organization:partie 3

  • Génomique et sexisme : des femmes, des hommes et des chimpanzés | Allodoxia
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2017/12/12/genomique-et-sexisme-femmes-hommes-chimpanzes

    Une réfutation récente d’un propos de Claudine Junien, Nicolas Gauvrit et Peggy Sastre, sur le fait qu’en gros la différence entre hommes et femmes est aussi grande qu’entre humains et chimpanzés.

    Claudine Junien use depuis deux ans de tout son poids de professeure émérite de génétique et membre de l’Académie nationale de médecine pour diffuser l’idée suivante : la « différence génétique » entre hommes et femmes est égale à 1.5%, une différence selon elle quinze fois plus grande que celle existant en moyenne entre deux hommes, et comparable à celle existant entre le chimpanzé et l’humain. Comme on va le voir, le calcul de ce pourcentage est plus que spécieux dans son principe et complètement erroné dans sa mise en œuvre, et ces deux comparaisons n’ont aucun sens. La mobilisation de cette rhétorique fallacieuse ne peut s’expliquer autrement que par une volonté de défendre à tout prix ce qu’elle appelle « la cause du sexe biologique », ce qui n’est pas sans rappeler certains précédents.

    PARTIE 1 – PREREQUIS DE GENETIQUE
    Vocabulaire et notions de base
    Caryotypes et spécificités du X et du Y chez l’humain et le chimpanzé
    Zoom sur la région spécifique au chromosome Y humain
    Nombre de gènes et taille du génome humain
    Eléments de génomique comparative
    Variabilité génétique humaine
    Signification fonctionnelle d’un pourcentage de différence entre génomes humains
    Différence génomique entre humains et chimpanzés

    PARTIE 2 – BREVE HISTOIRE DE L’ARGUMENT DE CLAUDINE JUNIEN
    Début des années 2000 : Mattei, Ginger et compagnie
    2005 : Carrel et Willard publient des données à prendre avec des pincettes
    Publicité/communication des résultats de Carrel et Willard
    Relais fantasque de l’étude de Carrel et Willard dans les médias anglo-saxons
    Relais plus factuel dans les médias français, faux et trompeur par Peggy Sastre
    2006 : mise en question de la portée des résultats de Carrel et Willard
    2008 : confirmation de la portée limitée des résultats de Carrel et Willard
    Peggy Sastre enfonce néanmoins le clou, puis Claudine Junien arrive en renfort
    Le fameux argument arrive dans la bouche de Claudine Junien
    Déploiement de l’argument choc

    PARTIE 3 – POURQUOI C’EST MULTIPLEMENT FAUX ET INEPTE
    Calcul de la « différence génétique » entre femmes et hommes
    Prise en compte des niveaux d’expression
    Comparaison avec la différence entre deux humains de même sexe
    Comparaison avec la différence entre humain et chimpanzé

    #Odile_Fillod #Claudine_Junien #Nicolas_Gauvrit #Peggy_Sastre #cerveaux #différence #hommes #femmes #chimpanzés #vulgarisation #science

  • Les adultes surdoués – | Une sociologue chez le coiffeur
    https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/02/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet

    Partie 1 : présentation des ouvrages et considérations scientifiques et sémantiques
    https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/02/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet

    Partie 2 : caractéristiques des surdoué-e-s
    https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/17/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet

    Partie 3 : quel ouvrage choisir ?
    https://systemececilia.wordpress.com/2013/11/17/les-adultes-surdoues-comparaison-des-ouvrages-sur-le-sujet

    Entre 2008 et 2012 sont parus au moins quatre ouvrages vulgarisateurs sur les « adultes surdoués »[1]. C’est un sujet qui m’intéresse, je me suis donc précipitée dessus lors de leur parution en librairie. Mais en bonne perfectionniste, j’étais ennuyée : comment en lire un sans les lire tous, de peur de manquer un élément important ? D’un autre côté, est-ce vraiment utile de lire ces quatre ouvrages pour comprendre ce dont il est question ? Pour éviter à quelqu’un d’autre cet effroyable dilemme, j’ai décidé d’établir une petite comparaison de ces quatre ouvrages, afin d’y voir plus clair :
    – Siaud-Facchin Jeanne, Trop intelligent pour être heureux ? – l’adulte surdoué, Odile Jacob, 2008 (1)
    – de Kermadec Monique, L’adulte surdoué – apprendre à faire simple quand on est compliqué, Albin Michel, 2011 (2)
    – Petitcollin Christel, Je pense trop – comment canaliser ce mental envahissant, Guy Trédaniel Editeur, 2012 (3)
    – Bost Cécile, Différence & souffrance de l’adulte surdoué, Vuibert pratique, 2011 (4)

  • « En #Espagne, c’est au #musée que ça se passe (4/4) : La Radio de #La_Casa_Encendida »
    http://syntone.fr/en-espagne-cest-au-musee-que-ca-se-passe-44-la-radio-de-la-casa-encendida

    Dernière étape de notre série sur les radios de musées et de centres d’art en Espagne : #La_Radio_de_la_Casa_Encendida#Toña_Medina et #Ángeles_Oliva forment un tandem de femmes-orchestres radiophoniques selon leurs propres termes.

    #webradio #Kamen_Nedev

  • « En #Espagne, c’est au #musée que ça se passe (2/4) : #Radio_Reina_Sofía »
    http://syntone.fr/en-espagne-cest-au-musee-que-ca-se-passe-24-radio-reina-sofia

    Petite sœur de Ràdio Web MACBA, la Radio du Musée Reina Sofía est née à Madrid en 2011. Malgré le contexte de crise, elle produit des contenus élaborés, notamment une collection propre d’art sonore.

    #webradio #Andrea_Zarza #Blake_Carrington #José_Luis_Espejo #Olga_Sevillano

  • « En Espagne, c’est au musée que ça se passe (1/4) : Ràdio Web MACBA »
    http://syntone.fr/en-espagne-cest-au-musee-que-ca-se-passe-14-radio-web-macba

    Depuis une quinzaine d’années, des #radios ont fleuri dans les #musées et les centres d’arts en Espagne : au #MACBA, le Musée d’Art Contemporain de Barcelone, au Musée Reina Sofía à Madrid, dans les Centres culturels de la Casa Encendida et du Círculo de Bellas Artes également dans la capitale. Toutes sont des webradios à la demande qui proposent des émissions sous forme de podcasts. Seule Radio Círculo diffuse en continu (streaming).

    Quel que soit leur profil ou leur mode de fonctionnement, il s’agit de projets courageux qui investissent des territoires souvent délaissés par les radios publiques et privées. Évoluant au rythme d’internet, ces radios sont devenues peu à peu la mémoire sonore du lieu qu’elles habitent. Fragiles, elles survivent tant bien que mal à la crise, se réinventent constamment, portées corps et âme par des artistes, chercheur·se·s, journalistes et passionné·e·s, au sein d’institutions qui fournissent un soutien mais peu de moyens. Cependant, même à petite échelle, elles sont aujourd’hui les épicentres de la #création_sonore et radiophonique en #Espagne. Quatre portraits à suivre sur Syntone.

    #RWM

  • L’impuissance comme idéal de beauté des femmes – Antisexisme
    http://antisexisme.net/2016/01/02/impuissance-01

    Cet article était à l’origine censé être une simple introduction à un article très long, faisant partie de la série sur l’objectivation sexuelle. J’ai décidé de le fragmenter pour une lecture plus aisée, et d’en faire une série d’articles sur l’impuissance comme idéal de beauté des femmes

    Partie 2 : Un beau corps féminin est un corps qui ne prend pas trop d’espace

    Partie 3 : Un beau corps féminin est un corps à l’air jeune voire enfantin et qui est sexualisé

    Partie 4 : Un beau corps féminin est un corps qui exprime l’abnégation

    Partie 5 : Sorcières et féministes, quelques figures de la laideur féminine

    Partie 6 : Conclusion

    #femmes #beauté

    via @monolecte

  • Conclusions sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -7-

    Partie 1 : ►►http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : ►►http://seenthis.net/messages/429289
    Partie 3 : ►►http://seenthis.net/messages/429820
    Partie 4 : ▻►http://seenthis.net/messages/430316
    Partie 5 : ▻http://seenthis.net/messages/430951
    Partie 6 : http://seenthis.net/messages/432385

    Conclusion.
    Dans sa conclusion l’auteur ne se contente pas de résumer la perspective générale de son travail et ce qu’il met en relief, mais rentre dans un débat politique et philosophique. Politique sur la question de l’origine d’une partie de la disqualification de la population à la participation politique, et philosophique en questionnant la démarcation entre science et non-science, et au final « pourquoi la science » ?
    Carnino soutient que « la science est la première puissance de transformation du réel, soit une force politique du premier ordre. » Et… en même temps qu’elle serait exclue du champ politique. [La seule manière de bien comprendre à mon avis cette assertion, et qu’elle est présentée comme objective et qu’on ne peut pas la remettre en question. Mais la formulation est particulièrement mauvaise].
    Cela aurait pour conséquence d’ exclure légitimement de la démocratie « un pan entier du social ». Et en même temps la science serait alors capable de tout promettre, sans être responsable de rien.
    [Je suis en désaccord avec cette conclusion. Je ne peux pas juger le travail de l’historien, et je ne peux que dire, qu’il apporte des connaissances intéressantes (sur ce qu’est la longueur réelle de la révolution par ex.), et permet effectivement de préciser pas mal de chose, et de déconstruire des idées reçues sur l’image que l’on a de la science (Une science pure, désintéressée. Des personnages charismatiques, entièrement rationnels, en fait fruit d’une reconstruction propagantiste tardive). Mais d’une manière qui a mon avis n’est pas la plus optimale (car au final il est difficile de mobiliser ses arguments dans un débat) voire organise une confusion sur ce que ce terme recouvre (puisqu’au final cette critique de « la science » ne parle que d’une image que l’on a, et ne permet pas d’en voir les différents sens qui sont souvent employés).
    La science en tant qu’image existe, mais cette image est différente et ne condamne pas les sciences en elle-même. Le problème réside dans l’État, le patronat, et aujourd’hui la culture qu’ils nous ont légués, qui nous donne des préjugés sur ce qu’est la science. Par ex. sur les promesses de la science… certains scientifiques font des promesses pour obtenir un budget, alors qu’ils savent qu’ils ne sont pas sur de ce qu’ils trouveront. D’autres soutiennent largement tel gouvernement ou action politique en mettant en avant leur aura de scientifique, ou leur travail, ils peuvent donc aussi avoir des responsabilités (mais l’on ne peux pas tirer de ces observations que la science en général à tout pouvoir et aucune responsabilité !).
    Si malgré une connaissance réelle de la science, on voit qu’elle sert les dominants, c’est aussi d’une part parce que des scientifiques eux-même adhère à ce projet, et d’autres part parce que ce sont les gouvernements et les patrons (d’industrie, de banques, des marchés) qui permettent a beaucoup de scientifiques de travailler, ou pas (en leur confiant un budget, ou pas), ainsi que des instruments et des sujets qui seront favorisés.
    Rappelons que les scientifiques ne sont même pas propriétaire de leurs publications scientifiques qu’ils doivent racheter (par ex). Et que contrairement à ce qu’a cru voir Carnino, la science a un besoin de la reproductibilité, et d’une évaluation transparente, alors que l’industrie à intérêt à cacher ses recherches, à faire du secret industriel… bref : de la propriété et du brevet.
    Si aujourd’hui un pan entier du social est exclue de la démocratie, ce n’est pas parce que la science là voulue, mais parce que c’est un mouvement de fond des gouvernants et des marchands que d’exclure la population de la décision politique. Et c’est dans cette perspective qu’ils font passer certains sujets comme étant purement techniques et/ou scientifique. Or la science ne dit pas ce qui est gentil ou méchant, bon ou mauvais, mais permet (et cela répond à la question « pourquoi la science ? ») parfois d’anticiper, de prévoir, et d’autrefois : de comprendre, d’envisager, d’éclaircir.]

    Autre chose : elle garantirai « la cohérence du progrès perpétuel et de l’univers infini – et engendre l’illusion d’une croissance illimitée possible et souhaitable. »
    [Décidément non. Le « progrès » est un terme qui connaît différent sens qui change en fonction des critères que vous prenez en compte. Il n’y a pas de raison de se laisser voler l’emploi et le sens des mots. Il suffit de demander, analyser, voir quels critères sont employés et d’en retirer, compléter ou proposer. Par ex. le progrès au lieu de n’être l’accumulation de savoir (positivisme) ou encore des techniques industrielles, peu au contraire être redéfini avec des critères comme durabilité, difficultés d’accés, capacités pour le maintenir et l’utiliser etc.
    Quand à la croissance illimité possible et souhaitable, ça ne vient pas de la science. Mais d’ambition politique qui tente de faire d’un savoir (l’économie) une science d’une part, et ensuite de réduire et biaisés les variables que peu prendre en compte ce savoir pour faire comme si les ressources était illimités par ex. Mais plus grave encore : le savoir économique n’a rien a faire avec l’idée du « souhaitable ». Quand on dit ce qui est souhaitable, on parle politique. Cette confusion est grave, car précisément, c’est se retirer la possibilité de dire non politiquement, que d’accepter l’idée que c’est la science, ou un savoir qui défini le bon ou le mauvais.]

    L’auteur revient sur la définition de la science, en critiquant l’épistémologie à charge. Pour lui elle « fournit le canevas interprétatif de toute connaissance et statue sur la scientificité ou l’irrationalité des jugements humains ». [Or c’est la relecture par les pairs qui statue sur la qualité d’un travail, pas l’épistémologie qui se pose des questions sur les critères employés… et même quand elle les critiques, elle n’est que rarement connues par des scientifiques eux-mêmes a qui ont ne laisse pas forcément le temps de s’en soucier. On voit d’ailleurs que la seule idée bien souvent qu’il reste serait la proposition de démarcation de Popper… celle-ci à pourtant largement était débattu et connaît de nombreuses limites.]

    L’auteur a l’air même de penser qu’aujourd’hui en quelque sorte, la question de l’épistémologie est réglée, qu’elle aurait accompli en quelque sorte son travail en faisant tombé « la rhétorique surplombante du vrai » .
    [Il n’en est rien, la question de la démarcation entre ce qui relève de la science et n’en est pas est toujours d’actualité, avec des débats sur ce qu’on appelle par ex. les pseudo-sciences, la différence entre science et savoir, l’explication du paranormal etc. (voir par ex. le livre Nonsense on Stilts de Massimo Pigliucci, ou son article The Demarcation Problem, A (Belated) Response to Laudan). Sans parler des débats engendrés par le confusionnisme et l’adhésion grandissante au complotisme. Qui d’ailleurs pose certainement à des historiens des problèmes importants concernant a minima la réception de leurs travaux.
    Il semblerai en fait que Carnino soit victime d’une confusion courante entre Épistémologie et Philosophie des sciences. On entends souvent l’épistémologie comme l’idée que chaque science questionne ses propres méthodes et la philosophie des sciences comme un raisonnement encore plus général sur ce mouvement d’ensemble, et entre autre qu’es ce qui constitue ou pas une science (par ex. traduit en français, le livre de Chalmers : Qu’est ce que la science ?). Le problème étant ici que quand Carnino parle d’épistémologie, il cite en fait des livres qui pourrait être rattaché à la philosophie des sciences.]

    [Enfin, je finirai en disant que la proposition que met en avant Carnino, selon laquelle la science est pour certains une religion (qui pour moi est une image de la science, qui par ailleurs à servi a des gourous) est aujourd’hui remise en cause, et pas seulement par des libertaires rationalisant, mais par divers conspirationnistes qui n’hésite pas à rejeter l’Histoire pour y préférer le Récentisme (voir le négationnisme), et l’Archéologie, pour l’idée des Anciens astronautes…].

    #science #pseudo-science #démarcation #industrie #politique #démocratie

  • Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -6-

    Partie 1 : ►http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : ►http://seenthis.net/messages/429289
    Partie 3 : ►http://seenthis.net/messages/429820
    Partie 4 : ▻http://seenthis.net/messages/430316
    Partie 5 : http://seenthis.net/messages/430951

    Ch. VIII. Résistance au progrès et religion de la science . Carnino montre que la science vient concurrencer la religion sur le domaine de la foi [de fides en latin, qui peu être compris comme « confiance ». Et de fait, on a confiance en un procédé, quand on ne peux pas l’expliquer soi-même] et que le « progrès scientifique » succéda a la vision eschatologique de l’église. L’auteur met en avant des procédés rhétoriques que les gouvernants utilisent pour justifier leurs emplois d’une certaine science (mythologie d’un avenir dans un progrès certains, martyrologie [où pourrait-on dire victimisation]).
    [Sa critique de « La science » et du « progrès scientifique » qui est en fait l’image d’une certaine science, construite par le pouvoir ; ne met pas en valeur, le fait qu’il y aie aussi des scientifiques (même minoritaires) qui critiquent les propositions du gouvernement. De même ce que l’on peut entendre par progrès ou progrès scientifique est discutable, mais Carnino semble en laisser la possibilité de définition qu’aux dominants. De fait, l’erreur est alors facile pour le lecteur : la science serai contre la population. Comme si cette rhétorique était spécifique, alors qu’il s’agit de procédés classiques de propagande. Les gouvernants ne s’y trompent pas, puisqu’ils qualifient leurs propres discours de : « propagande scientifique », comme le relève Carnino lui-même, mais par un autre angle].
    A travers la science et l’autorité qu’ils peuvent en tirer le gouvernement cherchent à perpétuer ses objectifs et trouve des alliés dans ceux qui peuvent en tirer bénéfices (dans l’ex. Que donne Carnino sur le maintient par la ville de Paris de l’irrigation de ses égouts, il s’agit des « cultivateurs qui s’enrichissent grâce à l’engrais »).
    [D’un point de vue libertaire, par ailleurs, je ne comprends pas que Carnino insiste tant sur des procédé rhétorique classique et peu sur le fait qu’un des problèmes est le refus de tout avis politique des administrés, pour n’entendre que des avis scientifiques (qui eux-mêmes seront sujets a des débats politico-scientifique comme par ailleurs, il l’indique sur l’origine de pathologies, entre un tenant d’une causalité microbienne, et un autre d’une causalité climatique)].
    Ch.IX La science est indiquée comme le moyen inédit pour stabiliser l’alliance industrielle et gouvernementale, en lieu et place de l’alliance royauté et chrétienté de l’Ancien Régime.
    [Il semble que l’auteur confonde une fois ce plus ce qui est scientifique, et ce qui se réclame scientifique. Ainsi, si on trouve effectivement des texte qui réclame un bon gouvernement par la science… ça ne signifie en rien, que c’est la science qui gouverne d’une part (et on se demande bien comment ?) et d’autre part en quoi le gouvernement en question serait scientifique ? Tout tiendrai dans la force d’un discours dont se revendiquent ceux qui encouragent, valident, ou tiennent le pouvoir.
    Qu’une science, et même des savants, travaillent activement à la monopolisation du vocabulaire de ordre, progrès, science et industrie par le pouvoir, doit-il empêcher par ex. des anarchistes d’indiquer que l’anarchie c’est l’ordre moins le pouvoir ? Doit-on préférer l’anomie, le désordre, à l’anarchie, parce que d’autres personnes définissent leur force comme étant celle de l’odre ? De la même façon qu’il y a différents ordres, ne peut-on concevoir qu’il existe différentes sciences (à conditions qu’elles aient par ex. en commun d’être toutes basées sur des preuves ?)]
    Ferry institue l’école, scientifique, non seulement comme lieu de connaissance, mais aussi de morale, afin de régler à la fois les problèmes intellectuels (soumissions à la religion) et politique (désordre civils) . Il fait de la propriété, un bien « légitime » en l’honorant car elle participe a une bonne cause : permettre l’éducation de tous, pauvres compris, à travers son imposition.
    Carnino, relève, enfin, ou tout de même, que les gouvernants ne suivent pas la science jusqu’au bout, mais tant qu’elle leur permet d’asseoir leur domination . Ainsi pour Ferry, si les élèves vont à l’école, ce n’est pas pour en fait des savants, mais pour les instruites de « certaines doctrines d’État qui importent à sa conservation. » (Jules Ferry). [Ce qui n’empêchera pas Carnino, d’entretenir la confusion en écrivant juste après que c’est « la science » qui va infuser la masse du peuple etc. Alors qu’il s’agit des professeurs, de leurs croyances et pratiques (et dans une moindre mesure des gouvernants et de leur législation].
    Finalement l’auteur rappelle l’ignorance, très actuelle à cette époque du sophisme naturaliste . C’est-à-dire que beaucoup de personnes confondent les « lois de la nature » avec des « lois morales » qu’il faudrait établir [malheureusement, il suffit de voir l’eugénisme que l’on appelle abusivement « darwinisme social » pour le comprendre].

    #pouvoir #science #école #ferry

  • Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -5-

    Partie 1 : http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : http://seenthis.net/messages/429289
    Partie 3 : http://seenthis.net/messages/429820
    Partie 4 : http://seenthis.net/messages/430316

    Ch. VII.
    Le sens de « technologie » à changé au cours de l’histoire avec la science et l’industrie. Le terme servait d’abord a désigner et collecter l’ensemble des moyens permettant d’agir sur la matière. Il incluait aussi bien les métiers, les procédés techniques, que les machines. Les métiers en ont été exclus, les machines y sont resté mais procédés d’une collection et classification sas expérimentation ni causologie (connaissance des causes), et au cœur de ce grand ensemble se trouvait la « science des machines » proprement dite avec entre autre la cinétique.
    Cette modification sémantique est aussi pratique , puisque les manières de produire suivent aussi cette évolution , dans le vocabulaire d’une part, dans des descriptions de procédé qui devient de plus en plus précis et chimique, dans les lieux de production (qui de fabrique deviennent usine, industrie), et enfin dans le remplacement final du savoir faire artisanal par un ensemble de machine et procédé mécanique qui visent a obtenir scientifiquement la production (Carnino prend l’exemple de la fabrique de la bière, et plus loin celle de la pisciculture).
    Changement dans l’organisation du travail . Apparaît aussi l’incitation à la division en tâches et travaux, là ou l’artisan gérer ses pauses et pouvait être lié à sa vie familiale. Par ailleurs les machines sont valorisées en comparaison de la main d’œuvre susceptible d’être irrégulière ou de se composer en rapport de force. Plus besoin de travailleuses et travailleurs qualifiée, il suffit de suivre les manuels.
    [Des propositions qui cette fois relève plus clairement d’une politique qui à travers l’économie veux se faire passer pour science. Mais l’auteur enchaîne cette disposition aux précédentes puisque elles apparaissent dans les mêmes publications.
    Notons par ailleurs, que le remplacement des humains par les machines dans certaines activités n’est pas un problème en soi, cela pourrait nous libérer du temps si nous avions les moyens matériels à côté pour vivre… Autrement dit, à part les questions qualitatives, et de santé (pollution, mais aussi parfois psychologique [le travail aliénant existe avec ou sans machine]), la machine pose problème surtout à cause de l’organisation capitaliste. Celles-ci réclament un accroissement infini du capital, quel qu’en soit les moyens, et le plus rapidement possible.]
    Changement dans le marché et sa législation . L’auteur rappelle aussi plus tard que le train a pour ainsi dire forcé pratiquement « aux transformations légales et douanières, achève de faire pénétrer les règles du marché international au sein des régions les plus éloignées de la capitale. »
    [Je me permets de préciser sur ce point, qu’effectivement, Paris, à longtemps considéré les autres régions de la France comme ses colonies, ou elle allait puiser des ressources, y compris culturelle originale, qui furent mis en stéréotypes sous la forme du folklore. Cet extension de l’administration est aussi une occasion nouvelle de l’imposition autoritaire de la langue française].
    Science et industrie un même objectif et démarche . Ce que veux montrer Carnino c’est que « les postures scientifique et industrielle coïncident, non seulement dans leur objectif, mais bien dans leur démarche même. » La science se met pour ainsi dire à disposition de la réalisation industrielle, elle épouse ses difficultés pour tenter de les résoudre.
    Il ose même cette proposition : « L’exigence de reproductibilité, que les épistémologues ont toujours présentée comme étant l’apanage de la scientificité, est en réalité une dimension industrielle de la science elle-même : <citant Pasteur> « l’industrie a besoin de plus de stabilité et d’uniformité, soit dans la production, soit dans l’écoulement de ses marchandises » ». [Mais es-ce que cela veut dire qu’il peut existe une science sans reproductibilité ? Car c’est aussi une condition d’un savoir certains que de pouvoir vérifier les propositions d’autres chercheurs ? Cette corrélation n’implique pas à mon avis que toute science qui l’emploi travaille pour l’industrie… Carnino pense que cet argument de la science peux faire vitre pour l’industrie… mais aujourd’hui que voit-on ? Des brevets, un « secret industriel », ce n’est pas la reproduction publique ou comparative que veux l’industrie, c’est sa stabilité privée.]
    Le problème de l’invention scientifique . Semble complexe, d’un côté localement, avec des savoirs locaux, non-théorisés certain-e-s peuvent aboutir à une production originale, de l’autre des théoriciens voit la possibilité, mais pas sa mise en œuvre et vont in fine, recourir aux savoirs locaux pour ensuite mettre au point sa production industrielle.
    [Dans le cadre du capitalisme, les coopérations de ce genre ne sont peu appréciés, et l’on va chercher QUI est l’auteur de l’invention. Selon on récompensera les théoriciens, ou les pratiquants locaux, qui après tout, produisait aussi, mais juste pas avec une méthode industrielle… Le capitalisme va seulement reconnaître ce qui participe à son extension, alors qu’il serait possible de voir qu’il s’agit ici de deux types de savoirs, l’un théorique et l’autre pratique d’une part, mais aussi de deux types de possibilité quantitative de production, l’une artisanale, l’autre industrielle. Si on voit ces types de productions concurrentielles, parce que l’on cherche a produire « plus » et « plus vite » inévitablement on va en évincer une, pour reconnaître l’autre. Alors que si les besoins différents peuvent apporter des productions différentes et qu’ils sont satisfaits par elles, pourquoi chercher à en choisir un, au lieu d’apprécier au contraire l’inventivité de chacun-e qui permettrai de répondre à des besoins différents].
    Nous assistons au début de l’exploitation industrielle du vivant avec une forme particulière de pisciculture, mais surtout l’institution, le 10/02/1854 de la Société zoologique d’acclimatation (qui sera réformé en 1910 pour devenir la Société de protection de la nature et d’acclimatation de France) qui réuni différents acteurs, économique, gouvernementaux et scientifique pour organiser une nouvelle reproduction et exploitation du vivant.
    Carnino, insiste plutôt sur l’idée que c’est dans ce type de structure que naît pratiquement ce qu’on appelle la techno-science, ou plutôt la technologie. En tant que « alliance des pouvoirs politiques de la science et de l’industrie, c’est-à-dire en tant qu’association des macrosystèmes techniques et de rationalisation scientifique des processus productifs » [Toutefois je n’y vois pas quelque chose qui serait « plus science » que politique. Pour moi, il s’agit juste plutôt de politiciens qui enrôle a leur fin des scientifiques, qui par ailleurs ne demande pas mieux parce qu’ils en partagent une partie, si ce n’est totalement les objectifs. Ce que je veux dire, c’est que cette pratique me semble plus nécessaire à cause de l’objectif capitaliste, qu’à cause de la structure même de la science. Même s’il est clair que c’est une structure particulière de la science qui va alors être mis en avant, et prise comme si elle était « la science ». De même l’Histoire ne va alors retenir comme scientifique que les personnes qui, et Carnino le relève, vont se faire connaître ou légitimer.
    Il existe plusieurs modalités du savoir différentes (avec aussi des qualités différentes) qui co-existes, mais on ne retiendra, pas que les « vrai », mais que ceux qui correspondent au type de mode et de qualité de production exigé par le capitalisme. Ce n’est pas pour moi, contrairement à ce que dit Carnino, une science qui dépossède l’artisanat à des fins économiques [1], mais les fins économiques, qui légitimes un savoir contre un autre.
    Au final, mon impression profonde est que l’on se retrouve, comme c’est souvent le cas avec la critique des techniques et/ou des sciences, avec un axe qui est fondamentalement plus écologique que social, et qui donne priorité critique à des idées comme la croissance, le productivisme, l’extractivisme, la prédation, le remplacement du vivant par des machines, l’hybridation, la rationalisation au lieu d’une critique du capitalisme (ou anarchiste complète, c’est-à-dire pas seulement écologique, mais aussi sociale), qui par ailleurs peu comprendre les autres critiques (ou en écarter) mais qui dans tous les cas, les organisent et les reconnaîts différemment]
    [Carnino, relève cette citation fameuse : « Le pisciculteur doit étudier les lois biologiques, observer les faits naturels comme le voleur étudie le code pénal et observe le gendarme pour savoir jusqu’où et comment les défier sans trop de danger » (AN, F10 2630, conclusion de la troisième conférence de Chabot-Karlen.) Ce qui me permet de voir que le discours à évoluer, puisque Francis Bacon disait qu’il fallait « violer » la nature par les sciences, Descartes, s’en rendre comme maître et possesseurs, ici on parle de voler, aujourd’hui il me semble que l’on parle de connaître et mimer.]
    Toujours est-il que l’on passe de nombreux savoirs, et sciences, à l’idée qu’il existerai « La science » unique, produite en partenariat avec les différentes industries et gouvernements. Et ce changement semble bien avoir lieu aux alentours de 1850. [Mais il me semble important dès lors de ne pas rentrer dans une logique d’idéalisation de avant 1850, ni dans un dégoût de l’activité scientifique en général, mais bien de considérer que d’autres formes de production du savoir existes, dont certains peuvent répondre tout autant a une exigence de vérité, et ne pas servir que les moyens et les ambitions capitalistes].

    [1] Ch. VII, Les mutations de la technologie, §La technologie : du discours sur les techniques à la techno-science.

    #science #industrie #savoirs_locaux #technologie #inventions

  • Notes sur la lecture de "L’invention de la science" de Guillaume Carnino. -4-

    Partie 1 : http://seenthis.net/messages/428937
    Partie 2 : http://seenthis.net/messages/429289
    Partie 3 : http://seenthis.net/messages/429820

    L’état des conditions matérielles permettant la recherche dans les universités est mauvais. Bien que le gouvernement envisage une rénovation, ce sont finalement les craintes de la guerre qui vont intéresser à la science, afin qu’elle participe à l’amélioration de l’armement. On est loin d’une recherche « pure », c’est-à-dire désintéressée à l’intérieur de ces bâtiments. « La science pour la nation, c’est […] la science pour tous, mais la science par certains seulement », aux premiers rangs desquels, l’industrie. L’industrie est autorisée à financer les centres universitaires, et la plus grande part est « employée à la construction de laboratoires de « sciences appliquées aux besoins de l’industrie » ».
    La notion même de science pure , semble « quasiment inédite avant 1850 ». Elle permet de faire croire à un désintéressement de la part des chercheurs ou des personnes qui investissent en elle. Quand elle est employée pourtant, c’est pour l’intérêt des applications, c’est « la poule aux œufs d’or [1] ». Elle ne semble pas faire l’objet d’une opposition aux applications comme on en trouve les formes rhétorique aujourd’hui. Comme Carnino, le relève dans un rapport de Pasteur : « il n’existe pas une catégorie de sciences auxquelles on puisse donner le nom de sciences appliquées. Il y a la science et les applications de la science, liées entre elles comme le fruit à l’arbre qui l’a porté. » (Quelques réflexions sur la science en France).
    3ième Partie, chapitre VI . Carnino montre à travers Jean Baptiste Dumas et Louis Pasteur que la science ne s’occupe pas que de la production de savoir fondamentaux, mais devient aussi le moyen d’une amélioration, d’une évaluation, et d’un tri de nouvelles techniques et capacités techniques [2].
    Le savant y est aussi exposé dans sa recherche intéressée de financement n’hésitant pas à mettre en avant les bénéfices spécifiques qui pourrait éventuellement en être obtenu dans des domaines majeurs. Ou encore a breveté secrètement et rapidement le résultat de ses recherches. D’autres procédés plus exotiques sont aussi indiqués, comme des mise en scènes plus ou moins spectaculaires

    [1] Armand de Quatrefages, « De l’enseignement scientifique en France », Revue des deux mondes, t. XXII, 15/05/1848
    [2] « « La science » s’institutionnalise […] en tant qu’elle participe d’une stratégie délibérée de nombreux acteurs, pour qui l’expertise savante en matière de procédures industrielles apparaît comme une option cohérente permettant d’engrammer le progrès productif au sein de structures pérennes situées à l’interface de la connaissance scientifique et de la fabrication manufacturière. L’émergence de la science répond donc aussi à un besoin engendré par la complexification de la production industrielle, qui nécessite désormais moins le concours d’organisme économiques incitatifs que d’instances savantes de « tri » au sein de la masse des innovations techniques, puis de diffusion auprès des populations. Après 1850, « la science » recouvre donc un double effort de centralisation et d’expertise industrielle. ».

    #science #industrie #science_pure #budget

  • Une introduction à #Cornélius_Castoriadis (#castoriadis)

    cc @touti #dernier.e_des_mohicans, à propos de cette fameuse #autonomie : en effet, quelle pensée meilleure que celle de ce philosophe pour en parler ? :) je me suis dit qu’il serait bon d’écouter ce qu’il avait pu développer à ce sujet.

    http://journaldumauss.net/?Jean-Louis-Prat-Introduction-a

    Transcription partielle de la conférence donnée à la préfecture municipale de Porto Alegre en 1971, « La création historique et l’institution de la société / A Criação Histórica e a institução da Sociedade » (cf fichiers audio dans l’URL ci-dessus) :

    L’homme est un être qui cherche le sens, et qui pour satisfaire cette quête du sens, crée le sens .

    Mais d’abord et pendant très longtemps, il crée le sens dans la clôture ; et il crée la clôture du sens et essaie toujours d’y retourner, même aujourd’hui.

    Et c’est la rupture de cette clôture qui est inaugurée par la naissance et la renaissance, en Grèce et en Europe occidentale, de la philosophie et de la politique. Car la #philosophie et la #politique sont des mises en question radicales des #significations_imaginaires_instituées et des #institutions qui les incarnent .

    En effet la philosophie commence avec la question que dois-je penser, elle ne commence pas avec la question qu’en est-il de l’être. Il faut que l’homme se pose la question que dois-je penser d’abord, et cela généralement il ne le fait pas dans l’histoire. L’homme pense ce que lui disent de penser, la tribu, la bible, le coran, le parti, le secrétaire général, le sorcier ou n’importe quel autre.

    Mais ce n’est qu’à partir d’un certain moment, où l’homme se demande que dois-je penser vraiment ; et à ce moment-là, il ne se demande pas seulement que dois-je penser de l’être, mais aussi que dois-je penser de moi-même, que dois-je penser de la pensée elle-même, et que dois-je penser des lois qui existent. Mais si on dit que dois-je penser, on met évidemment en cause et en question les représentations instituées et héritées de la collectivité ; on ouvre la voie à une interrogation interminable . Or ces #représentations, ce sont, comme aussi les institutions en général ; elles font partie de l’être concret de la société en question, elles déterminent cet être. Si une #société est ce qu’elle est et pas autre chose, c’est parce qu’elle s’est crée ce monde particulier qu’elle a crée.

    Partie 1 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto1_la_crise_historique_de_l_institution_de_la_societe_Porto_Aleg

    Partie 2 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto2.mp3

    Partie 3 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto3.mp3

    Partie 4 :
    http://journaldumauss.net/IMG/mp3/casto4.mp3

    #audio #l'imaginaire_social_institué

  • Les 400 culs - Le #porno #féministe n’existe pas - Libération.fr
    http://sexes.blogs.liberation.fr/2015/08/12/le-porno-feministe-nexiste-pas

    « Lorsque j’ai réalisé mes premiers films X, je pensais que les bases de l’égalité homme-femme étaient suffisamment consolidées pour que nous puissions faire avancer le combat sur ce territoire. Les luttes anti-porno des féministes conservatrices me paraissaient ringardes et dépassées : je n’avais pas conscience du travail qu’il restait à faire. La révolution sexuelle n’est vieille que de quarante ans. Quarante ans, c’est trop court pour déconstruire des siècles de domination masculine. » Pour Ovidie, la pornographie n’a rien permis de changer : « Ce n’est qu’une forme de #sexisme devenu sexy qui reproduit des schémas archaïques ». Elle garde cependant l’espoir que la pornographie « féministe » permette de faire évoluer les mentalités. Son activisme consiste à réaliser des films où femmes et hommes se désirent mutuellement, dans un contexte propice aux aux gestes tendres et au vrai partage. Tout comme la réalisatrice suédoise Erika Lust, qui milite pour un « meilleur » porno (c’est-à-dire féministe), elle pense qu’il faut produire du cinéma de sexe éthique, avec de vraies valeurs.

    • des films où femmes et hommes se désirent mutuellement

      dans la mesure où il s’agit de films et de comédiens qui suivent le scénario, il s’agirait plutôt qu’ils fassent semblant de se désirer non ? à moins qu’il s’agisse à la base de partenaires dans la vraie vie, qui pour l’occasion se font filmer.

    • Les spectateurs non seulement sont capables de faire la distinction entre fiction et réalité mais ils tirent leur plaisir du léger hiatus qui sépare le porno d’un documentaire. L’aspect « authentique » des relations sexuelles fournit matière à jouissance : tout en sachant qu’il s’agit d’acteurs, le spectateur aime s’imaginer qu’il regarde du « vrai » et que « pour de vrai » les femmes pourraient dans la vraie vie s’offrir à lui comme des chattes en rut… ainsi que font les pornstars à l’écran. Tout ça n’est qu’un jeu imaginaire bien sûr. Comme tous les jeux, qui consistent à brouiller les frontières trop nettes que nous posons entre les catégories (bien-mal, mâle-femelle), la simulation pornographique est un espace de liberté qui consiste pour le spectateur / la spectatrice à se projeter dans une scène excitante car interdite.

      Les 150000 agressions sexuelles par an en France témoignent du contraire. Ca m’étonnerait que le publique du porno soit au courant des déchirures anales et autres joyeuseté coupé au montage. en plus aujourd’hui les hommes croient que les femmes sont imberbes a cause de ces films de proxénètes. Quelle hypocrisie ce blog de 400cul a chaque fois ca me sidèré.

    • Le probleme ici c’est surtout qu’Ovidie n’arrive plus à gagner son beurre avec ses films et que le label « féministe » n’illusionne plus personne, elle y compris. C’est tout de même sympas de sa part de reconnaître qu’elle se trompe depuis 15ans.
      Il y aussi un truc qui me chiffonne c’est cette idee que le porno feministe est pour les femmes et que Ovidie s’indigne que les femmes fantasme sur la soumission. Marc Dorcel déclarait la même chose quant il a ouvert son site porno pour femmes. Il disait mettre du porno soft car les femmes sont plus douces .... Essentialime bonjour. Je croi qu’il a fait un bide.

      Il y a aussi les effets de la pornographie (prostitution filmé et non sexualité filmé) sur l’imaginaire sexuel des femmes elles memes (et le truc classique de retourner la violence contre soi qu’on apprend aux femmes) et le phénomène d’escalade de violence que provoque l’accoutumence a ces images. En fait la prostitution filmé (c’est à dire le film de pénétrations obtenues sous la contrainte de l’argent) ne peut pas être féministe.

      Et pour la traduction de Dworkin je suis bien d’accord avec toi @thomasbhernard

      Édit : quelques #statistiques sur le porno en France
      https://penseesdoutrepolitique.wordpress.com/2009/09/10/les-francais-accrocs-a-la-pornographie
      97% des hommes ont deja regarder un film porno. 79% des personnes qui regardent du porno le trouvent « malsain » mais l’article ose se réjouir de la forte consommation d’images jugé « malsaine » dans les couples

      36% ont fait l’amour devant un film X, et 44% jugent que ces spectacles ont un impact positif sur leur désir.

      completement paradoxales ces réponses.

    • @koldobika, reste que sur toutes les plateformes qui font « comme youtube mais en porno », il y a de plus en plus (photos ou vidéos) de trucs amateurs postés par les gens, et que la recherche de trucs amateurs est dans le top des recherches, notamment en France. Et il me semble avoir lu (c’était pour les EU) qu’un peu plus de la moitié des uploads (de trucs persos) étaient faits par des femmes.

      C’est à prendre en compte mais bien sûr en gardant à l’esprit que plein de trucs amateurs reprennent peu ou prou les mêmes codes au final. Au moins, mis à part certaines exceptions, on peut se dire qu’il s’agit là de gens qui ne sont pas acteurs et qui ont vraiment du désir l’un⋅e pour l’autre.

    • le porno amateur c’est la meme escroquerie que le porno feministe ou la prostitution consentie. une espece de label qui donne bonne conscience a des consommateurs bien trop concient de leur ignominie. On ne peu jamais savoir face à des images filmes de pornographie si on n’est pas face à un viol. Tout comme un prostitueur ne peu jamais savoir si il comment un viol. Prétendre le contraire est de l’hypocrisie. Il n’y a pas de porno safe a part celui qu’on a fait soi meme tout seul, avec soi tout seul et qu’on se regarde avec soi meme ou en compagnie de ses partenair.e.s consentants. Et quant à se filmer avec son ou sa partenaire vu le nombre de porn-revenge pratiqué par les ex-hommes je déconseille vigoureusement la pratique car le porno est aussi une arme sociale contre les femmes.

      @thomasbhernard on s’est croisés :) mais nous sommes bien d’accord.

    • Sans vouloir faire dans la provocation, il y a quelquechose qui me gêne dans l’équivalence entre viol et travailleuses du sexe (prostituée ou actrice porno). Bien que ces dernières soient fréquemment victimes de viol, il me semble que l’on ne peut pas confondre une relation sexuelle non consentie, généralement accompagnée de violences physique et psychologique, et une relation sexuelle rémunérée. Dans ce dernier cas, peut-on, et doit-on, différencier la nature de l’exploitation sexuelle de la nature de l’exploitation salariale ? Car il me semble que, dans les deux cas, nous avons à faire à l’exploitation du corps de l’autre, même si notre société distingue le sexe du reste du corps.
      Si ma réflexion vous choque, j’en suis désolé, et je vous prie de ne pas m’insulter mais plutôt de m’expliquer mon erreur d’analyse.
      Il ne faudrait pas non plus tomber dans un relativisme exacerbé en se servant de mes propos : la sacralisation du sexe, et notamment du sexe féminin est un fait, qu’on le condamne ou non, ce qui implique un degrès de souffrance qualitativement plus fort dans le cas de l’exploitation sexuelle par rapport à l’exploitation du travail en général.

      Merci de votre compréhension.

    • Si vous posez la question à Merteuil elle répondra différemment de moi.
      De mon point de vue, une relation sexuelle rémunéré est non consentie. Et une relation sexuelle non consentie est du viol. On consent à l’argent, pas au sexe. La pornographie est de la prostitution filmé. Et à mon avis la prostitution et le porno ce n’est pas du sexe mais de l’oppression qui utilise le sexe comme outil d’asservissement. C’est pour cela qu’un porno féministe est impossible tout comme un porno éthique et pareil pour la prostitution.

      Pour la sacralisation du sexe « notamment féminin » quant on parle de porno ca me fait tout drôle. Je vous rappel que selon l’OMS dans le monde une femme sur 5 a subit une agression sexuelle avant ses 15 ans, une femme sur trois au court de sa vie alors niveau sacralisation du sexe des femmes on fait mieux. 96% des agresseurs sont des hommes 94% des victimes des femmes. En France les statistiques sont les même que celles de l’OMS, on compte environ 150000 agressions sexuelles par an.
      Moi il me semble que c’est seulement l’anus des hommes cis-hétéros qui est sacralisé par notre culture, pas le sexe des femmes, mais si je dit cela je passe pour une mal-polie.

      Et pour la comparaison entre « travail de sexe » et « travail du non-sexe » c’est une des raisons pour laquelle je refuse d’utiliser l’expression « travail du sexe » car cette comparaison est absurde et permet justement l’invisibilisation du viol normalisé qu’est la prostitution. C’est bien d’ailleur pour cela que les asso type STRASS et les prostitueurs utilisent cette expression et pas les abolitionnistes.

      Le travail tel qu’il est aujourd’hui c’est deja pas acceptable si on est anti-capitaliste. La prostitution est une survivance de l’esclavage et du viol rémunéré (comme le mariage l’est aussi et en fait le complément)

    • Ben hé, ouais c’est vrai hein, quelle différence ? Mais qu’ils sont cons ces prolos à se casser le cul à l’usine pour un SMIC en 35h/semaines alors qu’ils pourraient se faire la même chose en quatre fois moins de temps si ils tapinaient !
      Grumpf.
      Alors la différence fondamentale en fait, c’est que la prostitution engage une particularité sexuelle. Et le sexe, c’est quelque chose de légèrement plus engageant* que, par exemple, une poignée de main, du moins en général. Il y a des gens, et donc des putes, pour lesquels c’est du même acabit. Dans ce cas là ça roule pour eux pour ce qui est de cette problématique, c’est cool. Mais il y a aussi des gens, beaucoup, et donc des putes, beaucoup, pour lesquels le sexe engage un peu plus que des tâches non sexuelles.
      Ce n’est pas une question de « jugement moral de l’activité sexuelle », c’est un fait. C’est d’ailleurs ce même fait qui conditionne la possibilité de déposer une plainte pour agression sexuelle si quelqu’un vous colle une main au cul sans consentement. (Chose qui n’est donc pas envisageable si on vous touche plutôt le bras) C’est ce même fait qui donne un caractère particulier à l’agression qu’est le viol, ce qui permet par exemple de reconnaître et de prévenir divers symptômes post traumatiques à celles et ceux qui en sont victimes.

      http://melange-instable.blogspot.fr/2013/12/prostitution-vous-netes-pas-mes-allies.html

    • Merci pour vos éclairages.

      Quelques précisions :

      Quand je parle de sacralisation, je ne dis pas que ce qui est sacré est respecté, au contraire, je crois plutôt que le sacré est une cible privilégiée pour la violence : il n’est pas rare qu’un groupe religieux s’en prenne à ce qu’il y a de plus sacré chez l’hérétique. Dans ce sens, le sexe féminin est sacralisée de nos jours comme l’était la totalité du corps féminin il y a encore peu de temps. D’ailleurs, si je ne m’abuse, la France est l’un des rares pays où le monokini sur la plage n’est pas illégal.
      Quand au fait de toucher le cul ou le bras (@koldobika ), j’ai été surpris au Maroc de voir que les hommes avait très souvent les bras couverts, cette partie du corps semblant alors devoir être tout aussi caché que leur sexe (je me rends bien compte de l’aspect anecdotique de cette remarque par rapport au sujet que nous traitons, mais elle illustre comment les membres peuvent ou non être montrés selon les cultures).
      Cela dit,@mad_meg, en suivant votre conception du sacré, comme ce qui est inviolable (pardon si je déforme vos propos ou si le terme est malvenu), je vous rejoins sur le fait que

      c’est seulement l’anus des hommes cis-hétéros qui est sacralisé par notre culture

      Quand je parle de travail, je pense plutôt à ceux qui meurent sur leur lieu de travail plutôt que ceux qui bossent aux 35 heures ou au CNRS.

      Je note, par ailleurs, que dans l’extrait proposé par @thomasbhernard la chercheuse nous dit :

      De même, la métaphore qui consiste à dire qu’on ne se prostitue pas plus en louant l’usage de son sexe que celui de ses mains, ses jambes ou son cerveau. Franchement, pour l’instant, je suis incapable de justifier théoriquement ma position. Je ne sais pas quelle est la différence, c’est vrai.

      Et puisqu’il s’agit « d’une manière affective » d’aborder le sujet, je me demande donc si la séparation entre violence physique et violence sexuelle ne risque pas d’ajouter au traumatisme de la victime de viol, dans le sens où s’ajoute à la violence physique, un sentiment de « souillure », rendant plus difficile encore le traitement psychologique.
      Ce n’est donc en aucun cas pour minimiser le crime que je pose la question, mais au contraire pour minimiser l’impact du crime sur l’affect de la victime.

      Mais peut-être que ma position de mâle blanc né dans une #culture_du_viol ne me permet pas d’appréhender correctement ce sujet. Je pris donc les victimes de me pardonner si mes propos sont douloureux, et je m’abstiendrais alors de les rendre publics.

    • @koldobika Je viens de lire l’article que vous me proposez, et qui est plus nuancé que le laisse à penser les quelques lignes que vous extrayez. L’auteure conclut par :

      Moi, travailleuse du sexe qui ne proclame ni honte, ni fierté, qui suis entrée en prostitution par stratégie de contournement du travail traditionnel et comme palliatif à la précarité , qui n’ai pas le privilège de pouvoir revendiquer un « libre choix » par « amour du sexe », qui supporte le stigma putophobe et les conséquences des lois répressives, qui n’ai pas cette disposition qui lui permet de supporter des rapports sexuels non désirés sans en être un minimum marquée et blessée, qui brûle donc de colère quand elle vous entend affirmer que c’est tout à fait comparable de passer des produits devant une caisse ou de se taper une queue , qui ne cracherais pas le moins du monde sur une aide adaptée (donc financière, oui, je lâche le fait) concrète, non intrusive et crédible, je vous le dis sans détour : Vous n’êtes pas mes allié(e)s.

      Les deux passages soulignés par moi montrent que l’on peut « faire le choix » de la prostitution pour ne pas participer au travail traditionnel, « choix » qui n’est pas envisageable pour toutes. Dois-je préciser que je n’ai jamais pensé que l’on devenait prostituée par plaisir ? Le second rejoint mon commentaire précédent sur la nature du travail dont je parlais : celui qui fouille les poubelles dans le but de trouver des matériaux à vendre ou qui nettoie les chiottes des propriétaires de yacht se sent lui aussi « un minimum marquée et blessée ». Voyez comme les exemples qui me viennent en tête ont à voir avec la saleté, je pourrais les effacer pour en trouver d’autres mais je pense qu’il est plus informatif de les garder en vue de leur interprétation.

      Merci de votre compréhension

      PS : Par ailleurs je souscris aux dires de l’auteure quand elle dit :

      Moi ce que je trouve super réac, c’est de glorifier le cul comme LE plaisir absolu, surtout quand je vois combien il est AUSSI synonyme de traumatismes et de souffrances chez les gens, les femmes plus particulièrement. Le plaisir et le cul, ça ne tombe pas forcément du ciel, pour beaucoup, c’est quelque chose qui s’apprend, qui s’apprivoise, qui se cherche. C’est loin d’être forcément super évident.

      PS2 : Ne pouvons-nous pas critiquer une pensée comme étant de l’ordre de la morale sans pour autant nier la réalité de ses effets, ni taxer de moralistes ceux qui la véhiculent ? Il s’agit, pour ma part, d’identifier l’une des composantes de la réalité sociale et psychologique, dans le but d’en comprendre les effets, voire de les corriger si besoin est.

  • Les pouvoirs extraordinaires de France 2 (partie 2)
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2015/08/06/les-pouvoirs-extraordinaires-de-france-2-part2

    Avant de rentrer dans l’exploration de quelques-unes des idées erronées véhiculées sur les hommes et les femmes dans l’émission, il me faut préciser que je n’ignore pas que ces termes ne désignent pas deux catégories de personnes bien définies sur le plan biologique, mais que par souci de concision je ferai comme si c’était le cas. J’emploierai donc ces termes sans guillemets bien qu’il n’y ait pas de définition unique des frontières entre ces catégories (outre que quelle que soit la manière dont on les définit usuellement, il existe des personnes qui n’entrent dans aucune des deux). Ils seront présumés désigner les personnes dont les sexes chromosomique et gonadique sont congruents et appartiennent à l’une ou l’autre des deux catégories standard, ce qui dans l’immense majorité des cas correspond aux (...)

  • Les pouvoirs extraordinaires de France 2 (partie 1) | Allodoxia
    http://allodoxia.blog.lemonde.fr/2015/08/02/les-pouvoirs-extraordinaires-de-france-2-part1

    Sous prétexte de remettre en question les #stéréotypes de #genre, comme annoncé dans le synopsis et rappelé à maintes reprises au cours de l’émission [29], nombre d’entre eux sont au contraire résolument confortés : chaque « muscle d’homme » développe plus de force que « les muscles de femme », hommes et femmes n’ont pas intérêt à pratiquer les mêmes sports, les connexions cérébrales et le fonctionnement du cerveau diffèrent entre hommes et femmes, les femmes sont naturellement plus douées pour le langage, les hommes le sont pour la manipulation mentale d’informations spatiales, le fonctionnement cérébral et psychologique des femmes varie selon la phase de leur cycle sous l’effet de leurs hormones, les hormones de la grossesse modifient le cerveau des femmes de sorte qu’elles deviennent hypersensibles aux besoins de leurs bébés et développent un comportement maternel, la testostérone est "l’hormone de la libido", les femmes sont plus sensibles que les hommes, etc. Ces stéréotypes sont beaucoup plus répandus [30] et ont des conséquences pratiques, sociales et politiques incomparables à celles des rares stéréotypes déconstruits.

    #média #sexisme

  • #Peter_Watkins et #La_Commune_de_Paris : chronique filmée d’une insurrection - Les mots sont importants (lmsi.net)

    La Commune (Paris 1871) est réalisé en France, en 1999, par le cinéaste anglais Peter Watkins. Enrique Seknadje analyse ici les dispositifs indissociablement esthétiques et politiques à partir desquels le cinéaste produit une représentation très singulière de cet événement historique. Nous publions son article en quatre parties.

    Partie 1 : Un documentaire-fiction
    http://lmsi.net/Peter-Watkins-et-La-Commune-de

    Partie 2 : De « vrais » personnages
    http://lmsi.net/Peter-Watkins-et-La-Commune-de,1525

    Partie 3 : La Commune, un espace de liberté et de parole
    http://lmsi.net/Peter-Watkins-et-La-Commune-de,1526

    Partie 4 : Une histoire d’actualité
    http://lmsi.net/Peter-Watkins-et-La-Commune-de,1527
    #histoire #cinéma

  • Les cultures enclines au viol et les cultures sans viol. Le cas de certains lieux hautement propices au viol : les fraternités
    Partie 3 : Alcool, fêtes & viol – les fraternités étudiantes aux États-Unis
    http://antisexisme.wordpress.com/2013/06/05/fraternite

    Dans les articles précédents, nous nous sommes intéressées aux cultures sans viol et aux cultures enclines au viol, comme la culture occidentale. Dans cette partie, nous nous intéresserons à des micro-cultures, et en particulier à celles des fraternités étudiantes des Etats-Unis, que plusieurs universitaires, dont Peggy Reeves Sanday, ont étudiées, et qui se sont révélées être parfois très enclines au viol.

    #sexisme #viol #feminisme