organization:front national

  • Albertini (Libération) : « Le FN voit les journalistes comme des adversaires »
    http://www.davduf.net/albertini-liberation-le-fn-voit-les-journalistes

    Comment la presse écrite travaille-t-elle sur le Front National ? Que reste-t-il des engagements des années 1980 ? Quelles sont ses armes, ses méthodes, ses finalités, ses forces et ses faiblesses ? Petite série en forme d’hommage à ceux qui vont au front, pour de bon. Premier à tirer : Dominique Albertini, spécialiste pour Libération, responsable du mini-site Un Œil sur le Front, et co-auteur de plusieurs ouvrages de référence. Dix millions de votants pour Le Pen. Et une couverture médiatique (...)

    #médiArmes

    / Une, #Extrème_Droite, #Paris, Presse & FN

    #Presse_&_FN
    "https://oeilsurlefront.liberation.fr"
    "http://www.lesinrocks.com/2017/04/news/29-societes-de-journalistes-sinquietent-pour-leur-liberte-dexpression-en"
    "http://www.lemonde.fr/politique/article/2016/09/21/voyage-au-c-ur-de-la-fachosphere_5001001_823448.html"
    "https://www.mediapart.fr/biographie/marine-turchi"
    "http://www.lemonde.fr/idees/article/2013/10/17/eternel-front-national_3497695_3232.html"
    "http://www.society-magazine.fr/ambiance-au-chalet-du-lac"
    "https://www.marianne.net/auteur/mathias-destal"

  • Albertini (Libération) : « Le FN voit pas les journalistes comme des adversaires » - davduf.net
    http://www.davduf.net/albertini-liberation-le-fn-ne-voit-pas-les
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    Comment la presse écrite travaille-t-elle sur le Front National ? Que reste-t-il des engagements des années 1980 ? Quelles sont ses armes, ses méthodes, ses finalités, ses forces et ses faiblesses ?

    Petite série en forme d’hommage à ceux qui vont au front, pour de bon. Premier à tirer : Dominique Albertini, spécialiste pour Libération, responsable du mini-site Un Œil sur le Front, et co-auteur de plusieurs ouvrages de référence.

    #Presse #FN #Fachosphere

  • LES PRÉDATEURS MÈNENT UNE GUERRE CONTRE LES PEUPLES

    Le Comptoir : Dans votre dernier livre, Les prédateurs au pouvoir, vous attaquez la « pensée unique », expression peu claire car elle est utilisée par tout le monde d’Acrimed au FN. Comment définiriez-vous cette « pensée unique » ?

    Monique Pinçon-Charlot : Aujourd’hui, selon la perception de l’oligarchie, les partis sont morts et il n’y a plus de gauche ni de droite. Quand on emploie l’expression « pensée unique », on vise bien le fait que la pensée néo-libérale est devenue une seconde nature. Elle est devenue le réel, quelque chose qu’on ne peut pas remettre en question. Le néolibéralisme peut être amélioré, amendé pour être encore plus violent, mais il ne peut pas être critiqué. On est bien dans un totalitarisme oligarchique et qui me fait toujours penser au roman 1984 d’Orwell, avec Big Brother à la tête d’un parti unique.

    Lors de l’entre-deux-tours des présidentielles 2017, n’a t-on pas assisté à la démonstration de l’existence de cette pensée unique, avec l’injonction à voter Macron pour faire barrage au FN ? Sommes-nous dans ce que Emmanuel Todd appelait un « flash totalitaire » après les attentats de Charlie Hebdo ?

    Je suis assez d’accord avec la formule. J’y adhère d’autant plus que le Front national est un parti qui, après sa création, a été renforcé et mis en scène par les socialistes : c’est le cas depuis 1983, au moment où la pensée unique a commencé à se constituer dans le sillage du renoncement du Parti socialiste, avec le tournant de la rigueur. À partir de ce moment-là, Mitterrand a fait des démarches personnelles auprès des grands médias pour que Jean-Marie Le Pen ait son rond de serviette sur les plateaux télévisés. Il y a ensuite eu l’introduction de la proportionnelle intégrale aux législatives de 1986, qui a permis l’entrée de 36 députés FN à l’Assemblée nationale. Ces manœuvres politiques n’ont cessé de se poursuivre, avec pour objectif une instrumentalisation du Front national pour permettre au néo-libéralisme de rebondir. En 2002 s’est constitué un front républicain pour le second tour des élections présidentielles, front qui s’est aujourd’hui transfiguré en la personne d’Emmanuel Macron. Macron est l’emblème de l’oligarchie : il n’y a plus ni droite ni gauche, ni privé ni public, ni rive droite, ni rive gauche. Dès sa qualification pour le second tour, il est parti fêter sa victoire à la Rotonde et a été très peu adroit. Gauche libérale et droite se sont unies, et l’extrême-droite leur est bien utile.

    L’oligarchie dont vous parlez n’est-elle pas menacée par le retour en force dans les urnes d’une gauche plus radicale réunie autour de Jean-Luc Mélenchon ?

    Ce qui s’est passé lors de ce premier tour est très important. J’ai été très contente de ce résultat auquel j’ai personnellement contribué, avec toutefois des bémols. Michel et moi nous avons fait de multiples rencontres qui nous poussent à penser que le rapport de force de la gauche radicale est actuellement énorme. Si Mélenchon avait joué le jeu de la dynamique du Front de gauche et accepté qu’on l’ouvre à d’autres forces, des associations ou des individus, au lieu de créer La France insoumise, faisant cavalier seul, nous aurions été présents au second tour. Je regrette beaucoup ce qui s’est passé et j’appréhende les législatives. Je dis ça en tant que citoyenne en colère et en tant que sociologue malheureuse. J’ai peur que la classe dominante ait un coup d’avance sur nous. Malgré ses contradictions, et alors qu’elle représente très peu de monde, elle la jouera collectif aux législatives, avec le traditionnel jeu pervers des fausses contradictions et des oppositions mises en scène. Le Front national sera son allié, car il risque maintenant de capter la critique sociale et de se l’approprier. En haut, on a donc le collectivisme et la solidarité de classe, très clairement. Quand Marine Le Pen, qui est présidente de groupe au Parlement européen, s’oppose à la création d’une commission d’enquête sur la fraude fiscale, elle démontre une solidarité de classe avec ses proches mouillés dans l’affaire des Panama Papers. Quand il s’agit de voter le secret des affaires, c’est l’ensemble des eurodéputés du FN qui mettent comme un seul homme un bulletin “pour” dans l’urne. Ce sont des indicateurs de cette solidarité oligarchique. Ce ne sont que deux exemples, mais il y en a beaucoup d’autres. Et en face ? On assiste à la guerre des petits chefs, et c’est catastrophique. Tous ensemble, nous aurions été au second tour.

    Vous dites que le rapport de force est favorable à la gauche radicale en France. Cela veut-il dire que les Français n’aiment pas les riches ?

    Ce n’est pas une question d’aimer ou pas. La psychologisation du social n’entre pas en ligne de compte ici. C’est plutôt qu’on est dans une guerre, avec des prédateurs, très peu nombreux, mais très puissants. C’est la raison pour laquelle Michel et moi avons écrit notre dernier petit livre. On nous donne chaque jour en pâture des phénomènes de corruption, mais c’est encore bien trop gentil de parler de corruption. On masque derrière ce mot quelque chose qui relève de la prédation, du vol, d’une guerre contre les peuples, quelque chose qui fait système. Et face à cela, le peuple doit se défendre.

    Vous dépeignez donc la grande bourgeoisie et les réseaux qui sont à son service comme des « prédateurs ». Cela veut-il dire que plus on est riche, plus on est misanthrope ? Les grands bourgeois se rêvent-ils encore comme la “race des meilleurs”, comme une aristocratie ?

    Il existe dans notre pays une tradition qui remonte à la construction sociale de la noblesse. Ce qui est intéressant, c’est ce mythe du sang bleu. Les nobles l’étaient par le roi et leur peau devait être suffisamment blanche pour que leurs veines bleues soient visibles. Quelque part, on retrouve ici cette idée que l’excellence sociale doit passer par la race, par quelque chose qui a à voir avec une excellence corporelle, selon des critères précis. Après la Révolution, cette noblesse s’est transformée en bourgeoisie et en noblesse d’État. À son tour, cette bourgeoisie a constitué des dynasties familiales afin que les richesses et les privilèges demeurent toujours au sein des mêmes groupes de génération en génération. L’ordre de classes est ainsi reproduit.

    Vous faites donc remonter la pensée d’extrême droite à l’Ancien Régime ?

    Tout à fait. Dans notre petit livre Sociologie de la bourgeoisie, nous avions d’ailleurs consacré une page au Front national, dans laquelle nous relevions que de nombreux descendants de la noblesse d’Ancien Régime occupaient des postes de responsabilité du Front National.

    Dans Les prédateurs au pouvoir, vous citez le pape François. Pensez-vous que le souverain pontife mérite le surnom de “pape décroissant” ?

    Je ne sais pas si c’est une bonne façon de le nommer mais, à son arrivée, j’ai été saisie par sa façon de parler qui m’a semblé très en phase avec notre travail. J’ai été très surprise car je suis totalement athée. J’ai lu ses encycliques, et je trouve que c’est une personnalité tout à fait intéressante. En outre, son poste lui donne une place tellement importante au regard de l’humanité que je salue son travail et son courage.

    Vous mettez en garde contre les théories du complot. Que répondriez-vous à une personne qui vous reprocherait de vouloir construire une théorie du complot basée sur l’idée que les riches veulent détruire leurs semblables ?

    Aujourd’hui, les oligarques que sont Macron, Fillon, Valls et les autres ont mis au point des mots-écrans qui empêchent de penser, comme “populisme”, “système” ou “théorie du complot”. On n’analyse plus la société en termes de rapports de classe, avec des actionnaires qui s’en mettent plein les poches et qui traitent les salariés et les chômeurs comme une variable d’ajustement. On va toujours vers le moins-disant social, on tape systématiquement sur les petits, qu’on considère comme des moins que rien qui ne méritent aucun égard. Si ça continue, bientôt, ça sera même zéro salaire ! Le peuple est clairement esclavagisé, déshumanisé à son insu. Bien entendu, on fait tout pour le lui cacher. Le Front national détient le discours ad hoc pour capter les voix des mécontents. Nous n’avons pas besoin de théorie du complot, puisque nos travaux sociologiques démontrent que nous sommes face à une classe puissante, mobilisée en tous lieux et à tout instant pour défendre ses intérêts. Cette classe sociale – au sens marxiste du terme – n’a même pas besoin de chef d’orchestre puisque chacun de ses membres défend les intérêts de sa classe.

    Vous voulez dire que cela tient à l’éducation de la grande bourgeoisie ?

    Exactement. Ce sont les rallyes pour les jeunes, les cercles pour les adultes, des instances informelles comme Bilderberg, des instances de coordination institutionnelle comme Davos… Nous sommes face à une classe sociale mobilisée qui ne complote pas mais qui défend ses intérêts. Il n’existe pas de trou noir ou de zone opaque. Tout ça est disponible sur Internet, dans les beaux quartiers. Il revient au peuple, aux intellectuels, aux journalistes et aux enseignants de faire le boulot ! En creusant, on se rend bien compte que tout cela est public, visible, mais tout le monde ne se lance pas dans cette “vigilance oligarchique”, comme on aime l’appeler. Au sein des classes populaires, on constate même une forme de timidité sociale extrême à s’en prendre aux puissants, une peur.

    En 2016, vous avez donné une interview à L’Humanité dans laquelle vous racontiez qu’au moment de la sortie de votre livre Le président des riches, qui correspondait avec l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy, vous avez été éjectés des réseaux grands-bourgeois qui vous avaient ouvert leurs portes. Que s’est-il passé à ce moment là ?

    Quand nous sommes partis à la retraite en 2007, nous n’avions plus de devoir de réserve puisque nous n’étions plus au CNRS. Nous avons alors ouvert notre travail d’investigation sociologique aux champs politiques et économiques. Avant, nous travaillions plutôt sur les mœurs et le patrimoine, avec des travaux sur les modes de vie, la chasse à courre, la transmission. Ce furent des sujets très importants à traiter, car c’est en passant par ce type de questionnement moins critique et clivant que nous avons pu comprendre petit à petit le fonctionnement de cette classe. Nous avons donc publié Le président des riches à la retraite, et ça a eu un effet impressionnant. Sous Sarkozy, nous étions dans la transversalité totale de l’oligarchie. On a vu comment s’écrivaient les lois, comment les choix économiques s’inscrivaient unilatéralement en direction des intérêts des plus riches. À partir de ce moment là, les portes des beaux quartiers se sont fermées et on a même eu un contrôle fiscal. Aujourd’hui, on travaille autrement, avec l’aide de salariés sous anonymat ou de lanceurs d’alerte.

    Vous parlez des mœurs de la grande bourgeoisie. Ces derniers ne sont-ils pas en train d’être réhabilités par Emmanuel Macron, avec son projet de relancer les chasses présidentielles et de donner un rôle politique plus important à la première dame de France ?

    Après Sarkozy, c’est un cran de plus qui va être franchi, assurément. Macron s’est présenté à une élection présidentielle sans jamais avoir été élu, quasiment en vertu du droit divin. Il gouvernera grâce aux ordonnances, au cynisme et aidé par la technocratie et la bureaucratie européennes. L’Union européenne s’est en effet construite à coup de normes, de directives, en ostracisant autant que faire se peut les référendums. Un président qui se dit ni de droite, ni de gauche et qui brouille les cartes entre privé et public, dans ce cadre là, ne peut qu’effectuer la synthèse des intérêts de l’oligarchie. Le fait qu’il soit arrivé en tête du premier tour et se montre maladroit et indécent sans s’excuser témoigne de son absence totale de culpabilité. Dans la tête de Macron, tout est parfaitement normal : arrivé au-dessus de tout, il a même le culot de déclarer que la suppression de l’ISF est une mesure de gauche !

    « Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé. »

    C’est un fait incontestable : les riches n’aiment pas l’impôt. Par contre, ils adorent jouer les philanthropes, s’illustrer par des dons, se bâtir une légende dorée, comme Bernard Arnault le fait avec ses musées. Selon vous, ont-ils pour projet de remplacer les services publics dans leur mission culturelle ?

    Ce n’est pas que les riches n’aiment pas l’impôt, ça va plus loin : ils le refusent. Ils refusent de contribuer aux solidarités nationales. En ne payant pas leurs impôts, ils provoquent un déficit de 80 milliards d’euros dans les caisses de Bercy. Si les riches payaient à la hauteur de leur fortune, il n’y aurait plus de déficit public. Il faut réaffirmer que le déficit n’est pas quelque chose de naturel qui aurait vocation à être remboursé par les peuples. Le déficit est construit comme une arme pour asservir les peuples : il n’a pas pour vocation à être remboursé.
    Les riches ne sont pas solidaires, mais ils ont besoin, de temps en temps, de légitimer leur violence de classe avec des œuvres dites caritatives ou philanthropiques, du mécénat. Ce que de nombreux représentants du peuple ignorent, c’est qu’il s’agit encore une fois d’une arme supplémentaire qui permet de piocher dans les caisses de l’État, puisque le mécénat est défiscalisé à 66 %. La fondation Louis Vuitton, par exemple, a été payée en partie par l’argent du peuple français. Son propriétaire Bernard Arnault a de surcroît bénéficié de complicités de la mairie de Paris qui lui a permis d’installer sa fondation dans le bois de Boulogne, qui est un domaine public.

    Les riches possèdent tout, on pourrait ainsi imaginer qu’ils sont heureux. Pour autant, ne peut-on pas les imaginer malheureux, à l’instar des personnages du roman Les visages pâles de Solange Bied-Charreton ? Les malheurs de la grande bourgeoisie, est-ce une piste d’étude que vous avez déjà arpentée ?

    Les riches n’échappent pas aux drames et aux catastrophes humaines. Ils sont sujets aux accidents, aux maladies, ou encore au suicide. Cependant, notre approche de sociologues nous oblige à dire que la plupart des membres de ce groupe social sont parfaitement heureux. C’est très vite expliqué par le fait qu’ils naissent dans les beaux quartiers, jouissent d’une éducation spécifique, demeurent entre eux, avec le miroir de leurs semblables, sans jamais être confrontés à l’autre dissemblable, sauf éventuellement dans la situation du personnel domestique, qui renforce le sentiment de supériorité. Chaque individu de cette classe sociale vit dans un sentiment d’immunité psychologique : la culpabilité, la mauvaise conscience n’existent pas. En tant que classe, ils se sentent impunis : on l’a encore très bien vu avec François Fillon qui a maintenu sa candidature aux présidentielles malgré ses casseroles.

    Leur vie est faite d’entre-soi, les riches rencontrent les conditions de la pratique pour épanouir leur habitus, leur condition de dominants. Ils ne connaissent pas la frustration, ni le travail de deuil. Disons que le système de dispositions qui leur est donné à la naissance les amène plutôt à s’épanouir, à pouvoir faire ce pour quoi ils ont été constitués. Sociologiquement parlant, ce sont des gens sans problèmes. D’ailleurs, jusqu’à notre livre Le président des riches, les retours sur notre travail de la part de la grande bourgeoisie étaient positifs. Ces personnes se rendaient compte que Pierre Bourdieu, qu’ils prenaient pour un affreux gauchiste, avait développé une théorie qui fonctionnait parfaitement sur leur classe. Ils ont apprécié nos premiers travaux en nous disant qu’ils correspondaient à la réalité. Ils ont reconnu que le système théorique de Pierre Bourdieu avait permis de théoriser leur sens pratique. Dans notre premier livre sorti en 1989, nous avions garanti l’anonymat à un certain nombre de personnes que nous avions côtoyé dans les beaux quartiers : nous avions remplacé leurs noms par des titres de noblesse de branches éteintes. Nous avons été appelé par un membre du Jockey Club qui nous a dit que notre livre était formidable mais nous a reproché de les avoir affublé, lui et ses amis, d’affreux patronymes. Ils validaient tout, jusqu’à la question de la ségrégation spatiale, mais ils voulaient voir apparaître dans le livre leurs patronymes familiaux, capital symbolique auquel ils tiennent !

    --
    https://comptoir.org/2017/05/12/monique-pincon-charlot-nous-sommes-face-a-une-classe-sociale-puissante-et-

    • Les Candidats Du Système. Sociologie Du Conflit D’intérêts En Politique par Nicolas Framont
      http://www.editionsbdl.com/images/files/books/535.7e84ad4f.png?ts=1494753662

      La défiance envers la classe politique monte et ses liens multiples avec les puissances de l’argent posent problème à nombre de citoyens. Pourtant, le débat public n’en parle guère : Les commentateurs s’attardent plus souvent sur le caractère et les ambitions de tel ou tel politicien, sur les petites rivalités qui l’opposent à d’autres plutôt que sur son appartenance de classe. La description des liens d’intérêts et de connivence entre élite politique et élite économique est quant à elle largement oubliée.
      Or, l’absence d’analyse des causes de la défiance permet sa récupération opportuniste par nombre de politiques : tous accusent leurs adversaires d’incarner cette élite tant détestée, tandis que certains mettent à profit ce discrédit pour justifier un projet identitaire ou ultralibéral. En l’absence de description rigoureuse du phénomène, n’importe qui finit par pouvoir se dire «  anti-système  ».
      Pour redonner un sens à ces mots trop souvent dévoyés, ce livre fait état des liens d’intérêts et d’affinités entre la classe politique – y compris les plus «  anti-système  » de ses membres– et les puissances de l’argent. Il se base sur les travaux sociologiques et journalistiques qui ont mis au jour une réalité glaçante : la plupart des représentants du peuple sont dans un conflit d’intérêts permanent vis-à-vis de l’élite économique. Liens familiaux et d’amitié, «  pantouflage  » et mode de vie similaire contribuent à faire de nos dirigeants politiques les représentants de la classe supérieure avant d’être ceux de l’ensemble de la société.
      L’auteur réalise une synthèse des nombreux faits qui attestent de l’existence de ce conflit d’intérêts pour forger des outils d’analyse du monde politique accessibles et critiques. Il insiste sur la nécessité démocratique de mettre fin à cette monopolisation de la chose publique – La République – par une oligarchie.

      Nicolas Framont enseigne la sociologie à l’Université Paris-Sorbonne et co-dirige le trimestriel de réflexion politique Frustration. Ses recherches portent sur la sociologie des élites et la crise de la démocratie représentative. Il est le co-auteur de Les Français ont de bonnes raisons de ne pas voter (Le Bord de L’eau , 2015 ).

  • Je suis jaloux, j’aurai aimé écrire cet article :

    Elections : la participation inégale | Xavier Molénat 19/04/2017
    http://www.alternatives-economiques.fr/elections-participation-inegale/00078390

    Cette bonne nouvelle a cependant quelque chose de l’arbre qui cache la forêt. L’élection présidentielle, avec son taux d’abstention aux alentours de 20 %, est en effet une exception électorale : dans tous les autres types de scrutin, désormais au moins un électeur sur trois, et souvent un électeur sur deux, ne prend pas part au vote. Pour les élections législatives, dont les prochaines échéances auront lieu en juin prochain, le taux d’abstention est passé de 30 % en 1993 à 43 % en 2012. Et dans le contexte actuel, le second tour de l’élection présidentielle et sa configuration inédite peut également réserver une « mauvaise » surprise…

    [...]

    Par ailleurs, le problème de la participation électorale est plus large que la seule abstention. Car, pour s’abstenir, il faut déjà être inscrit. Or, au 15 février 2017, seuls 88,6 % des électeurs potentiels étaient inscrits sur les listes électorales. Les années précédant celles où se déroulent des élections présidentielle et législatives sont généralement l’occasion d’un surcroît d’inscription, mais en 2016 cet effet s’est étiolé : 12,4 % des non-inscrits ont fait les démarches pour pouvoir participer aux élections de 2017, contre 15,6 % et 18,7 % pour les élections présidentielle et législatives de 2012 et 2007. Ce taux varie fortement selon la catégorie socio-professionnelle : seuls 11 ouvriers non-inscrits sur 100 se sont (ré)inscrits (17 en 2007), contre 28 pour les cadres et professions libérales (33 en 2007).

    [...]

    Enfin, si l’on s’intéresse aux seuls inscrits, un phénomène a été longtemps ignoré : la mal-inscription, autrement dit le fait d’être inscrit sur les listes électorales à une autre adresse que celle de son domicile principal. Cette mal-inscription, qui peut avoir de nombreuses causes (oubli de signaler un changement d’adresse, vote sur le lieu où l’on possède une résidence secondaire, étudiants en mobilité restant inscrits à l’adresse de leurs parents...), est loin d’être négligeable. Une équipe de chercheurs a établi l’an dernier qu’en 2012, 6,5 millions de personnes étaient mal-inscrites sur les listes, soit 15,1 % du corps électoral. Là encore, les jeunes sont les plus concernés.

    [...]

    Non-inscription, mal-inscription et extranéité se combinent ainsi pour déformer le corps électoral par rapport à l’électorat potentiel, essentiellement au détriment des jeunes et des classes populaires, et donc en particulier de ceux qui se trouvent au croisement de ces catégories.

  • Marion Maréchal-Le Pen aurait-elle tout compris ?
    https://www.crashdebug.fr/actualites-france/13591-marion-marechal-le-pen-aurait-elle-tout-compris

    Elle n’était qu’une petite gamine quand, en 2002, son grand-père se sabordait dans sa campagne électorale du second tour pour faire réélire Jacques Chirac. Quinze ans après, elle assiste en direct à un autre sabordage opéré par sa tante lors du dernier débat de la campagne présidentielle pour faire élire Emanuel Macron. C’était peut-être le sabordage de trop pour une jeune fille qui, malgré le milieu politique dans lequel elle baigne, n’a pas tout à fait perdu cet idéalisme qui caractérise les jeunes de toutes les époques.

    Déjà, il était plus que probable que le FN allait payer le prix du dernier coup de Jarnac fait à ses fans qui avaient bien cru que cette fois-ci ce serait la bonne. Mais après l’annonce du départ de Marion Maréchal-Le Pen, il est plus que certain que le Front National paiera le prix fort. Le (...)

    #En_vedette #Actualités_françaises

  • Comment journaux télévisés et chaînes d’information contribuent à la montée du Front National
    https://www.bastamag.net/Comment-les-chaines-d-info-continue-contribuent-a-la-montee-du-Front-Natio

    Comment la télévision biaise-t-elle notre regard sur la société ? Quelle est son influence sur nos choix politiques, en cette période électorale ? Obsession sécuritaire des médias, reportages et micro-trottoirs contribuant à la banalisation de FN, journalistes acquis au néolibéralisme, éditorialistes convaincus de savoir ce que pensent les Français... Samuel Gontier, journaliste à Télérama et animateur du blog « Ma vie au poste », dresse le portrait de ce paysage télévisuel français, fortement droitisé, (...)

    #Décrypter

    / #Droites_extrêmes, Élections , #Politique, A la une

    #Élections_

  • Quand des intellectuels s’émerveillent de la « radicalité » d’Emmanuel Macron, deux jours après son élection

    Une des prochaines tâches d’E. #Macron sera de rallier un certain nombre d’#intellectuels (de préférence trentenaires, parisiens, déjà bien intégrés, occupant des postes-clés dans l’édition, se réclamant de valeurs « de gauche » et certainement « sensibles » à la grande cause du combat contre le Front National qui jouait déjà ce rôle pivot entre le PS et ceux de la génération précédente) à sa cause - je ne doute pas qu’il y parvienne assez vite (et que #France_Culture notamment facilitera les choses) ; assurer la reproduction d’un système ultra-élitiste et ultra-excluant, le maintien des mêmes mécanismes sociaux, en opérant une rupture générationnelle qui offre l’apparence du renouvellement.

    Entretien édifiant ci-dessous :

    https://www.franceculture.fr/emissions/paso-doble-le-grand-entretien-de-lactualite-culturelle/mathieu-larnaudie-emmanuel-macron

  • Photo-journaliste, j’ai été expulsé de la soirée électorale du FN | StreetPress
    https://www.streetpress.com/sujet/1494186022-photo-journaliste-expulse-soiree-electorale-fn

    Quelques minutes avant que ne tombent les résultats, j’ai été expulsé brutalement de la soirée électorale organisée par le Front National. Je suis photo-journaliste et ce soir je travaillais pour le magazine Society. Mais à peine arrivé au Chalet du lac, le lieu réservé par le FN, j’ai compris qu’il serait compliqué de bosser correctement. On me demande de rentrer dans un « parc » pour journaliste, séparé de la salle par 4 cordes, le tout surveillé par une vigile. Le reste de l’espace est vide. Aucun militant, ou presque.

    A 4 ou 5 pour virer mon petit mètre 70
    Mon job, ce n’est pas seulement de prendre des photos de Marine Le Pen derrière son pupitre au moment de son discours. Je décide donc de ne pas rester dans le « parc à journalistes » et ainsi montrer, en photo, cette ambiance bizarre. Plusieurs fois les membres du service d’ordre m’intiment l’ordre de rentrer dans mon carré. J’acquiesce et je continue. Je les prends en photo, installant des barrières pour protéger des militants quasi absents. Autour de 19h30, je tombe sur l’un d’eux, une rose bleue en main, le symbole de Marine Le Pen. Je le prends en photo. C’est ce qui mettra le feu aux poudres.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Communiqué Le Chalet Du Lac - Soirée FN 7 mai 2017
    https://www.facebook.com/chaletdulacsaintmande/?fref=ts

    C
    Nous tenons à vous préciser que nous ne soutenons pas le Front National ni d’autres partis politiques.
    Le FN a loué Le Chalet du Lac comme ils ont pu louer le Zénith, le Hall d’exposition de Villepinte et plusieurs dizaines de lieux en France .
    Notre groupe a accueilli, pour ces élections, la moitié des candidats : E. Macron à 5 reprises, M. Fillon à 2 reprises, M. Asselineau et M. Juppé à 2 reprises ce dernier pour les primaires.
    Nous ne souhaitons aucun amalgame sur nos positions qui sont apolitiques, nous sommes un lieu événementiel pour toutes les danses et toutes les fêtes .
    cordialement

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Le Front National et les réseaux sociaux : une histoire d’amour- J’ai-un-pote-dans-la.com
    http://jai-un-pote-dans-la.com/le-front-national-et-les-reseaux-sociaux-une-histoire-damour

    Dans cette logique, le parti ne soutient donc pas officiellement les acteurs de la fachosphère (néologisme désignant les sources d’informations partisanes de l’idéologie d’extrême-droite). Le parti contrôle, mais permet, à une parole frontiste moins standardisée, de se déployer pour continuer d’incarner une logique doctrinale de radicalisation. Néanmoins, la forme même d’une plateforme comme Twitter, demandant simplifications et raccourcis s’accorde avec la logique stigmatisante et populiste du parti, menant par ailleurs à des dérives inévitables.

    La parole des élus est homogénéisée, la communication est harmonisée, les éléments de langages standardisés. La mise en place du « Campus Bleu Marine » en est la preuve : son but est de former tous les acteurs du parti (du cadre au militant) à la communication du Front National sur le web. Les mêmes mots, les mêmes messages, les mêmes structures de pensées sont déversés sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels. Tout cela sous le contrôle d’Alain Vizier, responsable communication du parti. Même l’image de Marine Le Pen est toujours très scénarisée, avec une mise en scène très esthétisée et très cadrée, en témoigne son affiche de campagne du 2nd tour.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • Le Pen vs. Macron: Implications for Africa
    http://africasacountry.com/2017/05/le-pen-vs-macron-implications-for-africa

    After a highly fractured vote in the first round of the French presidential #elections, #Marine_Le_Pen, of the right-wing Front National party, will face off against #Emmanuel_Macron, leader of the centrist En Marche! movement in the second and final round today (Sunday). Polls open at 8am in metropolitan #France. Interpretations abound about what…

    #POLITICS #France_and_Africa

  • Pas avant le deuxième tour – Nicolas Gregoire – Medium
    https://medium.com/@nicolasgregoire/pas-avant-le-deuxi%C3%A8me-tour-593526d58a2a

    Je contacte le Canard Enchaîné, dont je connais le rédacteur en chef, Erik Emptaz. “Le Canard vous remercie d’avoir pensé à lui, me répond la secrétaire de rédaction. Votre message est transmis à Erik Emptaz”. Soulagé, je réponds “vous vous réveillez enfin, c’est bien. Je commençais à me demander si vous protégiez Bayrou”. Le Canard ne publiera rien. Et enchaînera les révélations sur Fillon et Le Pen.

    Les interviews s’enchaînent. On m’enregistre. On prend note. J’avertis : “Attention, il va y avoir des pressions !” Et toujours la même réponse. “Ah mais Bayrou et ses amis ne font pas la loi chez nous !” Et le sujet ne sort pas.

    6 avril. Pour répondre aux demandes des médias et faire taire les mauvaises langues, je publie toutes mes preuves sur Twitter. Et mets les originaux en lieu sûr. Corinne Lepage, qui avait avant moi dénoncé les emplois fictifs chez François Bayrou, retweete immédiatement. Deux minutes plus tard, elle se rétracte.

    • Il est loin le temps où Maurice Maréchal, directeur du Canard Enchaîné, virait son journaliste pour avoir eu la Légion d’honneur. “Il ne fallait pas la mériter !” Ces copinages, cette soumission au clic de la grande presse, et surtout cette confusion entre informer et occulter, font le lit des extrémismes.

      Pendant ce temps, dans l’Aisne, un homme vole une pièce de vingt centimes et écope d’un mois ferme. A Bordeaux, un autre homme sans ressources prend quinze jours pour un paquet de saucisses, des gâteaux et une brosse à dents. Et ma voisine fait des ménages au noir, pour compléter sa retraite. Avec quarante-deux ans de cotisation et une prothèse de genou. Noyée dans les vaines promesses, une France s’écroule. Le Front National a huit millions de votants. Le 7 mai, ils seront peut-être le double. Dans cinq ou dix ans, ils fêteront leur victoire. C’est le début de la fin pour une Cinquième usée, presque impotente.

      Les politiques doivent être tenus en laisse. Il faut réformer la rémunération des parlementaires. Qu’ils arrêtent de l’utiliser pour s’acheter, légalement, des villas sur la côte d’Azur. Il faut punir sévèrement toute corruption. Tout favoritisme. Par une peine de prison ferme et l’inéligibilité à vie. Il faut une vraie transparence. Que pour tout, les politiques rendent des comptes. Il faut une nouvelle République, avec comme modèle la Suisse.

      Et surtout il faut sortir cette race de seigneurs de ses palais, ses banquets, ses voitures à cocardes, ses gardes armés, ses jets privés, ses centre-villes privatisés. Ces politiques qui ne représentent qu’eux-mêmes.

      La France appartient à ses habitants.

    • Le truc étrange ou regrettable aussi c’est qu’il tourne vers les médias alternatifs seulement maintenant, via Medium.com et que c’est un peu paradoxal de vouloir que les medias dominants/pro-capitaliste/macronistes se mettent à lui savonner la planche alors qu’illes en ont fait leur idole depuis des mois.

    • (@bce_106_6 il fallait que je sois sur mon ordi qui a les clés de chiffrement)

      Voici l’article revenant sur ces évènements, et les zones d’ombres de l’affaire publié par l’AFA NP2C (Action anti fasciste Nord Pas de Calais) :

      La police couvrait-elle les assassins identitaires lillois qui ont également armé le terroriste de l’Hyper Cacher Amedy Coulibaly ?

      Edit : Libération révèle que la police était au courant depuis au moins l’automne 2015 mais n’avait pas donné suite.

      3 fascistes nordistes connus pour leurs nombreux méfaits viennent d’être emprisonnés [1] [2]. Ils sont accusés d’avoir assassiné Hervé Rybarczyk, guitariste du célèbre groupe de rock’n’roll « Ashtones » mais surtout infatigable militant révolutionnaire et antifasciste.

      Hervé a mystérieusement disparu dans la nuit du 11 au 12 novembre 2011 après un concert à La Chimère (Boulevard Montebello à Lille). A l’époque le parquet de Lille n’envisageait pas « l’hypothèse d’un crime » [3] (nous y reviendrons).
      Pourtant, suite au récent procès du tortionnaire néo-nazi Jérémy Mourain [4], l’enquête sur la disparition de Hervé et des 4 autres victimes dites « du pousseur de la Deûle » fut réouverte. En effet, Mourain, alors en prison, déclare « Pourvu que le juge n’aille pas chercher trop loin dans ma période lilloise. » [5] ou encore « À ma période lilloise, j’ai tué un homme, là-bas. ». La Voix du Nord abonde : « [Cette] bagarre se serait terminée dans la Deûle » [6].

      Hier, 3 membres de la mouvance identitaire lilloise ont été placés en détention à la suite de ces révélations.

      Pour bien comprendre le sens de ces informations, il s’agit de les replacer dans leur contexte de l’époque.

      Mourain était alors un membre important de Troisième Voie. Ce groupuscule néo-nazi fut dissout après que l’un de ses nervis, Esteban Morillo, a assassiné Clément Méric, un jeune membre de l’AFA Paris Banlieue et du syndicat SUD étudiant-es. Morillo comme Mourain étaient originaires de Picardie.

      Mourain était le bras droit de Serge Ayoub en Picardie (le chef de Troisième Voie et de son service Action, les « Jeunesses Nationalistes Révolutionnaires »).
      A son arrivée dans le groupuscule, il fut « parrainé » par le lillois Yohan Mutte [7], un membre de Troisième Voie et des JNR déjà condamné pour avoir attaqué le bar gay « Le Vice Versa » en marge d’une « Manif pour tous » [8]. Il a également participé à de nombreuses actions violentes dans la métropole comme les attaques du bar « le Resto Soleil » [9] (au cours d’une desquelles était présent… Jérémy Mourain) ou encore celle ayant visé le local du syndicat CNT (opérations toujours mises en échec par les antifascistes présents).

      Yohan Mutte est l’un des 3 interpellés d’hier… Il semble qu’au moins l’une de ces ratonnades a entrainé la mort d’un homme, celle d’Hervé.

      Mais ce n’est pas tout. A l’époque, Troisième Voie travaillait en étroite collaboration avec la Maison de l’Identité Flamande (Vlaams Huis), l’ancêtre de La Citadelle, au sein du « Front Populaire Solidariste ».

      La Maison de l’Identité, comme le mouvement identitaire lillois, furent fondés par le tristement célèbre Claude Hermant, un indic et barbouze formé au service Action du Front National [10]. La Vlaams Huis servait de point de rendez-vous aux néo-nazis de Troisième Voie, aux identitaires d’Opstaan (l’ancêtre de « Génération Identitaire »), aux autres groupuscules de l’extrême-droite nordiste… mais aussi aux forces de sécurité.
      Le lieu pouvait compter parmi ses adhérents le chef de la police municipale de Lambersart et des policiers y fêtaient même leurs anniversaires. [11]
      Les flics sympathisants n’hésitaient pas non plus à renseigner les néo-nazis sur les militants de gauche (on verra que le trafic d’armes a dû créer des liens étroits entre fascistes et flics) ; ainsi la Maison Flamande publia à plusieurs reprises des noms et adresses de militants libertaires collectés suite à des interpellations [12]. Une plainte collective fut déposée mais cette affaire fut – bien entendu – classée sans suite.
      Est-ce par ce biais que les assassins d’Hervé ont ciblé leur victime ? Nous ne le saurons probablement jamais… Ce qui est certain c’est qu’Hervé avait été identifié par les fascistes comme « antifa ».

      Au sein de ce panier de crabes on retrouvait bien sûr Mourain et Mutte, mais aussi Aurélien Verhassel (qui participait fréquemment aux activités – dont les tournois de boxe – organisées par « la Vlaams ») et Antoine Denevi.

      Verhassel est l’actuel chef de Génération Identitaire Lille et de « La Citadelle ». Il a lui aussi un casier judiciaire chargé : « violences aggravées, violation de domicile, violences avec préméditation et usage d’une arme… Et même une peine de 80 jours/amende en Allemagne pour « détention et importation de substance explosive » et « utilisation de caractéristiques d’organisations anticonstitutionnelles » » (Libération [13]). Sa proximité avec Troisième Voie, Mutte et Mourain n’est pas récente. Déjà en 2014, Verhassel avait été épinglé pour sa proximité avec les ex du groupuscule dissous. Les mêmes aujourd’hui accusés d’avoir assassiné Hervé [14].
      Depuis, les choses ne se sont pas arrangées. Leur nouveau local « La Citadelle » héberge fréquemment des membres de cette bande néo-nazie. Il sert également de base arrière pour leurs ratonnades, comme celle ayant ciblé des étudiants des Jeunes Communistes en novembre dernier [15].

      Abordons maintenant le cas de Denevi et découvrons pourquoi la police avait tant intérêt à étouffer l’affaire « du pousseur de la Deûle » : Denevi était le chef de Troisième Voie dans le Nord de La France. Mourain et Mutte (tous deux membres de l’organisation dans le Nord) étaient donc sous son autorité. Mais Denevi ne se contentait pas de ratonner : comme l’a révélé il y a quelques semaines Mediapart, il participait à un important trafic d’armes de guerre dont était à la tête… Claude Hermant [16]. Le réseau Hermant-Denevi (c’est à dire le groupe de personnes également accusé d’avoir assassiné Hervé) a, semble-t-il, procuré au djihadiste Amedy Coulibaly le fusil d’assaut et les pistolets Tokarev qui lui ont servi à massacrer des juifs à l’Hyper Cacher, près de la porte de Vincennes à Paris.

      L’histoire ne s’arrête pas là : Hermant était en fait un indic de la police et dit avoir livré ces armes sur demande des forces de sécurité. Comme l’ont révélé Mediapart et la Voix du Nord, rien de moins que la police, la DCRI, la gendarmerie et la douane étaient impliquées dans ce trafic [17]. L’enquête de Mediapart est surréaliste, extrait :

      « À Mediapart, le commissaire divisionnaire Patisson, chef du SDIG du Nord de 2008 à 2011, avant de diriger le CCPD de Tournai, confirme que Christophe Dubroeuq, alias « Monstro », a été l’un de ses informateurs sur l’extrême droite radicale lilloise, et qu’il a communiqué des informations sensibles, avant de devenir « un bon copain ». « Je m’inquiétais de ne pas avoir de nouvelles de “Tof”, dit-il. Puis j’ai appris par mes collègues qu’il avait été interpellé en République tchèque. Je lui avais dit clairement quelques jours avant : “Tu ne mets pas ton nez là-dedans.” On savait que ces armes slovaques avaient été retrouvées dans la filière Kouachi. »

      Quelques années plus tôt, l’ancien chef des RG du Nord avait réussi, par le truchement de « Tof », à approcher Claude Hermant, ancien militaire, figure de l’extrême droite identitaire locale et lui-même informateur de la gendarmerie et des douanes, identifié comme l’un des acheteurs officiels d’une partie des armes slovaques retrouvées entre les mains d’Amedy Coulibaly, en janvier 2015. »

      Résumons, Hervé Rybarczyk (et peut-être d’autres victimes) a probablement été assassiné par un groupe de néo-nazis également trafiquants d’armes. Ces néo-nazis trafiquants d’armes étaient aussi des indics, et ils ont armé Daesh avec l’aval des forces de police.
      Bien qu’il soit invraisemblable que 5 personnes soient accidentellement mortes noyées dans la Deûle en quelques mois alors que cela n’était jamais arrivé (et n’est plus arrivé depuis) ; malgré le vent de panique qui avait alors parcouru la ville ; le parquet n’envisageait pas à l’époque « l’hypothèse d’un crime » et évoquait « la loi des séries ». Or dans le même temps, les services de sécurité couvraient le groupe dans le cadre de son trafic d’armes…

      Encore aujourd’hui, des membres de ce groupe se réunissent toutes les semaines dans le bar raciste qu’ils ont ouvert à l’automne, « La Citadelle », situé 8 rue des Arts à Lille. Malgré les nombreuses manifestations et protestations de la population, ni Martine Aubry ni la police n’a jugé opportun de fermer ce lieu.
      Est-ce que la révélation du meurtre d’Hervé suffira à faire fermer La Citadelle [18] (mais aussi « la Friterie » [19], commerce appartenant à Claude Hermant, rue Solférino à Lille) ou faudra-t-il que les fascistes pro-FN tuent encore ?

      Rendez-vous vendredi 12 mai à 19h sur la Grand Place de Lille afin de rendre hommage à notre camarade Hervé et rappeler aux assassins fascistes que nous leur rendrons coups pour coups.

      Ce texte est ouvert à signature.

      Action Antifasciste NP2C

      [1] http://www.liberation.fr/direct/element/trois-jeunes-hommes-proches-de-lextreme-droite-mis-en-examen-dans-laffair
      [2] http://www.lavoixdunord.fr/157289/article/2017-05-03/l-affaire-des-noyes-de-la-deule-relancee-arrestations-au-sein-de-l-ultr
      [3] http://musique.jeuxactu.com/news-ashtones-mysterieuse-disparition-du-guitariste-herve-rybarczy
      [4] http://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/picardie/somme/amiens/proces-wwk-amiens-neuf-ans-prison-jeremy-mourain-relaxe
      [5] http://www.lavoixdunord.fr/139941/article/2017-03-28/le-leader-du-groupe-d-ultra-droite-est-il-l-auteur-d-un-meurtre-impuni-
      [6] http://www.lavoixdunord.fr/139572/article/2017-03-28/quand-est-dans-cette-ideologie-de-haine-peut-devenir-tres-violent
      [7] https://www.streetpress.com/sujet/1485772451-le-white-wolf-klan-groupe-neonazi
      [8] http://www.liberation.fr/societe/2013/09/04/lille-j-ai-entendu-fils-de-pute-encule-pede_929519
      [9] https://luttennord.wordpress.com/2012/12/10/le-resto-soleil-une-nouvelle-fois-attaque-par-les-nazillons-li
      [10] http://lahorde.samizdat.net/2013/04/23/portraits-et-relations-des-neo-nazis-ayant-attaque-le-bar-gay-du-v
      [11] https://lille.indymedia.org/spip.php?article17732&lang=fr
      [12] http://cettesemaine.info/spip/article.php3_id_article=2505.html
      [13] http://www.liberation.fr/apps/2017/04/generation-identitaire-a-decouvert
      [14] https://luttennord.wordpress.com/2014/05/25/tribann-identitaires-nazi-et-fiers
      [15] http://www.lavoixdunord.fr/75067/article/2016-11-16/des-jeunes-communistes-agresses-dans-un-bar-samedi-
      [16] https://www.mediapart.fr/journal/france/070516/quatre-services-de-securite-connaissaient-les-fournisseurs-d-armes-de-coul
      [17] https://www.mediapart.fr/journal/france/120317/informee-la-police-n-rien-fait
      [18] https://www.facebook.com/fermonslacitadelle
      [19] https://www.facebook.com/FermetureLaFriteRitLille

    • Il semble qu’a Bordeaux et à Nantes il y ai eu le même type de noyades près des clubs et lieux fréquentés par les homos.
      Pour Bordeaux j’ai trouvé la mention de l’ouverture d’un local de néo-nazis le 28/01/12 et la même année on retrouve beaucoup de noyés dans le coin :
      "Maxime Le Bot 24 ans - disparu le 21/02/12 - corps retrouvé le 28/04/12. (Il est mentionné que Maxime aurait disparu quai Paludate et sur ce Quai Gogol m’indique au moins 3 clubs gays et lesbien.
      Vincent Zecca 19 ans, disparu le 04/03/12, corps retrouvé le 29/03/12 - la mère de Vincent est ancienne policière et semble avoir fait le lien entre l’homophobie et le racisme de ces « accidents »
      Julien Teyssier 25 ans, disparu le 27/04/12, corps retrouvé le 09/05/12
      Nicolas Barre 29 ans disparu le 21/06/12, corps retrouvé le 25/06/12"

      à Bordeaux proche de cette période il y a aussi le décès par noyade de Valentin Bernabeu 19ans, disparu le 02/12/11, son corps est retrouvé le 05/12/11
      et Cédric Briant 21ans disparu le 19/05/13- corps retrouvé le 01/06/13.

      à Nantes le 4 décembre 2010 il y avait peut être aussi une fête nazie vu le taux de mortalité chez les gay ce soir là :
      « Rémy Calmejane 19ans - disparu le 04/12/10, son corps est retrouvé le 21/02/11 – Remy sortait d’une boite gay le Calysto
      Grégoire Rigault 24 ans disparu le 04/12/10 son corps est retrouvé le 02/05/11. Il se rendait à la boite gay, Claysto »
      Un double accident la même nuit, au même endroit...

      En cherchant sur google je trouve aussi que le seul à être incriminé dans ces noyades est le patron du bar le Préstige
      « le patron d’un bar, le Privilège, sera renvoyé devant un tribunal correctionnel, suspecté d’avoir servi de l’alcool à la victime déjà ivre. »
      http://www.lavoixdunord.fr/archive/recup%3A%252Fregion%252Fnoyes-de-la-deule-le-parquet-classe-trois-des-q

      A l’époque la press et la police avait accusé l’"hyperalcoolisme" des jeunes, qu’on ne doit pas confondre avec l’alcoolisme pas hyper des flics ( http://www.europe1.fr/faits-divers/les-motards-de-la-police-etaient-ivres-lors-de-leur-accident-2541487 )
      Ou c’est comme l’extrême droitisme, pas ultra des condés, procureures et juges qui ne voient pas d’homophobie dans les agressions qui ciblent les gays commises par les nazis leurs amis : https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/l-agression-dans-un-bar-gay-lille-n-avait-pas-de-caractere-homophobe-selo

      edit -

      Mathieu D., qui faisait partie du groupe, a raconté avoir reçu des confidences de Mourain : il lui a dit avoir commis un meurtre pour rentrer dans les jeunesses nationalistes autonomes (JNR). Ces faits se seraient déroulés à Lille alors que Mourain était avec son parrain JNR Yohann Mutte. Mourain aurait dit à Mathieu D. qu’il avait porté des coups à un individu puis qu’il l’avait jeté à l’eau. Il s’agissait d’un passage obligé pour intégrer les JNR.

      Si frapper une personne et la jeter dans l’eau est le rituel initiatique des JNR, ca veux dire qu’il y a au moins autant de morts par noyades que de membre de ce mouvement ...

  • Site FN piraté : communiqué de David Rachline, Directeur de campagne de Marine Le Pen, et Gaëtan Bertrand, responsable du Pôle communication digitale - Front National
    http://www.frontnational.com/2017/05/communique-de-presse-de-david-rachline-directeur-de-campagne-de-marin

    Tout au long de la campagne présidentielle, et plus particulièrement depuis le début de l’année 2017, notre site de campagne <www.marine2017.fr> a fait l’objet d’attaques informatiques régulières et ciblées, utilisant des procédés différents et bien connus des pirates.

    A chaque fois, nous avons réussi à contrer ces attaques qui se sont intensifiées lors d’événements-clés : réunions publiques avec retransmission en direct, soirée électorale…

    Nous avons identifié plusieurs de ces pirates et avons transmis l’ensemble des données les concernant aux services de Police dans le cadre d’un dépôt de plainte.

    Après investigation, les services spécialisés ont interpellé cette semaine, sur le sol français, un premier pirate, proche des milieux d’extrême-gauche, qui a confirmé être l’auteur de plusieurs attaques contre notre site internet de campagne. Son matériel informatique a été saisi. Nous tenons donc à remercier tout particulièrement l’unité de police de lutte contre la cybercriminalité pour son travail et sa réactivité.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere

  • 2- Macron, nouvelle tête échappée du sérail garde les mêmes paradigmes
    https://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3078

    Ce n’est pas parce Marine Le Pen sort gagnante du premier tour qu’elle peut encore avancer pour occuper les bureaux de l’Elysée. Le Front National est une organisation dynastique, en raison de son héritage des politiques anti-immigration. Son père a été reconnu coupable de racisme à plusieurs reprises. Compte tenu de l’histoire de son parti, il n’est pas surprenant que la mobilisation d’une majorité de français derrière elle puisse être difficile, voire incroyable, au deuxième tour. Se peindre comme (...)

    #associations,_mouvement,_vie_associative,_initiatives_citoyennes,_intérêt_commun,_communauté,_Etat,_institution

    / censure, presse, journaux, dictature, expressions, liberté, #diplomatie,_sécurité,_commerce,_économie_mondiale, #crise,_capitalisme,_économie,_justice,_Bourse, économie, politique, (...)

    #censure,_presse,_journaux,_dictature,_expressions,_liberté #économie,_politique,_arts,_corruption,_opposition,_démocratie #beurs,_discrimination,_racisme,_intégration #immigration,_High-Tech,_recrutement,_Web,_Internet #Socialisme,_Amérique_Latine,_Chine,_marxisme,_égalité,_pauvreté,_justice,_sociale #chômeurs,_emploi,_social,_syndicat,_revendication,_jeunesse,_travailleurs,_chômage #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF #Internet,_Web,_cyber-démocratie,_communication,_société,_médias

  • Lycee LaMartine 75009 - avec le SGL a manifesté devant le QG de campagne du Front National ce matin. #FinDuGame #BlocusNiFnNiMacronpic.twitter.com/rI5Tr1FZyD
    https://twitter.com/BlocusInfos/status/860174008301563904

    Lycee LaMartine 75009 - avec le SGL a manifesté devant le QG de campagne du Front National ce matin. #FinDuGame #BlocusNiFnNiMacron pic.twitter.com/rI5Tr1FZyD

  • Quand les dealers veulent nous désintoxiquer
    Oui, les Décodeurs du Monde nous baratinent encore.

    Le problème avec les défenseurs du capital ou plus généralement de la propriété, c’est que très souvent ils oublient ou ils masquent une des fonctions premières de la propriété : l’accumulation du pouvoir entre quelques mains. Pour masquer cela, ils raisonnent en volume au lieu de raisonner en volume par propriétaire.

    C’est ce que font les Décodeurs, dans un article qui, selon l’objectif de cette "équipe d’élite" du Monde, veut nous désintoxiquer du baratin des fascistes du Front National représentés par Marine Le Pen :

    Ici je m’attarderai sur la présentation du CICE faite par les Décodeurs le 4 mai 2017 (lendemain du débat entre Le Pen et Macron).

    Le passage sur le CICE commence comme ça :

    Selon un rapport du ministère de l’économie publié en janvier 2016, l’Etat avait versé – à cette date – 18,6 milliards d’euros de CICE aux entreprises qui en avaient fait la demande.

    On note au passage que l’article des Décodeurs se base sur un article du Monde (impartialité oblige, hahaha, indiquer ses sources primaires avec un lien c’est pour les autres) daté de janvier 2016 lui-même écrit à partir d’un communiqué officiel du ministre des Finances et des Comptes publics, Michel Sapin :
    https://www.economie.gouv.fr/deplacement-loiret-michel-sapin-dresse-bilan-cice-pour-2015 & http://proxy-pubminefi.diffusion.finances.gouv.fr/pub/document/18/20375.pdf

    alors que le dernier rapport officiel sur le CICE date de septembre 2016 :
    http://www.strategie.gouv.fr/sites/strategie.gouv.fr/files/atoms/files/rapport_cice2016_28095016_ok.pdf

    Mais depuis 8 mois l’unité d’élite de la statistique et de la vérité du Monde n’a pas eu le temps d’actualiser ses données. C’est dommage parce que depuis on sait que le CICE a coûté, depuis son lancement jusqu’au 1er janvier 2017, 31,2 milliards d’euros et que cela va s’accélérer : 16 milliards supplémentaires en 2017 puis au moins 20 milliards par an à partir de 2018.

    Arrive l’argument massue censé invalider l’argument « Le CICE, vous l’avez donné en priorité aux grands groupes. » :

    Le dispositif bénéficiait d’abord aux « très petites entreprises » (TPE) et aux « petites et moyennes entreprises » (PME), qui représentaient 48 % des crédits enregistrés sur 2013 et 2014. Suivaient ensuite les grandes entreprises (30 %) et les entreprises de taille intermédiaire (22 %).

    C’est là qu’intervient la fameuse capacité d’accumulation de la propriété. C’est bien beau de dire que 48% du pactole est versé aux TPE-PME, 22% aux entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 30% aux grandes entreprises (GE). Mais si on ne dit pas que les grandes entreprises (GE) qui reçoivent 30% du pactole sont environ 200 alors que les TPE-PME qui se partagent 48% du pactole sont au nombre de 515 000 on manque une information cruciale.

    Pour être clair : une grande entreprise touche en moyenne 19 millions d’euros, quand une TPE touche 4 mille euros et une PME 37 mille euros.

    Les quelques grands propriétaires de grandes entreprises vont toucher en moyenne 19 000 000 d’euros, quand le million de petits propriétaires de petites entreprises vont toucher en moyenne 4 000 euros. Et il n’est pas du tout sûr que cet argent soit réinvesti dans les entreprises ni transformé en emplois. Quand aux millions de salariés de ces entreprises, ils toucheront éventuellement ce que les propriétaires des entreprises veulent bien leur laisser.

    On note aussi que le mélange "TPE-PME" utilisé par Le Monde permet de gommer encore plus les inégalités avec les ETI et les GE. Pour la seule année 2015 :

    Les TPE sont 420 000 à se répartir 1,6 milliards d’euros
    Les PME sont 115 000 à se répartir 4,4 milliards d’euros
    Les ETI sont 4 400 à se répartir 3,2 milliards d’euros
    Les GE sont 250 à se répartir 4,6 milliards d’euros

    Sans oublier que les TPE et les PME n’ont pas grands chose à voir, voici les définitions :

    TPE : moins de 10 salariés
    PME : 10 à 249 salariés
    ETI : 250 à 4 999 salariés
    GE : plus de 5 000 salariés

    99,14 % des entreprises se partagent 44% du CICE et 0,86% des entreprises (les grosses) se partage 56% du CICE. À eux seuls les grands groupes (0,05% des entreprises) captent 33% du CICE. Oui le CICE est majoritairement au bénéfice des grandes entreprises, dont les grands groupes.

    Aussi n’oublions pas que à l’intérieur de ces 4 catégories les entreprises n’ont pas toutes la même taille. Les Grandes entreprises commencent à 5 000 salariés, mais les plus grandes d’entre elles regroupent autour de 200 000 salariés, autant de justificatifs pour recevoir de l’argent de l’État :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Classement_des_plus_grandes_entreprises_fran%C3%A7aises#Classements

    Enfin le dernier argument est aussi pertinent que le reste du "décodage" :

    De surcroît, le seul rapport du comité de suivi du CICE publié à ce jour soulignait que 78 % de la masse salariale des TPE/PME était éligible au CICE (donc concerné par la baisse des charges), contre 56 % dans les entreprises de plus de 2 000 salariés.

    Si on prend du recule, qu’on considère les chiffres que j’ai présenté ci-dessus, on voit que cet argument est très faible, voire ne vaut rien. Car ce qui permet de gagner de l’argent offert par l’État ce n’est pas le pourcentage de salariés "éligibles" mais le nombre de salariés "éligibles" dans l’entreprise (rappelons que bien que les salariés soient dit éligibles, l’argent ne leur revient pas. Elle va aux entreprises puis très certainement dans les poches de ceux qui les dirigent : les propriétaires).

    Mais quand il s’agit de reprendre la propagande du ministère on peut compter sur les Décodeurs. En effet ce dernier point est directement issu des éléments de langage diffusés par le ministère de Michel Sapin :

    Du coup, contrairement aux Décodeurs je ne pense pas que cette phrase soit exagérée ni que c’est une intox. Je dois avouer que je suis assez d’accord avec elle :
    « Le CICE, vous l’avez donné en priorité aux grands groupes. »

    Je dirais même plus « Le CICE, vous l’avez donné en priorité aux grands propriétaires . »

    Avec ce cas, on retrouve tout le problème du second tour Le Pen contre Macron : un débat entre l’empoisonneur et le poison. Un méli-mélo d’intox et de contre-intox intoxiquées.

    • Les propos exactes de Marine Le Pen sont :

      « Vous avez fait la seule chose que vous savez faire M. Macron : vous avez aidé les grands groupes. Comme d’habitude. Le CICE vous l’avez accordé en fait en priorité aux grands groupes. Les TPE-PME qui réclamaient qu’on aille leur alléger leur difficulté, leur donner de l’oxygène, vous avez fait comme si elles n’existaient pas. […] Vous n’avez pas baissé les charges pour les TPE-PME. Vous n’avez pas mis en œuvre de délai de paiement pour les TPE-PME, de guichet unique, de simplification administrative, de patriotisme économique… »

      http://www.liberation.fr/elections-presidentielle-legislatives-2017/2017/05/04/marine-le-pen-noie-le-debat-sous-une-avalanche-d-intox_1567143

      On voit que Libération, comme Le Monde, cherche à invalider ces propos en se basant sur les éléments de langages et les analyses biaisées du ministère :

      Avec une amélioration : la prise en compte du rapport de la sénatrice Marie-France Beaufils (PCF).

    • Bien sûr, ce qui est déjà scandaleux dans le CICE, c’est que l’argent des plus pauvres est récolté :

      – un simple clochard paye 20% d’impôts à travers la TVA (impôt le plus important en France)
      – l’impôt sur le revenu est essentiellement payé par la classe moyenne

      pour financer le pouvoir des plus riches (qui emploient les plus pauvres) : propriétaires de petites et (très) grandes entreprises (Bettencourt n’est imposé qu’à hauteur de 4% :http://www.leparisien.fr/faits-divers/liliane-bettencourt-ne-payerait-que-4-d-impots-20-04-2011-1415598.php).

      Mais là en plus on voit (ok on le savait déjà) l’inégalité tout aussi énorme entre ces propriétaires riches.

      La fin du bouclier fiscal et la réforme de l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF) ne bouleverseront pas la vie de Liliane Bettencourt. Au contraire : pendant un an ou deux, révèle le Canard enchaîné, la femme la plus riche de France verra « sa ponction fiscale divisée par quatre, passant -pour l’impôt sur le revenu et l’ISF- de 40 millions (en 2010) à 10 millions. A comparer avec des revenus tournant autour de 250 millions ». Soit « un taux d’imposition direct global d’environ 4 % de ses revenus effectifs, soit le taux appliqué à un contribuable touchant 1 300 euros net par mois », assure le journal.

      Selon le Canard, l’explication est la suivante : avec la réforme, le taux de l’ISF est divisé par 3 (0,5 % contre 1,80 % au maximum actuellement), afin de compenser la fin du bouclier fiscal. Or, ce dernier est calculé sur les revenus perçus deux années plus tôt. Pour 2011 et 2012, « les contribuables soumis à l’ISF auront donc le beurre et l’argent du beurre : le taux réduit et le remboursement du bouclier fiscal », écrit le Canard.

    • Sur le sujet :

      Le CICE, un scandale d’Etat ?
      http://www.latribune.fr/economie/france/le-cice-un-scandale-d-etat-587387.html

      En clair, le le Crédit d’Impôt pour la Compétitivité et l’Emploi (CICE) est donc un cadeau sans contrepartie fait aux #entreprises, une rentrée financière supplémentaire soumise à aucun contrôle qui aura surtout permis d’atténuer l’envolée des défaillances d’entreprises. « Le nombre de bénéficiaires rend la tâche impossible pour les services fiscaux. (...) Pour les entreprises assujetties à l’impôt sur les sociétés, il est demandé de ne pas réaliser de contrôle a posteriori sur restitutions et imputations (...) », précise le rapport qui aboutit à la conclusion suivante : « le contrôle réalisé se limite donc ici à une vérification du calcul du crédit d’ #impôt ». L’utilisation du #CICE est donc laissée à la discrétion des dirigeants ? Pas tout à fait. Le rapport dévoile la communication internet du ministère de l’#Économie - et pas des #Finances qui est pourtant en charge de ce dossier ! - concernant les risques de contrôle liés au CICE. Elle indique noir sur blanc que « le suivi de son utilisation repose sur le dialogue social. L’entreprise a une obligation de transparence par rapport à l’utilisation du CICE, vis-à-vis des #partenaires_sociaux ». Pour l’instant, quatre ans après le lancement de ce dispositif, aucune information relative à cette volonté de transparence n’a été dévoilée.

    • Pour contextualiser, les infos de l’INSEE :

      Sur ces 3,75 millions d’entreprises, 274 grandes entreprises (GE) emploient 4,33 millions de salariés fin 2013, soit 29 % du total. À l’opposé 3,61 millions, soit 96 %, sont des microentreprises ; elles emploient environ 2,81 millions de salariés (19 % du total). Par-delà ce dualisme se dessine une partition assez équilibrée de la valeur ajoutée ou de l’emploi : 5 300 entreprises de taille intermédiaire (ETI) et 138 000 petites et moyennes entreprises (PME) non microentreprises emploient respectivement 24 % et 28 % des salariés.

      https://www.insee.fr/fr/statistiques/fichier/2497076/ENTFRA16_g_FTL01-prod.pdf
      https://www.insee.fr/fr/statistiques/2497076?sommaire=2497179&q=pme

      Les définitions de petites et moyennes entreprises (PME) et Microentreprises (MIC ou TPE) :

      les petites et moyennes entreprises (PME) sont celles qui, d’une part, occupent moins de 250 personnes, d’autre part, ont un chiffre d’affaires annuel n’excédant pas 50 millions d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 43 millions d’euros ;
      – parmi elles, les microentreprises (MIC) occupent moins de 10 personnes et ont un chiffre d’affaires annuel ou un total de bilan n’excédant pas 2 millions d’euros ;

    • Merci pour cette belle démonstration. Mais au delà du tour de passe passe volume contre volume par entreprise qui met clairement les GE devant comme tu le montres, #le_monde a juste bidonné (#fake_news) sa réponse en regroupant TPE + PME pour faire passer le volume devant les GE, car si on garde les découpages des documents que tu fournis, c’est bien les GE qui ont le plus de millards, devant les autres catégories d’entreprises. Ahurissant.

    • J’ai un peu honte j’ai aussi bénéficié du CICE à mon grand étonnement. Mon conjoint étant médecin généraliste emploie une secrétaire à mi-temps et donc nous avons eu un crédit d’impôt de 6% sur le total des salaires bruts soit 861 euros. Du coup nous avons augmenté la secrétaire.

    • Bonjour,

      Quand on reprend les chiffres sur la répartition du CICE que vous donnez et qu’on les belote avec le la répartition des salariés entre les différentes catégories d’entreprise, on peut déterminer un rapport de captation du CICE par salarié selon les appartenances aux catégories d’entreprise.
      Du coup, ce rapport est le suivant :
      – 0.084 pour les salariés des TPE,
      – 0.157 pour les salariés des PME,
      – 0.133 pour les salariés des ETI
      – 0.158 pour les salariés des GE.

      Cela semble une répartition plutôt équitable, si on considère que pour bon nombre de TPE, ces entreprises ne génère pas d’argent, non ?

    • Bonjour @knox

      Merci pour le calcul. Cependant :
      1/ les salariés ne sont que des faire-valoir, il est extrêmement peu probable qu’ils touchent le moindre centime du CICE.
      2/ Les entreprises elles-même ne sont que des faire-valoir car le CICE est distribué sans conditions, sans obligation d’utilisation.
      3/ il est donc très probable que seuls les propriétaires des entreprises touchent le CICE, sûrement pour le placer dans un paradis fiscal
      4/ Même avec ton calcul on voit que les GE touchent la plus grosse part.

      À quoi ça sert de donner des dizaines de millions d’euros à Carrefour ou Auchan, qui semblent être les plus gros employeurs et qui se portent bien ?

  • L’Algérie décolonisée dans le clivage de l’élection présidentielle de France
    https://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3077

    Au total quatre tentatives d’assassinats ont visé le général De Gaulle, selon les historiens, pour l’abandon de « l’Algérie française ». Le leader universel Nelson Mandela avait vécu plus d’une année parmi les guerriers du FLN, pour apprêter une guerre de libération en Afrique du Sud. Les progressistes français qui ont soutenu la tâche historique pour l’autonomie de l’Algérie, ont par la suite fait mai 1968. Ces deux modèles que le nationalisme dévoyé du Front National, ainsi que la droite traditionnelle (...)

    Politique, France, francophonie, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique, monde arabe, vie politique, nation, nationale,

    / #beurs,_discrimination,_racisme,_intégration, Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, #arts,_culture,_littérature,_cinéma,_critique,_performances,_styles, France (...)

    #Politique,_France,_francophonie,_Algérie,_Maroc,_Tunisie,_Afrique,_monde_arabe,_vie_politique,_nation,_nationale, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF

  • L’Algérie décolonisée dans le clivage de l’élection présidentielle de France
    http://www.argotheme.com/organecyberpresse/spip.php?article3077

    Au total quatre tentatives d’assassinats ont visé le général De Gaulle, selon les historiens, pour l’abandon de « l’Algérie française ». Le leader universel Nelson Mandela avait vécu plus d’une année parmi les guerriers du FLN, pour apprêter une guerre de libération en Afrique du Sud. Les progressistes français qui ont soutenu la tâche historique pour l’autonomie de l’Algérie, ont par la suite fait mai 1968. Ces deux modèles que le nationalisme dévoyé du Front National, ainsi que la droite traditionnelle (...)

    Politique, France, francophonie, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique, monde arabe, vie politique, nation, nationale,

    / #beurs,_discrimination,_racisme,_intégration, Afrique, Monde Arabe, islam, Maghreb, Proche-Orient,, #arts,_culture,_littérature,_cinéma,_critique,_performances,_styles, France (...)

    #Politique,_France,_francophonie,_Algérie,_Maroc,_Tunisie,_Afrique,_monde_arabe,_vie_politique,_nation,_nationale, #Afrique,_Monde_Arabe,_islam,_Maghreb,_Proche-Orient, #France_Sarkozy_justice_politique_scandale_UMP_PS_PCF

  • Étrangers et intellectuels: les deux cibles de l’extrême-droite

    Le débat est ouvert, mais l’objectif de recomposition sociologique, politique et culturelle en question pourrait peut-être être résumé comme suit : celui d’une nouvelle politique du commun. Une politique du temps partageable, de l’échange, de la vie sociale, une politique de la pensée, du droit à la pensée, du droit de chacun à la dignité politique — une politique des formes de vie sociale permettant à chacun de vivre, d’échanger et de partager son savoir : de faire société. Une politique ne s’articulant pas sur la séparation entre intellectuels et manuels, sur un « nouveau rôle » ou une « nouvelle mission » des intellectuels ne faisant au final que reproduire des cloisonnements sociologiques périmés, mais revendiquant au contraire l’accès de tous au temps de la réflexion, de l’échange et de la culture. More time , chantait Linton Kwesi Johnson, we need more time . Reste notamment à savoir si cette revendication touchant au temps n’implique pas nécessairement, aussi, une nouvelle conception du revenu, conçu comme un droit et comme une garantie analogue à celle que la Sécurité sociale a permis d’instaurer, en France, au sortir de la deuxième guerre.

    https://oulaviesauvage.wordpress.com/2017/05/02/etrangers-et-intellectuels-les-deux-cibles-de-lextreme-dro

    #ANTIFASCISME #AUSTÉRITÉ #AUTOGESTION #ÉLECTIONS #CULTURE #DETTE #EXTRÊME_DROITE #FASCISME #FRONT_NATIONAL #GRÈCE #HAMON #JUSTICE #LUTTES #MACRON #MÉLENCHON #MOUVEMENT #MOUVEMENTS #NÉO_FASCISME #NÉO-LIBÉRALISME #OCCUPATION #PARTI_SOCIALISTE #POLITIQUE #PRODUCTION #revenu

  • Résultats de la consultation des insoumis.es sur le second tour de l’élection présidentielle
    https://lafranceinsoumise.fr/2017/05/02/resultats-de-consultation-second-tour-de-lelection-presidentielle

    Close depuis ce mardi 2 mai à 12H00, cette consultation a permis l’expression de 243128 insoumis.es et donne à voir des avis partagés :
    – 87818 insoumis.es, soit 36,12%, pour un vote blanc ou nul ;
    – 84682 insoumis.es, soit 34,83%, pour un vote Emmanuel Macron ;
    – 70628 insoumis.es, soit 29,05%, en faveur d’une abstention.

    • Étant donné l’attachement profond de la France insoumise aux principes d’égalité, de liberté et de fraternité, le vote Front National ne constituait pas une option de la consultation.

      Ben franchement, autant pas voter, alors.

  • L’écologie selon Marine Le Pen, entre marketing et mascarade
    https://www.bastamag.net/L-ecologie-de-Marine-Le-Pen-un-simulacre-entre-recyclage-du-passe-et

    Avec sa visite surprise à l’usine de Gardanne, dimanche, Marine Le Pen cherche à occuper le terrain de l’écologie, déserté par Emmanuel Macron. Une récupération #Politique qui s’inscrit dans la stratégie de séduction des électeurs de gauche menée par la candidate du Front National. Mais ce marketing écolo ne tient pas longtemps, dès qu’on se penche sur l’histoire et les prises de position des élus frontistes, productivistes, consuméristes et nucléocrates. Décryptage d’une mascarade. Après sa visite aux (...)

    #Décrypter

    / Élections , Politique, #Droites_extrêmes, Pollutions , A la une

    #Élections_ #Pollutions_

  • Emmanuel Macron has taken French voters for granted. Now he risks defeat | Olivier Tonneau | Opinion | The Guardian

    https://www.theguardian.com/commentisfree/2017/may/01/emmanuel-macron-french-voters-marine-le-pen

    Voilà l’ #arrogance incarnée. Ce mec est complètement à l’est.

    Monday 1 May 2017 17.47 BST

    I had lunch in a Parisian cafe recently with a journalist who had spent the whole French presidential campaign vilifying the leftwing candidate Jean-Luc Mélenchon and trumpeting the merits of the centrist Emmanuel Macron in the columns of a respected (if declining) centre-left weekly.

    I asked him if had there been a deliberate effort among intellectuals and mainstream politicians to engineer a run-off between Macron and the far-right Marine Le Pen in the second round of the presidential election. “Why, of course,” he laughed. “We’ve been at it for a year.” Considering how obvious the strategy had been, I cannot claim to have revealed much of a secret. Still, it’s nice to know I was not being paranoid.

    • We finished our lunch, the journalist commenting on every passing woman with the old-fashioned sexism characteristic of the French ruling class, while I reflected on the astonishing irresponsibility of the strategy. It may have seemed like a good idea: pitting Macron against the Front National leader was the surest way to ensure the former’s victory. Yet the tactic could be about to backfire, with terrifying consequences.

      The rise of Macron is characteristic of the age of spin doctors: it illustrates both their power and their limits. It is truly astonishing that the man who inspired (as personal secretary) and implemented (as finance minister) the policies of President François Hollande could be branded as something radically new.

      To achieve this feat, spin doctors resorted to celebrity-building in ways previously unknown in French political life. Macron was new because he was young and handsome, and because he had never been elected before. He appeared repeatedly on the front pages of Paris Match with his wife , whose name is chanted by his supporters at his rallies. In the final weeks of the campaign Macron was so careful not to expose the true nature of his programme (which amounts to little more than the unpopular liberalism-cum-austerity implemented by Hollande) that his speeches degenerated into vacuous exercises in cliche and tautology.

    • how many would have voted for him, and how many against her? Because it is impossible to answer this question, it would be impossible for Macron to take a hard line against social protests on the grounds that the election validated his programme.

      mouais, ça n’a pas empêché Chirac

    • A few weeks before the election, something important happened that was largely unnoticed: an opinion poll showed that the main concern of the people was neither unemployment nor immigration, but the reform of state institutions and the implementation of a radical sixth republic. There is a deep resentment towards a state they perceive as oppressive, corrupt and violent.

      Mélenchon achieved his impressive first-round result because he campaigned on the promise of a radical reform of the state. He was thus able to bring back to politics people who had abstained for years, and also to claw back Le Pen voters. (He cut her lead over him from seven percentage points in 2012 to less than two this year). These voters are not interested in the comparative merits of a Le Pen or a Macron government; their anger is directed at the “deep state” (police, justice, administration). They are even less inclined to vote Macron, because they know – everyone knows – that the second round was deliberately staged. They feel they were set up, and abstention seems to them a dignified act.

      Macron has just days to take stock of their anger and adopt the only strategy that can secure his victory against Le Pen: showing humility, and reducing the severity of his programme. The only problem is that he might not be aware how serious the situation is. There is a certain Dangerous Liaisons charm about the microcosm of journalists, intellectuals and politicians who shape (or think they shape) the political destiny of France. According to my lunch companion, Macron has infinite confidence in his charisma and is blissfully unaware of the threat.

      Why, then, take the risk of allowing an individual such as Le Pen a path to power, I asked. I received no answer – another woman had caught his attention. France, no doubt, is in good hands.

    • @fil Exactement ! Ce dont je me souviens de l’entre deux tours de 2002, c’étaient des raisonnements du genre, il faut massivement voter pour Chirac comme cela ça va le contraindre à appliquer une politique de centre droit, et au contraire s’il passe avec de faibles pourcentages, il saura qu’il est élu par ses seules électeurs pour appliquer son seul programme. Et donc du coup il a plus ou moins appliqué le programme de Le Pen.

      Cette fois-ci faites bien ce que vous voulez.

    • @intempestive

      Si l’on pouvait s’en laver les mains, ce serait formidable. Mais c’est nous qui mesurons et qui vivons le vrai danger, c’est nous qui savons que ce n’est pas un jeu électoral, que c’est bien plus grave que ça.

      Je ne sais pas ce qu’est le nous que tu emploies car je me sens très seule sur tous les points.
      Il me semble que le vrai danger n’est pas pour « nous », les petits blancs ex-colonialistes assis devant leur télé qui croient former nation/république/pays/frontière/territoire dans cette tautologie serinée sans cesse du nous égoïste, ou le mot #politique ne veut plus rien dire. Non, il me semble que le danger est réel pour tous les invisibles, les #SANS, les migrants, tous les méprisés de ce système déjà fascisant … et tous ceux qui payeront ce blanc-seing déjà donné à une police avide de violence et fière d’un « nous » nauséabond.

  • #France #Elections
    Je pose cette publication publique sur FB que l’on m’a transmise, ici. Il ne m’en voudra pas. C’est aussi fait pour être lu et partagé. Cela concerne le choix d’un militant Insoumis entre l’abstention, le vote blanc ou le vote pour Macron et son explication.

    "Depuis dimanche j’ai longuement réfléchi et après avoir longtemps affirmé que le second tour se ferait avec Mélenchon ou sans moi, le 7 mai, non sans douleur, je voterai Emmanuel Macron.

    Cependant j’ai un message à destination de tous les bien pensants, de nos cadres politiques, jeunes et moins jeunes, qui aujourd’hui nous imposent un devoir de responsabilité, n’hésitant aucunement à s’engager dans des stratégies de culpabilisation des plus honteuses.
    Par pitié, ayez un minimum de décence !

    Où était-elle votre « responsabilité » lorsqu’il s’agissait de construire et créer du commun ?
    Vous qui n’avez cessé de saboter cette campagne, par égo ou pure stratégie électorale, avec pour seule ligne de mire les législatives. Vous qui êtes entré à reculons dans cette campagne, le 18 mars dernier, lorsque vous avez pris conscience qu’avec vous ou sans vous un mouvement était bien là !

    « Il faudra lutter durant ces 5 prochaines années » dites-vous ? Mais où étaient vos luttes durant les cinq dernières ? Plutôt de de construire le rapport de force capable de renverser la table vous n’avez fait qu’opposer entre eux les combats pour l’émancipation, justifier votre immobilisme, et avez été prêt à toutes les compromissions pour sauver votre petit pouvoir.

    Vous qui avez toujours préféré compromettre nos idées face à la sociale démocratie que d’être associé à quelconque mouvement des quartiers populaires desquels des « associations douteuses » étaient parties prenantes, mais qui n’avez pas hésité par opportunisme électoral, à descendre dans les rue 19 mars à l’appel de ces mêmes associations.

    Vous semblez découvrir le danger du Front National sans même vous rendre compte que ses idées ont parfois réussi à contaminer vos bouches et vos plumes.

    Alors oui le 7 mai je voterai Macron. Car même s’il n’existe pas meilleur wedding planner, Macron et Le Pen ce n’est pas la même chose. Et qu’il m’est finalement impossible d’imaginer rester chez moi et attendre de voir ce qu’il se passerait dimanche soir.
    Si Marine Le Pen était élue combien d’Adama, d’Amine, Lamine, Zyed, Bouna et bien d’autres victimes de violences policières devrons-nous encore déplorer ? Entre les mains d’une police qui n’attend que son arrivée pour faire sauter le verrou de la haine.
    Combien de femmes qui, parce que musulmanes se feront d’autant plus humiliées sur les plages, dans la rue ou même devant l’école de leurs enfants ?

    Combien de personnes sans logement, emploi, à la rue sans même de quoi manger ni possibilité de se soigner ?
    Il faudra effectivement lutter, lutter encore plus intensément ! Et mes frères et sœurs de combats (dans nos organisations et en dehors) et moi-même ne vous avons pas attendu pour cela. Si je n’ai plus confiance en bon nombre d’entre vous pour mener ces luttes j’ai confiance en eux !

    Donc je voterai Emmanuel Macron mais je comprends ceux qui ne le feront pas.

    Mais par pitié, s’il vous plait, gardez vos leçons pour vous !
    Ayez un minimum de décence !

    Jalys Chibout

    #Macron #Mélanchon #vote #Présidentielles2017

  • Croix gammée, « les Femen au poteau » : c’était le 1er mai de Jean-Marie Le Pen
    https://www.buzzfeed.com/paulaveline/croix-gammee-les-femen-au-poteau-cetait-le-1er-avril-de

    Comme tous les 1er mai, Jean-Marie Le Pen, président d’honneur du Front National, tenait un rassemblement à Paris, devant la statue de Jeanne d’Arc. Autour de lui s’était rassemblées entre 300 et 400 personnes issues de la fine fleur de l’extrême-droite. Voici ce que nous y avons vu, et entendu.

    #Linfiltré #PhoneStories #FN #Fachosphere