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    • Qualifier Israël de régime d’apartheid est-il erroné ou excessif ? La Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale des Nations Unies a voulu en avoir le cœur net en confiant une étude sur le sujet à deux universitaires. Publié en 2017, le rapport de Richard Falk, ancien rapporteur spécial de l’ONU sur les territoires occupés, et de Virginia Tilley, professeure étasunienne spécialisée dans les conflits à caractère racial ou ethnique, est pourtant passé presque inaperçu.

      Et pour cause : postée sur le site des Nations Unies, l’étude en a vite été retirée : « Notre rapport a été validé par les Nations Unies et nous n’avons reçu aucune critique sur le fond. Mais, mis sous pression par Israël et ses soutiens, le secrétaire général de l’ONU a prétexté que le texte n’avait pas été soumis selon les règles de procédures. Ce qui est faux », assure Virginia Tilley au Courrier. La spécialiste était de passage fin mars à Genève pour y donner une conférence à l’Institut des hautes études internationales et du développement.
      « Actes inhumains »

      Il faut dire que les conclusions du rapport n’y vont pas par quatre chemins : « Les preuves disponibles établissent au-delà de tout doute raisonnable qu’Israël est coupable de politiques et de pratiques qui constituent le crime d’apartheid tel que défini juridiquement dans le droit international. » Pour les auteurs de l’étude, l’apartheid s’applique selon eux tant aux Palestiniens des territoires occupés et de la bande de Gaza, à ceux qui vivent à Jérusalem-Est et en Israël, qu’aux réfugiés demeurant dans d’autres pays. « Tous ces éléments que nous voyions au départ comme séparés, compartimentés, proviennent d’une même logique première : la discrimination raciale », précise Virginia Tilley.

      C’est dans les territoires occupés et à Gaza, où vivent quelque 4,6 millions de Palestiniens, que l’apartheid apparait plus clairement, estime la professeure : « Là, il y a deux systèmes très distincts : un mur qui sépare les populations, des routes réservées aux juifs (colons), des lois civiles pour les juifs, d’autres – militaires – pour les arabes, des tribunaux pour les juifs, d’autres pour les Palestiniens. C’est une séparation totale ». A cela s’ajoutent « une gestion discriminatoire de terres et de l’aménagement du territoire par des institutions nationales juives chargées d’administrer les ‘terres d’Etat’ dans l’intérêt de la population juive », et les « actes inhumains quotidiennement et systématiquement pratiqués par Israël en Cisjordanie », constate le document.

      Et c’est là que la similarité avec l’Afrique du Sud est la plus forte, estime Virgina Tilley, qui a vécu et mené des études sur l’apartheid dans ce pays : « Les Israéliens ont appris énormément sur le système des bantoustans et ont importé les méthodes d’Afrique du Sud. Quand j’y travaillais, des membres du gouvernement me racontaient que chaque fois qu’Ariel Sharon leur rendait visite, il posait beaucoup de questions sur ces régions autonomes réservées aux Noirs. » La séparation de la Cisjordanie en zones A, B et C s’inspirerait directement du système sud-africain. « De nombreuses dispositions des accords d’Oslo sont calquées sur les Constitutions des bantoustans, point par point. »
      Lois discriminatoires

      La situation des quelque 1,7 million de Palestiniens qui résident en Israël même est très différente de celle qui prévalait en Afrique du Sud. Mais les « arabes » y sont également soumis à l’apartheid selon les deux experts. « Leur situation peut porter à confusion car ils sont des citoyens d’Israël et peuvent voter, prévient Virgina Tilley. Mais ils sont soumis à des lois discriminatoires, lesquelles assurent que les citoyens juifs ont des privilèges : accès aux terres et à des emplois, à des logements subventionnés, de meilleurs salaires, des protections diverses, etc. Tous types d’avantages basés sur le fait d’être juif. Les Palestiniens et arabes en sont exclus. »

      Le rapport ajoute : « Cette politique de domination se manifeste aussi dans la qualité inférieure des services, dans des lois de zonage restrictif et des allocations budgétaires limitées pour les collectivités palestiniennes. » Les citoyens juifs disposent d’un statut supérieur à celui de leurs homologues non juifs, ils ont la nationalité (le’um), alors que les autres n’ont « que » la citoyenneté (ezrahut).

      Si les arabes israéliens ont le droit de vote, ils ne peuvent contester la législation qui maintient le « régime racial », précise l’étude. « C’est illégal en Israël car ils n’ont pas le droit de créer un parti politique qui s’oppose aux lois qui font d’eux des citoyens de seconde classe », précise Virginia Tilley.

      Quant aux 300 000 Palestiniens de Jérusalem-Est, ils sont encore plus mal lotis : « Ils sont victimes d’expulsions et de démolitions de leurs maisons décidées par Israël dans le cadre de sa politique ‘d’équilibre démographique’ en faveur des résidents juifs. » Ses habitants arabes ne disposent que du statut de « résident permanent » et peuvent être expulsés vers la Cisjordanie, et perdre jusqu’à leur droit de visite dans la ville, « s’ils s’identifient politiquement, de manière ostentatoire aux Palestiniens des territoires occupés », indique la professeure.
      La solution d’un Etat démocratique pour tous

      Les Palestiniens réfugiés à l’étranger, entre 5 et 8 millions, seraient victimes d’apartheid en raison du refus d’Israël de les laisser rentrer chez eux, expliquent Richard Falk et Virginia Tilley : « Cela fait partie intégrante du système d’oppression et de domination du peuple palestinien dans son ensemble, estiment-ils. Le refus du droit au retour fait en sorte que la population palestinienne ne croisse pas au point de menacer le contrôle par Israël du territoire [occupé] ni de fournir aux Palestiniens citoyens d’Israël le poids démographique nécessaire pour obtenir les pleins droits démocratiques, éliminant par là le caractère juif de l’Etat d’Israël. »

      Pour les deux universitaires, seul l’établissement d’un Etat démocratique pour tous sur l’ensemble du territoire d’Israël et de Palestine est à même d’en finir avec l’apartheid, et donc, de régler la cause du conflit (lire ci-dessous). Une solution que préconise Virginia Tilley depuis la publication de son livre sur la question en 2005, The One State solution.

      #apartheid #Israël #mots #terminologie #rapport #ONU #discriminations #vocabulaire

    • ESCWA Launches Report on Israeli Practices Towards the Palestinian People and the Question of Apartheid

      United Nations Under-Secretary-General and Executive Secretary of the UN Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA) Rima Khalaf pointed out today that it is not an easy matter for a United Nations entity to conclude that a State has established an apartheid regime. In recent years, some have labelled Israeli practices as racist, while others have warned that Israel risks becoming an apartheid State. A few have raised the question as to whether in fact it already has.

      Khalaf’s remarks were given during a press conference held this afternoon at the UN House, in Beirut, when she launched a report by ESCWA on “Israeli Practices towards the Palestinian People and the Question of Apartheid.”

      Khalaf noted that Israel, encouraged by the international community’s disregard for its continual violations of international law, has succeeded over the past decades in imposing and maintaining an apartheid regime that works on two levels. First, the political and geographic fragmentation of the Palestinian people which enfeebles their capacity for resistance and makes it almost impossible for them to change the reality on the ground. Secondly, the oppression of all Palestinians through an array of laws, policies and practices that ensure domination of them by a racial group and serve to maintain the regime.

      The Executive Secretary stressed that the importance of this report is not limited to the fact that it is the first of its kind published by a United Nations body, clearly concluding that Israel is a racial State that has established an apartheid regime. It also provides fresh insight into the cause of the Palestinian people and into how to achieve peace.

      Khalaf maintained that the report shows that there can be no solution, be it in the form of two States, or following any other regional or international approach, as long as the apartheid regime imposed by Israel on the Palestinian people as a whole has not been dismantled. Apartheid is a crime against humanity. Not only does international law prohibit that crime, it obliges States and international bodies, and even individuals and private institutions, to take measures to combat it wherever it is committed and to punish its perpetrators. The solution therefore lies in implementing international law, applying the principles of non-discrimination, upholding the right of peoples to self-determination and achieving justice.

      Khalaf concluded that the report recognizes that only a ruling by an international tribunal would lend its conclusion that Israel is an apartheid State greater authority. It recommends the revival of the United Nations Centre against Apartheid and the Special Committee against Apartheid, the work of both of which came to an end by 1994, when the world believed that it had rid itself of apartheid with its demise in South Africa. It also calls on States, Governments and institutions to support boycott, divestment and sanctions initiatives and other activities aimed at ending the Israeli regime of apartheid.

      The report was prepared, at the request of ESCWA, by two specialists renowned for their expertise in the field: Richard Falk, a former United Nations special rapporteur on the situation of human rights in the Palestinian territories occupied since 1967 and professor emeritus of international law at Princeton University; and Virginia Tilley, a researcher and professor of political science at Southern Illinois University with a wealth of experience in Israeli policy analysis.

      Two former special rapporteurs on the situation of human rights in the occupied Palestinian territory, Falk and his predecessor, John Dugard, raised in their reports the issue of whether Israel has actually become an apartheid State and recommended that it be examined more closely. About two years ago, member States requested that the ESCWA secretariat prepare a study on the matter. At the Commission’s twenty-ninth session, held in Doha, Qatar in December 2016, member States adopted a resolution stressing the need to complete the study and disseminate it widely.

      The report concludes, on the basis of scholarly enquiry and overwhelming evidence, that Israel has imposed a regime of apartheid on the Palestinian people as a whole, wherever they may be. A regime that affects Palestinians in Israel itself, in the territory occupied in 1967 and in the diaspora.

      During the press conference, Khalaf gave the floor to Falk and Tilley who participated by video conference. Falk said that this study concludes with clarity and conviction that Israel is guilty of the international crime of apartheid as a result of the manner in which exerts control over the Palestinian people in their varying circumstances. It reached this important conclusion by treating contentions of Israeli responsibility for the crime of apartheid by rigorously applying the definition of apartheid under international law.

      Falk added that the study calls, above all, on the various bodies of the United Nations to consider the analysis and conclusions of this study, and on that basis endorse the central finding of apartheid, and further explore what practical measures might be taken to uphold the purpose of the Convention on the Suppression and Punishment of the Crime of Apartheid. It should also be appreciated that apartheid is a crime of the greatest magnitude, treated by customary international law as peremptory norm, that is a legal standard that is unconditionally valid, applies universally, and cannot be disavowed by governments or international institutions.

      For her part, Dr Tilley noted that it has become entirely clear that “we are no longer talking about risk of apartheid but practice of apartheid. There is an urgency for a response as Palestinians are currently suffering from this regime. There are many references to apartheid in polemics on the Israel-Palestine conflict.” She added that reference for a finding of apartheid in Israel-Palestine is not South Africa but International Law. She concluded that the key finding is that Israel has designed its apartheid regime around a strategic fragmentation of the Palestinian people geographically and legally.

      https://www.unescwa.org/news/escwa-launches-report-israeli-practices-towards-palestinian-people-and-ques

      Lien pour télécharger le rapport:
      https://www.middleeastmonitor.com/wp-content/uploads/downloads/201703_UN_ESCWA-israeli-practices-palestinian-people-apartheid-oc

  • Saison France-Israël: Lettre de boycott from within à l’Institut français
    BDS France | 3 février 2018
    https://www.bdsfrance.org/saison-france-israel-lettre-de-boycott-from-within-a-linstitut-francais

    Madame Cécile Caillou-Robert, Commissaire Générale de l’Institut Français,

    Nous sommes des citoyen.ne.s d’Israël, opposé.e.s à la politique d’oppression, d’occupation, d’apartheid et de nettoyage ethnique de notre gouvernement à l’encontre de la population autochtone palestinienne. Nous vous écrivons pour vous demander de respecter l’appel palestinien au Boycott, Désinvestissement, et Sanctions (BDS) d’Israël, particulièrement son aspect culturel , et d’annuler les événements de la Saison France-Israël 2018 financés par l’Institut Français. Nous vous remercions de bien vouloir nous lire jusqu’à la fin.

    Puisque vous voulez mettre en lumière les innovations culturelles, scientifiques et pédagogiques d’Israël, il nous semble approprié d’attirer votre attention sur la discrimination systématique d’Israël contre les Palestinien.ne.s, y compris contre ses propres citoyen.ne.s palestinien.ne.s. Pour commencer, il est important pour nous de souligner que la Commission Économique et Sociale pour l’Asie occidentale des Nations Unies (ESCWA) estime que les violations des droits humains, commises quotidiennement par Israël dans les territoires occupés palestiniens, représentent une situation d’apartheid .(...)

    #BDS

    • Israeli Soldiers Demolish Two Classrooms In Abu Nuwwar Bedouin Community
      February 4, 2018
      http://imemc.org/article/israeli-soldiers-demolish-two-classrooms-in-abu-nuwwar-bedouin-community

      Israeli soldiers invaded, Sunday, the Abu Nuwwar Bedouin community, built on Palestinian lands in the al-‘Ezariyya town, southeast of occupied East Jerusalem, and demolished two classrooms.

      Daoud Jahalin, the representative of Abu Nuwwar, said dozens of soldiers, police officers and representatives of the “Civil Administration Office,” which is run by the military in the West Bank, invaded the community after surrounding it.

      Jahalin added that the soldiers demolished two classrooms, for children in the third and fourth grades, which were built through European donations.

  • Interview de Richard Falk publié ce mois ci, alors qu’elle avait été réalisée à la Fête de l’Huma en septembre :
    https://seenthis.net/messages/632452

    Richard Falk : « Nétanyahou évolue vers une démocratie non libérale »
    Hélène Sallon, Le Monde, le 24 novembre 2017
    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/11/24/richard-falk-netanyahou-evolue-vers-une-democratie-non-liberale_5219860_3210

    Selon l’ancien rapporteur spécial de l’ONU dans les territoires palestiniens, auteur d’un rapport très controversé, le premier ministre israélien cherche à instaurer un système de domination « soft », plutôt que de permettre la création d’un Etat palestinien.

    La publication, en mars 2017, par la Commission économique et sociale des Nations unies pour l’Asie occidentale (ESCWA en anglais), d’un rapport, « Les pratiques israéliennes envers le peuple palestinien et la question de l’apartheid », dénonçant le « régime d’apartheid » imposé par Israël au peuple palestinien, avait provoqué la polémique au sein de l’ONU. A la suite des critiques des ambassadeurs américain et israélien, son secrétaire général, Antonio Guterres, a demandé le retrait du rapport du site Web de l’ESCWA. Sa secrétaire exécutive, Rima Khalaf, a démissionné en signe de protestation, soutenue par les 18 gouvernements arabes qui composent l’ESCWA.

    Richard Falk, professeur américain de droit international à l’université de Princeton (New Jersey) et ancien rapporteur spécial des Nations unies sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés (2008-2014), coauteur de ce rapport, revient sur ses conclusions et la polémique qu’elles ont suscitée.

    Pourquoi comparer la politique d’Israël à l’égard des Palestiniens et l’apartheid en Afrique du Sud ?

    Le conflit israélo-palestinien est présenté comme un conflit territorial, dont le cœur de la dispute serait la fin de l’occupation. Or la querelle relève davantage d’un conflit entre deux peuples que d’un conflit de territoire. Tant que les deux peuples n’auront pas un statut égal, la paix ne sera pas établie. La formule pertinente est la fin de l’apartheid. Cela s’applique aux territoires occupés, mais aussi à la façon dont tout le peuple palestinien – réfugiés et citoyens d’Israël compris – sont administrés.

    Le terme d’apartheid a été utilisé par des responsables politiques en Israël. Le premier ministre David Ben Gourion avait prévenu, en 1949, que si le problème de la Palestine n’était pas résolu, Israël deviendrait un régime d’apartheid. Les anciens premiers ministres Ehoud Olmert et Ehoud Barak ont également utilisé ce terme, alors que son usage à l’étranger est dénoncé comme relevant d’un discours incendiaire.

    Comment justifier cette comparaison d’un point de vue juridique ?

    La définition juridique de l’apartheid est la domination d’une race sur une autre, pour maintenir une structure de contrôle, par des actes inhumains.

    Au départ, le mouvement sioniste voulait établir un foyer juif, mais l’Etat d’Israël a été fondé sur l’inégalité entre les juifs et les Palestiniens. Le défi sioniste était plus grand que celui du régime d’apartheid en Afrique du Sud : il entendait fonder un Etat à la fois juif et démocratique. Il fallait donc trouver un équilibre démographique. Depuis 1947, c’est-à-dire depuis l’expulsion de 750 000 Palestiniens et le refus de tout droit à leurs descendants, la politique israélienne vise à empêcher une majorité palestinienne, vue comme une menace, une « bombe démographique ».

    Cette préoccupation n’était pas présente en Afrique du Sud, où n’existait pas l’ambition démocratique : chaque peuple devait se développer séparément. Israël suit une autre approche, qui est la politique de fragmentation et de division des Palestiniens par le refus du droit au retour, le contrôle militaire des différents territoires conquis après 1967 et d’autres tactiques envers la minorité palestinienne d’Israël.

    L’aspect le plus problématique est que des juifs peuvent venir du monde entier, alors que des Palestiniens réfugiés à l’extérieur sont exclus. L’apartheid [en Israël] fonctionne sur un système de contrôle : occupation coercitive depuis cinquante ans, usage excessif de la force, tactiques administratives et punition collective pour faire de l’Etat juif une réalité immuable.

    Votre rapport a été vilipendé par Israël et les Etats-Unis, le secrétariat général des Nations unies s’en est désolidarisé et d’autres gouvernements ont jugé cette comparaison excessive…

    C’est une question de jugement et d’interprétation. Si on se place du point de vue des victimes, il est difficile d’y voir une comparaison excessive. J’ai vécu cette souffrance en visitant les camps palestiniens pendant six ans comme rapporteur de l’ONU. J’ai trouvé chez ces gens une patience extraordinaire et une disposition à parvenir à un compromis.

    En Israël, le sentiment qu’un compromis n’est plus nécessaire et que seul compte le rêve de l’Israël biblique va croissant. Les Israéliens veulent que les Palestiniens renoncent à un Etat en échange de droits économiques et de la paix. Le premier ministre Benyamin Nétanyahou veut maintenir ce statu quo ambigu : obtenir une paix relative tout en agrandissant les colonies. Le choix entre être juif ou démocratique doit être fait. Tout va dans le sens d’un choix en faveur d’un Etat juif, mais non démocratique. M. Nétanyahou évolue vers une démocratie non libérale.

    La comparaison avec l’apartheid en Afrique du Sud n’a-t-elle pas pour effet d’empêcher le débat ?

    Ceux qui soutiennent Israël sont réticents à s’engager dans un débat, car cela donne du crédit à ces accusations. Il n’y a aucun argument substantiel pour contrer nos conclusions. La question demeure : comment faire pour que ces deux peuples vivent ensemble dans une paix réelle ? Il faut mettre fin au système d’inégalité et s’attaquer à la structure de domination. L’expérience de l’Afrique du Sud est pertinente car son leadership (blanc) a dû recalculer son intérêt et libérer Nelson Mandela pour s’engager sur la voie d’une Constitution démocratique et la fin de l’apartheid.

    Israël voudrait passer à un système de domination « soft » , plutôt que de permettre la création d’un Etat palestinien. Or ce serait aussi une bonne chose pour le peuple juif que de sortir de ce système de domination. Il faut impliquer la partie dominante pour qu’elle accepte l’illégalité de cette inégalité.

    Au bout de soixante ans, la lutte palestinienne a-t-elle encore un avenir ?

    Le scénario d’Israël consiste à faire croire que sa force et les développements régionaux sont tels que la lutte palestinienne est une cause perdue. Ce raisonnement fonctionne auprès des gouvernements. Ils ignorent cependant l’influence croissante des sociétés civiles au détriment des Etats. C’est pourquoi Israël cible surtout l’agenda des activistes. Ce qui l’inquiète n’est plus la lutte armée, mais la campagne « Boycott, désinvestissement, sanctions » (BDS) qu’il cherche à délégitimer. C’est une guerre de légitimité qui se joue : qui va remporter la bataille de l’opinion ? De ce point de vue, les Palestiniens sont en train de gagner. Tous les mouvements de décolonisation ont gagné contre les armées. De leur côté, les Etats-Unis, comme Israël, n’arrivent pas à penser hors du cadre militaire. Or, ces cinquante dernières années, les conflits militaires ont souvent été gagnés par la partie la plus faible…

    Le Hamas s’est engagé dans une réconciliation avec le Fatah, pensez-vous qu’il a changé ?

    Je pense que le Hamas est sérieux dans sa volonté de parvenir à un cessez-le-feu de long terme avec Israël. Après les élections de 2006, il a ouvert des canaux de discussion avec les Etats-Unis pour parvenir à des accords. Il n’a pas abandonné l’idée d’une Palestine unifiée dans sa charte, mais il a abandonné le ton antisémite. Reste des éléments qui peuvent être vus par Israël comme une menace existentielle. Israël veut garder le Hamas dans la catégorie « terroriste ».

    L’abandon de la lutte armée par les Palestiniens pour la voie diplomatique est-il le bon choix ?

    Oui. En menant des attaques terroristes, c’est la force d’Israël qui est éprouvée alors que sa faiblesse réside dans la dimension morale et juridique du conflit. L’erreur des Palestiniens a été de ne pas le faire prendre cette voie dès après les accords d’Oslo.

    Vous répétez que les Nations unies ont échoué à résoudre le conflit israélo-palestinien. A quoi sert l’ONU ?

    L’ONU est très importante dans la guerre de légitimité. Elle détient l’autorité pour distinguer le bien du mal, le légitime de l’illégitime. En cela, elle continue à être importante. Mais elle ne peut pas modifier les comportements. Les Nations unies sont trop faibles pour exercer une pression indépendante hors d’un consensus géopolitique. En ce qui concerne le conflit israélo-palestinien, l’ONU, comme l’Europe, a un rôle mineur.

    Etes-vous favorable à ce que les Etats-Unis jouent le rôle moteur dans les pourparlers de paix ?

    La géopolitique a poussé les Palestiniens à accepter les Américains comme médiateurs alors qu’ils ne sont pas un intermédiaire équitable. Si vous avez une lutte entre deux parties, voulez-vous que l’allié le plus proche de l’un des camps soit le médiateur de ce conflit ? Les Palestiniens sont naïfs : ils ont accepté le processus d’Oslo, alors qu’il n’incluait même pas le droit à l’autodétermination.

    Une solution diplomatique peut-elle encore être trouvée ?

    M. Nétanyahou ne veut pas d’un accord. Il faut convaincre l’opinion publique israélienne que la paix est possible et souhaitable. Il faut créer les conditions pour l’égalité, abandonner les structures qui maintiennent l’inégalité et l’idée d’un Etat juif – ce qui ne signifie pas l’abandon de l’idée d’un foyer juif.

    Vous soutenez la campagne BDS. Pour quelles raisons ?

    Pour modifier le climat politique, il faut modifier le climat diplomatique. L’ancien président américain Barack Obama était en train d’évoluer à la fin de son mandat. L’Europe a un rôle à jouer. Avec Donald Trump, il n’y a aucune raison de penser qu’Israël se sentira pressé d’offrir quelque chose aux Palestiniens. Le seul débat en Israël est : doit-on formaliser notre contrôle sur la Cisjordanie et Gaza, ou rester dans ce statu quo ?

    Je soutiens toute initiative non violente exerçant une pression sur le leadership israélien pour se conformer au droit international et évoluer vers une solution pacifique. La campagne BDS est un instrument efficace de pression dans une guerre de légitimité. Il y avait eu une campagne BDS très soutenue contre le régime sud-africain. Ses initiateurs n’ont jamais été attaqués comme le sont aujourd’hui ceux qui la mènent pour les Palestiniens. Le débat suscité en Israël confirme la menace que représente ce genre d’initiatives. Cela fonctionne déjà au point qu’Israël a tenté de délégitimer cette campagne en la taxant d’antisémitisme.

    #Palestine #Richard_Falk #ONU #apartheid #BDS

  • Le Liban en proie à des effets dévastateurs en cas de hausse mondiale des prix alimentaires - Anne-Marie El-HAGE - L’Orient-Le Jour
    http://www.lorientlejour.com/article/1005668/le-liban-en-proie-a-des-effets-devastateurs-en-cas-de-hausse-mondiale

    Selon les estimations onusiennes, un tiers de la population libanaise est touché par la pauvreté. Une réalité qui a augmenté de 4 % environ durant les cinq dernières années, depuis le début de la crise syrienne. Pire encore, 70 % des réfugiés syriens vivent au Liban dans l’extrême pauvreté, avec moins de 1,25 dollar par jour.

    Il faut dire qu’à cause de l’augmentation de l’offre d’une main-d’œuvre syrienne temporaire et peu qualifiée, la compétition pour l’emploi est acharnée et les salaires dégringolent. Les réfugiés syriens dépendent presque totalement des aides alimentaires du Programme alimentaire mondial, sous forme de bons d’achat qu’ils dépensent dans des magasins partenaires. En 2015, seulement 11 % des réfugiés syriens du Liban bénéficiaient d’une sécurité alimentaire, alors qu’en 2013, ce chiffre était de 32 %.

    Les Libanais se portent mieux, certes, mais eux aussi commencent à montrer des signes d’insécurité alimentaire et nutritive. Vu le manque d’argent et de ressources, 49 % des Libanais se disent aujourd’hui inquiets quant à leur capacité à assurer assez de nourriture, et 31 % affirment n’avoir pas pu manger des aliments sains et nutritifs durant l’année en cours.

    Paradoxalement, l’obésité est en augmentation. Durant les cinq dernières années, elle a augmenté de 10,9 % chez les enfants de 6 à 19 ans et de 28,2 % chez les adultes. Et pour cause, les habitudes alimentaires des Libanais changent. Ces derniers délaissent les régimes riches en micronutriments pour adopter des habitudes alimentaires occidentales, riches en calories, en sucre et en matière grasse.

    (Lire aussi : Deux réfugiées, une mendiante, 90 Libanais)

    Un secteur agricole laissé pour compte
    Autre indicateur dans le rouge, celui du secteur agricole, qualifié par l’Escwa de « laissé-pour-compte », alors que le pays du Cèdre importe plus de 80 % de ses besoins alimentaires. Représentant 23 % de la production nationale à la fin de la guerre civile, en 1990, ce secteur ne représente plus désormais que 4 % environ du produit intérieur brut (PIB). Et dans la plaine de la Békaa, des habitations poussent comme des champignons, remplaçant les champs agricoles, les uns après les autres. Touchés par la pauvreté, délaissés par les autorités, nombre de paysans abandonnent les champs, migrent vers les villes ou partent pour l’étranger.

    Si les travailleurs agricoles sont considérés comme étant les travailleurs les plus pauvres de tous les secteurs de l’emploi, environ 40 % des fermiers vivent dans la pauvreté et ne bénéficient d’aucune prestation sociale ou de prise en charge médicale, constate le rapport. À leur instar, 40 % des Libanais percevant un salaire ne bénéficient pas de la couverture de la Caisse nationale de Sécurité sociale (CNSS).
    Le potentiel agricole du Liban est certes non négligeable. Près de 65 % des terres du pays sont arables, mais les surfaces cultivées ne représentent que 231 000 hectares, dont seulement la moitié est irriguée, vu l’échec des grands projets étatiques d’irrigation. Paradoxalement, ce secteur représente encore le quart de l’emploi dans le pays et jusqu’à 80 % de la production économique des régions rurales.

    #Liban #pauvreté #agriculture

  • Scarlett Haddad dans l’OLJ commente le rapport commandé par la Commission des Nations Unies pour l’Asie occidentale (ESCWA), mais qui ne sera pas rendu public, démontrant des conséquences catastrophiques pour la société syrienne des sanctions :
    L’efficacité des sanctions économiques imposées à la Syrie en question OLJ / 01.04.16
    http://www.lorientlejour.com/article/978618/lefficacite-des-sanctions-economiques-imposees-a-la-syrieen-question.

    Il faut rappeler que concernant la Syrie, l’Onu n’a pas imposé de sanctions économiques, celles-ci viennent essentiellement de l’Union européenne et des États-Unis. Selon le rapport, les sanctions économiques imposées à la Syrie sont considérées comme les plus dures jamais décidées contre un pays. Elles concernent à la fois les produits importés par la Syrie ainsi que le système financier et bancaire sans parler des avoirs de certaines personnalités liées au régime. Selon un diplomate occidental qui suit de près le dossier syrien, lorsque ces sanctions économiques ont été décidées, elles étaient destinées à accélérer la chute du régime syrien en causant une crise économique sans précédent et une pression populaire sur le régime pour hâter son effondrement, en plus des développements militaires. Force est de constater que cinq ans après le déclenchement de la guerre en Syrie et malgré les multiples pronostics annonçant régulièrement sa chute imminente, le régime syrien est encore là et parvient même à enregistrer des victoires militaires sur le terrain, dont la dernière en date est la reprise de la ville de Palmyre et de ses environs. [...]
    D’après le rapport, les conditions de vie des 10 millions de Syriens ayant besoin d’aide à l’intérieur du territoire syrien ont donc été aggravées par les sanctions économiques qui étaient principalement destinées à affaiblir le régime. L’enquête effectuée par l’auteure de l’étude, sur le terrain et auprès des ONG internationales qui sont actives en Syrie, ainsi qu’auprès des agences relevant de l’Onu, montre que les sanctions économiques imposées à la Syrie ont rendu très difficile l’assistance humanitaire, notamment dans le domaine du financement et du transport des fonds. À cause de l’embargo, les banques peuvent difficilement faire des virements vers la Syrie et l’argent doit prendre des chemins complexes qui d’une part sont plus coûteux et d’autre part favorisent un système de corruption, sans parler des questions sécuritaires. En réalité, les restrictions financières imposées à la Syrie ont largement affaibli le secteur bancaire de ce pays et elles ont aussi ralenti l’enthousiasme des donateurs. De plus, comme les États-Unis ont classé la Syrie parmi les États qui sponsorisent le terrorisme, les produits américains ne peuvent pas être introduits en Syrie ou ont besoin pour cela d’une autorisation spéciale. Ce qui constitue un processus difficile et compliqué. Les médicaments américains ne peuvent ainsi pas être vendus en Syrie, tout comme les pièces de rechange des appareils de dialyse par exemple. Au point que la plupart des hôpitaux syriens ne peuvent plus à l’heure actuelle traiter les malades ayant besoin de ce traitement.
    Il faut aussi signaler que la guerre féroce qui se poursuit depuis cinq ans dans le pays a entraîné d’énormes destructions dans les différents secteurs, qu’il s’agisse des transports, des communications, des installations sanitaires, de la production électrique, etc. En résumé, le constat au sujet de l’impact des sanctions économiques sur l’aide humanitaire est qualifié de négatif, ces sanctions ayant affaibli la population, alors que le régime syrien est toujours en place.

    • Et une fois de plus, on pourrait se demander pourquoi on utilise à chaque fois les mêmes méthodes (je veux dire : largement documentées et donc aux effets parfaitement prévisibles), qui sont au mieux contre-productives par rapport aux objectifs que nous prétendons vouloir atteindre…

  • UNESCO Project | UNESCO poster exhibition
    http://www.jamaalyad.org/PRJT/PRJT_UNESCO

    The Power of Palestinian Popular Art

    The Palestinian poster represents a chronicle of history covering more than half a century of occupation, and reflects the power of popular art to communicate, rally, document, and remind. In cooperation with ESCWA, Jamaa Al-Yad curated an exhibition of Palestinian poster art, defined here as a living cultural form, not a historical relic. The poster images and projection file are available for download below.

    Sur le lien, de très beaux posters palestiniens historiques à télécharger !

    J’en mets un pour donner une idée :

    #palestine

  • Almost 85 Percent of Families in #Tripoli Living in Deprivation
    http://english.al-akhbar.com/node/23208

    Up to 57 percent of families in Tripoli are “impoverished,” including 26 percent that are “extremely impoverished.” These families are concentrated in poverty-stricken neighborhoods like #Bab_al-Tabbaneh and #Suwaiqa, where 87 percent of households are in deprivation, compared to 19 percent in the Basatine district for example. Meanwhile, neighborhoods said to be in a “transitional situation” are vulnerable to gradual impoverishment transforming them from middle-class neighborhoods to slums, such as al-Tall and Zahrieh.

    #Articles #ESCWA #Lebanon #Nader_Ghazal #Qobbeh_and_Jabal_Mohsen #Rashid_Derbas #Syrian_refugees #Tawfiq_Debussy #UNDP #Urban_Deprivation_Index_report_for_Tripoli #Economy

  • The Lebanese model for Syrian reconstruction: The ESCWA bid to hold Syria hostage to debt | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanese-model-syrian-reconstruction-escwa-bid-hold-syria-hostage

    Debt and conditional grants, or continued devastation: These are the only options that the United Nations Economic and Social Commission for Western Asia (ESCWA) seems to be giving to the Syrians, as if to say that they have no choice but to go through the practical application of the so-called Shock Doctrine, where disasters are exploited by a handful of banks, corporations, and speculators to reap huge profits at the expense of the living standards of all Syrians. But isn’t this exactly what happened in Lebanon in the 1990s?

    “It is no longer possible to finance deficits using internal savings. There is no alternative to grants, foreign direct investment, or foreign debt in order to be able to continue financing the budget deficit.” This was more or less the gist of what chief economist at ESCWA and Syria’s former Deputy Prime Minister for Economic Affairs Abdullah al-Dardari wanted to say. Dardari was giving the bottom line of the “technical” report released by ESCWA on Wednesday, titled “The Cost of conflict in Syria: The impact on the economy and Millennium Development Goals (MDGs).”

    The dean of the Faculty of Economics at the University of Damascus, Ruslan Khaddour, called on ESCWA member states to lift the embargo and economic sanctions imposed on Syria, stressing that this would improve the socio-economic indicators that ESCWA is using as a pretext to suggest the country faces a de facto reality that imposes on it having to borrow from abroad and accept conditional grants.

    Khaddour believes that there is an “exaggeration” in the figures contained in ESCWA’s report, which indicate that around 50 percent of homes have been damaged in the conflict, and that 90 percent of the population has fallen below the poverty line. The economist also expressed concern over the so-called roadmap in the report, which he said had a “political-security” dimension.

    Khaddour argues that Syria has enough local sources of revenue to fund reconstruction. He also said that Syria is relying on the BRICS (Brazil, Russia, India, China, and South Africa) and other non-NATO nations to provide credit facilities to finance the works, adding that the countries that participated in arming the Islamic State (IS/ISIS) and al-Nusra Front must pay reparations, rather than grants, for the crimes committed by the groups that they have been sponsoring.

    #reconstruction #Syrie

  • #Lebanon’s street remains muted over Israeli attacks on #Gaza
    http://english.al-akhbar.com/content/lebanon%E2%80%99s-street-remains-muted-over-israeli-attacks-gaza

    A women’s organization holds a #Protest in front of the #ESCWA headquarters in #Beirut in solidarity with the Palestinians in Gaza on July 18, 2014. (Photo: Marwan Tahtah) A women’s organization holds a protest in front of the ESCWA headquarters in Beirut in solidarity with the Palestinians in Gaza on July 18, 2014. (Photo: Marwan Tahtah)

    As Israel begins its ground invasion of Gaza following 10 days of brutal airstrikes that have killed over 260 Palestinians, the Lebanese public has remained fairly silent.

    Azza el-Masri

    read (...)

    #Culture_&_Society #amal #Articles #Future_Movement #Hezbollah #Palestine

  • #ESCWA’s proposal for Arab integration undermined by #Israel
    http://english.al-akhbar.com/content/escwa%E2%80%99s-proposal-arab-integration-undermined-israel

    Qatar’s Emir Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani (L), Kuwait’s Emir Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah (C) and Arab League Secretary General Nabil al-Arabi (R) attend the 25th Arab League summit at Bayan palace in Kuwait City on March 25, 2014. (Photo: AFP-Yasser al-Zayyat) Qatar’s Emir Sheikh Tamim bin Hamad al-Thani (L), Kuwait’s Emir Sheikh Sabah al-Ahmad al-Jaber al-Sabah (C) and Arab League Secretary General Nabil al-Arabi (R) attend the 25th Arab League summit at Bayan palace in Kuwait City on March 25, 2014. (Photo: AFP-Yasser al-Zayyat)

    Over the course of the week, the #UN's Economic and Social Commission for Western Asia’s (ESCWA) report, titled “Arab Integration: A 21st Century Imperative,” has been overshadowed (...)

    #Mideast_&_North_Africa #Arab_World #Articles #Palestine #Rima_Khalaf #Ron_Posor

  • Sur la question de l’impact des réfugiés syriens sur l’économie libanaise, d’autres éléments bien intéressants que je relie à d’autres articles récents, notamment : http://seenthis.net/messages/176739

    UN : Syrian Refugees in Lebanon to Reach 2.3 Million in 2014 | Al Akhbar English
    http://english.al-akhbar.com/content/un-syrian-refugees-lebanon-reach-23-million-2014

    To this day, no serious study has been conducted on Syrian refugees in Lebanon and their economic and social impact on their host country. There are, however, two attempts by ESCWA and the World Bank to come to terms with the impact such a large refugee population will have on the Lebanese economy.

    Both studies agree that Lebanon is taking a beating as a result of the Syrian crisis, with its economy losing somewhere between $7.6 billion and $11 billion since the start of the uprising. This suggests, according to the studies, that Lebanon’s GDP per capita will decline between $1,800 and $3,000 over the course of three years.

    Former labor minister Charbel Nahas, however, questions some of the results in the two studies because they don’t take into account the contribution made by these refugees to the overall GDP. Inevitably, the refugee population must be spending money to meet their daily needs and they must have a source of income or assistance to allow them to do so.

    There are three possible ways that refugees are able to do this: 1) They are spending whatever savings they brought with them from Syria; 2) They rely on foreign assistance; and 3) They have found employment locally.

    Therefore, according to Nahas, these sources of income must be taken into account to get a more accurate picture of how such a large number of refugees will affect the standard of living in Lebanon. But what the former minister finds most shocking about all this is the Lebanese government’s complete absence when it comes to an issue that is bound to have a powerful – possibly, devastating – impact on the country’s economy.

    #réfugiés
    #Syrie
    #Liban