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    • Aretha Franklin, respect éternel
      Jacques Denis, Libération, le 16 août 2018
      http://next.liberation.fr/culture/2018/08/16/aretha-franklin-respect-eternel_1672542

      La reine de la soul est morte ce jeudi à 76 ans. De l’église de son père au sommet des charts, sa voix a inscrit dans la légende des dizaines de tubes et porté haut les causes du féminisme et des droits civiques.

      « J’ai perdu ma chanson, cette fille me l’a prise. » Quand il découvre Respect, une ballade qu’il a écrite pour son tour manager Speedo Sims, Otis Redding ne peut que constater les faits face à Jerry Wexler, le pape de la soul music au label Atlantic. Ce jour-là, le chanteur sait que le titre paru deux ans plus tôt, en 1965 sur l’imparable Otis Blue, lui échappe. Pas sûr en revanche qu’il puisse se douter alors que ce hit fera danser des générations entières, porté par la voix de la papesse soul. Combien de soirées où cet hymne au féminisme débridé aura fait se lever toutes les femmes et filles, prises d’un doux délire  ! « La chanson en elle-même est passée d’une revendication de droits conjugaux à un vibrant appel à la liberté. Alors qu’Otis parle spécifiquement de questions domestiques, Aretha en appelle ni plus ni moins à la transcendance extatique de l’imagination », analysera Peter Guralnick, l’auteur de la bible Sweet Soul Music.

      Enregistrée le jour de la Saint-Valentin, la version d’Aretha Franklin, morte jeudi à 76 ans, est effectivement bien différente de celle du « Soul Father », qui vantait les mérites de l’homme allant au turbin et méritant de fait un peu de respect en retour. La jeune femme se permet d’y glisser quelques saillies bien senties  : « Je ne te ferai pas d’enfant dans le dos, mais ce que j’attends de toi, c’est du respect. » Le tout boosté par un chœur composé de ses sœurs Erma et Carolyn qui ponctue de « Ooh  ! » et « Just a little bit », donnant à l’histoire les faux airs d’une conversation complice entre femmes. Et de conclure par un tranchant  : « Je n’ai besoin de personne et je me débrouille comme une grande. » La suite, tout du moins d’un point de vue artistique, donnera raison à celle qui devint ainsi pour la postérité tout à la fois l’une des égéries des droits civiques et la visionnaire pythie d’une libération des mœurs.
      Dix-huit Grammy Awards

      « Cette chanson répondait au besoin du pays, au besoin de l’homme et la femme de la rue, l’homme d’affaires, la mère de famille, le pompier, le professeur – tout le monde aspire au respect. La chanson a pris une signification monumentale. Elle est devenue l’incarnation du "respect" que les femmes attendent des hommes et les hommes des femmes, le droit inhérent de tous les êtres humains », analysera-t-elle a posteriori dans son autobiographie, Aretha : From These Roots.

      Sa reprise de Respect n’était pas le premier succès de la native de Memphis. D’ailleurs, à l’époque, ce ne sera que le deuxième 45-tours de son premier album sous pavillon Atlantic, précédé par I Never Loved a Man (the Way I Love You) qui donne son titre à ce disque. Mais avec ce tube, bientôt suivi d’une quantité d’autres, elle se hisse vers des sommets à hauteur des mâles blancs qui dominaient l’époque. Coup double aux Grammy 1968 – les premiers d’une très longue série, dix-huit au total –, la chanson truste les charts pop, quatorze semaines au top des ventes afro-américaines où la concurrence est alors plutôt sévère, et intronise la « Soul Sister » (surnom emprunté à son précédent disque) en reine du genre  : « Queen of Soul », pas moins. Elle ne sera jamais détrônée.

      Pourtant l’album enregistré entre Muscle Shoals, l’usine à tubes d’Alabama, et New York, où elle dut se replier avec quelques musiciens sudistes, fut accouché dans la douleur, tel que relaté par un autre biographe émérite d’Aretha Franklin, le Français Sebastian Danchin (Portrait d’une natural woman, aux éditions Buchet Chastel). Toujours est-il que le 28 juin 1968, elle fait la une de l’hebdomadaire Time  : un simple portrait dessiné d’elle, discrètement barré d’un explicite The Sound of Soul. Cette année-là, elle est juste derrière Martin Luther King en termes de ­notoriété.

      Atteinte d’un cancer et officiellement rangée des hits depuis début 2017, la grande prêcheuse du respect est morte cinquante ans plus tard à Détroit, à 76 ans, devenue pour l’éternité celle dont un président des Etats-Unis (pas le moins mélomane, Barack Obama) a pu dire  : « L’histoire américaine monte en flèche quand Aretha chante. Personne n’incarne plus pleinement la connexion entre le spirituel afro-américain, le blues, le r’n’b, le rock’n’roll – la façon dont les difficultés et le chagrin se sont transformés en quelque chose de beau, de vitalité et d’espoir. »
      Premier disque

      Avant d’en arriver là, tout n’était pas écrit d’avance pour cette fille de pasteur, née le 25 mars 1942 dans le Sud profond, où la ségrégation fait force de loi. Grandie dans le giron de ce père homme de foi, Aretha Louise Franklin trouve sa voix à l’église, comme souvent. Elle a pour premier modèle son paternel, personnalité aussi sombre à la maison qu’auréolée de lumière sur l’estrade  : le pasteur Clarence LaVaughn Franklin enregistre et publie ses gospels sur la firme Chess, fréquente les stars (Sam Cooke, Jackie Wilson, Art Tatum…), enchaîne les tournées, au risque de délaisser le foyer où les enfants se débrouillent comme ils peuvent. D’autant que leur mère, Barbara Siggers, « immense chanteuse gospel » selon la diva Mahalia Jackson, a quitté le foyer au lendemain des 6 ans d’Aretha.

      Sept années plus tard, l’adolescente grave son premier disque, avec le chœur de la New Bethel Baptist Church, le sanctuaire au cœur du ghetto de Detroit où son père célèbre sa mission sur Terre. L’année qui suit, elle accouche d’un premier enfant, suivant là encore les traces du prédicateur, par ailleurs fornicateur à ses heures  : une des demi-sœurs de la jeune Aretha est le fruit de relations illicites avec une paroissienne de 13 ans  !
      Ferveur inégalée

      Avant 18 ans, Aretha a déjà deux enfants. Autant dire un sérieux handicap pour qui entend faire carrière en musique. C’est pourtant la même, certes délestée des bambins qui se retrouvent chez mère-grand Rachel, qui est castée par le talent-scout John Hammond. Elle a 19 ans quand elle débarque à New York pour intégrer l’écurie Columbia, où la future Lady Soul – autre surnom absolument pas usurpé – est censée suivre le sillon creusé par Lady Day, la femme au chihuahua Billie Holiday. Las, l’histoire ne se répète jamais, et malgré d’indéniables talents et de petits succès dont un bel hommage à Dinah Washington, une de ses références avouées, et un recommandable Yeah où elle tente déjà de faire siennes quelques rengaines empruntées à d’autres, celle qui sera plus tard la première femme à rejoindre le Rock’n’roll Hall of Fame ne parvient pas à se distinguer dans le jazz. Jusqu’à ce qu’elle franchisse le Rubicon, en passant chez Atlantic où, outre Jerry Wexler, elle trouve en Arif Mardin un directeur musical à son écoute.

      « Quand je suis allée chez Atlantic Records, ils m’ont juste assise près du piano et les tubes ont commencé à naître. » Il ne faudra jamais oublier qu’à l’instar d’une Nina Simone, Aretha Franklin était aussi une formidable pianiste. La liste des classiques enregistrés en moins de dix ans donne le tournis  : Baby I Love You, (You Make Me Feel Like) A Natural Woman, Think, (Sweet Sweet Baby) Since You’ve Been Gone, Chain of Fools, Until You Come Back to Me… Entre 1967 et 1974, la porte-voix d’une communauté chante ou déchante l’amour, en mode énervé ou sur le ton de la confidence sur oreiller, portée par des arrangements luxuriants ou dans ce dénuement propre à magnifier les plus belles voix sudistes (de Wilson Pickett à Sam & Dave). Dans cette série qui ressemble à une irrésistible ascension, chacun a ses favoris  : Call Me, par exemple, pas forcément le plus gros succès, demeure une ballade pour l’éternité où elle fait valoir toute la classe de son toucher sur les noires et ivoire. A moins que ce ne soit I Say a Little Prayer, le cantique écrit par Burt Bacharach et Hal David pour Dionne Warwick (qui se le fera chiper), tout en légèreté laidback. Qu’elle flirte volontiers avec la pop, reste fidèle à l’esprit de la soul ou mette le feu au temple frisco rock Fillmore West dans un live mémorable avec le terrible saxophoniste r’n’b King Curtis, son directeur musical assassiné quelques mois plus tard, la voix d’Aretha Franklin transcende toujours les sacro-saintes chapelles avec une ferveur inégalée. Celle héritée du gospel, la genèse de tout, auquel elle rend un vibrant hommage en 1972 avec Amazing Grace, un office avec le révérend James Cleveland qui devient le premier disque du genre à réussir la jonction avec le public profane.

      La série va pourtant s’arrêter au mitan des années 70, alors que Jerry Wexler s’apprête à quitter la maison mère pour rejoindre Warner Bros. A Change Is Gonna Come, pour paraphraser la superbe complainte qu’elle a empruntée à Sam Cooke dès 1967. Le disco triomphe, et bientôt le rap qui saura lui rendre hommage, à l’image de Mos Def revisitant One Step Ahead ou de Lauryn Hill s’investissant dans The Rose Is Still a Rose. Orpheline de son mentor, Franklin elle-même quitte en 1980 Atlantic pour Arista. La chanteuse ne s’en remettra pas, alors même qu’elle parvient à toucher un public rajeuni en étant au générique des Blues Brothers. Elle y chante en femme de ménage (mais chaussée de mules en éponge roses  !) Think, hymne à la liberté et à la féminité affirmée haut et fort (encore).

      Ombre d’elle-même

      La scène d’anthologie marque les esprits, mais dans la vraie vie, Aretha Franklin n’aspire qu’à des productions de plus en plus pompières, qui masquent par leur outrance l’essentiel  : ses exceptionnelles qualités d’interprète. Les interventions de jeunes musiciens comme Marcus Miller ou Narada Michael Walden n’y font rien, même si avec ce dernier elle parvient une nouvelle fois à toucher furtivement la place de numéro 1 des charts r’n’b.

      Si elle se fait rare en studio, si elle ne marque plus l’histoire de la musique, elle n’en demeure pas moins une icône pour les nouvelles générations. George Michael s’adonne ainsi à un duo – une spécialité de la diva, qui sans doute trahissait déjà un réel manque de renouvellement – avec celle qu’il considère comme une influence majeure. Toutes les chanteuses de nu soul prêtent allégeance à la première dame, qui de son côté s’illustre dans la rubrique mondanités. Elle traverse ainsi les années 90 en ombre d’elle-même, caricature de ses grands millésimes, qu’elle fructifie. Elle n’en reste alors pas moins une figure que l’on met aisément en couverture, affichant des looks pas toujours raccords, et au premier rang des chanteurs de tous les temps selon Rolling Stone.

      De come-backs avortés en retours guettés par des fans toujours en demande, rien n’y fait. La star, rentrée vivre à Detroit, attise pourtant les désirs et envies des jeunes producteurs : André 3000 d’Outkast et Babyface mettent même un album en chantier, alors que l’année d’après, en 2014, le festival de jazz de Montréal la fait remonter sur scène. Longue robe blanche, cheveux blonds, elle assure le show.

      Trois ans plus tard, elle est encore en blanc, mais considérablement amaigrie, pour un gala au profit de la fondation Elton John, à New York. Plus que de résurrection, cela sonne comme un concert d’adieux. Néanmoins, on gardera plutôt en souvenir le dernier grand moment d’une carrière hors norme de cette chanteuse  : le 6 décembre 2015 lors des prestigieux Kennedy Center Honors, elle entre en scène en manteau de fourrure, voix aussi sûre que son doigté au piano, pour interpréter (You Make Me Feel Like) A Natural Woman devant le couple Obama, auquel elle avait déjà fait l’honneur de chanter lors de son investiture en 2009. Comme la révérence d’une voix pas ordinaire, en tout point populaire.

      Jacques Denis

    • « Aretha Franklin a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque »
      Isabelle Hanne, Libération, le 16 août 2018
      http://www.liberation.fr/planete/2018/08/16/aretha-franklin-a-chante-son-epoque-avec-son-epoque-et-pour-son-epoque_16

      Daphne Brooks, professeure d’études Afro-américaines à l’université Yale, revient sur la figure d’Aretha Franklin et sa place dans l’histoire musicale et nationale.

      Daphne Brooks, 49 ans, professeure d’études afro-américaines à l’université Yale, écrit sur la question raciale, le genre et la musique populaire. Elle a ­notamment travaillé sur le parcours d’Aretha Franklin pour son ­livre Subterranean Blues  : Black Women and Sound Subcultures (à paraître) et a donné plusieurs conférences sur la Queen of Soul, qu’elle a rencontrée à l’occasion d’une lecture à Princeton qui lui était dédiée. Elle s’intéresse ­particulièrement aux moments où les artistes Afro-Américaines se retrouvent à la croisée entre les ­révolutions musicales et la grande histoire nationale, Aretha Franklin étant la figure ty­pique de ces intersections.
      Que représente Aretha Franklin pour vous  ? Quels sont vos ­premiers souvenirs d’elle  ?

      J’ai grandi dans les années 70 en Californie, dans une famille qui écoutait de la musique en permanence alors qu’elle avait déjà acquis le statut de « Queen of Soul ». Elle a toujours été omniprésente dans mon monde.
      Comment est-elle devenue l’un des objets de vos recherches  ?

      La musique d’Aretha Franklin, c’est le son de la conquête des droits ­civiques, du Black Power, ce ­mélange de joie, de blackness, ce sens de la fierté, notre héritage afro-amé­ricain. Elle a su trans­mettre cette beauté intérieure dans ses chansons.
      Quels sont les liens entre Aretha Franklin et le mouvement de lutte pour les droits civiques  ?

      Ils sont nombreux. Son père, C.L. Franklin, était ce pasteur très célèbre à Detroit et son église, la New Bethel Baptist Church, un haut lieu du combat pour les droits civiques. Il galvanisait un public noir à travers ses sermons diffusés à la radio pendant les années 50 [puis commercialisés sur disque, ndlr]. Il accueillait Martin Luther King lors de ses séjours à Detroit. Aretha Franklin a d’ailleurs accompagné ce dernier à plusieurs manifestations et chanté lors de ses funérailles. Mais cette connexion ne se limite pas à ces liens familiaux. Sa musique, elle aussi, s’inscrit dans ce contexte historique. Il y a, bien sûr, son ADN gospel. Et pas seulement  : Respect, la chanson écrite par ­Otis Redding mais réinterprétée par Franklin en 1967, une année pivot [l’année du « Long, Hot Summer », une série d’émeutes raciales], est devenue instantanément un hymne des droits civiques, de l’émancipation des Noirs, du Black Power et du mouvement féministe. Trois ans plus tôt, en 1964, elle avait déjà ­enregistré Take a Look, dont les paroles avaient fortement résonné lors du « Freedom Summer », cet été où des centaines d’étudiants ont risqué leur vie pour inscrire des Noirs sur les listes élec­torales du Mississippi [« Lord, what’s happening / To this human race  ? / I can’t even see / One friendly face / Brothers fight brothers / And sisters wink their eyes […] / Just take a look at your children / Born innocent / Every boy and every girl / Denying themselves a real chance / To build a better world. »] Dans sa musique elle-même, elle a su articuler ce chagrin et ce regard sur l’humanité si propre à la soul music.
      Vous dites qu’elle n’a pas seulement été une voix des droits ci­viques, comme Nina Simone, mais qu’elle a également eu un impact sur le féminisme afro-américain  ?

      Aretha a chanté son époque, avec son époque, et pour son époque. Avec des chansons comme Natural Woman, elle s’est aussi exonérée d’une certaine image pour se ­connecter au mouvement féministe moderne, au féminisme noir. Très tôt dans sa carrière, elle s’est donné le droit de chanter les tourments émotionnels des Afro-Américaines avec tellement de genres musicaux différents  : c’était son appel à l’action, à l’émancipation des Noires aux Etats-Unis. Elle a chanté la ­bande-son complexe de la femme noire qui se réinventait. Elle montre que cette dernière peut être un ­sujet doué d’émotions complexes, d’une volonté d’indépendance… Toutes ces choses qui ont été si longtemps refusées aux Afro-Américains aux Etats-Unis. Elle a vraiment été dans la droite ligne du Black Power  : désormais, les Noirs montrent qu’ils n’ont pas besoin de s’excuser d’exister.
      Elle a aussi été cette icône aux tenues extravagantes, luxueuses, en perruque et fourrure. Peut-on dire qu’elle a participé à façonner une certaine féminité noire  ?

      Oui, mais comme d’autres activistes ou artistes noires, telle Diana Ross par exemple, qui ont en effet développé cette image de la beauté noire glamour, somptueuse. Mais elle a également montré, dans les années 70, une image plus afrocentriste, avec des tenues plus sobres et une coiffure afro.
      A bien des égards, Aretha Franklin est une synthèse des Afro-Américains...

      Elle est née dans le Sud, à Memphis (Tennessee), mais elle a grandi dans le Nord, à Detroit, dans le Michigan. Sa famille a fait comme des millions d’Afro-Américains au milieu du XXe siècle  : ils ont déménagé du Sud vers le Nord, ce phénomène qu’on appelle la Grande Migration [de 1910 à 1970, six millions d’Afro-Américains ont émigré du sud des Etats-Unis vers le Midwest, le Nord-Est et l’Ouest, pour échapper au racisme et tenter de trouver du travail dans les villes indus­trielles]. Elle a aussi su faire la synthèse ­entre tous les genres musicaux afro-américains, de la soul au r’n’b, de la pop au jazz. Aretha Franklin fait partie, fondamentalement, de l’histoire des Noirs américains. Elle appartenait à cette génération d’Afro-Américains qui a sondé l’identité noire, qui venaient du Nord comme du Sud, urbains comme ruraux, passionnés de jazz, de blues, de r’n’b et de pop. Le tout en se battant pour faire tomber les murs de la ­culture Jim Crow [les lois qui organisaient la ségrégation raciale] à travers l’agitation sociale et la performance artistique.
      Isabelle Hanne correspondante à New York

  • Hidden portraits: rare photos of African American life get a spotlight | Art and design | The Guardian

    https://www.theguardian.com/artanddesign/2018/jun/21/metropolitan-museum-art-african-american-portraits-exhibition

    In 1861, African American abolitionist Frederick Douglass took the stage at Boston’s Tremont Temple Baptist church and declared: “To the eye and spirit, pictures are just what poetry and music are to the ear and heart.”

    It was part of his speech Pictures and Progress, one of the most historic lectures on contemporary photography where Douglass talked about how photography could be a powerful force of positive self-representation to overcome racism during the second world war.

    #états-unis #photographie

  • Unseen photographs of civil rights conflict in Birmingham, Alabama, 1963 | US news | The Guardian
    https://www.theguardian.com/us-news/gallery/2018/may/12/unseen-photographs-of-civil-rights-conflict-in-birmingham-alabama-1963

    In spring 1963, African American civil rights activists in Alabama started the Birmingham campaign, a series of sit-ins, boycotts and marches against segregation laws. The peaceful demonstrations were met with violence, teargas and police dogs. The events were a turning point in the civil rights movement, making front-page news around the world. The Observer dispatched photographer Colin Jones to cover the story and capture the activism centred around the 16th Street Baptist church. Many of these images, discovered in the Observer’s picture archive, have never before been published.

    #racisme #droits_civiques #états-unis

  • 10 Years After Katrina - The New York Times

    https://www.nytimes.com/interactive/2015/08/26/us/ten-years-after-katrina.html

    NEW ORLEANS — It is a wonder that any of it is here at all: The scattered faithful gathering into Beulah Land Baptist Church on a Sunday morning in the Lower Ninth Ward. The men on stoops in Mid-City swapping gossip in the August dusk. The brass band in Tremé, the lawyers in Lakeview, the new homeowners in Pontchartrain Park.

    On Aug. 29, 2005, it all seemed lost. Four-fifths of the city lay submerged as residents frantically signaled for help from their rooftops and thousands were stranded at the Superdome, a congregation of the desperate and poor. From the moment the storm surge of Hurricane Katrina dismantled a fatally defective levee system, New Orleans became a global symbol of American dysfunction and government negligence. At every level and in every duty, from engineering to social policy to basic logistics, there were revelations of malfunction and failure before, during, and after #Katrina.

    #nouvelle-orléans #mississippi #ouragan

  • Essayer d’avoir des discussions honnêtes face aux croyances (2/4)
    Notes de lecture à partir du livre « Manual for creating atheist » de Peter Boghossian

    Évitez les faits . « les faits n’ont pas nécessairement le pouvoir de changer nos opinions. En fait, c’est plutôt l’inverse… quand des personnes mal informées, particulièrement politiquement partisanes, sont confrontées à des faits avérés dans les actualités, elles changent rarement d’avis. En fait, elles s’enferment même encore plus dans leurs croyances. Les faits n’améliorent pas l’information. Comme un antibiotique mal dosé, ils peuvent même renforcer la désinformation. » Joe Keohane, Comment les faits se retournent contre nous [2010].
    Pour les sceptiques, cela peut paraître contre-intuitif : la tendance est à rétablir les faits. Il faut effectivement les connaître et pouvoir les mettre à disposition. Mais au moment de la discussion ce n’est pas la meilleure méthode. Souvenez-vous : Le cœur du traitement n’est pas de changer les croyances, mais de changer la manière dont les croyances se forment. Ce que l’on veut améliorer, c’est l’épistémologie, la manière dont on reconnaît ce qui est vrai, et non pas les conclusions particulières. En face d’un fondamentaliste ou de personnes atteintes de pathologies de l’opinion [doxastic pathologies], aucune preuve, aucune mesure ne le désabusera de sa croyance (ce qui ne veut pas dire qu’il ne faille rien faire, précisément !).

    http://florianolivier.blogspot.com/2016/10/essayer-davoir-des-discussions-honnetes.html

    • J’aime bien la réponse des « croyants raisonnables » :

      http://www.reasonablefaith.org/a-manual-for-creating-atheists

      Dr. Boghossian: Faith is not a virtue. It is absolutely not a virtue. It is an unreliable epistemology and part of the problem is that people think that holding a belief tenaciously, being a person of faith, makes you a good person. Being a person of faith does not make you a good person. It just means that you have a process of thinking about the world that is less likely to lead you to the truth. Once we make that shift from faith as a morality to faith as an epistemology, I think the house of cards will crumble and everything that is built upon the house – religion, everything – will fall with it.

      Dr. Craig: This is so fundamental. This is a watershed. He says that faith is an unreliable epistemology. He wants to make faith an epistemological category instead of a moral virtue. It is right there that we need to dig in our heels and say this is a misunderstanding of faith. Faith is not an epistemological category. It is not a way of knowing something. Faith is a way of trusting something. Faith is trusting in that which you have reason to believe is true. So it is once you have come to believe that something is true using reliable epistemological means that you can then place your faith or trust in that thing. To do so is a virtue. It is a virtue to have faith in God. For example, to trust in him. So Boghossian is wrong right out of the blocks here and what will happen now is the trajectories will increasingly diverge as we go on. So you’ve got to stop it right out of the blocks, at the beginning, and say, “No, you are incorrect. You are construing faith as an epistemological category.” It is not that. Faith is one of the many different virtues.

      Ils sont presque mignons quand ils défendent le bien fondé de leur fois. Ils ne comprennent pas du tout qu’aucun athée ne les agressera jamais pour ce quil veulent croire parce que les athées n’ont simplement rien à faire de leurs croyances. C’est dur d’être constamment obligé de faire des efforts pour justifier des trucs qui sont fondés sur rien du tout. Ce qui est dur pour les athées par contre c’est de faire comprendre aux croyants pourquoi les athées sont prêts à se battre pour défendre leur liberté de croire n’importe quoi.

      #religion #athéisme #philosophie

    • Some helpful Bible verses to resist temptation of women - The Landover Baptist Church Forum
      http://www.landoverbaptist.net/showthread.php?t=95851

      Qu’est-ce que tu peux dire à des gens qui croient en des idées de ce type :

      It should be universally understood that if you’re a strong, healthy and prosperous man devoted to Christ’s path, women will automatically look at you as a potential target, no exceptions. The very fact that you don’t give in to their charms makes that feminine lust even more brazen and out of control. Women can’t resist the allure of plotting your destruction and distracting you from your earthly duties and responsibilities - to family, Jesus, poor and downtrodden.

      The question is how cam a Christian man resist a good-looking temptress preventing her from gaining the upper hand in a relationship. Fortunately, the Bible (KJV 1611) has all the answers to our need.The following verses have given me the immense confidence, building inner strength and courage to resist the sexual advances of a self-serving nymphomaniac.

      O.K. alors il n’y a pas de danger, je me convertis immédiatement ;-)

      #religion #wtf

  • 10 Years After Katrina - The New York Times
    http://www.nytimes.com/interactive/2015/08/26/us/ten-years-after-katrina.html?_r=0

    NEW ORLEANS — It is a wonder that any of it is here at all: The scattered faithful gathering into Beulah Land Baptist Church on a Sunday morning in the Lower Ninth Ward. The men on stoops in Mid-City swapping gossip in the August dusk. The brass band in Tremé, the lawyers in Lakeview, the new homeowners in Pontchartrain Park.

    On Aug. 29, 2005, it all seemed lost. Four-fifths of the city lay submerged as residents frantically signaled for help from their rooftops and thousands were stranded at the Superdome, a congregation of the desperate and poor. From the moment the storm surge of Hurricane Katrina dismantled a fatally defective levee system, New Orleans became a global symbol of American dysfunction and government negligence. At every level and in every duty, from engineering to social policy to basic logistics, there were revelations of malfunction and failure before, during, and after Katrina.

    Ten years later, it is not exactly right to say that New Orleans is back. The city did not return, not as it was.

    It is, first of all, without the more than 1,400 people who died here, and the thousands who are now making their lives someplace else. As of 2013, there were nearly 100,000 fewer black residents than in 2000, their absences falling equally across income levels. The white population decreased by about 11,000, but it is wealthier.

    The city that exists in 2015 has been altered, by both a decade of institutional re-engineering and the artless rearrangement that occurs when people are left to fend for themselves.

    Empowered by billions of federal dollars and the big ideas of eager policy planners, the school system underwent an extensive overhaul; the old Art Deco Charity Hospital was supplanted by a state-of-the-art medical complex; and big public housing projects, at once beloved and notorious, were razed and replaced by mixed-income communities with housing vouchers.

    #Nouvelle_Orleans #Katrina #gentrification #remplacement #data #interaction #cartes

  • Vidéo : Dave Grohl et les Foo Fighters trollent avec génie une manif homophobe
    par Rachid Majdoub

    Dave Grohl et les Foo Fighters sont un bien pour notre humanité. La preuve (une nouvelle fois) avec cette vidéo.

    Au loin, un pick-up. Des hommes à l’arrière. Une pancarte, sur laquelle on peut lire : “You got rickroll’d“. Et pour cause : le fameux mème des internets prend sens lorsqu’on entend résonner, une fois la voiture à quai, le célèbre tube de Rick Astley, “Never Gonna Give You Up” (1987). Un hymne sur lequel l’ancien batteur de Nirvana et sa troupe se déhanchent tout en tapant des mains.

    http://youtu.be/BD-fWMYcHXk

    Un joyeux bordel, qui trolle magnifiquement une manifestation homophobe alors en train de se dérouler à Kansas City, devant le Sprint Center où le groupe devait se produire ce vendredi 21 août. Derrière ce mouvement initié en parallèle du concert, une église baptiste, la Westboro Baptist Church ; soit, en somme, une organisation religieuse extrémiste de la ville de Kansas ”qui a fait de l’#homophobie la plus virulente l’un de ses fonds de commerce”, comme le précise le Huffington Post.

    Leur message : “dieu déteste les pédés”. Alors, quand Dave et les Foo Fighters leur répondent (une nouvelle fois) avec ce hit gay friendly des années 80, amassant en plus de nombreux fans tout autour, on ne peut que se réjouir de ce spectacle qui relève de la grâce. Dave Grohl, un génie ? Oui, et Kurt aurait adoré.

  • Jonathan Phelps: “absolutely” homosexuals — including gay men, lesbian women, and bisexual and transgender people — should be put to death. - masteradrian’s posterous
    http://masteradrian.posterous.com/jonathan-phelps-absolutely-homosexuals-includ

    Jonathan Phelps: “absolutely” homosexuals — including gay men, lesbian women, and bisexual and transgender people — should be put to death.

    Post image for Westboro Baptist Church: ‘Absolutely’ Homosexuals Should Be Put To Death

    Jonathan Phelps, son of Westboro Baptist Church founder Fred Phelps, says that “absolutely” homosexuals — including gay men, lesbian women, and bisexual and transgender people — should be put to death. “It’s the view of the Bible, it’s the clear teaching of the Bible,” Phelps said, adding that “the established human government should be following the rules of the Bible.”

    The Westboro Baptist Church, which markets itself as “God Hates Fags,” is perhaps best known for picketing the funerals of soldiers, gay people, and celebrities, and has won a First Amendment case in the U.S. Supreme Court allowing them to do so. Westboro maintains a network of websites, including GodHatesFags.Com, GodHatesIslam.Com, JewsKilledJesus.Com, and BeastObama.Com.

    The Westboro Baptist Church, based in Topeka, Kansas, is listed by the Southern Poverty Law Center as an active anti-gay hate group.

    Jonathan Phelps spoke today with journalist David Pakman, of “The David Pakman Show,” telling him he believes in the biblical mandate that requires gay people to be put to death, although he declined, when pressed, to identify the method of extermination that should be used.

    “Human government would have to establish that, and since I’m not involved in that aspect of it, I’m not answering that,” Phelps told Pakman. “What I’m partial to is people repenting, that’s what I’m partial to.”

    Phelps, who called Pakman a “rebel” because he is Jewish, also told him that he believes that marriage equality will be the law of the land “soon.”

    “The Supreme Court of the United States will, in follow up to their earlier decisions, and consistent with it, will mandate it.”

    The God Hates Fags website claims the Westboro Baptist Church will be picketing the AMC Midland Theatre in Kansas City, Missouri, on Friday:

    WBC will picket the Christ-rejecting Jew, Jerry Seinfeld, and all those patronizing this event. You have paid him millions to tell you jokes about your filthy lives of sin, and he’s happy to do that job. What he ought to be doing instead is using his huge bully pulpit to warn you to flee lusts that war against your soul and to flee the wrath of God that is coming on this land for your rebellion!

  • Pastor who sparked outrage over hitting gay children speaks out – CNN Belief Blog - CNN.com Blogs
    http://religion.blogs.cnn.com/2012/05/08/pastor-who-sparked-outrage-over-hitting-gay-children-speaks-out

    “Dads, the second you see your son dropping the limp wrist, you walk over there and crack that wrist,” Sean Harris, the pastor of Berean Baptist Church in Fayetteville, North Carolina, told his congregants in his sermon on April 28. He continued, “Man up, give them a good punch, OK. ’You’re not going to act like that. You were made by God to be a male and you’re going to be a male.’”

    This week Harris said, “I was telling them in strong words that were not careful. What did I learn this week? Be more careful with your words.”

    #religion

  • Kentucky churchgoer tells of deep hurt after interracial marriage ban | World news | guardian.co.uk
    http://www.guardian.co.uk/world/2011/dec/01/kentucky-church-interracial-marriage-ban

    A small baptist church in eastern Kentucky has voted to ban interracial couples from joining the congregation and from taking part in all church functions other than funerals.

    (…)

    The vote was held on a motion brought by the former pastor of the church, Melvin Thompson. He proposed that people in interracial marriages should not be “received as members, nor will they be used in worship services and other church functions – with the exception being funerals”.

    #religion #racisme

    • C’est un peu pour ca que je disais dans un autre commentaire qu’il fallait définir les termes que nous utilisons. Le mot « religion » vu par cette église baptiste ne recouvre certainement pas le même sens que le même mot vu par Khayyam ou Rûmî.
      Comme on dit dans le sud : qué tristesse

    • Certes. Mais il est valable dans les deux cas. Je ne crois pas qu’il faille cloisonner les termes polysémiques. C’est comme le mot art ou politique. Y’a des trucs supers et de la merde.

    • Mmmh je suis pas d’accord avec la question qualitative, dans la mesure ou ça implique que quelqu’un ou une institution quelconque juge de cette qualité ; dès lors, il me parait impossible d’aboutir à un consensus « objectif » qui permettrait d’invalider le terme art pour telle ou telle œuvre. Je n’ai peut être pas assez confiance en mon jugement esthétique, mais je préfère laisser de côté la question de ce qui est ou pas art.

  • Ils sont fous ces ricains // Jim Caviezel claims The Passion of the Christ made him a #Hollywood outcast | Film | guardian.co.uk
    http://www.guardian.co.uk/film/2011/may/03/jim-caviezel-passion-of-the-christ

    A passionate Christian, Caviezel told the audience at the First Baptist Church of Orlando he had learned to accept that the destruction of his acting career was a price worth paying. “We have to give up our names, our reputations, our lives to speak the truth,” he said. Though he labelled Gibson “a horrible sinner”, he said the actor turned film-maker should not be vilified. “Mel Gibson doesn’t need your judgment, he needs your prayers,” Caviezel said.

    #religion