurs de la politique israélienne, nous prenons de notre côté nos responsabilités. Nous appelons donc au maintien de cette conférence et à une participation massive, dès 18h, à un rassemblement devant le bâtiment D de la fac pour affirmer notre droit de parler de sujets « controversés », notre droit d’exprimer notre solidarité à l’égard du peuple palestinien, notre droit à l’auto-organisation et à l’indépendance du mouvement étudiant.
    Signataires :

    Association des universitaires pour le respect du Droit international en Palestine (AURDIP), Americans against the war (AAW France), Fédération Solidaires étudiant-e-s - Syndicats de lutte, Collectif Palestine Paris 8, Génération Palestine, Union Juive française pour la paix (UJFP), Nouveau Parti anticapitaliste Paris 8, CEDETIM, CPPI Saint-Denis, Association des Marocains de France (AMF), Association France Palestine Solidarité (AFPS Paris centre, 63, 81), Sortir du colonialisme, Collectif Caladois pour le peuple palestinien, Collectif Judéo-arabe et citoyen pour la Palestine, Campagne BDS,...

    ENGLISH :

    Stop censorship at university
    Once again the presidency of the University of Paris 8 Saint-Denis is trampling on the principle of free speech by banning, just 48 hours before the event, a conference organised by the Palestine Paris 8 collective in partnership with other organisations supporting the Palestinian people. This conference aims to denounce the State of Israel’s apartheid policies against the Palestinians. The invited speakers include a young Palestinian activist, Bilal Afandi, the American journalist Max Blumenthal, and an advocate of the BDS (Boycott-Divestment-Sanctions) campaign.

    The reasons advanced for the censorship of this event are not clear. Communicating via the Student Centre, an intermediary used to supervise and control student initiatives, the university presidency at times referred to the lack of an available room, at times to a “controversial” speaker (in the person of Max Blumenthal, whose writings, however, appear in numerous publications in the United States), at times to “non standard” notices about the event, at times to the risk of a breach of the peace.... In addition to this bureaucratic censorship, the presidency is not hesitating to use direct methods of repression, such as mandating university personnel to tear down our posters publicising the event.

    In the current French context, to ban such a conference is to be aligned with the instrumentalisation of the attacks of 7 and 9 January 2015 that aims to impose a double standard of free speech. Large “We are Charlie” posters are still plastered on the university’s walls. Doesn’t that slogan mean that the university is showing its support for a “controversial” magazine ? Is one to understand that controversy is valid only when it serves the mainstream ideology ?
    Thus, for the Paris 8 presidency, freedom of speech stops once there is the slightest risk, at university level, that the apartheid policy of the Israeli State might be undermined. Worse still is the fact that this conference has the audacity to be held within the framework of the “Israeli Apartheid Week”, an international week of reflection on Israel’s apartheid policies, which is held in numerous other universities around the world, notably in Britain, the United States, Palestine, South Africa, and in several South American countries. Since 2012, when the then president of Paris 8 decided to close down the university in order to prevent a seminar from being held, pressure and attempts at censorship have become systematic whenever the issue of apartheid in Palestine is raised.
    We will not accept to be tamed and subdued by this presidency, revelling in its ambitions to normalise its goals regarding “security”, austerity, bureaucracy and ideology. And since it prefers to bow to external pressure and stand with the defenders of Israeli policies, we will take up our responsibilities. We therefore call for this conference to be maintained and for mass participation, starting at 6 p.m., at a rally in front of the D building to affirm our right to discuss “controversial” subjects, our right to express our solidarity with the Palestinian people, our right to self-organisation, and to affirm the independence of the student movement.

    Signatories :

    Association des universitaires pour le respect du Droit international en Palestine (AURDIP), Americans against the war (AAW France), Fédération Solidaires étudiant-e-s - Syndicats de lutte, Collectif Palestine Paris 8, Génération Palestine, Union Juive française pour la paix (UJFP), Nouveau Parti anticapitaliste Paris 8, CEDETIM, CPPI Saint-Denis, Association des Marocains de France (AMF), Association France Palestine Solidarité (AFPS Paris centre, 63, 81), Sortir du colonialisme, Collectif Caladois pour le peuple palestinien, Collectif Judéo-arabe et citoyen pour la Palestine, Campagne BDS,...