La petite histoire dans la Révolution - La Presse Anarchiste
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Ce fut le 20 ou le 21 juillet que la C.N.T. constitua spontanément les Commissions de ravitaillement des quartiers Centre d’Hospitalet, Santa Eulalia (dont on changea le nom pour celui de La Provenzana [1] et La Torrassa. Le Comité des Milices ayant été organisé sur la base de ces quartiers, il fut décidé que les Commissions énumérées devaient suivre le même schéma. Il convient de mentionner que les autres forces antifranquistes n’avaient jusqu’alors rien organisé du tout. Mais tout ce dont les commissions de la C.N.T. disposaient — cuisines, camions, réserves de vivres — passa aux mains des commissions qui se formèrent par la suite. Celles-ci furent alors composées par les différents secteurs antifranquistes, mais toutefois les postes de plus lourdes responsabilités restèrent aux mains de la C.N.T., qui était l’organisation la mieux structurée et la plus dynamique.
Une preuve qui montre combien nulle était l’initiative de la municipalité, c’est que cette dernière continuait d’exister, avec les conseillers qui avaient été élus auparavant, mais c’est en dehors d’elle que tout ce travail se faisait. Et un jour, deux conseillers se présentèrent, au nom du Conseil municipal, pour s’intégrer à la Commission de ravitaillement de La Torrassa, sous le prétexte de prendre part à ses travaux. Le secrétaire s’interrogea sur ce qu’il devait faire, car cette éventualité n’avait pas été prévue, et d’autre part parce qu’il s’agissait d’une décision unilatérale prise par la municipalité qui, jusqu’alors, était restée absolument inactive. L’idée lui vint de demander à ces messieurs si leur collaboration devait être intégrale. Tous deux lui ayant répondu affirmativement, il leur proposa de commencer à collaborer sur-le-champ en aidant à décharger un camion de sacs de sucre, qui stationnait devant la porte.
Les deux conseillers prétextèrent le manque de temps, s’en allèrent, et on ne les revit plus. Ainsi finit la participation du Conseil municipal en ce qui concerne la question du ravitaillement.
CAHIERS DE L’HUMANISME LIBERTAIRE N°188 (MAI 1972)