organization:harvard

  • 11月20日のツイート
    http://twilog.org/ChikuwaQ/date-161120

    Top story: Trump poised to violate Constitution his first day in office, George… thinkprogress.org/trump-poised-t…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 10:41:49

    #ねこあつめ Macchiato. pic.twitter.com/OjwlMPz3Oe

    posted at 10:21:42

    The latest Papier! paper.li/ChikuwaQ/13277… Thanks to @UweSteiner @hisaacps @MarG2104 #mystery #romance posted at 09:18:15

    Top story: Pentagon and intelligence community chiefs have urged Obama to remov… www.washingtonpost.com/world/national…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 09:03:21

    Top story: Donald J. Trump on Twitter: "The Theater must always be a safe and s… twitter.com/realdonaldtrum…, see more tweetedtimes.com/ChikuwaQ?s=tnp posted at 03:05:20

    Top story: The Story Behind Jared Kushner’s Curious Acceptance into Harvard - P… (...)

  • Stephen Bannon, un idéologue controversé à la Maison Blanche

    http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/11/16/stephen-bannon-un-ideologue-controverse-a-la-maison-blanche_5031796_829254.h

    La nomination de Stephen Bannon comme conseiller stratégique du futur président américain suscite de vives critiques. L’ex-patron du site « Breitbart News » est accusé d’antisémitisme et de racisme.

    Le site ultraconservateur Breitbart News a donné l’impression, mardi 15 novembre, d’avoir pour unique mission de défendre Stephen Bannon. La nomination de son ancien dirigeant comme conseiller stratégique du président élu Donald Trump, une fonction aux contours encore incertains, a suscité en effet une vague de critiques compte tenu de l’idéologie identitaire qui lui est prêtée. L’Anti-Defamation League et le Southern Poverty Law Center notamment, spécialisés dans la surveillance des groupuscules d’extrême droite, s’en sont indignés, assurant que, sous sa responsabilité, le site a banalisé les thèses de suprémacistes blancs et une forme d’antisémitisme.

    Breitbart News a dénoncé une cabale ourdie par « des élites battues et humiliées » à la suite de l’élection de M. Trump le 8 novembre. Mais la défiance s’étend au Parti républicain. « Ce site, c’est la poubellisation des esprits », déplore sous couvert d’anonymat un consultant conservateur rencontré mardi.

    Entré définitivement au service du milliardaire en août, après l’avoir activement soutenu par l’intermédiaire du site créé en 2007 par Andrew Breitbart, mort subitement en 2012, M. Bannon a tout pour détoner à la Maison Blanche. Il n’a aucune expérience du pouvoir et est entré tardivement en politique après une carrière passée dans l’armée, au sein de la marine, chez la banque Goldman Sachs, puis à Hollywood où il a produit des films avant de réaliser des documentaires consacrés successivement à Ronald Reagan, à Sarah Palin, la candidate républicaine à la vice-présidence en 2008, et enfin au mouvement Occupy Wall Street – deux hagiographies, et un brûlot contre la gauche américaine.

    Ethno-nationalisme anti-immigration

    A cet égard, il est un outsider au même titre que le futur 45e président des Etats-Unis, pourfendeur des « élites » malgré un passage par la Harvard Business School (comme M. Trump à la Wharton School of Business de l’University of Pennsylvania), et contempteur de la mondialisation. Son ethno-nationalisme anti-immigration doublé d’une défiance absolue vis-à-vis de l’islam l’a rapproché de figures telles que la polémiste Ann Coulter ou la militante islamophobe Pamela Geller.
    M. Bannon s’est retrouvé spontanément dans la candidature de M. Trump, qui avait lancé en 2011 une croisade « nativiste » contre le président Barack Obama, accusé d’avoir menti sur son lieu de naissance et d’être en fait inéligible.

    Cette proximité a été entretenue par une série d’entretiens sur une radio rattachée à Breitbart News. Des extraits donnés par le Washington Post, mardi, mettent en évidence l’influence du polémiste sur le candidat, notamment au sujet de l’islam.
    Les deux hommes y partagent la dénonciation du politiquement correct, Breitbart étant devenu le refuge des républicains radicaux jugeant la chaîne conservatrice Fox News trop policée. Un puissant moteur de mobilisation, puisqu’une étude du Policy Religion Research Institute a montré, en octobre, que 69 % des électeurs blancs, la base électorale de M. Trump, jugent qu’il faut « parler franchement des sujets sensibles et des problèmes auxquels le pays est confronté même si cela peut offenser certaines personnes ».

    Le blanchiment opéré par M. Bannon, via son site, des thèses radicales de l’« alternative right » ou Alt-Right, tenue longtemps à la lisière du camp conservateur, explique que sa nomination ait été perçue comme une victoire stratégique et saluée par le nationaliste blanc Richard Spencer, du National Policy Institute comme du site Vdare, classés racistes par le Southern Poverty Law Center. David Duke, ancien responsable du Ku Klux Klan, battu aux élections pour le poste de gouverneur de la Louisiane en 1991, a été également un des premiers à louer la nomination de M. Bannon.

    Un ancien du site qui avait rompu avec lui en mars, Ben Shapiro, qui anime désormais sa propre plate-forme, The Daily Wire, a estimé après l’annonce de sa nomination que le procès pour racisme et antisémitisme instruit contre M. Bannon éclipse ce qui figure au cœur de la stratégie d’un guerrier idéologique fasciné par le pouvoir. A savoir la volonté de transformation du Parti républicain – qu’il abhorre autant que la gauche américaine – alignée sur les mots d’ordre des extrêmes droites européennes.

    C’est ce conflit que M. Trump a importé à la Maison Blanche. Il a nommé en effet le même jour le patron du Grand Old Party (GOP), Reince Priebus, au poste également stratégique de chief of staff, proche à la fois d’une fonction de chef de cabinet et de premier ministre. Cette association peut s’avérer explosive. Pour Breitbart, un proche de M. Priebus, le speaker (président) de la Chambre des représentants du Congrès, le républicain Paul Ryan, jugé trop modéré, est en effet une cible à abattre.

    M. Bannon a montré par le passé que la fin justifiait les moyens. Breitbart News a diffusé, mardi, un article sur la menace islamiste agrémenté d’une photo menaçante d’hommes masqués. Elle avait été publiée en mars 2015 par le site britannique The Independent avec une légende précisant qu’il s’agissait de soldats irakiens à l’exercice avant une offensive contre l’organisation Etat islamique.

    La veille, un titre laissait entendre que M. Trump avait remporté le vote populaire sans préciser que, pour parvenir à ce résultat, l’auteur avait exclu les villes où les démocrates sont nettement majoritaires.

  • La biologie synthétique fait son casting

    http://www.lemonde.fr/sciences/article/2016/11/14/la-biologie-synthetique-fait-son-casting_5030987_1650684.html

    Le concours iGEM a réuni 3 000 jeunes à Boston. Reportage auprès de ces passionnés, convaincus que la science du futur passe par la reprogrammation du génome.

    L’événement tient à la fois de l’épisode d’Intervilles et du congrès scientifique. Au concours iGEM (pour International Genetically Engineered ­Machine), le principal rassemblement mondial autour de la biologie synthétique, qui se tient ­chaque automne à Boston, on croise aussi bien des cohortes d’étudiants surexcités, portant des tee-shirts bariolés aux couleurs de leur équipe (sans compter les ­bannières, mascottes et autre ­accessoires), que l’élite des professeurs d’Harvard ou du MIT.

    Formellement, le rassemblement – qui a eu lieu cette année du 27 au 31 octobre – est une compétition : les quelque 3 000 participants qui ont fait le déplacement (dont environ 75 équipes nord-américaines, 75 européennes et 100 chinoises) rivalisent pour ­l’obtention du Grand Prix, qui ­récompense le meilleur projet. En pratique, tout le monde a au moins une médaille, et c’est plutôt l’esprit grand-messe qui prévaut – la religion célébrée étant celle de la biologie synthétique, dont chacun ici est persuadé qu’elle est la science du futur, et porteuse de lendemains qui chantent.

    Biologie synthétique ? Le terme se révèle aussi omniprésent que difficile à définir. « Il s’agit d’une nouvelle phase du développement des biotechnologies, où l’on prend en compte l’ensemble du système biologique plutôt que seulement un ou deux gènes, et qui est basée sur une démarche d’ingénieur plutôt que de chercheur classique », propose Sven Panke, professeur à l’Institut suisse de technologie (ETH) de Zürich. Concrètement, les équipes s’efforcent de reprogrammer plus ou moins radicalement le génome de cellules (et non plus seulement de le modifier à la marge, comme autrefois) pour ­obtenir quelque chose de potentiellement utile : un médicament, un diagnostic, un outil de recherche… Les projets, innombrables, vont de systèmes cellulaires permettant l’impression 3D d’organes destinés aux greffes (le vainqueur du Grand Prix, conçu par l’université de Munich) à la production d’astaxanthine, un pigment antioxydant, en passant par un riz génétiquement modifié. Plusieurs équipes françaises ont été primées, dont l’école de design ENSCI associée à l’Institut Pasteur, pour un piège à moustiques capable de détecter des arbovirus.

    Une autre façon d’enseigner

    La curiosité, l’autonomie et l’enthousiasme des équipes de l’iGEM sont impressionnantes. Agissant pour la plupart hors du cadre scolaire, les étudiants conçoivent leur projet, le financent, le promeuvent et le développent eux-mêmes. « Du coup, on se sent beaucoup plus impliqués et responsables », confie François, œil vif, sourire franc et collier de barbe, qui porte fièrement le tee-shirt vert de l’équipe d’Aix-Marseille et pense avoir trouvé ici sa voie. Il est persuadé que son profil d’informaticien lui ouvrira des portes – les équipes sont d’ailleurs encouragées à ­inclure dans leurs rangs toutes sortes de disciplines non biologiques : droit, communication, ­nanotechnologies, voire affaires.
    Dans l’immense hall accueillant les affiches où sont expliquées les réalisations de chaque équipe, les étudiants vont, par petits groupes, d’un « poster » à l’autre, à la rencontre de leurs collègues, engageant de longues discussions techniques, inévitablement ponctuées d’acronymes improbables, sur le rôle de tel ou tel gène, protéine, ­enzyme, promoteur, etc. « Amener des jeunes à l’iGEM, c’est une autre façon d’enseigner, bien plus efficace, fondée sur l’autonomie ; et ceux qui sont passés par ici réussissent souvent après », commente Philippe Bouloc, du CNRS, qui ­encadre les tee-shirts blancs de l’équipe de Paris-Saclay.

    Pas facile, cependant, de prédire quel type d’avenir ce bouillonnement intellectuel et humain prépare. Si la grande majorité des projets présentés visent à rendre le monde meilleur – en soignant, en dépolluant, ou simplement en ­décryptant un nouveau processus –, la pression entrepreneuriale est perceptible. Randy Rettberg, fondateur de l’iGEM, lui-même issu de l’univers de l’Internet, ­l’assume pleinement : « Ici nous essayons de créer une discipline scientifique, et aussi une industrie », indique-t-il avant de filer rencontrer le secrétaire d’Etat au commerce.

    Bientôt, la DNA-Valley

    Quelques heures plus tard, lors d’une assemblée plénière menée avec le professionnalisme américain du spectacle (donc force projecteurs, jingles rock et écrans géants), John Cumbers, autre fondateur de l’iGEM, enfonce le clou en martelant l’importance de « créer sa propre compagnie ». Et tant pis si les étudiants se montrent plutôt sceptiques : la question « qui prévoit de se lancer dans les cinq ans ? » ne fera se lever qu’une cinquantaine de mains…

    Durant son plaidoyer, Cumbers indique qu’il y a 350 compagnies de biologie synthétique dans le monde, qu’elles pèsent plus d’un milliard de dollars, et « que le tournant s’amorce qui fera de la Silicon Valley la DNA-Valley, puisque les ­investisseurs de la tech sont en train de se transformer en investisseurs des biotechs ». L’esprit « Silicon-Valley » est, du reste, partout à l’iGEM, où – par-delà le style vestimentaire casual de rigueur, l’adjectif cool est inlassablement employé, autant pour désigner les propriétés des protéines que les exposés scientifiques ou les personnalités.

    Une ambiance que Jim Thomas, de l’ONG de veille technologique ETC Group, analyse sans complaisance. « Derrière les promesses abstraites, ce que l’on voit se profiler en pratique, ce sont par exemple des entreprises de l’agroalimentaire qui veulent faire synthétiser par des microbes des parfums “naturels” de vanille, de safran ou de noix de coco – ce qui nuira aux pays du Sud sans être nécessairement bon pour les consommateurs. » Un scepticisme difficilement audible pour un public d’étudiants passionnés qui se voient déjà changer le monde en trouvant des microbes qui dépolluent, qui extraient le dioxyde de carbone de l’atmosphère, ou qui soignent le cancer.

    Sous le parrainage du FBI

    La sécurité biologique est une préoccupation manifeste des organisateurs d’iGEM – et sans nul doute à juste titre, tant il est devenu simple de modifier le génome des organismes avec les technologies actuelles. Des modifications qui pourraient se révéler dangereuses, que ce soit par accident ou malveillance. Car derrière la sémantique officielle, qui veut qu’ici l’on travaille avec des « machines génétiquement fabriquées » (Genetically Engineered Machines, d’où le nom iGEM), et avec des « biobriques » (le nom que l’on donne aux gènes ou groupes de gènes fabriqués par les étudiants), ce sont bien d’organismes dont il s’agit. Et si ni les machines ni les briques ne sont capables de muter, s’échapper ou se propager, les microbes, eux, le peuvent.

    La question est prise d’autant plus au sérieux à Boston que la législation américaine, en matière de génétique, est bien plus permissive qu’en Europe – où toute modification génétique doit faire l’objet d’une demande de permis. Aux Etats-Unis, une autorisation n’est nécessaire que pour travailler sur des pathogènes (anthrax, tuberculose, grippe, etc.). Avec de simples levures, ou des bactéries comme E. Coli, l’on peut librement faire des OGM dans son garage en utilisant des réactifs présents dans le commerce. (C’est d’ailleurs un loisir en vogue, baptisé « Do It Yourself Biology »).

    Appel à la vigilance

    Le FBI a donc choisi d’être non seulement présent mais co-organisateur d’iGEM. Et son représentant sur place, le biochimiste Edward You, passe beaucoup de temps à bavarder avec les étudiants présents. Il s’adressera même à eux depuis la tribune lors d’une séance plénière, cherchant manifestement à s’ériger en interlocuteur accessible. « Si quelqu’un dans un laboratoire voisin est en train de faire une expérience avec laquelle vous n’êtes pas à l’aise, venez nous en parler », conseille-t-il aux étudiants, précisant que « 9 fois sur 10 ce sera une fausse alerte, mais peut-être qu’un jour vous éviterez un gros problème ». Et le policier biochimiste de citer le cas du microbiologiste Larry Harris, sympathisant néonazi, arrêté pour s’être procuré le bacille de la peste, ainsi que celui d’Edward Bachner, condamné à sept ans de prison pour avoir constitué un stock de la toxine mortelle TTX, probablement pour assassiner sa femme.

    Très lucidement, Ed You conclura son allocution en disant aux étudiants qu’aujourd’hui, il les sollicite pour qu’ils soient vigilants, mais que demain il compte sur eux pour lui enseigner d’où viendra le danger et comment s’en prémunir. C’est que la vitesse d’évolution de la biologie fait sans cesse surgir de nouveaux risques. Il est par exemple frappant de constater que de nombreuses sociétés, souvent présentes à iGEM, voire sponsors de l’événement comme IDT (Integrated DNA Technologies), proposent désormais à bas prix de synthétiser des gènes à partir de séquences reçues par Internet. Elles délivrent ensuite ces gènes par voie postale, déjà conditionnés dans un vecteur qui les fera entrer dans une cellule. Ce qui permettrait, du moins en théorie, la synthèse de n’importe quelle toxine ou virus dont on connaîtrait la séquence.

  • When Pseudosex Is Better Than the Real Thing - Issue 42: Fakes
    http://nautil.us/issue/42/fakes/when-pseudosex-is-better-than-the-real-thing

    Decades ago, behavioral neurobiologist David Crews read a strange report about the desert grassland whiptail, a small, slender lizard that lives in the sagebrush of the American Southwest. The paper claimed that the species was entirely female, and reproduced by cloning. It tested the limits of what Crews felt to be biologically plausible in higher vertebrates. “I didn’t believe that such a thing existed,” he says. But he was curious, and a friend who was going to New Mexico offered to collect some from the wild. Crews, who at the time was at the Harvard Museum of Comparative Zoology, installed a half-dozen whiptail lizards in glass tanks in his animal room. One day, he noticed a lizard biting at her cagemate’s rear legs and tail, and soon after that, riding atop her. Crews instantly (...)

  • On avait coutume de dire : « Les faits sont têtus ».
    Il y a un mois, Vincent Glad s’interrogeait sur la #vérité et sa valeur relative en #politique. le « policy-based evidence » aurait supplanté le « evidence-based policy ». Faudrait-il :
    s’en inquiéter ?
    s’en foutre ?
    les deux ?

    l’An 2000 - R.I.P. les faits - Libération.fr
    http://an-2000.blogs.liberation.fr/2016/10/13/trump-brexit-les-faits-sont-ils-morts

    Il faut saluer le travail de fact-checking du Washington Post pour ce qu’il est : un exercice poétique, une méditation nostalgique sur la vérité, les faits et l’empirisme. « Il est vrai que ce que dit Trump est faux. Mais dans cette ère politique de post-vérité, pourquoi prendre la peine de critiquer quelqu’un pour cela ? C’est comme si l’on reprochait à un acteur de dire des choses fausses », juge Christopher Robichaud, chercheur en éthique de la politique à Harvard

    Cette réflexion fait écho à celle de l’historien Paul Veyne qui jugeait « platonique » de parler de « vérité » avec les nazis, qui eux aussi la respectaient d’une certaine manière.

    « La valeur de vérité est inutile, elle fait toujours double emploi ; la vérité est le nom que nous donnons à nos options, dont nous ne démordions pas, si nous en démordions, nous les dirions décidément fausses, tant nous respectons la vérité ; même les nazis la respectaient, car ils disaient qu’ils avaient raison ; ils ne disaient pas qu’il avaient tort. Nous aurions pu leur rétorquer qu’ils se trompaient mais à quoi bon ? Ils n’étaient pas sur la même longueur d’onde que nous, et puis il est platonique de taxer de fausseté un tremblement de terre. » Paul Veyne, extrait de Les Grecs ont-ils cru à leurs mythes ?, 1983.

    On lira dans la foulée l’article du 10/11 du même auteur où il est question d’un nouveau « régime de vérités » aux États-Unis et où V. Glad confronte ses angoisses aux « faits » du 9 novembre 2016.

    http://an-2000.blogs.liberation.fr/2016/11/10/election-de-trump

    L’Amérique peut survivre à ce brutal changement de régime de vérité. Après tout, elle a déjà survécu à 8 ans de présidence de George W. Bush. Son conseiller politique Karl Rove avait parfaitement décrit cette réalité alternative, en taxant un journaliste du New York Times de membre de la « reality-based community », expression restée fameuse aux Etats-Unis. Le journaliste avait protesté, défendant la raison des Lumières et l’empirisme. La réponse de Rove avait alors été cinglante :

    « Nous sommes un empire maintenant, et quand nous agissons, nous créons notre propre réalité. Et pendant que vous analyserez cette réalité, nous agissons à nouveau, créant de nouvelles réalités, que vous pouvez analyser aussi. Nous sommes des acteurs de l’histoire... et vous, vous tous, il ne vous reste qu’à analyser ce que nous faisons »

    #fact_checking #élections_présidentielles_US

  • Harvard researchers find Wikipedia articles aren’t as biased as you might think — Quartz
    http://qz.com/820251/wikipedias-best-articles-are-as-neutral-as-the-encyclopedia-brittanica-researche

    #Wikipedia se situe entre les deux droites américaines, donc.

    Today, Wikipedia is less overtly blue or red and instead looks purple with “a slight blue leaning to it,” says Greenstein. Though he hasn’t done such an analysis, he says New York Times editorials would look somewhat similar.

  • John Pilger : Au coeur du gouvernement invisible : Guerre, Propagande, Clinton & Trump - RipouxBlique des CumulardsVentrusGrosQ
    http://slisel.over-blog.com/preview

    Le grand journaliste australien John Pilger, qui vient d’interviewer Julian Assange nous livre ici une critique du rôle des médias occidentaux au vitriol (Bertrand)

    Au cœur du gouvernement invisible : Guerre, Propagande, Clinton & Trump
     

    John Pilger
    Le journaliste américain Edward Bernays, est souvent décrit comme l’homme qui a inventé la propagande moderne.

    Neveu de Sigmund Freud, pionnier de la psychanalyse, c’est Bernays qui a inventé le terme « relations publiques » comme un euphémisme pour dire "manipulations et tromperies".

    En 1929, il a persuadé les féministes de promouvoir les cigarettes pour les femmes en s’affichant en train de fumer pendant la New York Easter Parade - comportement alors considéré comme outrancier. Une féministe, Ruth Booth, a déclaré, « Femmes ! Allumez un autre flambeau de la liberté ! Luttez contre un autre tabou sexuel !"

    L’influence de Bernays s’est étendue bien au-delà de la publicité. Son plus grand succès a été le rôle qu’il a joué pour convaincre le public américain de se joindre au massacre de la Première Guerre mondiale. Le secret, disait-il, était « l’ingénierie du consentement » de la population de façon à la "contrôler et [l’]enrégimenter selon notre volonté sans qu’elle le sache".

    Il a décrit cela comme « le vrai pouvoir de décision dans notre société" et l’a appelé le « gouvernement invisible ».

    Aujourd’hui, le gouvernement invisible n’a jamais été plus puissant et aussi peu compris. Dans ma carrière en tant que journaliste et cinéaste, je n’ai jamais vu la propagande s’insinuer dans nos vies comme elle le fait maintenant sans être contestée .

    Imaginez deux villes. Toutes les deux sont en état de siège par les forces du gouvernement de leur pays. Les deux villes sont occupées par des fanatiques, qui commettent des atrocités, comme décapiter les gens.

    Mais il y a une différence essentielle. Dans un des deux sièges, les soldats du gouvernement sont décrits comme des libérateurs par les journalistes occidentaux embarqués avec eux, qui relatent avec enthousiasme leurs batailles et leurs frappes aériennes. Il y a en première page des photos de ces héroïques soldats faisant le V de la victoire. Il est peu fait mention de victimes civiles.
     

    Alep (Avant/Après)
    Dans la deuxième ville - dans un pays voisin - se passe presque exactement la même chose. Les forces gouvernementales assiègent une ville contrôlée par la même espèce de fanatiques.

    La différence est que ces fanatiques sont pris en charge, fournis et armés par « nous » - par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne. Ils ont même un centre de médias qui est financé par la Grande-Bretagne et les USA.

    Une autre différence est que les soldats gouvernementaux qui assiègent cette ville sont les méchants, condamnés pour avoir agressé et bombardé la ville - ce qui est exactement ce que les bons soldats font dans la première ville.

    Déroutant ? Pas vraiment. Tel est le double standard de base qui est l’essence même de la propagande. Je parle, bien sûr, du siège actuel de la ville de Mossoul par les forces gouvernementales de l’Irak, qui sont soutenues par les Etats-Unis et la Grande-Bretagne et du siège d’Alep par les forces gouvernementales syriennes, soutenues par la Russie. L’un est bon ; l’autre est mauvais.

    Ce qui est rarement signalé est que ces deux villes ne seraient pas occupées par des fanatiques et ravagées par la guerre si la Grande-Bretagne et les États-Unis n’avaient pas envahi l’Irak en 2003. Cette entreprise criminelle a été lancé sur la base de mensonges étonnamment semblables à la propagande qui déforme maintenant notre compréhension de la guerre civile en Syrie.

    Sans ce roulement de tambour de la propagande déguisé en information, ni le monstre ISIS [Daech - NDT] ni Al-Qaida, ni al-Nusra, ni les autres bandes djihadistes ne pourraient exister, et le peuple de Syrie n’aurait pas besoin de se battre pour sa survie aujourd’hui.

    Certains se souviennent en 2003 de la succession de journalistes de la BBC se tournant vers la caméra et nous disant que le choix de Blair pour ce qui s’est révélé être le crime du siècle était "justifié". Les réseaux de télévision américains ont produit la même validation pour George W. Bush. Fox News a rameuté Henry Kissinger pour s’enthousiasmer sur les preuves fabriquées par Colin Powell.

    La même année, peu de temps après l’invasion, j’ai filmé une interview à Washington avec Charles Lewis, le journaliste d’investigation américain renommé. Je lui ai demandé, "Qu’est-ce qui se serait passé si les médias les plus libres du monde avaient sérieusement remis en question ce qui s’est avéré être de la propagande grossière ?"

    Il a répondu que si les journalistes avaient fait leur travail, "il y a une très, très forte chance que nous ne serions pas allés à la guerre en Irak".

    Ce fut une déclaration choquante, et qui fut confirmée par d’autres journalistes célèbres à qui je posais la même question - Dan Rather de CBS, David Rose de The Observer ainsi que des journalistes et producteurs de la BBC, qui ont souhaité rester anonymes.
     

     
    En d’autres mots, si les journalistes avaient fait leur travail, s’ils avaient contesté et étudié la propagande au lieu de l’amplifier, des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants seraient encore en vie aujourd’hui, et il n’y aurait pas d’ISIS et aucun siège d’Alep ou de Mossoul.

    Il n’y aurait eu aucune atrocité dans le métro de Londres le 7 Juillet 2005. Il n’y aurait eu aucune fuite de millions de réfugiés ; il n’y aurait pas de camps de misère.

    Lorsque l’atroce acte terroriste a eu lieu à Paris en Novembre dernier, le président François Hollande a immédiatement envoyé des avions pour bombarder la Syrie - et plus de terrorisme s’en est suivi, de façon prévisible, comme le produit de la grandiloquence de Hollande sur la France « en guerre » et « ne montrant aucune pitié". Que la violence d’État et la violence djihadiste s’alimentent mutuellement est une vérité dont aucun dirigeant national n’a le courage de parler.

    "Lorsque la vérité est remplacée par le silence", disait le dissident soviétique Yevtushenko, "le silence est un mensonge."

    L’attaque contre l’Irak, l’attaque contre la Libye, l’attaque contre la Syrie se sont produites parce que le leader de chacun de ces pays n’a pas été une marionnette de l’Occident. Le dossier d’un Saddam ou d’un Kadhafi en matière de droits de l’homme était sans importance. Ils n’ont pas obéit aux ordres et n’ont pas abandonné le contrôle de leur pays.

    Le même sort attendait Slobodan Milosevic après qu’il ait refusé de signer un « accord » qui exigeait l’occupation de la Serbie et sa conversion à une économie de marché. Son peuple a été bombardé, et il a été poursuivi à La Haye. Ce genre d’indépendance est intolérable.

    Comme WikiLeaks l’a révélé, ce ne fut que lorsque le dirigeant syrien Bachar al-Assad en 2009 a rejeté un oléoduc, qui devait traverser son pays en provenance du Qatar vers l’Europe, qu’il a été attaqué.

    A partir de ce moment, la CIA a planifié de détruire le gouvernement de Syrie à l’aide des fanatiques djihadistes - les mêmes fanatiques qui tiennent actuellement les habitants de Mossoul et de l’Est d’Alep en otage.

    Pourquoi n’est-ce pas dans les journaux ? L’ancien fonctionnaire du Foreign Office britannique Carne Ross, qui était responsable des sanctions opérationnelles contre l’Irak, m’a dit : « soit nous nourrissions les journalistes factoïdes avec des renseignements aseptisés, soit nous les mettions au congélateur. Voilà comment cela fonctionnait. ».

    Le client médiéval de l’Occident, l’Arabie Saoudite - à laquelle les Etats-Unis et la Grande-Bretagne vendent pour des milliards de dollars d’armement - est en train, en ce moment-même, de détruire le Yémen, un pays si pauvre que, dans le meilleur des cas, la moitié des enfants y souffrent de malnutrition.

    Regardez sur YouTube et vous verrez le genre de bombes massives - "nos" bombes - que les Saoudiens utilisent contre des villages pauvres et poussiéreux, contre des mariages et des funérailles.

    Les explosions ressemblent à de petites bombes atomiques. Les lanceurs de ces bombes en Arabie Saoudite travaillent côte à côte avec des officiers britanniques. Ce fait n’est pas évoqué au journal du soir.

    La propagande est plus efficace quand notre consentement est fabriqué par des gens avec une excellente éducation - Oxford, Cambridge, Harvard, Columbia - et qui font des carrières à la BBC, au Guardian, au New York Times, au Washington Post.

    Ces organismes sont considérés comme des médias libéraux. Ils se présentent comme éclairés, tribuns progressistes du zeitgeist moral. Ils sont anti-racistes, pro-féministes et pro-LGBT.

    Et ils aiment la guerre.

    Alors qu’ils plaident pour le féminisme, ils soutiennent les guerres rapaces qui nient les droits d’innombrables femmes, y compris leur droit à la vie.

    En 2011, la Libye, un Etat moderne, a été détruite sous prétexte que Mouammar Kadhafi était sur le point de commettre un génocide contre son propre peuple. Ce fut répété sans interruption dans tous les médias ; et pourtant il n’y avait aucune preuve. C’était un mensonge.

    En fait, la Grande-Bretagne, l’Europe et les États-Unis voulaient ce qu’ils aiment à appeler un « changement de régime » en Libye, le plus grand producteur de pétrole en Afrique. L’influence de Kadhafi sur le continent et, surtout, son indépendance était intolérable.

    Donc, il a été assassiné d’un coup de poignard dans le dos par des fanatiques, soutenus par l’Amérique, la Grande-Bretagne et la France. Hillary Clinton a applaudi sa mort horrible devant la caméra, en déclarant, « Nous sommes venus, nous avons vu, il est mort !"

    La destruction de la Libye a été un triomphe médiatique. Alors que les tambours de guerre résonnaient, Jonathan Freedland écrivit dans le Guardian : "Bien que les risques soient bien réels, l’argument en faveur d’une intervention reste fort."

    Intervention - quel mot poli et bénin du Guardian , dont la signification réelle, pour la Libye, fut la mort et la destruction.

    Selon son propre décompte, l’OTAN a lancé 9.700 "sorties de frappes" contre la Libye, dont plus d’un tiers étaient destinées à des cibles civiles. Elles comprenaient des missiles avec des ogives à l’uranium. Regardez les photos des décombres de Misrata et de Syrte, et les fosses communes identifiées par la Croix-Rouge. Le rapport de l’Unicef ​​sur les enfants tués dit, « la plupart [d’entre eux] ont en dessous de l’âge de dix ans".

    En conséquence directe, Syrte est devenue la capitale d’ISIS.

    L’Ukraine est un autre triomphe médiatique. Des journaux libéraux respectables tels que le New York Times, le Washington Post et le Guardian, et les radiodiffuseurs traditionnels tels que la BBC, NBC, CBS, CNN ont joué un rôle crucial dans le conditionnement de leurs téléspectateurs à accepter une nouvelle et dangereuse guerre froide.

    Tous ont déformé les événements en Ukraine pour faire croire à un acte maléfique accompli par la Russie, alors qu’en fait, le coup d’Etat en Ukraine en 2014 a été le travail des États-Unis, aidés par l’Allemagne et l’OTAN.

    Cette inversion de la réalité est tellement omniprésente que l’intimidation militaire de Washington envers la Russie n’est pas dans les journaux ; elle est effacée derrière une campagne de diffamation et de diabolisation du même genre que celle dans laquelle j’ai grandi pendant la première guerre froide. Une fois encore, les Ruskoffs viennent nous chercher des noises, dirigés par un nouveau Staline, que The Economist dépeint comme le diable.
     

    Un logo parlant : le glaive désigne clairement le pays ennemi
    La suppression de la vérité sur l’Ukraine est l’un des blackouts sur l’information les plus complets dont je me souvienne. Les fascistes qui ont conçu le coup d’Etat à Kiev sont de la même espèce que ceux qui ont soutenu l’invasion nazie de l’Union soviétique en 1941. De toutes les peurs au sujet de la montée de l’antisémitisme fasciste en Europe, aucun dirigeant ne mentionne jamais les fascistes en Ukraine - sauf Vladimir Poutine, mais il ne compte pas.

    Beaucoup dans les médias occidentaux ont travaillé dur pour présenter la population russophone ethnique de l’Ukraine comme des étrangers dans leur propre pays, comme des agents de Moscou, presque jamais comme des Ukrainiens souhaitant une Ukraine fédérale ni comme des citoyens ukrainiens résistant à un coup d’Etat orchestré depuis l’étranger contre leur gouvernement élu.

    Il y a là presque la joie d’esprit [en français dans le texte -NDT] d’une réunion de classe de bellicistes. Les batteurs de tambours du Washington Post qui incitent à la guerre contre la Russie sont les mêmes éditorialistes qui ont publié le mensonge selon lequel Saddam Hussein avait des armes de destruction massive.

    Pour la plupart d’entre nous, la campagne présidentielle américaine est un monstrueux spectacle médiatique, dans lequel Donald Trump est le méchant. Mais Trump est détesté par ceux qui ont le pouvoir aux États-Unis pour des raisons qui ont peu à voir avec son comportement odieux et ses opinions. Pour le gouvernement invisible de Washington, l’imprévisible Trump est un obstacle à sa conception de l’Amérique du 21eme siècle.

    Celle-ci consiste à maintenir la domination des États-Unis et à subjuguer la Russie, et, si possible, la Chine.

    Pour les militaristes à Washington, le vrai problème avec Trump est que, dans ses moments de lucidité, il ne semble pas vouloir une guerre avec la Russie ; il veut parler avec le président russe au lieu de le combattre ; et il dit qu’il veut parler avec le président chinois.

    Au cours du premier débat avec Hillary Clinton, Trump a promis de ne pas être le premier à introduire des armes nucléaires dans un conflit. Il a dit : « Je ne voudrais certainement pas être celui qui fait la première frappe. Une fois que l’alternative nucléaire se produit, tout est fini." Cela n’a pas fait la une des journaux.

    At-il vraiment voulu dire cela ? Qui sait ? Il se contredit souvent. Mais ce qui est clair est que Trump est considéré comme une grave menace pour le statu quo maintenu par la vaste machine de sécurité nationale qui fonctionne aux États-Unis, peu importe qui est à la Maison Blanche.

    La CIA veut qu’il soit battu. Le Pentagone veut qu’il soit battu. Les médias veulent qu’il soit battu. Même son propre parti veut qu’il soit battu. Il est une menace pour les dirigeants du monde - contrairement à Clinton, qui n’a laissé planer aucun doute sur le fait qu’elle est prête entrer en guerre avec la Russie et ses armes nucléaires et avec la Chine.

    Clinton a la formation, comme elle s’en vante souvent. En effet, son dossier est éprouvé. En tant que sénateur, elle a soutenu le bain de sang en Irak. Quand elle a été candidate contre Obama en 2008, elle a menacé de « totalement oblitérer » l’Iran. En tant que secrétaire d’Etat, elle a été complice de la destruction des gouvernements de Libye et du Honduras et mis en route la provocation de la Chine.

    Elle a promis de soutenir une zone d’exclusion aérienne en Syrie - une provocation directe à la guerre avec la Russie. Clinton pourrait bien devenir le président le plus dangereux des États-Unis de toute ma vie - une distinction pour laquelle la concurrence est féroce.

    Sans la moindre preuve, elle a accusé la Russie de soutenir Trump et de pirater de ses e-mails. Ces e-mails, publiés par WikiLeaks, qui nous disent que ce qu’affirme Clinton en privé, dans ses discours aux riches et aux puissants, est le contraire de ce qu’elle dit en public.

    Voilà pourquoi faire taire et menacer Julian Assange est tellement important. En tant qu’éditeur de WikiLeaks, Julian Assange connaît la vérité. Et permettez-moi de rassurer ceux qui sont inquiets, il va bien, et WikiLeaks fonctionne sur tous les cylindres.

    Aujourd’hui, la plus grande accumulation de forces dirigées par les Américains depuis la Seconde Guerre mondiale est en cours - dans le Caucase et l’Europe orientale, à la frontière avec la Russie, en Asie et dans le Pacifique, où la Chine est la cible.

    Gardez cela à l’esprit quand le cirque de l’élection présidentielle atteindra son point final le 8 Novembre, Si la gagnante est Clinton, un chœur grec de commentateurs écervelés va célébrer son couronnement comme un grand pas en avant pour les femmes. Aucun d’eux ne mentionnera les victimes de Clinton : les femmes de Syrie, les femmes d’Irak, les femmes de Libye. Aucun d’eux ne mentionnera les exercices de défense civile menées en Russie. Aucun d’eux ne rappellera Edward Bernays et ses "flambeaux de la liberté".

    L’attaché de presse de George Bush, avait un jour appelé les médias, des "facilitateurs complices".

    Venant d’un haut fonctionnaire travaillant dans une administration dont les mensonges, permis par les médias, ont causé tant de souffrances, cette description est un avertissement de l’histoire.

    En 1946, le procureur du Tribunal de Nuremberg a déclaré à propos des médias allemands : « Avant chaque agression majeure, ils ont lancé une campagne de presse calculée pour affaiblir leurs victimes et pour préparer psychologiquement le peuple allemand à une attaque. Dans le système de propagande, ce sont la presse quotidienne et la radio qui furent les armes les plus importantes."
    [Traduction : Bertrand Riviere - BNB] 

    Source : John Pilger

    https://gaideclin.blogspot.fr

  • Steve Pieczenik, un psychiatre diplômé de Harvard, docteur en relations internationales du MIT, secrétaire d’État adjoint sous Henry Kissenger, Gerald Ford, Jimmy Carter, Ronald Reagan et George HW Bush... déclare sur sa page Youtube que Hillary et Bill Clinton ont participé à plusieurs reprises à des orgies sexuelles à l’intérieur d’un réseau de pédophilie administré par le milliardaire Jeffrey Epstein
    http://www.brujitafr.fr/2016/11/steve-pieczenik-un-psychiatre-diplome-de-harvard-docteur-en-relations-inte

    * Biographie de Steve Pieczenik : https://en.wikipedia.org/wiki/Steve_Pieczenik Est-ce que l’enquête du FBI, qui enquête actuellement sur 650 000 courriels appartenant à Anthony Weiner ( accusé d’avoir envoyé des messages à caractère sexuel à une adolescente)...

  • ÉCOLOGISME ET TRANSHUMANISME
    Des connexions contre nature

    Ecologistes, végans et sympathisants de gauche prolifèrent au sein du mouvement transhumaniste. Après Le Monde, Le Nouvel Obs et Politis, Primevère, le plus grand salon écologiste français, invitait en 2016 un de ses représentants à s’exprimer. Didier Cœurnelle, vice-président de l’Association française transhumaniste, est élu Vert en Belgique. Il aurait eu les mots pour séduire les visiteurs de Primevère, avec une « vie en bonne santé beaucoup plus longue, solidaire, pacifique, heureuse et respectueuse de l’environnement, non pas malgré, mais grâce aux applications de la science. » (1) Il aura fallu les protestations d’opposants aux nécrotechnologies pour que le salon annule son invitation. (2) Les transhumanistes ne luttent pas contre les nuisances. Technophiles et « résilients », ils comptent sur l’ingénierie génétique, la chimie et les nanotechnologies pour adapter la nature humaine et animale à un milieu saccagé.

    Faut-il un État mondial inter-espèces pour lutter contre les dominations entre humains et animaux ? Voire entre animaux, avec des prédateurs devenus herbivores après modification génétique ? Même si leurs idées prêtent à rire, les transhumanistes ne sont pas des ahuris victimes d’une indigestion de mauvaise science-fiction. Ils sont écologistes et végans (c’est-à-dire refusant de consommer les produits issus des animaux), certes. Parfois même bouddhistes. Mais aussi philosophes, généticiens, informaticiens, sociologues ou start-uppers rétribués par Harvard, Oxford, la London school of economics ou Google. La plupart d’entre eux veulent le bien de la planète et de ses habitants, lutter contre les oppressions, tout en augmentant notre espérance de vie jusqu’à « la mort de la mort ».

    Les deux porte-paroles du mouvement transhumaniste francophone revendiquent leur militantisme « écolo ». Marc Roux a été adhérent de l’Alternative rouge et verte. Didier Coeurnelle est élu Vert de la commune de Molenbeek. Le co-fondateur de Humanity+, la principale association transhumaniste américaine, David Pearce, est un militant anti-spéciste et végan. L’Australien Peter Singer, philosophe et auteur du livre de référence des antispécistes La libération animale (1975), est lui-même transhumaniste et ancien candidat Vert en Australie. Quant à l’actuel directeur de Humanity+, James Hughes, en tant que bouddhiste, il ne ferait pas de mal à une mouche. Loin de l’image repoussoir de libertariens insensibles aux malheurs qui les entourent, les transhumanistes sont souvent des progressistes de gauche, écologistes et féministes, suivant la bonne conscience qui règne dans la Silicon Valley depuis le mouvement hippie des années 1960. En France, à l’avant-garde des partisans de la reproduction artificielle de l’humain (PMA-GPA) figurent les membres d’Europe-écologie les Verts.

    D’après Marc Roux et Didier Cœurnelle, auteurs de Technoprog (3), les transhumanistes seraient majoritairement de gauche, attachés à un système social et à une médecine redistributive, contre l’idée d’une humanité à deux vitesses après sélection génétique. Ils se trouvent même des points communs avec les « objecteurs de croissance ». (4) Fort bien. Laissons de côté les ultras, libertariens ou technogaïanistes, et intéressons-nous à ces transhumanistes sociaux-démocrates et soit-disant écolos. Ceux qui introduisent le loup transhumaniste dans la bergerie verte.

    BIENVEILLANCE AUGMENTÉE

    Aux origines des mouvements contestataires et écologistes américains que l’on qualifia un temps de New left, on trouve l’opposition à la guerre et à l’enrôlement forcé. Les années passant, le post-modernisme faisant son travail de dépolitisation, cette « non-violence » se reporta sur les rapports interpersonnels (on dit : les « micro-agressions ») pour accoucher de « safe spaces » que les lecteurs des Inrocks connaissent par cœur. Les transhumanistes, qui sont autant de leur époque qu’un centre LGBT de province, veulent eux aussi une planète plus safe, sans micro-agressions.
    Si les codes de bonne conduite ne suffisent pas, ils suggèrent le moral enhancement (l’amélioration morale) de l’humanité et des animaux (« non-humains », précise-t-on chez les post-modernes), soit « l’amélioration de la compassion, de la solidarité et de l’empathie » par des moyens génétiques ou médicaux. Comme la prise d’ocytocine par exemple, qui favoriserait les comportements solidaires. « Diminuer les souffrances, augmenter les plaisirs, cela fait partie de ce que nous souhaitons intensément pour nous-mêmes et, peut-être plus encore, pour les autres », clament les auteurs « de gauche » de Technoprog. Comment dire du mal de prêcheurs aussi sirupeux.

    Deux philosophes du « Moral enhancement » publiés par l’Oxford University Press assurent que « Notre connaissance de la biologie humaine - en particulier, de la génétique et de la neurobiologie - commence à nous permettre d’influer directement sur les bases biologiques ou physiologiques de la motivation humaine, soit par des médicaments ou par sélection génétique, soit en utilisant des dispositifs externes qui affectent le cerveau ou le processus d’apprentissage. » (5) Loin des élucubrations, ces projets deviennent chaque jour plus réalistes - notamment grâce aux avancées dans l’édition génomique du type CRISPR-CAS 9. Certains imaginent une humanité et une animalité génétiquement bienveillantes et heureuses. Le neurobiologiste Pierre-Marie Lledo, directeur du département Neurologie de l’Institut Pasteur, ne vante-t-il pas l’optogénétique pour « former et effacer des souvenirs » et ainsi créer des humains « qui n’ont plus peur de la peur, ou qui garderaient un souvenir positif d’événements très négatifs » (6) ? On imagine les applications pour prévenir les suicides chez Foxconn et les traumas des soldats.

    Nous avons vu paraître il y a peu en France, sous le patronage de l’UFR de Philosophie de la Sorbonne et le regard approbateur des transhumanistes, le mouvement « Altruisme efficace » – traduction de l’effective altruism de Peter Singer promu par des philanthropes tels que Peter Thiel, fondateur de PayPal, Jaan Tallinn de Skype, ou encore Duston Moskowitz de Facebook. Leur souhait : une plus grande efficience des œuvres de charité sur la base du ratio « euro donné/quantité de ‘’bien’’ atteint ». La branche « Charity Science » de ce mouvement calculera, grâce aux outils du Big data, le bonheur ressenti. Un végan comme David Pearce, fondateur de Humanity+, promeut quant à lui le Paradise Engineering, soit l’ingénierie génétique et les nanotechnologies au profit du bonheur et de l’empathie envers les humains et les animaux. D’où leur enthousiasme pour le wireheading, la stimulation par électrodes des zones du cerveau dévolues au plaisir. Amis dépressifs, on vous prendra la tête.

    Au delà de la philanthropie typique du capitalisme anglo-saxon, émerge une sorte de bouddhisme augmenté, une pleine conscience et un éveil spirituel assurés par la pharmacie, l’ingénierie génétique et les technologies de communication. Le plus célèbre des bouddhistes français, Matthieu Ricard, lui-même docteur en génétique cellulaire, s’affiche aux côtés de transhumanistes comme Peter Singer et les Altruistes efficaces. Il est membre, au même titre que le Dalaï Lama, du Mind and Life Institute, un club de bouddhistes et de scientifiques pour qui l’accès à la pleine conscience par neurostimulation présente un grand espoir (la neuro-théologie). Le Dalaï Lama a donné sa « bénédiction » au projet « Avatar » du transhumaniste milliardaire russe Itskov dont l’objet est d’atteindre l’immortalité d’ici 2045. (7)

    Si la société va mal, ce serait donc par manque d’empathie. Voilà tout. De notre part ? De nos dirigeants ? On retrouve là les obsessions « safe » des post-modernes qui évacuent toute explication politique au profit du sirop psychologisant versé dans les cercles de bienveillance non-mixtes. Or, c’est se tromper sur la nature d’un système, qu’on l’appelle technicien, bureaucratique ou capitaliste, que d’ignorer le rôle d’intérêts objectifs, ceux des classes possédantes, des élus, des techniciens de l’administration. Leur machine bureaucratique fonctionne. Elle n’est pas le fait d’êtres sensibles qu’il faudrait moraliser, mais d’acteurs rationnels qu’il s’agit de renverser.

    UN ANTISPÉCISME TRÈS ARTIFICIEL

    « La nature, ça n’existe pas », nous répète l’importateur français des thèses antispécistes Yves Bonnardel. (8) Dès lors, pourquoi s’émouvoir qu’un steak in vitro puisse représenter l’avenir de notre alimentation ? Vous savez, ce steak élevé en laboratoire en 2013 à partir de cellules souches de bovin ? Ce steak à 250 000 dollars a été financé par le boss de Google, Serguey Brin, préoccupé par la souffrance animale. Il va falloir vous faire à l’idée, car les antispécistes et les écolos transhumanistes préparent votre pâtée quotidienne garantie sans domination humaine. Déjà, certains magasins bio proposent des substituts de repas complet sous forme de poudre à diluer, garantis bio, végans et sans OGM. Ils s’inspirent du premier substitut protéinique vegan appelé Soylent, en référence au film Soleil vert (Soylent green en anglais) dans lequel l’humanité superflue ingère des tablettes d’humains faute de nourriture. Le concepteur de ce substitut est informaticien. Rob Rhinehart prétend s’en nourrir à 80 %. « Résultat : il n’est pas allé à l’épicerie depuis des années. Il ne possède plus de frigo ni de vaisselle. Et il a transformé sa cuisine en bibliothèque. » (9) La composition chimico-informatique de son produit est en open source. Ce qui en fait un transhumaniste de gauche, contre la propriété privée, l’exploitation animale et la mal-nutrition du tiers-monde. Un autre transhumanisme est possible, vous dit-on.

    Pourquoi cette attention portée à la viande ? Un kilo de viande bovine requiert 10 kg de nourriture végétale. Les élevages consomment déjà 30 % des terres arables et rejettent 15 % des gaz à effet de serre. En 2050, nous serons 9 milliards d’omnivores humains et notre consommation de protéines aura doublé. Un vrai challenge pour ingénieurs, informaticiens, biologistes et business angels de la Silicon Valley. Même Bill Gates s’en émeut, qui investit dans la viande sans viande depuis 2013. En la matière, si l’on peut dire, les mayonnaises et les cookies végan de la Hampton Creek’s, basée à San Francisco, font recette. Le secret de leur mayonnaise sans œufs au goût de mayo ? Une intelligence artificielle supervisée par des biochimistes et l’ancien data scientist de Google, Dan Zigmond. Adieu Mamie Nova, les dimanches après-midis à faire des confitures et des pots pour l’hiver : le process culinaire du XXI° siècle s’obtient par modélisation informatique de milliards d’assemblages possibles de protéines végétales. C’est bien la peine de s’augmenter, d’améliorer son intelligence et de vaincre la mort si c’est pour bouffer de la pâtée techno-vegan le reste de son immortalité. Mais c’est le prix à payer pour survivre au désastre écologique.

    « Tout ce qui nous permet de trouver de bonnes alternatives, de bonnes techniques exemptes de cruauté, durables, saines et économiquement compétitives, nous fait faire un pas vers la fin de l’exploitation animale », affirmait Peter Singer, notre philosophe végan et transhumaniste, qui faisait la publicité de Hampton’s Creek lors de la dernière rencontre nationale de l’association L214 à la Cité des sciences et de l’industrie. L214, vous en avez entendu parler cette année, leurs vidéos d’abattoirs ont ému la France jusqu’au ministre de l’agriculture. En invitant Singer, ont-ils relevé le paradoxe dans lequel se trouvent les antispécistes et les mangeurs de protéines techno-végétales ? S’ils s’élèvent avec raison contre les conditions industrielles d’élevage et d’abattage, ils appuient la fuite en avant artificielle de l’agro-industrie. On est passé en quelques décennies de paysans éleveurs, aux petits soins pour leurs bêtes, à des consommateurs d’ersatz protéiniques cellophanés calculés par ordinateur. Quoi que divaguent les antispécistes, il n’y a pas à choisir entre un steak in vitro et l’abattage industriel brutal.

    On sait que les animaux et les humains sont doués de sensibilité. Pour les transhumanistes comme pour les antispécistes, héritiers de la cybernétique, la nature est un continuum entre vivant et inerte, entre l’homme, l’animal et la machine qui rendrait impossible toute distinction définitive entre eux. Qu’est-ce qui les unifie ? Ils seraient également sensibles. Selon Norbert Wiener, la cybernétique traite de « l’ensemble des problèmes ayant trait à la communication, au contrôle et à la mécanique statistique, aussi bien dans la machine que chez l’être vivant. » (Cybernetics, or Control and Communication in the Animal and the Machine, 1948). Les animaux sont des machines communicantes et inversement. Ainsi en est-il du petit chat, chez Wiener : « Je l’appelle et il lève la tête. Je lui ai envoyé un message qu’il a reçu au moyen de ses organes sensoriels et qu’il a traduit par une action. Le petit chat a faim et il miaule. Alors, c’est lui qui envoie un message. » Analogie abusive : sensibilité et communication n’équivalent pas à échange de données. Si pour les antispécistes les espèces n’existent pas, les animaux étant tous dotés de sensibilité, pour les cybernéticiens, « le fonctionnement de l’individu et celui de quelques machines très récentes de transmission, sont précisément parallèles. Dans ces deux cas, l’un des stades du cycle de fonctionnement est constitué par des récepteurs sensoriels. » Le tour est joué. Le miaulement du chat et la parole humaine équivalent au signal d’une machine électronique. Pour ces ingénieurs, animaux, humains et machines forment un tout reprogrammable.

    S’il n’y a pas de différence d’espèce entre une souris et un humain, comment comprendre cette volonté des Instituts américains de santé (10) de financer des greffes de cellules souches humaines sur des embryons d’animaux ? (11) Il ne s’agirait plus seulement de greffer des organes d’animaux à des humains comme on fait des boutures, mais de créer des chimères : par exemple, un cerveau humain dans un crâne de souris (soit l’inverse de Peter Singer). D’un point de vue théorique, que l’on soit antispéciste et/ou transhumaniste, rien ne l’empêche, puisque « la nature ça n’existe pas », et que nous sommes des animaux-machines également doués de « sensibilité ». On n’a cependant pas encore connaissance de projets de souris cherchant à se greffer des organes humains.

    S’AUGMENTER OU S’ADAPTER AUX NUISANCES ÉCOLOGIQUES

    La Silicon Valley soutient la candidature d’Hillary Clinton qui défend les intérêts des « techies ». Si les transhumanistes ne sont pas tous d’affreux individualistes libertariens, ils ne sont pas non plus de vulgaires climato-sceptiques insouciants des effets de notre mode de vie sur notre environnement et notre santé. C’est là que gît le piège transhumaniste pour les écologistes.

    Dès l’époque de la World Transhumanist Association, l’ancêtre de l’actuelle Humanity +, la question écologique se pose. Vivre 120 ou 150 ans, repousser les limites de la fertilité féminine par des techniques de procréation assistée, ne va-t-il pas faire exploser la population mondiale, pressurer les écosystèmes, accélérer le dérèglement climatique, provoquer des famines ? Les transhumanistes états-uniens s’en préoccupent et mobilisent, dès les années 2000, l’essayiste et romancier cyberpunk Bruce Sterling. En janvier 2000, Sterling livre un manifeste pour une nouvelle politique écologiste « Vert-Emeraude ». « Sterling défend plus de contrôles des capitaux transnationaux, le redéploiement des budgets militaires vers une politique de paix, le développement d’industries durables, l’augmentation du temps libre, la garantie d’un salaire socialisé, l’extension d’un système de santé public et la promotion de l’égalité de genres ». (12) On ne fait pas mieux à gauche. Anti-luddites au prétexte que la simplicité ne serait pas assez attrayante, ses propositions pour supplanter les vieilles industries polluantes du XX° sont : « des produits intensément glamour et écologiquement rationnels ; des objets entièrement nouveaux fabriqués avec de nouveaux matériaux ; le remplacement de la matérialité par l’information ; la création d’une nouvelle relation entre la cybernétique et la matière. » (13) Un manifeste que les transhumanistes n’auront pas de mal à s’approprier.

    À la question de la surpopulation (la « Bombe P », disait Ehrlich en 1968), les transhumanistes répètent « qu’avec l’extension de la durée de vie, nous nous sentirons beaucoup plus responsables des conséquences écologiques de nos comportements » (Humanity +). (14) Dit autrement par l’utilitariste Peter Singer, « Il est préférable d’avoir peu de gens mais qui vivent longtemps, car ceux qui sont nés savent ce dont la mort les prive, alors que ceux qui n’existent pas ne savent pas ce qu’ils ratent. » (15) Logique, non ? Du côté des « technoprogressistes » français, on argue que « là où les citoyens vivent plus longtemps, ils ont moins d’enfants ». Et donc le progrès technique accélérera la transition démographique. Ce ne sont là que des hypothèses que nous sommes sommés de valider. Mais, si nous devions vérifier la corrélation hasardeuse entre espérance de vie et responsabilité écologique, le XX° siècle les démentirait, tant l’augmentation de la durée de vie semble corrélée avec, entre autres exemples, la hausse des conflits (dont certains génocidaires), les catastrophes écologiques, ou la mise au point de bombes apocalyptiques.

    Pour combattre le réchauffement climatique, un certain Matthew Liao, professeur de philosophie de la New York University, accompagné d’Anders Sandberg et Rebecca Roach d’Oxford (donc, pas des tenanciers d’un obscur blog), ont de solides propositions transhumanistes. La plus simple serait pharmaceutique, comme la prise de pilules qui nous dégoûteraient de la viande ou augmenteraient notre empathie. Nous pourrions aussi, toujours grâce à la sélection et l’édition génomique de type CRISPR, augmenter nos pupilles de gènes de félins pour voir la nuit (et réduire ainsi nos installations lumineuses dévoreuses d’énergie), et baisser le poids et la taille de l’humanité : « Si vous réduisez la taille moyenne des Américains de 15 cm, vous réduisez la masse corporelle de 21 % pour les hommes et 25 % pour les femmes ». (16) Moins de masse corporelle, c’est moins de besoins énergétiques et nutritifs. On fait bien des cochons nains à destination des laboratoires pharmaceutiques. Pourquoi n’y avons-nous pas pensé plus tôt ? Parce que l’état de l’ingénierie génétique ne nous le permettait pas.

    Tout cela vous semble de la science-fiction ? Le Monde du 22 juin 2016 nous informe qu’il faut « se préparer à vivre loin de la Terre », ou en tout cas à survivre sur une planète invivable : « L’Agence spatiale européenne vient de faire le point sur les recherches concernant la vie en ‘’écosystème clos artificiel’’ et leurs applications terrestres. » Nos spationautes ne disent pas autre chose qu’un Marc Roux pour qui « Les transhumanistes n’hésitent pas à envisager de permettre à certains de leurs congénères d’adapter leur biologie à d’autres planètes ou même au milieu sidéral. Ne serait-il pas raisonnable de commencer en apprenant à nous adapter aux nouvelles conditions de vie dans notre propre maison ? » (17) Recyclage de l’eau, de l’air et des déchets. Transformation du CO2 en oxygène grâce à des algues nourries aux déjections, nitrification d’urines fraîches pour transformation en eau potable : tout cela ferait passer les poudres Soylent pour de la gastronomie. L’un des chercheurs développe déjà ce genre de toilettes – on dit « Systèmes de support de vie » – pour les pays pauvres chargés d’expérimenter nos futurs « habitats clos terrestres ». Ou comment la survie en milieu spatial nous offre un avant-dégoût de notre survie sur Terre.

    Mais revenons au paragraphe précédent : « Nous adapter aux nouvelles conditions de vie dans notre propre maison », dit le transhumaniste Marc Roux. Plutôt que d’écologie, ou même d’« augmentation » de nos capacités physiques et intellectuelles, M. Roux n’offre d’autre perspective à l’humanité que de « repousse[r] continuellement le spectre de sa disparition ». Tout est là. L’écologie transhumaniste est pétrie de cette idéologie de la « résilience » – un terme issu de la psychologie synonyme d’adaptation à la dégradation des conditions d’existence – qui prévaut aujourd’hui jusque dans les Conférences sur le climat. « Aucune idée n’est à écarter a priori si elle peut déboucher sur une meilleure adaptation des corps à leur environnement. […] Sur le court ou moyen terme, l’humain me paraît infiniment plus souple et malléable que la planète qui nous héberge. » Cette idée apparemment nouvelle n’est qu’une resucée de Norbert Wiener qui, déjà en 1950, nous confrontait à cette obligation : « Nous avons modifié si radicalement notre milieu que nous devons nous modifier nous-mêmes pour vivre à l’échelle de ce nouvel environnement » (L’usage humain des êtres humains). (18) Il s’agit, dans la tradition du darwinisme social, de permettre la survie du mieux adapté. Crèvent les faibles et les inadaptés. D’où l’appel aux transformations génétiques. Voilà l’imposture. Derrière le volontarisme technique, c’est la soumission qui domine ; la dégradation de notre environnement est un fait inéluctable, auquel nous n’avons plus qu’à nous adapter.

    Ce transhumanisme paré de valeurs écologistes et démocrates conteste la vieille administration du désastre par les « bureaucraties vertes ». (19) Il ne se veut pas une écologie de la contrainte mais de l’augmentation. Ou plutôt, pour toute augmentation, de la mise à niveau de l’humanité à un environnement proprement inhumain. Soit parce qu’il nous surclasse – c’est la thèse de Ray Kurzweil, pionnier du transhumanisme pour qui l’intelligence artificielle nous oblige à augmenter nos capacités cognitives – soit parce qu’il est écologiquement invivable. Probablement les deux à la fois. Voilà toute leur ambition, une insulte aux fondateurs de l’écologie, les Ellul, Charbonneau, Illich.

    ADRESSE À CEUX QUI NE VEULENT PAS S’ADAPTER AUX NUISANCES MAIS LES SUPPRIMER

    En développant un discours à prétention écologiste, les transhumanistes souhaitent certainement désamorcer la critique et rallier l’opinion. Mais l’imposture demeure. Il existe un courant « écologiste » technicien. Le prodige du Club de Rome, avec son étude Halte à la croissance ? de 1972, n’est-il pas d’avoir modélisé le monde sur ordinateur, quelques mois avant que le NASA ne lance son premier satellite d’observation et de monitoring de la Terre ? (20) La fashionista américaine du transhumanisme Natasha Vita-More s’appuie sur la « seconde vague cybernétique » des années 50-70, qui rapprocha deux champs scientifiques jusque-là distincts, à savoir la biologie et les sciences cognitives. Sous les coups de zoologues et de biologistes fascinés par la cybernétique, la nature fut réduite à un « écosystème », les relations entre les êtres vivants et leur environnement, et jusqu’à leur physiologie, à des « systèmes de communication interconnectés ». « Notre environnement entier, et jusqu’à l’univers, est un écosystème indépendant mais unifié ; et nous, en tant que que formes de vie intégrées à ce système, sommes agents de notre propre système physiologique », nous dit Vita-More. Quand les « écologistes » lillois posaient les premières briques de la ville « intelligente », ils ne faisaient pas autre chose que de rationaliser l’écosystème métropolitain considéré comme une machine communicante. (21)

    Le projet transhumaniste est l’aboutissement de notre soumission à l’expertise technicienne. C’est un projet anti-humaniste, quoi qu’en dise Luc Ferry dans La révolution transhumaniste. (22) Quand l’essayiste nous assure que le transhumanisme est un « hyperhumanisme », il ment. Quand il affirme qu’il ne s’agit plus « de subir l’évolution naturelle, mais de la maîtriser et de la conduire par nous-mêmes », il évite de définir ce « nous-mêmes ». S’agit-il du peuple ? Ou des technocrates dirigeants, de sa propre caste d’ingénieurs des âmes et des corps ? Mais qu’attendre de l’auteur du Nouvel ordre écologique (1992), qui assimilait l’écologie au nazisme et à l’anti-humanisme.

    Dans la fable transhumaniste, l’humanité est composée non pas d’animaux politiques, mais d’animaux-machines. Cette fable réduit l’histoire au seul progrès technologique.
    Écologistes, si vous voulez supprimer les nuisances et non vous y adapter, vous devez rétablir l’histoire. Ne pas confondre progrès technologique et progrès social et humain. Il faut choisir, rester des humains d’origine animale ou devenir des inhumains d’avenir machinal.

    TomJo, octobre 2016
    hors-sol@herbesfolles.org

    --
    1 Programme du salon Primevère, 2016.
    2 « Le salon Primevère invite les transhumanistes », Pièces et main d’œuvre, 2016.
    3 éditions FYP, 2016.
    4 « Transhumanisme et décroissance », Marc Roux, 23 janvier 2015, transhumanistes.com.
    5 Julian Savulescu et Ingmar Persson. Philosophy Now, août-sept. 2016. Leur livre s’intitule Unfit for the Future : The Urgent Need for Moral Enhancement (Inapte pour le futur : l’urgence de la valorisation morale).
    6 Le Monde, 6 octobre 2014.
    7 Atlantico.fr, 31 juillet 2012.
    8 Usbek & Rica, juillet 2016.
    9 « Silicon Valley gets a taste for food », The Economist, 7 mars 2015.
    10 Centres de recherche dépendant du Ministère de santé américain.
    11 « N.I.H. May Fund Human-Animal Stem Cell Research », The New York Times, 4 août 2016.
    12 « Ecologists », Humanity +, non daté.
    13 viridiandesign.org/manifesto.html
    14 Idem
    15 « Should we live o 1 000 ? », Peter Singer, project-syndicate.org, 10 déc. 2012.
    16 Référence.
    17 « Transhumanisme et écologie », Marc Roux, 11 avril 2016, transhumanistes.com.
    18 Cité par Sarah Guillet dans « La colonisation des sciences sociales par le ‘sujet informationnel’ », revue L’Inventaire n°5, éditions La Lenteur, juillet 2016.
    19 Catastrophisme, administration du désastre et soumission durable, René Riesel et Jaime Semprun, Encyclopédie des nuisances, 2008. Dans son Manifeste, Bruce Sterling : « Il est peu probable que la plupart d’entre nous tolère de vivre dans un État du Rationnement du CO2. Cela signifierait que chaque activité humaine soit au préalable autorisée par des commissaires de l’énergie. »
    20 Le Monde, 25 juillet 2015.
    21 L’Enfer vert, TomJo, L’échappée, 2013.
    22 La Révolution transhumaniste. Comment la technomédecine et l’ubérisation du monde vont bouleverser nos vies, Luc Ferry, Plon, 2016.

    • The same year, soon after the invasion, I filmed an interview in Washington with Charles Lewis, the renowned American investigative journalist. I asked him, “ What would have happened if the freest media in the world had seriously challenged what turned out to be crude propaganda?

      He replied that if journalists had done their job, “ there is a very, very good chance we would not have gone to war in Iraq ”.

      It was a shocking statement , and one supported by other famous journalists to whom I put the same question – Dan Rather of CBS, David Rose of the Observer and journalists and producers in the BBC, who wished to remain anonymous.

    • C’est très ironique bien sur mais j’adore la tournure :

      #Propaganda is most effective when our consent is engineered by those with a fine education – Oxford, Cambridge, Harvard, Columbia – and with careers on the BBC, the Guardian, the New York Times, the Washington Post.

      These organisations are known as the liberal media. They present themselves as enlightened, progressive tribunes of the moral zeitgeist. They are anti-racist, pro-feminist and pro-LGBT.

      And they love war.

      #journalism #truth_and_lies

  • Aux Etats-Unis, les cols blancs menacés par la fin du travail

    http://www.lemonde.fr/elections-americaines/article/2016/10/27/aux-etats-unis-les-cols-blancs-menaces-par-la-fin-du-travail_5021513_829254.

    La raréfaction de l’emploi due aux avancées technologiques ne touche plus seulement les ouvriers. Et l’idée d’un revenu universel fait son retour, notamment pour compenser la perte d’activité.

    Au début des années Obama, Andrew Stern, le président de l’Union internationale des employés de service (SEIU), était le syndicaliste le plus puissant des Etats-Unis. Sous sa direction, le SEIU était devenu le syndicat qui monte, le seul à gagner des adhérents dans un environnement en déclin. Avec ses 2 millions de membres, il avait déployé une force de mobilisation qui n’avait pas été pour rien dans la réélection de Barack Obama.

    En 2010, après s’être consacré pendant trente-huit ans à la défense des employés de fast-food, des vigiles et des salariés du nettoyage, Andrew Stern a créé la surprise en quittant le syndicalisme. A quoi sert de défendre l’emploi quand c’est la nature du travail elle-même qui est en jeu ? « Les bons emplois disparaissaient, explique-t-il, interrogé à San Francisco. Et je n’avais pas de réponse. »

    Pendant trois ans, il a mené l’enquête sur ce qu’il appelle les « Etats-Unis de l’anxiété ». Il en est revenu avec un livre (Raising the Floor : How a Universal Basic Income Can Renew Our Economy and Rebuild the American Dream, Public Affairs, non traduit) et une mise en garde. Tout comme les armées ou les entreprises pré­parent des plans d’urgence pour parer aux éventuelles crises, les Etats-Unis doivent s’atteler à des scénarios catastrophes : « Faire des plans pour le jour où il n’y aura plus de travail. »

    L’ancien syndicaliste se défend d’être un techno-sceptique. Mais c’est un « tsunami » qu’il voit arriver sur le marché du travail. « Non pas une autre récession ou un mauvais moment à passer : un changement radical de la manière dont le travail et l’économie vont opérer. » Exemple : les chauffeurs de camion. La profession – premier pourvoyeur d’emplois dans 29 Etats – est menacée par les véhicules sans conducteur (ceux-ci ont commencé à faire leur apparition sur les routes du Nevada en mai 2015) : 3,9 millions d’emplois sont menacés, affirme-t-il. Et plusieurs millions d’emplois induits – dans les assurances, la réparation mécanique, la restauration – vont être affectés.

    Accompagner la transition

    Selon Andrew Stern, les Américains subissent actuellement les effets de la mondialisation et de l’aggravation des inégalités. Mais la « prochaine grande vague de souffrance » va venir de la révolution technologique. Si rien n’est fait pour accompagner la transition vers la nouvelle économie, il prévoit une époque troublée, dont la colère actuelle, qui s’est traduite par la montée de Donald Trump ou de Bernie Sanders, ne donne qu’un aperçu. Pourquoi ? Parce que, cette fois, les cols blancs sont affectés, pas seulement les ouvriers.

    Il fait l’analogie avec les guerres du Vietnam et d’Irak. « A l’époque du Vietnam, la contestation a gagné la société parce que les jeunes Blancs de l’élite ne pouvaient pas échapper à la conscription. Pour l’Irak, c’était une armée de métier. La classe moyenne s’est sentie moins concernée : leurs enfants n’étaient pas en danger. » Il en va de même pour les destructions d’emplois. « Quand la technologie a d’abord frappé les cols bleus, dans l’acier, dans l’automobile, les gens ont dit : c’est un problème de formation. Maintenant, ce sont les comptables qui perdent leur emploi, les avocats, les analystes financiers, toutes les professions où les calculs sont remplacés par les algorithmes. Là où il y avait un problème de cols bleus, comme l’Irak, ça devient un problème de cols blancs, comme le Vietnam. C’est une évolution qui pourrait, de la même façon, entraîner une révolution politique. »

    Selon lui, la classe politique s’enlise, incapable de penser au-delà du mantra traditionnel : « Le marché va résoudre le ­problème. » Ou au-delà de sa confian­ce aveugle dans les vertus de la croissance. « Comme si c’était la solution à tous nos problèmes. Mais on voit bien que la croissance ne résout rien ! En dépit de la croissance, non seulement les salaires n’augmentent pas, mais le nombre d’emplois stables non plus, déplore-t-il. C’est pour cela que les Américains sont aussi en colère. »
    Dans son livre, Andrew Stern prend fait et cause pour l’« UBI » (universal basic income, revenu de base universel), un moyen de compenser la fragmentation du travail entraînée par l’ubérisation de l’économie ou, comme on le dit plus volontiers aux Etats-Unis, « l’économie à la demande » (gig economy). Le syndicaliste n’est pas le seul à s’être converti. Dans un pays traditionnellement rétif à l’intervention des pouvoirs publics dans l’économie, l’idée de revenu de base universel s’est propagée à une allure étonnante. Libertariens, « techies » de la Silicon Valley, figures progressistes, sont en train de s’y rallier : « D’étranges compagnons de route », reconnaît Andrew Stern.

    The « next big thing »

    Depuis quelques mois, colloques et prises de position se succèdent sur l’UBI. « Les camionneurs sont-ils une espèce en voie de disparition ? », lance le Lincoln Network, le think tank techno-conservateur de la Silicon Valley. Le site Reddit consacre un forum à ce qu’il qualifie de « next big thing » (« le prochain grand sujet »). « Qu’une coalition aussi large soit en train de se former autour de la même idée est un ­signe du futur », estime Tim O’Reilly, autorité dans le monde de la « tech », qui avait organisé un panel sur ce thème lors de la conférence annuelle de sa maison d’édition, O’Reilly Media, mi-octobre à San Francisco.
    Dans la Silicon Valley, le jeune prodige du capital-risque, Sam Altman, est passé des paroles aux actes. Après avoir puissamment contribué par ses investissements à l’ubérisation de l’économie, il a décidé de financer une expérience de revenu minimum qui va porter sur 1 000 personnes pendant cinq ans, à Oakland (Californie).

    C’est le premier projet de recherche sur ce sujet aux Etats-Unis. « Sam Altman est aux premières loges pour ce qui est des changements technologiques. Il est conscient des emplois qui sont perdus à cause des logiciels. Comme lui, la Silicon Valley a commencé à se rendre compte qu’il faudra peut-être à l’avenir distribuer les ressources de manière différente », justifie Elizabeth Rhodes, une chercheuse qui a abandonné Harvard pour se consacrer à l’expérience d’Oakland. Le projet n’est encore que dans sa phase pilote et ne porte que sur 100 personnes. Il faut régler des questions bureaucratiques, d’impôts, d’assurance-santé… Le revenu distribué devrait être de 2 000 dollars par mois.

    S’habituer à travailler moins

    A Washington, c’est l’intellectuel libertarien Charles Murray qui porte le fer pour le revenu universel. Très opposé à l’Etat-providence, chroniqueur parfois controversé du déclin de la classe moyenne blanche, il vient lui aussi de publier une nouvelle édition de son livre In Our Hands. A Plan to Replace the Welfare State (Rowman & Littlefield, non traduit), dans laquelle il plaide pour l’octroi d’un chèque de 10 000 dollars déposé chaque mois sur le compte en banque des Américains.

    Un montant apparemment généreux – Andrew Stern ne plaide que pour 1 000 dollars mensuels dans un premier temps – mais qui est censé compenser la disparition totale de l’aide sociale et des transferts de revenus, de la retraite aux subventions à l’agriculture. « Faisons un grand compromis avec la gauche », proposait-il début octobre à Andrew Stern, lors d’un forum du Cato Institute, le think tank libertarien de Washington.

    Quelles que soient leurs divergences idéologiques, l’intellectuel de droite et l’ancien syndicaliste font le même constat : un nombre « très important » d’emplois va disparaître. Les programmes de formation ne seront d’aucun secours. Il faudra que les Américains, tout stakhanovistes qu’ils soient, s’habituent à mener des vies « satisfaisantes » en travaillant moins.

    Le prochain chapitre de l’économie américaine, met en garde Andrew Stern, pourrait ressembler au film Hunger Games, qui met en scène une compétition féroce : « Le changement est iné­vitable. Ce qui ne l’est pas, c’est le progrès. »

  • Harvard Map Collection

    http://harvardmaps.tumblr.com

    The Harvard Map Collection, founded in 1818, houses one of the largest collections of maps, atlases and digital data in North America. As part of the Harvard Library, we support learning and research into all things geospatial.

    #cartographie #cartothèque #collection_de_cartes

  • We May Never Truly Fathom Other Cultures - Facts So Romantic
    http://nautil.us/blog/we-may-never-truly-fathom-other-cultures

    If they’re honest and humble enough, people who study societies that existed in the Americas before the arrival of Europeans will admit that they don’t really understand those societies. They’ll know the facts about pre-Hispanic cultures and chronologies, yet how people in those societies thought, their values and psychologies, remain maddeningly out of reach. It’s like reading poetry in translation: You’ll know what it’s about, and you’ll get the basic meaning, but you’ll never completely grasp the nuance. “There is something in their way of thinking that is very alien to us,” Harvard archaeologist Gary Urton once told me. He was talking about the Inca of South America, which he has a spent a lifetime studying. I don’t think any of us living today can comprehend the violence of worship in the (...)

  • Comment mieux visualiser les compétences ?
    http://www.internetactu.net/a-lire-ailleurs/comment-mieux-visualiser-les-competences

    Dans un article de la Harvard Business Review, Michelle Weise, docteur en philosophie spécialiste de l’innovation dans l’éducation supérieure, explique qu’il est nécessaire de trouver une meilleure façon de visualiser les compétences des gens, dès lors que nous sommes dans une économie dont 48 % des nouveaux emplois vont demander à (...)

    #A_lire_ailleurs #Usages #data_visualization #digiwork #travail

  • How cats conquered the world (and a few Viking ships) : Nature News & Comment
    http://www.nature.com/news/how-cats-conquered-the-world-and-a-few-viking-ships-1.20643


    A mummified cat from ancient Egypt.
    Natural History Museum, London/Science Photo Library

    Thousands of years before cats came to dominate Internet culture, they swept through ancient Eurasia and Africa carried by early farmers, ancient mariners and even Vikings, finds the first large-scale look at ancient-cat DNA.

    The study, presented at a conference on 15 September, sequenced DNA from more than 200 cats that lived between about 15,000 years ago and the eighteenth century ad.
    […]
    Cat populations seem to have grown in two waves, the authors found. Middle Eastern wild cats with a particular mitochondrial lineage expanded with early farming communities to the eastern Mediterranean. Geigl suggests that grain stockpiles associated with these early farming communities attracted rodents, which in turn drew wild cats. After seeing the benefit of having cats around, humans might have begun to tame these cats.

    Thousands of years later, cats descended from those in Egypt spread rapidly around Eurasia and Africa. A mitochondrial lineage common in Egyptian cat mummies from the end of the fourth century bc to the fourth century ad was also carried by cats in Bulgaria, Turkey and sub-Saharan Africa from around the same time. Sea-faring people probably kept cats to keep rodents in check, says Geigl, whose team also found cat remains with this maternal DNA lineage at a Viking site dating to between the eighth and eleventh century ad in northern Germany.

    There are so many interesting observations” in the study, says Pontus Skoglund, a population geneticist at Harvard Medical School in Boston, Massachusetts. “I didn’t even know there were Viking cats.

  • Weapons of Math Destruction: How Big Data Increases Inequality | Freakonometrics

    http://freakonometrics.hypotheses.org/49175

    Chaudement recommandé par notre ami Arthur Charpentier alias @freakonometrics sur seenthis

    Weapons of Maths Destruction est un livre passionnant, qui, comme le sous-titre l’indique parle de bigdata. Beaucoup de livres parus ces jours-ci parlent de big data. Le point de vue est celui de Cathy, ancienne professeur de mathématiques (après ses études à Berkeley, elle a obtenu un doctorat à Harvard et enseigné au MIT lors de son postdoc), qui a travaillé sur les marchés financiers au moment de la crise de 2008 dans un hedge fund, avant de rejoindre RiskMetrics en 2009, comprenant qu’il était important de modéliser les risques financiers. Après avoir côtoyé le mouvement Occupy Wall Street, elle décide reprendre sa vie en main, en devenant Data Scientist. Elle a dirigé un des cursus de l’école de journalisme de Columbia tout en étant consultante en Data Science.

    #data #statistiques #mathématiques #inégalités

  • TEDStories #Larry_Lessig : la rébellion du professeur de Harvard

    Série documentaire conçue dans le cadre d’un partenariat entre Arte et les conférences TED

    Mars 2015 - ARTE (29min)

    Qui gouverne ? Comment préserver l’intérêt général quand partout, l’argent semble remplacer le vote ? Depuis 7 ans, Larry Lessig, dénonce sans relâche l’emprise des intérêts privés sur la démocratie américaine. Pourfendeur de la culture libre, c’est un pilier de la Silicon Valley. Professeur de droit et d’éthique à Harvard, conseiller d’Obama en 2008, fin constitutionnaliste, il connaît tous les rouages de Washington. Il aurait pu être juge à la Cour suprême. Il a décidé de se rebeller pour sauver l’intérêt général.

    Le Professeur Lessig est l’exemple américain d’un mouvement mondial de désobéissance civile contre l’argent en politique. Et surtout contre notre apathie : aujourd’hui 96% des américains considèrent que la situation au Congrès est inacceptable. Et 91% considèrent qu’il n’y a rien à faire. Nous l’avons suivi sur les routes du New Hampshire, épicentre de la campagne présidentielle et donc de son action. Et interviewé à Harvard, où il enseigne.

    https://www.youtube.com/watch?v=C8dPFUpmc2Y

    http://blog.florevasseur.com/post/134420707172/tedstories-larry-lessig-la-r%C3%A9bellion-du
    http://florevasseur.com/fr/documentaries/42/tedstories-la-rebellion-du-professeur-de-harvard-l-lessig

    #democratie #corruption #Arte #contextualisation

  • En Asie, les fumées d’incendie ont fait 100.000 morts...
    https://www.crashdebug.fr/international/12372-en-asie-les-fumees-d-incendie-ont-fait-100-000-morts

    (c) Nasa

    Les victimes des gigantesques feux de forêt qui ont sévi en Asie du sud-est à l’automne 2015 ont été largement sous-estimées, conclut une modélisation de chercheurs américains.

    1997, 2006, 2015... Les épisodes de pollution de l’air due à de gigantesques feux de forêts sont un phénomène récurrent en Asie du Sud-Est. En rejetant dans l’atmosphère de massives quantités de particules fines (PM2,5), les incendies survenus en Indonésie à l’automne 2015 seraient à l’origine de 100.000 décès prématurés, selon une étude publiée par des chercheurs américains des universités d’Harvard et Columbia, publiée dans Environmental Research Letters. Bien loin des 19 morts évoqués par les statistiques fournies par les autorités indonésiennes, selon l’AFP...

    Plus de 2,5 millions d’hectares de (...)

    #En_vedette #Ça_s'est_dit_par_là... #International

  • This Is What the Modern Gun Owner Looks Like
    https://www.thetrace.org/2016/09/modern-gun-owner-harvard-northeastern-survey

    n upcoming survey by researchers at Harvard and Northeastern sheds new light not just on which guns Americans own, but which Americans own guns.

    In many ways, the survey describes a demographic profile that’s close to popular conception. As a whole, the estimated 55 million American gun owners — 22 percent of Americans — tend to be older and whiter than the population at large, live in rural areas, and have conservative views. They typically own multiple firearms, both long guns like rifles and shotguns that are associated with hunting, and handguns, like pistols or revolvers, that can be kept in a nightstand or concealed in a waistband.

    Gun owners are more likely to have a high school diploma, or some college education, than a full college degree. They’re geographically concentrated in the Southern states, and less commonly found in the Northeast. Veterans are heavily represented among their ranks.

  • Près de 100.000 morts à cause des feux de forêt en Indonésie
    https://reporterre.net/Pres-de-100-000-morts-a-cause-des-feux-de-foret-en-Indonesie

    Une étude des universités de Harvard et de Columbia vient de montrer que les incendies de 2015 en #Indonésie (#Sumatra et #Kalimantan), qui ont produit des niveaux dangereux de #pollution par la #fumée dans une grande partie de l’Asie équatoriale, auraient causé 100.300 #décès prématurés au niveau régional, cinquante fois plus que l’ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans en 2005, pour un désastre entièrement causé par l’homme. Ces chiffres ridiculisent l’estimation précédente, fournie par les gouvernements et les entreprises de déforestation, qui parlaient d’environ 19 #morts.

    Les #forêts tropicales de l’Indonésie sont défrichées pour faire place à des cultures vivrières et à la #monoculture de bois de #plantation et de #palmier_à_huile, asséchant la #tourbe qui a pris feu en 2015, alors qu’#El_Niño affligeait l’archipel. Les #incendies en résultant ont contribué pour 3 % de la totalité des émissions mondiales de gaz à effet de serre pour 2015, coûté à l’économie indonésienne environ 16 milliards de dollars, et détruit une partie de l’habitat des #orangs-outans.

  • La #RUSSIE à Samantha Power : Dégage, putain !
    http://vilistia.org/archives/12100

    lundi 19 septembre 2016 On aurait pu croire que Samantha Power ne manque pas de cervelle pour tirer une conclusion rationnelle, car elle avait été longtemps professeure à Harvard avant qu’elle ne devienne une putain politique. Mais, apparemment, l’idéologie du … Lire la suite →

    #EFFONDREMENT_DES_USA #USA

  • How the sugar industry has distorted health science for more than 50 years
    http://www.vox.com/2016/9/12/12864442/jama-sugar-industry-distort-science

    “[...] Is it really true that food companies deliberately set out to manipulate research in their favor? Yes, it is, and the practice continues.” Nestle has been documenting the instances where companies fund nutrition studies that overwhelmingly return favorable results to the industry sponsors.

    “Our research emphasizes that industry-funded science needs to be heavily scrutinized, and not taken at face value,” said Kearns, the lead author on the JAMA paper. “There are so many ways a study can be manipulated — from the questions that are asked, from how the information is analyzed, even to how the conclusions are described in the paper.”

    In this case, the sugar industry involvement in science influenced not only the scientific enterprise but also public-health policy, and potentially, the health of millions of people. Kearns points out that the most recent World Health Organization sugar guidelines focus on reducing consumption because of sugar’s role in obesity and tooth decay — not the heart risk.

    #sucre #santé

  • Il est plus que temps que le #big_data évalue ses impacts
    http://www.internetactu.net/il-est-plus-que-temps-que-le-big-data-evalue-ses-impacts

    Cathy O’Neil est data scientist (blog, @mathbabedotorg). Docteur en mathématique de Harvard, elle vient de publier un livre intitulé Armes de destruction matheuses expliquant comment les Big Data augmentent les inégalités et menacent la démocratie, comme le soulignait une récente interview d’elle dans Rue89. Elle a beau être une spécialiste (...)

    #Articles #Débats #algorithmes #confiance #Confiance_et_sécurité #Economie_et_marchés #eDémocratie #éthique #nossystemes #politiques_publiques #usi

  • Un algorithme pour détecter la dépression chez les Instagrammeurs
    http://www.sympatico.ca/actualites/decouvertes/science-techno/algorithme-depression-instagrammeurs-1.1860579

    Et si, malgré nos efforts pour bien paraître, nos publications sur Instagram trahissaient notre état mental ? Des chercheurs américains ont conçu un algorithme capable d’y déceler des signes de dépression. Les images des individus déprimés y seraient plus bleues, grises, sombres et contrastées. L’algorithme développé par des chercheurs associés de l’Université du Vermont et celle de Harvard utilise en guise d’indices l’analyse de couleur, des éléments de métadonnées et la reconnaissance faciale, et (...)

    #Instagram #algorithme #comportement

  • Revisiting “Moneyball” with Paul DePodesta - Issue 39: Sport
    http://nautil.us/issue/39/sport/revisiting-moneyball-with-paul-depodesta-rp

    In 2002, when the Oakland A’s replaced their MVP first baseman Jason Giambi with 32-year-old Scott Hatteberg, a washed-up catcher with a bum arm, longtime baseball scouts figured the unpredictable A’s had finally gone completely around the bend. As journalist Michael Lewis recounted in his book, Moneyball, even “Hatteberg hadn’t the slightest idea why the Oakland A’s were so interested in him.”As everybody who read Lewis’ celebrated 2003 book knows, the A’s signed Hatteberg with the encouragement of the team’s bright young assistant general manager, Paul DePodesta. Schooled in economics at Harvard, DePodesta was developing a new way to interpret player statistics, finding value where nobody else was looking. With players like Hatteberg, the A’s, led by general manager Billy Beane, took an (...)