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  • Walid Pharès, le John Bolton’s boy par excellence ou les dérives mortifères de l’irrédentisme maronite – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/11/07/walid-phares-le-john-boltons-boy-par-excellence-ou-les-deriv

    Une grande honorabilité bardée d’expertise. Des postes prestigieux dans la haute administration américaine républicaine : La vitrine d’exposition est parfaite, mais sous le vernis de la respectabilité, une façade lézardée, un personnage gangréné.

    Contrairement à ce que suggère son nom patronymique en arabe, Walid Pharès n’est pas le fils d’un preux chevalier, mais plutôt le parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme. Libanais d’origine, naturalisé américain, il est en fait « UN ISRAELIEN d’ORIGINE LIBANAISE », comme l’a très justement qualifié le quotidien libanais « Al Akhbar ».

    « La propulsion de Walid Pharès au poste de conseiller du président Donald Trump ne constitue pas, loin s’en faut, une reconnaissance du savoir faire libanais encore moins un succès diplomatique pour le Liban, mais plutôt une percée majeure de la stratégie israélienne par la promotion d’un des affidés libanais de l’État Hébreu dans le cercle décisionnaire du pouvoir à Washington.(…) Preuve est faite qu’il est plus aisé pour les Forces Libanaises (milices chrétienens) de décrocher un poste regalien à Washington qu’à Beyrouth », poursuit Al Akhbar dont le portrait de l’ancien milicien se trouve sur ce lien pour le lectorat arabophone.

    http://www.al-akhbar.com/node/268049

    UN ISOLATIONNISTE VINDICATIF
    La biographie en langue française de cet isolationniste vindicatif est lisse.
    Sa biographie en langue anglaise, éditée par le site Mother Jones, est infiniment plus caustique et toxique.
    Sur ce lien : http://www.motherjones.com/politics/2011/10/walid-phares-mitt-romney-lebanese-forces

    Natif de la localité de Ghouma, district de Batroun, dans le Nord Liban, en 1957, Walid Pharès a effectué une scolarité éclectique à l’Université Saint Joseph des Pères Jésuites et à l’Université Libanaise à Beyrouth, avant de décrocher, en 1981, à 24 ans un Master en Droit International à l’Université Jean Moulin LYON III, une structure où a longtemps professé une figure de proue de l’extrême droite française Bruno Gollnisch, passé à la postérité pour avoir matraqué des journalistes avec son parapluie.

    Précoce, il publie à 22 ans, en 1979, son premier ouvrage « At Taadoudiya Fi Loubnane », « le pluralisme au Liban ». Edité par l’Université du Saint Esprit de Kaslick, le fief du militantisme des moines maronites lors la guerre civile libanaise sous le magistère du Père Charbel Kassis, ce livre paru quatre ans après le déclenchement de la guerre civile, reprend en les popularisant les thèmes des milices chrétiennes sur la spécificité chrétienne, particulièrement maronite, dans le Monde arabe.

    Considérant qu’il existe au Liban deux cultures distinctes, la culture chrétienne par essence démocratique et la culture islamo-arabe qui l’est moins ou pas du tout, l’idéologue en herbe reprend à son compte en l’amplifiant le thème « du choc des civilisations », théorisé par l’universitaire américain Samuel Huttington. Il préconise en conséquence la ségrégation entre groupes libanais et prône le développement séparé, s’inspirant de thèses de la « white supremacy », si courantes dans certains milieux du Sud des États-Unis.

    LE CORPUS IDÉOLOGIQUE DE CE SOLDAT DE LA GUERRE FROIDE
    En 1981, l’année qui précède l’invasion israélienne du Liban, il fonde une publication « La voix de l’Orient » pour poulariser ses idées et adhère au « Comité des Chrétiens du Moyen Orient » (MECHRIC), et trois ans plus tard, à l’ Union Sociale Démocratique Chrétienne (USDC). Une démarche destinée à se doter, via ce gropuscule, d’ un vernis social démocrate chrétien, afin d’atténuer quelque peu les aspérités de son personnage belliqueux animé de surcroît d’une volonté de croisade.

    Prolixe, il récidive en 1981 en publiant Hiwar Dimucrati (Le dialogue démocratique), dans une maison d’édition libanaise Dar Al Mashreq Press, conviant ses compatriotes de confession musulmane au dialogue. Une proposition de pure forme, destinée à la galerie en vue de bonifier l’image des milices chrétiennes, discréditées par leurs massacres successifs. Son idole, Bachir Gemayel dont il fut un proche collaborateur, ayant décrété qu’il existait « un peuple de trop » au Moyen orient, en pointant du doigt les Palestiniens, avait initié la première guerre d’épuration ethnique de l’époque contemporaine en ordonnant les massacres de la Quarantaine, janvier 1976, Tall El Zatar, en juillet 1976, enfin Sabra Chatila, septembre 1982 que son assassinat suscita par réflexe pavlovien.

    Sous l’effet du matraquage idéologique, ses frères d’armes miliciens chrétiens ignoreront d’ailleurs allégrement, l’année suivante, cette invitaiton au dialogue envers les musulmans, s’en donnant à cœur joie, au mépris de la tradition chrétienne de commisération, aux massacres des camps de réfugiés palestiniens de Sabra Chatila, dans la banlieue est de Beyrouth, en 1982, sous la supervision israélienne.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    http://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    Celui qui avait gouverné par l’épée périra par l’épée, dynamité dans son fief d’Achrafieh, le secteur chrétien de Beyrouth Est, à la veille de son entrée en fonction. Farouchement islamophobe et araphobe, épris d’Occident, son idéologie xénophobe et populiste irriguera naturellement la pensée de ses disciples qui en seront les apôtres sur la scène internationale :

    « Le Liban ne fait partie du Monde arabe. Le Liban est une civilisation et n’a aucun apport avec le tiers monde. Veuillez bien marquer dans vos démarches que nous n’appartenons pas au Tiers monde. Sortons de ce monde d’arriérés. Rallions le monde européen et le Monde libre de l’Amérique », lancera-t-il à ses subordonnés à peine élu président.

    Sur la pensée de Bachir Gemayel et ses méfaits :
    http://www.madaniya.info/2017/09/05/sabra-chatila-operation-salami-1-2

    http://www.madaniya.info/2017/09/10/sabra-chatila-operation-salami-2-2

    Walid Pharès appliquera à la lettre ses enseignements. C’est ainsi qu’en 1986, l’année où le Liban vivait une spirale infernale de prise d’otages occidentaux, le graphomane publie, dans le droit fil de la pensée de son idole, un opus révélant l’objet de sa fixation. Non son oeuvre majeure mais le sujet de sa vindicte publique : Al Thawra al Islamiya al Khumaynia (La Révolution de Khomeiny – Dar Al Machreq Press).

    Pour ce milicien chrétien, l’Ayatollah Ruhollah Khomeiny avait eu le triple tort d’évincer le Chah d’Iran, gendarme du Golfe pour le compte de l’OTAN, grand bailleur de fonds des formations paramilitaires chrétiennes libanaises, et surtout grand allié d’Israël, parrain de ses camarades de combat.

    Thème gratifiant s’il en est en ce qu’il diabolisait la République Islamique d’Iran et exonérait de leurs turpitudes les pays occidentaux : la France de son satut de « co belligérant de l’Irak » contre l’Iran (1979-1989) et le double jeu américain à l’égard des deux belligérants, illustré par le scandale de l’Irangate et les promesses d’assistance faites simultanément à Saddam Hussein par Donald Rumsefd en personne, à l’époque secrétaire général de la Mlaison Blanche, sous la présidence Ronald Reagan et futur ministre de la défense sous présidence George Bush jr, artisan de l’invasion américaine de l’Irak, en 2003.

    Putchiste dans l’âme, nulllement légaliste, il trempera dans la conjuration visant à évincer de la présidence des Forces Libanaises, les deux successeurs de Bachir Gemayel : son Frère et successeur Amine ainsi que son ancien lieutement Elie Hobeika. Il en sera gratifié en retour d’un siège au commandement de la formation milicienne sous la présidence de Samir Geagea.

    Inconsolable de la perte de Bachir Gemayel, il quitte les milices chrétiennes en 1989 pour rallier le général Michel Aoun lors de la guerre fratricide inter chrétienne. Il demeurera fidèle jusqu’à la chute du chef du gouvernement intérimaire libanais, le 13 octobre 1990. Placé sur une liste des opposants les plus recherchés du Liban, il s’exile en même temps que son deuxième mentor. Il fuit le Liban, via Israël et s’établit aux États-Unis, obtenant sans retard la nationalité américaine.

    Des mésaventures des milices chrétiennes libanaises, il en tirera deux ouvrages relatant les avatars de la guerre inter-factionnelle inter-chrétienne libanaise : « Lebanese Christian Nationalism : The rise and fall of an ethnic resistance (L. Rienner Published 1995) et « The Nationalist claim and the Lebanese Christian resistance : an ethnic case study ».

    À l’heure de la mondialisation, ce chrétien issu d’une société libanaise pluriconfessionnelle prônera, non le brassage culturel et le métissage humain, mais la ségrégation, la séparation, la grande muraille de démarcation, à l’exemple du Mur d’Apartheid dressé par ses amis israéliens en Cisjordanie. Le ghetto en somme.

    Mais, faille capitale de son argumentaire, ce fervent admirateur de l’Occident occultera le fait majeur de l’histoire contemporaine, le fait que ses idoles, -l’Amérique suprématiste et puritaine et l’Europe chrétienne,- auront été les principaux fossoyeurs de la cause des chrétiens arabes, maronites ou non : De la création d’Israël, en 1948, provoquant l’exode des Palestiniens chrétiens vers la Californie, à l’expédition franco anglo israélienne contre l’Egypte, en 1956, entraînant l’exode des chrétiens égyptiens vers l’Europe et l’Amérique du Nord, à la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’invasion américaine de l’Irak, à la guerre de Syrie, 2011, vidant quasiment le Moyen Orient de sa population chrétienne.

    Pour aller plus loin sur ce thème :
    https://www.renenaba.com/france-vatican-les-deux-francois-et-la-chretiente-d-orient

    LE PARCOURS AMÉRICAIN
    Mariée à une américaine, il atterit en Floride, le fief des anticastristes cubains, où il enseignera à l’Université Atlantique de Floride (1993-2004), qu’il quittera au lendemain de l’invasion américaine de l’Irak pour présider the « Global Policy Institute ».
    Collaborateur du « Centre Ariel de Recherches Politiques » de Jerusalem, il se livrera, en tandem avec le lobby juif américain, à un actif lobbying anti syrien en vue de faire adopter par le Congrès américain la « Syrian Accountability Act » et de criminaliser le Hezbollah libanais, via une disposition législative similaire le « Hezbollah accountabilty Act ». Via son réseau israélien, il fait parvenir aux dirigeants israéliens un vade mecum pour une nouvelle gouvernance du sud Liban à la suite de la déconfiture de leurs supplétifs libanais dans la zone frontalière libano-israélienne ; une zone à forte majorité chiite, qui deviendra par la suite le fief du Hezbollah.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :

    https://www.renenaba.com/sous-la-syrie-le-hezbollah

    Taiseux pendant pendant les cinq premières années de l’occupation américaine de l’Irak, alors que l’armée américaine était en butte à la guerilla anti américaine tant djihadiste que baasiste, Walid Pharès retrouvera l’inspiration en 2007, -l’année qui a suivi la riposte balistique victorieuse du Hezbollah contre Israël de 2006-, pour commettre un ouvrage intitulé « The War of Ideas : Djihadisme against Democracy » (Palgrave Mac Millan).

    Mais, en bon soldat de la guerre froide, il s’attaquera aux combattants islamistes, les terroristes islamiques, ses semblables musulmans du temps où il était milicien chrétien, de surcroit « idiots utiles » de la stratégie atlantiste dans la fragmentation du Monde arabe. Amnésique, il s’abstiendra de dénoncer la connivence des pétromonarchies dans le financement du terrrorisme islamique, de même que la complaisance des États-Unis à l’égard de l’islamisme politique et de son instrumentalisation en Afghanistan et ailleurs dans une guerre de détournement du champ de bataille de la Palestine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet :
    https://www.renenaba.com/de-l-instrumentalisation-de-l-islam-comme-arme-de-combat-politique

    Sa qualité de correspondant du Centre israélien Ariel renforce sa crédibilité dans les milieux néo conservateurs américains et le propulse au sein du cercle dirigeant du parti conservateur. Il sera ainsi tour à tour conseiller du candidat Mitt Romney pour les présidentielles américaines de 2008, puis conseiller du président Donald Trump pour le Moyen Orient et le terrorisme en 2016.
    À l’accession de Donald Trump à la présidence américaine, Walid Pharès, dévient Secrétaire général du Groupe parlementaire transatlantique sur le contre-terrorisme (TAG), une tribune destinée à asseoir son rôle prescripteur, dans un domaine de prédilection des Etats Unis, à détourner en fait l’attention de l’opinion internationale sur le rôle trouble des administrations successives américaines avec le terrorisme islamique.

    La promotion simultanée de l’ultra faucon John Bolton président de l’ultra conservateur « Gatestone Institute » au poste de conseiller de Donald Trump à la Maison Blanche et de Mike Pompeo, l’homme des ténèbres de la CIA, à la tête du Département d’état, a placé Walid Pharès dans un état de lévitation comparable à celui qu’il a vécu à l’élection de son mentor Bachir à la présidence libanaise, avant son trépassement violent. En synchronisation avec Joseph Jibeily, le dirigeant du « Centre des Renseignements du Liban », une officine des Forces Libanaises de Samir Geagea basée à Washington, il mulitiplie ses actions de lobbying au sein du Congrès américain en vue d’obtenir l’exclusion du gouvernement libanais, le Hezbollah, pourtant grand vainqueur des élections législatives libanaises de Mai 2018, et disposant de surcroït, d’une majorité relative à la chambre des députés.

    La propulsion de John Bolton à l’épicentre du pouvoir américain a renforcé la capacité de nuisance de son correspondant libanais, Samir Geagea, dont le discours souverainniste masque en fait une servilité à l’égard des Saoudiens en substitution à sa soumission aux Israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), consacrant le chef des « Forces Libanaises », l’un des plus grands criminels de la guerre comme l’un des plus grands mercenaires du personnel politique libanais.

    Sur l’équipée des milices chrétiennes particulièrement Samir Geagea, ce lien :
    https://www.madaniya.info/2017/09/15/malediction-de-sabra-chatila-35-ans-apres

    GATESTONE, JOHN BOLTON, ANNE ELIZABETH MOUTET, ET L’ÉMISSION 28 MINUTES SUR ARTE
    Présidée par le monarchiste iranien Amir Tahiri, ancien directeur du journal Keyhan sous le règne de la dynastie Pahlevi, dans la décennie 1970, la structure européenne de Gatestone est composée de Marc D’anna, aka Alexandre Del Valle, le théoricien du « patriotisme intégrateur », ainsi que de l’universitaire Guy Millière et d’Anne Elizabeth Moutet, deux « dinstinguished senior fellow » de cette instance.

    La liste des auteurs de Gatestone sur ce lien :
    https://www.gatestoneinstitute.org/authors

    En dissonance toutefois avec Bernard Henry Lévy, Amir Tahéri, une fois n’est pas coutume, brisera net le délire fabulatoire du philo mondain sur les origines hitlériennes du terme Iran, lancée par le fer de lance médiatique du lobby pro israélien en Europe dans une campagne d’intoxication de l’opinion occidentale préludant à sa préparation à une intervention militaire de l’Otan contre la République Islamique d’Iran. Monarchiste revanchard, Amir Taheri ciblera dans son argumentaire de refutation les « Gardiens de la Révolution et le régime islamique, ces deux bêtes noires, mais non le fondement même de la démarche du théoricien du Botul.
    https://www.gatestoneinstitute.org/12333/hitler-reza-shah

    Intervenante régulière de la chaîne franco allemande ARTE dans l’émission d’Elizabeth Quinn « 28 Minutes », la chroniqueuse du Daily Telegraph justifiera le carnage israélien des Palestiniens de Gaza (57 morts et 2.400 blessés), -le jour du transfert de l’ambassade américaine vers Jérusalem, le 14 Mai 2018-, en reprenant textuellement les « éléments de langage » de la propagande israélienne.
    Cette séquence a plongé dans la stupeur les autres participants à l’émission par la virulence de sa défense de la politique israélienne, faisant volet en éclat l’apparente objectivité qu’elle s’evertuait à afficher pour la défense de la politique atlantiste.
    L’émission a été diffusée le vendredi 17 mai sur Arte en présence des deux présentatrices du programme Elizabeth Quin et Nadia Daam, ainsi que de l’historien Pascal Blanchard et Alexis Poutin, journaliste au Monde Moderne. Elle demeurera dans les mémoires comme un morceau d’anthologie de la duplicité professionnelle, lorsqu’elle se pare de la qualité journalistique pour propager des thèses d’un think tank néo conservateur, sous l’apparence de la neutralité.

    Sur ce lien, la séquence :
    https://sites.arte.tv/28minutes/fr/le-club-28-revisite-lactualite-de-la-semaine-28minutes-75

    LE JOURNALISME MILICIEN EN FRANCE
    La reconversion des journalistes miliciens dans l’expertise contre terroriste est une pratique courante. Une forme de recyclage dans la respectabilité, qui s’est développée tant aux Etats Unis qu’en France.
    Walid Pharès a ainsi fait son apparition dans les lucarnes françaises notamment sur France 24, sous la direction de Christine Ockrent, auditrice assidue du groupe de Bilderbeg, réputé pour son atlantisme.

    Sur ce lien le portrait de Christine Ockrent : https://www.renenaba.com/christine-ockrent-le-passe-droit-permanent

    Le journalisme milicien qu’il incarne si parfaitement a trouvé son illustration en France, sous couvert d’expertise anti terroriste, en la personne de deux libanais maronites habitués des plateaux français : Antoine Basbous, Directeur de « l’Observatoire des Pays arabes », auparavant ancien porte-parole des Forces Libanaises, l’organisation dirigée par Samir Geagea, un des plus grands criminels de la guerre libanaise et fossoyeur du leadership chrétien, et, Antoine Sfeir, Directeur des « Cahiers de l’Orient et des Pays arabes », auparavant cheville ouvrière sur le plan médiatique de la campagne pour l’élection à la présidence de la République Libanaise du chef milicien phalangiste Bachir Gemayel, en 1982, puis de son frère Amine.

    Pour aller plus loin sur ce sujet, cf ce lien : https://www.renenaba.com/les-thuriferaires-libanais-de-la-dictature-ben-ali-sur-le-grill-tunisien

    Et pour le recyclage des membres de l’« État Profond américain » dans les médias américains, sur ce lien : https://www.mondialisation.ca/des-anciens-de-letat-profond-sont-embauches-par-les-medias-grand-public/5623065

    Walid Pharès a vécu 33 ans au Liban de 1957 à 1990. Mais ses nuisances continuent à se faire encore sentir de nos jours contre sa patrie d’origine. Son retour au pays natal, il l’a accompli muni d’un passeport diplomatique américain. Doté d’une immunité et d’une impunité pour revisiter ses méfaits, comme étranger à ses forfaits comme étranger au pays qu’il a tant contribué à sinistrer.

    Le tropisme pro israélien des dirigeants maronites libanais, auquel il a grandement contribué, a conduit le président phalangiste Amine Gémayel à conclure un Traité de Paix entre le Liban et Israël, en 1983, mais la mise en œuvre de ce document a été entravée par un soulèvement de la population de Beyrouth, cas unique dans les annales diplomatiques internationales d’un traité mort-né, abrogé par la volonté populaire.

    Parfait exemple d’un dévoiement par sectarisme, Walid Pharès appartient à la cohorte des soldats perdus d’une cause perdue, sécrétée par la guerre interfactionnelle libanaise ; À l’exemple du commandant Saad Haddad, l’officier félon libanais, garde frontière d’Israël au sein de l’Armée du Sud Liban (ASL), de son successeur, le général Antoine Lahad, dont la famille a eu l’outrecuidance de vouloir enterrer au Liban mais que la vox populi l’en dissuada ; Tous vivant sans le savoir une pathologie passée dans l’histoire comme étant « le complexe des exilés de Coblence », du nom de ses exilés monarchistes français qui ont rallié les ennemis de la France pour abattre la révolution.

    Autant de manifestations des pulsions mortifères de l’irredentisme maronite qui débouchèrent sur la relégation politique du leadership maronite, désormais réduit à un rôle d’appoint ou de nuisance, non à un rôle constructif de proposition, mais à un rôle destructeur d’obstruction, au terme de quinze ans de bruits et de fureurs, de dérives et de délires.

    EPILOGUE : LE SYNDROME MARONITE
    Cadeau empoisonné de la France, le confessionnalisme constitue une négation de la démocratie en ce que la citoyenneté libanaise est conditionnée et handicapée par la naissance.

    Mur de verre invisible et infranchissable, il contribue à ce titre à la nécrose de la vie poilitique libanaise. Sur un point nommé, dans des domaines précis, la naissance confère un primat à une communauté au détriment des autres communautés par le Fait du Prince, l’arbitraire du pouvoir colonial.

    Elle prédétermine les membres d’une communauté à des fonctions indépendamment de leur compétence. Elle conforte une communauté dans un sentiment de supériorité ou de frustration.

    Les exemples sont nombreux des dérives du confessionnalisme. Le leadership maronite a ainsi assumé, par une sorte de Hold up, la direction des combats du camp chrétien lors de la guerre civile libanaise (1975-1990), à l’exclusion des autres composantes de la chrétienté libanaise, quand bien même elles en subissaient les conséquences.

    Le primat conféré par la France à la communauté maronite dans l’exercice des responsabilités suprêmes au Liban aurait dû se vivre comme une délégation de pouvoir au bénéfice de l’ensemble des communautés chrétiennes du Monde arabe et non comme la marque d’une supériorité immanente d’une communauté spécifique au détriment des autres, en ce que les Maronites constituaient la plus importante minorité des minorités chrétiennes du Liban et non la communauté chrétienne majoritaire d’un Monde arabe, majoritairement musulman.

    Pour n’avoir pas observé cette règle non écrite de la prudence politique, elle en paiera le prix par le déclassement de ses prérogatives constitutionnelles, entraînant dans sa relégation les autres composantes chrétiennes innocentes de cet emballement.
    Victimes innocentes souvent, bourreaux parfois plus que de besoin, les camps palestiniens de la quarantaine (est de Beyrouth), en 1976, et de Sabra Chatila (sud de Beyrouth), en 1982, passeront dans l’histoire comme de sanglantes illustrations pathologiques de la déraison humaine, au passif du leadership maronite, particulièrement les milices chrétiennes des Forces Libanaises.

    Par une sorte d’abus de position dominante conféré par la France en sa qualité de puissance mandataire sur le Liban et la Syrie, les Maronites ont procédé à une sorte de captation d’héritage se présentant comme les dépositaires des intérêts supérieurs de la chrétienté d’Orient, réduisant la chrétienté aux seuls intérêts de l’Eglise maronite, confondant en somme maronitisme et chrétienté, se vivant en maître incontesté du Liban.

    L’extravagante position de Camille Chamoun, président du Liban (1952-1958), se refusant seul contre l’ensemble arabe, à rompre ses relations diplomatiques avec la France, dans la foulée de l’expédition de Suez, alors que l’Egypte faisait l’objet d’une agression concertée entre la France, Israël et la Grande Bretagne (1956) et que l’Algérie ployait sous le joug des ratonnades coloniales, constituait déjà un indice prémonitoire de la psychorigidité maronite, de la cécité politique de ses dirigeants et de la serviabilité extrême dont témoignent des membres de cette communauté à l’égard des puissances occidentales particulièrement de la France et des États-Unis, se plaçant paradoxalement en situation de « dhimitude » par rapport à leurs protecteurs occidentaux, une servitude qu’il dénonçait du temps de l’époque ottomane. Le discours souverainiste des Libanais masque mal une logique de vassalité à l’ordre atlantiste.

    L’inculpation en juillet 2010 de plusieurs officiers supérieurs chrétiens de même que des cadres supérieurs exerçant des responsabilités sensibles à un poste stratégique de leur entreprise de communications pour « intelligence avec l’ennemi », au même titre que la formation d’une armée de supplétif sous commandement chrétien au service des israéliens durant la guerre civile libanaise (1975-1990), ont alimenté la suspicion sur la loyauté des chrétiens arabes à leur environnement avec ses conséquences corrosives sur le sort des chrétiens dans le monde arabe.

    L’alliance du leadership maronite avec Israël, l’ennemi officiel du Monde arabe, constituera l’un des points noirs de l’histoire de la chrétienté arabe, et les chefs de cette équipée suicidaire, Bachir Gemayel, président éphémère du Liban, et ses successeurs, Elie Hobeika et Samir Geagea, comme les plus sinistres personnages de l’histoire du Liban en termes de bilan pour la chrétienté, en ce qu’ils ont substitué la lutte pour la réalisation des droits nationaux des Palestiniens, par la recherche de l’éradication d’un peuple déjà spolié de sa patrie, les Palestiniens, en compensation des turpitudes occidentales à l’égard des Juifs européens.

    Les miliciens chrétiens ont intériorisé, ce faisant, la perversité de la logique occidentale dans un tragique dévoiement de la pensée, ne s’imaginant pas un seul instant que « le peuple de trop au Moyen orient », selon l’expression du chef phalangiste Bachir Gémayel, pourrait être un jour « le peuple chrétien arabe ».

    Pour aller plus loin sur les Maronites, ce lien :

    www.renenaba.com/france-liban-a-propos-des-maronites/

    ILLUSTRATION
    Walid Phares lecturing in front of a Lebanese Forces banner in 1986Photo courtesy of An-Nahar                                                                                                                                                           By René Naba , in Actualités Liban Moyen-Orient Portrait on 6 novembre 2018 .

  • Trump impose des sanctions économiques contre le Vénézuela
    https://www.latribune.fr/economie/international/trump-impose-des-sanctions-economiques-contre-le-venezuela-796130.html

    Les Etats-Unis ont instauré jeudi de nouvelles sanctions contre le Venezuela, visant notamment ses exportations d’or, a annoncé le conseiller de la présidence à la Sécurité nationale, John Bolton.
    La Maison Blanche a imposé jeudi de nouvelles « dures » sanctions contre le Venezuela, accusé de faire partie, avec Cuba et le Nicaragua, d’une « troïka de la tyrannie » en Amérique latine.

    Ces sanctions visent notamment le secteur de l’or, et les mesures punitives contre La Havane sont également renforcées, a annoncé John Bolton, le conseiller à la sécurité nationale du président américain Donald Trump, selon le texte d’un discours prononcé à Miami. Il s’en est pris à « ce triangle de la terreur qui va de La Havane à Caracas et à Managua » et à ses trois « tyrans qui pensent être des hommes forts et des révolutionnaires » mais qui ne sont en fait que « des figures clownesques et pitoyables ».

    « La troïka de la tyrannie sur ce continent ne durera pas éternellement. Comme tous les régimes et les idéologies oppressifs, elle est vouée à disparaître », a-t-il insisté, conseillant aux dirigeants vénézuélien Nicolas Maduro, cubain Miguel Diaz-Canel et nicaraguayen Daniel Ortega de « craindre le pouvoir vertueux » de leurs peuples.

  • Président Trump, an II : la banalisation plus forte que l’indignation
    https://www.lemonde.fr/chroniques-de-la-presidence-trump/article/2018/10/21/president-trump-an-ii-la-banalisation-plus-forte-que-l-indignation_5372460_5

    Après dix-neuf mois de présidence non-conventionnelle, deux épisodes de la semaine écoulée ont mis en lumière l’habituation aux saillies du locataire de la Maison Blanche.

    Michael Cohen était prêt « à prendre une balle » pour Donald Trump. Mais c’était avant. Depuis qu’il a officialisé sa rupture avec son ancien client en plaidant coupable de diverses forfaitures commises à son service, l’ex-avocat-nettoyeur du magnat de l’immobilier a radicalement changé d’avis à son égard.

    Croisé dans la rue par une journaliste de CNN, vendredi 19 octobre, il a lancé un appel au peuple démocrate : « Prenez votre famille, prenez vos amis, prenez vos voisins et rendez-vous aux urnes, car sinon, vous allez avoir encore deux ou six autres années de cette dinguerie. »

    Après dix-neuf mois de présidence non-conventionnelle, une description sur laquelle tout le monde pourra s’accorder, deux épisodes de la semaine écoulée ont témoigné du terrain gagné, jour après jour, par la banalisation du trumpisme présidentiel.

    Les bréviaires de la communication politique comme ceux du bon sens ne conseilleraient pas, après une victoire mineure dans une longue guérilla judiciaire contre une ancienne actrice pornographique, sur fond de possible liaison extraconjugale, de clamer ce succès urbi et orbi sur son compte Twitter. Qui plus est en traitant l’intéressée de « face de cheval ».

    Cette sortie, le 16 octobre, a bien suscité quelques réactions accablées, y compris dans les rangs républicains, mais elles ont été au final assez comptées. Sans doute parce qu’il y a déjà eu déjà bien pire et qu’il est difficile de s’indigner tous les jours. D’autant que l’on n’était encore que mardi et que l’agenda du président de la première puissance mondiale était rigoureusement vide ce jour-là. Propice, donc, à un feu d’artifice manifestement indexé sur les programmes télévisés qui occupaient alors Donald Trump.

    Bruit permanent

    La normalisation a marqué un nouveau point deux jours plus tard, à l’occasion d’un meeting dans le Montana. Le président des Etats-Unis y a rendu un hommage appuyé à Greg Gianforte, l’unique représentant de cet Etat à la Chambre.

    Il l’avait emporté, en 2017, dans une élection partielle à l’occasion de laquelle il avait jeté à terre, brisant ses lunettes, un journaliste du Guardian qui l’interrogeait avec insistance sur des questions de santé. L’élu avait été condamné à six mois de prison avec sursis et à quarante heures de travaux d’intérêt public.

    « Ne vous mesurez jamais à lui, vous comprenez ? Jamais ! », a assuré le président devant un public hilare. « Un gars qui peut en jeter un autre à terre, c’est mon pote. Je ne devrais pas dire cela, mais en fait il n’y a pas de quoi être gêné. J’étais donc à Rome avec de nombreux dirigeants d’autres pays pour parler de toutes sortes de choses et j’ai entendu dire qu’il avait massacré un journaliste. On l’avait soutenu très tôt et Il était très haut [dans les intentions de vote]. Et j’ai dit : “oh, c’est terrible, il va perdre les élections.” Puis j’ai dit : “bon, attendez une minute, je connais assez bien le Montana. Je pense que cela pourrait l’aider.” Et ça l’a fait ! », a raconté le président des Etats-Unis, triomphal.

    L’éloge du bagarreur a indigné, mais les réactions qu’il a suscitées ont été elles aussi assourdies par le bruit permanent de cette présidence.

    Donald Trump peut vanter une agression contre un journaliste en pleine controverse sur l’assassinat d’un confrère saoudien dans un consulat. Célébrer la faute d’un repris de justice tout en dénonçant gravement « la loi de la rue » que voudraient imposer les démocrates. Plus rien n’est impossible.

  • « Taylor Swift s’est lancée dans un combat anti-Trump avec une stratégie digne de Machiavel »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/10/12/taylor-swift-s-est-lancee-dans-un-combat-anti-trump-avec-une-strategie-digne

    L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis en 2016 l’a montré, la voix politique des artistes porte peu. Elle est même contre-productive. Tout Hollywood était contre lui ; le candidat honni s’en est délecté, il a moqué une Amérique des nantis, et il habite aujourd’hui à la Maison Blanche.


    Ce scénario stérile se profile à nouveau avant les élections de mi-mandat du 6 novembre. Mais voilà que surgit Taylor Swift ; la chanteuse pop s’est lancée, dimanche 7 octobre, dans un combat anti-Trump avec une stratégie digne de Machiavel ou de Clausewitz. Elle ne vise pas le chef, mais les troupes. Elle n’attaque pas frontalement, mais de biais. Et c’est inédit. Tout comme son profil.

    Déjà, on écoute Taylor Swift parce qu’elle a du coffre et des fantassins. A 28 ans, elle est au sommet de la pop américaine avec quarante millions de disques vendus. Le 9 octobre, elle a glané vingt-trois récompenses lors des American Music Awards – record de Whitney Houston battu. Elle affiche aussi 112 millions de suiveurs sur Instagram (le double de Donald Trump sur Twitter). Une belle force, qui n’est toutefois pas suffisante. D’autres stars de la pop, comme Rihanna ou Beyoncé, ont défié le président sans l’ébranler.

    Chaque mot est pesé

    Taylor Swift surprend surtout par son approche. Elle a posté un long message sur Instagram, calme, argumenté, malin. Chaque mot est pesé. Contrairement à une flopée de stars qui, avant l’élection présidentielle, ont traité Trump de brute, d’immonde, de porc ou de psychopathe, Taylor Swift, elle, ne l’insulte pas. Mieux, elle ne le cite pas. Elle ne convoque pas l’emphase ni l’indignation. Elle ne dit pas que voter contre Donald Trump va de soi – ça ne va pas de soi. Elle ne fait pas la leçon aux pauvres blancs depuis sa bulle privilégiée. Elle ne les fait pas culpabiliser.

    Elle ne se présente pas en musicienne, mais en habitante du Tennessee ; le portrait qui accompagne son texte est celui d’une jeune femme à la maison. Elle ne fait du vote à venir qu’un scrutin local. Elle ne mentionne aucun parti. Mais elle dit qu’elle est allée voir les positions de chaque candidat au Congrès sur des questions de société.

    S’inscrire sur les listes électorales

    A propos de Marsha Blackburn, qui vise le Sénat, et dont on devine qu’elle est proche de Donald Trump, elle constate ceci : cette candidate est contre l’égalité de rémunération entre hommes et femmes, contre une loi visant à protéger les femmes de la violence domestique et le viol, contre le mariage homo, pour les entreprises qui refusent tout service aux couples homosexuels, contre les Cassandre du changement climatique.

    Elle en tire cette conclusion : elle votera pour Phil Bredesen au Sénat et Jim Cooper à la Chambre des représentants (sans dire qu’ils sont démocrates). Puis elle s’adresse à ses fans : « S’il vous plaît, renseignez-vous sur les candidats qui se présentent dans votre Etat et votez pour ceux qui représentent le mieux vos valeurs. » Même s’ils sont imparfaits.

    Swift conclut son texte en appelant les jeunes à s’inscrire sur les listes électorales via Internet. Elle explique même comment s’y prendre. Elle a fait la même chose, sans dire son choix, lors de la cérémonie des Awards.

    Trump prend des gants

    Le républicain Mike Huckabee est persuadé que cet appel n’aura aucun effet « à moins que nous autorisions les adolescentes de 13 ans à voter ». Une allusion au public jeune de la star.

    Or, dans les vingt-quatre heures qui ont suivi, 65 000 personnes se sont inscrites sur les listes électorales ; 250 000 en trois jours, soit jusqu’à leur clôture, le 9 octobre, dans quatorze Etats dont le Tennessee. C’est plus que les inscriptions durant les mois d’août et septembre.

    Est-ce un effet Swift ? Les observateurs sont prudents car les inscriptions s’accélèrent sur la fin, mais ils se disent troublés par une hausse « hors norme ». Surtout, ils pointent que les derniers inscrits sont massivement des jeunes de 18 à 29 ans – le public de Swift.

    C’est important quand on sait que les élections dans le Tennessee et ailleurs s’annoncent serrées. Donald Trump a compris que la charge est autrement plus sérieuse que les mots insultants dont il fut affublé. « Disons simplement qu’à présent j’aime la musique de Taylor 25 % de moins qu’avant », a réagi le président américain, qui apprécie la chanteuse tout en regrettant qu’elle soit mal informée.

    QUAND HOLLYWOOD NE S’ADRESSE QU’AUX CONVAINCUS, SWIFT PARLE AUX HÉSITANTS

    Donald Trump prend des gants en raison du profil de Taylor Swift et de celui de ses fans. Elle a débuté à Nashville, à 17 ans, dans la musique country, guitare sèche dans les mains et amours platoniques dans la voix. Les midinettes sont contentes, les parents aussi. L’Amérique blanche adore cette belle blonde proprette aux yeux bleus. Même quand elle prend un virage pop, en 2014, abandonnant sa guitare pour une robe à paillettes et du grand spectacle, ses paroles restent sages – sa famille, ses amis, ses boyfriends. Pas de provocation, pas de scandales, contrairement à tant d’autres.

    Combat féministe

    Surtout, en dix ans de carrière, elle a pris soin de ne pas parler de politique, sans doute parce qu’une grande partie de son public est très conservateur. Un épisode de 2009 la « droitise » un peu plus : alors qu’elle reçoit un prix, le rappeur Kanye West lui arrache le micro et fait l’apologie de Beyoncé. Selon le site Buzzfeed, le public américain analyse l’incident comme « un homme noir en colère terrorisant une femme blanche innocente ».

    Des sites d’extrême droite sont allés plus loin et ont vu en Taylor Swift une héroïne du suprématisme blanc et une « déesse aryenne ». Sans qu’elle réagisse. Elle ne bronche pas plus avant l’élection de Donald Trump, à rebours de tout le monde culturel.

    C’est par le combat féministe, depuis quelques mois, qu’elle sort du bois. Jusqu’à ce post retentissant sur Instagram. Depuis, nombre de voix hurlent à la trahison sur les réseaux sociaux, signe qu’elle a tapé juste. Quand Hollywood ne s’adresse qu’aux convaincus, Swift parle aux hésitants. Et c’est là où on ne les attend pas que les coups sont les plus rudes.

  • Disparition de Jamal Khashoggi : Riyad sous pression - Moyen-Orient - RFI
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20181011-disparition-jamal-khashoggi-riyad-sous-pressio

    Pression mon œil,

    Trump ne compte pas réduire les ventes d’armes à l’Arabie saoudite
    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/10/11/97001-20181011FILWWW00330-trump-ne-compte-pas-reduire-les-ventes-d-armes-a-

    Je n’aime pas l’idée de mettre fin à un investissement de 110 milliards de dollars aux Etats-Unis", a déclaré M. Trump à des journalistes à la Maison Blanche. "Vous savez ce qu’ils vont faire ? Ils vont prendre cet argent et le dépenser en Russie ou en Chine, ou le placer ailleurs.

    Yémen : Berlin veut continuer à livrer des armes aux belligérants, dont Riyad, rapporte la presse - L’Orient-Le Jour
    https://www.lorientlejour.com/article/1138284/yemen-berlin-veut-continuer-a-livrer-des-armes-aux-belligerants-dont-

    Cette annonce intervient alors que l’Arabie saoudite est pressée de livrer des explications sur le sort d’un journaliste saoudien disparu début octobre à Istanbul, après la révélation d’éléments accréditant la thèse de sa disparition forcée ou de son assassinat par des agents de son pays.

  • Cambridge Analytica est morte, vive Data Propria !
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/09/28/cambridge-analytica-est-morte-vive-data-propria_5361290_3234.html

    Au cœur d’un scandale d’exploitation de données d’utilisateurs de Facebook en 2016, la société a fermé, sans disparaître. D’anciens cadres ont pris la relève, pour servir Trump et les élus républicains.

    Après plusieurs mois de scandale, la société de marketing politique Cambridge Analytica a dû fermer définitivement, en mai 2018. Les médias et une partie de la classe politique américaine lui reprochaient d’avoir siphonné, puis exploité les données personnelles de 87 millions d’utilisateurs de Facebook au cours de la campagne électorale américaine de 2016, pour soutenir la candidature de Donald Trump et de divers candidats républicains grâce à des messages ciblés sur Internet et les réseaux sociaux.

    Exit donc Cambridge Analytica ? Pas vraiment ! En réalité, les équipes chargées de ces opérations ne se sont pas dispersées ; leurs algorithmes et leurs bases de données n’ont pas disparu. En fait, les stratèges électoraux du président Trump ont effectué une restructuration juridique et financière de leurs sociétés, sans se soucier de la tempête médiatique, qui s’est déjà essoufflée. Leur objectif à court terme est de mettre leurs talents au service des républicains lors les élections de mi-mandat, qui se dérouleront le 6 novembre. Par ailleurs, ils ont déjà lancé la campagne en vue de la réélection de Donald Trump en 2020.

    Au cœur de cette nouvelle galaxie gravite un Texan barbu mesurant plus de deux mètres, Brad Parscale. La trajectoire de M. Parscale, âgé de 42 ans , est singulière. Patron d’une petite entreprise Internet sise à San Antonio (Texas), il travaillait depuis 2011 comme simple designer et administrateur de sites Web pour le groupe immobilier Trump. Cela lui a donné l’occasion de rencontrer Donald Trump en personne, puis de gagner sa confiance. En 2015, le candidat milliardaire lui confie la création de ses sites électoraux, et le nomme, l’année suivante, directeur des médias numériques de sa campagne.

    Facebook, « l’autoroute » grâce à laquelle Trump a gagné

    D’emblée, M. Parscale mise sur les réseaux sociaux. Dans un entretien accordé en octobre 2017 à la chaîne de télévision CBS, il résume ainsi sa stratégie : « J’ai compris très tôt que Trump gagnerait grâce à Facebook. Il parlait aux gens sur Twitter, mais il allait gagner sur Facebook (…). Facebook a été sa méthode, l’autoroute sur laquelle sa voiture a roulé. » Pendant toute la campagne, son équipe bénéficie de l’aide directe d’employés de Facebook, dont certains sont installés dans ses locaux.

    Afin d’étoffer sa force de frappe, il passe un contrat avec Cambridge Analytica, qui l’aide à affiner le ciblage des électeurs dans les régions les plus disputées. L’une des techniques utilisées est la « psychographie », qui consiste à classer chaque cible uniquement en fonction de ses traits de caractère et de sa personnalité. En analysant le comportement d’un utilisateur sur Facebook, il est loisible de dresser son profil psychologique : est-il capable de s’ouvrir aux autres, est-il plus ou moins consciencieux, extraverti, agréable, névrosé ? Il sera ensuite possible de lui envoyer des messages politiques ou commerciaux dont le contenu et le style ont été conçus pour lui correspondre, et qui le toucheront réellement.

    Lorsque Brad Parscale rejoint le quartier général de campagne du candidat Trump à New York, il délègue la direction de son équipe, restée à San Antonio, à l’un des responsables techniques de Cambridge Analytica, Matt Oczkowski. Auparavant, M. Oczkowski avait fondé une agence de marketing spécialisée dans « l’analyse des motivations » des consommateurs et des électeurs. Il fut aussi le « directeur numérique » du gouverneur républicain du Wisconsin (nord) Scott Walker pendant trois ans.

    Après la victoire de M. Trump, Brad Parscale intègre le cercle des proches du nouveau locataire de la Maison Blanche. Il embauche même Lara Trump, l’épouse d’Eric, le fils cadet du président. Parallèlement, il se réorganise : il regroupe ses activités de publicité politique au sein d’une nouvelle entité, Parscale Strategy, qu’il transfère à Miami (Floride), et qui reste sous son contrôle exclusif. Puis, il vend l’autre département, chargé du marketing commercial, à CloudCommerce, une petite société californienne jusque-là spécialisée dans les logiciels de commerce en ligne, installée dans la station balnéaire de Santa Barbara. Du même coup, il devient actionnaire et membre du conseil d’administration du nouvel ensemble.

    « Science politique, big data et psychologie »

    En février 2018, M. Parscale est nommé directeur de la « campagne pour la réélection de Donald Trump en 2020 », c’est-à-dire chef de l’ensemble des opérations, au-delà du numérique. Dans le même, temps, sous son impulsion, CloudCommerce crée une nouvelle filiale de marketing numérique baptisée « Data Propria », enregistrée au Nevada (ouest), domiciliée en Californie et installée à San Antonio. La direction de Data Propria est confiée à Matt Oczkowsky, qui, dès son arrivée, embauche plusieurs de ses anciens collègues de Cambridge Analytica.

    Cependant, une chose intrigue : le profil du patron officiel de CloudCommerce, Andrew Van Noy, 36 ans. Dans son CV en ligne, M. Van Noy se vante d’avoir créé dès son adolescence une entreprise de jardinage très prospère, avant de se tourner vers la finance, comme tradeur à la banque Morgan Stanley. Mais, selon une enquête menée par l’agence Associated Press, la réalité serait moins reluisante : Andrew Van Noy fut, dans sa jeunesse, plusieurs fois condamné pour fraude immobilière et faillite douteuse. Quant à CloudCommerce, qui a changé quatre fois de nom depuis 1999, c’était jusqu’en 2017 une petite société sans envergure, qui n’avait dégagé aucun bénéfice depuis dix ans.

    L’apparition de Data Propria, en plein scandale Cambridge Analytica, n’est pas passée inaperçue. Fin juin 2018, trois élus démocrates de la Chambre des représentants de Washington envoient une lettre à Matt Oczkowsky pour lui demander de venir témoigner devant une commission. Ils veulent savoir s’il a hérité des bases de données frauduleuses de Cambridge Analytica, et s’il s’est procuré d’autres données de Facebook par ses propres moyens. Aucun élu républicain ne s’est associé à cette requête, et à ce jour, la Chambre des représentants n’a pas indiqué si Matt Oczkowsky lui avait répondu.

    Reste à savoir si les techniques « psychographiques » sont toujours à la mode chez les stratèges républicains. Echaudé par le scandale, Matt Oczkowski, de Data Propria, reste évasif, mais sur différents sites professionnels, il continue à s’enorgueillir de son passage chez Cambridge Analytica, où il a su « fusionner la science politique, le big data et la psychologie comportementaliste pour influencer les électeurs ». Il démarche aussi des grandes entreprises privées, notamment des compagnies d’assurances, en insistant sur la dimension psychologique de ses méthodes.

    La machine est relancée

    En revanche, Brad Parscale, dans des déclarations aux médias américains, émet régulièrement des doutes sur l’infaillibilité de la psychographie. Il semble partisan du retour à une forme de publicité politique axée sur les opinions, les valeurs et les préoccupations des cibles (par exemple « hommes de plus de 40 ans soucieux de l’état des infrastructures routières »). Cela étant dit, tous les stratèges s’accordent sur un point : le champ de bataille prioritaire sera la « Middle America », la classe moyenne laborieuse vivant dans les Etats du centre du pays, qui a porté Donald Trump au pouvoir en 2016 et qui pourrait le refaire en 2020.

    Par ailleurs, les stratèges du marketing ciblé vont aussi devoir s’adapter aux modifications récemment introduites par Facebook. Désormais, les annonceurs, commerciaux et responsables politiques ne peuvent plus croiser les données personnelles fournies par Facebook avec celles provenant des « data brokers » classiques (banques de données commerciales, bancaires…). Le réseau social veut ainsi faire un geste vers le Congrès américain et la Commission européenne, soucieux de la protection de la vie privée des citoyens, tout en marginalisant ses grands concurrents sur le marché des données personnelles.

    Il a aussi supprimé certaines combinaisons multicritères jugées intrusives ou trop précises – race, religion, pays d’origine, orientation sexuelle, handicaps, statut militaire… Enfin, les propagandistes politiques de tout bord doivent désormais communiquer leur nom, leur domicile et leurs sources de financement à Facebook, qui les vérifiera.

    Ces changements ne devraient pas entraver sérieusement l’action de Data Propria, qui a déjà noué des contrats avec la direction nationale du Parti républicain et les équipes de campagne de différents candidats conservateurs à travers le pays. De son côté, selon Associated Press, la société Parscale Strategy encaisse, depuis le début de 2018, près de 1 million de dollars (850 000 euros) par mois grâce à des commandes publicitaires d’organisations soutenant Donald Trump et ses alliés, contre 5 millions pour l’ensemble de 2017. La machine est relancée, les électeurs des régions jugées prioritaires sont de nouveau soumis à une avalanche de messages ciblés sur le Web et les réseaux sociaux.

  • Une #app permet à la #police turque de surveiller les #expatriés #opposants d’Erdoğan

    Recep Tayyip Erdoğan, l’autoritaire président turc, n’apprécie pas outre mesure qu’on pense différemment de lui. S’il est relativement facile de fliquer les opinions des citoyens en Turquie, c’est moins évident à l’extérieur du pays. C’est là qu’intervient l’application #EGM, un acronyme derrière lequel se cache #Emniyet_Genel_Müdürlüğü, la Direction générale de la Sécurité du pays.

    Disponible sur iOS comme sur Android, cette app permet aux fans du chef de l’État turc de partager avec la police du pays les messages postés sur les réseaux sociaux par les opposants du régime originaires du pays, mais qui n’habitent pas en Turquie. Là où la parole est plus libre.

    Ces dénonciations peuvent rendre la vie difficile aux expatriés dans leur pays d’accueil (les loyalistes d’Erdoğan sont très actifs pour défendre l’honneur de leur président, y compris en dehors de la Turquie), mais aussi lorsqu’ils décident de revenir en Turquie pour des vacances ou revoir des proches.

    L’émission Report Mainz de la chaîne ARD rapporte (https://www.ardmediathek.de/tv/REPORT-MAINZ/Wie-Erdogan-Angst-und-Misstrauen-in-Deut/Das-Erste/Video?bcastId=310120&documentId=56370572) le témoignage d’un citoyen turc vivant en Allemagne qui a reçu des menaces après avoir posté sur Facebook un billet critique sur Erdoğan. Le harceleur a partagé une capture écran de l’app EGM avec le message en question :
    Apple voudra-t-elle faire le ménage dans l’App Store et supprimer cette application ? La délation et le harcèlement ne font généralement pas bon ménage avec les règles de bonne conduite de l’App Store, et maintenant que l’affaire est médiatisée, il est possible que le constructeur veuille s’en débarrasser.

    Reste qu’Apple n’est pas dans une position confortable, alors que la Turquie est un marché pour lequel le constructeur investit beaucoup. Erdoğan a menacé Apple d’un boycott cet été, suite aux pressions économiques de la Maison Blanche : « S’ils ont des iPhone, il y a des Samsung de l’autre côté, et nous avons aussi notre Vestel [un fabricant local, ndr] », a-t-il déclaré, bien qu’il soit un utilisateur d’iPhone lui-même1.

    Cette histoire, « sortie » dans les médias allemands, intervient dans un contexte chargé pour les relations entre la Turquie et l’Allemagne, où vivent 3 millions de Turcs. Recep Tayyip Erdoğan est actuellement en visite officielle en Allemagne, qui a d’ailleurs remporté l’organisation du prochain Euro de football de 2024 au nez et à la barbe de… la Turquie.


    https://www.igen.fr/app-store/2018/09/une-app-permet-la-police-turque-de-surveiller-les-expatries-opposants-derdogan

    #surveillance #Turquie #traque #Erdogan
    cc @etraces @albertocampiphoto

  • http://www.rfi.fr/ameriques/20180919-washington-president-duda-polonais-plaide-base-americaine-pologne

    La #Pologne aura-t-elle prochainement son « Fort #Trump » comme l’a suggéré le président Duda ? Elle redouble en tout cas d’efforts pour l’obtenir. Le chef de l’Etat polonais en visite à la Maison Blanche a annoncé que son pays était prêt à débourser au moins deux milliards de dollars pour l’implantation d’une #base_militaire américaine sur son sol. Une offre que le président américain affirme étudier très sérieusement.

    #us_army #États-Unis_d'Amérique #Russie #otan

  • Neutralité du Net : la fronde de la Californie contre le régulateur américain des télécoms
    https://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2018/09/18/neutralite-du-net-la-fronde-de-la-californie-contre-le-regulateur-am

    La Californie n’entend pas se plier à la fin de la neutralité du Net, et tient à le faire savoir. Le 31 août, l’Assemblée californienne a approuvé un projet de loi visant à rétablir, et même renforcer, ce principe aboli en juin à l’initiative de la Maison Blanche. Instaurée en 2015 par l’administration Obama, la neutralité du Net interdisait jusque-là aux opérateurs de télécommunications de brider le trafic de certaines plateformes très consommatrices de bande passante – comme YouTube et Netflix – ou de faire payer davantage leurs utilisateurs.

    Vendredi 14 septembre, la tension est montée d’un cran entre l’Etat californien et la Commission fédérale des communications (FCC), le régulateur des télécoms ayant voté l’abrogation de la neutralité du Net. Dans un discours prononcé devant les membres d’un think tank, le président de la FCC, Ajit Pai, a qualifié « d’illégale » la loi californienne prévoyant de restaurer ce principe. « Internet est un service qui dépasse les frontières d’un Etat américain. Il s’en suit que le gouvernement fédéral est le seul à pouvoir légiférer dans ce domaine », a martelé ce républicain nommé par Donald Trump.

    #Neutralité_internet

  • A Toronto, Michael Moore célèbre la résistance à Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/cinema/article/2018/09/07/a-toronto-michael-moore-celebre-la-resistance-a-trump_5351563_3476.html

    Le réalisateur a présenté « Fahrenheit 11/9 », brûlot politique qui assimile le président américain à Adolf Hitler.

    https://youtu.be/7oG4tWM4MQU

    Il n’y a pas de raison pour que le Festival de Toronto, dont la 43e édition a commencé le 6 septembre, se distingue du reste de l’Amérique du Nord – et du monde. Donald Trump règne en maître absolu sur les ­conversations, et pour l’une des soirées d’ouverture – celle de la section documentaire – sur l’écran.

    Michael Moore a présenté ­Fahrenheit 11/9 (le 9 novembre 2016, les médias américains ont admis la victoire de Donald Trump sur Hillary Clinton), ­un pamphlet colérique, sincère et roublard, divaguant et provocant – un retour à la manière de son plus grand succès, Fahrenheit 9/11.

    Le film de Michael Moore est à l’avant-garde d’une série de films politiques américains, documentaires ou fictions attendus au long du festival. Dans la première catégorie, on trouve les films de deux autres grandes figures du genre, que tout – méthode, style et inclinations politiques – oppose : Frederick Wiseman a filmé une petite ville au milieu des « flyover states » (les Etats qu’on ne fait que survoler) dans Monrovia, Indiana, pendant qu’Errol Morris a tenté de comprendre l’ancien conseiller du locataire de la Maison Blanche Steve Bannon dans American Dharma, déjà présenté à Venise. Les dirigeants du festival se demandent si le politicien d’extrême droite s’invitera à Toronto comme il l’a fait sur le Lido, ce qui pourrait provoquer quelque ­agitation dans une ville plutôt à gauche.

    Côté fiction, on a déjà vu ­Monsters and Men, de Renaldo Marcus Green, qui examine en un récit éclaté les conséquences de la mort d’un ancien combattant afro-américain tué par la police de New York et l’on attend, entre autres The Frontrunner, de Jason Reitman, dans lequel Hugh Jackman incarne Gary Hart, candidat démocrate à la Maison Blanche en 1988, défait par un scandale sexuel.

    Obsession de Trump pour sa fille

    De sexe, il en est question dans Fahrenheit 11/9, car Michael Moore fait sienne la fameuse phrase de Malcolm X : « Par tous les moyens nécessaires ».

    Dans la brillante série de montages qui ouvre son film, il aligne les interviews agressives d’Hillary Clinton par des journalistes mâles en superposant à l’image les accusations d’agressions sexuelles dont ces censeurs – Charlie Rose, Matt Lauer, Bill O’Reilly… – ont fait l’objet. Un peu plus loin, la succession d’images fixes ou animées ressassant l’obsession du président des Etats-Unis pour sa fille Ivanka.

    Après avoir établi sommairement et vigoureusement les raisons de la défaite d’Hillary Clinton (au premier rang desquelles l’hubris de ses partisans, dont on voit les plus célèbres, de Nancy Pelosi à Jay Z, annoncer son inévitable victoire) et celles pour lesquelles son concurrent n’aurait jamais dû mettre les pieds dans le bureau Ovale, Michael Moore prend la tangente. Il ne s’agit plus de dépeindre les turpitudes de Donald Trump ou les carences de l’appareil démocrate, mais de fouiller dans le terreau sur lesquels ces plantes se sont épanouies.

    COMME IL AIME À LE FAIRE, MICHAEL MOORE RETOURNE CHEZ LUI, À FLINT, MICHIGAN

    Comme il aime à le faire, le réalisateur retourne chez lui, à Flint, Michigan. La ville ravagée par la désindustrialisation de Roger et moi (1989) est devenue un enfer pour ses habitants, dont les enfants ont été condamnés à boire de l’eau empoisonnée, dont les bâtiments abandonnés sont devenus des cibles pour l’artillerie de l’US Army qui s’entraîne là au combat de rue.

    Chacun décidera si Michael Moore force le trait ou s’il se contente d’exprimer en termes simples des situations dont les hommes politiques aiment à dire qu’elles sont compliquées. C’est ce que fait un représentant républicain à la chambre de ­Floride, lorsque l’un des étudiants du lycée de Parkland, ravagé par l’irruption d’un tueur armé d’un fusil d’assaut, l’interroge sur sa position quant à la vente libre de ces armes. Il était inévitable que le réalisateur de Bowling for ­Columbine passe par le lycée ­Marjorie Stoneman et célèbre ses élèves militants. Car cette deuxième partie de Fahrenheit 11/9 prend la forme d’un tour des Etats-Unis de la résistance. En présentant son film, Michael Moore a revendiqué le terme, l’associant explicitement à la résistance en France sous l’occupation nazie.

    Montagnes russes militantes

    On a mieux compris cette assimilation en découvrant la troisième partie de son documentaire : elle compare systématiquement les Etats-Unis à l’Allemagne de Weimar et Donald Trump à Adolf Hitler. Le renfort d’historiens, d’un ancien magistrat au tribunal de Nuremberg ne suffit pas à muer cette comparaison en raison. A la fin de la projection, il suffisait de voir Michael Moore, entouré de lycéens de Parkland et de militants de Flint pour comprendre qu’il ne s’agit plus seulement de cinéma mais d’urgence politique, d’intervenir avant qu’il ne soit trop tard.

    Il revenait à l’esprit l’un des ­innombrables faits énoncés ­pendant ces deux heures de montagnes russes militantes : depuis 1992, les démocrates ont remporté le vote populaire dans toutes les élections présidentielles, sauf en 2004. Quatre mois avant ce dernier scrutin, sortait le plus grand succès de Michael Moore, Fahrenheit 9/11.

  • Le Paraguay fait défection au duo israélo-américain – Salimsellami’s Blog
    https://salimsellami.wordpress.com/2018/09/13/le-paraguay-fait-defection-au-duo-israelo-americain

    Un peu plus de trois mois après avoir, en imitation des Etats-Unis, déplacé son ambassade en Israël à Jérusalem, le Paraguay a décidé le retour de celle-ci à Tel-Aviv. Cet inattendu revirement paraguayen a été ordonné par Mario Abdo Benitez, le nouveau président du pays qui a pris ses fonctions fin août. Il a désemparé les autorités sionistes dont le Premier ministre Benjamin Netanyahu avait, à l’occasion de la cérémonie du premier transfert de l’ambassade paraguayenne, proclamé d’une manière jubilatoire que de nombreux autres pays lui avaient promis de suivre l’exemple du Paraguay alors que seuls les Etats-Unis et le Guatemala avaient fait de même. Son dépit, le Premier ministre israélien l’a manifesté en qualifiant de « gravissime » la décision du Paraguay et en ordonnant la fermeture de l’ambassade israélienne à Asunción, la capitale de ce pays.

    S’il y a eu une décision « gravissime » de la part du Paraguay c’est celle prise par l’ex-président de ce pays Horacio Cartes d’emboîter le pas aux Etats-Unis au mépris de l’opposition quasi unanime exprimée par la communauté internationale à la reconnaissance de Jérusalem comme capitale « indivisible » d’Israël. Le nouveau président paraguayen n’a fait que corriger le tort porté par son prédécesseur à la juste cause du peuple palestinien. De sa part c’est un acte qui souligne sa volonté d’afficher la souveraineté du Paraguay quelque peu abdiquée par Horacio Cartes sous les pressions et menaces auxquelles Donald Trump et son administration se sont adonnés dans le dossier de Jérusalem. Son courageux geste a évidemment déplu à Washington qui, par la voix du vice-président, l’a considéré comme étant un reniement par le Paraguay de son « engagement » antérieur. Venant de Mike Pence, le vice-président, les Etats-Unis qui, depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche a déchiré presque tous ses engagements internationaux antérieurs, le grief étasunien fait au nouveau président paraguayen est révélateur de l’arrogance avec laquelle Washington mène sa politique étrangère.

    Pour aussi « petit » pays qu’il soit, le Paraguay a infligé à son puissant voisin du Nord une leçon de morale consistant en l’exemple qu’il a donné en rectifiant une décision prise en violation du droit international et des résolutions des Nations unies, même si cet acte va à l’encontre de la politique de la plus grande puissance planétaire. Le revirement du Paraguay ne fait qu’accentuer l’isolement diplomatique étasunien sur le dossier palestinien que Donald Trump a pensé pouvoir exorciser en menaçant de représailles économiques, financières voire même militaires les Etats qui y concourent. Pour Israël, il est la preuve que son Premier ministre a pris les fantasmes guidant son action diplomatique pour la vérité vraie dont il lui a fait miroiter qu’il en récoltera le fruit, à savoir que la communauté internationale serait disposée à entériner le fait accompli que l’alliance américano-israélienne s’emploie à rendre irréversible concernant l’issue du conflit palestino-israélien.

                                                                                   URL de cet article 33777
    Kharroubi HABIB                                                                                                                                                 https://www.legrandsoir.info/le-paraguay-fait-defection-au-duo-israelo-americain.html

  • Attaque sans précédent des #Etats-Unis contre la #Cour_pénale_internationale
    https://www.bfmtv.com/international/attaque-sans-precedent-des-etats-unis-contre-la-cour-penale-internationale-15

    Les Etats-Unis ont menacé ce lundi de #sanctions les juges et procureurs de la Cour pénale internationale (#CPI) s’ils s’en prennent à des Américains, à #Israël ou à d’autres alliés de Washington.

    « Nous allons interdire à ces juges et procureurs l’entrée aux Etats-Unis. Nous allons prendre des sanctions contre leurs avoirs dans le système financier américain, et nous allons engager des poursuites contre eux dans notre système judiciaire », a mis en garde le conseiller à la sécurité nationale de la Maison Blanche, John Bolton, dans une attaque sans précédent contre la CPI.

    Pour les Etats-Unis, la Cour pénale internationale est « illégitime » et « déjà morte »
    https://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/09/10/pour-les-etats-unis-la-cour-penale-internationale-est-illegitime-et-deja-mor

    « L’histoire a prouvé que le seul moyen de dissuasion est (…) la puissance juste des Etats-Unis et de leurs alliés », a assuré le conseiller à la sécurité nationale.

    #sans_vergogne

  • Al-Jazira, les groupes pro-israéliens et le documentaire secret

    Sous la pression du pouvoir, qui ne veut pas fâcher les Américains, la chaîne qatarie a renoncé à diffuser « The Lobby – USA », un documentaire sur les groupes de pression qui défendent outre-Atlantique les intérêts du gouvernement de Benyamin Nétanyahou.
    https://abonnes.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/09/11/al-jazira-les-groupes-pro-israeliens-et-le-documentaire-secret_53532 ?

    C’est l’histoire d’un documentaire interdit, qui déchaîne les passions, sur fond d’imbroglio géopolitique moyen-oriental. Quatre épisodes de cinquante minutes, frappés de censure par la chaîne qui les a pourtant produits : Al-Jazira, le bras médiatique du Qatar.

    Durant la fin de l’année 2017 et le début de l’année 2018, le sort de ce film, nimbé de secret, a obsédé les cercles militants pro-palestiniens et pro-israéliens aux Etats-Unis. Les premiers se méfiaient de sa diffusion comme de la peste et les seconds l’attendaient comme le messie.

    Et pour cause : The Lobby – USA, comme il est intitulé, s’intéresse à la myriade de groupes de pression qui défendent outre-Atlantique les intérêts du gouvernement de Benyamin Nétanyahou, le premier ministre israélien, à la tête d’une coalition de droite dure, hostile à la création d’un Etat palestinien.

    Lire aussi : Hanan Ashrawi : « Les Américains sont devenus complices de l’occupation israélienne »

    Grâce à un reporter infiltré dans leurs rangs et filmant en caméra cachée, le documentaire promettait de révéler les méthodes clandestines employées par ces organisations, très richement dotées, pour s’attacher le soutien quasi unanime du Congrès et contrer leurs adversaires dans la bataille pour l’opinion publique.

    Des révélations juteuses étaient attendues. Un premier documentaire du même genre, consacré aux lobbys pro-israéliens au Royaume-Uni et diffusé début 2017, avait montré un diplomate israélien conspirant avec un haut fonctionnaire pour faire « chuter » un ministre aux positions jugées trop pro-palestiniennes. Pris en flagrant délit d’ingérence dans la vie politique britannique, l’ambassade israélienne avait dû publier des excuses officielles et renvoyer au pays son très zélé employé. Le procès en « antisémitisme » dressé en réaction contre la chaîne avait été balayé par Ofcom, le gendarme du paysage audiovisuel britannique.

    Des extraits du film commencent à fuiter

    Mais début mars, après un long suspense et plusieurs déprogrammations, le journaliste américain Clayton Swisher, chef de la cellule investigation d’Al-Jazira, à l’origine de ce travail, s’est résolu à confirmer ce que la presse israélienne avait révélé quelque temps plus tôt : The Lobby – USA était sacrifié sur l’autel de la raison d’Etat. Pour s’attirer les faveurs des grandes organisations juives américaines, et par ricochet celle de l’administration Trump, dont elles ont l’oreille, les autorités de Doha gelaient la diffusion du deuxième volet.

    CYBER-HARCÈLEMENT SYSTÉMATISÉ DES PARTISANS DU BDS (BOYCOTT-DÉSINVESTISSEMENT-SANCTION)
    Une décision prise dans le contexte de la guerre froide sévissant dans le Golfe entre le camp pro-saoudien et le Qatar, que ses voisins boycottent au motif qu’il ferait le jeu de l’Iran et des islamistes au Proche-Orient. Conscient qu’il ne pèserait pas lourd face à Riyad si la Maison Blanche venait à le lâcher, le petit émirat gazier a jugé préférable, sur ce sujet ultrasensible, de mettre en sourdine sa caisse de résonance médiatique. Et tant pis si ce diktat sapait les prétentions d’« indépendance » de la chaîne, financée à 100 % par le pouvoir qatari.

    Mais en interne, la décision n’est visiblement pas passée. Dans un geste de défiance à l’égard de ses employeurs, Clayton Swisher a pris un congé sabbatique. Et depuis quelques semaines, comme on pouvait s’y attendre, des extraits du mystérieux film commencent à fuiter sur Internet et dans la presse. Deux sites pro-palestiniens américains, The Electronic Intifada et Gray Zone, ont diffusé des extraits.

    Puis Le Monde diplomatique, qui a eu accès à un montage quasi définitif des quatre épisodes, a publié un long exposé de leur contenu, que The Nation, un magasine progressiste américain, a repris à son tour.

  • Joseph Stiglitz : « La politique économique de Trump est conçue pour les ultra-riches »

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/09/08/joseph-stiglitz-trump-met-en-place-une-politique-economique-concue-pour-les-

    Pour le prix Nobel et ancien conseiller de Bill Clinton, la politique menée par le locataire de la Maison Blanche est désastreuse pour l’Américain ordinaire.

    Professeur d’économie à l’université Columbia, Joseph Stiglitz a dirigé les conseillers économiques du président Clinton (1995-1997), avant d’être chef économiste de la Banque mondiale (1997-2000). En 2001, il a reçu le prix Nobel d’économie pour ses travaux sur l’asymétrie d’information sur les marchés imparfaits. Il a publié de nombreux ouvrages dont La Grande Désillusion (Fayard, 2002) ou plus récemment, L’Euro : comment la monnaie unique menace l’avenir de l’Europe (éd. Les Liens qui libèrent, 2016).

    Depuis l’élection de Donald Trump, le S&P 500, indice basé sur les 500 plus grandes sociétés cotées aux Etats-Unis a augmenté de 33 % pour atteindre son plus haut niveau historique, le taux de chômage est bas, et celui de la croissance, annualisée, atteint plus de 4 %. Finalement, Trump, ça marche ?

    La bonne santé de l’économie américaine n’est pas à mettre au crédit de Donald Trump. Premièrement, il bénéficie de la reprise économique qui a débuté sous Barack Obama. Deuxièmement, il a fait exploser le déficit budgétaire en augmentant la dépense publique et en baissant les impôts, ce qui, naturellement, crée de la croissance à court terme. En France, un choc fiscal de cette ampleur, qui a vu le déficit public américain passer de 3 % à presque 6 % du produit intérieur brut (PIB), n’aurait même pas été autorisé par les traités européens.

    Troisièmement, si les cours de la Bourse ont tant augmenté, c’est surtout parce que les impôts sur les sociétés ont beaucoup baissé, ce qui a augmenté les valeurs des entreprises. Enfin, si on compare la situation aux Etats-Unis depuis l’élection de Trump avec celle des autres pays de la région, on se rend compte qu’elle n’a rien d’exceptionnel. Par exemple, entre 2016 et 2017, la croissance a davantage augmenté au Canada qu’aux Etats-Unis.

    En faisant exploser le déficit public, Trump déplace le fardeau de la charge fiscale sur les générations futures. Sa politique n’est pas viable à long terme. Je m’attends à un vrai ralentissement de la croissance vers la fin 2019, début 2020, car ses réformes ne favorisent pas l’investissement. La Réserve fédérale [la banque centrale des Etats-Unis] va devoir augmenter les taux d’intérêt plus que s’il n’y avait pas eu de baisse massive des impôts.

    De plus, Trump a réduit certains programmes publics, et on peut s’attendre à moins d’investissements productifs dans ce secteur. Au total, sa politique économique aura donc des effets très néfastes.

    Vous mettez aussi en cause le caractère inégalitaire de sa politique économique…

    Alors que, les Etats-Unis sont déjà le pays le plus inégalitaire des pays développés, Trump met en place une politique économique conçue pour les ultra-riches mais désastreuse pour l’Américain ordinaire. Il finance une baisse d’impôts pour les très riches par une hausse pour les classes moyennes.

    Sur le plan éducatif, il fait ouvrir des « charter schools » [écoles privées à financements publics] qui par le passé ont pourtant contribué à faire beaucoup augmenter les inégalités. Par ailleurs, il a fait passer une réforme qui va faire perdre à treize millions d’Américains leur couverture santé, alors que dans ce pays le problème du manque d’accès aux soins est tel que l’espérance de vie est aujourd’hui en déclin.

    Les mesures favorables aux entreprises ne vont-elles pas, cependant, susciter une croissance bénéfique à tous ?

    Les revenus des 1 % les plus riches n’ont cessé d’augmenter ces quarante dernières années, tandis que ceux des 90 % les plus pauvres ont stagné. Les faits le prouvent : l’enrichissement des plus riches ne bénéficie qu’aux plus riches.

    Par ailleurs, l’argent que Trump a rendu aux riches et aux entreprises n’a pas été réinvesti, ni utilisé pour augmenter les salaires, mais a servi à financer des programmes de rachat d’actions, ce qui a mis de l’argent dans les poches d’Américains déjà très riches.

    Parlons justement des inégalités, que vous voyez comme l’un des défis majeurs du XXIe siècle. Pourquoi ont-elles explosé au sein de nos sociétés ces quarante dernières années ?

    Certaines tendances majeures, comme les évolutions technologiques, la mondialisation ou la libéralisation des échanges, sont les mêmes dans tous les pays. Pourtant, les inégalités n’ont pas augmenté de la même manière partout, ce qui prouve que les choix politiques en sont en partie responsables.

    Les Etats-Unis ont, par exemple, rendu la vie des syndicats très compliquée et ont réduit les droits des salariés, ce qui a nui à leur pouvoir de négociation avec les patrons. Conséquence : les salaires les plus bas sont au même niveau qu’il y a soixante ans. Dans la plupart des pays ce serait inadmissible. Plus généralement, ceux qui ont fait les mêmes choix économiques que les Etats-Unis ont de hauts niveaux d’inégalités, tandis que ceux qui ont suivi d’autres chemins en ont moins. La France, par exemple, a fait plus pour protéger les salariés.

    Les réformes qui seraient nécessaires pour réduire les inégalités ne nuiraient-elles pas à l’efficacité économique ?

    Non, cette vieille idée a été totalement discréditée ces dix dernières années. L’inégalité est coûteuse pour la société. Je l’ai expliqué dans un livre appelé Le Prix de l’inégalité (éd. Les liens qui libèrent, 2012). D’ailleurs, les travaux économétriques et statistiques réalisés par le Fonds monétaire international (FMI) ou par l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE) ont toujours soutenu que les économies les plus égalitaires étaient les plus efficaces.

    Il y a au moins deux raisons à cela. D’abord, les pays les plus égalitaires sont généralement ceux où les riches ne peuvent pas se limiter à exploiter leurs rentes, ce qui induit une utilisation plus efficace des ressources. Ensuite, dans les pays très inégalitaires, il n’existe souvent pas d’égalité des chances. Du coup, des jeunes talentueux mais défavorisés n’obtiennent pas le niveau d’éducation qui leur permettrait d’exploiter leur potentiel et de contribuer pleinement à l’économie du pays.

    Donald Trump a augmenté les tarifs douaniers pour les exportations chinoises de 16 milliards de dollars (14 milliards d’euros). Certains commentateurs pensent que cette guerre commerciale sera plus douloureuse pour la Chine que pour les Etats-Unis, et qu’elle devra donc céder aux exigences américaines…

    Ce point de vue ne prend pas en compte le fait que la Chine a des moyens non économiques de faire souffrir les Etats-Unis. Elle peut le faire par le biais diplomatique avec, par exemple, son droit de veto au Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) ou par le biais politique, comme à travers ses choix vis-à-vis de la Corée du Nord.

    Le jeu auquel joue Trump est donc dangereux, et à terme pourrait nuire aux intérêts des Etats-Unis. De plus, même en ne regardant que l’aspect purement économique, il n’est pas donné que la Chine soit forcément perdante dans cette guerre commerciale.

    « EN CHINE, (...) IL PARAÎT INCONCEVABLE DE SE LAISSER HUMILIER UNE NOUVELLE FOIS, SURTOUT PAR TRUMP, VU COMME UN RACISTE INCOMPÉTENT. »

    Le gouvernement chinois aimerait que l’économie du pays soit plus autosuffisante, qu’elle repose davantage sur sa demande intérieure plutôt que sur ses exportations, et que ses entreprises puissent développer leurs produits sans avoir recours à la technologie étrangère.

    La guerre commerciale peut se révéler, pour la Chine, une forte incitation à atteindre plus rapidement ces objectifs. Et il est intéressant de se rappeler qu’au XIXe siècle, l’Occident a mené contre ce pays deux guerres pour lui imposer d’ouvrir ses frontières au commerce d’opium. En Chine, où ces défaites sont encore dans les mémoires, il paraît inconcevable de se laisser humilier une nouvelle fois, surtout par Trump, vu comme un raciste incompétent. Néanmoins, Pékin ne serait pas forcément contre un accord raisonnable, mais je doute que Trump soit capable d’accepter les concessions nécessaires.

    Pourquoi les mesures protectionnistes de Donald Trump sont-elles plébiscitées par ses supporteurs ?

    Les économistes sont d’accord sur le fait qu’à l’échelle macroéconomique, le libre-échange, bien géré, est bénéfique. En revanche, à l’échelle des individus il fait, au moins à court terme, des victimes, le plus souvent des travailleurs peu qualifiés. Or, ces dernières décennies, au lieu d’aider les travailleurs des régions frappées par la désindustrialisation, nous leur avons dit : « Ne vous inquiétez pas, vous bénéficierez du libre-échange plus tard. » Certains, qui n’en bénéficient toujours pas, sont logiquement en colère.

    Cela étant, un retour au protectionnisme ne les aiderait pas non plus. La mondialisation a été très disruptive, mais la « démondialisation » le serait plus encore et, paradoxalement, ferait beaucoup de mal à une tranche de la population qui a déjà fortement souffert de la mondialisation.

    Le populisme s’épanouit aux Etats-Unis, mais aussi en Europe. Comment expliquez-vous le rejet des partis traditionnels et des experts ?

    Aux Etats-Unis comme en Europe, un gouffre énorme s’est creusé entre ce qui a été promis par les élites et les résultats obtenus. La mondialisation, censée être bénéfique à tous, a été néfaste à nombre de gens. La libéralisation des marchés financiers, censée créer de la croissance, a abouti à la plus grande crise financière depuis 1929.

    L’euro, censé apporter la prospérité à toute l’Europe, a enrichi l’Allemagne et affecté les pays européens les plus pauvres. Les électeurs se tournent donc vers des partis qui n’ont jamais été au pouvoir. Mais les promesses des formations populistes ne seront pas davantage tenues.

    Je ne vois guère, alors, que deux possibilités : soit de nouvelles forces, véritablement progressistes, émergeront, et mettront en œuvre les mesures nécessaires, soit les gens se tourneront vers des partis de plus en plus fascistes.

    Vous avez écrit que l’euro était « un système conçu pour échouer ». Pourquoi ?

    Les pays qui sont passés à l’euro ont perdu plusieurs leviers d’ajustement, notamment une politique monétaire indépendante qui leur aurait permis de choisir leurs propres taux d’intérêt ou de dévaluer pour rendre leurs exportations plus compétitives.

    Or, au moment du passage à l’euro, il manquait en Europe toutes les institutions nécessaires au bon fonctionnement d’une monnaie unique : il n’y avait pas de garantie commune des dépôts bancaires, pas d’union bancaire, pas de système commun d’assurance-chômage…

    Aux Etats-Unis, nous avons le dollar, mais aussi toutes les institutions qui vont avec. Même s’il y a des progrès, je suis peu confiant dans la capacité des Européens à faire face à une nouvelle crise, car au sein de l’Union européenne, les processus décisionnels sont compliqués et requièrent parfois l’unanimité des pays membres, difficile à obtenir en présence d’intérêts souvent divergents.

  • Il est vrai qu’en la matière Greenwald est un spécialiste

    Après la tribune anti-Trump du « New York Times », « chasse au traitre » et « jeu de devinettes »
    https://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2018/09/06/la-presse-americaine-a-la-recherche-de-l-auteur-de-la-tribune-anonyme-explos

    « Le cofondateur d’Intercept et lauréat du prix Pulitzer, Glenn Greenwald, a lui-même décrit le haut fonctionnaire de la Maison Blanche comme un “lâche” inconscient »,

    #trump #greenwald #résistance

  • Fake news : Twitter cherche la méthode
    https://www.linformaticien.com/actualites/id/50103/fake-news-twitter-cherche-la-methode.aspx

    Le fondateur et CEO Jack Dorsey reconnaît la difficulté à contrer les « fake news » et les contenus toxiques. Il explique que ses équipes travaillent dessus mais admet que le combat est difficile.

    Les apparitions de Jack Dorsey à la télévision sont rares. C’est donc une belle performance que vient de réussir la chaîne de télévision CNN. On y voit un Jack Dorsey barbu qui explique la complexité à laquelle il doit faire face en matière de fake news ou de contenus « toxiques » (pornographie, incitations à la haine, soutiens aux actions terroristes,…).

    Contrairement à d’autres, M. Dorsey s’exprime avec beaucoup de modestie. Il reconnaît notamment le rôle joué par la plateforme dans le monde politique et les vives controverses que cela crée. Cela est évidemment renforcé par la présence continue du président américain qui a fait de cette plateforme son principal vecteur de communication, parfois au grand dam du camp républicain ou de ses équipes au sein de la Maison Blanche.

    « En douze ans, nous avons beaucoup changé mais nous n’avons pas changé les fondamentaux sous-jacents » affirme-il. Aujourd’hui, M. Dorsey veut repenser la manière dont les followers utilisent Twitter en se concentrant sur les sujets, les hashtags, plutôt que les gens.

  • Tous dans le book bloc : avec le roman, contre la théorie du complot ! - Humaginaire.net
    http://www.humaginaire.net/post/Tous-dans-le-book-bloc-%3A-avec-le-roman-contre-la-th%C3%A9orie-du-comp

    "C’est à la fois un personnage virtuel (« Q ») et la théorie du complot (QAnon) qui a le vent en poupe dans les milieux trumpistes fanatiques. L’intox démarre à l’automne dernier quand, sur les sites de la sphère conspirationniste, de premiers messages signés « Q » apparaissent. D’après la légende, l’émetteur - individu ou collectif - a choisi cette lettre pour exprimer son degré d’accréditation aux secrets d’Etat, une manière de prouver, selon ses adeptes, qu’il se trouve dans le premier cercle du pouvoir à la Maison Blanche. Ses partisans publient des photos censées attester de sa présence aux côtés de Donald Trump dans l’avion présidentiel Air Force One.

    (...)

    Comme toujours, avec les théories du complot, tout apporte de l’eau au moulin à paroles plus délirantes les unes que les autres. Mais cette fois, un grain de sable est peut-être en train de se glisser dans les rouages. Avec sa publicité désormais mondiale - les adeptes commencent à être recrutés au Canada et sans doute en Europe -, « Q » a attiré l’attention, hors de son terrain de chasse. Quelques lecteurs ont désormais repéré les emprunts - à fronts renversés, certes, mais tout de même - à une œuvre romanesque parue à la fin des années 1990 en Italie, tout comme aux pratiques de détournement et de guérilla communicationnelle conduites par ses auteurs. Pour les Wu Ming, auteurs de Q, sous le pseudonyme de Luther Blissett, les analogies ne sont pas toutes des coïncidences, évidemment : l’émetteur des messages porte le même nom ; dans QAnon, tout renvoie à des réseaux pédophiles ou satanistes, alors que les Italiens ont, eux, tourné en dérision les emballements médiatiques sur le sujet en organisant des canulars extrêmement sophistiqués il y a une vingtaine d’années. Tout en récusant l’idée d’une farce qu’ils auraient eux-mêmes fomentée aujourd’hui, ils sont déterminés à venir répandre, contre le venin de QAnon, le contre-poison d’une littérature autrement plus riche et stimulante."

    #complotisme #littérature #altermondialisme #Italie #Etats-Unis

  • La stratégie de « pression maximale » de Donald Trump peine à fonctionner avec Téhéran
    https://www.lemonde.fr/international/article/2018/07/31/la-strategie-de-pression-maximale-de-donald-trump-peine-a-fonctionner-avec-t

    Le locataire de la Maison Blanche s’est dit prêt à rencontrer les dirigeants iraniens. Lesquels lui ont suggéré de commencer par respecter les accords signés par les Etats-Unis.

    Après les menaces, la main tendue. Huit jours après avoir infligé un tweet véhément au président iranien Hassan Rohani, Donald Trump s’est proposé de le rencontrer « sans préconditions », alors que les Etats-Unis se sont retirés, en mai, de l’accord sur le nucléaire iranien. « Je rencontre tout le monde. S’ils veulent que je les rencontre, je les rencontre. Quand ils veulent », a déclaré, lundi 30 juillet, le locataire de la Maison Blanche, en marge d’une rencontre avec le chef du conseil italien Giuseppe Conte. Ce serait « bon pour nous, bon pour eux, bon pour le monde ».

    Cette stratégie s’inscrit explicitement dans la ligne de celle menée avec la Corée du Nord – menaces verbales de M. Trump pendant l’été 2017, surenchères militaires de Kim Jong-un, puis rencontre spectaculaire des deux dirigeants à Singapour en juin 2018. « Ne menacez jamais, jamais plus les Etats-Unis ou vous en subirez des conséquences dont peu ont eu à souffrir dans l’histoire », avait écrit M. Trump sur Twitter le 23 juillet, répliquant à une menace de M. Rohani : « Ne jouez pas avec la queue du lion, ou vous allez le regretter. »

    Mais la comparaison s’arrête là : les Iraniens ne veulent pas entendre parler d’une telle rencontre. « Avec l’Amérique d’aujourd’hui et les politiques [qu’ils mènent], il est absolument impossible d’avoir un dialogue et de l’engagement. Et les Etats-Unis ont montré qu’ils n’étaient absolument pas fiables », a déclaré Bahram Qassemi, porte-parole du ministère des affaires étrangères, lundi soir.

  • Space Force : le bras armé du New Space ?
    https://dutungstenedanslatete.blogspot.com/2018/07/space-force-le-bras-arme-du-new-space.html

    Le 18 juin 2018, le président des États-Unis d’Amérique, Donald Trump, annonçait sa volonté de faire de l’espace une nouvelle branche à part entière des forces armées américaines. D’un point de vue organisationnel, cela supposerait d’amputer l’US Air Force de ses prérogatives spatiales, car ce sont en effet les forces aériennes américaines qui sont le bras armé du Pentagone hors de notre atmosphère. Une perspective qui est loin de faire l’unanimité, que ce soit dans les états-majors ou au Congrès, ce qui laisse penser que la création de cette sixième branche des forces armées américaines (on oublie trop souvent l’US Coast Guard) n’est pas pour demain. Aussi nous a-t-il semblé opportun de prendre un peu de recul et de ne pas réagir à chaud à ce nouveau développement.

    Pour autant, il convient de rappeler que, initialement, l’idée d’une Space Force ne vient pas de la Maison Blanche. Depuis quelques temps déjà, le débat fait rage au Pentagone, de même qu’à la Chambre des représentants, le Président Trump reprenant la proposition à son compte en mars dernier lors d’une visite à la base militaire de Miramar.

    Si la réalité d’une telle Space Force doit encore, à cette heure, faire l’objet de moult réserves, et que son concept reste des plus nébuleux, elle pose néanmoins de nombreuses questions. Et s’il est bien évidemment présomptueux de prétendre pouvoir y répondre à toutes, il demeure intéressant de les soulever. Quitte à verser dans la prospective. Voire dans la science-fiction.

    Tout d’abord, la légalité de l’annonce présidentielle a soulevé quelques interrogations, certains voyant en celle-ci les prémisses d’une militarisation de l’espace qui contreviendrait aux traités internationaux relatifs à l’espace extra-atmosphérique.

  • Bannon déménage en Europe pour mettre en place The Movement, une fondation populiste pour rivaliser avec George Soros et déclencher une révolte de droite à travers le continent.


    https://www.thedailybeast.com/inside-bannons-plan-to-hijack-europe-for-the-far-right
    L’ancien conseiller en chef de la Maison Blanche a déclaré à The Daily Beast qu’il créait en Europe une fondation appelée The Movement, dont il espère qu’elle mènera une révolte populiste de droite à travers le continent à partir des élections du Parlement européen au printemps prochain.

    Au cours de l’année écoulée, Bannon a eu des entretiens avec Nigel Farage et des membres du Front National de Marine Le Pen (récemment rebaptisé Rassemblement National) à l’Ouest, du Hongrois Viktor Orban et des populistes polonais de l’Est.
    Bannon est convaincu que les années à venir marqueront une rupture radicale par rapport aux décennies d’intégration européenne. « Le nationalisme populiste de droite est ce qui arrivera. C’est ce qui gouvernera », a-t-il dit au Daily Beast. « Vous allez avoir des États nations avec leurs propres identités, leurs propres frontières. »
    Les mouvements de base sont déjà en place en attendant que quelqu’un maximise leur potentiel. "Ce sera instantané - dès que nous appuierons sur le bouton, a-t-il dit.

    Faut-il s’en inquiéter ? J’ai bien l’impression. N’oubliez pas que Bannon a été le stratège de Trumps tout au long de la campagne de 2016.

    L’homme n’est PAS stupide, il sait comment jouer le jeu de la politique identitaire.
    #Bannon #Europe

  • Aux Etats-Unis, Enrique Morones, le « Bad Hombre » au secours des migrants

    https://abonnes.lemonde.fr/m-actu/article/2018/06/29/aux-etats-unis-enrique-morones-le-bad-hombre-au-secours-des-migrants

    Fondateur de l’ONG Border Angels, le Californien d’origine mexicaine vient en aide aux Latino-Américains qui tentent de passer la frontière.

    Quand Fox News, la chaîne préférée de Donald Trump, veut inviter un Latino défenseur des immigrants, c’est à lui qu’elle fait appel. Avec son côté baroudeur et sa stature athlétique, Enrique Morones, 53 ans, n’a pas peur d’affronter ceux qui agitent des thèses xénophobes. Quand un intervenant, à l’écran, répète que les Mexicains doivent faire la queue comme tout le monde s’ils veulent entrer aux Etats-Unis, au lieu de court-circuiter les processus d’immigration légale, Enrique interrompt sèchement : « C’est un mythe. Il n’y a pas de file d’attente. » Car les visas, ajoute-t-il, sont généralement rejetés, même pour les visites familiales de courte durée. L’homme est charismatique, pressé.

    Lorsque les nativistes, anti-immigration, assènent que les candidats à l’asile, comme les quelque 150 migrants d’Amérique centrale arrivés fin avril à Tijuana, doivent être interdits d’entrée, il s’étrangle. En vertu du droit international, les Etats-Unis « n’ont pas le choix », rappelle-t-il : c’est d’ailleurs la position qu’ont adoptée les services de l’immigration de San Diego, dans le sud de la Californie, où a été créée son ONG, Border Angels (« les anges de la frontière »).

    « J’AI HONTE. AUCUN PAYS AU MONDE NE SÉPARE LES ENFANTS DE LEURS PARENTS. DONALD TRUMP REPRÉSENTE LE PIRE DE L’ESPRIT AMÉRICAIN. » ENRIQUE MORONES, BORDER ANGELS

    Mais il arrive aussi à Enrique de rester sans voix. Comme le 19 juin, quand la chaîne MSNBC lui demande ce qu’il pense des propos de Laura Ingraham, l’égérie des ultraconservateurs qui officie sur Fox News. L’animatrice ironisait sur le tollé provoqué par la nouvelle politique de séparation des familles annoncée un peu plus tôt par l’administration Trump. Pratique qui a conduit à ce que plus de 2 300 enfants soient enlevés à leurs parents et placés dans des centres grillagés. « Des camps de vacances », selon elle. Enrique a eu l’air abattu. « J’ai honte, a-t-il confié. Aucun pays au monde ne sépare les enfants de leurs parents. Donald Trump représente le pire de l’esprit américain. » Le lendemain, le président battait en retraite et annonçait que priorité serait donnée au « maintien de l’unité des familles ».

    Mais, pour Enrique, la lutte continue. Border Angels prépare la manifestation nationale contre la politique de Trump et en soutien aux immigrants, le 30 juin. Devenu le porte-voix des sans-papiers, Enrique Morones ne compte pas que des amis. Il y a quelques semaines, il a exposé au FBI les menaces qu’il reçoit par téléphone. Dans le sud de la Californie, le climat est tendu. Les nationalistes n’apprécient pas sa manière de répéter qu’il se sent avant tout mexicain alors qu’il est né aux Etats-Unis. Ce qu’il fait par provocation, vêtu de son tee-shirt « Bad Hombre », l’insulte proférée par Donald Trump pendant la campagne électorale de 2016, comme si tous les Latinos étaient des narcos en puissance.


    L’ONG Border Angels, fondée par Enrico Morones en 1986, distribue des colis de vivres aux familles.

    Enrique Morones a grandi à San Diego, où son père était employé au service mexicain des pêches, puis directeur de l’agence locale de la compagnie aérienne Aeroméxico. Toute sa famille est retournée au Mexique, où son grand-père était un dirigeant syndical national. Après avoir étudié le commerce, le français et le karaté à l’université, Enrique Morones a officié à la tête du marketing pour le public latino chez les Padres, l’équipe de base-ball de San Diego. Emu par le sort des migrants, entassés dans les canyons une fois la frontière franchie, il a fondé Border Angels en 1986 pour distribuer des colis de vivres aux familles.

    Gardien de la mémoire des migrants

    Après l’opération « Gatekeepers », lancée par Bill Clinton en 1994, quand les premières barrières ont été érigées, et que le nombre de migrants a commencé à grimper, Enrique a étendu la mission de l’association. Les « anges » ont commencé à déposer des bidons d’eau dans le désert à destination des marcheurs pour prévenir la déshydratation. Ils le font toujours, chaque troisième samedi du mois. Avant l’arrivée de Trump à la Maison Blanche, l’association comptait une trentaine de bénévoles en moyenne pour les distributions. Depuis son élection, leur nombre a décuplé, indique-t-il, alors que les tentatives de traversée illégale de la frontière sont au plus bas depuis quarante-six ans quoi que prétende le président.


    L’ONG dépose chaque mois des bidons d’eau dans le désert pour les clandestins.

    Enrique Morones est aussi le gardien de la mémoire des migrants. Quand il arpente le désert, pour inspecter les éventuels progrès du « mur » de Donald Trump, il est muni d’un sac. Il ramasse les morceaux de tapis dont les clandestins se servent pour effacer leurs traces. Des objets exposés dans les locaux de Border Angels, à San Diego. A ses yeux, les histoires individuelles ne doivent pas être oubliées. Lui-même en connaît des dizaines, qu’il récite, de mémoire, jusqu’aux noms des victimes retrouvées sans vie, et dont il fait une liste partielle en annexe de son livre (Border Angels. The Power of One, San Diego University Press, 2015, non traduit). Il n’a jamais oublié Francisco, le migrant effondré au milieu des épineux. L’homme, pourtant à moitié mort de déshydratation, portait un autre voyageur sur son dos. « Il ne le connaissait pas, mais il l’avait pris sur ses épaules pour le sauver », admire Enrique Morones.

    Les histoires ont été collectées dans un texte, écrit par l’acteur Dave Rivas et présenté dans les écoles de San Diego : Letters from the Wall. Les « lettres du mur » commencent toutes par « Cher Enrique » : elles racontent un miracle ou, le plus souvent, un drame sous la plume d’un migrant. La pièce est jouée en anglais et en espagnol par les écoliers : enfants de la frontière en quête de justice pour leurs parents les migrants.

  • 2018 : Vers où coule le sang de la Naqba…
    Horizons nouveaux pour la « question de Palestine »

    Par Roger Jolly

    Portfolio : Mohammed Zaanoun & Oren Ziv pour Active Stills

    Photos : Martin Barzilai

    http://jefklak.org/2018-vers-ou-coule-le-sang-de-la-naqba

    En Palestine, le soixante-dixième anniversaire de la Naqba s’est soldé dans le sang, avec la mort de dizaines de manifestant·es tué·es par les soldat·es de l’armée israélienne. Ni l’absolution de la Maison Blanche, ni la complicité ou la couardise de la « communauté internationale », n’incitent à penser que le gouvernement israélien fera preuve d’une plus grande retenue dans un proche avenir. En revanche, tout indique que le cadre de lecture du conflit des vingt-cinq dernières années, alias le « processus de paix », est de l’histoire ancienne. Gargarisé d’impunité, Israël est renvoyé à sa contradiction originelle. Un nouveau champ de possibles, y compris les pires, s’ouvre pour le peuple palestinien. Et le mouvement de solidarité international se réinvente par petites touches.

    • CRISE BANCAIRE
      Le Congrès américain assouplit la régulation bancaire
      "Adopté par 258 voix contre 159, le texte, qui réduit de 38 à 12 le nombre de banques américaines soumises aux règles les plus dures, doit désormais être signé par le président américain."
      Source : Le Monde

      CRISE FINANCIÈRE
      Haute finance : ses pratiques délictueuses mettent en danger le grand public.
      "Voici un reportage que nous offre Arte (2017) sur la mort d’un banquier italien. Son tort ? Il a failli témoigner… Mais au-delà de cet assassinat, il est utile de voir comment les alliances des mondes politiques et financiers mettent en danger le grand public…"
      Source : Blog de Liliane Heldkhawan

      DÉMOCRATIE
      Tout allait bien…
      "En 2008, un jeune candidat aux primaires démocrates puis à l’élection présidentielle américaine soulevait l’enthousiasme des commentateurs par la méthode innovante mise en œuvre lors de sa campagne : moissonner les données personnelles de citoyens susceptibles de voter pour lui. La collecte fut si fructueuse que, selon le journaliste Sasha Issenberg, l’équipe de M. Barack Obama « connaissait le nom de chacun des 69 456 897 Américains dont les bulletins l’avaient propulsé à la Maison Blanche »."
      Source : LE MONDE DIPLOMATIQUE

      Marée populaire : les chiffres biaisés de France 2 sur « l’échec » de la mobilisation
      "Samedi 26 mai, près de 190 cortèges ont défilé dans toute la France à l’occasion de la « marée populaire » contre la politique du gouvernement Macron. Le soir même, le JT de France 2 fait le constat d’un « échec » de ces manifestations. Les journalistes de la chaîne publique reprennent une information ressassée par éditorialistes et « experts » dans de nombreux grands médias : la mobilisation serait en baisse depuis la précédente manifestation du 5 mai. Qu’en est-il vraiment ?"
      Source : ACRIMED

      EVASION FISCALE
      Le CAC40 en 2017 : plus de 16 000 filiales, dont 15% dans des paradis fiscaux
      "Une multinationale, ce n’est pas seulement un nom, une capitalisation boursière et une direction centralisée. C’est aussi un réseau complexe de centaines de filiales, localisées aux quatre coins dans la planète, liées entre elles par des relations financières, juridiques et actionnariales souvent opaques, ouvrant la porte à tous les abus."
      Source : OBSERVATOIRE DES MULTINATIONALES

      Comment l’Europe - et la France - s’accomode de ses paradis fiscaux
      "En matière de paradis fiscaux les choses n’ont pas beaucoup bougé, en apparence du moins, en dépit des scandales qui ont émaillé la dernière décennie, des « offshore leaks » jusqu’au Paradise papers. Dire que rien n’a été fait, serait abusif. Le Royaume Uni a notamment annoncé le premier mai, la transparence sur les propriétaires des sociétés sur ses 14 territoires d’outre-mer."
      Source : XERFI CANAL

      FRANCE
      Grève SNCF : ce qu’ont vraiment gagné les syndicats dans la bataille
      "Ce n’est pas encore la fin de la grève à la SNCF, mais on s’en rapproche,à entendre les déclarations des syndicats réformistes, Unsa et CFDT, qui évoquent une sortie du conflit mi-juin. En ce samedi, 25e jour de grève, l’heure est déjà au bilan. Qu’ont obtenu les syndicats au cours de ce bras de fer entamé début avril ? Tout cela pour quoi ?"
      Source : Nouvel Obs

      Energie : l’échec annoncé de dix ans de dérégulation
      "La promesse est toujours la même. En brisant les monopoles publics au profit d’un marché concurrentiel, la dérégulation permettrait de faire chuter les prix et d’améliorer la qualité pour les usagers, devenus des « clients ». L’argument est de nouveau ressorti par le gouvernement dans le cadre de la réforme ferroviaire, dont l’examen au Sénat a commencé le 23 mai. Et si on jugeait sur pièces ?"
      Source : BASTAMAG

      Eloge de la redistribution
      "« Il y a trop d’aides sociales en France », assure Gérald Darmanin, le ministre de l’Action et des Comptes publics ; « Expliquer qu’on va réduire la dépense publique sans rien toucher aux aides sociales, ce ne serait pas cohérent et pas lucide vis-à-vis des Français », affirme lui aussi Bruno Le Maire, le ministre de l’Economie… Incontestablement, au sein du gouvernement, l’air du temps est à la remise en cause des prestations sociales – même si la cacophonie des ministres empêche encore de comprendre quels sont ses projets exacts en la matière."
      Source : ALTERNATIVES ECONOMIQUES

      GÉOPOLITIQUE
      Niger : la société civile réprimée, le président Issoufou reçu avec les honneurs à l’Élysée
      "Le président du Niger Mahamadou Issoufou entame ce 4 juin une visite officielle à Paris, sur invitation d’Emmanuel Macron. Plusieurs ministres et le président du Sénat seront à sa disposition, tandis qu’il devrait obtenir près de 50 millions d’euros d’aide au développement. Au même moment, les principaux leaders de la société civile nigérienne subissent une brutale répression, croupissant dans plusieurs prisons gouvernementales."
      Source : BASTAMAG

      LIBERTÉS
      L’ONU épingle la France pour sa lutte antiterroriste et ses effets « préoccupants » sur les libertés individuelles
      "Pendant dix jours, Fionnuala Ni Aolain, rapporteuse spéciale des Nations Unies sur la protection des droits de l’Homme dans la lutte antiterroriste a rencontré tous les acteurs qui jouent un rôle en la matière en France…"
      Source : 20 Minutes

      Pour une défense internationale de Julian Assange !
      "Le Comité international de la Quatrième Internationale (CIQI) et le Comité de rédaction international du « World Socialist Web Site » appellent d’urgence à une mobilisation internationale pour défendre le rédacteur en chef de WikiLeaks, Julian Assange. Après s’être battu pendant près de huit ans contre la persécution incessante de Washington et de ses alliés, le journaliste d’origine australienne est en danger de tomber dans leurs griffes."
      Source : WORLD SOCIALIST WEB SITE

      MATIÈRES PREMIÈRES
      La Confédération paysanne s’invite chez Bolloré
      "Plusieurs dizaines de personnes ont manifesté ce 5 juin 2018, à l’appel de la Confédération paysanne devant l’entrée d’un domaine viticole appartenant à Vincent Bolloré à La Croix-Valmer (Var) pour dénoncer « l’accaparement des terres » et les « spéculations sur le dos des paysans locaux ». « Nous dénonçons la financiarisation de l’agriculture : des personnes extérieures au monde agricole viennent faire du fric sur la terre des paysans en les excluant », déplore Laurent Pinatel, porte-parole de la Confédération paysanne."
      Source : La France Agricole

      L’Iran à court d’eau
      "En Iran, la pénurie d’eau devient une urgence nationale. Comment la république islamique a-t-elle sacrifié cette ressource vitale ? Un documentaire éclairant." [Iran/USA, même combat ?!]
      Source : Arte
      L’Azerbaïdjan met en place un corridor gazier géostratégique via la Turquie
      "Pendant qu’Etats-Unis, et Union européenne s’affrontent via taxes sur acier et aluminium, les pays de l’ex-URSS – tels que l’Azerbaïdjan – avancent chaque jour un peu plus dans le domaine gazier. Tentant de se tailler la part du lion sur l’échiquier énergétique mondial et sur le gigantesque marché énergétique européen. Une option qui vise notamment à réduire la dépendance de l’Europe au gaz russe, alors que les pays membres de l’UE se voient contraints ces dernières années d’accroître leurs achats auprès de la Russie, malgré les objectifs énoncés par Bruxelles."
      Source : LE BLOG FINANCE

      ÉTATS-UNIS
      L’espérance de vie continue de diminuer aux Etats-Unis
      "C’est un phénomène pour le moins alarmant que pointent du doigt des chercheurs américains. Pour la troisième année consécutive, l’espérance de vie aux Etats-Unis recule. La consommation de drogues (notamment des opiacées), d’alcool et les suicides contribuent à cette baisse inquiétante."
      Source : La Dépêche

  • Nouveau retard à l’allumage, les patrons de la « tech » invités à déjeuner par Emmanuel Macron.
    IBM, Microsoft, Facebook... pour le réacteur de Flamanville.

    Donald Trump reçoit Marion Maréchal-Le Pen à la Maison Blanche.
    Après un an de retraite, Kim… Kardashian West est de retour.

    Mort du compagnon de Serge Dassault, Yves de Daruvar un patron très présent.
    Avec la mort de Libération, « Le Figaro » tourne la page.

    Le Monde
    #de_la_dyslexie_créative