organization:parlement espagnol

  • #Catalogne : les dangers de la guerre économique de Mariano Rajoy
    https://www.mediapart.fr/journal/international/191017/catalogne-les-dangers-de-la-guerre-economique-de-mariano-rajoy

    Mariano Rajoy, mercredi 18 octobre devant le Parlement espagnol. © Reuters L’exode de près de 700 sièges sociaux d’entreprises catalanes vers l’Espagne est souvent présenté comme la preuve de la “folie” du projet indépendantiste. Il s’agit plutôt de la partie visible – et sans conséquence – des pressions économiques de Madrid, qui mène là une stratégie périlleuse.

    #International #dette_publique #economie #Espagne #euro #Indépendance_de_la_Catalogne #zone_euro

  • #Catalogne : Madrid prend le risque d’activer samedi l’article 155
    https://www.mediapart.fr/journal/international/191017/catalogne-madrid-prend-le-risque-d-activer-samedi-l-article-155

    Mariano Rajoy, mercredi 18 octobre devant le Parlement espagnol. © Reuters Fin du suspense : le gouvernement de #Mariano_Rajoy a annoncé la tenue d’un conseil des ministres extraordinaire samedi, pour lancer la procédure de mise sous tutelle de la Catalogne.

    #International #Carles_Puigdemont #Espagne #indépendance

  • Plus de quarante ans après la mort de Franco, le Parlement espagnol a voté une résolution pour exhumer les restes du dictateur et les transférer hors du mausolée du Valle de los Caídos, où il repose avec d’autres combattants. Ce lieu de pèlerinage pour les nostalgiques du franquisme renferme également une crypte qui contient les ossements de près de 34 000 victimes de la #guerre_civile_espagnole. Il est depuis longtemps la cible du mouvement mémoriel, « dynamique bien que divisé », que décrivait Jean Ortiz en 2009.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2009/02/ORTIZ/16784 #st

    http://zinc.mondediplo.net/messages/64868 via Le Monde diplomatique

  • « L’imposteur » : #Javier_Cercas décortique la mystification d’#Enric_Marco
    http://culturebox.francetvinfo.fr/la-rentree-litteraire-2015/limposteur-javier-cercas-decortique-la-mystification-denric-

    « L’imposteur » raconte l’histoire d’Enric Marco, un homme qui avant d’être démasqué en 2005, par le jeune historien Benito Bermejo, a dupé toute l’#Espagne. Au sortir du franquisme, en 1975, cet homme sans relief particulier a réussi à se faire passer pour ce qu’il n’était pas, s’inventant un passé fantasmé de résistant antifranquiste et de déporté, mêlant avec roublardise faits réels et pure invention, qui le conduira à la présidence de la principale association espagnole des victimes du nazisme.

    • Si son titre reprend celui d’un article paru sur le même sujet dans le Combat Syndicaliste #CNT-AIT (Numéro 92 octobre/novembre 2005 ), et repris dans CENIT sans citer la source , il semble faire quelques impasses historiques ...

      Voici le texte original de la CNT-AIT paru en 2005.

      UN IMPOSTEUR NOMME MARCOS

      En avril 1978, un dénommé #Enrique_MARCOS accède à la fonction de Secrétaire général de la #CNT_espagnole. Quelques temps après, il en est exclu. Il devient par la suite un des principaux fondateurs de la #CGT_espagnole (scission réformiste de la CNT). Tout ceci se passe dans les quelques années qui suivent la mort de Franco et la fin de ses quarante années de dictature(1975).

      C’est un moment où des foules considérables découvrent la CNT. Un moment ou son audience est extraordinaire. Ainsi, quelques semaines à peine après la mort du dictateur, plus de 40 000 personnes étaient réunies au cours du premier grand meeting de la CNT - pas vraiment autorisé - dans la périphérie de Madrid (San Sébastian de los Reyes). Quelques mois après, c’était une foule de quelques 500 000 personnes qui saturait les remblas pour un meeting géant à Barcelone. C’était un moment où la CNT était en capacité de mener des luttes importantes, qui ont pu paralyser le pays (lutte des pompistes) et qui ont souvent été victorieuses. Un moment crucial pour la renaissance de l’anarchosyndicalisme. Il faudra toute une série de coups d’arrêts pour stopper ce développement.

      Enrique Marcos a été l’instrument de l’un d’entre eux. Depuis mai 2005, il est au centre d’un scandale retentissant dans tout le pays. Le parcours de Marcos, partiellement dévoilé aujourd’hui, contribue à éclairer l’histoire de l’anarchosyndicalisme dans l’ère post-franquiste d’une lumière plus crue.

      La CNT, Enrique MARCOS y avait fait son apparition - qu’il présentait comme une réapparition - à la fin des années 70. Dans cette période de convulsion sociale, il exhibe un glorieux passé militant : il a combattu dans la colonne Durruti. Il est ensuite passé en France, où, comme tant d’autres anarchosyndicalistes, il s’est lancé dans la Résistance. Arrêté par la Gestapo, torturé, il est déporté vers les camps de la mort. Donnant plusieurs centaines de conférences sur le sujet chaque année, il devient ce que la presse espagnole appelle "le déporté espagnol le plus connu". Il préside d’ailleurs la principale association de déportés. Enrique Marcos, qui entre-temps a catalanisé son identité en Enric Marco (une façon de brouiller les pistes) voit ses mérites reconnus. En 2001, la Generalitat (le gouvernement catalan) lui décerne la "Croix de Saint Jordi", sa plus haute distinction civile, pour, entre-autre, " toute une vie de lutte antifranquiste et syndicaliste" (1). Le 27 janvier 2005, c’est lui seul qui représente les déportés lors du premier hommage rendu aux victimes de l’holocauste par les Cortès (le Parlement espagnol). Le 8 mai dernier, il devait en présence du Premier ministre, José Luis Zapatero, être la vedette d’une commémoration officielle sur le site de Mauthausen, camp où plus de 5000 antifascistes espagnols ont été exterminés.

      Mais ce jour là, Enric Marco, est "malade". Il a été prévenu que le scandale va éclater : un historien a eu la curiosité de consulter les archives du Ministère espagnol des affaires étrangères. Il y a trouvé les pièces qui prouvent qu’en 1943 monsieur Enric Marco - ou Enrique Marcos, comme on voudra - était certes en Allemagne, mais volontairement, sous contrat avec l’entreprise DeutscheWerk. Comme l’écrit la presse espagnole : "Jamais il n’est parti d’Espagne entant qu’exilé. Jamais il n’a fait partie de la Résistance française. Jamais il n’a été en camp de concentration" ( "Veinte Minutos" ). Ajoutons pour notre part que, probablement, il n’a été dans la colonne Durruti et que jamais, certainement, il n’a jamais été anarchosyndicaliste.

      Mais alors comment expliquer le passage d’Enric Marco à la tête de la CNT renaissante de la fin des années 70 ? Juan Gomez Casas qui, lui, a réellement milité toute sa vie, a posé publiquement la question (2) : "Qui est Marcos ?” demandait-il alors, avant de conclure “cet individu une fois parvenu, à force de mensonges, à obtenir la confiance des anarchosyndicalites, n’a eu de cesse de les trahir". Car là est bien le rôle qu’a joué Marco.

      Pour le comprendre, faisons un retour sur la "transition démocratique" espagnole. Elle débute dans un climat d’ébullition, une sorte de "Mai 68" chronique. Une nouvelle génération surgit dans la vie politique espagnole et se lance à corps perdu dans la bataille. Malgré l’épée de Damoclès d’un coup d’État militaire, malgré la répression, les luttes se développent. Les classes dirigeantes, veulent se "démocratiser", mais sans perdre une miette de pouvoir. Elles négocient alors avec les "forces de gauche" le "Pacte de la Moncloa" : en échange de la légalisation du Parti communiste, d’un retour à la"démocratie", d’une amnistie, d’élections et certainement de quelques prébendes, tout le monde se met d’accord pour accepter la monarchie et une politique d’austérité anti-ouvrière.

      Tout le monde sauf la CNT. Car si les deux autres syndicats (Commissions ouvrières et UGT) en bonnes courroies de transmission de leur parti respectif (communiste pour l’une, socialiste pour l’autre) acceptent le marché, la CNT le refuse. La CNT, à qui la Révolution de 36 et sa résistance acharnée pendant les quarante années de dictature assure un prestige, une légitimité et une capacité d’action considérable, devient alors la bête à abattre. Tout est bon pour cela (3).

      A côté desprovocations, des assassinats de militants (4) l’exacerbation de tensions internes fournit une arme essentielle contre la CNT. C’est là, bien entendu, que nous retrouvons Enric Marco, lui qui déclare, par exemple, en septembre 1979, au cours d’une conférence de presse qu’il a convoqué en qualité de Secrétaire général de la CNT :

      "Le 8 décembre aura lieu le Vème congrès confédéral de la CNT, qui mettra fin à de longues années de sectarisme et debureaucratie de l’exil…Il est nécessaire de mettre fin à toutes tentativesde contrôle de l’exil … (Il faut) reconsidérer notre stratégie syndicale ... Nous devons établir des relations avec les autres organisations de travailleurs". "Etablir des relations avec les autres organisations de travailleurs" ,

      c’est-à-dire avec les signataires du pacte de la Moncloa, on voit tout de suite à quoi cela pouvait mener.

      Quant au débat sur la place de l’exil (5) dans la CNT, il faut se souvenir que l’exil, avec toutes ses faiblesses, était à ce moment là garant d’une continuité historique et surtout d’une continuité révolutionnaire. Insulter les militants de l’exil, afficher qu’il fallait en finir avec eux, s’était clairement indiquer vouloir rompre avec une orientation révolutionnaire. Marco, avec quelques autres, s’est chargé de cette tâche. Ce que nous apprenons aujourd’hui permet d’apporter une réponse à l’interrogation de Juan Gomez Casas. Qui est Marco, qui est cet homme qui, dans la période cruciale 75/80, était au premier plan en tant que porte-parole d’une organisation que l’État espagnol s’était juré d’abattre ? La première partie de la réponse est simple : un fieffé menteur. Quant à la seconde, que chacun se fasse son opinion. Pour notre part, nous soulignerons simplement que c’est dans des archives ministérielles qu’un historien a trouvé, rangé à sa place, le dossier sur la vie de Marco dans les années 40.

      Tous ceux qui ont eu une expérience minimale de la police franquiste et de la police post-franquiste (c’était d’ailleurs la même) savent avec quel soin méticuleux elle recueillait et analysait le moindre renseignement sur les militants. C’était même une obsession. Il est donc tout à fait impossible qu’à l’époque où Marcos était Secrétaire national de la CNT, le ministre de l’intérieur n’ait pas eu entre les mains les preuves qu’il mentait et que toute la biographie qu’il étalait déjà dans la presse était fausse. Il lui suffisait de lâcher cette information pour abattre médiatiquement le "N°1"de la CNT et porter un coup à la crédibilité de cette organisation. Pourtant, la police, qui ne reculait devant rien a gardé soigneusement le secret. Soit qu’elle s’en soit servi comme "fil à la patte" pour obtenir de l’imposteur ce qu’elle voulait, soit que l’imposteur…à vous de conclure (6).

      (1) La contribution historique de cet imposteur à l’éclatement de la CNT et à la création de la CGT méritait bien la reconnaissance d’un gouvernement, fut-il régional.

      (2) Voir son livre "Relanzamiento de la CNT, 1975/1979", éditions CNT-AIT, 1984.

      (3) En particulier les manipulations policières. Exemple historique, l’incendie de la "Scala" : Le 15 janvier 1978, alors que la CNT, seule, réunissait à Barcelone 15 000 manifestants contre le pacte de la Moncloa, des cocktails Molotov sont lancés contre une salle de spectacles, la Scala. Quatre salariés, dont deux adhérents de la CNT, meurent carbonisés. Aussitôt, une campagne médiatique ordurière se déclenche contre la CNT, accusée d’être assez folle pour brûler ses propres adhérents. La CNT n’avait pourtant rien à voir. Il est établi que c’est un nommé Joaquin Gambin, indicateur de police, qui est à la source de cet incendie criminel. Notre journal de l’époque (les pages en français d’"Espoir") avait dénoncé les agissements de cet auxiliaire de police - et de quelques-uns autres qui infiltraient la CNT - avant même son incendie criminel.

      (4) Ainsi, Agustin Rueda, était-il assassiné par des matons de la prison de Carabanchel, le 14 février 1978…

      (5) L’exil, c’était les militants qui avaient fait la révolution et qui s’étaient réfugiés ensuite hors d’Espagne. Leur combat n’avait jamais cessé et ils ont servi de support à la CNT clandestine de l’intérieur pendant toute la dictature.

      (6) Dernière curiosité dans ce dossier : C’est dans le camp de Flossenbürg que Marco prétendait avoir été interné. Vous n’aviez probablement jamais entendu parler de Flossenbürg. Moi non plus. Il faut être assez versé en histoire pour le connaître et encore plus pour savoir que pas un seul des Espagnols qui y sont passés n’a survécu. Ainsi, Marco ne risquait pas de rencontrer un témoin gênant. Mais comment Marco a-t-il eu accès à ces informations très confidentielles ?

      -----------------------------------------------------
      Les "merdias" à l’œuvre : Si, quand il était à l’honneur, les médias n’ont jamais ressenti le besoinde rappeler que Marco avait été un des responsables de la CNT, une fois sa supercherie découverte, ils se sont précipités pour publier cette information. Par contre, ils ont tous, ou presque, oublié de mentionner qu’il avait été exclu de la CNT dès 1979 et qu’il avait créé la CGT en 1989. Deux "détails" certainement sans importance. La palme de la désinformationrevient au Monde dont l’éditorial (13 mai) pouvait laisser entendre que Marco était toujours secrétaire national de la CNT.
      -----------------------------------------------------

      Le Combat Syndicaliste N°92 octobre/novembre 2005

    • Entretemps j’ai commencé à lire ce livre à la bibliothèque du Comité d’Entreprise de la Très Grande entreprise qui m’emploie et c’est ultra bien, on est immédiatement captif du sentiment d’imposture et de ses ramifications. Quand je l’aurais fini je le volerai à la bibliothèque pour l’offrir à @mona (si ça ce n’est pas de la #private_joke). Et cela m’a permis de constater que la photographie que je trouvais très belle sur la couverture est de Werner Bischof, un photographe dont habituellement je me lasse vite. Il faut toujours approfondir.

    • @aude_v Non, pas lu. L’histoire me dit bien quelque chose, je crois que ce n’est d’ailleurs pas un phénomène isolé. Notamment aux Etats-Unis. S’agissant de la #prive_joke avec @mona c’est davantage à propos du sentiment d’imposture que de véritable imposture. Tu te souviens du titre ou du nom de l’auteur ?

      Et sinon pour l’Imposteur de Cercas, je trouve que cela démarre très fort, mais là je dois en avoir lu un petit quart, je trouve que cela patine un peu, je vais quand même m’accrocher. Il y a en plus des ficelles qui sont tellement grosses que je vois ben qu’elles vont resservir à un moment ou à un autre plus tard dans le récit, et j’ai toujours un peu de mal avec ce genre de procédé quand il est un peu voyant.

  • #Expulsions_à_chaud ou « #Push-back » à l’espagnole

    Le 16 octobre, le Parlement espagnol a entamé le débat sur le projet de « Loi de sécurité citoyenne », instrument juridique controversé surnommé par ses opposants #ley_mordaza (#loi-bâillon). Une disposition rajoutée à la va-vite par le gouvernement veut légaliser les « renvois à chaud » (#devoluciones en caliente), c’est-à-dire les expulsions immédiates des migrants qui parviennent à franchir les trois barrières séparant les enclaves de Ceuta et Melilla du territoire marocain. Cette pratique, existant depuis 2005, n’a attiré l’attention des médias et des politiciens qu’en septembre 2014, après l’inculpation par le Tribunal de Melilla du colonel en chef de la Guardia Civil de la ville. Une vidéo présentée au tribunal par l’ONG Prodein montrait le refoulement immédiat et violent de migrants arrêtés entre deux barrières. Pour pouvoir statuer sur ce cas, le tribunal a dû se pencher sur la question de l’emplacement de la frontière. Le Ministère de l’Intérieur s’est défendu de procéder à des « renvois à chaud », affirmant que les personnes arrêtées ne se trouvaient pas sur le territoire espagnol, au sens de la « frontière opérationnelle » telle que définie par le gouvernement. Il soutient que « face à l’entrée massive de migrants », l’Etat aurait déplacé, « par une décision libre et souveraine », la frontière avec le Maroc à l’intérieur de la troisième barrière. Les personnes se trouvant entre une barrière et l’autre auraient donc été renvoyées sans qu’il y ait violation de la procédure prévue par la Loi sur les étrangers, qui en cas de « renvoi » stipule une série de garanties juridiques, dont l’accès à une procédure d’asile. Des ONG nationales et internationales rappellent que le concept de frontière opérationnelle et les renvois à chaud sont contraires au droit international. En particulier, ces derniers violent le principe du non-refoulement.

    http://www.asile.ch/vivre-ensemble/2015/02/17/expulsions-a-chaud-ou-push-back-a-lespagnole
    #Espagne #asile #migration #frontière #Maroc #refoulement

    • (FR) L’organisation a mis sur la table « la nécessité de mettre fin aux refoulements automatiques » à la suite des évènements qui ont eu lieu samedi dernier : un groupe de personnes originaires d’Afrique subsaharienne est resté plus de 10 heures perché sur la barrière de Melilla. (plusieurs blessés dont une personne encore dans le coma, à l’hôpital de Melilla)
      Le HCR rappelle que l’amendement à la loi sur les étrangers approuvé le 12 mars 2015 ne permet pas les refoulements automatiques puisqu’il fait référence aux obligations internationales qui doivent être respectées par l’Espagne en matière de droits humains et de protection internationale. L’organisation demande ainsi que soit mis en oeuvre un « mécanisme d’identification des personnes en nécessité de protection et leur dérivation vers la procédure d’asile », de même que le respect des « garanties fondamentales comme l’ouverture d’un dossier individuel, une assistance juridique, d’interprétariat et une attention médicale lorsque cela est nécessaire, ainsi que la référence explicite au principe de non refoulement ». Par ailleurs, le HCR considère nécessaire d’établir « un cadre procédural clair » quant à l’action des corps et forces de sécurité de l’Etat, qui inclue les mécanismes de garanties précités qui ne sont pas respectés à cause des « refoulements à chaud ».

      elfarodigital.es/melilla/sociedad/174865-acnur-expresa-la-necesidad-de-terminar-con-las-devoluciones.html

  • #Espagne : pour votre #sécurité, merci de garder la bouche fermée
    http://www.courrierinternational.com/dessin/2014/12/15/espagne-pour-votre-securite-merci-de-garder-la-bouche-fermee

    C’est un Parti populaire bien seul qui a adopté ce 11 décembre la Loi organique de sécurité citoyenne au Parlement espagnol, raconte El País, « face à tous les autres groupes parlementaires, qui la voient comme une ’loi baillon’ et considèrent qu’elle enfreint des #libertés fondamentales ».

    Une loi née dans la chaleur des manifestations

    Dans un objectif proclamé de protection des citoyens, cette loi limite le droit de manifester et prévoit des amendes pour les participants à des manifestations non-autorisées. Aini, se réunir ou manifester, sans autorisation, dans des installations publiques relève de la catégorie des fautes « très graves », passibles d’une amende allant de 30 001 à 600 000 euros. La loi introduit également une sanction pour tout « manque de respect et de considération » vis-à-vis des forces de l’ordre, qui ne serait pas suffisant pour constituer une infraction pénale, et interdit par exemple de filmer des #violences policières contre des manifestants. Le gouvernement de Mariano Rajoy a déposé ce projet de loi il y a un an. Et, s’il a été édulcoré, il continue de susciter l’indignation. Il doit désormais passer par le Sénat, avant d’entrer en vigueur.

    Le Diario de León, replace cette loi dans son contexte : la crise économique et son cortège de mesures d’#austérité ont donné lieu à d’importantes #mobilisations. Il ne fait aucun doute, écrit le quotidien régional, que cette loi est « née dans la chaleur des manifestations », et qu’elle vise à les limiter. Ainsi, poursuit-il, « en 2007, l’année avant la crise, on a recensé 4 527 regroupements [...]. En 2013, ce chiffre a grimpé vertigineusement jusqu’à atteintre 43 170 », soit dix fois plus, « sans compter les #manifestations qui n’ont pas été recensées ».

    Vanity Fair Espagne relève 15 choses qui vont disparaître. Il n’y aura, par exemple, plus de campements. « Adieu au #15-M [mouvement des #Indignés]. Les forces de sécurité pourront déloger ’immédiatement’ l’occupation de la voie publique ». Fini aussi les calicots hostiles au Premier ministre : désormais, « on ne pourra pas brandir de pancartes ou crier des consignes clairement hostiles ou vexatoires à l’égard de l’Espagne, des communautés autonomes ou de ses symboles et institutions ».

    Enfin, est également prévue dans ce projet une norme destinée aux #migrants qui pénètrent massivement dans les enclaves espagnoles de Ceuta et Melilla, sur les côtes africaines. Elle autorise la police et la garde civile à les appréhender sitôt foulé le sol espagnol et à les remettre directement aux autorités marocaines. Cette pratique, appelée « renvois à chaud », est « expressément interdites jusqu’à présent », rappelle El País, car les migrants ont le droit d’introduire une demande d’#asile et de consulter un avocat.

  • En Espagne, le gouvernement conservateur de Mariano Rajoy a présenté le 20 décembre un projet de loi visant à abolir le droit à l’interruption volontaire de grossesse (IVG), légalisé en 2010. Le texte, qui doit être soumis « rapidement » au Parlement espagnol, fait de l’#avortement un délit pur et simple, sauf en cas de viol ou de « risque physique ou psychique pour la mère ». Dans un article publié en mars 2010, Sabine Lambert expliquait notamment que le mouvement anti-IVG restait important « en #Espagne et aux Etats-Unis ou en Amérique latine, sous le poids de la religion » et à la faveur d’un discours, relayé par les médias, reléguant les femmes « dans les sombres recoins de leur fragile psyché ».

    « Une affaire de bonnes femmes », par Sabine Lambert (mars 2010)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2010/03/LAMBERT/18915

    Guérilla contre l’avortement aux Etats-Unis (décembre 2013)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2013/12/GOURDON/49905