LittéraTube au Centre Pompidou
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Le Festival Extra ! consacré aux littératures hors du #Livre, se tient au Centre Georges Pompidou du 5 au 9 septembre 2018. Un corpus nouveau est en train d’apparaître sur Internet, constitué de capsules #Vidéo, qui entrecroisent divers systèmes sémiotiques et médiatiques, pour donner naissance à de nouvelles formes d’expression littéraire. La page Facebook du groupe Vidéo-écriture le revendique avec fermeté : « La littérature s’écrit aussi en vidéo sur des chaînes YouTube ». « Par LittéraTube, écrit (...)
#Liminaire / #Écriture, #Lecture, Livre, #Poésie, Vidéo, #Sons, #Paris, #Musée, #Regard, #Quotidien
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Le #fascisme à l’état gazeux. Récit et #croquis des comparutions immédiates suite à l’occupation du lycée Arago
Une épizootie globale contamine inexorablement l’ensemble des espèces qui ont choisi de faire du devenir-mercantile l’alpha et l’oméga de toutes les relations. Qu’on l’appelle « autoritarisme électoral », « techno-populisme », « dictature de l’extrême-centre », « semi-démocratie », « tournant autoritaire », « monarchie élective », ces expressions disent toutes le processus d’une fascisation en cours. Comme le disait Camus : « Le bacille de la peste ne meurt ni ne disparaît jamais, il peut rester pendant des dizaines d’années endormi dans les meubles et le linge, il attend patiemment dans les chambres, les caves, les malles, les mouchoirs et les paperasses » [1].
Ce fascisme à l’état gazeux s’exhibe dans tout son faste aux audiences d’un tribunal flambant neuf : le TGI de Paris-Batignolles. Celui-ci a été construit par la société Bouygues en un temps record sur un projet de l’architecte du Centre Georges Pompidou : Renzo Piano. Le « geste symbolique » de Piano, (selon l’expression des critiques) mélange avant-garde et gardes à vue, proposant une machine à juger qui combine élégamment justice industrielle et hôpital général de l’ancien régime version 2.0. L’impeccable modernisme du bâtiment blanc porte une utopie concrète : l’ambition de soigner définitivement déviants, professionnels du désordre, délinquants, escrocs, hors-la-loi, exclus, exilés et manifestants gagnés par la rage et les fièvres protestataires de toutes sortes. Il s’agit d’abord de protéger d’une épidémie. Commémoration oblige, cette tour hygiéniste au design soigné ambitionne d’être au fascisme chic des années 2018, ce que le centre Pompidou a été au modernisme des années 68. Ce phare est le symbole autant que le symptôme du fascisme à l’état gazeux.
À des fins de redressement moral, afin de démontrer aussi l’efficacité avant-gardiste de la gestion des foules à la française (avec son inimitable système de garde à vue) c’est ici qu’ont été déférés et jetés dans des culs-de-basse-fosse soixante adolescents mineurs (et autant de majeurs). Car être déféré devant un tribunal après quarante-huit heures de garde à vue pour avoir occupé un lycée (qui était parfois son propre lycée) pendant moins d’une demi-heure, voilà qui ne s’était jamais vu dans les archives judiciaires d’aucune société démocratique. Au sein de ce gigantisme, les salles d’audience de ce temple n’acceptent que quinze personnes seulement, c’est du moins ce que m’annoncent dix policiers en arme à l’entrée. Dans la salle, un groupe de jeunes femmes fait donc maintenant face au juge qui leur intime l’ordre de se lever puis de se rassoir deux heures durant, comme à la messe. « -Levez-vous ! (tous se lèvent) « –Voilà c’est bien. » fait le président. Quel est l’objet de ce rituel étrange ?
Aucune de ces jeunes-filles n’a de condamnations, aucune n’a de casier judiciaire. Les « assaillantes » sont pourtant accusées d’être « entrées de vive force » (sic) dans le Lycée Arago, en bousculant le gardien qui leur avait « gentiment ouvert la porte ». Comme sous l’effet d’une attaque terroriste à laquelle ils se seraient longuement préparés, les enseignants se sont immédiatement enfermés dans la salle des professeurs, le proviseur a appelé la police. L’examen de personnalité de ces curieuses accusées révèle un parcours criminel singulier. « -Pourquoi êtes-vous venu de Corse, madame G. ? » « -Pour faire un doctorat de sociologie à Paris, je le complète en ce moment par un diplôme d’ingénieur agronome (en cours) » « -Ah, bien, bien, bien… » répond le président pensif. On leur reproche d’avoir d’emblée refusé des prélèvements ADN, « alors qu’il ne s’agit que d’un simple coton » explique le juge. Il en profite pour plaider que c’est là l’indice certain d’une récidive possible, voire imminente. Au moment des faits, la plupart des accusées portaient sur elles un sac à dos, un Kway, un téléphone portable, des clefs, et même un passe Navigo, et de fait, la « marée humaine » du lendemain est une manifestation qui promettait son content de banques saccagées, si l’on relâchait les accusées.
À la pointe des dernières technologies, la police scientifique apporte maintenant un faisceau d’indices accablants : des photos savamment sous-exposées (clair-obscur dramatique et mystérieuse pénombre, façon Caravage ou Georges de La Tour) sont projetées au mur de la salle d’audience. Sur l’une d’elles, quelques dossiers trainent à terre : la photo est légendée « objets manipulés ». Un autre cliché montre un masque chirurgical, une tasse à café qui semble en apesanteur, des cotons de maquillage et des cendriers à même le sol, ce sont là des « dégradations ». Une serrure a été forcée, un trousseau de clefs a été subtilisé, il aurait permis d’ouvrir des portes.
Autant le président semble hésitant, autant le procureur paraît jeune. On ne le sent pas très sûr de lui. D’emblée, il se laisse aller à dire que les accusées ont toutes fait beaucoup plus d’études que lui. Mais il doit très vite incarner le méchant du film, alors il tente d’assumer un rôle auquel il n’est pas préparé. Pour donner le change, l’air sombre, il surjoue et s’emballe : « Ces jeunes gens ont fait des études brillantes, on pourrait penser que cela implique un certain respect de la loi, du bien et du mal, eh bien non parce qu’elles refusent les empreintes génétiques, ce qui implique un risque de réitération de fait ». Un tag est projeté : « N.T.R., Arago, même combat ». Quelle mystérieuse solidarité relie maintenant les N.T.R. les « Nique ta race », ceux qui n’ont le respect de rien et ces intellos précaires ? Abyssale question. On sent le même genre de désarroi que dans les propos récents de Gérard Collomb qui affirme : « Ce qui est étonnant, c’est que les blacks blocks puissent intervenir au milieu d’une foule qui finalement ne réagit pas ». Est-ce le signe de l’éternel retour, à l’ère de l’Iphone, de ces classes dangereuses, ces misérables qui s’abandonnaient –à la fin de la Restauration - « à toutes les haines, toutes les violences, toutes les violations ». On perçoit le sentiment d’une insécurité fondamentale dans leurs propos, comme si aujourd’hui, le grand fleuve souterrain d’une archaïque révolte, d’un crime social collectif refaisait surface, niant toute logique de progrès.
« Et pourquoi récidiveraient-elles ? » demande un avocat. Le président, quant à lui, a son explication : « -C’est la convergence des luttes ! » avance-il-doctement. Le concept semble désigner dans sa bouche quelque chose qui serait la possibilité de réitération d’infraction et la rechute d’une maladie grave. A l’âge biopolitique, le tribunal est un hôpital, sa fonction prophylactique c’est de prévoir l’imprévisible, et surtout, de guérir de la possibilité même de tout imprévisible pour que chacun puisse continuer de consommer en paix. Pourquoi diable des jeunes-gens diplômés manifestent-ils contre Parcoursup ? Pourquoi refusent-ils qu’on transforme les universités en annexe du Pôle emploi (CV, Lettres de motivation, etc…) ?
S’il y a délit d’intrusion, pour ces jeunes, la peine a déjà été exécutée puisqu’ils ont subi une garde à vue interminable et humiliante. Que reste-t-il à juger après que la police ait énoncé et fait exécuter la sanction. Quand la police se prend pour la justice, toute séparation des pouvoirs s’effondre, l’état de droit sombre. A quoi bon la justice si la police s’est déjà prononcée et fait exécuter quarante-huit heures de détention ? La vice-présidente a compris la situation, elle se tait, consternée, humiliée. Acculé par les ordres du ministère, le tribunal a été pris au piège. Le voilà maintenant condamné au ridicule, puisqu’il n’est que la chambre d’enregistrement des décisions de police. En tant que prof de fac, un capitaine de gendarmerie m’a demandé de dénoncer des « bloqueurs d’examen », quand tout le monde devient flic, la fascisation des esprits prend définitivement corps. Ce fascisme à l’état gazeux n’est plus un fascisme de parade, ce techno-populisme est passé « de la chair à canon à la pâte à informer » comme le disait Gilles Châtelet [2] ; mais surtout la numérisation a permis un développement sans précédent du contrôle social. C’est la raison pour laquelle la collusion de la répression politique et des dispositifs anti-terroristes ont pu user des mêmes dispositions juridiques à l’échelle planétaire. Des processus de gouvernance, de surveillance et de répression circulent à l’échelle globale. Police, justice, pouvoir politique passent maintenant l’un dans l’autre comme s’interpénètrent des gaz.
Le fascisme à l’état gazeux est une manière de brouiller volontairement les cartes pour réprimer et intimider au mépris de l’état de droit. C’est la raison pour laquelle, les avocats n’auront aucun mal à démontrer (mais un peu tard) que non seulement le dossier est vide, mais que le risque de récidive est nul. Ce procès est « infiniment politique », les accusées ont une conscience plus grande de l’état de droit et de la justice sociale que ceux qui ont combiné cette machination judiciaire.
Dans le grand bâtiment vide de Renzo Piano, inauguré en grande pompe au mois d’avril 2018 par François Molins -procureur de la République de Paris-, les robocops surveillent une accusée. Un ange passe, celle-ci s’évade en rêve. Dans ces lieux, l’amateur de promenades architecturales ne peut que penser à la « casa del Fascio », construite à Côme (Italie) par Giuseppe Terragni. Elle partage avec la salle des pas perdus du bâtiment de Renzo Piano une même esthétique du vide. Le bâtiment de Terragni a été simultanément une icône du mouvement moderne en architecture et un joyau de l’architecture mussolinienne. Ce qui pose la question de la fascination techniciste que le fascisme à l’état gazeux partage avec le futurisme et le modernisme. La passion politique et policière du gaz lacrymogène n’est-elle pas la parfaite métaphore de ce fascisme à l’état gazeux ? Si le macronisme est l’autre nom du vide, c’est peut-être une des raisons pour lesquelles, il se répand partout comme un gaz suffoquant, ne ménageant aucune échappatoire possible. Mais c’est un gaz à la fois inflammable… et explosif.
Ligne de Temps – plateforme d’indexation temporelle des supports vidéos – Consortium Musica
▻http://musica.hypotheses.org/382
Développé par l’Institut de Recherche et d’Innovation (IRI, Centre Georges Pompidou), le logiciel « Lignes de temps » propose des solutions avancées d’indexation temporelles des supports vidéo. Par une série d’algorithmes, le logiciel permet de visualiser les ruptures de plans. Il permet également d’isoler les moments de paroles par indexation manuelle ou par l’utilisation d’un fichier de sous-titres accompagnant éventuellement la vidéo.
]]> Diplômé en Arts Graphiques (ENSAD – Arts Décoratifs de Paris) et en Marketing International (EPSCI-ESSEC), j’ai d’abord travaillé à la scénographie d’exposition du Centre Georges Pompidou. J’ai ensuite été designer et directeur artistique dans plusieurs agences à Paris et à Shanghai (IDEO) ou j’ai vécu cinq ans. Je dirige maintenant mon propre studio de création à Paris, tout en exerçant le métier de facilitateur graphique pour des agences de consultants (CapGemini Consulting, Deloitte conseil, Google). J’ai également créé CUBO FONTS, qui produit et commercialise des fontes de caractères en ligne.
À quoi engage le cinéma ? Une autoréduction au Festival international du film documentaire, « Cinéma du réel »
▻http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7616
Un texte récemment traduit en français sur la #politique des #films des Huillet&Straub commence par un récit d’une autoréduc, à Beaubourg, il y a huit ans de cela :
« Samedi 10 mars 2007, 14h30 : une salle de cinéma située dans le sous-sol du Centre Georges Pompidou à Paris. On assiste à la projection de courts-métrages allemands des années 1960-1970, rarement projetés, dans le cadre de la 29e édition du Festival international du film documentaire, « Cinéma du réel ». Y était présenté l’essai cinématographique de 15 minutes, Einleitung zu Arnold Schönbergs ‘Begleitmusik zu einer Lichtspielscene’ (Introduction à « une musique d’accompagnement pour une scène de film » d’Arnold Schönberg, 1972) réalisé par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet.
Alors que de nombreux spectateurs s’installent dans leurs sièges, une agitation se fait entendre depuis l’extérieur. Soudain, un groupe d’une cinquantaine de militants force le passage et fait irruption dans la salle. Tout en distribuant dans toute la salle des tracts de l’ère pré-Photoshop, le groupe, qui s’autodéfinit comme étant composé de jeunes chômeurs, réclame d’assister gratuitement à la projection, outré qu’un festival financé par de l’argent public puisse exiger que l’on paye sa place et plaidant globalement pour une séparation de l’art et du commerce.
Offensée par cette manifestation, la directrice du festival – après avoir ordonné au technicien de ne pas démarrer la projection et mobilisé le service de sécurité afin qu’il intervienne physiquement dans la salle pour intimider les manifestants – prend la parole et déclare à la foule (notons que les spectateurs ayant payé leurs places se sont rangés presque unanimement du côté des manifestants, en dépit du désagrément) qu’elle ne se laissera pas « terroriser » et forcée à poursuivre la projection, ce qui eût pour effet de prolonger l’occupation de la salle par les spectateurs. »
Le #tract diffusé sur place :
LE RÉEL ? Chouette !
ENTRÉE LIBRE !!!
« Si le cinéma ne s’était pas aussi complaisamment livré à la fausse alternative art/divertissement, il aurait pu servir d’outil de vérification de thèses essentielles. » ...
]]>La politique de Straub-Huillet | Période
►http://revueperiode.net/la-politique-de-straub-huillet
Samedi 10 mars 2007, 14h30 : une salle de cinéma située dans le sous-sol du Centre Georges Pompidou à Paris. On assiste à la projection de courts-métrages allemands des années 1960-1970, rarement projetés, dans le cadre de la 29e édition du Festival international du film documentaire, « Cinéma du réel ». Y était présenté l’essai cinématographique de 15 minutes, Einleitung zu Arnold Schönbergs ‘Begleitmusik zu einer Lichtspielscene’ (Introduction à « une musique d’accompagnement pour une scène de film » d’Arnold Schönberg, 1972) réalisé par Jean-Marie Straub et Danièle Huillet. Alors que de nombreux spectateurs s’installent dans leurs sièges, une agitation se fait entendre depuis l’extérieur. Soudain, un groupe d’une cinquantaine de militants force le passage et fait irruption dans la salle. Tout en distribuant dans toute la salle des tracts de l’ère pré-Photoshop, le groupe, qui s’autodéfinit comme étant composé de jeunes chômeurs, réclame d’assister gratuitement à la projection, outré qu’un festival financé par de l’argent public puisse exiger que l’on paye sa place et plaidant globalement pour une séparation de l’art et du commerce. Offensée par cette manifestation, la directrice du festival – après avoir ordonné au technicien de ne pas démarrer la projection et mobilisé le service de sécurité afin qu’il intervienne physiquement dans la salle pour intimider les manifestants – prend la parole et déclare à la foule (notons que les spectateurs ayant payé leurs places se sont rangés presque unanimement du côté des manifestants, en dépit du désagrément) qu’elle ne se laissera pas « #terroriser » et forcée à poursuivre la projection, ce qui eût pour effet de prolonger l’#occupation de la salle par les spectateurs. En fin de compte, le programme prévu ne sera pas maintenu.
]]>Dans les jardins de Nîmes (ou dans les plis de ma jupe)
▻http://www.larevuedesressources.org/dans-les-jardins-de-nimes-ou-dans-les-plis-de-ma-jupe,2737.htm
un arbre a quatre champs le vide du poète le vent des cloches les s(s) et les n(s) doublés des courants et des ailes de mots à être dits ; un pétale dans les cieux oubliés des voyelles ? Dominique Fourcade a lu des vers au Centre Georges Pompidou des poèmes écrits à partir d’une photographie : un Américain et un Iraquien (j’ai appris que Juan Miró a peint des tableaux à partir de poèmes) quelques vers sont écrits pour être lus sans pagination ni temps sont écrits (...)
/ #Brésil, #XXIe_siècle, Poésie, #Littérature_brésilenne
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