organization:social democratic party

  • #Mir_Streiked !

    „Mir Streiked!“ ist die Hymne für der Schweizerischen Frauen*streiktag 2019. SASA, KimBo, Mer Ayang und Sascha Rijkeboer komponieren in ihrer musikalischen Unterschiedlichkeit ein Lied, das gleichzeitig bewegt, anklagt und mobilisiert.

    https://www.youtube.com/watch?v=m001Efj0ymI&feature=share


    #grève_féministe #14_juin #femmes #grève #Suisse #chanson #14_juin_2019 #hymne
    #musique_et_politique (ping @sinehebdo)

    v. aussi le #manifeste académique de la grève :
    https://seenthis.net/messages/777511

    et une tribune sur le #féminicide, tribune publiée en lien avec la grève :
    https://seenthis.net/messages/780868

    • "Les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes"

      Alors que l’égalité salariale est au coeur de la grève des femmes prévue le 14 juin, Manuela Honegger, politologue et politicienne indépendante, relève qu’en une année « les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes ».

      « L’écart de revenu entre l’homme et la femme reste notre préoccupation première », a affirmé dans La Matinale Manuela Honegger, membre du collectif genevois pour la grève des femmes. De plus, le travail domestique effectué par les femmes n’est toujours pas reconnu.

      « On estime aujourd’hui que faire à manger a plus de valeur en Suisse que ce que le secteur financier produit, la valeur que les femmes produisent tous les jours gratuitement et qui péjore leur vie est énorme. A la fin de l’année, les femmes gagnent 108 milliards de moins que les hommes », a précisé la politicienne.

      De plus, « sur la base des différences salariales, les femmes devraient seulement travailler jusqu’à 57 ans et pas jusqu’à 64 ans », a-t-elle encore indiqué.
      Chiffre pas connu

      « La politique ne nous prend pas au sérieux, nous les femmes, et ne met pas nos préoccupations au centre », a encore souligné la politicienne. Alors que tout le monde connaît le nombre d’étrangers vivant en Suisse, « cela fait 25 ans que l’UDC martèle ces chiffres », combien de personnes connaissent le pourcentage des femmes qui font la lessive ou qui assument l’éducation des enfants ?

      « Les femmes accomplissent 80% de la lessive faite en Suisse et assument 70% de l’éducation des enfants. Ce sont des réalités à mettre sur l’agenda politique, c’est pourquoi nous avons choisi la grève. La grève est un moyen de pression pour dire stop », a conclu #Manuela_Honegger.

      https://www.rts.ch/info/suisse/10179694--les-femmes-gagnent-108-milliards-de-moins-que-les-hommes-.html

      #salaire

    • Vers la grève féministe en Suisse

      Dans cet entretien, Anouk (étudiante, investie dans les mouvements étudiants et de l’immigration coloniale et post-coloniale) et Maimouna (militante queer antiraciste « qui penche du côté marxiste de la force » et qui travaille dans un syndicat interprofessionnel du secteur public) nous livrent un récit du processus qui va porter nombreuses femmes* en Suisse à se mettre en grève pour la journée du 14 juin 2019. Nous saissons l’occasion pour relayer le manifeste de la grève, dont il est beaucoup question dans l’interview, et une émission radio sur cette lutte, dont le titre annonce : Ne changeons pas les femmes, changeons la société !

      – PEM : Le 14 juin se tiendra en Suisse une grève des femmes et féministe : Quel a été votre rapport à cette grève ?

      M : J’ai participé à cette grève surtout par l’organisation des travailleuses au sein de mon syndicat, mais également pendant une période par le biais de la coordination romande et du collectif genevois. Pour des raisons de santé, je n’ai pas pu participer à tout l’aspect collectif et de coordination des six derniers mois. Cette grève m’a accompagnée durant toute l’année et le fait de participer à sa construction sur les lieux de travail a sûrement été une des expériences militantes les plus intéressantes de ma vie.

      A : De mon côté, j’ai une position assez ambiguë par rapport à la grève. Rationnellement et politiquement, je suis super emballée par le processus. Je suis convaincue de la nécessité de s’y investir, et de la justesse d’organiser une grève générale à partir d’une position féministe. Mais d’un point de vue subjectif, j’arrive pas à me sentir concernée ou impliquée d’une quelconque manière. Pour plusieurs raisons, je n’arrive plus du tout à m’identifier aux discours du type “nous les femmes”, même si j’ai une compréhension du monde et des manières de me comporter profondément féministes. Du coup, je me suis tenue un peu à l’écart de tout le processus d’organisation de la grève, et j’ai juste participé aux débuts de la rédaction du manifeste, et j’ai été co-organisatrice de la journée du 10 février.

      – PEM : Pouvez-vous nous dire comment en Suisse on en est arrivé à organiser une grève féministe ? Quels ont été les éléments déclencheurs ?

      M : En Suisse, cette grève a été impulsée par des femmes syndicalistes après une énième discussion au parlement sur un projet de loi sur l’égalité salariale qui n’a abouti à rien. Je pense que c’est un aspect assez intéressant, notamment par rapport à d’autres endroits où ce genre de mobilisation a eu lieu, comme dans l’Etat espagnol, où le rôle des syndicats était beaucoup moins fort, voire un frein à l’organisation de cette mobilisation. Néanmoins, l’impulsion ne vient pas des directions syndicales mais plutôt de la base. Elles ont d’ailleurs plutôt été forcées à rejoindre le mouvement sous pression de leurs militantes. Je trouves aussi assez intéressant que ça vienne pas forcément de femmes très jeunes à la base, mais plutôt de militantes assez expérimentées, même si ça a très vite pris chez les femmes plus jeunes. Certaines étaient déjà là en 1991, lors de la première grève des femmes en Suisse d’ailleurs.

      A : Il y a une autre particularité par rapport à la Suisse. Ici, la construction de la grève s’appuie sur un réseau militant de syndicalistes féministes, de féministes organisées dans des partis de gauche radicale, et aussi de féministes autonomes, qui s’étaient toutes mobilisées contre cette loi sur l’augmentation de l’âge de la retraite - soutenue par les centrales syndicales au niveau national. Il y a donc une filiation entre cette opposition référendaire dans le champ institutionnel et l’impulsion de la grève féministe.

      – PEM : Pouvez-vous préciser quel a été le rôle des syndicats par rapport au mouvement ?

      M : Il faut bien comprendre que ce mouvement vient de la base. Il y a eu cette énorme manifestation à Berne qui a réuni 22 000 personnes en septembre 2018. Pour la petite histoire, chaque deux ans la plus grande organisation syndicale, l’USS [1], organise une manifestation nationale. Il s’agit avant tout d’une démonstration de force mais souvent avec un contenu politique très institutionnel. Donc du coup, comme chaque deux ans, l’USS a choisi un thème, et cette année-là c’était l’égalité salariale. Il n’y avait pas la volonté de parler de la grève qui se prépare aujourd’hui mais l’idée c’était simplement de mettre en avant cette revendication qui pouvait plaire à tout le monde. Le mouvement a fini par presque troller cette manifestation en créant un tronçon appelant à la grève féministe en 2019, ce qui a fait apparaître clairement nos revendications comme bien plus larges et radicales. Ça s’est fait littéralement aux nez et à la barbe des centrales syndicales qui ne voulaient parler que d’égalité salariale.

      A : Dès le début, et en raison de la manière dont le mouvement s’est structuré, il a appelé à aller plus loin qu’une grève « classique », qui reste contenue à un cadre de rapport salarié uniquement. Tout ceci ouvre des perspectives beaucoup plus larges, et ça remue le mouvement ouvrier dans son ensemble, notamment sur la question du travail reproductif, et de la grève politique (qui est d’ailleurs implicitement interdite par notre Constitution [2]).

      M : C’est vraiment important cette question de grève politique en Suisse. On a réussi à la rendre licite grâce à des mécanismes assez alambiqués, sachant que le droit de grève bien qu’inscrit dans notre constitution, est très limité.

      – PEM : Comment s’est organisé et structuré le mouvement pour la grève ? Quelles sont les formes d’organisation que vous vous êtes données et est-ce qu’elles sont présentes sur l’ensemble du territoire suisse (les différents cantons, dans les villes ou en campagne, etc.) ?

      M : En fait, le mouvement est né en Suisse romande et Suisse italienne et la Suisse allemande a rejoint le mouvement un peu plus tard. Actuellement, quasiment tous les cantons suisses et les grandes villes ont un collectif organisant la grève. Honnêtement, quand ça a commencé, ça aurait pu être ce genre d’initiatives super sympas lancées par dix meufs motivées qui aboutit à 5000 femmes dans la rue un an plus tard. Mais là, ça a pris bien plus d’ampleur ! Je pense que la manière dont le mouvement s’est construit, notamment la démocratie interne, la décentralisation, et surtout la totale liberté laissée aux collectifs - avec juste le Manifeste comme garde-fou - font que c’est un mouvement à la fois très large et radical.

      A : Oui, j’ai le souvenir d’une militante syndicale qui disait que ça avait impulsé la formation de collectifs sur plein de lieux de travail, ce qui en Suisse, est dingue ! En tous cas, je pensais pas que ça serait un truc aussi énorme, et que ça lancerait autant de personnes à s’organiser sur leur lieu de travail, de formation, etc. Au-delà même du 14 juin, ça ouvre des perspectives d’organisation beaucoup plus larges.

      M : La décentralisation du mouvement est très particulière mais aussi très adaptée à notre contexte fédéral. C’est vraiment une organisation décentralisée, qui part des collectifs locaux. C’est très difficile pour moi de parler de ce qui passe dans les cantons suisses alémaniques. Ce que je vois sur les réseaux sociaux (car le mouvement y est assez actif), c’est qu’en fait, finalement, dans des endroits où j’aurais pas pensé, il y a des choses qui se construisent.

      A : Le caractère de radicalité du mouvement est aussi lié au fait qu’il se construit au niveau national, au-delà des barrières linguistiques, mais d’une manière décentralisée comme tu l’as dit. C’est quand même très rare en Suisse. Mais l’organisation ne se fait pas uniquement selon des bases purement géographiques (ville, canton, etc.), mais aussi en fonction des lieux d’activité, sur les lieux de travail et de formation, etc.

      M : Je pense que c’est grâce aux organisatrices qui ont vraiment tout mis en place pour permettre la plus grande démocratie possible, ce qui est hallucinant et qui a représenté un travail phénoménal. S’assurer toujours qu’il existe des espaces de dialogues où les questions de contenu mais aussi de forme peuvent être entendues et discutées, ce qui a notamment permis de créer ce Manifeste avec une adhésion très large, a, d’après moi permis cette construction très large d’un mouvement.

      – PEM : Qu’est-ce qu’a apporté au mouvement la rédaction d’un manifeste ? Quels thèmes principaux en sont ressorti ?

      M : Alors, le manifeste regroupe dix-neuf revendications. Elles concernent tout : le rapport au corps, le rapport au travail, notamment l’inégalité salariale, mais la question du travail reproductif est également très développée. Je pense qu’on trouve pas le terme “anti-capitalisme” dans le texte (même si le terme capitalisme doit y apparaître), mais dans le fond, on est dans des revendications vraiment en rupture. Beaucoup de revendications tournent autour du monde du travail. Déjà parce que ce mouvement est très syndical mais aussi parce que les enjeux autour des inégalités sur les lieux de travail sont encore loin d’être résolus. Il n’y a pas de réelles protections contre les inégalités salariales, les protections contre le sexisme sur le lieu de travail sont peu ou mal mis en place, et la dévalorisation sociale et salariale des métiers typiquement féminins existe. On est quand même un pays où les personnes travaillant dans l’économie domestique ne sont même pas soumises à la loi sur le travail dont le texte est censé protéger les travailleuses et travailleurs.

      A : Oui, notamment celle de réduction du temps de travail ! Et la question des violences sexistes est aussi importante pour nous. C’est vrai qu’avec le Manifeste, on donne une vision d’unité, comme si tout le monde était d’accord sur tout, mais il y a quand même eu des grosses contradictions internes. D’ailleurs, la force du cas suisse, c’est d’avoir pu dépasser ces contradictions et de ne pas s’être scindé. C’est peut-être lié à la culture du compromis suisse [rires]. Dans tous les cas, il y a eu un travail politique phénoménal sur les sujets de dissension, pour aboutir à une orientation d’un féminisme de classe et anticapitaliste, et aussi sur la question de la pénalisation des violences de genre. À la première séance de rédaction du Manifeste en août passé, les nombreuses personnes présentes étaient réparties en groupes de travail « par thématique », où on discutait de nos revendications et leur articulation. Il se trouve que j’ai eu la bonne idée d’aller au groupe sur les violences faites aux femmes. C’était assez difficile, et il a fallu un travail important (que des camarades ont mené tout au long de l’année) pour éviter une orientation pro-punitive, et amener une vision globale sur les conséquences de ces orientations en termes de rapports sociaux de race, et plus largement de répression. Mais c’est une position qui est extrêmement ambivalente et compliquée à trouver et défendre, entre d’un côté dire que les violences de genre sont un sujet politique fondamental (et qu’on ne va pas s’en occuper « après » pour le dire vite), mais de l’autre, se demander comment on peut y répondre sans converger avec l’appareil répressif d’Etat. Il y a donc eu tout un travail : déjà, sur le moment même, et avec les relectures et amendements successifs du Manifeste. Plus largement, et dans un deuxième temps, on a organisé avec SolidaritéS [3] une journée d’étude qui a réuni des personnes actives dans les organisations qui luttent concrètement contre les violences de genre, pour essayer d’élaborer des pistes d’actions anti-punitives, mais concrètes et ancrées dans notre réalité. Il y avait beaucoup de personnes impliquées dans l’organisation de la grève, et l’idée était de revenir ensuite dans les différents collectifs et mettre ça en avant. Au final, quand on regarde le Manifeste maintenant, on remarque que ce travail collectif (qui prend différentes formes) a porté ses fruits.

      – PEM : Du coup, est-ce que vous diriez que le Manifeste, rédigé en août dernier, rend bien compte de la pluralité des composantes du mouvement tel qu’il est aujourd’hui ?

      M : Le mouvement s’est organisé en mixité choisie, sans hommes cisgenres. Pour la composante sociale, dans les collectifs que je connais, principalement en Suisse romande, on compte majoritairement des femmes* déjà militantes, peu de femmes non blanches, par contre plutôt très intergénérationnelle. Néanmoins, quelques femmes ayant un parcours migratoire ont été très actives, ce qui a permis d’amener des revendications concrètes et précises sur les questions d’asile et d’accueil. L’exemple qu’a donné Anouk, et il y en aurait d’autres, montre bien qu’en tant que minorités dans la minorité, c’est très dur de réussir à mettre en avant ses revendications s’il n’y a pas un vrai travail d’organisation en interne. On l’a notamment vu pour les questions LBTIQ, où finalement des revendications spécifiques n’ont pas été visibilisées et ce alors qu’en Suisse on serait dans un contexte assez propice à la mise en avant de revendications par exemple liées à la parentalité, aux parcours trans* ou encore d’égalité juridique. De ce que j’ai perçu, en tout cas en Romandie, il nous a été difficile de nous organiser entre nous pour faire émerger ces revendications. Par contre, le travail fait par les femmes migrantes et leurs alliées ont réussi à imposer des revendications puissantes sur cette question, autant dans le manifeste que dans l’organisation collective. Ces questions, par exemple le fait de ne pas avoir de permis de séjour ou juste un permis provisoire en tant que travailleuse – en lien avec tout le travail syndical qui est mené sur ce front depuis des années - sont bien comprises et intégrées. Par contre, on n’a pas constaté la même chose sur les questions de race. Pour être bien claire, quand on parle de femmes migrantes en Suisse, on parle de femmes qui viennent du troisième cercle (le Sud global) comme on dit, mais aussi d’Europe du Sud.

      A : C’est vrai qu’il y a eu un travail politique pour orienter ces revendications dans un sens émancipateur pour tout le monde. Donc le Manifeste n’est bien sûr pas parfait, mais c’est le fruit d’un travail politique de longue haleine, parfois éreintant, mené par un grand nombre de personnes. Au début, il y avait carrément des propositions islamophobes, ou abolitionnistes (du travail du sexe)… Le fait que ce genre de choses ne soient pas passées (même si le Manifeste n’est pas explicite sur ces questions), c’est aussi le fruit d’un travail. Ça permet de le garder ouvert à une organisation politique sur les rapports coloniaux, sur le travail du sexe, etc.

      M : Sur ces questions, on constate qu’il y avait cette peur au début, comme dans tout mouvement unitaire : « que vont faire les femmes qui ne sont pas organisées à gauche, et comment elles vont pouvoir adhérer à ce manifeste ? ». Finalement, on se rend compte que plus il y a de revendications, plus elles sont larges, plus elles sont radicales, et - c’est assez contre-intuitif - plus elles sont rassembleuses. En fait, ça a permis de créer un mouvement ultra large. La question des “femmes de droites” - doit-on les intégrer,, comment leur parler, est-ce qu’on les effraient ou pas - a souvent été posé, surtout au début dans les collectifs locaux. Je me souviens très clairement d’une femme qui disait « si les femmes de droite se reconnaissent dans le manifeste, elles viendront, et sinon tant pis ». Il faut juste imaginer que lors de l’appel de la première coordination nationale à Bienne, il devait y avoir 500 à 600 personnes, qui sont des personnes qui organisent activement cette grève.

      –PEM : Pourquoi est-il important de faire grève pour faire valoir ces raisons ?

      M : Il y a un truc que je trouve intéressant dans le droit suisse, la grève est considérée comme l’ultima ratio. Donc c’est le dernier outil que les travailleurs et travailleuses mettent en place pour obtenir leurs revendications, après que tout a échoué. Là, ça fait 38 ans qu’on a une égalité dans la constitution qui n’est pas appliquée, et tout part quand même de là ! On peut se dire que c’est très réformiste et partiel, mais littéralement, ça veut dire qu’en Suisse, il y a aucune possibilité de sanction ni de contrainte pour vraiment combattre l’égalité salariale même dans son sens le plus strict. Tu peux faire reconnaître - mais c’est très compliqué – que tu n’es pas payée la même chose que ton collègue masculin et toucher le différentiel ainsi qu’une indemnité représentant six mois de salaire et c’est la seule sanction que tu auras en tant qu’employeur. En gros, une mise en conformité plus une petite amende. De plus, ce n’est pas soumis à un contrôle régulier, sauf pour les entreprises de plus de 100 employé-e-s, ce qui représente environ 2% des employeurs en Suisse. On en est là. Donc c’est pour ça que c’est important de faire grève, c’est pour montrer qu’on en a marre du système suisse de la négociation et de la « paix du travail » et que oui, en tant que femmes ont a tout essayé mais que là ça suffit et que donc on utilise l’outil de l’ultima ratio.

      A : Pour moi, cette grève a permis de montrer, dans ce système suisse, qui est officiellement « pacifié » et qui jure que par cette fameuse « paix du travail », que la conflictualité sociale, elle existe ; que les antagonismes de classe, ils existent. La conflictualité, c’est pas nous qui l’inventons, elle est réelle. Du coup, l’analyse qu’on fait en étant marxistes et féministes, c’est de lier les raisons larges pour lesquelles on fait grève (qui ne concernent pas uniquement les inégalités dans le travail salarié), à ce mode de production particulier. Donc une fois qu’on a dit ça, notre mode d’action doit rendre compte de ça.

      M : Sur la question de la grève, ça a pas été sans tension, vraiment ! Évidemment, faire grève en Suisse en 2019, c’est aussi le rappel de la grève de 1991 [4], qui a été un des plus beaux moments de luttes en Suisse. C’est aussi le rappel de ces femmes qui se sont battues en 1971 pour obtenir le droit de vote [5]. Il y a des femmes qui ont fait grève en 1991, et nous en 2019, on lutte aussi !

      A : Il faut préciser que cette grève s’inscrit dans un renouveau de perspectives de luttes de la gauche politique et syndicale. Il faut rappeler brièvement que le système suisse permet de s’opposer à des projets du parlement (et d’en proposer) en récoltant un certain nombre de signatures. Les initiatives ou référendum sont ensuite soumises au vote de la population suisse. Je précise, car j’ai vu beaucoup de discussions sur ce système de démocratie semi-directe en France, en lien avec la revendication du RIC défendues par certain·es Gilets Jaunes. Or, un élément pour moi central est à chaque fois laissé de côté : le système suisse est fondé sur l’exclusion politique d’une partie importante (environ un cinquième) de la population et des classes populaires, à savoir la population “d’origine étrangère”. En effet, les droits politiques sont conditionnés à la possession de la nationalité suisse, qui est extrêmement difficile à obtenir. En l’espace d’un an, la gauche politique est parvenue à faire refuser un projet d’augmenter l’âge de la retraite des femmes (appelé PV2020), et une autre loi (appelée RIE3) sur la défiscalisation massive du capital des multinationales implantées en Suisse (ce qui représente un transfert massif de richesses des collectivités publiques, notamment du Sud global, vers les actionnaires de Nestlé, Glencore, etc.). J’ai l’impression que ça a vraiment créé une dynamique de gauche qui est de nouveau capable d’arracher des grandes victoires. En même temps, on a lancé tout récemment un référendum contre la soeur jumelle de la RIE3 , donc contre une loi qui prévoyait exactement les mêmes dispositifs fiscaux ; on a fait aboutir le référendum, mais on l’a perdu en votation car la réforme a été massivement approuvée. Et on a certes refusé l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes, mais il y a déjà un projet au Parlement pour l’augmenter à nouveau. Cette question des initiatives et référendums constitue un grand débat au sein de nos organisations, et pour ma part, je ne crois pas qu’il faille rejeter une lutte institutionnelle par référendum en bloc, parce que comme on l’a vu, ça permet de lancer des dynamiques d’opposition substantielle. Par contre, sur la base de cette séquence politique, on voit que si on les considère comme une fin en soi, on n’a pas fini de s’opposer aux mêmes projets de loi, et on passe notre temps à récolter des signatures.

      M : Oui, au bout d’un moment, à ce jeu, ils gagnent en fait ! C’est d’ailleurs pour ça qu’il y a ce dessin qui tourne et qui montre une femme avec une batte de base-ball disant “j’ai décidé de changer de méthode”.

      – PEM : Quelles autres expériences de lutte à l’échelle globale ou dans l’histoire suisse sont importantes pour vous ?

      M : La grève générale de 1918 ! Parce que j’ai découvert cette grève il y a un an et demi au moment du centenaire, et parce que l’organisation des syndicats au niveau national, l’USS (Union syndicale suisse) qui a organisé une super journée de conférence [rires] avec des historien·nes où, littéralement, leur conclusion c’était que c’était pas si bien parce qu’au final, on n’a rien gagné. C’est les syndicats qui disent ça ! Ça m’a donné envie de creuser, j’ai découvert plein de trucs, notamment que c’était pas tant un échec que ça, et je pense que ça montre aussi à quel point en Suisse, on ne connaît pas l’histoire des luttes.

      A : Au centre des revendications de la grève générale de 1918, il y avait celle du droit de vote des femmes ! Cette revendication dont on dit souvent qu’elle apparaît beaucoup plus tard, a été portée par le mouvement ouvrier dès 1918. Face aux frappadingues pour qui la grève féministe divise la classe ouvrière – ce qui est une analyse complètement hors sol quand on voit le développement massif de collectifs sur les lieux de travail – on se rend compte que dès le début, il y a un lien organique entre les luttes féministes et le mouvement ouvrier, simplement parce que les femmes font partie du mouvement ouvrier ! Après personnellement, l’histoire des luttes des travailleurs immigrés, et notamment italiens est importante politiquement pour moi.

      M : Ce qui est terrible, c’est qu’on est hyper à la ramasse et qu’on ne connaît presque pas notre histoire, parce qu’on a vraiment un roman national très fort : en Suisse, on dit qu’on est riche parce qu’on sait faire des compromis, que les valeurs paysannes et protestantes sont celles qui assurent notre prospérité et qu’on obtient jamais rien par la force. Par exemple, sur l’obtention du droit de vote des femmes en 1971, ce que tout le monde croit, c’est que le gentil parlement a décidé d’autoriser les femmes à voter parce que c’était quand même un peu la honte d’avoir attendu si longtemps. Or j’ai appris cette année, en creusant un peu, qu’il y avait eu une énorme mobilisation populaire, notamment des femmes autour de cette question.

      – PEM : Les institutions semblent réagir de manière plutôt bienveillante voire encourager certaines initiatives qui vont se tenir à l’occasion du 14 Juin : comment expliquez-vous cette bienveillance (paternaliste ?), et comment, dans ce contexte, garantir une certaine offensivité lors de cette journée de grève ?

      M : On constate effectivement une offensive massive du Parti socialiste (gauche gouvernementale) et des directions syndicales pour essayer de récupérer et pacifier cette grève en en retirant les aspects les plus combatifs. En même temps, c’est vrai qu’en Suisse , où qu’on soit sur l’échiquier politique il devient compliqué de dire qu’on est contre l’égalité. Les solutions choisies, comme dans beaucoup d’autres endroits, c’est de dire qu’on utilise pas la bonne méthode ou que l’on a mal compris l’égalité. On l’a vu syndicalement avec la réaction des employeurs. D’abord, il y a eu une offensive pour dire que cette grève n’était pas licite. Puis, sous la pression des collectifs, les employeurs du publics - sur Genève et sur Vaud, en tout cas - ont fini par dire qu’il n’y aurait pas de sanction pour cette grève, tout en sous-entendant que ça en était pas vraiment une. Une conseillère d’état PLR [6] à Genève a même affirmé que le mot grève n’avait qu’une valeur historique, et qu’en réalité il s’agissait d’une grande fête. On passe évidemment notre temps à rappeler que nous avons des revendications de ruptures et que oui c’est bien une grève. Le problème c’est qu’on n’est pas toujours entendu, face au discours dominant, notamment des médias. C’est ce qui permet à des meufs de l’exécutif ou de droite de participer aux mobilisations, qu’elles essaient de vider de leur sens...

      A : Oui, mais en même temps, elles vont marcher derrière des syndicalistes et des féministes qui revendiquent la réduction générale du temps de travail, et qui refusent catégoriquement l’augmentation de l’âge de la retraite des femmes ! D’une certaine manière, c’est bon signe, ça veut dire que les collectifs ont réussi à imposer un rapport de force qui fait que les autorités se sentent obligées d’y participer. Surtout, les dynamiques d’organisation que cette grève a impulsées sur les lieux de travail, de vie et de formation, c’est pas quelque chose qui est “récupérable”. Pour moi c’est ça le plus important : le 14 juin n’est pas une fin en soi, c’est un but qui permet à des collectifs d’essaimer un peu partout, et de développer ou renforcer notre organisation collective.

      M : Ce qui est complètement dingue avec cette grève, c’est que malgré la radicalité du Manifeste (et même grâce à cette radicalité), des dizaines de milliers de femmes vont se mobiliser ce 14 juin. Ça permet de contrer cette idée très répandue, selon laquelle il faudrait pas être trop radicale, ou faire trop de bruit, pour pouvoir mobiliser largement. Or ce qu’on a constaté c’est qu’en permettant aux femmes de s’exprimer et en ancrant les revendications dans une réalité, ça marche, et c’est énorme !❞


      http://www.platenqmil.com/blog/2019/06/13/vers-la-greve-feministe-en-suisse

    • Un « ras-le-bol général » : vendredi, c’est la grève des femmes en Suisse

      Vingt-huit ans après une première mobilisation nationale, syndicats et collectifs féministes appellent à la mobilisation pour mettre fin aux inégalités femmes/hommes.

      Le reste du monde a le 8 mars. La Suisse a son 14 juin. Vendredi 14 juin 2019, collectifs féministes et syndicats organisent une « grève des femmes », pour l’égalité avec les hommes, 28 ans après la première du nom, en 1991.

      Une grève que les organisateurs espèrent nationale et globale. « Il ne s’agit pas seulement d’une grève du travail rémunéré, explique au Parisien Anne Fritz, coordinatrice de la mobilisation à l’Union syndicale suisse, à l’origine de la mobilisation. Il y aura aussi une grève du ménage, du prendre soin, de la consommation… » De toutes ses tâches, encore majoritairement effectuée au quotidien par des femmes, peu reconnues et non rémunérées.
      Une date symbolique

      Un mot d’ordre, l’égalité, et plusieurs déclinaisons : égalité des salaires, fin des violences sexistes, fin de la précarité des femmes… Plusieurs manifestations seront organisées ce jour-là, dans tout le pays. « Le plus important, c’est que chaque femme puisse participer à son niveau, là où elle est », poursuit Anne Fritz.

      La date du 14 juin est hautement symbolique en Suisse. En 1981, était introduit dans la Constitution un article concernant l’égalité entre les femmes et les hommes. Dix ans plus tard, près de 500 000 personnes - pour un pays de 3,46 millions d’habitants - se mobilisaient pour dénoncer les inégalités toujours persistantes.

      Près de trois décennies plus tard, les femmes continuent de toucher 20 % de moins que les hommes, il n’existe pas de congé paternité et les places en crèche sont rares et chères, freinant la participation des femmes à la vie active.

      L’année dernière, une loi sur l’égalité salariale a été votée dans le pays. Mais la version adoptée en définitive était nettement édulcorée, par rapport au texte initial. La dernière version ne prévoit pas, par exemple, de sanction pour les entreprises discriminantes.
      Le patronat suisse grince des dents

      Un sentiment de trop peu, qui fait germer l’idée d’une nouvelle grève, à l’image de celle de 1991, dans les milieux féministes, et au sein de l’Union syndicale suisse. Le mouvement #MeToo, ainsi que diverses mobilisations internationales, pour défendre l’avortement ou critiquer certains dirigeants comme le président américain Donald Trump ou Jair Bolsonaro, le président brésilien, sont aussi passés par là.

      Pour Anne Fritz, c’est un « ras-le-bol général des femmes » qui a permis de concrétiser cette grève anniversaire. Elle est née en cette année symbolique de 1991. Aujourd’hui, elle estime que les femmes ne sont « pas entendues en manifestation. C’est la raison pour laquelle il faut faire grève ».

      Plusieurs entreprises et administrations ont affiché leur soutien à cette grève des femmes. À Genève par exemple, la ville fermera des crèches. Mais l’Union patronale essaie de contrer le mouvement. Le syndicat le considère comme « illicite », car ne visant « pas uniquement les conditions de travail », selon les propos Marco Taddei, un de ses représentants, à l’AFP.

      Difficile de prévoir l’ampleur du mouvement de vendredi, la grève ne faisant pas partie de la culture suisse. Depuis l’instauration en 1937 de la « paix du travail », une convention signée entre patronats et syndicats, la négociation est souvent préférée à la grève. Anne Fritz espère « énormément » de personnes. Ou au moins autant qu’en 1991.

      http://m.leparisien.fr/societe/un-ras-le-bol-general-vendredi-c-est-la-greve-des-femmes-en-suisse-13-0

    • Les guettes ont appelé Lausanne à une nuit mauve

      Du haut de la cathédrale, quatre femmes ont lancé la mobilisation du 14 juin. Un cri inédit, relayé une bonne partie de la nuit avant la grande journée de vendredi.

      l faut « garder le dos bien droit, mettre les mains en porte-voix et s’adresser à Lausanne ». Un rapide conseil, glissé par Renato Häusler, guet de la cathédrale de Lausanne, à celles qui s’apprêtent à prendre sa place. Pour la première fois depuis 614 ans, la voix d’une femme va donner l’heure à la ville. A 23 heures, ce jeudi 13 juin en guise d’échauffement, puis à minuit, 1 heure et 2 heures, avec en prime un appel à la grève des femmes, à la grève féministe.

      C’est ainsi qu’à minuit, Nadia Lamamra, représentante du collectif vaudois pour la grève, Nicole Christe, cheffe du Service de l’architecture de la Ville de Lausanne, Joëlle Moret, déléguée à l’égalité et la chanteuse Billie Bird crient de concert « C’est la grève, c’est la grève ! ». Et après un bref silence, les acclamations montent de l’esplanade où plusieurs centaines de personnes affluent depuis 22 heures. « Il y a enfin un peu de reconnaissance, même dans les professions très atypiques les bastions masculins finissent par tomber », apprécient les guettes en chœur. La grève nationale du 14 juin est lancée à Lausanne, la cathédrale peut s’enflammer et briller en mauve dans la nuit.

      « C’était un moment fou, j’en ai eu des frissons. Il y avait un grand silence, on entendait juste les tambours, il y avait quelque chose de mystique et, tout à coup, tout le monde a hurlé. J’ai failli pleurer », raconte Anne-Julie.

      Au pied de la cathédrale, en continu, il y a les banderoles et les pancartes, les danses et les accolades, les chants et les slogans comme autant de cris du cœur. Entres autres : « Fortes, fières et pas prêtes de se taire » ou « Patriarcat t’es foutu, les femmes sont dans la rue ». « Ça me rend euphorique cet engouement, j’espère que ce sera le début d’un vrai mouvement. Il faut que les gens comprennent ce que l’on vit, commente Charlotte. Je pense aussi à celles qui ont de grandes difficultés, les travailleuses pauvres, les mères isolées ou celles qui ne peuvent pas être là parce qu’elles sont empêchées par quelque chose ou quelqu’un. »

      Puis comme la cathédrale, la place de la Riponne s’embrase. Autour d’un feu de camp, la foule donne de la voix tandis que quelques objets volent au milieu des flammes. Du carton, un tee-shirt ou un soutien-gorge, avalés par les flammes sous les applaudissements. « Symboliquement c’est déjà très fort ce que l’on voit ce soir, observe Yesmine. J’ai vécu près de la cathédrale et tous les jours j’ai entendu un homme crier. Alors aujourd’hui c’est beaucoup d’émotions, quelque chose se concrétise. »


      Beaucoup d’émotions et pas mal d’actions, au moment de se disperser dans la ville aux alentours d’1h30. Un peu partout, l’eau des fontaines devient violette, comme la cheminée de Pierre-de-Plan. Les stickers militants fleurissent sur les murs et 56 rues sont même rebaptisées. C’est l’oeuvre du collectif ruElles, parti arpenter la ville toute la nuit avec de la colle et de faux panneaux en papier. « Une soixantaine de rues lausannoises portent le nom de personnes illustres ayant marqué l’histoire suisse. Trois d’entre elles seulement sont des femmes, explique les membres. Ce soir, les femmes sortent de l’ombre de l’Histoire et vont dans les rues. » Elles feront de même ce vendredi 14 juin, dès 8 heures et pour toute la journée.

      https://www.24heures.ch/vaud-regions/guettes-appele-lausanne-nuit-mauve/story/13485264

    • Toutes les femmes du Courrier…

      … se joignent aux revendications de la grève féministe / grève des femmes*. Toutes, nous croiserons les bras en ce vendredi 14 juin, vingt-huit ans après la journée historique qui avait vu 500 000 femmes s’unir à travers toute la Suisse pour exiger, enfin, l’égalité dans les faits.

      Car nous observons chaque jour l’ampleur du fossé qui nous sépare de l’égalité. Aujourd’hui comme hier, nous exigeons une meilleure reconnaissance de toutes les tâches que nous exécutons au quotidien ainsi que le respect de notre personne et de notre individualité. Par notre refus de travailler ou d’exécuter des travaux domestiques durant vingt-quatre heures, nous posons nos limites. 91-19… Et cette impression de tourner en rond.

      C’est ce que ressentent aussi les femmes du Courrier, qui se sont réunies pour énoncer leurs doléances. Notre cahier de revendications en cinq axes complète celles du manifeste de la grève et, surtout, rejoint l’expérience d’innombrables femmes, par-delà la branche économique du journalisme. Les problèmes soulevés touchent des facettes très différentes de nos vies et, pourtant, s’imbriquent pour former un continuum sexiste.

      Nous demandons la valorisation du travail des femmes. Comme tant de pairs, nous portons une immense partie de la charge émotionnelle au travail. Est attendu de nous que nous soyons patientes, à l’écoute, gestionnaires du quotidien. Quand on se tournera vers les hommes pour ce qui relève de compétences jugées plus techniques et mesurables. Invisibilisé, notre travail est pourtant essentiel à la bonne marche de toute entreprise.

      Nous attendons que notre parole soit écoutée, notre légitimité reconnue comme celle de nos collègues masculins.

      Nous voulons concilier vie privée et professionnelle sans nous épuiser dans de doubles journées, que nous soyons mères ou proches-aidantes. Cela passe par le respect de notre temps de repos, des congés (parentaux notamment) suffisants et la possibilité d’aménager notre temps de travail selon nos besoins. Il n’existe pas de recette magique applicable à toutes. Et nous méritons d’être considérées au-delà des stéréotypes de genre.

      Nous exigeons la parité à tous les niveaux de l’entreprise, de la base aux instances dirigeantes.

      Enfin, la lutte contre le sexisme doit s’appliquer à chacune de nos pages. Elle passe par la généralisation du langage épicène, des images non stéréotypées, des formulations s’abstenant de ramener les femmes à leur seul statut de mère, de fille ou d’épouse, sans cliché machiste.

      Le chantier ne fait que commencer. Et nous aurons toutes et tous à gagner de ce monde plus égalitaire. Solidaires, les hommes du Courrier nous soutiennent d’ailleurs dans notre lutte. Nous leur confions, l’espace d’une journée, la tâche de confectionner un journal spécial dédié à la grève, qui paraîtra samedi. Cette édition ancrera la date du 14 juin 2019 dans les mémoires. Pour qu’elle ne devienne pas une date anniversaire, mais une date charnière, le marqueur d’un changement de société dans toute sa profondeur.

      https://lecourrier.ch/2019/06/13/toutes-les-femmes-du-courrier

    • Swiss women strike for more money, time and respect

      Women across Switzerland are preparing for a nationwide strike in protest against what they say is the country’s unacceptably slow pace to equality.

      Friday’s protest comes 28 years after similar action saw half a million women take to the streets in 1991.

      Swiss women have long campaigned to accelerate the pace of gender equality.

      They joined millions of other women in Europe after World War One ended in 1918 in demanding the right to vote - but did not get it until 1971.

      At the time of the 1991 strike there were no women in the Swiss government, and there was no statutory maternity leave.

      Appenzell, the last Swiss canton to refuse women the right to vote, had just been ordered to change its policy by Switzerland’s Supreme Court.


      https://www.bbc.com/news/world-europe-48615911

    • Les journaux romands se mettent au violet

      Que ce soit sur un mode humoristique, ironique ou sérieux, la presse romande relate largement la grève des femmes vendredi.

      Les quotidiens romands parlent abondamment de la grève des femmes dans leurs éditions de vendredi. La plupart se sont parés de violet, la couleur du mouvement.

      « Suissesses en colère », écrit « 24 heures » en une. Le quotidien vaudois illustre sa première page avec le dessin d’une femme en violet sur fond jaune, poing dressé en l’air. Plus sobre, la « Tribune de Genève » titre « Une journée de grève pour exiger l’égalité » avec la photo de manifestantes vêtues en violet.

      « 20 Minutes » titre « Hall of femmes » en référence à l’expression anglophone « Hall of fame », temple de la renommée en français. Du côté de Neuchâtel, « Arcinfo » propose la photo d’une foule de femmes en première page avec le titre « Respect ».

      Le « Journal du Jura » opte lui pour un dessin de presse humoristique, montrant une mère en train d’accoucher à 15h24, heure symbolique à laquelle les femmes ne sont plus payées par rapport aux hommes. « L’étoffe des héroïnes » lance quant à lui le « Quotidien jurassien ».

      Un dessin orne également la une de « La Liberté », celui d’une femme en gants de boxe. « Pour que la lutte porte ses fruits », titre le journal fribourgeois. « Grève féministe Jour G », renchérit Le Courrier, qui a abandonné sa traditionnelle couleur rouge pour le violet.

      « Le Temps » montre un dessin où plusieurs hommes sont représentés, mais aucune femme. « Un genre vous manque, et tout un journal est dépeuplé », titre le quotidien. Son édition de vendredi est parsemée de cases blanches, là où une journaliste devait écrire un article.

      https://www.tdg.ch/suisse/suisse-romandejournaux-romands-mettent-violet/story/25605124

    • En Suisse, les femmes appelées à la grève pour dénoncer les inégalités

      Les organisateurs souhaitent mettre en lumière les différences salariales, mais aussi insister sur la reconnaissance du travail domestique et dénoncer les violences contre les femmes.


      https://www.lemonde.fr/international/article/2019/06/14/en-suisse-les-femmes-appelees-a-la-greve-pour-denoncer-les-inegalites_547605

    • Why Swiss women are back on strike today

      On June 14, 1991, half a million women in Switzerland joined the first women’s strike. Now, nearly 30 years later, they’re mobilising again.

      Many people in Switzerland were taken by surprise on that spring day in 1991. The idea came from a small group of women watchmakers in the Vaud and Jura regions. Organised by trade unionist Christiane Brunner, it became one of the biggest political demonstrations in Swiss history.

      About 500,000 women throughout the country joined in the women’s strike through various types of actions. They called for equal pay for equal work, equality under social insurance law, and for the end of discrimination and sexual harassment.
      Why 1991?

      The choice of date was not arbitrary: on June 14 a decade prior, Swiss voters had approved a new article in the constitution on equality of the sexesexternal link. But the principle laid down in the constitution had not been translated into concrete legislation. The gap between men’s and women’s pay was still glaring.

      The 1991 strike was also intended to mark the 20th anniversary of women getting the vote at the federal level, a goal achieved very late in Switzerland compared to all other countries in Europe and most of the world.
      Why a strike?

      The idea of presenting the mobilisation of 1991 as a strike at first struggled to find acceptance. “At the outset, the Swiss trade union congress was not enthusiastic,” recalls historian Elisabeth Joris, who specialises in women’s and gender history in Switzerland. “The word was going round: ‘This is a day of action, not a strike’, because the very notion of a strike was linked to paid work, while women worked in very varied settings and often not for a paycheque.”

      On the other hand, talking in terms of a strike took on a highly political significance. “Every social movement takes place in a historical context, it is linked to other events,” notes Joris. Declaring a nationwide political strike meant appealing to the precedent of the other great nationwide political strike in Swiss history: the general strike of 1918, which included women’s suffrage among its demands, and in which women played an important role.

      “Women were borrowing a tradition from the workers’ movement, but gave it a wider meaning, transforming and adapting it to the needs of the feminist movement,” explains Joris. The idea of a women’s strike was not new, either. In 1975 there was such a strike in Iceland, to mark International Women’s Year. Even the choice of March 8 as International Women’s Day commemorates the strike by New York garment workers in 1909 and 1910.

      A different kind of strike

      The 1991 strike movement had many obstacles to overcome. In the economic and political world, there was much opposition. At the time, Senate President Max Affolter urged women not to get involved in it and risk “forfeiting men’s goodwill towards their aspirations”.

      On the other hand, the varied working environment of women, often outside the realm of paid work, did not lend itself to traditional forms of mobilisation. “The 1991 women’s strike involved a wide range of actions,” points out Elisabeth Joris. “This was able to happen because the strike was organised on a decentralised basis, unlike traditional strikes.”
      Snowballs for politicians

      Even if its historical significance was not recognised at the outset, the 1991 strike had a decisive impact on progress regarding equality of the sexes and the struggle against discrimination in Switzerland. The newfound strength of the women’s movement showed itself in 1993, when the right-wing majority in parliament declined to elect the Social Democratic Party candidate Christiane Brunner to a seat in the Federal Council, preferring a man.

      “The majority in parliament thought it could do the same thing it had done ten years before with Lilian Uchtenhagen [another Social Democrat who failed to win the election]”, notes Joris. “But Christiane Brunner was the women’s strike. The reaction was immediate. A few hours later, the square in front of parliament was full of demonstrators. Some parliamentarians found themselves pelted with snowballs.”

      Francis Matthey, the candidate elected to the Swiss executive branch, came under such pressure from his own party as well as demonstrators that he felt obliged to resign. A week later Ruth Dreifuss was elected in his place. “Since that time, the idea of there being no women in cabinet is just not acceptable.”

      In 1996, legislation was brought in to ensure the equality of the sexes, which had been one of the demands of the strike. In 2002, Swiss voters approved legislation legalising abortion. In 2004, the article in the constitution on maternity leave, which had been in the constitution since 1945, was finally implemented in a piece of enabling legislation.
      ‘A new generation that favours feminism’

      And yet, in spite of the victories of the women’s movement, equality remains a burning issue. Pay gaps between women and men remain considerable. The #metoo movement has brought to the fore – like never before – the issue of sexual harassment and discrimination based on a person’s gender or sexual orientation.

      “Already around the 20th anniversary there was talk of another women’s strike, but the idea didn’t take hold,” notes Elisabeth Joris. “To succeed, a movement needs an emotional energy to it. This energy has now accumulated. There is a huge generation of young women in their 20s and 30s that favours feminism.”

      “In 2019, we are still looking for equality, and realise that there has to be a lot more than this – the culture of sexism is part of everyday life in Switzerland, it’s invisible, and we are so used to getting along that we hardly notice it is there,” says Clara Almeida Lozar, 20, who belongs to the collective organising the women’s strike at the Swiss Federal Institute of Technology Lausanne.

      https://www.swissinfo.ch/eng/feminism_why-swiss-women-are-back-on-strike-today/45025458

  • A hundred years since the murder of Luxemburg and Liebknecht | The Charnel-House

    https://thecharnelhouse.org/2019/01/15/a-hundred-years-since-the-murder-of-luxemburg-and-liebknecht

    #Rosa_luxembourg for ever.

    On this day exactly a century ago Rosa Luxemburg and Karl Liebknecht were brutally murdered in cold blood by Freikorps troops under the command of the Social Democratic Party. It decapitated the leadership of the young German Communist Party which then oscillated between putschism and opportunism for the rest of its existence. The consequences were that the world revolution, which the revolutionaries in Russia had counted on, did not take place. This led the Russian Communists down the road, not to international socialism, but to the construction of a new form of capitalism which, however, was falsely baptized as “socialism.” Under Stalin this became one of the most horrific anti-working class regimes of the twentieth century. Today the criminals of Social Democrats who murdered Luxemburg and Liebknecht hypocritically pretend they had nothing to do with it whilst Stalinists and Trotskyists who defend the former USSR as somehow communist all reveal their anti-working class credentials. After almost a hundred years of counter-revolution a capitalist system, whose crisis increases every day, offers us nothing but more misery, war, and environmental degradation but a new generation is arising which is taking up the last challenge to the ruling class thrown down by Rosa Luxemburg a few days before her death:

  • Workers of Germany, Unite: The New Siren Call of the Far Right - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/02/05/world/europe/afd-unions-social-democrats.html?mabReward=ART_TS7&recid=10QNLdudNovobmvNWE

    BOTTROP, Germany — Guido Reil is a coal miner, like his father and grandfather before him. He joined a trade union at 18 and the center-left Social Democratic Party at 20. Fast-talking and loud, he has been an elected union representative for over a decade.

    But two years ago, after the arrival of hundreds of thousands of refugees in Germany, Mr. Reil switched to the far-right Alternative for Germany party, or AfD. Competing in state legislative elections last May, the party won 20 percent of the vote in his home district with his name on its list — and the Social Democrats slipped 16 percentage points from a previous election.

    “Those are my former comrades,” Mr. Reil said, chuckling. “They came with me.”

    How is a far-right party drawing voters from labor, a traditional bastion of the left? The question is not academic, but goes directly to the heart of the emerging threat the AfD presents to Germany’s political establishment, including Chancellor Angela Merkel.

    The AfD shocked Germany in the fall when it became the first far-right party to enter Parliament since World War II. But that breakthrough not only shattered a significant postwar taboo. It has also enormously complicated the task of forming a new governing coalition, leaving Germany and all of Europe in months of limbo.

    Ms. Merkel and her conservative alliance are negotiating a coalition deal with their former governing partners, the left-leaning Social Democrats. If they do, the AfD will be Germany’s primary opposition party, leaving a wide opening for it to pick up even more traditionally left-leaning voters who fear the Social Democrats have been co-opted.
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    Many fear that the AfD, as the leading voice of the opposition, would have a perfect perch to turn the protest vote it received in national elections in September — it finished third with 13 percent of the vote — into a loyal and sustained following.

    “If we go back into government, the AfD will overtake us,” predicted Hilde Mattheis, a Social Democratic lawmaker from Baden-Wurttemberg, where that has already happened.
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    Mr. Reil driving by the Prosper-Haniel mine in Bottrop. He has worked in six mines, five of which have closed. Credit Gordon Welters for The New York Times

    The 92 AfD lawmakers, who have been busy moving into their new parliamentary offices in central Berlin, have not been shy about using the spotlight.

    One, Jürgen Pohl, recently addressed Parliament and criticized the labor market changes that former Chancellor Gerhard Schröder of the Social Democratic Party passed from 2003 to 2005, saying they created a host of poorly regulated, precarious jobs.

    The AfD, Mr. Pohl said, “is a new people’s party that cares about the little people.”

    When some center-left lawmakers guffawed, Mr. Pohl pointed at the television cameras. “Go ahead and laugh,” he said, “your voters are watching.”

    Indeed, they are. The AfD has already overtaken the Social Democrats as the second-biggest party in state elections across much of what was formerly East Germany. In Bavaria, it is not far behind.

    But Mr. Reil believes his party has the greatest potential in places like Bottrop, in the Ruhr area, once the industrial heartland of West Germany and long a bastion of Social Democratic and union power.

    The Ruhr has produced coal since the 16th century, and it shaped modern Germany in the process. It powered the Industrial Revolution, two world wars, the postwar economic miracle and even European integration: The coal and steel community was the seedling of the European Union.

    But today, Bottrop and surrounding cities are in decline.

    Mr. Reil has worked in six mines, five of which have closed. Along with some 2,500 others, he will take early retirement, at 48, after the last mine ceases production in December.

    With the mines, most bars have closed, too, as has a whole social and cultural scene that once kept the area alive.
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    Mr. Reil won 20 percent of votes in a district where the AfD had never fielded a candidate before. Credit Gordon Welters for The New York Times

    The AfD’s “pro-worker” platform (“pro-coal, pro-diesel and anti-immigration,” as Mr. Reil puts it) resonates in Bottrop as well as on the factory floors of Germany’s iconic carmakers in the former east and the wealthy south of the country.

    As elections loom nationwide for worker representatives who bargain with management on behalf of their fellow employees, lists of candidates close to the AfD are circulating at several flagship companies, including Daimler and BMW. There are plans to create a new national workers’ movement, Mr. Reil said. The working name is the Alternative Union of Germany.

    “The revolution,” he predicted, “will be in the car industry.”

    Trade union leaders, currently on strike for higher pay and a 28-hour workweek for those wanting to care for children or elderly relatives, publicly dismiss such talk as “marginal.” But privately, some worry.

    One of Mr. Reil’s allies, Oliver Hilburger, a mechanic at a Daimler plant near Stuttgart, founded an alternative union called Zentrum Automobil in 2009, four years before the AfD even existed.

    Mr. Hilburger, who has been at the company for 28 years, is not a member of the AfD but he votes for it. He thinks the party and his union are a natural fit.
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    When it emerged that he had once played for a band associated with neo-Nazis, the news media reported the fact widely. But that did not stop his colleagues from giving his union 10 percent of their votes and electing him as one of their representatives.

    This spring, Mr. Hilburger, who calls his musical past “a sin of youth,” is fielding more than 250 candidates in at least four factories. Several of them, he said, are immigrants who have lived in Germany for years and support the AfD.

    “There is a feeling among workers that the old unions collude with the bosses and the government,” Mr. Hilburger said.
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    Mr. Reil with AfD supporters during an informal meeting at a bar in Essen. Credit Gordon Welters for The New York Times

    “The bosses and the media talk about skills shortages and how we need even more immigration,” he said. “We want to talk about a shortage of decent jobs for those who are already in the country. The AfD has understood that.”

    The AfD is ideologically divided, with many senior members staunchly capitalist and suspicious of labor unions.

    The strategic focus on the working class speaks to the challenge of turning protest voters into a loyal base, said Oskar Niedermayer, a professor of political science at the Free University in Berlin.

    “Breaking into the union milieu is key to that strategy,” Mr. Niedermayer said.

    He warned that the reflex to ostracize the AfD could backfire. Some unions are advising members to shun anyone in the AfD. Some soccer clubs are planning to outright bar them. And as Mr. Niedermayer pointed out, lawmakers from other parties have systematically blocked every AfD candidate for senior parliamentary posts.

    “It confirms them in their role as victims of the elites,” he said. “Workers who see themselves as victims of the elites will only identify with them more.”

    As the AfD appeals to Germany’s left-behinds, it is also trying to tie them to other parts of the party’s agenda, like its hard line on immigration.

    For instance, the battle cry of Frank-Christian Hansel, an AfD member of Berlin’s state Parliament, is to save the German welfare state — but for Germans.

    “If you want social justice, you need to manage who is coming into your country,” Mr. Hansel said. “Open borders and welfare state don’t go together.”
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    An advertising board near the Prosper-Haniel mine. Mr. Reil said the AfD was “pro-coal, pro-diesel and anti-immigration.” Credit Gordon Welters for The New York Times

    It is the kind of rhetoric that sets the AfD apart from the traditional left, even as it goes fishing for voters in Social Democratic waters.

    For the AfD, it is not just those at the bottom against those at the top, Mr. Niedermayer said. It is insiders against outsiders. Social justice, yes, but only for Germans.

    In Bottrop, this message plays well.

    Residents complain about some refugees being prescribed “therapeutic horseback-riding” and courses in flirtation, courtesy of taxpayers, while public schools are in decline.

    “They get the renovated social housing, while Germans wait for years,” said Linda Emde, the manager of one of the few remaining bars. “But when you speak up against migration, they call you a racist.”

    Ms. Emde had voted for the Social Democrats all her life. But in September, she and her husband switched to the AfD.

    Mr. Reil, who never managed to rise through the Social Democrats’ local party hierarchy, is now a member of the AfD’s national leadership team. At the monthly meetings, he sits at the same table as the aristocrat Beatrix von Storch and Alice Weidel, a professor.

    The two female lawmakers are perhaps best known for a recent social media rant about “barbaric, Muslim, rapist hordes of men.” But for Mr. Reil, the point of his comment was that he had risen socially.

    “What do a miner, a princess and a professor have in common?” he jokes. “They are all in the AfD.”

    Follow Katrin Bennhold on Twitter: @kbennhold.

    Christopher Schuetze contributed reporting from Berlin.

    #Allemagne #extrême_droite #syndicalisme

  • Why is the far-right benefiting from the crisis of capitalism? - World Socialist Web Site
    https://www.wsws.org/en/articles/2017/09/28/pers-s28.html

    Why is the far-right benefiting from the crisis of capitalism?
    28 September 2017

    Sunday’s election in Germany saw the rise of the far-right Alternative for Germany (AfD) and collapse of the official left party, the Social Democratic Party. With more than 90 deputies in the incoming parliament, the entry of the AfD will mark the first time since the end of the Third Reich that outright fascists and racists participate in the national legislature.

    Far from an exception, the electoral triumph of the neo-fascist party in Germany is part of a pattern being repeated again and again throughout Europe and internationally.

    –---

    Behind the electoral success of the far right in Germany - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2017/09/28/elec-s28.html

    Behind the electoral success of the far right in Germany
    By Peter Schwarz
    28 September 2017

    “How could it come to this?” Many people are asking themselves this question following the far right Alternative for Germany’s (AfD) electoral success in the federal elections held on Sunday.

    With the AfD, more than 90 deputies—open Nazis, racists and xenophobes—are entering parliament 72 years after the downfall of Hitler’s Third Reich. Alexander Gaulland, the 76-year-old lead candidate, made this abundantly clear, calling for Germans to be proud of the achievements of German soldiers in two world wars—that is, to take pride in a criminal war of aggression, complicity in the Holocaust and the cold-blooded murder of millions of civilians, partisans and prisoners of war.

    #extrême-droite #allemagne #europe

  • The rise of the AfD and the rightward lurch of official politics in Germany - World Socialist Web Site

    https://www.wsws.org/en/articles/2017/09/25/pers-s25.html

    The rise of the AfD and the rightward lurch of official politics in Germany
    25 September 2017

    For the first time since the fall of the Nazis, a right-wing extremist party is entering Germany’s national parliament. With 13 percent of the vote in Sunday’s federal election, the Alternative for Germany (AfD) became the third largest party in parliament, finishing behind the governing Christian Democratic Union/Christian Social Union (CDU/CSU) and the Social Democratic Party (SPD), which suffered an electoral collapse. The CDU/CSU obtained 33 percent of the vote, its worst result in over 60 years.

    The AfD has acquired political influence far beyond its actual strength. It set the tone in the election campaign with its agitation for a crackdown on refugees and the strengthening of the state’s repressive apparatus. All of the establishment parties sought to outdo the AfD with pledges to hire more police and deport more refugees, thereby bolstering the far-right party. Why vote for the more established parties’ versions of the AfD’s chauvinist and authoritarian politics when you could vote for the real thing? The CDU/CSU lost more than a million voters to the AfD, while the SPD lost 470,000 and the Left Party lost 400,000.

    #allemagne #extrême-droite

  • Tight run for Estonian President
    Estonian parliament held on August 29 the first round of the presidential election, where no candidate received the necessary 68 votes from 101 MPs.

    ERR reports that the leader in the first round was Riigikogu speaker Eiki Nestor from Social Democratic Party with 40 votes, followed by the Center Party’s Mailis Reps with 26 and IRL and Free Party candidate Allar Jõks coming in last with 24 votes.

    The next voting round is to be held on August 30 when heavyweight Reform Party’s Siim Kallas is to step in the race.
    In case the second election round does not produce a successor to Toomas Hendrik Ilves, a special electoral college will convene to select the next head of state for a five-year term in office.

    http://bnn-news.com/tight-run-for-estonian-president-150059

    #Estonia #Igaunija #Presidential_elections #Elections2016

  • Vienna’s ’wild settlers’ kickstart a social housing revolution | Cities | The Guardian

    https://www.theguardian.com/cities/2016/apr/08/story-cities-18-vienna-austria-cooperative-self-build-settlers-social-h

    Heureusement qu’on a Le Guardian pour bien nous nourrir de savoir (avec Le Monde et le Point on va devenir débiles)

    Cet article très bien document et important est l’occasion de relire "Otto Neurath et « l’orchestration » de la politique urbaine" par Sophie Hochhäusl dont cétait le sujet de PhD.

    http://visionscarto.net/otto-neurath-orchestration-urbaine

    Yet at first, the Social Democratic party had an ambivalent relationship with these settlers, conceiving their initiative of subsistence gardening to be bourgeois-conservative and not fitting into the grand picture of a socialist state. But the party’s attitude changed in part thanks to Otto Neurath, political economist and educator, who in 1921 founded the settler’s cooperative umbrella organisation, the Austrian Association for Settlements and Small Gardens.

    #vienne #villes_utopiques #otto_neurath #urban_matter

  • Georgia: neoliberalism and industrial policy, by Robert H Wade
    https://mondediplo.com/blogs/georgia-neoliberalism-and-industrial-policy #st

    I visited Georgia in late April, at the invitation of Tato Khundadze at the Centre for Social Studies, a small social democratic thinktank supported by the Friedrich Ebert Foundation, and also of Gia Jorjoliani, leader of a small social democratic party (Social Democrats for the Development of Georgia) and chairman of a parliamentary committee on environmental protection.

    http://zinc.mondediplo.net/messages/25954 via Le Monde diplomatique

  • German MPs Implore Netanyahu to Bury NGO ’Transparency’ Bill -
    Barak Ravid Dec 03, 2015
    http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.689735

    Four leading German legislators who head the German-Israeli Parliamentary Friendship Group in the Bundestag, and who represent Germany’s large parties, sent a letter to Prime Minister Benjamin Netanyahu on Friday expressing their concern about a bill that would restrict the activities of left-wing NGOs in Israel.

    The four wrote that if the bill, being promoted by Justice Minister Ayelet Shaked, is passed, it would make it difficult for Israel’s friends in Germany to help Israel fend off boycotts and attempts at delegitimization, and asked Netanyahu to “rethink” the proposed legislation.
    (...) The four – friendship group chairman Volker Beck of the Greens Party, deputy chairwoman Gitta Connemann of the ruling Christian Democratic Party; deputy chairwoman Kerstin Griese of the Social Democratic Party, and Jan Korte of the Left Party – are considered the leaders of the campaign on Israel’s behalf in Germany. Only recently they protested to the Berlin-based KaDeWe department store when it removed settlement products from its shelves, which evidently was a factor in leading the store to reverse its decision.

    • Minister Shaked Defends NGOs ’Transparency’ Bill in Letter to German Lawmakers
      http://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.689976

      States should use diplomatic channels to convey their concerns and not finance local civil groups, justice minister writes after German MPs implore Netanyahu to bury legislation targeting leftist Israeli non-profits.

      Barak Ravid Dec 04, 2015 8:26 AM

      Justice Minister Ayelet Shaked on Thursday wrote to the German-Israeli Parliamentary Friendship Group of the German Bundestag to defend the so-called “transparency” bill she is endorsing. She wrote that the bill, which would impose restrictions on leftist NGOs getting funding from abroad, is a necessity.

      Shaked stressed that the bill is needed due to the fear that non-profits will be used by foreign governments and organizations to influence its politics.

  • Has The War In Ukraine Moved To A Second Front?
    http://www.rferl.org/content/war-in-ukraine-second-front-transcarpathia-russia/27125339.html

    If Ukraine’s east is a combustive mix of languages and loyalties, its west can be even trickier.
     
    In Transcarpathia, many residents live within shouting distance of four EU countries. Inhabitants speak not only Russian and Ukrainian but Hungarian, Romanian, German, Slovak and Rusyn. Many of its 1.3 million inhabitants hold more than one passport.
     
    It’s a region, in short, where loyalties don’t necessarily lie with Kyiv. So when armed violence broke out on July 11 between police and Right Sector nationalists in the Transcarpathian city of Mukacheve, it was an eerie echo of the Kremlin’s insistence that Ukraine’s problem is not outside influence, but internal strife.
    […]
    Right Sector — a heavily armed militant organization branded by Russia as “neo-Nazis” and “fascists” for their ties to World War II-era Ukrainian nationalist Stepan Bandera, who cooperated with German forces to fend off Soviet troops — is estimated to have as many as 10,000 members serving in volunteer battalions in the Donbas war zone and elsewhere in the country.

    A sometimes uneasy ally of last year’s Maidan protesters, the group has since grown critical of the government of Petro Poroshenko, in particular for cracking down on volunteer units. But one member, while confirming the group’s intention to protest in Kyiv, said they would not do so “with assault rifles and machine guns.

    The group has also sought to portray the weekend violence as fallout from the group’s self-described anticorruption efforts. Oleksiy Byk, a Right Sector spokesman, said police were to blame for the bloodshed.
    […]
    Local reports suggest the Mukhacheve violence may have been the result of a business dispute. Cross-border smuggling of cigarettes and other contraband is said to be worth billions of dollars in Transcarpathia, with its easy ground access to Romania, Hungary, Slovakia, and Poland.

    The region’s customs officials have been suspended in the wake of the violence, and at least one authority — parliamentary deputy Mykhaylo Lan, who has been accused of ties to smuggling networks — has been called in for questioning.

    But it remains to be seen whether suspicions will trickle up to powerful local authorities like the so-called Baloha clan — revolving around Viktor Baloha, a former emergency situations minister and current parliamentary deputy — which is said to rule Transcarpathia with near-complete autonomy.

    Some observers have suggested that the July 11 violence was little more than a battle for influence between Lan and Baloha.
    […]
    Transcarpathia, which during the 20th century was alternately ruled by the Austro-Hungarian Empire, Czechoslovakia, and Hungary before being claimed by the Soviet Union, leans heavily on largesse from its western neighbors.

    Budapest in particular has provided passports and special benefits to residents with proven Hungarian roots. The country’s pro-Russian prime minister, Viktor Orban, has set Ukraine on edge with professed concern for Transcarpathia’s Hungarian minority, which many see as shorthand for a Russian-style separatist conflict.

    Moreover, the region has long shown an affinity for pro-Russian parties. In the 1990s, Transcarpathia was a solid supporter of the Social Democratic Party of Viktor Medvedchuk, the pro-Kremlin strategist with close personal ties to Vladimir Putin. Before the Maidan protests, it put its weight behind Viktor Yanukovych and the Party of Regions, rather than pro-democratic “orange” candidates.

    Political analyst Viktoria Podhorna says government negligence has only added to Transcarpathian exceptionalism. Poroshenko, who earned atypical support from Baloha, appears to have responded by involving himself only minimally in Transcarpathian issues.

    There’s some kind of trade-off between the central government and regional authorities, who are basically owned by local princelings,” Podhorna says. “And this is the foundation that can lead to conflicts like those in Donbas.

    • Yánis Varoufákis a également affirmé au magazine britannique qu’il avait prévu « un triptyque » d’actions pour répondre à la situation que connait la Grèce aujourd’hui, et notamment à la fermeture des banques, pour éviter une hémorragie de l’épargne : « émettre des IOUs » (phonétiquement « I owe you », « je vous dois », des reconnaissances de dettes en euros) ; « appliquer une décote sur les obligations grecques » détenues par la BCE depuis 2012, pour réduire d’autant la dette, et « prendre le contrôle de la Banque de Grèce des mains de la BCE ».

      Cela laissait, selon lui, entrevoir une possible sortie de la Grèce de l’euro mais avec la certitude, explique-t-il, qu’il n’y avait de toute façon aucun moyen légal de la pousser dehors. Le tout pour faire peur et obtenir un meilleur accord des créanciers, selon lui. « Mais ce soir-là, regrette-t-il, le gouvernement a décidé que la volonté du peuple, ce "non" retentissant, ne devait pas être le déclencheur de cette approche énergique (...) au contraire cela allait mener à des concessions majeures à l’autre camp ».

    • Enfin Yánis Varoufákis, universitaire de formation, s’en prend à l’absence de débat de fond au sein des instances européennes : « Il y avait un refus pur et simple d’engager des débats économiques. » Et d’assurer que lorsqu’il exposait un argument économique, il était confronté à « des regards vides ».

    • The problem of Greece is not only a tragedy. It is a lie.
      http://johnpilger.com/articles/the-problem-of-greece-is-not-only-a-tragedy-it-is-a-lie

      In 2013, Yanis Varoufakis wrote: “Should we welcome this crisis of European capitalism as an opportunity to replace it with a better system? Or should we be so worried about it as to embark upon a campaign for stabilising capitalism? To me, the answer is clear. Europe’s crisis is far less likely to give birth to a better alternative to capitalism... I bow to the criticism that I have campaigned on an agenda founded on the assumption that the left was, and remains, squarely defeated... Yes, I would love to put forward [a] radical agenda. But, no, I am not prepared to commit the [error of the British Labour Party following Thatcher’s victory]... What good did we achieve in Britain in the early 1980s by promoting an agenda of socialist change that British society scorned while falling headlong into Thatcher’s neoliberal trip? Precisely none. What good will it do today to call for a dismantling of the Eurozone, of the European Union itself...?”

      Varoufakis omits all mention of the Social Democratic Party that split the Labour vote and led to Blairism. In suggesting people in Britain “scorned socialist change” - when they were given no real opportunity to bring about that change - he echoes Blair.

    • la suite :

      The leaders of Syriza are revolutionaries of a kind - but their revolution is the perverse, familiar appropriation of social democratic and parliamentary movements by liberals groomed to comply with neo-liberal drivel and a social engineering whose authentic face is that of Wolfgang Schauble, Germany’s finance minister, an imperial thug. Like the Labour Party in Britain and its equivalents among former social democratic parties such as the Labor Party in Australia, still describing themselves as “liberal” or even “left”, Syriza is the product of an affluent, highly privileged, educated middle class, “schooled in postmodernism”, as Alex Lantier wrote.

      For them, class is the unmentionable, let alone an enduring struggle, regardless of the reality of the lives of most human beings. Syriza’s luminaries are well-groomed; they lead not the resistance that ordinary people crave, as the Greek electorate has so bravely demonstrated, but “better terms” of a venal status quo that corrals and punishes the poor. When merged with “identity politics” and its insidious distractions, the consequence is not resistance, but subservience. “Mainstream” political life in Britain exemplifies this.

      This is not inevitable, a done deal, if we wake up from the long, postmodern coma and reject the myths and deceptions of those who claim to represent us, and fight.

  • A contemporary account of the German pogroms of November 1938 - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2014/01/07/kris-j07.html

    Shortly after the November 1938 pogroms, journalist and historian Konrad Heiden wrote a work entitled Night Oath, in which he gave a detailed account of the horrific events marking the transition from social discrimination to the systematic brutalization and persecution of Jews in Germany.

    Heiden’s study is based on numerous eyewitness reports collected by the Jewish Central Information Office and the exiled Social Democratic Party, foreign press articles, and an analysis of the Nazi press. It appeared in early 1939 under the title of The New Inquisition in English, Tyskland i fara in Swedish and Les vêpres hitlériennes in French. A Dutch edition was planned, but it was eventually banned by the Dutch prime minister, in order to avoid harming Holland’s relations with Nazi Germany.

    #allemagne #nazis #pogroms

  • NGOs sceptical about plans of Germany’s coalition government on migration and asylum policies

    The recently agreed coalition agreement between Germany’s conservative Christian parties (Christian Democratic Union (CDU) and Christian Socialist Union (CSU)) and the centre-left Social Democratic Party (SPD) was described by ECRE Member Organisation Pro Asyl as a “general disappointment[,… promoting] migration control at EU’s borders and with only a few relaxations of asylum policies inside the country”.

    Pro Asyl criticised the reclassification of Serbia, Macedonia and Bosnia and Herzegovina as ‘safe countries of origin’. As a consequence, asylum applications lodged by persons from these countries are subjected to accelerated procedures and will be considered ‘manifestly unfounded’. Franziska Keller, Member of the EU Parliament for the Green party, has expressed concern that this will undoubtedly affect applications made by persons of Roma origin. Pro Asyl points out that in the first half of 2013 asylum seekers of Roma origin attained a 10% recognition rate in Switzerland and Belgium, demonstrating that there is still a need for international protection. “You always have to see the individual situation instead of declaring that ’certain countries are safe now’,” says Keller. Maria Böhmer, Federal Government Commissioner for Migration, Refugees and Integration, also expressed recently concerns regarding “extensive discrimination” against Roma in the Balkans.

    Contrary to the dissatisfaction voiced within the SPD and its declaration for “change in the course of European asylum policy”, referring among others to the second Lampedusa catastrophe, the coalition agreement promotes further barriers to access to EU territory. According to MEP Keller, instead of focusing on migration control, the EU needs “to create legal ways to get into Europe. But there is no mention of that in the coalition agreement". Friedo Pflüger, Director of German Jesuit Refugee Service, pointed that of the 5,000 Syrian refugees that Germany had committed to welcome in the country under the humanitarian admission programme, only 1,000 have arrived in Germany.

    Pro Asyl warns that cooperation between the EU and thus Germany with third countries, i.e. countries of origin and transit countries, on controlling irregular migration is another attempt in “using North African States as doormen to the gates of Europe by promising economic and development aid in return for keeping refugees outside of Europe”.

    Pro Asyl also criticises the missing “necessary humanitarian responses to the asylum crisis in the EU”. According to Pro Asyl, despite demands for “solidarity among EU Member States”, this is not further elaborated on within the coalition agreement.

    Pro Asyl, however, welcomes the granting of residence permits to persons who are “tolerated” on German territory (Gedulete), as they are ineligible for asylum, for many years, as long as they prove they can provide for their subsistence. This amendment would finally address the situation of almost 86,000 persons tolerated on German territory. Furthermore, processing times of asylum applications will be shortened from six to a maximum of three months for the first instance decision. Pro Asyl stresses that this expedition should not affect the quality of decisions and careful examination of individual applications. The coalition agreement also reduces the waiting period for access to the labour market to three months after the asylum application is launched rather than the previously stipulated nine months. However, the “priority rule" providing German and EU citizens prioritised access to Germany’s labour market remains applicable, which according to Pro Asyl entails a de facto prohibition of work.

    Furthermore, the coalition plans to relax restrictions on asylum seekers’ freedom of movement. Asylum seekers will be allowed to move within the state they live in, not just within the district they are registered.

    http://www.ecre.org/component/content/article/70-weekly-bulletin-articles/526-ngos-sceptical-about-plans-of-germanys-coalition-government-on-migration-a

    #asile #réfugiés #Allemagne #requérants_d'asile

  • Germany: Bundestag allows police access to private PINs and passwords - World Socialist Web Site

    http://www.wsws.org/en/articles/2013/04/11/germ-a11.html

    Germany: Bundestag allows police access to private PINs and passwords

    By Johann Müller
    11 April 2013

    Last month, the combined votes of the governing parties and the Social Democratic Party (SPD) enabled the German federal parliament (Bundestag) to legislate amendments to the Telecommunications Act. These changes effectively expand access to so-called inventory data.

    #allemagne #surveillance #big-brother #contrôle #police #libertés

  • Ten years since Germany’s Hartz IV labor reform

    http://wsws.org/articles/2012/aug2012/hart-a27.shtml

    By Sybille Fuchs
    27 August 2012

    On August 16, 2002 a panel of experts headed by Volkswagen personnel director Peter Hartz presented their proposals for labour market reform to the Social Democratic Party-Green Party coalition government led by Chancellor Gerhard Schröder (SPD). Ten years later, German society has been transformed in large part due to the Hartz reforms.

    An OECD study published late last year concluded that income inequality has increased faster in Germany than in virtually any other member country.

    Ten years ago, the German economy was pilloried for paying excessive wages, possessing a rigid labour market and a social system that was much too generous. The problem confronting the German government was how to make changes to labour contract and social agreements won by workers over the course of decades without provoking substantial resistance. The government chose a different path.

    #travail #emploi #casse-sociale #allemagne

  • Portuguese government to unemployed: “There’s the door!” » peoplesworld
    http://peoplesworld.org/portuguese-government-to-unemployed-there-s-the-door

    Portugal’s prime minister, Pedro Passos Coelho, of the right-wing Social Democratic Party, shocked many on Dec. 18, when he suggested publicly that one solution for his country’s growing unemployment problem, especially for schoolteachers and youth, is to leave the country and go find work in Portugal’s former colonies, especially prosperous Brazil and oil-rich Angola. This was not a frustrated blurt-out; several ministers in Passos Coelho’s cabinet have made the same explicit invitation.