organization:pentagon

    • L’ancien commissaire Darquier de Pellepoix osait avancer qu’à Auschwitz on n’a gazé que des poux, chevauchant l’hyper-criticisme de Robert Faurisson qu’a si justement déconstruit Pierre Vidal-Naquet dans Les Assassins de la mémoire. La rhétorique de M. el Khal, qui se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme - équivalence entre victimes et bourreaux - aboutira un jour à une ignominie semblable sur la Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde.

      Voilà qui habille Le Média pour l’hiver.

      #invectives

    • Ah ! mais oui chez Ballast c’est beaucoup mieux quand on enfonce ses consoeurs et confrères ! Bravo !

      Claude El Khal est notre correspondant au Moyen-Orient. Il a sa vision des événements et il affirme se méfier des manipulations provenant du régime syrien tout autant que des belligérants américains ou européens. Il a raison. Les guerres sont des moments où l’information est manipulée à des fins stratégiques. Le journalisme consiste à prendre ses distances avec les sources belligérantes. À rappeler que les civils sont des victimes innocentes. Sa position est raisonnable, et juste. Il ne choisit qu’un seul camp : celui de la paix et de la préservation des vies. Ceux qui attaquent sa position trouvent peut être qu’être tué par une bombe américaine est moins condamnable que par une bombe russe ? Pour moi, ceux qui bombardent sont tous coupables. On peut bien condamner le régime syrien soutenu par les Russes. On peut aussi condamner la Turquie d’Erdogan soutenue par les américains et les européens. On peut condamner l’Arabie saoudite armée par la France. On peut condamner l’Iran qui arme le Hezbollah. On peut condamner les djihadistes armés par les américains. On peut condamner la France, les européens, les USA qui organisent le chaos dans cette région du monde. On peut condamner les intérêts des multinationales de l’armement, du pétrole et du gaz qui tirent profit de la situation. Mais on ne peut pas condamner un journaliste comme Claude El Khal qui a le courage de dire tout haut que le seul camp qu’il fait sien est celui des civils, des enfants, qui vivent l’enfer. Claude El Khal a raison de refuser que l’on diffuse des images dont on ignore la provenance, dont on ignore la véracité. Chaque fois que vous voyez des vidéos sur la Ghouta : demandez-vous qui a filmé, sous la protection de qui, pour faire passer quel message, pour servir les intérêts de qui ? ce n’est pas la première guerre de communication, ce n’est pas la première fois que « l’opinion publique internationale » est soumise au matraquage et à la propagande des belligérants. Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants.

    • Nous passerons sur le fait que les propos sur le conflit syrien de Robert Fisk - ne connaissant qu’un seul ennemi : l’Occident — ont été dénoncés non seulement par des confrères journalistes [16], mais aussi par les chercheurs et experts de la révolution syrienne.

      Fisk en prend lui aussi pour son grade. La note 16 sensée servir, j’imagine d’argument contre Fisk, pointe vers le Courrier International, article de 2007 (!) publié initialement dans Haaretz. On devra se contenter de cela pour conclure que Fisk n’est pas crédible (et négationniste, donc, cf. la conclusion).

    • Pour mieux comprendre son engagement au sein de la « résistance civile à l’occupation syrienne du Liban » évoqué dans l’article d’Audrey Kucinskas pour L’Express

      Je n’oublierai jamais le 13 Octobre 1990.

      Je n’oublierai jamais les avions syriens qui lançaient leurs missiles sur les dernières régions libres du Liban. Je n’oublierai jamais la terreur des femmes, des hommes et des enfants sous le feu aveugle des canons du régime baathiste. Je n’oublierai jamais les larmes des pères, des mères, des fils et des filles au moment de la reddition.

      Je n’oublierai jamais les soldats de l’armée libanaise massacrés alors qu’ils étaient prisonniers. Je n’oublierai jamais le silence de mort qui a accompagné l’entrée des troupes syriennes à Baabda. Je n’oublierai jamais les tirs de joie de la soldatesque d’occupation quand l’invasion fut achevée.

      Je n’oublierai jamais que parmi ceux qui se divisent aujourd’hui en 8 et 14 Mars beaucoup ont applaudi et crié victoire, certains après avoir pilonné sauvagement les régions libres, d’autres après avoir participé aux combats contre l’armée libanaise.

      Je n’oublierai jamais que tout ça s’est passé avec la bénédiction du monde entier, de ceux qui veulent aujourd’hui abattre le régime syrien, ceux qui le décrivent depuis si peu comme criminel et barbare : les Etats-Unis, l’Europe, la France socialiste à laquelle appartenaient déjà messieurs Fabius et Hollande, la Ligue Arabe, les monarchies du Golfe, la Turquie… Même l’Iran et Israël étaient à l’unisson.

      Je n’oublierai jamais les heures noires de ce jour funeste et la nuit sans étoiles qui s’est abattue sur nous. Je n’oublierai jamais les 15 ans qui ont suivis. 15 ans de répression, de pillage organisé, de corruption institutionnalisée. Je n’oublierai jamais la peur, la rage, la tristesse, la mort.

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2015/10/je-noublierai-jamais-le-13-octobre-1990.html

    • Je reviens à ma première question, et la chaleur de « nos » commentaires sur SeenThis me fait me la poser de manière encore plus lancinante : qu’y a-t-il dans la question syrienne pour susciter de telles passions au sein d’une certaine gauche (française et au-delà européenne) ? Sur le Chili, le Vietnam, d’autres conflits encore, à tort ou à raison, je peux m’expliquer la ferveur de certains engagements. Peut-on dire la même chose de la Syrie ? Une fois posé le despotisme très connu par un demi-siècle d’expérience du régime, on ne sort pas d’un constat assez simple à faire : la majorité de la population n’a pas vraiment rejoint le mouvement (y compris à ses débuts), par peur, par calcul, par expérience, etc., c’est un fait. Si la majorité silencieuse s’est exprimée en Syrie, c’est par le départ, dans les pays voisins, en Europe et ailleurs... Et du côté des adversaires du régime, quel est le poids de mouvements révolutionnaires qu’on peut raisonnablement soutenir quand on a précisément une sensibilité de gauche, par rapport à des milliers de « rebelles » puisque c’est le terme utilisé, mercenaires, pillards, fanatisés, manifestement à la tête des opérations à partir de l’été 2011 ?
      Je précise que ma question est aussi naïve que sincère et que je serai ravi d’entendre des explications qui tiennent...

    • Selon Le Courrier international : @gonzo

      Comme le rappelle Michael Jansen, spécialiste du Moyen-Orient au quotidien The Irish Times, « les villes […] de Ghouta orientale sont tombées sous le contrôle des combattants rebelles en 2013 et sont aujourd’hui le dernier refuge de fondamentalistes de la Faylaq Al-Rahman (Légion de Rahman) et de la Jaish Al-Islam ( Armée de l’islam ), soutenue par l’Arabie Saoudite , dans la région de Damas ». Le régime de Bachar El-Assad cherche actuellement à « exercer des pressions militaires » sur cette zone pour se débarrasser de ces combattants.

      https://www.courrierinternational.com/article/syrie-sous-les-bombardements-du-regime-la-ghouta-orientale-re

      Raisonnablement je ne peux soutenir aucun de ces mouvements fondamentalistes (Faylaq Al-Rahman), salafistes (Jaish Al-Islam) et djihadistes (Tahrir Al-cham) qui prennent la population en otage de même que le régime de Bachar et je continue de partager le point de vue de Claude El Khal et du Média :

      Au Média, nous n’acceptons pas l’instrumentalisation. Nous disons clairement que les belligérants doivent cesser leurs bombardements que ce soit à Damas, la Ghouta, au Yémen. Qu’ils cessent de massacrer des civils. Si d’autres médias estiment qu’il faudrait prendre le parti des USA et des européens, qu’ils le fassent. mais ne rêvez pas : Le Média ne s’alignera sur aucun camp. Notre camp c’est la paix et la vie humaine. Ce sont vos guerres, pas les nôtres. Nous sommes avec les peuples. Et si vous trouvez nos positions angéliques, laissez nous penser que les vôtres sont belliqueuses, sources de haine, de souffrance. Nous ne faisons de mal à personne. Et vous ? Comme Jean Jaurès : nous défendrons la paix. Que ceux qui veulent la guerre y envoient leurs enfants .

    • Sur un point qui a l’air important dans le débat, l’article de @lundimatin dit uniquement que « Faylaq al Rahman » est affilié à l’ASL et que d’autres groupes les considèrent comme « laïcs et apostats » (mais on ne sait pas ce qu’en pense réellement les auteurs de l’article). Du coup ce serait des « gentils » ?

      Mais en revanche la carte du Monde, elle, dit que « Faylaq al Rahman » se revendique de l’ASL, et surtout que c’est un groupe « à dominante islamiste » !
      (Et je suppute qu’il est possible et peut-être courant que des groupes islamistes traitent d’autres groupes islamistes de laïcs et apostats car ils ne sont pas d’accord, mais bon je n’y connais rien…)

      L’effectif d’environ 30% est le même dans les deux, mais par contre du coup ils disent donc plutôt l’inverse sur ce groupe :
      – Dans un cas le groupe EST affilié à l’ASL et est présenté comme pas islamiste du tout (mais c’est l’avis d’un autre groupe islamiste et non des auteurs eux-mêmes).
      – Dans l’autre, le groupe SERAIT affilié à l’ASL, au conditionnel car c’est le groupe lui-même qui se revendique, et il est présenté comme majoritairement islamiste.

      Je n’ai rien à en dire mais c’était juste pour souligner la différence.

    • @baroug : non. Burgat n’a pas attendu autant de morts avant de s’attaquer directement à la gauche anti-impérialiste (thème fondateur des fanboys de la révolution syrienne) dès août 2012 :
      https://www.facebook.com/francois.burgat/posts/318712458225901

      Rappel encore : 2 mois plus tôt il prétendait aussi avec Caillet que Nusra n’existait pas et était une invention du régime commentant des attentats false flag. Fadaise complotiste dont l’utilité est de maintenir la supériorité morale des partisans de la militarisation de la contestation syrienne.

      L’attaque contre Oumma par le même Burgat, c’est l’année d’après, juin 2013 :
      https://seenthis.net/messages/147381
      (l’attaque contre le nationalisme arabe classique étant aussi un thème favori de la part de fanboys).

    • Le pire dans toute cette histoire, c’est que la guerre idéologique, de la vérité ou des contre-vérités (peu importe) risque non seulement de masquer les réalités de ce conflit qui perdure depuis le printemps 2011 mais aussi de banaliser auprès de l’opinion ce genre de situation. Saura-t-on jamais combien de victimes aura fait cette guerre parmi les civils désarmés ? Combien de personnes ont fui devant ces atrocités (Syrie et pays voisins) ? La première erreur commise le fut (à mon avis) par le « camp occidental » qui décida de livrer des armes aux « rebelles » et d’envoyer des instructeurs auprès des factions belligérantes. On connait ensuite l’enchainement fatal : la Russie poutinienne intervint à son tour parce que, hein, on allait pas laisser les États-Uniens tripatouiller tout seul dans ce merdier, déjà que,avec les précédentes ingérences en Irak et en Afghanistan (depuis 1979, juste après l’invasion soviétique), ils avaient déjà bien pourri l’ambiance, sans compter le soutien inconditionnel qu’ils accordent à l’état d’Israël. La guerre des communiqués prit rapidement le relais. Chaque « camp » se dota d’alliés de circonstances (Turquie, Iran, n’oublions pas non plus les nations euro-atlantistes) qui en rajoutèrent dans la désinformation et le brouillage médiatique.
      Ce qui se passe au Proche-Orient (Moyen-Orient, Levant) depuis la fin de l’empire ottoman et surtout depuis la découverte de la manne pétrolière dans cette région est un naufrage de la soit-disant civilisation et, comparés à cela, les camions d’essence de « Mad Max Fury » ressemblent juste à une histoire de petit chaperon rouge pour faire frissonner les enfants avant qu’ils ne s’endorment. Bonne nuit ! Pour le brouillard, on a ce qu’il faut en magasin ...

      Et - pardonnez-moi si j’m’excuse, j’allais oublié un point TRÈS important dans la série des « on ne saura jamais » ; c’est le chiffre d’affaire des marchands d’armes (toutes catégories confondues) lié à ce conflit.

    • Non mais que certains, et Burgat et Filiu dont l’un est connu depuis longtemps pour croire et entretenir l’idée d’un islamisme « de gauche » et l’autre fétichise peut être les révolutions arabes en général, aient été en avance sur cette fracture c’est une chose. Mais de toute façon, elle est ancienne, et vous la connaissez tous puisque bien antérieure au conflit syrien ; vous en étiez déjà acteurs.
      Après, je pense que l’intensité du conflit, qui est le plus meurtrier de la décennie, doit jouer un rôle dans la généralisation de la fracture à gauche, si l’on peut dire.

    • Tout à fait @sombre

      @nidal La faute à la vieille gauche aveugle et égoïste !

      « C’est triste et cruel mais c’est comme ça : la force d’inertie intellectuelle d’un pan entier de cette bonne vieille gauche arabe et européenne est en train de l’empêcher de prendre un virage historique ! Son aveuglement dans le dossier syrien a plusieurs causes. L’une des toutes premières est une surenchère égoïste et intolérante dans l’appropriation privative du label anti-impérialiste :
      « Personne d’autre que nous, et surtout pas la génération de l’Islam politique ».

      Pour François Burgat, les islamistes ont toujours raison !
      https://mondafrique.com/francois-burgat-islamistes-ont-toujours-raison

      Peut on classer Burgat dans cette sphère de l’islamo-gauchisme dans le milieu intellectuel français, et qui joue le rôle des avocats du projets islamiste, d’une manière ou d’une autre ?

      Je n’aime pas du tout l’expression « islamo-gauchisme » qui est souvent employé par les islamophobes ou les milieux français islamophobes. Par ironie, je dirai, pour commencer, que F. Burgat n’est, de mon point de vue, certainement pas de gauche, si l’on se réfère simplement aux messages Facebook qu’il n’a cessé de diffuser au cours de la dernière campagne présidentielle française, dénigrant surtout Jean-Luc Mélenchon et ne manifestant pas, semble-t-il, beaucoup plus de sympathie politique ou électorale pour Benoît Hamon. Il est peut-être un peu plus « macroniste », une tendance plutôt sociale-libérale. Par certains côtés, j’ai l’impression que le politiste français veut être plus royaliste que le roi, soit en trouvant toujours de bonnes excuses aux islamistes légalistes dans leurs échecs, soit en étant encore plus optimiste qu’eux dans la capacité à mener à bien des combats politiques démocratiques et à gérer sans heurts des sociétés.

      Haoues Seniguer

    • Bon, si je résume ce que j’ai compris (pour @Baroug notamment) :
      – la gauche se mobilise parce qu’il y a beaucoup de victimes, ou encore la fracture devient plus importante du fait du nombre de morts : mais alors, pourquoi ce silence sur le Yémen ?)
      – on peut à la rigueur soutenir en fonction d’un pourcentage pas trop élevé d’islamistes vraiment méchants. En acceptant que ce soit possible, cela signifie qu’on se résigne à soutenir un truc qui ne sent pas très bon alors qu’on nous demande justement de ne pas nous poser de questions (et qu’on cloue au pilori celui qui le fait, El Khal en particulier)
      – le Moyen-Orient, terrain de jeu du capitalisme sauvage, OK @Sombre_Hermano mais pourquoi tant de personnes à gauche se sentent-elles obligées à coopérer ? Tout de même, et quelles que soient les souffrances passées, il y a (un peu) plus de lucidité sur le sionisme !
      _ quelques acteurs (Burgat, mais peut-être moi aussi, je ne m’exclus pas) ne seraient pas vraiment de gauche, d’où leurs positions étranges. Mais il ne s’agit pas de ces quelques exceptions, le nécessaire soutien aux types qui se battent dans la Ghouta est une opinion très largement majoritaire.
      Merci aux contributions, mais je reste avec mes questions :-(

    • Je peux parler de ce que j’en pense de mon côté :
      1) troubles internes (la « révolution »), dont à aucun moment il n’a été tout à fait possible de savoir si l’opération de « regime change » la récupérait ou l’initiait ;
      2) militarisation quasi-instantanée, daech simultanément en Irak et en Syrie, pertes gouvernementales très fortes ;
      3) on finit par avoir des informations sur daech et ses soutiens, et sur al qaida et ses soutiens, on apprend que les mécènes (comme l’article en parle sur Lundi Matin) sont la Turquie et quelques autres pays reconnus pour leur absence totale de respect de la vie humaine ;
      4) finalement, le régime s’en sort, et par force, c’est un carnage, les belligérants y jouant tous leur survie. On sait ce que c’est, on a quelques guerres derrière nous pour nous le rappeler.

      Je suis allé voir « Pentagon Papers », où on te rappelle obligeamment que dès 1954 des opérations de regime change et +++ étaient réalisées en sous main pour déstabiliser le Vietnam.

      Donc, il faudrait cesser de critiquer la couverture actuelle des évènements en Syrie au prétexte que les forces gouvernementales gagnent du terrain, parce que c’est bien de ça qu’il s’agit ?

      C’est une guerre à mort, entre deux armées visiblement de force plus ou moins équivalentes, les pertes équivalentes en nombre de chaque côté en attestent il me semble. Oui, les pertes civiles sont odieuses, un petit « Dresde » pour le moment. Je ne ferais pas de référence aux pertes de la Corée du Nord pour ne pas commettre de Point... CIA ?

      Deux armées bien équipées, qui font des massacres des deux côtés, des civils qui trinquent. Une documentation abondante sur les livraisons d’armes et sur les mécènes.

      Et donc, on reproche à certains que l’on dit « de gauche » de ne pas vouloir prendre parti dans ce tourbillon de propagande.

      Ce serait quoi le but ultime de cette prise de position que l’on devrait réaliser sans remettre en doute aucune des informations transmises ? De faire « encore plus de guerre » ?

      Notez que je n’ai pas encore parlé du droit international et de souveraineté. Je serais immédiatement accusé de parler comme Poutine. Mais... Bon... L’ONU, on lui demande beaucoup de juger si tel ou tel crime pris dans la multitude est un crime de guerre ou pas, mais on pourrait aussi l’utiliser pour dire si l’intervention de telle ou telle nation, en tant que « mécène » d’un des nombreux groupes anti-gouvernementaux, est légale ou pas, au regard du droit international. C’est moins vendeur que de laisser parler ses tripes en regardant des images de gamins ensanglantés, évidemment.

      Alors, 300000 morts, ça veut dire quoi ? Qu’on doit cesser tout esprit critique ? Ou ça veut juste dire que des deux côtés, aucun décideur n’a jugé nécessaire de cesser d’alimenter les belligérants ?

    • @biggrizzly, dans ton décompte, tu ne dis pas que sur les 100 000 civils tués, la très grande majorité l’a été par le régime. Je pense que c’est un des arguments majeurs de ceux qui considèrent que faire une équivalence entre les « camps » est problématique, pour le moins.

      Par ailleurs, je ne vais pas me faire l’avocat de la gauche anti-Assad (ou comme vous voudrez la nommer), je n’ai pas moi-même de position claire (et je vous lis tous avec intérêt pour essayer d’y comprendre quelque chose), mais il ne me semble pas qu’ils considèrent qu’il faut cesser d’exercer son esprit critique, mais encore une fois que renvoyer les deux camps dos à dos n’est pas une position tenable.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_civile_syrienne#Pertes_civiles

    • @gonzo Une de mes théories, est que justement sur la Syrie il y a eu une sorte de « résistance », ou méfiance, relativement large, et qu’elle s’est assez tôt exprimée contre la militarisation de l’opposition (donc début/mi-2012). Et ces résistances sur la Syrie ne se sont pas exprimées seulement dans les cercles militants de la gauche française, mais également dans les gauches arabes (article dès août 2012 dans le Diplo) :
      https://www.monde-diplomatique.fr/2012/08/DOT_POUILLARD/48029
      Les résistances et méfiances se sont plus largement exprimées assez tôt dans le monde arabe, notamment dans les milieux nationalistes arabes old school et leurs alliés (notamment en France) : Afrique-Asie, Labévière, toute la bande, désormais considérés comme de nouvelles incarnations du diable.

      Mais aussi dans des cercles officieux qui, normalement, doivent se taire. Je pense que, très tôt, les articles sceptiques de Malbrunot sur le sujet reflétaient, venant de ce bonhomme, le scepticisme des milieux du renseignement et de la défense en France.

      Et même chez les opposants syriens historiques, la militarisation n’a pas du tout fait l’unanimité. On a beaucoup cité ici Haytham Manna, et comment il a été largement mis sur la touche dès qu’il a dénoncé les dangers de la militarisation début 2012.

      Et plus largement, le sujet tabou que tu évoques de temps en temps : l’opinion syrienne n’a pas forcément basculé aussi unanimement qu’on a bien voulu se le raconter. Et surtout pas en faveur d’une escalade militaire à base de milices – pas par amour du régime, mais parce que ça ne s’était déjà pas bien passé à côté (Liban, Irak).

      Or, sur des révolutions précédentes, ça n’avait pas tellement moufté, ou pas aussi bruyamment. En particulier, la guerre sur la Libye, ça a été beaucoup plus discret. Il y a bien eu Herman (justement !) se payant la tête Gilbert Achkar (accusé de prétendre « micromanager » les bombardements de l’OTAN), mais ça doit être à peu près tout.

      Je pense que, notamment pour la Libye, il n’y a pas réellement eu besoin d’une bataille sur l’opinion publique ; on a eu du bombardement occidental old school, silence dans les rangs et le doigt sur la couture du pantalon. Sur la Syrie, ça n’a pas été le cas. Très rapidement il y a eu des résistances (voir ci-dessus), et cela par des gens très légitimes et ayant accès habituellement aux médias mainstream.

      Cette résistance inattendue, de la part de franges légitimes des militants, et de milieux acceptés dans les grands médias, je pense que c’est un des éléments qui ont rendu l’ambiance aussi féroce, parce que dès que la militarisation des « rebelles » se met en place, il y a un gros enjeu de conviction de la part de l’opinion publique. Et à ce moment on voit apparaître illico des attaques directes contre l’establishment du renseignement et de l’armée (un ramassis de fachos pro-Bachar), et contre la gauche pro-arabe (je te rappelle pas les délires). Parce qu’on n’est pas dans une discussion : il y a un besoin prioritaire de délégitimation de sources qui sont largement perçues, y compris dans les médias mainstream, comme usuellement légitimes et qui commencent à faire entendre leur opposition à la militarisation des « rebelles ».

    • @baroug Pour le Yémen, je pense comme toi que, comme personne ne France n’exige une intervention militaire dans le conflit au Yémen (ni dans un camp ni dans l’autre), c’est un gros élément qui évite qu’il y ait réellement des exclusions et des condamnations en hérésie.

      En revanche, pour le nombre de morts, la « comparaison » n’est pas si farfelue : mi-mars 2012, on évoque ici 8000 morts en Syrie :
      http://www.liberation.fr/planete/2012/03/14/quand-la-syrie-se-revolta_803029
      Or, la mi-mars 2012, c’est le fameux débat sur France 24 plein d’enthousiasme pour la militarisation de la rébellion, qu’Haytham Manna dénonce vigoureusement :
      https://seenthis.net/messages/225755

      Encore une fois : ce n’est pas pendant la première année que le débat s’envenime. C’est à partir de mi-2012 que les excommunications sont prononcées, et elles accompagnent la montée en puissance de la militarisation de l’opposition.

      Et puisque tu évoques la responsabilité de l’explosion du nombre de morts : c’est à partir de la militarisation, de la livraison d’armements (de la part de la France : en violation de l’embargo européen) et de l’alignement sur les partisans du renversement de régime par l’action militaire (et donc, l’exclusion à partir de ce moment des autres, tels Manna), que le nombre de morts explose. On part de 8000 la première année, on arrive à des dizaines de milliers l’année suivante, et des centaines de milliers ensuite.

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, de mépris pour les civils, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux. Or, depuis ce moment, ce sont ceux qui soutiennent la militarisation et l’escalade qui ont causé des centaines de milliers de morts, en agonissant d’injures ceux qui ont mis en garde constamment, qui continuent à revendiquer la posture de supériorité morale.

    • Encore une remarque sur le Yémen. La question n’est pas sa savoir pourquoi les fanboys de la révolution syrienne ne dénonceraient pas la situation au Yémen – parce qu’en gros, ils condamnent.

      Mais plutôt pourquoi ils ne réclament pas la militarisation de la « rébellion yéménite », l’envoi d’armes et de financements, voire l’escalade contre le méchant agresseur qui massacre la population. Ailleurs, pourquoi on n’a jamais lu d’appels à armer, entraîner, financer, militariser, l’opposition égyptienne en réponse au coup de Sissi et au massacre du 14 août 2013 (on estime à plus de 800 morts en une journée).

    • Merci @nidal, je crois que tu as bien résumé notre (le mien en tout cas) malaise depuis le début :

      C’est bien l’aspect pervers de ce non-débat : c’est qu’on traite de paranoïaques, de pro-Bachar, de négationnistes, justement tous ceux qui, dès 2012, disent que si on militarise l’opposition et qu’on part dans une grande guerre civile en Syrie, ça ne va pas bien se passer du tout, que le régime n’est pas si faible, qu’il n’est pas isolé du tout et que ses alliés interviendront, et que les types qu’on arme sont extrêmement dangereux.

    • Sur la page Wikipédia, j’ai ce genre d’information que je ne sais pas trop comment interpréter... Le régime tue les alaouites aussi ?

      In May 2013, SOHR stated that at least 41,000 of those killed during the conflict were Alawites.[21] By April 2015, reportedly a third of the country’s 250,000 Alawites that were of fighting age had been killed.[22] In April 2017, a pro-opposition source claimed 150,000 young Alawites had died.[23]

    • @BigGrizzly ; Je me disais qu’il fallait grasser précisément les mêmes lignes !
      @baroug : faut-il faire des comptabilités entre les guerres ? Sinon, outre les remarques de Nidal sur le tournant de 2012, faut-il compter les 8 millions de Yéménites en urgence alimentaire selon l’ONU ?
      @nidal : merci de tes interventions mais, tout de même, on peut sérieusement continuer des années après (7 bientôt) à faire semblant de ne pas voir les problèmes ? J’ai du mal à y croire.
      Une petite question à la communauté SeenThis : pourquoi un taré des banlieues qui s’engage, non sans risques pour sa vie, en Syrie est un dangereux terroriste dont on espère qu’il sera vite tué pour qu’il n’aille même pas jusqu’à la prison, tandis que l’intello (de gauche) qui soutient (de tout son coeur mais sans trop de risques persos) la même révolution en Syrie est la coqueluche des plateaux télé ?

    • Oui, Gonzo, j’y pense régulièrement. Encore il y a quelques jours suite à un texte navrant de Lundi Machin, où l’on dit sa « honte » de l’inaction et de la complicité de la France en faveur de Bachar (on rêve).

      La tolérance pour la lecture confessionnelle des conflits de la région, la répétition systématique des foutaises à base de « sunnites humiliés » (qu’est-ce qu’on en a bouffé, de l’argumentaire à base de sunnite humilié), l’envoi de Colonel Salafi à Beyrouth pour donner un crédit universitaire à l’escroc salafiste al-Assir, retapissé en voix de la rue sunnite libanaise (humiliée, hein), les éructations de Leverrier et Filiu dans ce genre…

      Ces dénonciations systématiques (et volontairement fausses de la part d’individus directement impliqués dans la politique du Quai d’Orsay) de la « passivité » et de l’« inaction » de la France, associées à une tolérance quasi institutionnalisée pour l’excitation sectaire, effectivement je pense que ça pèse très lourd dans la décision de plusieurs centaines de jeunes français d’aller prendre les choses en main pour défendre les sunnites-humiliés avec Nusra et Daech.

    • La réponse de Claude El Khal @lundimatin

      La nouvelle Inquisition et les moukhabarat parisianistes

      Mon intervention consacrée à la Ghouta en Syrie dans le JT du Média du 23 février m’a valu un lynchage en règle sur les réseaux sociaux et dans plusieurs médias. Les amateurs de guerre ont sorti l’artillerie lourde. Il fallait s’y attendre. Mais comme ils n’avaient pas vraiment d’arguments à m’opposer, à part la traditionnelle propagande à laquelle plus grand monde ne croit, ils ont été fouiller mon compte Twitter à la recherche d’anciens péchés qu’ils pourraient utiliser pour me salir.

      Convaincus d’avoir trouvé les trésors d’infamie qu’ils cherchaient, ils les ont partagés sur les réseaux sociaux, essayant de me faire passer pour ce que je ne suis pas. En anglais on appelle ça character assassination . Il n’y a pas d’équivalent en français. Il faudrait en trouver un, ça éviterait à d’autres de subir le même sort.

      Le sentiment que j’ai eu ces derniers jours m’était familier, mais je pensais qu’il faisait partie du passé. Je pensais qu’il a avait été emporté dans les bagages des troupes d’occupation syriennes quand elles se sont retirées du Liban. Ce sentiment d’être traqué, épié, dénoncé, accusé puis jugé sans autre forme de procès était lié aux méthodes des moukhabarat syriens et de l’État policier qui a sévi entre 1990 et 2005. En 2018, les moukhabarat ne sont plus syriens mais parisianistes. Ils ne sont plus ces agents hirsutes et mal fagotés qui faisaient régner la terreur au Liban mais des bien-pensants propres sur eux qui règnent sur les plateaux de télévision et dans les médias mainstream.

      Ce n’est pas à eux que je m’adresse ici. Eux ne méritent que le mépris que tout homme ou femme libre a pour les totalitaristes en tout genre. Si j’ai décidé de m’expliquer, c’est pour certains de mes amis qui ont été affectés par la campagne de diffamation dont je suis la cible, pour les lecteurs qui me suivent, et pour les socios du Média qui me connaissaient depuis peu et qui me découvrent.

      Parmi les choses dénichées qu’on utilise pour me salir, trois articles ou notes de blog, et un jeu de mots...

      https://claudeelkhal.blogspot.fr/2018/03/la-nouvelle-inquisition-et-les.html

      character assassination = campagne de diffamation ou comme l’a bien expliqué @nidal :

      On lui reproche des choses qui n’ont rien à voir avec la Ghouta, alors qu’il est clair que c’est à cause de ce qu’il a dit sur la Ghouta qu’on veut le faire virer

      ou le salir.

    • Tandis que la Turquie, à l’aide des tanks allemands et le soutien de l’OTAN, écrase depuis des semaines Afrine sous les bombes, que l’Arabie Saoudite extermine les femmes et les enfants du Yemen avec des armes dont certaines livrées par la France, les médias en France n’ont d’inquiétude que pour “la Goutha” en Syrie. Une enclave majoritairement contrôlée par des milices islamistes soutenues par l’occident (Jaich al-Islam, Faylaq al–Rahmane et Ahrar al-Cham*), d’où ces derniers bombardent et mènent des attentats contre Damas et dont l’armée syrienne a entrepris de reprendre le contrôle.

      La machine médiatique à mentir pour mieux broyer tourne à nouveau à plein régime : TOUS les médias d’État, toute la presse oligarchique (du Figaro à Libé, huit milliardaires détiennent l’ensemble des journaux « qui comptent » !) accusent l’État syrien légal de crimes de guerre et s’emploient à l’unisson à vendre à l’opinion un nouveau prétexte pour relancer la guerre en Syrie. « Jupiter » Macron n’a-t-il pas récemment menacé la Syrie de « frappes » en vertu d’on ne sait quel mandat du Ciel accordé à la France pour faire la loi en Syrie (mais aussi en Libye, au Mali ou ailleurs !). En fait de « nouveau monde », la politique macroniste continue le vieux néocolonialisme français réduit désormais au rôle de valet d’armes de l’Oncle Sam. Étrangement, les arguments « humanitaires » mis en avant par les éditorialistes bien-pensants laissent ces mêmes journalistes « pacifistes » de marbre quand les armes françaises, vendues à l’Arabie saoudite, dévastent la population civile, femmes et enfants compris, au Yémen ou à Bahreïn…

      Il faut bien entendu que les armes, toutes les armes, celles de l’armée syrienne, mais celles aussi des milices intégristes qui utilisent les civils comme des boucliers humains, se taisent sur tout le territoire syrien. Il faut évidemment que les organisations humanitaires réellement indépendantes puissent au plus tôt intervenir en Syrie pour apporter sur place les vivres et les soins nécessaires. Mais pour cela, TOUTES les parties en conflit doivent faire preuve de retenue. Pour commencer, les États impérialistes occidentaux et pétro-monarchiques qui ont attisé la guerre civile en Syrie doivent revenir aux principes fondateurs de l’ONU : le respect de la souveraineté de chaque pays, de l’égalité entre les nations, le refus absolu des ingérences dans les affaires intérieures d’autrui.

      https://www.initiative-communiste.fr/articles/international/syrie-pyromanes-imperialistes-crient-de-nouveau-feu

    • Même les opposants historiques au régime syrien le disent : on ne peut pas faire comme si à la Ghouta une armée rebelle internationaliste résistait vaillamment à Bachar el-Assad, alors même qu’il s’agissait notoirement d’un nid d’islamistes et de djihadistes tenant en otage des civils. Tant pis pour Lundi matin, c’est le genre d’erreurs qui fait tache face à l’histoire. On imagine en tout cas assez mal Debord livrant clé en main un argumentaire à BHL et Raphaël Enthoven pour faire triompher les positions de l’Otan sur le cadavre de la gauche critique. Ou bien publiant dans l’Internationale situationniste des textes suitant de moraline commençant par « Je t’écris de la Ghouta… » C’est un peu triste, mais pas dramatique en soi. Foucault avait eu l’Iran, ils auront la Syrie.

      Ce qui est grave en revanche, c’est que cette publication irresponsable a offert à des dizaines d’éditorialistes, rédacteurs en chef et journalistes allant du Parisien au Monde en passant par Mediapart ou RTL, l’occasion de lyncher Le Média. Les réseaux sociaux offrent aujourd’hui aux lyncheurs des procédés discrets, ne nécessitant pas un grand courage. En l’occurrence, le retweet sournois d’un texte dont on ignore les sources, les états de service des auteurs, le tout sur un théâtre d’opérations dont on n’a pas la moindre connaissance, dont on n’a même que foutre la plupart du temps, et cela dans le seul but d’atteindre à la réputation d’un titre concurrent ou d’un adversaire idéologique. Et ce sont ces gens, oui ces journalistes, ceux-là mêmes qui se piquent ordinairement de fact checking, de neutralité et de rigueur journalistique, qui ont massivement utilisé comme texte de référence contre Le Média un fatras de mensonges grandiloquents publié par un site anarcho-autonome dont ils ignoraient hier jusqu’à l’existence. Le journalisme est décidément dans un état de déliquescence morale et intellectuelle très préoccupant. Je ne sais même pas à ce stade – plusieurs générations ayant été sacrifiées – à quel moment nous pourrons commencer à remonter la pente.

      https://comptoir.org/2018/04/06/aude-lancelin-la-deliquescence-morale-et-intellectuelle-du-journalisme-est

    • Chers lecteurs de lundi.am,

      Le Média a été gravement mis en cause dans un article paru sur le site lundi.am le 28 février dernier, sous le titre « Le Média sur la Syrie : naufrage du ‘journalisme alternatif’ » et portant la signature de Mme Sarah Kilani et M. Thomas Moreau. Si nous avons attendu avant de répondre aux contre-vérités et aux divagations qu’il contient, c’est que, tout d’abord, nous n’avons pas estimé qu’il s’agissait d’un travail sérieux.

      Mais nous avons été ensuite surpris par l’intérêt suscité par un agglomérat aussi peu solide et des critiques aussi infondées. En quelques jours, grâce au pouvoir multiplicateur des réseaux sociaux et à l’hostilité que Le Média inspirait avant même d’avoir produit le moindre programme, le texte des contributeurs de lundi.am a été largement diffusé par toutes sortes « d’autorités » de la presse française, disposant de puissants relais, à l’image de l’improbable Bernard-Henri Lévy qui, dans Le Point, a repris leur argumentaire. Que cette publication de la gauche critique, lundi.am, se soit alignée sur la position des néo-conservateurs atlantistes nous a d’abord étonné. Mais le pouvoir de nuisance de ce texte ayant propagé des mensonges, il faut nous résoudre à devoir défaire méthodiquement ses raisonnements spécieux, bien que nous aurions préféré utiliser notre énergie pour participer à un débat utile sur la couverture des conflits contemporains, plutôt que de perdre notre temps à dissiper des sottises. Mais enfin, la bulle médiatique unanime nous étant tombé dessus avec les armes que lundi.am lui a fournies, nous devons bien aujourd’hui nous efforcer de montrer que les attaques de leurs contributeurs sont aberrantes.

      Voici donc notre réponse à ce pamphlet bâclé qui a tant plu et tant servi à l’ordre médiatique dominant. Ordre dont lundi.am s’est fait, ironie de l’histoire pour des héritiers du situationnisme, le porte-flingue du moment (...)

      Enfin, la conclusion de l’article des contributeurs de lundi.am est d’une indécence rare, qui ne peut pas rester sans réponse. Dans un court paragraphe honteux, ils avancent le nom de l’immonde Darquier de Pellepoix et les mensonges ignobles de Robert Faurisson pour prétendre que « la rhétorique » de Claude El Khal « se situe dans le registre du premier pas vers le négationnisme ». Non seulement les contributeurs de lundi.am imputent à Claude El Khal, et par extension au Média, la commission d’un crime puni par le code pénal, mais ils ajoutent une injure infâme à la diffamation caractérisée en sous-entendant que le travail de l’un de nos collaborateurs pourrait aboutir « un jour à une ignominie semblable sur La Ghouta ou Alep si l’on n’y prend pas garde ». Eh bien non, c’est maintenant clair, ce n’est pas Le Média qui prône l’intensification de la guerre et l’aggravation des violences contre les civils.

      Au fond, chers lecteurs de lundi.am, vous le voyez : les contributeurs qui nous ont injurié ont pris leur désir pour des réalités et leurs préjugés pour des arguments. C’est pourquoi nous voulons faire connaître notre position, de manière à ne pas vous laisser être insultés par la médiocrité du travail fourni par ces personnages.

      https://lemediapresse.fr/syrie/lundi-am-et-bhl-convergence-des-luttes

  • Trump taps Army cyber chief as next #NSA head - POLITICO
    https://www.politico.com/story/2018/02/13/nsa-cyber-command-nakasone-337114

    President Donald Trump on Tuesday nominated Lt. Gen. Paul Nakasone, the leader of the Army’s digital warfighting arm, to helm the National Security Agency.

    The move, which was long expected, will also put Nakasone atop U.S. Cyber Command, the Defense Department’s digital warfighting unit, once he is confirmed by the Senate. The two organizations have shared a leader since the Pentagon launched Cyber Command in 2009.

    Rob Joyce, Trump’s top cyber adviser, announced the pick on Twitter.

    An exceptional leader for two exceptional [organizations], he brings great experience and strong cyber background,” Joyce wrote.

    Both the NSA and Cyber Command need a new head after current NSA Director Adm. Mike Rogers announced he would retire this spring after a nearly four-year term.

    Nakasone, 54, has been the chief of Army Cyber Command since late 2016. In that role, he also directed Joint Task Force Ares, a special unit that develops digital weapons to attack and disrupt the Islamic State’s online operations.

    Prior to that, Nakasone served at Cyber Command, where he oversaw the units tasked with defending the country’s digital networks and information systems, collectively known as the Cyber National Mission Force.

  • Vox’s US Government-Linked Experts Present Options for Korea: Sanctions or War | FAIR
    https://fair.org/home/vox-experts-north-korea-us-government

    [...] #Vox wrote: “Five experts discuss what a war on the Korean peninsula would look like, how close we are to conflict, and the terrifying consequences.”

    Who are those five experts opining on the prospects of a new war?

    Andrew C. Weber, a former US assistant secretary of defense
    Jung Pak, a former CIA analyst on North Korea
    Dave Maxwell, a retired US Army colonel
    Tammy Duckworth, a US senator representing Illinois
    Bruce Bennett, a senior researcher at the RAND Corporation, which is bankrolled by the US government

    That is to say, four of the five experts cited by Vox directly worked for the government. The fifth expert works at a think tank that is substantially financed by the Pentagon and does research contract work for it.

    #propagande_guerrière #etats-unis #fraude

  • Now Mattis Admits There Was No Evidence Assad Used Poison Gas on His People
    http://www.newsweek.com/now-mattis-admits-there-was-no-evidence-assad-using-poison-gas-his-people-

    Lost in the hyper-politicized hullabaloo surrounding the Nunes Memorandum and the Steele Dossier was the striking statement by Secretary of Defense James Mattis that the U.S. has “no evidence” that the Syrian government used the banned nerve agent Sarin against its own people.

    This assertion flies in the face of the White House (NSC) Memorandum which was rapidly produced and declassified to justify an American Tomahawk missile strike against the Shayrat airbase in Syria.

    Mattis offered no temporal qualifications, which means that both the 2017 event in Khan Sheikhoun and the 2013 tragedy in Ghouta are unsolved cases in the eyes of the Defense Department and Defense Intelligence Agency.

    US has no evidence of Syrian use of sarin gas, Mattis says
    https://apnews.com/bd533182b7f244a4b771c73a0b601ec5

    The U.S. has no evidence to confirm reports from aid groups and others that the Syrian government has used the deadly chemical sarin on its citizens, Defense Secretary Jim Mattis said Friday.

    “We have other reports from the battlefield from people who claim it’s been used,” Mattis told reporters at the Pentagon. “We do not have evidence of it.”

    He said he was not rebutting the reports.

    “We’re looking for evidence of it, since clearly we are dealing with the Assad regime that has used denial and deceit to hide their outlaw actions,” Mattis said.

    #allons_bon

  • Trump’s parade and the threat of military dictatorship - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2018/02/08/pers-f08.html

    Trump’s parade and the threat of military dictatorship
    8 February 2018

    The order given by President Donald Trump to the Pentagon’s top brass to draw up plans for a military parade down Washington’s Pennsylvania Avenue later this year is a political development that should be approached with deadly seriousness.

    The Washington Post reported that the demand for the parade was delivered by Trump to senior military officials, including his defense secretary, the recently retired Marine Gen. James “Mad Dog” Mattis, and Gen. Joseph Dunford, the chairman of the Joint Chiefs of Staff, at a January 18 meeting in the “the tank,” the Joint Chiefs’ secret meeting room at the Pentagon.

    #états-unis #trump #parade_militaire

  • President Trump orders the Pentagon to plan a military parade “like the one in France.” More like in Pyongyang.

    Ann Telnaes is an editorial cartoonist for The Washington Post. She won the Pulitzer Prize for Editorial Cartooning in 2001.
    https://img.washingtonpost.com/pbox.php?url=https://www.washingtonpost.com/news/opinions/wp-content/uploads/sites/10/2018/02/02072018GoosesteppingTrump.gif&op=noop

  • Vu Pentagon papers ce soir.

    Pas de temps mort, beaucoup de suspense, même si on connait l’histoire. Du bon Spielberg ! et donc,…

    … le même malaise que pour tout bon Spielberg : on se laisse embarquer dans cette Belle histoire de l’Oncle Paul à la gloire du #quatrième_pouvoir et de la perfection du système politique états-unien avec tous ses checks and balances. On note toutefois que le système, comme le film spielbergien, a besoin de #héros et héroïne au cœur pur pour se dresser et s’opposer à l’arbitraire #stand_up_for_what_you_believe_in.

    En prime, on a, remarquablement jouée, l’épiphanie d’une femme : dans un milieu où la domination masculine est de tous les instants, de toutes les situations et dont la mise en scène rend parfaitement le côté écrasant. Et si on n’a pas compris, c’est subtilement (bon, c’est du Spielberg, hein…) souligné lors de son assomption à la sortie de la Cour suprême…

    Des séquences super bien bouclées (Spielberg, vous dis-je…) Entre autres :
    – l’ouverture au Vietnam
    – toutes la séquence d’imprimerie, mention spéciale à la composition à la linotype, l’incontournable, que dis-je mythique avec la rotative,
    – les diverses ouvertures de boîtes à chaussures (si, si,…)
    – la déclamation de l’opinion du Juge Black

    In the First Amendment, the Founding Fathers gave the free press the protection it must have to fulfill its essential role in our democracy. The press was to serve the governed, not the governors.[…]
    And paramount among the responsibilities of a free press is the duty to prevent any part of the government from deceiving the people and sending them off to distant lands to die of foreign fevers and foreign shot and shell.

    pour l’intégrale, c’est là
    https://www.law.cornell.edu/supremecourt/text/403/713

    Un choc, genre retour vers le futur, lors de la première apparition de Robert McNamara…


    pour les autres c’est pas mal non plus, mais ils sont nettement moins connus visuellement. Cf. ici
    http://www.indiewire.com/gallery/the-post-visual-guide-cast-real-journalists-steven-spielberg-meryl-streep-tom-hanks/#!10/bradleywhitfordthepost
    (pour une interview de « McNamara/Bruce Greenwood », http://pro.boxoffice.com/prism-absolute-truth-actor-bruce-greenwood-discusses-post-spielberg-h )

    Au moins une invraisemblance majeure : lors de ses brèves « apparitions » (toujours de loin, de dos et au téléphone) Nixon parle normalement ! Pas une injure, aucun terme ordurier ; pour le père spirituel de l’expression expletive deleted, ça fait quand même tout bizarre…

  • Ziad Doueiri, réalisateur de “L’Insulte”, en lutte contre les tabous du Liban - Cinéma - Télérama.fr
    http://www.telerama.fr/cinema/ziad-doueiri,-realisateur-de-linsulte,-en-lutte-contre-les-tabous-du-liban,

    A côté de cet article "mesuré", publié à la date du 31 janvier, on trouve dans la version papier et sous la même signature ("propos recueillis par Jacques Morice") des propos répugnants, à commencer par le surf (assez maladroit) entre antisionisme et antisémitisme. Comme cela ne figure pas sur internet, je cite in extenso ce qui mérite le détour :

    LE LIBAN EST-IL MINE PAR L’ANTISEMITISME ?

    Un vent de censure semble souffler sur la création au Liban. De plus en plus d’artistes ont du mal à y montrer leurs oeuvres pour la seule raison qu’ils ont travaillé avec des Israéliens. Le réalisateur de L’Insulte fait même face à la justice militaire.

    A mon retour de la Mostra de Venise, où l’Insulte a été primé, j’ai été arrêté à Beyrouth. J’ai dû comparaître devant un tributnal militaire, après la plainte dune personne liée au BDS (Boycott, désinvestissements et sanctions). Le BDS, soutenu par Roger Waters et Ken Loach, c’est ce groupe de pression issu de la société civile palestinienne qui veille à interdire tous ceux qui se sont rendus en Israël. Leur méthode est fasciste. L’écrivain Amin Maalouf et le metteur en scène Wajdi Mouawwad ont du mal à revenir à Beyrouth parce qu’ils ont parlé ou travaillé avec des Israéliens. Pentagon Papers vient d’être retiré de l’affiche parce que Sielberg est juif ! Que se passe-t-il ? Le Liban n’a jamais été un pays antisémite... Heureusement, L’Insulte est sori au Liban, où il a très bien marché, mais il est interdit en Palestine et en Jordanie. C’est d’autant plus triste que l’acteur palestinien Kamel el-Basha a remporté le prix d’interprétation à Venise. Une première dans l’histoire de la Palestine.! Mes parents sont des musulmans laïcs qui ont toujours été propalestiniens. Pour L’Attentat, l’ai voulu donner une voix aux deux parties, arabe et israélienne. J’ai fait pareil sur L’Insulte, avec un réfugié palestinien et un chrétien libanais ? En levant un coin du voile sur un autre tabou. Si tout le monde connaît le massacre de civils palestiniens dans le camp de Sabra et Chatila en 1982, beaucoup ignorent celui de Damour, où plus de cinq cents civils chrétiens ont été assassinés en 1976. Je me souviens très bien que, dans ma famille, on l’avait presque célébré. Avec le recul, cela fait froid dans le dos.

    #antisémitisme #antisionisme #BDS #palestine #fakenews

  • Commentary: The U.S. risks losing an Arctic Cold War
    https://www.reuters.com/article/us-apps-arctic-commentary/commentary-the-u-s-risks-losing-an-arctic-cold-war-idUSKBN1FJ2DM

    Last August, a Russian tanker sailed direct from Norway to South Korea through the Arctic Ocean, the first time such a ship had done so without an icebreaker escort. It was a defining moment in the opening up of previously frozen northern trade routes – and it looks to have supercharged an already intensifying arms race and jostle for influence on the roof of the world.

    It’s a dynamic that brings particular challenge for the United States. In part because Washington has never regarded the High North as a major strategic priority, the area has been seen as falling within Russia’s sphere of influence. Now China too is stepping up its plans to become a major player in the region.

    Last week, China issued its first white paper on its national Arctic strategy, pledging to work more closely with Moscow in particular to create an Arctic maritime counterpart – a “#Polar_silk_road” – to its “#one_belt_one_road” overland trade route to Europe. Both the Kremlin and Beijing have repeatedly stated that their ambitions are primarily commercial and environmental, not military.

    Washington, however, is increasingly suspicious and – aware it risks falling behind – the Pentagon has been reviewing its Arctic strategy.

    Speaking to Congress in May, the commandant of the U.S. Coast Guard, Admiral Paul Zukunft, revealed that Washington was considering fitting anti-ship cruise missiles to its latest generation of icebreakers, a major departure from these vessels’ primary research and rescue role.

    Géostratégie de l’#Arctique

    ABOUT THE AUTHOR
    Peter Apps is Reuters global affairs columnist, writing on international affairs, globalization, conflict and other issues. He is founder and executive director of the Project for Study of the 21st Century; PS21, a non-national, non-partisan, non-ideological think tank in London, New York and Washington. Before that, he spent 12 years as a reporter for Reuters covering defense, political risk and emerging markets. Since 2016, he has been a member of the British Army Reserve and the UK Labour Party. @pete_apps

  • #Steven_Spielberg, plus efficace que jamais
    https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/230118/steven-spielberg-plus-efficace-que-jamais

    Extrait de « #Pentagon_Papers » Mené tambour battant et avec une étonnante légèreté, le dernier film de Steven Spielberg retrace le combat pour la divulgation par le Washington Post de documents secrets sur la guerre du Vietnam. À l’ère des fake news et de #MeToo, le propos et le casting tombent, tout aussi légèrement, à point nommé.

    #Culture-Idées #Information #investigation #Meryl_Streep

  • Sous Trump, un remontant pour la presse
    https://www.mediapart.fr/journal/international/230118/sous-trump-un-remontant-pour-la-presse

    Aux États-Unis, le film de #Steven_Spielberg, conçu et produit à toute vitesse, doublement nommé aux oscars, a été reçu comme une réponse à Donald Trump. Dès sa campagne, le président américain a désigné la presse comme une ennemie. Et il continue de plus belle.

    #International #Ben_Bradley #Katharine_Graham #Meryl_Streep #Pentagon_Papers #The_Post #Tom_Hanks

  • Pentagon Suggests Countering Devastating Cyberattacks With Nuclear Arms - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/01/16/us/politics/pentagon-nuclear-review-cyberattack-trump.html

    Quel meilleur moment que celui de Trump ?

    For decades, American presidents have threatened “first use” of nuclear weapons against enemies in only very narrow and limited circumstances, such as in response to the use of biological weapons against the United States. But the new document is the first to expand that to include attempts to destroy wide-reaching infrastructure, like a country’s power grid or communications, that would be most vulnerable to cyberweapons.

    The draft document, called the Nuclear Posture Review, was written at the Pentagon and is being reviewed by the White House. Its final release is expected in the coming weeks and represents a new look at the United States’ nuclear strategy. The draft was first published last week by HuffPost.

    #Etats-Unis#leadership#nucléaire

  • Doctrine Mattis : “Je n’ai pas de problèmes, j’en crée...”
    http://www.dedefensa.org/article/doctrine-mattis-je-nai-pas-de-problemes-jen-cree

    Doctrine Mattis : “Je n’ai pas de problèmes, j’en crée...”

    06 janvier 2018 – Le secrétaire à la défense Mattis, Général à la retraite du Corps des Marines, a été interrogé sur la bonne marche du Pentagone et sur les perspectives de 2018 par les journalistes accrédités qu’il recevait pour ses vœux de nouvelle année. Benny Johnson, du Daily Caller, rapporte le 5 janvier ce qui devrait devenir une citation classique dans le florilège du Pentagone...

    Si l’on veut bien me donner une certaine licence et me passer la traduction de “concern,” par “problème” plutôt que par “préoccupation” pour donner du rythme à la formule, cela donne ceci que l’on pourrait baptiser “Doctrine Mattis” : “Je n’ai pas de problèmes, j’en crée”. « Defense Secretary Jim Mattis talked to reporters at the Pentagon this afternoon. Asked what is his (...)

  • Les personnes transgenres ne pourront plus être recrutées dans l’armée américaine
    http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/08/26/trump-ordonne-au-pentagone-de-ne-plus-recruter-de-personnes-transgenres_5176

    Le président américain Donald Trump a signé vendredi 25 août un document ordonnant au Pentagone de ne plus recruter de personnes transgenres

    Pentagon : transgender people can enlist in the military starting January 1 - Vox
    https://www.vox.com/policy-and-politics/2017/12/11/16763178/trump-transgender-military-ban

    The Pentagon said it will let openly transgender people enlist in the military starting on January 1, according to the Associated Press.

    This is not because, as some people responding to the news on social media assumed, the Pentagon is unilaterally defying President Donald Trump’s order to ban trans people from the military. It’s because Trump’s order has been blocked, albeit through preliminary injunctions so far, in court battles.

    US District Judge Colleen Kollar-Kotelly has ruled against the ban and last month told the military that it must allow trans people to enlist starting in January. Then, on Monday, Kollar-Kotelly rejected the federal government’s request to delay her order.

  • Why Afghanistan? Fighting a War for the War System Itself
    http://www.truth-out.org/news/item/40916-why-afghanistan-fighting-a-war-for-the-war-system-itself

    The linkage between warlord militia abuses and the cooperation of much of the rural population with the Taliban has long been accepted by the US command in Afghanistan. But the war has continued, because it serves powerful interests that have nothing to do with Afghanistan itself: the careers of the US officers who serve there; the bureaucratic stakes of the Joint Special Operations Command and the CIA in their huge programs and facilities in the country; the political cost of admitting that it was a futile effort from the start. Plus, the Pentagon and the CIA are determined to hold on to Afghan airstrips they use to carry out drone war in Pakistan for as long as possible.

    Thus Afghanistan, the first of the United States’ permanent wars, is in many ways the model for all the others that have followed — wars that have no other purpose than to serve the US war system itself.

    #etats-unis #profits #guerre

  • Watchdog: Troops say they were told to ignore Afghan child sex abuse | TheHill
    http://thehill.com/policy/defense/360725-watchdog-pentagon-had-no-policy-against-reporting-afghan-child-sex-a

    Controversy erupted last year after news reports alleged a Pentagon policy kept U.S. troops from reporting when Afghan police and militia officials sexually assaulted children in a practice known as “bacha bazi” - or “boy play.” U.S. troops were allegedly punished when they did report the abuse.

    The Pentagon repeatedly denied any such policy existed. But lawmakers were outraged and asked the inspector general to investigate.

    Though the Pentagon did not have a policy against reporting child sex assault, some services’ cultural awareness training did identify child sex abuse as a culturally accepted practice in Afghanistan, according to the report.

    Army and Air Force training do not discuss pedophilia in Afghanistan, but Navy and Marines training does. The Navy training “advises readers to control and overcome any frustration caused by cultural differences that they may experience during their deployments,” while the Marines one “tells Marines to be mentally prepared to encounter this attitude, and to ’move on,’” according to the report.

    #etats-unis

  • The Pentagon is set to make a big push toward open source software next year - The Verge
    https://www.theverge.com/2017/11/14/16649042/pentagon-department-of-defense-open-source-software

    Besides cost, there are two other compelling explanations for why the military might want to go open source. One is that technology outside the Pentagon simply advances faster than technology within it, and by availing itself to open-source tools, the Pentagon can adopt those advances almost as soon as the new code hits the web, without going through the extra steps of a procurement process.

    Open-source software is also more secure than closed-source software, by its very nature: the code is perpetually scrutinized by countless users across the planet, and any weaknesses are shared immediately.

    “How would the Trojans have reacted if the Horse statue the Greeks gave them was made of glass and they could see right through it? They would have seen the malicious implants and removed them before letting the statue into their enterprise,” says Bob Gourley, co-founder of the security consultancy firm Cognitio and former chief technology officer of the Defense Intelligence Agency. “That is my key thought about open-source software. Everyone can examine the code and look for and remove vulnerabilities before they are brought into the enterprise.”

    #Logiciels_libres #Ministère_Défense #USA

  • The colossal cost of Washington’s unending wars - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2017/11/09/pers-n09.html

    Je me souviens plus exactement la différence entre les trillions américains et européens : Parlent-ils ici de 5 600 milliards de dollars soit plus que le PIB du Japon (5 300 milliards de dollars) ?

    The colossal cost of Washington’s unending wars
    9 November 2017

    Sixteen years of war in Iraq, Afghanistan, Pakistan and Syria have drained $5.6 trillion from the United States economy, according to a new study entitled “Costs of War” released by the Watson Institute of International and Public Affairs at Brown University.

    This staggering figure, which is more than triple the estimate offered by the Pentagon itself, factors in huge costs that the US military does not include when tallying up the bills for its wars. These include medical expenses for wounded and disabled veterans, war-related spending by the Department of Homeland Security, and the increased cost of borrowing money to pay for military operations.

  • U.S. Navy Releases Investigation Report on ’Preventable’ USS Fitzgerald and USS John S McCain Collisions – gCaptain
    http://gcaptain.com/u-s-navy-releases-report-on-preventable-uss-fitzgerald-and-uss-john-s-mcca

    The fatal collisions involving two U.S. Navy destroyers in the Seventh Fleet’s Area of Responsibility this year could have been prevented, the Navy said in a collision report released Wednesday.

    The Navy released today the 71-page report detailing the events and actions that led to the separate fatal collisions involving the Arleigh Burke-class destroyers USS Fitzgerald (DDG 62) and USS John S. McCain (DDG 56) with commercial vessels.

    Three U.S. Navy investigations concerning each of these incidents are now complete, the Navy said.
    […]
    Both of these accidents were preventable and the respective investigations found multiple failures by watch standers that contributed to the incidents,” said Chief of Naval Operations (CNO) Adm. John Richardson. “We must do better.”

    Already as a result of the collisions, the Navy has dismissed a number of high-ranking officers, including the commanders of both destroyers as well as the commander of the Seventh Fleet.

    Le rapport est là (pas encore lu, juste le résumé fourni par gCaptain)
    http://s3.amazonaws.com/CHINFO/USS+Fitzgerald+and+USS+John+S+McCain+Collision+Reports.pdf

    Déjà sur les 2 cartes fournies :
    USS Fitzgerald


    Illustration of Approximate Collision Location. Credit : U.S. Navy

    Un refus de priorité « tribord » caractérisé, avec manœuvre désespérée de dernière minute, la règle étant d’ailleurs de s’y prendre à l’avance et de passer derrière

    USS John S McCain


    Illustration of Approximate Collision Location. Credit : U.S. Navy

    C’est bien une avarie de barre qui provoque l’abattée sur la gauche qui aboutit à couper la route du navire marchand. On notera que le McCain est à 20 nœuds, soit au moins 2 fois plus vite que l’Alnic MC et ce dans le dispositif de séparation de trafic. Le McCain tente de corriger en jouant sur le différentiel entre ses deux lignes d’arbres d’hélice, en ralentissant babord mais conservant l’allure à tribord. Apparemment, mais il faut lire, la barre de secours n’était pas armée…

    Je ne sais pas ce que diront les tribunaux mais la responsabilité des navires marchands ne paraît pratiquement pas du tout engagée.

    • ah oui ! pour l’USS John S McCain

      With regard to procedures, no one on the Bridge watch team, to include the commanding officer and executive officer, were properly trained on how to correctly operate the ship control console during a steering casualty.

      Pas d’entraînement à l’avarie de barre ! on rêve…

    • U.S. Navy orders back-to-basics reforms after deadly collisions
      http://www.reuters.com/article/us-usa-navy-crash/u-s-navy-orders-back-to-basics-reforms-after-deadly-collisions-idUSKBN1D22S

      What happened was a gradual erosion of the margins of safety,” Admiral John Richardson, who as the chief of naval operations is the Navy’s top uniformed officer, told a news briefing, as he unveiled the results of the broad Navy review.

      Rising pressure to meet demands for more and more Navy operations, particularly in the Asia-Pacific, led those in command to rationalize declining standards that ranged from basic seamanship to operational safety, Richardson said.

      The Navy’s review called for reforms that will cost between $400 and $500 million over the next five to six years, including periodic, standardized assessments of seamanship and bolstering training of navigation fundamentals.

      It also involved ensuring back-to-basics measures like ensuring sailors get enough sleep. The Navy said fatigue was a contributing factor in the Fitzgerald and John S. McCain collisions.

      Senator Roger Wicker, the chairman of the Senate Seapower Subcommittee, said the Navy needed more ships to meet the demands for operations at sea. Boosting the size of the Navy is a key objective of Republican President Donald Trump.

      We are asking too few ships to do too many things,” said Wicker, a Republican.
      […]
      During the summer, there was speculation that cyber warfare might have been to blame for the repeated mishaps, which stunned the Pentagon. The Navy, during its investigations, ruled out the possibility that hacking was to blame.

      These ships in the 7th Fleet did not master the fundamentals,” Richardson said.

    • Ouaouh, pour le John S McCain, c’est encore plus monstrueux que ce que laisse entendre la rapide synthèse ci-dessus. C’est du pur délire, du début à la fin : il n’y a jamais eu d’avarie de barre, c’était juste le bazar, mais grave !

      At 0519, the Commanding Officer noticed the Helmsman (the watchstander steering the ship) having difficulty maintaining course while also adjusting the throttles for speed control. In response, he ordered the watch team to divide the duties of steering and throttles, maintaining course control with the Helmsman while shifting speed control to another watchstander known as the Lee Helm station, who sat directly next to the Helmsman at the panel to control these two functions, known as the Ship’s Control Console. See Figures 3 and 4. This unplanned shift caused confusion in the watch team, and inadvertently led to steering control transferring to the Lee Helm Station without the knowledge of the watch team. The CO had only ordered speed control shifted. Because he did not know that steering had been transferred to the Lee Helm, the Helmsman perceived a loss of steering.

      Steering was never physically lost. Rather, it had been shifted to a different control station and watchstanders failed to recognize this configuration. Complicating this, the steering control transfer to the Lee Helm caused the rudder to go amidships (centerline). Since the Helmsman had been steering 1-4 degrees of right rudder to maintain course before the transfer, the amidships rudder deviated the ship’s course to the left.

      Additionally, when the Helmsman reported loss of steering, the Commanding Officer slowed the ship to 10 knots and eventually to 5 knots, but the Lee Helmsman reduced only the speed of the port shaft as the throttles were not coupled together (ganged). The starboard shaft continued
      at 20 knots for another 68 seconds before the Lee Helmsman reduced its speed. The combination of the wrong rudder direction, and the two shafts working opposite to one another in this fashion caused an un-commanded turn to the left (port) into the heavily congested traffic area in close proximity to three ships, including the ALNIC. See Figure 5.

      Although JOHN S MCCAIN was now on a course to collide with ALNIC, the Commanding Officer and others on the ship’s bridge lost situational awareness. No one on the bridge clearly understood the forces acting on the ship, nor did they understand the ALNIC’s course and speed relative to JOHN S MCCAIN during the confusion.

      Approximately three minutes after the reported loss of steering, JOHN S MCCAIN regained positive steering control at another control station, known as Aft Steering, and the Lee Helm gained control of both throttles for speed and corrected the mismatch between the port and starboard shafts. These actions were too late, and at approximately 0524 JOHN S MCCAIN crossed in front of ALNIC’s bow and collided. See Figure 6.

  • Defense Department : The War On Terror Has Cost $250 Million A Day For 16 Years
    http://www.ibtimes.com/political-capital/defense-department-war-terror-has-cost-250-million-day-16-years-2608639

    The report’s costs include only direct war-related expenses such as operating and maintaining bases, procuring equipment, and paying for and feeding troops. It most notably does not include the expense of veteran’s benefits for troops who serve in these wars or the intelligence community’s expenses related to Global War on Terror.

    A 2011 paper from Harvard Kennedy School professor Linda Bilmes estimated the cost of veterans’ benefits as $600 billion to $1 trillion over the next 40 years. That number was based on 482,364 veterans who were receiving compensation for disability connected to service as of February 2011. Since then, the number of veterans receiving compensation for service-related disability has increased drastically.

    #etats-unis #coût #guerres

  • A top U.S. general just said 4,000 American troops are in Syria. The Pentagon says there are only 500.
    https://www.washingtonpost.com/news/checkpoint/wp/2017/10/31/a-top-u-s-general-just-said-4000-american-troops-are-in-syria-the-pe

    Army Maj. Gen. James B. Jarrard, who heads the U.S.-led Special Operations task force targeting the Islamic State in Syria and Iraq, offered the surprising figure while briefing Pentagon-based reporters via satellite from Baghdad.

    When asked to confirm the 4,000 figure, Jarrard appeared to be caught off guard. He then apologized and said the number is about 500. Eric Pahon, a Pentagon spokesman facilitating the briefing, interjected moments later, insisting the number is just 503.

    “The general misspoke,” Pahon told The Washington Post after the briefing. “I don’t know what 4,000 refers to. That’s nowhere near an accurate number.”

    Yet it’s long been an open secret that the Pentagon has far more personnel involved in operations against the Islamic State, also known as ISIS, than its publicly disclosed figures. Hundreds of additional American forces — including Special Operations troops, forward air controllers and artillery crews — moved into Syria to back up allied local forces as they prepared to assault Raqqa, which was the Islamic State’s self-declared capital until its fall this month.