organization:front national

  • Face au Front National, n’ayons pas l’Europe honteuse !
    http://www.taurillon.org/face-au-front-national-n-ayons-pas-l-europe-honteuse

    Parmi les fédéralistes européens, les interrogations vont bon train sur la montée inquiétante du Front National, de mouvements extrémistes similaires en Europe et du désintérêt généralisé pour le projet européen. Point de vue d’un fédéraliste révulsé par la vague FN aux élections régionales françaises.

    #Opinions

    / #France, #Élections, #Extrême_droite, #Nationalismes

  • Le FN fait carton plein dans les casernes des gendarmes mobiles et des gardes républicains !
    http://larotative.info/le-fn-fait-carton-plein-dans-les-1320.html

    Le site Paris Luttes publie une analyse partielle des résultats du premier tour des élections régionales de 2015 qui montre que les gendarmes mobiles et gardes républicains votent massivement pour le Front National. - A lire sur d’autres sites / Extrêmes (...) — Paris Luttes, A lire sur d’autres sites, Extrêmes droites

  • 6 (très) bonnes raisons pour les #femmes de fuir le FN (bis) | Sans Compromis
    https://sanscompromisfeministeprogressiste.wordpress.com/2015/12/11/6-tres-bonnes-raisons-pour-les-femmes-de-fuir-le-fn-bis

    Les femmes sont aujourd’hui nombreuses à glisser dans l’urne un bulletin du Front National. Si le parti fondé par Jean-Marie Le Pen est certes, représenté par deux femmes, derrière cette mise en scène trompeuse se cache la forme la plus aboutie du patriarcat.

    Pour le FN, les femmes ne sont ni plus ni moins des poules pondeuses qui doivent s’occuper des gosses, du ménage, des courses et servir leur mari.

  • En #Suisse, un second ministre de la droite nationaliste entre au gouvernement
    https://www.mediapart.fr/journal/international/101215/en-suisse-un-second-ministre-de-la-droite-nationaliste-entre-au-gouverneme

    Alors qu’en France, la classe politique s’entredéchire autour du score aux Régionales du Front National, en Suisse, on entérine tranquillement le triomphe aux Législatives d’octobre dernier de l’UDC. La droite dure anti-immigration obtient un second siège au gouvernement fédéral, en la personne d’un viticulteur vaudois, l’un des initiateurs de la votation de février 2014 « contre l’immigration de masse ». 

    #International #asile #UDC #votations

  • Le cynisme dans tous ses états | Blog | Le Club de Mediapart
    https://blogs.mediapart.fr/guillermo-saavedra/blog/091215/le-cynisme-dans-tous-ses-etats-0

    Il est insoutenable d’entendre dans son émission de France Info aujourd’hui ici www.franceinfo.fr/emission/l-interview-politique/2015-2016/jean-luc-melenchon-09-12-2015-07-39 , Jean-Luc Mélenchon soutenir « la fusion technique » du Parti de Gauche dont il est le fondateur, aux côtés de Claude Bartolone, tête de liste du Parti Socialiste Français à la Région Ile de France, au motif que celui-ci a été correct avec le Front de Gauche. Tout en décrivant par ailleurs le cynisme de François Hollande face au gain du vote utile contre le Front National dans ces élections ; lesquelles n’ont pas bougé en gain de voix dans ce 1er tour. On connait en revanche Claude Bartolone dans sa gestion féodale implacablement stratégique de noyautage de tous les postes clefs du département de la Seine Saint-Denis dans cette même région.

    • Je comprends le besoin pour les partis d’être présents dans les instances collectives et de pouvoir rémunérer leurs cadres.

      Cependant, j’avoue que là, dans ce contexte national, ces fusions sont particulièrement illisibles et ont un arrière-goût particulièrement désagréable.

      Et... Pour une fois, je parviens pas à trouver d’excuses à l’exercice de style de JLM sur le sujet...

  • J’ai bien peur que mon hypothèse de longue date que le Front National connaîtra rapidement l’usure du pouvoir et la désillusion de ses électeurs soit peut-être totalement fausse :

    https://marsactu.fr/on-bien-face-a-elargissement-de-lelectorat-fn #FN #Front_National

    "On assiste à un phénomène comparable à 1997 lorsque les maires élus deux ans plus tôt avaient eu de bons résultats aux élections législatives. Et puis, il n’y a pas de raisons de dire que par principe, le FN échouerait au pouvoir de manière mécanique. Au contraire, lorsqu’ils parviennent au pouvoir, ils ont plus de visibilité, plus de moyens pour travailler politiquement mais aussi plus de moyens de pression sur la population avec des phénomènes de fief que l’on connaît bien pour les autres partis"

    D’autre part, cette remarque m’interpelle : "Le référentiel antifasciste n’est plus très opérant pour parler du FN" - le Front National s’est rénové (en vitrine au moins) mais est-ce que le discours de gauche radicale antifasciste, presque traditionnel, ne s’en retrouve pas obsolète face à l’électorat ?

    L’auteur est un sociologue qui en veut à #Valls - un de plus... Ca commence à faire une sacré collection... Je me demande s’il y en a un seul pour le défendre... "D’un côté, Valls dit que les intellectuels ont déserté le combat contre le FN. De l’autre, il dit que chercher à comprendre les djihadistes, c’est déjà les excuser. Il a un rapport assez simpliste à ce que sont les sciences sociales" #sociologie

  • Le piège régional
    http://www.eauxglacees.com/Le-piege-regional

    A ne mobiliser que le registre de l’indignation morale on perd de vue que le story telling outrancier des trois éléments chocs de la période, le terrorisme et l’état d’urgence, la COP 21 et “l’avenir de la planète”, et enfin le “choc” des élections régionales, dessine en creux un possible nouveau type d’accident démocratique, que l’hystérisation sans précédent du débat public cantonne encore dans les limbes. Symptôme frappant, s’il en était besoin, de la crise multiforme du politique, la tornade (...)

    • A cette aune, la conquête d’une ou plusieurs régions par le #Front_National à toutes les allures d’un pîège redoutable.

      S’il se normalise, abandonne tout ou partie de son programme, contraint et forcé, pour gérer tant bien que mal ses nouvelles respônsabilités et préparer l’avenir, c’est toute la dynamique anti-systême qui le porte qui s’effondre, au risque d’une désaffection brutale des électeurs qui l’ont porté au pouvoir.

      Qu’il tente à tout prix de réaliser son programme, et la situation devient très vite incontrôlable. Rien ne peut dès lors être exclu. A conflit politique majeur, mesures d’exception.

      Dans les deux scénarios, les grands perdants seraient les populations les plus #pauvres, les plus précarisées, qui souffrent déjà à l’excès des politiques de rigueur conduites d’une main de fer par les majorités de droite comme de gauche depuis des décennies.

      Dans ce contexte ce sont aussi les politiques environnementales qui seront réduites à néant, enfin le peu qu’il en reste depuis 2012.

      A cette aune, l’hystérisation croissante de la crise qui culmine avec le choc des régionales ne parvient plus à dissimuler un rare cynisme manoeuvrier.
      Les effets d’estrade et appels grandiloquents à “sauver la #République ” cèlent bien mal de très froids calculs.
      L’accession du Front National à la tête d’une ou plusieurs régions, ouvrant un nouveau gradient de crise, précipiterait l’implosion de la droite, dite “républicaine”.
      L’actuelle majorité aurait dès lors beau jeu de revendiquer être l’unique “rempart de la République” à l’horizon 2017.

      Soit un Front National “normalisé”, gérant ses régions pour y préparer l’avenir, en fait les législatives qui suivront la prochaine élection présidentielle, la prochaine étape réelle, et non une présidentielle fantasmée, dont la dynamique serait entravée par une tout aussi froide “#realpolitik ”.
      Dès lors le PS affronterait, non une droite liquéfiée, mais un Front National “débranché”, volontairement. Un remake de 2002, dont le résultat est aisément prévisible.

      Soit un Front National “insurgé” à la tête des Régions qu’il dirigerait, précipitant encore un peu plus la crise terminale de la Vème République.

      Pile je gagne, face tu perds.

      Dans le second cas de figure, assez probable, le gouvernement prendrait dès lors toutes les mesures de rétorsion à sa disposition, et nous rentrerions clairement dans un régime d’exception permanent, une post-démocratie autoritaire que, miracle, un sondage bienvenu vient de nous apprendre qu’une encourageante majorité de Français l’appellent de leurs voeux

      #état #administration #extrême-droite #guerre_aux_pauvres

  • Vente... légitime
    http://www.greekcrisis.fr/2015/12/Fr0482.html

    Cependant, certains sujets de conversation leur sont communs, et en ce moment ils sont essentiellement deux : d’abord, le dernier crime politique et économique en date commis par le gouvernement Tsipras, s’agissant de “l’acquisition” de pratiquement de l’ensemble du système bancaire grec par les fonds vautours internationaux à 2% de sa valeur, et ensuite, la récente victoire du Front National en France. Source : greek crisis

  • Régionales en région Centre : l’abstention largement en tête, et quelques autres chiffres
    http://larotative.info/regionales-en-region-centre-l-1313.html

    Au soir du premier tour des élections régionales, le Front National est arrivé en tête des votes dans un certain nombre de régions, y compris en Centre-Val de Loire. Pourtant, seules 14,42% des personnes inscrites sur les listes électorales ont voté pour le parti d’extrême-droite. - Infos locales / (...) — Infos locales, Manchette, Extrêmes droites, Vie politique locale

  • « J’ai voté FN parce que les autres n’ont rien fait » - 08/12/2015 - ladepeche.fr
    http://www.ladepeche.fr/article/2015/12/08/2233778-ai-vote-fn-parce-autres-ont-rien-fait.html

    Visiblement, dans le Gers en tout cas, peu assument leur vote en faveur du Front National. « Moi, je ne dis rien… », élude une Mirandaise. Beaucoup refusent nos questions. Et puis il y a Marie, qui discute, dans les travées du marché de Mirande, avec Rémi Fourcade, un candidat du FN. Cette Mirandaise développe : « Tout le monde en a marre, il y a un ras-le-bol général. Il faut changer ! J’ai voté FN parce que les autres n’ont rien fait. Et puis tout le monde a peur des terroristes, il y en a partout. Je crois que les attentats ont poussé beaucoup de gens à voter FN. »

    Agnès, Biarrote en visite dans le Gers, confirme : « Les gens ont été profondément choqués par les attentats, je comprends cette réaction. Je n’ai pas soutenu le FN, mais je comprends… » Un vote de réaction, donc, plutôt que d’adhésion ? Marie corrobore : « Ce n’est pas le programme du FN qui m’a convaincue… c’est pour dire non aux autres ! ».

  • Séisme politique en France : percée historique du Front National
    http://www.brujitafr.fr/2015/12/seisme-politique-en-france-percee-historique-du-front-national.html

    Le parti abstentioniste gagne. 44 600 000 votants. 49,8 % d’abstention et c’est Marine qui gagne ? Le Front National a réalisé une percée historique aux élections régionales. Le parti de Marine Le Pen (extrême droite) est arrivé dimanche en tête dans...

  • Demain c’est les régionales. Le Front National risque de remporter la région Alsace-Lorraine. Mais en même temps, dans cette région Lorraine, quand il faut voter une subvention de 600.000 Euros pour un centre de formation au maniement des armes en Arabie Saoudite, le PS vote pour alors que le FN vote contre. C’est hallucinant, non ?

    http://rutube.ru/video/062b19b19a2eccf68ae5234771353505

    #Régionales #France #Arabie_saoudite #Pots_de_vin #PS #FN #on_marche_sur_la_tête

  • Les Inrocks - “L’abstention des classes populaires est tout à fait logique”
    http://www.lesinrocks.com/2015/12/03/actualite/labstention-des-classes-populaires-est-tout-à-fait-logique-11791601

    En règle général le score du FN augmente en proportion en raison de l’abstention. Brandir ce risque pour appeler au vote, voire à la fusion des listes de droite et de gauche dans le Nord, est-il encore efficace ?

    Il est vrai que l’abstention provoque une augmentation des pourcentages du FN. On commente d’ailleurs trop souvent ces chiffres impressionnants sans les rapporter à l’ensemble du corps électoral, ce qui conduit à des constats erronés du type “un Français sur trois vote Front national”. En réalité, la colère et le désespoir des Français conduisent bien plus vers l’abstention que vers le vote Front national !

    On peut s’interroger sur le soin qui est déployé par les responsables politiques socialistes et Républicains, et maintenant le président du Medef, à exagérer le poids du Front national. Pour les partis dominants, c’est une façon efficace de renvoyer la critique de leurs politiques à une colère fascisante qu’il faudrait à tout prix fuir. Le ras-le-bol vis-à-vis de la classe politique, qui n’a pourtant rien d’irrationnel, est ainsi associé à une rhétorique du “tous pourris”, intrinsèquement liée au FN, et donc forcément honteuse. Ensuite, la menace leur permet de s’ériger en représentants de la stabilité contre le chaos. Ils incarneraient en quelque sorte le moindre mal, à défaut de proposer le mieux. Cette stratégie est ainsi devenue le noyau central du Parti Socialiste. On peut d’ailleurs tout à fait penser que si Manuel Valls brandit en permanence la menace FN, c’est pour rester maître du jeu à gauche et empêcher la naissance d’alternatives à sa politique, au sein de son parti comme du côté de la gauche radicale. On dit aux électeurs : “toute dispersion ferait gagner le FN, alors restez dans les rangs.”

    Or, non seulement cette stratégie dissimule mal son hypocrisie, mais en plus elle crédite le Front national, pourtant un parti de notables qui n’a rien de révolutionnaire sur le plan économique, d’une aura subversive et “anti-système”. En s’alliant à Pierre Gattaz, le président du Medef, pour dénoncer l’inanité du programme de Marine Le Pen, Manuel Valls lui a fait un formidable cadeau : devenir l’ennemie déclarée des élites politico-économiques.

    Les jeunes et les classes populaires sont souvent les catégories qui s’abstiennent le plus massivement. Pourquoi ?

    L’abstention des jeunes est un sujet de préoccupation pour les politiques, parce qu’obtenir le vote des jeunes c’est se donner une image moderne et dynamique. Les taux d’abstention spectaculaires chez les jeunes (aux Européennes de 2014 les trois quarts des jeunes n’ont pas voté) sont souvent mis sur le compte d’un prétendu individualisme. C’est le cliché du jeune rivé sur son smartphone, plus préoccupé de la satisfaction de ses plaisirs égoïstes que du bien commun. C’est évidemment faux.

    Si les jeunes votent moins c’est avant tout parce qu’ils se sont émancipés par rapport au légitimisme du vote : quand les candidats ou les programmes ne conviennent pas, ils n’hésitent pas à s’abstenir. Chez leurs aînés il y a encore un attachement sentimental à certains partis et une forme d’habitude ancrée avec les années. Les jeunes jugent davantage sur pièce. Or les politiques menées ne leur sont pas favorables : leurs conditions de vie se sont dégradées, le passage à l’âge adulte et la prise d’autonomie sont de plus en plus difficiles. De ce point de vue, les jeunes ont une attitude très rationnelle vis-à-vis du vote, ce qui explique qu’ils décrochent plus vite que leurs aînés quand ça ne va pas.

    Quant aux classes populaires, qui effectivement s’abstiennent bien plus que les classes supérieures, leur attitude est tout à fait logique au regard des politiques menées depuis trente ans et plus particulièrement ces dix dernières années. Ces politiques ont toutes eu des effets contraires aux intérêts des plus pauvres. D’abord, leur incapacité à endiguer le chômage massif qui ravage notre pays depuis les années 1990 a surtout nuit aux ouvriers et aux employés. Ensuite, ils sont les grands perdants de l’augmentation des inégalités que les gouvernements successifs ont provoquée.

    Sous prétexte de compétitivité et de politique de croissance, ils ont appauvri et précarisé les salariés et offert un soutien sans faille aux grandes entreprises et à l’actionnariat français avec des effets bien réels. Ainsi, entre 2008 et 2012, alors que les 10 % les plus riches ont vu leurs revenus annuels augmenter, ceux des 40 % du bas de l’échelle ont connu une baisse annuelle de 400 à 500 euros.

    Or, cette montée des inégalités n’est pas un simple dommage collatéral ou un accident de parcours : La plupart des partis politiques institutionnels entretiennent sciemment un clientélisme oligarchique qui comporte deux volets. Un volet rhétorique qui consiste en la valorisation systématique des plus riches, entrepreneurs et actionnaires, sous prétexte de leur contribution décisive à la croissance, tandis que sont dévalorisés les plus pauvres, salariés et chômeurs, qui sont décrits comme “assistés” ou rétifs aux innovations.

    Et un volet pratique qui est la mise en place de manière plus ou moins visible d’une redistribution des richesses vers le haut et d’une destruction du modèle social et de services publics au bénéfice des grandes entreprises. On parle souvent des bénéfices des privatisations en termes d’allégement de la dette publique, mais on parle moins de ce qu’elles rapportent aux grandes entreprises qui s’en partagent les plus beaux morceaux, comme dernièrement avec les autoroutes françaises

    Face à un tel constat, comment s’étonner que les classes populaires majoritaires décident de ne plus créditer de leurs voix des partis politiques dominants qui appliquent tous des politiques contraires à leurs intérêts ? Quant aux alternatives possibles, elles ne sont guère convaincantes : le Front National ne se démarque pas fondamentalement de la doxa économique dominante et la gauche radicale reste chroniquement divisée. Il semble donc qu’à l’heure actuelle, l’abstention reste, hélas, un choix tout à fait rationnel pour tous les perdants des politiques oligarchiques, c’est-à-dire la grande majorité des Français.

    #abstention #élection

  • Le mythe de la dédiabolisation du FN
    http://www.laviedesidees.fr/Le-mythe-de-la-dediabolisation-du-FN.html

    Quoi qu’en dise sa présidente, le Front National n’a jamais cessé d’être raciste et xénophobe, à en juger par l’opinion de ses adhérents et sympathisants. C’est ce que montre le #sondage annuel effectué pour la Commission nationale consultative des droits de l’homme.

    Essais & débats

    / #racisme, sondage, #extrême_droite, #antisémitisme

    #Essais_&_débats

  • Le Macron dans tous ses états :

    Les responsables de la tuerie du 13 novembre selon Macron | L’Humanité
    http://www.humanite.fr/les-responsables-de-la-tuerie-du-13-novembre-selon-macron-590589?IdTis=XTC-

    Devant les Gracques, le 21 novembre, le ministre de l’Economie a suggéré que les travailleurs qui défendent leurs conditions de vie et leur emploi avaient une part de responsabilité dans la radicalisation des auteurs de la tuerie du 13 novembre.

    Grâce à Emmanuel Macron , nous savons désormais qui a armé mentalement les tueurs de la soirée du 13 novembre à Paris. Devant une assemblée des Gracques -ces sociaux démocrates plus libéraux que les sarkosystes en économie- il a suggéré le 21 novembre que les hommes et les femmes qui se battent pour travailler dans des conditions dignes de l’époque dans laquelle nous vivons empêchaient certains jeunes de trouver leur place dans une société où l’emploi devient chaque jour plus rare et plus précaire du fait des politiques gouvernementales de soumission au libéralisme.

    La vache !... Ça envoie du bois !

    #bêtisier

    • Valls bastonne Macron.
      http://www.challenges.fr/politique/20151126.CHA1998/attentats-de-paris-quand-manuel-valls-bastonne-emmanuel-macron.html

      Le ministre de l’Economie s’est risqué à une analyse des terroristes avec des mots de la #gauche morale. Son « chef » n’a pas hésité pas à prendre position contre ses propos, et non sans virulence…

      Macron, se hasarde à une analyse, non pas des attentats, mais des terroristes eux-mêmes. Et de retrouver formules et accents de la gauche traditionnelle, celle qu’il est censé dynamiter, celle que Valls combat sans relâche depuis une décennie déjà, l’accusant, cette gauche traditionnelle, de ne plus rien comprendre aux Français et d’avoir ainsi favorisé la progression ininterrompue du Front National. Et Macron qui, à la surprise générale, s’y met ou plutôt s’y remet à son tour, et avec quel éclat !

      « Les terroristes, qui ne venaient pas de milieux défavorisés, comment et pourquoi s’étaient-ils transformés en assassins de leur mère nourricière ? Il nous faut trouver les causes profondes, le terreau de cette radicalisation ». Dans la bouche de Macron, les mots de la gauche dite morale, ceux qui hérissent tant Manuel Valls et les tenants de la nouvelle pensée unique, celle qui a décrété en perdition l’identité nationale française. Dans l’esprit du Premier ministre, la suite ne vaut sans aucun doute pas mieux : « Le terreau ? Les injustices, les discriminations et surtout l’échec de la mobilité sociale. Nous sommes dans une société toujours endogame où les élites se ressemblent de plus en plus et ferment la porte. Lorsqu’on étouffe la société, on nourrit l’amertume, l’exclusion et, au bout du compte, la folie totalitaire. Notre premier devoir, ce n’est donc pas seulement de prendre des mesures sécuritaires, mais d’ouvrir la société, sinon elle ne tiendra pas ». Prise de position « de gauche » d’un homme de « gauche », proche, si proche d’ailleurs d’un raccourci qui, quelques jours après les attentats suscita une émotion non feinte, à droite comme à gauche, déplorant que les jeunes des cités subissent un « apartheid social, territorial et ethnique ». Mais qui est donc l’auteur de cette formule pour le moins brutale et sans nuance ? Ah, Manuel Valls ! (...)

      Manuel Valls en a d’ailleurs fournit un nouvel exemple d’une impressionnante brutalité, théorique comme humaine. Recevant des journalistes de la presse européenne, le chef du gouvernement a voulu prendre acte de l’état des opinions publiques de notre continent. Deux phrases, pas une de plus : « L’Europe doit dire qu’elle ne peut plus accueillir autant de #migrants. Ce n’est pas possible ». Ce que François Hollande n’ose pas dire à la chancelière Merkel, Valls, lui, le fait d’avoir dans le Süd-deutsche Zeitung, l’un des quotidiens allemands de référence. Et d’en rajouter une couche : « Le #contrôle_des_frontières extérieures de l’Union européenne est essentiel pour son futur. Si nous ne le faisons pas, alors les peuples vont dire ça suffit l’Europe » !

  • La vérité historique, première victime du nationalisme (janvier 2010)
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article348

    #Ernest_Renan, le grand mystificateur

    Joseph-Ernest Renan (1823-1892) était quelque peu tombé dans l’oubli. Le débat du jour le tire de l’ombre. Il redevient une référence, celle dont se revendiquent ouvertement des politiciens de haut vol comme Alain Juppé [1].

    Renan, ancien séminariste devenu rapidement, après quelques frictions avec Napoléon III, l’historien pour ainsi dire officiel de l’État, a au moins un avantage : son cynisme est tel qu’il n’y va pas par quatre chemins pour « lâcher le morceau ». Dans « Qu’est-ce qu’une nation  ? », conférence prononcée en 1882, il ne se gène pas pour écrire : « L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création d’une nation, et c’est ainsi que le progrès des études historiques est souvent pour la nationalité un danger ». On ne saurait être plus clair...

    Renan, véritable « saint » de la troisième république, s’affirme partisan, pour les besoins de la cause, de « l’erreur historique », ce pourquoi on peut lui décerner le titre de «  Père du révisionnisme historique décomplexé  ». Aujourd’hui comme hier, ce révisionnisme permet au Pouvoir de continuer de travestir la vérité historique, de la faire entrer dans le moule qui lui convient, et de justifier ainsi son idéologie et sa pratique.

    Chantre du mensonge officiel, Renan fut le premier historien postérieur à la Révolution Française à remettre en selle, en tant que piliers de la « nation moderne », ceux qu’il nommait avec tendresse les « personnages du passé ». A sa suite, l’école de la troisième république intégrera toute une brochette de psychopathes royaux (et quelques uns de leurs plus célèbres laquais) dans l’imagerie héroïque de la France. Par ce coup de baguette magique, les brutes couronnées et leurs larbins devenaient, dans les livres scolaires, des héros qui auraient fondé la patrie française et se seraient sacrifiés pour elle.

    Les falsifications historiques vomies par Renan ont été la source à laquelle, à la fin du XIXème siècle, s’est abreuvée avec délectation cette bourgeoisie revancharde qui venait de massacrer les Communards. Les théories de Renan lui permettaient de faire coup double, d’une part en donnant un contenu clairement chauvin et réactionnaire à une République qui venait de s’installer par défaut [2], d’autre part, en contrant l’émergence du mouvement ouvrier internationaliste grâce à l’utilisation de cette version nationaliste de l’histoire. Deux attitudes qui allaient directement conduire à la boucherie sanglante de 1914/1918.

    L’essentiel de la falsification historique voulue par Renan et ses successeurs porte sur la Révolution française. Tout leur travail consiste à masquer la « rupture épistémologique » que représente cette période et à la présenter comme un simple prolongement du cours antérieur de l’histoire. Ainsi en est-il de l’idée de Nation, qui apparue dès le début de la Révolution, va être vidée de son sens par nos historiens et politiciens révisionnistes et déformée jusqu’à signifier le contraire de son sens premier. En effet, quand le terme Nation fait irruption dans le débat politique en 1789, il désigne clairement la collectivité formée par tous les individus, égaux entre eux, et de ce fait, la seule instance politique légitime dans un pays. L’idée de Nation se construit en opposition totale au pouvoir d’un seul (ou d’une petite caste), en opposition donc à la tyrannie qu’ont précisément défendu les Jeanne d’Arc, les Charles Martel et autres « personnages du passé » lors des siècles d’oppression féodale et monarchique, en opposition totale à cette idéologie qui permettait à n’importe quel crétin (pourvu qu’il fusse couronné) d’affirmer : « L’État, c’est moi  ! ».

    Ainsi, pendant la Révolution Française, on pouvait fort bien être étranger, être né loin du territoire français, et être immédiatement intégré dans la Nation. C’est pourquoi des hommes et des femmes de tous les pays se retrouvèrent en France, dés 1789, à délibérer, à décider et à agir pour les idéaux révolutionnaires. A partir de 1792, il y eut même des bataillons entiers formés par les nombreux étrangers désireux de combattre sous les drapeaux de la Nation. On ne parlait pas alors de « brigades internationales » mais de « Légions » : Légions Belges, Légion Franche Étrangère Batave (Hollandais), Légion des Allobroges, Légion Germanique, Légion des Américains (Antillais et habitants métis ou blanc des colonies), etc.

    Ces faits sont aussi remarquables qu’il sont peu connus. Et pour cause : ils gênent les historiographes nationalistes, préoccupés d’élaborer leur mystification xénophobe. Ils gênent tout autant l’école historique marxiste qui, les oeillères du matérialisme dialectique bien rivées, n’a jamais voulu voir dans la Révolution française que son expression bourgeoise. Il est vrai que l’existence des Légions belges, germaniques ou américaines prouve que la conscience internationaliste n’a pas attendu la théorie de Marx et la pratique de Lénine pour se manifester de façon concrète !

    Cette caractéristique du conflit fondateur de la Nation française est renforcée par un deuxième élément qui vient compléter clairement la signification en contrepoint : tout comme on pouvait être étranger et membre de la Nation, on pouvait tout aussi bien bien être français de souche, né sur le territoire et appartenir au parti de l’étranger.

    la frontière : fracture idéologique et non réalité territoriale

    En effet, si des esprits éclairés sont venus d’Europe et des Amériques pour défendre la Révolution, à l’inverse des membres éminents de la noblesse, de l’église et des milieux affairistes, tous « Français de souche » ont fui en masse le pays à partir de la prise de la Bastille [3]. Ceci nous montre où se situe la véritable fracture : non pas entre lieu de naissance, non pas entre territoires géographiques (d’un coté du Rhin ou de l’autre) , non pas entre « cultures » (culture française contre culture allemande...), mais bien entre intérêts économiques et de pouvoir.

    La France de la Révolution n’avait donc pas de problème avec les personnes nées hors de France. Elle en avait de sérieux avec toutes celles qui, selon l’expression des sans-culottes, formaient le « parti de l’étranger », parti désigné ainsi parce qu’il se regroupait sans vergogne autour des despotes régnant à l’étranger [4]. Un parti qui reçut la participation massive de « Français de souche » : on évalue à un million, chiffre énorme pour l’époque, le nombre de nobles, de riches et de curés qui n’hésitèrent pas à déserter le territoire français pour revenir l’attaquer avec les armées royales étrangères [5].

    les nouveaux émigrés

    L’histoire dit-on a tendance à se répéter. Parfois sous forme de farce. Après avoir connu l’émigration de la noblesse, revenue avec Louis XVIII dans les paquets des armées étrangères piller de nouveau le territoire dit national, voici que nous sommes menacés de l’émigration des... footballeurs. Le lien entre les deux émigrations n’est pas qu’apparent, et les théories révisionnistes des émules de Renan sont là pour masquer le scandale que constitue l’une comme l’autre.

    Alors que le slogan politicien affirme -ce que beaucoup de gens croient- que « Les plus pauvres ne payent pas d’impôt », en France, même les rmistes, tout comme les retraités aux pensions les plus minables, les étudiants aux bourses ridicules, et les sans-papiers les mieux cachés payent des impôts tous les jours [6]... A contrario, les politiciens s’en vantent moins, ils ont voté des « niches fiscales » qui permettent aux plus riches de ne pas payer d’impôts directs (ou de n’en payer que sur une fraction de leur revenu). Les joueurs professionnels de football, dont le salaire moyen tourne autour de 500 000 euros annuels, jouissent de ce privilège. Or, voici qu’un inconscient a envisagé de leur faire payer des impôts, comme à la masse de la population, sur la totalité de leur revenus. Quels cris d’effroi n’avons-nous pas entendus ! Et quelle menace ! Celle d’un « nouvel exode massif vers l’étranger des meilleurs joueurs du championnat. »

    Un exode massif vers l’étranger ? Bigre, cela nous en rappelle, des choses !

    Soulignons d’abord que cette menace d’émigration massive émane d’un milieu qui vit de la promotion d’un chauvinisme sportif identitaire qui englobe jusqu’à la couleur du slip ; qu’elle provient directement de gens qui composent l’équipe dite « de France » et qui font profession de chanter au garde à vous, en regardant le drapeau bleu-blanc-rouge « droit dans les yeux », devant des millions de personnes, l’hymne national. En plein débat sur l’identité nationale on mesure le peu de sincérité de l’establishment : alors qu’il s’était levé comme un seul homme pour fustiger cruellement le public qui avait, par jeu, sifflé la Marseillaise, pas un seul dignitaire du régime n’a dénoncé quelque chose qui devrait être bien plus grave à ses yeux et tirant bien plus à conséquence (s’il avait la moindre honnêteté) : une atteinte aux plus sacrés des devoirs, celui de verser, comme tout le monde, sa contribution.

    L’anecdote ridicule des tapeurs de ballon qui menacent, comme un seul homme, d’aller faire joujou ailleurs et, surtout, le silence complice qui accueille leur caprice nous révèle on ne peut plus clairement la véritable fonction du nationalisme : masquer, sous des mots creux, l’indignité passée, présente et à venir des privilégiés.

    Le principal pilier de la vie en société c’est la fraternité, la solidarité, sans cela, tout le reste n’est que mensonge et hypocrisie. Ceux qui sont trompé par les nationalismes défendent en réalité des privilégiés qui agitent leurs drapeaux nationaux (ou régionaux) pour mieux détourner l’attention et tirer des profits égoïstes. Hier comme aujourd’hui, il est notoire que ceux qui, à cause de leur rapacité, sont en dehors des valeurs fondamentales de la société humaine (de ce que les sans-culottes appelaient la Nation) ce ne sont pas les « étrangers » mais bien les riches, les patrons, les profiteurs de tous poils et leurs complices.

    G. Babeuf

    INTEGRISME & NATIONALISME

    Au moment, ou l’on parle beaucoup, en France, tour à tour, de l’intégrisme religieux et de l’identité nationale, je tiens à souligner que c’est bien le nationalisme que le pouvoir plébiscite au travers de cette fumeuse idée d’identité nationale. Et, il ne peut pas y avoir de doute sur le fait que le nationalisme est bien lui-même un intégrisme. Car comme tout intégrisme, il est un vecteur de fanatisme, parce qu’il est violemment excessif et injuste ; il est un vecteur qui génère des clichés sommaires, parce qu’il facilite l’existence d’une mentalité sécuritaire ; il est un vecteur d’ignorance, parce qu’il occulte la vérité de la réalité ; il est un vecteur de haine, parce qu’il engendre l’intolérance et la peur, donc, la violence, une violence qui servira toujours le pouvoir en place. Et de plus, le nationalisme revêt, aussi, un caractère fondamentalement religieux, car, il est, de par sa nature démagogique, appelé à être élevé au rang du sacré. Cette superstition est l’ennemie de tous les hommes libres, car, elle exalte le réflexe réactionnaire en faisant appel à l’émotionnel pour réveiller les pulsions primaires telles que, par exemple, l’esprit grégaire. Sa devise pourrait être : A chacun son drapeau, à chacun sa haine. Tous ceux qui savent qu’il y a d’autres manières d’exister que par la haine doivent rejeter toute complicité avec le nationalisme.

    [1] Voir par exemple le site de juppé http://www.al1jup.com/quest-ce-quune-nation

    [2] la chute de Napoléon III, la république fut instituée de façon provisoire par une assemblée monarchiste qui n’arrivait pas à se mettre d’accord entre elle. Moyennant quoi, cette Troisième république fut la plus longue de l’histoire de France

    [3] Trois jours après, le 17 juillet 1789, le comte d’Artois, frère du roi (et lui même futur roi, sous le nom de Charles X), passait à l’étranger sans oublier d’emporter tout ce qu’il pouvait de sa fortune

    [4] Certains lecteurs ont peut être entendu parler de Rivarol, une feuille qui se veut l’hebdomadaire de l’« opposition nationale et européenne » et soutient régulièrement le Front National. Ce périodique, adepte du slogan « La France ou on l’aime ou on la quitte » fait semblant d’oublier que le célèbre pamphlétaire royaliste dont il tire son nom ... a quitté la France en 1792, comme quoi, il ne devait pas l’aimer tant que ça...

    [5] Voir A. Soboul, Dictionnaire historique de la Révolution française. Ajoutons que c’est précisément pour avoir soutenu ce « parti de l’étranger » que Louis XVI, né français de souche, a été guillotiné en 1793.

    [6] ...car ils ne sont pas exonérés d’impôts indirects. Quand un rmiste achète des carottes, il verse 5,5 % du prix dans les caisses de l’État, et, s’il s’achète une chemise, 19,6 % !

    Article d’@anarchosyndicalisme ! n°115 janvier 2010
    http://www.cntaittoulouse.lautre.net/spip.php?article350

    • http://mondialisme.org/spip.php?article2383

      Temps critiques

      VERNISSAGE D’UNE ANTIQUITÉ :

      LE « DÉFAITISME RÉVOLUTIONNAIRE »

      À propos des attaques islamistes de Paris, nous avons reçu un tract qui passe une couche de vernis sur une ancienne position de la gauche communiste devenue aujourd’hui une antiquité : le défaitisme révolutionnaire.

      Premièrement, le tract est marqué par son incapacité à reconnaître ce qui est nouveau

      D’après lui, nous serions dans un système capitaliste mondialisé. On peut donc supposer, sans pour cela perdre du temps à s’interroger sur la validité de la notion (kautskienne je crois) de "super-impérialisme", que les souverainetés nationales ont aujourd’hui peu de poids face à l’imbrication des différentes fractions du capital dans ce que nous appelons, à Temps critiques, le "capitalisme du sommet" (cf. n° 15). Ce tract devrait donc en tirer toutes les conclusions possibles. Au lieu de cela, le texte nous dit qu’en fait la situation de guerre est engendrée par des puissances visant à la défense de leur pré carré ! Cela suppose de maintenir une vision traditionnelle des luttes anti-impérialistes comme si on en était encore à l’époque coloniale ou même post-coloniale des années 1960-1980. Or le mouvement mondial de globalisation a déplacé la question ancienne de la possession coloniale ou de la domination néocoloniale avec maîtrise des territoires vers celle du contrôle des flux par le biais de politiques financières et de mises en réseaux clientélistes. Pour ne prendre qu’un exemple, il ne s’agit pas tant de s’approprier le gaz ou le pétrole moyen oriental que de garder les robinets de distribution ouverts afin qu’il n’y ait pas de risque de rupture d’approvisionnement pour l’ensemble des pays consommateurs de la communauté internationale. Seuls les quelques pays soumis à embargo sont tenus à l’écart de ce consensus.

      Cet objectif internationalisé même si il est chapeauté par la puissance dominante, c’est-à-dire les États-Unis, change tout du point de vue stratégique. La stabilité d’un ordre mondial est primordiale pour garantir cette fluidité du capital et la circulation des ressources énergétiques ou des matières premières. Les stratégies ne sont donc plus dictées essentiellement par des efforts de déstabilisation de "l’autre camp" comme dans les soubresauts de l’après-guerre froide ; ou pour s’approprier des parts de gâteau dans une situation de guerre économique sauvage. Si on ne tient pas compte de ce nouvel ordre mondial, forcément instable dans certaines zones, alors pourquoi parler en termes de mondialisation comme le fait le tract ? Il n’y aurait rien de nouveau alors depuis 1945 !? C’est faire fi de toutes les réunions internationales incessantes, qu’elles soient de type commerciales, climatiques ou politiques.

      Qui peut penser, comme le soutient par exemple le tract, qu’El Assad veut développer son "capital national" ? que Daesh dont les antennes s’étendent paraît-il dans trente pays viserait à développer son capital national ? Et les talibans aussi, c’était ça aussi leur objectif en transformant Kaboul en un village du Moyen Age ?

      Cette incohérence ne permet pas de comprendre une double contradiction du capital. L’une au niveau stratégique de l’hyper-capitalisme du sommet entre d’un côté la tendance dominante à la mondialisation et donc à la crise des États sous leur forme d’État-nation et de l’autre la résurgence de politiques de puissance aussi diverses que celles menées récemment par le Japon, la Russie et l’Iran. L’autre au niveau de la gestion encore en grande partie nationale d’une situation où coexistent de façon conflictuelle, d’un côté une croissance de flux humains (migrants et réfugiés) parallèle à celle des flux financiers ou de marchandises et de l’autre une tendance protectionniste et souverainiste-identitaire.

      Deuxièmement, la guerre est conçue dans des termes anciens

      Cela découle de ce qui précède. Pour l’auteur du tract, la guerre ne peut être qu’une guerre entre États dans laquelle les gros mangeront les petits puisque les luttes de libération nationale qui avaient semblé inverser cette tendance ne sont plus vraiment d’actualité laissant place à une désagrégation des différents blocs issus de la Seconde Guerre mondiale puis de la Guerre froide. Pourtant ce qui caractérise les actions militaires depuis 2001, pour nous donc des opérations de police (cf. note 1) c’est ce qui a été théorisé par les experts en stratégie militaire, comme des guerres asymétriques ou dissymétriques, ce qui change la donne et pour tout le monde. Du côté des puissances et du pouvoir la désignation des ennemis n’est plus claire ; l’ennemi est-il encore extérieur ou en partie intérieur ? Le politique retrouve ici sa dimension incontournable par rapport à la dimension militaire et au rapport de force brut. C’est aussi pour cela que la position de facilité à court terme, pour l’État apparaît comme celle du tout sécuritaire.

      Mais de « notre côté » les choses ne sont pas plus claires. S’opposer directement à la guerre comme ce fut le cas encore pour le Vietnam alors que la conscription existait toujours n’était déjà plus qu’une possibilité indirecte au moment de l’intervention en Irak de forces opérationnelles spéciales. Cette possibilité est maintenant devenue très problématique dans une configuration où s’affrontent professionnels technologisés et dronés d’une part, combattants fanatisés (et bien armés aussi), d’autre part. Les « lois de la guerre » ne sont d’ailleurs plus respectées ni par les uns ni par les autres. En conséquence, pratiquer le « défaitisme révolutionnaire » s’avère sans objet ; et se réfugier dans un refus de l’unité nationale comme si c’était l’objet du problème et par ailleurs comme si cela pouvait avoir un quelconque effet pratique, relève du slogan qui devient grandiloquent et même ridicule quand il nous promet, dans le cas contraire une mort programmée (le catastrophisme encore et toujours).

      Troisièmement, il est marqué par sa confusion entre capital et capitalisme

      Pour l’auteur tout est capitaliste et donc les États et même le "proto-État" Daesh sont des États capitalistes. Il s’ensuit, entre autres, qu’aucune analyse fine des particularités de Daesh ou d’Al Qaida n’est possible puisque le tract néglige complètement le fait que ces organisations prospèrent sur le tribalisme et non pas sur le capitalisme (ça n’empêche certes pas la valeur de circuler) et qui plus est sur un tribalisme religieux, le tribalisme sunnite en conflit ouvert avec un chiisme plus centralisé et institutionnalisé sur le modèle iranien. Le même phénomène se retrouve en Libye où la mort de Kadhafi a libéré la lutte clanique. Cet éclatement des guérillas peut même être l’objet d’une véritable stratégie comme celle des « franchises » d’Al Qaida, réplique militaire des franchisés commerciaux occidentaux. Cette organisation à l’horizontale se rapprochant aussi de certaines organisations mafieuses comme à Naples, ce qui rend « la traque » plus difficile..

      Si elle revêt parfois des formes anticapitalistes ou anti-impérialistes, cette guerre de guérilla est avant tout appuyée sur trois axes, le premier religieux qui oppose révélation à raison est très éloigné des formes religieuses de l’islam intégré des pays occidentaux, le second familial et patriarcal en concordance plus étroite avec les piliers de l’Islam et enfin le troisième de type mafieux reposant sur l’accaparement de la rente, le pillage et le commerce illégal y compris l’esclavage. Il est donc inapproprié de traiter de capitalistes des organisations comme Daesh et Al Qaida alors que leur organisation et leurs perspectives sont tout autres. Il est aussi erroné de les traiter de fascistes comme le font souvent les libertaires et les gauchistes parce que le fascisme est un sous-produit du socialisme et du nationalisme alors que ces organisations n’ont justement pas de visées nationales ; elles sont même directement mondiales et s’adressent à une communauté des croyants potentiellement sans limite. Ce sont donc bien ces organisations et pas celles de la gauche radicale qui ont dépassé en pratique le cadre de référence de la nation même si ce n’est pas dans la perspective de la communauté humaine, mais dans celle aliénée de la communauté religieuse. C’est particulièrement vrai pour Al Qaida et si Daesh présente au départ une option plus territorialisée avec le projet de Califat, il semble que son orientation récente rejoigne celle de l’organisation concurrente. Au rebours de ce que prétend le tract, on peut même dire que ces organisations sont le fruit de la défaite des pouvoirs nationaux-socialistes nassériens, baasistes et kadhafistes dans la région.

      Quatrièmement, sa perspective est d’origine historique décadentiste (mais drapeau dans la poche en quelque sorte).

      Une phrase en est emblématique : « la guerre rode partout sur l’ensemble de cette planète vivant une véritable agonie ». À la limite, on peut dire que les djihadistes sont plus clairvoyants qui s’attaquent au capitalisme et particulièrement à une société capitaliste pourvoyeuse de plaisirs et fonctionnant sur un modèle hédoniste adopté par toutes les couches de la population y compris les plus défavorisées. En effet, les lieux choisis ne tiennent pas du hasard. Les lieux de divertissement sportifs, musicaux, bars ou restaurants à la mode ont été taxés de lieux « d’abominations et de perversion » par le communiqué de revendication des attentats par l’EI du le 14/11/2015. La crise avec un grand C n’est donc pas encore là quoiqu’en pense ou souhaite le tract. Les difficultés actuelles à reproduire les rapports sociaux dans leur ensemble n’empêchent pas la poursuite d’une dynamique de capitalisation dont l’un des axes est constitué par le consumérisme, festif de préférence.

      C’est malheureusement une tradition, dans l’ultragauche, que de réactiver cette tendance décadentiste qui voit du mortifère et de la misère partout, mais aujourd’hui cela s’effectue sous une forme radicalisée catastrophiste bien rendue par la phrase : « ces attentats dont ceux de Paris ne sont qu’un hors d’œuvre ». Qui écrit cela frôle le cynisme et surtout pratique la politique du pire parce qu’il n’a pas de solution de rechange. Noircir le tableau est le signe d’une désespérance du courant communiste radical.

      Cinquièmement, le spectre du prolétariat remplace la lutte des classes

      Tout d’abord la classe ouvrière est définie comme la classe « antinationale par définition ». On se demande bien qui a pu établir cette définition. Le Larousse ? Non. Marx ? Oui, mais avec plusieurs bémols. Tout d’abord Marx n’est qu’un théoricien-militant à l’épreuve de la pratique et on connaît aujourd’hui la pratique qui a mis à mal ce qui devait être l’internationalisme prolétarien resté toujours très minoritaire au sein de la classe ouvrière. Ensuite la phrase du Manifeste adorée comme une Bible pour croyant est une phrase tronquée dont le contenu complet est moins clair ou univoque. Je cite : « Les ouvriers n’ont pas de patrie. On ne peut leur ôter ce qu’ils n’ont pas … Comme le prolétariat de chaque pays doit d’abord conquérir le pouvoir politique, s’ériger en classe dirigeante de la nation, devenir lui-même la nation [c’est nous qui soulignons], il est encore par là national ; mais ce n’est pas au sens bourgeois du mot ». Certes, Marx est encore à l’époque, imprégné de démocratisme révolutionnaire (deuxième partie de la citation) et sa perspective communiste reste lointaine même si elle est affirmée en tête de citation. C’est bien pour cela qu’il ne s’avance pas trop sur le caractère « antinational » du prolétariat. Il se laissera même parfois aller à un certain pangermanisme comme par exemple dans son opposition au slavisme de Bakounine ou dans ses prises de position au début de la guerre franco-allemande avant de comprendre l’importance de la Commune de Paris. En tout cas, s’il cède parfois à un essentialisme du prolétariat parce qu’il le pense dépositaire final de l’universalisme bourgeois (c’est sa position dans les œuvres de jeunesse), il sait aussi combien la classe ouvrière est une classe déterminée par ses conditions (c’est sa position à partir des Grundrisse). Alors pourquoi reprendre cela dans un tract répondant à un événement actuel ? La situation serait-elle plus favorable à l’expression de ce côté universel qu’au côté particulariste ? On aimerait bien mais on en doute. Le tract lui-même en doute quand il espère « le réveil du prolétariat international » sans se poser la question du pourquoi de son grand sommeil et sans se demander comment les tirs de kalachnikovs au Bataclan sonneraient ce réveil.

      Ce qui est patent mais bien évidemment dur à reconnaître pour les courants communistes radicaux, c’est que ce genre d’événements nous met tout simplement hors jeu et on peut dire celui de novembre bien plus encore que ceux de janvier. Dans cette situation que nous subissons au plus haut point, toute position « programmatique », sous condition même qu’elle puisse être fondée en principe, s’avère artificielle et velléitaire. Pour éviter qu’elle apparaisse trop décalée il faut alors se replier sur une position du type de celle prise par Erri de Luca.

      Cette intervention d’Erri de Luca est en effet cohérente avec son actuelle position démocrate et « antifa ». Il propose l’organisation d’une défense citoyenne sur le modèle de ce qui se faisait dans les quartiers de l’Italie des années 1970 pour neutraliser les fascistes même s’il s’agit cette fois de neutraliser les terroristes et ainsi d’éviter ce qu’il nomme un risque de « militarisation » excessive de l’État et donc sa droitisation extrême. Les dispositifs stratégiques imaginés par l’ancien dirigeant du service d’ordre de Lotta continua refont surface mais convertis pour un usage citoyen dans l’État de Droit de façon à nous sauver de l’État d’exception expérimenté un temps par l’État italien au cours des « années de plomb ». Sans partager ce propos, le réduire à un appel à la délation auprès de la police comme le font déjà certains, est un réflexe révolutionariste qui pense que la dénonciation est bien supérieure à la délation mais sans rien proposer d’autre qu’un mot d’ordre abstrait qui présuppose une guerre (de classe ?) entre deux ennemis, d’une part un État-policier et d’autre part des « révolutionnaires » qui le combattent. Où trouverait-on un collégien, même intoxiqué par le NPA, pour croire à cette fiction ?

      Pour conclure et répondre indirectement à une intervention d’un camarade à propos de Jaurès et du patriotisme, nous joignons ci-dessous des extraits d’une lettre adressée à quelques camarades dans le cadre des discussions préparant notre texte sur les événements de janvier.

      La phrase de Renan (« L’oubli, et je dirai même l’erreur historique, sont un facteur essentiel de la création de la nation ») date d’une conférence de 1882 et ton énoncé n’est d’ailleurs pas complet. Il convient pourtant de lire toute la phrase puisque Renan ajoute à l’oubli, l’erreur historique (c’est-à-dire finalement la nécessité d’une réécriture qui fasse une « histoire »). Une citation donc très Troisième République et une définition fort éloignée de celle de Sieyès (« la nation c’est l’association ») et autres révolutionnaires de 1789. Une définition qui s’explique par la volonté de fonder en théorie une conception de la nation qui puisse être reconnue par tous, du bourgeois jusqu’à l’ouvrier, du républicain jusqu’au royaliste. Le patriotisme originel, par exemple de « l’armée révolutionnaire » se transformera alors progressivement en religion de la patrie.

      Les propos a-historiques que profèrent les « anti-nation » de principe et particulièrement ceux venus de l’ultra-gauche ou de l’anarchie, méconnaissent et c’est un peu étonnant, le fait qu’au moins jusqu’à la Commune de Paris, nation et patrie étaient des notions révolutionnaires puis internationalistes jusque dans la Première Internationale et que l’Église, la noblesse, les franges conservatrices de la bourgeoisie ne s’en revendiquaient pas, bien au contraire. On sait que la révolution française a combattu « le parti de l’étranger », mais qu’elle a accueilli comme français tous les volontaires étrangers dans ses légions, ancêtres des brigades internationales de 1936, les staliniens en moins.

      Plutôt que de résumer ici des positions historiques de marxistes sur la nation pour en montrer les limites ou les ambiguïtés (Marx et sa citation tronquée du Manifeste, Bauer et la nation comme communauté de destin que le socialisme ne "dépassera" pas plus d’un claquement de doigt qu’il ne "dépassera" la religion, Strasser, Pannekoek et leur déterminisme mécaniste, etc.) nous renvoyons aux 100 premières pages du n°33-34-35 de la revue Ni patrie ni frontières d’Yves Coleman sur « Les pièges de l’identité nationale ». On doit pouvoir le commander ou le lire directement sur le site de NPNF et "mondialisme.org".

      Temps critiques, le 19 novembre 2015.

  • Paris : de jeunes militants communistes agressés par des militants d’extrême droite
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/21/paris-de-jeunes-militants-communistes-agresses-par-des-militants-d

    Communiqué du MJCF 75 : Ce soir, alors qu’ils recollaient par dessus les affiches racistes du Front National dans les rues du 11e arrondissement de Paris, des militant-e-s du Parti Communiste et de la Jeunesse Communiste de Paris se sont faits violemment attaquer par deux membres d’une organisation d’extrême droite. Dérangés à la seule vue [&hellip

    #Agressions_&_violences #Extrême_droite_radicale

  • Réinventer la France | Madjid Ben Chikh, Tokyo | Le Blog de Suppaiku
    http://madjidbenchikh.fr/madjidbenchikh2017

    Le caractère totalitaire de la Vème #république, dénoncé en son temps par Pierre Mendès-France se révèle désormais sous nos yeux : la révision constitutionnelle et l’état d’urgence nous conduisent à une hyper-présidence dans un état policier dominant une société d’où sont définitivement neutralisés tous les contre-pouvoirs.

    Nous passons du « coup d’état permanent » à l’état d’urgence permanent dans ce qui s’apparente à un « patriot act » à la française.

    Depuis juin 2015, les écoutes et le contrôle de l’internet à grande échelle, au même moment où les USA revenaient sur cette #politique adoptée du fait de sa totale inefficacité.
    Le retrait de la nationalité pour les criminels d’origine étrangère, vieille proposition du Front National, créant une #citoyenneté conditionnelle à deux vitesse.
    Le port d’arme en dehors du service et la possibilité de tirer hors de la légitime défense, une autre proposition du Front National, laisse la poste ouverte à des bavures, dores et déjà trop nombreuse, et dont ni la société en générale, ni la police en particulier, ne sortiront grandis.
    Des élus Les Républicains ont proposé l’enfermement des suspects « fiche S » sur simple décision administrative comme à Guantanamo ainsi qu’un encadrement de la #liberté de la #presse, comble d’ironie pour ces élus qui en janvier dernier célébraient cette même liberté de la presse.

    Il nous faut craindre désormais pour les libertés publiques et pour les libertés individuelles dans un état d’urgence qui réduit chacun à l’état de suspect.

    Une république agonisante

    Élu comme un progressiste modéré, il aura fallu trois ans à François Hollande pour rejoindre Guy Mollet dans une politique d’impasse et d’impuissance, là où se pratiquent toutes les compromissions aux principes élémentaires proclamés de la république : la liberté, l’égalité et la fraternité.

    Il serait vain, toutefois, de pointer la responsabilité sur un homme en oubliant ces chroniqueurs, ces écrivains, ces pseudo-philosophes, ces responsables politiques et des pans entiers de la société qui tous ensembles forment un système clos, fermé, oligarchique et conservateur masquant de plus en plus difficilement un abandon, un échec ainsi que sa soumission à une bourgeoisie avide de baisses d’impôts et de déréglementations.

    #démocratie #totalitarisme

  • Toulouse : Rassemblement contre le meeting de campagne du FN
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/20/toulouse-rassemblement-contre-le-meeting-de-campagne-du-fn

    Lu sur le site de l’UAT : Les 6 et 13 décembre prochain auront lieu les élections régionales pour la nouvelle région Midi-Pyrénées/Languedoc-Roussillon. Louis Aliot, candidat du Front National, vient réaliser son meeting de campagne samedi 21 novembre 2015. Louis Aliot est l’un des cadres du Front National. Viscéralement raciste et colonialiste, ce fils de [&hellip

  • Attaques de Paris : le FN d’Indre-et-Loire premier sur la recup’
    http://larotative.info/attaques-de-paris-le-fn-d-indre-et-1265.html

    Alors que les attentats dans la capitale étaient toujours en cours, le Front National d’Indre-et-Loire s’est distingué par sa capacité à faire une récupération dégueulasse de l’événement. Sur Facebook, la section locale du parti appelait au « vote Front National », sous prétexte que Paris se trouverait à (...) — Brèves, Extrêmes droites

  • Lettre ouverte à Alain Finkielkraut, par Alain Badiou - Bibliobs - L’Obs
    http://bibliobs.nouvelobs.com/idees/20151112.OBS9357/lettre-ouverte-a-alain-finkielkraut.html

    Lors des discussions, publiques et publiées, que nous avons eues naguère, je vous avais mis en garde contre le glissement progressif de votre position, et singulièrement de votre crispation #identitaire, que je savais être à l’époque sans doute déjà très réactive, mais que je considérais comme loyale et sincère, du côté d’un discours qui deviendrait indiscernable de celui des extrêmes-droite de toujours.

    C’est évidemment le pas que, malgré mes conseils éclairés, vous avez franchi avec le volume « l’Identité malheureuse » et le devenir central, dans votre pensée, du concept proprement néo-nazi d’#Etat_ethnique. Je n’en ai pas été trop surpris, puisque je vous avais averti de ce péril intérieur, mais, croyez-le, j’en ai été chagrin : je pense toujours en effet que n’importe qui, et donc vous aussi, a la capacité de changer, et – soyons un moment platoniciens – de se tourner vers le Bien.

    Mais vous vous êtes irrésistiblement tourné vers le Mal de notre époque : ne savoir opposer à l’universalité, abstraite et abjecte, du marché mondial capitaliste, que le culte, mortifère dès qu’il prétend avoir une valeur politique quelconque, des identités nationales, voire, dans votre cas, « ethniques », ce qui est pire.

    J’ajoute que votre instrumentation sur ce point de « la question juive » est la forme contemporaine de ce qui conduira les Juifs d’Europe au désastre, si du moins ceux qui, heureusement, résistent en nombre à cette tendance réactive ne parviennent pas à l’enrayer. Je veux dire, la bascule du rôle extraordinaire des Juifs dans toutes les formes de l’universalisme (scientifique, politique, artistique, philosophique…) du côté du culte barbare et sans issue autre que meurtrière d’un Etat colonial. Je vous le dis, comme à tous ceux qui participent à ce culte : c’est vous qui, aujourd’hui, par cette brutale métamorphose d’un sujet-support glorieux de l’universalisme en fétichisme nationaliste, organisez, prenant le honteux relais de l’antisémitisme racialiste, une catastrophe identitaire sinistre. 

    Dans le groupe des intellectuels qui vous accompagnent dans cette vilenie anti-juive, on me traite volontiers d’antisémite. Mais je ne fais que tenir et transformer positivement l’universalisme hérité non seulement d’une immense pléiade de penseurs et de créateurs juifs, mais de centaines de milliers de militants communistes juifs venus des milieux ouvriers et populaires. Et si dénoncer le nationalisme et le colonialisme d’un pays déterminé est « antisémite » quand il s’agit d’Israël, quel nom lui donner quand il s’agit, par exemple, de la France, dont j’ai critiqué bien plus radicalement et continûment, y compris aujourd’hui, les politiques, tant coloniales que réactionnaires, que je ne l’ai fait s’agissant de l’Etat d’Israël ? Direz-vous alors, comme faisaient les colons en Algérie dans les années cinquante, que je suis « l’anti-France » ? Il est vrai que vous semblez apprécier le charme des colons, dès qu’ils sont israéliens.

    Vous vous êtes mis vous-même dans une trappe obscure, une sorte d’anti-universalisme borné et dépourvu de tout avenir autre qu’archi-réactionnaire. Et je crois deviner (je me trompe ?) que vous commencez à comprendre que là où vous êtes, ça sent le moisi, et pire encore. Je me dis que si vous tenez tant à ce que je vienne à l’anniversaire de votre émission (à laquelle j’ai participé quatre fois, du temps où vous étiez encore fréquentable, quoique déjà avec quelques précautions), ou que je participe encore à ladite émission, c’est que cela pourrait vous décoller un peu de votre trou. « Si Badiou, le philosophe platonicien et communiste de service, accepte de venir me voir dans la trappe où je suis » - pensez-vous peut-être - « cela me donnera un peu d’air au regard de ceux, dont le nombre grandit, qui m’accusent de coquetterie en direction du Front National. »

  • Auch : Louis Aliot « accueilli » par les antifascistes
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/06/auch-louis-aliot-accueilli-par-les-antifascistes

    Ce soir, tout était apparemment calme à Auch, au chef-lieu du Gers : l’escalier monumental, sous la houlette de d’Artagnan, était tranquillement monumental. Mais non loin d’ici, le Front National tenait séance en la présence de Louis Aliot. Or en terre gersoise, où le FN, pour le moment, ne fait pas des scores élevés, la maison Le Pen n’est [&hellip

  • Des CRS au Front National : revue d’effectif !
    http://lahorde.samizdat.net/2015/11/05/des-crs-au-front-national-revue-deffectif

    Lu sur Paris-Luttes info, un bref décryptage des liens assumés publiquement et récemment entre le FN et des membres des Compagnies Républicaines de Sécurité (CRS) : Jean-Louis (ou Didier) Chabaillé, cela ne vous dit rien ? Ce quinquagénaire s’était présenté aux élections municipales, l’an dernier, en tant que tête de liste dans le 20e arrondissement parisien [&hellip

    http://confusionnisme.info/2015/11/01/paris-20e-le-fn-fait-son-marche-sous-les-huees
    http://www.sudouest.fr/2014/03/05/marmande-47-une-liste-fn-constituee-il-faudra-compter-avec-nous-1481611-375
    http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Politique/Politique/Venissieux-le-FN-envoie-son-chef-de-file-croix-roussien
    http://www.lepoint.fr/confidentiels/louis-aliot-pris-en-delit-de-campagne-aupres-de-crs-28-03-2014-1806729_785.p

  • Besançon : intervention antifa au meeting de Marine Le Pen
    http://lahorde.samizdat.net/2015/10/31/besancon-intervention-antifa-au-meeting-de-marine-le-pen

    Communiqué de l’Action populaire : En cette soirée du mercredi 28 octobre, la présidente du Front National, Marine Le Pen, est venue animer une réunion publique de soutien à la candidature de Sophie Montel, tête de liste FN pour les prochaines élections régionales en Bourgogne-Franche-Comté. Cet évènement avait pour but implicite de démontrer que Besançon [&hellip