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  • L’Histoire et le mythe national.

    Shlomo Sand : « Quand je lis Finkielkraut ou Zemmour, leur lecture de l’Histoire, je suis effrayé » Entretien réalisé par Pierre Barbance

    http://www.humanite.fr/shlomo-sand-quand-je-lis-finkielkraut-ou-zemmour-leur-lecture-de-lhistoire-

    Il faut enseigner l’Histoire avec le même état d’esprit que le tableau de Magritte où était inscrit « Ceci n’est pas une pipe » . On n’admet pas que la plupart des histoires de l’Histoire sont des mythes. Et pourtant… Ça va continuer. Il y a des mythes nouveaux sur le capitalisme. Quand je lis Finkielkraut ou Zemmour, leur lecture de l’Histoire, je suis effrayé. Avec l’Histoire on peut faire n’importe quoi. Or l’Histoire n’est pas la vérité. Ce ne sera jamais une pipe mais toujours le dessin d’une pipe. Et l’Histoire devrait être enseignée comme ça, de façon critique, en dévoilant le bagage idéologique que chacun possède.

    #Shlomo_Sand #Histoire #Mythe_national #Israël #L'Humanité #Pierre_Barbance

    • Il y avait un groupe à la Sorbonne après 1945, composé de personnalités comme Albert Soboul, Georges Lefebvre, occupant une place hégémonique et proche des marxistes, qui se cristallise à cause des conditions de la Libération. À ce moment-là, Lucien Febvre, de l’École des Annales et fondateur de l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), a reçu une forte somme de la Fondation Rockefeller. Dans le cadre de la guerre froide, il fallait arrêter le marxisme en Europe. Si les marxistes ou les ex-marxistes en Grande-Bretagne gardent une hégémonie dans l’Histoire, en France, Soboul et ses amis reculent devant la puissance de l’EHESS. Le phénomène des Annales, qui réunit beaucoup de gens intelligents comme Furet, Le Goff… fait l’histoire moins conflictuelle même si très matérialiste. Il y aura ainsi beaucoup de thèses sur la vie des paysans d’autrefois, beaucoup moins sur les luttes sociales. Si les historiens britanniques, à la même époque, publient de plus en plus de livres sur l’apparition de la classe ouvrière au XIXe siècle, il n’y a pas d’équivalent en France de cet élan d’analyses socio-économiques de formation des luttes sociales. Les historiens des Annales, qui deviennent hégémoniques, préfèrent le Moyen Âge et les luttes sociales deviennent mineures. Il n’y a pas non plus, en France, de livre comme celui de Howard Zinn aux États-Unis.

      […]

      Parce que le mythe chaud en Israël fait croire que Hébron, Jérusalem, Jéricho sont la vraie patrie des juifs. Chaque élève en Israël, à partir de 7 ans jusqu’à 18 ans (il y a une matière au bac), apprend la Bible comme on apprend un livre d’Histoire. Pour créer un attachement à la terre mythique d’autrefois. Personne ne peut s’en libérer. Heureusement que j’ai été viré de l’école lorsque j’avais 16 ans. Peut-être que cela a contribué au fait que je puisse penser, parler. Et aussi parce que j’avais un père communiste. Mais aucun facteur n’est, en soi, suffisant. Pendant des années j’ai refusé la campagne Boycott-désinvestissement-sanctions (BDS). Mais aujourd’hui je pense qu’il n’y a aucune force politique capable de changer le cap, de changer cette radicalisation droitière et pseudo-religieuse de la société. J’accepte maintenant chaque pression sur l’État d’Israël, qu’elle soit diplomatique, politique, économique. Sauf la terreur. Si quelqu’un ne soutient pas le BDS aujourd’hui, il doit savoir qu’il aide à la continuation de ce désespoir tragique des Palestiniens qui, sans arme, résistent à ce statu quo.

      #BDS #Boycott #enseignement #école #religion

  • Le scénario pandémique de la Fondation Rockefeller
    http://www.brujitafr.fr/article-le-scenario-pandemique-de-la-fondation-rockefeller-124761421.html

    A la lecture de ce document provenant directement de la fondation Rockefeller, on ne peut que constater à la fois des similitudes dans le déroulement de ce scénario avec l’épidémie Ebola 2014 mais aussi que celui-ci est accueilli très favorablement par ses auteurs. Pour David Rockefeller, adepte de la dépopulation, quelques millions de personnes en moins ce n’est pas un problème mais surtout on découvre, sans grand étonnement que la pandémie elle même permet un avancement inespéré dans l’agenda mondialiste. Comme une crise majeure se doit toujours d’être exploitée en hauts lieux, celle-ci ne devrait logiquement pas déroger à la règle. Attention, cela reste un scénario mais vu les auteurs, sans vilain jeu de mots, gardons l’œil ouvert. « Lock Step Un (...)

  • DE LA CONTAGION À L’ÉPIDÉMIE

    Les dettes se répandent comme des virus, l’épidémie envahit une société de crise qui s’est grippée. La fièvre monte dans un État fébrile, la lassitude gagne et les défenses immunitaires s’écroulent...
« Pour contenir les populations plongées dans la pauvreté, la propagande de la peur peut être utilisée à propos du changement climatique, des catastrophes naturelles et des attaques terroristes à grande échelle, comme outil de contrôle des populations. » 
Rapport de la Fondation Rockefeller, 2010

    
L’insistance permanente et obsessionnelle du spectacle médiatique à nous faire peur par tous les moyens, nous pousse à nous recroqueviller dans la servitude, chacun « chez soi », embourbé par nos habitudes casanières et solitaires. Mais la propagande tapageuse en fait parfois beaucoup trop et perd son emprise dans un dysfonctionnement latent, des relations apparaissent là où on ne les attend pas, les croyances se dérobent et la servitude se décompose en petits morceaux. 
Le matraquage répétitif et permanent du spectacle de cette réalité des choses marchandes, déforme nos perceptions et notre compréhension de la situation, dans une surabondance de détails parasites qui nous placent dans un état de confusion permanente. 
La société a considérablement protégé son fonctionnement depuis 1968 en surdéveloppant son discours spectaculaire, et la contestation de la société n’a pas compris les conséquences de cette mutation, l’empêchant d’effectuer le changement de perspective nécessaire à l’émergence d’un mouvement de transformation radicale. L’internationale s’est réalisée dans la mondialisation et l’abolition de l’État est en cours, il a déjà perdu tout contrôle sur l’économie et la finance. Les politiques gèrent au jour le jour un système dont le fonctionnement leur échappe, en justifiant très mal leurs mesures de rafistolage. Ce sont des escrocs bonimenteurs, et la contestation marche dans les pas de leurs embrouilles, se rendant complice de l’arnaque générale mal dissimulée par sa représentation spectaculaire.

    
Dans ce monde de communications numériques à sens unique, nous ne sommes pas informés, mais mis en conformité avec les faits objectifs du monde des marchandises.
« Notre croyance en l’objectivité entrave la compréhension que nous avons de nous-mêmes et des autres. L’objectivité du monde n’est qu’apparente. Le lien de cause à effet n’est pas dans la réalité, mais dans une explication de la réalité. C’est l’opération de distinction qui fait distinguer les choses. La réalité est une construction de l’esprit, elle est ce que nous en faisons. La question n’est plus de savoir ce qui est vrai, mais de chercher ce qui est utile pour agir selon nos désirs. » 
Lukas Stella, Stratagèmes du changement
Le concept de cause, tel que le définit le scientisme déterministe, se fonde sur les présuppositions que l’on peut expliquer n’importe quel phénomène en le réduisant à l’étude de ses parties et qu’aucun autre élément n’entre en jeu. L’erreur commise par ce réductionnisme aveugle est de ne pas reconnaître avoir détruit le système des relations et interactions qui forment un tout en effectuant ces dissections et découpages arbitraires. Cette conception schizophrénique d’un monde fragmenté ne mène jamais qu’à un obscurantisme sans devenir, à un blocage des possibles.

    
Ce réalisme qui considère qu’une cause génère son effet, en dehors de tout contexte et de toute interaction n’est qu’une prétention scientiste erronée. La science peut se décrire comme un mode de perception, d’organisation et d’attribution de sens aux observations, qui construit par là même des théories subjectives qui peuvent être confirmées par l’expérience et dont la valeur n’est pas définitive.
Aucune science ne peut proposer une explication de la réalité absolument vraie et inaltérable. Il n’y a pas une seule, mais de multiples réalités, selon le point de vue de l’observateur et des instruments qu’il utilise à des fins d’observation. Ainsi est réfuté tout modèle d’interprétation présupposant une explication de la nature et du comportement de l’Homme qui se veut absolument vraie et définitive, parce qu’un tel modèle tombe inévitablement dans le piège idéologique d’autoréférenciation, sorte de discours qui génère sa propre justification, construite sur ses hypothèses de départ.

    Le système doit être étudié dans sa totalité, car la totalité représente davantage que la simple somme de ses parties ; elle est autre et bien plus que le total. Toute tentative d’étudier les composantes de façon isolée détruirait la totalité et produirait des résultats qui altéreraient la compréhension du système.
« Ce sont ces liens, conceptuels ou opérationnels, qui sont les prérequis pour interpréter les structures et la fonction d’un organisme vivant vu comme un organisme autonome autoréférent. Quand ces liens sont ignorés, le concept "d’organisme" est vide, et ses pièces détachées deviennent des problèmes triviaux ou restent des mystères. » 
Heinz von Foerster, Seconde cybernétique et complexité
Par opposition au mode de pensée conformiste, qui découpe les champs de connaissances et les compartimente, la pensée situationnelle relie, associe, recadre, coopère, harmonise, s’implique, interagit avec les autres, invente des possibilités et du plaisir partagé. Un mouvement de transformation sociale peut alors se comprendre comme la congruence d’une danse synchrone de coordinations d’actions, d’où émerge une évolution comportementale dans de nouveaux rapports relationnels, au cours de dérives individuelles et collectives sans plan préétabli. Selon ce point de vue, les règles de la concurrence, la loi du plus fort, la hiérarchie, l’exploitation et la prédation font place à l’entraide interactive, la coopération sociale, l’association fédérative, la commune à échelle humaine.

    
Les réseaux interactifs d’éléments autonomes sont à la base de comportements émergents non prévisibles, car ils sont non déductibles à partir de ses parties singulières. L’auto-organisation émergente est précisément l’agrandissement de l’espace de possibilités d’une nouvelle globalité issue d’une histoire d’interactions entre des éléments différents et hétérogènes. Lorsque la richesse de ces interactions franchit un certain seuil, le mouvement global produit de façon discontinue de nouveaux comportements d’ensembles tout à fait imprévisibles en fonction de la somme des apports de chaque individu ou groupe d’individus. Ces groupes de relations, en interaction temporaire avec d’autres groupes, peuvent développer, dans de brèves périodes, des capacités et des propriétés nouvelles inconcevables, parce que non déductibles.

    Il s’agit d’abandonner l’état de foi du réalisme, pour adopter le doute et le scepticisme du chercheur. Aucune règle n’est absolument définitive. Il nous appartient de choisir de nous considérer comme des pions dans un jeu dont les règles seraient d’après nous une réalité qui s’impose d’elle-même, ou bien comme des joueurs qui ont compris que les règles ne sont réelles que dans la mesure où nous les avons acceptées et que nous pouvons tout aussi bien jouer avec elles, et ainsi les changer.
Faire surgir des doutes peut rompre la rigidité perceptivo-réactionnelle habituelle en entamant l’armure cognitive et la carapace comportementale. Faire naître un doute sur l’explication logique et rationnelle est particulièrement propre à débloquer des structures mentales rigides et fermées. Semer le doute concernant la logique d’un raisonnement, introduit un petit ver qui mobilise l’entropie du système, amorçant une réaction en chaîne qui est lente, mais dont les effets n’en sont pas moins dévastateurs, car ils peuvent produire des changements dans le système tout entier.
En nous autorisant à libérer nos positions des préjugés déterminés par les certitudes conventionnelles, et en développant nos capacités relationnelles par l’intelligence situationnelle du moment, nous devenons indéterminables et imprévisibles, donc incontrôlables, changeant continuellement nos règles de transformation selon nos relations dans l’action et nos points de vue qui en émergent. Abandonner nos logiques intransigeantes et autoritaires nous ouvre de nouveaux horizons plus libres, nous donnant de nouvelles possibilités propices au changement.

    
Il n’y a pas de véritables règles de changement que l’on pourrait appliquer et contrôler. Dans cette période dure et confuse d’exploitation sans limites, nombreux sont les charlatans qui bradent sur le marché du désespoir leurs solutions miracles. Une rébellion peut être contagieuse, un mouvement de révolte, une insurrection peuvent émerger de l’incubation sociale par expérimentations de jeux sur les règles du jeu, développées sans aucun respect des conventions. Il s’agit d’inventer l’amorce d’un changement effréné, le susciter par agitations, provocations et rage de vivre, l’activer dans sa propagation pandémique, et ainsi permettre à la fièvre de se répandre par plaisir...

    _Lukas Stella, 2012 (Extrait)
    http://inventin.lautre.net/linvecris.html_