organization:maison-blanche

  • Plus sexistes depuis Trump ? | Société | L’actualité
    http://lactualite.com/societe/2017/08/03/plus-sexistes-depuis-trump


    #Surprise : un gouvernement ouvertement sexiste favorise le #sexisme de sa population, un peu comme un gouvernement raciste augmente le #racisme de la population. #exemplarité

    Nombre d’observatrices avaient pressenti ce danger au lendemain du scrutin du 8 novembre. Trump a fait la preuve qu’en son pays le mépris des femmes est non seulement toléré, mais payant, lui qui a été porté au pouvoir bien qu’il se soit vanté d’avoir commis des agressions sexuelles et malgré la litanie d’injures qu’il a proférées contre des personnalités féminines. Son administration poursuit maintenant des politiques qui visent à restreindre l’accès des femmes à des soins de santé reproductive, un autre affront à leur autonomie et à leur dignité. Tout cela, craint-on, risque de créer un climat propice à une recrudescence de la misogynie dans la société.

    Les recherches de la professeure Corinne Low et de la candidate au doctorat Jennie Huang laissent penser que ces inquiétudes sont fondées. Un compte rendu de leurs travaux vient de paraître dans l’édition de mai de l’American Economic Review.

    Les deux économistes n’avaient même pas l’intention d’étudier les effets de l’élection présidentielle. Elles s’intéressaient plutôt au style de négociation des hommes et des femmes, et cherchaient à savoir si les gens modifiaient leur approche en fonction du sexe de leur interlocuteur. Par le plus grand des hasards, certaines séances de laboratoire étaient prévues en octobre 2016, avant l’élection, les autres à la mi-novembre, dans la semaine qui a suivi le scrutin. C’est lorsque les chercheuses ont examiné leurs résultats que la différence entre les deux périodes leur a sauté aux yeux. Leur programme de recherche venait de prendre une tout autre tournure.

  • “Président Mattis”, ou la paralysie étoilée
    http://www.dedefensa.org/article/president-mattis-ou-la-paralysie-etoilee

    “Président Mattis”, ou la paralysie étoilée

    26 août 2017 – Alexander Mercouris revient, en l’étayant fortement et d’une façon convaincante, sur sa thèse selon laquelle ce sont les généraux qui, à Washington D.C. aujourd’hui, détiennent le pouvoir. Il avait déjà été question de cette thèse dans le Journal-dde.crisis du 19 août 2017, exposée de cette façon (et appréciée dans un sens peu favorable par PhG) : « Mercouris pense que, même si Bannon n’a pas apporté grand’chose durant ces sept premiers mois de l’administration Trump, son départ va définitivement libérer la voie pour un contrôle complet de la Maison-Blanche par les militaires, leur assurant indirectement un contrôle complet de la direction politique des USA. »

    Cette fois, Mercouris nomme le grand gagnant : le général Mattis, qui tient le Pentagone et trouve deux (...)

  • Notes sur Armageddon-First
    http://www.dedefensa.org/article/notes-sur-armageddon-first

    Notes sur Armageddon-First

    Le départ de la Maison-Blanche de Bannon s’est imposé comme un événement majeur dans le chaos qu’est devenue la situation politique à Washington D.C., comme Washington D.C. est devenue “D.C.-la-folle”. Nous disons “s’est imposé” parce que nous ne pensons pas qu’il le soit vraiment, majeur, parce qu’événement annoncé et selon une situation déjà en marche ; mais dans ce cas comme dans bien d’autres sinon comme dans tous les autres, la perception règne puisque règne la communication et que la réalité est désintégrée comme référence acceptable par tous. Alors, acceptons l’interprétation d’“événement makeur” et nous en discuterons le sens.

    ... “Le départ de la Maison-Blanche de Bannon s’est imposé...”, etc., de même que la situation aux USA s’impose d’elle-même comme la chose la (...)

  • Trump sans Bannon, PhG avec le NYT
    http://www.dedefensa.org/article/trump-sans-bannon-phg-avec-le-nyt

    Trump sans Bannon, PhG avec le NYT

    19 août 2017 – Ceci nous dit combien ces temps sont étranges : Mercouris, le New York Times et moi sommes d’accord, d’abord sur un point : le départ de Bannon de la Maison-Blanche ne change pas grand’chose dans la situation présente, parce que Bannon n’a jamais vraiment influé sur les événements dans le chef de l’activité de l’administration Trump. Ceci nous dit encore plus combien ces temps sont étranges : je serais plutôt d’accord avec le NYT, contre l’avis de Mercouris, à propos de la situation nouvelle que le départ de Bannon va installer à la Maison-Blanche.

    Mercouris pense que, même si Bannon n’a pas apporté grand’chose durant ces sept premiers mois de l’administration Trump, son départ va définitivement libérer la voie pour un contrôle complet de la Maison-Blanche par (...)

  • Le Canada utilise le stade olympique de Montréal pour abriter les réfugiés haïtiens qui fuient les États-Unis
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/aou2017/hait-a16.shtml

    La vague d’Haïtiens demandeurs d’asile a commencé à augmenter en mai quand l’administration Trump a recommandé de mettre fin au Statut de protection temporaire pour plus de 50.000 Haïtiens qui demeurent aux États-Unis. Les réfugiés haïtiens ont par la suite obtenu une prolongation de six mois, mais ils ont été avertis que cela pourrait être la dernière.

    Le général à la retraite du Marine Corps, John F. Kelly, qui était alors le secrétaire à la Sécurité intérieure et actuellement le chef de cabinet de la Maison-Blanche, a déclaré en mai que « Le département de la Sécurité intérieure exhorte les Haïtiens qui n’ont que le Statut de protection temporaire à utiliser le temps qu’il leur reste avant le 22 janvier 2018, pour se préparer et organiser leur départ des États-Unis. »

    « C’est du jamais vu », a dit la dirigeante de PRAIDA Francine Dupuis à la Gazette de Montréal. « En 30 ans, je n’ai jamais vu un tel volume ou une telle intensité. »

  • Le labyrinthe McMaster
    http://www.dedefensa.org/article/lelabyrinthe-mcmaster

    Le labyrinthe McMaster

    Conseiller pour la sécurité nationale du président et directeur du NSC et remplaçant du malheureux Général Flynn, le Général H.R. McMaster fut considéré dès son arrivée à la Maison-Blanche comme un représentant spécial authentifié et mandaté du Deep State pour maintenir Trump dans le droit chemin. D’ailleurs, un néologisme (à notre connaissance c’en est un) fut créé à cette occasion, pour le qualifier : McMaster est un DeepStater (et également, s’avancerait-on à juger, – mais le terrain est miné à cet égard, – également désigné comme un neocon pur et dur).

    Pourtant, McMaster, le “surveillant”, a été convoqué le 3 août par le “surveillé” (le président) pour un entretien de “recadrage” comme on dit en sabir franco-parisien de la politologie médiatique ; entretien d’où il est ressorti, – et nous (...)

  • Ralph Nader : Les démocrates sont incapables de défendre les Etats-Unis face aux républicains “le plus brutal” de l’histoire The Intercept, Jon Schwarz, 25-06-2017 Traduction Les Crises
    https://www.les-crises.fr/ralph-nader-les-democrates-sont-incapables-de-defendre-les-etats-unis-fac

    LE PARTI DÉMOCRATE est à son niveau le plus bas de mémoire d’homme. Il a perdu la Maison-Blanche et les deux chambres du Congrès. A l’échelle de l’État, il s’agit du niveau le plus bas depuis 1920. Et aujourd’hui en 2017 les Démocrates n’ont gagné aucune des 4 élections spéciales destinées à élire les remplaçants des membres républicains du congrès qui ont rejoint l’administration de Trump.
    Comment en est-on arrivé là ? Personne dans le Parti démocrate ne va poser la question, mais peut être le devrait-on et c’est ce que fait le légendaire défenseur des consommateurs, trois fois candidat aux élections présidentielles, Ralph Nader.

    Nader, âgé maintenant de 83 ans et installé à Washington D.C depuis plus de 50 ans, a été aux premières loges de la lente chute des Démocrates. Après ses révélations explosives sur l’industrie automobile américaine dans son livre « Ces voitures qui tuent », lui et ses organisations ont collaboré avec les Démocrates du Congrès pour passer un kyrielle de lois visant à protéger l’environnement, les consommateurs et les lanceurs d’alerte. Le journaliste William Greider a dit de lui qu’il était l’un des trois plus grands modèles du militantisme démocratique, avec Saul Alinsky et Martin Luther King Jr. D’un autre côté, le « Memo Powell » de 1971, qui pose les bases d’une résurgence des droits des entreprises, le considère comme l’ennemi principal du « système » et l’appelle « l’unique opposant efficace au pouvoir des entreprises américaines ».


    Quoi qu’il en soit, Nader est bien évidemment devenu persona non grata dans le Parti démocrate depuis ses candidatures pour le Parti vert dans les années 2000. George W. Bush a officiellement battu Al Gore en Floride de 537 voix, avec les votes électoraux menant Bush à la Maison-Blanche bien que ce dernier n’ait pas gagné le vote populaire. En réalité, cependant, une étude approfondie, peu remarquée, publiée peu après le 11 Septembre a établi que Gore aurait gagné en Floride si tous les votes contestés avaient été recomptés.
    Les démocrates ont fustigé Nader, qui a obtenu 97 000 votes en Floride, pour avoir permis l’élection de Bush. Puisqu’ il est impossible de refaire l’histoire, il n’y a aucune manière de savoir si Gore aurait gagné sans la candidature de Nader. Certes il aurait pu gagner, mais il est possible aussi que, sans la menace Nader, qui a beaucoup poussé Gore à prendre des positions plus populaires, plus progressistes, le candidat démocrate aurait fait un score encore pire avec une élection où Nader n’aurait pas figuré.

    En tout cas, il est maintenant incontestable que le Parti démocrate a d’importants problèmes qui ne peuvent être imputés à ce qu’a fait Ralph Nader en 2000. Dans une interview récente, Nader, toujours très bien informé et riche d’une expérience de plusieurs dizaines d’années, donne son opinion sur la manière dont les États-Unis en sont arrivés là dans le domaine politique :

    JON SCHWARZ  : Je suis intéressé par l’histoire des Démocrates cédant à la pression, devenant de plus en plus désireux de faire tout ce que la droite veut, lors de ces 40 dernières années. Prenons les récentes histoires à propos de Jared Kushner. Quelle que soit l’ultime réalité ici, je pense qu’il est juste de dire que si un président démocrate avait désigné son gendre à un poste de grand pouvoir à la Maison-Blanche – si Hillary Clinton avait désigné Marc Mezvinsky le mari de Chelsea – et si les péripéties sur sa tentative de mettre en place des liens informels avec la Russie étaient sorties dans le Washington Post et le New York Times, il aurait été mis à la porte avant la fin de la journée.

    RALPH NADER  : Voulez-vous que je vous raconte l’histoire du déclin et de la décadence du Parti Démocrate ? Je vais vous donner les boulets que traîne le Parti Démocrate qui sont des événements marquants.
    Le premier grand événement fut en 1971. Tony Coelho, qui était un membre californien du Congrès, et qui s’occupait de la trésorerie de campagne des Démocrates, a convaincu les Démocrates qu’ils devraient solliciter l’argent des entreprises, et qu’ils pourraient grâce à des levées de fonds obtenir beaucoup d’argent. Pourquoi les laisser aux Républicains et simplement miser sur le socle des syndicats pour le financement, quand vous avez un énorme pot de miel dans le milieu des affaires ?

    Et ils l’ont fait. Et j’ai pu voir la différence presque immédiatement. Premièrement, ils ont perdu l’élection face à Reagan. Et ensuite ils ont commencé à devenir plus faibles au congrès. A ce moment, 1980, quelques-uns de nos plus grands alliés perdirent après la victoire écrasante de Reagan face à Carter, nous avions perdu le sénateur [Gaylord] Nelson, le sénateur [Warren] Magnuson, le sénateur [Frank] Church. Nous avions davantage de difficultés pour obtenir des audiences devant le Congrès à propos des malversations des sociétés par les dirigeants Démocrates [commission du congrès]. Quand les Démocrates regagnèrent la Maison-Blanche [en 1992] vous pouviez voir la différence dans les nominations pour les agences de réglementation, la difficulté pour leur faire améliorer la santé et les réglementations de sécurité.

    Le second boulet est le fait qu’ils ne savaient pas comment traiter avec Reagan. Et les Républicains en prirent note. Cela veut dire paroles douces, sourires… Vous pouvez dire des choses terribles et faire des choses terribles aussi longtemps que vous avez ce genre de présentation.

    [Les Démocrates] continuaient de penser que les conservateurs Républicains étaient ternes, stupides et sans humour. Ils ne s’étaient pas adaptés.

    Ronald Reagan battant le président Jimmy Carter le 4 novembre. Reagan est montré tenant une copie du 4 novembre de The News World, prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du Président des États-Unis. Ronald Reagan tient une copie du 4 novembre de The News World prédisant sa victoire écrasante sur Carter pour l’élection du président des États-Unis.

    RN  : De plus en plus ils commencèrent à juger leur opposition face aux Républicains à travers la quantité d’argent qu’ils levaient. Vous parliez à [Marcy] Kaptur de Cleveland, elle disait, nous allons au « caucus » démocrate à la Chambre des Représentants, nous y allons pour parler d’argent, nous continuons de parler d’argent, et nous allons sortir avec notre part d’argent…

    La conséquence est que cela a fait sortir les questions économiques de la table, celles-là qui ont permis aux Démocrates de gagner encore et encore dans les années 30 et 40. Les questions sur le travail, les questions sur le salaire minimum, la question de l’assurance maladie, les questions sur les pensions. Et ce fut bien sûr une grande aubaine pour le parti Républicain car le parti Républicain ne pouvait faire face sur la question économique. Ils faisaient face sur la question raciale, sur la question de l’intolérance, et c’est comme cela qu’ils ont commencé à prendre un contrôle sur le solide Sud démocrate après le vote des lois sur les droits civils.

    Lever de l’argent de Wall Street, des compagnies pharmaceutiques, des compagnies d’assurance santé, des sociétés énergétiques, éloignaient les Démocrates de leur principal avantage sur les Républicains, qui est, dans le langage de Roosevelt : « Le Parti Démocrate est le parti des familles de travailleurs, les Républicains sont le parti des riches ». Cela s’est complètement inversé et a laissé les Démocrates extrêmement vulnérables.

    Cela a eu pour conséquence de les faire reculer géographiquement, vers la côte est, la côte ouest et autres.

    Et ils ont créé un autre boulet : ils n’ont pas fait de campagne [présidentielle] dans les 50 États. Si vous ne faites pas campagne dans les 50 États, premièrement vous renforcez le parti adverse dans ces États que vous avez abandonnés, ils peuvent donc prendre ces États pour acquis et se concentrer sur les États qui sont dans la zone grise. C’était le raté numéro un.

    Le raté numéro deux est ce que Ben Barnes, le politicien averti au Texas, m’a dit. Il m’a dit, quand vous ne vous battez pas pour la présidentielle au Texas, cela pourrit tout le parti… jusqu’aux maires et conseils municipaux. Ainsi cela répète cette décadence et perte de pouvoir pour les années futures.

    Quand ils ont abandonné les États rouges, ils ont abandonné cinq États dans la zone de Rocky Mountain et ont commencé déjà avec un handicap de 9 ou 10 sénateurs.

    Vous devez vous souvenir de votre histoire, les deux sénateurs du Montana étaient Démocrates, le Sénateur Church de l’Idaho était un Démocrate, le Sénateur Frank Moss, grand défenseur des consommateurs, un Démocrate de l’Utah. Maintenant il n’y a presque plus personne. Les deux sénateurs du Wyoming sont Républicains, les deux sénateurs du Montana sont Républicains [John Tester,le sénateur principal du Montana, est un Démocrate], les deux sénateurs de l’Utah sont Républicains. Je pense que les Démocrates ont un siège au Colorado. Ensuite vous descendez en Arizona et c’est deux Républicains.

    Ainsi ils n’ont jamais été à l’abri d’un veto de l’opposition même à leur apogée au Sénat. Et bien sûr plus tard lorsqu’ils n’étaient pas à leur apogée cela leur coûté le Sénat encore et encore. Et maintenant ils sont dans un grand trou, avec la débâcle aux sénatoriales de 2016, ils font face à trois fois plus de Démocrates pour une réélection en 2018.
    Le [troisième] boulet est qu’ils ont décidé de faire campagne à la télévision, avec des consultants politiques les influençant et recevant leurs parts de 15-20 pour cent. Quand vous faites campagne à la télévision, avec des slogans, vous ne faites pas campagne sur de la politique.

    Le boulet suivant, les syndicats ont commencé à devenir faibles, faibles en nombre et faibles en leadership. Ils ont commencé à verser beaucoup d’argent aux Démocrates pour la télévision. Et en même temps qu’ils s’affaiblissaient ils perdirent leur capacité de mobilisation populaire au nom des Démocrates.

    Les Démocrates avaient initié le procédé où le message précède la politique. Non – la politique précède le message. Cela signifie qu’ils continuent de dire à quel point les Républicains sont mauvais. Ils ont fait campagne non pas en disant, regardez comme nous sommes bons, nous allons vous apporter l’assistance médicale [à tous], nous allons sévir face aux crimes des sociétés contre les travailleurs et les consommateurs et l’environnement, volant, mentant, vous trompant. Nous allons vous donner un salaire minimum. Nous allons avoir une défense moins importante, une meilleure défense, et investir un peu de cet argent et commencer à reconstruire vos écoles et ponts et systèmes d’eau et d’assainissement, et librairies, et cliniques.

    Au lieu de dire cela, ils ont fait campagne en disant « Pouvez-vous croire à quel point les Républicains sont mauvais ? » Un fois cela dit, ils ont piégé leur aile progressiste, car leur aile progressiste est le seul segment qui peut changer le parti en un formidable opposant. Car ils ont dit à leur aile progressiste : « vous n’avez nulle part où aller, fichez-nous la paix ».

    Et cela nous amène aux boucs émissaires de ces 20 dernières années. « Oh, c’est Nader, oh, c’est les frères Koch, oh, c’est le collège électoral, oh, c’est de la misogynie, oh, ce sont les lamentables rednecks ». Ils ne se sont jamais regardés dans la glace.

    Le bouton de campagne pour Ralph Nader, qui se présentait comme le candidat du Parti Vert au élections présidentielles de 2000.

    RN  : Les Républicains, quand ils perdent, ils se battent sur les idées, aussi terrifiantes soit-elles. Les idées du Tea Party, les idées libertaires, les mornes idées républicaines. Ils se battent. Mais les Démocrates veulent de l’uniformité, ils veulent faire taire les gens. Ainsi ils ont la transition la plus défectueuse de toutes. Ils ont la transition de Nancy Pelosi à Nancy Pelosi, quatre fois perdante face au pire Parti Républicain de l’histoire du Parti Républicain.

    Si vous mettiez aujourd’hui des politiques Républicains d’avant le fantôme de Teddy Roosevelt, Dwight Eisenhower, et « Mr Conservateur » le sénateur Robert Taft, ils se retourneraient dans leurs tombes. C’est la forme radicalement extrémiste, cruelle, vicieuse, Wall Street, militariste du parti républicain. Cela aurait signifié que les Démocrates les auraient écrasés. Ils ne les auraient pas juste battus, ils les auraient écrasés dans le corps législatif dans tout le pays, les gouverneurs, le Président et le congrès.
    Mais non, ce sont toujours les boucs émissaires. Peut-être que Jill Stein, le petit Parti Vert, ont pris la Pennsylvanie et le Michigan au faucon Hillary.

    JS  : Les Démocrates semblent avoir assimilé les vues des Républicains sur tout ce qui concerne l’armée.

    RN  : [Un autre] boulet est qu’ils ne se sont jamais différenciés des Républicains sur la politique militaire étrangère – car ils étaient comme eux. Ils n’ont jamais remis en question le budget de l’armée, ils n’ont jamais remis en question la politique étrangère militarisée, comme le faucon Hillary sur la Libye, qui fit peur aux généraux et fuir [le secrétaire à la défense Robert] Gates qui s’était opposé à ce qu’elle aille à la Maison-Blanche pour [prôner] le renversement du régime, métastasant la violence dans sept ou huit pays africains à ce jour.
    Ainsi ils ont abandonné la politique étrangère et militaire, car ils recevaient de l’argent de Lockheed et Boeing et General Dynamics et Raytheon et d’autres. Même Elizabeth Warren quand elle a eu sa chance commença en discutant du maintien de ces contrats avec Raytheon. Voilà l’aile gauche du parti discutant avec la société Raytheon, qui est le plus grand gâchis de subvention à l’est du Pécos.

    [Un autre] boulet est : personne n’a été viré. Ils enchaînent défaite après défaite, et ne peuvent pas remplacer leurs compères par de nouvelles personnes, vigoureuses, énergiques. Même chose pour les syndicats. Ils [gardent leurs positions] des années 80 peu importe à quel point le syndicat est décalé de la réalité. Vous n’êtes pas viré quelle que soit l’envergure de la perte, à l’inverse du milieu des affaires, où vous vous faites virer.

    Le dernier boulet est qu’ils prennent leurs précautions en harcelant les tierces partis progressistes afin que ces tierces partis ne les dépassent pas. Je suis un expert dans ce domaine. Ils ont essayé de les faire disparaître du vote. Nous avions eu 24 poursuites judiciaires en 12 semaines durant l’été 2004 par le Parti démocrate pour nous faire disparaître du vote dans des dizaines d’États. Même si nous n’avions que 5 pour cent, 6 pour cent de votes, ils subiraient une forte pression pour changer de direction et changer leurs pratiques car il y aurait assez d’électeurs américains pour dire aux Démocrates, « nous avons un autre endroit où aller », un troisième parti viable. Ils les harcèlent, violent les libertés civiles, ils utilisent leurs juges Démocrates désignés pour rendre de mauvais jugements ou les harceler de dépositions. Avant que [les troisièmes partis] soient liquidés, c’est de toute façon la Fête du travail et ils ont une campagne de huit semaines.

    Il y a certaines personnes qui pensent que le Parti démocrate peut être réformé de l’intérieur sans changer le personnel. Je leur dis bonne chance. Que s’est-il passé ces 20 dernières années ? Ils se sont retranchés davantage. Débarrassez-vous de Pelosi, vous avez Steny Hoyer. Débarrassez-vous d’Harry Reid, vous avez [Charles] Schumer. Bonne chance.

    Malheureusement, en résumé, les Démocrates sont incapables de défendre les États-Unis d’Amérique du [Parti Républicain] le plus vicieux, ignorant, soumis aux entreprises, militariste, anti-syndical, contre les intérêts du consommateur, anti-environnement, contre la postérité, de l’histoire.

    Article original : https://theintercept.com/2017/06/25/ralph-nader-the-democrats-are-unable-to-defend-the-u-s-from-the-most-v
    #USA #républicains #démocrates #Ralph_Nader

  • #Liban : la grosse bourde de #Donald_Trump
    Le Point, le 26 juillet 2017
    http://www.lepoint.fr/monde/liban-la-grosse-bourde-de-donald-trump-26-07-2017-2146059_24.php

    L’homme le plus puissant du monde n’est sans doute pas le plus éclairé. En tout cas en ce qui concerne l’Orient compliqué. Mercredi soir, en recevant à la Maison-Blanche le Premier ministre libanais, Donald Trump a une nouvelle fois exposé au grand jour sa méconnaissance de la région. Devant Saad Hariri, le président américain a fustigé le « #Hezbollah, une menace pour l’État libanais, le peuple libanais et toute la région ».

    Félicitant l’armée libanaise pour avoir « protégé ses frontières », Donald Trump est allé jusqu’à affirmer que « le Liban était en première ligne dans le combat contre l’EI [organisation État islamique], Al-Qaïda et le Hezbollah ». Problème, le parti de Dieu, soutenu par la République islamique d’Iran, fait partie du gouvernement libanais. Allié au Courant patriotique libre, la formation chrétienne du nouveau président libanais Michel Aoun, le parti islamiste chiite possède deux ministres au gouvernement, et treize députés au Parlement. Engagé en Syrie aux côtés des forces de Bachar el-Assad, le Hezbollah a lancé le 21 juillet dernier une vaste opération à l’est du Liban, autour de la localité d’Aarsal, contre des combattants de Daech et du Front Fatah al-Cham, l’ancienne branche syrienne d’Al-Qaïda.

    Ce n’est pas la première bourde de Donald Trump à propos du Moyen-Orient. Le 12 avril dernier, notamment, au lendemain des frappes chimiques sur la ville syrienne de Khan Cheikhoun, le président américain s’était félicité sur la chaîne américaine FOX Business d’avoir « lancé 59 missiles en direction de l’Irak », avant d’être corrigé par la journaliste. « Euh... [vous voulez dire] en Syrie ? » C’est pourtant bien en Syrie, dans la base militaire d’Al-Chaayrate, qu’ont atterri le 7 avril les 59 missiles Tomahawk américans.

    #USA

  • Les #Alternative_facts de Trump : un instant dans une évolution
    https://reflets.info/les-alternative-facts-de-trump-un-instant-dans-une-evolution

    Selon les observateurs, il y avait bien peu de monde pour assister à l’investiture de #Donald_Trump. Qu’importe, selon Sean Spicer, le porte-parole de la Maison-Blanche, c’est « la plus grande audience à avoir assisté à une […]

    #Politique #Emmanuel_Macron #Faits_alternatifs #fake_news #Sarkozy

  • L‘invitation de Trump au 14 juillet annonce une escalade du #militarisme
    http://www.wsws.org/fr/articles/2017/jul2017/trma-j04.shtml

    Les déclarations des gouvernements américain et français avant d’annoncer l’invitation en milieu de semaine, montrent que ce « coup politique et médiatique », selon un commentateur, est avant tout le signal d‘une escalade de la guerre au Moyen-Orient, en particulier en Syrie et d’un engagement militaire accru de la France dans la région. Washington et Paris déclaraient en début de semaine qu‘une nouvelle « attaque chimique » déclencherait une réaction militaire commune de leur part.

    Le porte-parole de la Maison-Blanche Sean Spicer a dit le 27 juin dans des remarques rappelant les « Armes de destruction massives » imputées à Saddam Hussein par l‘administration Bush avant son invasion de l‘Iraq, que si Assad « effectuait un autre assassinat de masse avec des armes chimiques, lui et son armée devraient payer un prix élevé ». L’Elysée annonçait le lendemain que les deux pays « travaillaient à une réponse commune en cas d’attaque chimique en Syrie ».

    « La position du président a été extrêmement claire sur ce point. Il s’agit de la démonstration que l’accord de 2013 sur le démantèlement de l’arsenal chimique syrien, passé sous l’égide de la Russie notamment, est une fois de plus violé délibérément, » a commenté le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian dans une interview au Monde du 30 juin.

  • Trump réunit son équipe pour... un concert de louanges | Insolite
    http://www.lapresse.ca/actualites/insolite/201706/12/01-5106780-trump-reunit-son-equipe-pour-un-concert-de-louanges.php

    Le président républicain, dont certains responsables n’ont été confirmés que récemment à leur poste par le Congrès, s’est félicité des « fantastiques résultats » obtenus depuis son arrivée au pouvoir le 20 janvier.

    Mais plutôt que l’analyse présidentielle, ce sont les réactions lors du tour de table qui ont surpris, tant les premiers mois de la présidence Trump ont été, de l’avis général, chaotiques.

    « Au nom de toute l’équipe qui est autour de vous, monsieur le Président, nous voulons vous remercier pour la véritable aubaine qui nous est offerte d’être au service de votre projet et du peuple américain », a lancé Reince Priebus, secrétaire général de la Maison-Blanche, dont l’avenir fait l’objet d’intenses spéculations.

    Le procureur général des États-Unis Jeff Sessions, qui doit s’expliquer mardi devant le Sénat sur ses rencontres avec l’ambassadeur russe aux États-Unis, a lui souligné que les forces de l’ordre à travers le pays étaient « enthousiasmées » par les idées mises en avant par Donald Trump.

    #Kim_Jong_Trump

  • USS Liberty Memorial
    http://www.gtr5.com

    On June 8, 1967, US Navy intelligence ship USS Liberty was suddenly and brutally attacked on the high seas in international waters by the air and naval forces of Israel. The Israeli forces attacked with full knowledge that this was an American ship and lied about it. Survivors have been forbidden for 40 years to tell their story under oath to the American public. The USS Liberty Memorial web site tells their story and is dedicated to the memory of the 34 brave men who died.

    • Attaque du USS Liberty en 1967 : les enregistrements audio montrent qu’Israël voulait vraiment couler le navire américain et tout son équipage » IlFattoQuotidiano.fr
      https://ilfattoquotidiano.fr/attaque-du-uss-liberty-en-1967-les-enregistrements-audio-montrent-

      L’amiral Thomas Moorer, qui a servi autrefois son pays dans l’État-major interarmes et comme chef des opérations navales, avait mis sur pied une commission indépendante pour enquêter sur ce qui s’était réellement passé avec l’USS Liberty. Les résultats de cette commission ont été rendus publics en 2003. En voici certaines des conclusions les plus frappantes :
      • Cette attaque par un allié des États-Unis fut une tentative délibérée de détruire un navire américain et de tuer tout son équipage.
      • Elle comprenait le mitraillage des sauveteurs et des canots de sauvetage.
      • La Maison-Blanche a délibérément empêché l’U.S. Navy de venir au secours du USS Liverty. C’est la première fois dans l’histoire navale qu’une opération de secours est annulée alors qu’un navire américain est attaqué.
      • Les survivants de l’équipage ont par la suite été menacés de procès, d’emprisonnement, ou pire, s’ils parlaient à qui que ce soit de ce qui leur était arrivé, et ont littéralement été « abandonnés par leur propre gouvernement. »

  • Achille Mbembe sur la victoire de Macron

    Achille Mbembe : Macron au prisme de l’Afrique | Le Point Afrique

    http://afrique.lepoint.fr/actualites/achille-mbembe-macron-au-prisme-de-l-afrique-10-05-2017-2126332_2365

    près ce qui s’est passé aux États-Unis en novembre dernier avec l’élection de Donald Trump à la Maison-Blanche, beaucoup avaient peur qu’un autre pays important – et qui a tant apporté au monde – ne bascule à son tour dans les sombres prisons du national-populisme et du crypto-fascisme si typiques de cette ère de revanche : la revanche des « petits blancs ». La défaite de l’extrême droite aidant, l’air n’est plus aussi moisi qu’il y a quelques jours.
    Victoire politique, défaite culturelle

    Beaucoup espèrent qu’Emmanuel Macron n’aura pas fait que soulever de la poussière, qu’il sera porteur de vraies espérances, celles qui permettront de rouvrir le futur, pas seulement à l’échelle de la France, mais aussi à l’échelle planétaire, puisque c’est aussi à ce niveau que se joue désormais le sort de la France elle-même, et du monde. Sur le plan interne, les défis auxquels le nouveau chef de l’État doit faire face sont en effet colossaux. La violence causée par des décennies de politiques d’austérité a fini par ébranler le tissu social. Ces politiques ont conduit, entre autres, à la montée inexorable des inégalités, à la stagnation, voire la baisse, du revenu des ménages, au déclassement social, à l’insécurité individuelle et à la vulnérabilité tous azimuts parmi les couches les plus précaires de la société. L’on s’en rend désormais compte, tous ces facteurs constituent des germes d’un radicalisme de type éruptif, qui, lui-même, prend sa source dans un messianisme purement négatif.

  • États-Unis : onde de choc après la destitution du patron du FBI - Le Point
    http://www.lepoint.fr/monde/etats-unis-trump-limoge-le-patron-du-fbi-10-05-2017-2126129_24.php

    Donald Trump recevra mercredi à la Maison-Blanche le ministre russe des Affaires étrangères Serguei Lavrov, qui ne devait initialement rencontrer que son homologue américain Rex Tillerson au sujet du conflit en Syrie. « Aujourd’hui marquera un nouveau départ pour l’agence-phare de notre appareil judiciaire », a indiqué Donald Trump dans un communiqué. Dans un courrier à James Comey publié par l’exécutif, Donald Trump lui signifie qu’il met fin à ses fonctions « avec effet immédiat ».

    « Si j’ai apprécié que vous m’ayez informé, en trois occasions distinctes, du fait que je ne faisais pas l’objet d’une enquête, je suis cependant d’accord avec l’analyse du ministère de la Justice selon laquelle vous n’êtes pas capable de diriger de manière efficace le Bureau », ajoute-t-il. Ironie de l’histoire : la raison officiellement avancée par l’administration Trump pour ce limogeage est la façon dont James Comey, 56 ans, a géré le dossier des e-mails de la candidate démocrate à la présidentielle Hillary Clinton. Donald Trump accuse en substance James Comey d’avoir mal traité cette dernière en dévoilant à la presse de nombreux détails de l’enquête.... Détails que le candidat républicain avait pourtant utilisés quotidiennement pour pilonner la démocrate pendant la campagne.

    Le panier de crabes s’entredéchire...

    En pleine relecture de XIII (la BD) avec mon fils... cette histoire est sans doute en dessous de la réalité...

  •  » Seymour Hersh critique les médias pour avoir mis en avant l’histoire de hacking russe sans regard critique, par Jeremy Scahill
    Source : The Intercept, le 25/01/2017 Jeremy Scahill | Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr.
    http://www.les-crises.fr/seymour-hersh-critique-les-medias-pour-avoir-mis-en-avant-lhistoire-de-ha

    Jeremy Scahill de The Intercept discute avec Seymour Hersh à son domicile, à Washington D.C., deux jours après l’intronisation de Donal Trump.

    Hersh a dénoncé les médias comme étant un “monde de fous” pour leur promotion sans critique des propos du directeur du renseignement national et de la CIA, étant donné leurs antécédents de mensonge et de désinformation du public.

    “La façon dont ils se sont comportés sur le dossier russe est outrageante,” a dit Hersh quand je l’ai rencontré à son domicile à Washington D.C., deux jours après l’intronisation de Trump. “Ils étaient tellement prêts à croire cela. Et quand les têtes du renseignement leur ont donné ce résumé d’allégations, au lieu d’attaquer la CIA pour cette manœuvre, ce que j’aurais fait, dit-il, ils l’ont publié comme un fait. Hersh affirme que la plupart des médias ont raté un important élément de cette affaire : “La façon dont la Maison-Blanche a permis à l’agence de diffuser au public ces affirmations.”

    Hersh assure que les médias ont failli en ne contextualisant pas les rapports de renseignement rendus publics lors des derniers jours de l’administration Obama et qui devaient mettre un terme aux doutes concernant l’ordre donné par le président russe Vladimir Poutine de pirater la convention démocrate et les e-mails du responsable de campagne de Mme Clinton, John Podesta.(...)

  • Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche
    http://www.dedefensa.org/article/presence-du-crime-organise-a-la-maison-blanche

    Présence du “crime organisé” à la Maison-Blanche

    ... Qu’on se rassure aussitôt : le constat hypothétique ne porte pas essentiellement sur le président Trump 2.0 (The-Donald est-il un gangster ?) mais plus simplement et droitement sur Jared Kushner, mari d’Ivanka et gendre du président. Wayne Madsen a monté tout un dossier entremêlant affaires judiciaires, crime organisé (à Wall Street et ailleurs) et “grande politique”. C’est une spécialité de Madsen, qui dispose de nombreuses sources et d’autant d’archives sur les connexions entre ces divers mondes. Dans ce cas, Madsen conclut que Kushner dispose d’une redoutable puissance, qui lui permet d’occuper désormais une place de première importance après de Trump, après avoir marginalisé de plus en plus nettement Stephen Bannon qui est manifestement son adversaire (...)

  •  » [Syrie] “La Maison-Blanche a publié un rapport de renseignement manifestement faux, trompeur et amateur” par Theodore Postol (MIT)
    https://www.les-crises.fr/la-maison-blanche-a-publie-un-rapport-de-renseignement-manifestement-faux

    Attention, cette info provient d’un site douteux selon la norme Decodex (breveté SGDG).

    La même situation semble se répéter avec l’actuel rapport de renseignement de la Maison-Blanche. Aucun analyste un tant soit peu compétent ne se prononcerait sur le fait que le cratère présenté comme la source de l’attaque au sarin soit une preuve que le projectile proviendrait d’un avion. Aucun analyste un tant soit peu compétent ne pourrait se prononcer sur le fait que la photo de la carcasse de la cartouche de sarin soit effectivement une cartouche de sarin. N’importe quel analyste compétent aurait des doutes quant à savoir si les débris dans le cratère sont réels ou une mise en scène. Aucun analyste compétent n’aurait laissé passer le fait que la cartouche de sarin a été écrasée avec force par le dessus, plutôt que explosée à l’aide d’une charge explosive à l’intérieur. Toutes ces grossières erreurs d’amateurs montrent que ce rapport de la Maison-Blanche, tout comme le précédent rapport de la Maison-Blanche sous l’administration Obama, n’a pas été examiné correctement par la communauté du renseignement, comme cela a été rapporté.

  • Un ex-conseiller de Trump menace de tout balancer sur les liaisons dangereuses avec la Russie - L’Obs
    http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/l-amerique-selon-trump/20170331.OBS7364/un-ex-conseiller-de-trump-menace-de-tout-balancer-sur-les-liais

    L’ancien « M. Sécurité » de Trump à la Maison-Blanche, Michael Flynn, est disposé à témoigner sur les possibles liens entre la campagne présidentielle du républicain et la Russie à une seule condition : bénéficier d’une immunité.

    Juste pour documentation...

  • Deep State, label de qualité & marque déposée
    http://www.dedefensa.org/article/deep-state-label-de-qualite-marque-deposee

    Deep State, label de qualité & marque déposée

    ... “Historique”, sans nul doute : l’appréciation de Ricky Twisdale, de TheDuran.com, le 11 mars 2017, est tout à fait justifiée. Elle caractérise l’emploi de l’expression Deep State dans une question posée le 10 mars par un journaliste accrédité à la Maison-Blanche, expression implicitement acceptée par le porte-parole du président, Sean Spicer. La question était de savoir si la Maison-Blanche acceptait l’idée de l’existence de ce concept de Deep State, dont on connaît la signification ; Spicer répondant sans dénier effectivement cette situation et la pertinence du concept, affirmant que “personne ne sera surpris de savoir [que des éléments loyaux à la précédente administration] sont infiltrés dans le gouvernement et développent activement des actions tendant (...)

  • Dissection du “coup” washingtonien
    http://www.dedefensa.org/article/dissection-du-coup-washingtonien

    Dissection du “coup” washingtonien

    Sans commentaire de réflexion particulière parce qu’il s’agit de documents factuels qui parlent d’eux-mêmes et constituent une documentation exceptionnelle, nous présentons, une véritable “dissection” de la guerre (le “coup) menée contre Trump depuis la fin de la campagne, son élection et son installation à la Maison-Blanche. Il s’agit de deux articles du professeur Michael S. Rozeff, actuellement de l’université de Buffalo, économiste de grande valeur, mais aussi commentateur politique et historien de l’évolution des USA. Rozeff etsde tendance libertarienne, il publie notamment (casde ces deux articles) sur le blog collectif du site de référence LewRockwell.com, réunissant la crème des intellectuels libertariens, notamment les historiens.

    (On sait que la tendance (...)

  • Le Washington Post promeut scandaleusement une liste noire maccarthyste fournie par un nouveau groupe obscur, par Glenn Greenwald ( The Intercept )

    http://www.les-crises.fr/le-washington-post-promeut-scandaleusement-une-liste-noire-maccarthyste-f

    Le Washington Post de jeudi dernier a fait la promotion des revendications d’une nouvelle organisation obscure qui salit des dizaines de sites d’actualités américains qui critiquent la politique étrangère des États-Unis comme étant des « colporteurs de la propagande russe ». L’article du journaliste Craig Timberg – intitulé “Les experts affirment que la propagande russe aide la diffusion des “nouvelles fausses” pendant l’élection” – cite un rapport d’un site internet anonyme appelé PropOrNot, qui affirme que des millions d’américains ont été trompés cette année par une énorme “campagne de désinformation” russe.

    Selon ce groupe, la liste des sites propageant la désinformation russe inclue WikiLeaks et le “Drudge Report”, ainsi que les sites internet plutôt de gauche qui ont critiqué Clinton comme par exemple “Truthout”, “Black agenda report”, “Truthdig” et “Naked capitalism”, mais également les publications libertariennes comme “Antiwar.com” et le “Ron Paul Institute”.

    Un des exemples les plus flagrants est l’inclusion de Naked Capitalism, le site de gauche le plus respecté dirigé par le critique de Wall Street Yves Smith. Ce site a été nommé par le Times Magazine un des 25 meilleurs blogs sur la finance en 2011 et par Wired Magazine comme un site essentiel à suivre sur la finance, et Smith a été présenté en tant qu’invité dans des émissions comme le PBS show de Bill Moyers. Et ce groupe de lâches anonymes, artistes en diffamation, sont promus par le Washington Post, et les a mis sur la liste noire de la désinformation russe.

    Ce que le Post oublie de mentionner dans son rapport est que Watts, un de spécialistes sur lesquels il s’appuie pour ses affirmations, a travaillé avant comme agent spécial pour la Joint Terrorism Task Force (équipe renforcée antiterroriste), et comme officier exécutif de la Military Academy’s Combating Terrorism Center (Académie militaire et Centre de combat anti-terorristes) des USA. Comme Ingram de Fortune écrivit sur le groupe, c’est un “think tank conservateur financé et animé par les partisans de la Guerre froide entre la Russie et les États-Unis.”

    PropOrNot n’est en aucune façon un observateur neutre. Il appelle activement le Congrès et la Maison-Blanche à travailler avec “nos alliés européens pour déconnecté la Russie du système de transaction financier SWIFT, à effet immédiat et pour une année entière, comme réponse appropriée à la manipulation des élections par les Russes.”

    En d’autres termes, ce groupe de lâches qui black-liste – experts potentiels dans les pages du Washington Post- milite activement pour les gouvernements occidentaux et poussent à prendre des mesures punitives contre le gouvernement russe, et parle et conspue depuis une structure extrêmement idéologique que le Post cache à ses lecteurs.

  • Le Deep State dans tous ses états
    http://www.dedefensa.org/article/le-deep-state-dans-tous-ses-etats

    Le Deep State dans tous ses états

    16 février 2017 – Une fois de plus, je prends la plume pour interférer dans le travail du site (dedefensa.org) et donner un aperçu personnel et néanmoins général des événements washingtoniens après la démission de Flynn, le conseiller direct de Trump pour la sécurité nationale, et l’un de ses plus anciens compagnons d’armes sur la route menant à la Maison-Blanche. Par commodité, je citerais au minimum des extraits de mes “sources”, qui sont dans tous les bons articles de la presse-antiSystème. (Vous pouvez trouver une bonne synthèse de cette affaire, donnant elle-même toutes les sources qui importent, dans le texte de Virgil, de Breitbart.News, le 16 février. Plus loin, vous aurez d’autres références-URL)

    Bref, la transition est toute faite pour entrer dans le vif du sujet (...)

    • • La liquidation de Flynn est un montage de A jusqu’à Z, sans discussion possible. D’une façon générale, les analystes sérieux, hors-presseSystème hystérique, voient cet épisode comme un revers très important pour l’administration Trump, notamment pour compromettre sa politique de rapprochement avec la Russie. L’idée générale est qu’il s’agit du premier d’une liste significative de personnes, proches de Trump, à éliminer de la même façon (Bannon, Miller, Kellyanne Conwy, Priebus), et en final bien entendu, Trump lui-même, – par démission forcée, destitution, voire, pourquoi pas, quelque chose de plus expéditif, – See what I mean ?, dit un personnage des complots courants à Washington. L’idée est de rendre totalement inopérante l’administration Trump, jusqu’à la désintégration complète de la chose. Le moyen, comme vu ci-dessus, est celui de la guerre de la communication, menée quasiment à visage découvert par l’IC, qui a un compte à régler avec Trump.

      • Cette dernière remarque ci-dessus m’entraîne irrésistiblement vers le second point, qui me frappe particulièrement et sur lequel je revient plus loin parce que c’est le pivot du drame : l’action quasiment à découvert de l’IC, applaudie par des journalistes-Système dans des tweets particulièrement parlant. (La chose a déjà été dite et répétée depuis plusieurs sorties publiques ès qualité de Brennan, directeur de la CIA jusqu’à la fin janvier, contre Trump, dans des termes croquignolets : « Plus encore que la trace d’un Silent Coup qui n’en finit pas de faire un bruit assourdissant, c’est à cette implosion que nous pensons lorsque, par exemple, l’on assiste à ces échanges surréalistes entre l’actuel directeur de la CIA Brennan [directeur-sortant] et le président-élu, où le premier estime [sur FoxNews] que le président-élu parle beaucoup trop, qu’il ferait mieux de mesurer ses paroles, “to watch what he says” [“sinon...“, pense-t-on aussitôt comme l’on pense à Dallas-JFK]... »)

  • Mexican Smuggler Says Trump’s Wall Won’t Stop Him — Here’s Why

    Everything from dogs and blimps to Gamma-ray imaging systems and video surveillance is used to prevent people from crossing the U.S.-Mexico border, making the prospect of a wall seem obsolete.

    http://www.seeker.com/mexican-smuggler-says-trumps-wall-wont-stop-him-heres-why-2260853414.html
    #passeurs #Trump #murs #barrières_frontalières #USA #Etats-Unis #fermeture_des_frontières #frontières

    cc @albertocampiphoto @daphne @marty

    • #Nogales wary about executive order to start building border wall

      NOGALES, ARIZONA – As President Donald Trump signed executive orders in Washington to build a wall and increase enforcement of the U.S.-Mexico border, Carlos Santa Cruz’s small section of fence behind his house was quiet and serene. A landscaper in Nogales and Rio Rico, he has lived right next to the border for 37 years and has seen the changes that have come with different presidential administrations.


      https://cronkitenews.azpbs.org/2017/01/25/nogales-wary-executive-order-building-border-wall

    • Au pied du mur

      Donald Trump veut construire un mur « impénétrable, beau et solide » à la frontière Sud des Etats-Unis. Sur les 3200 kilomètres de démarcation avec le Mexique, un tiers est déjà « barricadé ». Voyage dans un monde de migrants, de trafiquants et de séparations. En pleine canicule.

      Notre périple avait commencé à Phoenix, la capitale de l’Arizona, avec une petite angoisse. Malgré des contacts répétés avec un porte-parole de la Border Patrol – « Vous savez qu’avec la nouvelle administration il faut entre quatre et six mois pour obtenir l’aval de Washington pour passer une journée avec nous ? » –, toujours pas de rendez-vous fixé avec Vicente Paco. Notre interlocuteur était parti en vacances, apparemment sans transmettre le dossier à son collègue, beaucoup moins coopérant. Et puis, soudain, le coup de fil attendu : Vicente Paco !

      Rendez-vous a été donné à #Nogales, sur le parking d’un centre commercial. On file vers la ville, direction sud. Cinq heures de route, avec des cactus à n’en plus finir, une ferme d’autruches, un coyote écrasé et un serpent à sonnette au sort pas plus enviable.

      Nogales ? L’arrivée dans la ville n’est pas des plus chatoyantes. De larges routes, des hôtels de chaîne, les mêmes que l’on retrouvera tout au long du périple, des fast-foods. On retrouve l’agent, comme prévu, sur un parking, sous une chaleur suffocante. Il est pile à l’heure. Les règles sont strictes : interdiction de monter dans sa Jeep sans le fameux sésame de Washington. On le suit donc avec notre voiture. « Elle est solide ? Il va falloir grimper un peu. » En route !

      Le Mexicain qui chasse les Mexicains

      La voilà, la fameuse barrière rouillée qui coupe Nogales en deux. « Vous voyez les traces plus claires sur ces piliers ? glisse Vicente Paco. C’est là où des migrants ont glissé pour descendre côté américain. » On se trouve sur un petit monticule où viennent de passer trois biches. De l’autre côté de la barrière qui s’étend à perte de vue, c’est le Mexique.

      Silhouette svelte et regard volontaire, Vicente Paco, 35 ans, la main gauche toujours posée sur son taser, porte l’uniforme vert de la Border Patrol depuis 2010. Dans sa famille, tous se battent pour la sécurité des Etats-Unis, précise-t-il avec fierté. « Mon grand-père a fait la guerre de Corée, mon père le Vietnam et j’ai moi-même servi pendant quatre ans dans le Golfe. Ce sont les attentats du 11 septembre 2001 qui m’ont poussé à m’engager dans la Navy. » Aujourd’hui, sa tâche principale consiste à traquer les migrants clandestins en plein désert de Sonora et à les déporter. Un Mexicain qui chasse les Mexicains ? « Mon père est devenu Américain, je le suis aussi. Je suis né au Mexique, mais je suis arrivé aux Etats-Unis à l’âge de 12 ans, légalement », rectifie-t-il. Il ajoute, le regard noir : « Quand je porte l’uniforme, je suis là pour appliquer la loi et servir les Etats-Unis, rien d’autre ne compte. »

      Ici, la barrière s’étend sur 4 kilomètres et fait entre 5 et 8 mètres de hauteur, selon les endroits. Un avant-goût du mur « beau et grand » que Donald Trump veut ériger tout le long de la frontière. Le président américain évalue les coûts de sa construction à 12 milliards de dollars, un rapport du Département de la sécurité évoque le chiffre de 21 milliards. Donald Trump espère envoyer l’essentiel de la facture au président mexicain. « Jamás ! » lui a rétorqué ce dernier.

      Un tiers des 3200 kilomètres de frontière sont déjà barricadés. Grâce au Secure Fence Act (2006) signé par George W. Bush dans le sillage des attentats du 11 septembre 2001. Avec l’élection de Donald Trump, la chasse aux clandestins est montée d’un cran. Le président dit vouloir s’en prendre avant tout aux « bad hombres », auteurs de viols, de trafic de drogue et autres délits graves, mais depuis son élection, un homme présent sur sol américain depuis trente ans peut désormais être déporté pour avoir conduit sans permis.

      A Nogales, la barrière est presque intimidante. Dès qu’on s’éloigne un peu de la ville, elle se transforme en barricade anti-véhicules, plus basse, dont le but premier est d’empêcher les trafiquants de forcer le passage avec leurs pick-up. La zone est ultra-sécurisée. Tours de contrôle, caméras infrarouges et appareils de détection de mouvements au sol permettent à Vicente Paco et à ses collègues d’être alertés à la seconde du moindre passage illégal. Sans oublier les drones et les hélicoptères. Impossible de se promener dans la ville plus de dix minutes sans tomber sur une des fameuses jeeps blanches à larges bandes vertes de la Border Patrol.

      Vicente Paco s’appuie contre le « mur ». « Avant 2010, on ne pouvait pas voir à travers. C’était dangereux. Nos agents étaient parfois la cible de jets de pierres. » Il tait un drame pourtant omniprésent dans la ville. Le 10 octobre 2012, José Antonio Elena Rodriguez, un Mexicain de 16 ans, a été tué par un agent. Lonnie Swartz était du côté américain. Visé avec ses coéquipiers par des pierres, il a tiré à travers les barreaux. Dix balles ont touché José Antonio, qui s’est vidé de son sang, côté mexicain. En 2014, sa mère, excédée par la lenteur de l’enquête, a porté plainte. Le procès ne cesse d’être repoussé.

      Vicente Paco patrouille seul dans sa Jeep. Dans le secteur de Tucson, détaille-t-il, la Border Patrol dispose de 4000 agents pour surveiller 421 kilomètres de frontière. Ils ont arrêté 64 891 individus d’octobre 2015 à octobre 2016 (415 816 sur l’ensemble du pays). 7989 étaient des mineurs, la très grande majorité (6302) non accompagnés. En 2000, ces chiffres étaient dix fois plus élevés : 616 300 arrestations recensées dans le secteur de Tucson et 1,6 million sur le plan national.

      A sa ceinture, un pistolet, un taser, des menottes, un bâton télescopique, un couteau et des jumelles. A-t-il déjà fait usage de son arme à feu ? « Je ne vais pas répondre à cette question. Tout ce que je peux dire, c’est que le recours à la force est parfois nécessaire. »

      L’effectif des gardes-frontières est passé en quelques années de 10 000 à 21 000 agents. Donald Trump a promis d’en engager 5000 de plus. Les salaires sont attractifs, les conditions de retraite également. Des points indispensables pour limiter les cas de corruption et de collaboration avec les cartels.

      Vicente Paco l’avait dit tout de go : pas question de parler de politique. Il préfère raconter les migrants pourchassés en ville, décrire la partie mexicaine comme un enfer contrôlé par les trafiquants – « N’allez pas côté mexicain seule ! » – et évoquer les 115 tunnels rebouchés par ses collègues. Des souterrains surtout utilisés par les trafiquants de drogue, qui se montrent toujours plus inventifs. Quand ils n’utilisent pas des migrants comme mules, il leur arrive de recourir à des catapultes géantes et à des drones. Ils se moquent des barrières. D’ailleurs, ici à Nogales, la plupart des habitants lèvent les yeux au ciel à la seule évocation du mur de Trump. Personne n’y croit vraiment.

      Nogales côté mexicain, le contraste

      Le lendemain, après quelques tacos de carne asada et une agua fresca de melón, on file, à pied, découvrir « l’autre Nogales ». Pour aller au Mexique, rien de plus simple. Pas de queue et même pas besoin de montrer son passeport. Nogales côté mexicain ? Le contraste est saisissant : marchés folkloriques, petite place où les habitants se racontent leur vie, procession funéraire qui avance au rythme d’une batterie endiablée. Et des cliniques dentaires à profusion, très prisées des Américains. Rien à voir avec cette ambiance pesante des patrouilles de gardes-frontières côté Arizona. C’est du moins la toute première impression qui s’en dégage. Car les cartels de la drogue contrôlent la ville. Et dans les foyers d’urgence, les migrants arrivés jusqu’à la frontière – beaucoup viennent d’Amérique centrale – et ceux qui ont déjà été refoulés ont une tout autre image de Nogales-Sonora. Celle d’un rêve brisé.

      Un nom résonne en particulier. Celui de Guadalupe Garcia Aguilar. C’est le premier cas de déportation fortement médiatisé depuis que Donald Trump a édicté son décret sur la migration illégale le 25 janvier. Arrêtée en 2008 à Phoenix alors qu’elle travaillait avec un faux numéro de sécurité sociale, elle a été libérée six mois plus tard grâce à l’ONG Puente. A une condition : se présenter chaque année devant des fonctionnaires du « ICE », acronyme de Immigration and Customs Enforcement. Un moment source de stress.

      Le 8 février, elle s’est donc pliée à ce contrôle de routine. Mais la guerre lancée par Donald Trump contre les clandestins « criminels », y compris ceux qui ont commis de petits délits ou sur lesquels pèsent des soupçons, lui a fait craindre le pire. Elle avait raison. Guadalupe n’est pas ressortie du bâtiment officiel, là où sa famille et des membres de Puente l’attendaient en chantant « No está sola ! ». Elle a été embarquée dans une camionnette, menottée, et déportée vers Nogales, la ville par laquelle elle était arrivée il y a 21 ans. Ni les cris « Libération, pas déportation ! » ni la tentative d’un homme de s’accrocher à une roue de la camionnette n’ont pu empêcher son expulsion. La voilà séparée de son mari et de ses enfants, restés aux Etats-Unis.

      « Depuis que Donald Trump est au pouvoir, ce genre de drames est fréquent. Les passeurs ont par ailleurs augmenté les prix pour les migrants », souligne Sergio Garcia, avec son accent chantant. Journaliste, il travaille comme porte-parole pour la municipalité de Nogales-Sonora. La corruption est très présente des deux côtés de la frontière, dit-il, et la guerre contre le narcotrafic est « una farsa ». « Comment expliquez-vous que la frontière du pays le plus puissant du monde soit ainsi contrôlée par des groupes armés et des cartels ? Les Etats-Unis ont tout intérêt à ce que le trafic de drogue subsiste. »

      Il est temps de retourner côté américain. Passé les petites tracasseries habituelles et le tampon dans le passeport que l’agent peu aimable ne trouvait pas – il était pourtant bien visible –, restait la dernière question : « Et là, vous transportez quoi, dans ce sac ? » Moi, sans me rendre tout de suite compte de l’absurdité de la situation : « Oh, juste trois crânes ! » Le douanier a vite compris qu’il s’agissait de têtes de mort en céramique richement décorées, un classique de l’artisanat local. Ouf.

      Avec Wyatt Earp, Billy the Kid et deux trumpistes

      Après Nogales, on met le cap sur El Paso, au Texas, et son pendant mexicain, Juarez. Et pour aller à El Paso, un petit détour par Tombstone s’imposait. C’est là que s’est déroulée, en 1881, la fusillade d’OK Corral, le fameux règlement de comptes entre Wyatt Earp, ses frères, Doc Holliday et une bande de coriaces hors-la-loi. On s’y croirait encore. Dans cette bourgade de cow-boys, les habitants vivent à 100% du tourisme. Alors ils font l’effort de s’habiller en vêtements d’époque. Ils le font presque avec naturel. Et puis, il y a des passionnés, capables de commenter pendant des heures, dans deux musées très bien faits, le moindre objet ayant appartenu à Wyatt Earp, Billy the Kid ou Big Nose Kate. On a beau ne pas être passionné par les histoires de westerns, on ne ressort pas tout à fait indemne de cette ville-musée à l’atmosphère si particulière. Est-ce le fait d’avoir dormi dans le bordello de l’époque, dans la chambre de « Scarlet Lady » ?

      Retour à la réalité le lendemain, réveillés par un cri de coyote. Direction la maison de Moe pour le petit-déjeuner. Un sacré personnage, Moe. Tout comme Jane, qui prépare les œufs brouillés et le bacon.

      Des trumpistes purs et durs. « Trump est merveilleux, il veut nous remettre au cœur des préoccupations », souligne Jane. « Ce mur avec le Mexique est nécessaire. Ceux qui viennent illégalement profitent de notre système. Ils acceptent des bas salaires et, surtout, ne dépensent rien aux Etats-Unis ! » Moe acquiesce. Mais il préfère raconter ses souvenirs d’après-guerre – il était à Berlin en 1953 pour le plan Marshall – et nous montrer sa collection de quartz. Dont un avec une tête d’alligator fossilisée. Jane poursuit sur sa lancée : « Le Mexique doit s’occuper des gens qui veulent émigrer : c’est un pays riche en ressources minières, ils devraient avoir le même niveau que nous. » Elle l’assure, tous les touristes qu’elle a rencontrés à Tombstone trouvent Trump « très bien ».

      Après la visite de #Tombstone, la ville « too tough to die » [trop coriace pour mourir], on continue sur El Paso. Six heures de route en prenant des chemins de traverse. On croise un panneau « Proximité d’une prison, prière de ne pas prendre d’auto-stoppeurs », traverse des vergers de pacaniers (noix de pécan) et une ville qui s’appelle Truth or Consequences.

      De El Paso à #Juarez

      #El_Paso, bastion démocrate dans un Etat républicain, est, comme Nogales, opposée au projet de mur de Trump. La ville est aujourd’hui considérée comme l’une des plus sûres des Etats-Unis. Ici, la barrière court sur une courte distance. Par endroits, elle s’arrête abruptement, ou présente des « trous », comblés par des jeeps de la Border Patrol postées devant. Un « mur » mité, en somme.

      On part rejoindre Juarez à pied. Cette fois, il faut payer 50 cents pour traverser le pont qui enjambe le Rio Bravo. Comme à Nogales, pas de passeport à montrer. De l’autre côté, la ville est très animée, mais avec une forte présence policière. Les agents patrouillent en groupes, à pied, en jeeps et en quads. En tenue de combat, épais gilet pare-balles et armés jusqu’aux dents. Parfois le visage masqué. Là encore, on nous fait comprendre qu’il vaut mieux éviter de s’aventurer dans certains quartiers. On avait d’ailleurs hésité à venir à Juarez. La ville traîne une sale réputation : elle a pendant longtemps été considérée comme la plus dangereuse du monde, minée par une guerre des cartels de la drogue. La « capitale mondiale du meurtre », surtout de femmes. Mais, la veille, deux margaritas ont fini par nous convaincre d’y faire un saut. Ou plutôt le barman José, qui les préparait avec passion. Depuis que l’armée mexicaine est intervenue en 2009 pour tenter de neutraliser membres de cartels et paramilitaires, Juarez n’est plus autant coupe-gorge qu’avant, nous avait-il assuré. Les sicarios, ces tueurs liés aux cartels, font un peu moins parler d’eux.

      Lui-même est arrivé illégalement aux Etats-Unis, il y a vingt ans. « J’étais avec mon oncle. A l’époque, on m’avait juste dit de dire « American ! » en passant la douane. Je l’ai fait – je ne connaissais aucun autre mot en anglais – et j’étais aux Etats-Unis ! C’était aussi simple que ça. Les temps ont beaucoup changé », lâche-t-il dans un grand éclat de rire.

      Cette fois, le retour côté américain est plus compliqué. Une douanière fronce les sourcils en voyant notre visa de journaliste. Elle abandonne son guichet et nous dirige vers une salle, pour « vérification ». Zut. On doit déposer nos affaires à l’entrée, s’asseoir – des menottes sont accrochées à la chaise – et attendre de se faire interroger. Une situation désagréable. Un agent à l’allure bonhomme se pointe, visiblement de bonne humeur. Il n’avait qu’un mot à la bouche : tequila. « Quoi ? Vous rentrez du Mexique et vous n’avez même pas acheté de tequila ? » Un piège ? On bredouille qu’on n’aime pas trop ça. On ne saura jamais si c’était un test ou pas. Prochaine étape : Tucson, et surtout Sells, le chef-lieu de la tribu amérindienne des Tohono O’odham.

      Le dilemme de la tribu des #Tohono_O’odham

      A #Sells, les cactus sont plus nombreux que les habitants. C’est ici, en plein désert de #Sonora, que les Tohono O’odham (« peuple du désert ») ont leur gouvernement, leur parlement, leur prison et leur police tribale. Rendez-vous était pris avec Verlon Jose, le numéro deux de la tribu amérindienne. Mais il nous a posé un lapin. On a donc eu droit au chef (chairman), Edward Manuel, un peu moins habitué aux médias.

      Bien décidés à s’opposer au mur de Donald Trump, les Tohono O’odham se trouvent dans une situation particulière : 2000 de leurs 34 000 membres vivent au Mexique. La tribu est coupée en deux. Elle l’est de fait déjà depuis le traité de Gadsden de 1853, mais elle refuse que des blocs de béton concrétisent cette séparation. Certains membres ne pourraient alors même plus honorer la tombe de leurs parents. D’ailleurs, dans leur langue, il n’y a pas de mot pour dire « mur ». « Le projet de Donald Trump nous heurte pour des raisons historiques, culturelles, mais aussi spirituelles et environnementales. Et parce que nous n’avons même pas été consultés », dénonce, sur un ton ferme mais calme, Edward Manuel.

      Chez les Tohono, pas de rideau de fer comme à Nogales, mais du sable, des arbustes secs, des montagnes et des canyons. Avec, par endroits, des Normandy-style barriers, des sortes de structures métalliques qui émergent du sable, de quoi empêcher des véhicules de passer. Mais pas les hommes, ni les animaux.

      Edward Manuel et sa « Nation » ont avalé bien des couleuvres. Ils ne voient pas d’un bon œil la militarisation de la frontière, mais ont dû apprendre à collaborer avec la Border Patrol, déjà bien présente sur les 100 kilomètres de frontière qui passent par leurs terres. Car les cartels de la drogue y sont très actifs. Des membres de la tribu ont été séquestrés et brutalisés. Le chairman parle lentement. « Il y a un cartel en particulier qui contrôle la zone. Nos jeunes sont parfois recrutés. Ce sont des proies faciles : le taux de chômage est élevé dans la tribu. Se voir proposer plusieurs milliers de dollars est très tentant. »

      La réserve est aussi devenue un corridor mortel pour les migrants. Edward Manuel brise un autre tabou. « Si nous en trouvons en difficulté, nous les soignons dans nos hôpitaux, avec l’argent fédéral que nous recevons. » Délicat. Quand des corps sont retrouvés, la police tribale mène des enquêtes et doit transférer les dépouilles à l’institut médico-légal de Tucson pour procéder à des autopsies, coûteuses. Mais parfois, nous dit-on, les dépouilles sont enterrées là où elles sont trouvées, et resteront probablement à jamais anonymes. D’ailleurs, le long de la route qui mène à Sells, nous avons été frappés par le nombre de petites croix fleuries. Des accidents de la route, mais pas seulement. Des clandestins morts déshydratés, aussi.

      Le chef évoque un chiffre : la tribu dépense près de 3 millions de dollars par an pour « gérer ces problèmes de frontière », une somme non remboursée par le gouvernement fédéral et à laquelle s’ajoutent les frais médicaux. Alors, forcément, la tentation est grande de vouloir laisser un plus grand champ d’action aux agents de la Border Patrol. Même si leurs courses-poursuites en quad dans le désert brusquent leur quiétude et effraient le gibier qu’ils aiment chasser. C’est le dilemme des Amérindiens : ils veulent conserver leur autonomie et défendre leurs droits, mais la situation tendue les contraint à coopérer avec les forces de sécurité. Au sein de la tribu, des divisions apparaissent, entre les plus frondeurs et les pragmatiques. Mais ils sont au moins unis sur un point : personne ne veut du mur de Trump. « Les 21 tribus de l’Arizona nous soutiennent dans notre combat », insiste le chef.

      Edward Manuel tient à relever les effets positifs de cette coopération : en dix ans le nombre d’arrestations a baissé de 84%. La barrière anti-véhicules installée en 2006 y est pour beaucoup. La police tribale a procédé à 84 186 arrestations dans la réserve en 2006, chiffre qui est tombé à 14 472 en 2016.

      Le chef est également préoccupé par l’impact qu’un « vrai mur » aurait sur la migration des animaux. « Et qui a pensé au problème de l’écoulement naturel de l’eau en période de mousson ? La nature est la plus forte. » Le porte-parole venu de Tucson acquiesce discrètement. Ce n’est pas un membre de la tribu, mais il a fallu passer par lui pour que les Amérindiens puissent s’exprimer dans un média.

      La problématique des Tohono rappelle celle de propriétaires de terrains privés, du côté du Texas notamment, menacés d’expropriation pour que Donald Trump puisse construire son mur. Plus d’une centaine d’actions en justice ont déjà été lancées. Certains ont accepté des portions de barrière sur leur terrain, en échange de compensations. Et d’un code électronique pour pouvoir franchir le grillage qui s’érige sur leur propriété.

      Edward Manuel semble fatigué. Mais il a encore une chose à dire : il a invité Donald Trump à venir « voir concrètement ce qui se passe du côté de Sells. Il verra bien que ce n’est pas possible de construire un mur ici. » Le président avait accepté l’invitation. Des dates avaient même été fixées. Puis la Maison-Blanche a annulé, sans jamais proposer de nouvelles dates. Pourquoi ? Seul Donald Trump le sait.

      Les morts qui hantent le désert de Sonora

      On continue notre route vers l’ouest, avec un crochet par l’Organ Pipe Cactus National Monument. Le désert de Sonora est d’une beauté insolente. Des drames s’y déroulent pourtant tous les jours, parfois en silence, comme étouffés.

      Le 15 juin, en début de soirée, la Border Patrol a joué une scène digne d’un mauvais film d’action : elle a pris d’assaut un campement humanitaire en plein désert, dans le but de dénicher des clandestins. Et elle en a en trouvé quatre. L’ONG No More Deaths est sous le choc. C’est elle qui gère ce camp un peu spécial, dont le but est de soulager, le temps d’une étape, les migrants qui se lancent dans une traversée périlleuse depuis le Mexique. Une tente, du matériel médical, des lits et beaucoup d’eau, voilà ce qu’elle leur propose.

      « La Border Patrol connaissait l’existence de ce camp et, jusqu’ici, elle tolérait sa présence », explique Chelsea Halstead, qui travaille pour une autre ONG active dans la région. Un accord a été signé en 2013 : les agents s’engageaient à ne pas y intervenir. Mais le 15 juin, alors qu’ils traquaient déjà depuis plusieurs jours les clandestins aux abords du camp, ils ont décidé de troquer les goutte-à-goutte contre des menottes. Une quinzaine de jeeps, deux quads et une trentaine d’agents lourdement armés ont investi le camp. Chelsea Halstead : « Les migrants risquent maintenant de penser qu’un piège leur a été tendu. C’est dévastateur pour le travail des humanitaires. »

      #No_More_Deaths s’attelle depuis treize ans à empêcher que des migrants meurent dans le désert. Des bénévoles vont régulièrement y déposer des réserves d’eau. Depuis 1998, plus de 7000 migrants ont trouvé la mort dans les quatre Etats (Californie, Arizona, Nouveau-Mexique et Texas) qui bordent le Mexique. Environ 3000 ont péri dans le seul désert de Sonora, déshydratés.

      Dans l’Organ Pipe Cactus National Monument, une réserve de biosphère qui abrite d’étonnantes cactées en forme d’orgues, une pancarte avertit les randonneurs : « Contrebande et immigration illégale peuvent être pratiquées ici. Composez le 911 pour signaler toute activité suspecte. » Interrogé, le manager du parc relativise les dangers. Une plaque en marbre devant le centre des visiteurs raconte pourtant une triste histoire. Celle de Kris Eggle, un apprenti ranger, tué à 28 ans par les membres d’un cartel qu’il était en train de poursuivre.

      Ce jour-là, pas loin de la piste, on aperçoit un bout d’habit pris dans les ronces. Par terre, une chaussure, sorte d’espadrille raccommodée, avec le genre de semelles qui ne laisse pas de traces. Celles que privilégient les migrants. Ils les recouvrent parfois avec des bouts de tapis.

      Pour passer aux Etats-Unis par cette région hostile, les migrants peuvent débourser jusqu’à 6000 dollars. Plus le chemin est périlleux, plus le prix augmente. C’est bien ce que dénoncent les activistes : la militarisation de portions de frontière pousse les migrants à emprunter des chemins toujours plus dangereux, en alimentant l’industrie des « coyotes » – le nom donné aux passeurs –, qui eux-mêmes travaillent parfois main dans la main avec les cartels de la drogue.

      Les « coyotes » abandonnent souvent les migrants en plein désert après avoir empoché l’argent. Ce n’est que la première difficulté à laquelle les clandestins font face. Poursuivis par les agents de la Border Patrol, ils sont parfois également traqués par des milices privées composées d’individus lourdement armés à l’idéologie proche de l’extrême droite qui, souvent, cherchent « à faire justice » eux-mêmes. Quand ils ne tombent pas sur des brigands. Des cas de viols et de meurtres sont signalés. Dans le désert, c’est la loi du plus fort.

      « Chaque jour, entre trente et plusieurs centaines de gens passent par illégalement dans la région », raconte un agent de la Border Patrol, à un checkpoint à la sortie du parc, pendant qu’un chien sniffe l’arrière de la voiture. « Surtout des trafiquants. »

      Chelsea Halstead travaille pour Colibri, un centre qui collabore avec l’institut médico-légal de Tucson. L’ONG s’est donné un but : identifier les corps, donner un nom aux restes humains retrouvés dans le désert. Faire en sorte que « Doe 12-00434 » ou « Doe 12-00435 » retrouvent enfin leur identité. « Nous avons obtenu l’an dernier l’autorisation de procéder à des tests ADN. Cela simplifie considérablement nos recherches. Avant, on recueillait les informations de familles qui n’ont plus de nouvelles d’un proche, et nous les transmettions aux médecins légistes. Mais s’il n’y avait pas de signalement particulier, comme une caractéristique au niveau de la dentition ou du crâne, c’était comme rechercher une aiguille dans une botte de foin. » En prélevant des échantillons d’ADN chez les familles de disparus, Colibri espère pouvoir identifier des centaines de corps encore anonymes. Un bandana, une poupée, une bible : tous les objets retrouvés dans le désert, à proximité ou non de restes humains – les animaux sauvages sont parfois passés par là –, ont une histoire, que l’ADN peut permettre de reconstituer.

      Mais le centre se heurte parfois à un obstacle : la peur. « Notre travail n’a pas vraiment changé avec l’élection de Donald Trump. Mais les déportations sont plus massives, chaque clandestin se sent potentiellement en danger », précise Chelsea. Une femme a été arrêtée et déportée alors qu’elle subissait une opération pour une tumeur au cerveau, rappelle-t-elle. Autre exemple : une victime de violence conjugale. Son compagnon a dénoncé son statut migratoire, et la voilà expulsée. « Les clandestins sont tétanisés. Ils craignent d’être arrêtés en se rendant chez nous. Une famille de Los Angeles, qui nous avait fourni de l’ADN, nous a appelés pour nous dire qu’un de leur fils a été déporté peu après. »

      Chelsea est encore toute tourneboulée par l’épisode du raid. Dans le désert, quand un migrant parvient à trouver une balise de sauvetage et appelle le 911, il tombe généralement sur la Border Patrol, et pas sur des équipes médicalisées. « Ils veulent nous faire croire qu’ils sauvent des vies, mais ils s’empressent de déporter les migrants. On a même eu droit à une fausse opération de sauvetage par hélicoptère, où un agent de la Border Patrol jouait le rôle d’un migrant ! » assure-t-elle.

      A #Ajo, on n’aime pas parler de migration illégale

      Depuis le parc de cactus, on remonte vers la petite ville d’Ajo. Les gens ne sont pas toujours bavards, ni les journalistes bienvenus. Chez Marcela’s, la Marcela en question, une Mexicaine, n’avait visiblement pas très envie de parler immigration illégale ce jour-là. Sa préoccupation : faire fonctionner son petit restaurant. Elle a trouvé un bon créneau : elle est la seule de la ville à offrir des petits-déjeuners. Alors plutôt que de répondre aux questions, elle file chercher le café.

      Départ pour #Yuma, située à la confluence du Colorado et de la rivière Gila. De l’autre côté de l’eau, le Mexique. Après avoir fait un tour en ville et tenté d’approcher le mur – le nombre de sens interdits nous fait faire des kilomètres –, on descend vers #Gadsden. Là, à force de chercher à approcher la barricade, on l’a vue de très près, en empruntant, sans le remarquer tout de suite, un chemin totalement interdit. D’ailleurs, à cet endroit, le « mur » s’est arrêté sec au bout de quelques centaines de mètres.

      Plus rien. Ou plutôt si : du sable, des ronces et des pierres. Plus loin, la barricade se dédouble. A un endroit, elle jouxte une place de jeu, qui semble laissée à l’abandon.

      A San Diego, le « mur » se jette dans le Pacifique

      On décide un peu plus tard de poursuivre l’aventure jusqu’à San Diego. La route est presque droite. On traverse le désert de Yuha, des montagnes rocheuses, des réserves amérindiennes, des champs d’éoliennes et des parcs de panneaux solaires. Avec un détour par Calexico – contraction de « California » et de « Mexico » – pour avaler deux-trois tacos. En face, son pendant, Mexicali, mariage entre « Mexico » et « California ». A Calexico, on a beau être encore aux Etats-Unis, l’espagnol domine. Dans la petite gargote choisie pour midi, l’ambiance est étrange. Les clients ont tous des visages boursouflés et tristes.

      L’entrée à #San_Diego est impressionnante, avec ses autoroutes à voies multiples. Ici, le « mur » se jette dans le Pacifique. On parque la voiture dans le Border State Park, et c’est parti pour 30 minutes de marche sous un soleil cuisant. Une pancarte avertit de la présence de serpents à sonnette. Très vite, un bruit sourd et répétitif : les pales d’hélicoptères, qui font d’incessants va-et-vient. On se trouve dans une réserve naturelle. Au bout de quelques minutes, la plage. Elle est déserte. On se dirige vers la palissade rouillée. Le sable est brûlant. Le bruit des vagues est couvert par celui des hélicoptères. Et par la musique qui émane de la jeep d’un agent de la Border Patrol, posté face au Mexique. Pas vraiment de quoi inspirer les Californiens : ils ont de belles plages un peu plus loin, sans barbelés, sans panneaux leur indiquant de ne pas s’approcher de la palissade, sans caméra qui enregistre leurs faits et gestes. De l’autre côté, à Tijuana, c’est le contraste : des familles et des chiens profitent de la plage, presque accolés aux longues barres rouillées. Un pélican passe nonchalamment au-dessus de la barrière.

      Le week-end, l’ambiance est un peu différente. Le parc de l’Amitié, qui porte aujourd’hui très mal son nom, ouvre pendant quelques heures, de 10 à 14 heures. C’est là que des familles, sous l’étroite surveillance de la Border Patrol, peuvent, l’espace de quelques instants, franchir la première barrière côté américain, se retrouver dans le no man’s land qui sert de passage pour les jeeps des gardes-frontières, et se diriger vers la deuxième. Pour enfin pouvoir, à travers un grillage, toucher, embrasser leurs proches. C’est le sort de familles séparées par la politique migratoire.

      Ce parc a été inauguré en 1971 par l’épouse du président Richard Nixon. Jusqu’à mi-2009, il était possible de s’étreindre et de se passer des objets, presque sans restriction. Puis, le parc a fermé, le temps de construire une nouvelle barrière, en acier cette fois, de 6 mètres de haut. Il a rouvert en 2012. Ses environs sont désormais quadrillés en permanence par des agents de la Border Patrol. En jeeps, en quads et à cheval. C’est devenu l’une des portions de frontière les plus surveillées des Etats-Unis. Avec Donald Trump, elle pourrait le devenir encore plus.

      Sur la piste des jaguars
      La construction du mur « impénétrable, beau et solide » de Trump aurait des conséquences désastreuses sur l’écosystème, avertissent les scientifiques. Les rares jaguars mexicains venus aux Etats-Unis pourraient en pâtir. Et en matière de jaguars, Mayke et Chris Bugbee en connaissent un rayon.

      Mayke est un berger malinois femelle. Elle était censée faire carrière dans la traque aux narcotrafiquants, détecter drogues et explosifs, mais la Border Patrol n’en a pas voulu : la chienne a peur des gros camions. Peu importe : Mayke a aujourd’hui une existence bien plus fascinante. Repérée par le biologiste Chris Bugbee, elle a été formée pour surveiller un autre type de clandestin venu tout droit du Mexique : El Jefe. L’un des rares jaguars à avoir foulé le sol américain.

      El Jefe (« le chef ») vient probablement de la Sierra Madre, une chaîne de montagnes du nord du Mexique. La dernière fois qu’il a été filmé aux Etats-Unis – il lui arrive de se faire avoir par des pièges photographiques –, c’était en octobre 2015. Depuis, plus rien. A-t-il été tué, braconné par des chasseurs ? Ou est-il reparti au Mexique, à la recherche d’une femelle ? Aucune piste n’est à écarter.

      Une chose est sûre : El Jefe est un jaguar malin. Chris Bugbee ne l’a jamais vu. Grâce à Mayke, il a trouvé des traces de sa présence – des excréments, des restes de mouffettes où tout a été dévoré sauf les glandes anales, et même un crâne d’ours avec les traces de dents d’un jaguar, peut-être les siennes –, mais n’a jamais croisé son regard. « El Jefe est très prudent. Il nous a probablement observés pendant des missions. Il est arrivé qu’il apparaisse sur des images de caméras à peine 12 minutes après mon passage, raconte Chris Bugbee. Ma chienne, par contre, l’a probablement vu. Un jour, elle s’est brusquement immobilisée sur ses pattes, comme tétanisée par la peur. Elle est venue se cacher derrière mes jambes. Je suis presque sûr que c’était lui. Cela devait en tout cas être quelque chose d’incroyable ! »

      Auteur d’un mémoire de master consacré aux alligators, Chris Bugbee s’est installé à Tucson avec sa femme, qui s’est, elle, spécialisée dans les ours noirs, puis les félins. Il a d’abord entraîné des chiens à ne pas attaquer des serpents à sonnette. Puis il s’est pris de passion pour les jaguars et s’est intéressé de près à El Jefe, qui rôdait pas loin. Ni une, ni deux, il décide de faire de Mayke le premier chien spécialisé dans la détection de ces félins aux Etats-Unis. Il l’entraîne avec de l’excrément de jaguar récupéré d’un zoo. Tous deux se mettent ensuite sur la piste d’El Jefe pendant quatre ans, dans le cadre d’un projet de l’Université de l’Arizona, dont le but est de surveiller les effets sur la faune de la construction de premières portions de palissades de long de la frontière.

      En été 2015, le projet prend fin, mais Chris Bugbee veut continuer. Il finit par obtenir le soutien du Center for Biological Diversity. Grâce à ses pièges photographiques, il réussit à cerner les habitudes d’El Jefe. Des images censées rester discrètes et utilisées uniquement à des fins scientifiques, jusqu’à ce que Chris Bugbee décide de les rendre publiques, sans demander l’avis de ses anciens chefs ni celui des agences fédérales associées au projet, « qui de toute façon ne font rien pour préserver les jaguars ». Il avait hésité. Le risque en révélant l’existence d’El Jefe est d’éveiller la curiosité de braconniers.

      Mais Chris veut sensibiliser l’opinion publique à la nécessité de protéger cette espèce, qui revient progressivement aux Etats-Unis. Car le mur de Donald Trump la menace. Tout comme le projet d’exploitation d’une mine de cuivre, pile-poil sur le territoire d’El Jefe. En février 2016, il diffuse donc une vidéo de 41 secondes qui montre « l’unique jaguar aux Etats-Unis ». C’est le buzz immédiat. La vidéo a été visionnée des dizaines de millions de fois. Du côté de l’Université de l’Arizona et du Service américain de la pêche et de la faune, l’heure est par contre à la soupe à la grimace. Chris Bugbee est sommé de rendre son matériel et son véhicule.

      « Je ne regrette pas d’avoir diffusé la vidéo, souligne aujourd’hui Chris Bugbee. L’opinion publique doit être alertée de l’importance de protéger cette espèce. C’est incroyable de les voir revenir, peut-être poussés vers le nord à cause des changements climatiques. Dans les années 1900-1920, il existait un programme d’éradication de ces prédateurs. La population des jaguars aux Etats-Unis a presque été entièrement décimée vers 1970. » Il ajoute : « Mais avec le projet de Trump, ce serait clairement la fin de l’histoire du retour des jaguars aux Etats-Unis. »

      Le dernier jaguar femelle recensé aux Etats-Unis a été tué dans l’Arizona en 1963. Depuis, les jaguars observés dans le pays se font rares. Ces vingt dernières années, sept jaguars ont été aperçus. Les deux derniers ont été photographiés récemment, l’un d’eux en décembre 2016 dans les montagnes Huachuca. Juste au nord d’une petite portion de frontière sans barricade.

      Les jaguars de Sonora et les ocelots ne seraient pas les seuls animaux affectés par la construction d’un mur. Beaucoup d’espèces migrent naturellement entre les deux pays. Des coyotes, des ours, des lynx, des cougars, des antilopes ou des mouflons. Ou encore les rares loups gris du Mexique. Même des animaux de très petite taille, comme le hibou pygmée, des tortues, des grenouilles ou des papillons risquent d’être touchés. Les animaux volants pourraient être gênés par des radars et des installations lumineuses, qui font partie des méthodes de détection de passages illégaux de migrants ou de trafiquants.

      Chris Bugbee continue de se promener sur les terres d’El Jefe dans l’Arizona, dans l’espoir de retrouver, un jour, des signes de sa présence. Quant à Mayke, elle pourrait bientôt avoir une nouvelle mission : « Je vais probablement l’entraîner à trouver des ocelots. Eux aussi commencent à remonter depuis le Mexique. »


      https://labs.letemps.ch/interactive/2017/longread-au-pied-du-mur
      #décès #morts #mourir_aux_frontières

      Avec une carte des morts :

      sur les tunnels, v. aussi :
      https://seenthis.net/messages/625559

  • Obama nous prépare “sa” guerre civile
    http://www.dedefensa.org/article/obama-nous-prepare-sa-guerre-civile

    Obama nous prépare “sa” guerre civile

    Il y a peu plus d’un mois (le 10 janvier), PhG musardait autour du thème « Le POTUS qui ne voulait pas ne plus être POTUS », où il expliquait comment Obama entendait peser et encore faire entendre sa voix une fois quittée la Maison-Blanche, après avoir continué à jouer un rôle actif jusqu’au dernier jour de son mandat, dans le but unique de tenter d’entraver toutes les voies que Trump entendait emprunter dès qu’il serait en fonction. Du point de vue psychologique, le même PhG, que le sujet semble fasciner, avait notamment abordé le cas du caractère du même président, le 2 janvier, citant notamment Charles Krauthammer, — qui n’est certainement pas un ami de Trump, — commentant les dernières mesures antirusses qui venaient d’être prises par Obama. Dans les (...)

  • Des joueurs de la NFL (Ligue nationale de football américain) se retirent de la tournée de propagande en Israël
    Michael Brown | Publié le 11 février 2017 sur The Electronic Intifada |
    Traduction : Jean-Marie Flémal
    http://www.pourlapalestine.be/des-joueurs-de-la-nfl-se-retirent-de-la-tournee-de-propagande-en-isr

    (...) Mais, au cours d’une semaine de revirements soudains, Dave Zirin écrivait dans The Nation que, malgré les informations médiatiques disant que Bennett se rendrait en Israël, le joueur avait « confirmé que ce n’était pas le cas ».

    Zirin faisait remarquer que d’autres joueurs cités dans un article du Times of Israel concernant la visite prévue « avais remis leur participation en question ».

    Vendredi soir, trois des joueurs cités comme participants potentiels – Martellus Bennett, son frère Michael Bennett des Seahawks de Seattle et Kenny Stills des Dolphins de Miami – avaient refusé le voyage.
    Des joueurs se désistent.

    Dans une lettre ouverte publiée jeudi après-midi par The Nation, des activistes, des écrivains et des athlètes, dont Angela Davis, Alice Walker, John Carlos et Craig Hodges, ont invité les joueurs de la NFL à reconsidérer leur participation au voyage. Plus tard, Harry Belafonte et Danny Glover ont également signé la lettre.

    Ils ont félicité les athlètes d’utiliser leur renommée « pour mettre en lumière et soutenir les diverses luttes, y compris celle de Black Lives Matter », et ont également félicité toutes les personnes qui avaient annoncé qu’elles ne se rendraient pas à la Maison-Blanche.

    Ils ont insisté pour que les joueurs ne permettent pas qu’on les utilise comme des éléments d’une campagne de propagande « visant à aider le gouvernement israélien à normaliser et blanchir sa négation permanente des droits palestiniens ».

    Le même jour, le joueur de la NFL et militant des droits Michael Bennett a tweeté qu’il n’irait pas en Israël.

    Dans une déclaration ultérieure publiée vendredi soir sur Tweeter et Instagram, Michael Bennett a déclaré qu’il « ne serait pas utilisé » par le gouvernement israélien. Et de rappeler que feu Muhammad Ali, l’un de ses héros, « avait toujours soutenu fermement le peuple palestinien ».

    « Je veux être une ‘voix des sans-voix’ », a ajouté Bennett, « et je ne puis le faire en participant à ce genre de voyage en Israël. » (...)

    #BDS