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  • La tolérance pour la #polygamie illégale encourage le #rapt des filles
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    Le projet de loi prévoirait également l’imposition d’une amende aux prêtres islamiques qui béniraient des unions qui ne seraient pas préalablement enregistrées au niveau de l’État. Les dignitaires religieux (mollahs) jouent un rôle social crucial dans les villages en fournissant un prétexte religieux aux coûtumes que l’État considère comme étant tabou, particulièrement les rapts de futures mariées, une pratique traditionnelle datant de l’époque soviétique qui s’est perpétuée après l’indépendance du Kirghizistan.

    Cette pratique étant illégale, la plupart des mariages qui en résultent ne sont pas initialement enregistrés auprès de l’État. Cependant, les mollahs aident souvent à confirmer ces mariages forcés aux yeux des communautés locales en présidant tout de même les cérémonies de mariage islamique (« nikâh »).

    Le Code civil kirghize prohibe également la polygamie qui est sanctionnée par une peine de prison de deux ans. Cependant, cette pratique est très répandue parmi les hommes qui, financièrement, peuvent entretenir plus d’une épouse. Les mollahs peuvent également approuver une union polygame en célébrant le « nikâh »

    L’échec du projet de loi lorsque le débat a été ouvert le 26 janvier a détérioré les relations entre les parlementaires masculins et leurs homologues féminines. L’une d’entre elles a affirmé que quelque 94 hommes sur les 120 que rassemble le Parlement kirghize soutiennent la polygamie.

    Munara Beknazarova de Open Line, une ONG basée à Bichkek qui offre du soutien aux victimes d’enlèvement, a expliqué que dans de nombreux villages les mollahs sont conscients du fait que le rapt de futures mariées est « contre les principes islamiques », mais qu’ils célèbrent tout de même les unions si les futures épouses déclarent être consentantes.

    « Au moment où le mollah arrive, la future épouse a souvent été intimidée physiquement, parfois violée et menacée d’exclusion sociale. Il est évident que, de cette manière, elle finit par être consentante », a expliqué Beknazarova. Elle soutient également le fait qu’une union non enregistrée prive la femme concernée ainsi que par la suite, ses enfants, de leurs droits civiques.

    #femmes #sexisme #Kirghizstan