organization:maison blanche

  • Trump traite Haïti et des nations africaines de « pays de merde »
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2018/01/12/trump-traite-haiti-et-des-nations-africaines-de-pays-de-merde_5240652_3222.h

    « Pourquoi est-ce que toutes ces personnes issues de pays de merde viennent ici ? » Evoquant plusieurs nations africaines, le Salvador et Haïti, le président des Etats-Unis s’est emporté jeudi 11 janvier lors d’une réunion sur l’immigration, rapporte le Washington Post.

    Donald Trump recevait dans le bureau Ovale plusieurs sénateurs, dont le républicain Lindsey Graham et le démocrate Richard Durbin, pour évoquer un projet bipartisan proposant de limiter le regroupement familial et de restreindre l’accès à la loterie pour la carte verte. En échange, l’accord permettrait d’éviter l’expulsion de milliers de jeunes, souvent arrivés enfants aux Etats-Unis.
    […]

    La Maison Blanche n’a pas nié que le président américain a tenu ces propos. « Certaines personnalités politiques à Washington choisissent de se battre pour des pays étrangers, mais le président Trump se battra toujours pour le peuple américain », a souligné un porte-parole de l’exécutif, Raj Shah, dans un communiqué.

  • LesInrocks - Donald Trump inquiète de plus en plus l’équipe de la Maison Blanche
    https://www.lesinrocks.com/2018/01/08/actualite/donald-trump-effraie-lensemble-de-la-maison-blanche-111030193

    Des conseillers du président américain se sont confiés sur leur quotidien au côté du magnat de l’immobilier. Quand il ne regarde pas Fox News, le chef « du monde libre » est obsédé par la Corée du Nord et l’arme nucléaire. Et rend l’ensemble de son entourage particulièrement nerveux.

    #Trump

  • « Il semblait avoir vu un fantôme » : la nuit d’horreur de Donald Trump après son élection
    https://www.crashdebug.fr/international/14383-il-semblait-avoir-vu-un-fantome-la-nuit-d-horreur-de-donald-trump-a

    USA :...Trump ne voulait pas de la présidence + "il semblait avoir vu un fantôme "

    = il doit obéir aux sociétés secretes auxquelles il a fait allégeance donc elles décideront de son sort comme Macron CQFD

    Contributeur anonyme

    Donald Trump embrasse sa femme Melania, à New York (Etats-Unis), le soir de sa victoire électorale, dans la nuit

    du 8 au 9 novembre 2016. (MANDEL NGAN / AFP)

    Le livre du journaliste Michael Wolff révèle que Donald Trump ne souhaitait pas devenir président et a vécu comme un choc la nuit de sa victoire électorale.

    Donald Trump ne souhaitait pas gagner. C’est du moins ce que révèlent des extraits du livre Fire and Fury : Inside The Trump White House (Le Feu et la fureur : A l’intérieur de la Maison Blanche de Trump), signé Michael Wolff, journaliste au (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Une Maison Blanche « de feu et de fureur »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/080118/une-maison-blanche-de-feu-et-de-fureur

    Dans une librairie de New York, 5 janvier 2017. © Reuters Aux États-Unis, un livre événement fait vaciller la présidence. Fire and Fury, que Mediapart a lu, dépeint un pouvoir chaotique, un Trump abruti, les rivalités qui minent. Mais il raconte surtout un monde de télé-réalité, creux, cynique et détestable, où la célébrité, la réussite et l’argent sont les seules boussoles.

    #International #Donald_Trump #Etats-Unis #Michael_Wolff

  • Environnement : comment Trump tente de museler les scientifiques américains

    http://www.lemonde.fr/international/article/2017/12/23/les-scientifiques-americains-cible-d-une-chasse-aux-sorcieres_5233983_3210.h

    L’Agence de protection de l’environnement (EPA) subit de plein fouet l’offensive de la Maison Blanche pour saper la préservation de la nature et du climat au profit de l’industrie.

    Le candidat Donald Trump s’y était engagé dès février 2016 : « Le département de la protection environnementale : nous allons nous en débarrasser dans presque toutes ses formes », même si on conservera « quelques friandises ». Promesse tenue : sous la houlette de Scott Pruitt, climatosceptique notoire de l’Oklahoma, l’Agence américaine de protection de l’environnement (EPA) se saborde consciencieusement et démantèle les régulations environnementales adoptées sous Barack Obama.

    Pour cela, il faut agir sur les hommes. Scott Pruitt mène donc une véritable guérilla contre des fonctionnaires et des scientifiques qui lui sont hostiles. Dans une atmosphère paranoïaque, il a fait déminer pour 3 000 dollars (2 500 euros) son bureau pour vérifier qu’il n’y avait pas de micro caché et s’est fait financer pour 25 000 dollars une cabine de télécommunications sécurisée pour pouvoir s’entretenir confidentiellement avec la Maison Blanche. Victime de menaces et sous protection policière rapprochée, Scott Pruitt agit sur quatre axes : découragement des salariés, voire intimidation, même s’il n’y est officiellement pour rien ; recomposition des comités scientifiques en y nommant des défenseurs des industries polluantes ; réduction au silence des scientifiques ; sabrage du budget et des effectifs.

    Les salariés intimidés par une officine ultraconservatrice

    La syndicaliste Nicole Cantello, par exemple, raconte sa mésaventure. Ce 15 février, cette avocate salariée de l’EPA depuis vingt-six ans est devant son ordinateur. Soudain, elle voit apparaître une demande de recherche de ses courriels : tous ceux qui mentionnent le nom de Pruitt. Cette requête ne tombe pas par hasard. Dix jours plus tôt, le 6 février, elle a organisé une manifestation à Chicago contre la nomination par Donald Trump de M. Pruitt. Bien sûr, rien n’émane de l’EPA ou de M. Pruitt. La demande d’information a été formulée par le juriste Allan Blutstein, qui dirige America Rising, une officine ultraconservatrice qui aide les républicains à constituer des dossiers. « J’étais stressée. J’ai pensé qu’ils voulaient me discréditer », s’est alors inquiétée Mme Cantello.

    Tous ceux qui se sont opposés publiquement à M. Pruitt sont dans le collimateur d’America Rising. Michael Cox (Etat de Washington) figurait sur la liste noire pour avoir envoyé lors de son départ à la retraite une lettre ouverte cinglante à M. Pruitt, tout comme Gary Morton, qui avait manifesté contre les coupes budgétaires à Philadelphie. « C’est une chasse aux sorcières contre les employés de l’EPA qui ne font que tenter de protéger la santé humaine et l’environnement. Ils essaient de nous intimider et de nous réduire au silence », a accusé Gary Morton dans le New York Times.

    Dans sa vingtaine de requêtes, Allan Blutstein revendique avoir « été à la pêche » en visant ceux qui disaient du mal de M. Pruitt, des syndicalistes mais pas toujours, pour vérifier s’ils violaient les règles de l’EPA. Le problème, c’est qu’il a le droit en sa faveur, comme l’explique Nicole Cantello. « Nous avons la loi sur la liberté d’information, et chacun peut demander mes mails. C’est légitime si c’est pour savoir si je fais bien mon travail », nous confie-t-elle, en sa qualité de syndicaliste, en communiquant par adresse mail et téléphone privés.

    C’est ce même droit qu’utilisent les médias pour avoir accès à l’agenda détaillé de M. Pruitt. L’affaire a cependant tourné au scandale quand on a découvert que l’EPA avait signé un contrat – depuis annulé — de « surveillance médiatique » de 120 000 dollars avec une société associée à America Rising.

    Des comités scientifiques probusiness

    Scott Pruitt excelle dans l’art d’utiliser les armes de ses adversaires. On accuse les entreprises dont il écoute les avis d’être en conflit d’intérêts. Il use de ce même argument pour chasser des comités scientifiques chargés de conseiller l’EPA, ceux qui bénéficiaient de subventions de la part de cette dernière. « Nous devons nous concentrer sur la science, pas sur la science politique », a déclaré M. Pruitt en octobre. La manœuvre permet d’exclure les scientifiques financés sur fonds publics. Donna Kenski en a été la victime. Cette démocrate travaille pour une agence de Chicago qui analyse la qualité de l’air des grands lacs et reçoit indirectement de l’EPA, par l’intermédiaire de l’Etat de l’Illinois, 900 000 dollars. Son mandat de trois ans au sein de cet organisme a été révoqué prématurément. Elle avait été nommée à l’époque contre l’avis du sénateur de l’Oklahoma, le climatosceptique James Inhofe.

    Ces départs permettent de faire de la place aux défenseurs des entreprises. Ainsi, Michael Honeycutt a été nommé président du bureau de conseil scientifique de l’EPA. Ce toxicologue texan est connu pour avoir jugé excessives les normes sur l’ozone fixées par l’agence environnementale et a cosigné une étude accusant celle-ci d’avoir exagéré les bénéfices sur la santé d’un air plus pur. Il retrouvera dans ce comité le Californien Robert Phalen, célèbre pour avoir estimé que « l’air moderne est un peu trop pur pour une santé optimale », mais aussi l’ancien directeur de recherche de l’entreprise pétrolière de l’Oklahoma Phillips 66, ou encore l’ancien responsable environnement de la compagnie d’électricité d’Atlanta Southern Co, l’un des plus gros émetteurs de CO2 des Etats-Unis.

    Les comités scientifiques s’ouvrent à des gens « qui croient que le travail de l’EPA est de stimuler l’économie américaine, car elle est plus importante que la santé de gens et l’environnement », déplore un scientifique réduit au silence.

    Pour nommer les cadres dirigeants de l’EPA, une confirmation du Sénat est souvent nécessaire : William Wehrum a ainsi été investi de justesse pour (dé)réguler la protection de l’air, alors qu’il a longtemps défendu les entreprises pétrolières. Mais Michael Dourson, qui a par le passé été payé pour critiquer des études scientifiques défavorables à ses clients de la chimie et du pétrole, a dû renoncer à prendre en charge la direction des risques chimiques et de pollution.

    Les scientifiques réduits au silence

    C’était en septembre. Un colloque devait se tenir à Rhode Island sur les conséquences du réchauffement climatique qui affecte la baie de Narragansett, le plus grand estuaire de la Nouvelle-Angleterre, situé entre Boston et New York. Trois scientifiques de l’EPA devaient y prendre la parole mais, à la dernière minute, la direction le leur a interdit, au prétexte qu’il ne s’agissait pas d’un événement EPA. Une trentaine de manifestants ont protesté, avec des pancartes : « La science, pas le silence ».

    Les consultations de l’agence perdent désormais en crédibilité et servent de plate-forme politique. Pour annuler la loi sur l’air de Barack Obama, qui aurait pu servir de feuille de route pour respecter l’accord de Paris, l’EPA a tenu une séance publique en Virginie-Occidentale, dans un bassin minier. M. Pruitt vient de rajouter trois réunions, dont une à Gillette, capitale charbonnière du Wyoming.

    Le budget sabré, les salariés désertent

    Au printemps, M. Trump a indiqué qu’il voulait diminuer de 30 % le budget de l’EPA, qui atteignait 8 milliards de dollars en 2017, et réduire ses effectifs de 3 200 personnes sur un total de 15 000. La Chambre a proposé une réduction de 8 % et le Sénat de 2 %, soit environ 150 millions de dollars. Mais les budgets consacrés à l’eau, à l’environnement, au climat sont ciblés et baissent de 10 % environ. Faute d’accord, le budget 2017 est provisoirement reconduit à un niveau ayant baissé de plus de 20 % depuis le début de la décennie.

    La voie budgétaire ne sera peut-être même pas nécessaire, car le travail de sape de Scott Pruitt porte ses fruits, comme l’a révélé, le 22 décembre, le New York Times. Depuis que Donald Trump est au pouvoir, 700 personnes ont quitté l’agence – retraite, démission, transaction –, dont plus de 200 scientifiques : une centaine de spécialistes de la protection de l’environnement et 9 directeurs de départements. Sur les 129 embauches de l’année, seules 22 sont des scientifiques ou des étudiants scientifiques.

    De surcroît, M. Pruitt n’a que 150 inspecteurs chargés de faire respecter la réglementation, alors que la loi exige un minimum de 200. Et l’EPA ne veut plus prendre en charge les frais du ministère de la justice, qui est son bras armé pour attaquer les contrevenants. L’atmosphère est crépusculaire. Comme 20 personnes non remplacées de son bureau de San Francisco, Lynda Deschambault est partie de l’agence au bout de vingt-six années. Elle a confié son désarroi au New York Times : « Le bureau était une morgue. »

  • Johnny Hallyday, l’inventeur du macronisme (sur BFMTV)
    http://www.telerama.fr/television/johnny-hallyday,-linventeur-du-macronisme-(sur-bfmtv),n5391392.php

    Si Jean-Jacques Bourdin s’emploie à établir la vérité, rien que la vérité sur la famille de Johnny et les sanglots de Michel Drucker, les experts s’accordent à comparer les obsèques du “héros national” à celles de Victor Hugo, avec des bikers en plus. Selon les éditorialistes, par sa capacité à transcender le clivage gauche-droite et les classes sociales, Johnny Hallyday est d’ailleurs le précurseur d’Emmanuel Macron.

    Ici, je tiens à insérer une parenthèse à propos de cet ignare de Donald Trump qui ne semble pas mieux connaître Johnny Hallyday que Victor Hugo. Je veux m’élever solennellement contre sa décision de reconnaître Jérusalem comme capitale de l’Etat d’Israël. Quelle indécence ! Faire cette annonce le jour de la mort de Johnny ! Et à 18 heures, en plus, au moment même où Brigitte Macron, la Première Dame, se rend chez la défunte idole pour se recueillir sur la dépouille du héros national à peine refroidie ! Ne pouvait-il attendre avant d’allumer le feu au Proche-Orient ? Si Johnny doit beaucoup à Elvis, a-t-il oublié ce que les Etats-Unis doivent à La Fayette ? Son atteinte au deuil national risque de refroidir nos relations transatlantiques.

    A cause de ce goujat, les télés sont contraintes mercredi d’interrompre leurs éditions spéciales pendant quelquefois de longues minutes (jusqu’à cinq d’affilée, j’ai compté). Heureusement, la rédaction de BFMTV sait faire preuve de discernement. Ruth Elkrief attend 19h55 pour annoncer en moins d’une minute l’inopportune déclaration du malappris de la Maison Blanche aux fans, pardon, aux téléspectateurs de la chaîne. Aucun extrait n’en est diffusé, seul Emmanuel Macron a droit à la retransmission de sa réaction car « il s’inquiète ». Je le comprends. Il a autre chose à faire que d’empêcher la Troisième Guerre mondiale. Il a un hommage national à organiser.

  • DIRECT. Tir de missile nord-coréen : Moscou dénonce « une provocation »
    https://www.crashdebug.fr/international/14250-direct-tir-de-missile-nord-coreen-moscou-denonce-une-provocation

    Le Kremlin dénonce une "provocation" après le nouveau tir de missile balistique effectué par la Corée du Nord, et appelle toutes les parties "à garder leur calme".

    Donald Trump, le 28 novembre 2017 à la Maison Blanche. (JIM WATSON / AFP)

    Après le tir balistique intercontinental réalisé par Pyongyang, le Conseil de sécurité de l’ONU va se réunir mercredi soir.

    La Corée du Nord a effectué, mercredi 29 novembre, un nouveau tir de missile balistique intercontinental, capable selon Pyongyang de toucher n’importe quel endroit du continent américain. Le Conseil de sécurité de l’ONU a décidé de se réunir en urgence mercredi soir.

    Les Etats-Unis à la portée de Pyongyang. D’après Pyongyang, l’engin a atteint une altitude de 4 475 kilomètres avant de s’abîmer à 950 (...)

    #En_vedette #Actualités_internationales #Actualités_Internationales

  • Point de presse de la porte-parole du Quai d’Orsay (Paris, le 21/11/2017)
    https://il.ambafrance.org/Point-de-presse-de-la-porte-parole-du-Quai-d-Orsay-Paris-le-21-11-201

    Hezbollah

    Au point de presse de ce jour, la porte-parole du Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères a répondu à la question suivante :

    Q- La Maison Blanche a insisté ce weekend sur la nécessité de travailler avec ses alliés pour contrer les activités déstabilisatrices du Hezbollah. Est-ce que vous êtes sur la même ligne ?

    R - Les exigences de la France à l’égard du Hezbollah sont connues. Conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, nous attendons qu’il renonce aux armes et se comporte comme un parti pleinement respectueux de la souveraineté de l’État libanais. Nous considérons également que la stabilité du Liban nécessite qu’il reste à l’écart des tensions dans la région. Nous considérons donc que l’implication du Hezbollah dans la guerre en Syrie est dangereuse et rappelons notre attention prioritaire à la sécurité le long de la ligne bleue, à la frontière du Liban et d’Israël.

    Dans ce moment délicat, nous poursuivons notre dialogue avec tous les partis libanais et les encourageons à s’entendre sur le bon fonctionnement des institutions de l’État car il est indispensable à la stabilité du Liban.

    #Liban

  • « Je ne dis pas que Trump est un agent du KGB, mais… »
    LE MONDE | 17.11.2017 à 20h47 • Mis à jour le 18.11.2017 à 14h16
    http://www.lemonde.fr/donald-trump/article/2017/11/17/je-ne-dis-pas-que-trump-est-un-agent-du-kgb-mais_5216721_4853715.html

    Luke Harding est grand reporter au quotidien britannique The Guardian. De 2007 à 2011, il a dirigé le bureau du journal à Moscou, avant d’être expulsé par le Kremlin à la suite de son enquête sur l’assassinat de l’opposant Alexandre Litvinenko. Il écrit ensuite plusieurs livres, dont Russie Etat-mafia (Original découverte, 2012) et Le Dossier Snowden (Belin, 2015).

    Il est le seul journaliste, avec son confrère Nick Hopkins, à avoir rencontré Christopher Steele, l’ex-agent des services secrets extérieurs britanniques reconverti dans le « conseil » et auteur d’un rapport de 35 pages révélant les liens présumés entre Donald Trump et le régime de Vladimir Poutine, mis en ligne en janvier par le site BuzzFeed. Son livre Collusion est sorti simultanément dans plus d’une dizaine de pays, jeudi 16 novembre. Traduit en français chez Flammarion, il porte un sous-titre qui ne laisse guère de place au doute : « Comment la Russie a fait élire Trump à la Maison Blanche. » (...)

  • Donald Trump recule sur les importations de trophées d’éléphants

    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/11/18/donald-trump-recule-sur-les-importations-de-trophees-d-elephants_5216769_322

    Sous la pression d’organisations de protection de l’environnement mais aussi de son parti, le président américain a gelé une mesure très controversée.

    La Maison Blanche n’a pas mis beaucoup de temps pour battre en retraite. Le président Donald Trump a annoncé sur son compte Twitter, vendredi 17 novembre en début de soirée, qu’il gelait jusqu’à nouvel ordre la décision publiée le jour même sur le Federal Register, l’équivalent américain du Journal officiel d’autoriser à nouveau l’importation de trophées de chasse à l’éléphant tués au Zimbawe et en Zambie.

    L’USFWS assurait pour se justifier que l’importation de trophées de pachydermes tués au Zimbabwe et en Zambie entre le 21 janvier 2016 et le 31 décembre 2018 « améliorera la survie de l’éléphant d’Afrique », en se fiant dans le premier cas aux assurances données par les autorités locales.

    Sous la pression, M. Trump a décidé de ne pas attendre. Le secrétaire à l’intérieur, Ryan Zinke, un fervent défenseur de la chasse, a soudainement jugé « essentielle » la protection des animaux.

    Une photo du fils aîné du président, réputé, tout comme son frère cadet, pour sa passion de la chasse, était revenue avec insistance après l’annonce du revirement américain. Sur le cliché, Donald Trump Jr. posait fièrement en 2011 à côté du cadavre d’un pachyderme. Un souvenir devenu encombrant.

  • La dangereuse alliance entre les Etats-Unis, Israël et l’Arabie saoudite
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/11/09/la-dangereuse-alliance-entre-les-etats-unis-israel-et-l-arabie-saoudite_5212

    A peine le califat de l’organisation Etat islamique (EI) réduit à néant, les conflits, mis en sommeil – ou plutôt passés au second plan – le temps de l’apogée et de la chute du projet djihadiste, se réveillent au Proche-Orient.

    La revendication nationale des Kurdes d’Irak d’abord, qui a été rapidement anéantie, en attendant qu’on connaisse le sort réservé à leurs cousins de Syrie. Et, surtout, le conflit latent entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux principales puissances régionales, qui a fini par incarner ce que l’on range communément sous l’appellation vague et trompeuse de « guerre entre les sunnites et les chiites ».

    Ce feu-là vient de se rallumer à toute allure, attisé par les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, a sonné la curée en « décertifiant », mi-octobre, l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et la République islamique d’Iran sur son programme nucléaire controversé.

    L’Arabie saoudite vient subitement de faire monter la tension ambiante en contraignant (selon plusieurs récits non recoupés parus dans la presse) le premier ministre (sunnite) libanais, Saad Hariri, à démissionner et à dénoncer, dans un discours préparé qu’il a dû lire d’une voix blanche, les ingérences du Hezbollah (le grand parti-milice chiite libanais) et de son parrain iranien dans les affaires du pays du Cèdre.

    Le lendemain, un ministre saoudien déclarait que l’Arabie saoudite se considérait comme « en état de guerre » au Liban et attribuait directement à Téhéran le tir d’un missile intercepté au-dessus de Riyad, la capitale saoudienne, par les rebelles houthistes yéménites accusés d’être à la solde de l’Iran chiite.

    Ce qui se dessine dans la recomposition actuelle du Proche-Orient est un axe inédit entre l’Arabie saoudite, Israël et les Etats-Unis,...

    #paywall

    • Dans sa chronique, Christophe Ayad, responsable du service International du « Monde », rappelle que les trois pays, qui ont en commun leur détestation du régime iranien, cherchent à réduire son emprise sur la région.

      A peine le califat de l’organisation Etat islamique (EI) réduit à néant, les conflits, mis en sommeil – ou plutôt passés au second plan – le temps de l’apogée et de la chute du projet djihadiste, se réveillent au Proche-Orient.

      La revendication nationale des Kurdes d’Irak d’abord, qui a été rapidement anéantie, en attendant qu’on connaisse le sort réservé à leurs cousins de Syrie. Et, surtout, le conflit latent entre l’Arabie saoudite et l’Iran, les deux principales puissances régionales, qui a fini par incarner ce que l’on range communément sous l’appellation vague et trompeuse de « guerre entre les sunnites et les chiites ».

      Ce feu-là vient de se rallumer à toute allure, attisé par les Etats-Unis, dont le président, Donald Trump, a sonné la curée en « décertifiant », mi-octobre, l’accord nucléaire conclu en juillet 2015 entre les grandes puissances (Etats-Unis, Royaume-Uni, France, Russie, Chine et Allemagne) et la République islamique d’Iran sur son programme nucléaire controversé.

      L’Arabie saoudite vient subitement de faire monter la tension ambiante en contraignant (selon plusieurs récits non recoupés parus dans la presse) le premier ministre (sunnite) libanais, Saad Hariri, à démissionner et à dénoncer, dans un discours préparé qu’il a dû lire d’une voix blanche, les ingérences du Hezbollah (le grand parti-milice chiite libanais) et de son parrain iranien dans les affaires du pays du Cèdre.

      Le lendemain, un ministre saoudien déclarait que l’Arabie saoudite se considérait comme « en état de guerre » au Liban et attribuait directement à Téhéran le tir d’un missile intercepté au-dessus de Riyad, la capitale saoudienne, par les rebelles houthistes yéménites accusés d’être à la solde de l’Iran chiite.

      La détestation commune de l’Iran

      Ce qui se dessine dans la recomposition actuelle du Proche-Orient est un axe inédit entre l’Arabie saoudite, Israël et les Etats-Unis, rassemblés par leur commune détestation du régime iranien et leur volonté de réduire son emprise sur la région.

      L’Iran, par alliés interposés, tire en effet les ficelles en Syrie, au Liban, en Irak (un peu moins) et au Yémen (encore moins). Sa quête permanente d’armes de destruction massive (le nucléaire, actuellement gelé, et le balistique, en plein développement) vise à lui assurer une supériorité stratégique – Téhéran parle plutôt de parité – qu’Israël et l’Arabie saoudite ne peuvent accepter.

      Longtemps, Barack Obama a cherché à raisonner ses alliés saoudien et israélien, voire ignoré leurs inquiétudes. L’arrivée à la Maison Blanche de Donald Trump, et l’ascension éclair d’un jeune prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman, ont tout bouleversé.

      Depuis janvier, Jared Kushner, le gendre du président américain, ne cesse de faire la navette entre Jérusalem et Riyad (ainsi qu’Abou Dhabi, capitale des Emirats arabes unis) sans que grand-chose ne fuite de ses tournées. Il travaille en fait à un vieux rêve israélien : rapprocher les Arabes – du moins les monarchies du Golfe – d’Israël.

      Israël doit trouver de nouveaux « amis »

      Dans une région qui lui est hostile depuis sa naissance, en raison de l’absence d’un Etat palestinien, Israël est obligé de trouver des alliés ou du moins des puissances « amicales ». Longtemps, ce furent l’Iran du chah et la Turquie kémaliste, alliés des Etats-Unis et même pilier de l’OTAN pour ce qui est de la Turquie.

      Les Arabes, a fortiori les Palestiniens, étaient les grands perdants de cette entente tacite. La révolution islamique de 1979 en Iran a tout changé : l’Iran de l’ayatollah Khomeyni s’est autoproclamé champion de la cause palestinienne – sans demander leur avis aux Palestiniens, bien sûr – ou plutôt du « front du refus » à Israël.

      Puis la Turquie est devenue hostile sous la houlette de l’islamiste Recep Tayyip Erdogan, les deux pays rompant même leurs relations diplomatiques de 2010 à 2016. Les relations ont été restaurées, pas la confiance. Il faut donc, pour Israël, trouver de nouveaux « amis », l’Egypte et la Jordanie, qui ont signé des traités de paix, en restant au stade de la « paix froide » du fait de leurs opinions publiques très hostiles. En revanche, les puissances du Golfe se sont lentement rapprochées d’Israël, depuis la découverte, en 2002, de l’existence d’un programme nucléaire iranien avancé.

      En face, l’axe russo-irano-turc

      Ce mouvement tectonique, longtemps lent et souterrain, s’est accéléré avec l’arrivée au pouvoir dans le Golfe d’une nouvelle génération pas embarrassée par les tabous de ses aînés. Mohammed Ben Salman, l’homme fort du royaume saoudien, et Mohammed Ben Zayed, celui des Emirats, ne s’encombrent pas de la « cause sacrée » palestinienne. C’est l’Iran qui les obsède, tout comme Israël, qui a bien compris que les Arabes étaient faciles à diviser – quand ils ne le font pas tout seuls comme dans l’actuelle crise du Qatar.

      Aujourd’hui, il ne manque plus grand-chose pour que cette nouvelle alliance s’affiche au grand jour. L’alliance des Etats-Unis, d’Israël et du Golfe serait une combinaison sans précédent de puissance militaire et technologique, de capitaux financiers et de ressources énergétiques. En face, l’axe russo-irano-turc qui se dessine fait pâle figure : armées nombreuses mais technologies obsolètes, économies exsangues, intérêts stratégiques divergents. Mais cette comparaison vaut surtout sur le papier car, pour le moment, c’est bien cette coalition improbable – dans laquelle Ankara a un pied dedans et l’autre dehors – qui contrôle le terrain et ne cesse d’avancer.

      De fait, ce qui manque le plus à l’alliance Etat-Unis - Israël - Arabie saoudite en gestation, c’est un minimum de flair politique et d’intelligence par rapport aux situations de terrain. Ces trois pays se sont chacun lancé dans des conflits ingagnables ces dernières années : les Etats-Unis en Irak (en 2003), l’Arabie saoudite au Yémen (depuis 2015), et Israël au Liban (en 1982 et en 2006) puis dans la bande de Gaza (2008, 2012 et 2014). Lancer des guerres est facile, mais, passé les premières victoires, il faut savoir durer. Et c’est la principale qualité de l’Iran : savoir patienter et ne jamais dévier de son but.

  • Les « Paradise Papers », nouvelles révélations sur les 350 milliards cachés de l’évasion fiscale
    https://www.crashdebug.fr/international/14156-les-paradise-papers-nouvelles-revelations-sur-les-350-milliards-cac

    13,5 millions de documents, dont une bonne part issus d’un cabinet d’avocats spécialisé dans la finance offshore, ont été analysés par « Le Monde », associé au Consortium international des journalistes d’investigation et à 95 médias partenaires.

    Le ministre du Commerce américain Wilbur Ross est au coeur des nouvelles révélations des « Paradise Papers ».

    AFP

    Qu’ont en commun Wilbur Ross et Rex Tillerson, hommes forts de la Maison Blanche, Stephen Bronfman, trésorier du Parti libéral du Canada et proche du premier ministre Justin Trudeau, mais aussi des multinationales comme Nike et Apple, de grandes fortunes françaises, des oligarques russes, des hommes d’affaires africains et des grands sportifs ?

    Ils partagent l’affiche des « Paradise Papers », la nouvelle enquête internationale sur les paradis fiscaux (...)

  • La santé mentale de Trump est l’objet de toutes les spéculations
    https://www.mediapart.fr/journal/international/251017/la-sante-mentale-de-trump-est-l-objet-de-toutes-les-speculations

    Donald Trump, à la Maison Blanche, le 19 octobre © Reuters #Donald_Trump est-il fou ? Faut-il le démettre ? Un an après l’élection, une partie des États-Unis reste tétanisée par son accession au pouvoir. Télés et réseaux sociaux amplifient à l’infini ses faits et gestes. Résultat : malgré ses échecs politiques, il continue de concentrer toute l’attention. C’est justement ce qu’il cherche.

    #International #Etats-Unis #folie #GOP #Présidence #Républicains

  • « Le macronisme ou le spectre de l’#épistocratie »
    http://www.lemonde.fr/idees/article/2017/10/18/le-macronisme-ou-le-spectre-de-l-epistocratie_5202341_3232.html

    Emmanuel Macron a dû se résoudre, dimanche 15 octobre, à se soumettre à l’exercice démocratique de l’interview télévisée pour tenter de redresser l’image condescendante que son vocabulaire et sa posture jupitérienne, faite de parole rare et distante, ont pu générer dans l’opinion.

    Il a dû, chemin faisant, déroger à un principe qu’il s’était fixé en estimant, à l’occasion du défilé du 14-Juillet, que la « pensée complexe » dont il est porteur, ni de gauche ni de droite, ne saurait se prêter au jeu médiatique habituel.

    Cette esquive, qu’il ne pourra donc pas toujours pratiquer – comme en atteste sa récente confrontation avec trois journalistes –, est révélatrice d’un trait caractéristique du macronisme dont on a encore peu parlé et qui est de nature à susciter d’inquiétantes interrogations sur l’évolution contemporaine de nos sociétés démocratiques.

    Ni de droite ni de gauche, le libéralisme qu’incarne Emmanuel Macron est le nom d’une forme de gouvernement qui se présente comme un défi à la démocratie : dans la doctrine politique anglo-saxonne, on l’appelle « épistocratie ».

    Le terme « épistocratie » est un néologisme très peu usité. Il désigne un mode de gouvernement au sein duquel le pouvoir serait confié aux savants. L’idée n’est pourtant pas totalement neuve. Platon en rêvait en écrivant La République et en estimant souhaitable de confier le pouvoir aux philosophes.

    #paywall

    • Dans une tribune au « Monde », le constitutionnaliste Alexandre Viala avance que le président incarne une nouvelle forme de gouvernement qui confie la conduite des affaires aux experts. Mais cet exercice du pouvoir, en délégitimant toute opposition, met en danger la démocratie.

      Emmanuel Macron a dû se résoudre, dimanche 15 octobre, à se soumettre à l’exercice démocratique de l’interview télévisée pour tenter de redresser l’image condescendante que son vocabulaire et sa posture jupitérienne, faite de parole rare et distante, ont pu générer dans l’opinion.

      Il a dû, chemin faisant, déroger à un principe qu’il s’était fixé en estimant, à l’occasion du défilé du 14-Juillet, que la « pensée complexe » dont il est porteur, ni de gauche ni de droite, ne saurait se prêter au jeu médiatique habituel.

      Cette esquive, qu’il ne pourra donc pas toujours pratiquer – comme en atteste sa récente confrontation avec trois journalistes –, est révélatrice d’un trait caractéristique du macronisme dont on a encore peu parlé et qui est de nature à susciter d’inquiétantes interrogations sur l’évolution contemporaine de nos sociétés démocratiques.

      Ni de droite ni de gauche, le libéralisme qu’incarne Emmanuel Macron est le nom d’une forme de gouvernement qui se présente comme un défi à la démocratie : dans la doctrine politique anglo-saxonne, on l’appelle « épistocratie ».

      Le terme « épistocratie » est un néologisme très peu usité. Il désigne un mode de gouvernement au sein duquel le pouvoir serait confié aux savants. L’idée n’est pourtant pas totalement neuve. Platon en rêvait en écrivant La République et en estimant souhaitable de confier le pouvoir aux philosophes.

      Cette idée a connu une forme d’illustration dans la Chine confucéenne à travers le système du mandarinat. Et, d’une certaine manière, on en trouve un peu l’esprit dans la position hégémonique qu’occupent, au cœur des démocraties occidentales et au service du « Prince », les hauts fonctionnaires issus des grandes écoles.

      Mouvement mondial

      La composition du deuxième gouvernement d’Edouard Philippe, consécutive à la large victoire de La République en marche (LRM) aux élections législatives, respire cette culture épistocratique en raison de la forte présence de personnalités au profil technicien, à l’instar de Nicole Belloubet (justice) ou Jean-Michel Blanquer (éducation nationale), issus d’un univers qui relève davantage de l’expertise que de la politique.

      Le comte de Saint-Simon, au début du XIXe siècle, érigea l’épistocratie en idéal de gouvernement avec le secret espoir de confier le pouvoir aux plus compétents, parmi lesquels il faisait figurer les scientifiques et les industriels. La sociologie de la nouvelle Assemblée nationale, composée d’un nombre significatif de cadres du secteur privé, réhabilite d’ailleurs cet idéal saint-simonien.

      Le gouvernement épistocratique fait également son chemin partout dans le monde, depuis qu’à la faveur de la globalisation du droit, de l’épuisement des grands récits idéologiques et de la technicisation des problématiques auxquelles est confrontée la société, le pouvoir s’appuie de plus en plus, avant de prendre ses décisions, sur l’éclairage scientifique des experts.

      La montée du populisme dans certaines démocraties européennes et les récentes surprises électorales comme le Brexit ou l’accession du climato-sceptique Donald Trump à la Maison Blanche ont conduit certains auteurs, notamment anglo-saxons (l’économiste Bryan Caplan, le philosophe Jason Brennan), à s’interroger, à l’heure de la post-vérité, sur les failles du vote populaire. Leur mise en garde consiste à mettre en cause la fonction épistémique de la démocratie et à se demander si le peuple est suffisamment éclairé pour pouvoir décider rationnellement.

      Moment post-politique

      Alors ministre de l’économie, Emmanuel Macron affirmait que « l’autre politique », celle qui ne s’inscrit pas dans le paradigme ordo-libéral qu’impose la Commission de Bruxelles aux pays membres de l’Union européenne, était une « illusion ».

      Voici que « l’autre politique » se voit implicitement assigner le statut pragmatique d’erreur scientifique, au détour d’une phrase symptomatique d’une culture qui nie l’essence du politique au sens que lui prêta le philosophe et sociologue Julien Freund, pour qui, à l’inverse de la sphère privée dominée par la nécessité, la sphère publique est normalement le lieu de l’échange, de la liberté voire de l’irrationalité (Julien Freund, L’Essence du politique, 1965).

      La conversion des majorités gouvernementales au social-libéralisme et la relégation de l’opposition dans les marges du populisme, de droite comme de gauche, sur fond d’épuisement de l’alternance entre la droite et la gauche de gouvernement (que Jean-Claude Michéa qualifia d’« alternance unique ») signeraient-elles l’avènement subreptice d’une épistocratie qui afficherait, sous la bannière de la Raison, la prétention de prendre les bonnes décisions ?

      De là à abolir le suffrage universel, à instaurer un suffrage capacitaire ou à confier un vote plural aux diplômés ou aux habitants des grandes métropoles – comme d’aucuns l’ont suggéré au lendemain du Brexit avec un sens de la provocation qui n’était pas dénué de sincérité –, il n’y a qu’un pas, qu’accompliraient volontiers les esprits nostalgiques du despotisme éclairé, quand bien même le suffrage démocratique, fort heureusement, reste un tabou que nul n’oserait bafouer.

      Quoi qu’il en soit, la victoire de LRM aux élections de juin sur les décombres d’un système bipartisan à bout de souffle est particulièrement révélatrice de ce moment post-politique par lequel le conflit entre le pouvoir et l’opposition est en train de changer de nature.

      Comme l’a écrit la philosophe Chantal Mouffe dans ses travaux récents sur le libéralisme (L’Illusion du consensus, Albin Michel, 2016), cette compétition avait jusqu’à présent pris la forme, entre la droite et la gauche, d’un conflit agonistique entre valeurs démocratiques qui se disputaient, de manière égale et alternative, le marché des idées : mues par des valeurs qui ne sont ni vraies ni fausses, les deux camps s’opposaient de façon irréconciliable, tout en se considérant respectivement comme légitimes.

      Impasse populiste

      Désormais, à la faveur de cette quête social-libérale du consensus qu’incarne en France le macronisme, le conflit entre la droite et la gauche s’efface au profit d’un conflit antagonistique. Celui-ci n’oppose plus deux visions de la société aux prétentions relatives mais installe, au centre de l’offre politique, une rationalité libérale (de droite comme de gauche), qui se pare d’une prétendue objectivité scientifique dans le but non avoué d’imposer l’évidence d’une seule vision du monde face à laquelle les oppositions, désormais morcelées, se trouvent reléguées dans le camp de ceux qui ont tort – et n’ont dès lors d’autre perspective, pour exister, que de se radicaliser.

      Tout se passe comme si le pouvoir était capable d’adopter les « bonnes décisions », cautionnées par la Raison. Cette illusion cognitiviste – aux termes de laquelle le politique serait en mesure de connaître la réponse juste – est le moteur de l’idéal épistocratique, qui s’évertue à soustraire le gouvernant, réputé connaître et non vouloir, à l’épreuve de la discussion.

      Le représentant, en France, de ce nouveau pouvoir se plaît d’ailleurs à définir ses opposants comme constitutifs de « l’ancien monde ». Fort habile, l’étiquette permet au chef de l’Etat d’éluder la controverse démocratique, en faisant pénétrer dans les esprits l’idée selon laquelle le programme qu’il porte ne peut avoir d’alternative, dans la mesure où il exprimerait, pour utiliser le vocabulaire de Michel Foucault, un épistémè, qui est une parole désignée par son temps comme l’expression de la vérité.

      Le discours macronien consistant à substituer au clivage gauche-droite la frontière entre l’ancien et le nouveau monde relègue dans le temps une opposition qui n’occupe désormais plus l’espace. Celle-ci n’est plus à droite ni à gauche. Elle est d’hier, et le nouveau pouvoir fait tout pour se présenter, à l’image du progrès scientifique, comme tourné vers le futur.

      La montée en puissance de l’économisme, le développement des logiques comptables et des structures technocratiques en amont de la fabrication des lois entourent cet épistémè, au point de délégitimer le suffrage démocratique, peu à peu considéré comme inutile, et de provoquer dans les urnes, par voie de conséquence, l’abstention ou la tentation populiste, dont Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon offrent deux versions concurrentes.

      Telle est l’impasse dans laquelle le spectre épistocratique est susceptible de conduire le peuple. Seule la revitalisation du clivage entre une droite et une gauche de gouvernement, proposant deux alternatives irréductibles l’une à l’autre, pourrait déjouer ce scénario que la « révolution » issue des urnes du printemps est en train d’écrire au péril de la démocratie, dont le ressort intime n’est pas le consensus, faussement auréolé de la caution des experts, mais l’alternance franche et politique.

    • J’aurais plutot dit que le gouvernement Macron est un « épisiocratie » c’est à dire un gouvernement fondé sur l’art de te couper la parois entre le vagin et l’anus afin de te provoqué des fistules anales jusqu’à la fin de ta vie. Le boulot de "savants" dans ce contexte consiste à te recoudre plus serré pour que Jupiter prenne son pied quant il est d’humeur Rome-antique.

  • Eminem Rips Donald Trump In BET Hip Hop Awards Freestyle Cypher - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=LunHybOKIjU

    Eminem Rips Donald Trump In BET

    Intro

    This is the calm before the storm right here.

    Wait, how was I gonna start this off? I forgot. ...

    Oh yeah.

    Verse

    That’s an awfully hot coffee pot,

    Should I drop it on Donald Trump? Prob’ly not,

    But that’s all I got ’til I come up with a solid plot.

    Got a plan and now I gotta hatch it,

    Like a damn Apache with a tomahawk,

    I’m a walk inside a mosque on Ramadan,

    And say a prayer that every time Melania talks,

    She gets a mou— ah, I’m a stop.

    But we better give Obama props,

    ’Cause what we got in office now’s a kamikaze,

    That’ll prob’ly cause a nuclear holocaust,

    And while the drama pops,

    And he waits for s--- to quiet down, he’ll just gas his plane up

    And fly around ’til the bombing stops.

    Intensities heightened, tensions are risin’,

    Trump, when it comes to givin’ a s---, you’re stingy as I am,

    Except when it comes to having the balls to go against me, you hide ’em,

    ’Cause you don’t got the f---ing nuts, like an empty asylum,

    Racism’s the only thing he’s fantastic for,

    ’Cause that’s how he gets his f---ing rocks off and he’s orange,

    Yeah, sick tan,

    That’s why he wants us to disband,

    ’Cause he can not withstand,

    The fact we’re not afraid of Trump,

    F--- walkin’ on egg shells, I came to stomp,

    That’s why he keeps screamin’, “Drain the swamp!”,

    ’Cause he’s in quicksand.

    It’s like we take a step forwards, then backwards,

    But this is his form of distraction,

    Plus, he gets an enormous reaction,

    When he attacks the NFL, so we focus on that,

    Instead of talking Puerto Rico or gun reform for Nevada,

    All these horrible tragedies and he’s bored and would rather,

    Cause a Twitter storm with the Packers.

    Then says he wants to lower our taxes,

    Then who’s gonna pay for his extravagant trips,

    Back and forth with his fam to his golf resorts and his mansions?

    Same s--- that he tormented Hillary for and he slandered,

    Then does it more,

    From his endorsement of Bannon,

    Support for the Klansmen,

    Tiki torches in hand for the soldier that’s black,

    And comes home from Iraq,

    And is still told to go back to Africa,

    Fork and a dagger in this racist 94-year-old grandpa,

    Who keeps ignoring our past historical, deplorable factors,

    Now if you’re a black athlete, you’re a spoiled little brat for,

    Trying to use your platform or your stature,

    To try to give those a voice who don’t have one,

    He says, “You’re spittin’ in the face of vets who fought for us you bastards,”

    Unless you’re a POW who’s tortured and battered,

    ’Cause to him, you’re zeros,

    ’Cause he don’t like his war heroes captured.

    That’s not disrespecting the military.

    F--- that! This is for Colin, ball up a fist,

    And keep that s--- balled like Donald the b----,

    “He’s gonna get rid of all immigrants!”

    “He’s gonna build that thing up taller than this!”

    Well, if he does build it, I hope it’s rock solid with bricks,

    ’Cause like him in politics, I’m using all of his tricks,

    ’Cause I’m throwin’ that piece of s--- against the wall ’til it sticks,

    And any fan of mine who’s a supporter of his,

    I’m drawing in the sand a line, you’re either for or against,

    And if you can’t decide who you like more and you’re split,

    On who you should stand beside, I’ll do it for you with this: F--- you.

    End

    The rest of America stand up,

    We love our military, and we love our country,

    But we f---ing hate Trump.

    (End lyrics)

    • J’ai mis ceci pour comprendre un peu les paroles via la traduction automatique. Il semble que ca soit une réponse à des mesures ou déclarations contre les vétérants noirs, mais je suis pas sur de comprendre de quoi il s’agit. Je vais voire si je trouve des infos là dessus.

      edit ; c’est peut etre par rapport à ceci : http://www.rfi.fr/ameriques/20160531-etats-unis-promesse-veterans-embarrasse-donald-trump

      edit 2 - ou peut etre plutot ceci : http://www.francetvinfo.fr/monde/usa/presidentielle/donald-trump/la-polemique-entre-donald-trump-et-les-sportifs-americains-en-sept-acte

    • Allez, je me suis lancé dans une traduction, parce que les autres étaient incomplètes :

      La Tempête
      Eminem, 2017

      C’est le calme avant la tempête ici
      Attends, comment je devais débuter ce freestyle
      J’ai oublié, ah oui...

      C’est une cafetière affreusement chaude,
      Dois-je la verser sur Donald Trump ? Probablement pas
      Mais c’est tout ce que j’ai en attendant une meilleure idée
      J’ai un plan là, et je vais le planter
      Comme un putain d’Apache avec son tomahawk
      Je vais entrer dans une mosquée pendant Ramadan
      Et dire une prière pour qu’à chaque fois que Melania parle,
      Elle ait sa... ah, je préfère m’arrêter

      Mais on doit donner à Obama le respect
      Parce que ce qu’on a à la Maison Blanche maintenant, c’est un kamikaze
      Qui va probablement provoquer un holocauste nucléaire
      Et pendant que le drame se déroule,
      Il attend que ça passe, il prendra son avion,
      Et volera jusqu’à ce que les bombes s’arrêtent

      De plus en plus intenses, les tensions augmentent
      Trump, quand il s’agit de t’en foutre, tu es aussi radin que moi
      Sauf quand il s’agit d’avoir des couilles contre moi, tu les caches
      Parce que tu n’as pas de putain de couilles, comme un asile vide

      Le racisme, c’est la seule chose dans laquelle il excelle,
      Parce que c’est comme ça qu’il prend son pied, et il est orange
      Oui, sacré bronzage
      C’est pour ça qu’il veut que nous nous divisions
      Parce qu’il ne peut pas supporter
      Le fait que nous n’avons pas peur de Trump

      Ras le cul de marcher sur des oeufs, maintenant je tape du pied
      C’est pour ça qu’il crie : « asséchez le marais »
      Parce qu’il est dans des sables mouvants
      C’est comme si nous faisions un pas en avant, puis un en arrière
      Mais c’est sa technique pour nous distraire

      En plus il obtient beaucoup de réactions
      Quand il attaque la NFL, donc on se focalise sur ça
      Au lieu de parler de Porto Rico
      Ou d’une réforme sur les armes dans le Nevada
      Ou de toutes ces horribles tragédies, et il s’ennuie, et il préfère
      Faire un scandale sur Twitter avec l’équipe des Packers

      Ensuite il dit qu’il veut baisser nos impôts
      Mais qui va payer ses voyages extravagants,
      Allers-retours avec sa famille pour des parties de golf, et ses résidences secondaires ?
      Les affaire avec les quelles il emmerdait Hillary en la diffamant
      Il fait pire
      Son approbation de Bannon
      Son soutien aux membres du Ku Klux Klan
      Qui portent des torches Tiki contre le soldat noir
      Qui revient d’Irak
      Et à qui on continue de dire de retourner en Afrique

      Une fourchette et un couteau dans ce grand père raciste de 94 ans
      Qui continue d’ignorer les épisodes déplorables du passé de notre histoire
      Et si tu es un athlète noir, tu es un enfant gâté
      Si tu essayes d’utiliser ton exposition ou ta renomée
      Pour essayer de donner une voix à ceux qui n’en ont pas
      Il dit : « vous crachez à la figure des vétérans qui ont combattu pour nous, salauds »
      Sauf si vous êtes un prisonnier de guerre, torturé et battu
      Pour lui vous êtes des zéros
      Parce qu’il n’aime pas les héros capturés
      Ca, ce n’est pas manquer de respect à l’armée
      Des conneries, ça c’est pour Colin, leve le poing !
      Et garde ça sous ta perruque, comme Donald la Salope !

      « Il va se débarraser de tous nos immigrés ! »
      "Il va construire un mur plus haut que ça !"
      Eh bien, s’il le construit, j’espère qu’il sera vraiment solide, avec des briques,
      Parce que comme lui en politique, j’utilise toutes ses astuces
      Parce que je jette cette merde contre le mur jusqu’à ce qu’il colle

      Et à n’importe lequel de mes fans qui le soutient également,
      Je tire un trait dans le sable : tu es soit pour, ou soit contre
      Et si tu n’arrives pas à choisir celui que tu préfères et que tu hésites
      Sur celui que tu dois soutenir, je vais le faire pour toi avec ceci :
      Va te faire foutre !

      Le reste de l’Amérique : levez vous !
      Nous aimons nos militaires, et nous aimons notre pays
      Mais, putain, nous détestons Trump

  • Le scandale Weinstein bouscule #Hollywood et… Washington
    https://www.mediapart.fr/journal/international/111017/le-scandale-weinstein-bouscule-hollywood-et-washington

    Harvey Weinstein reçu à la Maison Blanche par Michelle Obama, en novembre 2013. La révélation des agressions sexuelles du producteur américain pourrait avoir des conséquences politiques fâcheuses pour les milieux démocrates, tellement gâtés par Weinstein dans les circuits de levées de fonds.

    #International #harcèlement_sexuel #Harvey_Weinstein #Miramax #viol #violences_sexuelles

  • Après le test de missile de l’Iran, Trump remet en cause l’existence de l’accord nucléaire
    http://abonnes.lemonde.fr/international/article/2017/09/24/apres-le-test-de-missile-de-l-iran-donald-trump-remet-en-cause-l-exi

    Tout est en place pour que la moindre étincelle puisse mettre le feu à toute la plaine (et pas dans le sens où Lénine utilisait cette expression, mais plutôt au sens propre : détruire et vitrifier un peu partout sur la planète).

    Bon, on le crée ce mouvement mondial anti-guerre ?

    On peut aussi attendre qu’il soit trop tard.

    Le nouveau test de missile par l’Iran remet en cause l’accord international avec Téhéran sur le nucléaire, a déclaré samedi 23 septembre le président américain Donald Trump. « L’Iran vient de tester un missile balistique capable d’atteindre Israël. Ils travaillent aussi avec la Corée du Nord. Nous n’avons pas vraiment un accord ! », a-t-il tweeté.

    Téhéran avait annoncé plus tôt samedi avoir testé « avec succès » un nouveau missile d’une portée de 2 000 kilomètres. Cette portée permet en théorie d’atteindre Israël, l’ennemi juré de l’Iran, et les bases américaines dans la région.

    Le ministre israélien de la défense, Avigdor Lieberman, a dénoncé samedi une « provocation » et « l’ambition de l’Iran à devenir une puissance mondiale pour menacer les pays du Moyen-Orient et les Etats démocratiques dans le monde ». De son côté, dans un communiqué, le ministère des affaires étrangères français s’est dit « extrêmement préoccupé » : « [Paris] demande à l’Iran de cesser toute activité déstabilisante dans la région et de respecter toutes les dispositions de la résolution 2231, y compris l’appel à ne pas procéder à ce type d’activités balistiques. »

    Lire aussi : Donald Trump continue de menacer l’accord nucléaire avec l’Iran
    Une multiplication des invectives contre l’accord

    Ce test intervient dans un climat très tendu entre l’Iran et les Etats-Unis, le M. Trump menaçant de sortir son pays de l’accord sur le nucléaire que Washington a signé en 2015 avec Téhéran conjointement avec l’Allemagne, la Chine, la France, la Grande-Bretagne et la Russie.

    L’accord n’interdit pas les activités balistiques de l’Iran mais la résolution 2231 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui l’a entériné, demande à l’Iran de ne pas mener d’activités pour développer des missiles conçus pour porter des têtes nucléaires. Ce texte est censé garantir le caractère strictement civil et pacifique du programme nucléaire iranien, en échange de la levée progressive des sanctions contre Téhéran.

    Lire aussi : Assemblée générale de l’ONU : impasse sur le sort de l’accord iranien

    Mais depuis l’arrivée de M. Trump à la Maison Blanche, les Etats-Unis ont multiplié les attaques contre l’accord, que le président américain avait promis de « déchirer ». Le 15 octobre, le chef d’Etat doit notifier au Congrès américain si l’Iran respecte ses engagements dans le cadre de l’accord nucléaire. S’il annonce que ce n’est pas le cas, alors le Congrès pourra réimposer les sanctions contre le pays.

  • Entre la Silicon Valley et les Américains, le climat a changé

    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2017/09/18/haro-sur-la-silicon-valley_5186999_4408996.html

    La puissance des géants des technologies commence à inquiéter sérieusement l’opinion américaine et la classe politique. Les appels à la réglementation se multiplient.

    Le lancement en fanfare de l’iPhone X, le 12 septembre, n’a pas pu masquer l’évidence : les nuages s’accumulent sur la Silicon Valley. Même le dernier-né des smartphones d’Apple n’a pas été accueilli avec l’enthousiasme habituel, en dépit de son bestiaire de nouveaux emojis à tête de panda, de singe ou de robot. Le prix, déjà, est de plus en plus inabordable (1 159 euros pour la version de base). Surtout, la nouvelle fonction de reconnaissance faciale se révèle être un facteur anxiogène. Apple a beau l’appeler iPhone 10, la lettre X donne à son nouveau jouet une aura de mystère et, pour employer le mot à la mode, de dystopie. « Pour la première fois, une compagnie va disposer d’un outil de reconnaissance faciale avec des millions de portraits et l’équipement pour scanner et identifier les visages partout dans le monde », s’émeut le juriste Jake Laperruque, dans le magazine Wired.

    Entre les Américains et la Silicon Valley, le climat a changé. Chaque jour apporte un cortège d’informations embarrassantes pour la « Tech ». Facebook va d’aveux en promesses de corriger les erreurs. Devant la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences russes dans l’élection présidentielle de 2016, le réseau social a dû exposer les failles de son modèle de vente de publicités personnalisées. En pleine campagne électorale, plus de quatre cents faux comptes liés à la Russie ont pu acheter pour 100 000 dollars (83 581 euros) de publicités et diffuser quelque trois mille messages sur des sujets aussi polémiques que l’immigration, les droits des homosexuels, le racisme, le contrôle des armes à feu, influençant potentiellement le scrutin.

    La firme de Mark Zuckerberg est maintenant visée par un mandat de perquisition du procureur spécial Robert Mueller. Si l’on en croit le professeur Benjamin Edelman, d’Harvard, cité par le New York Times, ses ingénieurs s’y perdent eux-mêmes dans la complexité de leur système de collecte de publicités, à la fois automatisé et manuel. Et « la machine a son propre cerveau », ajoute-t-il.

    « Le pouvoir de Google »

    Google fait l’objet d’une nouvelle plainte pour sexisme, cette fois en nom collectif, déposée le 14 septembre par trois anciennes ingénieures s’estimant sous-payées et surtout sous-promues. Le moteur de recherche continue aussi d’être sous le feu des accusations d’avoir évincé du think tank New America, qu’il finance, un chercheur qui s’était félicité de l’amende qui lui a été imposée en juin par la Commission européenne pour abus de position dominante. « Le pouvoir de Google sur le marché est aujourd’hui l’un des défis les plus importants pour les responsables des politiques de concurrence dans le monde », écrivait le chercheur Barry Lynn, parti créer une structure indépendante avec son équipe.

    Il y a longtemps que des insiders, comme Jaron Lanier, de Microsoft Research, ont montré que les géants de la Vallée, en s’appropriant gratuitement les données des utilisateurs, contribuaient à l’appauvrissement des classes moyennes. Des années, aussi, que la Commission européenne tente d’imposer des limites à l’hégémonie des GAFA (Google, Apple, Facebook, Amazon). Mais les critiques restaient largement confidentielles. L’Europe était jugée incorrigiblement étatique, réticente aux innovations. Les sceptiques étaient relégués au rang de passéistes, d’Amish du numérique, ou mépris suprême, de luddites hostiles au progrès.

    La critique est tendance

    Aujourd’hui, les Cassandre ont pignon sur rue dans les médias. Les tribunes se succèdent sur le thème : l’âge d’or est fini pour la Silicon Valley. La Tech est rebaptisée « Big Tech », comme on disait hier « Big Oil », pour la tentaculaire industrie pétrolière. « Faut-il casser Google » ? Le moteur de recherche n’est-il pas « trop puissant ? », s’interroge Fox News, qui le soupçonne, il est vrai, de sympathies démocrates. Selon Politico, Margrethe Vestager, la commissaire européenne à la concurrence, qui arrive lundi 18 septembre à Washington, va trouver une atmosphère nettement plus accueillante. Le « fan-club » américain de cette dernière est en « pleine expansion », constate le magazine. « L’Antitrust est de retour », exulte Luther Lowe, l’un des responsables de Yelp, la plate-forme de recommandations qui croise le fer depuis des années avec Google, accusé d’abus de position dominante.

    Longtemps, les jeunes innovateurs ont été accueillis avec bienveillance dans la capitale fédérale. Avec Barack Obama, c’était fusionnel. Quelque 250 cadres sont passés de Google à la Maison Blanche, et inversement. En fin de mandat, le président démocrate a alerté ses compatriotes sur les « méfaits » qui risquaient d’accompagner les « bienfaits » apportés par les technologies. Mais le débat a été escamoté pendant la campagne électorale. Aujourd’hui il revient comme un boomerang. De l’engorgement des villes par les chauffeurs Uber aux « fake news » et à l’agressivité grandissante de la société, la Silicon Valley – « le sombre centre d’un pouvoir sans contrôle », selon l’expression de Ben Smith, le rédacteur en chef de Buzzfeed – est rendue responsable de tous les maux de l’époque.

    Ses géants se présentent comme les champions de l’individualité et de la diversité, « alors que leurs algorithmes nous poussent à la conformité et écornent notre vie privée », tempête le journaliste de The Atlantic, Franklin Foer, dans un livre (World Without Mind, The Existential Threat of Big Tech, Penguin Press) publié le 12 septembre et déjà dans les meilleures ventes aux Etats-Unis.

    Menace pour la démocratie ?

    Washington ne peut plus rester inactif. Quarante-cinq pour cent des Américains reçoivent leurs informations par l’intermédiaire de Facebook. Si on inclut Instagram, WhatsApp et Messenger, la plate-forme de Mark Zuckerberg contrôle 80 % du trafic des réseaux sociaux sur mobile. La part de marché de Google dans les recherches en ligne dépasse 85 % aux Etats-Unis. Amazon assure 43 % des ventes en ligne… Et depuis l’élection, surtout, la menace sur la démocratie est prise au sérieux. « Sans Facebook, Trump serait-il président aujourd’hui ?, s’est interrogée Margaret Sullivan dans le Washington Post. Il y a de plus en plus de raisons de penser que la réponse est non. »

    Analyse similaire pour Evan Williams, l’un des fondateurs de Twitter, la plate-forme dont le président fait un usage immodéré. Donald Trump n’est que le « symptôme » d’un problème plus large, a-t-il déclaré à la BBC, celui de la dictature de la publicité ciblée instantanée, un système qui « abêtit le monde entier ».

    A peine le show Apple terminé, à Cupertino, le sénateur démocrate Al Franken a publié une lettre au PDG Tim Cook réclamant des éclaircissements sur la manière dont la firme entend gérer les questions d’atteinte potentielle à la vie privée. Que fera Apple si le gouvernement, comme l’a fait la NSA pour les communications électroniques, réclame les clés de son système de reconnaissance Face ID ? Quelles sont les mesures de protection de l’utilisateur si la police parvient à débloquer son smartphone en le brandissant devant son visage ? D’autres parlementaires réfléchissent à la manière de soumettre Facebook et Google, qui assurent 80 % des publicités en ligne, aux mêmes règles que les médias traditionnels sur les messages politiques.

    Pour une fois, conservateurs et progressistes font cause commune. L’ancien conseiller de M. Trump, Steve Bannon, l’a répété le 12 septembre à Hongkong : c’est lui qui avait « pris la tête », à la Maison Blanche, du camp qui voulait imposer aux entreprises technologiques les mêmes réglementations que les compagnies de téléphone ou d’électricité ; un scénario de cauchemar pour Google et Facebook, qui résistent depuis des années à l’idée d’être considérés comme autre chose que des plates-formes.

    A gauche, Bernie Sanders a fait la même proposition. Réglementation, scission, réforme de la loi antitrust ? Washington soupèse les formules. Quel que soit le résultat, le « backlash » (contrecoup) est réel. Comme Wall Street après des années de « greed » (cupidité), les titans de la Tech sont rattrapés par leurs excès.

  • CADTM - L’extrême polarisation de la société américaine et l’effondrement de Trump conduisent au grand affrontement civil qui approche !
    http://www.cadtm.org/L-extreme-polarisation-de-la

    Nous voici donc à un pas de ce qui était hier encore impensable, l’éloignement – d’une façon ou d’une autre – du 45e président des États-Unis de la direction de son pays, seulement sept mois après son installation à la Maison Blanche ! Le constat n’est pas du tout arbitraire et a des fondements solides. Il se fonde sur le fait que le célèbre 1 % des ultra-privilégiés que M.Trump s’est mis en tête de rendre encore plus riches grâce à ses effarants allégements fiscaux et autres cadeaux mirifiques, l’abandonne maintenant en masse, retirant spectaculairement son soutien et laissant entendre qu’il ne veut plus de lui à la Maison Blanche !

  • Alerte à la bulle sur les Bourses mondiales

    http://www.lemonde.fr/economie/article/2017/08/22/alerte-a-la-bulle-sur-les-bourses-mondiales_5174948_3234.html

    Les marchés actions, particulièrement aux Etats-Unis, n’ont dépassé leur actuel niveau de valorisation qu’en 1929 et en 2000. Bientôt la correction ?

    Dans l’histoire des marchés financiers américains, les valorisations boursières n’ont dépassé leur niveau actuel qu’à deux reprises : en 1929, avant la Grande Dépression, et en 2000, quand la bulle Internet était gonflée à son maximum. Deux précédents qui ne sont assurément pas faits pour rassurer…

    « Ça devient problématique », estime Paul Jackson, directeur de la recherche à Invesco PowerShares, une société de gestion d’actifs. « Les valorisations sont vraiment très élevées », renchérit Nicolas Simar, responsable de la stratégie actions à NN Investment Partners, une société de gestion néerlandaise.

    L’inquiétude des investisseurs vient en particulier d’un ratio, couramment utilisé sur les marchés financiers : la valorisation boursière divisée par les bénéfices des entreprises, corrigé du cycle économique (appelé « ratio Shiller », du nom de l’économiste Robert Shiller qui l’a mis au point). C’est cet indicateur qui dépasse désormais la barre des 30 points, un niveau atteint seulement à deux reprises, donc, depuis 1881.

    En Europe du Nord, le pic boursier est moins prononcé, mais le ratio dépasse également sa moyenne historique. L’indice britannique phare, le FTSE 100, a atteint un plus haut historique en juin, de même que la Bourse de Francfort. Plus étonnant encore, les traders semblent dormir au volant : la volatilité est, elle, proche de son plus bas historique. Un marché trop haut, qui ne connaît pas de secousses : voilà qui ressemble sérieusement à une bulle.

    « Une période imprévisible »

    Et c’est à cette lumière que la légère correction en cours depuis deux semaines peut paraître inquiétante. A la Bourse de New York, le S&P 500, premier indice américain, a reculé de presque 2 %, entraînant des baisses similaires sur le Vieux Continent.

    Le soap opera de la Maison Blanche, passant de la surchauffe sur la Corée du Nord aux condamnations du bout des lèvres des manifestants néonazis, semble avoir (un peu) échaudé les marchés. Est-on en train de vivre un retournement de tendance ?

    « Les deux dernières semaines l’ont montré, on est parti pour une période imprévisible sur les marchés actions », estime Joshua Mahony, analyste à IG, une plateforme de courtage en ligne. « Il serait sain de voir une correction de 10 % ou 15 % aux Etats-Unis », poursuit M. Simar.

    « Un choc qui briserait la confiance des marchés, mettant fin à l’exubérance irrationnelle, pourrait provoquer une forte baisse [des Bourses] », estime dans une note Gabriel Sterne, de la société Oxford Economics. Parmi les déclencheurs potentiels du crash, il cite une grosse erreur économique de Donald Trump, une chute du marché chinois ou un ralentissement de la croissance mondiale… La moindre excuse pourrait percer la bulle.

    La faute aux banques centrales

    Pour l’instant pourtant, la plupart des analystes ne prédisent pas une violente baisse imminente. « Le problème est que les investisseurs n’ont pas d’alternative », explique Emad Mostaque, de Capricorn Capital, un hedge fund britannique.

    Pour lui, la bulle des Bourses mondiales vient… des banques centrales. Depuis la crise de 2008, celles-ci ont injecté d’énormes quantités de liquidité sur les marchés, et elles ont abaissé leurs taux d’intérêt à presque zéro.

    Si cette action est venue sauver une économie mondiale en perdition, elle a des conséquences perverses. Ainsi, depuis 2015, quand l’Etat allemand émet un emprunt sur cinq ans, il le fait avec un taux d’intérêt négatif (actuellement, – 0,28 %). Les investisseurs paient pour y souscrire !

    Pour un fonds de pension, ou un gérant d’actifs qui doit faire fructifier son portefeuille, le secteur obligataire est donc devenu un repoussoir. Plus question d’y mettre son argent. Les investisseurs n’ont guère d’autre choix que de se rabattre sur le marché actions, cherchant désespérément un bon rendement.

    Face à cette équation impossible, certains trouvent des solutions sophistiquées. M. Mostaque pense que les Bourses des marchés émergents sont une bonne alternative, citant notamment le Pakistan et l’Arabie saoudite. M. Simar, de NN Investment Partners, évoque pour sa part certains sous-secteurs européens (banques, télécommunications, services aux collectivités…) qu’il juge sous-évalués.

    Les regards se tournent vers Jackson Hole

    Mais dans l’ensemble, ces niches sont trop petites pour fournir des solutions de masse. L’énorme liquidité injectée par les institutions monétaires se retrouve donc sur les principales Bourses occidentales, gonflant un peu plus les valorisations.

    Dans ces conditions, l’un des éléments clés de l’évolution des Bourses sera l’attitude des banques centrales, qui cherchent actuellement à « normaliser » leur politique monétaire.

    La Réserve fédérale américaine a ainsi commencé à relever ses taux, mais elle marche sur des œufs, pour ne pas effrayer les marchés. En zone euro, où le cycle économique est moins avancé, la Banque centrale européenne n’a pas encore entamé ce mouvement à la hausse, mais le moment se rapproche. La grande réunion annuelle des banquiers centraux à Jackson Hole, dans le Wyoming, jeudi 24 août, sera observée de très près.

    Combien de temps la bulle boursière peut-elle durer ? Comme toujours, ce n’est pas parce que les investisseurs sont conscients de la surévaluation d’un marché qu’ils vont s’en retirer. S’ils pensent que leurs confrères vont continuer à y mettre de l’argent, ils feront de même.

    « Pendant la bulle Internet, les valorisations ont continué à monter pendant un ou deux ans », rappelle M. Jackson, de Invesco Powershares, qui conclut par une boutade : « La seule chose dont je sois sûr, c’est que chaque jour qui passe nous rapproche un peu plus de la prochaine récession. »

  • Après #Charlottesville, la présidence Trump est lâchée de toutes parts
    https://www.mediapart.fr/journal/international/170817/apres-charlottesville-la-presidence-trump-est-lachee-de-toutes-parts

    Donald Trump lors de sa conférence à la Trump Tower le 15 août © Reuters Depuis ses propos du 15 août, justifiant les actions néonazies à Charlottesville, #Donald_Trump voit ses rares soutiens l’abandonner. Un à un, les républicains prennent leur distance avec cette présidence déjantée. De leur côté, les grands patrons le lâchent, marquant une rupture entre le monde des affaires et une Maison Blanche de plus en plus isolée.

    #International #Etats-Unis #néo-nazisme #racisme

  • Après #Charlottesville, la présidence Trump lâchée de toutes parts
    https://www.mediapart.fr/journal/international/170817/apres-charlottesville-la-presidence-trump-lachee-de-toutes-parts

    Donald Trump lors de sa conférence à la Trump Tower le 15 août © Reuters Depuis ses propos du 15 août, justifiant les actions néonazies à Charlottesville, #Donald_Trump voit ses rares soutiens l’abandonner. Un à un, les républicains prennent leur distance avec cette présidence déjantée, les anciens présidents Bush, père et fils, allant jusqu’à condamner publiquement la position de Trump. De leur côté, les grands patrons le lâchent, marquant une rupture entre le monde des affaires et une Maison Blanche de plus en plus isolée.

    #International #Etats-Unis #néo-nazisme #racisme

  • Sans Remède - SERPENT - LIBERTAIRE
    http://serpent-libertaire.over-blog.com/2017/08/sans-remede.html

    Mon voyage en psychiatrie
     
    On arrive jamais seul(e) à l’HP, on y est amené, il faut bien qu’il se soit passé quelque chose pour que tout le monde ait la même idée. La psychiatrie a souvent besoin de l’assentiment des “patients”, mais aussi des “proches”. C’est par là qu’elle trouve une prise dans le monde social et qu’elle s’impose comme la solution unique aux maux de la tête.
    En tant que proche, une hospitalisation en psychiatrie, quand elle passe par l’hôpital de secteur, est quelque chose qui se passe dans l’urgence, de l’ordre du réflexe de survie. On ne m’a pas laissé le temps de réfléchir à l’internement, l’administration ne laisse pas ce choix.

    Mais c’est aussi un moment d’une extrême simplicité, un jour un danger de mort, trop de médicaments donc téléphone, pompiers, SAMU puis urgences, hôpital de secteur. C’est les seuls moments où il est possible d’être présent. L’arrivée à l’hôpital c’est la fin, ensuite “ on s’occupe de tout ”. Le “on” de l’administration est toujours angoissant à entendre. Puis l’attente se substitue à l’urgence, puisqu’il faut attendre, rentrer chez soi, attendre que le médecin de garde “la” voie puis qu’il préconise la venue du psychiatre, de garde, évidemment.

    Tout se passe dans le plus grand secret. Plus moyen de parler à la personne avec laquelle on est venue. Et comme par enchantement sans aucune sommation le lendemain “ah, non, elle n’est plus ici, elle a été déplacée vers l’unité psy dont elle dépend. Attendez je vais voir, mais d’ailleurs vous êtes qui ? son petit ami, bon, c’est Maison Blanche à Neuilly plaisance, pavillon 61”. Donc transport RER, 45 minutes puis ville glauque de banlieue, j’apprends entretemps qu’en fait tous les hospitalisés en psy de Paris sont re- groupés dans le grand hôpital de Maison Blanche dans des pavillons dont ils dépendent selon leur arrondissement d’origine. Long périple à la suite duquel je me retrouve devant un vieux bâtiment fin XIXème avec un parc immense dans le- quel sont dispersés les “pavillons” par arrondissement. Donc pavillon 61, ok, tiens un préfabriqué vieux de trente ans, voilà j’y suis. La porte est fermée évidemment pas question de ren- trer plus facilement que de sortir, une infirmière “vous voulez voir quelqu’un, ce n’est pas l’heure des visites…”. Dans les hôpitaux psy il y a quelques ritournelles dans ce genre, “c’est pas l’heure des visites” ou “vous n’avez pas le droit de la voir” ou “elle n’a pas encore le droit aux visites” , bref un ensemble de formules qui se résument à “ oui, oui, elle va bien, ne vous inquiétez pas ”.Parce que justement les visites sont un droit qui se gagne.

    C’est à peu près à ce moment que je commence à me rendre compte de ce qui se passe. Pas d’autorisation de visite ni d’appel téléphonique pendant au moins une semaine. Donc impossible de savoir ce qui se passe, on peut imaginer vu l’aspect extérieur du bâtiment les conditions de vie à l’intérieur et ce n’est pas rassurant. Donc voilà le principe : quand tu ne vas pas bien on te met dans un endroit bien pourri duquel tu ne peux pas sortir. A première vue on ne comprend pas bien la logique qui préside à cet enchaînement.

    C’est là qu’il faut être perspicace, en réalité c’est le lieu où le pouvoir médical s’exerce. Il y a trois parties qui jouent là dedans : premièrement la personne hospitalisée ou future malade, puis les proches qui souvent l’ont amenée à l’hôpital, et enfin la cohorte de médecins, d’infirmières et autres commis de l’administration. Ces trois entités jouent un rôle dans l’enfermement, et l’hôpital est leur lieu de rencontre. Pour la personne hospitalisée ça va très vite des urgences à l’isolement. Rapidement la tête est encombrée par les médicaments largement en surdose à l’arrivée. Le but est que la personne reconnaisse le plus vite possible le caractère évident de la maladie, pour qu’elle accepte ensuite tous les processus de guérison qui vont lui être imposés. Cela passe par un ensemble d’ajustement de prescription, de droit de visite, de droit de sortie. Mais aussi, en fonction de la raison qui vous a amené là, par le rationnement des cigarettes, des pièces pour la machine à café et pour certains par le régime alimentaire ou la place à laquelle s’asseoir dans le réfectoire. Tout dépend de réglementations du médecin, et pour certaines choses de l’initiative des infirmières (c’est par là que l’arbitraire des règles devient réel). Cela s’inscrit de toute façon dans l’ensemble des mesures thérapeutiques supposées amener à la guérison, donc pas moyen de refuser car cela voudrait dire refus de traitement et “Vous voulez guérir, non ?”. Le protocole est simple et toujours
 le même. Dès l’arrivée, plus de contact avec le milieu extérieur : cela passe par les visites qui sont données en récompense, et toutes les affaires personnelles qui sont retirées à l’entrée dans l’hôpital puis redistribuées en récompense du bon comportement du malade. La personne se retrouve donc en tenue bleue identique à celle de tous les autres patients sans aucune des affaires avec lesquelles elle est arrivée. C’est là que démarre l’appropriation de sa nouvelle identité de “malade”. Cette identité forcée doit intégrer la négation de celle qui vous a amené à l’hôpital, le but avoué étant de changer la personne dans la représentation qu’elle a d’elle-même. Il ne s’agit pas de vouloir effacer les traces de l’ancienne personne que vous étiez, il faut conserver en mémoire les erreurs passées pour pouvoir reconnaître l’utilité des changements. Bref, une repentance médicalisée aidée par la chimie.

    Une fois la prise des médicaments entamée, la dépendance à l’institution commence puisque même si le statut de l’hospitalisation est libre il n’est rapidement plus question de sortir de l’hôpital sans prescription. La parole du médecin devient donc un préalable à toute sortie, il est là pour rappeler que la maladie se soigne et qu’il faut juste du temps, qu’il n’a d’ailleurs généralement pas lui-même pour voir “ son ” patient. Trop souvent vu dans les hôpitaux psy : le médecin qui passe dans le couloir suivi de patients qui lui demandent un rendez vous ou une autorisation de fumer, de sortir ou n’importe quoi d’autre. La méthode de cet enfermement est particulière car elle requiert l’assentiment de la personne enfermée. Pour sortir il faudra reconnaître l’utilité de l’hospitalisation, assentiment plus ou moins volontaire qui s ’apparente à une sorte de rédemption forcée.

    Le même discours médical est asséné aux proches : “vous voulez qu’elle guérisse bon alors vous voyez bien qu’elle va mieux ici”. Aller mieux est un concept assez flou dans la bouche des médecins, ça veut souvent dire pas de suicide pas de délire et surtout pas trop faire chier le personnel soignant. Il faut aussi faire accepter aux proches l’évidence et la dangerosité de la maladie, c’est le seul moyen d’imposer la réalité psychiatrique. Le moyen le plus sûr pour que cette parole soit entendue c’est de faire porter la responsabilité du danger sur les proches. J’ai entendu une fois un médecin dire, alors qu’on ne voulait pas la laisser à l’hôpital, “ce sera de votre faute si elle se tue, si vous partez avec elle vous en prenez la responsabilité”. A partir de là, l’institution se donne une grande latitude en terme de traitement et de sévices de toutes sortes, puisqu’elle a l’accord tacite des proches de la personne enfermée. Cela fonctionne très bien car devant l’impossibilité de sortir quelqu’un de sa souffrance on est prêt à laisser faire plus qu’à croire que leur solution est la bonne. Je me suis retrouvé sans comprendre à être l’acteur de cet enfermement, à faire partie des “visites”, à être celui qui vient de dehors. Et petit à petit j’ai fini par laisser faire en attendant qu’ils la changent, qu’ils la transforment, qu’elle puisse arriver à vivre dehors. En réalité on ne peut jamais savoir jusqu’où la dépersonnalisation ira. Mais ce qui est sûr c’est qu’un jour je me suis retrouvé à comprendre que j’avais moins de chose à partager avec elle de sa nouvelle vie que ses co-hospitalisés. A ce moment là, je me suis rendu compte que le monde de l’hôpital est complet, c’est à dire qu’il comprend ses espaces de lois, de règles, et ses brèches. Le tout cimenté par les rapports d’autorités “soigné-soignant”.

    Malgré mes visites régulières j’étais absent de ce monde , je n’étais pas soumis au même ordre. L’institution psychiatrique sépare les moments de la vie d’une personne et sépare aussi les rapports de la vie du dedans et de la vie du dehors. C’est en rendant cette séparation réelle que le “patient” rentre dans sa nouvelle peau de malade plein de potentialité de guérison, terrain de jeux des psy and co.

    Le ressort n’est pas très compliqué, il fait juste intervenir le discours vrai du médecin, le discours sur la personne hospitalisée : “ je vous dis que cette personne a telle maladie et pour la guérir il faut tel enfermement tel abrutissement par les médicaments etc ”. Le médecin est le seul à avoir le droit de porter ce jugement et il est le seul à pro- poser une solution. A partir de là, plus de problème ils font ce qu’ils veulent.

    K.

    C’est volontairement que je ne fais pas de distinction entre les trois types d’hospitalisations : hospitalisation libre (HL), hospitalisation à la demande d’un tiers (HDT) et hospitalisation d’office (HO). D’une part la très grande majorité des internés est en HL, et cela ne signifie pas forcément la possibilité de sortir, même si une personne en HL a plus de chance de se faire écouter dans son désir de sortie que les deux autres, parce que les médecins ont moins de pouvoir sur une personne en HL que sur une personne en HDT ou HO. De plus, le même processus est en œuvre avec tous les hospitalisés (ce qui distingue le plus les trois statuts c’est surtout la manière d’arriver dans l’institution, après le pouvoir médical s’exerce de manière quasi-uni- forme). Il me semble que si les trois statuts existent, c’est simplement pour pouvoir faire tomber dans le champ de la psychiatrie des personnes qui sont à différents endroits du monde social. On a plus de chance de se retrouver en HO si l’on vit seul ou à la rue qu’une personne en milieu familial qui elle sera hospitalisée selon l’état d’esprit de ses proches en HDT ou HL. Le fait est que d’une manière générale l’institution fait peu de cas de l’envie de ses hospitalisés, car elle sait mieux qu’eux la raison de leur mal-être et les moyens d’en sortir.

  • La crise nord-coréenne montre une administration #trump au bord du chaos
    https://www.mediapart.fr/journal/international/110817/la-crise-nord-coreenne-montre-une-administration-trump-au-bord-du-chaos

    Kim Jong-un et Donald Trump © Reuters Le cafouillage de l’administration américaine dans l’affaire nord-coréenne en dit long sur l’incompatibilité de la méthode Trump avec les défis stratégiques et nucléaires du monde. L’escalade verbale entre les deux pays révèle le manque d’unité de la Maison Blanche face à la nécessité d’une réponse cohérente aux gesticulations de #Kim_Jong-Un.

    #International #Corée_du_Nord #Guerre_nucléaire