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  • Zones Sensibles – John D’Agata – Yucca Mountain

    http://www.zones-sensibles.org/livres/john-dagata-yucca-mountain

    En 1980, un an après l’accident du réacteur de la centrale de Three Mile Island, le Comité américain de l’énergie atomique fait pression sur le Congrès pour que tous les déchets nucléaires du pays soient stockés sur un seul site. Ce sera Yucca Mountain, à 140 kilomètres de Las Vegas, Nevada. Ce livre révèle les moindres détails de ce projet d’enfouissement massif : les dizaines de millards de dollars nécessaires pour aménager la montagne ; le rôle des lobbyistes pro-nucléaires sur le vote des élus corrompus ; l’échec des géologues à rendre la montagne imperméable ; les 250 camions qui passeront chaque mois par le centre de Las Vegas, remplis de déchets radioactifs ; les manuels scolaires financés par l’État pour convaincre les élèves que le « nucléaire est écologique » ; le comité d’expert chargé d’inventer une enseigne indiquant la dangerosité du site et compréhensible dans 10 000 ans ; la visite guidée des entrailles de la montagne… Mais la force du texte ne réside pas seulement dans les cris suscités par la peur du nucléaire. Mêlant avec force détails enquête de terrain et dialogues personnels – où s’invitent Noam Chomsky, Edward Abbey et Edvard Munch –, John D’Agata scrute les néons d’une ville derrière lesquels les suicides se comptent en masse et où la démesure ultime prend la forme d’un hôtel stratosphérique indestructible. Un récit sombre et éblouissant, servi par une écriture cinématographique, qui s’avale aussi vite qu’une pastille d’iode et dont la chute est vertigineuse.

    • Oui, c’est Que faire de corps qui tombe, chez Vies parallèles, maison soeur de Zones sensibles. (Je l’ai lu à sa sortie donc ce n’est pas tout frais – j’y avais d’ailleurs pioché cette vieille info « insolite » http://seenthis.net/messages/358573 .)

      Jim Fingal est le fact-checkeur de Jim D’Agata, qui a écrit un essai sur le suicide de Levi Presley, dont il a déjà parlé dans Yucca Mountain. Il y est question de Las Vegas, de son urbanisme, de la construction du Stratosphere du haut duquel s’est jeté Levi, dont il tente de retracer le parcours avant sa mort. Au centre de chaque page on trouve l’essai de D’Agata, et tout autour, en rouge, les remarques de Fingal.

      La lecture de l’essai originel est constamment interrompue par les remarques de Fingal, ce qui n’aide pas tellement à profiter du style de D’Agata. Au début celui-ci répond à Fingal et tente de se justifier mais il abandonne vite la partie, et laisse l’autre passer au crible son texte. A la longue je me suis un peu lassé des détails donnés par le fact-checkeur. A la fin les deux auteurs en viennent au fond du problème et confrontent leurs positions sur la « non-fiction ».

      Ce qui rend le livre très intéressant, c’est que les deux ont raison. D’Agata cherche à donner du sens à cette histoire, à la faire ressentir d’une certaine façon au lecteur. Toutes les approximations ou les distorsions de la réalité dont il est l’auteur visent selon lui à rester fidèle à ce qu’il a ressenti et à l’idée qu’il voudrait partager. Je me suis senti du côté de D’Agata dès le début parce que Fingal est assez relou et pas très diplomate, mais on ne peut pas lui donner tord non plus. Il reproche à D’Agata de tromper le lecteur, et c’est vrai qu’il prend pas mal de libertés. Mais toutes les recherches qu’il fait sur la moindre phrase de l’essai sont intéressantes en elles-mêmes et montrent que la réalité est plus complexe et riche. Mais la quête de véracité de Fingal vire à l’obsession et on se demande si elle n’est pas vaine.

    • c’est un de mes livres préférés ! et j’ignorais qu’il avait un compagnon-de-pinaillage, que je vais m’empresser de rechercher :)

    • En anglais ça s’intitule The Lifespan of a Fact, et doté de la même exceptionnelle maquette

      Pas fini, mais déjà trouvé à redire : à la page 25, Fingal a oublié de vérifier le taux de chômage ?

      Le plaisir est aussi dans la dissection de ces phrases et statistiques qui sont assenées comme argument (5 contre 3, ce n’est pas tout à fait égal à 2 contre 1, mais ça a sonne mieux).


      #livre

  • Josh Ruebner : Le lobby pro-Israël a-t-il vraiment perdu sa toute-puissance ?
    22 septembre 2015

    Le gouvernement israélien et le Comité américain pour les affaires publiques israéliennes (AIPAC) n’ont pas réussi à mobiliser une opposition au sein du Congrès contre l’accord sur le nucléaire du Président Barack Obama avec l’Iran.

    Mais cet échec a suscité un bavardage généralisé sur le dommage irréparable qui serait causé aux liens USA-Israël et sur la mort de l’AIPAC en tant que lobby quasiment tout-puissant.

    Malgré les millions de dollars distribués dans sa campagne, inondant les ondes et paralysant les flux de médias sociaux, les efforts de l’AIPAC visant à influencer les membres du Congrès n’ont généré que des dividendes minimes.

    ...

    Netanyahu n’est pas un idiot, pas plus que l’AIPAC. Aussi, pourquoi ont-ils dépensé tant de capital politique et d’argent pour une cause perdue ?

    C’est simple : plus Israël et son lobby hurlaient que l’accord sur le nucléaire avec l’Iran mettait en péril la sécurité d’Israël et ils le présentaient comme une menace existentielle, plus le retour sur investissement serait important venant des États-Unis en terme de soutien à leurs exigences en aide militaire.

    Israël sera probablement dédommagé pour l’accord sur le nucléaire avec l’Iran et cela, de deux façons.

    La première, par l’autorisation du Congrès pour un transfert à Israël d’un armement sophistiqué, tel que les bombes anti-bunker. Par exemple, Cory Booker, le sénateur démocrate du New Jersey qui a rompu avec son ancien mentor le rabbin Shmuley Boteach en soutenant l’accord, a déclaré que « les USA devaient ouvrir à Israël l’accès à la Massive Ordnance Penetrator (MOP) (bombe bunker-buster à guidage de précision de l’US Air Force) pour aider à dissuader les Iraniens de tricher ».

    Et Obama semble prêt à faire monter la qualité de l’armement que les USA fournissent à Israël. Dans une lettre à Jerrold Nadler, représentant démocrate de New York, Obama a promis : « notre soutien à Israël est également un élément important pour dissuader l’Iran de ne jamais chercher à obtenir l’arme nucléaire ».

    Ainsi, Israël est susceptible de recevoir des USA les armes dont il aurait besoin pour menacer, voire de mettre vraiment à exécution une attaque contre l’Iran, que les USA n’ont fait que virtuellement éviter avec l’accord sur le nucléaire.

    La seconde, Israël va probablement profiter d’une énorme aubaine venant des États-Unis avec la négociation d’un nouvel accord pour dix années supplémentaires d’aide militaire. Pendant l’Administration de George W. Bush, les USA ont signé un accord pour fournir à Israël 30 milliards de dollars d’aide militaire de 2009 à 2018.

    Depuis qu’il s’est rendu à Jérusalem, en mars 2013, Obama a fait clairement entendre à plusieurs reprises qu’il voulait élargir – et même augmenter – l’aide militaire à Israël.

    Même si les timings de l’accord nucléaire avec l’Iran et de l’expiration imminente de l’accord avec Israël coïncident, Netanyahu est en train d’orchestrer de façon habile ses avancées pour maximiser son influence sur les USA et arracher le maximum de concessions possible.

    Selon le quotidien israélien Ha’aretz, deux fois depuis avril, Obama a personnellement contacté Netanyahu en l’implorant pratiquement d’engager les discussions sur la façon dont les USA pourraient renforcer l’arsenal de l’armée israélienne. Mais le Premier ministre israélien a fermement refusé.

    Indemne

    Maintenant qu’avec l’Iran l’accord est conclu, ces discussions sont en train de s’engager sérieusement – et les articles de presse laissent penser qu’Israël va tenter d’obtenir jusqu’à 45 milliards de dollars d’aide militaire des USA jusqu’à 2028. Autrement dit, Obama pourrait maintenant se retrouver à signer un accord qui augmenterait l’engagement de l’Administration Bush envers Israël de 50 %.

    Même s’il est douteux qu’Israël utilise ces armes pour agresser unilatéralement l’Iran, elles seront assurément utilisées pour consolider et solidifier l’occupation militaire et la colonisation par Israël de la terre palestinienne, rendant les USA encore plus complices des atrocités qui les accompagnent par Israël.

    Ce nouvel accord d’aide militaire, malheureusement, sera l’héritage pérenne de Barack Obama concernant la question israélo-palestinienne alors que sa présidence touche à sa fin.

    La débâcle pour Netanyahu et l’AIPAC à propos de l’Iran montre manifestement qu’Israël et ses alliées ne dictent pas les termes et les contours des objectifs plus larges des USA en politique étrangère. Cependant, leur pouvoir pour préserver le statu quo sur la politique US envers Israël et les Palestiniens est ressorti grandement indemne de cette bataille.

    Netanyahu vient à Washington en novembre pour se réconcilier avec Obama à propos de l’Iran – et recevoir son chèque. Sans un tumulte massif de la société civile avant cela, les contribuables US seront tenus d’assumer pour dix années de plus le financement de l’oppression des Palestiniens par Israël.

    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2015/09/22/josh-ruebner-le-lobby-pro-israel-a-t-il-vraiment-perdu-sa-toute

  • Yucca Mountain | John d’Agata
    http://www.zones-sensibles.org/index.php?mod=auteurs&a=04

    En 1980, un an après l’accident du réacteur de la centrale de Three Mile Island, le Comité américain de l’énergie atomique fait pression sur le Congrès pour que tous les déchets #nucléaires du pays soient stockés sur un seul site. Ce sera Yucca Mountain, à 140 kilomètres de Las Vegas, Nevada. Ce #livre révèle les moindres détails de ce projet d’enfouissement massif

    http://www.zones-sensibles.org/files/img/Y3-2.jpg

    (A noter : le projet a été enterré en avril 2011 [ http://www.nytimes.com/gwire/2011/05/10/10greenwire-gao-death-of-yucca-mountain-caused-by-politica-36298.html ]… mais le bouquin reste passionnant, et tellement bien écrit — d’ailleurs l’auteur est prof d’écriture.)

  • Violence contre les femmes : un fonds soutient des projets innovants
    http://www.un.org/apps/newsFr/storyF.asp?NewsID=26485&Cr=sexuelle&Cr1=

    Au Soudan du Sud, l’American Refugee Committee (Comité américain pour les réfugiés) assistera le gouvernement à développer des directives pour la gestion des cas de viol et à sécuriser la gestion de l’information pour collecter les données sur les incidents de viol.

    Au Mexique, un observatoire constitué de 48 groupes de femmes va standardiser les protocoles d’enquêtes criminelles sur les meurtres de femmes et créer des procédures pour des enquêtes policières ciblées.

    Au Kenya, au Rwanda et au Sierra Leone, les associations Sonke Gender Justice Network (Réseau de justice des genres) et MenEngage (engagement masculin) vont dialoguer avec des hommes et des garçons pour prévenir la violence contre les femmes dans leurs communautés.

    En Indonésie, l’association Rifka Annisa va soutenir la mise en œuvre de la loi sur l’éradication de la violence domestique en s’assurant que les tribunaux religieux prennent en compte la loi dans leurs décisions.

    #violences_contre_les_femmes