organization:cour suprême

  • Civilisation ou barbarie? — cidades para que(m)?
    http://cidadesparaquem.org/blog/2018/10/19/civilisation-ou-barbarie

    Dans une stratégie typique de Cambridge Analytics, Bolsonaro et sa troupe réagissent en inondant le web et les médias de fausses nouvelles : des messages “au nom du PT” qui arrivent soudain sur les portables d’électeurs de Lula (pour pouvoir dire que le PT a aussi fait la même chose), d’autres messages disséminant la “nouvelle” que Lula serait en train de mettre en place, depuis sa prison, un plan fou, associé à la Cour Suprême, avec l’appui du Venezuela et de Cuba, pour empêcher la victoire du « mythe » et implanter le communisme au Brésil. Non, je ne suis pas ironique. C´est ce qu´ils sont en train de dire, vraiment.

    Autrement dit, la situation est, depuis longtemps, sorti du contrôle des institutions et les hallucinés d’extrême droite semblent parier qu’ils ont l’armée à leur coté. Tout cela a l’air d’être très fortement infiltré par les moyens de propagande Trump et des USA.Le Brésil est pris en otage : si Bolsonaro ne ganhe pas, les messages répandus donnent l’ordre de créer une réaction à main armée, de “prendre les rues” pour empêcher “la fraude” et la victoire du “communisme”. Soit Bolsonaro gagne, soit il gagne, donc. Il n’y a pas d’autre issue possible, selon ces gens. Il est probable que l’élection de Trump, et les élections au Brésil soient en train de montrer ce que vont devenir la politique et la démocratie dans le monde à l’ère de l’internet : on peut dire n’importe quoi, on peut faire n’importe quoi. Pas de règles, pas de limites, pas d’institutions de régulation. C’est la loi du plus fort.

  • “L’Ouest” qui pue-la-mort
    http://www.dedefensa.org/article/louest-qui-pue-la-mort

    “L’Ouest” qui pue-la-mort

    07 octobre 2018 – Il est vrai que dans ma seconde jeunesse, après que j’ai eu commencé dans ce métier et fermement pris l’orientation des affaires d’étrangères, – il y a un demi-siècle de cela, – on appelait notre-camp “l’Ouest”. Je croyais par habitude et sans vraiment y croire, parce que le courant m’y poussait, que mon choix était le bon. Aujourd’hui, le dégoût et la nausée sont les deux pensées, – oui, je dis bien “pensées”, – qui s’expriment principalement lorsque je rêvasse au souvenir de “l’Ouest” devenu “bloc-BAO” par la grâce de dedefensa.org.

    Passons au plat de résistance : la Cour Suprême des États-Unis d’Amérique a donc un Justice de plus, pour amener ses effectifs à la normale (neuf). Brett Kavanaugh a prêté serment comme 114èmeJustice après le vote du Sénat 50-48. La bataille fut (...)

  • Un sénateur républicain change d’avis après avoir été confronté par des survivantes de viol
    http://www.slate.fr/story/167906/senateur-republicain-change-avis-survivantes-viol

    Les deux femmes qui ont interpellé le sénateur Jeff Flake dans un ascenseur ont contribué à retarder la confirmation du juge Brett Kavanaugh.

    https://youtu.be/chBIFHaCy1Q

    Le lendemain des auditions du juge Brett Kavanaugh et de Christine Blasey Ford, qui l’accuse d’agression sexuelle, le sénateur républican de l’Arizona, Jeff Flake, avait annoncé dans la matinée qu’il voterait pour confirmer Kavanaugh. Son vote est décisif car il suffit de deux républicains modérés dissidents pour que Kavanaugh ne soit pas confirmé à vie à la Cour Suprême.

    Peu après cette annonce, qu’il avait justifiée en évoquant l’importance du principe de présomption d’innocence, Flake s’est retrouvé coincé dans un ascenseur face à deux femmes en colère. La vidéo a fait le tour du monde.

  • Complexité et puanteur des égouts à “D.C.-la-folle”
    http://www.dedefensa.org/article/complexite-et-puanteur-des-egouts-a-dc-la-folle

    Complexité et puanteur des égouts à “D.C.-la-folle”

    Ce texte ci-dessous est aussi à observer du point de vue de l’exemplarité de la circonstance qu’il nous offre : il ne présente, dans notre chef, aucune garantie de véracité ou autre chose dans ce genre mais il n’est après tout et en rien du tout moins crédible et respectable que la présentation d’un verdict de la Cour Suprême, un discours de Macron, un tweet de Trump ou une homélie du bon pape François. Par contre, l’enchevêtrement des noms, des fonctions et des événements est extrêmement riche, souvent amusant, parfois édifiant.

    (Par exemple il nous intéresse comme chose édifiante d’apprendre, ce qui n’est pas évident mais qui nous semble assez bien détaillé et documenté, que le directeur du FBI Comey, qui a joué un rôle de “Mr. Propre” remarquable en 2016 en (...)

    • Par exemple il nous intéresse comme chose édifiante d’apprendre, ce qui n’est pas évident mais qui nous semble assez bien détaillé et documenté, que le directeur du FBI Comey, qui a joué un rôle de “Mr. Propre” remarquable en 2016 en protégeant la veuve et l’orphelin non-“déplorables” que représentait évidemment Hillary, quitta en 2009 le ministère de la justice [DoJ] pour passer chez Lockheed-Martin [LM] pour quelques années, – 2009-2013 ; qu’il quitta LM pour la direction du FBI, annexe du DoJ, avec un bonus “au-revoir-et-merci-beaucoup” de $6 millions ; cela, juste récompense, pour avoir assuré 17 contrats de cette firme avec le département d’État que dirigeait justement Hillary, comme cela se trouve, pendant la similaire période 2009-2013.

  • Ghouta Orientale : Sac de noeud et chèvre des néocons – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/03/06/ghouta-orientale-sac-de-noeud-et-chevre-des-neocons

    Les médias occidentaux pètent les plombs sur la situation en Ghouta Orientale. La propagande va crescendo et se vautre dans l’hystérie. Ou plutôt, elle est coordonnée pour préparer l’opinion publique à un type encore plus obscène d’intervention occidentale, à la mise en scène propagandiste endémique partout où on trouve ceux qu’on appelle « casques blancs ». Il n’y a pas le moindre reportage occidental en provenance d’Afrin, quotidiennement bombardée par les Turcs, alliés des Américains. Non, il n’est question que de la Ghouta, où les terroristes de l’Amérique et de l’OTAN sont en attente d’annihilation.Peu ou pas du tout d’informations non plus sur le carnage d’inspiration saoudienne au Yémen…

    Il est évident que les Forces du Tigre ne se lanceront pas à l’attaque tant que les groupes terroristes Al Qaeda, Hay’at Tahrir al-Cham, Jaych al-Islam, Faylaq al-Rahmane, et d’autres qui ne sont pas compris dans le cessez-le-feu négocié par Moscou, n’auront pas été pilonnés jusqu’à la déroute. On dit que le Major-Général Souheil al-Hassan a été démoralisé par le peu d’enthousiasme du Dr Assad de s’engager dans une victoire totale dans la Ghouta, certaines sources prétendant qu’il a été accueilli avec beaucoup d’affection par le Président, mais qu’on lui a dit de se retenir jusqu’à ce que l’atmosphère « politique » se soit améliorée. En réalité, rien de tout cela n’est vrai. On a laissé au général Al-Hassan toute latitude pour décider quand il convenait de lancer sa grande offensive, et il est évident qu’il a opté pour la continuation du processus de ramollissement, de manière à préserver ses propres acquis et la vie de ses hommes. Plus important encore, le général Al-Hassan est obligé de prendre en compte la vie des civils innocents, qu’on est en train de mettre dans des cages pour s’en servir comme boucliers humains. Mohamed « Allouche », criminel de guerre par excellence*, a donné l’ordre à ses gorilles de construire un millier de cages pour empêcher toute attaque aérienne.

    Sur la base d’informations que j’ai glanées chez mes propres sources, l’attaque a commencé comme manœuvre de sondage destinée à tester les défenses des rats retranchés. Certaines sources occidentales ont estimé le nombre des rongeurs enfermés dans la Ghouta à plusieurs milliers, un grand nombre d’entre eux ayant acquis des compétences non négligeables dans l’art de terroriser les populations. D’autres sources estiment que ces vermines sont moins d’un millier. Ma source ne peut pas se prononcer sur leur nombre mais estime qu’il est très « gérable ». Quoi qu’il en soit, si les lignes de défense sont aussi faibles qu’elles en ont l’air et si l’arsenal mis à la disposition des rongeurs a été épuisé avec peu de possibilités de réapprovisionnement du fait de l’encerclement de la Ghouta, alors, dans ce cas, l’opération ne devrait durer que peu de semaines et ce délai, à cause de la présence d’environ 400.000 civils.

    À en juger par les réactions à de nombreux d’articles des médias « mainstream », il est clair que personne ne croit aux contes occidentalo-sionistes. Presque tous les lecteurs qui postent des commentaires accusent les MM de diffuser des fables propagandistes. Si on se réfère au nombre de commentaires générés par la Syrie et si on les compare à ceux sur des sujets se rapportant davantage à la politique intérieure américaine, on peut en conclure que très peu de gens [aux USA, ndt] suivent les événements de Syrie. Ce que je veux dire, c’est que les MM ont misérablement échoué à sortir le public occidental de son apathie. Il semble qu’il ne trouve pas la Syrie aussi intéressante que le Super Bowl ou les massacres de Floride.

    Mohamed “Allouche” sait qu’il n’y a, pour lui, nul autre endroit où aller que l’enfer. Comme celles d’Abdullah al-Muhaysini, les traces de ses pas sont les marques sanglantes laissées par des milliers de civils innocents et de soldats gouvernementaux. Dès qu’ils seront morts, l’un et l’autre entreront dans l’oubli qu’ils méritent amplement et, au fur et à mesure que le temps passe, ils pourraient se mettre à soupçonner qu’Allah n’est pas du tout de leur côté et que peut-être… peut-être… l’Enfer plein de flammes promis aux pécheurs par le Coran ne demande qu’à être élargi pour les accueillir, eux et leurs sous-fifres.

    Les tanks T-72 font chauffer les moteurs et se préparent à entrer très bientôt en action, dans ce qui sera une avancée lente, étape par étape, et qui aura pour objectif de préserver au maximum les vies des civils et des soldats. Le dispositif de basculement anti-TOW a été énormément amélioré, rendant les plateformes anti-blindage de fabrication américaine inutilisables contre les tanks des Forces du Tigre. Les soldats syriens sont aguerris au combat et superbement entraînés sur le terrain où ils opèrent depuis près de sept ans. Voici venu le temps des comptes, où les cannibales qui infestent la Ghouta vont devoir se mettre à écrire leurs lettres d’adieu à leurs nuisibles parents de Tchétchénie, du Xinjiang ou d’Albanie, ou de n’importe lequel des pays qui les a engendrés – USA, France, Grande Bretagne, Allemagne ou Arabie Saoudite, entre autres.

    L’État d’Apartheid Sioniste, l’Arabie Saoudite, le Qatar, la France, l’Angleterre et le Koweit sont atterrés à l’idée qu’ils vont perdre la Ghouta et qu’elle va tomber aux mains du gouvernement. Une fois la Ghouta délivrée de la puanteur des chimpanzés wahhabites, l’Armée Syrienne, qui compte maintenant près d’un demi-million de combattants (si on y comprend les milices) aura les mains libres pour s’occuper d’Idlib et y mettre à mort les plans de Bandar ben Sultan, dont la tête est littéralement mûre pour être cueillie. Les États-Unis sont de toute évidence à la manoeuvre et participent au bruit et à la fureur dont le but est de subvertir les plans de la Syrie pour extirper la menace terroriste. Pourquoi ?

    Parce que la Russie et l’Iran ont gagné. Pour l’Iran, c’est le gazoduc, le Croissant Fatimide et le libre accès au Hezbollah et à la Palestine. Pour la Russie, c’est le rêve d’un port sur la Méditerranée et d’une base aérienne à Humaymim. Malgré des décennies de loyauté syrienne envers Moscou, il n’y a jamais eu un gouvernement syrien qui ait été disposé à louer un port ou une base aérienne pour cent ans. L’échec de l’Amérique à ralentir la croissance de cette nouvelle alliance : Russie-Iran-Irak-Chine-Syrie et Liban, vole en cercles concentriques, comme un grand albatros, autour des têtes des néocons, ou leur pend dessus comme une épée de Damoclès. Les Sionistes s’obstinent à poursuivre une politique totalement désespérée qui soulagerait leur amertume. Ils n’acceptent tout simplement pas leur défaite et sont plus que jamais déterminés à brutaliser la CIA pour obtenir qu’elle s’enfonce dans une misérable aventure étrangère de plus.

    Incapables d’exciter les passions du public américain pour lui faire soutenir une autre guerre étrangère, ils ont pris le parti d’utiliser les médias en guise de substitut chargé de fantasmer de stridentes démonstrations et de pousser avec insistance à une action militaire susceptible de stopper l’inévitable ascension de la nouvelle alliance. Les défaites succédant aux défaites, on ne peut que supposer que les jours des terroristes de la Ghouta sont comptés.

    *En français dans le texte.

    L’auteur, Ziad Fadel, est avocat depuis 35 ans, traducteur-juré et interprète (arabe-anglais) pour la Cour Suprême des États-Unis. Il est le rédacteur en chef de Syrian Perspective (The Real Syrian Free Press)

    Traduction : c.l. pour Les Grosses Orchades

    – Source : Syrian Perspective (Syrie)
     http://zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/14685

  • Tribunal Permanent des peuples

    Session sur la violation des droits humains des personnes migrantes et réfugiées et son impunité

    Paris, 4 et 5 janvier 2018

    Qu’est-ce qu’un Tribunal Permanent des Peuples (TPP) ?

    Le TPP est un tribunal d’opinion qui agit de manière indépendante des États et répondaux demandes des communautés et des peuples dont les droits ont été violés. Le but des audiences est de « restaurer l’autorité des peuples lorsque les États et les organisations internationales ont échoué à protéger les droits des peuples ». Le TPP fait suite au Tribunal

    Russel et s’appuie sur la Déclaration Universelle des Droits des Peuples (Alger, 1976) et de tous les instruments du droit international. Il dénonce les actes portant atteintes aux droits des peuples.

    Le Tribunal se compose de personnes venues du monde entier, garantissant ainsi son indépendance. Les sentences prononcées sont remises à plusieurs instances telles que : le Parlement Européen, la Cour Européenne des Droits de l’Homme, les commissions de l’ONU, aux organisations internationales et régionales, aux organisations humanitaires, etc.

    La session du TPP de Paris

    Les 4 et 5 janvier, la session de Paris poursuivra le travail préliminaire effectué à Barcelone en portant particulièrement sur la politique de l’Union Européenne et des Etats membres en matière de migrants et des frontières, notamment en France.

    Le jury sera présidé par Philippe Texier.
    Le GISTI a accepté de coordonner l’acte d’accusation.

    La session du TPP de permettra ainsi :
    – d’écouter et de rendre visibles les cas de violations des droits des personnes migrantes et réfugiées
    – d’enregistrer les propositions de communautés de personnes migrantes et réfugiées
    – d’analyser conjointement les causes des déplacements forcés des personnes migrantes et réfugiées
    – de déterminer les responsabilités des gouvernements, de l’Union Européenne et autres organismes européens.

    OÙ SE TIENDRA T-IL ?

    L’audience du Tribunal se tiendra
    les 4 et 5 janvier 2018
    au CICP (Centre International de Culture Populaire)
    21 ter Rue Voltaire
    75011 Paris
    Métro : Rue des Boulets (ligne 2)
    ou Nation (ligne 2, RER A)

    L’audience aura lieu en amont du Moussem-festival de l’immigration et de la Tricontinentale.
    Les résultats et la sentence seront rendus publics lors de la clôture du festival le 7 Janvier 2018 à Gennevilliers

    CONTACTS MÉDIA :
    Elise de Menech : tpp-paris@riseup.net, 07.50.30.64.27
    Justine Festjens : justine.festjens@gmail.com, 06.69.21.47.94

    PRÉSENTATION DU JURY
    DE LA SESSION DE PARIS

    Souhayr Belhassen (Tunisie) – Journaliste et défenseuse des droits humains en Tunisie. Longtemps correspondante à Tunis de l’hebdomadaire Jeune Afrique. Présidente d’Honneur de la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH), ONG de défense des droits humains, entre 2007-2013.

    Mireille Fanon Mendès-France (France) - Professeur de lettre puis au centre de formation de l’Université René Descartes-Paris, elle a travaillé pour l’UNESCO et pour l’Assemblée nationale. Membre pendant 6 ans du Groupe de travail d’experts sur les personnes d’ascendance africaine du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies. Présidente de la fondation Frantz Fanon, elle a contribué à divers colloques et publications sur la question des droits de l’Homme, du droit international et du droit international humanitaire.

    Pierre Galand (Belgique) – Economiste, il a enseigné à l’Institut Supérieur de Culture Ouvrière et à l’Université Libre de Bruxelles. Il est à l’origine de plusieurs ONG et associations de solidarité avec les peuples des pays en développement ou privés de liberté, dont OXFAM-Belgique dont il a été secrétaire de 1967 à 1996. Président de la Fédération Humaniste Européenne, de l’Organisation Mondiale contre la Torture. Il est l’un des organisateurs du Tribunal Russell sur la Palestine.

    Franco Ippolito (Italie) – Président du Tribunal Permanent des Peuples. Juge de la Cour Suprême de Cassation d’Italie, ancien président de la Magistrature Démocratique et de l’Association Italienne des Juristes démocratiques ; il a été membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Il est auteur d’essais et conférencier dans des cours nationaux et internationaux de droit constitutionnel et système judiciaire. Il a participé à de nombreuses missions internationales en Europe et en Amérique latine.

    Luís Moita (Portugal) - Professeur de relations internationales et directeur du centre de recherche OBSERVARE à l’Université Autonome de Lisbonne. En 1974, fondateur du CIDAC, ONG portugaise pour la libération des peuples et la coopération. Depuis des années 1980 il a une activité dans le cadre de la Fondation Basso, la Ligue Internationale et le Tribunal Permanent des Peuples.

    Madeleine Mukamabano (France-Rwanda) – Journaliste et spécialiste de la géopolitique africaine. Après avoir collaboré à plusieurs revues, presse écrite et radio, elle crée puis anime l’émission Débat Africain sur Radio France Internationale de 1990 à 2000.

    Philippe Texier (France) – Magistrat, conseiller à la Cour de cassation, membre du Comité des droits économiques, sociaux et culturels des Nations unies de 1987 à 2008 puis président du comité entre 2008 et 2009. Expert indépendant de la Commission des droits de l’homme de l’ONU pour Haïti, directeur de la division des droits de l’homme d’ONUSAL (Mission d’Observation des Nations Unies en El Salvador), il est juge au Tribunal permanent des Peuples.

    Sophie Thonon (France) - Avocate du Barreau de Paris. Elle a représenté des familles franco-argentines et franco-chiliennes dans des procès pour le cas de disparitions forcées en Argentine et au Chili. Elle est Présidente déléguée de l’association France Amérique Latine.

    Nous, organisations de personnes migrant.e.s et réfugié.e.s et de solidarité et de défense des droits humains, appelons à la saisine d’un Tribunal Permanent des Peuples sur la violation des droits humains des personnes migrant.e.s et réfugié.e.s, et son impunité en France :

    Tous Migrants
    https://tousmigrants.weebly.com
    Transnational Migrant Platfom-Europe (TMP-E)
    https://transnationalmigrantplatform.net/?page_id=531
    Transnational Institute (TNI)
    https://www.tni.org/en/corporate-power
    France Amérique Latine (FAL)
    http://www.franceameriquelatine.org
    CEDETIM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/cedetim
    CCFD
    https://ccfd-terresolidaire.org
    EMMAÜS INTERNATIONAL
    https://www.emmaus-international.org/fr
    Front uni des immigrations et des quartiers populaires (FUIQP)
    http://fuiqp.org
    LE PARIA
    https://leparia.fr
    Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF)
    http://www.atmf.org
    SORTIR DU COLONIALISME
    http://www.anticolonial.net
    IPAM
    http://www.cicp21ter.org/les-associations-membres/article/ipam
    ATTAC France
    https://france.attac.org
    La Roya Citoyenne
    http://www.roya-citoyenne.fr
    Le CRID
    http://www.crid.asso.fr
    Groupe d’information et de soutien des immigré·e·s (GISTI)
    https://www.gisti.org
    FONDATION FANON
    http://frantzfanonfoundation-fondationfrantzfanon.com
    La CIMADE
    www.lacimade.org/
    Fédération des Tunisiens pour une citoyenneté des deux rives (FTCR)
    http:contactcitoyensdesdeuxrives.eu
    FRESH RESPONSE SERBIA
    http://freshresponse.org
    Actes & Cités
    www.actesetcites.org
    Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant-es
    Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)
    http://www.mrap.fr
    Comité pour le Respect des Libertés et des droits de l’Homme en Tunisie
    https://www.facebook.com/crldhtunisie/notifications
    Association Kolone pour l’enseignement du français aux nouveaux arrivants, Paris - kolone
    Fédération des Associations de Solidarité avec Tou-te-s les Immigré-e-s (FASTI)
    www.fasti.org
    MIGREUROP
    www.migreurop.org
    Comité pour le Respect des Libertés et des Droits de l’Homme en Tunisie
    Le Forum Tunisien des Droits Economique et Sociaux – Tunisie
    https://ftdes.net
    Gynécologie sans frontières
    https://gynsf.org
    Observatoire des Multinationales
    http://multinationales.org
    L’Orchestre Poétique d’Avant-guerre (O.P.A)
    http://www.opa33.org
    SURVIE
    https://survie.org
    Association nationale d’assistance aux frontières pour les étrangers (ANAFÉ)
    www.anafe.org/
    Section SNMD-CGT de la Cité Nationale de l’Histoire de l’Immigration (EPPPD)
    https://twitter.com/CnhiCgt
    AMDH Paris/IDF (Association Marocaine des Droits Humains Paris/Ile de France),
    http://amdhparis.org/wordpress
    Solidarité Migrant.e.s Collectif 06

    PROGRAMME du Jeudi 4 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h30 : Entrée du jury et présentation des membres
    (Président du jury : Philippe Texier).

    10h : Présentation du TPP et du cycle de sessions sur les migrations.
    Gianni Tognoni, Secrétaire Général du TPP).

    10H30 : Présentation de la session de lancement de Barcelone en juillet 2017 et de la sentence de la session de Palerme en décembre 2017 (Brid Brennan, Transnational Institute et Jill Belisario, Transmigrant international Plateform).

    11h : Pause

    11h15 : Présentation de l’accusation soutenue par le Gisti et de la défense commise d’office représentée par Claire Bruggiamosca et Christophe Pouly.

    11h20 : Lecture de l’acte d’accusation par Nathalie Ferré, ancienne présidente du GISTI.

    12h : Premiers témoins.
    • Monique Chemillier-Gendreau (Professeur émérite de droit à l’Université Paris VII et présidente d’honneur de l’Association Française des Juristes Démocrates).
    • Marie-Christine Vergiat (Euro-députée GUE/NGL).
    • Damien Carême (Maire de Grande Synthe) - le rôle des collectivités territoriales.

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des premiers témoins.
    • Olivier Petitjean (Observatoire des Multinationales)
    • Claude Calame (Collectif de soutien de l’EHESS aux sans-papiers et aux migrant.e.s) – Les disparu.e.s en Méditerranée.

    15h30 : Violation de droits fondamentaux résultant des restrictions à la liberté de circulation.
    • Violation du droit de quitter son propre pays
    • Violation du principe de non-refoulement
    • Violation du droit d’asile
    • Violation du droit à la vie
    • Traitements inhumains et dégradants
    • Violation du droit à la liberté et à la sûreté, l’enfermement
    • Violation de l’interdiction des expulsions collectives
    • Violation des droits de l’enfant

    Témoigneront par ordre alphabétique.
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal.

    Association des Amis du bus des femmes.
    La traite des femmes migrantes à des fins d’exploitation sexuelle.
    Association Baobab
    Accueil des migrant-e-s, Rome.
    Association Européenne pour les Droits de l’Homme, Catherine Teule
    Les accords UE-Turquie.
    Association Malienne des Expulsés (Vidéo), Oussmane Diarra
    Situation des migrants refoulés au Mali.
    Association Nationale d’Assistance aux Frontières pour les Étrangers
    Contributions écrites sur la privation de la liberté en zone d’attente, violations du droit à un procès équitable et au recours effectif en procédure de zones d’attente, violation du droit d’asile aux frontières externes et internes de la France.
    Association Récréative et Culturelle Italienne, Sara Prestianni
    Politique européenne d’externalisation en Afrique et les accords bilatéraux (exemple de l’accord Italie-Libye)
    Association des Refoulés d’Afrique centrale au Mali (Vidéo), Patrice Boukara
    Situation des migrants refoulés
    Collectif de soutien aux migrants d’Appoigny
    Les PRAHDA « antichambres des expulsions des dublinés » -témoignage d’un migrant de Côte d’Ivoire sur son parcours jusqu’à la France (Libye, Méditérranée)
    Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés
    Législation d’exception à Mayotte -accueil arbitraire dans les administrations - Frontex
    Forum Tunisien pour les Droits Économiques et Sociaux
    Contribution écrite sur le drame de Kerkennah (naufrage en Méditerranée)
    Groupe d’Information et de Soutien des Immigrés, Eve Shashahani
    Privation de liberté, hotspots en Grèce
    Gynécologie Sans Frontières, Calais
    Témoignages écrits sur les violences policières –traitements inhumains et dégradants
    Migreurop, Elsa Tyszler
    Les violations de droits dans les enclaves de Ceuta et de Mellila/ analyse des violations spécifiques des droits des femmes migrantes
    Témoignage de Moayed Asaf, réfugié kurde d’Irak
    La situation des demandeurs d’asile en France
    Tous Migrants de Briançon (Vidéos)
    Violations des droits des migrants sur la frontière franco-italienne
    Un ancien MIE
    Témoignage des parcours des mineurs étrangers pour réclamer leurs droits en France
    Watch The Med, Charles Heller
    Cartographie des naufrages et présence des Etats

    19h : Fin de la séance

    PROGRAMME du Vendredi 5 Janvier 2018

    8h30 Accueil et café

    9h00 : Suite des témoignages sur les violations des droits fondamentaux des migrant-es.

    11h : Violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français.
    • Entraves à l’accès à l’emploi
    • Entraves aux conditions de travail justes et favorables
    • Entraves à l’accès à la protection sociale
    • Entraves à l’accès au soin
    • Entraves au droit à l’éducation
    • Entraves au droit au logement

    Témoigneront par ordre alphabétique
    L’ordre de passage sera fixé par le jury du Tribunal

    Association des Travailleurs Maghrébins en France
    Coalition Internationale des Sans-Papiers et des Migrants, Françoise Carrasse
    Conditions de travail des Sans-papier en France
    Collectif de soutien aux Roms d’Ivry, Bernard Prieur
    Expulsions et (non)droit au logement des populations Roms en France
    Confédération Paysanne, Romain Balandier
    Emplois saisonniers des migrant-es en France, en Europe et dans le pourtour méditerranéen
    DOM’ASILE
    Témoignage d’une réfugiée accompagnée et d’une salariée de l’association sur les violences administratives et les entraves aux droits sociaux et à l’emploi.
    L’UTAC / CRLDHT, soutenues par le collectif d’associations et d’organisations syndicales : « J’y Suis, J’y Vote », Mohamed Ben Said
    Sur les droits politiques des migrant-es
    Droit Au Logement (DAL)
    Sur les conditions de logement
    Intervention syndicale (SUD)
    Sur le travail dissimulé
    Intervention d’un étudiant sans-papier (RESF)

    13h : Pause déjeuner (buffet).

    14h30 : Suite des témoignages sur les violations des droits économiques, sociaux et culturels sur le territoire français

    15h30 : Violations des droits des défenseur-e-s de droits.

    Témoigneront :

    • José Bové, eurodéputé (vidéo)
    • Tous Migrants, Briançon (vidéo)
    • Cédric Herrou, La Roya Citoyenne,

    16h30 : Parole à l’accusation. Plaidoiries de la défense.

    18h : Fin de la session.

    DIMANCHE 7 JANVIER

    11h : Lecture des éléments de la sentence à l’occasion de la séance de clôture du Moussem-Festival de l’immigration et de la Tricontinentale.

    Salle des Fêtes de la Mairie de Gennevilliers.

    #migrants #violences_policières

  • L’Apartheid de l’intérieur ? Les citoyens palestiniens d’Israël
    Par Yara Hawari, le 23 novembre 2017 | Source : Al-Shabaka | Traduction : J. Ch. pour l’Agence Média Palestine
    http://www.agencemediapalestine.fr/blog/2017/11/27/lapartheid-de-linterieur-les-citoyens-palestiniens-disrael

    (...) La citoyenneté en tant que mécanisme d’apartheid

    On dit souvent que les Palestiniens d’Israël sont des citoyens « de deuxième classe », et pourtant cette expression ne reflète pas la réalité. Bien qu’on ait donné la citoyenneté israélienne aux Palestiniens qui sont restés à l’intérieur des frontières du nouvel Etat, on ne l’a pas utilisée d’emblée comme un mécanisme d’inclusion. C’est parce que, en Israël, à la différence de la plupart des pays, citoyenneté et nationalité sont des termes et des catégories distincts. Alors qu’il existe quelque chose comme la citoyenneté israélienne, il n’y a pas de nationalité israélienne ; la nationalité est plutôt définie selon des axes religieux/ethniques. Israël définit 137 nationalités possibles, dont juive, arabe et druze, qui sont consignées sur les cartes d’identité et dans l’enregistrement des bases de données. Pourtant, parce que l’État se définit constitutionnellement comme juif, ceux qui jouissent de la nationalité juive éclipsent la population non juive (principalement palestinienne).

    Comme la nation juive et l’État d’Israël sont considérés comme une seule et même entité, la conséquence est l’exclusion des citoyens non-juifs. Le rapport de la CESAO explique que la différenciation entre citoyenneté et nationalité permet un système raciste sophistiqué et camouflé, pas forcément détectable par un observateur ignorant. Le système divise la population en deux catégories (Juifs et non-Juifs), incarnant la définition même de l’apartheid. Les citoyens palestiniens sont ainsi désignés comme des « Arabes israéliens », terme devenu commun dans les médias traditionnels. En plus d’agir comme faisant partie du mécanisme d’exclusion binaire, cette appellation cherche à nier l’identité palestinienne de ces citoyens tout en permettant à Israël de se présenter comme un Etat divers et multiculturel. Ceci entre en jeu dans l’accès à la terre, au logement, à l‘éducation, comme on en parlera plus loin.

    Les citoyens palestiniens ainsi que les Juifs israéliens ont mis plusieurs fois en doute la question de citoyenneté et nationalité devant les tribunaux israéliens. Alors que les Palestiniens l’ont fait pour essayer de gagner la totalité des droits à l’intérieur de l’État, les Juifs israéliens cherchaient généralement à renoncer à l’identité ethnique et religieuse. Jusqu’ici, la Cour Suprême israélienne a rejeté toutes les requêtes demandant à changer la loi en se fondant sur le fait que la nationalité israélienne permettrait techniquement l’inclusion des citoyens non-juifs et mettrait en question le soutènement sioniste d’Israël en tant qu’Etat-nation juif.(...)

  • affordance.info : J’ai passé 10 ans dans Facebook. Ses conditions (générales d’utilisation) sont devenues constitution(elles).
    http://affordance.typepad.com//mon_weblog/2017/10/10-ans-facebook.html
    http://www.affordance.info/.a/6a00d8341c622e53ef01bb09cb3ddb970d-600wi

    De fait ce jugement (me) pose un problème. Un problème lié à la nature de Facebook qui n’est pas un espace public, pas davantage qu’il n’est « internet » ou « le cyberespace » autrement que métonymiquement et donc abusivement en droit. Naturellement je ne suis ni juge ni même juriste et je me garderai donc bien de formuler un avis argumenté sur la cas de Mr Packingham. D’autant qu’en l’espèce, le débat est rendu profondément polémique et complexe puisqu’il mobilise l’horizon sociétal et le tabou presqu’absolu de la pédophilie - tout comme l’affaire Apple VS FBI était rendue complexe par l’horizon sociétal du terrorisme.

    Mais il n’en demeure pas moins que ce cas met en lumière le noeud gordien qui survient lorsque la garantie d’une liberté publique (droit à l’information et liberté d’expression) devient soumise, subordonnée ou conditionnée au droit de se connecter à ... une plateforme commerciale privée que ni son omniprésence dans les usages, ni ses parts de marché ne suffisent ou ne permettent de caractériser, en droit, comme un bien et un lieu commun et donc, par extension, comme une liberté fondamentale. Sauf à considérer comme équivalents en termes de libertés publiques, le droit de se connecter à internet et celui de s’inscrire sur Facebook. Ce qui, de mon point de vue, est une erreur fondamentale.

    Cet entre-deux, cette indétermination, ce flou entretenu est tout sauf neutre ou anecdotique dans un pays qui, parallèlement à cela, envisage tout à fait sérieusement de demander aux immigrants leur passeport Facebook ou à tout le moins leurs identifiants sur « les réseaux sociaux » et plus globalement dans un monde où la question de la documentation et des individus « sans-documents » restera absolument centrale d’un point de vue politique. Or pour qu’une telle mesure puisse être considérée comme légitime, encore faut-il que l’on considère les espaces subordonnés à ces identifiants comme relevant de la sphère publique au même titre que les informations figurant sur un passeport ou une carte d’identité classique, question de cohérence. Cohérence qui vient donc d’être renforcée par la décision de la Cour Suprême.

    Aux Etats-Unis aujourd’hui, chaque part conquise de liberté d’expression est une promesse acquise de nouveaux contrôles remis entre les mains d’acteurs privés, légitimés en droit par un Etat qu’ils ont pourtant vocation à dépasser en s’en accaparant les missions sans en accepter les charges, la redevabilité ou même la loyauté.

  • Un ex-responsable nord-coréen témoigne : « Kim Jong-un sait que son système est en crise »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010617/un-ex-responsable-nord-coreen-temoigne-kim-jong-un-sait-que-son-systeme-es

    Kim Jong-un observant à la jumelle la Corée du Sud. © Reuters Il est l’un des plus hauts responsables nord-coréens à avoir fait défection. À l’été 2016, le diplomate #Thae_Yong-ho est passé au Sud. Dans cet entretien exclusif, il explique pourquoi la #Corée_du_Nord ne renoncera jamais à son programme #nucléaire et balistique. Désormais basé à Séoul, ce dissident milite pour un effondrement du régime de l’intérieur.

    #International #Kim_Jong-Un #missiles_balistiques

    • Pourquoi les Nord-Coréens nous haïssent-ils ? C’est simple, ils se souviennent de la Guerre de Corée. Par Mehdi Hasan
      https://www.les-crises.fr/pourquoi-les-nord-coreens-nous-haissent-ils-cest-simple-ils-se-souviennen

      « Pourquoi nous haïssent-ils ?
      C’est une question qui, en pensant au monde arabo-musulman, a rendu les Américains inlassablement perplexes à la suite des événements du 11 septembre. Actuellement, toutefois, c’est une question qui est de plus en plus posée à propos des Nord-Coréens repliés sur eux-même. . . . . . . . .

      Oui, la guerre de Corée, vous vous rappelez ? Celle qui est coincée entre la deuxième guerre mondiale et la guerre du Vietnam ? La première guerre « chaude » de la Guerre Froide, qui a eu lieu entre 1950 et 1953, et qui depuis a été commodément évacuée de la plupart des discussions et des débats à propos du régime « cinglé » et « dément » de Pyongyang. Oubliée bien que cette guerre particulière ne soit même pas terminée – elle a été suspendue par un accord d’armistice et non par un traité de paix – et bien que ce conflit ait vu les États-Unis commettre de nombreux crimes de guerre, ce qui continue de façonner, peut-être ne faut-il pas en être surpris, la manière dont les Nord-Coréens voient les États-Unis, même si les habitants des États-Unis ignorent béatement le passé de belligérant de leur pays.

      Pour l’histoire, ce sont les Nord-Coréens, et non les Américains ou leurs alliés Sud-Coréens qui ont débuté la guerre en juin 1950, lorsqu’ils ont franchi le 38ème parallèle et envahi le sud. Néanmoins, « ce que les Américains ignorent ou se rappellent à peine, c’est que nous avons tapissé de bombes le Nord pendant trois ans sans trop nous préoccuper des pertes civiles » écrit dans son livre « La guerre de Corée : une histoire » Bruce Cummings, historien de l’Université de Chicago.

      Combien d’Américains, par exemple, sont conscients du fait que les avions américains ont lâché, sur la péninsule coréenne, plus de bombes – 635 000 tonnes, et de napalm – 32 557 tonnes – que pendant toute la campagne du Pacifique contre les Japonais au cours de la seconde guerre mondiale ?
      Combien d’Américains savent que « sur une période de trois ans ou à peu près », pour citer Curtis LeMay, Général de l’Armée de l’Air et chef du Commandement Stratégique Aérien pendant la guerre de Corée, nous avons assassiné… 20% de la population » ?

      Vingt. Pour cent. Par comparaison, les Nazis ont exterminé 20% de la population polonaise présente avant la seconde guerre mondiale. Selon LeMay, « nous sommes allés là-bas pour faire la guerre et nous avons fini par incendier et détruire chaque ville de Corée du Nord. »

      Chaque. Ville. On estime que plus de 3 millions de civils, dont la majorité habitaient le Nord, ont été tués dans les combats.

      Combien d’Américains connaissent les déclarations du secrétaire d’État Dean Rusk ou le représentant de la Cour Suprême William O. Douglas ? Rusk, qui était fonctionnaire au département d’État en charge des Affaires de l’Extrême-Orient pendant la guerre de Corée, a plus tard admis que les États-Unis avaient bombardé « chaque brique posée sur une autre , tout ce qui bougeait ». Il a souligné que les pilotes américains « bombardaient juste cette putain de Corée du Nord. »
      Douglas a visité la Corée au cours de l’été 1952 et a été pétrifié par la « misère, la maladie, la souffrance et la famine, aggravées » par les bombardements des avions de guerre américains qui, à court de cibles militaires, avaient bombardé les fermes, les barrages, les usines et les hôpitaux. « J’ai vu les villes d’Europe meurtries par la guerre, a confessé le représentant de la Cour Suprême, mais je n’avais pas vu la dévastation avant de voir la Corée. » . . . . . . . . .

      Source : https://theintercept.com/2017/05/03/why-do-north-koreans-hate-us-one-reason-they-remember-the-korean-war

  • US : la femme « punie » pour le déclin démographique blanc (Hors-Série) - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2016-11-29/US-la-femme-punie-pour-le-declin-demographique-blanc-Hors-Serie-id20


    La guerre des ventres

    Une grosse inquiétude pour l’avenir des femmes aux Etats-Unis. C’est ce que ressent l’historienne Sylvie Laurent, invitée sur la plateau de Hors-Série cette semaine, après l’élection de Donald Trump, qui s’apprête à nommer des juges opposés à l’avortement à la Cour Suprême. « Il a le pouvoir, pendant sa mandature, d’annuler cette autorisation de l’avortement au niveau fédéral », assure l’historienne. Une annulation qui va renforcer une dynamique régionale déjà existante : dans les États, on ferme des cliniques et des centres du planning familial.

    https://www.youtube.com/watch?v=LxBA4QDmPLQ

  • Pétition - Audition du juge Garland pour la Cour Suprême - LapSuske
    http://lapsuske.brubel.net/Petition-Audition-du-juge-Garland-pour-la-Cour-Supreme

    Un manadat de juge est vacant à la Cour Suprême US, depuis des mois. Les républicains font une obstruction scandaleuse à la nomination du candidat désigné par Barack Obama.

    Bonjour,

    Avec quelques jours de retard, je relaie ce message de Marie. J’adhère totalement au fond de son appel et j’ai donc signé.

    Quant au fond, tout est écrit, je lui laisse la parole...

    Le site de la pétition : https://secure.avaaz.org/fr/petition/Le_Senat_americain_Une_audition_pour_le_Juge_Merrick_Garland//?launch

  • L’émouvante dernière lettre de la jeune Iranienne condamnée à mort RÉDACTION EN LIGNE Publié le lundi 27 octobre 2014 à 14h37 - Mis à jour le lundi 27 octobre 2014 à 14h43 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/11/l-emouvante-derniere-lettre-de-la-jeune-iranienne-condamnee-a-mort

    L’émouvante dernière lettre de la jeune Iranienne condamnée à mort RÉDACTION EN LIGNE Publié le lundi 27 octobre 2014 à 14h37 - Mis à jour le lundi 27 octobre 2014 à 14h43

    1 Novembre 2016, 14:58pm |

    Publié par S. Sellami
    L’émouvante dernière lettre de la jeune Iranienne condamnée à mort RÉDACTION EN LIGNE Publié le lundi 27 octobre 2014 à 14h37 - Mis à jour le lundi 27 octobre 2014 à 14h43

    Samedi matin, Reyhaneh Jabbari a été pendue en Iran. Cinq ans plus tôt, la jeune femme avait été condamnée à mort pour le meurtre d’un homme qu’elle accusait de l’avoir agressée sexuellement en 2007. Malgré les nombreuses protestations de la communauté internationale, la justice iranienne a suivi son cours et amené Reyhaneh à subir la loi du talion.

    Deux jours après sa mort, une lettre écrite par la jeune décoratrice d’intérieur en avril dernier et adressée à sa mère - qui avait demandé d’être pendue à la place de sa fille - a été dévoilée par des militants pacifistes iraniens. Nos confrères du Huffington Post ont traduit cet ultime courrier de la condamnée, dans lequel elle demande à sa mère de vérifier que tous ses organes soient donnés après sa mort.

    La lettre de Reyhaneh Jabbari à sa mère

    Chère Sholeh,

    Aujourd’hui j’ai appris que c’est à mon tour de faire face à Qisas (la loi du talion dans le système judiciaire iranien, ndlr). Je suis blessée d’apprendre que tu ne m’as pas laissé savoir que j’avais atteint la dernière page du livre de ma vie. Ne penses-tu pas que j’aurais dû savoir ? Tu sais que ta tristesse me rend honteuse. Pourquoi ne m’as tu pas laissé la chance d’embrasser ta main et celle de papa ?

    Le monde m’a permis de vivre pendant 19 ans. Durant cette nuit inquiétante, j’aurais dû être tuée. Mon corps aurait été jeté dans un coin de la ville, et après quelques jours, la police t’aurait conduite dans le bureau du médecin légiste afin d’identifier mon corps et tu aurais appris que j’avais également été violée. Le meurtrier n’aurait jamais été retrouvé puisque nous n’avons ni leur richesse ni leur pouvoir. Tu aurais alors continué ta vie dans la douleur et dans la honte, et quelques années plus tard tu serais morte de cette douleur, voilà tout.

    Néanmoins, avec ce maudit coup, l’histoire a changé. Mon corps n’a pas été jeté au loin, mais dans la tombe de la prison d’Evin et ses cellules d’isolement, et à présent la prison de Shahr-e Ray, qui ressemble aussi à une tombe. Mais tu dois céder au destin. Ne te plains pas. Tu sais mieux que moi que la mort n’est pas la fin de la vie.

    Tu m’as appris que l’on vient au monde pour profiter d’une expérience et apprendre une leçon, et qu’avec chaque naissance, une responsabilité est placée sur notre épaule. J’ai appris que parfois l’on doit se battre. Je me souviens quand tu m’as raconté que l’homme s’est opposé à l’homme qui me flagellait, mais que ce dernier lui a fouetté la tête et le visage jusqu’à ce qu’il meure. Tu m’as dit que pour créer de la valeur, l’on devait persévérer même si un autre mourait.

    Tu m’as appris que, puisque nous allons à l’école, nous devons nous comporter en dame face aux querelles et aux plaintes. Te souviens-tu à quel point tu insistais sur la façon dont on se comportait ? Ton expérience était incorrecte. Quand cet incident s’est produit, mes enseignements ne m’ont pas aidé. Etre présentée à la barre m’a fait passer pour une meurtrière de sang-froid et une criminelle sans pitié. Je n’ai pas versé une larme. Je n’ai pas supplié. Je n’ai pas pleuré toutes les larmes de mon corps car je faisais confiance à la loi.

    Mais j’été accusée d’être indifférente au crime. Tu vois, je ne tuais même pas les moustiques et je prenais les cafards par les antennes pour les jeter un peu plus loin. Désormais je suis devenue une meurtrière préméditée. Mon traitement des animaux a été interprété comme ayant un penchant masculin et le juge n’a même pas pris la peine de regarder les faits et de voir qu’au moment de l’incident j’avais de longs ongles vernis.

    C’était si optimiste d’attendre de la justice de la part des juges ! Il ne s’est jamais interrogé sur le fait que mes mains ne sont pas épaisses comme celles d’une sportive, en particulier d’une boxeuse. Ce pays que tu m’as fait chérir n’a jamais voulu de moi et personne ne m’a soutenu quand, sous les coups des interrogateurs, je criais et j’entendais les mots les plus vulgaires. Quand j’ai perdu mon dernier signe de beauté en me rasant les cheveux, j’ai été récompensée : 11 jours en cellule d’isolement.

    Chère Sholeh, ne pleure pas pour ce que tu entends. Le premier jour, au poste de police, quand un vieil agent non marié m’a brutalisé à cause de mes ongles, j’ai compris que l’on ne recherche pas la beauté dans cette ère. La beauté des apparences, la beauté des pensées et des souhaits, une belle écriture, la beauté des yeux et de la vision, et même la beauté d’une douce voix.

    Ma chère mère, mon idéologie a changé et tu n’en es pas responsable. Ma lettre est interminable et je l’ai donné à quelqu’un pour que, lorsque je serai exécutée sans ta présence et sans ton savoir, elle te sera donnée. Je te laisse ce matériel écrit en héritage.
    Cependant, avant ma mort, je veux quelque chose de toi, que tu dois me fournir avec toute ta force, quelle que soit la manière dont tu l’obtiens. En fait, c’est la seule chose que je veux de ce monde, de ce pays et de toi. Je sais que tu as besoin de temps pour cela.
    Je vais donc te raconter une partie de mon vœu dès maintenant. S’il te plaît, ne pleure pas et écoute. Je veux que tu ailles au tribunal et que tu leur fasses part de ma requête. Je ne peux pas écrire une telle lettre qui serait approuvée par le chef de la prison ; alors une fois de plus, tu dois souffrir à cause de moi. Pour cette chose seulement, je t’autorise à supplier, bien que je t’ai dit à maintes reprises de ne pas supplier de me sauver de l’exécution.

    Ma tendre mère, chère Sholeh, qui m’est plus chère que ma propre vie, je ne veux pas pourrir sous terre. Je ne veux pas que mes yeux ou mon jeune cœur deviennent poussière. Tu dois les supplier pour que, dès que je serai pendue, mon cœur, mes reins, mes yeux, mes os et tout ce qui peut être transplanté soit retiré de mon corps et donné à quelqu’un qui en a besoin. Je ne veux pas que le receveur connaisse mon nom, ni qu’il m’achète des fleurs ou même qu’il prie pour moi.

    Je te le dis depuis le plus profond de mon cœur : je ne veux pas d’une tombe où tu viendrais pleurer et souffrir. Je ne veux pas que tu portes du noir pour moi. Fais de ton mieux pour oublier mes jours difficiles. Donne-moi au vent, afin qu’il m’emporte.

    Le monde ne nous a pas aimé. Il n’a pas voulu mon destin. Et à présent, je lui cède et j’embrasse la mort. Car dans la cour de Dieu, j’accuserai les inspecteurs, j’accuserai l’inspecteur Shamlou, j’accuserai le juge, et les juges de la Cour Suprême du pays qui m’ont tabassé quand j’étais éveillée et n’ont eu cesse de me harceler.

    Dans la cour du Créateur, j’accuserai le Docteur Farvandi, j’accuserai Qassem Shabani et tous ceux qui, par ignorance ou avec leurs mensonges, m’ont fait du mal et ont piétiné mes droits et n’ont pas tenu compte du fait que parfois, ce qui semble être la réalité ne l’est en fait pas du tout.

    Ma chère et tendre Sholeh, dans l’autre monde c’est toi et moi qui sommes les accusatrices et les autres qui sont les accusés. Nous verrons ce que Dieu désire. Je voulais t’embrasser jusqu’à ce que je meurs. Je t’aime.

  • Cette révolution syrienne qui n’existe pas. Par Stephen Gowans Mondialisation.ca, 25 octobre 2016 - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/2016/10/cette-revolution-syrienne-qui-n-existe-pas.html

    Note de la rédaction : l’article traduit ci-dessous est une dénonciation, en bonne et due forme, des mensonges de propagande qui empoisonnent « la gauche » aux USA concernant le conflit syrien, en l’occurrence sous le clavier d’Eric Draitser qui écrivait sur le site web Counterpunch. Il s’agissait pour l’auteur de démontrer que certains discours se disant « de gauche » cachent en réalité des projets inavouables et manipulateurs au service d’agendas impérialistes occidentaux, et sionistes. Dans le même temps, il offre au lecteur une chronologie très instructive sur le conflit syrien et ses origines cachées dans les ambitions post-coloniales des nations occidentales. De plus, c’est un excellent travail journalistique a posteriori de « débunkage » des manipulations oligarchiques (relayées par leurs médias aux ordres) par l’usage de leur propre travail « à contre-emploi ». Enfin, les reproches émis envers la distorsion du discours « de gauche » aux USA sont parfaitement transposables à la France (ainsi qu’à la plupart des pays francophones) et à ses partis « de gauche », qui diabolisent tous – et à tort – le régime syrien. – Will Summer

    Dans certains milieux circule une rengaine dans le vent qui veut que le soulèvement syrien, comme Eric Draitser l’écrivait dans un récent article de Counterpunch, « a commencé en réaction aux politiques néolibérales du gouvernement syrien et à sa brutalité », et que « le contenu révolutionnaire de la faction rebelle en Syrie a été mis sur la touche par un ramassis de djihadistes, financés par les Qataris et par les Saoudiens. » Cette théorie semble, à mon esprit défendant, reposer sur une logique de présomptions mais non de preuves.

    Une revue des dépêches médiatiques pendant les semaines précédant et suivant immédiatement l’éruption d’émeutes à Deraa, au milieu du mois de mars 2011 – généralement reconnues pour avoir marqué le début des troubles – ne fournit aucune indication que la Syrie ait été aux prises avec un empressement révolutionnaire, anti-néolibéral ou autre. Au contraire, des journalistes travaillant pour Time Magazine et pour le New York Times ont évoqué le large soutien dont bénéficiait le gouvernement, que les opposants d’Assad lui concédaient sa popularité et que les Syriens ne témoignaient guère d’intérêt à manifester. Dans le même temps, ils ont décrit les troubles comme une série d’émeutes concernant des centaines – et non pas des milliers ou des dizaines de milliers – de personnes, mues par un agenda principalement islamiste et exhibant un comportement violent.

    Time Magazine rapporta que deux groupes djihadistes, qui allaient plus tard jouer des rôles de premier plan dans l’insurrection, Jabhat al-Nusra et Ahrar al-Sham, étaient déjà en activité à la veille des émeutes alors que seulement trois mois auparavant des dirigeants des Frères Musulmans avaient exprimé « leur espoir d’une révolte civile en Syrie ». Les Frères Musulmans, qui avaient plusieurs décennies plus tôt déclaré la guerre au Parti Ba’as au pouvoir en Syrie par rejet du laïcisme du parti, étaient enferrés dans une lutte à mort avec les nationalistes arabes depuis les années 1960, et s’étaient engagés dans des bagarres de rue avec des partisans du Parti Ba’as depuis les années 1940. (dans l’une de ces bagarres Hafez al-Assad, père du Président actuel qui allait lui-même servir comme Président de 1970 à 2000, fut poignardé par un adversaire Frère Musulman.) Les dirigeants des Frères Musulmans ont fréquemment rencontré, à partir de 2007, des représentants du State Department US et du Conseil National de Sécurité US, ainsi que de la Middle East Partnership Initiative financée par le gouvernement US, qui endossait ouvertement le rôle de financement d’organisations putschistes à l’étranger – une tâche que la CIA avait jusqu’alors rempli clandestinement.

    Washington avait conspiré pour purger la Syrie de l’influence nationaliste arabe dès le milieu des années 1950 quand Kermit Roosevelt Jr., qui avait été le maître d’œuvre de l’éviction du Premier Ministre Mohammad Mossadegh en Iran, renversé pour avoir nationalisé l’industrie pétrolière de son pays, ourdit avec les renseignements britanniques d’exciter les Frères Musulmans pour renverser un triumvirat de dirigeants nationalistes arabes et communistes à Damas, considérés par Washington et Damas comme nuisibles aux intérêts économiques occidentaux dans le Moyen-Orient.

    Washington alimenta les combattants des Frères Musulmans en armes pendant les années 1980 pour mener une guérilla urbaine contre Hafez al-Assad, que les bellicistes à Washington traitaient de « Communiste arabe ». Son fils Bachar poursuivit l’attachement des nationalistes arabes à l’unité (de la nation arabe), à l’indépendance et au socialisme (arabe). Ces objectifs guidaient l’état syrien – comme ils avaient guidé les états nationalistes arabes de Libye sous Mouammar Qaddafi, et d’Irak sous Saddam Hussein. Ces trois états étaient les cibles de Washington pour la même raison : leurs principes nationalistes arabes s’opposaient fondamentalement à l’agenda impérialiste US d’hégémonie planétaire des États-Unis.

    Le refus par Bachar al-Assad de renoncer à l’idéologie nationaliste arabe consterna Washington qui se plaignit de son socialisme, la tierce partie de la sainte trinité des valeurs ba’athistes. Des plans pour évincer Assad – partiellement inspirés par son refus d’embrasser le néolibéralisme de Washington – étaient déjà en préparation à Washington en 2003, sinon plus tôt. Si Assad était un champion du néolibéralisme comme le prétendent Draitser et d’autres, cela a étrangement échappé à l’attention de Washington et de Wall Street, qui se plaignaient de la Syrie « socialiste » et de ses politiques économiques résolument anti-néolibérales.

    Un bain de sang déclenché avec l’aide des USA

    Fin janvier 2011, une page Facebook a été créée avec le titre « The Syrian Revolution 2011 ». Elle annonçait qu’un « Jour de Colère » serait tenu le 4, et le 5 février [1]. Les manifestations « s’évanouirent d’elles-mêmes », selon Time. Le Jour de Colère se solda par un Jour d’Indifférence. En plus, les liens avec la Syrie étaient ténus. La plupart des slogans scandés par les quelques manifestants présents concernaient la Libye, exigeant que Mouammar Qaddafi – dont le gouvernement était assiégé par des insurgés islamistes – quitte le pouvoir. Des projets pour de nouvelles manifestations furent faits pour le 4 et le 5 mars, mais elles n’attirèrent pas davantage de soutien [2].

    La correspondante de Time Rania Abouzeid attribua l’échec des organisateurs de ces manifestations pour attirer un soutien significatif au fait que la plupart des Syriens n’étaient pas opposés à leur gouvernement. Assad avait une réputation favorable, en particulier parmi les deux-tiers de la population âgée de moins de 30 ans, et les politiques de son gouvernement jouissaient d’un large soutien. « Même des opposants concèdent qu’Assad est populaire et jugé proche de l’énorme cohorte de jeunes du pays, à la fois émotionnellement, psychologiquement et, bien entendu, chronologiquement », rapportait Abouzeid en ajoutant qu’au contraire « des dirigeants pro-US renversés de Tunisie et d’Égypte, la politique étrangère d’Assad hostile envers Israël, son soutien acharné en faveur des Palestiniens et de groupes militants comme le Hamas et le Hezbollah sont en accord avec les sentiments du peuple syrien. » Assad, en d’autres termes, avait une légitimité. La correspondante de Time poursuivait pour écrire qu’Assad « conduisant lui-même jusqu’à la Mosquée des Omeyyades en février pour prendre part aux prières marquant l’anniversaire du Prophète Mohammed, et flânant parmi la foule du Souq Al-Hamidiyah entouré d’une garde restreinte » s’était « attiré, à titre personnel, l’affection du public » [3].

    Cette description du Président syrien – un dirigeant aimé de son peuple, idéologiquement en phase avec les sentiments syriens – s’érige en contraire du discours qui allait émerger peu de temps après l’éruption de manifestations violentes dans la ville syrienne de Deraa moins de deux semaines plus tard, et qui allait s’implanter dans celui des gauchistes US dont Draitser. Mais à la veille des événements déclencheurs de Deraa, la Syrie se faisait remarquer par sa quiétude. Personne ne « s’attend à un soulèvement de masse en Syrie », rapportait Abouzeid « et, malgré l’expression d’une dissidence une fois de temps en temps, il y en a très peu qui souhaitent y prendre part » [4]. Un jeune Syrien dit à Time : « Il y a beaucoup d’aides du gouvernement pour la jeunesse. Ils nous donnent des livres gratuits, des écoles gratuites, des universités gratuites. » (Pas trop l’image d’un état néolibéral comme dépeint par Draitser…) Elle continue : « Pourquoi y aurait-il une révolution ? La probabilité en est peut-être d’un pour cent. » [5] Le New York Times partageait cette opinion. La Syrie, rapportait le journal, « semblait immunisée contre la vague de révoltes frappant le monde arabe. » [6] La Syrie était libre de troubles.

    Mais le 17 mars, il y eut un violent soulèvement à Deraa. Il y a des récits contradictoires quant à qui, ou ce qui l’a déclenché. Time rapporta que la « révolte à Deraa a été provoquée par l’arrestation d’une poignée de jeunes pour avoir peint un mur avec des graffitis anti-régime. » [7] Robert Fisk de The Independent offrait une version légèrement différente. Il rapportait que « des agents des services de renseignement avaient tabassé et tué plusieurs garçons qui avaient tagué des graffitis sur les murs de la ville. » [8] Un autre récit soutient que le facteur ayant mis le feu aux poudres à Deraa ce jour-là, avait été l’usage extrême et disproportionné de la force par les services de sécurité syriens en réponse à des manifestations s’opposant à l’arrestation des garçons. Il y a eu « quelques jeunes dessinant des graffitis sur les murs, ils ont été mis en détention, et comme leurs parents voulaient les récupérer, les services de sécurité ont réagi de façon vraiment très, très brutale. » [9] Un autre récit, provenant du gouvernement syrien, affirme que rien de tout cela ne s’est produit. Cinq ans après les événements, Assad déclara lors d’une interview que cela « n’est pas arrivé. Ce n’était que de la propagande. En fait, nous en avons entendu parler, et nous n’avons jamais vu ces enfants ayant été emmenés en prison à l’époque. Donc, c’était une histoire fausse. » [10]

    Mais s’il y a eu des désaccords sur ce qui avait déclenché le soulèvement, il y en a eu peu pour dire qu’il était violent. Le New York Times rapporta que « les manifestants ont mis le feu au quartier-général du Parti Ba’as au pouvoir ainsi qu’à d’autres bâtiments gouvernementaux… et ont affronté la police… En plus du quartier-général du parti, les manifestants ont incendié le palais de justice de la ville et les bureaux locaux de la compagnie de téléphone SyriaTel. » [11] Time ajoutait que les manifestants avaient mis le feu au bureau du gouverneur, ainsi qu’à ceux de la succursale locale d’une deuxième compagnie de téléphonie mobile. [12] L’agence de presse du gouvernement syrien, SANA (Syrian Arab News Agency), publia des photographies de véhicules en flammes sur son site web. [13] Clairement il ne s’agissait pas là d’une manifestation pacifique, ainsi qu’elle serait décrite plus tard. Ce n’était pas non plus un soulèvement populaire. Time rapporta que les manifestants se dénombraient par centaines, et pas en milliers ou en dizaines de milliers. [14]

    Assad a immédiatement réagi aux troubles de Deraa, annonçant « une série de réformes, y compris une augmentation du salaire des fonctionnaires, une plus grande liberté pour les médias d’information et les partis politiques, et un réexamen de la loi sur l’état d’urgence, » [15] une restriction des libertés politiques et civiques de temps de guerre en vigueur parce que la Syrie était officiellement en guerre contre Israël. Avant la fin du mois d’avril, le gouvernement allait abroger « la loi sur l’état d’urgence du pays vieille de 48 ans » et abolir « la Cour Suprême de l’État sur la Sécurité. » [16]

    Pourquoi le gouvernement a-t-il fait ces concessions ? Parce que c’est ce qu’avaient demandé les manifestants de Deraa. Les manifestants se sont « rassemblés dans et autour de la Mosquée d’Omari à Deraa, scandant leurs exigences : la libération de tous les prisonniers politiques… l’abolition de la loi sur l’état d’urgence vieille de 48 ans ; davantage de libertés ; et la fin de la corruption endémique. » [17] Ces exigences étaient cohérentes avec l’appel, articulé début février sur la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 », pour « mettre fin à l’état d’urgence et à la corruption en Syrie. » [18] Un appel exigeant la libération de tous les prisonniers politiques fut également rédigé dans une lettre signée par des religieux et posté sur Facebook. Les exigences des religieux incluaient l’abrogation de la « loi sur l’état d’urgence, la libération de tous les détenus pour des raisons politiques, la cessation du harcèlement par les services de sécurité du régime et un combat contre la corruption. » [19] Relâcher les détenus pour des raisons politiques équivalait à libérer des djihadistes ou, pour employer le terme communément usité en Occident, des « terroristes ». Le State Department US avait reconnu que l’Islam politique était la principale force d’opposition en Syrie [20] ; les djihadistes constituaient la majeure partie du corps des opposants à même d’être incarcérés. Que des religieux réclament que Damas libère tous ses prisonniers politiques est comparable à ce que l’État Islamique exige de Washington, Paris et Londres la libération tous les Islamistes détenus dans les prisons US, françaises et britanniques pour des affaires liées au terrorisme. Il ne s’agissait pas d’exigences pour des emplois ou davantage de démocratie, mais de l’issue de détention d’activistes inspirés par l’objectif d’instaurer un état islamique en Syrie. L’appel à lever l’état d’urgence, pareillement, semblait avoir peu de rapport avec la promotion de la démocratie et davantage avec l’amélioration de la mobilité des djihadistes et de leurs acolytes, pour organiser l’opposition à l’état laïc.

    Une semaine après l’explosion des violences à Deraa, Rania Abouzeid de Time rapportait qu’il « ne semble pas y avoir d’appels répandus pour la chute du régime ou pour l’éviction du Président, relativement populaire. » [21] Effectivement, les exigences émises par les manifestants et par les religieux ne comprenaient pas d’appel à la démission d’Assad. Et les Syriens se ralliaient à leur Président. « Il y a eu des contre-manifestations dans la capitale en soutien au Président, » [22] réunissant d’après les rapports beaucoup plus de monde que les quelques centaines de manifestants qui avaient pris les rues de Deraa pour incendier des bâtiments et des voitures, et affronter la police. [23]

    Le 9 avril – moins d’un mois après les événements de Deraa – Time rapportait qu’une série de manifestations avait été organisées et que l’Islam y jouait un rôle prééminent. Pour quiconque un tant soit peu familier avec l’enchaînement sur plusieurs décennies de grèves, de manifestations, d’émeutes et d’insurrections qu’avaient initié les Frères Musulmans contre ce qu’ils estimaient être le gouvernement « infidèle » ba’athiste, tout cela ressemblait à l’histoire qui se répétait. Les manifestations n’atteignaient pas la masse critique. Au contraire, le gouvernement continuait à bénéficier de « la loyauté » d’une « large partie de la population », selon Time. [24]

    Les Islamistes ont joué un rôle éminent dans la rédaction des Déclarations de Damas au milieu des années 2000, qui réclamaient le changement de régime. [25] En 2007 les Frères Musulmans, archétypes du mouvement politique islamiste sunnite, ayant inspiré al-Qaeda et sa progéniture de Jabhat al-Nusra à l’État Islamique, se sont mis en cheville avec un ancien vice-président syrien pour fonder le Front du Salut National. Cet organe a fait de fréquentes rencontres avec le State Department US et le Conseil National de Sécurité US, ainsi qu’avec la Middle East Partnership Initiative [Inititative de Partenariat au Moyen-Orient, NdT] financée par le gouvernement US, [26] qui accomplissait ouvertement ce que la CIA faisait naguère en secret, c’est-à-dire acheminer des fonds et de l’expertise aux cinquièmes colonnes des pays où Washington n’aimait pas le gouvernement.

    En 2009, juste deux ans avant l’éruption des troubles à travers le monde arabe, les Frères Musulmans de Syrie ont dénoncé le gouvernement nationaliste arabe de Bachar al-Assad comme élément exogène et hostile à la société syrienne, qui devait être éliminé. Selon la réflexion du groupe la communauté des Alaouïtes, à laquelle appartient Assad et que les Frères considéraient comme hérétiques, se servait du nationalisme arabe laïc comme couverture pour la progression d’un agenda sectaire, dont l’objectif était la destruction de la Syrie de l’intérieur par l’oppression des « vrais » Musulmans (c’est-à-dire des Sunnites). Au nom de l’Islam, il était nécessaire de renverser ce régime hérétique. [27]

    Seulement trois mois avant le début des violences de Syrie en 2011, l’érudit Liat Porat écrivit un billet pour le Crown Center for Middle East Studies, basé à l’Université de Brandeis. « Les dirigeants du mouvement, » concluait Porat, « continuent d’exprimer leur espoir d’une révolte civile en Syrie, dans laquelle ‘le peuple syrien remplira son devoir et libérera la Syrie du régime tyrannique et corrompu’. » Les Frères Musulmans stressaient le fait qu’ils étaient engagés dans une lutte à mort contre le gouvernement nationaliste arabe laïc de Bachar al-Assad. Il était impossible de trouver un arrangement politique avec ce gouvernement car ses dirigeants n’appartenaient pas à la nation syrienne, musulmane et sunnite. L’appartenance à la nation syrienne était réservée aux vrais Musulmans affirmaient les Frères, et pas aux hérétiques alaouïs qui embrassaient des croyances étrangères aussi anti-islamiques que le nationalisme arabe. [28]

    Que les Frères Musulmans syriens aient joué un rôle clé dans le soulèvement s’est vu confirmé en 2012 par la Defense Intelligence Agency US [renseignements militaires, NdT]. Un document ayant fuité de l’agence déclarait que l’insurrection était sectaire et emmenée par les Frères Musulmans et al-Qaeda en Irak, précurseur de l’État Islamique. Le document poursuivait pour dire que ces insurgés étaient soutenus par l’Occident, les pétromonarchies arabes du Golfe Persique et la Turquie. L’analyse prédisait correctement l’établissement d’une « principauté salafiste » – un état islamique – en Syrie orientale, soulignant que c’était là le souhait des appuis étrangers de l’insurrection, qui voulaient voir les nationalistes arabes isolés et coupés de l’Iran. [29]

    Des documents mis au point par des chercheurs du Congrès US en 2005 ont révélé que le gouvernement US envisageait activement le changement de régime en Syrie longtemps avant les soulèvements du Printemps Arabe de 2011, ce qui défie l’opinion que le soutien US en faveur des rebelles syriens reposait sur leur allégeance à un « soulèvement démocratique », et démontrent qu’il s’agissait de l’extension d’une politique de longue date visant à renverser le gouvernement de Damas. En effet, les chercheurs reconnaissaient que la motivation du gouvernement US pour renverser le gouvernement nationaliste arabe laïc à Damas n’avait rien à voir avec la promotion de la démocratie au Moyen-Orient. Pour être précis, ils relevaient que la préférence de Washington allait vers les dictatures laïques (Égypte) et les monarchies (Jordanie et Arabie Saoudite). Le moteur des efforts visant le changement de régime, selon les chercheurs, était le désir de balayer un obstacle à l’accomplissement des objectifs US au Moyen-Orient en lien avec : le renforcement d’Israël, la consolidation de la domination US en Irak et l’instauration d’économies de marché sur le mode néolibéral. La démocratie n’a jamais fait partie du décor. [30] Si Assad faisait la promotion de politiques néolibérales en Syrie comme le prétend Draitser, il est difficile de comprendre pourquoi Washington a pu citer le refus syrien d’épouser l’agenda US d’ouverture des marchés et de liberté des entreprises comme prétexte pour procéder au changement du gouvernement syrien.

    Afin de mettre un accent sur le fait que les manifestations manquaient de soutien populaire massif le 22 avril, plus d’un mois après le début des émeutes à Deraa, Anthony Shadid du New York Times rapportait que « les manifestations, jusqu’ici, ont semblé ne pas atteindre le niveau des soulèvements populaires des révolutions d’Égypte et de Tunisie. » En d’autres termes, plus d’un mois après que des centaines – et pas des milliers, ni des dizaines de milliers – de manifestants aient provoqué des émeutes à Deraa, il n’y avait pas de signes d’un soulèvement populaire de type Printemps Arabe en Syrie. La rébellion restait une affaire essentiellement circonscrite aux Islamistes. Par contraste, il y avait eu à Damas d’énormes manifestations en soutien – et non pas hostile – au gouvernement, Assad était toujours populaire et, selon Shadid, le gouvernement profitait de la loyauté des « sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes. » [31] Shadid n’a pas été le seul journaliste occidental à rapporter que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et le Chrétiens soutenaient fortement le gouvernement. Rania Abouzeid de Timeobserva que les Ba’athistes « pouvaient compter sur le soutien des groupes minoritaires conséquents de Syrie. » [32]

    La réalité que le gouvernement syrien commandait la loyauté des sectes hétérodoxes chrétiennes et musulmanes, telle que rapportée par Anthony Shadid du New York Times, suggère que les minorités religieuses de Syrie décelaient dans ce soulèvement quelque chose qui n’a pas assez été rapporté par la presse occidentale (et que les socialistes révolutionnaires aux États-Unis ont manqué), c’est-à-dire qu’il était alimenté par un agenda sectaire sunnite islamiste qui, s’il devait porter ses fruits, aurait des conséquences désagréables pour tous ceux n’étant pas considérés comme de « vrais » Musulmans. Pour cette raison les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens s’alignaient avec les Ba’athistes qui cherchaient à réduire les clivages sectaires dans leur engagement programmatique de génération d’unité de la nation arabe. Le slogan « les Alaouïtes dans la tombe et les Chrétiens à Beyrouth ! » entonné pendant les manifestations des premiers jours [33] ne faisait que confirmer le fait que le soulèvement s’inscrivait dans la continuité de la lutte à mort proclamée par l’Islam politique sunnite contre le gouvernement nationaliste arabe laïc, et n’était nullement une révolte populaire en faveur de la démocratie ou contre le néolibéralisme. S’il s’était agi de l’une ou l’autre de ces choses, alors comment expliquer que la soif de démocratie et l’opposition au néolibéralisme n’aient été présentes qu’au sein de la communauté sunnite, et absentes dans les communautés des minorités religieuses ? Assurément, un déficit de démocratie et une tyrannie néolibérale auraient dépassé les frontières religieuses, si jamais ils avaient figuré parmi les facteurs déclencheurs d’un soulèvement révolutionnaire. Que les Alaouïtes, les Ismaïliens, les Druzes et les Chrétiens n’aient pas manifesté, et que les émeutes aient reposé sur les Sunnites avec un contenu islamiste suggère fortement que l’insurrection, dès le départ, constituait la recrudescence de la campagne djihadiste sunnite engagée de longue date contre la laïcité ba’athiste.

    « Dès le tout début le gouvernement Assad a déclaré qu’il était engagé dans un combat contre des militants islamistes. » [34] La longue histoire des soulèvements islamistes contre le Ba’athisme antérieurs à 2011 suggère certainement que c’était très probablement le cas, et la façon dont le soulèvement évolua par la suite, en tant que guerre emmenée par des Islamistes contre l’état laïc, ne fait que renforcer ce point de vue. D’autres preuves à la fois positives et négatives corroboraient l’affirmation d’Assad que l’état syrien subissait l’attaque de djihadistes (tout comme il l’avait déjà été maintes fois dans le passé). Les preuves négatives, que le soulèvement n’était pas une révolte populaire dirigée contre un gouvernement impopulaire, transpiraient des rapports médiatiques occidentaux qui démontraient que le gouvernement nationaliste arabe de Syrie était populaire et commandait la loyauté de la population.

    Les manifestations et les émeutes anti-gouvernementales à petite échelle ont attiré beaucoup moins de monde, par contraste, qu’une énorme manifestation à Damas en soutien au gouvernement et assurément, également beaucoup moins que les soulèvements populaires d’Égypte et de Tunisie. De plus, les exigences des manifestants étaient centrées sur la libération de prisonniers politiques (principalement des djihadistes) et sur la levée des restrictions de temps de guerre sur la dissidence politique, pas sur des appels à la démission d’Assad ou au changement des politiques économiques du gouvernement. Les preuves positives proviennent des rapports médiatiques occidentaux démontrant que l’Islam politique a joué un rôle prééminent dans les émeutes. En outre, alors qu’il était crédité que les groupes islamistes armés n’étaient entrés dans l’arène que dans le sillage des émeutes initiales du printemps 2011 – « piratant » ainsi un « soulèvement populaire » – en réalité, deux groupes ayant joué un grand rôle dans la révolte armée post-2011 contre le nationalisme arabe laïc, Ahrar al-Sham et Jabhat al-Nusra étaient tous les deux actifs, au début de cette année-là. Ahrar al-Sham « avait commencé à former des brigades […] bien avant la mi-mars 2011, » quand l’émeute de Deraa a eu lieu, selon Time. [35] Jabhat al-Nusra, franchise d’al-Qaeda en Syrie, « était inconnu jusqu’à fin janvier 2012 où le groupe a annoncé sa formation [… mais] il était déjà actif depuis des mois. » [36]

    Un autre élément de preuve corroborant l’idée que l’Islam militant a joué très tôt un rôle dans les soulèvements – ou du moins, que les manifestations ont tout de suite été violentes – est qu’il y « avait dès le départ des signes que des groupes armés étaient impliqués. » Le journaliste et écrivain Robert Fisk se souvient avoir vu un enregistrement des « tous premiers jours du ‘soulèvement’ montrant des hommes équipés d’armes de poing et de Kalashnikovs, pendant une manifestation à Deraa. » Il se souvient d’un autre événement survenu en mai 2011, où « une équipe d’Al Jazeera a filmé des hommes armés tirant sur des troupes syriennes à quelques centaines de mètres de la frontière du nord du Liban, mais la chaîne a décidé de ne pas diffuser l’enregistrement. » [37] Même des officiels US, qui étaient hostiles au gouvernement syrien et dont on aurait pu attendre qu’ils contestent la version de Damas selon laquelle la Syrie était engagée dans une lutte contre des rebelles armés, ont « concédé que les manifestations n’étaient pas pacifiques et que certains participants étaient armés. » [38] En septembre, les autorités syriennes faisaient savoir qu’elles déploraient la perte de plus de 500 policiers et soldats, tués par les insurgés. [39] À la fin du mois d’octobre ces chiffres avaient plus que doublé. [40] En moins d’un an, le soulèvement était parti de l’incendie de bâtiments du Parti Ba’as et de bureaux gouvernementaux avec des affrontements contre la police, à la guérilla comprenant des méthodes qui seraient plus tard définies de « terroristes », quand elles sont menées contre des cibles occidentales.

    Assad allait se plaindre plus tard que :

    Tout ce que nous avons dit depuis le début de la crise en Syrie, ils le disent plus tard. Ils ont dit que c’était pacifique, nous avons que ça ne l’était pas, ils tuent – ces manifestants, qu’ils ont appelé des manifestants pacifiques – ils ont tué des policiers. Et ce sont devenus des militants. Ils ont dit oui, ce sont des militants. Nous avons dit ce sont des militants, et c’est du terrorisme. Ils ont dit que non, ce n’est pas du terrorisme. Et ensuite, quand ils admettent que c’est du terrorisme nous disons que c’est al-Qaeda et ils disent non, ce n’est pas al-Qaeda. Alors quoique nous disions, ils le disent plus tard. [41]

    Le « soulèvement syrien », écrivait le spécialiste du Moyen-Orient Patrick Seale, « ne devrait être considéré que comme le dernier épisode, sans nul doute le plus violent, de la longue guerre entre Islamistes et Ba’athistes qui remonte à la fondation du Parti Ba’as laïc dans les années 1940. Le combat qui les oppose a désormais atteint le niveau de lutte à la mort. » [42] « Il est frappant, » poursuivait Seale en citant Aron Lund qui avait rédigé un rapport pour l’Institut Suédois des Affaires Internationales sur le djihadisme syrien, « que quasiment tous les membres des divers groupes armés sont des Arabes sunnites ; que les combats ont surtout été circonscrits uniquement dans les zones de peuplement arabes sunnites, tandis que les régions habitées par les Alaouïtes, les Druzes ou les Chrétiens sont demeurées passives ou ont soutenu le régime ; que les défections du régime sont sunnites presque à 100% ; que l’argent, les armes et les volontaires proviennent d’états islamistes ou d’organisations et d’individus pro-islamistes ; et que la religion soit le dénominateur commun le plus important du mouvement des insurgés. » [43]

    La brutalité qui met le feu aux poudres ?

    Est-il raisonnable de croire que l’usage de la force par l’état syrien ait enflammé la guérilla qui a commencé peu de temps après ?

    Cela défie le raisonnement, qu’une réaction excessive de la part des services de sécurité face au déni de l’autorité du gouvernement dans la ville syrienne de Deraa (s’il y a vraiment eu sur-réaction), puisse déclencher une guerre majeure impliquant une foule d’autres pays et mobilisant des djihadistes venant de dizaines de pays différents. Il aura fallu ignorer un éventail de faits discordants dès le départ, pour pouvoir donner à cette histoire le moindre soupçon de crédibilité.

    D’abord, il aura fallu passer outre la réalité que le gouvernement Assad était populaire et considéré comme légitime. Il est possible de plaider qu’une réaction trop excessive, issue d’un gouvernement hautement impopulaire en face d’un défi trivial à son autorité ait pu fournir la mèche indispensable à l’embrasement d’une insurrection populaire, mais malgré les insistances du Président Barack Obama selon lequel Assad manquait de légitimité, il n’existe aucune preuve que la Syrie, en mars 2011, ait été un baril de poudre de ressentiment anti-gouvernemental sur le point d’exploser. Comme Rania Abouzeid de Time le rapportait la veille des émeutes à Deraa, « même ses opposants concèdent qu’Assad est populaire » [44] et « personne ne s’attend à des soulèvements de masse en Syrie et, malgré l’expression d’une dissidence de temps en temps, il y en a très peu souhaitent y prendre part. » [45]

    Ensuite, il nous aura fallu délaisser le fait que les émeutes de Deraa impliquaient des centaines de participants, un piètre soulèvement de masse, et les manifestations qui ont suivi ont également échoué à atteindre une masse critique comme l’avait rapporté Nicholas Blanford, de Time. [46] De même, Anthony Shadid du New York Times n’a relevé aucune preuve révélant un soulèvement de masse en Syrie, plus d’un mois après les émeutes de Deraa. [47] Ce qui se passait vraiment, à l’inverse de la rhétorique propagée par Washington évoquant le Printemps Arabe qui aurait atteint la Syrie, c’était que des djihadistes étaient engagés dans une campagne de guérilla contre les forces de sécurité syriennes qui avait, déjà en octobre, pris les vies de plus d’un millier de policiers et de soldats.

    Enfin, il nous aura fallu fermer les yeux sur le fait que le gouvernement US, avec son allié britannique, avait concocté des plans en 1956 pour la création d’une guerre en Syrie par l’embrigadement des Frères Musulmans, devant provoquer des soulèvements intérieurs. [48] Les émeutes de Deraa et les affrontements qui ont suivi contre la police et les soldats ressemblent au plan qu’avait ourdi le spécialiste en changements de régimes, Kermit Roosevelt Jr. . Il ne s’agit pas d’affirmer que la CIA ait épousseté le projet de Roosevelt et l’ait recyclé pour être déployé en 2011 ; seulement que le complot démontre que Washington et Londres étaient capables de projeter une opération de déstabilisation impliquant une insurrection emmenée par les Frères Musulmans, afin d’obtenir le changement de régime en Syrie.

    Il nous aurait fallu également avoir ignoré les événements de février 1982 quand les Frères Musulmans ont pris le contrôle de Hama, la quatrième plus grande ville du pays. Hama était l’épicentre du fondamentalisme sunnite en Syrie, et une base importante pour les opérations des combattants djihadistes. Aiguillonnés par la fausse nouvelle du renversement d’Assad, les Frères Musulmans se livrèrent à un joyeux et sanglant saccage de la ville, prenant d’assaut les commissariats et assassinant les dirigeants du Parti Ba’as ainsi que leurs familles, et des fonctionnaires du gouvernement ainsi que des soldats. Dans certains cas les victimes étaient décapitées, [49] une pratique qui serait revigorée des décennies plus tard par les combattants de l’État Islamique. Chaque responsable du Parti Ba’as de la ville de Hama fut assassiné. [50]

    L’Occident se souvient davantage des événements de Hama en 1982 (s’il s’en souvient du tout) non pour les atrocités commises par les Islamistes, mais pour la réaction de l’armée syrienne qui, comme il faut s’y attendre de la part de n’importe quelle armée, a impliqué l’usage de la force pour restaurer la souveraineté de contrôle du territoire saisi par les insurgés. Des milliers de troupes furent déployées pour reprendre Hama aux Frères Musulmans. L’ancien responsable du State Department US William R. Polk a décrit les suites de l’assaut de l’armée syrienne sur Hama comme similaires à celles de l’assaut US contre la ville irakienne de Falloujah en 2004, [51] (à la différence évidemment que l’armée syrienne agissait de manière légitime à l’intérieur de son propre territoire, tandis que les militaires US agissaient de façon illégitime en tant que force d’occupation pour écraser l’opposition à leurs activités.) Le nombre de morts au cours de l’assaut contre Hama demeure encore disputé. Les chiffres varient. « Un rapport précoce paru dans Time affirmait que 1000 personnes y avaient trouvé la mort. La plupart des observateurs estimaient que 5000 personnes avaient été tuées. Des sources israéliennes et les Frères Musulmans – des ennemis jurés des nationalistes arabes laïcs qui avaient donc intérêt à exagérer le bilan des morts – « ont déclaré que le nombre de morts avait dépassé les 20 000 victimes. » [52] Robert Dreyfus, qui a écrit sur la collaboration de l’Occident avec l’Islam politique, plaide que les sources occidentales ont délibérément gonflé les chiffres du bilan des morts afin de diaboliser les Ba’athistes et les dépeindre en tueurs sans pitié, et que les Ba’athistes ont laissé courir ces histoires pour intimider les Frères Musulmans. [53]

    Alors que l’armée syrienne déblayait les décombres de Hama dans les suites de l’assaut, des preuves furent découvertes attestant que des gouvernements étrangers avaient fourni de l’argent, des armes et du matériel de communication aux insurgés dans Hama. Polk écrit que :

    Assad voyait bien les fauteurs de troubles à l’œuvre parmi son peuple. C’était, après tout, l’héritage émotionnel et politique du règne colonial – un héritage douloureusement évident pour la majeure partie du monde post-colonial, mais qui est passé presque inaperçu en Occident. Et cet héritage n’est pas un mythe. C’est une réalité que, souvent des années après les événements, nous pouvons vérifier d’après des documents officiels. Hafez al-Assad n’a pas eu besoin d’attendre des fuites de documents classés : ses services de renseignements et des journalistes internationaux ont dévoilé des douzaines de tentatives de subversion de son gouvernement par des pays arabes conservateurs et riches en pétrole, par les États-Unis et par Israël. La plupart s’étaient engagés dans des « sales tours », de la propagande ou des injections d’argent, mais il importe de relever que lors du soulèvement de Hama en 1982, plus de 15 000 fusils automatiques d’origine étrangère ont été capturés, ainsi que des prisonniers comprenant des éléments des forces paramilitaires jordaniennes, entraînés par la CIA (à peu près comme les djihadistes qui apparaissent si souvent dans les rapports médiatiques sur la Syrie en 2013). Et ce qu’il a vu en Syrie a été confirmé par ce qu’il a pu apprendre des changements de régime à l’occidentale en d’autres lieux. Il était informé de la tentative d’assassinat du Président Nasser d’Égypte par la CIA, ainsi que du renversement anglo-US du gouvernement du Premier Ministre d’Iran, Mohammad Mossadegh. [54]

    Dans son livre « De Beyrouth à Jérusalem », le chroniqueur du New York Times Thomas Friedman a écrit que « le massacre de Hama peut être considéré comme la réaction naturelle d’un politicien progressiste dans un état-nation relativement jeune, s’efforçant de réprimer des éléments rétrogrades – ici des fondamentalistes islamiques – cherchant à miner tout ce qu’il avait pu accomplir pour construire la Syrie en république laïque du vingtième siècle. C’est également pourquoi, » continuait Friedman, « s’il y avait eu quelqu’un pour faire un sondage d’opinion objectif en Syrie dans le sillage du massacre de Hama, le traitement par Assad de la rébellion y aurait reflété un assentiment significatif, même au sein des Musulmans sunnites. » [55]

    L’émergence d’un Djihad islamiste sunnite contre le gouvernement syrien pendant les années 1980 défie l’interprétation selon laquelle le militantisme islamiste sunnite au Levant est une conséquence de l’invasion par les USA de l’Irak en 2003, et des politiques sectaires pro-Chiites des autorités d’occupation US. Cette perspective est historiquement myope, et aveugle à l’existence d’un militantisme islamiste sunnite depuis plusieurs dizaines d’années comme force politique signifiante au Levant. Dès l’instant où la Syrie obtint formellement son indépendance de la France après la Seconde Guerre Mondiale, dans les décennies qui suivirent au cours du vingtième siècle et jusqu’au siècle suivant, les forces antagonistes présentes en Syrie ont été le nationalisme arabe laïc et l’Islam politique. Comme l’écrivait le journaliste Patrick Cockburn en 2016, « l’opposition armée syrienne est dominée par Da’esh, al-Nusra et Ahrar al-Sham. » La « seule alternative à ce règne (du nationalisme arabe laïc) est celui des Islamistes. » [56] C’est depuis longtemps le cas.

    Finalement, il nous aura fallu en plus ignorer le fait que les stratèges US avaient projeté depuis 2003 – et peut-être aussi tôt qu’en 2001 – de contraindre Assad et son idéologie nationaliste arabe laïque à quitter le pouvoir, et financé depuis 2005 l’opposition syrienne – y compris des groupes affiliés aux Frères Musulmans. Donc, Washington avait œuvré au renversement du gouvernement Assad dans le but de dé-ba’athifier la Syrie. Une lutte de guérilla dirigée contre les nationalistes arabes laïcs de Syrie se serait déployée, que la réaction du gouvernement syrien à Deraa ait été excessive ou pas. La partie était déjà lancée, et il ne fallait plus qu’un prétexte. Deraa l’a fourni. Ainsi, l’idée selon laquelle l’arrestation de deux garçons à Deraa, pour avoir peint des graffitis anti-gouvernementaux sur un mur, ait pu enflammer un conflit de cette ampleur est aussi crédible que la notion accréditant l’embrasement de la Première Guerre Mondiale, en tout et pour tout à l’assassinat de l’Archiduc François-Ferdinand.

    La Syrie socialiste

    Le socialisme peut être défini de plusieurs façons, mais s’il peut l’être par l’exercice de la propriété publique sur les mécanismes de l’économie de pair avec une planification économique étatique, alors la Syrie selon ses Constitutions de 1973 et 2012 en remplit clairement les critères. Toutefois, la République Arabe Syrienne n’a jamais été un état socialiste prolétarien selon les catégories reconnues par les Marxistes. C’était plutôt un état arabe socialiste, inspiré par l’objectif de réaliser l’indépendance politique arabe et de surmonter l’héritage de sous-développement de la nation arabe. Les concepteurs de la Constitution voyaient le socialisme comme un moyen d’accomplir la libération nationale et le développement économique. « La marche vers l’établissement d’un ordre socialiste, » ont écrit les rédacteurs de la Constitution de 1973, est une « nécessité fondamentale pour mobiliser les potentialités des masses arabes dans leur lutte contre le Sionisme et contre l’impérialisme. » Le socialisme marxiste se préoccupait de la lutte entre une classe nantie exploitante et une classe laborieuse exploitée, tandis que le socialisme arabe situait le combat entre nations exploitantes et nations exploitées. Bien que ces deux socialismes différents opéraient en fonction de niveaux d’exploitation différents, ces distinctions n’avaient aucune importance pour les banques, les multinationales et les gros investisseurs occidentaux tandis qu’ils scrutaient le monde à la recherche de bénéfices à leur portée. Le socialisme travaillait contre les intérêts commerciaux du capital industriel et financier US, qu’il soit orienté vers la fin de l’exploitation de la classe laborieuse ou le dépassement de l’oppression impérialiste de groupes nationaux.

    Le socialisme ba’athiste irritait Washington depuis longtemps. L’état ba’athiste avait exercé une influence considérable sur l’économie syrienne par le biais d’entreprises nationalisées, de subventions données à des entreprises nationales privées, de limites imposées à l’investissement extérieur et de restrictions appliquées aux importations. Les Ba’athistes considéraient ces mesures comme les outils économiques indispensables d’un état post-colonial, s’appliquant à arracher sa vie économique aux griffes d’anciennes puissances coloniales et à cartographier une voie de développement libre de la domination d’intérêts étrangers.

    Les objectifs de Washington, cependant, étaient évidemment antinomiques. Washington ne voulait pas que la Syrie nourrisse son industrie et conserve énergiquement son indépendance, mais qu’elle serve les intérêts des banquiers et des gros investisseurs qui comptaient vraiment aux États-Unis en ouvrant les forces vives de la Syrie à l’exploitation, ainsi que son territoire et ses ressources naturelles à la propriété étrangère. Notre agenda, déclarait l’Administration Obama en 2015, « se concentre sur l’abaissement des tarifs [douaniers] pour les produits américains, l’effacement des barrières à nos biens et services, et à l’application de normes plus draconiennes pour niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines. » [57] Ce n’était guère un nouvel agenda, c’était celui de la politique étrangère US depuis des décennies. Damas ne rentrait pas dans le rang dicté par Washington, qui insistait pouvoir et vouloir « diriger l’économie mondiale. » [58]

    Les partisans de la ligne dure à Washington avaient vu Hafez al-Assad comme un Communiste arabe, [59] et les responsables US considéraient son fils Bachar comme un idéologue incapable de se résoudre à délaisser le troisième pilier du programme du Parti Socialiste Arabe Ba’as : le socialisme. Le State Department US se plaignait que la Syrie avait « échoué à rejoindre une économie mondiale de plus en plus interconnectée, » ce qui revenait à dire qu’elle avait échoué à abandonner ses entreprises nationalisées entre les mains d’investisseurs privés comprenant des intérêts financiers de Wall Street. Le State Department US exprimait également sa déception que « des raisons idéologiques » avaient empêché Assad de libéraliser l’économie syrienne, que « la privatisation des entreprises n’est toujours pas très répandue, » et que l’économie « demeure hautement contrôlée par le gouvernement. » [60] Clairement, Assad n’avait pas appris ce que Washington avait appelé « les leçons de l’histoire, » c’est-à-dire, que « les économies de marché, pas les économies entièrement planifiées par la lourde main du gouvernement, sont les meilleures. » [61] En rédigeant une Constitution qui mandatait que le gouvernement maintienne un rôle dans l’orientation de l’économie pour le bien des intérêts syriens, et que le gouvernement ne ferait pas travailler les Syriens pour les intérêts des banques, des multinationales et des investisseurs occidentaux, Assad affermissait l’indépendance de la Syrie contre l’agenda de Washington visant à « ouvrir les marchés et niveler le terrain à l’avantage des entreprises américaines… à l’étranger. » [62]

    En sus de tout cela, Assad a souligné son allégeance aux valeurs socialistes contre ce que Washington avait naguère défini comme « l’impératif moral » de la « liberté économique » [63] en inscrivant les droits sociaux dans la Constitution : sécurité contre la maladie, le handicap et la vieillesse ; accès aux soins médicaux ; éducation gratuite à tous les niveaux. Ces droits vont continuer à être gardés hors d’atteinte des législateurs et des politiciens, qui auraient pu les sacrifier sur l’autel de la création d’un climat de basse fiscalité, attractif pour les affaires des investisseurs étrangers. Affront supplémentaire à l’encontre de l’orthodoxie pro-business de Washington, la Constitution contraignait l’état à pratiquer une fiscalité progressive.

    Enfin, le dirigeant ba’athiste a inclus dans sa Constitution mise à jour une provision qui avait été introduite par son père en 1973, un pas vers une démocratie réelle et authentique – une provision que les preneurs de décisions à Washington, avec leurs légions de connexions aux monde de la banque et de l’industrie, ne pouvaient pas supporter. La Constitution exigeait qu’au moins la moitié des membres de l’Assemblée Populaire soit tirée des rangs de la paysannerie et du prolétariat.

    Si Assad est un néolibéral c’est certainement au monde, l’un des adeptes les plus singuliers de cette idéologie.

    Sécheresse ?

    Un dernier point sur les origines du soulèvement violent de 2011 : quelques sociologues et analystes ont puisé dans une étude publiée dans les minutes [Proceedings] de la National Academy of Sciences pour suggérer que « la sécheresse a joué un rôle dans les troubles syriens. » Selon ce point de vue, la sécheresse a « provoqué la perte de récoltes qui ont mené à la migration d’au moins un million et demi de personnes, des zones rurales aux zones urbaines. » Ceci, en conjonction avec l’afflux de réfugiés venant d’Irak, a intensifié la compétition dans un bassin d’emplois limité dans ces zones urbaines, faisant de la Syrie un chaudron de tension économique et sociale sur le point d’entrer en ébullition. [64] L’argument semble raisonnable, même « scientifique », mais le phénomène qu’il cherche à expliquer – un soulèvement de masse en Syrie – n’a jamais eu lieu. Comme nous l’avons vu, une revue de la couverture médiatique occidentale n’a révélé aucune référence à un soulèvement de masse. Au contraire, les journalistes qui s’attendaient à trouver un soulèvement de masse ont été surpris de n’en déceler aucun. À la place, les journalistes occidentaux ont trouvé que la Syrie était étonnamment calme. Les manifestations organisées par les administrateurs de la page Facebook « The Syrian Revolution 2011 » ont été des pétards mouillés. Des opposants concédaient qu’Assad était populaire. Les journalistes n’ont pu trouver personne croyant qu’une révolte était imminente. Même un mois après les incidents de Deraa – qui ont impliqué des centaines de manifestants, éclipsés par les dizaines de milliers de Syriens qui ont défilé à Damas pour soutenir le gouvernement – le correspondant du New York Times sur place, Anthony Shadid, ne parvenait à trouver en Syrie aucun des signes des soulèvements de masse qu’avaient vécu la Tunisie ou l’Égypte. Au début du mois de février 2011, « Omar Nashabe, un observateur et correspondant de longue date du quotidien arabe Al-Akhbar, basé à Beyrouth » disait à Time que « les Syriens souffrent sans doute de la pauvreté qui afflige 14% de la population combinée à un taux de chômage estimé à 20%, mais Assad conserve sa crédibilité. » [65]

    Que le gouvernement commandait le soutien populaire a été confirmé quand l’entreprise britannique YouGov publia un sondage fin 2011, qui montrait que 55% des Syriens désiraient qu’Assad reste au pouvoir. Le sondage ne récolta presque aucune mention dans les médias occidentaux, poussant le journaliste britannique Jonathan Steele à poser la question : « Imaginez qu’un sondage d’opinion respectable découvre que la majorité des Syriens préfère que Bachar al-Assad demeure au pouvoir, est-ce que cela ne serait pas une nouvelle importante ? » Steele décrivit les résultats du sondage comme « des faits incommodes » qui ont « été étouffés » parce que la couverture médiatique des événements en Syrie avait « cessé d’être juste » et s’était transformée en « arme de propagande ». [66]

    De beaux slogans en lieu et place de politique et d’analyse

    Draitser peut être déclaré fautif non seulement pour avoir propagé un argument établi par présomption ne reposant sur aucune preuve, mais aussi pour avoir remplacé la politique et l’analyse par l’émission de slogans. Dans son article du 20 octobre sur Counterpunch, « Syria and the Left : Time to Break the Silence » [La Syrie et la Gauche : Il est Temps de Rompre le Silence, NdT], il affirme que les objectifs devant définir la Gauche sont la quête de paix et de justice comme si c’étaient des qualités inséparables, ne se trouvant jamais en opposition. Que la paix et la justice puissent parfois être antithétiques est illustré dans la conversation qui suit, entre le journaliste australien Richard Carleton et Ghassan Kanafani, un écrivain, romancier et révolutionnaire palestinien. [67]

    C : Pourquoi ton organisation n’entame-t-elle pas des pourparlers de paix avec les Israéliens ?

    K : Tu n’entends pas vraiment « pourparlers de paix ». Tu veux dire capituler. Abandonner.

    C : Pourquoi ne pas simplement parler ?

    K : Parler à qui ?

    C : Parler aux dirigeants israéliens.

    K : C’est comme une espèce de conversation entre l’épée et le cou, c’est ça ?

    C : Hé bien, s’il n’y a aucune épée ni aucun fusil dans la pièce, tu pourrais toujours parler.

    K : Non. Je n’ai jamais vu de conversation entre un colonialiste et un mouvement de libération nationale.

    C : Mais malgré tout ça, pourquoi ne pas parler ?

    K : Parler de quoi ?

    C : Parler de la possibilité de ne pas se battre.

    K : Ne pas se battre pour quoi ?

    C : Ne pas se battre du tout. Pour quoi que ce soit.

    K : D’habitude, les gens se battent pour quelque chose. Et ils arrêtent de le faire pour quelque chose. Alors tu ne peux même pas me dire pourquoi, et de quoi nous devrions parler. Pourquoi devrions-nous parler d’arrêter de nous battre ?

    C : Parler d’arrêter de se battre pour faire cesser la mort et la misère, la destruction et la douleur.

    K : La misère et la destruction, la douleur et la mort de qui ?

    C : Des Palestiniens. Des Israéliens. Des Arabes.

    K : Du peuple palestinien qui est déraciné, jeté dans des camps, qui souffre de la faim, assassiné pendant vingt ans et interdit d’employer son propre nom, « Palestiniens » ?

    C : Pourtant, mieux vaut ça plutôt qu’ils soient morts.

    K : Pour toi, peut-être. Mais pas pour nous. Pour nous, libérer notre pays, avoir notre dignité, le respect, posséder simplement des droits humains est une chose aussi essentielle que la vie elle-même.

    Draitser n’explique pas les valeurs auxquelles devrait se consacrer la Gauche aux USA quand la paix et la justice sont en conflit. Son invocation du slogan « paix et justice » en tant que mission d’élection pour la Gauche US semble n’être rien de plus qu’une invitation faite aux gauchistes d’abandonner la politique pour s’embarquer plutôt sur une mission les vouant à devenir de « belles âmes » se situant au-delà des conflits sordides qui empoisonnent l’humanité – sans jamais prendre parti, hormis celui des anges. Son affirmation comme quoi « aucun groupe n’a à cœur les meilleurs intérêts de la Syrie » est presque trop stupide pour mériter un commentaire. Comment le saurions-nous ? L’on ne peut s’empêcher d’avoir l’impression qu’il croit qu’il sait, et avec lui la Gauche US, seuls parmi tous les groupes et tous les états du monde, ce qui est le mieux pour « le peuple syrien ». C’est peut-être pourquoi il annone que la responsabilité de la gauche US est vouée « au peuple de Syrie, » comme si le peuple de Syrie était une masse indifférenciée dotée d’intérêts et d’aspirations identiques. Les Syriens dans leur ensemblecomprennent à la fois les républicains laïques et les Islamistes politiques, qui possèdent des opinions irréconciliables sur la manière d’organiser l’état, et qui ont été enferrés dans une lutte à mort pendant plus d’un demi-siècle – lutte entretenue, du côté islamiste, par son propre gouvernement. Les Syriens dans leur ensemble comprennent ceux qui sont en faveur de l’intégration dans l’Empire US et ceux qui s’y opposent ; ceux qui collaborent avec les impérialistes US et ceux qui s’y refusent. De cette perspective, que signifie donc l’affirmation que la gauche US ait une responsabilité envers le peuple de Syrie ? Quel peuple de Syrie ?

    Je pensais que la responsabilité de la gauche US se situait auprès des travailleurs des États-Unis, pas du peuple de Syrie. Et je pensais pareillement que la Gauche US aurait considéré que parmi ses responsabilités figure la diffusion d’analyses politiques rigoureuses et fondées sur des preuves, démontrant comment les élites économiques US utilisent l’appareil d’état US pour faire progresser leurs propres intérêts aux dépens des populations, domestiquement et à l’étranger. Comment la longue guerre de Washington contre la Syrie affecte-t-elle la classe laborieuse aux USA ? C’est ce dont Draitser devrait parler.

    Mon livre, « La Longue Guerre de Washington contre la Syrie », paraîtra en avril 2017.

    Stephen Gowans

     

    Article original en anglais :

  •  Colonisation : les vols de terres en Cisjordanie atteignent des records
    Charlotte Silver l 30 mars 2016 - The Electronic Intifada - Traduction : Info-Palestine.eu- samedi 2 avril 2016 -
    http://www.info-palestine.eu/spip.php?article15972

    Le 21 mars, les autorités Israéliennes d’occupation ont commencé à informer les habitants palestiniens des villages d’Al-Sawiya, d’Al-Sharqiya, d’Al-Lubban et de Qaryout dans la région de Naplouse, que leurs terres devenaient « terres d’État » et à ce titre deviendraient partie intégrante de la colonie juive Eli.

    Les villages avaient fait appel de la confiscation de leurs terres devant la Cour Suprême israélienne dès 2014.

    La surface totale volée manque de précision, des sources Palestiniennes parlant de 1200 dunums (120 hectares) et la COGAT - l’organisme israélien gérant la colonisation des terres - faisant mention de 612 dunums (61,2 hectares) qui seraient ajoutés à la colonie Eli.

    Une semaine avant cela, Israël a annoncé qu’il confisquerait 2342 dunams (234 hectares) de terres près de Jéricho et le long du couloir entre Jérusalem et la Mer Morte, une précieuse voie de communication pour l’industrie du tourisme.

    Selon la Paix Maintenant, la terre sera employée pour construire des centaines d’unités de nouveaux logements, aussi bien que des sites touristiques et des boutiques de souvenirs le long de la route.

    Dans ce secteur se trouvent également 20 villages de la tribu bédouine de Jahalin, qu’Israël a déjà tenté de déplacer de force.

    Israël prévoit d’établir des milliers d’unités pour les colons juifs dans le secteur entre Jérusalem et Jéricho - en Cisjordanie occupée - qu’il appelle le secteur E1.

    Les nouvelles colonies israéliennes isoleraient encore plus Jérusalem Est du reste de la Cisjordanie occupée et diviseraient définitivement la Cisjordanie entre nord et sud.

    Alors que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu avait décidé de différer en 2013 l’important projet dans E1, en réponse à la pression internationale, il a tranquillement rétabli les plans de construction d’origine.

    En décembre dernier, la Paix Maintenant a déclaré avoir obtenu des documents, en s’appuyant sur le droit à l’information, qui montrent que le ministère israélien du logement prévoyait de construire des milliers de maisons dans le secteur E1.

    #Palestine #colonisation #vol

  • Lula et les BRICS pris dans une lutte à mort | Le Club de Mediapart
    Par Pepe Escobar. Article publié le 7 mars 2016 dans RT : « Lula and the BRICS in a fight to the death ».
    traduction Jean-François Goulon
    https://blogs.mediapart.fr/jean-francois-goulon/blog/100316/lula-et-les-brics-pris-dans-une-lutte-mort

    (...) Entre en scène l’Elliott Ness des tropiques

    Cela nous conduit à ce vendredi spectaculaire, une mise en scène hollywoodienne, à Sao Paulo, qui a envoyé des ondes de chocs dans le monde entier. Lula « détenu », interrogé, humilié en public. Voici mon analyse détaillée.

    Le Plan A pour le raid hollywoodien contre Lula était un pari ambitieux : il s’agissait non seulement de paver la voie pour la destitution de la Présidente Dilma Rousseff, sur une accusation d’« association de malfaiteurs », mais de « neutraliser » Lula pour de bon, en l’empêchant de se représenter à la présidentielle en 2018. Il n’y avait pas de Plan B.

    On pouvait s’attendre - comme dans tous les coups montés du FBI - à ce que toute l’opération se retourne contre ses instigateurs. Lula, dans un discours politique d’une grande maîtrise, diffusé en direct dans tout le pays, s’est non seulement positionné de façon convaincante comme la victime d’une conspiration, mais a également revigoré ses troupes ; même des conservateurs respectables ont fermement condamné la mise en scène hollywoodienne, parmi eux, un ministre de la Cour Suprême et un ancien ministre de la justice, ainsi qu’un économiste de premier plan, Bresser Pereira, l’un des fondateurs du PSDB - les anciens sociaux-démocrates devenus des agents néolibéraux sous influence américaine -, et des dirigeants de l’opposition de droite.

    Bresser a en fait déclaré que la Cour Suprême brésilienne devrait intervenir dans l’opération Car Wash pour empêcher les abus. Lula, par exemple, avait demandé à la Cour Suprême de détailler quelle jurisprudence était appropriée pour enquêter sur les accusations formulées contre lui. En outre, un avocat au centre de la scène durant le raid hollywoodien a dit que Lula avait répondu sans sourciller à toutes les questions durant cet interrogatoire de près de quatre heures - des questions auxquelles il avait déjà répondu auparavant.(...)

    #Brésil #Lula

  • #Grèce (2/2) : Le scandale des mines d’or à Ierissos
    http://www.franceculture.fr/emissions/sur-les-docks/grece-22-le-scandale-des-mines-d-or-ierissos


    Sur les Docks s’est rendu à Ierissos, une bourgade du Nord où s’incarnent les débats qui agitent la Grèce : permis d’exploitation bradés, vente à la découpe du littoral, corruption des institutions. Sur une population de 3000 personnes il faut compter 370 inculpations.

    Edolrado Gold a décidé d’ouvrir une mine à ciel ouvert de 700 mètres de diamètres. 317 km2 de sous-sol ont été acquis par cette multinationale canadienne qui espère extraire quelques milliers de tonnes d’or… un immense magot enfoui sous la montagne qui plonge sous la mer au pied d’Ierissos. L’extraction prévoit, outre de nombreuses galeries sous-marines, de percer cette faille sismique par un canal en dépit du souvenir des anciens : « En 1932, un séisme a détruit la ville, 10 000 personnes se sont trouvées sans abri : il ne faut pas toucher à la faille sismique, cela fait gronder les dieux de l’Olympe ». A l’inverse, Kostas Georgantzis d’Eldorado Gold déclare : « En 2016, la Grèce pourrait devenir le premier producteur d’or de l’Union Européenne, dépassant la Finlande, si la Cour Suprême nous autorise à opérer ! »

    Depuis 2013, intimidations, lynchages, pressions policières sévissent à Ierissos et la valse des procès continue, tandis que le site se creuse sous les yeux des habitants. Des déchets sortis des sites d’extraction continuent à être exportés vers la Chine via Thessalonique avec l’accord des administrations concernées.

  • Dans les heures qui ont suivi la mort d’Antonin Scalia, samedi 13 février, une âpre bataille s’est ouverte à Washington : le président Barack Obama souhaite désigner le successeur de ce juge à la #Cour_Suprême avant la fin de son mandat, mais il se heurte à l’opposition des républicains, majoritaires au Sénat et qui ont le pouvoir de bloquer toute nomination avant l’arrivée du prochain locataire de la Maison Blanche. En 2005, Daniel Lazare analysait une autre succession à la Cour Suprême et proposait une histoire de cette puissante institution, tour à tour farouchement conservatrice et « quasi révolutionnaire ».

    Aux #Etats-Unis, une Cour trop suprême
    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/11/LAZARE/12889 #st

    http://zinc.mondediplo.net/messages/18128 via Le Monde diplomatique

  • La suspension du plan d’Obama pour le #Climat provoque de vives réactions
    https://www.mediapart.fr/journal/international/100216/la-suspension-du-plan-d-obama-pour-le-climat-provoque-de-vives-reactions

    Barack Obama, lors du premier jour de la #Cop21 © Collectif À-vif(s) La Cour Suprême américaine a suspendu le plan de #Barack_Obama pour le climat. Le blocage par la justice de ces mesures fragiliserait l’accord de Paris issu de la COP21.

    #International #Energies_fossiles

  • L’UE et les droits des Polonais
    http://www.uef.fr/l-ue-et-les-droits-des-polonais

    Les récentes décisions du Gouvernement polonais actuel, relatives notamment à la composition de la Cour Suprême et à la liberté de la presse, ont attiré l’attention des media sur la situation des libertés publiques dans ce pays et ont suscité plusieurs réactions tant au sein du Parlement Européen que de la Commission . Celle-ci vient d’inscrire formellement cette question à l’ordre du jour de sa prochaine réunion du 13 janvier. En quoi l’UE est-elle concernée par cette situation et quelles sont ses (...)

    #Tribunes

    / #Pologne

  • Voilà plusieurs jours qu’on tourne autour d’un sujet qui devrait à mes yeux disqualifier toute personne acceptant l’idée d’en débattre sérieusement. La déchéance de nationalité a été décrétée il y a quelques dizaines d’années de cela par la Cour Suprême des États-Unis comme un traitement dégradant et inadmissible. Par les mêmes gens qui tolèrent la peine de mort : ça devrait être un signe pour tous les intelligents qui discutent dans le poste.
    http://seenthis.net/messages/445303
    Désormais, la loi qui se prépare à ce sujet évoque qu’il sera possible d’utiliser cette peine pour, je cite le projet de loi : « une personne née française qui détient une autre nationalité peut être déchue de la nationalité française lorsqu’elle est condamnée pour un crime constituant une atteinte grave à la vie de la Nation ».
    http://seenthis.net/messages/445544
    Exit le terrorisme, trop vague, évidemment, bienvenue à « l’atteinte grave à la vie de la Nation ». Vous l’entendez venir, là, l’atteinte grave à la vie de la Nation de la part des insurgés de Notre Dame des Landes ? Et les « De Sivens » ? Et tous les autres là, qui veulent un monde meilleur et qui en sont à devoir résister à la violence institutionnelle ? Les écolos, les squatteurs...
    Ceux qui estiment qu’il est possible de discuter sereinement et sérieusement de la déchéance de nationalité ne se rendent sans doute pas compte qu’ils constituent une atteinte grave à la vie de la Nation... Pendant qu’on déblatère sur ce sujet, mine de rien, on ne discute pas des autres sujets... sur lesquels Macron peut légiférer en toute tranquillité... démontage du Code du Travail, suppressions de postes, suppressions de crédits de fonctionnement et d’investissement, privatisation de tout ce qui peut rapporter de l’argent (réduction des remboursements de la sécurité sociale, afin de justifier la mutuelle obligatoire et de lire des tas de gens s’exclamer : « voilà un vrai progrès »...).

  • Cour Suprême israélienne : Best of de l’apartheid pour l’année 2015 - Investig’Action
    http://www.investigaction.net/Cour-Supreme-israelienne-Best-of.html

    "On connait l’arsenal de lois racistes et répressives votées régulièrement par le parlement israélien. Mais pour ceux qui croiraient encore que la Cour suprême israélienne rétablit ne serait-ce qu’un peu de #justice, l’ONG Palestinienne Adalah énumère ici 10 décisions discriminatoires, de nature à renforcer l’apartheid israélien."(Permalink)

    #israël #palestine #discrimination

  • La légitimité pulvérisée de la “gouvernance” anglo-saxonne
    http://www.dedefensa.org/article/la-legitimite-pulverisee-de-la-gouvernance-anglo-saxonne

    La légitimité pulvérisée de la “gouvernance” anglo-saxonne

    Une “crise de légitimité” est, à notre époque, nécessairement une crise de communication (en plus de ses composants politiques propres). La pratique statistique en politique (sondages, enquêtes) en fournit notamment mais principalement le moyen, pour le meilleur ou pour le pire, et elle exerce une influence considérable sur les psychologies. Pour cette raison, le dernier sondage Gallup aux USA représente une grave menace pour “le gouvernement des États-Unis” as a whole (toute l’organisation du gouvernement, – administration, Congrès, Cour Suprême, structure de lobbying, d’influence et de corruption, etc.). Ce sondage intervient à l’heure où la démission (effective le 30 octobre) du républicain John Boehner de sa fonction de Speaker (Président de la (...)

  • #Turquie | Selahattin Demirtas (HDP) : “Six millions d’électeurs nous ont mandatés pour la paix”

    Je relaie ici un texte, présenté comme suit par Zeynep Jouvenaux (@zjouvenaux) sur un autre réseau : Le 28 juillet dernier, Selahattin Demirtaş, le co-président du parti #HDP (parti de gauche visant à rassembler tous les peuples de Turquie, que le gouvernement en place veut faire interdire) a prononcé un discours mémorable lors de la réunion de son groupe parlementaire. En voici le texte intégral en français. Selahattin Demirtas est une chance non seulement pour la Turquie, mais pour toute la région. C’est la première fois qu’un politicien kurde déjoue tous les pièges communautaristes en Turquie, et se pose comme un acteur politique pour l’ensemble du pays. Très vivement recommandé ! (cc : @alaingresh)

    Cher-e-s ami-e-s,

    Durant la période électorale, nous avons tous vu, vécu, débattu ensemble des dangers qui menaçaient la Turquie. Nous avons travaillé, nous n’avons pas ménagé nos efforts pour expliquer aux peuples ce que nous espérions pour la Turquie, ce que ces élections signifiaient. On l’a fait comme on le pouvait, avec nos moyens, avec sincérité. Nous avons dit clairement ce que nous avions comme projet à nos électeurs, à nos frères et sœurs, à nos concitoyens. A l’arrivée, nos concitoyens se sont rendus aux urnes pour exprimer leur volonté, malgré des conditions très hostiles et inégalitaires. Nous avions en face de nous un adversaire qui mobilisait tous les moyens de l’Etat, tous les fonds publics pour faire sa propre campagne. Malgré cela, nous avons obtenu 13 % des voix, six millions d’électeurs ont voté pour nous, nous ont fait l’honneur de mener ici, à l’Assemblée nationale pour défendre la justice, la démocratie, la paix, pour prendre le parti de ceux qui sont opprimés, exploités, des pauvres, des femmes, des jeunes. C’est pour cela que nous avons été mandatés.

    “Respecter la volonté des électeurs”

    Cher-e-s ami-e-s,

    Certaines difficultés que nous avons vécues lors de la période électorale ont été relayées dans les médias. Mais vous, qui travaillez sur le terrain, vous avez expérimenté tout cela de très près. La campagne électorale a été très difficile. Malgré cela, nous avons toujours affirmé que nous nous inclinerions devant les résultats, quels qu’ils soient. Notre parti, le HDP a toujours dit que même s’il restait en deçà du barrage des 10 % [ndt. en Turquie, un parti doit obtenir au moins 10% des votes au niveau national pour pouvoir faire entrer un député au Parlement. En deçà de ces 10 % au niveau national, les votes exprimés pour le parti ne comptent pas], il accepterait son sort. Nous avons dit : même si nous ne pouvons pas entrer à l’Assemblée nationale, nous continuerons de travailler, nous essayerons à nouveau, nous estimerons que c’est de notre faute, que c’est à nous de nous améliorer. En tant que dirigeants du Parti, nous nous sommes même engagés à démissionner en cas d’échec, à céder nos places à d’autres camarades, pour poursuivre le combat démocratique.

    Souvenez-vous, à cette période, le Premier Ministre alors en place [du parti AKP] faisait aussi campagne, et nous lançait des mises en garde en disant : « attention, si vous n’arrivez pas à franchir le barrage des 10 %, il ne faut pas venir pleurer. Engagez-vous dès à présent à respecter la volonté des électeurs. Quel que soit le résultat des urnes, soyez prêts à l’accepter ».

    “Ceci est un Coup d’Etat”

    Pourquoi je rappelle tout ça, cher-e-s ami-e-s ? Ceux qui ont déclaré qu’il ne pouvait y avoir de volonté individuelle au-delà de la volonté de la nation, ceux qui ont dit « nous sommes arrivés au pouvoir grâce à la volonté de la nation, si la nation veut notre départ, nous partirons », ceux qui, depuis treize ans, [ndt. AKP est au pouvoir depuis 13 ans] n’ont cessé de répéter le caractère souverain de la volonté de la nation, du peuple, des urnes dont ils tiraient leur légitimité, ceux-là ont décidé aujourd’hui de contrevenir à la volonté du peuple, de nier les résultats des élections, de faire un Coup d’Etat, de former un gouvernement de junte.

    Notre pays s’en est sorti haut les mains des élections législatives du 7 juin. La société a fait son devoir, nos concitoyens se sont rendus aux urnes. Malgré de nombreuses tentatives de fraude, et d’irrégularités dans des bureaux de vote, nos concitoyens ont voté. Le taux de participation était l’un des plus élevés de toute l’histoire de la République. Ces votes ont donné lieu à un nouveau Parlement. A travers leurs votes, les électeurs de ce pays ont demandé un gouvernement de coalition [ndt. AKP a perdu la majorité absolue aux élections du 7 juin, et n’est pas en mesure de former un gouvernement tout seul]

    Mais, ceux qui, depuis 13 ans, nous rabâchent qu’ils sont arrivés au pouvoir par la volonté nationale, ceux qui disent [ndt. Demirtas se réfère à Recep Tayyip Erdogan] “_j_e ne reconnais aucune tutelle, je ne reconnais aucune tentative de Coup d’Etat, moi j’ai lutté contre les Coups d’Etat, je n’en tolérerai aucune”, ceux-là même renient tous ces principes qu’ils faisaient mine de défendre, devant le succès électoral du HDP. Ils viennent de faire un Coup d’Etat. Après le 7 juin, contre la volonté du peuple, en Turquie, nous avons assisté à un coup d’Etat de Recep Tayyip Erdogan. Actuellement, nous avons une junte civile qui a pris possession des organes exécutifs, allant contre la volonté du peuple.

    Ils n’ont aucune légitimité. Leur pouvoir est illégal. D’où tirent-ils leur pouvoir, leur légitimité ?

    “Le gouvernement en place n’est pas légitime”

    Les décisions qu’ils prennent en ce moment même, comme celles de mener le pays à la guerre, ou de nommer des hauts fonctionnaires d’Etat, ou encore d’engager des dépenses sur des fonds secrets d’Etat... Sur quoi les fondent-ils ces décisions ? Le 7 juin, les électeurs vous ont retiré ce pouvoir. Depuis le 7 juin, vous n’avez pas la majorité pour former un gouvernement à vous seuls. Depuis le 7 juin, vous n’êtes pas autorisés à prendre ce genre de décisions tous seuls. Ceux qui agissent ainsi ont clairement fait un Coup d’Etat qui piétine les résultats des dernières élections du 7 juin. Nous en sommes là.

    Et il y a aussi les suiveurs de ce Coup d’Etat. Ceux qui se disent nationalistes [ndt. Demirtas se réfère ici au parti ultra-nationaliste de droite MHP] applaudissent des deux mains ce Coup d’Etat sans honte, sans vergogne. Souvenez-vous de ce qu’il [le chef du parti MHP] disait avant les élections, il disait « si un membre de notre parti se rend au Palais [du Président Erdogan], il sera radié ». C’était ça leur discours aux nationalistes. Mais hier, au Palais, ils étaient tous en garde-à-vous devant le Président.

    Alors ? Vous disiez que vous alliez demander des comptes à Bilal [le fils du Président Erdogan qui semble compromis dans diverses affaires de corruption], _regardez, vous n’avez pas eu Bilal, mais vous avez fini par donner votre Hilal [ndt. allusion au croissant de lune, symbole du parti ultra-nationaliste HDP, qui se dit « hilal » en turc)_

    “Notre seule faute est d’avoir obtenu 13% des voix”

    Cher-e-s ami-e-s, alors de quoi sommes-nous coupables ? Quelle est notre faute ? C’est d’avoir obtenu 13% des voix aux élections, d’avoir porté la volonté du peuple aux urnes et d’avoir donné lieu à la formation d’un nouveau Parlement. A part cela, on ne peut nous imputer aucun méfait. Nous avons lutté pour la démocratie, la fin des inégalités, pour que l’égalité et la liberté deviennent nos modes de vie pérennes dans ce pays. C’est pour cela, c’est pour la paix que les électeurs ont mandaté nos 80 députés aujourd’hui présents dans l’Assemblée nationale. Et dès le premier soir, dès le 7 juin, nous avons dit que nous étions prêts à servir la paix.

    Mais ceux qui ont clamé depuis des années lutter pour la paix, pour la résolution des conflits, pour la fraternité et l’unité des peuples de ce pays ; ceux qui ont solennellement affirmé qu’ils donneraient leur vie pour la paix, en buvant de la ciguë, en devenant des martyrs, ceux-là même nous ont démontré combien la paix ne signifiait rien pour eux en vérité, une fois qu’ils ont perdu leur majorité absolue après le 7 juin. C’est ça le sens de ce Coup d’Etat.

    L’accord de Dolmabahçe était une chance inédite pour ce pays. Le Président l’a renié”

    Souvenez-vous de l’accord de Dolmabahçe [ndt. en février 2015 un accord avait été trouvé entre les forces kurdes et représentants du gouvernement turc en vue du désarmement et de la paix. En mars 2015, le Président Erdogan a condamné cet accord commun, en reniant notamment une quelconque unité, ou entente entre les parties]

    Des délégations formées de nos députés, des représentants d’Imrali [ndt.référence à Abdullah Ocalan, le leader du PKK], des représentants du gouvernement et des députés d’AKP ont fait une déclaration commune. Cette déclaration de Dolmabahçe avait été un tournant crucial pour l’histoire politique turque. Cet accord, ce texte, ne sont pas à prendre à la légère. C’est quelque chose de très sacrée, très morale, très respectable. Je remercie encore une fois tous ceux qui y ont contribué. Chaque partie, que ce soit nos députés, les députés du AKP, les représentants du gouvernement et surtout Monsieur Öcalan qui a rendu possible cette annonce à travers sa ligne politique ferme, chacun d’entre eux mérite nos remerciements. Car, à travers cette déclaration, ils ont remis les clés de la paix aux peuples de Turquie. Ils ont libéré la paix prise en otage par toutes ces puissances qu’on qualifie tantôt d’étrangères, d’obscures, de secrètes, d’agents provocateurs nationaux ou internationaux. Bref ils ont écarté tous ceux qui ont été désignés comme les ennemis de la paix à un moment donné, et ils nous ont confiés cette paix à nous, aux peuples de Turquie. Voilà le sens de l’accord de Dolmabahçe. Cet accord n’était pas une trahison, ni une division du pays. C’était un manifeste, une feuille de route pour la fraternité, la libération de tous, la démocratie et le désarmement. Et nous, forts du mandat que le peuple nous a accordé après les élections du 7 juin, nous avons voulu immédiatement mettre tout cela en œuvre. Nous avons dit que nous respecterions ces principes quels que soient les partis qui allaient former le gouvernement. Nous avons apporté notre soutien à la paix et avons dit qu’on était prêt à collaborer avec tous les partis dans ce sens.

    Le Président de ce pays ne désire pas la paix

    Cher-e-s ami-e-s,

    Nous avons tous suivi avec attention comment ils se sont désolidarisés de l’accord de Dolmabahçe au bout d’une semaine, comment ils l’ont renié. Monsieur le Président a immédiatement réprouvé, contesté cet accord, en allant même critiquer jusqu’à la photo où toutes les parties posaient ensemble. Il a même nié l’existence des pourparlers pour la paix, en déclarant que, de toute façon il n‘y avait même pas de problème kurde dans ce pays. Je le comprends ceci dit. Il s’est fait construire un somptueux palais. Il l’a richement décoré. Il vient de s’y installer à peine. Il a des envies, des ambitions, il aime les titres, la gloire, le pouvoir, l’argent. Or la paix, la résolution des conflits internes, la démocratie, tout cela signifierait pour lui de perdre tout ça. Donc, lui, je le comprends.

    Mais j’ai beaucoup de mal à comprendre tous ceux qui avaient apposé leur signature à cet accord. Tous ces responsables d’Etat qui ont participé aux pourparlers, puis ont fait cette déclaration. Ils ont travaillé jour et nuit pour arriver à cet accord. Alors pourquoi l’ont-ils laissé tomber ? Comme nous, vous y avez passé du temps, donné votre énergie. Nous n’avons rien fait d’illégal, ni d’immoral. Nous avons fait ensemble et publiquement la promesse de la paix aux peuples de Turquie. Et nous n’étions qu’à un pas de la réalisation de cette promesse. Il ne restait plus qu’une semaine pour que tout aboutisse. Aux membres de l’AKP, au Premier Ministre à Monsieur le Président qui nous somment de faire des déclarations pour prouver encore et encore que nous sommes pour la paix. A ceux qui nous reprochent de nous nourrir de terrorisme, de sang, de conflits, je voudrais rappeler cet accord de Dolmabahçe.

    Il ne nous restait plus qu’une semaine, dix jours, pour résoudre de manière stable et pérenne le plus gros problème de la Turquie, pour arrêter le sang qui coule depuis 40 années. Nous avons travaillé, mené ces pourparlers pendant deux ans et demi. Il nous restait 10 jours pour aboutir. Pourquoi y avez-vous renoncé ? Pourquoi vous n’annoncez pas publiquement les raisons de votre désengagement de cet accord ? Pourquoi, pourquoi y avez-vous renoncé ? Imaginez-vous. Il y une organisation armée, le leader de cette organisation [référence à PKK et à Abdullah Öcalan] annonce qu’il va faire un appel à tous ses guérillas, les rassembler dans la semaine qui suit dans un congrès exceptionnel pour leur dire de déposer les armes définitivement. Nous, nous nous sommes réjouis de cette nouvelle. Pourquoi, vous, vous avez paniqué à cette nouvelle ? Monsieur le Président, pourquoi avez-vous paniqué devant la perspective que le PKK dépose les armes ? C’est vous qui avez empêché de déposer les armes ! On a l’impression que si aujourd’hui les membres du PKK quittaient leurs montagnes pour déposer leurs armes, le Président Erdogan leur bloquerait le passage, en leur disant « mais je vous en prie, regagnez la montagne, poursuivez la lutte armée ». Car il n’a pas l’intention d’aboutir à la paix. Je le dis très clairement, il faut que ceci soit très bien compris par tous nos frères et sœurs, par nos concitoyens, par tous ceux qui vivent en Turquie : le Président de ce pays a stoppé le désarmement du PKK, a tout fait pour l’en empêcher.

    Alors que nous étions parvenus à un point déterminant avec l’accord de Dolmabahçe, il a tout balayé d’un revers de la main, en anéantissant tous les fruits des pourparlers. Il a mis fin au processus de paix. Car, tous les sondages d’opinion lui ont démontré que si la paix se réalisait, cela serait contraire à ses intérêts, que la paix serait un obstacle pour lui, l’empêcherait d’obtenir le changement de la Constitution au profit d’un régime présidentiel, comme il le souhaite. Alors il s’est dit : « à quoi bon ces négociations, ce processus pour la paix si cela m’empêche d’instituer le régime présidentiel ? »

    Ceux-là même qui nous qualifient de traîtres à la patrie, de séparatistes, de terroristes, ont livré ce pays dans les flammes de leurs propres mains.

    ~Regardez, je l’exprime en jurant sur tout ce en quoi je crois, toutes mes valeurs sacrées. La situation est aussi claire que cela. Toute la population devrait agir en sachant cette vérité simple.

    “Il n’y a aucune menace séparatiste”

    Il n’y avait pas de menace de séparation, ni de guerre, cette menace n’existe toujours pas. L’organisation appelée PKK a abandonné la stratégie de séparation il y a 20 ans de cela. Il n’existe pas de menace ni la peur de séparation dans le pays. Elle a annoncé qu’elle allait faire un congrès pour le désarmement. De quelle menace parle-t-on ? Il n’y avait donc pas de menace, la seule chose que vous deviez faire, la plus importante et honorable, c’était de maintenir les négociations pour arriver à un résultat final en une semaine ou 10 jours. Maintenant, si on avait fait la paix avec le PKK, si, de facto, la force du PKK n’était plus une menace pour la Turquie, et c’était possible... Ça aurait pu arriver en février. On aurait pu mettre ça en œuvre de facto en mars. Qu’est-ce qui se serait passé dans ce cas, cher-e-s frères et sœurs ? Une Turquie qui aurait fait la paix avec le PKK, une Turquie qui serait sortie de la menace armée du PKK, elle aurait pu se mettre à respirer à l’intérieur comme à l’extérieur, réfléchissez-y. Ainsi, elle aurait pu devenir un acteur de la paix pour tout le Moyen Orient. A ce moment-là, fallait-il se battre contre l’EI ? Cette Turquie qui aurait fait la paix avec le PKK, aurait pu se battre, avec le PKK, contre l’EI.

    Cela est politiquement possible, est éthiquement juste et légitime aux yeux de la population, on aurait pu donc le faire. Mais ils n’ont pas préféré ceci. Car Erdogan a bien dit qu’ils avaient besoin de 400 députés, donnez-nous 400 députés et vivez sereinement, tout se passera bien, sans embrouilles, c’est ce qu’il a dit. Si vous ne les donnez pas, il n’y aura pas de paix pour vous dans ce pays. Regardez, cher-e-s ami-e-s, nous avions prévu les délires qui nous attendaient quand nous nous étions fixés le but de franchir le barrage des 10 %. Et nous avons essayé de vous expliquer lors de nos réunions, dans nos appels à notre peuple, comment, dans cette folie, ils allaient nous conduire vers le feu.

    Ağrı Diyadin, les provocations pendant la période des élections, l’attentat lors du rassemblement, pour la campagne électorale à Diyarbakir, les attaques fascistes à Erzurum, les attentats à Adana, Mersin, les attaques contre les 176 permanences de notre parti. Tout cela était les signes de cette folie.

    “Toutes les victimes sont nos frères et soeurs, nos enfants”

    Maintenant, je suis sûr que les peuples de Turquie voient mieux dans quelle situation ces gens sont capables de nous plonger. Cher-e-s frères et sœurs, nos mères qui ont envoyé leurs enfants faire leur service militaire, nos mères dont les enfants sont des policiers, leurs pères... Ce sont nos enfants, nos frères et sœurs. Les enfants des personnes avec qui nous devons vivre en fraternité sur ces terres, nos frères. La mort d’un seul parmi eux ne pourrait nous faire sentir que de la douleur, que de l’amertume...

    “Ces jeunes ne meurent pas pour défendre la patrie, ils sont sacirifés pour les intérêts du Palais présidentiel”

    Mais ces mères et pères devront savoir : ils n’envoient pas ces enfants à la mort pour la patrie, c’est pour défendre le Palais que les cadavres de ces enfants arrivent entourés de drapeaux turcs. Pour le Palais, pas pour la patrie. Cette patrie appartient à nous tous. Si elle est menacée défendons-la ensemble, main dans la main. Si notre patrie est attaquée par l’ennemi, luttons ensemble, nous l’avons déjà fait plusieurs fois dans le passé. Nous l’avons fait en 1071, dans les années 1920. Faisons-le ensemble encore une fois aujourd’hui, défendons la patrie ensemble mais que personne ne nous demande de sacrifier nos enfants pour les profits d’un parti, encore moins pour le règne et la puissance d’une seule personne. Vous devrez aussi hausser votre voix.

    Des enfants, ça ne s’élève pas facilement. Nous sommes, la plupart, des parents. Nous voyons dans quelles difficultés grandissent nos enfants.

    Ne les sacrifions pas pour les bénéfices d’un palais, ni pour ses ambitions ni pour son pouvoir. Il ne s’agit aucunement de la défense de la patrie. Il n’existe pas de menace. Ce sont des tromperies. Alors que nous étions à un seul pas de la paix, au lieu de franchir ce pas et d’attraper la paix, ils ont préféré cette méthode. En ce moment, cher-e-s ami-e-s, malheureusement les corps des défunts arrivent de tout part. Ils arrivent des montagnes, des vallées, des villes, des villages, des places publiques. Ils arrivent dans les mosquées, dans les Cemevi, [lieu du culte des alévi]. Mais ce sont, tous, les enfants de ce peuple. Et ce complot, cette sale combine est calculée de telle manière que le sang coulera.

    “Les sales combines du pouvoir”

    Les Kurdes mourront, les Turcs mourront, les membres du PKK mourront, les soldats mourront, la police mourra. Les civils mourront. Et c’est le HDP qui sera tenu pour responsable pour tout ce sang versé, à travers des opérations de manipulation psychologique que l’AKP déploie comme des armes de guerre. C’est ça le calcul, la sale combine. En ce moment, avec GLADIO, l’organisation qu’ils ont créée, liée au palais, ils mettent en place une sale guerre. Cher-e-s ami-e-s, l’Etat a une méthode, une stratégie, les Etats font aussi des opérations secrètes. Tous les Etats le font, il n’existe point d’Etat propre. Ils le font. Ils le font faire aux services secrets de renseignement, ils font des réunions secrètes, mais Erdogan, il n’utilise même plus que l’Etat. Il a sa propre organisation, son propre budget, son propre argent. Il a ses fonds secrets et même en dehors de ça, il a son propre argent. Les renseignements arrivent directement à lui. Pas aux registres officiels du MIT (Service Secret de Renseignement National), c’est lui qui reçoit toutes les informations secrètes. Il décide de tout avec son équipe, son cercle restreint. Ils mettent en place des forces de contre-insurrection. Il a sa propre force de police, sa propre justice, ses propres médias. Il a ses propres "trolls" de guerre sale, des réseaux sociaux, et ils sont salariés. Et il a tous mis en activité. Opérations contre les syndicats, à EĞİTİM-SEN ( le syndicat de l’éducation), opérations contre la jeunesse, guerre psychologique contre le HDP. Ordre au procureur général de la Cour Suprême de la République pour ouvrir une procédure de fermeture de notre parti. Préparations dans plusieurs domaines d’un complot avec des raisons quelconques. Tentatives de criminalisation du HDP en créant des preuves de pacotille pour préparer un complot, comme celui concocté contre notre cher député Faysal SARIYILDIZ. Tout ceci est mis en place par l’organisation GLADIO. Cher-e-s ami-e-s, savez-vous quand est-ce que le feu vert a été donné pour tout ceci, après les élections ? Au massacre de Suruç. Celui qui a fait le massacre de Suruç est aussi GLADIO, cette organisation privée. Je vais m’exprimer cher-e-s ami-e-s.

    Les messages du massacre de Suruç

    Que s’est-il passé là-bas ? Des jeunes révolutionnaires brillants ont été massacrés par le biais d’un pauvre diable qui avait rejoint les rangs d’EI mais qui répondait directement à GLADIO, qui était à son service. 32 précieux enfants de ce pays ont été massacrés, mis en morceaux. Premier résultat qu’ils souhaitaient obtenir, c’est de donner le message suivant aux révolutionnaires de ce pays : Si vous maintenez votre solidarité avec Kobane et Rojava, on vous réduira en morceaux. Le second était adressé aux peuples de Turquie s’étant réunis autour du HDP : Si vous continuez à vous assembler autour du HDP, on vous réduira en morceaux. Le 3ème message était au HDP, si vous insistez sur votre politique, on mettra vos jeunes en morceaux. Le 4ème résultat : ils se sont posés comme les victimes de l’EI. Un gouvernement, dont le soutien à l’EI est connu du monde entier, s’est montré comme victime de l’EI grâce à cette sale combine, ce sale massacre.

    Les leaders du monde entier appellent Monsieur le Président pour lui exprimer leurs condoléances mais lui, vu qu’il est victime de l’EI, il n’appelle aucune famille pour exprimer ses condoléances. Regardez-moi cette victime de l’EI. Regardez cette sale combine. Tout de suite après, cher-e-s ami-e-s, deux agents de police dans ont été exécutés dans leur sommeil. C’est une affaire crapuleuse, quoi qu’on en dise.

    “Un piège pour tous les peuples de Turquie”

    Ça fait aussi partie de la provocation. Le meurtre du soldat tué à Adıyaman reste aussi une affaire obscure, pas encore élucidée. Regardez, tout ceci arrive dans le même jour ou dans les jours qui se suivent. Et en partant de cela, on appuie sur un bouton pour une opération militaire et politique préparée et organisée bien avant. Ils font quelques sorties contre l’EI juste pour sauver les apparences, afin de se montrer au monde entier comme victime de l’EI et dire qu’ils font la guerre contre l’EI. Mais en vérité, ils utilisent ceci pour cacher leur opération contre le HDP. La vraie grande opération est contre le HDP. Ils bombardent Kandil avec des avions de guerre et attisent le feu en espérant que leurs adversaires vont répondre par des contre-attaques. Et les résultats de tout cela, ils veulent les mettre sur les épaules du HDP. A une potentielle future période d’élections, ils diront ceci aux peuples de Turquie : Voilà, vous avez voté pour ces terroristes, pour ceux qui ont massacré nos soldats et nos agents de police. Regardez, c’est eux qui ont mis le pays en guerre. Le complot est aussi clair que ça. Si les peuples de Turquie ne prennent pas position face à ce calcul si clair, s’ils n’y arrivent pas, si nous n’avons pas le courage d’élever la voix en unison pour la paix, cette sale combine continuera. Mais si tous ensemble, nous disons que que nous ne voulons pas de guerre, que nous ne les laisserons pas faire la guerre, les deux adversaires devront immédiatement sortir de leurs positions de conflit. Si nous leurs disons : nous n’avons pas trouvé nos enfants dans la rue.

    “On peut lutter tous ensemble, tous unis”

    Nous ne les avons pas élevés pour qu’ils soient victimes de votre règne au palais, cela s’arrêtera. Ils abandonneront s’ils voient qu’ils perdent des votes. Les votes, ce sont les votes qui nourrissent leurs veines. Comme si ces votes leur étaient donnés par perfusion. Au moment où vous la retirez, le danger s’arrête. Que les peuples de Turquie n’aient pas peur ! Le HDP est une grande chance pour ce pays, cher-e-s ami-e-s. Une grande chance pour l’unité et la fraternité dans ce pays. Une grande chance pour la paix au Moyen-Orient. Regardez ceux qui nous attaquent. Regardez leur manière de faire. Regardez les arguments qu’ils utilisent. Vous verrez mieux toutes ces vérités si claires.

    Regardez un peu le comportement de ceux qui parlent d’une Démocratie Avancée, ceux qui disent que dans la nouvelle Turquie, tout est désormais magnifique... Pendant trois jours, le cercueil d’une jeune femme alévie n’a pas pu quitter le Cemevi du quartier de Gazi encerclé par les forces de l’ordre. Cette jeune femme n’a pas pu avoir de funérailles durant trois jours. Pendant trois jours, ils ont attaqué les croyances sacrées des gens, leur foi, avec des gaz lacrymogènes, des balles en caoutchouc, en souillant leur lieu de culte.

    Treize cadavres ! Les cadavres de treize jeunes, ayant perdu la vie à Kobané, attendent depuis 4 jours au poste-frontière de Habur sous 45-50 degrés... Ils ne les acceptent pas en Turquie. Ce sont des citoyens de la République de Turquie. Ce sont les cadavres de héros ayant combattu avec honneur à Kobané. Les cadavres de ces héros qui ont résisté contre votre armée de violeurs, sont bloqués depuis 4 jours là-bas sur ordre du Premier ministre.

    Soixante jeunes sont placés en garde à vue à Urfa. Trois d’entre eux, cher-e-s ami-e-s, furent torturés de manière atroce. Dès le début de leur garde à vue. Ecoutez attentivement. Les membres d’une unité spéciale de la Préfecture de police d’Urfa ont emmené l’un d’entre eux dans un terrain vague, lui ont mis un sac en tissu sur la tête en l’étouffant. Ils l’ont déshabillé entièrement, ils lui ont mis un couteau sous la gorge. Ils lui ont dit : « nous sommes le DAECH, c’est nous le DAECH. » Tout ça figure dans la déposition de ce jeune homme torturé.

    Ils lui ont fait creuser une tombe. Je ne vous parle pas des années 1990, je vous parle de la semaine dernière. Ils l’ont torturé, lui ont infligé des traitements totalement contraires à la dignité humaine que je ne peux pas vous décrire ici, un traitement si inhumain que la victime ne veut pas que le récit des sévices qu’elle a subis soit fait ici. La semaine dernière, en Turquie. Sous le gouvernement AKP. Sous cette mascarade qu’ils appellent la Démocratie Avancée. Si nous n’unissons pas nos efforts cher-e-s ami-e-s, ils vont généraliser ceci à l’ensemble du pays. Nous allons avoir des funérailles chaque jour, un jour un membre du PKK, un autre jour un soldat, le lendemain un policier, le surlendemain un jeune, un autre jour une femme... Ils vont nous laisser porter le poids des cercueils sur nos épaules, nous monter les uns contre les autres pendant qu’eux continuent à savourer leur règne tyrannique, en profitant de l’argent qu’ils ont volé en dépouillant ce pays.

    Pourquoi veulent-ils faire interdire notre Parti ?

    C’est précisément pour cette raison qu’ils veulent faire interdire notre parti, le HDP.~ C’est la raison pour laquelle le HDP représente une menace pour eux. Vous voulez la paix ? C’est l’affaire d’une seule journée. M. Öcalan, que vous détenez en isolement, allait lancer son appel, si vous aviez respecté l’accord de Dolmabahçe. Vous voulez la paix ? Alors pourquoi vous faites des raids avec 40-50 avions de guerre ? Avec une seule de vos directives, vous arrivez à faire décoller cinquante F16 tous les jours. Alors pourquoi aucun bateau ne part pour l’île-prison d’Imrali ? Les avions de guerre ne sont jamais en panne mais le bateau d’Imrali est en panne depuis des années. La paix se trouve sur la trajectoire de ce bateau. C’est une question de bon sens. Si nous avons promis la paix à notre peuple, nous allons respecter notre parole cher-e-s frères et sœurs.

    ~Nous avons eu 13,1 % de voix de paix des peuples de Turquie. Nous avons eux des voix pour la tranquillité. Nous allons évidemment faire le nécessaire, nous allons prendre nos responsabilités. Nos consciences nous l’ordonnent. Le peuple nous l’ordonne. Notre éthique politique nous l’ordonne. Nous n’allons pas tomber dans ce piège, nous n’allons pas céder face à leurs bassesses. Quoi qu’il arrive cher-e-s ami-e-s. Cher-e-s camarades député-e-s, tou-te-s nos ami-e-s du parti. Nous n’allons pas faire de concession sur notre discours de paix. Ils vont nous provoquer, nous attaquer. Leur but est d’éloigner le HDP de sa ligne actuelle fondée sur ses principes. Attention ! C’est le plus grand piège. Evitons-le.

    Leur seul moyen pour revenir à un gouvernement de parti unique est de dissoudre le HDP. Les partis sont créés et dissous par le peuple. Ceux qui nous ont donnés 13% des voix aujourd’hui, pourraient demain nous en donner que 1%. Nous respecterons ceci. Nous considérerons notre parti comme dissout. Mais nulle part dans le monde, aucune décision de justice n’a pu dissoudre réellement un parti. A vous de voir.

    “Levons toutes les immunités parlementaires”

    Vous parlez d’immunité ? Demain, avec 80 collègues député-e-s, nous déposerons nos demandes au parlement pour la levée de nos propres immunités parlementaires. En êtes-vous capables, à votre tour ? Allons-y. Si vous n’avez pas peur, levons tous ensemble nos immunités parlementaires. Nous n’avons rien à nous reprocher, nous n’avons pas peur. Nous n’avons rien volé, nous n’avons rien pillé, nous n’avons pas tué. Nous ne cachons rien à personne. Bien que la justice soit à votre solde, allons-y ! Levons tous ensemble l’immunité parlementaire des 550 députés. Nous allons dire oui. Nous allons dire oui à la levée de nos propres immunités parlementaires. Nous n’avons pas peur de vous. Nous ne nous attendons pas à ce qu’Azraël nous rende la vie...

    Nous faisons confiance à notre peuple. Nous avons toujours dit, nous avons notre Dieu et nous avons notre peuple. Nous avons lutté en y puisant notre force, c’est grâce à cela que nous en sommes là aujourd’hui. Nous allons enrayer cette guerre en résistant ainsi. Nous n’allons pas te laisser faire la guerre dans ce pays.

    Cher-e-s ami-e-s, des moments difficiles nous attendent dans les prochains jours. Nous avons une mission, nous sommes des serviteurs de notre cause. Si nous réussissons à serrer les coudes, à agir ensemble dans la rue, dans les quartiers, dans les usines, jusqu’à dans l’assemblée, dans le respect de nos principes et de nos valeurs, si nous menons une résistance pour la paix, nous allons réussir à arrêter toutes ces sales politiques. Soyez-en sûrs. Nous n’allons jamais céder. Ils ne verront dans nos yeux ni la peur, ni la panique, ni la crainte. Ils en rêveront, mais leur rêve ne se réalisera jamais. Nous ne nous agenouillerons jamais devant eux, nous ne clignerons pas d’un œil. Nous serons aussi déterminés. Nous nous devons d’être clairs en cette période.

    “HDP est le parti des kurdes, des turcs, des turkmènes, des azéris, des assyriens, des yézidis, des sunnites, des alévis, des chrétiens, des arméniens, des femmes, des jeunes, des ouvriers, des agriculteurs, des académiciens.”

    Ce groupe parlementaire représente toutes les personnes qui ont une conscience dans les quatre coins du pays. Nous avons parmi nous des kurdes, des turcs, des turkmènes, des azéris, des assyriens, des yézidis, des sunnites, des alévis, des chrétiens, des arméniens, des femmes, des jeunes, des ouvriers, des agriculteurs, des académiciens. En somme, nous sommes le prototype des peuples de Turquie. C’est ça la Turquie. Et ce groupe parlementaire représente la conscience de la Turquie. Nous ne les laisserons pas piétiner cette conscience. Nous allons en payer le prix quel qu’il soit. Notre peuple, nos frères et sœurs ne porteront plus ce fardeau. Nous ne laisserons pas la guérilla se faire tuer, nous ne laisserons pas le soldat ou le policier se faire tuer. Aucun de ces meurtres n’est et ne sera acceptable à nos yeux. Que ceux-là ne fassent pas les frais, qu’ils n’aient pas à payer, ni de leur vie, ni de rien. Nous sommes là pour ça. Nous avons le mandat du peuple pour payer le prix fort ; c’est la raison pour laquelle ils ont voté pour nous. Nous sommes prêts à payer le prix qu’il faut. Mais ceux qui luttent contre nous, ceux qui nous considèrent comme des ennemis, devront être aussi courageux que nous. Sinon ils perdront et vous verrez bien qu’ils perdront.

    Nous allons le voir tous ensemble. Ils vont perdre face à cette résistance. La volonté pacifique de la Turquie triomphera.~ L’avenir libre de la Turquie vaincra. Pour ce faire, il nous suffit de ne jamais oublier autour de quel principe fondateur du HDP nous sommes réunis. Ils essayeront de nous démoraliser, nous allons rester droits. Ils essayeront de nous faire oublier nos peines, ils se moqueront de nos morts, nous resterons droits. Ils nous feront sentir la discrimination, nous resterons droits. Ils essayeront de nous marginaliser, nous resterons droits. Ils se fracasseront contre notre intégrité. Vous allez voir, ils perdront. Nous allons débarrasser la Turquie de la junte de l’AKP. Nous allons nettoyer la Turquie de cette mentalité de coup d’Etat. Si nous sommes tous d’accord, si nous répondons présents à la Nouvelle Vie, alors bon vent à nous tous. Je vous remercie beaucoup et nous souhaite beaucoup de réussite sur le chemin que nous empruntons.

    • Il est à présent menacé de 24 ans de prison par la justice turque, ainsi que la co-présidente du HDP, Figen Yüksekdağ.
      Selon Henri J. Barkey, directeur des études sur le Proche-Orient de l’institut américain Wilson Center interviewé par l’hebdomadaire allemand Die Zeit, "le combat contre le PKK n’est qu’une diversion, la cible du gouvernement Erdogan est le HDP".

      Le HDP est le premier parti réclamant plus de droits pour la communauté kurde qui est arrivé à entrer au parlement début juin. Il était arrivé à remporter des voix de nombreux électeurs non-kurdes, fatigués de l’éternelle exclusion et de la polarisation entre Turcs et Kurdes. Les 13% du HDP ont coûté au AKP, le parti de M.Erdogan, sa majorité gouvernementale et à Erdogan lui-même une grande partie de son pouvoir. Un nouveau gouvernement n’est toujours pas formé en Turquie.

      « le combat contre le PKK n’est qu’une diversion, la cible du gouvernement Erdogan est le HDP », dit Henri J. Barkey, directeur des études sur le Proche-Orient de l’institut américain Wilson Center . Pour Barkey, l’offensive militaire actuelle poursuit avant tout des buts de politique intérieure. "Erdogan joue un jeu très cynique. Depuis les élections, il est prêt à tout pour aider l’aKP à regagner son pouvoir".

      Avec de nouvelles élections qui seraient nécessaires si fin août il n’y avait toujours pas de coalition, le HDP pourrait, selon le plan Erdogan, retomber sous la barre des 10%, et ainsi être éliminé du parlement. Il suffirait de quelques points, d’une petite part d’électeurs qui se laisseraient attraper à nouveau par la rhétorique habituelle, mais déclamée à présent avec une rage renouvelée d’Erdogan : il faut que nous nous serrions les coudes contre les terroristes kurdes. C’est pourquoi Erdogan et son entourage essaient à chaque occasion d’effacer les frontières entre le HDP et le PKK."

      (extrait de l’article, trad.-minute I.B.)
      http://www.zeit.de/politik/ausland/2015-07/tuerkei-erdogan-friedensprozess-kurden-hdp

    • Vrai ou faux : La Turquie se sert-elle de l’#EI comme prétexte pour combattre les Kurdes ?

      ISTANBUL, 14 août 2015 (IRIN) - À la fin du mois de juillet, la Turquie a lancé des frappes aériennes contre l’autoproclamé État islamique (EI). Les États-Unis ont salué cette initiative, la considérant comme un tournant dans la mise au point d’une stratégie conjointe pour lutter contre le groupe islamiste.

      http://www.irinnews.org/fr/reportfrench.aspx?ReportID=101865