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  • 1938 : le monde ferme ses portes aux réfugiés

    Des réfugiés qui fuient en masse le nazisme, des gouvernements qui leur barrent l’accès à leur territoire, des exilés contraints d’embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune, une diplomatie prête à donner des gages aux pires dictatures et néanmoins impuissante, comme l’atteste l’échec prévisible de la conférence d’Évian en 1938 : les analogies sont décidément troublantes entre l’attitude des États à l’égard des Juifs dans les années 1930 et celle qu’ils adoptent aujourd’hui à l’égard des réfugiés.

    Les États européens, obsédés par le « risque migratoire », mettent depuis de longues années toute leur énergie à tenir à distance les flux de migrants, demandeurs d’asile inclus, et à leur interdire l’accès à leurs territoires. Cette tendance a été poussée à son paroxysme au moment de la « crise migratoire » de 2015, face à l’afflux de réfugiés venus de Syrie, d’Irak, d’Afghanistan ou d’Érythrée. Au point que plusieurs observateurs n’ont pu s’empêcher de faire le parallèle avec l’attitude qui fut celle des États, dans les années précédant la Seconde Guerre mondiale, à l’égard des Juifs fuyant le nazisme [1].

    Ce parallèle non seulement n’a rien de scabreux, mais il s’impose. Il n’a rien de scabreux car si les Juifs, à l’époque, sont persécutés, spoliés, humiliés, pourchassés, physiquement agressés, personne ne peut alors anticiper la « solution finale ». Il s’impose tant les analogies sont frappantes : la fermeture de plus en plus hermétique des frontières à mesure que la persécution s’aggrave et que les flux d’exilés augmentent ; des réfugiés contraints à embarquer clandestinement sur des bateaux de fortune avec l’espoir, souvent déçu, qu’on les laissera débarquer quelque part ; en guise de justification, la situation économique et le chômage, d’un côté, l’état de l’opinion dont il ne faut pas attiser les tendances xénophobes et antisémites, de l’autre ; le fantasme, hier, de la « cinquième colonne » – agitateurs communistes, espions nazis –, aujourd’hui de la menace terroriste ; et finalement une diplomatie qui n’hésite pas à pactiser avec les pires dictatures, hier pour tenter de sauver la paix (on sait ce qu’il en est advenu), aujourd’hui pour tenter d’endiguer les flux de réfugiés.

    L’évocation du passé donne, hélas, le sentiment que l’histoire bégaie : car la Realpolitik qui prenait hier le pas sur les préoccupations humanitaires continue aujourd’hui à dicter l’attitude des États, alors même qu’ils ont collectivement décidé d’accorder au droit d’asile une place éminente parmi les droits de l’Homme et se sont engagés à le respecter.

    Au lendemain de la Première Guerre mondiale, la communauté internationale, inquiète des risques de déstabilisation engendrés par les masses de réfugiés qui, par centaines de milliers, fuient les guerres civiles, les dictatures, les persécutions, décide de se saisir du problème.

    Mais l’action diplomatique en faveur des réfugiés reste subordonnée à la défense par les États de leurs intérêts propres et de leurs prérogatives souveraines. Entre 1922 et 1928, une multitude d’« arrangements » sont passés sous l’égide de la Société des Nations, visant à accorder un minimum de protection aux réfugiés. C’est notamment le fameux « passeport Nansen » qui leur confère, à eux qui ne sont plus reconnus ni protégés par leur pays d’origine, un minimum d’existence juridique. Mais la portée de ces textes, applicables au départ aux réfugiés russes, puis aux Arméniens, puis aux Assyro-Chaldéens, est très limitée, tant par la faiblesse des garanties qu’ils confèrent que par leur absence de caractère obligatoire. Avec l’aggravation de la situation économique consécutive à la crise de 1929, les États n’hésitent pas à refouler ou expulser les réfugiés, considérés comme un fardeau. À l’approche de la guerre, viendront s’ajouter à ces considérations économiques des considérations de police et de sécurité.

    Des arrangements sans contrainte

    C’est dans ce contexte que les États vont être confrontés à la question des réfugiés provenant d’Allemagne puis, après l’Anschluss, d’Autriche. La diplomatie s’active timidement : un « arrangement provisoire intergouvernemental concernant le statut des réfugiés venant d’Allemagne » est signé le 4 juillet 1936, dont les dispositions sont reprises dans la convention du 10 février 1938 : les États s’engagent à délivrer aux réfugiés un titre de voyage ou un document tenant lieu de passeport ; lorsqu’ils les ont autorisés à séjourner, ils ne peuvent les expulser ou les refouler qu’en cas de risque pour la sécurité nationale ou l’ordre public, et, en aucun cas, vers l’Allemagne sauf « s’ils ont de mauvaise foi refusé de prendre les dispositions nécessaires pour se rendre dans un autre territoire ». Mais la convention n’est signée que par sept pays : la Belgique, la Grande-Bretagne, le Danemark, l’Espagne, la France, la Norvège et les Pays-Bas, et elle n’aura guère le temps, de toute façon, de produire des effets avant le déclenchement de la guerre.

    Ayant juridiquement toute latitude pour agir à leur guise, les États n’ont aucun scrupule à fermer leurs frontières. Les États-Unis s’en tiennent à la politique adoptée depuis l’Immigration Act de 1924 et à un quota annuel de 27 370 immigrants pour l’Allemagne et l’Autriche. Après l’Anschluss, le ministre de l’intérieur britannique, s’adressant à la Chambre de communes, affirme que le pays maintient sa tradition d’asile, mais qu’il faut « éviter de donner l’impression que la porte est ouverte aux immigrants de toutes sortes. Car alors de prétendus émigrants se présenteraient dans les ports en si grand nombre qu’il serait impossible de les admettre tous ; les services d’immigration auraient de grandes difficultés à décider qui devrait être admis et d’inutiles épreuves seraient imposées à ceux qui effectueraient un infructueux périple à travers l’Europe [2] ». Pour les Britanniques, au demeurant, la question centrale reste celle de la Palestine : depuis l’arrivée de Hitler au pouvoir, l’immigration est passée de 9 500 personnes par an à 30 000 en 1933 et à près de 62 000 en 1935. Alors que ce territoire apparaît comme le seul lieu de refuge potentiel pour les Juifs, la Grande-Bretagne, confrontée à l’hostilité des Arabes, remet en question son engagement en faveur de l’établissement d’un Foyer national juif : le Livre blanc du printemps 1939 limite le quota annuel d’immigrants vers la Palestine à 10 000 personnes par an pour les cinq années suivantes. Des navires de la Royal Navy patrouillent pour empêcher les réfugiés d’accoster. S’ils n’ont pas de certificat ils sont refoulés ou bien internés à Chypre, sur l’île Maurice ou en Palestine même.

    En France, en 1933, les premiers réfugiés passent facilement la frontière. Mais, très vite, les pouvoirs publics s’inquiètent de cet afflux des exilés et, dès la fin de l’année, l’attitude change : nombre de candidats à l’entrée sont refoulés et ceux qui, ayant réussi à entrer, ne sont pas en règle sont expulsés. L’arrivée au pouvoir du Front populaire marque une accalmie temporaire, mais la situation des réfugiés, considérés comme une menace pour la sécurité, voire comme une porte d’entrée pour les espions et les agitateurs, se dégrade à nouveau sous le gouvernement Daladier. En aucun cas, dit le ministre de l’intérieur de l’époque ,« la France ne saurait consentir à ouvrir ses frontières inconditionnellement et sans limitation à des individus par le fait seul qu’ils se prévaudraient de leur qualité de réfugiés. En effet l’état de saturation auquel nous sommes arrivés en matière d’immigration étrangère ne nous permet plus d’adopter une politique aussi libérale [3] ».

    La Suisse entrouvre sa porte aux réfugiés allemands en 1933 – mais ne peuvent se revendiquer de cette qualité que les personnes menacées pour leurs activités politiques. Une directive du Département fédéral de justice et police dit très explicitement que seuls les « hauts fonctionnaires, les dirigeants des partis de gauche et les écrivains célèbres » doivent être considérés comme réfugiés [4]. Les Juifs, eux, sont considérés comme de simples étrangers en transit et se voient reconnaître au mieux un droit de résidence temporaire, sans possibilité de travailler. Après l’Anschluss, le gouvernement décide la fermeture des frontières à tous ceux qui ne sont pas formellement habilités à entrer et l’expulsion de ceux qui sont en situation irrégulière. Pour faciliter le travail des autorités suisses amenées à faire le tri parmi les ressortissants du Reich, une négociation s’engage avec les autorités nazies pour que soit apposé un cachet spécial sur les passeports des Juifs – un grand J rouge de trois centimètres de hauteur – qui permet de repérer ceux qui doivent demander une autorisation spéciale pour entrer dans le pays [5].

    « Un seul serait déjà trop »

    Il n’est guère étonnant, dans ces conditions, que la #conférence_d’Évian, réunie en juillet 1938 pour chercher des solutions concrètes au problème des réfugiés juifs allemands et autrichiens, se solde par un échec [6]. Face à la détérioration de la situation et à la pression exercée par une partie de l’opinion publique, mais désireux aussi d’éviter un brusque afflux de réfugiés aux États-Unis, Roosevelt a en effet pris l’initiative de réunir une conférence internationale qui se tient à Évian du 6 au 15 juillet.

    Les représentants des 32 États présents, tout en affirmant leur implication dans le règlement de la question des réfugiés, se retranchent derrière des considérations économiques et politiques pour justifier la fermeture de leurs pays à l’immigration et le refus d’accueillir des réfugiés juifs.

    Les pays d’Europe occidentale se disent tous « saturés » : la Grande-Bretagne, la France, la Belgique, le Danemark, la Suède, la Suisse se déclarent les uns après les autres dans l’incapacité d’accueillir des réfugiés et n’envisagent d’accorder que des visas de transit. Le représentant de l’Australie déclare sans complexe que : « N’ayant aucun réel problème racial en Australie, nous ne sommes pas désireux d’en importer en encourageant une large immigration étrangère. » Et le délégué canadien, interrogé sur le nombre de réfugiés que son gouvernement pourrait envisager d’accueillir, répond : « Un seul serait déjà trop. »

    Même les pays d’Amérique du Sud, terres traditionnelles d’immigration, font part de leurs réserves : les uns invoquent la crise économique, les autres craignent de déplaire à l’Allemagne à laquelle les lient des accords commerciaux. La Colombie dit pouvoir accepter des travailleurs agricoles, l’Uruguay également, à condition qu’ils possèdent quelques ressources. Seule la République dominicaine de Trujillo offre d’accueillir 100 000 réfugiés juifs autrichiens et allemands, pour des raisons qui ont peu à voir avec la compassion humanitaire : c’est une occasion de « blanchir » une population jugée trop noire ; et cette offre généreuse vise aussi à redresser l’image d’un pays ternie par le massacre, en octobre 1937, à l’instigation des autorités, de milliers de Haïtiens travaillant dans les plantations.

    La conférence d’Évian se conclut donc sur un constat d’impuissance de la communauté internationale. Ce qui permet au journal allemand Reichswart d’ironiser : « Juifs à céder à bas prix – Qui en veut ? Personne !? » Hitler en effet peut triompher : personne ne veut accueillir ses Juifs.

    Impuissante, cette diplomatie est également sans scrupule, prête à toutes les concessions face à Hitler si tel est le prix à payer pour sauver la paix. Les orateurs à la tribune se bornent à exprimer le vœu d’« obtenir la collaboration du pays d’origine », pays jamais nommé et jamais stigmatisé pour ses agissements ; à aucun moment il n’est fait ouvertement mention du fait que ces réfugiés sont juifs, pour ne pas fournir un argument supplémentaire à la campagne fasciste contre les démocraties « enjuivées ». Dans la résolution finale, purgée de toute appréciation morale sur les persécutions, les termes « réfugiés politiques » sont remplacés par « immigrants involontaires » pour éviter de froisser le Troisième Reich.

    Le seul résultat concret de la conférence est la création d’un Comité intergouvernemental d’aide aux réfugiés allemands et autrichiens qui aura pour mission d’entreprendre « des négociations en vue d’améliorer l’état des choses actuel et de substituer à un exode une émigration ordonnée ». Aux yeux des pays occidentaux, en effet, de la même façon que la voie de la paix doit être recherchée en discutant avec Hitler, le problème des réfugiés ne peut être résolu qu’en accord avec les nazis.

    Les « petits bateaux de la mort »

    Visas refusés, frontières closes : les réfugiés sont acculés, en désespoir de cause, à prendre la mer, le plus souvent clandestinement. À la veille de la guerre, des dizaines, des centaines de bateaux, parfois des paquebots de ligne, souvent des bâtiments de fortune ou de contrebande qui ont pris leurs passagers en charge frauduleusement, naviguent sur les océans à la recherche d’un port où ils seront autorisés à débarquer : le Cairo part le 22 avril 1939 de Hambourg pour Alexandrie ; l’Usaramo pour Shanghai ; l’Orbita pour le Panama en juin 1939 ; l’Orinoco, vers Cuba [7]

    D’autres restent bloqués pendant des semaines ou des mois dans les ports roumains de la mer Noire ou sur le Danube. D’autres encore errent en Méditerranée, avec l’espoir vain de pouvoir accoster en Palestine. La presse française se fait l’écho de ces « vaisseaux fantômes » voguant de port en port sans qu’on laisse leurs passagers débarquer, ne serait-ce qu’en transit, transportant par milliers « ces hommes, ces femmes, ces enfants dont personne ne veut », qui sillonnent les mers en se heurtant à l’inhospitalité des côtes [8].

    Même ceux qui ont des papiers d’immigration en règle ne sont pas assurés d’être admis, comme le montre l’histoire cruelle du Saint-Louis. Ce paquebot transatlantique quitte Hambourg le 13 mai 1939 en direction de La Havane. Ses 937 passagers, presque tous des Juifs fuyant le Troisième Reich, sont en possession de certificats de débarquement émis par le directeur général de l’immigration de Cuba. Mais, dans l’intervalle, le président cubain a invalidé ces certificats. On interdit donc aux passagers de débarquer. Le bateau repart, et lorsqu’il passe le long des côtes de Floride une demande est adressée au président des États-Unis afin qu’il leur accorde l’asile – elle ne reçoit pas de réponse. Le 6 juin 1939, le Saint Louis reprend sa route vers l’Europe. In extremis, avant que le bateau ne soit contraint de revenir en Allemagne, le Jewish Joint Commitee réussit à négocier avec les gouvernements européens une répartition des passagers entre la Grande-Bretagne, la France, la Belgique et les Pays-Bas qui n’acceptèrent de les accueillir qu’à condition qu’il ne s’agisse que d’un transit dans l’attente d’une émigration définitive vers une autre destination. Temporairement sauvés, une majorité d’entre eux connaîtra le sort réservé aux Juifs dans les pays occupés par l’Allemagne.

    Les embarquements clandestins se poursuivent une fois la guerre déclenchée, les réfugiés prenant des risques croissants pour tenter de rejoindre clandestinement la Palestine depuis les ports de la mer Noire, à travers le Bosphore, les Dardanelles et la mer Égée. Un gigantesque marché noir s’organise, avec la bénédiction des nazis qui, avant la programmation de la « solution finale », y voient une façon de débarrasser l’Europe de ses Juifs. Beaucoup de ces « bateaux cercueils », comme on les a appelés, font naufrage, d’autres sont victimes des mines ou des sous-marins allemands, et les épidémies déciment ceux qui ont réussi à survivre [9]. Lorsque, ayant surmonté tous ces obstacles, y compris percé le blocus britannique, ils arrivent à Haïfa ou Tel-Aviv, ils sont, dans le meilleur des cas, arrêtés et incarcérés, sinon refoulés et contraints de reprendre la route vers la Bulgarie ou la Roumanie.

    On voit ici, comme un clin d’œil de l’histoire, la place géographiquement stratégique, déjà à l’époque, de la Turquie, qui contrôle la route empruntée par les réfugiés obligés de traverser les détroits du Bosphore et des Dardanelles. La Turquie interdit l’accès à son territoire aux réfugiés qui ne détiennent pas de visa pour la Palestine et, sous la pression de la Grande-Bretagne, ne laisse pas les bateaux faire escale dans ses ports, ce qui provoquera la catastrophe du #Struma (voir encadré). Décidément, on a parfois l’impression que l’histoire bégaie.
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    Le Struma

    Le 12 décembre 1941, 767 réfugiés juifs originaires de Bucovine et de Bessarabie – où sévissent les Einsatzgruppen – embarquent sur le Struma, un navire bulgare vétuste, prévu pour une centaine de passagers. Le navire part du port roumain de Constanza, sur la mer Noire, en direction d’Istanbul où les réfugiés espèrent pouvoir déposer des demandes de visa pour la Palestine. Le 16 décembre le bateau arrive dans un port turc au nord du Bosphore, mais la Grande-Bretagne fait pression sur la Turquie pour qu’elle l’empêche de poursuivre sa route. Le Struma reste ainsi bloqué 70 jours, pendant l’hiver 1941-1942, sur le Bosphore. Les réfugiés souffrent de la faim, de l’entassement. Ils finissent par être ravitaillés grâce aux dons des associations juives et avec l’aide de la Croix-Rouge. Les autorités turques décident de le refouler vers la mer Noire et le 23 février 1942 le bateau reçoit l’ordre d’appareiller : ce sont finalement les garde-côtes turcs qui doivent remorquer le Struma, hors d’état de naviguer. Quelques heures plus tard, il est touché par erreur par une torpille soviétique et coule rapidement. Il n’y aura qu’un seul survivant.)


    https://www.cairn.info/revue-plein-droit-2016-4-p-39.htm
    #fermeture_des_frontières #asile #migrations #réfugiés #juifs #histoire #Evian

  • Macron dit qu’il n’a pas déclaré la guerre à Al-Assad mais depuis quand les bombardements sont des caresses ? Par Roula Zein dans @raialyoum - Actuarabe
    http://actuarabe.com/macron-dit-quil-na-pas-declare-la-guerre-a-al-assad-mais-depuis-quand-les

    Voilà ce que veut la France, qui continue à parler de couloirs d’évacuation dans la Ghouta orientale alors que cette dernière a été entièrement libérée, que le drapeau syrien à deux étoiles a été hissé sur les bâtiments publics et que les écoliers et les mères des martyrs ont fêté la victoire.

    Un métro de retard
    Ne suivent-ils pas les événements sur le terrain ? N’ont-ils pas un métro de retard ? Les conseillers à l’Elysée et au Ministère des affaires étrangères n’ont-ils pas vu les photos des réconciliations à Douma, ni les stocks d’armes destinés à tuer les civils syriens pour lesquels la France viole la charte des Nations-Unies pour la première fois depuis la fin de la Société des Nations ? Voilà des années que la coalition bombarde Raqqa et ses habitants ainsi que l’armée syrienne à Deir Az-Zor pour « exterminer DAECH », mais il a fallu attendre l’intervention des Russes et de l’armée arabe syrienne pour que DAECH et le terrorisme disparaissent en deux mois !

    Alors que les Français, eux, ont détruit toutes les infrastructures de Raqqa, plus de douze ponts sur la barrage de l’Euphrate au nom de la liberté, de la démocratie et de la sécurité du peuple syrien.

  • A Genève, le docteur Destouches est devenu Céline l’écrivain antisémite
    – Le Temps - Frédéric Koller
    Publié mardi 15 août 2017 , modifié dimanche 20 août 2017.
    https://www.letemps.ch/monde/2017/08/15/geneve-docteur-destouches-devenu-celine-lecrivain-antisemite

    A Genève, le docteur Destouches est devenu Céline l’écrivain antisémite

    Le docteur Louis Destouches s’engage à la Section d’hygiène de la Société des Nations en 1924. Lorsqu’il la quittera, trois ans plus tard, il sera Céline, écrivain débutant et antisémite. Deux rencontres majeures à Genève auront accompagné cette transformation

    #Céline

  • Gouverner et guérir

    recension de Le Médecin qui voulut être roi. Sur les traces d’une utopie coloniale. de #Guillaume_Lachenal

    http://www.les-lettres-francaises.fr/2017/05/gouverner-et-guerir

    L’idéal émancipateur des médecins français emprunte ainsi les méthodes autoritaires de l’entreprise coloniale. « Le projet du Haut-Nyong s’en tient à une version assez rudimentaire, quoique radicale, de l’hygiène rurale de l’époque », résume l’auteur, « une variante provinciale et militaire, autoritaire et affective, bricolée et grandiloquente. A la Société des Nations on dirait : French style. »

  • Le Haut Commissariat aux réfugiés de l’ONU : trois temps pour une brève histoire de la gestion multilatérale de l’exil

    La première période commence dans les années 1920-1930. L’entre-deux guerres constitue la proto-histoire ou préhistoire du régime universel de protection des réfugiés qui est le nôtre aujourd’hui. Président de la délégation norvégienne auprès de la Société des Nations (SDN) Fridtjof Nansen, explorateur norvégien, devient le premier commissaire pour les réfugiés à la SDN en 1921. Le combat de la fin de sa vie va consister à œuvrer pour un droit d’asile universel, en tentant d’apporter une médiation multilatérale aux arbitrages politiques qui président à l’époque à l’octroi du statut de réfugié. Un triple choc marque le début de sa carrière diplomatique : le génocide des Arméniens perpétré par l’Etat turc entre 1915 et 1916 et l’exode qui s’en est suivi ; l’exil des Russes blancs consécutif à la révolution de 1917 et les conséquences de la famine de 1921-1922 en Russie et en Ukraine ; le déplacement des populations grecques et turques entre 1921 et la signature du traité de Lausanne en 1923 qui légalise l’échange des musulmans de Grèce et des Grecs ottomans de part et d’autre de la mer Egée.

    http://www.sciencespo.fr/ceri/fr/content/le-haut-commissariat-aux-refugies-de-l-onu-trois-temps-pour-une-breve-his
    #UNHCR #HCR #histoire #asile #migrations #exil

  • Mise au point urgente et nécessaire sur la Syrie
    par Gary Leupp | 14 octobre 2016 – CounterPunch – Traduction : Chronique de Palestine – MJB
    http://chroniquepalestine.com/mise-point-urgente-necessaire-syrie

    1. La Syrie est un pays d’environ la taille de l’état de Washington. Il a une longue et glorieuse histoire bien documentée, et a joué un rôle central dans l’émergence du judaïsme, du christianisme et de l’islam. Avant la guerre actuelle, il avait une population d’environ 22 millions d’habitants. Il n’a jamais menacé les Etats-Unis et ne représente aucun danger pour eux.

    C’est une république constitutionnelle laïque reconnue par les Nations Unies. Elle entretient des relations diplomatiques, et généralement cordiales, avec la Russie, l’Iran, la Chine, l’Inde, le Japon, le Brésil, l’Afrique du Sud, les Philippines, l’Argentine, la Tanzanie, Cuba, l’Egypte, L’Irak, l’Algérie, Oman, etc. Historiquement, elle fut un champ de bataille pour les peuples arabes, iraniens et turcs, à différentes époques elle fit partie de l’empire perse, des califats arabes Omeyyade et Abbaside, ou de l’empire ottoman. Elle tomba sous l’administration coloniale française après la défaite de l’empire ottoman (qui avait pour centre ce qui est maintenant la Turquie) au cours de la première guerre mondiale. Elle fut brièvement déclarée royaume avec pour souverain l’émir arabe Fayçal jusqu’à ce que les Français ne le chassent de Damas en 1920.

    Par la suite La Société des Nations donna à la France un « mandat » pour gouverner la Syrie (qui comprenait le Liban, et dont la France a fait un état séparé). Cette administration coloniale se poursuivit jusqu’en 1946. Après que l’état eut obtenu son indépendance de la France, des partis politiques représentant les commerçants ou intellectuels de Damas ou d’Alep rivalisèrent pour le pouvoir, tandis que le parti communiste (au grand dam de Washington) était toléré. Le parti Baas laïque fondé par des chrétiens, des sunnites et alaouites en 1947 commença à s’organiser.

    2. Les Etats-Unis ont un long passé d’intervention en faveur d’un « changement de régime » en Syrie. Après l’indépendance de la Syrie, les Etats-Unis intervinrent régulièrement dans le pays dans le cadre de leurs objectifs politiques de la Guerre Froide. Il est largement soupçonné que le coup d’état militaire de 1949 en Syrie fut soutenu par les Etats-Unis, qui considéraient que le régime précédent était trop indulgent avec le communisme. Et la CIA a ouvertement reconnu sa responsabilité dans les tentatives de coup d’état manquées, « Operation Straggle » de 1956 et « Operation Wappen » de 1957 menée par Kermit Roosevelt, Jr. visant à mettre en place un régime anticommunisme acceptable. Des tentatives de corruption ratées dans le cadre de la deuxième opération furent très embarrassantes pour les Etats-Unis lorsqu’elles furent mises à jour. (Après que le gouvernement syrien eut déjoué le complot, Washington commença à accuser la Syrie d’être un « client soviétique. »)

  • SYRIE : REPONSE A UN HISTORIEN AUTO-PROCLAME… | Proche&Moyen-Orient.ch | Richard Labévière | 15 août 2016
    (Depuis l’Echo des montagnes d’Armoy – Haute-Savoie)
    http://prochetmoyen-orient.ch/syrie-reponse-a-un-historien-auto-proclame

    Avec la reconquête annoncée d’Alep par l’armée nationale syrienne, Jean-Pierre Filiu – l’égérie des « révolutions arabes » – perd ses nerfs et remet le couvert1 : « la non-intervention des démocraties occidentales et de l’ONU dans le conflit syrien, depuis 2011, résonne en écho historique de la non-intervention prônée par les mêmes démocraties occidentales et la Société des Nations (SDN) lors de la guerre d’Espagne, de 1936 à 1939. Pas plus alors qu’aujourd’hui cette politique de passive complicité n’aura réussi à épargner à l’Europe des vagues de réfugiés et une violence sans précédent pour chaque époque respective. Je persiste et signe comme historien dans ce parallèle que beaucoup rejettent ». Diantre !

    Cette imprudente persistance couronne cinq années d’une propagande échevelée, déformante et particulièrement désinformante quant à la situation qui prévaut en Syrie et dans la sous-région. Multirécidiviste acharné, Jean-Pierre Filiu nous répète inlassablement depuis l’été 2011 quatre himalayennes bêtises :

    Bachar al-Assad est l’unique responsable de la guerre civile et par conséquent de ses quelques 300 000 victimes (oubliant un peu vite qu’environ 90 000 soldats de l’armée gouvernementale sont tombés au champ d’honneur pour défendre leur pays contre les hordes jihadistes) ;
    c’est le même Bachar qui a inventé Dae’ch et les autres factions terroristes qui détruisent la région (même si les meilleurs analystes expliquent que ce terrorisme est le produit du démantèlement de l’Irak en 2003 par l’armée anglo-américaine) ;
    les démocraties occidentales doivent aider la « rébellion modérée » (on la cherche depuis cinq ans sans l’avoir trouvée ou plutôt si… dans l’imagination de quelques poètes grassement rémunérés) ;
    enfin, Bachar al-Assad doit partir (comme si cette décision dépendait des vapeurs d’un universitaire de quatrième zone, voire des proclamations du président de la République française ou du sultan de la grande Turquie démocratique).(...)

    • Merci @Loutre, la journée commence bien !

      "Retournement de la fin de la Guerre froide, le terme d’idiot utile est aujourd’hui réveillé par les néo-conservateurs américains pour qualifier amicalement les intellectuels de gauche européens – comme notre cher « historien » – souvent invités par les think-tanks américains afin de soutenir la « politique sunnite » de Washington, de Tel-Aviv et de Paris… En effet, les idiots utiles d’aujourd’hui sont littéralement fascinés par les Etats-Unis et leurs coups tordus démocratiques. Mais ces nouveaux idiots utiles sont dangereux.

      Un jour, ils devront, sans doute, assumer leur responsabilité active dans le départ des gamins paumés de nos banlieues vers les jihad syriens, irakiens et africains, dans l’expansion du terrorisme contemporain et dans le soutien complice des pétromonarchies dictatoriales du Golfe. A force de décrire une rébellion syrienne comparable aux joyeuses bandes romantiques des Brigades internationales de la Guerre d’Espagne, il ne faut pas s’étonner de voir des gosses en rupture d’identité culturelle, familiale et sociale faire le serment des Brigands de Schiller"

  • Maurice Halbwachs, Keynes, abstraction et expérience. Sur la théorie générale
    http://lectures.revues.org/20243

    À la fin des années 1930, Maurice Halbwachs publie deux comptes rendus et deux notices bibliographiques consacrés à la Théorie générale de l’emploi, de l’intérêt et de la monnaie de l’économiste britannique John Maynard Keynes. Gilles Montigny indique que la publication des articles d’Halbwachs vise autant à réhabiliter ses propres travaux économiques qu’à offrir au lecteur une entrée didactique dans l’ouvrage complexe de Keynes. On ignore souvent qu’Halbwachs a été le second commentateur français de l’ouvrage de Keynes, et également que l’école française de sociologie s’est activement investie au sein de la discipline économique. La préface de Gilles Montigny nous offre d’abord un point de vue étayé sur le parcours universitaire d’Halbwachs ainsi que sur la position de cette école de pensée. On apprend que ce sociologue a été introduit dans le cercle des durkheimiens par Simiand, qu’il a participé activement à la publication de comptes-rendus dans la revue de Durkheim, L’année sociologique, devenant même le plus prolifique parmi ses rédacteurs. Halbwachs s’est penché notamment sur Pareto et Pigou, et il est l’un des premiers à commenter l’œuvre de Schumpeter. Montigny indique par ailleurs qu’Halbwachs ne s’est pas désintéressé de questions pratiques, ayant participé à une commission du Bureau international du travail en 1936 et à la Société des Nations en 1937. L’intérêt de la préface est aussi qu’elle donne un point de vue sur la réception de l’œuvre de Keynes. Très peu de chercheurs s’y intéressent en France, ce qui n’est pas sans liens avec le fait que le puissant Comité des Forges2 a repoussé la traduction de la publication française de la Théorie générale car il le percevait comme un ouvrage communiste. Halbwachs, un des rares commentateurs de Keynes avec l’économiste libéral Étienne Mantoux, a donc dû travailler à partir de la version anglaise de la Théorie générale.

    Dans les textes qu’Halbwachs dédie à la Théorie générale, celui-ci insiste sur les passages dans lesquels Keynes mêle des perspectives économiques et psychologiques. En effet, cette interdisciplinarité ne pouvait manquer d’intéresser Halbwachs qui a consacré la majeure partie de son œuvre à l’étude des comportements d’achat de la classe ouvrière, portant ainsi un regard sociologique sur l’objet privilégié des économistes. Il s’attèle par exemple à réfuter le postulat économique en vigueur à son époque selon lequel la répartition des dépenses des ménages dans leur budget est fonction du revenu seul qu’ils reçoivent. Au contraire, selon lui, le critère du revenu n’est que secondaire, puisque c’est la force des habitudes contractées par les individus, qui sont issus de milieux sociaux différents qui leur impose une certaine forme de consommation. Pour lui, le problème est que les économistes raisonnent à partir d’un modèle unifié de l’agent économique, c’est-à-dire un consommateur qui est irréductible à ses appartenances sociales. Or, les dispositions forgées au sein d’un groupe social affectent les comportements de consommation des membres de ces groupes sociaux, cela explique par exemple le fait qu’une hausse du revenu d’un ouvrier n’induit pas qu’il adopte le mode de vie de la catégorie qui lui est supérieure. C’est pourquoi « dans la répartition des dépenses, s’exprime l’opinion que chacun de ces groupes a de lui-même »

  • Un nouveau siècle pour le #Moyen-Orient
    https://www.project-syndicate.org/commentary/middle-east-sustaining-development-by-jeffrey-d-sachs-2015-12/french

    La question de la « sincérité » mise à part, un bon article,

    NEW YORK – Bien souvent, les #États-Unis, l’Union européenne et les institutions à gouvernance occidentale telles que la Banque mondiale s’interrogent sur la question de savoir pourquoi le Moyen-Orient ne parvient pas à se gouverner seul. Bien que ces acteurs soulèvent cette question avec sincérité, ils le font avec un manque certain d’introspection. Car après tout, le plus important obstacle à une bonne gouvernance dans la région réside précisément dans un manque d’auto-gouvernance : les institutions politiques de la région se trouvent en effet diminuées en conséquence d’interventions américaines et européennes répétées, qui remontent à la Première Guerre mondiale, et pour certaines zones avant même cela.

    [...]

    Les mandats et autres instruments de puissance de l’ancienne Société des Nations vont être exercés afin de permettre aux Britanniques et aux Français de maîtriser le pétrole, les ports, les voies maritimes, ainsi que la politique étrangère des dirigeants locaux. Dans ce qui deviendra l’Arabie saoudite, la #Grande-Bretagne va ainsi soutenir le fondamentalisme #wahhabite d’Ibn Séoud contre le nationalisme arabe de la région hachémite du Hedjaz.

  • Démocratisation du système des Nations-unies Création d’un Parlement mondial
    http://www.pressefederaliste.eu/Democratisation-du-systeme-des-Nations-unies-Creation-d-un-Parleme

    Une Assemblée Parlementaire des Nations unies (APNU) désigne la proposition d’ajouter à l’ONU une chambre de représentation qui permettrait une forme de participation des corps législatifs des États membres, et à terme l’élection directe par les citoyens du monde. L’idée avait été évoquée à la Société des Nations dans les années 1920 et à nouveau après la seconde guerre mondiale en 1945, mais est restée en sommeil durant la guerre froide. Dans les années1990 et 2000, le développement du commerce mondial et des (...)

    #Numéro_169_-_Septembre_2015

    / #UNPA

  • Pascal Saint-Amans - Il fait trembler les #paradis_fiscaux
    http://www.parismatch.com/Actu/Economie/Il-fait-trembler-les-paradis-fiscaux-Pascal-Saint-Amans-704328

    La fin du secret bancaire en Suisse pour 2018, c’est son œuvre : Pascal Saint-Amans. Fiscaliste pur et dur à l’OCDE, révolté par la crise financière de 2008, il a réussi à bousculer les mentalités des pays les plus puissants. D’ici à la fin de l’année sera adoptée sa nouvelle #fiscalité des #multinationales qui, jusqu’ici, ne paient presque pas d’impôts.

    Des entreprises comme Google, Amazon, Facebook, Starbucks pratiquent, elles, l’#optimisation_fiscale et échappent à l’impôt !
    Oui, de nombreuses multinationales, et pas seulement américaines, peuvent avoir des taux d’imposition très bas (parfois en dessous de 5 %), et leurs techniques d’optimisation sont légales ! Par exemple elles transfèrent leurs bénéfices aux Bermudes et par le jeu de contrats internes, elles vont vider leur base taxable dans les pays où elles réalisent leurs activités. Cela est légalement possible en jouant sur des règles de fiscalité internationale aujourd’hui dépassées. C’est en effet un système qui date de la Société des Nations – 1928 ! –, et qui visait à éviter la double imposition mais pas à faciliter ce qu’on pourrait appeler les doubles non-impositions !

    Et quid de la finance qui n’a toujours pas fait son mea culpa ? Pourquoi la taxe Robin des bois de 0,05 % sur les transactions boursières n’est-elle pas acceptée ? Ça semble si dérisoire et ça n’empêche pas les profits !
    Ça fait vingt ans qu’on en parle. Le but étant de tuer la spéculation la plus nocive. Plus de la moitié des Etats de l’OCDE sont contre, donc je n’essaie même pas de commencer. La finance n’en veut pas. L’Union européenne y travaille néanmoins. Onze pays se sont mis d’accord. Mais je ne suis pas optimiste.

    http://www.oecd.org/fr/ctp/beps.htm

    #Pascal_Saint-Amans

    http://zinc.mondediplo.net/messages/4524 via BoOz

  • Politique de citoyenneté en Lettonie par l’Ambassade de la République de Lettonie en France

    Source : http://www.mfa.gov.lv/fr/paris/nouvelles/citoyennete

    Politique de citoyenneté en Lettonie

    19.03.2015. 11:07

    La République de Lettonie est fondée le 18 novembre 1918 et elle a maintenu son statut d’État au cours de l’occupation soviétique et nazie (1940-1991). Les partenaires occidentaux et d’autres pays, organisations internationales et tribunaux, y compris la Cour européenne des droits de l’homme, ont reconnu l’occupation, en violation du droit international, de la Lettonie et la persistance de jure de la République de Lettonie indépendante au long de l’occupation soviétique.

    Les trois Etats baltes ont été les seuls membres de la Société des Nations qui n’ont pas retrouvé l’indépendance immédiatement après la Seconde Guerre mondiale. Le 17 septembre 1991, les Etats baltes sont devenus membres de l’Organisation des Nations Unies. L’URSS a cessé d’exister en décembre 1991, et les Etats baltes ne sont généralement pas comptés comme successeurs de l’URSS.

    Le 4 mai 1990, la République de Lettonie a retrouvé son indépendance, y compris la restauration des institutions démocratiques du pays, la base juridique (la Constitution, Code civil etc.), les droits de propriété et la citoyenneté.

    Ainsi la Lettonie a restauré le statut et les droits des personnes et de leurs descendants qui ont été reconnus comme des citoyens en vertu de la loi de 1919.

    En même temps, les autorités lettones étaient confrontées à la réalité qu’il résidait en permanence en Lettonie un groupe de personnes immigrés au cours de la période de l’occupation soviétique qui avaient perdu leur citoyenneté d’URSS après la dissolution de l’Union soviétique, mais qui n’avaient jamais été citoyens de la République de Lettonie ou de leurs descendants.

    Étant donné que ces personnes n’avaient pas le droit de recevoir automatiquement la citoyenneté lettone, un statut spécial temporaire a été créé aux anciens citoyens de l’URSS – les « anciens citoyens de l’URSS qui ne sont pas citoyens de Lettonie ou d’un autre Etat » (ci-après – non-citoyens).

    Les non-citoyens lettons ne sont pas apatrides. La protection accordée aux non-citoyens en Lettonie s’étend au-delà de ce qui est requis par la Convention de 1954 relative au statut des apatrides.

    Les non-citoyens bénéficient de la plupart des droits garantis, y compris la défense nationale, à la fois en Lettonie et à l’étranger. Les non-citoyens de la Lettonie sont le seul groupe de personnes, en dehors de citoyens lettons, qui ont le droit ex lege de résider en permanence en Lettonie. Ils peuvent avoir la résidence permanente dans un pays étranger en conservant tous les droits et privilèges, entre autres, de voyager librement et de retourner, à tout moment, en Lettonie. Les non-citoyens ont les mêmes garanties sociales que les citoyens lettons, et ils ont la majorité des droits politiques. La seule différence significative entre les citoyens lettons et les non-citoyens concerne le droit de vote et qu’ils ne pourront pas travailler comme fonctionnaires ou d’occuper des postes liés à la sécurité nationale.

    Les non-citoyens sont capables de devenir des citoyens de la Lettonie à travers une procédure de naturalisation simple. Les autorités de la Lettonie soulignent que le statut des non-citoyens est d’une nature temporaire.

    Naturalisation

    Le pourcentage de non-citoyens a chuté à 12% (262 622) en janvier 2015 par rapport à 29% (environ 730 000) en 1995 lorsque le processus de naturalisation a été lancé. Selon les statistiques du 1 janvier 2015, 84% des habitants de la Lettonie sont des citoyens. Plus de 142 000 personnes ont obtenu la citoyenneté lettone par la procédure de naturalisation.

    99% des enfants nés en Lettonie en 2014 sont les citoyens lettons.

    La Lettonie continue à encourager les non-citoyens à demander la citoyenneté, en adoptant une législation qui facilite la naturalisation et à travers des campagnes d’information du public.

    Les examens en langue et histoire lettones ont été simplifiées. Les frais de naturalisation ont été réduits pour les personnes à faible revenu, les chômeurs, les retraités et les autres catégories socialement complexes de la population, et complètement annulées pour les victimes de persécutions politiques, les personnes handicapées, les orphelins et les personnes des institutions de soins sociaux.

    Modifications de la loi sur la citoyenneté, le 9 mai 2013

    Le 9 mai 2013, après deux années de travail minutieux, la Saeima (Parlement) a adopté des Modifications à la Loi sur la citoyenneté (ci-après dénommées les « modifications »). Les modifications ont été approuvées par le président de la Lettonie le 23 mai 2013 et elles sont entrées en vigueur le 1er octobre 2013.

    Ces modifications sont pour le but deux objectifs généraux : à adapter la Loi sur la citoyenneté, en tenant compte de l’évolution depuis 1998, et à simplifier davantage l’acquisition de la citoyenneté et le processus de naturalisation.

    En ce qui concerne le premier objectif, il est à noter que la mobilité accrue de la population lettone après l’adhésion à l’UE et, par conséquent, la nécessité de maintenir des liens avec les citoyens du monde entier a déterminé la nécessité d’étendre considérablement la portée de l’application de la double citoyenneté.

    En ce qui concerne le second objectif :

    Selon les modifications, la citoyenneté lettone est accordée automatiquement aux enfants d’apatrides et de non-citoyens. Les modifications prévoient que le consentement d’un parent est suffisant pour inscrire un nouveau-né, dont les parents sont apatrides ou non-citoyens, en en tant que citoyen de la Lettonie au moment de l’enregistrement de la naissance (à l’Office de l’état civil).

    Un enfant de moins de 15 ans qui n’a pas été enregistré, au moment de l’enregistrement de sa naissance, en tant que citoyen de la Lettonie peut être enregistré en tant que le citoyen à la suite d’une demande présentée par l’un des parents. Les personnes âgées de 15 à 18 ans peuvent être enregistrées comme citoyens lettons suite à leur propre demande présentée. Il faut noter que la promesse spéciale parentale au moment d’enregistrement d’un enfant apatride ou non-citoyen en tant que citoyen letton a été annulée du fait de la modification.

    Les modifications prévoient également que les élèves qui ont acquis plus de la moitié du programme d’éducation de base dans la langue lettone sont exempts de tous les examens de naturalisation et sont enregistrés comme citoyens, en présentant une demande de naturalisation en conformité aux exigences réglementaires.

    Les modifications simplifient également les exigences relatives à la résidence permanente des candidats à la naturalisation, en supprimant l’obligation d’une résidence ininterrompue en Lettonie. Les règles relatives aux tests linguistiques et exemptions sont précisés dans article distinct de la loi : les exigences du test du letton pour la naturalisation ont été normalisées et sont en ligne avec les exigences des tests de langue centralisés des établissements scolaires (écoles lettones ou des minorités nationales). Suite aux modifications, les anciens militaires de l’URSS (Russie) qui ont choisi de continuer à vivre en Lettonie après l’éclatement de l’Union soviétique ont maintenant la possibilité d’acquérir la citoyenneté lettone en effectuant la procédure de naturalisation.

    Modifications apportées à la Loi sur la citoyenneté attestent la volonté et l’intérêt de la Lettonie à consolider la société. Depuis la restauration de l’indépendance en 1991, la Lettonie a fait des progrès considérables dans le processus complexe et difficile visant à promouvoir l’intégration sociale. Chaque étape a été orientée vers un objectif commun, et nous pouvons être satisfaits des progrès réalisés.

  • L’ AMBASSADE DE LA RÉPUBLIQUE DE LETTONIE EN FRANCE
    vient de faire paraitre :


    Politique de citoyenneté en #Lettonie
    http://www.mfa.gov.lv/fr/paris/nouvelles/citoyennete

    Politique de citoyenneté en Lettonie

    19.03.2015. 11:07

    La République de Lettonie est fondée le 18 novembre 1918 et elle a maintenu son statut d’État au cours de l’occupation soviétique et nazie (1940-1991). Les partenaires occidentaux et d’autres pays, organisations internationales et tribunaux, y compris la Cour européenne des droits de l’homme, ont reconnu l’occupation, en violation du droit international, de la Lettonie et la persistance de jure de la République de Lettonie indépendante au long de l’occupation soviétique.

    Les trois Etats baltes ont été les seuls membres de la Société des Nations qui n’ont pas retrouvé l’indépendance immédiatement après la Seconde Guerre mondiale. Le 17 septembre 1991, les Etats baltes sont devenus membres de l’Organisation des Nations Unies. L’URSS a cessé d’exister en décembre 1991, et les Etats baltes ne sont généralement pas comptés comme successeurs de l’URSS.

    Le 4 mai 1990, la République de Lettonie a retrouvé son indépendance, y compris la restauration des institutions démocratiques du pays, la base juridique (la Constitution, Code civil etc.), les droits de propriété et la citoyenneté.

    Ainsi la Lettonie a restauré le statut et les droits des personnes et de leurs descendants qui ont été reconnus comme des citoyens en vertu de la loi de 1919.

    En même temps, les autorités lettones étaient confrontées à la réalité qu’il résidait en permanence en Lettonie un groupe de personnes immigrés au cours de la période de l’occupation soviétique qui avaient perdu leur citoyenneté d’URSS après la dissolution de l’Union soviétique, mais qui n’avaient jamais été citoyens de la République de Lettonie ou de leurs descendants.

    Étant donné que ces personnes n’avaient pas le droit de recevoir automatiquement la citoyenneté lettone, un statut spécial temporaire a été créé aux anciens citoyens de l’URSS – les « anciens citoyens de l’URSS qui ne sont pas citoyens de Lettonie ou d’un autre Etat » (ci-après – non-citoyens).

    Les non-citoyens lettons ne sont pas apatrides. La protection accordée aux non-citoyens en Lettonie s’étend au-delà de ce qui est requis par la Convention de 1954 relative au statut des apatrides.

    Les non-citoyens bénéficient de la plupart des droits garantis, y compris la défense nationale, à la fois en Lettonie et à l’étranger. Les non-citoyens de la Lettonie sont le seul groupe de personnes, en dehors de citoyens lettons, qui ont le droit ex lege de résider en permanence en Lettonie. Ils peuvent avoir la résidence permanente dans un pays étranger en conservant tous les droits et privilèges, entre autres, de voyager librement et de retourner, à tout moment, en Lettonie. Les non-citoyens ont les mêmes garanties sociales que les citoyens lettons, et ils ont la majorité des droits politiques. La seule différence significative entre les citoyens lettons et les non-citoyens concerne le droit de vote et qu’ils ne pourront pas travailler comme fonctionnaires ou d’occuper des postes liés à la sécurité nationale.

    Les non-citoyens sont capables de devenir des citoyens de la Lettonie à travers une procédure de naturalisation simple. Les autorités de la Lettonie soulignent que le statut des non-citoyens est d’une nature temporaire.

    Naturalisation

    Le pourcentage de non-citoyens a chuté à 12% (262 622) en janvier 2015 par rapport à 29% (environ 730 000) en 1995 lorsque le processus de naturalisation a été lancé. Selon les statistiques du 1 janvier 2015, 84% des habitants de la Lettonie sont des citoyens. Plus de 142 000 personnes ont obtenu la citoyenneté lettone par la procédure de naturalisation.

    99% des enfants nés en Lettonie en 2014 sont les citoyens lettons.

    La Lettonie continue à encourager les non-citoyens à demander la citoyenneté, en adoptant une législation qui facilite la naturalisation et à travers des campagnes d’information du public.

    Les examens en langue et histoire lettones ont été simplifiées. Les frais de naturalisation ont été réduits pour les personnes à faible revenu, les chômeurs, les retraités et les autres catégories socialement complexes de la population, et complètement annulées pour les victimes de persécutions politiques, les personnes handicapées, les orphelins et les personnes des institutions de soins sociaux.

    Modifications de la loi sur la citoyenneté, le 9 mai 2013

    Le 9 mai 2013, après deux années de travail minutieux, la Saeima (Parlement) a adopté des Modifications à la Loi sur la citoyenneté (ci-après dénommées les « modifications »). Les modifications ont été approuvées par le président de la Lettonie le 23 mai 2013 et elles sont entrées en vigueur le 1er octobre 2013.

    Ces modifications sont pour le but deux objectifs généraux : à adapter la Loi sur la citoyenneté, en tenant compte de l’évolution depuis 1998, et à simplifier davantage l’acquisition de la citoyenneté et le processus de naturalisation.

    En ce qui concerne le premier objectif, il est à noter que la mobilité accrue de la population lettone après l’adhésion à l’UE et, par conséquent, la nécessité de maintenir des liens avec les citoyens du monde entier a déterminé la nécessité d’étendre considérablement la portée de l’application de la double citoyenneté.

    En ce qui concerne le second objectif :

    Selon les modifications, la citoyenneté lettone est accordée automatiquement aux enfants d’apatrides et de non-citoyens. Les modifications prévoient que le consentement d’un parent est suffisant pour inscrire un nouveau-né, dont les parents sont apatrides ou non-citoyens, en en tant que citoyen de la Lettonie au moment de l’enregistrement de la naissance (à l’Office de l’état civil).

    Un enfant de moins de 15 ans qui n’a pas été enregistré, au moment de l’enregistrement de sa naissance, en tant que citoyen de la Lettonie peut être enregistré en tant que le citoyen à la suite d’une demande présentée par l’un des parents. Les personnes âgées de 15 à 18 ans peuvent être enregistrées comme citoyens lettons suite à leur propre demande présentée. Il faut noter que la promesse spéciale parentale au moment d’enregistrement d’un enfant apatride ou non-citoyen en tant que citoyen letton a été annulée du fait de la modification.

    Les modifications prévoient également que les élèves qui ont acquis plus de la moitié du programme d’éducation de base dans la langue lettone sont exempts de tous les examens de naturalisation et sont enregistrés comme citoyens, en présentant une demande de naturalisation en conformité aux exigences réglementaires.

    Les modifications simplifient également les exigences relatives à la résidence permanente des candidats à la naturalisation, en supprimant l’obligation d’une résidence ininterrompue en Lettonie. Les règles relatives aux tests linguistiques et exemptions sont précisés dans article distinct de la loi : les exigences du test du letton pour la naturalisation ont été normalisées et sont en ligne avec les exigences des tests de langue centralisés des établissements scolaires (écoles lettones ou des minorités nationales). Suite aux modifications, les anciens militaires de l’URSS (Russie) qui ont choisi de continuer à vivre en Lettonie après l’éclatement de l’Union soviétique ont maintenant la possibilité d’acquérir la citoyenneté lettone en effectuant la procédure de naturalisation.

    Modifications apportées à la Loi sur la citoyenneté attestent la volonté et l’intérêt de la Lettonie à consolider la société. Depuis la restauration de l’indépendance en 1991, la Lettonie a fait des progrès considérables dans le processus complexe et difficile visant à promouvoir l’intégration sociale. Chaque étape a été orientée vers un objectif commun, et nous pouvons être satisfaits des progrès réalisés.

  • Absolument remarquable ! Quelle claque !
    Le #rapport_bergier

    Le 19 décembre 1996, le Parlement suisse et le Conseil fédéral mandatent une Commission indépendante d’experts présidée par #Jean-François_Bergier, pour enquêter sur le comportement des Suisses face au régime national-socialiste allemand. Cinq ans plus tard, un rapport de onze mille pages est rendu : Le Rapport Bergier, contenant des révélations troublantes, susceptibles de ternir quelque peu l’image d’une « patrie irréprochable ». Pendant la Deuxième Guerre mondiale, la Suisse aurait par exemple été la principale plaque tournante de l’or en provenance d’Allemagne et des pays occupés par la Wehrmacht. Cette opération aurait permis de rendre librement convertible l’or volé par les nazis. Du 1er septembre 1939 au 30 juin 1945, les banques suisses auraient acheté de l’or à l’Allemagne pour 1,7 milliards de francs ! #José_Lillo s’empare de ce sujet pour inventer sa langue théâtrale, déstructurer des textes liés à ce pan de l’histoire qui a profondément marqué la population suisse.

    http://www.lepoche.ch/index2.php?spectaclesID=62&onglet=breve
    #théâtre #commission_bergier #suisse #WWII #Deuxième_guerre_mondiale #überfremdung #collaborationnisme #histoire

    https://www.youtube.com/watch?v=nK2tlOjHrrs

    Les oubliés de l’Histoire (suisse)

    Dans son « Rapport Bergier », l’auteur et metteur en scène José Lillo rend un vibrant hommage aux victimes du nazisme et des nationalismes. A voir au Poche, à Genève.


    http://www.lecourrier.ch/127448/les_oublies_de_l_histoire_suisse

    Les spectres suisses de la Seconde Guerre mondiale jettent un froid à Genève

    Le metteur en scène genevois José Lillo s’inspire librement du fameux rapport Bergier, quelque 11 000 pages qui analysent la politique d’asile de la Confédération pendant la guerre. Il en extrait au Poche un spectacle personnel qui allie documents et épanchements


    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/01466510-acab-11e4-8a14-18075d406251/Les_spectres_suisses_de_la_Seconde_Guerre_mondiale_jettent_un_froid_%C3%A0_G

    Dans la pièce on parle notamment de cet événement qui a eu lieu à #Genève, quand #Goebbels est venu faire un discours sur la paix à la Société des Nations... c’était en 1933... et Goebbels était ministre de la propagande nazie

    Description
    Cet extrait de l’émission C’était hier, diffusée le 1er décembre 1969 à la Télévision Suisse Romande, est constitué d’une archive des Actualités suisses tournées le 29 septembre 1933, lors de la visite du Dr Goebbels, ministre de la propagande du Reich, à la Société des Nations.

    L’édition du 30 septembre 1933 du Journal de Genève relate cette visite qui se tient dans le cadre de la XIVe assemblée de la Société des Nations, présidée par Johan Ludwig Mowinckel, président du Conseil et ministre des Affaires étrangères de Norvège.

    Selon le Journal de Genève, le discours de Goebbels est « un long et habile plaidoyer » pour rappeler que le Parti national-socialiste est arrivé au pouvoir en Allemagne « par des voies légales. (...) M. Goebbels parle de l’hitlérisme allemand comme du boulevard de l’ordre en Europe. Il a dissipé le spectre menaçant du bolchevisme. » Reste la question essentielle du réarmement de l’Allemagne. Le correspondant du journal retient du discours de Goebbels « l’affirmation que l’Allemagne veut collaborer de toutes ses forces à l’oeuvre d’apaisement esquissée dans les coulisses de l’Assemblée ».

    A noter que lors de sa visite à Genève, le ministre de la propagande du Reich a convié les représentants de la presse et un certain nombre d’amis politique, le jeudi 28 septembre, à l’Hôtel Carlton. "Avant de commencer son discours, qu’il a intitulé « l’Allemagne nationale-socialiste et la tâche qu’elle est appelée à accomplir en faveur de la paix entre les nations », le Dr Goebbels a prononcé à l’adresse de la Suisse et de Genève les paroles suivantes : « C’est l’hospitalité habituelle bien connue de la Suisse et de la ville de Genève qui me donne la possibilité, dont je me félicite, de vous adresser la parole. Bien que mon premier séjour dans la ville où siège la Société des Nations doive être court, j’ai eu l’occasion d’être en contact avec M. le conseiller fédéral Motta. Les moments que j’ai passés avec l’éminent homme d’Etat comptent au nombre des souvenirs les plus précieux de mon premier séjour à Genève. »

    Quelques jours après cette visite, le 14 octobre 1933, l’Allemagne quitte la SDN dont elle était membre depuis 1926.

    http://www.notrehistoire.ch/video/view/1146

    Mais Lillo a réussi dans sa pièce à ne pas oublier qu’on est en 2015... et que ce que le Rapport a dévoilé devrait faire écho encore aujourd’hui, pour que cette fois-ci on n’attende pas que tout soit fini pour demander les excuses officielles...

    cc @reka

    Lillo se penche aussi sur les enfants placés et sur les Jenisch... Bref, une belle claque à l’orgueil patriotique suisse...

    Le texte était très dense... j’espère il le publiera un jour...

  • Occupation coloniale et révolte : la Syrie en 1925 | Courant Communiste Revolutionnaire - NPA
    http://www.ccr4.org/Occupation-coloniale-et-revolte-la-Syrie-en-1925

    La Société des Nations, l’ancêtre de l’ONU actuelle, leur donne raison à la Conférence de San Remo, en 1920. Londres devient puissance mandataire de la Palestine, de la Transjordanie et de l’Irak et Paris reçoit les actuels territoires syrien et libanais sur lesquels la bourgeoisie française lorgnait depuis des décennies, souvent au nom de la « défense des chrétiens d’Orient », mais surtout pour écouler ses marchandises, réaliser des affaires et étendre sa sphère d’influence.

  • [Archives en image] Quelques perles des fonds la Société des Nations - Martin Grandjean

    http://www.martingrandjean.ch/archives-images-perles-fonds-societe-des-nations

    [Archives en image] Quelques perles des fonds la Société des Nations

    Quelques documents remarquables dans leur forme ou leur contenu, mis au jour lors de l’exploration que je mène actuellement (mon projet de recherche) dans les très riches fonds de la Société des Nations (archives ONU, Palais des Nations, Genève). Tous les documents présentés ici sont tirés du fonds de la Commission Internationale de Coopération Intellectuelle, qui fait l’objet d’une attention toute particulière.

    #histoire #sdn #société-des-nations #visualisation #ressources-historiques

  • Le siècle de Hobsbawm , par Enzo Traverso (2009)

    http://www.revuedeslivres.fr/le-siecle-de-hobsbawm-par-enzo-traverso-2

    Le « long XIXe siècle » peint par Hobsbawm est le théâtre d’une transformation du monde dont l’Europe, grâce à l’essor de l’impérialisme, a été le centre et le moteur à la fois. Tous les courants politiques s’identifient à sa mission civilisatrice, incarnée par une race et une culture « supérieures ». L’idée de progrès – un progrès moral et matériel illustré par les conquêtes de la science, l’augmentation incessante de la production et l’essor des chemins de fer qui relient toutes les grandes métropoles du continent, ainsi que les deux côtes américaines – devient une croyance inébranlable, non plus inscrite dans les potentialités de la raison, mais portée par les forces objectives et irrésistibles de la société. Les pages les plus puissantes de L’Âge des extrêmes sont celles du premier chapitre, où Hobsbawm décrit l’ouverture du XXe siècle dans un climat apocalyptique qui renverse littéralement toutes les certitudes d’une ère antérieure de paix et de prospérité. Le nouveau siècle commence comme une « ère de la catastrophe » (1914-1945) encadrée par deux guerres totales destructrices et meurtrières : trois décennies pendant lesquelles l’Europe assiste à l’effondrement de son économie et de ses institutions politiques. Défié par la révolution bolchevique, le capitalisme semble avoir fait son temps, tandis que les institutions libérales apparaissent comme les vestiges d’un âge révolu lorsqu’elles se décomposent, parfois sans offrir la moindre résistance, face à l’essor des fascismes et des dictatures militaires en Italie, Allemagne, Autriche, Portugal, Espagne et dans plusieurs pays d’Europe centrale. Le progrès s’est révélé illusoire et l’Europe a cessé d’être le centre du monde. La Société des Nations, son nouveau gérant, est immobile et impuissante. Face à ces trois décennies cataclysmiques, celles d’après-guerre – « l’âge d’or » (1945-1973) et « la débâcle » (1973-1991) – semblent deux moments distincts d’une seule et même époque qui coïncide avec l’histoire de la guerre froide. L’« âge d’or » est celui des Trente Glorieuses, avec la diffusion du fordisme, l’élargissement de la consommation de masse et l’avènement d’une prospérité généralisée apparemment inépuisable. La « débâcle » (landslide) commence avec la crise du pétrole de 1973 qui met fin au boom économique et se prolonge par une longue onde récessive. À l’Est, elle s’annonce par la guerre d’Afghanistan (1978) qui amorce la crise du système soviétique et l’accompagne jusqu’à sa décomposition. La « débâcle » fait suite à la décolonisation – entre l’indépendance de l’Inde (1947) et la guerre du Vietnam (1960-1975) – pendant laquelle l’essor des mouvements de libération nationale et des révolutions anti-impérialistes se mêle au conflit entre les grandes puissances.

    Eurocentrisme

    La périodisation proposée par Hobsbawm fait la force de sa tétralogie et, en même temps, en indique les limites. Le tome consacré aux « révolutions bourgeoises » évoque à peine les guerres de libération dans l’Amérique latine des années 1820, tandis que les suivants décrivent la guerre civile américaine, mais ne s’attardent que superficiellement sur la révolte des Taiping, le plus vaste mouvement social du XIXe siècle, qui a profondément secoué la Chine entre 1851 et 1864. C’est précisément le dernier volume qui, en restituant le profil d’un siècle mondialisé, montre le caractère problématique de l’eurocentrisme, ou tout au moins de l’occidentalo-centrisme, qui inspire l’oeuvre dans son ensemble. Les découpages historiques choisis par Hobsbawm ne sont pas généralisables. Est-il légitime de considérer 1789 ou 1914 comme des grands tournants pour l’histoire de l’Afrique ? Le congrès de Berlin (1884) et les années de la décolonisation (1960) seraient à coup sûr des clivages plus pertinents. Vues d’Asie, les grandes ruptures du XXe siècle – l’indépendance de l’Inde (1947), la Révolution chinoise (1949), la guerre de Corée (1950-1953), la guerre du Vietnam (1960-1975) – ne coïncident pas forcément avec celles de l’histoire européenne. La Révolution chinoise de 1949 a transformé en profondeur les structures sociales et les conditions de vie d’une portion d’humanité bien plus vaste que l’Europe, mais les décennies comprises entre 1945 et 1973 – marquées par la guerre civile, le « Grand bond en avant » et la Révolution culturelle – n’ont pas été un « âge d’or » pour les habitants de cet immense pays. Pendant cette période, les Vietnamiens et les Cambodgiens ont subi des bombardements plus étendus que ceux qui ont dévasté l’Europe pendant la seconde guerre mondiale, les Coréens ont connu les affres d’une guerre civile et de deux dictatures militaires, tandis que les Indonésiens ont subi un coup d’État anticommuniste aux dimensions littéralement exterminatrices (500 000 victimes). Seul le Japon vécut une époque de liberté et de prospérité comparable à l’« âge d’or » du monde occidental. L’Amérique latine, quant à elle, a certes subi l’impact de 1789 – Toussaint Louverture et Simon Bolivar en ont été les fils dans le continent – mais elle est restée en dehors des guerres mondiales du XXe siècle. Elle a connu deux grandes révolutions – la mexicaine (1910-1917) et la cubaine (1959) – et son ère de la catastrophe se situe plutôt entre le début des années 1970 et la fin des années 1980, lorsque le continent est dominé par des dictatures militaires sanglantes, non plus populistes et desarrollistas(développementiste), mais néolibérales et terriblement répressives.

    Bien qu’il récuse toute attitude condescendante et ethnocentrique à l’égard des pays « retardataires et pauvres », Hobsbawm postule leur subalternité comme un truisme qui évoque par moments la thèse classique d’Engels (d’origine hégélienne) sur les « peuples sans histoire 11 ». À ses yeux, ces pays ont connu une dynamique « dérivée, non originale ». Leur histoire se réduirait essentiellement aux tentatives de leurs élites « pour imiter le modèle dont l’Occident fut le pionnier », c’est-à-dire le développement industriel et technico-scientifique, « dans une variante capitaliste ou socialiste » (p. 266). Avec un argument similaire, Hobsbawm semble justifier le culte de la personnalité instauré par Staline en URSS, en le considérant bien adapté à une population paysanne dont la mentalité correspondait à celle des plèbes occidentales du XIe siècle (p. 504). Ces passages relativisent considérablement la portée des révolutions coloniales qu’il décrit comme des ruptures éphémères et limitées. Au fond, L’Âge des extrêmes ne perçoit pas dans la révolte des peuples colonisés et leur transformation en sujet politique sur la scène mondiale un aspect central de l’histoire du XXe siècle.

    Ce constat renvoie à l’écart souligné plus haut entre deux Hobsbawm : d’une part l’historien social qui s’intéresse à ceux « d’en bas » en restituant leur voix et, de l’autre, l’auteur des grandes synthèses historiques où les classes subalternes redeviennent une masse anonyme. L’auteur de L’Âge des extrêmes est pourtant le même qui a écrit Les Primitifs de la révolte(1959) et Bandits (1969), pour lequel l’acquisition d’une conscience politique chez les paysans du monde colonial « a fait de notre siècle le plus révolutionnaire de l’histoire12 ». Les représentants des subaltern studies, notamment Ranajit Guha, ont reproché à leur collègue britannique de considérer les luttes paysannes comme essentiellement « prépolitiques » à cause de leur caractère « improvisé, archaïque et spontané », et d’être incapable d’en saisir la dimension profondément politique, quoiqu’irréductible aux codes idéologiques du monde occidental13. Cette critique vaut certes davantage pour sa tétralogie que pour ses études d’histoire sociale. Selon Edward Said, cette représentation des sociétés non occidentales comme lieux d’une histoire « dérivée, non originale », est un « point aveugle » (blindspot) tout à fait surprenant chez un chercheur qui s’est distingué pour avoir critiqué l’eurocentrisme de l’historiographie traditionnelle et étudié les « traditions inventées14 ».

    Dans une réponse à ses critiques, Hobsbawm a reconnu l’approche eurocentrique de son livre, tout en affirmant que sa tentative de « représenter un siècle compliqué » n’est pas incompatible avec d’autres interprétations et d’autres découpages historiques15. Les exemples ne manquent pas. En 1994, Giovanni Arrighi publiait The Long Twentieth Century, un ouvrage qui, s’inspirant à la fois de Marx et Braudel, propose une nouvelle périodisation de l’histoire du capitalisme. Il repère quatre siècles « longs » s’étalant sur six cents ans et correspondant à différents « cycles systémiques d’accumulation », bien que susceptibles de se superposer les uns aux autres : un siècle génois (1340-1630), un siècle hollandais (1560-1780), un siècle britannique (1740-1930) et, enfin, un siècle américain (1870-1990). Amorcé au lendemain de la guerre civile, ce dernier connaît son essor avec l’industrialisation du Nouveau Monde et s’essouffle autour des années 1980, lorsque le fordisme est remplacé par une économie globalisée et financiarisée. Selon Arrighi, nous sommes entrés aujourd’hui dans un XXIe siècle « chinois », c’est-à-dire dans un nouveau cycle systémique d’accumulation dont le centre de gravité se situe tendanciellement en Extrême-Orient.

    Michael Hardt et Toni Negri, quant à eux, théorisent l’avènement de l’« Empire » : un nouveau système de pouvoir sans centre territorial, qualitativement différent des anciens impérialismes fondés sur l’expansionnisme des États au-delà de leurs frontières. Alors que l’impérialisme classique s’enracinait dans un capitalisme fordiste (la production industrielle) et prônait des formes de domination de type disciplinaire (la prison, le camp, l’usine), l’Empire développe des réseaux de communication auxquels correspond une « société de contrôle », c’est-à-dire une forme de « biopouvoir », au sens foucaldien, parfaitement compatible avec l’idéologie des droits de l’Homme et les formes extérieures de la démocratie représentative. Reste à savoir si cet « Empire » est une tendance ou un système déjà consolidé qui aurait fait des États nationaux des pièces de musée. Plusieurs auteurs semblent en douter et le débat est loin d’être tranché16. Dans son dernier ouvrage, L’Empire, la démocratie, le terrorisme, Hobsbawm revient sur l’histoire des empires pour conclure que leur âge est définitivement révolu. Les États-Unis disposent d’une force militaire écrasante, mais ne sont pas en mesure d’imposer leur domination sur le reste de la planète. Ils ne représentent pas le noyau d’un nouvel ordre mondial comparable à la Pax Britannica du XIXe siècle, et nous sommes entrés dans « une forme profondément instable de désordre global aussi bien à l’échelle international qu’à l’intérieur des États 17 ».

    Adoptant une perspective contemporaine, le XXe siècle pourrait aussi apparaître comme un « siècle-monde ». L’historien italien Marcello Flores en date le début en 1900, année qui marque symboliquement une triple mutation. À Vienne, Freud publie L’Interprétation des rêves, ouvrage inaugural de la psychanalyse : à l’aube du capitalisme fordiste, le monde bourgeois opère un repli vers son intériorité analogue à l’« ascèse intramondaine » que, selon Weber, la Réforme protestante avait mise au service du capitalisme naissant. En Afrique du Sud, la guerre des Boers engendre les premières formes de camps de concentration, avec barbelés et baraques pour l’internement des civils. Ce dispositif d’organisation et de gestion de la violence va projeter son ombre sur tout le XXe siècle. En Chine, finalement, la révolte des Boxers est matée par la première intervention internationale des grandes puissances coalisées (Allemagne, Grande-Bretagne, France, Italie, Autriche-Hongrie, Russie, États-Unis et Japon). Bien d’autres expéditions (punitives, « humanitaires », « pacificatrices », etc.) suivront. Selon Flores, le XXe siècle est l’âge de l’occidentalisme, qui voit l’extension à l’échelle planétaire du système de valeurs, des codes culturels et des modèles de vie occidentaux. De ce point de vue, le XXe siècle n’est pas mort, même s’il est confronté aujourd’hui à de nouveaux défis.

    Dans un passage saisissant de L’Âge des extrêmes, Hobsbawm écrit que, pour 80 % de l’humanité, le Moyen Âge s’arrêta subitement dans les années 1950 (p. 380). Depuis ce tournant, nous vivons dans un monde où le développement des moyens de communication a éliminé les distances, l’agriculture n’est plus la source principale des richesses et la majorité de la population est désormais urbanisée. Cela constitue une véritable révolution, écrit-il, qui a soudainement clôturé dix mille ans d’histoire : le cycle ouvert avec l’avènement de l’agriculture sédentaire18. Si l’on traduit cette remarque en termes historiographiques, cela signifie que, en choisissant l’histoire de la consommation au lieu de l’histoire politique comme ligne de partage fondamentale, le XXe siècle pourrait prendre une coloration bien différente. Entre 1910 et 1950, les conditions de vie des Européens demeurèrent substantiellement inchangées. La grande majorité d’entre eux vivait dans des habitations qui ne disposaient pas de salle de bain et dépensait la plupart de ses revenus pour se nourrir. En 1970, en revanche, il était devenu normal de vivre dans un appartement doté de chauffage central, du téléphone, d’un frigo, d’une machine à laver et d’une télévision, sans oublier une voiture dans le garage (ce qui constituait le lot commun des ouvriers des usines Ford de Detroit dès les années 193019). Bref, d’autres découpages historiques sont possibles. Cela ne remet pas en cause la perspective choisie par Hobsbawm, mais indique que sa périodisation n’a rien de normatif.

    #Hobsbawm
    #histoire
    #19e_siècle
    #20e_siècle

    • Oui, avec Hobsbawm, nous ne sommes plus dans un monde où « le capitalisme » se serait installé et imposé une fois pour toutes. Il n’a jamais cessé d’évoluer et de se métamorphoser, au gré (à la fois cause et conséquence) des rapports de force les + divers et des conjonctures politiques. Cela rend très compliquée, peut-être insoluble, la question classique des « phases » du capitalisme (combien y en a-t-il ? ; où commencent-elles et où s’arrêtent-elles ?). Tout devient instable, multidimensionnel, et Traverso montre très très bien qu’on ne peut plus les distinguer de la question des lignes d’évolution historiques du 20e siècle en général.

  • Syrie, le fantasme de l’Etat alaouite

    Syria Comment » Archives » Five Reasons Why There Will Not Be an Alawite State
    http://www.joshualandis.com/blog/?p=15475

    Joshua Landis explique les cinq raisons pour lesquelles il n’y aura pas d’Etat alaouite

    Parmi elles

    2. The Assads planned to solve the sectarian problem in Syria by integrating the Alawites into Syria as “Muslims.” They promoted a secular state and tried to suppress any traditions that smacked of a separate “Alawite” identity. No formal Alawi institutions have been established to define Alawi culture, religion or particularism. They did not plan for an Alawi state. On the contrary, the Assads bent over backwards to define Alawis as main-stream Muslims, Bashar married a Sunni Muslim in an attempt at nation-building and to stand as an example of integration. He claimed to promote a “secular” vision of Syria.

    Il faut rappeler qu’un territoire autonome alaouite fut créé par le colonialisme français, après le mandat reçu en 1920 par la Société des Nations sur la Syrie. Paris décida alors de morceler le pays en divers entités, dont certaines "confessionnelles" (alaouite ou druze). Parallèlement, Paris impose l’instauration officielle du confessionalisme au Liban, séparé de la Syrie au grand dam des nationaliste arabes. Il me semble avoir lu, mais c’est à vérifier, que, au début du XXe siècle, certains responsables français voyaient dans les alaouites "aux yeux bleus", des descendants des Croisés !

    On ne rappelle pas assez ce que l’institutionalisation du confessionalisme doit au colonialisme français. Mais il est aussi important de souliigner que les Syriens (pas plus que les Libanais) ne se définissent pas uniquement par leur "confession" – on peut se sentir damascène, sunnite et syrien, comme on peut être kurde, syrien et appartenir à une grande tribu. Un des grands crimes des Etats-Unis en Irak est d’avoir réduit l’identité de chacun à sa seule appartenance confessionnelle et de l’avoir ainsi renforcée.