organization:maquis

  • Je vous présente Maquis, mon colocataire, que j’ai adopté il y a...
    http://f-dellerie-illustration.tumblr.com/post/145617715159

    Je vous présente Maquis, mon colocataire, que j’ai adopté il y a 4 ans. Une photo qui me permet de rappeler au passage que les chats noirs sont, malheureusement, moins adoptés que tous les autres.Pour des questions de superstitions, parce qu’ils sont moins visibles sur les selfies (véridique)… et autres raisons qui confirment que les représentant-e-s de l’espèce Homo sapiens sont parfois aussi nazes qu’un balai sans manche.N’hésitez pas, donc, à adopter en priorité un chat noir, comme Maquis. Merci pour eux. ♥ Bonne soirée à toutes et à tous !

  • Le mouvement kurde entre le maquis et les urnes

    Face à la reprise d’un conflit armé d’envergure entre les forces de sécurité turques et le mouvement armé kurde depuis juillet 2015, de nombreux observateurs enterrent déjà le « processus de paix », officiellement engagé en mars 2013. À l’heure où l’idée de reprise d’un processus de paix a été émise par le Premier Ministre turc Ahmet Davutoglu en avril 2016, l’analyse des interactions entre le HDP (Parti Démocratique des Peuples), l’actuel parti politique pro-Kurde, et la guérilla kurde au cours de la période électorale de juin et depuis la reprise du conflit armé en juillet 2015, ouvre pourtant des perspectives sur l’évolution possible du #conflit et permet de formuler de nouvelles hypothèses de pacification1.


    https://ovipot.hypotheses.org/14227
    #Kurdistan #lutte #résistance #paix #Turquie

  • Le mouvement kurde entre le maquis et les urnes

    Face à la reprise d’un conflit armé d’envergure entre les forces de sécurité turques et le mouvement armé kurde depuis juillet 2015, de nombreux observateurs enterrent déjà le « processus de paix », officiellement engagé en mars 2013. À l’heure où l’idée de reprise d’un processus de paix a été émise par le Premier Ministre turc Ahmet Davutoglu en avril 2016, l’analyse des interactions entre le HDP (Parti Démocratique des Peuples), l’actuel parti politique pro-Kurde, et la guérilla kurde au cours de la période électorale de juin et depuis la reprise du conflit armé en juillet 2015, ouvre pourtant des perspectives sur l’évolution possible du conflit et permet de formuler de nouvelles hypothèses de pacification.


    https://ovipot.hypotheses.org/14227
    #Kurdistan #Kurdes #Turquie #conflit

  • Cérémonie en hommage à Manuel Lozano
    http://www.cnt-f.org/ceremonie-en-hommage-a-manuel-lozano.html

    Aujourd’hui, jeudi 14 avril, se déroulait la cérémonie de dévoilement de la plaque en hommage à Manuel Lozano dans le XIXe au 34, rue des bois. Cette cérémonie s’est déroulée en présence des camarades de la CNT espagnole en exil ainsi que de l’association 24 août 1944. Catherine Vieu-Charier a prononcé (...) — allocution-24-aout-1944.jpg, allocution-cnt-1.jpg, allocution-cnt-2.jpg, allocution-cnt-3.jpg, allocution-lyceens-vitry-1.jpg, allocution-lyceens-vitry-2.jpg, ceremonie.jpg, devoilement-plaque-1.jpg, plaque-lozano.jpg, Communiqués des syndicats de la CNT , album , 1, 2

    • #Manuel_Lozano, fut l’un des premiers soldats de la Deuxième division blindée (2e DB) du général Leclerc, à entrer dans Paris occupé, le soir du 24 août 1944.

      " Né le 14 avril 1916, à Jerez de la Frontera, en Andalousie, Manuel est le fils d’un ouvrier coiffeur. Suite au décès de sa mère, il commence à travailler très jeune dans une distillerie puis comme ouvrier agricole dans les vignes de Jerez.
      En 1932, il adhère à la Fédération Ibérique des Jeunesses Libertaires (#FIJL) et à la Confédération Nationale du Travail (#CNT), où pour son plus grand bonheur, il apprend à lire et écrire. À l’été 1936, il s’engage dans les milices et part combattre les militaires factieux sur les fronts de Malaga, Grenade, Marbella, Murcia. La fin de la #guerre le surprend à Alicante où des milliers de républicains sont bloqués sur le port, dans l’attente désespérée d’un hypothétique navire pour quitter l’Espagne.
      Le 28 mars 1939, il parvient à quitter l’Espagne à bord de La Joven María et à gagner Oran où à peine débarqué, il est arrêté par la police française, comme des milliers d’autres réfugiés. Ils sont enfermés dans un grand hangar, sans aucune installation sanitaire, parqués dans un camp de concentration pour clandestins.
      Interné, successivement dans cinq camps en #Algérie et au #Maroc, il est soumis, avec ses compagnons d’infortune à des #travaux_forcés sous la surveillance de gardiens français et allemands d’une grande cruauté. D’ailleurs il raconte qu’un jour, perché sur une hauteur, il déverse toute une brouette chargée de pierres sur un de ses gardiens allemands particulièrement cruel. Heureusement pour lui, personne ne l’a vu faire hormis deux Espagnols qui jubilaient et le bourreau en question meurt au grand soulagement de ses victimes.
      Manuel reste enfermé dans ces camps, contraint à des travaux inhumains jusqu’au #débarquement allié en Afrique du Nord en novembre 1942. Là, il s’engage dans les Corps Francs d’Afrique, nouvellement créés et composés d’étrangers #antifascistes. En avril 1943, il participe à la prise de Bizerte (#Tunisie) contre l’Afrikakorps commandé par le général Von Arnim à ce moment-là et les troupes Italiennes du général Messe. Après cette campagne, il intègre le Régiment de Marche du Tchad (RMT) qui appartient aux Forces Française Libres commandées par le #général_Leclerc. Il est à Temara au Maroc, le 24 août 1943, jour où est créée officiellement la #2e_DB.
      Manuel fait partie de la neuvième compagnie du troisième régiment de marche du Tchad, surnommée la Nueve parce qu’elle est presque exclusivement constituée d’Espagnols. « Une compagnie qui faisait peur à tout le monde » dit Manuel, mais composée d’hommes valeureux selon son Capitaine Raymond Dronne qui note dans ses carnets : « Ils n’avaient pas l’esprit militaire. Ils étaient presque tous #antimilitaristes, mais c’étaient de magnifiques soldats, vaillants et expérimentés. S’ils avaient embrassé spontanément et volontairement notre cause, c’était parce que c’était la cause de la #liberté. Oui, en vérité, c’étaient des champions de la liberté ».
      En mai 1944, Manuel et toute la division sont transférés en Angleterre, en vue de préparer le débarquement des #forces_alliées. Il posera pour la première fois le pied en France, le 4 août 1944, où il participe à la bataille de Normandie. #La_Nueve perd beaucoup de bons compagnons dans cette campagne.
      Malgré cela, ils se dirigent vers Paris, toujours en éclaireurs de la 2e DB. Le soir du 24 août 1944, Manuel Lozano entre dans Paris insurgé et arrive à l’Hôtel de Ville, à bord du Guadalajara. Il participe avec sa compagnie, dans la liesse parisienne, à la reddition des forces d’occupation en réduisant les derniers bastions tenus par les troupes allemandes dans la capitale. C’est lui encore qui donnera l’alerte contre les tireurs isolés lors du défilé aux Champs Élysée le 26 août où les hommes de la Nueve sont choisis pour escorter et protéger le #général_de_Gaulle.
      Puis il est à nouveau de tous les combats. Avec la libération de Strasbourg le 23 septembre 1944, le général Leclerc accompli enfin son engagement : le serment de Koufra (Lybie, le 2 mars 1941) de ne pas déposer les armes jusqu’à la libération de Strasbourg .Peu après cette victoire éclatante, les troupes, Manuel compris, filent vers l’Allemagne. Ils participent à la libération du camp de concentration de #Dachau et la prise du « nid d’aigle » d’Hitler, à Berchtesgaden. Le combat s’arrête là, c’est la fin de la #Seconde_Guerre_mondiale sans qu’aucune autorité n’évoque la possibilité de chasser Franco d’Espagne.

      Décoré par le général Leclerc, de la #Croix_de_Guerre pour la Campagne de France, Manuel Lozano, qui avait cru comme beaucoup de compagnons espagnols que la libération de la France serait suivie de celle de l’Espagne, explique ainsi son engagement : « Nous nous étions engagés dans la Division Leclerc, car nous pensions qu’après la France, nous irions libérer l’Espagne. Dans ma compagnie, la Nueve, tout le monde était prêt à déserter avec tout le matériel. Campos, le chef de la 3e section, prit contact avec les guérilleros espagnols de l’Union nationale qui combattaient dans les Pyrénées. Nous avions tout étudié. Avec les camions chargés de matériel, d’essence, nous serions allés jusqu’à Barcelone. Alors, qui sait, si l’histoire de l’Espagne n’aurait pas été changée... » (cf. Témoignage Chrétien).

      Après sa démobilisation, M. Lozano mène une vie modeste d’ouvrier et de #militant_anarchiste, à l’instar de la plupart de ses compagnons qui considèrent qu’ils ont simplement fait ce qu’ils devaient faire, en toute simplicité. Il s’est également fait poète pour dire avec ses propres mots ses émotions face à l’Histoire. Mais c’est une autre histoire … Merci "

      http://www.24-aout-1944.org/spip.php?page=recherche&recherche=manuel+lozano


      Faire connaître et cultiver la #mémoire_historique de la Libération de Paris en 1944, commencée le 19 juillet 1936 en Espagne, continuée sur différents fronts en Europe et en Afrique ou dans les #maquis en France et qui se prolongea dans le combat contre le franquisme.
      http://www.24-aout-1944.org

  • Le revenu universel ou l’#assistanat à vie, Jean-Philippe Delsol, avocat, président de l’Iref (Institut de recherches économiques et fiscales) et auteur de « L’Injustice fiscale. Ou l’abus de bien commun »
    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/021783145873-le-revenu-universel-ou-lassistanat-a-vie-1208843.php

    L’idée est d’attribuer à chaque citoyen une somme mensuelle assurant sa subsistance, le cas échéant différenciée selon l’âge du bénéficiaire. Cette allocation dite « universelle », d’un montant variable de 470 à 800 euros par mois selon les scénarios, pourrait ainsi remplacer tout ou partie des aides sociales, dont le maquis nuit à une juste attribution. Tous auraient un filet de sécurité garanti par la collectivité. En contrepartie, certains proposent l’institution d’un impôt proportionnel dont l’#allocation_universelle serait déduite. Tous les citoyens seraient ainsi traités égalitairement dans le cadre d’un système si simple qu’il en devient séduisant. Mais cette séduction est celle de l’enfer pavé de bonnes intentions.
    Ce revenu universel aurait tôt fait de laisser croire à chacun qu’il peut donc vivre en tendant la main, sans travailler. Certes, il ne pourrait le faire que modestement, mais ce serait possible de subsister d’oisiveté, le cas échéant en s’associant avec d’autres compagnons de prébende. Rien ne dit d’ailleurs que bientôt la pression ne se ferait pas pour augmenter cette aubaine prélevée sur les autres, ceux qui travailleraient encore. L’exemple de l’impôt progressif sur le revenu, dont le taux de 2 % à sa création en 1914 a été porté jusqu’à 90 % en 1925, est éloquent à cet égard. Et même si très peu devaient profiter indûment de ce revenu universel pour vivre aux dépens des autres sans en avoir nécessité, ce serait toujours trop et #immoral dans le principe. Par définition, ces profiteurs seraient les prédateurs du revenu des autres. Et cette allocation universelle détruirait la #propriété et le #travail sans lesquels le progrès et la #civilisation s’affadissent à défaut de permettre à la liberté de s’épanouir.
    Bien plus, ce concept est le prototype des droits créances consistant à faire croire à chacun qu’il peut exiger des autres le paiement d’une dette qu’ils n’ont jamais contractée. Cette illusion dénature les rapports sociaux en contribuant à leur déséquilibre et en favorisant des #revendications_infondées.

  • Tunisie. Kasserine : l’insurrection se propage à d’autres régions
    http://www.lecourrierdelatlas.com/1075620012016Kasserine-l-insurrection-se-propage-a-d-autres-regi

    Le retour au calme a été constaté qu’à partir de 06h00 du matin mercredi. La direction régionale de la santé de Kasserine a quant à elle précisé que 246 manifestants ont été blessés, suite à des échauffourées avec les forces anti émeutes. La plupart ont reçu des soins après avoir été asphyxiés par les gaz lacrymogènes, tandis que d’autres ont reçu des coups ou des projectiles ou encore ont chuté du haut de la clôture du siège du gouvernorat.

    La même source a indiqué que trois agents des forces de l’ordre et un militaire ont également été grièvement blessés. Selon un style devenu inaudible, le gouverneur a affirmé que « des éléments infiltrés sont derrière cette escalade ».

    A la tombée de la nuit, les confrontations se sont propagées aux délégations voisines de Feriana, à 35 km de Kasserine, et de Thala, haut lieu des évènements de la révolution, toujours économiquement sinistré. A Sidi Bouzid, des jeunes de la région de Maknassi ont aussi pris le maquis de la rue en se déclarant « solidaires de leurs frères de révolte de Kasserine », en levant les mêmes revendications : le droit au développement et à l’emploi.

    – See more at : http://www.lecourrierdelatlas.com/1075620012016Kasserine-l-insurrection-se-propage-a-d-autres-regi

  • La contre-révolution au maquis : les meurtres d’anarchistes espagnols par les staliniens.
    http://sous-la-cendre.info/3795/la-contre-revolution-au-maquis-les-meurtres-danarchistes-espagnols-

    La contre-révolution au maquis : les meurtres d’anarchistes espagnols par les staliniens. jeudi 17 septembre 2015 Les quelques extraits de témoignages présentés ici ont été sélectionnés dans « Les dossiers noirs d’une certaine résistance, trajectoires du fascisme rouge », publiés aux Editions du CES, (...) — Anarchisme, Anti-fascisme / anti-racisme / Extrême-droite, Anti-Léninisme, Antifascisme, Résistance

  • Les #anarchistes espagnols et la #résistance - Non Fides - Base de données anarchistes
    http://www.non-fides.fr/?Les-anarchistes-espagnols-et-la#outil_sommaire

    Les espagnols sont plus de 500’000 à fuir Franco entre le mois d’août 1938 et le 12 février 1939. Parmi eux, beaucoup de miliciens aguerris aux armes et à la guerre, la tête pleine de compagnons tombés au front, d’amies violées, de parents massacrés ; des combattants défaits qui ne survivent que par leur haine du fascisme, sous la neige, dans des prés entourés de barbelés où sévit la dysenterie et la famine, appelés déjà « camps de concentrations », symbolisant à eux seuls l’hospitalité française fidèle à l’attitude criminelle des démocraties occidentales vis-à-vis du peuple espagnol durant la guerre civile. Ces militants ont eu du poids dans la résistance, un poids que l’on cache souvent. Pourtant la célèbre 2ème Division Blindée (DB) du Général Leclerc est composée d’espagnols à plus de 60% [1] ; dans tous les maquis, ils sont des premiers résistants.

    Parmi eux, les anarcho-syndicalistes — courant majoritaire durant la guerre civile — sont encore présents dans la lutte en France. Il n’est pas simple de suivre leur trajectoire. La victoire de Franco, c’est d’abord leur défaite militaire et politique. Durant toute la résistance (et même après) l’empreinte de cette défaite influe sur les décisions prises et celles qui ne le sont pas… Ce courant est aussi celui qui a le plus souffert et qui souffre encore, car il est isolé. Dans les camps, les militants du PCE noyautent les instances avec l’aide du PCF et discriminent les anarchistes. Par ailleurs, le gouvernement français les hait plus que tout et certains de leurs représentants les plus illustres, comme Juan Peiro, sont livrés à Franco par Dalladier et fusillés. Le courant anarcho-syndicaliste doit se réorganiser, il a du mal ; il doit faire face à une situation nouvelle… Comme toujours, dans les organisations libertaires, le vide organique est remplacé par la spontanéité des militants qui finissent par réorganiser le mouvement. Cela pose aussi des problèmes à qui veut en faire une rétrospective : la complexité due à la multitude des expériences parfois contradictoires.

    Deux périodes distinctes apparaissent : la période de réorganisation où il faut faire la distinction entre le mouvement qui s’organise et l’action concrète des militants dans la lutte ; et la période des huit derniers mois avant la libération où se pose le problème d’adhérer ou non à la Union Nacíonal Española (UNE). Une organisation tenue par les militants du parti communiste espagnol (PCE) et du parti socialiste unifié de Catalogne (PSUC) qui se veut hégémonique parmi les résistants espagnols.

  • ---- #Rues_et_lieux_de_Toulouse ---------

    La rue des frères Lion

    Ils ont donné leur nom à une rue du centre ville, mais qui étaient les #Frères_Lion ? Fils de Jean-Louis Lion, fer de lance du mouvement anarchosyndicaliste toulousain au début du XXème siècle, Henri et Raoul Lion étaient imprimeurs à Toulouse dans les années 1930/1940. Eux-mêmes anarchistes et libre-penseurs, ils imprimaient la presse libertaire dans leurs ateliers (dont le principal se situait dans l’actuelle rue Croix-Baragnon. Une grande plaque y commémore leur souvenir). Lorsque les nazis envahissent la France (juin 1940) et avant même qu’ils n’anéantissent la zone dite « libre », ils deviennent immédiatement les principaux imprimeurs de la Résistance. Ils éditaient dans la plus grande clandestinité les tracts et journaux du réseau Combat, du groupe Liberté (composé d’anarchosyndicalistes espagnols exilés à Toulouse) mais aussi d’autres réseaux de résistance (dont ceux de Maurice Fonvielle, de Raymond Naves, d’Adolphe Coll). Les frères Lion imprimaient tout aussi clandestinement des fausses cartes d’alimentation pour les combattants des maquis ainsi que des faux papiers pour sauver les personnes persécutées par la Gestapo et la police locale. Perquisitionnés deux fois par la police qui ne trouve rien dans l’atelier, Henri et sa compagne Amélie sont arrêtés le 4 février 1944 avec tous les travailleurs de l’imprimerie. Raoul est arrêté le 5 février. Un « bon français », un jeune collabo, les avait dénoncés. Emprisonné, torturé, Henri est déporté au camp de concentration de Mauthausen puis assassiné le 21 septembre 1944 par gazage au camp du « Château de Hartheim ». Son frère Raoul avait été assassiné de la même façon neufs jours avant.

    #Un_Autre_Futur supplément d’@anarchosyndicalisme ! n°145

  • Plus de soixante-dix ans après, les résistants antillais sortent de l’ombre | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/105631/resistance-antilles-dissidence

    Un certain nombre d’Antillais et de Guyanais quittèrent leur terre natale pour rejoindre les Forces françaises libres. C’est le départ en dissidence. Ils auraient été entre 4.000 et 5.000 hommes et femmes à quitter la Guadeloupe et la Martinique pour rallier les îles anglaises de la Dominique et de Sainte-Lucie de 1940 à 1943, d’après Eric Jennings. « On part aussi en dissidence depuis la Guyane, mais c’est plus compliqué. Il n’y a pas la proximité britannique », explique Eric Jennings. Pour la colonie d’Amérique du Sud, le nombre de dissidents ayant rallié les FFL pourrait s’éléver à quelques centaines de personnes.

    Eric Jennings, historien

    Cela correspond à près de 1% de la population de ces territoires. « C’est un chiffre très élevé, commente Eric Jennings pour Slate. D’autant plus élevé, que, pour certaines tranches d’âge, surtout chez les jeunes, c’est encore plus important. »

    Les raisons du départ sont multiples. Patriotisme, attachement aux valeurs républicaines, pénurie et misère s’entremêlent avec ce que les historiens Richard Burton et Eric Jennings voient comme une tradition du marronnage. La crainte d’un rétablissement de l’esclavage et du racisme hitlérien poussent aussi à rentrer en résistance. « Vichy signifie clairement un retour en arrière et, aux Antilles, tout retour en arrière renvoie tout de suite au grand retournement : le rétablissement de l’esclavage par Bonaparte en 1802 », explique Eric Jennings.

    Mais, après la guerre, l’engagement de ces hommes et de ces femmes n’est pas reconnu à sa juste valeur.

    Ainsi en juillet 1945, le ministre des Colonies Paul Giacobbi donnait des instructions au Conseil national de la Résistance (CNR) visant à se méfier des associations de résistants antillais et coloniaux en général, « dont il convient de souligner malheureusement les arrière-pensées politiques quelquefois antifrançaises bien qu’elles s’efforcent de se réclamer d’un organisme supérieur jouissant d’une autorité indiscutée. Les titres de leurs membres, difficilement comparables à ceux de héros du maquis, ne leur donnent qu’une ressemblance lointaine avec les associations constituées par d’authentiques “Résistants” ayant fait leurs preuves, soit pendant l’occupation étrangère, soit au cours des combats de la Libération », rapporte E. Jennings dans Vichy sous les tropiques.

    En juillet 1945, le ministre des Colonies donnait des instructions au Conseil national de la Résistance visant à se méfier des associations de résistants antillais et coloniaux en général,

    « Ce qui distingue la Dissidence de la Résistance en métropole, c’est que les Allemands ne sont pas présents. C’est “seulement” une opposition au régime de Vichy, analyse Eric Jennings. Si, combattre Vichy, c’est être résistant, on ouvre la boîte de Pandore » pour les dirigeants d’alors.

    #Seconde_guerre_mondiale #antillais #outremer #résistance #Vichy #fascisme #racisme

    • (extrait)

      Une somme fixe d’argent, versée à chaque citoyen, salarié ou pas, de manière automatique, pour mieux accompagner les mutations du monde du travail ? Des expérimentations – encore floues – sont annoncées en Finlande ou aux Pays-Bas. L’Aquitaine veut y réfléchir. Le vieux débat sur le revenu de base reprend de plus belle.

      Si les élections législatives d’avril, en Finlande, ont attiré l’attention des médias étrangers, c’est d’abord en raison de leur dénouement : le parti centriste, vainqueur du scrutin, a choisi de s’allier avec l’extrême droite des Vrais Finlandais pour former un exécutif inédit dans l’histoire du pays. Mais ce n’est pas le seul fait à retenir. Lors des semaines précédant la consultation, le parti centriste de Juha Sipilä (devenu, entretemps, premier ministre) s’était aussi prononcé pour une mesure originale : l’expérimentation d’un revenu de base.

      À Helsinki, une majorité de députés semble aujourd’hui prête à défendre cette promesse. Rien ne dit pour autant que le chef du gouvernement la mettra en œuvre, en particulier parce que ses partenaires de coalition n’y paraissent pas tous très favorables. Mais le débat sur les vertus d’un revenu de base, et ses modalités très controversées, a été relancé.

      En Suisse, un référendum est censé avoir lieu sur le sujet, sans doute en 2016, après le dépôt à Berne de 126 000 signatures exigeant la tenue de cette consultation. En Espagne, la promesse figure, parfois, parmi les revendications du mouvement anti-austérité Podemos. Aux Pays-Bas, la ville d’Utrecht va lancer une expérimentation à partir de janvier 2016, sur un groupe d’environ 300 personnes (on parle d’un forfait de 900 euros par mois pour un adulte, 1 300 pour un couple).

      En France, une association, lancée en 2013, le Mouvement français pour le revenu de base (MFRB), qui revendique 600 adhérents, organise ses journées d’été du 21 au 23 août près d’Annecy. Avec d’autres, elle a lancé fin 2014 un journal gratuit, L’Inconditionnel, qui propose de répondre à cette question aguicheuse : « Et vous, que feriez-vous si vous n’aviez plus à gagner votre vie ? » Dans Liber, un revenu de liberté pour tous (L’Onde, 2014), l’ingénieur Marc de Basquiat (membre du MFRB) et l’essayiste étiqueté libéral Gaspard Koenig militent pour un revenu minimum baptisé Liber (450 euros pour un adulte), financé par un impôt sur les revenus et censé se substituer « au maquis des allocations spécifiques » (en l’occurrence, avant tout, le RSA et la prime pour l’emploi).

      Les défenseurs du revenu de base avaient déjà fait parler d’eux en janvier 2014. Ils avaient alors récolté, à travers toute l’Europe, 285 000 signatures de citoyens qui s’étaient déclarés favorables à un « revenu de base inconditionnel ». L’opération n’avait pas suffi à enclencher une dynamique au sein de l’Union. Il aurait fallu beaucoup plus – rassembler un million de noms en l’espace d’un an – pour contraindre la commission de Bruxelles à s’emparer de ce dossier, souvent qualifié de totalement utopique par ses adversaires.

      Ces initiatives désordonnées prouvent que le débat sur le revenu de base (« RDB »), vieille idée surgie à la fin du XVIIIe siècle (avec les travaux du Britannique Thomas Paine), s’intensifie. « Pourquoi cette idée retrouve-t-elle de l’audience aujourd’hui ? Sans doute parce qu’elle répond à une double préoccupation de notre époque, marquée par la persistance du chômage de masse et du sous-emploi et la montée des inégalités », écrit la journaliste Sandra Moatti dans l’éditorial du dernier numéro de L’Économie politique, qui y consacre un dossier très stimulant (juillet 2015, éditions Alternatives Économiques).

      Suite : http://www.mediapart.fr/journal/economie/300715/de-la-finlande-laquitaine-le-revenu-de-base-en-debat

      http://www.anti-k.org/2015/07/30/de-la-finlande-a-laquitaine-le-revenu-de-base-en-debat

    • (extrait - suite et fin)

      De quoi parle-t-on ? Voilà l’idée générale, qui a rarement dépassé le stade de la micro-expérimentation à travers le monde (sauf quelques exceptions comme l’Alaska) : un revenu fixe, versé à n’importe quel citoyen jusqu’à sa mort, sans aucune condition ou contrepartie (« inconditionnel, universel et forfaitaire », disent les économistes). Qu’on soit riche ou pauvre, avec ou sans emploi, seul ou en ménage, tout le monde touche la même somme. Dans la pratique, il existe des dizaines de manières d’imaginer et de financer cette garantie, théorisée par des économistes de droite (Milton Friedman et son « impôt négatif ») comme des penseurs de gauche (André Gorz et son « revenu d’existence »), des néolibéraux comme des anticapitalistes, et défendue, chez les politiques français, tout à la fois par José Bové et Christine Boutin.

      Pour des esprits façonnés par des décennies d’un État redistributif à la française, l’initiative peut troubler. Tout simplement parce qu’elle revient à découpler la question du travail de celle du versement de prestations sociales. C’est ce qu’explique très bien Julien Dourgnon, ancien conseiller de l’ex-ministre Arnaud Montebourg dans L’Économie politique : « Le RDB, par ses caractéristiques (universalité, inconditionnalité, égalité) entend défaire le monopole et l’emprise de l’emploi sur la construction de la protection sociale. Il se fonde sur une logique où le sous-emploi permanent devient une norme acceptable et acceptée au nom d’un principe de réalité et d’un principe de justice. […] C’est pourquoi le RDB n’est pas un revenu d’exception mais un revenu permanent. »

      Une « étude de faisabilité » lancée en Aquitaine

      L’horizon du plein emploi s’est éloigné. Le travail « en miettes » et les emplois de mauvaise qualité se sont généralisés. Il faudrait donc adapter la protection sociale aux mutations de l’emploi à l’âge du capitalisme financier. Certains se risquent même à imaginer le remplacement à grande échelle des travailleurs par des robots. Dans cette optique, le revenu de base permettrait « le passage d’un modèle de précarité subie à un modèle de mobilité choisie », prédit Carlo Vercellone, maître de conférences à Paris-1 et théoricien, avec d’autres, du « capitalisme cognitif ».

      L’avènement du revenu de base permettrait de mieux prendre en compte ce travail non marchand, difficile à quantifier exactement, mais de plus en plus décisif, sur fond d’essor du numérique et de culture des « communs » (lire, en écho, l’entretien avec Michel Bauwens sur Mediapart). Ce revenu aurait aussi l’avantage de régler les problèmes d’« incitation » redoutés par certains économistes (lorsqu’un chômeur, dit-on, rechigne à prendre un emploi mal payé, pour conserver ses indemnités chômage) : le « revenu plancher » resterait fixe, même si les revenus complémentaires, tirés de l’activité, eux, progressent.

      Au fond, les ambitions des uns et des autres, autour d’un même projet, sont très variables. Pour les libéraux, un revenu de base fixé à des niveaux plutôt faibles, permettrait surtout de simplifier les rouages de l’État social, pour le rendre plus efficace – quitte à rendre plus acceptables les inégalités de la société, sans s’y attaquer pour de bon. Pour les défenseurs d’un modèle alternatif à l’hégémonie néolibérale, le RDB doit être une option plus ample, dans le sillage des travaux, par exemple, d’André Gorz (dès Adieux au prolétariat, 1980) : ce serait « l’un des instruments d’une transformation sociale radicale et émancipatrice », à condition de le combiner avec la réduction du temps de travail et l’essor d’« activités autonomes », explique la sociologue Françoise Gollain, toujours dans L’Économie politique.

      L’extrême variété des approches saute aux yeux dès lors que l’on entre dans la pratique. Les pistes de financement de ce revenu de base sont pléthoriques. Ses avocats en répertorient une petite dizaine (lire ici), de la fiscalité (impôt sur le revenu, taxe sur le capital ou les transactions financières, etc.) à la création monétaire (via des monnaies locales ou une réforme des mandats des banques centrales, par exemple, une piste préférée par de nombreux écologistes). La question du montant exact de ce revenu donne lieu à des réflexions très complexes. Et tout le monde n’est pas d’accord, non plus, sur un autre point décisif : ce RDB vient-il compléter l’existant ou remplace-t-il la plupart des prestations sociales ?

      Dans son éditorial, Sandra Moatti cite les mises en garde du sociologue Robert Castel, qui voit dans ce revenu de base l’exemple même de la « mauvaise utopie » : « D’un montant trop faible pour se passer de travailler, il offrirait au capitalisme une “armée de réserve” où puiser à moindre coût des travailleurs déjà partiellement rémunérés par un médiocre revenu de subsistance. » Le RDB comme un outil d’exploitation d’un nouveau genre ?

      « C’est une crainte exagérée, réagit Jean-Éric Hyafil, un économiste membre du MFRB joint par Mediapart. Dans les années 80 et 90, c’était une idée qui était très associée à l’impôt négatif théorisé par l’économiste américain Milton Friedman. Dans cette configuration, il est prévu de supprimer le SMIC. Mais ce n’est pas du tout ce que l’on défend au sein du Mouvement : il n’est pas question de toucher au SMIC, pour mettre en place ce revenu de base. Puisque le SMIC ne disparaîtrait pas, la crainte exprimée par Robert Castel n’est pas fondée. »

      À l’initiative du groupe EELV, le conseil régional d’Aquitaine a donné son feu vert, début juillet (grâce à une très forte abstention), à la réalisation d’une étude de faisabilité d’un « RSA inconditionnel ». Il s’agirait d’une « première étape vers un revenu de base universel ». Le projet, encore vague, reste modeste : les règles de calcul du RSA ne seraient pas modifiées, mais les ayants droit n’auraient plus aucune démarche à effectuer, en particulier pour prouver qu’ils recherchent « activement » un emploi, pour toucher cette aide.

      « La plupart des travailleurs pauvres qui ont droit au RSA ne le demandent pas, notamment parce que c’est stigmatisant de le demander. De ce point de vue, cette mesure aurait un impact important, assure Jean-Éric Hyafil. Mais il y aurait bien sûr, ensuite, un autre chemin à parcourir pour passer d’un RSA inconditionnel à un RSA inconditionnel, universel et individuel. » En clair, un RSA forfaitaire, versé à tous les citoyens.

      C’est, semble-t-il, la stratégie du Mouvement français pour le revenu de base : ne pas plaider pour un big-bang fiscal du jour au lendemain, mais bien plutôt réformer les prestations sociales existantes et les tirer, au terme d’expérimentations locales, vers un revenu de base plus ambitieux. Pour y parvenir, il faudra encore faire taire les très nombreux sceptiques.

      Lire aussi

      « Faut-il défendre le revenu de base ? - dossier » L’Économie politique, numéro 67, juillet 2015, éditions Alternatives Économiques.
      Michel Bauwens : « L’hégémonie du libéralisme a été cassée par le numérique » - Par Jade Lindgaard
      Michel Bauwens : « Vers une économie post-capitaliste » - Par Joseph Confavreux et Jade Lindgaard
      Fusionner le RSA et la prime pour l’emploi, explications - Par Michaël Hajdenberg
      Le RSA jeunes, total non-évènement - Par Mathieu Magnaudeix

      http://democratie-reelle-nimes.over-blog.com/2015/07/de-la-finlande-a-l-aquitaine-le-revenu-de-base-en

    • Présentation du revenu de base dans La Tribune

      « Un revenu de base pour tous et sans condition ? Une idée au service de l’esprit d’entreprise », entretien avec Jean-Marc Ferry
      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20130618trib000771011/-un-revenu-de-base-pour-tous-et-sans-condition-une-idee-au-service-de-l-es

      Le revenu de base (1/3) : les fondements
      http://www.latribune.fr/economie/international/le-revenu-de-base-1-3-les-fondements-497079.html

      Le revenu de base (2/3) : comment l’appliquer ?
      http://www.latribune.fr/economie/france/le-revenu-de-base-2-3-comment-l-appliquer-497078.html

    • J’ai pas pris le temps de tout lire, ni du premier article, ni de la série du second. Mais je pense que pour comprendre les enjeux du revenu de base, notamment du point de vue des idées de gauche, le point crucial est que les milliards de pauvres ne sont pas le fond du problème. Partant de là, il sera plus facile de se focaliser vers une direction.

    • @02myseenthis01 vu comme tu écris, je pense que tu as suffisamment de style (ça doit être pareil à l’oral je suis sûr), pour rendre attrayant à un auditoire fermé, obtus, ou récalcitrant le sujet du RdB.

      Un de mes amis en avait parlé à une jeune ingénieure débutant sa carrière et passant des journées parfois interminables à travailler dans le bureau d’études qui l’employait, finissant régulièrement par des réunions tardives. Parfois elle se pleignait de finir tard son boulot, mais elle semblait avoir pris les traits d’une #workaholic (une #travailholic) ; bref une addicte au labeur.

      Du coup, cet ami avait fini par lui refiler sur une clé usb le documentaire Le revenu de base, une impulsion culturelle , en pensant que ce film serait un intermédiaire et une manière d’aborder le sujet avec elle, de manière plutôt délicate. Et c’est à partir de ce moment précis qu’elle n’a plus désiré le revoir.

      Donc je me dis que pour aborder certains sujets il doit y avoir des stratégies ou des techniques, comme l’humour par exemple. Même un documentaire bien expliqué peut être trop frontal, et repousser, comme le documentaire que j’ai cité ci-dessus.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Bourreau_de_travail
      https://www.youtube.com/watch?v=-cwdVDcm-Z0

      #addictions

    • @la_taupe , comment dirais-je ?

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notre vie humaine, qui permet une généralisation sans des si et des mais : malgré tous les efforts, sans l’avoir appris dès son enfance on se découvre limité dans un idiome étrangé.

      Ainsi s’explique certainement une tendence à la simplification de la grammaire et du vocabulaire, par laquelle j’arrive néanmoins cahin-caha à manoeuvrer mon navire notoirement trop chargé sur des eaux vastes et périlleux du français, menacé par des brisants grammaticaux et des monstres se levant des abîmes d’orthographe - du même coup et pire encore je me pilote exposé aux sirènes obsédées et vangeresses de la propre langue, qui trompent incessamment le marin errant avec des expressions idéomatiques et d’une syntax intièrement inutilisable.

      Vu ma situation désillusionnante, mais vu aussi, que #Seenthis est une des rares îles bien entretenue et encombrée d’un esprit journalistique expérimenté et généreux, j’éspère que des chastes circonstances d’un naufragé dépourvu se font entendre : tant de fois déjà gîté, qui pourrait s’étonner qu’on préfère de se contenter avec la même brièveté dans le billet introductoire qui m’a leurré irrésistiblement de m’essayer à son ambiguité contextuelle.

      [ #exercice en français écrit]
      (La_taupe, je reviendrai à ton sujet posé si bien caractérisé et circonscrit.)

    • @02myseenthis01 je vais relire ton dernier commetaire à tête reposé, car te lire est pour moi une gymnastique :)

      Par exemple parce que je voudrais être sur de te comprendre sur ce paragraphe :

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notre vie humaine, qui permet une généralisation sans des si et des mais : malgré tous les efforts, sans l’avoir appris dès son enfance on se découvre limité dans un idiome étrangé.

      C’est avec plaisir que je te lis (et relis).

    • Surtout avec le paragraphe introductoire, @la_taupe ,je ne suis pas tellement content non plus.

      Est-ce qu’il s’y agit des problèmes avec le pronom du complément direct et avec l’expression « des rares expériences dans notre vie humaine » ?

      a) Le pronom en cause dans « sans l’avoir appris dès son enfance » se réfère à « un idiome étrangé » ; cet emploi pourrait causer quelques irritations, parce que normalement on attendrait d’un antécédant qu’il soit déjà mentionné avant le pronom. En allemand (pour moi : « propre langue » cf. le paragraphe suivant) cette construction serait malgré tout possible, mais demanderait un changement dans la prosodie (l’accentuation dans une phrase ou différent phrases suivantes... cf. les « sirènes » dans le paragraphe suivant).

      b) « des rares expériences dans notre vie humaine » - je voulait éviter « des rares expériences dans notres relations sociales », pour y suivre dès le commencement un style exagérant d’une manière pseudo archaique.

      c) « sans des si et des mais » - je l’ai utilisé pour ironiser et contrecarrer un peu le style choisi.

      Le 1ier paragraphe pourrait alors avoir une solution suivante :

      C’est à mon avis une des rares expériences dans notres relations humaines, qui permettrait une généralisation sans des si et des mais : on se découvre limité dans un idiome qu’on n’a pas appris dès son enfance.

      [ #exercice en français écrit]

  • Sécheresse : perte de biodiversité, vrais paysans sinistrés, le président-industriel de la FNSEA et dérèglement climatique - Politis
    http://www.politis.fr/Secheresse-la-perte-de,32094.html

    « Eclairés » par les incendies de forêt et de maquis qui se multiplient en leur fournissant de « belles » images, beaucoup de médias viennent de découvrir la sécheresse qui se prolonge depuis le début du mois de juin et touche actuellement 65 départements. La presse citadine se bornait jusqu’à présent, comme l’a expliqué Politis il y a quelques semaines, à célébrer « le beau temps ». Alors que les terres se dessèchent et que la végétation s’étiole ou disparait. Il suffit de jeter un coup d’œil sur les campagnes jaunies pour s’en apercevoir. Même pour ceux qui ne quittent jamais les autoroutes de peur que leur GPS ne sache pas discerner un chemin vicinal d’une route départementale.

  • La Grèce, en proie à des incendies de forêt, demande l’aide de bombardiers d’eau européens
    http://www.lemonde.fr/europe/article/2015/07/17/la-grece-en-proie-a-des-incendies-de-foret-demande-l-aide-de-bombardiers-d-e

    #voilà_voilà #austérité_plus_de_pompiers

    L’incendie sur les maquis du mont Ymette, situé à 10 km du centre d’Athènes, s’est déclaré en fin de matinée. Il mobilisait en fin d’après-midi 140 pompiers, 60 véhicules, 7 avions et 4 hélicoptères. « Cinquante nonnes ont dû être évacuées d’un monastère situé au pied de ce mont », a fait savoir Nikos Tsogas, le porte-parole des pompiers, en fin d’après-midi.

    En Laconie, près de la commune de Néapolis, l’incendie s’est déclaré dans la nuit de jeudi à vendredi. Cinq maisons ont été brûlées. En fin d’après-midi, 120 pompiers, 51 véhicules, 3 avions et 2 hélicoptères étaient toujours déployés.

    Trois autres feux se sont déclarés dans la journée : sur l’Eubée, une île proche d’Athènes (où un avion a été envoyé) ; à Malakassa, à 40 kilomètres au nord d’Athènes (deux avions) ; et près de Nauplie, dans le Péloponnèse.
    La Grèce a demandé quatre bombardiers d’eau à l’Europe

    Le premier ministre de la Grèce, Alexis Tsipras, a fait savoir à l’issue d’une réunion avec les responsables des pompiers qu’il avait fait une demande d’aide européenne pour que quatre avions bombardiers d’eau supplémentaires soient dépêchés sur place. Les incendies sont attisés par de forts vents qui continuaient samedi, et promettent des heures difficiles aux pompiers grecs.

  • Burkina Faso : « Wir vertrauen nur uns selbst ! » | ZEIT ONLINE
    http://www.zeit.de/2015/16/burkina-faso-jugend-revolution/komplettansicht

    Burkina Faso: Der Herrscher ist verjagt. Sein System ist noch da. Jetzt versuchen die Jungen, ihre Revolution zu retten

    Une Brakina bien tapée ! Mots et expressions burkinabé
    https://allaroundzeworld.wordpress.com/2011/04/15/une-brakina-bien-tapee-mots-et-expressions-burkinabe

    C. va s’asseoir à côté de A. à la terrasse d’un maquis. Ils discutent.

    – Hé ! On dit quoi ?

    – Hé ! Ca va ! Ca fait fait deux jours, hein ? Tu viens plus manger ici ? Ils t’ont servi un mauvais poulet télévisé ou quoi ?

    – Oui, ma moto est gâtée, j’ai fait un accident à la Patte d’oie.

    – Aiyyyye ! Tu n’as pas été blessé, j’espère !

    – Non, ça va. Et puis, j’ai fait réparer la moto : c’est propre.

    – Oh la la ! Meilleure santé alors ! (à la serveuse) Mademoiselle, il faut amener deux Brakina bien tapées. Sap sap. (à A.) Il fait chaud !

    – Oui, ça caille…

    – Bon, alors, et les affaires, c’est comment ?

    – Ca va un peu ! A cause de l’accident, j’ai dû prendre le taxi pour aller travailler.

    – Ah, c’est pas bon, ça. Vraiment, je te souhaite de te remettre vite de tout ça. C’est déjà pas facile. Et ta femme ?

    – Elle va bien.

    – Et tes enfants ?

    – Ils vont bien, Dieu merci !

    – aaaah !

    1. Petit lexique

    Arachide : le trèfle dans les jeux des cartes (voir « tomate »)

    Bien tapée : bien fraîche, s’utilise surtout pour les bières (Brakina, Sob.bra, Castel, …)

    Bonne arrivée !

    Ca caille ! : il fait très très chaud !

    Ca fait deux jours : parce que deux jours à attendre sous un baobab, c’est long. S’emploie quand on a pas vu quelqu’un depuis un temps qu’on estime trop long.

    Ca vaut : s’emploie pour évaluer une distance, un poids, une durée… « D’ici à Ouaga ? Ca vaut 3 km. »

    Chose : remplace les mots, les noms qu’on oublie. « Mustapha est parti hier à ….. comment, chose, là ! »

    Chosiner : faire quelque chose

    Deuxième bureau : la maîtresse

    Doux : s’emploie pour sucré, ou pour qualifier des aliments appréciés.

    Gâter : employé indistinctement pour les objets et les marchandises. Syn. cassé. « Mon vélo est gâté »

    Go : jeune fille coquette, célibataire.

    Goutter : pleuvoir légèrement.

    Il faut : s’emploie pour tout, remplace souvent l’impératif.

    Il y a la place : invitation à s’asseoir

    Je demande : formule de politesse, remplace, en début de phrase, s’il vous plaît.

    Je demande la route : traduit du mooré, lorsque votre visiteur sollicite votre accord pour partir.

    Jetons : pièces de monnaie.

    Maquis : resto

    On dit quoi ? : « comment ça va ? »

    Poulet télévisé : poulet à la broche (il y a aussi le poulet à l’ail, le poulet flambé, le poulet grillé, tous délicieux)

    Poulet bicyclette : les poulets qu’on voit courir sur les bords des routes, et qui deviennent, la nuit tombée, des poulets télévisés.

    Sap sap : vite

    Tomate : le coeur dans les jeux de cartes (voir « arachide »)

    Torcher : éclairer de sa torche. Donne souvent lieu à des situations cocasses, notamment quand on souhaite aller aux toilettes en pleine nuit, et qu’on se voit proposer « je te torches ? ».

    Quoi quoi quoi ! : fam. Salut, se dit quand on rentre dans une cour ou chez quelqu’un, pour prévenir.

    Vous êtes invités : se dit quand on mange devant quelqu’un. A ne pas toujours prendre au pied de la lette, mais répondre poliment « merci, bon appétit ! »

    S’étaler : s’allonger.

    Petit pompier : l’amant

    2. L’emploi des articles

    Dans le français populaire du Burkina Faso, on n’emploie pas les articles indéfinis de, de la, du, ni même les démonstratifs. Il est remplacé par l’article défini équivalent.

    Exemple : « je vais acheter le pain », « il faut regarder les pagnes »

    La langue acquiert une dimension très concrète, ancrée. On ne va acheter « n’importe quel pain » mais LE pain (sous entendu qu’on va manger, ou qu’on va nous servir).

    Parfois en revanche on entend des formules « de + verbe à l’infinitif ? » qui servent à poser une question sur l’intention de l’interlocuteur.

    Un petit exemple à la cafétaria de l’établissement où je travaille. La jeune fille qui sert veut me rappeler que je dois régler aussi le pain à la viande que j’ai pris hier. Au moment où je règle le jus de fruit que je viens d’acheter :

    « D’ajouter ce que tu as acheté hier ? »

    3. Les verbes

    Les verbes peuvent se construire à partir des substantifs : « enceinter », par exemple pour mettre enceinte, « chosiner », faire quelque chose, « torcher », éclairer de sa torche.

  • Lieu, #genre et #mémoire_orale : l’histoire oubliée de l’arrivée des #maquis au #Val_d’Aran vécue et racontée par les #femmes

    Le Val d’Aran est l’un de ces territoires où frontière géographique et frontière culturelle diffèrent. Situé sur le versant nord des #Pyrénées, dans l’espace culturel occitan, cette petite région frontalière montagneuse qui appartient administrativement à l’Espagne, est difficile à atteindre du côté espagnol, mais aisément accessible par la France. Cette situation géographique et cette configuration orographique du Val d’Aran ont été des éléments déterminants dans le choix de ce territoire par les Républicains espagnols pour lancer l’Opération Reconquête de l’Espagne et tenter de renverser le régime franquiste. Cette opération, réalisée en octobre 1944, visait à établir un gouvernement républicain provisoire en Val d’Aran, avec l’aide de la guérilla espagnole(les maquis) qui collaborait, en exil, avec la Résistance française du sud de la France. L’opération a duré onze jours et la présence des maquis a été particulièrement importante dans la zone du Baish Aran. L’arrivée inattendue de ces résistants et leur rapport avec les populations locales constituent aujourd’hui l’objet de notre recherche. Bien que l’invasion du Val d’Aran soit un des épisodes historiques de l’après-guerre espagnol le moins étudié, il a été largement évoqué par des témoins et des militaires qui ont participé à l’opération, tous masculins. Il n’a pour l’heure jamais restitué le point de vue des femmes des villages, qui ont aussi vécu pendant ce laps de temps un changement radical dans leur vie quotidienne. Entretiens directs de ces femmes et vidéos de leurs témoignages, constitueront de précieux outils méthodologiques aptes à nous faire découvrir, valoriser et conserver la mémoire orale autour de cet événement historique majeur, relaté ici dans la perspective du genre. L’analyse des récits relatifs à tous ces différents vécus, non seulement alimentera les sources documentaire et biographique de l’enfance de ces femmes, mais elle mettra aussi en lumière leur sentiment d’appartenance au lieu, notamment par leurs relations quotidiennes avec leur territoire, ainsi qu’avec la frontière.


    http://rga.revues.org/2641
    #Espagne #France #frontière

  • Le pays des mobs intègres
    http://www.arteradio.com/son/616557/le_pays_des_mobs_integres

    Le pays des mobs intègres Vol de mobylettes à Ouagadougou (9’57’’) « Si tu as une Fox, tu sors avec la fille que tu veux » David Commeillas Pour transporter une vingtaine de poulets vivants ? J’ai ma mob. Pour braquer une banque et semer les flics ? J’ai ma mob. Pour frimer devant les maquis (bars) de la capitale ? J’ai ma mob. Dans le centre de Ouagadougou au Burkina Faso ("le pays des hommes intègres"), des nuées de mobylettes et de petites motos bloquent la circulation à chaque feu rouge. Plus qu’un signe extérieur de richesse, la mob est un art de vivre sa ville. Boubacar Diawara, 53 ans et quatre mobs à son compteur, raconte comment les Burkinabés virevoltent entre nids de poule et queue de poisson. Enregistrements : janvier 15 Mise en ondes & mix : Samuel Hirsch Réalisation : David (...)

  • #WhiteHistoryMonth : Dr. Pierre Messmer, #France’s Dirty #war General
    http://africasacountry.com/the-general-who-was-in-charge-of-frances-dirty-war-in-cameroon

    In the late nineteen-fifties, a brutal but secret war unfolded between French colonial authorities and the maquis, pro-independence nationalists, in the forests of what was then the French administered territory.....

    #AFRICA_IS_A_COUNTRY #Cameroon #independence #POLITICS

  • Sur les situationnistes. Entretien inédit d’Henri Lefebvre avec Kristin Ross
    http://revueperiode.net/sur-les-situationnistes-entretien-inedit-dhenri-lefebvre-avec-kristin-

    KR : Et vous connaissiez les gens de Strasbourg à cette époque ?

    HL : C’étaient mes étudiants. Mais les rapports avec eux ont été aussi extrêmement difficiles. Quand je suis arrivé à Strasbourg en 1958 ou 1959, c’était en pleine guerre d’Algérie, et j’étais à Strasbourg depuis peut-être 3 semaines ou un mois, quand je vois arriver un groupe de garçons. C’étaient les futurs situationnistes de Strasbourg – ou ils étaient déjà peut-être un petit peu situationnistes. Ils me disent : « Monsieur, nous avons besoin de votre appui. Nous allons faire un maquis dans les Vosges. Et alors, nous allons installer une base militaire dans les Vosges, et de là, nous rayonnerons sur tout le pays. Nous ferons dérailler les trains. »
    Moi je leur dis : « Mais vous savez que l’armée et la gendarmerie… le soutien de la population, vous n’en êtes pas sûrs… Vous allez au devant de la catastrophe. » Alors, ils ont commencé à m’insulter en me disant que j’étais un traître. Et puis, au bout de quelques temps, de quelques semaines, ils sont venus me revoir et ils m’ont dit : « Et oui, vous avez raison : ce n’est pas possible. C’est pas possible d’installer un maquis dans les Vosges, dans la forêt ; on se fera un autre projet. »

    #Internationale_situationniste #urbanisme

  • Histoire d’un bûcheron
    http://www.goliards.fr/2014/09/radio-goliards-histoire-dun-bucheron

    Soixante-dix ans après les faits, on aurait tort de penser que l’Histoire de Résistance est écrite tant les sources sont nombreuses et variées. Nous avons ainsi eu le plaisir de découvrir un livre étonnant, qui traite du maquis et du parcours politique qui y a mené d’une manière originale. Loin de brosser un grand portrait et d’effectuer une large synthèse, Jean-Yves Boursier, professeur en Anthropologie à l’université de Nice, s’est attaché à la vie d’Armand Simonnot (1908-1986), résistant vivant dans une région rurale hélas méconnue, le Morvan, au coeur des quatre départements de la Bourgogne. À travers cette vie singulière qui ne se résume pas à des choix idéologiques imposés d’en haut, se dévoile un pan de l’histoire sociale et politique de la France au XXe siècle. Durée : 1h. Source : Radio (...)

  • La #Sardaigne ne veut plus d’#essais_militaires | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/revue-de-presse/2014/09/08/la-sardaigne-ne-veut-plus-d-essais-militaires

    Le 4 septembre, en milieu d’après-midi, un essai de tir de l’aviation allemande sur la base militaire de Capo Frasca (dans le Golfe d’Oristano sur la côte ouest de l’île) « a provoqué un important incendie qui a détruit 35 hectares de maquis méditerranéen de grande qualité », rapporte Il Manifesto. Le feu n’aurait été maîtrisé que dans la soirée. D’après plusieurs quotidiens italiens, la polémique a éclaté notamment à cause de la gestion catastrophique de l’incendie. Les miliaires de la base auraient en effet refusé d’accompagner les équipes terrestres du corps forestier pour leur indiquer les zones à risque d’explosion, les obligeant à utiliser – tardivement – un hélicoptère.

    #crétins_abyssaux

    Depuis les années 1950, l’#Otan et diverses armées du monde effectuent des essais militaires en Sardaigne. L’île abrite 65 % des exercices militaires effectués sur tout le territoire national italien, selon Il Fatto Quotidiano. La manifestation du 13 septembre appellera notamment à interdire les futurs essais de l’aviation militaire israélienne.

    #armées

  • Nous sommes de la ville
    Nous sommes de sa vie
    Même si mal en vivons , même si nous en mourrons

    TravailleuSEs du sexe des Boulevards,
    Familles de la C.R.E.A,
    EX-Squatteurs du Maquis expulsé,
    Sdfs du Quartiers de la Gare, et des rues de Toulouse
    Précaires du Marché d’Arnaud Bernard,
    Femmes en Lutte
    Sans Papiers
    ...

    Tous ont subis ou sont sous la menace de la nouvelle politique de la Mairie

    Au Maire, et à tous, nous disons :
    Que ce n’est pas régler le problème du logements que d’expulser des squats et des locataires

    Que ce n’est pas régler le problème de la prostitution que de les cacher sous un voile de Honte, de les isoler et d’accentuer les menaces qui pèsent sur elles

    Que ce n’est pas régler le problème de la misère que de Harceler à coup d’arrêtés municipaux les sdfs, les personnes habillées différemment, les amiEs qui boivent un coup hors de chez soi profitant des beaux jours, ...

    Les précaires n’ont pas attendu la mairie pour créer des réseaux solidaires d’entraide et que plutôt que de les détruire, on devrait s’en inspirer

    Plutôt que de s’attaquer aux victimes, on doit écouter les questions qu’elles posent à notre ville et construire ensemble une réponse humaine, où l’on tourne le dos à la haine, au tous contre tous.

    Nous appelons donc à une marche le Samedi 28 juin, 15h à partir de la place Belfort pour rappeler que nous sommes partie intégrante de la ville, et convions toutes celles et ceux qui ne veulent pas une ville déshumanisée à nous rejoindre.

    Le collectif Inter-précaires

    #Toulouse

  • Retour sur la manifestation du 11 mai contre le #Front_National à Belmont-sur-Rance
    http://lahorde.samizdat.net/2014/05/12/retour-sur-la-manifestation-du-11-mai-contre-le-front-national-a-b

    Dimanche 11 mai devait se tenir, dans une salle municipale du village de Belmont-sur-Rance, en sud-Aveyron, une conférence du Front National, dans le cadre de la campagne pour les élections européennes. Cette provocation, à quelques kilomètres du site du célèbre maquis du Bouscalous, ne pouvait pas rester sans réponse. Suite à un appel des amis [&hellip

    #Initiatives_antifas #antifascisme

  • Les racines sont une drogue. Comment vivre sans racines ?

    Pour atterrir à Campo dell’Oro par vent d’ouest les avions passent au-dessus de la Punta, survolent les montagnes de Cuttoli et ses parois sauvages, ses roches rouges, puis commencent leur descente vers la plaine de la Gravona. Là, ils survolent les damiers des zones domptées, les tôles de l’industrie menteuse, les câbles des pylônes barbelés, les haies du remembrement orchestré entourant les parcelles où, parfois, quelques moutons ondulent les prés, traces vivantes de l’avant, barrées par le macadam qui enserre.

    Par vent d’est les appareils virent sur leur aile à l’aplomb des îles Sanguinaires, tracent leur route vers la tour de la Castagna, construction de granit dressée face au large pour prévenir des invasions barbares, s’alignent ensuite sur la tour de Capitello, autre relais des surveillances passées. Après un dernier palier au- dessus de la mer en frôlant la crête des vagues, ils caressent presque le sable de la plage et enfin abordent la piste vent debout, point de chute au fond du golfe trop ouvert.

    Assis sur la vieille souche devant la bergerie de Chiavari, chaque jour Tomé suit leur parcours des yeux. « Quel que soit le sens du vent, se dit-il, ils passent toujours. Il n’y a plus d’îles ». Il s’est installé ici, loin du village, sur son piton d’observation. Il le partage avec quelques brebis, des chèvres, deux cochons, un mulet. C’est bien assez. Et, surtout pas de carte, pas de numéro d’immatriculation, d’affiliation, de subvention, de permis, de règlements. Rien.

    Seulement la liberté de partir le matin lorsque commence la vie, très tôt pour de longues promenades sur les crêtes, de longer la ligne de sommet et rejoindre ce lieu nu où l’on ne voit que le ciel, le maquis et les pierres. Alors, il s’allonge sur la terre pour suivre le vol de ses idées. D’autres jours, il préfère courir les sentiers cachés entre les lentisques, sauter les rochers de bloc en bloc, dévaler les pentes en contournant les genêts et les arbousiers, s’arrêter et reprendre sa course au gré de sa fantaisie. Et s’occuper de ses bêtes. Simplement.

    Une fois par mois Tomé traverse le village de Coti, dit bonjour aux vieux assis sur le banc, croise les femmes vêtues de noir, passe devant l’école fermée, condamnée faute d’enfants. La grande grille de fer est rouillée, entrebâillée depuis bien longtemps. Personne ne la pousse, et les tilleuls ne sont plus cueillis. Tomé regarde leur ombre et se souvient. Là, au mois de mai, l’institutrice faisait sortir tous les bancs de la classe unique, du cours préparatoire au cours moyen, et les leçons se déroulaient à l’ombre des grands arbres, sous le vol des abeilles. A cinq heures, à la fin des classes il n’y avait pas de sonnerie, non, mais une clochette traversait la salle de plein air, la « campana » du bélier suivi des brebis rentrant à la bergerie pour la nuit. Le troupeau traversait la cours de récréation, rythmant ainsi la fin des études.

    Comme à chaque fois maintenant Tomé contourne le vieux clocher, l’herbe a poussé tout là-haut. Sans s’arrêter il regarde le lourd portail de châtaignier, sur un battant il peut voir le chiffre 68, il l’avait gravé de la pointe de son couteau. Heure du temps passé. Sur le monument aux morts, une pierre droite et des noms peints, larmes silencieuses. Et la grande fontaine. Elle coule encore et chante son insulte à ce trop de silence. Là, sous une pierre, il le sait se trouve encore un bout de papier, un message du temps de l’enfance, son amie Sarella l’avait laissé pour lui. Ne pas le lire. Jamais. Laisser dormir ce qui est immortel. Heure du temps recommencé.

    Sur la place le car attend. Le car de la ville. Le prendre pour aller vendre ses fromages et quelques herbes. Sa production lui permet de continuer les traditions, le passé, le sien, celui de tous les siens, d’affirmer un vécu trop longtemps écrasé, nié, renié. Dire non à la culture imposée, à la double culture mensongère, polyphonie artificielle et folklorique, babiole pour touristes en mal d’exotisme. Tomé n’y croit pas, n’y croit plus. Il a essayé pourtant, à Nice, dans d’autres villes encore, foyers d’agitation estudiantine, pour, au bout, le refus, la révolte totale. Sont venus ensuite les certitudes, les arrogances, les combats, la clandestinité.

    Il a été heureux alors, Tomé. Il tenait le maquis, son palais vert, ses amis étaient avec lui, et ces liens ancestraux faits de solidarité, d’estime, de provocation, l’aidaient à vivre en dehors des règles et à se cacher des gendarmes. Les motivations étaient nombreuses, fidélité, goût du risque, orgueil, folie, pour l’honneur, pour sa justice, parce qu’il fallait le faire. Il s’était créé un monde, ancré en lui et loin dans le passé. Histoire, ancêtres et traditions mille fois ressassées justifiaient un futur inventé qui ne laissait pas de place pour le doute. Mourir alors aurait été grand. Il le croyait du moins.

    Aujourd’hui il descend à la ville, la capitale régionale et ses excès à petite échelle, ses contradictions à trop vouloir ressembler aux cités de la grande terre, mais en gardant sa spécificité comme ils disent. Pauvres aveugles. La ville pour monnayer ses produits. Cher. Le juste prix de sa liberté qui, elle, n’en a pas. Alors, vendre encore plus cher pour risquer un refus. Sans se l’avouer, ce refus il l’espère comme un nouveau détonateur inventé à une révolte souhaitée, indispensable. Contradictions. Doute et rejet du présent sans utopies, envie d’une nouvelle fuite vers le passé lourd à porter mais si nécessaire, comme tout refuge trompeur. Tomé sait que les racines sont une drogue.Comment vivre sans racines ?

    Les fromages se sont transformés en une liasse de billets. La vitrine du libraire. Quelques titres en français. Ne parlent pas à Tomé. Plus de curiosité pour tout cela. Des ouvrages de l’île aussi. Titres racoleurs. Propagande. Des posters. Che Guevara. Sanbucucciu d’Alandu. Space girls. Foutaises. Même combat, prix du papier. Le journal du jour, un article en première page : « Bruxelles impose de nouvelles normes pour les productions artisanale ».

    Ce soir Tomé a trouvé son détonateur.

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