organization:autorité palestinienne

  • Israël a rétabli ses liens avec Oman, annonce le chef du Mossad
    OLJ/AFP - 01/07/2019
    https://www.lorientlejour.com/article/1177129/israel-a-retabli-ses-liens-avec-oman-annonce-le-chef-du-mossad.html
    https://s.olj.me/storage/attachments/1178/NIR01_ISRAEL-MOSSAD-_0701_11-1561974775_776235.jpg/r/800 Yossi Cohen, chef des services secrets israéliens, le Mossad. Photo d’archives. REUTERS/Ronen Zvulun

    Le climat actuel crée « une opportunité sans précédent, peut-être même la première de l’histoire du Moyen-Orient, pour atteindre une entente régionale qui pourrait mener à un accord de paix global », souligne Yossi Cohen.

    Israël a rétabli des « relations officielles » avec le sultanat d’Oman, médiateur discret dans plusieurs crises régionales, a annoncé lundi le chef des services secrets israéliens, le Mossad.

    « Tout récemment, le rétablissement de relations officielles avec Oman a été annoncé ainsi que la mise en place d’un bureau de représentation du ministère (israélien) des Affaires étrangères dans ce pays », a déclaré Yossi Cohen, lors d’une conférence à Herzliya, près de Tel-Aviv.

    Dans les années 1990, Israël et Oman avaient ouvert chacun un bureau de représentation commerciale avant que le sultanat ne décide de les fermer en 2000, dans le sillage de la deuxième Intifada palestinienne.

    Le rétablissement des liens entre les deux pays est « la partie visible d’un effort bien plus large, qui reste secret », selon M. Cohen.

    Cette annonce intervient quelques jours après une conférence à Bahreïn sur le volet économique d’un plan américain censé ouvrir la voie à un règlement du conflit israélo-palestinien. L’Autorité palestinienne a boycotté cette rencontre, accusant Washington de partialité pro-Israël. Israël n’a pas dépêché de représentant officiel, mais fait sans précédent, des chercheurs et des journalistes israéliens, invités par la Maison Blanche, y côtoyaient, dans les grandes salles, des officiels des pays du Golfe. Des représentants du sultanat d’Oman étaient également présents.

    Jeudi, le chef de la diplomatie bahreïnie a déclaré que l’Etat hébreu faisait partie de « l’héritage de cette région historiquement » et que « le peuple juif a une place parmi nous », des déclarations inédites. (...)

  • L’atelier du Bahreïn et l’usine de Ramallah | مجد كيّال | السفير العربي
    Majd Kayyal (Chercheur et romancier Palestinien de Haïfa ) - Traduit de l’Arabe par Fourate Chahal Rekaby
    Texte publié dans Assafir al Arabi, le 20-06-2019

    http://assafirarabi.com/fr/26175/2019/06/26/latelier-du-bahrein-et-lusine-de-ramallah

    (...) En réalité, les passerelles entre les hommes d’affaires palestiniens et israéliens n’ont besoin d’aucun voyage ni d’aucun « atelier » au Bahreïn, puisque nous avons, en Cisjordanie, une usine entière (hautement productive) à fabriquer la « paix économique » sous occupation, avec la bénédiction de – et des profits pour – l’Autorité palestinienne.

    Nous connaissons bien la « paix économique », nous la voyons dans tous les recoins de la Palestine : appauvrir les gens, les affamer et les étouffer puis présenter Israël comme la seule et unique échappatoire pour une vie acceptable dans laquelle les conditions minimales de survie et de dignité seraient assurées. Plus simplement : il s’agit d’associer le pain quotidien à une soumission totale à Israël et, en même temps, de faire profiter l’économie israélienne d’une main d’œuvre bon marché et exploitable à souhait et du pouvoir d’achat palestinien.

    La paix économique signifie que plus de 100 mille ouvriers palestiniens obtiennent des permis de travail « à l’intérieur d’Israël » - permis dont la condition principale est l’absence de tout « casier sécuritaire ». Israël détient arbitrairement cette carte de chantage et l’utilise lorsque bon lui semble, soit pour intimider les gens et les éloigner de toute implication politique, soit, pire encore, pour les faire tomber dans le piège de la collaboration.
    (...)
    Ce qui est appelé « paix économique » est une stratégie d’assujettissement menée par l’armée israélienne. Cette stratégie repose sur la coordination directe et permanente entre l’occupation, des dirigeants locaux et des « dignitaires » de familles, et ce en parallèle de la coordination au niveau politique et sécuritaire avec l’Autorité palestinienne, et au-delà de celle -ci. (...)

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2019/06/30/latelier-du-bahrein-et-lusine-de-ramallah
    #Palestine

  • Oman veut ouvrir une ambassade en Cisjordanie - moyen orient
    Publié le 26-06-2019 - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190626-oman-veut-ouvrir-ambassade-cisjordanie

    Le sultanat d’Oman va ouvrir une ambassade dans les Territoires palestiniens. L’annonce a été faite ce mercredi 27 juin alors que le pays est de plus en plus présent dans le dossier israélo-palestinien.

    Le ministère omanais des Affaires étrangères a indiqué dans un communiqué qu’une mission se rendrait à Ramallah en Cisjordanie, siège de l’Autorité palestinienne, pour préparer l’ouverture de cette mission diplomatique.Avec cette représentation, Oman va devenir le cinquième pays arabe, mais le premier du Golfe, à ouvrir une ambassade dans ce territoire palestinien occupé par Israël depuis plus de 50 ans.

    Ce geste de « soutien au peuple palestinien », comme le présente le ministère omanais des Affaires étrangères, est aussi l’occasion pour le sultanat de renforcer sa présence dans les Territoires palestiniens et possiblement de se poser en tant que médiateur avec les Israéliens, relève notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil.

    Car Mascate est de plus en plus présent dans le dossier israélo-palestinien. En octobre dernier, le sultan , Qabus ibn Saïd a notamment reçu à tour de rôle le président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu. Oman n’entretient pourtant pas de relation diplomatique avec Israël. (...)

  • Le coup de gueule de Dominique de Villepin contre le plan pour les Proche Orient
    https://rmc.bfmtv.com/mediaplayer/video/le-coup-de-gueule-de-dominique-de-villepin-contre-le-plan-pour-les-proche

    Plan pour le Proche Orient par l’administration Trump : « 50 milliards pour fermer sa gueule et accepter d’être dépouillé de ses droits ? C’est ignoble ! » selon Dominique de Villepin

    • Point de presse du 26 juin 2019
      Salle de presse - France-Diplomatie-Ministère des Affaires étrangères
      https://basedoc.diplomatie.gouv.fr/vues/Kiosque/FranceDiplomatie/kiosque.php?fichier=ppfr2019-06-26.html

      2. Conférence de Manama

      Q - La France est-elle représentée à la réunion de Manama ? Comment évaluez-vous cette initiative américaine ?

      R - La France est représentée à cette conférence par le chef de son service économique à Manama.

      Notre position sur le règlement du conflit israélo-palestinien a été rappelée à de nombreuses reprises et n’a pas varié : nous sommes attachés à un cadre, celui du droit international, en particulier les résolutions du Conseil de sécurité ; à une méthode : la négociation ; à un objectif : deux Etats - Israël et la Palestine - vivant dans la paix et la sécurité au sein de frontières reconnues, avec Jérusalem pour capitale de ces deux Etats.

      Nous sommes prêts à accompagner tout plan économique en faveur des Territoires palestiniens dès lors qu’il intervient de manière complémentaire à des efforts politiques conduits sur la base de ces paramètres internationalement agréés./.

    • La cheffe du FMI estime possible de relancer l’économie palestinienne
      Par AFP — 26 juin 2019
      https://www.liberation.fr/depeches/2019/06/26/la-cheffe-du-fmi-estime-possible-de-relancer-l-economie-palestinienne_173

      La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI) Christine Lagarde a estimé possible de relancer l’économie palestinienne, en s’adressant mercredi à la conférence de Bahreïn sur le volet économique d’un plan de paix américain au Proche-Orient.

      Le FMI n’a cessé de mettre en garde contre la détérioration de l’économie palestinienne avec le blocage de recettes fiscales en raison d’une dispute entre l’Autorité palestinienne et Israël et le blocus israélien imposé depuis plus d’une décennie à la bande de Gaza.

      Devant les participants à la conférence, Mme Lagarde a déclaré que l’économie palestinienne risquait de se contracter de 15% et salué le plan présenté par le conseiller de la Maison-Blanche, Jared Kushner, qui se concentre sur la création, pour l’instant encore théorique, d’emplois.

      « Donc, s’il y a un plan économique et s’il y a urgence, il faut s’assurer que l’élan soit maintenu », a-t-elle déclaré lors de la deuxième journée de l’atelier « De la paix à la prospérité ». (...)

  • À #Gaza, Israël fait des expérimentations sur des humains en situation de stress et de privations | Middle East Eye édition française
    https://www.middleeasteye.net/fr/opinion-fr/gaza-israel-fait-des-experimentations-sur-des-humains-en-situation-de

    (Juillet 2017)

    Israël porte la plus grande partie de la responsabilité de cette situation, à cause du siège qu’il impose, mais n’est certainement pas le seul coupable.

    L’Autorité palestinienne et l’Égypte sont parties prenantes à part entière dans ce #crime. J’ai bien dit « crime ». Nous sommes en 2017 et priver des millions d’êtres humains de l’accès à l’électricité revient à les priver d’oxygène et d’eau. Israël porte une criante responsabilité parce que Gaza est toujours partiellement sous occupation israélienne. Israël a certes rappelé ses militaires et ses colons de la bande de Gaza, mais il conserve la seule responsabilité de beaucoup d’autres aspects de la vie à Gaza. Cela rend Israël responsable de la fourniture d’électricité aux habitants de Gaza. L’Autorité palestinienne porte aussi une lourde responsabilité pour la situation actuelle, car elle abuse aussi de son propre peuple. De même l’Égypte, qui aime se donner l’image flatteuse de « sœur des Palestiniens », alors même que son propre rôle dans le siège de Gaza est intolérable.

    Gaza se meurt, lentement. Ses souffrances n’intéressent personne ailleurs. Personne à Washington, Bruxelles, Jérusalem ou au Caire, ni même à Ramallah. Aussi incroyable que cela puisse paraître, visiblement personne ne se soucie du sort de deux millions de personnes, abandonnées aux ténèbres la nuit et à la chaleur oppressante des journées d’été, avec nulle part où se tourner et pas le moindre espoir. Aucun.

  • La solution au conflit israélo-palestinien ne peut être que politique (ONU)
    20 juin 2019 | ONU Info
    https://news.un.org/fr/story/2019/06/1045991

    « (Le conflit) requiert des solutions politiques », a rappelé Nickolay Mladenov, le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient.

    Pour lui, les derniers événements dans la région ne peuvent être dissociés du contexte élargi du conflit : la poursuite par Israël de l’occupation militaire du territoire palestinien et de la colonisation, la mainmise du Hamas sur Gaza et la poursuite de son activité militante ; la menace persistante de la guerre ; les actions unilatérales qui sapent les efforts de paix et les sérieux défis à la viabilité financière de l’Autorité palestinienne.

    « Tous ces développements réduisent collectivement les perspectives d’une solution à deux Etats », a déploré le Coordonnateur spécial. (...)

  • Proche-Orient : Mike Pompeo enterre le plan de paix de Kushner | El Watan
    https://www.elwatan.com/edition/international/proche-orient-mike-pompeo-enterre-le-plan-de-paix-de-kushner-06-06-2019

    Jared Kushner, le conseiller du président Trump, s’est enfoncé davantage lundi en mettant encore en doute l’éventualité d’une solution à deux Etats, estimant que le peuple palestinien souhaitait « des choses différentes » de celles de l’Autorité palestinienne.

    En plus d’être rejeté par les Palestiniens, le plan de paix palestino-israélien élaboré par Jared Kushner, le conseiller du président américain, Donald Trump, et dont le contenu est encore mystérieux n’a visiblement pas la cote aussi au Département d’Etat américain. Le secrétaire d’Etat américain, Mike Pompeo, a affirmé, à ce propos, dimanche, lors d’une rencontre privée avec la Conférence des présidents des principales organisations juives américaines que ce plan est « inexécutable » et « peut être rejeté ».

    « Je comprends pourquoi les gens pensent qu’il s’agit d’un accord que seuls les Israéliens pourront aimer », a-t-il ajouté, selon le Washington Post qui a rapporté, dimanche, l’information. « Je comprends cette perception. J’espère juste qu’on laissera la place à l’écoute et qu’on la laissera s’installer un peu », a-t-il toutefois ajouté.

    Commentant les confidences de Mike Pompeo, l’ancien négociateur américain sur le dossier du Moyen-Orient, Aaron David Miller, a indiqué que ces propos représentent l’évaluation « la plus révélatrice et la plus réelle que j’ai entendue jusqu’à présent ». « Le fait que Pompeo ait si facilement admis la perception et probablement la réalité que le plan était fortement structuré et favorable aux Israéliens est frappant », a ajouté l’ancien négociateur, cité aussi par le Washington Post.

  • La Ligue arabe vole au secours des Palestiniens
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/04/22/la-ligue-arabe-vole-au-secours-des-palestiniens_5453425_3210.html

    Depuis le meurtre d’une Israëlienne, en février, l’Etat hébreu a réduit les fonds reversés à l’Autorité palestinienne au titre des taxes perçues en son nom.

    La Ligue arabe s’est engagée, dimanche 21 avril, à verser 100 millions de dollars (88,9 millions d’euros) par mois à l’Autorité palestinienne afin de compenser les mesures de rétorsion financières appliquées récemment par Israël.
    […]
    La somme ne représente qu’une partie des taxes perçues par Israël pour le compte de l’Autorité, mais correspond, selon le gouvernement israélien, au montant des allocations versées aux familles de Palestiniens emprisonnés ou tués pour avoir commis des attaques anti-israéliennes. L’Autorité a parlé de vol et décidé de faire une croix sur la totalité des droits de TVA et de douane qu’elle doit récupérer.

  • Macron félicite Netanyahu pour sa victoire électorale
    Par Times of Israel Staff 19 avril 2019, 15:26
    https://fr.timesofisrael.com/macron-felicite-netanyahu-pour-sa-victoire-electorale

    Jeudi, le président français Emmanuel Macron a envoyé une lettre au Premier ministre Benjamin Netanyahu afin de le féliciter pour sa victoire électorale et de lui annoncer qu’il espérait que le prochain gouvernement israélien « rendrait possible une relance efficace du processus de paix au Moyen-Orient afin de parvenir à une solution à deux Etats ».

    « La France entretient une relation d’amitié exceptionnelle avec Israël. Elle poursuivra avec le nouveau gouvernement israélien l’approfondissement de sa coopération dans tous les domaines ainsi que son dialogue sur les questions régionales et de sécurité », pouvait-on lire dans la lettre, selon une copie fournie par le ministère des Affaires étrangères français.

    « La France souhaite également que la formation d’un nouveau gouvernement permette de relancer de manière décisive le processus de paix au Proche-Orient, pour aboutir à une solution à deux Etats, Israël et la Palestine, vivant côte à côte en paix et en sécurité, conformément aux paramètres internationalement agréés », a écrit le bureau présidentiel.

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    Israël rejette une demande "immorale" de Paris appelant à rétablir le transfert des taxes aux Palestiniens
    i24NEWS - Dernière modification 21 avril 2019 à 21:59
    https://www.i24news.tv/fr/actu/international/1555876785-israel-rejette-une-demande-immorale-de-paris-appelant-a-retablir-

    Israël aurait rejeté une demande officielle issue du gouvernement français appelant à rétablir le transfert des paiements de taxes dues à l’Autorité palestinienne (AP) et aurait fustigé Paris pour ce qu’il qualifie d’"immoral", a rapporté dimanche la chaîne israélienne « 12 ».

    Selon cette source, la France a envoyé une lettre officielle au gouvernement israélien la semaine dernière, l’appelant à « revenir sur sa décision concernant le gel du reversement des taxes dues aux Palestiniens ».

    En février dernier, le Premier ministre Benyamin Netanyahou avait annoncé sa décision de geler 138 millions de dollars (122 millions d’euros) sur le montant total qu’Israël reverse à l’AP au titre de la TVA et des droits de douane prélevés par l’Etat hébreu sur les produits importés par les Palestiniens.
    (...)
    Dimanche, rejetant l’appel du gouvernement français, l’Etat hébreu a répondu qu’il maintiendrait sa politique.

    « Votre demande n’est ni moralement ni diplomatiquement légitime, et va même à l’encontre des principes de la politique européenne en matière de lutte contre le terrorisme », aurait ajouté l’Etat hébreu.

    #IsraelFrance

  • Élections israéliennes : ce qu’en dit Charles Enderlin sur FB

    Charles Enderlin
    22 h ·

    bon.. Mes amies et amis.. On va vers la poursuite de la politique mise en place par Sharon de maintenir la division entre Gaza et la Cisjordanie pour empêcher la création d’un état palestinien. Donc, Netanyahu va conclure le deal qu’il envisage avec le Hamas. Il faut rappeler que le principal adversaire actuel du Hamas ce n’est pas Israël mais l’Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas avec qui la droite israélienne refuse de négocier. L’intérêt du Hamas c’est de maintenir son contrôle sur la population de Gaza, donc, obtenir d’Israël un allégement de la situation humanitaire. Ce qui est train d’être négocié. Pour en arriver là, le Hamas a maintenu la pression pendant un an. Manifs sur la frontière, tirs de roquette.. A la veille des élections Netanyahu veut le calme et est prêt à payer pour cela, si le Hamas promet le calme pendant quelques années. Pas question de le forcer à accepter un retour de l’Autorité palestinienne à Gaza, cela signifierait remettre l’idée de négociations sur le tapis.. Des concessions territoriales en Cisjordanie, la droite n’en veut pas .. Le deal avec le Hamas va donc permettre la poursuite de la colonisation.. Ce dont les islamistes se fichent.. Le Hamas est totalement opposé à un accord entre l’autorité palestinienne.. Mais soutient l’idée d’un cessez le feu de longue durée avec Israël. La droite israélienne est tout à fait sur cette même ligne

    #israël #éléctions

  • Guerre du renseignement à Gaza
    Ahmad Abu Amer - 22 février 2019 – Al-Monitor – Traduction : Chronique de Palestine
    http://www.chroniquepalestine.com/guerre-du-renseignement-a-gaza

    GAZA City – Bande de Gaza –
    Les répercussions de l’opération bâclée du renseignement israélien à l’est de Khan Yunis dans le sud de Gaza le 13 novembre 2018 continuent de se manifester.

    Les forces de sécurité affiliées au Hamas dans la bande de Gaza ont saisi le 16 février des puces de pistage électroniques dissimulées dans des bottes militaires qui entraient à Gaza par le point de passage commercial de Kerem Abu Salem.

    Les forces de sécurité palestiniennes à Gaza esont persuadées qu’Israël est derrière la tentative de contrebande de « puces électroniques de suivi » dans la bande de Gaza, sur la base des aveux d’un suspect impliqué dans la fourniture d’un soutien logistique à Israël.

    Le suspect, identifié uniquement par ses initiales, M. Sh. a été arrêté par les forces de sécurité du Hamas à la suite de l’opération ratée de Khan Yunis. Dans ses aveux rendus publics le 11 février, M. Sh. a déclaré que le 2 octobre 2018, un officier des services de renseignements israéliens lui avait demandé de se rendre au poste-frontière de Kerem Abu Salem et de recevoir deux systèmes GPS qui se trouvaient à l’intérieur de conteneurs de marchandises entrant par Israël dans la bande de Gaza.

    Il a affirmé qu’un employé de l’Autorité palestinienne au passage facilitait l’entrée et la sortie sans effectuer d’inspections.

    Abu Mohammad, porte-parole des médias pour les Brigades des martyrs d’Al-Aqsa, branche armée du Fatah à Gaza, a déclaré à Al-Monitor qu’un de ses combattants avait acheté des bottes militaires bon marché à un magasin à Gaza début février pour 50 shekels israéliens (14 dollars) au lieu du prix initial de 160 à 180 shekels (environ 44 à 50 $). Rendu méfiant, le combattant a inspecté les bottes et a trouvé dans une semelle une puce de suivi électronique. (...)

  • Jérusalem : nouveau regain de tension autour de l’esplanade des Mosquées
    Par RFI Publié le 27-02-2019 - Avec notre correspondant à Jérusalem, Guilhem Delteil
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20190227-jerusalem-nouveau-regain-tension-autour-esplanade-mosquees

    Le gouverneur palestinien de Jérusalem a été arrêté dans la nuit de mardi à mercredi. Cette fonction est essentiellement symbolique, Israël ayant annexé Jérusalem-Est. Mais Adnan Gheith est un haut responsable de l’Autorité palestinienne. Il est soupçonné d’être impliqué dans la réouverture d’un bâtiment situé sur l’esplanade des Mosquées. Il avait été fermé sur décision de la justice israélienne en 2003, mais rouvert par les Palestiniens vendredi dernier. Selon l’agence de presse officielle de l’Autorité palestinienne, plus de cent personnes ont été interpellées en une semaine par la police israélienne. La plupart ont été relâchées, mais ces incidents et arrestations soulignent un regain de tension autour de ce lieu saint pour les musulmans comme pour les juifs. (...)

    Contestant la fermeture du bâtiment, la fondation islamique qui gère l’esplanade des Mosquées a décidé d’y entrer une première fois le 14 février. L’intitiative a provoqué un mouvement populaire de soutien inatendu qui a surpris les autorités religieuses comme israéliennes, analyse Ofer Zalsberg.

    « Israël réagit trop tard. Israël, maintenant qu’il y a des musulmans tout le temps à l’intérieur, est obligé, si elle veut eviter cela, d’envoyer la police, d’utiliser la force », souligne l’expert.

    La droite israélienne exige du Premier ministre Benyamin Netanyahu qu’il ferme à nouveau les accès au site. Mais le chef du gouvernement est aussi sous pression de la Jordanie qui officiellement conserve le contrôle de l’esplanade. Amman réclame pour sa part que le bâtiment soit transformé en mosquée.

  • Electro palestinienne : levant en poupe
    Guillaume Gendron, Libération, le 25 février 2019
    https://next.liberation.fr/musique/2019/02/24/electro-palestinienne-levant-en-poupe_1711373

    A l’occasion de la carte blanche donnée à Electrosteen à Paris, rencontre avec les figures majeures de « l’Arab Touch », une scène qui ne cesse de grandir et de s’exporter avec succès, donnant une visibilité inédite aux diverses facettes de l’identité palestinienne.

    Aux oreilles non arabisantes, le nom du club, Kabareet, sonne anodinement exotique. Confusion savamment pensée entre « cabaret » et le mot arabe pour « allumette ». Ce n’est pas tant que ce club soit un brasier mais plutôt une lueur : l’épicentre de la scène électronique palestinienne, ici à Haïfa, au nord d’Israël, dans cette ville mixte où les juifs vivent en haut de la colline et les Arabes au bord de la mer. Un refuge où tout le monde peut venir danser, boire et s’oublier. Y compris les Palestiniens de Cisjordanie entrés sans permis, parfois en escaladant les huit mètres de béton du mur de séparation.

    Nimbé dans une lumière pourpre, sous les voûtes d’une vieille bâtisse aux pierres apparentes, Ayed Fadel, cheveux ras à l’exception d’un luxuriant chignon de dreadlocks, annonce au micro le prochain DJ, venu spécialement de Londres. Le charismatique pilier du collectif Jazar Crew, maître des lieux, appelle la foule - piercée, tatouée, surlookée - à « s’aimer, à refuser le racisme, le sexisme et l’homophobie ». Dans une pièce attenante, à côté d’une tireuse à bière, Nasser Halahlih est d’humeur rétrospective. Ce lieu, ce n’est pas tant qu’il en avait rêvé, c’est que longtemps, il n’avait jamais songé qu’il puisse exister. « Il fallait un public, dit-il. Quand j’ai commencé, j’étais putain de seul. Il y a encore dix ans, avant le Jazar, t’aurais jamais pu ouvrir un tel endroit. Les choses ont beaucoup changé. »

    Nasser Halahlih, 37 ans (qui se produit le 1er mars à l’Institut du monde arabe (Paris Ve) dans le cadre des Arabofolies et de la carte blanche au projet « made in Palestine » Electrosteen) est souvent présenté comme le pionnier de cette scène palestinienne. Aussi protéiforme et éparpillée que soudée et cohérente, et désormais scrutée à l’échelle mondiale à l’heure où le microcosme techno se déchire sur la question du boycott culturel d’Israël. Le fiasco du Meteor Festival, en septembre, en a donné l’illustration flagrante, voyant la majorité des musiciens européens se retirer suite aux appels du collectif #DJsForPalestine, après des jours de débats houleux sur les réseaux.

    Bandes d’ados et raves sauvages
    Fils d’une figure du théâtre palestinien, Nasser Halahlih a grandi entre Nazareth et Haïfa, les deux grandes villes arabes d’Israël, avec un passeport affichant le chandelier à sept branches, comme tous ceux que l’Etat hébreu désigne comme la minorité « arabe-israélienne ». Les concernés se réfèrent généralement à eux-mêmes en tant que Palestiniens de « 48 », la date de création d’Israël. Et, du point de vue arabe, de la nakba (« la catastrophe »). Distinguo crucial, tant l’identité palestinienne est fragmentée - entre la diaspora, les réfugiés, les Gazaouis, les habitants de Cisjordanie sous occupation et donc « ceux de 48 ».

    Les années, l’isolation et la séparation des communautés ont creusé les différences sociales et culturelles, que ce mouvement cherche à enjamber, si ce n’est combler. D’où le nom du combo electro-pop emblématique de la diaspora, 47Soul (« l’âme de 47 »), quatuor faisant la navette entre la Jordanie et Londres et dont le tube de 2015 Intro to Shamstep (sham signifiant le Levant en arabe) constitue le climax des soirées de Ramallah à Jaffa (ville arabe accolée à Tel-Aviv). En 2018, The Guardian a même listé le shamstep comme l’un des sons de l’année.

    Les choses ainsi posées, Halahlih se gratte la tête et refait, à travers son parcours, l’archéologie du mouvement. Fan de rap, « comme tout le monde en Palestine dans les années 90-2000 », il s’inscrit à un atelier de DJing à 15 ans. Les autres participants sont juifs israéliens. Ils l’initient à la house, la trance, l’EDM. Les choses s’enchaînent : à Nazareth et Haïfa, il joue dans les mariages (« seule façon de vivre de la musique ici ») et s’aguerrit en parallèle à New York et Tel-Aviv. En 2008, il sort sur un label berlinois son premier EP, Checkpoint, avec le mur de séparation entre Israël et la Cisjordanie sur la pochette. « De la progressive psytrance », précise-t-il, même s’il se sent alors mal à l’aise dans ce milieu « bouffé par la drogue », sans référence à sa culture. « A l’époque, pour les Arabes, l’electro, c’était un truc tombé de l’espace, ils y pigeaient rien ! Partout, je cherchais des producteurs arabes et j’en trouvais jamais. »

    Cascades harmoniques
    Il finit par abandonner l’idée d’en vivre et part « bosser dans un bureau ». Jusqu’à ce que le Jazar Crew, à l’origine une bande d’ados de Haïfa organisant des raves sauvages, le sorte de sa retraite, au milieu des années 2010. Suivront les projets Fawda, en 2014 (des beats agrémentés d’oud électrifié et de slams politisés d’Ayed Fadel) et aujourd’hui Zenobia, en duo avec le claviériste Isam Elias, 27 ans. Halahlih espère en faire le « Daft Punk palestinien ». Moins de la mégalomanie qu’une volonté de se définir populaire et exigeant, audible partout mais fidèle au terreau originel. « Comme il y a eu la French Touch, voici l’Arab Touch, plaisante-t-il. Zenobia, c’était une reine, dont le royaume s’étendait de Palmyre jusqu’en Egypte. Le Levant, c’est notre ADN musical. Comme elle, on veut conquérir le monde et mélanger cet ADN à tous les genres, faire quelque chose sur lequel tu peux danser, du Brésil au Japon. »

    La formule de Zenobia se rattache à la mouvance electro-chaâbi, abusivement qualifiée de bande-son du printemps arabe et symbolisée par l’improbable trajectoire du chanteur de mariages syrien Omar Souleyman, devenu collaborateur de Diplo et adulé par les lecteurs de Pitchfork - Souleyman, de par son allégeance à Bachar al-Assad, est controversé au Moyen-Orient : le Jazar Crew, par exemple, refuse de jouer ses morceaux.

    Si, en live, Nasser Halahlih et Isam Elias revêtent un keffieh comme Souleyman, ils préfèrent citer le succès de 47Soul comme catalyseur de ce retour aux mélodies folkloriques. Pendant que Halahlih sculpte des nappes électroniques léchées, alternant vibe éthérée et kick martelant le rythme du dabké (la danse levantine du « coup de pied »), Elias laisse sa main droite de jazzeux marathonien broder en cascades les gammes mineures harmoniques, typiquement orientales, sur synthé acide. Le tandem, qui doit sortir un premier EP début avril, a signé à l’automne sur le label d’Acid Arab, duo français défricheur de l’orientalisme techno et ainsi aux premières loges pour voir le mouvement éclore.

    « Il y a toujours eu des gens qui faisaient du son dans les Territoires occupés, observe Guido Minisky d’Acid Arab. Mais longtemps, c’était plutôt des choses pas passionnantes autour de l’abstract hip-hop. La vague actuelle est plus popisante. Le risque serait qu’elle tombe dans les clichés avec la derbouka, les violonades et un sample de muezzin, mais eux cherchent à construire un truc intelligent, jouant de leurs codes culturels tout en adoptant une production moderne. C’est l’expertise qu’on leur apporte pendant qu’eux nous mettent à l’amende sur les mélodies au clavier. Quand il y a cette sincérité des deux côtés, Orient et Occident, on sort de la "recette" bête et méchante. »

    Ainsi, Acid Arab s’est aligné sur les convictions de cette scène émergente. A l’instar de Nicolas Jaar, icône électronique d’origine palestino-chilienne, les Français évitent désormais Tel-Aviv pour privilégier les clubs tenus par des « Palestiniens de 48 » ou dans les Territoires, sous l’égide du Jazar Crew. Las, leur premier concert à Ramallah en décembre a dû être annulé, les forces israéliennes ayant ce jour-là bouclé tous les accès au siège de l’Autorité palestinienne. Exemple des obstacles constitutifs de cet underground palestinien.

    Dynamique panarabe
    L’organisation l’été dernier d’un événement estampillé Boiler Room [1] à Ramallah, doublée du tournage d’un documentaire-manifeste, a achevé de mettre sur la carte sonique cette simili-capitale en Cisjordanie occupée, mal aimée mais berceau de créativité. Elle complète une sorte de triangle par-delà le mur et les check-points avec Haïfa et Jaffa - bien que ce dernier point soit en danger, le club phare Anna Loulou ayant récemment fermé, victime de la gentrification.

    La figure de proue est une jeune femme de 28 ans, Sama Abdulhadi, dite SAMA’ - sans doute l’étoile la plus brillante du mouvement, on pourra aussi l’entendre à l’IMA à Paris. Née en Jordanie et élevée dans une famille aisée à Ramallah, pianiste classique rompue à Chopin, la « première DJ de Palestine » a choisi une voie à l’opposé de l’electro-chaâbi. Sa techno sombre est dépouillée de références orientales (« cinq notes de oud sur un track, c’est pas de la musique arabe, c’est de la paresse », cingle-t-elle) et privilégie une sécheresse minérale. « J’ai découvert la techno à Beyrouth, pendant la Deuxième Intifada, raconte-t-elle. J’avais beaucoup de colère en moi, et ça m’a libérée. J’ai toujours mixé ce que je ressentais. Puis un jour, on m’a dit : "T’as un son berlinois." J’avais jamais mis les pieds en Allemagne… »

    Ingé-son nomade (formée en Grande-Bretagne, installée un temps au Caire et désormais partagée entre Paris et Ramallah), SAMA’ inscrit le mouvement dans une dynamique panarabe plus large, incluant l’Egypte et le Liban, mais ne perd pas de vue sa spécificité. « J’aime comparer cette musique à ce qui se jouait à Berlin avant la chute du Mur. En tant que Palestinien, où que tu sois, tu transportes le conflit. Pour moi, la techno, ce n’est pas une échappatoire liée aux drogues, mais plutôt quelque chose qui tient de la science-fiction : un lien avec le futur, un endroit sans politique, sans frontière, sans occupation. » Surtout, la musique lui a permis de créer des liens : « Avec les gars de Haïfa, de Jaffa, la diaspora, on est à nouveau une famille. »

    Au cœur du réacteur, le Jazar Crew joue les entremetteurs et les influenceurs. « A la base, la philosophie électronique a toujours été "rave against the machine", de Berlin à Detroit, prêche Ayed Fadel entre deux sets. Aujourd’hui, tu peux faire entendre le message palestinien en bookant SAMA’ dans ton festival ou en jouant à Kabareet. » Mais le plus important pour lui, c’est d’avoir créé « notre propre dancefloor. "Safe", ouvert à tous, même aux Israéliens. Du moins ceux qui respectent et comprennent que ce dancefloor vient autant de l’amour que de la colère ». Pour cette voix du mouvement, « il est très important que la scène électronique internationale comprenne que tout ne se limite plus à la bulle de Tel-Aviv, où le conflit est invisible. Cette bulle n’est pas underground, elle n’unit personne : elle ignore. Notre monde parallèle, lui, n’exclut pas : il montre qu’on peut faire les choses autrement. »

    [1] Collectif londonien qui organise de très suivies soirées branchées retransmises sur le Web.

    #Palestine #Sama #Musique #Musique_et_politique #Underground #Electro #Techno #Rap #Rave

    Sur le même sujet :
    https://seenthis.net/messages/752617
    https://seenthis.net/messages/760253

  • Israël - Territoires palestiniens (22.02.19) - France-Diplomatie - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/dossiers-pays/israel-territoires-palestiniens/relations-bilaterales/evenements/article/israel-territoires-palestiniens-22-02-19

    Les autorités israéliennes ont décidé de geler une partie des revenus fiscaux qu’elles devaient verser à l’Autorité palestinienne au titre des Accords d’Oslo. Celle-ci a indiqué qu’elle n’accepterait aucun versement partiel.

    La France regrette la décision des autorités israéliennes et exprime sa préoccupation que la situation financière déjà précaire de l’Autorité palestinienne ne s’aggrave encore.

    La France appelle au plein respect des obligations au titre des accords d’Oslo, en particulier celles issues du Protocole de Paris régissant les relations économiques et financières entre Israël et l’Autorité palestinienne. Dans le contexte troublé qui prévaut aujourd’hui, chacun doit s’abstenir de toute mesure susceptible de rendre plus difficile encore la reprise du dialogue.

    La France, en lien avec ses partenaires européens et internationaux, continuera d’œuvrer à la relance d’un processus politique crédible visant à mettre en œuvre la solution des deux États.

    #FranceDiplo #impudence

  • « Mafieuse » : les Palestiniens en ont assez de la corruption de l’Autorité palestinienne
    Middle East Eye édition française - By Megan Giovannetti
    in RAMALLAH, Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie)
    Date de publication : Lundi 18 février 2019
    https://www.middleeasteye.net/fr/news/mafieuse-les-palestiniens-en-ont-assez-de-la-corruption-de-lautorite-

    Les forces de sécurité palestiniennes forment un bouclier humain alors que les manifestants protestent contre le projet de loi sur la sécurité sociale de l’AP (AFP)

    Ali est incrédule. « Vous appelez ça un gouvernement ?! Moi, j’appelle ça la mafia. »

    Pour ce Palestinien de 22 ans habitant à Hébron, dans le sud de la Cisjordanie occupée, l’Autorité palestinienne (AP), dirigée par le président Mahmoud Abbas, est une institution corrompue qui ne profite qu’à une élite restreinte.

    « Les enfants d’Abou Mazen [le surnom d’Abbas] fréquentent les meilleures écoles, les meilleurs hôpitaux, ils voyagent dans le monde entier. Ils ne se soucient pas des gens en Palestine. »

    Ali est loin d’être le seul à penser ainsi. Selon un récent sondage d’opinion publié par l’ONG palestinienne Aman, 91 % des Palestiniens interrogés déclarent ne pas faire confiance à l’AP.

    Ghassan, un membre du Conseil législatif palestinien (CLP) aujourd’hui dissout et du parti au pouvoir, le Fatah, qui a demandé à rester anonyme, travaille au sein de l’AP depuis plus de vingt ans.

    Pour lui, les malversations politiques et financières du gouvernement, telles que le transfert de fonds pour la construction de nouvelles ambassades à l’étranger plutôt que la construction de projets en Palestine, ont sérieusement érodé la confiance de la population dans l’instance dirigeante.

    « Nous négligeons le peuple palestinien », estime-t-il. « Voilà pourquoi le peuple palestinien a perdu confiance, parce qu’au cours des dix dernières années, nous n’avons constaté aucun développement sur le terrain. »

    La démission du Premier ministre Rami Hamdallah il y a deux semaines à la suite de la dissolution du CLP en décembre n’a fait que confirmer ce point de vue chez de nombreux Palestiniens. Ces dernières décisions sont largement considérées comme un moyen de consolider davantage le pouvoir entre les mains du Fatah et du président. (...)

  • D’abord Israël asphyxie les Gazaouis, puis nous disons que nous sommes inquiets pour leur sort
    2 février | Amira Hass pour Haaretz |Traduction J.Ch. pour l’AURDIP
    https://www.aurdip.org/d-abord-israel-asphyxie-les.html

    (...) Les responsables de la de sécurité sont inquiet devant l’effondrement du système de santé de Gaza parce que cela fera que les Forces de Défense Israéliennes auront plus de difficultés à poursuivre une opération militaire majeure dans le cas où la direction politique en ordonnerait une. C’est ce que Yaniv Kubovich a écrit la semaine dernière dans son rapport sur la récente discussion du cabinet de sécurité à ce sujet. En d’autres termes, la très pauvre performance du système de santé palestinien est l’une des choses qu’il faut prendre en compte si on décide d’attaquer à nouveau l’enclave palestinienne assiégée.

    Ce rapport peut nous apprendre directement deux autres choses : 1. La plupart des morts dans la confrontation attendue seront des civils (comme ce fut le cas, accessoirement, dans les opérations précédentes) qui ne seront pas secourus hors des zones de combat dans des délais convenables ou qui ne recevront pas de traitement médical approprié, et 2. La communauté internationale (c’est-à-dire probablement les pays occidentaux) vivront un moment difficile en soutenant une autre opération israélienne à cause de l’incapacité à sauver les civils blessés.

    Ce que l’on peut comprendre entre les lignes, c’est que, et la sécurité et les responsables politiques dénient toute responsabilité de leur part dans la situation à Gaza en général et dans le système de santé palestinien en particulier. A l’opposé, une source politique a même dit que l’Autorité Palestinienne veut que le système de santé de Gaza s’effondre. (...)

  • L’USAID met fin à ses aides aux Palestiniens
    Reuters1 février 2019 - (Stephen Farrell ; Jean-Stéphane Brosse pour le service français)
    https://fr.news.yahoo.com/lusaid-met-fin-%C3%A0-ses-aides-aux-palestiniens-085031728.html

    JERUSALEM (Reuters) - L’Agence des Etats-Unis pour le développement international (USAID) a annoncé vendredi l’arrêt de tous ses programmes d’aide aux Palestiniens dans les territoires occupés de Cisjordanie et de la bande de Gaza.

    L’Autorité palestinienne avait fait savoir qu’elle refuserait à partir de février les aides du gouvernement fédéral américain pour ne pas s’exposer à des poursuites aux Etats-Unis pour financement du terrorisme aux termes d’une nouvelle loi votée l’an dernier par le Congrès

    L’Anti-Terrorism Clarification Act (Acta), qui entre en vigueur à compter du 31 janvier, autorise les Américains à engager des poursuites devant les tribunaux américains contre toute entité étrangère bénéficiant d’une aide des Etats-Unis et soupçonnée de complicité dans des « actes de guerre ».

    Cette législation a aussi pour conséquence de mettre un terme à une aide de 60 millions de dollars versée par les Etats-Unis aux forces de sécurité palestiniennes.

    Selon un haut responsable américain, les Etats-Unis ne prévoient pas pour l’instant de fermer la mission d’USAID pour la Cisjordanie et la bande de Gaza, qui est installée à l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem.

  • François Zimmeray, agent d’influence israélienne en France nommé aux Nations unies ?

    Une possible nomination française à l’ONU fait grincer des dents - P| Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240119/une-possible-nomination-francaise-l-onu-fait-grincer-des-dents?onglet=full

    24 janvier 2019 Par Thomas Cantaloube

    L’ancien ambassadeur François Zimeray est soutenu par l’Élysée pour devenir haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme de l’ONU. Une promotion que les ONG et certains diplomates au Quai d’Orsay souhaiteraient éviter, car le candidat est jugé trop proche du gouvernement israélien.

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    22 commentaires

    Les candidatures à des postes de l’ONU ne sont jamais acquises d’avance, faisant l’objet de tractations serrées entre pays, comme l’échec de Ségolène Royal à la direction du PNUD (programme des Nations unies pour le développement) l’a montré en 2017. Mais l’éventualité d’une nomination du Français François Zimeray au poste de haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme de l’ONU (HCDH, Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’homme) fait actuellement grincer beaucoup de dents, à la fois au Quai d’Orsay comme dans le milieu des ONG qui défendent les droits humains.

    Selon des sources concordantes, Michelle Bachelet, l’ancienne présidente du Chili et nouvelle haute-commissaire depuis septembre dernier, est actuellement en train de constituer son équipe, dans laquelle elle envisage d’intégrer François Zimeray, qui a reçu l’appui de l’Élysée, étape indispensable pour pouvoir décrocher un poste de cet acabit aux Nations unies. Sur le papier, cet avocat de 57 ans possède un profil idoine, notamment en raison de la fonction d’ambassadeur aux droits de l’homme qu’il a occupée au ministère des affaires étrangères français de 2008 à 2013. Mais en pratique, c’est un homme critiqué par la plupart de ceux qui l’ont côtoyé dans ses fonctions, à l’exception de son réseau d’amis influents.

    Aujourd’hui, ceux qui alertent sur sa possible accession au poste d’adjoint de Michelle Bachelet, qui répond directement au secrétaire général des Nations unies, le font pour deux raisons : son entrisme et son indéfectible soutien à Israël. François Zimeray a fait toute une partie de sa carrière politique dans l’ombre de Laurent Fabius, dont il est très proche : il fut son témoin de mariage et maire du Petit-Quevilly, dans l’agglomération de Rouen, fief de l’ex-premier ministre. Avocat d’affaires reconverti dans l’humanitaire, il a été très actif dans les années 2000 pour mobiliser sur la question du Darfour aux côtés de Bernard-Henri Lévy et de Bernard Kouchner. Ostensiblement socialiste, il est néanmoins nommé en 2008 (sur ordre de l’Élysée occupé par Nicolas Sarkozy et de Kouchner) ambassadeur de France pour les droits de l’homme.

    Cette « décision politique » passe assez mal au Quai d’Orsay, où certains gravissent les échelons patiemment pendant plusieurs dizaines d’années avant de pouvoir prétendre à un tel poste. La CFDT du ministère déposera d’ailleurs un recours devant le Conseil d’État, contestant la manière dont son prédécesseur a été viré du jour au lendemain, sans respecter les formes. Elle ironisera également dans sa lettre mensuelle sur « le Quai d’Orsay, terre d’asile des recalés du suffrage universel, des amis d’amis et des courtisans de tous poils », citant nommément Zimeray.

    François Zimeray (main tendue, au centre), accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier au Danemark en août 2018. C’est après cette rencontre que le président aurait décidé d’appuyer la nomination de l’ambassadeur au HCDH. © Reuters François Zimeray (main tendue, au centre), accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier au Danemark en août 2018. C’est après cette rencontre que le président aurait décidé d’appuyer la nomination de l’ambassadeur au HCDH. © Reuters

    Pendant les cinq années durant lesquelles il occupe cette fonction, il suscite des réactions mitigées. Certains louent le fait qu’il se rend régulièrement dans de nombreux pays pour y visiter des détenus politiques et plaider leur cause. D’autres voient en lui « une crapule comme j’en ai rarement vu », selon les mots du président d’une association de défense des droits humains, qui le juge superficiel et intéressé par sa propre promotion.

    En 2013, Laurent Fabius devient le patron de la diplomatie et Zimeray est nommé ambassadeur au Danemark. En 2015, il se trouve sur les lieux d’un attentat islamiste à Copenhague. Lors de ses premiers témoignages, il raconte ne jamais avoir été en danger puisqu’il était dans une salle fermée où le public était filtré. Par la suite, il se présentera comme une victime du terrorisme qui a failli mourir. À la fin de son mandat, il crée un « cabinet d’avocats international associant ingénierie juridique et savoir-faire diplomatique ».

    François Zimeray remplit bien les trois cases moquées par la CFDT : ami, courtisan et réfugié du suffrage universel. De 1999 à 2004, il a été député européen, placé sur la liste socialiste par Fabius. Mais à la fin de son mandat, il n’est pas reconduit par le PS, qui choisit de l’écarter. Il a fait tiquer beaucoup de socialistes par ses prises de position systématiques en faveur d’Israël et par ses dénonciations de l’Autorité palestinienne. La plupart de ses interventions au Parlement européen concernent en effet ces sujets. Il s’y illustre notamment en dénonçant les manuels scolaires palestiniens, qu’il accuse de prêcher la haine, et pousse l’Office antifraude de l’Union européenne à ouvrir une enquête sur le financement du terrorisme via un détournement des aides budgétaires de l’Europe par l’Autorité palestinienne. Une enquête qui durera une année et ne soulèvera aucun lièvre.

  • Une possible nomination française à l’ONU fait grincer des dents
    24 janvier 2019 Par Thomas Cantaloube
    https://www.mediapart.fr/journal/international/240119/une-possible-nomination-francaise-l-onu-fait-grincer-des-dents?onglet=full

    François Zimeray (main tendue, au centre), accompagnant Emmanuel Macron lors de la visite de ce dernier au Danemark en août 2018. C’est après cette rencontre que le président aurait décidé d’appuyer la nomination de l’ambassadeur au HCDH. © Reuters

    L’ancien ambassadeur François Zimeray est soutenu par l’Élysée pour devenir haut-commissaire adjoint aux droits de l’homme de l’ONU. Une promotion que les ONG et certains diplomates au Quai d’Orsay souhaiteraient éviter, car le candidat est jugé trop proche du gouvernement israélien.
    (...)
    Aujourd’hui, ceux qui alertent sur sa possible accession au poste d’adjoint de Michelle Bachelet, qui répond directement au secrétaire général des Nations unies, le font pour deux raisons : son entrisme et son indéfectible soutien à Israël. François Zimeray a fait toute une partie de sa carrière politique dans l’ombre de Laurent Fabius, dont il est très proche : il fut son témoin de mariage et maire du Petit-Quevilly, dans l’agglomération de Rouen, fief de l’ex-premier ministre. Avocat d’affaires reconverti dans l’humanitaire, il a été très actif dans les années 2000 pour mobiliser sur la question du Darfour aux côtés de Bernard-Henri Lévy et de Bernard Kouchner. Ostensiblement socialiste, il est néanmoins nommé en 2008 (sur ordre de l’Élysée occupé par Nicolas Sarkozy et de Kouchner) ambassadeur de France pour les droits de l’homme.
    (...)
    François Zimeray remplit bien les trois cases moquées par la CFDT : ami, courtisan et réfugié du suffrage universel. De 1999 à 2004, il a été député européen, placé sur la liste socialiste par Fabius. Mais à la fin de son mandat, il n’est pas reconduit par le PS, qui choisit de l’écarter. Il a fait tiquer beaucoup de socialistes par ses prises de position systématiques en faveur d’Israël et par ses dénonciations de l’Autorité palestinienne. La plupart de ses interventions au Parlement européen concernent en effet ces sujets. Il s’y illustre notamment en dénonçant les manuels scolaires palestiniens, qu’il accuse de prêcher la haine, et pousse l’Office antifraude de l’Union européenne à ouvrir une enquête sur le financement du terrorisme via un détournement des aides budgétaires de l’Europe par l’Autorité palestinienne. Une enquête qui durera une année et ne soulèvera aucun lièvre.

    François Zimeray ne cache pas son amitié et son soutien à Israël et à la lutte contre l’antisémitisme. Il est le cofondateur du cercle Léon-Blum, qui remplace en marge du PS l’association Socialisme & Judaïsme, et du groupe MedBridge qui organise des conférences et surtout des voyages de députés européens en Israël, dans les territoires palestiniens et en Jordanie. Tout en prêchant la lutte contre l’antisémitisme (et parfois contre l’antisionisme, quand les deux ne sont pas confondus) et en faveur d’une paix équitable au Proche-Orient, ces organes sont perçus par beaucoup à gauche comme « des lobbys pro-israéliens », selon le mot d’un ancien élu socialiste qui a côtoyé Zimeray. « En soi, ce ne serait pas gênant s’il s’agissait de défendre Israël, mais, bien souvent, ces associations soutiennent les politiques du gouvernement israélien, qui a dérivé à l’extrême droite depuis vingt ans. » (...)

  • Georges Abdallah appelle à la mobilisation pour la libération d’Ahmad Saadat
    15 Janvier 2019 – Publié par Coup Pour Coup 31
    http://www.couppourcoup31.com/2019/01/georges-abdallah-appelle-a-la-mobilisation-pour-la-liberation-d-ahma

    Nous reproduisons ci-dessous la déclaration de Georges Abdallah faite à l’occasion de la Semaine d’Action pour la libération d’Ahmad Saadat (disponible en arabe et en anglais sur Samidoun) .

    Amis, frères et sœurs, Camarades,

    Nous célébrons le dix-septième anniversaire de l’arrestation de notre dirigeant, le prisonnier Ahmad Saadat, dans des conditions politiques extrêmement complexes et dangereuses ; les plus importantes sont les répercussions de la crise structurelle qui affecte les fondements de l’ordre mondial et font du monde arabe un théâtre des contradictions entre les différents pays impérialistes et leurs atouts dans la région. C’est dans ce contexte que nous assistons à la propagation de l’initiative américaine connue aujourd’hui sous le nom de « deal du siècle » et à la volonté de liquider la cause palestinienne dans toutes ses dimensions.

    Ce « deal du siècle » n’est pas venu de nulle part et n’a pas établi ses paramètres et construit ses fondations du jour au lendemain. C’est plutôt le résultat d’un processus de trois décennies qui a débuté au début des années 90. Tout au long de cette période, le « chaos créatif » s’est poursuivi, comme aujourd’hui dans le monde arabe et en particulier en Palestine occupée. Cela est accentué par l’insistance d’un dirigeant corrompu pour qu’il poursuive l’illusion de solutions pacifiques. Ces illusions persistent depuis un certain temps, alors que ces dirigeants confondent leurs intérêts directs avec les droits historiques de notre peuple. Ce sont surtout ces derniers qui ont été sacrifiés sur l’autel des avantages immédiats pour ce petit secteur.

    Tout au long de ce processus de négociation, ils ont toujours scandé des slogans qui ne font que confirmer la voie de la reddition : « des négociations pour réaliser les aspirations de notre peuple », « l’État est à la portée de la main » et « l’État est immuable ».

    Où pouvons-nous maintenant trouver les « réalisations » de cette voie de négociation ?! Qu’est-ce que Oslo et ses accords et résultats inquiétants ont produit pour nos masses ? En bref, nous pouvons dire que la « coordination de la sécurité » est le résultat de cette voie… L’arrestation de notre camarade et dirigeant, le prisonnier Ahmad Saadat par l’Autorité Palestinienne, a été l’un des premiers succès de la « coordination de la sécurité » entre ce secteur contrôlant le processus décisionnel palestinien et les autorités de l’entité sioniste. Aujourd’hui, l’importance de la coordination en matière de sécurité, non seulement pour l’entité sioniste, mais également pour certains dirigeants de l’Autorité Palestinienne et de ses services de sécurité, n’est plus inconnue ni cachée. C’est pourquoi ce dernier estime qu’il fait tout ce qui est en son pouvoir pour confirmer et propager davantage cette approche perfide. Malgré toutes les déclarations publiques qui ont été faites, la coordination de la sécurité entre les organes de l’Autorité et les forces d’occupation n’a jamais cessé. (...)

    #Georges_Abdallah

  • Gaza : l’Autorité palestinienne se retire du poste-frontière avec l’Egypte
    https://www.lemonde.fr/international/article/2019/01/07/gaza-l-autorite-palestinienne-se-retire-du-poste-frontiere-avec-l-egypte_540

    L’Autorité palestinienne a annoncé dimanche 6 janvier avoir ordonné à ses fonctionnaires de se retirer du poste-frontière de Rafah, ce qui va entraîner la fermeture du seul point de passage entre l’enclave palestinienne et l’Egypte. Elle entend dénoncer les agissements du Hamas, son grand rival.

    Cette décision qui fait suite à l’arrestation d’employés de l’Autorité palestinienne par le Hamas au pouvoir dans la bande de Gaza, « a été prise à la suite de récents développements et des pratiques brutales dignes de gangs », a déclaré l’agence officielle de l’Autorité palestinienne Wafa. « Depuis que nous avons pris le contrôle du point de passage de Rafah, le Hamas s’est livré à des obstructions dans le travail de notre équipe. Nous sommes parvenus à la conclusion que cela ne sert à rien de maintenir notre présence », a-t-elle expliqué dans un communiqué.
    […]
    L’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas gérait le poste de Rafah depuis qu’une médiation égyptienne avait permis la réouverture de la frontière en 2017.

    Le poste de Rafah ne pourra rouvrir qu’avec l’accord de l’Egypte, qui n’a pas encore dit si elle accepterait que le Hamas en gère les opérations.
    Le porte-parole du Hamas, Faouzi Barhoum, a déclaré à Reuters que la fermeture de la frontière constituait une « sanction supplémentaire d’Abbas contre le peuple de Gaza ».

  • Face à une recrudescence de la violence en Cisjordanie, l’Autorité palestinienne est sous pression
    Middle East Eye | Zena Tahhan | 18 décembre 2018
    https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/face-une-recrudescence-de-la-violence-en-cisjordanie-l-autorit-palest

    RAMALLAH, Territoires palestiniens occupés (Cisjordanie) – Après une semaine de fusillades au volant et d’attaques au couteau, de meurtres de Palestiniens commis par les forces israéliennes, de raids militaires, d’arrestations et de démolitions, l’incertitude persiste quant aux conséquences politiques et sécuritaires de cet épisode pour la Cisjordanie occupée.

    Tandis qu’Israël a attribué les différentes attaques au Hamas, des analystes interrogés par Middle East Eye expliquent que ces incidents ont impliqué des assaillants isolés et reflètent plutôt les tensions entre Palestiniens de Cisjordanie, qui ont atteint un point critique.

    Selon eux, l’Autorité palestinienne (AP), qui gouverne la Cisjordanie depuis plus de deux décennies, est de plus en plus proche d’un tournant critique et sera contrainte de procéder à des changements audacieux pour rester en place.

    « Ces événements me rappellent la première Intifada. Il y a eu de nombreuses attaques individuelles, mais la colère est généralisée », a indiqué à Middle East Eye Mohammad Daraghmeh, analyste politique basé à Ramallah. « Les gens ont perdu tout espoir. Ce n’est pas le Hamas, c’est le peuple. » (...)

  • AHMED SAADAT : « RECONSTRUIRE LA RÉSISTANCE PAR LE MOUVEMENT POPULAIRE » - [UJFP]
    http://www.ujfp.org/spip.php?article6810

    Mercredi, 28 Novembre, 2018. Par Stefano Mauro.
    Entretien avec le secrétaire général du FPLP, Ahmed Saadat, emprisonné en Israël, en collaboration avec le quotidien italien Il Manifesto et le réseau des prisonniers de cette organisation palestinienne.

    Incarcéré à Jéricho par l’Autorité palestinienne suite à l’assassinat d’un ministre israélien en représailles à celui d’Abou Ali Mustafa, alors secrétaire général du FPLP, Ahmed Saadat a été enlevé par les Israéliens en 2006 et condamné à trente ans de prison. Une campagne internationale demande sa libération. (...)

  • La réforme du système financier palestinien : une façon d’enterrer la seconde Intifada | مجد كيّال | السفير العربي
    2018-11-12 | Majd Kayyal | Traduit par Nada Yafi
    http://assafirarabi.com/fr/23172/2018/11/12/la-reforme-du-systeme-financier-palestinien-une-facon-denterrer-la-sec

    La deuxième Intifada a pris appui sur un système financier informel et parallèle qui a permis l’acheminement du soutien qui répondait aux besoins d’une société sous embargo ainsi qu’aux besoins matériels des organisations de la Résistance. Israël a imposé à l’Autorité palestinienne - via des pressions directes ou celles de la communauté internationale - des réformes qui ont joué un rôle déterminant dans la stratégie israélienne de contrôle de la société palestinienne. (...)

  • En Israël, la culture est prise entre deux feux
    Pierre Sorgue, Le Monde, le 16 novembre 2018
    https://www.lemonde.fr/m-actu/article/2018/11/16/en-israel-la-culture-est-prise-entre-deux-feux_5384505_4497186.html

    Lana Del Rey, Brian Eno, Peter Gabriel ou Arcade Fire… L’appel au boycott d’Israël pour dénoncer le sort des Palestiniens rencontre de plus en plus d’écho chez les artistes. Un dilemme pour le monde de la culture israélien.

    A trois heures du matin, The Block est à bloc. Le plus célèbre club électro de Tel-Aviv, enfoui sous le béton de la gare routière centrale, reçoit Carl Craig, ponte de la techno de Detroit (Michigan) aux Etats-Unis.

    La foule ondule, saute, tressaute au rythme des basses, dans le brouillard bleu que découpent les faisceaux de projecteurs épileptiques.

    BDS pour Boycott, désinvestissement, sanctions

    Yaron Trax, le maître des lieux, s’est glissé entre les danseurs pour s’assurer des bons réglages de sa sono analogique, réputée l’une des meilleures du monde. Le quadragénaire aux airs adolescents est aux anges parmi ces jeunes gens dont beaucoup sont venus au club comme ils étaient à la plage, en short et tee-shirt. Celui que porte Yaron ce soir-là reproduit les briques et la typographie reconnaissable entre toutes : Pink Floyd, The Wall. Lorsqu’on lui fait remarquer, il sourit comme un enfant contrit : « C’est un tee-shirt formidable et l’album l’est aussi. Quel dommage que Roger Waters soit devenu aussi décevant… »

    Car le musicien britannique, ex-membre de Pink Floyd, est le spectre qui hante la scène israélienne et dérange l’intelligentsia de gauche, celui qui empêche la bulle libérale et hédoniste qu’est Tel-Aviv de flotter innocemment à cinquante kilomètres du mouroir à ciel ouvert qu’est la bande de Gaza.

    Depuis des années, Roger Waters offre sa voix aux militants internationaux du BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), mouvement né en 2005 de la société civile palestinienne, un an après que la Cour internationale de justice a jugé illégal le mur de séparation construit entre Israël et les territoires occupés.

    Il prône les pressions sur l’État d’Israël pour parvenir à ce que n’ont jamais obtenu des décennies de guerre, de résolutions de l’ONU et de vains processus de paix pendant lesquels le nombre des colons n’a cessé de croître (500 000 aujourd’hui) : la fin de l’occupation des territoires, la pleine égalité pour les citoyens palestiniens d’Israël, le droit au retour des réfugiés chassés de leurs terres.

    La scène musicale comme estrade politique

    Il suffit de voir les gratte-ciel bleutés qui poussent à Tel-Aviv pour s’en convaincre : le boycott économique n’a que peu d’effets. La « start-up nation » se porte bien, ses relations commerciales et diplomatiques n’ont cessé de se développer avec l’Afrique, l’Inde, la Chine, voire certains pays arabes. En ce mois d’octobre encore estival, les plages sont noires de monde, les ruelles de la vieille ville de Jérusalem, pleines de visiteurs : le pays aura accueilli plus de 4 millions de touristes à la fin de l’année, soit 46 % de plus qu’en 2016.

    Au-delà du portefeuille, le BDS s’attaque aussi aux cœurs et aux têtes. Il appelle au boycott culturel et académique, comme celui qui s’exerçait sur l’Afrique du Sud au temps de l’apartheid. Et celui-là trouve, ces derniers mois, un écho bien supérieur. Depuis longtemps, la scène musicale sert d’estrade politique. D’un côté, Roger Waters, Peter Gabriel, Brian Eno, Elvis Costello, Lauryn Hill (The Fugees), Arcade Fire et d’autres ont annoncé qu’ils ne joueront plus en Israël tant qu’ils ne pourront en accepter la politique.

    De l’autre, Nick Cave, Radiohead, Paul McCartney, Alicia Keys, parmi beaucoup, sont venus au nom du dialogue et du refus de se voir dicter leur conduite. Mais, récemment, deux chanteuses moins politisées et plus populaires parmi les adolescents ont suivi le mouvement : en décembre, Lorde, la jeune rockeuse néo-zélandaise, annulait son concert après avoir été « alertée » par une lettre ouverte signée de deux fans – l’une Juive, l’autre Palestinienne –, puis en septembre, après de nombreux appels dont celui de Roger Waters, Lana Del Rey faisait faux bond. Parce qu’elle ne pourrait pas se produire également dans les territoires palestiniens, dit-elle, elle renonçait à jouer au festival Meteor qui devait être une sorte de Coachella version kibboutznik, dans le nord d’Israël.

    Un « tsunami d’annulations »

    Après le refus, en avril, de l’actrice Natalie Portman de recevoir le Genesis Prize (considéré comme un « Nobel » israélien) pour exprimer son désaccord avec le gouvernement Nétanyahou et les violences commises à Gaza, après la défection de l’équipe d’Argentine de Lionel Messi qui, en juin, a annulé une rencontre amicale avec celle d’Israël à la suite de pressions internationales (de menaces, dit-on du côté israélien), le retrait de Lana Del Rey fut une autre secousse médiatique.

    « Une belle surprise qui aidera peut-être les jeunes à se poser des questions sur une politique insoutenable dans les territoires occupés, mais aussi en Israël, où les Palestiniens, qui représentent 20 % de la population, sont victimes d’une cinquantaine de lois discriminatoires, à commencer par le logement et la terre », explique Kobi Snitz, chercheur en neurobiologie au Weizmann Institute et cofondateur de Boycott from Within (« boycott de l’intérieur »), qui rassemble une poignée de militants suffisamment téméraires pour affronter les torrents de haine qu’ils suscitent au sein du pouvoir, des médias et sur les réseaux sociaux.

    Dans la foulée de Lana Del Rey, quatorze artistes, dont plusieurs DJ, ont décliné l’invitation du festival. Des dizaines d’autres ont exprimé leur soutien au boycott sur les réseaux sociaux. Yaron Trax commence à se faire du souci pour « la capitale du clubbing » qu’est Tel-Aviv. Idit Frenkel, qui officie souvent derrière les platines de The Block, a signé un long article dans le quotidien israélien Haaretz, pour évoquer le « tsunami d’annulations ». Le titre de la tribune était emprunté aux paroles d’une chanson de Don McLean, American Pie (1971) : « The day the music died » [« le jour où la musique est morte »].

    Le boycott la laisse amère : « On peut comprendre ceux qui veulent lutter de manière non violente contre les morts de Gaza, le développement des colonies ou la décision de Trump d’installer l’ambassade des Etats-Unis à Jérusalem. Mais ne pas venir, c’est punir ceux qui essaient de changer les choses, y compris dans la minuscule scène underground qu’abhorrent les nationalistes et les religieux du gouvernement. »

    Si certaines figures de l’électro, comme l’Américano-Chilien Nicolas Jaar ou les Français d’Acid Arab, viennent encore en Israël, ils ne jouent plus à Tel-Aviv mais à Haïfa, au Kabareet, tenu et animé par Jazar Crew, un collectif d’artistes palestiniens. Haïfa, la cité portuaire qui soigne sa réputation de tolérance et de coexistence entre Juifs et Arabes…

    Une forme d’apartheid ?

    Attablé dans un café du centre-ville, Ayez Fadel, 31 ans, l’un des fondateurs et DJ de Jazar Crew, connaît l’antienne par cœur : « Mais même ici, grandir en étant palestinien, c’est éprouver la discrimination. Les écoles publiques arabes moins dotées que les établissements juifs, les boîtes de nuit où l’on te demande ton “Hoger”, le livret militaire que tu n’as pas [la majorité des Arabes citoyens d’Israël n’effectuent pas leur service militaire], la langue… Une nouvelle loi fait de l’hébreu la seule langue officielle, elle dit aussi que le pays est “l’Etat-nation du peuple juif”, alors que je suis un Palestinien vivant ici par la force de l’histoire, que mes impôts servent à protéger les colonies juives et à financer une armée qui a tué 44 enfants palestiniens ces trois derniers mois… Parler d’apartheid ne me paraît pas exagéré. »

    Ayez Fadel comprend le boycott et revendique la dimension politique de Jazar Crew : « Une manière de sensibiliser les jeunes. Nous n’avons plus honte d’être palestiniens, nous sommes éduqués et confiants. Et nous ne cessons de répéter que nos positions ne sont pas contre les Juifs mais contre ce régime. » Le jeune homme se dit prêt à collaborer avec Yaron Trax, qui l’a appelé pour que The Block et Kabareet « organisent quelque chose ensemble ». Mais, précise-t-il, « à condition qu’il fasse une déclaration claire sur l’occupation des territoires et les droits des Palestiniens ».

    Les turbulences qui agitent le microcosme underground reflètent assez bien le désarroi du monde de la culture devant ces appels au boycott. « En ce moment, pas un dîner sans qu’on en parle », reconnaît la responsable d’une galerie d’art installée aux franges de Florentine, ancien quartier d’entrepôts et d’ateliers de Tel-Aviv devenu le préféré des artistes et des bobos. Comme beaucoup d’opposants à l’occupation, elle refuse d’acheter les produits des colonies – certaines se sont spécialisées dans l’agriculture et l’élevage bio – ou le vin venu du Golan. « Mais le BDS culturel, dit-elle, frappe ce qui reste de l’élite de gauche, celle que Nétanyahou et son gouvernement détestent. Si on la muselle, on n’entendra plus que les voix des plus réactionnaires… »

    C’est aussi ce que pense Avi Pitchon, écrivain, critique et commissaire d’expositions : « Le boycott culturel réduit le débat à une polarisation extrême entre les activistes et le gouvernement, il déshumanise et nourrit la paranoïa, ce “nous” contre “eux” dont joue un régime de moins en moins démocratique. Ce tout ou rien est un piège, quoi que disent les créateurs ils seront perdants. Alors, ils préfèrent laisser parler leur art… »

    C’est peut-être pour cela que chercher à les rencontrer pour évoquer la question relève de la chasse au dahu. Groupe pop connu pour ses textes radicaux, écrivain loué comme l’une des « grandes voix morales » du pays, cinéastes, producteurs de concerts, responsables de théâtre, de centre d’art contemporain… tous se disent trop occupés. D’autres se ravisent après avoir parlé et demandent à n’être plus cités.

    Pnina Blayer, la directrice artistique du Festival international du film de Haïfa qui s’est déroulé fin septembre sans les « grands noms » invités, exige les questions par courriel et adresse des réponses aussi sèches que le fleuve Jourdain surexploité : selon elle, la situation dans la bande Gaza et la guerre en Syrie sont les motifs des absences, dont aucune n’a été motivée par le BDS, qui n’aura découragé qu’un film marocain, et si Agnès Varda, à qui le festival rendait hommage, n’est pas venue, ce n’est pas pour des raisons politiques.

    Il faut comprendre sa prudence : pendant que le festival est soumis aux pressions de l’étranger, sa propre ministre de la culture, la très droitière Miri Regev, demande à celui des finances de lui couper les vivres pour avoir accueilli deux films israéliens qui « sapent les valeurs et symboles » de l’Etat (l’un d’eux raconte l’histoire d’un metteur en scène palestinien qui monte une pièce narrant un amour entre une Juive et un Arabe…).

    Le projet de loi « Loyauté dans la culture »

    La même ministre se démène pour l’adoption d’un projet de loi « Loyauté dans la culture » qui veut supprimer les fonds à toute organisation déniant « Israël comme un Etat juif et démocratique » ou qui ferait du jour de l’indépendance celui de la Nakba, la « catastrophe » que vécurent 700 000 Palestiniens expulsés en 1948.

    Le monde de la culture a manifesté le 27 octobre contre ce texte, de nombreux cinéastes israéliens, comme Amos Gitaï ou Ari Folman, sont parmi les signataires d’une tribune parue lundi 12 novembre dans Le Monde pour demander le retrait du texte. En attendant, des députés ont également proposé de punir de sept ans de prison tout appel au boycott et l’entrée du pays est déjà interdite à tout étranger qui soutient activement le BDS.

    Car, pour le gouvernement, c’est la guerre. Au vingt-neuvième étage d’une tour de Bnei Brak, dans la banlieue de Tel-Aviv, une trentaine de personnes travaillent au sein de la National Task Force for Countering Delegitimization (« force d’intervention contre la délégitimisation »), qui dépend du ministère des affaires étrangères.

    « Nous révélons les relations entre le BDS et des organisations terroristes comme le Hamas ou le Front populaire de libération de la Palestine ; comment, sous couvert de droits de l’homme, il s’attaque à la légitimité d’Israël ; comment il bombarde les artistes par des cyberattaques menées par des robots. Nous travaillons avec des centaines d’organisations pro-israéliennes en leur offrant articles, vidéos et autres outils pour affronter les arguments du BDS », résume Tzahi Gavrieli, le directeur.

    Le bureau a lancé la plate-forme 4il sur Internet, Facebook et Twitter : des images de jolies filles montrent la diversité du pays, des vidéos soulignent la réussite de certains « Arabes israéliens ». Des posts saluent la criminalisation du boycott en France (en 2015, la justice a confirmé la condamnation de militants ayant appelé au boycott des produits israéliens) ou en Allemagne (le BDS a été jugé antisémite par l’Office fédéral de la protection de la constitution de Berlin).

    Un post du 23 octobre relaie le rapport de Human Rights Watch sur la torture pratiquée par le Hamas et l’Autorité palestinienne en demandant si la communauté internationale va exercer sur eux les mêmes pressions que sur Israël… Des messages vantent le concours Eurovision de la chanson de mai prochain : avec ses 186 millions de téléspectateurs, la manifestation est une vitrine que le gouvernement ne veut pas voir entachée, malgré l’appel au boycott lancé par 140 artistes internationaux.

    L’« instrumentalisation » du monde de la culture ?

    La lutte contre le BDS est aussi l’affaire d’Adam Shay au sein du Jerusalem Center for Public Affairs, un think tank niché dans un quartier tranquille de la ville sainte. Il « scrute » les militants locaux, conseille les promoteurs de spectacles, essaie de convaincre des artistes ciblés que ce qu’on leur raconte est un tissu de mensonges et qu’ils ne regretteront pas de venir.

    « David Guetta était là la semaine dernière », se réjouit le jeune homme avant de confier qu’il cherchait à faire venir Rachid Taha, peu avant sa mort, en septembre : « Cela aurait été un gros truc » (vu les relations qui liaient le rockeur français à Brian Eno, très impliqué dans le BDS, on imagine mal une réponse positive).

    C’est cette « instrumentalisation » du monde de la culture qui, aux yeux des militants du BDS, justifie les appels au boycott de ceux dont les travaux ou les voyages sont financés par le gouvernement. Ils aident, disent-ils, le pays à soigner son image de démocratie favorable à la liberté d’expression. Les artistes se retrouvent coincés entre le marteau du gouvernement, qui tient (et serre) les cordons de la bourse, et l’enclume des pressions internationales.

    « À l’étranger, nous sommes considérés par certains comme des collaborateurs ; ici, comme des traîtres. Mais l’argent du ministère est aussi celui de mes impôts. Si la solution est de dire non, où va-t-il aller et qui va dire ce que l’on dit ? », demande Hillel Kogan, danseur et chorégraphe de la célèbre compagnie Batsheva, qui dut affronter cet été quelques militants pro-BDS à Montpellier et à Toulouse alors que, invité de la très diplomatique saison « France-Israël », il s’apprêtait, avec le Palestinien d’Israël Adi Boutros, à interpréter sa pièce We Love Arabs.

    Certains dans le pays ont regretté que l’écrivain David Grossman, considéré comme une « conscience » par le camp de la paix, se laisse « enrôler » par le pouvoir en acceptant le prix Israël de littérature 2018 des mains du ministre de l’éducation ou, en 2017, lorsqu’il accompagne à New York une pièce tirée de l’un de ses romans et adaptée par deux troupes israéliennes qui s’étaient produites dans les colonies (ce que l’auteur désapprouve). Ce, sous les yeux de la ministre de la culture qui avait fait le voyage. « Une manière de résister au BDS qui est une nouvelle forme d’antisémitisme », avait dit Miri Regev ce jour-là.

    Car c’est l’argument massue des contempteurs du BDS. Le mouvement a beau condamner racisme et antisémitisme, le public hétéroclite qu’il mobilise laisse parfois suinter des attaques haineuses, voire négationnistes. Dans le petit théâtre de Jérusalem où il travaille avec de jeunes comédiens juifs et arabes, Arik Eshet se souvient du festival de théâtre d’Édimbourg de 2014, lorsque des militants « agressifs » avaient fait annuler son spectacle : « Tu entends des gens crier qu’Israël ne devrait pas exister. C’est traumatisant… »

    La nécessaire mobilisation de la société civile

    Roger Waters est systématiquement accusé d’infamie. Du coup, Gideon Levy, le journaliste de Haaretz qui se démène inlassablement pour évoquer le sort des Palestiniens, ne cesse de défendre le chanteur. « J’ai passé de longues nuits à discuter avec lui, rien ne lui est plus étranger que les sentiments antisémites, ces accusations sont intolérables », assène-t-il dans le salon de sa maison, dont un mur est orné d’une vieille publicité ensoleillée où est inscrit : « Visit Palestine ».

    Un BDS efficace, ajoute-t-il, serait le seul moyen d’en finir avec les bains de sang : « Le changement ne viendra pas de l’intérieur d’Israël, la vie est trop bonne ici. Or les Etats-Unis soutiennent le pays et l’Europe est une plaisanterie : le seul espoir est la mobilisation de la société civile. La gauche sioniste appelle depuis des lustres à deux Etats mais n’a rien fait pour ça, nous devons en payer le prix. La criminalisation du BDS est un scandale : pourquoi serait-il légitime de boycotter l’Iran et pas Israël ? »

    En les réduisant au rang de producteurs de « biens culturels » ou d’instruments du soft power d’un Etat dont ils n’approuvent pas la politique, le BDS interroge les artistes de manière inconfortable sur leurs responsabilités de créateurs et de citoyens au cœur d’une opinion publique au mieux indifférente, au pis de plus en plus xénophobe. Et dans les conversations un nom revient souvent, comme s’ils étaient orphelins d’une figure capable d’indignation, de « courage », disent certains.

    « Il nous manque un penseur comme Leibowitz », glisse le photographe Miki Kratsman, l’un des fondateurs de l’ONG Breaking the Silence qui recueille les témoignages des soldats sur les exactions auxquelles les contraint l’occupation. C’est aussi ce que dit Zeev Tene, un vieux rockeur dont Ari Folman utilisa une chanson pour son film Valse avec Bachir et qui, depuis deux ans, part, le 6 juin, date anniversaire de la guerre des Six-Jours, le long du mur de séparation avec quelques musiciens et un camion en guise d’estrade pour jouer devant une banderole qui proclame « Make Israel small again ».

    Yeshayahu Leibowitz, mort en 1994, grand penseur et moraliste, religieux convaincu et sioniste affirmé, fut un critique féroce de l’occupation qui « détruit la moralité du conquérant ». Outré par la torture, il alla jusqu’à employer le terme de « judéo-nazis »… Or, constate l’historien « post-sioniste » Shlomo Sand, qui fait lui aussi référence à Leibowitz, « je n’ai pas vu l’Université se mettre en grève lorsqu’une succursale a été ouverte dans la colonie d’Ariel. Je n’ai entendu aucune de nos voix de la gauche sioniste prôner l’objection de conscience dans les territoires ou soutenir les refuzniks [qui refusent de servir dans l’armée]. Le BDS les met devant leurs contradictions… »

    Mais le malaise, explique-t-il, vient aussi du fait que, « en posant le droit au retour des réfugiés, le BDS questionne les conditions mêmes de la naissance d’Israël dans un pays encore hanté par la Shoah. Ce droit au retour ne peut être ignoré, mais il faut être honnête : on ne pourra pas accueillir 5 millions de réfugiés. Je soutiens le BDS à condition qu’il ne mette pas en danger l’existence d’Israël. »

    Une situation parfois absurde

    L’historien déplore aussi la « stupidité » de certains appels au boycott culturel. Les musiciens d’Apo and the Apostles, un Arménien de Jérusalem et trois Palestiniens de Bethléem, partagent sûrement son avis. Lorsque ces talentueux garçons qui mêlent leur folk-rock à des nuances orientales doivent se produire dans un festival de musique alternative arabe à Tel-Aviv, le BDS décrète que ce n’est pas acceptable parce qu’ils ne sont pas des « Palestiniens de 48 », ceux restés en Israël…

    Shady Srour aussi a quelques remarques à faire sur les censeurs du BDS : cinéaste palestinien de Nazareth, il a tourné un très joli film dans sa ville natale, Holy Air, où comment un homme essaie de s’en sortir en vendant de l’« air saint » aux touristes venus sur les traces de Jésus. C’est drôle, féministe, sexy, acide, « beckettien », plus grave lorsque les rêves sont empêchés par le seul fait de n’être pas un citoyen comme les autres.

    Mais le BDS ne rit pas : il a demandé son retrait d’un festival du film israélien à Londres, puis du Festival des cinémas arabes de l’Institut du monde arabe, à Paris, qui a congédié le réalisateur d’un bref courrier. « Je suis palestinien, mon père fut l’un de ceux chassés vers le Liban. Me boycotter, c’est m’empêcher d’affirmer mon propre récit face à celui des Israéliens. Le BDS vient chez moi pour me couper la langue… Aucun financement arabe ne m’est accordé parce que j’ai un passeport israélien, où est-ce que je trouve l’argent ? » On comprend que son film soit teinté de tristesse et d’absurde.

    #Palestine #Culture #Apartheid #BDS #Boycott_culturel