organization:centre pompidou

  • Polémique Le Corbusier : « Juger les attitudes d’un artiste d’hier dans le climat d’aujourd’hui est bien de notre époque »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2019/04/05/polemique-le-corbusier-juger-les-attitudes-d-un-artiste-dans-le-climat-d-auj

    Chronique. La descente aux enfers se poursuit pour Le Corbusier (1887-1965). L’architecte suisse devenu français en 1930 était considéré comme le dieu de la modernité des années 1920 et 1930 – grands ensembles rationnels pour les masses et maisons pures, blanches et élégantes pour les riches. Mais au fil des ans et des publications, ce Picasso du béton fut qualifié de réactionnaire, vichyste, fasciste, stalinien, antisémite et pro-Hitler. Ce qui donne un millefeuille nauséabond et un personnage qui, même mort, n’est pas fréquentable. Tout cela figure dans une tribune collective, publiée le 2 avril sur le site du Monde.
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « L’antisémite Le Corbusier ne doit plus bénéficier d’aucun soutien public »

    Ce portrait a déjà été brossé dans trois livres sortis en 2015 à l’occasion d’une exposition Le Corbusier au Centre Pompidou. Le contraste était vertigineux : le musée mettait en lumière un génie des formes ; les livres dénonçaient sa face noire. Entre les deux camps, ce fut rude. Mais la tribune est d’abord inédite par le profil des neuf signataires : on y trouve des anti-corbuséens de longue date, mais aussi, et c’est une surprise, le cinéaste Jean-Louis Comolli et l’historienne Michelle Perrot, voix du féminisme, du mouvement ouvrier et aussi de l’univers carcéral, un sujet que les « anti-Corbu » associent aux bâtiments du maître.

    La tribune demande aussi au ministre de la culture, Franck Riester, de se désengager du projet de musée Le Corbusier, à Poissy (Yvelines). De se retirer de la Fondation Le Corbusier, dans le 16e arrondissement de Paris. Et d’agir pour que soit déboulonnée la statue de l’architecte inaugurée il y a quelques semaines à Poissy. Puisque, selon les signataires, Le Corbusier « ne doit plus bénéficier d’aucun soutien public », ils auraient pu demander que nos écoles d’architecture, financées par l’Etat, suppriment l’artiste des enseignements, que ses bâtiments soient fermés à la visite, que les plaques à son nom soient retirées, et que ses œuvres soient expulsées des musées.
    Faire vaciller la statue de l’homme

    Le ministère de la culture nous a fait savoir qu’il ne fera rien de tout cela et qu’il appartient aux historiens de se prononcer. Pas simple car deux camps s’invectivent. Le Corbusier a voulu travailler pour Philippe Pétain et Benito Mussolini. Oui, mais aussi pour Léon Blum, en 1936. Il écrit des mots louangeurs sur Adolf Hitler, mais aussi d’autres de mépris sur l’Allemagne nazie.

    #grand_homme

  • La réalisatrice Agnès Varda, pionnière de la Nouvelle Vague, est morte
    Par Clarisse Fabre Publié aujourd’hui à 11h27, mis à jour à 11h32
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/03/29/la-realisatrice-agnes-varda-pionniere-de-la-nouvelle-vague-est-morte_5443036

    Agnès Varda en quelques dates

    30 mai 1928 Naissance à Ixelles (Belgique)

    1951 Photographe du Festival d’Avignon

    1955 « La Pointe courte »

    1962 « Cléo de 5 à 7 »

    1965 « Le Bonheur », prix Louis-Delluc

    1968 « Black Panthers »

    1985 « Sans toit ni loi », Lion d’or à Venise

    1991 « Jacquot de Nantes »

    2003 Expose à la Biennale de Venise

    2007 « Les Plages d’Agnès », César du meilleur documentaire

    2016 Expose au Centre Pompidou ses photos de Cuba prises en 1962

    2017 Oscar d’honneur et sortie de « Visages Villages » avec JR

    29 mars 2019 Mort à l’âge de 90 ans à Paris

  • Exposition : Joseph Staline, commissaire des arts
    https://www.lemonde.fr/culture/article/2019/03/21/joseph-staline-commissaire-des-arts_5439038_3246.html


    « Donbass, la pause déjeuner » (1935), d’Alexandre #Deïneka, huile sur toile.
    COLLECTION DU MUSÉE NATIONAL DES BEAUX-ARTS DE LETTONIE / ADAGP, PARIS, 2019

    Pourquoi nous cache-t-on la peinture russe ­contem­poraine ? La question était posée le 11 janvier 1952 par André Breton dans l’hebdomadaire Arts. A l’époque, les seuls à la connaître un peu étaient ceux qui avaient fait le voyage en Union soviétique, ou ceux qui se souvenaient du pavillon de l’URSS à l’exposition ­universelle de Paris, en 1937. Le Centre Pompidou évacuait prudemment le sujet en 1979 avec l’exposition « Paris-Moscou » : elle s’interrompait à l’année 1930, avant que ne s’imposent les théories du réalisme socialiste.

    L’exposition « Rouge » au Grand Palais ose enfin dévoiler ce que Breton entendait dénoncer : les œuvres produites durant le stalinisme, pour beaucoup jamais montrées, qui succédèrent aux avant-gardes accompagnant la révolution de 1917, elles désormais bien connues. Le parcours conçu par Nicolas Liucci-Goutnikov, conservateur au Centre Pompidou et commissaire de l’exposition avec Natalia Milovzorova, couvre toute la période, jusqu’à la mort de Staline, en 1953, en présentant 400 pièces.

    Les avant-gardes, donc, ouvrent la visite. Pas toutes : n’ont été retenus que les travaux des artistes engagés avec la révolution dans la recherche d’un art productif, productiviste même. Foin de paysages pastoraux, dessinons des casseroles, des vraies. Pas de peinture « bourgeoise », et en ce sens, les tableaux de Chagall, même si celui-ci soutint la révolution, n’ont pas leur place, mais un art conçu dans une logique industrielle, répondant aux besoins de la société nouvelle.

    Dès 1918, le poète Vladimir Maïakovski, s’appuyant sur les artistes futuristes russes, publie un manifeste, le Décret n° 1 sur la démocratisation des arts, qui veut abolir « le séjour de l’art » dans les galeries ou les musées pour le transplanter dans la rue ou les usines. On est là très proche du Bauhaus allemand. Alexandre Rodtchenko […]

    #paywall

    • Rouge – Exposition au Grand Palais du 20 mars au 1er juillet 2019
      ROUGE
      Art et utopie au pays des Soviets
      Grand Palais, Galeries nationales
      20 mars 2019 - 1 juillet 2019

      https://www.grandpalais.fr/fr/evenement/rouge

      • Plus de 400 œuvres exposées
      • Peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma, design…des œuvres pour la plupart jamais montrées en France !
      • Alexandre Rodtchenko, Kazimir Malevitch, Gustav Klutsis, Alexandre Deïneka, Sergueï Eisenstein, Varvara Stepanova…
       L’exposition_ Rouge. Art et utopie au pays des Soviets_ présente un ensemble de plus de 400 œuvres conçues dans un contexte social et politique particulier. Son parcours chronologique commence en 1917 avec la révolution d’Octobre et se termine en 1953, année de la mort de Staline.

      Elle interroge la manière dont le projet de société communiste a engendré des formes d’art spécifiques. Des années 1920, marquées par un grand nombre de propositions d’avant-garde, aux années 1930 qui voient l’affirmation d’un dogme esthétique, le parcours aborde tous les domaines des arts visuels : peinture, sculpture, architecture, photographie, cinéma, design, arts graphiques avec des œuvres, pour la plupart jamais montrées en France.

      Les artistes tels que Rodtchenko, Malevitch, Klutsis … ont voulu accompagner par leurs œuvres l’édification du socialisme et contribuer à la transformation du mode de vie des masses. C’est cette histoire, ses tensions, ses élans comme ses revirements que relate l’exposition en posant la question d’une possible politisation des arts.

      Exposition organisée par la Réunion des musées nationaux - Grand Palais et le Centre Pompidou Musée national d’art moderne.

    • Rouge : l’exposition - YouTube
      https://www.youtube.com/watch?v=jgock_xNmQA

      Entre utopie artistique et utopie politique, l’exposition « Rouge, art et utopie au pays des Soviets » s’intéresse à la façon dont le projet communiste a produit une forme d’art spécifique, participant à la révolution du mode de vie. Le commissaire Nicolas Liucci-Goutnikov retrace le parcours de cette exposition qui court de la révolution d’Octobre jusqu’à la mort de Staline. Mêlant le design, la peinture, l’architecture, le cinéma, ou encore le photomontage, partez à la (re)découverte de l’art soviétique.

  • Le web décentralisé : dystopie subtile ?
    https://usbeketrica.com/article/web-decentralise-dystopie

    Dans un contexte où l’Internet est dominé par quelques titans technologiques américains ou chinois, « le web décentralisé » apparaît, à première vue, comme libérateur. Mais en est-on si sûr ? Cet article a été écrit par DYSTOPIA, événement qui se tiendra les 5 et 6 mars 2019 au Centre Pompidou à Paris. ARPANET, l’ancêtre du réseau Internet, apparaît en 1969. Conçu pour pouvoir continuer à fonctionner en cas de guerre nucléaire, son architecture est décentralisée : son protocole rend interopérables des systèmes (...)

    #domination #cryptage

    • Bon ya vraiment que la dernière phrase qui parle de choses pas bien (de dystopie), donc ça mériterait des articles plus sérieux vraiment sur les problèmes que ça engendre, pas juste une pauvre phrase à la fin :

      Surmonter ce défi conduira ensuite à se confronter à un monde où les activités illégales risquent de devenir plus difficiles à contrôler, et où le droit à l’oubli se heurtera à des objets de plus en plus immutables... Un monde peut-être moins utopique qu’il n’y paraît.

  • Bernard Stiegler : « Le #capitalisme conduit à une automatisation généralisée »

    "#Démographie, #changement_climatique, #biodiversité, spéculation internationale : « On ne peut pas s’en sortir », assure Bernard #Stiegler. Reste donc à construire, inventer, bifurquer, bref, à produire de la raison face au délire d’un monde condamné. Nous le retrouvons à Paris, au Centre Pompidou. Ancien directeur général adjoint de l’INA et fondateur du collectif Ars industrialis, le philosophe — formé dans les rangs du Parti communiste et tombé pour braquage à la fin des années 1970 — s’est imposé comme l’un des penseurs de la technique. Une œuvre exigeante à ambition anthropologique, sur laquelle nous revenons à ses côtés."

    https://www.revue-ballast.fr/bernard-stiegler-le-capitalisme-conduit-a-une-automatisation-generalis

  • Macron en Hitler, la caricature de trop? – L’image sociale
    http://imagesociale.fr/6975

    Ce sera la dernière #image de l’année, celle qui vient clore l’impressionnante dégringolade du président Macron, auquel tout semblait sourire il y a à peine six mois. Dans sa livraison du 29 décembre, le magazine hebdomadaire du Monde, M, publie un long article d’Ariane Chemin. Celle qui avait déjà signé le 18 juillet dernier la révélation de la participation d’Alexandre Benalla à un tabassage enregistré en vidéo, propose un bilan du trajet politique d’Emmanuel Macron depuis son accession au pouvoir, à travers le prisme de la célèbre avenue des #Champs-Elysées, scène de son investiture en command car en mai 2017, et aujourd’hui théâtre emblématique de la contestation des #Gilets_jaunes, plus important mouvement de protestation populaire depuis Mai 68.

    Le récit, commencé en fanfare et qui se clôt sur un champ de bataille, est illustré en couverture du magazine par un photomontage du graphiste Jean-Baptiste Talbourdet. Détouré, passé en noir et blanc et fortement contrasté, un portrait de Macron par Ludovic Marin (Sipa), sur fond de biseaux rouges, s’orne d’une surimpression de l’avenue envahie par la foule (Olivier Beuvelet repère qu’il s’agit d’une image de la descente des Bleus, le 16 juillet 2018, et non d’une manifestation des Gilets jaunes).

    Deux options graphiques indiquent le passage à la caricature photographique : celle du noir et blanc, qui suggère l’évocation historique, ainsi que l’expression maussade du président, accentuée par l’ombre qui obscurcit son regard – code qui traduit, dans un contexte politique, un jugement négatif sur l’action menée.

    Malgré l’imprécision des signaux graphiques, ces deux élements, auquel s’ajoute le soulignement de la couleur rouge, suffisent à aiguiller nombre de lecteurs vers une interprétation de l’image comme une critique sévère et une allusion à peine voilée à la référence nazie – comme cela avait été le cas en janvier de cette année avec la couverture de L’Obs montrant Emmanuel Macron derrière des barbelés. [...]

    Une deuxième vague de réactions, dans la soirée du 29, vient contredire cette première lecture, et propose de rattacher la couverture du supplément à la tradition du #constructivisme. Même si l’on ne comprend pas exactement la relation entre cette esthétique innovante et la critique du macronisme, que la couverture est censée illustrer, les associations visuelles, et plus particulièrement le recours dynamique au photomontage, marque de fabrique de l’iconographie de gauche dans les années 1920-1930, récemment documentée par une belle exposition au Centre Pompidou (« La Photographie, arme de classe »), semble écarter le spectre nazi. [...]

    C’est un autre élément d’information cité dans le texte qui donne finalement la clé de l’illustration. Le Monde indique que Jean-Baptiste Talbourdet s’est inspiré « de travaux d’artistes, notamment ceux de Lincoln Agnew ». Plusieurs internautes signalent à la suite un #photomontage du graphiste canadien publié en juillet 2017 dans le Harper’s Magazine, qui a servi de source pour ce qui semble bien être une imitation servile : même construction du portrait en noir et blanc comme espace de surimpression d’une foule, sur fond de biseaux rouges, avec la matière apparente du papier – mais il s’agit cette fois d’Adolf Hitler.

  • " Si les archives de #Vivian_Maier n’avaient pas été découvertes par un homme après sa mort, elle ne serait jamais devenue photographe. " C’est peu ou prou ce qu’un homme nous a expliqué il y a un peu plus d’un an lors d’une soirée consacrée à, tadaaaa : les #Femmes & la #Photographie ! Depuis, j’essaye de ne pas trop m’énerver devant la mauvaise foi qui consiste à confondre l’Etre et l’Avoir quand des hommes, professionnels ou amateur "avertis" interviennent sur le sujet (tu sais, les hommes sont toujours avertis pour t’expliquer la vie !). Du coup la lecture de cette réponse bien sentie m’a décroché un petit sourire ;)

    Vue sur le salon du Monde

    Le 16 novembre 2018, le rédacteur en chef culture du journal Le Monde a publié une chronique intitulée : « Tout ira mieux quand une artiste aura le droit d’être aussi mauvaise qu’un homme ». #LAPARTDESFEMMES, collectif de professionnel·les de la photographie l’a lue et commentée :
    https://blogs.mediapart.fr/la-part-des-femmes/blog/181118/vue-sur-le-salon-du-monde

    Seulement voilà, ce que les photographes femmes sont venues défendre sur la scène de Paris Photo n’est pas la revendication de leur différence socialement construite, mais bel et bien la fin de la confiscation des moyens, symboliques, institutionnels et financiers par une minorité souvent aveugle à ses privilèges.

    Je vais donc essayer de penser à mettre par ici, en complément dans le texte ou en commentaire, des trucs sur le sujet (je crois que c’est pas la première fois que je tente de faire ça...)

    #sexisme #féminisme #photo #mansplaining #recension

  • LittéraTube au Centre Pompidou
    http://liminaire.fr/liminaire/article/litteratube-au-centre-pompidou

    Le Festival Extra ! consacré aux littératures hors du #Livre, se tient au Centre Georges Pompidou du 5 au 9 septembre 2018. Un corpus nouveau est en train d’apparaître sur Internet, constitué de capsules #Vidéo, qui entrecroisent divers systèmes sémiotiques et médiatiques, pour donner naissance à de nouvelles formes d’expression littéraire. La page Facebook du groupe Vidéo-écriture le revendique avec fermeté : « La littérature s’écrit aussi en vidéo sur des chaînes YouTube ». « Par LittéraTube, écrit (...)

    #Liminaire / #Écriture, #Lecture, Livre, #Poésie, Vidéo, #Sons, #Paris, #Musée, #Regard, #Quotidien

    « https://www.centrepompidou.fr/cpv/agenda/event.action?param.id=FR_R-23c6f5925db172ea292279931568c1cf&param.idS »
    « https://www.centrepompidou.fr »
    « https://www.facebook.com/videoecriture »
    « http://www.fabula.org/atelier.php?LitteraTube »
    « https://www.centrepompidou.fr/cpv/agenda/event.action?param.id=FR_R-276bed596ed5332ddf2fbdb365c7b0&param.idSou »

  • #Le_Corbusier, #fasciste_militant : des ouvrages fissurent l’image du grand architecte
    https://www.huffingtonpost.fr/2015/04/10/le-corbusier-fasciste-militant-image-architecte_n_7041466.html

    ARCHITECTURE - Le fascisme militant de Le Corbusier, grand architecte du XXe siècle, est mis en lumière dans plusieurs ouvrages publiés à quelques jours d’une exposition au Centre Pompidou qui aura lieu du 29 avril au 3 août à l’occasion du 50e anniversaire de sa mort.

    Le Corbusier, l’un des principaux représentants du mouvement moderne avec Ludwig Mies van der Rohe ou Alvar Aalto, est le créateur de l’unité d’habitation de Marseille (la Cité radieuse) et de la Chapelle de Ronchamp (Haute-Saône), candidates au classement au patrimoine mondial.

  • mulliez : Une place dans les grands projets parisiens Eric Treguier - 3 Juillet 2018 - chalenge

    Sur ces quatres appels d’offres, le plus gros, le plus visible aussi, c’est sans conteste le chantier de la Gare du Nord. Les Lillois du groupe #Mulliez sauront, dans quelques jours, sinon dans quelques heures, s’ils emportent le morceau face au des autres finalistes, spécialistes eux aussi de l’immobilier commercial : Apsys et Altaréa-Cogédim. Pour la foncière nordiste, c’est l’opération qui ferait basculer son modèle et fera entrer #Ceetrus dans le monde des grands de l’aménagement urbain. L’ex-Immochan deviendrait alors un animateur de lieux, et plus seulement le gestionnaire des magasins des marques du groupe (Pimckie, Norauto, Auchan, Leroy-Merlin…). Ce qu’il a été pendant 40 ans. Il s’agit d’un budget de plusieurs centaines de millions d’euros et qui vise à rénover la première gare parisienne, qui a déjà eu un coup de lifting entre 2014 et 2017, et à la préparer pour 2024, c’est à dire pour les Jeux olympiques. Avec ses architectes du cabinet Valode & Pistre, les Nordistes ont conçu une toiture végétalisée et à des innovations sur la mobilité qui pourrait, selon des spécialistes, leur permettre de décrocher le chantier...


    Derrière ce gros projet, Ceetrus devrait annoncer dans les prochains jours deux autres dossiers sur lesquels elle a été sélectionnée en short-list, avec là encore, de bonne chances d’être retenue. Il s’agit de l’ex-usine de pompage d’eau de Seine dite « Usine d’#Auteuil », dans le 16ème arrondissement, un ensemble de 3500 m² (deux halles et un bâtiment annexe) qu’il faut réhabiliter, dans le cadre de l’appel à projets «  Réinventer #Paris  », et qu’il faut densifier avec des commerces et des logements. Ceetrus est aussi finaliste sur un autre chantier : l’#Hôtel-Dieu. C’est le plus ancien hôpital de la capitale, en plein cœur de #Paris, à deux pas de Notre-Dame. Il a déjà été en partie attribué, l’an dernier, mais il reste une partie non négligeable (environ 17 000 m²) à restructurer. La présélection de Ceetrus montre sa détermination à se battre face à de nombreux concurrents pour ce projet situé dans un quartier parmi les plus prisés de la capitale. La foncière a aussi été présélectionnée, avec deux autres concurrents, pour construire trois passerelles au-dessus de la Seine, et en faire des lieux de passage et d’animation, dans le cadre de «  Reinventing Cities  »…

    Enfin, le groupe a aussi été retenu sur un dernier appel d’offre, ultra-parisien s’il en est : le déménagement des réserves du #Centre_Pompidou. Le musée national d’Art moderne (#MNAM) du Centre Pompidou, au coeur de Paris, cherche en effet 30000 mètres carrés en #Ile-de-France à l’horizon 2025 pour des espaces de stockage, d’exposition et de recherche. Car il est confronté à un problème de stockage de ses 120 000 œuvres. Et il cherche activement à pouvoir les stocker à moins de 45 minutes des tuyauteries de #Beaubourg. «  On pourrait très bien imaginer que ces réserves puissent être accueillies sur notre pôle d’exposition de 12000 m² de notre projet #EuropaCity, à #Gonnesse, dans le Val d’Oise. Nous avons ce qu’il faut pour cela...  » se plait à espérer Benoit Lheureux, directeur général de la foncière présidée par Vianney Mulliez, fils d’un cousin germain du fondateur du groupe nordiste. Il faut dire que pour le moment, son projet a été stoppé en rase campagne. En mars dernier, le tribunal de Cergy-Pontoise avait annulé la ZAC créant Europacity. Depuis, l’Etat et l’agence Grand Paris Aménagement ont fait appel, mais la candidature d’Europacity comme Réserve de Beaubourg ressemble beaucoup à un dernier espoir pour relancer ce #méga-projet de plusieurs milliards, créé il y a maintenant une dizaine d’années et financé par les chinois du groupe #Wanda et… la famille Mulliez.

    #Gare #auchan #centre_commercial #centres_commerciaux #Auchan_dégage #les_hagards_du_Nord #immobilier #carambouille

  • #David_Goldblatt: The Art of Capturing a New truth

    At a rally of far-right Afrikaners, Goldblatt kept his lens trained on Constand Viljoen in the front row. Viljoen clutched the hand of his wife, Ristie, grim-faced, as she wept while Terre’blanche raged. It was the moment of truth about the dissolution of the right-wing backlash.


    https://www.dailymaverick.co.za/article/2018-06-26-david-goldblatt-the-art-of-capturing-a-new-truth
    #afrique_du_sud #apartheid #histoire #photographie
    cc @philippe_de_jonckheere

  • Vianney Mulliez : « J’ai la certitude qu’EuropaCity se fera » Grégoire Allix - 9 Juin 2018 - le monde
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/06/09/vianney-mulliez-j-ai-la-certitude-qu-europacity-se-fera_5312175_3244.html

    Dans un entretien au « Monde », l’actionnaire du mégaprojet du Triangle de Gonesse, qui souhaite y faire venir une annexe du Centre Pompidou, répond aux critiques de ses opposants.

    Un Centre Pompidou à EuropaCity ? Le mégacomplexe de culture, de loisirs et de commerces, qui prévoit de s’implanter sur 80 hectares dans le Triangle de Gonesse (Val-d’Oise), est candidat à l’accueil d’une annexe du musée parisien. Celui-ci cherche un point de chute pour installer ses futures réserves ouvertes au public. Porté à parité par Ceetrus – ex-Immochan, la branche immobilière du groupe Auchan – et le groupe chinois Wanda, le mastodonte EuropaCity, un investissement à 3,1 milliards d’euros, pourrait offrir cet écrin.


    Le président de Ceetrus, Vianney Mulliez, a défendu son dossier, jeudi 7 juin à Beaubourg, aux côtés de la star danoise de l’architecture Bjarke Ingels, maître d’œuvre du projet. Les incertitudes qui pèsent sur l’opération restent le principal handicap de cette candidature, alors que le tribunal administratif de Cergy-Pontoise a annulé en mars la création de la zone d’aménagement concerté (ZAC) du Triangle de Gonesse et qu’EuropaCity continue de faire face à une vive opposition. Dans un entretien au Monde, M. Mulliez assure que le projet se fera.

    Quels sont les atouts d’EuropaCity pour attirer le Centre Pompidou ?
    L’architecture de Bjarke Ingels est un élément important pour l’emporter, mais surtout nous répondons à leurs besoins. Les réserves ouvertes du Centre Pompidou seraient situées dans la grande halle d’exposition d’EuropaCity, conçue comme une porte d’entrée de l’ensemble du site. Tous les visiteurs qui arriveront par la gare de métro du Grand Paris Express la traverseront. Cela représente 15 millions de personnes par an ! Nous avons une ambition pour les espaces d’exposition qui va au-delà du cahier des charges du Centre Pompidou et qui correspond à leur envie d’attirer de nouveaux publics.

    Etes-vous optimiste quant à votre capacité à faire venir de grands opérateurs ?
    Nous avons beaucoup de discussions et des protocoles d’accord . . . . . . .

    Le reste de l’article payant, mais après tout on en a pas besoin.

    #europacity #auchan #grand_paris #france #centre_pompidou #agriculture #urbanisme #triangle_de_gonesse #terres #gonesse #ecologie #des_grands_projets..._inutiles_ #climat #centre_commercial #mulliez #Ceetrus #immobilier

  • LesInrocks - A Beaubourg, l’“Angelus novus” de Klee devenu icône de Walter Benjamin
    https://www.lesinrocks.com/2016/04/17/arts/a-beaubourg-langelus-novus-de-klee-devenu-icone-de-walter-benjamin-11819

    A l’exposition Klee du Centre Pompidou, ne manquez pas l’“Angelus Novus”. Cette petite aquarelle exposée en France pour la première fois est devenue grâce à son possesseur Walter Benjamin une œuvre clé du XXe siècle.

    Il est rare que la renommée d’une œuvre d’art soit davantage due à son possesseur qu’à son propre créateur. C’est pourtant le cas de l’#Angelus_Novus de Paul Klee, dont la notoriété s’est accrue à mesure que son propriétaire, le philosophe Walter Benjamin, passait au fil des décennies de l’obscurité la plus totale à la reconnaissance, au point que cette petite aquarelle est devenue une sorte de portrait ou de symbole de Benjamin lui-même.

    En 1920, Klee peint un étrange personnage aux bras levés, à la fois inquiétant et enfantin, dont la bouche esquisse ce qui pourrait être aussi bien un sourire qu’un rictus d’effroi. Un bel exemple de cette ironie qui infiltre tout l’œuvre de l’artiste allemand, et que met en avant l’expo de Beaubourg, intitulée L’Ironie à l’œuvre.

    #paul_klee #art

    • « Il existe un tableau de Klee qui s’intitule « Angelus Novus ». Il représente un ange qui semble sur le point de s’éloigner de quelque chose qu’il fixe du regard. Ses yeux sont écarquillés, sa bouche ouverte ses ailes déployées. C’est à cela que doit ressembler l’Ange de l’Histoire. Son visage est tourné vers le passé. Là où nous apparaît une chaîne d’événements, il ne voit, lui, qu’une seule et unique catastrophe, qui sans cesse amoncelle ruines sur ruines et les précipite à ses pieds. Il voudrait bien s’attarder, réveiller les morts et rassembler ce qui a été démembré. Mais du paradis souffle une tempête qui s’est prise dans ses ailes, si violemment que l’ange ne peut plus les refermer. Cette tempête le pousse irrésistiblement vers l’avenir auquel il tourne le dos, tandis que le monceau de ruines devant lui s’élève jusqu’au ciel. Cette tempête est ce que nous appelons le progrès. »

      Walter Benjamin. Sur le concept d’histoire, IX , 1940. Gallimard, Folio/Essais, 2000, p. 434.

      http://www.philolog.fr/lange-de-lhistoire-walter-benjamin/print

    • Comme « les formes traditionnelles de #mécénat artistique ont plutôt tendance à s’essouffler, les entreprises se tournant davantage vers le développement durable et l’action sociale » (#rires), est inventée une forme toute nouvelle : qui se manifestera par « un thème choisi par le fonds », « une exposition thématique enrichie par les œuvres produites dans les #entreprises », et « un sommet sur le pouvoir des #émotions ». Pour un sommet, c’est un sommet. Le public se met au service de la promotion idéologique des entreprises privées avec une bonne volonté touchante, accompagnant ces « acteurs économiques majeurs dans les problèmes d’innovation auxquels ils sont confrontés » (rires), et « répondant à leur attente d’être au plus proche de la #création » (plus de souffle pour #rire). Il faut reconnaître au Centre Pompidou un mérite, celui de la franchise. Il revendique haut et fort ce qu’avant-hier on aurait appelé #servilité. Il ne s’agit plus de #domestication de l’#art, mais de domestication tout court, toute frémissante d’… émotion.

      #culture

  • Chagall, Lissitzky, Malévitch
    L’avant-garde russe à Vitebsk (1918-1922)
    Centre Pompidou
    https://www.centrepompidou.fr/cpv/agenda/event.action?param.id=FR_R-a017ced1-a6b3-4706-ad98-3daeb9dac878&param

    L’exposition que consacre le #Centre_Pompidou à l’avant-garde russe, de 1918 à 1922, prend pour cœur l’œuvre de trois de ses figures emblématiques : Marc Chagall, El Lissitzky, Kasimir Malévitch. Elle présente aussi les travaux d’enseignants et d’étudiants de l’école de Vitebsk, créée en 1918 par Chagall : Vera Ermolaeva, Nicolaï Souietine, Ilia Tchachnik, ou encore Lazar Khidekel et David Yakerson.
    À travers un ensemble inédit de deux cent cinquante œuvres et documents, cette manifestation éclaire pour la première fois les années post-révolutionnaires où, loin des métropoles russes, l’histoire de l’art s’écrit à Vitebsk.

    #expo #peinture #avant-garde_russe

  • L’Institut Giacometti ouvrira ses portes en juin à Paris
    http://www.lemonde.fr/arts/article/2018/03/20/l-institut-giacometti-ouvrira-ses-portes-en-juin-a-paris_5273732_1655012.htm


    La façade du 5, rue Schoelcher, dans le quartier de Montparnasse à Paris.
    INSTITUT GIACOMETTI

    On connaît désormais le détail de l’Institut Giacometti, qui ouvrira ses portes le 21 juin prochain rue Schoelcher, dans le quartier de Montparnasse (14e arrondissement), où Alberto Giacometti (1901-1966) a vécu et travaillé durant quarante ans. Un aboutissement pour la conservatrice Catherine Grenier qui, il y a quatre ans, quittait ses fonctions au Centre Pompidou en tant que directrice adjointe du Musée national d’art moderne pour prendre les rênes de la Fondation Giacometti avec, déjà, le projet d’ouvrir un lieu d’exposition. L’écrin choisi est un hôtel particulier de 350 mètres carrés classé, de style Art nouveau et Art déco, qui fut l’atelier du décorateur Paul Follot, et que l’architecte Pascal Grasso a réaménagé tout en conservant les décors historiques.

  • Inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture
    La proportion des femmes artistes représente

    • 6/10ème des étudiant.e.s
    • 4/10ème des artistes effectivement actif.ve.s
    • 2/10ème des artistes aidé.e.s par des fonds publics
    • 2/10ème des artistes programmé.e.s
    • 2/10ème des dirigeant.e.s
    • 1/10ème des artistes récompensées

    Voir le graphique page 3, assez parlant...
    http://www.ladocumentationfrancaise.fr/var/storage/rapports-publics/184000096.pdf

    #inégalité #féminisme #art #sexisme #patriarcat

    • Merci @soseen à la page 42 :

      Inégalités entre les femmes et les hommes dans les arts et la culture

      FOCUS – Une étude du HCE sur la programmation des principaux musées et lieux d’exposition français
      Dans son étude sur la programmation des musées (cf. p 73 de ce rapport),
      le HCE dénombre que le Centre Pompidou a consacré 12 expositions sur 108 à une artiste femme sur la période 2012-2016, soit 11 % du total des expositions. Et pourtant, il est le premier à avoir organisé en 2009, une exposition composée à 100 % d’artistes femmes : « Elles@centrepompidou »
      sur « elles, et seulement elles ». Depuis, l’exposition « Les papesses » à Avignon en septembre 2013 a également été consacrée uniquement à des artistes femmes contemporaines.
      La faible programmation de plasticiennes contemporaines tord le cou à l’idée d’une marche à l’œuvre naturelle vers l’égalité, au fil des générations. Elles demeurent moins aidées, moins programmées, moins récompensées.

      Ce phénomène était déjà dénoncé notamment par le groupe d’artistes féministes Guerrilla Girls en 1985, à New-York, pointant la quasi inexistence des femmes artistes dans le monde contemporain, avec le slogan : « Faut-il que les femmes soient nues pour entrer au Metropolitan Museum ? ». Elle notait alors que 5 % des artistes exposé.e.s dans les sections d’art moderne étaient des femmes, alors qu’elles faisaient l’objet de 85 % des nus

      Sur un total de 108 exposition au centre Pompidou de 2012 à 2016, 12 sont consacrées à des artistes femmes soit 11%.

  • L’évènement Rétrospectives #Harun_Farocki - #Christian_Petzold - Centre Pompidou

    https://www.centrepompidou.fr/id/c8rga6R/r4En88M/fr

    Proposer une double rétrospective Harun Farocki/Christian Petzold c’est inviter à parcourir les territoires de deux cinéastes allemands parmi les plus importants de leur génération. À partir d’une conception très politique du cinéma, Farocki (1944-2014) s’élance dès 1967 de la fiction et du documentaire vers les mutations les plus contemporaines de l’image : essai filmique, vidéo, installation et atelier collaboratif, au fil de cent vingt œuvres dont durée, sujet et genre sont extrêmement variés. Le cinéaste y conduit une réflexion sur le travail (citons En comparaison), s’interroge sur la vision humaine et celle des « machines à voir » (Images du monde et inscription de la guerre), opère un retour à l’histoire pour faire surgir une « image dialectique » au sens de Walter Benjamin (En sursis) comme l’écrit Christa Blümlinger. Il observe aussi des méthodes de conformation de l’humanité contemporaine (La Vie RFA). Au-delà de la profondeur des sujets abordés, la singularité de son travail tient à l’invention de procédés inédits de montage par la répétition, le creusement, la confrontation des images et des sons.

    Christian Petzold (né en 1960) débute dans le paysage désolé du cinéma de fiction allemand des années 1990. S’emparant des genres du thriller et du mélodrame féminin, il donne en dix films un visage cinématographique à l’Allemagne réunifiée du capitalisme mondialisé hantée par les fantômes de l’histoire (le terrorisme d’extrême-gauche dans Contrôle d’identité). Plus récemment, il met en scène des fictions historiques : RDA des années 1980 pour Barbara ; immédiat après-guerre dans Phoenix, qui lui valent la reconnaissance internationale comme à son actrice Nina Hoss. Mais il n’abandonne pas pour autant sa méthode cinématographique : une mise en scène minutieuse fondée sur la précision et la rigueur pour fuir l’emphase et l’effet.

    À travers projections, tables rondes, installations et réédition de textes d’Harun Farocki, la manifestation montre la richesse de chaque œuvre et les affinités électives unissant deux cinéastes en dialogue constant. Farocki, d’abord professeur de Petzold à l’école de cinéma de Berlin, est devenu son ami puis son collaborateur au scénario jusqu’à Phoenix. La réflexion documentaire de Farocki a nourri directement la fiction de Petzold, comme le montre la reprise de scènes de Rien sans risque du premier dans Yella du second. Cette double rétrospective met en évidence les thèmes partagés qui nourrissent les deux œuvres : fonctionnement du capitalisme d’aujourd’hui ; confrontation au passé ; apprentissages sociaux ; réflexion sur le cinéma que l’un et l’autre ont analysé dans leurs écrits. Le cinéma qui, pour Petzold comme pour Farocki, doit refuser la vision conformiste des médias pour parvenir à « déblayer les décombres qui obstruent les images » et donc, avant tout, nous aider à penser.
    Pierre Gras
    Enseignant en cinéma à l’université Paris 8, spécialiste du cinéma allemand

    #art #documentaires #cinéma #installations_artistiques

  • Les mamies de l’art font de la résistance
    http://www.lemonde.fr/argent/article/2018/02/16/les-mamies-de-l-art-font-de-la-resistance_5257780_1657007.html

    Un article au titre d’un sexisme impressionnant qui est dans la rubrique « Argent & Placements »

    Longtemps injustement ignorées, certaines artistes telles que l’autrichienne Valie Export ou l’américaine Sheila Hicks parviennent à une reconnaissance tardive et commencent à trouver leur place sur le marché.

    La galerie Thaddaeus ­Ropac présente jusqu’au 24 février l’artiste autrichienne Valie Export. Le 11 février, le Centre Pompidou a mis à l’honneur l’Américaine Sheila Hicks. Leur point commun ? Elles sont femmes. Et d’un certain âge. La première a 77 ans, la seconde 83 ans. Et toutes deux ont mis beaucoup de temps à être reconnues.
    Voilà encore dix ans, il ne fleurait pas bon être femme et artiste. Les choses étaient encore plus compliquées pour celles qui avaient dépassé la barre des 70 ans. Le marché leur préférait les jeunes pousses dont les œuvres étaient achetées pour 10 000 dollars et revendues en un temps record avec un zéro de plus. Mais, depuis peu, la donne s’est inversée. Les coqueluches d’hier sont tombées en défaveur : trop spéculatives, trop risquées. Refroidis par quelques méventes, les acheteurs se sont rabattus sur les artistes qui avaient de la bouteille. Après avoir exhumé les vieux routiers oubliés, les galeries braquent le projecteur sur leur pendant féminin, ces vieilles dames pas toujours ­ « indignes » qui ont su résister à une société corsetée, au machisme ambiant et aux diktats du goût.

    Pionnière de l’art minimaliste, l’Américano-Cubaine Carmen Herrera, qui a aujourd’hui 102 ans, a vendu sa première œuvre à… 89 ans. Bien que proche du philosophe Emmanuel Levinas et d’autres intellectuels parisiens, Colette Brunschwig, née en 1927, était méconnue jusqu’à il y a peu. Ce beau travail est resté si confidentiel que ses dessins et peintures spectraux se négocient aujourd’hui entre 1 500 euros et 25 000 euros chez Jocelyn Wolff.

    Toutes ces femmes ont cultivé leur singularité. « Elles n’avaient aucune contrainte de marché, de regard stéréotypé, d’attente de collectionneur », explique Camille ­Morineau, directrice artistique de la Monnaie de Paris et fondatrice de l’association Aware, qui promeut les artistes femmes.
    « Elles n’ont pas été pieds et poings liés par l’appartenance à des mouvements, à des codes préétablis de ces tendances », Camille Morineau, de l’association Aware.

    « Elles n’ont pas été pieds et poings liés par l’appartenance à des mouvements, à des codes préétablis de ces tendances (art minimal, conceptuel, pop, politique). Elles ont créé des œuvres qu’on lit aujourd’hui comme “périphériques” ou “transversales”, faute de mot adéquat, et parce qu’on a besoin d’adjectifs », constate-t-elle.

    Ces œuvres expérimentales ont tardé à trouver une place sur le marché. Sheila Hicks, qui a reçu beaucoup de commandes du monde de l’architecture, a longtemps été cantonnée à la sphère des « arts décoratifs ». Son tort ? Utiliser le textile comme langage. Quant à Valie Export, Thaddaeus Ropac l’admet : montrer son travail est un défi, malgré son importance dans le champ de la performance. « Elle est reconnue par une partie du monde de l’art, mais les collectionneurs la connaissent moins », confie le galeriste. Aussi ses prix, de l’ordre de 25 000 à 110 000 euros, restent-ils inférieurs à ceux de ses confrères actionnistes viennois.

    Le féminisme ne paye pas

    C’est que le féminisme ne paye pas. La Suissesse septuagénaire ­Miriam Cahn, dont les œuvres valent entre 10 000 et 30 000 euros à la Galerie Jocelyn Wolff, à Paris, a longtemps été auréolée d’une réputation sulfureuse. « Elle regardait d’un mauvais œil les invitations dont elle faisait l’objet comme “alibi” pour des expositions trop centrées sur les créateurs masculins. Elle ne se voyait pas légitimer un dessein sexiste », explique ­Jocelyn Wolff. Et d’ajouter : « La peinture en particulier est une chose très macho, avec une relation au pinceau assez virile, si l’on peut dire. » Miriam Cahn a connu une double peine quand la peinture est tombée en défaveur dans les années 1990.

    Certaines de ces femmes ont toutefois vu leur cote décoller de manière surprenante , sur le tard. En 2014, Sheila Hicks fut adoubée par le monde de l’art en participant à la Biennale du Whitney, manifestation qui montre habituellement les jeunes artistes américains en pointe. Représentée en France par la Galerie Frank Elbaz, ses œuvres ­valent aujourd’hui entre 30 000 et 300 000 euros et ont rejoint de grandes collections comme la Fondation Louis Vuitton.

    Réévaluations posthumes

    D’autres créatrices n’ont eu droit qu’à des réévaluations posthumes. C’est le cas de l’Italienne Carol Rama, dont les dessins qui sentent le sexe et le soufre frisent les 200 000 dollars. Si elle est désormais représentée par la puissante galerie Dominique Lévy, elle est morte isolée en 2015. L’Américaine Alice Neel est décédée en 1984 à l’âge de 84 ans, après une vie marquée par les rebuffades des galeries comme des musées. Longtemps après sa mort, ses prix aux enchères tournaient autour de 50 000 dollars. Jusqu’au record d’un demi-million de dollars enregistré par Christie’s en 2007. Deux ans plus tard, le musée de Cleveland a acheté une toile pour 1,5 million de dollars chez Sotheby’s.

    Cette vague actuelle de redécouvertes n’est toutefois pas encore une lame de fond. Pour Caroline Bourgeois, conseillère du collectionneur François Pinault et commissaire de l’exposition « Valie Export » à la Galerie Ropac, « la France reste encore à la traîne ».

    #sexisme #discrimination #femmes #art

  • May 1977: ‘Pompidou cannot be perceived as anything but a monument’ | Thinkpiece | Architectural Review

    https://www.architectural-review.com/buildings/may-1977-pompidou-cannot-be-perceived-as-anything-but-a-monument/8627187.article

    Reyner Banham discusses the roles of Megastructure, Archigram and modern technology in Pompidou’s design

    Originally published in May 1977

    Reyner Banham is surely right to interpret the Centre Pompidou in terms of recent architectural history; and to see it as the apotheosis of Archigram and of the Megastructure idea. For this is the only door through which to reach an understanding of how and why this remarkable building is as it is.

    Unfortunately - and this accounts for the rough reception, the Centre has received from Parisians - ‘recent architectural history’ is a small door through which only architects customarily pass; and though it must seem almost blasphemous to say this, not many outside the charmed circle of modern architecture have even heard of Archigram and of its apocalyptic struggles in an unresponsive society.

    #paris #architecture #centre_beaubourg

  • Les Cafés Géo » #Art et #géographie dans deux #paysages de #David_Hockney

    http://cafe-geo.net/art-et-geographie-dans-deux-paysages-de-david-hockney

    Dans l’exposition parisienne de l’été 2017, « David Hockney », au Centre Pompidou, l’amateur de paysages a été comblé, tant par le nombre et la taille des tableaux, que par la variété des sujets, le kaléidoscope des couleurs, l’éventail des perspectives. De cette richesse et inventivité picturale, je retiendrai plus modestement les deux tableaux ci-dessus, qui attirent l’attention du géographe par leur sujet et leur composition : portant la même date de réalisation, de taille différente, ils sont étroitement liés l’un à l’autre par leur proximité géographique et leur facture. Le premier, plus petit, pourrait s’inscrire dans le second, plus grand : il en forme comme la partie centrale. Sans connaître dans quel ordre ces tableaux ont été réalisés (ou en parallèle ?), le « regardeur » se rend compte immédiatement que les mêmes éléments du paysage se retrouvent dans les deux œuvres, bien que leur titre diffère. On le comprend tout de suite si on regarde un plan du nord de Los Angeles : les deux titres correspondent aux routes que David Hockney empruntait alors pour se rendre de sa résidence dans les collines hollywoodiennes à son studio de Santa Monica : Mulholland drive en premier, puis Outpostdrive (voir l’image aérienne oblique et son croquis explicatif)

  • #Photographisme. #Klein, #Ifert, #Zamecznik

    « Ce qui rapproche le design graphique, la scénographie, la photographie et le cinéma, est cet intérêt que nous portons à toute création liée au développement de la technologie et à celui d’un langage artistique contemporain » écrivait en 1961 Wojciech Zamecznik.
    Le dialogue entre photographie et arts graphiques, amorcé au début du 20e siècle, est particulièrement fécond pendant les deux décennies qui suivent la fin de la Seconde Guerre mondiale (1945-1969). L’exposition présente sur ce thème une centaine de photographies et de documents inédits, issus de la collection du Centre Pompidou et de collections privées et publiques internationales. Souvent méconnues, ces œuvres éclairent un pan important de l’histoire des relations entre photographie et arts graphiques dans les années d’après-guerre. Si plusieurs graphistes s’essaient alors à la pratique du photomontage, d’autres affectionnent plutôt l’abstraction formelle permise par la photographie. Leurs photogrammes et dessins lumineux, obtenus grâce à d’innovantes expérimentations, sont appliqués à la publicité, à des affiches d’événements culturels, à des couvertures d’ouvrages ou de pochettes de disques. Les acteurs de cette nouvelle sensibilité plastique, actifs aux États-Unis et en Europe, sont pour beaucoup d’entre eux formés ou inspirés par les préceptes du Bauhaus allemand. Cette école, fondatrice de l’alliance entre beaux-arts et arts appliqués, avait pensé le créateur comme un agent social au service de l’expression dynamique du contemporain. Les ouvrages des personnalités associées à cette avant-garde s’imposent comme des sources d’influence fondamentales pour ces graphistes-photographes d’après-guerre : Laszlo Moholy-Nagy (Peinture, Photographie, Film, 1925, Vision in Motion, 1947) ou György Kepes (Language of Vision, 1944, The New Landscape in Art and Science, 1956).

    Dans cette lignée, des innovateurs aussi divers que Gérard Ifert (Bâle, 1929), William Klein (New York, 1928) ou Wojciech Zamecznik (Varsovie, 1923-1967) inventent, dans les années 1950 et 1960, de nouvelles formes d’expressions « photo-graphiques ». Ces trois personnalités, actives dans des domaines d’application distincts, opèrent néanmoins dans des contextes culturels assez proches, marqués non seulement par l’héritage du Bauhaus, mais également par celui de l’art concret et par les développements contemporains de l’abstraction gestuelle ou du cinétisme. Au moyen de captations photographiques des vibrations lumineuses, d’effets rythmés de montage et de jeux de couleurs, toutes trois s’attachent à retranscrire les sensations dynamiques caractéristiques de l’environnement industriel, telles la vitesse, l’expérience de la foule ou l’ultra-mobilité.


    https://www.centrepompidou.fr/cpv/resource/cjEXjoM/rBrgdkk
    #photographie #graphisme #exposition
    cc @philippe_de_jonckheere @reka

  • #Walker_Evans : une image populaire des #Etats-Unis
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/260617/walker-evans-une-image-populaire-des-etats-unis

    Le photographe Walker Evans est célèbre pour l’ouvrage Louons maintenant les grands hommes, récit et photographies de l’Amérique assommée par la crise des années 1930, qu’il publia avec l’écrivain #James_Agee. La rétrospective que lui consacre le Centre Pompidou permet d’inscrire ce travail dans une quête obsessionnelle de l’américanité « #vernaculaire » et de la grandeur du populaire. Entretien et commentaires d’images.

    #Culture-Idées #Amérique #Clément_Chéroux #images #industrie #photographie

  • B42 s’associe avec #Martin_Szekely pour présenter une série d’ouvrages consacrés à son travail. Chaque volume s’attarde sur une pièce, une série de pièces ou une exposition et rend compte, en laissant une large place à l’image, des projets du designer.

    ÉDITIONS B42 ♦● Ne plus dessiner
    http://editions-b42.com/books/i-ne-plus-dessiner

    ÉDITIONS B42 ♦● Artefact, Map, Manière noire, Far
    http://editions-b42.com/books/ii-artefact-map-maniere-noire-far

    ÉDITIONS B42 ♦● Construction
    http://editions-b42.com/books/iii-construction

    Martin Szekely, né en 1956 et formé aux Écoles Boulle et Estienne, est un designer français. Il se fait remarquer dès sa première collection de meubles, intitulée « Pi » (1982-1985), dont la chaise longue est devenue une pièce emblématique. Depuis, sa création est à la fois composée d’éditions en petites séries régulièrement exposées en galerie et de réalisations issues de son travail avec des industriels et de commandes publiques. Ses réalisations ont ainsi fait l’objet de plusieurs expositions et ont intégré de nombreuses collections en France et à l’étranger.

    Le tome I, Ne plus dessiner, est une promenade au sein de l’exposition du même nom présentée au Centre Pompidou en 2012. Cette présentation monographique est composée de photographies de l’exposition et des cartels.

    Le tome II, Artefact, MAP, Manière noire et FAR, est consacré à quatre pièces du designer, des pièces qui jouent toutes de jeux d’illusions entre la forme de l’objet et le matériau qui les constituent.

    Le tome III, Construction, présente un système d’étagères modulaires conçu et produit par le designer dont la construction dégage une impression de chaos. Cette impression, d’un apparent désordre, résulte pourtant de l’application rigoureuse de la règle qui régie le maintien de l’ensemble construit. C’est en fait le décalage systématique des planches entres elles et le « nœud » provoqué à chaque intersection de quatre planches, répété autant de fois que la structure se renouvelle et se déploie dans l’espace qui génère en fin de compte sa robustesse et sa dimension esthétique.

    #design #esthétique #cartographie #sémantique #sémiologie

  • Je voudrais revenir sur ces histoires de cartes du vote du premier tour : en gros, l’essentiel de ce que j’ai vu circuler, ce sont des cartes de France avec une représentation du candidat qui est arrivé en tête. Les variations jouent sur la finesse des découpages (jusqu’aux stations de métro de Paris, assez chouette), ou jouent sur la prise en compte des densités de population.

    Mais j’ai d’autres questions…

    1. Pourquoi ne voit-on quasiment que ces « cartes géographiques », et pas d’autres représentations ? Avec le risque, comme pour les élections précédentes, de traiter une question politique (et, évidemment, avant tout le vote FN) par la géographie.

    Je veux dire qu’on comprend assez bien que ce n’est pas le climat et la courbe des températures qui déterminent le choix des électeurs, et donc l’utilisateur de ces cartes plaque forcément sa propre grille d’analyse sur ces représentations géographiques (le chômage, la ruralité…). C’est-à-dire qu’on multiplie les cartes géographiques, alors même qu’on ne représente généralement pas une question liées à la géographie.

    En gros : comme représentations graphiques du vote, je ne vois quasiment que ces cartes qui, grosso modo, ne m’apprennent rien. Et surtout : rien par elles-même.

    2. Je suis très gêné par cette façon de représenter systématiquement (uniquement) le premier arrivé dans chaque région. Je ne suis pas certain que ça dise grand chose.

    Par exemple, si je prends Marseille, j’ai Mélanchon en tête (25%). Si je prends Montpellier, j’ai encore Mélanchon en tête (31%). En gros c’est pareil. Sauf qu’à Marseille, Le Pen est seconde avec 24%, alors qu’à Montpellier elle se ramasse en 4e position avec 13%. Du coup, avec toutes ces cartes représentant le premier choix, j’ai deux situations qui me semblent très différentes avec le même code couleur.

    Or je n’ai pas vu réellement de représentations plus riches que simplement « le premier », ou plusieurs cartes « le score de machin à tel endroit ».

    3. Pour l’instant je n’ai vu qu’une seule représentation graphique qui ne soit pas une carte : une courbe liant le taux de chômage au score du FN, pour une sélection de grandes villes. Ça fonctionne (évidemment ?), mais ce n’est pas non plus totalement convainquant, parce qu’il y a dans le lot des contre-exemples assez spectaculaires (Saint-Denis notamment, où Le Pen fait juste 10% « malgré » un taux de chômage à 23%).

    4. Parfois des considérations sur le niveau d’étude, le niveau de revenu, l’âge des électeurs, et les résultats des candidats, mais je n’ai vu aucune représentation graphique de tout ça.

    5. Il me semble que le gros non-dit, c’est le rapport entre le vote Mélanchon et le vote Le Pen. Quels sont les rapports et les différences entre les électeurs des deux ? Est-ce qu’il y a des aspects « statistiques » qui feraient ressortir le fait que, malgré certaines caractéristiques qui sembleraient prédéterminer le vote, le choix passe à l’un ou à l’autre. Pourquoi, par exemple, avec une même classe d’âge ou une même condition de souffrance sociale, on vote FN ou Insoumis.

    6. Autre approche : plutôt que de chercher des déterminants au vote (telle catégorie de population vote pour Untel), est-ce qu’il y a des indicateurs qui permettraient de savoir, en creux, que telle catégorie ne vote pas pour Untel ? (Et donc : représentations graphiques qui vont bien.) C’est un peu la logique de Bourdieu sur le goût, il disait qu’il ne pouvait pas réellement prédire ce qu’aimerait telle personne à partir de son milieu socio-économique, mais qu’en revanche il pouvait assez bien prédire ce qu’elle n’aimerait pas.

    Bref, est-ce qu’il existe des représentations graphiques montrant « qui ne vote pas Untel », « dans quelle condition on n’aura pas de vote FN », « quelles catégories ne votent pas Mélanchon »… ?

    • 7. Est-ce qu’il y a des représentations des changements de vote ? Pour Trump-Clinton, le NY Times avait fait une immense carte montrant l’évolution du vote par rapport à la précédente présidentielle, ça donnait une sorte de « carte météo des vents », avec des vecteurs en fonction de l’intensité du changements.

      7b. Gros éceuil des représentations des « changements de vote » : le cas de Hamon. Tous les graphiques « comparatifs » affichent une carte de France bien remplie des votes pour Hollande en 2012, et une carte entièrement blanche pour Hamon aujourd’hui. Le gros souci dans une telle comparaison, c’est que, de l’aveu même de Ségolène (qui a tout de même la candidate du parti socialiste en 2007), « notre candidat » des socialistes n’est pas Hamon, mais Macron.

      8. Comme d’habitude, le plus gros parti de France est celui des gens qui ne votent pas. Est-ce que là encore, on a des représentations qui prennent en compte les absentions, et notamment leur évolution. Par exemple : est-ce que certains candidats mobilisent plus ou moins des gens qui ne votaient pas auparavant (soit par absention, soit parce que jeunes adultes) ?

    • 9. Pour revenir à cette représentation basée sur le « premier arrivé », est-ce qu’on ne se retrouve pas avec des représentations totalement caricaturales, parce qu’on joue sur des écarts tellement faibles entre les candidats qu’il suffit de quelques points pour avoir du « tout noir » ou « tout vide ». Par exemple :

      La carte donne vraiment l’impression d’un effondrement total de l’UMP/LR. Mais Fillon a fait, au premier tout, un score quasiment identique à Chirac en 2002 (et Chirac a été élu au deuxième tour).

      Est-ce que ce type de représentation n’accentue pas cet énorme défaut du système électoral, qui repose sur le principe « le gagnant emporte tout » (winner takes all). Et de fait, à s’habituer à ne voir que ce genre de cartes après une élection, est-ce qu’on ne rend pas légitime ce qui est pourtant l’aspect le plus problématique du système.

    • A signaler un intéressant article sur le cas de Nantes où les votes sont analysés à la fois en fonction de leur diversité géographique et sociale. Par de cartographie simpliste mais un souci de montrer au contraire les clivages qui traversent la ville : Nantes, un bastion socialiste partagé entre les votes Macron et Mélenchon par Christophe Batardy & Jean Rivière http://www.metropolitiques.eu/Nantes-un-bastion-socialiste.html


      Si je comprends bien une série d’autres monographies urbaines devraient arriver.
      Ceci s’inscrit dans un ensemble plus large d’études de géographie et de sociologie électorale de terrain dans la même revue : les territoires du vote http://www.metropolitiques.eu/Les-territoires-du-vote.html
      A surveiller aussi les travaux généralement à l’échelle nationale de l’équipe de Cécile Colange et Michel Bussi à Rouen, avec plusieurs études antérieures dans Cybergéo : https://search.openedition.org/index.php?q=colange&s=Cybergeo+%3A+revue+europ%C3%A9enne+de+g%C3

    • Même si le vote est éminemment multifactoriel, il n’en reste pas moins un fait social et peut donc être pensé comme tel.
      Aucune des variables explicatives habituelles n’est pertinente à elle seule. Tu trouves toujours des contre-exemples que ce soit avec l’âge, le sexe, l’éducation, la CSP, etc.
      Ce qui implique donc qu’il faut chercher ailleurs.

      Si tu réfléchis, par exemple, au fait que se déclarer anti système était plutôt attractif que répulsif, cela implique que les grilles de lecture doivent être changées, et cette idée commence à bien faire son chemin.

      Mon hypothèse de départ, c’est que la variable explicative est l’exposition à la concurrence et le risque de déclassement inhérent. Cela transcende à peu près tous les clivages et toutes les classifications. La différence, ensuite, se fait en fonction des causes estimées comme fabricantes des surnuméraires : si l’on pense que c’est la dynamique capitaliste, on ira chez Mélenchon et si on n’a pas la culture politique nécessaire, on ira à l’explication facile et on ira donc chez Le Pen.

      Ceux qui s’estiment à l’abri iront chez Fillon ou Macron, puisqu’ils garantissent clairement la perpétuation du système d’exclusion dans le bon sens.

      Et ceux qui estiment que c’est foutu pour eux ont autre chose à faire que de la politique ou vont aussi voter Le Pen plus pour que tout le monde en prenne plein la gueule que pour que ça pète.

      Du coup, c’est assez difficile à représenter avec une carte, même s’il existe des déterminismes sociologiques : les déclassés ou en voie de déclassement sont expulsés de plus en plus loin des centres de dynamisme économique, lesquels sont de plus en plus concentrés dans et autour des grandes métropoles régionales : suffit de suivre les axes des « pendulaires », utilisateurs de TGV et d’avions ainsi que les zones d’inflation immobilière pour trouver les électeurs de Fillon (les héritiers et rentiers, par définition bien à l’abri) ou de Macron (les jeunes cadres dynamiques dont les salaires continuent à bien exploser et pour lesquels, la mondialisation est une joyeuse cour de récréation).

      Les perdants sont dans les petites villes moyennes qui sont en train de couler, les pris en otage du rêve de la France de propriétaires qui ne peuvent suivre le travail qui s’en va à cause de la déflation immobilière de leur bled qui n’est plus attractif, dans les cambrousses où les inégalités sont criantes entre les rentiers de la PAC, les résidences secondaires des urbains intégrés et les autochtones paysans en train de crever (parce que les emplois de petit fonctionnariat qui permettaient aux familles de survivre sont en train d’être rapatriés vers les métropoles), les précaires qui sont maintenus dans leur merde pour qu’ils soient obligé de louer leur bras à la demande et à vil prix ; économie de colonie, avec le SMIC comme plafond de verre pour les trois secteurs qui tournent encore : le tourisme, l’agriculture, l’accueil des riches vieux, plus, en partie, l’accueil des surnuméraires des villes : pauvres, enfants de famille d’accueil (la famille d’accueil de gamins des villes à problèmes est devenu le revenu d’appoint n°1 de mon coin, loin devant les job administratifs des femmes d’agriculteurs).

      Voilà, voilà.

      Mais on peut ne pas voir les chose comme ça ; il y a juste que la plupart des analystes appartiennent encore à la catégorie des gagnants de métropoles, ce qui leur file une certaine myopie sociale.

    • Beaucoup d’analyses du vote dans l’entretien avec Emmanuel Todd (la première partie), les cartes ne viennent d’ailleurs qu’à la fin des considérations :
      https://www.youtube.com/?&v=TZkejys9Iz8

      Edit : @vanderling fait remarquer que la deuxième partie du débat est consacrée au choix de l’abstention ou du vote de barrage. Comme ça n’est pas le sujet du présent thread (consacré à l’analyse du premier tour), je renvois ceux qui sont intéressés par ce sujet-là au flux lancé par @sinehebdo :
      https://seenthis.net/messages/594094

    • Sur le site du Yeti, une tribune écrite par Éric Hazan, commandée puis refusée par le journal Le Monde.
      http://yetiblog.org/index.php?post/2459

      90% des Parisiens ont voté pour Emmanuel Macron
      L’année 2015 a été la plus chaude jamais enregistrée à #Paris ; en 2016, l’exposition Jeff Koons a attiré le plus grand nombre de visiteurs depuis la fondation du Centre Pompidou ; en 2017, les votes parisiens pour Emmanuel #Macron ont atteint le score de 90%. Ces deux derniers records ne sont pas sans points communs : leurs détenteurs sont par leur parcours des professionnels de la persuasion. Jeff Koons a été courtier en matières premières à Wall Street et cette expérience l’a sans doute armé pour convaincre de riches amateurs – dont Bernard Madoff, qui purge depuis une peine de 150 ans de prison pour escroquerie – que ses lapins gonflables et ses cochons en sucre représentaient la pointe même de l’avant-garde. Emmanuel Macron a affuté à la banque Rothschild des capacités de conviction qui lui ont permis, entre autres, de piloter avec succès le rachat par Nestlé des laits en poudre de Pfizer pour quelque neuf milliards d’euros. Autre point qui les rapproche : le kitsch, dont un échantillon a été offert au peuple lors de la soirée des résultats au Louvre – Jeff Koons n’aurait pas fait mieux.

      On pourrait penser que le score de Macron à Paris, très supérieur à la moyenne nationale (89, 68 contre 66, 06%) est lié à des modifications sociologiques, au poids d’une vaste couche de designers, conseillers en entreprise, programmateurs et autres créatifs qui se serait reconnue dans un jeune cadre supérieur non conformiste lançant sa présidence comme une start-up. Ce poids a sans doute été déterminant pour donner à la ville les deux municipalités socialistes – ce qui nous vaut entre autres bienfaits la canopée des Halles, le massacre de la Samaritaine et demain la tour Triangle. Mais l’explication ne tient pas pour expliquer le triomphe parisien de Macron : au premier tour, il n’est en tête que dans la moitié des arrondissements, l’autre moitié se partageant entre les circonscriptions les plus riches où c’est Fillon qui l’emporte (52% dans le 7e, 50% dans le 8e, 58% dans le 16e) et les plus populaires où la somme des voix de Mélenchon et Hamon l’emporte sur le vote Macron.

      S’il faut chercher une explication sociologique aux 90% de Macron, c’est plutôt de l’autre côté qu’il faut se tourner. Sa victoire est arithmétiquement liée à la faiblesse du camp adverse. Mme Le Pen a fait à Paris un aussi mauvais score que son père en 2002 : un bulletin sur dix (au lieu d’un sur trois à l’échelle nationale). C’est qu’en poussant les pauvres hors des vingt arrondissements, on a chassé du même coup ceux dont la colère dévoyée nourrit d’ordinaire le vote Front national. Mme Le Pen obtient ses moins mauvais résultats dans les quartiers les plus huppés, dans les 7e, 8e, 15e et 16e arrondissements, avec sans doute les voix de Sens commun et de la Manif pour tous. Mais tout près de là, dans les zones qu’on dit « périurbaines », le vote FN est deux ou trois fois supérieur à ce qu’il est à Paris.

      On peut chipoter sur les 90% de Macron, estimer qu’avec plus de 20% d’abstentions et plus de 10% de votes blancs et nuls – outre le nombre certainement élevé de ceux qui ont voté pour lui malgré leurs convictions – cette victoire n’est pas un plébiscite. Reste que ceux qui avaient choisi Mélenchon et Hamon au premier tour se sont laissés massivement convaincre d’aller voter Macron au second (plus de 90% de votes Macron dans le 19e et le 20e arrondissements où Mélenchon était en tête au premier tour). C’est le résultat d’une campagne médiatique sans précédent lancée tout au long de l’entre-deux tours – et même avant – sur deux axes : d’un côté le panégyrique d’un candidat « seul devant l’Histoire » et le récit partout répété de « son parcours époustouflant » ; de l’autre le danger que représente pour « nos valeurs » et pour « la République » une victoire de Mme Le Pen, victoire que n’importe quel bon élève de CM1 pouvait juger impossible au lendemain du premier tour – à peine plus de 20% des voix et pas d’alliance possible (l’élève ne pouvait pas prévoir le mariage avec Debout la France, quelques miettes dans la corbeille). À un tir de barrage médiatique aussi massif, de l’Obs à BFM TV, du Monde au Figaro, on peut voir plusieurs causes convergentes : les réelles capacités de séduction de Macron envers les journalistes ; la constatation que les ventes montaient en flèche quand Emmanuel et Brigitte étaient en couverture ; la convergence d’intérêts entre les propriétaires des médias et un homme de leur milieu, dont ils connaissent les idées et les projets (oui, les journalistes ont leur indépendance par rapport aux propriétaires, mais dans certains cas…).

      Ce qui ressort en tout cas de ce vote massif, c’est un sentiment d’absurdité. Absurde, un mécanisme qui amène au pouvoir suprême un homme dont on ne sait rien et qui a fondé son succès sur une capacité rare à ne rien dire (sur la quatrième de couverture de son livre, Révolution, pas une ligne de texte, juste sa photographie en pleine page). Absurde, un système qui donne une majorité écrasante à cet homme pour éviter un danger largement imaginaire. Absurde surtout, cette focalisation sur des élections dont nous sentons tous qu’elles n’ont rien à voir avec nos vies, qu’elles se déroulent sur une sorte de tapis volant au dessus de nos têtes. Les luttes à venir feront passer les 90% parisiens de Macron pour ce qu’ils sont : une diversion inespérée ou un objet transitionnel comme disent les psychanalystes en parlant des doudous des enfants. Plus dure sera la chute.

      #Éric_Hazan