organization:centre palestinien

  • Le PCHR demande une enquête sur les circonstances de la mort d’un civil quelques heures seulement après son arrestation par les forces israéliennes
    Source : PCHR | Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2018/02/23/le-pchr-demande-une-enquete-sur-les-circonstances-de-la-mort-du

    Par le PCHR, 22 février 2018

    Aujourd’hui 22 février 2018 à l’aube, Yassin al-Saradih de Jéricho est mort quelques heures seulement après avoir été arrêté par les forces israéliennes. Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme (PCHR) demande une enquête immédiate et impartiale sur les circonstances de sa mort. Le PCHR craint que les forces israéliennes aient pu exercer des actes de torture contre lui dès son arrestation et que cela ait été la cause de sa mort.

    D’après l’enquête du PCHR et les récits de témoins, vers 4 H.30 jeudi 22 février 2018, les forces israéliennes sont entrées dans Jéricho. Ils ont fait une descente pour fouiller une maison du centre ville appartenant à Khamis Hattab après avoir fracassé la porte d’entrée principale et endommagé une partie des biens. Son neveu, Yassin Omer al-Saradih (33 ans) s’est précipité vers la maison pour voir ce qui se passait. Mais alors, immédiatement, un certain nombre de soldats l’ont sévèrement battu sur tout le corps puis ont tiré une bombe lacrymogène sur place. Ils l’ont alors traîné sur le sol jusqu’à un véhicule militaire et, plus tard, l’ont emmené vers une destination inconnue. A environ 9 H.30 le même jour, la famille a reçu un coup de téléphone de la Liaison Militaire Palestinienne leur disant que la Liaison Israélienne les avait informés de la mort de leur fils due à une attaque d’apoplexie après inhalation de gaz. Une vidéo prise par une camera de surveillance montraient 6 soldats israéliens attaquant le civil susdit et le frappant brutalement avec la crosse de leurs fusils et des coups de pied.

    Sa famille a dit à l’enquêteur du PCHR que leur fils n’avait jamais souffert d’aucune maladie avant son arrestation. Il faudrait aussi mentionner que les autorités israéliennes détiennent le cadavre et ne l’ont pas jusqu’ici rendu à la famille ou aux autorités compétentes palestiniennes.(...)

    • Palestinian Beaten, Dies During Arrest; Israeli Army Claims He Charged Soldiers

      Military says man charged at soldiers with iron bar ■ Footage shows soldiers overtaking Palestinian, beating him on ground ■ Sources: No gunshot wounds found on body
      Jack Khoury and Yaniv Kubovich Feb 22, 2018 5:52 PM

      A Palestinian man died after he was arrested overnight by Israeli soldiers in the West Bank city of Jericho on Thursday. A Palestinian NGO said that the man was beaten to death by the soldiers.

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      The official military response said that the man was shot by the soldiers while charging at them with an iron bar. Military sources said later that shots were fired during the arrest, but no bullet wounds were found on the body. Therefore, the growing assessment is that the man died from the beating he sustained from the soldiers.

      A video distributed online documents an incident in which a Palestinian man is assaulted by Israeli soldiers during a military operation in Jericho. The military confirmed that the Palestinian later died of his wounds.

      The video shows the soldiers overtaking the Palestinian and continuing to beat him while he lays on the ground with several soldiers around him.

  • Gaza, au bord du précipice
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 28 janvier 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280118/gaza-au-bord-du-precipice

    Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.

    Gaza, de notre envoyé spécial.- Quand on lui annonce que nous avons l’intention de nous rendre dans la bande de Gaza, le porte-parole du gouvernement israélien soupire, puis nous répond calmement : « Comme vous voulez… Vous allez voir beaucoup de misère et de souffrance. Mais n’oubliez pas : c’est leur responsabilité. Les habitants de Gaza ont choisi le parti de la violence et des terroristes. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous devons nous défendre. »

    Quelques jours plus tard, nous franchissons le checkpoint d’Erez, immense édifice de béton et d’électronique qui évoque la paranoïa déshumanisée des installations militaires américaines en Irak ou en Afghanistan dans les années 2000. Après un long tunnel de grillage, nous émergeons côté palestinien, dans cette bande de Gaza grande comme trois fois Paris intra-muros, peuplée de deux millions d’habitants cloués sur place, sans possibilité aisée de sortir de ce territoire depuis plus de dix années, lorsque le Hamas en a pris le contrôle en 2007.

    On traverse d’abord quelques champs cultivés (oliviers, fraises, haricots verts…) avant d’atteindre les premiers bâtiments, qui occupent la quasi-totalité de la surface de Gaza, en faisant un des lieux les plus densément peuplés de la planète.. Bien sûr, l’ambiance n’est pas riante, on imagine d’autres endroits pour faire du tourisme : le gris parpaing des immeubles mal finis, les nombreuses charrettes tirées par des ânes, les rues secondaires en terre constellées d’ornières.

    Mais la vie suit son cours, résiliente. Et tant qu’on n’adresse pas la parole aux Gazaouis pour leur demander comment va leur existence, l’illusion se maintient d’être dans n’importe quelle ville pauvre du monde arabe. Il y a des souks, des hôtels, des restaurants, des banques, des embouteillages, les vagues de la Méditerranée qui s’écrasent sur les plages de sable.

    Les premières fissures dans ce tableau apaisé surgissent très vite. On observe les pêcheurs qui larguent les amarres et s’éloignent du port en fin de soirée. Ils naviguent sur deux ou trois kilomètres en mer, puis coupent les moteurs pour lancer leurs filets. Normal, ils ne peuvent pas s’aventurer au-delà : leur zone de pêche est restreinte en moyenne à cinq milles marins (9 km).

    Nous avons ensuite rendez-vous avec un officiel au treizième étage d’un immeuble : il faut attendre son arrivée, puis qu’un agent de sécurité démarre le générateur diesel, et tout le monde s’entasse dans la cage d’ascenseur. En quittant les lieux, on descend les treize étages à pied avec une lampe de poche. Mi-janvier 2018, le rythme d’approvisionnement en électricité est le suivant : quatre heures de courant, suivies par douze heures de black-out. Parfois, s’il y a six ou sept heures de courant par jour, c’est Byzance. Quand l’électricité arrive dans les foyers, tout le monde se chamaille aimablement pour filer à la douche et bénéficier d’eau chaude.

    L’essentiel de l’eau qui circule dans les tuyaux (95 % selon l’Organisation mondiale de la santé) est impropre à la consommation humaine. Lorsqu’on se brosse les dents, un arrière-goût colle aux gencives. Se baigner dans la mer revient à nager à la sortie des égouts, puisque le système de traitement des eaux usées est en carafe depuis des mois…

    Début 2018, les services de sécurité israéliens (armée et renseignements) ont tiré la sonnette d’alarme auprès de leur gouvernement : « Gaza est au bord d’un effondrement complet », ont-ils averti. Ce qui, dans le langage de ces responsables, laisse présager que les conditions socioéconomiques désastreuses de la bande pourraient bien provoquer un soulèvement, une nouvelle intifada, une offensive armée des extrémistes religieux, bref, ils ne savent pas vraiment quoi, mais cela ne sent pas bon du tout.

    Il y a déjà eu trois guerres à Gaza en dix ans et les Israéliens ne souhaitent désormais rien tant que préserver le statu quo. Donc, du point de vue de ces dirigeants chargés de la sécurité de leur pays, il vaudrait mieux s’arranger pour que la cocotte-minute gazaouie ne leur explose pas à la figure en relâchant la pression.

    Malheureusement, ces paroles raisonnables ne sont guère écoutées par la majorité des Israéliens aujourd’hui. Il y a ceux qui rappellent ironiquement que les médias annoncent depuis douze ans « l’effondrement de Gaza » sans que cela ne se produise. Il y a ceux qui désirent la confrontation et se réjouissent de la situation. Et puis il y a surtout l’indifférence face au sort des Gazaouis. « Si ces gens veulent vivre normalement, ils n’ont qu’à se débarrasser du Hamas. » Tel est le refrain que l’on entend souvent en Israël..

    Jusqu’en 2005, la situation de Gaza n’était guère différente de celle du reste de la Cisjordanie sur le plan de la circulation des personnes. Puis le premier ministre Ariel Sharon a annoncé le retrait des 8 000 colons qui vivaient sur place, les islamistes du Hamas ont remporté (à la régulière) les élections palestiniennes de 2006 et, l’année suivante, ils ont pris le contrôle total de la bande de Gaza, à la suite d’une confrontation avec l’Autorité palestinienne installée à Ramallah (Cisjordanie).

    Depuis cette date-là, Israël a isolé Gaza à coups de barbelés, de miradors, de murs de béton et de checkpoints. Le seul point de passage avec un pays tiers, l’Égypte, est celui de Rafah, au sud, et il est rarement ouvert, encore moins depuis le coup d’État du maréchal al-Sissi de 2014.

    « Sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs »

    On a coutume de parler de Gaza comme d’une « prison à ciel ouvert », mais c’est un cliché insidieux. Dans toute démocratie digne de ce nom, les prisonniers ont été jugés et reconnus coupables. Or le seul crime de l’immense majorité des Gazaouis est d’être nés palestiniens sur cette langue de terre côtière. « Pour deux millions d’habitants, il y a peut-être 10 000 extrémistes ou terroristes. Nous sommes tous condamnés pour les actes de quelques-uns », souligne Youssef Nateel, un cinéaste d’une trentaine d’années. Il fait référence aux branches armées du Hamas ou du Djihad islamique, qui envoient occasionnellement des missiles sur Israël ou commettent des attentats-suicides. Gaza n’est donc pas tant une prison qu’un exercice de punition collective massive.

    Depuis 2012, Youssef Nateel a déposé chaque année quatre à cinq demandes de permis de sortie de Gaza pour présenter ses films documentaires dans des festivals, ou afin de se rendre à une formation aux États-Unis pour laquelle il avait obtenu une bourse. Elles ont toutes été refusées. Sans aucune explication. « Les Israéliens n’ont pas à se justifier », souffle-t-il. Il sait seulement qu’il a le mauvais âge, le mauvais sexe, le mauvais pedigree du point de vue de l’appareil sécuritaire israélien : celui d’un terroriste en puissance.

    Youssef est donc cloîtré à Gaza, relié au reste du monde par Internet, grâce auquel il se forme lui-même avec des tutoriels en ligne. « Je veux progresser en tant que cinéaste, je veux grandir en tant qu’artiste, je veux me confronter au reste du monde, mais cela m’est interdit. Je ne compte plus toutes les opportunités que j’ai ratées. Ces dix dernières années ont été gâchées. Désormais, je n’ai plus qu’une seule aspiration : sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs et ne pas gâcher la prochaine décennie. »

    Une de ses amies, Yasmine Dawas, a plus de chance. Façon de parler. Toute récente diplômée de médecine, elle a trouvé du travail un jour par semaine dans un hôpital de Jérusalem pour traiter des enfants victimes de malformations cardiaques. En tant que jeune femme employée en Israël, elle peut obtenir un permis de sortie pour s’y rendre. Mais elle doit le renouveler chaque mois.

    À la mi-janvier, elle reçoit un message sur son téléphone lui annonçant que son prochain permis durera trois mois. Elle saute de joie ! Puis elle lit les détails : elle n’a le droit de franchir les checkpoints que le mardi, jour où elle travaille. Les larmes lui montent aux yeux, elle détourne le regard. Là encore, nulle explication. C’est comme ça, c’est la règle israélienne.

    Quand elle franchit le checkpoint pour se rendre à son travail, elle n’a le droit de rien emporter avec elle : pas de cosmétiques, pas de brosse à dents. Un jour, elle avait oublié un bâton de rouge à lèvres au fond de sa poche. Il lui a été confisqué et elle a dû plaider pour ne pas voir son permis annulé.

    Malgré cela, Yasmine et Youssef s’estiment mieux lotis que la plupart des Gazaouis : leurs familles sont relativement aisées, ils ont pu faire de bonnes études, ils possèdent des réseaux à l’étranger. Mais la plupart de leurs concitoyens subissent le chômage et la précarité. Le taux officiel de chômage s’élève à 47 % et il grimpe à 60-65 % pour les jeunes diplômés. C’est un paradoxe de Gaza : le taux d’alphabétisation des moins de 24 ans dépasse les 99 %, les universités sont ouvertes et de bon niveau, mais une fois leur cursus terminé, les diplômés sont cantonnés à un territoire exsangue, coupé du reste du monde.

    En 2012, l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, nombreux à Gaza, avait publié un rapport dont le titre s’affichait poliment interrogatif, même si la réponse était négative : « Gaza sera-t-il vivable en 2020 ? » Aujourd’hui, les instances internationales, les ONG et même certains responsables israéliens se demandent s’il ne faudrait pas avancer la date de deux ans, c’est-à-dire envisager que Gaza ne soit plus vivable fin 2018. Aux problèmes d’eau, d’électricité ou de chômage précédemment évoqués s’ajoutent une véritable crise sociale et psychologique, ainsi que les évolutions politiques récentes, qui obscurcissent encore davantage les perspectives des Gazaouis.

    Responsable de projets dans une ONG d’assistance psychologique, Lubna Beseisso observe le tissu social se détériorer jour après jour. « Quand nous entendons le tonnerre, la plupart d’entre nous sursautons en imaginant que c’est un nouveau bombardement. Nous sommes traumatisés par les guerres, mais aussi par le blocus, l’enfermement, la division politique, explique-t-elle posément, s’incluant parfois dans les cas qu’elle décrit. Les gens ne peuvent pas vivre dans un état de stress perpétuel sans que cela n’affecte la société dans son ensemble. »

    Les disputes intrafamiliales, la violence, la dépression, tout cela est en hausse constante. Il y a désormais des sans-abri à Gaza, phénomène inconnu il y a encore quelques années du fait des solidarités. « La semaine passée, nous avons recensé un crime inédit dans l’histoire palestinienne : une femme a tué son mari puis l’a démembré. Ici, les gens avaient l’habitude de se préoccuper les uns des autres. Nous avons bien entendu toujours eu des vols, des meurtres ou de la violence dans les familles, mais jamais dans de telles proportions ni avec une telle agressivité. Le tissu social est en train de se déchirer. »

    « Gaza est un véritable chaos politique »

    D’après une étude scientifique sur les troubles psychologiques au Moyen-Orient publiée début 2017, les Palestiniens figurent au premier plan de toutes les populations de la région en matière de « désordres mentaux ». Le lien est directement établi entre ces perturbations et le demi-siècle de violence et de conflits, l’occupation israélienne et la répression qui l’accompagne. « Outre les différents symptômes de stress post-traumatique ou liés aux angoisses quotidiennes, nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur, s’attriste Lubna Beseisso. Nous avons appris depuis notre enfance à ne pas planifier notre avenir. » Ce qu’Ayah al-Wakil, une jeune juriste, résume ainsi : « Nous essayons de ne jamais espérer trop car nous ne voulons pas être déçus. »

    Une des rares choses qui semblent fonctionner correctement et avec régularité à Gaza est Internet, seul véritable lien avec l’extérieur pour la plupart des Gazaouis. Mais là encore, par la grâce ubuesque des autorités israéliennes, Gaza est interdite de réseau téléphonique 3G (la Cisjordanie vient juste d’être autorisée à déployer cette technologie vieille d’une décennie…). « Nous ne voyons que rarement des étrangers ou d’autres cultures, nous appréhendons le monde au travers des réseaux sociaux, constate tristement Ayah al-Wakil. Mais bien évidemment, ce n’est pas comparable : un pan de l’expérience humaine nous est ôtée. »

    Assis derrière son bureau de responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaza, Mahmoud Daher cache ses yeux las derrière ses lunettes. Après avoir passé en revue la longue liste des problèmes économiques et sanitaires qui affectent la bande de terre (à laquelle il faut ajouter, en plus de ceux déjà mentionnés, la pénurie de nombreux médicaments ou la dépendance à l’aide internationale de 80 % de la population), il assène avec la force de l’évidence : « Le problème de Gaza est de nature politique, il n’y a pas de solution médicale ou financière. »

    La récente prise de position de l’administration Trump sur le statut de Jérusalem, et plus généralement son soutien sans ambages au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, ont achevé de doucher les maigres espoirs qui subsistaient parmi la population palestinienne.

    De surcroît, la « réconciliation » annoncée fin septembre 2017 entre le Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, semble au point mort. Il y a eu quelques visites des autorités de Ramallah et la prise de contrôle des checkpoints par les policiers palestiniens, mais aucune autre avancée. Les Gazaouis, qui espéraient l’injection d’argent frais ou un assouplissement du blocus israélien, ont déchanté et, aujourd’hui, ils perçoivent cela comme une déception de plus.

    « Gaza est un véritable chaos politique, résume Khalil Shahin, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Nous subissons un régime politique unique au monde en étant gouvernés par trois entités et demie. Il y a d’abord Israël, qui contrôle tous les détails de notre vie quotidienne. Il y a ensuite l’Autorité palestinienne, dont nous dépendons théoriquement mais qui ne fait pas grand-chose. Il y a le Hamas, qui régente ce qu’il peut, principalement la sécurité interne et l’économie locale. Et enfin, pour une demi-part, la communauté internationale au travers des ONG, des programmes d’aide et de l’ONU. »

    Les Israéliens ont pris l’habitude de blâmer le Hamas (qui, avant de prendre le contrôle du territoire par les armes en délogeant l’Autorité palestinienne, avait remporté les élections libres) pour tous les maux de Gaza. Le mouvement islamiste, à la fois politique et militaire, est effectivement responsable de nombreuses attaques contre les Israéliens qui ont fait des dizaines de morts. Il exerce également un « monopole sur la corruption », comme le confie l’un de nos interlocuteurs, en taxant les produits qui rentrent à Gaza ou en organisant les trafics clandestins.

    Il fait également peser une certaine pression sur la société en s’efforçant de faire taire tous ceux qui ont la parole un peu trop critique. « On ne parle pas du Hamas en public et on fait attention à ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, dénonce un militant anticorruption, sinon ses miliciens débarquent chez vous au petit matin… » Pour autant, Gaza ne vit pas sous une chape de plomb islamiste. Les appels à la prière n’ont pas plus d’adeptes ici qu’en Cisjordanie et les femmes qui le souhaitent se promènent sans foulard sur les cheveux (même si elles sont rares).

    « L’occupation est la matrice de toute la situation »

    Mais le Hamas est usé par ses dix années de pouvoir, qui ont vu la situation se détériorer. Même Ahmed Yousef, l’ancien conseiller politique du leader du Hamas Ismaël Haniyeh, l’avoue sans détour : « La population espérait beaucoup de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, mais elle est mal engagée. Les gens attendent de nouveaux dirigeants. Le Hamas porte sa part de responsabilité dans la situation présente, mais elle est moindre que celle d’autres acteurs. »

    Au premier rang figure le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont toute la stratégie depuis 15 ans a été lentement déjouée par Netanyahou et annihilée brusquement par Trump. L’Égypte aussi, qui pourrait offrir un ballon d’oxygène pour Gaza l’asphyxiée mais préfère, au contraire, lui appuyer sur la glotte en laissant le passage de Rafah presque tout le temps fermé et en collaborant avec les Israéliens. « Personne ne nous épargne, personne ne fait preuve de compassion à notre égard », commente Ahmed Yousef, résigné.

    Si le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Égypte ou parfois les pays occidentaux sont critiqués par les Gazaouis, tout ce beau monde n’arrive que loin derrière, en seconde place sur le podium des griefs. Personne à Gaza n’est disposé à absoudre Israël de son écrasante responsabilité. Car c’est bien l’État hébreu qui est la puissance occupante, qui contrôle les flux des marchandises et des personnes, qui restreint les faibles marges de liberté des Gazaouis et qui impose sa loi d’une main de fer dans un gant d’épines.

    Un responsable de l’ONU à Gaza, qui préfère rester anonyme pour parler en toute franchise, résume l’équation ainsi : « Pas d’occupation signifie pas d’intifada et donc pas de mesures de rétorsion, donc pas de souffrance. » Puis il poursuit : « On peut blâmer de nombreux acteurs locaux et internationaux pour leur inefficacité, leur corruption, leur incompétence, leur idéologie ; on peut débattre sur ce qui a surgi en premier de l’intifada ou des représailles, à la manière du litige sur la poule et l’œuf ; mais ce ne sont que des conséquences de l’occupation, qui est la matrice de toute la situation. »

    Lorsqu’il cesse de parler, ce haut fonctionnaire onusien ramasse quelques livres qui traînent et essaie de faire tenir cette petite pile en équilibre sur le bord de sa table de travail. Après de méticuleux ajustements, il y parvient. Il relève alors la tête vers nous et annonce : « Gaza est ainsi : toujours au bord du précipice. Un seul mouvement peut tout faire basculer. Les Israéliens déploient beaucoup de ressources en matière de sécurité et de renseignements pour maintenir Gaza en équilibre au bord de l’abîme. »

    Avant de regagner le checkpoint d’Erez pour faire ce que la plupart des Palestiniens ne peuvent pas effectuer, à savoir quitter cette enclave par la porte, on s’arrête chez un agriculteur dont les champs et les serres touchent presque le mur de séparation entre Israël et Gaza. La fraise de Gaza possède une petite réputation. Elle est effectivement délicieuse : riche en goût et juteuse. Akram Abu Khosa a dû reconstruire plusieurs fois ses serres, fréquemment détruites lors des incursions des soldats israéliens, faire une croix sur différentes récoltes pour les mêmes raisons, mais il persiste dans son maraîchage, comme le faisait son père avant lui.

    Aujourd’hui, son principal marché se situe à Gaza même, bien que cela lui rapporte moins que les exportations vers les pays du Golfe, qui comptent parmi ses clients. « Pour exporter, il faut que je récolte les fraises un peu en avance, mais pas trop afin de conserver un bon produit. Une fois que je les ai mises en barquette, elles doivent arriver chez les marchands en trois jours maximum. Le problème, c’est que je ne sais jamais si les Israéliens vont me laisser passer le checkpoint. Ils me connaissent et j’ai un permis d’exportation, mais c’est la loterie à chaque fois. Si mon camion est bloqué plus de 24 heures au poste de contrôle, c’est foutu, je perds ma cargaison. »

    Selon Khalil Shahin, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, depuis dix ans, moins de 5 % des exportations de Gaza ont été autorisées à sortir de la bande. Akram Abu Khosa continue malgré tout de tenter régulièrement sa chance avec une partie de sa récolte de fraises. Pour continuer à vivre de sa terre bien sûr, mais aussi par obstination. Afin de montrer aux Israéliens qu’il ne se laissera pas abattre malgré leur volonté de maintenir Gaza au bord du précipice. Trop pauvre et soumis pour se révolter, mais pas assez pour ne plus rien avoir à perdre que ses larmes et son sang.

    #Palestine #Gaza #Blocus #Occupation #Punition_collective #Crime_conte_l'humanité #Prison_à_ciel_ouvert #chaos

  • Jérusalem : Une communauté bédouine résiste aux démolitions de maisons et au projet E1 d’Israël (vidéos)

    http://www.ism-france.org/temoignages/Une-communaute-bedouine-resiste-aux-demolitions-de-maisons-et-au-projet-
    Par Mondoweiss |27 novembre 2017 | Traduction : MR pour ISM

    Manifestation à Jabal Al-Baba le 23 novembre 2017. Au fond, l’énorme colonie sioniste de Ma’ale Adumim construite sur les terres palestiniennes à l’Est de Jérusalem occupée
    (image extraite de la vidéo ci-dessous)

    Les habitants de la communauté bédouine Jabal Al-Baba, à l’est de Jérusalem occupée, a organisé un rassemblement une semaine après avoir reçu un avis d’expulsion des autorités israéliennes. Le but de la protestation, en coopération avec l’organisation Avaaz et des militants internationaux, était d’envoyer le message qu’ils refusent les ordres israéliens et sont déterminés à rester sur leur terre.

    L’avis d’expulsion a été délivré par les forces israéliennes et le personnel du Département de l’organisation et de la construction de l’Administration civile israélienne le 16 novembre. Selon le Centre palestinien pour les droits de l’homme, cet ordre fait partie du projet E1, destiné à relier la colonie de Ma’ale Adumim, adjacente à Jabal Al-Baba, à la ville de Jérusalem, coupant la Cisjordanie en deux morceaux ainsi que le communication entre le nord et le sud.

    Fadi Quran, organisateur de la communauté Avaaz, a déclaré que le récent avis d’expulsion comporte des menaces concrètes : « S’ils [les palestiniens bédouins] ne quittent pas la communauté, ils [les Israéliens] détruiront tout au bulldozer, feront des enfants des sans abri et arrêteront tous les hommes, » a expliqué Quran.

    Quran pense que la terre sur laquelle Jabal al-Baba est construite est une zone stratégique pour Israël, car c’est l’une des seules collines près de Jérusalem sur laquelle ils n’ont pas encore construit de colonie. « Israël veut vider la région de ses habitants palestiniens, et entourer Jérusalem d’un cercle de colonies pour qu’il n’y ait pas d’Etat palestinien, » a dit Quran. Il a ajouté que ces démolitions « font partie de la politique israélienne systématique. »

  • Faire taire les journalistes palestiniens - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2017/08/faire-taire-les-journalistes-palestiniens.html

    Les attaques de l’AP et du Hamas contre les journalistes se sont intensifiées ces derniers mois, selon des groupes de défense des médias.

    Au début du mois, Jihad Barakat, un journaliste de Palestine Today TV, roulait entre la ville de Naplouse, dans le nord de laCisjordanie, et le village de la région de Tulkarem où il se rendait pour visiter la famille, lorsqu’il a remarqué quelque chose d’inhabituel à un point de contrôle militaire israélien.

    En violation du protocole, les soldats israéliens fouillaient le convoi du Premier ministre Rami Hamdallah (Autorité palestinienne). Barakat a sorti son téléphone et a rapporté l’incident. Quelques heures plus tard, il était arrêté par les forces de sécurité palestiniennes.

    Des militants des droits des médias et des journalistes ont exprimé immédiatement leur indignation sur les médias sociaux et exigé que Barakat soit libéré. Le hashtag « Où est Jihad » a été adopté pour les posts des médias sociaux condamnant sa détention, et des journalistes ont manifesté devant le bureau du Premier ministre. Le syndicat des journalistes a été mobilisé.

    Barakat a finalement été libéré sous caution, et accusé d’une litanie d’infractions fantaisistes, dont la mendicité. Il doit être jugé en septembre et ses collègues craignent que sa détention, ainsi que les autres arrestations qui ont eu lieu au cours des dernières semaines, soient une tentative pour les empêcher de travailler et pour faire taire leur critique légitime de l’Autorité palestinienne.

     

    Le Centre palestinien pour le développement et la liberté des médias (MADA) a noté que le nombre de violations commises à l’encontre des journalistes par l’AP en Cisjordanie et le Hamas à Gaza était beaucoup plus élevé en juin que le mois précédent.

    En plus des efforts de l’AP pour réduire la liberté des médias, les journalistes palestiniens en Cisjordanie doivent affronter les exactions des autorités israéliennes, qui vont jusqu’à la détention, le harcèlement et les restrictions de mouvement ; beaucoup de journalistes ont été tués ou blessés. ÀGaza, les journalistes se plaignent que le Hamas, qui contrôle le territoire assiégé, cherche à les intimider.

    « Cette année, nous avons assisté à une escalade des attaques contre des journalistes de diverses sensibilités », a déclaré Sherif Mansour, coordinateur du programme Moyen-Orient et Afrique du Nord au Comité pour la protection des journalistes. « L’AP et le Hamas vont jusqu’à arrêter et poursuivre en justice des journalistes politiques indépendants qui soutiennent l’autre camp, pour les faire taire ou les punir. »

    Le 8 juin, les autorités de Gaza ont arrêté Fouad Jaradeh, un journaliste de la télévision palestinienne dirigée par l’Autorité palestinienne, ce que la Fédération internationale des journalistes a dénoncé par la bouche de son président, Philippe Leruth, : « Les forces de sécurité du Hamas doivent cesser d’attaquer les journalistes de Gaza et de violer systématiquement leurs droits fondamentaux. »

    Jaradeh est toujours en prison. Son arrestation a eu lieu deux mois après que le journaliste de télévision palestinien, Taghreed Abu Tir, a été placé en détention provisoire et détenu pendant 10 jours. Il a été arrêté parce qu’il était soupçonné de travailler « en complicité avec Ramallah », c’est à dire l’AP, et de « faire un mauvais usage de la technologie ». Selon le Syndicat des journalistes palestiniens, Jaradeh a été contraint, par la force, à faire une fausse déposition.

    En 2016, MADA a documenté 134 violations contre les journalistes perpétrées par l’Autorité palestinienne et les autorités du Hamas en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. Alors que le nombre de violations commises contre le personnel médiatique a diminué par rapport à l’année précédente, le Centre a noté une escalade dans le « traitement dégradant des journalistes lors des interrogatoires et des arrestations », qui pourrait s’apparenter à la torture.

    Le Centre a également noté que les journalistes étaient persécutés pour des publications personnelles écrites sur les réseaux sociaux. Depuis la libération de Barakat, au moins cinq journalistes de la Cisjordanie ont déclaré avoir été convoqués pour être interrogés par l’appareil de sécurité palestinien interne.

    Les inquiétudes, concernant l’espace de plus en plus réduit dans lequel les journalistes peuvent opérer, ont augmenté en juin, lorsque l’AP a bloqué 29 sites Web reliés soit au Hamas, soit à Mohammad Dahlan, l’ancien homme fort de Gaza, un allié devenu un ennemi du président palestinienMahmoud Abbas.

    « La décision de l’AP d’interdire des sites Web et d’exercer un contrôle sur le contenu du Web est très alarmante », a déclaré M. Mansour. Parmi les sites Web bloqués se trouve le Centre d’information palestinien affilié au Hamas, et Amad, le site Web pro-Dahlan.

    Une nouvelle loi sur les « crimes électroniques » votée par l’Autorité palestinienne préoccupe également les journalistes à cause des restrictions qu’elle menace d’imposer à leur travail. Selon Nour Odeh, une journaliste basée à Ramallah, la loi comble plusieurs lacunes importantes en matière de fraude, de chantage en ligne, de pornographie juvénile, de vol d’identité et d’autres crimes majeurs absents de l’appareil juridique existant.

    « Mais la loi utilise aussi des termes très vagues, pour définir des infractions, qui pourraient servir à poursuivre l’opposition politique ou les journalistes. Des termes comme le bien public, la sécurité nationale et la paix civile, a-t-elle déclaré. Certains articles de la loi [obligent aussi] les journalistes à révéler leurs sources, et naturellement, nous avons tous un problème avec ça. »

    Le directeur général de MADA, Mousa Rimawi, a noté que « la société civile n’a pas été consultée pour la rédaction [de la loi] qui s’est faite dans le plus grand secret », ajoutant que « certains de ses articles affectent le droit à la liberté d’expression et les droits à la vie privée ».

    Les groupes de défense des droits des médias pensent que les autorités de Gaza et de Cisjordanie utilisent les journalistes comme des pions du jeu politique. Le Fatahet le Hamas sont en conflit depuis plus d’une décennie, et toutes les tentatives pour réconcilier les deux parties ont jusqu’à présent échoué. La dissension a torpillé les efforts pour tenir des élections nationales, ce qui a permis à Abbas de rester presque 12 ans au pouvoir, alors que le mandat présidentiel est de quatre ans.

    La popularité d’Abbas a chuté ces dernières années et, selon un sondage, 65% des gens veulent qu’il démissionne. La répression des voix dissidentes a augmenté à mesure que sa popularité déclinait, en particulier celles des journalistes qui documentaient le mécontentement général contre la coordination sécuritaire de l’Autorité palestinienne avec Israël.

    Ainsi, en janvier 2016, les forces de sécurité palestiniennes ont arrêté Salim Sweidan à cause d’un rapport publié sur son site web qui accusait l’AP d’aider les autorités israéliennes à arrêter des habitants du village de Beit Furiq après le meurtre d’un colonel israélien et de sa femme. Sweidan a été accusé de calomnie, de falsification d’informations et d’incitation à la haine et à la violence.

    « Cela montre bien comment (…) les journalistes sont persécutés pour les empêcher de faire leur travail et d’informer le public, et comment ils sont utilisés comme des pions par l’AP et le Hamas pour régler leurs différends politiques », a déclaré M. Mansour.

    Dalia Hatuqa

     

    Article original en anglais : Crackdown aims to ‘silence’ Palestinian journalists, Aljazeera

    Traduction : Dominique Muselet pour Chronique de Palestine

    Photo de présentation : Un soldat palestinien empêchant une équipe de télévision palestinienne de filmer l’interdiction violente d’une manifestation près de Bi’lin – Photo : Lazar Simeonov

    * Dahlia Hatuqa est une journaliste palestinienne spécialisée sur le Moyen-Orient. Elle réside aux Etats-Unis et en Cisjordanie. Consultez son site Web. Elle est joignable sous Twitter : @DaliaHatuqa

    La source originale de cet article est Al-Jazeera
    Copyright © Dalia Hatuqa, Al-Jazeera, 2017
    http://www.mondialisation.ca

  • Le scénario cauchemar pour Netanyahu : un policier palestinien retourne son arme contre l’occupant !
    Maureen Clare Murphy - 1 février 2016- The Electronic Intifada - Traduction : Info-Palestine.eu - MJB
    http://www.info-palestine.net/spip.php?article15881

    (...) Un agent de l’AP ouvre le feu sur des soldats

    Des témoins ont décrit l’attaque de dimanche à Ma’an News Agency, disant qu’ « un véhicule palestinien s’est approché d’un poste de contrôle israélien et s’est arrêté pour inspection. Lorsqu’un soldat israélien s’est approché de la vitre du conducteur, celui-ci a ouvert le feu, tirant aussitôt sur le soldat. »

    Deux des trois soldats blessés seraient dans un état grave, tandis que le troisième n’a été que légèrement blessé, d’après le service des urgences médicales israéliennes, Magen David Adom.

    L’agent palestinien abattu a été identifié comme Amjad Sukkar, 34 ans et père de quatre enfants, vivant dans le secteur de Naplouse au nord de la Cisjordanie.

    Le poste militaire israélien où Amjad Sukkar aurait tiré sur des soldats avant d’être tué est connu des Palestiniens comme le poste de contrôle des VIP, étant donné que seules des personnes autorisées peuvent le franchir. Sukkar, chauffeur et garde du corps du procureur général de l’AP, aurait été en possession d’un laisser-passer lui permettant d’emprunter ce poste.

    Il n’est pas le premier membre des forces de sécurité de l’AP – qui sont entraînées et armées sous l’égide des EU et de l’Union Européenne, et ont collaboré avec Israël lors d’exécutions extrajudiciaires de dirigeants politiques et de la résistance armée à Gaza – à avoir été abattu lors d’une attaque présumée de soldats ces dernières semaines.

    Comme l’a rapporté Defense News le mois dernier, Mazen Oraibi, « agent sous le commandement de Faraj, a été tué par des soldats israéliens après qu’il aurait ouvert le feu à un poste de contrôle avec son arme légale blessant deux personnes. » La publication a ajouté qu’Oraibi était un membre de la famille de Saeb Erekat, négociateur en chef avec Israël pour l’AP.

    Haaretz a souligné dimanche que MM. Sukkar et Oraibi « occupaient tous deux des fonctions nécessitant une accréditation des services de renseignement de l’AP. »

    Le Centre Palestinien pour les Droits de l’Homme a rapporté qu’après qu’Oraibi était mort des soldats lui ont tiré dans la tête à bout portant.(...)

  • Lancement de Gaza Platform | Amnesty International France
    http://www.amnesty.fr/gaza-platform

    La Gaza Platform permet à l’utilisateur d’explorer et d’analyser les données concernant l’offensive militaire menée par Israël à Gaza en 2014. Les données préliminaires actuellement rassemblées sur la Plateforme, qui sera mise à jour au cours des prochains mois, mettent en lumière dans les #attaques_israéliennes des pratiques systématiques indiquant que des violations graves et systémiques ont été commises.

    COMMENT FONCTIONNE LA GAZA PLATFORM

    La #Gaza_Platform recense l’heure et le lieu de chaque attaque sur une #carte_interactive, et la classe en fonction de différents critères, notamment du type d’attaque, du site touché et du nombre de victimes, afin de mettre en évidence des schémas. Elle propose également, le cas échéant, des photos, des vidéos, des témoignages et des images satellite.

    Grâce à la #visualisation de données et à la #cartographie numérique, l’utilisateur peut consulter et explorer ces informations afin de discerner des pratiques systématiques dans la conduite des forces israéliennes durant le conflit. L’objectif est d’identifier et de rendre compte de schémas susceptibles de faciliter l’analyse afin de déterminer si telle attaque constitue une #violation du #droit_international_humanitaire, et notamment un #crime_de_guerre.

    Une équipe de chercheurs à Londres et à Gaza a travaillé plusieurs mois afin de collecter et d’entrer dans la Plateforme les données recueillies sur le terrain par Al Mezan et le Centre palestinien pour les droits humains, organisations de défense des droits humains basées à Gaza, ainsi que les informations recueillies.

    Le lancement de cette Plateforme marque le début du projet : elle sera mise à jour au fur et à mesure que se poursuit le travail de recueil d’éléments de preuve liés au conflit.

    #Israël #Palestine

  • Les gouvernements de droite et d’extrême-droite se succèdent en Israël, et Abbas reste inamovible
    Amira Hass - 5 décembre 2014 - Haaretz
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15086

    L’officiel palestinien Saeb Erekat, qui a assisté à une discussion organisée à Ramallah par Masarat - le Centre Palestinien pour la Recherche en Politique et Études Stratégiques Ramallah, a également parlé de la voie diplomatique aux Nations Unies. Ceci inclut de soumettre au vote des Nations Unies la question de l’occupation, et d’obtenir que les presque 200 pays qui ont signé la Convention de Genève s’occupent de la question palestinienne.

    Il a affirmé que des officiels palestiniens étaient en négociation avec la France au sujet d’une initiative de cette dernière pour définir la voie à suivre et mettre fin à l’occupation et conclure des négociations de paix dans un délai de deux ans.

    Selon le rapport de Masarat, les participants ont noté la contradiction entre le fait de fixer un échéancier pour conclure les négociations et défendre un programme aux Nations Unies pour en finir avec l’occupation. Les deux officiels ont en fait traité d’approches contradictoires. Les Palestiniens voient les négociations comme la préservation du statu quo remettant à plus tard toutes les décisions et levant oute véritable pression internationale sur Israël.

    D’autre part, la voie diplomatique - « établir un calendrier pour la fin de l’occupation » - telle qu’elle est pratiquée par la direction palestinienne, exclut les autres manières de défier cette occupation qui engageraient les dirigeants et le public.

    La politique menée par Mahmoud Abbas repose sur plusieurs éléments. Ceux-ci incluent de diriger l’AP et ses institutions comme « un État en cours de construction », de dépendre de l’assistance internationale - principalement occidentale, de croire au soutien des États-Unis pour établir un État palestinien. Cela comprend aussi un gouvernement autoritaire qui limite la critique, une opposition à toute escalade militaire et à l’utilisation des armes contre l’occupation, de tenir des discours creux sur une lutte populaire et non-violente tout en la limitant et en faisant la promotion d’une stratégie diplomatique aux Nations Unies et dans le monde.

    Ces principes de base se plient au confinement des Palestiniens dans les enclaves (secteurs A et B en Cisjordanie et à Gaza) et encouragent la renonciation de facto à Jérusalem et au Secteur C (qui inclut les colonies). Le tout combiné favorise un haut niveau d’ajustement - de la direction officielle et du public – à n’importe quelle radicalisation de droite en Israël.

    Le public palestinien est sceptique quant aux buts et intentions de sa direction. La question qui ne cesse de planer est de savoir si la stratégie diplomatique d’Abbas a pour but d’en finir avec l’occupation, ou de prolonger la vie de l’AP et justifier son existence, avec tous les avantages que cela signifie pour toutes les strates impliquées.

    Les mêmes questions ont été posées concernant le choix adopté de longue date par la direction en faveur des négociations avec l’Israël, même après avoir tiré la conclusion qu’Israël exploitait les entretiens non pour conclure un accord mais pour renforcer l’annexion et contrecarrer la mise en place d’un État Palestinien.

    http://seenthis.net/messages/319134

  • Gaza : Israël classe l’enquête sur sa frappe la plus meurtrière en novembre
    http://www.romandie.com/news/n/_Gaza_Israel_classe_l_enquete_sur_sa_frappe_la_plus_meurtriere_en_novembre

    GAZA (Territoires palestiniens) - L’armée israélienne a clos sans suite l’enquête sur la frappe la plus meurtrière de son opération à Gaza en novembre, qui avait coûté la vie à douze personnes, dont cinq enfants et cinq femmes, a-t-on appris dimanche de sources concordantes.

    Le Centre palestinien pour les droits de l’Homme ( PCHR ), basé à Gaza, a indiqué avoir reçu le 11 avril deux réponses du procureur militaire annonçant qu’aucun fait de violations pénales ou de violations des lois de la guerre par une instance militaire n’avait été établi dans les dossiers Dallou et Chawwa, en référence à deux raids israéliens, les 18 et 20 novembre 2012, qui ont fait 16 tués au total.

    Il s’agit de deux des plus graves attaques de l’opération israélienne, souligne le PCHR, qui indique avoir engagé des procédures pénales et civiles et fourni une importante quantité de preuves aux autorités israéliennes sur les deux dossiers.

    L’armée israélienne a confirmé dans un communiqué que dans les deux cas cités le procureur militaire avait décidé qu’il n’y avait pas de base pour ouvrir une enquête pénale ou prendre des mesures supplémentaires.

    S’agissant de la mort regrettable des membres de la famille Dallou, elle a été causée par une attaque visant un haut responsable terroriste et d’autres terroristes responsables de dizaines de tirs de roquettes sur Israël, précise le texte, arguant de précautions prises pour réduire le nombre de victimes collatérales, notamment les munitions utilisées, et que l’ampleur de ces pertes n’avait pas été prévue.

    #impunité

  • Rapport : « 120 Palestiniens de plus vont être déplacés sur ordre militaire de l’occupant »

    http://www.info-palestine.net/article.php3?id_article=11871

    Le « Centre palestinien de recherches sur les terres » a publié un communiqué de presse, hier vendredi, déclarant que 120 Palestiniens vont être déplacés et interdits d’accès à leurs terres agricoles en raison d’un projet militaire israélien pour la construction d’un site d’entraînement à construire dans la vallée du Jourdain

    #Israël, #Palestine

    • Extraits du rapport de l’OCHA (Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations-Unies) sur la situation humanitaire en Zones C en Cisjordanie occupée, juillet 2011 :

      • plus de 60 % de la Cisjordanie sont considérés en Zone C, où Israël conserve un contrôle étendu, notamment sur la sécurité, l’urbanisme et le zonage ;

      • le nombre de Palestiniens vivant en Zone C est estimé à 150 000, dont 27 500 Bédouins et autres éleveurs ;

      • plus de 20 % des communautés en Zone C ont des accès extrêmement limités aux services de santé ;

      • la consommation d’eau est descendue à 20 litres par personne et par jour dans les communautés sans infrastructure pour l’eau, le cinquième de ce qui est recommandé par l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) ;

      •les communautés auxquelles l’eau doit être apportée par citernes paient 400 % plus cher chaque litre d’eau que si elles étaient reliées à un réseau d’eau ;

      •70 % des terres en Zone C sont interdites à la construction pour les Palestiniens ; sur plus 29 %, les constructions sont fortement limitées ;

      • moins de 1 % des terres en Zone C sont laissées au développement palestinien par l’Administration civile israélienne ;

      • 560 structures de propriété palestinienne, dont 200 d’habitation et 46 pour la récupération de l’eau pluviale pour les citernes et les bassins, ont été démolies par les autorités israéliennes en 2011 ;

      • 1006 personnes, dont 565 enfants, ont perdu leurs maisons en 2011, deux fois plus qu’en 2010 ;

      • plus de 3000 ordres de démolitions sont en attente d’exécution, dont 18 pour des écoles ;

      • la zone d’expansion prévue pour les 135 colonies israéliennes en Zone C est 9 fois plus vaste que les parties déjà construites ;

      •environ 300 000 colons vivent actuellement en Zone C.