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  • Affaire Khashoggi : peine de mort requise pour cinq accusés, le prince héritier « MBS » dédouané
    https://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2018/11/15/affaire-khashoggi-le-parquet-saoudien-requiert-la-peine-de-mort-pour-cinq-ac

    Le procureur général saoudien a requis la peine de mort contre cinq accusés dans l’affaire de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi. Le parquet a, en revanche, totalement dédouané le prince héritier saoudien, Mohammed Ben Salman (dit « MBS »), a annoncé à Ryiad jeudi 15 novembre le procureur général adjoint, Shaalan Al-Shaalan.

    Ce dernier a également admis que M. Khashoggi, opposant de MBS et exilé aux Etats-Unis depuis 2017, avait été drogué et démembré au sein du consulat saoudien à Istanbul le 2 octobre. Les restes de l’éditorialiste du Washington Post ont ensuite été remis à un agent à l’extérieur du consulat.

    Le chef adjoint des services saoudiens, le général Ahmed Al-Assiri, avait ordonné de ramener de gré ou de force Khashoggi. Mais le chef de l’équipe de « négociateurs » dépêché sur place a donné l’ordre de le tuer, a fait savoir M. Al-Shaalan au cours de cette conférence de presse.

    La France estime que cette enquête du procureur général saoudien, et le défèrement devant la justice des dix-huit personnes arrêtées, « va dans le bon sens ».

    Mais cette version donnée par le parquet saoudien ne convainc pas la Turquie. « Toutes ces mesures sont certes positives, mais elles sont aussi insuffisantes », a déclaré le chef de la diplomatie turque, Mevlüt Cavusoglu, ajoutant qu’il n’avait « pas été satisfait » par certaines explications avancées jeudi par la justice saoudienne.
    « On nous dit que [Khashoggi] a été tué parce qu’il se serait opposé à ce qu’on le ramène dans son pays. Mais, en réalité, ce meurtre, comme nous l’avons déjà dit, a été planifié. Le dépeçage du corps n’était pas spontané. Ils avaient d’abord ramené les personnes et les outils nécessaires pour le faire. En d’autres termes, ils avaient déjà planifié comment ils le tueraient et comment ils le découperaient. »
    « Il ne faut pas que cette affaire soit refermée de cette manière, a poursuivi M. Cavusoglu. Nous allons faire tout ce qui est notre pouvoir pour faire la lumière sur tous les aspects de ce meurtre. »

    La Turquie a par ailleurs demandé mercredi l’ouverture d’une enquête internationale, ce que refuse Riyad. « C’est quelque chose qui est rejeté », a déclaré jeudi le ministre des affaires étrangères saoudien, Adel Al-Jubeir, lors d’une conférence de presse, en rappelant que le royaume saoudien disposait d’un organisme d’enquête.

    Les Etats-Unis, eux, ont annoncé des sanctions financières ciblées contre dix-sept responsables saoudiens impliqués dans le meurtre du journaliste. Celles-ci consistent à bloquer tous les biens ou avoirs des personnes visées aux Etats-Unis, et à interdire aux ressortissants américains de faire des affaires avec elles.

    Parmi les personnes visées figurent des membres de la garde rapprochée de MBS : Saoud Al-Qahtani et son « subordonné » Maher Mutreb, ainsi que le consul général d’Arabie saoudite à Istanbul, Mohammad Al-Otaibi.

  • La politique du feuilleton (2/2) : l’Arabie saoudite refait le passé – Culture et politique arabes
    https://cpa.hypotheses.org/6626

    Il n’en reste pas moins que rares sont les occasions, en Arabie saoudite, de rappeler le passé arabiste d’une partie importante de la population (surtout dans les classes intellectuelles) à cette époque. À ce titre au moins, le feuilleton dans lequel Nasser al-Qasabi se met une nouvelle fois en vedette prouve toute sa singularité. Pour autant, la lecture qu’il propose de l’histoire de son pays reste assez discutable car les spécialistes de l’Arabie saoudite s’accordent tous pour souligner le caractère pérenne, voir fondateur dans la construction de cette entité politique, de l’alliance passée entre la famille Al Saoud et les leaders du courant wahhabite. Par ailleurs, et même si c’est bien moins évident dans le feuilleton que dans le discours médiatique tenu à son sujet, il est également très discutable, d’un point de vue historique, d’associer étroitement le virage conservateur de la fin des années 1970 à la révolution islamique en Iran. Mais il est vrai que, pour la propagande du courant libéral que s’efforce de diriger MBS, cette association présente le double avantage de dédouaner la famille qui a imposé son nom à ce pays tout en diabolisant, une fois de plus, l’adversaire du moment, à savoir l’Iran.

    #cpa