organization:united nations relief and works agency for palestine refugees in the near east

  • Une #Suisse trop intéressée : la colère du directeur de la Chaîne du bonheur contre #Ignazio_Cassis

    Lorsque j’ai pris mon poste comme directeur de la Chaîne du bonheur, mon prédécesseur m’a prévenu : « Ici, on ne fait pas de politique. Abstiens-toi de prendre des positions qui pourraient fâcher certains de nos donateurs et donatrices. »

    Ces derniers mois, la situation a changé. La nouvelle ligne politique suivie par le Conseil fédéral avec le soutien d’une large partie du parlement force une fondation comme la nôtre à se positionner. Conséquence parmi d’autres, le gouvernement fédéral porte une atteinte grave à notre raison d’être et menace les fondements mêmes de notre travail que sont la solidarité et la tradition humanitaire suisses. La Chaîne du bonheur est obligée d’entrer dans le débat si elle veut rester crédible et sauver l’essentiel.

    Le « #Switzerland_first » de Cassis

    Le passage du témoin entre M. Burkhalter et M. Cassis a totalement changé la donne. Le nouveau chef du Département des affaires étrangères a clairement annoncé la couleur : « #Aussenpolitik_ist_Innenpolitik. » En français : la conduite de la politique étrangère est dictée par les #intérêts de politique intérieure, qui sont avant tout de nature économique. Comme on dit outre-Atlantique : « Switzerland first ».

    En à peine plus de dix mois, le nouveau ministre des Affaires étrangères a déjà fait la preuve par l’acte dans quatre dossiers majeurs.

    1. Développement : des critères internes

    Désormais, l’#aide_publique_au_développement – décriée comme inefficace par la droite du parlement – ne doit plus soulager les populations les plus pauvres et les plus vulnérables dans le monde. Elle doit viser les pays qui génèrent le plus de #réfugiés pour la Suisse ou qui sont prêts à signer des accords de réadmission des réfugiés. Le Conseil fédéral et le parlement ne bafouent ainsi pas seulement la Constitution suisse (préambule et l’article 54, alinéa 2), mais également l’Agenda 2030 de l’ONU, qui tend à éradiquer la pauvreté dans le monde. La politisation de l’aide au développement conduit à un éloignement des vrais défis de notre planète. Les offices fédéraux et les nombreuses ONG suisses qui se sont engagés jusqu’ici dans des actions ciblées sur les pays les plus pauvres (selon l’indice de la pauvreté humaine) seront forcés d’abandonner leurs projets.

    2. Exportations d’#armes : une décision critiquable

    La majorité du Conseil fédéral vient de proposer d’assouplir l’autorisation de l’exportation des armes aux pays en situation de guerre civile. Il précise qu’une telle démarche ne sera possible que dans l’hypothèse où « il n’y a aucune raison de penser que le matériel de guerre à exporter sera utilisé dans un conflit interne ». Or, depuis la guerre du Biafra jusqu’au conflit syrien de nos jours, nombreux sont les cas répertoriés dans lesquels il est tout simplement irréaliste de penser qu’un contrôle crédible puisse être effectué quant à la destination finale des armements. Le président du CICR, qui connaît mieux que quiconque les rouages de la guerre, a critiqué ouvertement cette décision. Le Conseil fédéral pourrait modifier celle-ci, mais il y a fort à parier qu’il maintienne le cap et sa volonté ferme de soutenir l’industrie de l’armement suisse, qui a besoin de nouvelles terres d’exportation.
    #commerce_d'armes

    3. Interdiction des #armes_nucléaires : l’amnésie du Conseil fédéral

    Ce même président du CICR, soutenu par la présidente de la Croix-Rouge suisse, a lancé un appel au gouvernement afin que celui-ci signe et ratifie rapidement le traité d’interdiction des armes nucléaires. Le Conseil fédéral dit « bien partager l’objectif d’un monde sans armes nucléaires mais estime que le moment n’est pas opportun de ratifier la convention avant d’avoir procédé à une évaluation approfondie de la situation ».

    Il fut un temps où la Suisse se positionnait comme précurseur, souvent en compagnie du CICR, dans l’établissement des traités à vocation humanitaire. Le traité d’Ottawa (1997) interdisant la production et l’usage des mines antipersonnel en est l’exemple le plus frappant. Que les armes nucléaires soient une arme qui frappe sans discrimination et anéantit massivement des populations civiles est une évidence. Y recourir constitue une violation grave des Conventions de Genève, dont la Suisse est l’Etat dépositaire. Frappé d’amnésie, le Conseil fédéral fait l’impasse sur ses obligations dans ce domaine.

    4. UNRWA : une décision sans alternative

    La déclaration tonitruante de notre ministre des Affaires étrangères quant à la mission et au rôle de l’#UNRWA, l’agence des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, est une preuve additionnelle de la politisation de l’action l’humanitaire fédérale dont le DFAE est responsable. Sans équivoque, M. Cassis souhaite voir disparaître une organisation onusienne qui soutient des écoles et des hôpitaux pour des millions de Palestiniens. Il ne propose aucune alternative. Il porte ainsi atteinte à la neutralité et à l’indépendance de la Suisse, piliers de ses interventions antérieures dans le domaine des bons services en situations de conflit. Le gouvernement fédéral plie devant les #intérêts_économiques, qui prennent le pas sur la politique suivie jusqu’alors.

    Le vent a tourné en Suisse. La Chaîne du bonheur par contre se doit de rester fidèle à ses valeurs et principes. Nous avons également confiance en la générosité de la population suisse, qui restera solidaire envers les populations affectées par des catastrophes. Engageons-nous toutes et tous pour une Suisse humanitaire et solidaire.

    Le directeur de la Chaîne du bonheur, Tony Burgener, sort de sa réserve pour dénoncer la nouvelle ligne politique suivie par le Conseil fédéral avec le soutien d’une large partie du parlement. L’intérêt national avant la #solidarité : un coup de gueule.

    https://www.letemps.ch/opinions/une-suisse-interessee-colere-directeur-chaine-bonheur-contre-ignazio-cassis
    #aide_au_développement #développement #coopération_au_développement

    • Ignazio Cassis renvoie dans les limbes le projet d’Institution nationale pour les droits humains

      L’histoire sans fin de la création d’une #institution_indépendante_pour_les_droits_humains (#INDH) en Suisse est riche d’un nouvel épisode. L’auteur en est le Conseiller fédéral Ignazio Cassis. Grâce à son intervention pour le moins paradoxale, le processus, quasiment arrivé à bon port après quinze ans de discussion, se retrouve à nouveau dans les limbes. Reste à savoir ce que cache cet atermoiement de dernière minute.

      Coup de théâtre

      En mai dernier, l’administration fédérale annonçait que le projet de Loi fédérale sur le soutien à l’institution nationale des droits de l’homme (#LIDH) serait transmis au Parlement avec le message du Conseil fédéral avant les vacances d’été 2018, ou au plus tard, à la rentrée.

      Au lieu de cela, fuitait en août 2018 que le projet avait subi un revers préoccupant. Un article paru dans la NZZ le 14 septembre 2018 a par la suite confirmé les bruits de couloir selon lesquels le Conseiller fédéral Cassis avait stoppé le projet. Il aurait renvoyé le projet de loi terminé à l’administration avec le mandat de revérifier si l’INDH ne pouvait vraiment pas s’inscrire dans une loi existante plutôt que de créer une nouvelle loi de financement comme cela était prévu. Le Conseil fédéral est-il donc revenu sur sa décision de juin 2016 et a-t-il décidé de retirer en cachette le projet au Parlement ? Peut-être que le Conseiller fédéral Cassis refuse de voir cette question négociée sur le plan politique, sachant que sa position sur le sujet, comme celle de son parti, sera vivement combattue aux chambres fédérales. Et pour cause : le PLR est le seul parti avec l’UDC à avoir rejeté le projet d’INDH lors de la consultation, sans grands arguments par ailleurs.
      Réinventer la roue…

      Quoi qu’il en soit, que signifie l’intervention d’Ignazio Cassis ? Sa réponse à une question déposée par la conseillère nationale Ida Glanzmann le 17 septembre ajoute la confusion au doute. A la demande « Quand la loi fédérale sur le soutien à l’institution nationale des droits de l’homme sera-t-elle approuvée ? », le Conseiller fédéral répond en effet que « Nous examinons en ce moment de façon approfondie différentes variantes d’organisation pour l’institut des droits humains. Une solution compatible aux besoins suisses devrait être établie avec toute la précaution nécessaire avant la fin de l’année ».

      Or, l’on ne saurait croire le Conseiller fédéral aveugle et ignorant au point de ne pas savoir que c’est justement cela, une solution compatible aux besoins suisses, qui a été longuement discutée entre 2004 et 2008, puis à nouveau entre 2015 et 2017 pour aboutir au projet de Loi fédérale sur le soutien à l’institution nationale des droits de l’homme.
      …Ou court-circuiter le processus démocratique ?

      Mais peut-être n’est-ce pas le thème des variantes qui est au cœur du message du Conseiller fédéral. Peut-être que l’essentiel réside plutôt dans la promesse de voir cela se faire « avant la fin de l’année ». Si l’on enlève l’option qu’il s’agit d’un optimisme tout à fait démesuré de la part du politicien, on en vient à prendre cette affirmation à la lettre. À savoir que le Conseil fédéral entend user de sa compétence décisionnelle pour réaliser seul une solution qui ne comprenne ni loi ni consultation parlementaire. Cela cependant contreviendrait de façon choquante à la déclaration d’intention du gouvernement. Celui-ci a affirmé sans ambiguïté que, quel que soit le type d’institution ou d’organisation choisi pour la Suisse, il était absolument nécessaire qu’il respecte les principes de Paris. Ceux-ci définissent les conditions minimales que doivent remplir les Institutions nationales pour les droits de l’homme de par le monde et l’une d’entre elles n’est autre que la création d’une base légale.
      Société civile au créneau

      Une base légale que l’on était finalement parvenu à créer en Suisse avec le projet de Loi fédérale sur le soutien à l’institution nationale des droits de l’homme. Obtenu après 15 ans lutte acharnée, de débats et de recherches sur ce qui se fait ailleurs et comment, il s’agit bien avec ce projet mis en consultation d’un compromis. Il ne va pas aussi loin que ce qu’aurait souhaité la société civile. La somme allouée d’un million est notamment extrêmement faible par rapport aux besoins et à tout ce qui se fait ailleurs en Europe dans des pays comparables aux nôtres.

      Le projet est néanmoins soutenu par une large majorité. Plus d’une centaine d’acteurs se sont exprimés en faveur lors de la consultation, parmi eux se trouvent des ONG, tous les partis à l’exception de l’UDC et du PLR, les cantons et les associations économiques.

      Ainsi, personne n’est dupe lorsqu Ignazio Cassis affirme, toujours dans la NZZ, qu’il n’est pas question pour lui de renoncer à l’INDH et de remettre les droits humains en question. Si là était réellement sa position, il aurait participé de façon constructive à finaliser le projet de loi en cours et pratiquement à bout touchant au lieu de le saboter. Il est cependant bien clair que ni l’association humanrights.ch, ni la Plateforme des ONG suisse pour les droits humains et les quelque 80 organisations qu’elle comprend ne resteront les bras croisés pendant que le Conseiller fédéral Cassis mettra sciemment l’INDH sur une voie de garage.

      https://www.humanrights.ch/fr/pfi/initiatives-parlement/indh/projet-indh-cassis

  • Public Opinion Poll No (69) Press-Release | PCPSR
    12 September 2018
    http://www.pcpsr.org/en/node/733

    As Fatah and Hamas lose popular support and more than 60% demand the resignation of president Abbas, and as half of the public views the PA as a burden on the Palestinian people, two-thirds reject a Palestinian-Jordanian confederation, three-quarters view conditions today as worse than those prevailing before the Oslo agreement, and 90% view the Trump Administration as biased in favor of Israel; and despite the ending of US aid to UNRWA and the PA, 60% oppose resumption of contacts with the Administration and a majority expects US efforts to fail in shutting down UNRWA

    #Abbas

  • The strong earn respect - Haaretz Editorial

    Palestinian diplomacy is perceived as weakness whereas violent struggle is treated with reverence

    Haaretz Editorial

    https://www.haaretz.com/opinion/editorial/the-strong-earn-respect-1.6466404

    The demonstrations along the Gaza border have resumed amid a lack of progress in negotiations on easing the Gaza blockade and achieving calm on the border for the long term. Along with the protests has come a resumption of the violence and killing that are only expected to intensify now that the United States is ceasing funding for the UN agency that aids Palestinian refugees, UNRWA.
    To really understand Israel and the Palestinians - subscribe to Haaretz
    The latest reports have all the ingredients of a recipe for escalation: the navy fired at a protest flotilla, thousands of Palestinians demonstrated along the coast with the army shooting at them, Palestinians tried to breach the border fence and were arrested by the military, an Israeli plane fired at a squad launching incendiary balloons and fires broke out on the Israeli side of the border, dozens have been wounded and three young people have been killed, including one shown on video waving his arms before being shot dead.

  • Pourquoi les États-Unis cessent-ils de financer l’agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens ?
    Orient XXI > Isabelle Avran > 10 septembre 2018
    https://orientxxi.info/va-comprendre/pourquoi-les-etats-unis-cessent-ils-de-financer-l-agence-des-nations-uni
    https://orientxxi.info/local/cache-vignettes/L800xH399/0e63da50075833216dec0d1f53c9a4-288da.jpg?1536585882

    (...) Le directeur de l’Unrwa, Pierre Krähenbühl, a rappelé que l’agence est vitale jusqu’à ce que soit trouvée une solution définitive au conflit israélo-palestinien.

    Avant même la décision américaine, l’agence onusienne, qui dépend des versements volontaires des États, subissait déjà un grave déficit. « Fin septembre, l’Unrwa n’aura plus un sou, y compris pour les écoles et les centres médicaux », a annoncé le porte-parole de l’Unrwa, Chris Gunness. La situation est particulièrement grave dans la bande de Gaza assiégée où la majorité de la population dépend de l’aide internationale.

    Le 30 août, la Jordanie a annoncé l’organisation d’une conférence le 27 septembre à New York en marge de l’Assemblée générale des Nations unies, pour obtenir un soutien financier pérenne de l’Unrwa d’ici la fin de l’année pour combler son déficit. En France, Jean-Yves le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, n’a annoncé une augmentation que de 2 millions d’euros de la contribution française, laquelle passe ainsi à 10 millions annuels.

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    Pierre Krähenbühl, Commissaire général de l’#UNRWA
    7 mars 2018 Par Fabienne Sintes
    https://www.franceinter.fr/personnes/pierre-krahenbuhl
    de 01:00 à 16:20

    Après les réductions drastiques de l’aide américaine, faut-il repenser le système d’aide aux réfugiés palestiniens ?

  • UNRWA’s teaspoon of fish oil and glass of milk: The protective framework that millions of Palestinians remember
    Even if the United States and Israel manage to scuttle the refugee agency’s efforts, this assault strengthens the ties that bind Palestinians – despite their weakening political leadership
    Amira Hass Sep 08, 2018 12:40 PM
    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-unrwa-the-protective-framework-that-millions-of-palestinians-remem

    Gazans in their 50s still remember, with a smile and a bit of disgust, the glass of milk and the spoonful of fish oil they had to drink at UNRWA schools every morning. As adults, they’re able to appreciate the supportive framework the UN Works and Relief Agency for Palestinian refugees gave them, and which that daily dose reflected.

    A resident of the Gaza Strip’s Al-Shati refugee camp, who studied math at Birzeit University in the West Bank in the 1980s, said half the students in his class were from Gaza, and most were refugees. “It’s thanks to the omega-3 in the oil they got from UNRWA,” he joked.

    The children of Gaza’s old-time residents, who aren’t refugees, envied the refugee children because UNRWA schools were considered better than government ones and even provided free notebooks and writing implements including crayons. But the difference also apparently stems from the refugees’ aspirational mantra. After the immediate trauma of losing their land and property, they educated their children in that mantra’s spirit: Study, because now education is your land.

    Good early education (compared to their surroundings, as one graduate of the UNRWA system stressed) was the basic service UNRWA gave and still gives Palestinian refugees, alongside health care. Most UNRWA employees, some 30,000 people in several different countries, work in these two departments. When residents of refugee camps have more employment opportunities, they have less need of services like food packages. And when UNRWA has to invest in emergency services, this weakens its essential education and health services.

    Even though the United States stopped its financial support for UNRWA, the new school year opened on schedule last week in the agency’s 711 elementary schools located in Lebanon, Syria, Jordan, the West Bank and Gaza. Every day, 526,000 Palestinian students leave there homes in these diverse lands’ almost 60 refugee camps and attend schools with uniform characteristics – doors and windowsills painted turquoise, the UN flag, a few trees in the schoolyard with whitewashed trunks, photographs of the tent camps of 1949 on the walls.

    These uniform characteristics have been maintained for almost seven decades. Millions of Palestinian children became acquainted with the UN flag before that of their host country, or even that of Palestine, and before they encountered the Star of David that they learned to hate so deeply as a symbol of daily military violence. They saw the characteristic turquoise whenever they went to the refugee camp’s clinic or ate lunch in the dining hall reserved for children of unemployed parents.

    The spontaneous architectural process that these camps underwent is also similar – from rows of tents with taps and toilets at the outskirts; less organized rows of a few rooms around an interior courtyard, which stole a few centimeters from the alleys and made them even narrower; the multistory buildings that arose in the 1990s to house grown-up children. The savings of family members who found jobs made this possible (in Gaza, the West Bank and pre-civil war Syria much more than in Lebanon).

    Beyond the clan

    The refugee camps initially maintained geographic divisions among the original villages from which residents were expelled, and even subdivisions among extended families. But with time, and marriages between people from different villages, these divisions blurred.

    In a society that to this day retains both ties of loyalty and material ties to the extended family, the refugee camps created more modern communities because they expanded the bounds of foundational social loyalties beyond the ties of blood – that is, the family and the clan – to a large group of people who were living through the same difficult experience and had to make do with living spaces several times smaller than what they or their parents had before. The social and national consciousness of a shared fate that goes beyond the shared fate of family members and village members was bolstered there, beyond any doubt.

    This happened even before the Palestinian political organizations became established. Until the Palestinian Authority was created, these organizations weren’t just a vehicle for resistance to Israel and the occupation, but also a kind of super-clans that created their own internal loyalties and developed networks of mutual aid and protection.

    The Palestinian dialect was also preserved in the camps, and people from different villages or regions even preserved their own unique accents. Over time, the Palestinian accent in every host country has absorbed some of the country’s unique variety of Arabic, but it’s still easy to tell a Palestinian in these countries by his accent.

    Some refugee camps underwent a similar sociological process of absorbing poor people who weren’t refugees. That happened in the Yarmouk camp in Damascus, before the civil war destroyed it, in several camps in Lebanon and in the Shoafat camp in Jerusalem. But at the same time, anyone who could left the camps.

    Residents of the West Bank’s Deheisheh camp built an offshoot of their camp on the other side of the road, and today it’s a large, separate community called Doha (named for the capital of Qatar, which helped finance the purchase of the land from Beit Jala residents). The Shabura and Jabalya camps in Gaza also have offshoots that are slightly more spacious. But the ties to and affection for the camp – no less than for the village of origin – remain.

    The uniform framework UNRWA has provided for millions of Palestinian in the camps over the last 70 years has undoubtedly helped them retain these affinities. But had it not been for UNRWA, would they have assimilated completely into their different environments (especially outside Palestine) and forgotten that they are Palestinians, as anti-UNRWA propagandists hope or claim?

    There are hundreds of thousands of Palestinians in South America who aren’t refugees (they mostly emigrated voluntarily) and never lived in refugee camps. But they haven’t abandoned their Palestinian identity. It has even strengthened among the second and third generations, along with their political consciousness. And if they don’t speak Arabic, they’re trying to learn it now.

    Collapse of traditional political system

    Without UNRWA, would the Palestinian refugees not have maintained their emotional ties to their towns and villages of origin? Would they not have made this the basis of their political demand for a right of return?

    Anyone who thinks so is confusing the framework with the content. Even if the United States and Israel manage to destroy the framework, UNRWA, this political and material assault is merely strengthening the ties that bind Palestinians to one another. This is happening despite, and in parallel with, the collapse of the traditional political system of the past 60 years that united Palestinians wherever they lived, inside and outside the refugee camps.

    The parties that comprised the PLO are either nonexistent or weak, divided and strife-ridden. The PLO itself has lost its virtue of being an organization that nurtured Palestinian identity and culture and tried to create a system of social and economic solidarity. It has become a thin shell of gray, anonymous bureaucrats and is completely dependent on the Palestinian Authority.

    The PA, as Palestinian President Mahmoud Abbas admitted, fulfills its purpose of coordinating with Israel on security issues. It’s a provider of jobs pretending to be a political leadership. It’s also feuding with its rival, Hamas, and that group’s government in Gaza.

    Hamas is even weaker financially. And it maintains its image as a resistance movement mainly in the eyes of those who haven’t experienced the results of its military adventures and delusions on their own skin – that is, people who don’t live in Gaza but in the West Bank or the diaspora.

    In this situation, the framework that U.S. President Donald Trump and former Labor MK Einat Wilf want to destroy remains what it has been for 70 years – an economic and, to some extent, social stabilizer.

    UNRWA’s budget totals $1.2 billion. Its regular budget is $567 million, of which $450 million goes for education, and another $400 million is an emergency budget, of which 90 percent goes to Gaza. That enormous sum reflects the state of this tiny coastal enclave and the ruinous impact of Israel’s assaults and, even more, its restrictions on movement and trade that have left half the workforce unemployed. The rest of UNRWA’s budget is earmarked for various projects (for instance, in Lebanon’s Nahr al-Bared camp, or what remains of Gaza’s reconstruction).

    Eight months ago, when the United States first slashed its contribution by $300 million, UNRWA’s budget deficit was almost $500 million. With great effort, and with countries like Saudi Arabia, Qatar and the United Arab Emirates contributing $50 million each for the first time, the deficit has shrunk to $270 million.

    UNRWA had to immediately cut its emergency services, of which one of the most important is the Cash for Work program that provides temporary jobs for unemployed Gazans. Other emergency projects were also suspended: psychological treatment for people traumatized by Israeli attacks; help for the Bedouin in Area C, the part of the West Bank under full Israeli control; help for farmers whose lands and income are imprisoned on the other side of the separation barrier; mobile clinics. What is still being funded is the distribution of food and sanitary products such as diapers to 1 million Gazans once every three months.

    Because of the cuts, UNRWA couldn’t renew the contracts of 160 temporary workers in Gaza. It also reduced the salaries of several hundred people employed on its emergency projects.

    The big question is what will happen to its 2019 budget, and whether UNRWA will have to cut or even close its education and health services.

  • Réfugiés palestiniens – Soutien à l’action de l’UNRWA (03.09.18) - France-Diplomatie - Ministère de l’Europe et des Affaires étrangères
    https://www.diplomatie.gouv.fr/fr/politique-etrangere-de-la-france/la-france-a-l-onu/evenements-et-actualites-lies-aux-nations-unies/actualites/article/refugies-palestiniens-soutien-a-l-action-de-l-unrwa-03-09-18

    La France regrette vivement la décision des États-Unis d’arrêter de contribuer au financement de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).

    La France rappelle son attachement à l’UNRWA, dont les services aux plus de 5 millions de réfugiés palestiniens sont indispensables à la stabilité locale et régionale.

    La France rappelle que la question des réfugiés palestiniens et de leur droit au retour relève du statut final et ne pourra être déterminée que dans le cadre de négociations entre les parties.

    Il est essentiel que la communauté internationale reste mobilisée afin de permettre à l’UNRWA de mener à bien ses missions de façon pérenne et de poursuivre ses réformes. La France a accru cette année sa contribution et étudie de nouvelles possibilités de soutiens financiers, en particulier pour des actions en faveur de l’éducation.

    #Franceregrette

  • L’agence onusienne UNRWA n’est pas morte
    El Watan | Farès Chahine
    30 août 2018
    https://www.elwatan.com/edition/international/lagence-onusienne-unrwa-nest-pas-morte-30-08-2018

    Malgré la grave crise financière qui l’a frappée après les grandes réductions des apports américains à son budget, l’UNRWA, l’agence onusienne pour l’aide aux réfugiés palestiniens, a réussi a ouvrir les portes de ses écoles, accueillant 278 991 élèves pour cette nouvelle rentrée scolaire 2018/2019 dans la bande de Ghaza, où plus de 70% de la population ont le statut de réfugiés.

    Plus de 7000 nouveaux élèves ont regagné ces écoles par rapport à l’année scolaire précédente. Le directeur des opérations de l’Unrwa dans la bande de Ghaza, Matthias Schmal, a déclaré à cette occasion : « Alors que les enfants de Ghaza grandissent dans de sombres conditions, dans beaucoup de pauvreté et de violence, les écoles de l’unrwa leur fournissent des lieux où ils peuvent acquérir le savoir et les compétences nécessaires pour un avenir meilleur. » (...)

  • US to Announce Rejection of Palestinian Right of Return | Global Research - Centre for Research on Globalization
    https://www.globalresearch.ca/us-to-announce-rejection-of-palestinian-right-of-return/5652073?platform=hootsuite

    The United States Donald Trump administration will announce a suspension of funding to the United Nations Relief and Work Agency for Palestinian refugees (UNRWA) and the rejection of the right of return for Palestinian refugees.

    According to Hebrew-language news outlets, the US administration is expected to announce its new policy early September, which would effectively cancel the right of return for Palestinians through several steps.

    The US administration will start enforcing its new policy with recognizing the existence of only half a million Palestinian refugees, who are legitimately considered refugees, out of the total of 5.3 million Palestinian refugees, which were estimated by UNRWA, demanding the right of return.The US administration intends to form a plan in which it rejects the United Nations designation under which millions of descendants of the original refugees are also considered refugees. Sources also reported that the US administration’s new policy would “from its point of view, essentially cancels the right of return.”

    Israeli MK, Israel Katz, commended on the reports of the US administration’s future announcement by saying “this measure joins the historic decision to transfer the US embassy to Jerusalem and as such annuls two UN resolutions.”
    The right of return is one of the core issues in the Israeli-Palestinian conflict. Palestinians claim that about 5.3 million Palestinians, including tens of thousands of refugees who fled in the1948 and 1968 wars from what is now known as Israel, and their descendants, have a right of return to their homes.

    Israel rejects the Palestinian demand, fearing that Palestinians would destroy Israel’s “Jewish-majority” state after the arrival of millions of non-Jewish individuals.

  • Trump and Allies Seek End to Refugee Status for Millions of Palestinians
    Foreign Policy - By Colum Lynch, Robbie Gramer | August 3, 2018, 2:12 PM
    https://foreignpolicy.com/2018/08/03/trump-palestinians-israel-refugees-unrwaand-allies-seek-end-to-refuge

    Jared Kushner, U.S. President Donald Trump’s son-in-law and senior advisor, has quietly been trying to do away with the U.N. relief agency that has provided food and essential services to millions of Palestinian refugees for decades, according to internal emails obtained by Foreign Policy.

    His initiative is part of a broader push by the Trump administration and its allies in Congress to strip these Palestinians of their refugee status in the region and take their issue off the table in negotiations between Israel and the Palestinians, according to both American and Palestinian officials. At least two bills now making their way through Congress address the issue.

    Kushner, whom Trump has charged with solving the Israeli-Palestinian conflict, has been reluctant to speak publicly about any aspect of his Middle East diplomacy. A peace plan he’s been working on with other U.S. officials for some 18 months has been one of Washington’s most closely held documents.

    But his position on the refugee issue and his animus toward the U.N. Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East (UNRWA) is evident in internal emails written by Kushner and others earlier this year.

    “It is important to have an honest and sincere effort to disrupt UNRWA,” Kushner wrote about the agency in one of those emails, dated Jan. 11 and addressed to several other senior officials, including Trump’s Middle East peace envoy, Jason Greenblatt.

    “This [agency] perpetuates a status quo, is corrupt, inefficient and doesn’t help peace,” he wrote.

    The United States has helped fund UNRWA since it was formed in 1949 to provide relief for Palestinians displaced from their homes following the establishment of the State of Israel and ensuing international war. Previous administrations have viewed the agency as a critical contributor to stability in the region.

    But many Israel supporters in the United States today see UNRWA as part of an international infrastructure that has artificially kept the refugee issue alive and kindled hopes among the exiled Palestinians that they might someday return home—a possibility Israel flatly rules out.

    Critics of the agency point in particular to its policy of granting refugee status not just to those who fled Mandatory Palestine 70 years ago but to their descendants as well—accounting that puts the refugee population at around 5 million, nearly one-third of whom live in camps across Jordan, Lebanon, Syria, the West Bank, and Gaza.

    By trying to unwind UNRWA, the Trump administration appears ready to reset the terms of the Palestinian refugee issue in Israel’s favor—as it did on another key issue in December, when Trump recognized Jerusalem as Israel’s capital.

    In the same January email, Kushner wrote: “Our goal can’t be to keep things stable and as they are. … Sometimes you have to strategically risk breaking things in order to get there.”

    #UNRWA

  • Amid Deadly Israeli Crackdown on Gaza Protests, Chomsky Says U.S. Must End Support for “Murderers”
    Democracy Now! July 30, 2018
    https://www.democracynow.org/2018/7/30/amid_deadly_israeli_crackdown_on_gaza

    (...) NOAM CHOMSKY : The official program—official—was to keep Gaza on what was called a diet, barely enough to survive. Doesn’t look good if they all starve to death. Notice that this is occupied territory, as recognized by—even by the United States, everyone but Israel. So, here’s a population kept in a prison, in an occupied territory, fed a diet to keep them at bare survival, constantly used as a punching bag for what’s called—what calls itself the most moral army in the world, now reaching a point where within a couple years it will be uninhabitable, yes, and in addition to that you have sadistic acts like highly trained snipers killing a young Palestinian woman medic when she’s tending a patient, and what the doctor just described.

    What do we do with it? We actually react to that. The United States has reacted. It’s reacted by very sharply cutting its funding to the one organization, UNRWA, U.N. organization, that keeps the population barely alive. That’s our response, along with, of course, overwhelming support for Israel, providing with the arms, diplomatic support and so on. One of the most extraordinary scandals, if that’s the right word, in the modern world.

    Can we do something about it? Sure, of course we can. Gaza should be a thriving Mediterranean paradise. It has a wonderful location, has agricultural resources, could be marvelous beaches, fishing, sea resources, even has natural gas offshore, which it’s not being allowed to use. So there’s plenty that can be done. But we’ve—the U.S. has preferred, under repeated-administrations but much worse now, to, as usual, support the murderers.
    (...)
    AMY GOODMAN: And, Noam, the solution that you say that is very straightforward and simple?

    NOAM CHOMSKY: Very straightforward. Live up to the terms of the November 2005 agreement. Allow Gaza to reconstruct. Open the entry points to Israel and Egypt. Rebuild the seaport that was smashed. Destroy the—rebuild the airport that Israel destroyed. Allow them to reconstruct the power plants. Let them become a flourishing Mediterranean site. And, of course, permit—remember that the famous Oslo Agreements required, explicitly, that the Gaza Strip and the West Bank be a unified territory and that its territorial integrity must be maintained. Israel and the United States reacted at once by separating them. OK? That’s not a law of nature, either. Palestinian national rights can be achieved, if the U.S., Israel are willing to accept that.

  • Le président américain Trump revient en Belgique le 7 juillet prochain pour promouvoir une hausse des dépenses militaires lors d’un sommet de l’OTAN.
    Trump, ce n’est pas que le président des Etats-Unis, c’est aussi un ministre de la politique israélienne d’occupation et un fervent défenseur du système d’ apartheid israélien.
    Depuis son arrivée, l’extrême-droite israélienne au pouvoir a trouvé son meilleur allié à la maison blanche ; transfèrt de l’ambassade américaine à Jérusalem, suspension des budgets accordés à l’Unrwa, l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, soutien à la colonisation, etc.
    Le monde idéal de Netanyahu et celui de Trump se rejoint : un monde ultramilitarisé où les textes sacrés priment sur le droit international.
    Nous, organisations de solidarité avec le peuple palestinien, souhaitons faire de cette manifestation Trump Not Welcome : Make PEACE great again ! un rassemblement aux couleurs de la Palestine ! Nous appelons les militant.e.s des droits du peuple palestinien à nous rejoindre dès 15H dans le bloque « international » de ce grand rassemblement contre TRUMP et sa politique d’extrême-droite ulta-sioniste.
    https://www.evensi.be/trump-peace-great-vooruitga…/253615034
    Nous disons : TrumpNotWelcome et #MakePeaceGreatAgain
    Rendez-vous 7 juillet 15h Gare de Bruxelles-Nord
    Organisations signataires :
    ABP - Association-belgo-palestinienne
    Intal
    Palestina Solidariteit
    Plateforme Charleroi pour la Palestine
    Présence et action culturelle

  • Palestine : en manque de fonds, l’UNRWA pourrait devoir fermer 700 écoles
    Par RFI Publié le 26-06-2018 – Avec notre correspondante à New York,Marie Bourreau
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20180626-onu-etats-unis-palestine-unwra-baisse-aide-refugies-ecoles

    L’agence d’aide aux réfugiés palestiniens de l’ONU (UNRWA, en anglais) fait toujours face à une situation financière dramatique et menace d’arrêter certains de ses services dès le mois d’août. L’agence onusienne cherche toujours 250 millions de dollars de toute urgence pour combler la réduction drastique de la contribution américaine. Une conférence des donateurs, qui s’est tenue lundi 25 juin au siège de l’organisation à New York, n’a pas permis de combler ce déficit et a exposé un peu plus la fatigue des pays donateurs.

    Pas de bilan chiffré à l’issue de cette troisième conférence pour recueillir des fonds pour l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA). Le résultat est médiocre et très loin des 250 millions de dollars (214,49 millions d’euros) que l’agence onusienne estime nécessaires pour poursuivre ses services essentiels.

    Seule la Belgique a promis un nouvel apport de 4 millions d’euros et le Mexique une participation de 500 000 dollars (environ 428 980 euros). À titre de comparaison, 200 millions de dollars (environ 171,59 millions d’euros) avaient été promis en mars et en mai 2018, lors des conférences de Rome et d’Amman, grâce notamment à l’Arabie Saoudite, au Qatar et aux Émirats arabes unis.

  • Israël-Palestine : rêver qu’ils disparaissent…, Pierre Péju,
    http://www.liberation.fr/debats/2018/05/17/israel-palestine-rever-qu-ils-disparaissent_1650830

    Il est des rêves maléfiques, des fantasmes funestes. Ils donnent une satisfaction imaginaire à des désirs inavouables, mais parfois, ils induisent des conduites bien réelles… ou, malheureusement, des politiques. Comme ce rêve, que pourraient faire les partisans du gouvernement d’extrême droite, allié aux religieux les plus radicaux, que dirige Benyamin Nétanyahou : « Un matin, les Israéliens, n’en croyant pas leurs yeux, découvrent qu’entre la Méditerranée et le Jourdain, à Jérusalem-Est, à Ramallah, Hébron, Naplouse, Bethléem, et même dans la bande de Gaza, il n’y a soudain plus un seul Palestinien ! » Envolés, disparus, volatilisés ou exilés ! Une sorte de Nakba fulgurante et silencieuse aurait eu lieu. Dix fois plus radicale que celle de 1948, qui avait chassé 700 000 personnes. Peu importe ce que seraient devenus tous ces « Arabes », l’essentiel étant qu’enfin, ils n’existent plus ! Qu’on n’en parle plus ! Aussitôt, la totalité de la terre sur laquelle ce peuple a vécu si longtemps pourrait être récupérée, exploitée, lotie et habitée. Mais surtout, on serait désormais « entre soi » (« On est chez nous ! »), et la promesse biblique absurdement considérée comme attestation historique serait désormais tenue. Mais il faut bien se réveiller : les Palestiniens sont toujours là, en nombre bientôt égal à celui des Juifs israéliens (7 millions), sans compter les millions de réfugiés (au Liban, en Jordanie, etc.) s’acharnant à faire valoir leur « droit au retour » (reconnu et géré internationalement par l’UNRWA). Quelle déception !

    Certes, des Palestiniens peuvent aussi faire le même rêve inversé, mais, en ce qui les concerne, sans le moindre espoir de réalisation tant ils sont actuellement défaits et dépourvus de tout recours. Humiliés, condamnés à une sorte d’apartheid dans des « réduits géographiques » de plus en plus étroits, oubliés par la communauté internationale, par les pays arabes, mais aussi tirés parfois comme des lapins, comme à la frontière avec Gaza (60 morts le lundi 14 mai).

    Pourtant, même soutenus de façon presque obscène par Donald Trump, les dirigeants israéliens n’ont pas la victoire magnanime : ils s’acharnent sur ceux qui ont manifestement perdu. Pourquoi cette rage ? Parce qu’ils comprennent confusément que, contrairement à leur rêve, ces perdants seront sans doute toujours là ! En dépit de ce qu’ils subissent, les Palestiniens ne disparaîtront ni ne partiront. Vaincus, écrasés, ayant perdu confiance en leurs propres dirigeants corrompus et impuissants (honteusement antisémites, comme Mahmoud Abbas, ou islamistes autoritaires, qui viole les droits de l’homme comme le Hamas !) ils refuseront de quitter un pays qui reste le leur, même s’il n’est plus question, bien sûr, de dénier aux Israéliens de continuer à vivre dans cette région du monde où d’autres horreurs de l’Histoire les ont amenés à s’installer. Les Juifs aussi sont là, désormais. Cela aussi est un fait, même si les utopies des premiers temps, les idéaux démocratiques, le socialisme heureux des kibboutz, les chances de cohabitation avec les peuples natifs (que la très colonialiste « déclaration Balfour » prévoyait pourtant), comme la perspective de deux Etats, ou celle d’un seul Etat égalitaire, ont été minés jusqu’à voler en éclats.

    Au cours d’un tout récent voyage à Jérusalem et en Cisjordanie, j’ai cependant pu constater que la stratégie d’Israël consistait à « faire comme si » le fantasme d’éradication d’une population (présentée comme absolument dangereuse pour sa sécurité) prenait le pas sur tout réalisme, toute sagesse, toute équité. Ainsi, j’ai vu le mur qui enferme la Cisjordanie et dont la construction bafoue le droit international, les résolutions de l’ONU, et ne respecte même pas le tracé de la Ligne verte (frontière officielle depuis 1967). J’ai vu cette enceinte grise, de huit mètres de haut, séparer arbitrairement la maison d’agriculteurs palestiniens de leurs propres champs d’oliviers afin que ceux-ci restent du côté israélien. J’ai vu d’autres maisons, réduites, en une nuit, à un tas de décombres par les bulldozers de l’armée israélienne sous prétexte que le fameux mur vient d’être érigé à moins de 300 mètres, et que la maison n’a pas de permis de construire (puisqu’à peine 13 % des permis sont octroyés à des Palestiniens, souvent cinq ou sept ans après la demande).

    J’ai vu surtout les « colonies » qui s’implantent partout sur le sol cisjordanien, de façon sauvage mais protégées « officiellement », par les soldats, dès qu’elles surgissent. Des colonies, comme à Wadi Fukin ou en tant d’autres lieux, qui sont en fait des villes, des sortes monstruosités bétonnées de 10 000 à 40 000 habitants qui, telles des mâchoires enserrent des villages palestiniens que leurs habitants apeurés désertent. J’ai vu les rutilantes autoroutes israéliennes reliant ces colonies et les vilaines routes palestiniennes contraintes de passer sous terre afin de ne pas les croiser, et j’ai vu les écoliers dont l’école, toute proche, n’est accessible qu’au prix de trois quarts d’heure de marche, en raison du passage du mur. J’ai vu les quartiers de Jérusalem-Est dont les habitants payent les mêmes impôts locaux que ceux de l’Ouest, mais où les ordures ne sont plus ramassées. Ces natifs palestiniens de Jérusalem ne disposent d’ailleurs que d’un « permis de résidence » qu’on peut leur retirer arbitrairement.

  • Les surprenants propos d’Ignazio Cassis sur l’#UNWRA - SWI swissinfo.ch
    https://www.swissinfo.ch/fre/politique/conflit-isra%C3%A9lo-palestinien-_les-surprenants-propos-d-ignazio-cassis-sur-l-unwra/44126600

    Le ministre #suisse des Affaires étrangères déclare tout d’abord à propos de l’impasse du processus de paix israélo-palestinien : « Tant que les Arabes ne sont pas prêts à accorder à Israël le droit d’exister, #Israël se sent menacé dans son existence et se défendra. »

    Ancien diplomate suisse au Proche-Orient, Yves Besson n’en revient pas : « Comment peut-il dire une chose pareille ? Tant la Jordanie que l’Egypte ont signé un accord de paix avec Israël. Et les pays arabes avaient soutenu un plan de paix proposé par l’Arabie saoudite il y a une quinzaine d’années. Et ça n’est là que quelques exemples qui contredisent les propos de notre ministre. Ignazio Cassis doit être mal renseigné. »

    Dans la même interview, Ignazio Cassis aborde la question des réfugiés palestiniens : « Les réfugiés rêvent de retourner en #Palestine. Entre-temps, il n’y a plus 700’000 réfugiés palestiniens dans le monde [comme en 1948], mais 5 millions. Il n’est pas réaliste que ce rêve devienne réalité pour tout le monde. Cependant, l’UNRWA maintient cet espoir. Pour moi, la question se pose : l’UNRWA fait-elle partie de la solution ou du problème ? »

    Relancé par le journaliste, Ignazio Cassis finit par répondre à sa question : « Tant que les Palestiniens vivent dans des camps de réfugiés, ils veulent retourner dans leur patrie. En soutenant l’UNRWA, nous maintenons le conflit en vie. C’est une logique perverse, parce qu’en fait, tout le monde veut mettre fin au conflit. »

    #air_du_temps #sans_vergogne

  • Marche du Retour et commémoration des 70 ans de la Nakba
    https://grenoble.indymedia.org/2018-05-06-Marche-du-Retour-et-commemoration

    Marche du Retour et commémoration des 70 ans de la Nakba RDV le samedi 12 mai à 14h, à la place du marché de la Villeneuve La commémoration de cette année 2018 est particulière car : 70 ans et la Nakba continue, 70 ans et le nettoyage ethnique en Palestine continue, 70 ans que 700 000 palestiniens ont été chassé de leurs terres et l’UNRWA compte aujourd’hui plus de 5 000 000 réfugiés palestiniens. Particulière parce que la France célèbre l’année d’Israël en France. Particulière, car nous inscrivons (...)

    #Agenda

  • L’aide internationale aux #réfugiés palestiniens est menacée
    https://www.mediapart.fr/journal/international/140318/l-aide-internationale-aux-refugies-palestiniens-est-menacee

    Depuis que Trump a annoncé qu’il coupait une partie du financement de l’UNRWA, l’organisation onusienne cherche à boucher le trou dans son budget. Elle organise une conférence de donateurs jeudi à Rome à laquelle la France participe.

    #International #Donald_Trump #Israël #Palestine #réfugiés_palestiniens #unrwa

  • Pour les habitants de Gaza, la situation est humainement intenable
    Guillaume Gendron, Libération, le 7 mars 2018
    http://www.liberation.fr/planete/2018/03/07/pour-les-habitants-de-gaza-la-situation-est-humainement-intenable_1634243

    Alors que les Américains ont décidé de sabrer le budget de l’agence onusienne dédiée aux réfugiés palestiniens, Pierre Krähenbühl, son commissaire général, alerte sur les conséquences de cette décision éminemment politique.

    Depuis la décision de Washington de « geler » plus de la moitié de leurs versements à l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), cette agence des Nations unies connaît, selon son commissaire général, le Suisse Pierre Krähenbühl, « la plus grave crise financière de son histoire ». En poste depuis 2014, celui que les milliers d’employés palestiniens de l’UNRWA appellent « Mister Pierre » est face à une situation inédite. Son principal donateur, les Etats-Unis, utilise ces coupes budgétaires comme moyen de pression sur l’Autorité palestinienne (AP) pour forcer son président, Mahmoud Abbas, à revenir à la table des négociations. Le commissaire général de l’UNRWA sera à Paris mercredi et jeudi. Il y rencontrera notamment le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian. Pour Libération, il revient sur la situation financière de l’UNRWA et l’urgence humanitaire dans la bande de Gaza (dont l’agence est, selon ses termes, « la colonne vertébrale institutionnelle »).

    Deux mois après le gel des fonds américains, quels ont été les conséquences concrètes de cette décision ?

    Il faut d’abord rappeler les chiffres. Au moment de l’annonce, on passe d’une contribution effective des Américains de 364 millions en 2017 à 60 millions cette année. C’est 300 millions qui vont nous manquer. C’est beaucoup pour toute organisation humanitaire. Mais pour l’UNRWA, qui dépense environ entre 1,2 et 1,3 milliard annuellement, c’est un coup très dur. Pour le moment, il n’y a pas eu d’effets sur le terrain car nous avons demandé à une partie de nos donateurs d’avancer leurs contributions. La Belgique, les pays nordiques, la Russie, la Suisse l’ont fait. Cela nous a permis de maintenir les écoles et les cliniques ouvertes. Sur la question des fonds d’urgence pour l’aide alimentaire, notamment à Gaza, la situation reste délicate. Les Américains y contribuaient particulièrement, et on a failli se trouver en situation critique d’ici à la fin mars. Nous avons trouvé une solution interne, avec permutation de budget, qui nous permet de tenir jusqu’au mois de mai, mais c’est du court terme. Nous comptons beaucoup sur la conférence du 15 mars à Rome, lancée par la Suède, la Jordanie et l’Egypte pour organiser le soutien à l’UNRWA. Il ne s’agit pas que du futur de l’agence, mais d’une question de sécurité régionale.

    Votre raison d’être est attaquée : Nikki Haley, l’ambassadrice américaine à l’ONU, considère que l’UNRWA fait partie du problème car elle « crée un nombre illimité de réfugiés palestiniens ».

    C’est un mythe : l’UNRWA perpétuerait la situation en prolongeant indéfiniment le statut des réfugiés palestiniens, selon une définition différente du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Mais le HCR soutient les réfugiés afghans depuis l’invasion soviétique de 1979 et leur offre assistance, même s’il s’agit de la deuxième, troisième ou quatrième génération. Donc l’idée selon laquelle l’UNRWA opère selon des critères particuliers est erronée. Si l’UNRWA existe encore soixante-huit ans après sa création, c’est non par choix mais parce que la communauté internationale et les parties du conflit ont échoué.

    On évoque une augmentation de la contribution des pays arabes…

    Il y a derrière cette hypothèse une idée reçue. On entend souvent : « Quand les pays arabes vont-ils enfin contribuer ? » Mais ils le font déjà ! L’Arabie saoudite est le troisième plus grand donateur de l’UNRWA après les Etats-Unis et l’UE. Elle donne annuellement plus que la France ou les pays hôtes. Ces trois dernières années, les Emirats arabes unis ont versé des montants importants pour l’éducation. Il faut un partenariat entre l’Europe et les pays arabes pour stabiliser les contributions à nos financements principaux – ce qu’on appelle le « core funding ».

    Si jamais vous deviez revoir votre budget à la baisse, avez-vous identifié vos priorités ?

    Il y a déjà beaucoup d’inquiétude, notamment chez nos employés palestiniens, il ne faut pas en rajouter. L’objectif pour le moment est la mobilisation de fonds.

    Les ONG s’alarment de la dégradation des conditions de vie à Gaza. Pourtant, le ministre de la Défense israélien, Avigdor Lieberman, refuse de parler de crise humanitaire…

    Pour réussir à ne pas voir la situation à Gaza, il faut vraiment ne pas y vivre. Sur place, on est passé de 80 000 personnes en 2000 qui recevaient de l’aide alimentaire, à un million aujourd’hui, sur 1,9 million d’habitants. Ce chiffre, un scandale international, est en lien direct et organique avec le blocus. Ces gens, souvent éduqués, autosuffisants, qui avaient des emplois, des entreprises, ont vu leurs marchés détruits par le blocus et l’impossibilité d’importer du matériel. La situation est humainement intenable.

    Vous évoquez le blocus, mais la détérioration des conditions de vie semble aussi liée aux décisions de l’Autorité palestinienne, qui a notamment amputé les salaires des fonctionnaires pour faire pression sur le Hamas.

    C’est un paramètre : les divisions intra-palestiniennes ont un effet sur la communauté. Sur le plan de la santé et de l’électricité, il y a des enjeux clairs liés à ces divisions, mais je pense qu’il ne faut pas perdre de vue les effets du blocus.

    L’expression « prison à ciel ouvert », vous la cautionnez ?

    Comme le disait un entrepreneur palestinien : « En principe, lorsqu’on est condamné à une peine de prison, on en connaît la durée. Là, personne ne nous en a informé. » Rien de ce qui se passe à Gaza n’est compatible avec l’argument d’un investissement dans la sécurité régionale. Ni pour les Palestiniens, ni les Israéliens, ni les Egyptiens. Maintenant, si nos activités sont touchées aussi… Dire, comme le font certains, « la crise est moins aigu qu’en Somalie, en Syrie ou au Yémen », c’est classer la souffrance… Pour les habitants de Gaza, c’est terrible d’imaginer que l’UNRWA, le seul paramètre stable de leur vie, puisse être menacé. Si l’on s’intéresse à la stabilité de la région, comment imaginer, sans l’UNRWA, que 270 000 élèves à Gaza n’aient plus accès à l’éducation dans un contexte si dégradé ? Plus de 90% de ces élèves n’ont jamais quitté Gaza de leur vie, ils ne connaissent rien d’autre que ces quelques kilomètres carrés et la crainte d’un prochain conflit. On me demande souvent si je suis inquiet par les risques de radicalisation au Proche-Orient. Je le suis d’autant plus maintenant qu’on m’a retiré 300 millions pour mon système scolaire.

    Les Israéliens accusent vos professeurs d’entretenir, voire d’instiller, un certain nombre d’idées radicales chez les élèves…

    Il a été démontré par de nombreuses études faites par les donateurs eux-mêmes – dont les Américains – que notre travail éducatif est un investissement extrêmement important. Plus de deux millions de Palestiniens ont obtenu un diplôme dans nos écoles. Nous sommes le seul le système scolaire qui a inscrit dans son cursus des cours sur les droits de l’homme, la tolérance… Bien sûr, il y a parfois eu des problèmes avec ce que l’un ou l’autre de nos enseignants a pu poster sur sa page Facebook. Quand vous vivez dans une communauté depuis cinquante ans sous occupation, cela change votre vision du monde. Et cela concerne moins de 0,5% de nos 22 000 employés. Mais aussi minime soit-il, nous prenons ce problème très au sérieux, il y va de notre crédibilité.

    Est-ce difficile de mobiliser l’opinion internationale sur Gaza ?

    Si l’on compare à ce qu’il s’est passé en 2014 au cœur de la guerre, la situation n’est évidemment pas comparable en intensité.. Ce que l’on voit actuellement, c’est un cumul, entre le blocus, la crise financière, les coupures d’électricité, la mauvaise qualité de l’eau, le traumatisme de la jeunesse après la dernière guerre, le sentiment d’enfermement… Ce qui me choque, c’est que dans les conférences internationales au sujet de Gaza, on parle beaucoup de résilience. Cela revient à applaudir les Gazaouis de tenir indéfiniment face à une injustice qui devrait être réglée politiquement. C’est féliciter les gens de survivre à quelque chose qui n’a pas lieu d’être.

    Quel rôle peut jouer la France ?

    D’un point de vue régional, je considère extrêmement important que la France joue un rôle dirigeant. Elle a toujours un regard extrêmement aigu sur les questions politiques. Cette tradition française est plus que jamais nécessaire, à l’heure où il y a beaucoup de défaitisme dans la communauté internationale autour de ce conflit. Sur les questions relatives à l’UNRWA, j’ai une attente forte sur l’éducation, thème sur lequel Emmanuel Macron s’est engagé.

    #Palestine #UNRWA #Gaza #réfugiés

  • Mahmoud Abbas’ health deteriorates, and Israel prepares for bloody succession fight -

    Head of West Bank’s Palestinian Authority was hospitalized for tests in U.S. at end of February

    https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-health-of-palestinian-leader-mahmoud-abbas-82-deteriorates-in-rece

    Amos Harel Mar 07, 2018

    ❝In recent months there has been a deterioration in the health of Palestinian Authority President Mahmoud Abbas, who will be 83 at the end of the month. Information about his health has been submitted to Israeli political and security officials.
    Although the security cooperation between Israel and the PA continues to be managed well, Israel is readying itself for the possibility that a continued worsening of Abbas’ health will intensify the succession wars in the PA and undermine the relative stability that now prevails in the West Bank.
    At the end of last month, while he was in the United States to address the UN General Assembly in New York, Abbas was hospitalized for a few hours for tests in a Baltimore hospital. He also underwent tests in a Ramallah hospital last July. In both instances, the PA spokesman issued denials regarding illnesses Abbas supposedly had and insisted that his medical condition was satisfactory. Abbas himself, in an interview with Palestinian television on February 22, said he was in good health.
    However, Palestinian activists opposed to Abbas’ regime claim that he’s ill and getting worse. There was even a claim on social media that he was suffering from cancer of the digestive system. This claim was never confirmed.
    Some 20 years ago Abbas was operated on for prostate cancer, and the surgery was said to be successful.

    The PA president has cut down his work hours over the past year. People around him say he seems to be getting more short-tempered and argumentative with his aides and other senior PA officials. Aside from his health and advancing age, Abbas’ behavior seems to indicate that the PA, and his leadership, are facing a crisis.

    The main reason is the bad relationship with the Trump administration and the United States clearly positioning itself on Israel’s side with regard to its diplomatic dispute with the Palestinians. This American position is accompanied by other moves that are liable to undermine the Palestinian economy, like pushing the Taylor Force law through Congress (which limits American aid to the PA because of its financial support for imprisoned terrorists and their families) and the plan to reduce support for UNRWA, the United Nations’ refugee agency.
    At Abbas’ orders, the PA security agencies are continuing to closely coordinate with the Israel Defense Forces and the Shin Bet security service, and they are regularly assisting in the rescue of Israelis who stray into Area A, which is under PA control. In closed forums with foreign diplomats, senior PA officials admit that the IDF is showing restraint in the West Bank and its approach is preventing violent flare-ups.
    But as Abbas’ health gets worse, the battle among the many contenders hoping to succeed him will intensify. There are nearly 10 Palestinian politicians and security officials who see themselves worthy of the job, and there could be temporary alliances formed between some of them in an effort to win the leadership of PA. Israel is concerned about the instability that could ensue the closer the end of Abbas’ tenure seems – and is concerned that the internal tension will impact the degree to which the PA security services will work to prevent attacks on the IDF and Israeli civilians in the West Bank.

  • Gaza, au bord du précipice
    Thomas Cantaloube, Médiapart, le 28 janvier 2018
    https://www.mediapart.fr/journal/international/280118/gaza-au-bord-du-precipice

    Des responsables militaires israéliens ont récemment tiré la sonnette d’alarme en avertissant que la bande de Gaza était « au bord d’un effondrement complet », en raison de la détérioration des conditions sanitaires, sociales et économiques. Après dix ans de blocus, c’est en effet le désespoir qui domine. « Nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur », dit une habitante. Reportage dans la bande de Gaza.

    Gaza, de notre envoyé spécial.- Quand on lui annonce que nous avons l’intention de nous rendre dans la bande de Gaza, le porte-parole du gouvernement israélien soupire, puis nous répond calmement : « Comme vous voulez… Vous allez voir beaucoup de misère et de souffrance. Mais n’oubliez pas : c’est leur responsabilité. Les habitants de Gaza ont choisi le parti de la violence et des terroristes. Nous ne pouvons pas l’accepter et nous devons nous défendre. »

    Quelques jours plus tard, nous franchissons le checkpoint d’Erez, immense édifice de béton et d’électronique qui évoque la paranoïa déshumanisée des installations militaires américaines en Irak ou en Afghanistan dans les années 2000. Après un long tunnel de grillage, nous émergeons côté palestinien, dans cette bande de Gaza grande comme trois fois Paris intra-muros, peuplée de deux millions d’habitants cloués sur place, sans possibilité aisée de sortir de ce territoire depuis plus de dix années, lorsque le Hamas en a pris le contrôle en 2007.

    On traverse d’abord quelques champs cultivés (oliviers, fraises, haricots verts…) avant d’atteindre les premiers bâtiments, qui occupent la quasi-totalité de la surface de Gaza, en faisant un des lieux les plus densément peuplés de la planète.. Bien sûr, l’ambiance n’est pas riante, on imagine d’autres endroits pour faire du tourisme : le gris parpaing des immeubles mal finis, les nombreuses charrettes tirées par des ânes, les rues secondaires en terre constellées d’ornières.

    Mais la vie suit son cours, résiliente. Et tant qu’on n’adresse pas la parole aux Gazaouis pour leur demander comment va leur existence, l’illusion se maintient d’être dans n’importe quelle ville pauvre du monde arabe. Il y a des souks, des hôtels, des restaurants, des banques, des embouteillages, les vagues de la Méditerranée qui s’écrasent sur les plages de sable.

    Les premières fissures dans ce tableau apaisé surgissent très vite. On observe les pêcheurs qui larguent les amarres et s’éloignent du port en fin de soirée. Ils naviguent sur deux ou trois kilomètres en mer, puis coupent les moteurs pour lancer leurs filets. Normal, ils ne peuvent pas s’aventurer au-delà : leur zone de pêche est restreinte en moyenne à cinq milles marins (9 km).

    Nous avons ensuite rendez-vous avec un officiel au treizième étage d’un immeuble : il faut attendre son arrivée, puis qu’un agent de sécurité démarre le générateur diesel, et tout le monde s’entasse dans la cage d’ascenseur. En quittant les lieux, on descend les treize étages à pied avec une lampe de poche. Mi-janvier 2018, le rythme d’approvisionnement en électricité est le suivant : quatre heures de courant, suivies par douze heures de black-out. Parfois, s’il y a six ou sept heures de courant par jour, c’est Byzance. Quand l’électricité arrive dans les foyers, tout le monde se chamaille aimablement pour filer à la douche et bénéficier d’eau chaude.

    L’essentiel de l’eau qui circule dans les tuyaux (95 % selon l’Organisation mondiale de la santé) est impropre à la consommation humaine. Lorsqu’on se brosse les dents, un arrière-goût colle aux gencives. Se baigner dans la mer revient à nager à la sortie des égouts, puisque le système de traitement des eaux usées est en carafe depuis des mois…

    Début 2018, les services de sécurité israéliens (armée et renseignements) ont tiré la sonnette d’alarme auprès de leur gouvernement : « Gaza est au bord d’un effondrement complet », ont-ils averti. Ce qui, dans le langage de ces responsables, laisse présager que les conditions socioéconomiques désastreuses de la bande pourraient bien provoquer un soulèvement, une nouvelle intifada, une offensive armée des extrémistes religieux, bref, ils ne savent pas vraiment quoi, mais cela ne sent pas bon du tout.

    Il y a déjà eu trois guerres à Gaza en dix ans et les Israéliens ne souhaitent désormais rien tant que préserver le statu quo. Donc, du point de vue de ces dirigeants chargés de la sécurité de leur pays, il vaudrait mieux s’arranger pour que la cocotte-minute gazaouie ne leur explose pas à la figure en relâchant la pression.

    Malheureusement, ces paroles raisonnables ne sont guère écoutées par la majorité des Israéliens aujourd’hui. Il y a ceux qui rappellent ironiquement que les médias annoncent depuis douze ans « l’effondrement de Gaza » sans que cela ne se produise. Il y a ceux qui désirent la confrontation et se réjouissent de la situation. Et puis il y a surtout l’indifférence face au sort des Gazaouis. « Si ces gens veulent vivre normalement, ils n’ont qu’à se débarrasser du Hamas. » Tel est le refrain que l’on entend souvent en Israël..

    Jusqu’en 2005, la situation de Gaza n’était guère différente de celle du reste de la Cisjordanie sur le plan de la circulation des personnes. Puis le premier ministre Ariel Sharon a annoncé le retrait des 8 000 colons qui vivaient sur place, les islamistes du Hamas ont remporté (à la régulière) les élections palestiniennes de 2006 et, l’année suivante, ils ont pris le contrôle total de la bande de Gaza, à la suite d’une confrontation avec l’Autorité palestinienne installée à Ramallah (Cisjordanie).

    Depuis cette date-là, Israël a isolé Gaza à coups de barbelés, de miradors, de murs de béton et de checkpoints. Le seul point de passage avec un pays tiers, l’Égypte, est celui de Rafah, au sud, et il est rarement ouvert, encore moins depuis le coup d’État du maréchal al-Sissi de 2014.

    « Sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs »

    On a coutume de parler de Gaza comme d’une « prison à ciel ouvert », mais c’est un cliché insidieux. Dans toute démocratie digne de ce nom, les prisonniers ont été jugés et reconnus coupables. Or le seul crime de l’immense majorité des Gazaouis est d’être nés palestiniens sur cette langue de terre côtière. « Pour deux millions d’habitants, il y a peut-être 10 000 extrémistes ou terroristes. Nous sommes tous condamnés pour les actes de quelques-uns », souligne Youssef Nateel, un cinéaste d’une trentaine d’années. Il fait référence aux branches armées du Hamas ou du Djihad islamique, qui envoient occasionnellement des missiles sur Israël ou commettent des attentats-suicides. Gaza n’est donc pas tant une prison qu’un exercice de punition collective massive.

    Depuis 2012, Youssef Nateel a déposé chaque année quatre à cinq demandes de permis de sortie de Gaza pour présenter ses films documentaires dans des festivals, ou afin de se rendre à une formation aux États-Unis pour laquelle il avait obtenu une bourse. Elles ont toutes été refusées. Sans aucune explication. « Les Israéliens n’ont pas à se justifier », souffle-t-il. Il sait seulement qu’il a le mauvais âge, le mauvais sexe, le mauvais pedigree du point de vue de l’appareil sécuritaire israélien : celui d’un terroriste en puissance.

    Youssef est donc cloîtré à Gaza, relié au reste du monde par Internet, grâce auquel il se forme lui-même avec des tutoriels en ligne. « Je veux progresser en tant que cinéaste, je veux grandir en tant qu’artiste, je veux me confronter au reste du monde, mais cela m’est interdit. Je ne compte plus toutes les opportunités que j’ai ratées. Ces dix dernières années ont été gâchées. Désormais, je n’ai plus qu’une seule aspiration : sortir à tout prix d’ici pour vivre ailleurs et ne pas gâcher la prochaine décennie. »

    Une de ses amies, Yasmine Dawas, a plus de chance. Façon de parler. Toute récente diplômée de médecine, elle a trouvé du travail un jour par semaine dans un hôpital de Jérusalem pour traiter des enfants victimes de malformations cardiaques. En tant que jeune femme employée en Israël, elle peut obtenir un permis de sortie pour s’y rendre. Mais elle doit le renouveler chaque mois.

    À la mi-janvier, elle reçoit un message sur son téléphone lui annonçant que son prochain permis durera trois mois. Elle saute de joie ! Puis elle lit les détails : elle n’a le droit de franchir les checkpoints que le mardi, jour où elle travaille. Les larmes lui montent aux yeux, elle détourne le regard. Là encore, nulle explication. C’est comme ça, c’est la règle israélienne.

    Quand elle franchit le checkpoint pour se rendre à son travail, elle n’a le droit de rien emporter avec elle : pas de cosmétiques, pas de brosse à dents. Un jour, elle avait oublié un bâton de rouge à lèvres au fond de sa poche. Il lui a été confisqué et elle a dû plaider pour ne pas voir son permis annulé.

    Malgré cela, Yasmine et Youssef s’estiment mieux lotis que la plupart des Gazaouis : leurs familles sont relativement aisées, ils ont pu faire de bonnes études, ils possèdent des réseaux à l’étranger. Mais la plupart de leurs concitoyens subissent le chômage et la précarité. Le taux officiel de chômage s’élève à 47 % et il grimpe à 60-65 % pour les jeunes diplômés. C’est un paradoxe de Gaza : le taux d’alphabétisation des moins de 24 ans dépasse les 99 %, les universités sont ouvertes et de bon niveau, mais une fois leur cursus terminé, les diplômés sont cantonnés à un territoire exsangue, coupé du reste du monde.

    En 2012, l’UNRWA, l’agence des Nations unies chargée des réfugiés palestiniens, nombreux à Gaza, avait publié un rapport dont le titre s’affichait poliment interrogatif, même si la réponse était négative : « Gaza sera-t-il vivable en 2020 ? » Aujourd’hui, les instances internationales, les ONG et même certains responsables israéliens se demandent s’il ne faudrait pas avancer la date de deux ans, c’est-à-dire envisager que Gaza ne soit plus vivable fin 2018. Aux problèmes d’eau, d’électricité ou de chômage précédemment évoqués s’ajoutent une véritable crise sociale et psychologique, ainsi que les évolutions politiques récentes, qui obscurcissent encore davantage les perspectives des Gazaouis.

    Responsable de projets dans une ONG d’assistance psychologique, Lubna Beseisso observe le tissu social se détériorer jour après jour. « Quand nous entendons le tonnerre, la plupart d’entre nous sursautons en imaginant que c’est un nouveau bombardement. Nous sommes traumatisés par les guerres, mais aussi par le blocus, l’enfermement, la division politique, explique-t-elle posément, s’incluant parfois dans les cas qu’elle décrit. Les gens ne peuvent pas vivre dans un état de stress perpétuel sans que cela n’affecte la société dans son ensemble. »

    Les disputes intrafamiliales, la violence, la dépression, tout cela est en hausse constante. Il y a désormais des sans-abri à Gaza, phénomène inconnu il y a encore quelques années du fait des solidarités. « La semaine passée, nous avons recensé un crime inédit dans l’histoire palestinienne : une femme a tué son mari puis l’a démembré. Ici, les gens avaient l’habitude de se préoccuper les uns des autres. Nous avons bien entendu toujours eu des vols, des meurtres ou de la violence dans les familles, mais jamais dans de telles proportions ni avec une telle agressivité. Le tissu social est en train de se déchirer. »

    « Gaza est un véritable chaos politique »

    D’après une étude scientifique sur les troubles psychologiques au Moyen-Orient publiée début 2017, les Palestiniens figurent au premier plan de toutes les populations de la région en matière de « désordres mentaux ». Le lien est directement établi entre ces perturbations et le demi-siècle de violence et de conflits, l’occupation israélienne et la répression qui l’accompagne. « Outre les différents symptômes de stress post-traumatique ou liés aux angoisses quotidiennes, nous souffrons de ne jamais pouvoir envisager le futur, s’attriste Lubna Beseisso. Nous avons appris depuis notre enfance à ne pas planifier notre avenir. » Ce qu’Ayah al-Wakil, une jeune juriste, résume ainsi : « Nous essayons de ne jamais espérer trop car nous ne voulons pas être déçus. »

    Une des rares choses qui semblent fonctionner correctement et avec régularité à Gaza est Internet, seul véritable lien avec l’extérieur pour la plupart des Gazaouis. Mais là encore, par la grâce ubuesque des autorités israéliennes, Gaza est interdite de réseau téléphonique 3G (la Cisjordanie vient juste d’être autorisée à déployer cette technologie vieille d’une décennie…). « Nous ne voyons que rarement des étrangers ou d’autres cultures, nous appréhendons le monde au travers des réseaux sociaux, constate tristement Ayah al-Wakil. Mais bien évidemment, ce n’est pas comparable : un pan de l’expérience humaine nous est ôtée. »

    Assis derrière son bureau de responsable de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Gaza, Mahmoud Daher cache ses yeux las derrière ses lunettes. Après avoir passé en revue la longue liste des problèmes économiques et sanitaires qui affectent la bande de terre (à laquelle il faut ajouter, en plus de ceux déjà mentionnés, la pénurie de nombreux médicaments ou la dépendance à l’aide internationale de 80 % de la population), il assène avec la force de l’évidence : « Le problème de Gaza est de nature politique, il n’y a pas de solution médicale ou financière. »

    La récente prise de position de l’administration Trump sur le statut de Jérusalem, et plus généralement son soutien sans ambages au gouvernement israélien de Benjamin Netanyahou, ont achevé de doucher les maigres espoirs qui subsistaient parmi la population palestinienne.

    De surcroît, la « réconciliation » annoncée fin septembre 2017 entre le Fatah du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, semble au point mort. Il y a eu quelques visites des autorités de Ramallah et la prise de contrôle des checkpoints par les policiers palestiniens, mais aucune autre avancée. Les Gazaouis, qui espéraient l’injection d’argent frais ou un assouplissement du blocus israélien, ont déchanté et, aujourd’hui, ils perçoivent cela comme une déception de plus.

    « Gaza est un véritable chaos politique, résume Khalil Shahin, directeur du Centre palestinien pour les droits de l’homme. Nous subissons un régime politique unique au monde en étant gouvernés par trois entités et demie. Il y a d’abord Israël, qui contrôle tous les détails de notre vie quotidienne. Il y a ensuite l’Autorité palestinienne, dont nous dépendons théoriquement mais qui ne fait pas grand-chose. Il y a le Hamas, qui régente ce qu’il peut, principalement la sécurité interne et l’économie locale. Et enfin, pour une demi-part, la communauté internationale au travers des ONG, des programmes d’aide et de l’ONU. »

    Les Israéliens ont pris l’habitude de blâmer le Hamas (qui, avant de prendre le contrôle du territoire par les armes en délogeant l’Autorité palestinienne, avait remporté les élections libres) pour tous les maux de Gaza. Le mouvement islamiste, à la fois politique et militaire, est effectivement responsable de nombreuses attaques contre les Israéliens qui ont fait des dizaines de morts. Il exerce également un « monopole sur la corruption », comme le confie l’un de nos interlocuteurs, en taxant les produits qui rentrent à Gaza ou en organisant les trafics clandestins.

    Il fait également peser une certaine pression sur la société en s’efforçant de faire taire tous ceux qui ont la parole un peu trop critique. « On ne parle pas du Hamas en public et on fait attention à ce que l’on poste sur les réseaux sociaux, dénonce un militant anticorruption, sinon ses miliciens débarquent chez vous au petit matin… » Pour autant, Gaza ne vit pas sous une chape de plomb islamiste. Les appels à la prière n’ont pas plus d’adeptes ici qu’en Cisjordanie et les femmes qui le souhaitent se promènent sans foulard sur les cheveux (même si elles sont rares).

    « L’occupation est la matrice de toute la situation »

    Mais le Hamas est usé par ses dix années de pouvoir, qui ont vu la situation se détériorer. Même Ahmed Yousef, l’ancien conseiller politique du leader du Hamas Ismaël Haniyeh, l’avoue sans détour : « La population espérait beaucoup de la réconciliation entre le Fatah et le Hamas, mais elle est mal engagée. Les gens attendent de nouveaux dirigeants. Le Hamas porte sa part de responsabilité dans la situation présente, mais elle est moindre que celle d’autres acteurs. »

    Au premier rang figure le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, dont toute la stratégie depuis 15 ans a été lentement déjouée par Netanyahou et annihilée brusquement par Trump. L’Égypte aussi, qui pourrait offrir un ballon d’oxygène pour Gaza l’asphyxiée mais préfère, au contraire, lui appuyer sur la glotte en laissant le passage de Rafah presque tout le temps fermé et en collaborant avec les Israéliens. « Personne ne nous épargne, personne ne fait preuve de compassion à notre égard », commente Ahmed Yousef, résigné.

    Si le Hamas, l’Autorité palestinienne, l’Égypte ou parfois les pays occidentaux sont critiqués par les Gazaouis, tout ce beau monde n’arrive que loin derrière, en seconde place sur le podium des griefs. Personne à Gaza n’est disposé à absoudre Israël de son écrasante responsabilité. Car c’est bien l’État hébreu qui est la puissance occupante, qui contrôle les flux des marchandises et des personnes, qui restreint les faibles marges de liberté des Gazaouis et qui impose sa loi d’une main de fer dans un gant d’épines.

    Un responsable de l’ONU à Gaza, qui préfère rester anonyme pour parler en toute franchise, résume l’équation ainsi : « Pas d’occupation signifie pas d’intifada et donc pas de mesures de rétorsion, donc pas de souffrance. » Puis il poursuit : « On peut blâmer de nombreux acteurs locaux et internationaux pour leur inefficacité, leur corruption, leur incompétence, leur idéologie ; on peut débattre sur ce qui a surgi en premier de l’intifada ou des représailles, à la manière du litige sur la poule et l’œuf ; mais ce ne sont que des conséquences de l’occupation, qui est la matrice de toute la situation. »

    Lorsqu’il cesse de parler, ce haut fonctionnaire onusien ramasse quelques livres qui traînent et essaie de faire tenir cette petite pile en équilibre sur le bord de sa table de travail. Après de méticuleux ajustements, il y parvient. Il relève alors la tête vers nous et annonce : « Gaza est ainsi : toujours au bord du précipice. Un seul mouvement peut tout faire basculer. Les Israéliens déploient beaucoup de ressources en matière de sécurité et de renseignements pour maintenir Gaza en équilibre au bord de l’abîme. »

    Avant de regagner le checkpoint d’Erez pour faire ce que la plupart des Palestiniens ne peuvent pas effectuer, à savoir quitter cette enclave par la porte, on s’arrête chez un agriculteur dont les champs et les serres touchent presque le mur de séparation entre Israël et Gaza. La fraise de Gaza possède une petite réputation. Elle est effectivement délicieuse : riche en goût et juteuse. Akram Abu Khosa a dû reconstruire plusieurs fois ses serres, fréquemment détruites lors des incursions des soldats israéliens, faire une croix sur différentes récoltes pour les mêmes raisons, mais il persiste dans son maraîchage, comme le faisait son père avant lui.

    Aujourd’hui, son principal marché se situe à Gaza même, bien que cela lui rapporte moins que les exportations vers les pays du Golfe, qui comptent parmi ses clients. « Pour exporter, il faut que je récolte les fraises un peu en avance, mais pas trop afin de conserver un bon produit. Une fois que je les ai mises en barquette, elles doivent arriver chez les marchands en trois jours maximum. Le problème, c’est que je ne sais jamais si les Israéliens vont me laisser passer le checkpoint. Ils me connaissent et j’ai un permis d’exportation, mais c’est la loterie à chaque fois. Si mon camion est bloqué plus de 24 heures au poste de contrôle, c’est foutu, je perds ma cargaison. »

    Selon Khalil Shahin, du Centre palestinien pour les droits de l’homme, depuis dix ans, moins de 5 % des exportations de Gaza ont été autorisées à sortir de la bande. Akram Abu Khosa continue malgré tout de tenter régulièrement sa chance avec une partie de sa récolte de fraises. Pour continuer à vivre de sa terre bien sûr, mais aussi par obstination. Afin de montrer aux Israéliens qu’il ne se laissera pas abattre malgré leur volonté de maintenir Gaza au bord du précipice. Trop pauvre et soumis pour se révolter, mais pas assez pour ne plus rien avoir à perdre que ses larmes et son sang.

    #Palestine #Gaza #Blocus #Occupation #Punition_collective #Crime_conte_l'humanité #Prison_à_ciel_ouvert #chaos

  • Sur injonction israélienne, les États-Unis tentent de faire disparaître l’UNRWA
    par Ali Abunimah - 17 janvier 2018 – The Electronic Intifada – Traduction : Chronique de Palestine
    http://chroniquepalestine.com/injonction-israelienne-etats-unis-tentent-faire-disparaitre-unrw

    « C’est la pire crise financière de l’histoire de l’UNRWA », a déclaré Chris Gunness, porte-parole de l’agence des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine, à The Electronic Intifada ce mercredi.

    Le terrible avertissement de Gunness a été fait au lendemain de l’annonce par l’administration Trump d’une réduction brutale des contributions américaines à l’organisation qui fournit des services de santé, d’éducation et d’aide humanitaire d’urgence à cinq millions de réfugiés palestiniens.

    Mardi, le Département d’Etat a annoncé que les États-Unis retenaient plus de la moitié d’un paiement de 125 millions de dollars dû à l’UNRWA ce mois-ci.

    Alors que 60 millions de dollars seraient versés immédiatement, la porte-parole du département d’État, Heather Nauert, a déclaré que le reste était « gelé » et « retenu pour futur examen ».

    Les États-Unis ont été le plus important donateur de l’UNRWA, fournissant près de 370 millions de dollars du budget de 1,2 milliard de dollars de l’agence en 2016.

    Le président Donald Trump et son ambassadeur Nikki Haley ont menacé ces dernières semaines les Palestiniens de couper leurs financements en représailles à l’opposition de l’Autorité palestinienne à la reconnaissance par les États-Unis de Jérusalem comme capitale d’Israël, et suite à son refus du parrainage américain d’une paix par d’inexistantes négociations.

    Haley aurait plaidé pour que le financement américain soit complètement supprimé, malgré son soutien public au travail de l’agence, y compris une photo-op avec des enfants réfugiés en juin dernier.

    Dans un article sur Twitter, Haley déclarait à l’époque que sa visite dans une école de l’UNRWA lui avait donné « l’occasion de parler avec des filles et des femmes de leurs vies, de leurs espoirs et de leurs rêves ».

    Mais selon le Washington Post, le secrétaire d’État Rex Tillerson aurait prévalu sur Haley dans la bataille interne sur le financement.

    Tillerson aurait soulevé l’affaire « personnellement avec Trump et obtenu l’accord du président pour soutenir la position du département d’État » que tout le financement ne devait pas être coupé.

    Israël avait appelé au démantèlement de l’UNRWA, dans le cadre de sa volonté de faire disparaître tout soutien soutien aux droits des réfugiés palestiniens, lesquels restent en exil en raison du refus d’Israël de leur permettre de rentrer chez eux uniquement parce qu’ils ne sont pas juifs.

  • Israeli army warns: Danger of violence escalating into war is growing -

    With eye on recent events, military intel warn of potential war ■ Abbas may have backed himself into a corner ■ Gaza threat looms over Israelis

    Amos Harel 13.01.2018
    read more: https://www.haaretz.com/israel-news/.premium-1.834343

    The odds of a neighboring country, or one of the terrorist organizations operating inside of it, launching a war against Israel this year are almost nonexistent, according to the Israeli army’s intelligence assessment for 2018.
    Sounding remarkably similar to the 2017 assessment provided to the defense minister, the military noted there is not much left of the Arab armies, and Israel’s neighbors are mostly preoccupied with themselves, while internal problems are distracting Hezbollah and Hamas.
    Is there any difference from 2017? Well, the danger of deterioration – perhaps even to the point of war – has grown significantly, Israel Defense Forces Chief of Staff Lt. Gen. Gadi Eisenkot stated. The intelligence branch and the chief of staff, who is beginning his fourth and final year at the helm of the army, are concerned about two possible scenarios. 
    The first would be the result of a reaction by one of Israel’s enemies to an Israeli show of force. The second would stem from a flare-up on the Palestinian front. When the terrorism genie gets out of the Palestinian bottle, it takes many months or even years to put it back.
    The first scenario, which the army terms “the campaign between the wars,” might happen when Israel tries to prevent rivals from obtaining advance weaponry they might want to use during a future war, according to Eisenkot.

    Israel Defense Forces Chief of Staff Lt. Gen. Gadi Eisenkot, center, being briefed by Col. Gilad Amit, commander of the Samaria Brigade, following the murder of Rabbi Raziel Shevach, January 18, 2018.IDF Spokesperson’s Unit
    Most of these operations occur under the radar, far from Israel’s borders. Usually, such operations draw little media attention and Israel invariably dodges the question of responsibility. The previous Israel Air Force commander, Gen. Amir Eshel, told Haaretz last August there were nearly 100 such attacks under his five-year command, mostly on Syrian and Hezbollah arms convoys on the northern front.

    However, the more Israel carries out such attacks, and the more it does so on increasingly sophisticated systems (according to foreign media reports), the higher the chances of a confrontation with other countries and organizations, increasing the danger of a significant retaliation.
    A similar thing is happening on the Gaza border. Work on the defense barrier against cross-border attack tunnels is advancing, while Israel is simultaneously developing and implementing more sophisticated methods to locate these tunnels.
    At least three tunnels were seemingly located and destroyed near the Gaza border in recent months. However, this success could exact a price if Hamas or Islamic Jihad decide to try and use the remaining attack tunnels before they are completely destroyed or redundant.

    Defense Minister Avigdor Lieberman, accompanied by Chief of Staff Gadi Eisenkot during a visit to a military exercise in the Golan Heights in 2017.Ministry of Defense
    It is usually accepted practice to call out intelligence officials over mistaken forecasts. But we received a small example of all these trends on various fronts over the past two weeks. The cabinet convened for a long meeting about the northern front last Sunday. Arab media reported early Tuesday morning about an Israeli attack on Syrian army weapons depots near Damascus. A base in the same area, which Iran had reportedly built for one of the Shi’ite militia groups, was bombed from the air in early December. In most of the recent attacks, the Syrians fired at the reportedly Israeli aircraft. The Syrians also claimed recently that the attacks have become more sophisticated, made in multiple waves and even included surface-to-surface missiles.
    A few days beforehand, there was a report about an Israeli aerial attack – apparently on a cross-border attack tunnel – next to the Gaza border. Meanwhile, in the West Bank, the demonstrations to protest U.S. President Donald Trump’s recent recognition of Jerusalem as the Israeli capital were dying down, out of a seeming lack of public interest. Then, on Tuesday evening, Rabbi Raziel Shevach, from the illegal outpost of Havat Gilad, was killed in a drive-by shooting attack near Nablus. The army responded by surrounding villages and erecting roadblocks around Nablus, for the first time in two years. The IDF moves were acts of collective punishment the chief of staff would normally rather avoid, but they were approved on a limited basis due to the murder of an Israeli.
    Prime Minister Benjamin Netanyahu hinted that the Shin Bet security service is close to solving the murder, but at the time of writing it was still unclear who did it. Hamas and Islamic Jihad released statements praising the deed, while, in a rare move, Fatah’s Al-Aqsa Martyrs’ Brigades – which has been virtually inactive for a decade – took responsibility for the attack.
    Its statement, which was posted on several Facebook pages, attributed the attack to the “Raed Karmi cell,” marking the anniversary of the Al-Aqsa Martyrs’ Brigades leader’s death. Israel assassinated Karmi – the military leader in Tul Karm responsible for the killing of many Israeli civilians and soldiers during the second intifada – on January 14, 2002.

    U.S. President Donald Trump shakes hands with Palestinian President Mahmoud Abbas at a more amicable time, May 3, 2017Carlos Barria, Reuters
    Woe to Abbas
    The Palestinian Authority, whose leadership has avoided condemning the murder of an Israeli citizen, is making an effort nonetheless to capture terrorists in designated areas in Nablus under its jurisdiction. The Israeli moves in the area added to the humiliation of the PA, which looks like it has navigated itself into a dead end. 
    President Mahmoud Abbas is in trouble. The Trump declaration on Jerusalem provided him with a temporary escape. Last November the Palestinians received worrisome information that the Trump administration’s brewing peace plan was leaning in Israel’s favor. Trump’s so-called deal of the century would likely include leaving settlements in the West Bank in place, and declaring Abu Dis the Palestinian Jerusalem, capital of a prospective state.
    These planks are unacceptable to Abbas. However, the Trump declaration allowed the PA leader to accuse the Americans of giving up any pretense to being an honest broker. He found refuge in the embrace of attendees at the Islamic Conference in Turkey, and in halting all discussion of renewing negotiations.
    Abbas soon discovered that rejecting a reopening of talks with Israel didn’t stop the drumbeat of bad news coming his way. UNRWA was facing a severe financial crisis well before the Trump administration threatened to freeze the U.S. share of funding for the UN agency in charge of Palestinian refugee assistance. The crisis, incidentally, also worries Jordan, which hosts at least 3 million Palestinian refugees and descendants. The flow of funds from the donor nations to the territories is dissipating, at a time that the reconciliation process between the PA and Hamas has ground to a halt, with Abbas saying he doesn’t see any benefit that can come of it.
    Meanwhile, Fatah members from activists in the field to the aging leadership are despairing of the chance of realizing the two-state solution. Israel protests the statements of senior Fatah officials about the right to wage armed struggle. It recently arrested a retired Palestinian general on the charge that he had organized protests in East Jerusalem. Fatah plans a council meeting next week, in which participants are expected to adopt a militant line.
    Abbas, who turns 83 in March, is increasingly feeling his years. His health has deteriorated and so has his patience and fitness to work, although it seems his love for travel has not faded. Claims of widespread corruption, some of which allegedly involve his family, are increasing. Other forces in the West Bank are aware of his weakened physical and political condition. Hamas is vigorously encouraging attacks against Israel, probably in expectation of humiliating the PA. Last week the Shin Bet asserted that for the first time, an Iranian agent was operating a Palestinian terror cell in Hebron.
    Meanwhile, a multiparty effort is being made to halt the violence and prevent a sliding into a military confrontation. Under the shadow of rockets by Salafi groups in Gaza, Israel and the PA announced the transfer of additional funds from the PA to pay for increasing the electricity supply from Israel to the Strip. There has not been a single rocket fired this week, but the situation remains fragile. The army increased security around communities close to the border and has stepped up exercises that simulate terrorists using tunnels to infiltrate under the border to kidnap and kill Israelis. The chief of staff watched the elite Shaldag unit going into action in such a scenario this week.

    Palestinian Islamic Jihad militants take part in the funeral of their comrade in the central Gaza Strip October 31, 2017. SUHAIB SALEM/REUTERS
    The army has to stay alert because Islamic Jihad has yet to avenge the killing of its people together with Hamas operatives in a tunnel explosion on the border last October. In November, Jihad militants fired over 20 mortar shells in a four-minute span at an army outpost near Sderot (no one was injured).
    Shells were fired a month after that, probably by Islamic Jihad, at Kibbutz Kfar Aza during a memorial ceremony for Oron Shaul, who was killed in the 2014 Operation Protective Edge and whose body is being held in Gaza. Army officials expect more attempts.
    The large number of gliders the Palestinians have launched near the border recently likely attests to intelligence gathering ahead of attacks. Israeli officials are also kept awake by recent reports from Syria of a mysterious glider attack against a Russian air force base in the country’s north. Organizations in Gaza are in arm’s reach of this technology.

    An opposition fighter fires a gun from a village near al-Tamanah during ongoing battles with government forces in Syria’s Idlib province on January 11, 2018.OMAR HAJ KADOUR/AFP
    Syria war still isn’t over 
    The civil war in Syria, which enters its eighth year in March, has not completely died out. The Assad regime, which has restored its rule over most of the country’s population, is still clashing with rebels in the Idlib enclave in northern Syria and is preparing for an eventual attack to chase the rebels out of the border area with Israel, along the Golan. The two attacks on the Russian base in Khmeimim (artillery shelling, which damaged a number of planes and helicopters, preceded the glider attack) indicate that some of the groups are determined to keep fighting Assad and his allies.
    The war in Syria started with a protest by residents of Daraa, a town in the south, against a backdrop of economic difficulties for farmers whose incomes were suffering from desertification. The regime’s brutal methods of oppression led to the spread of protest, and things quickly descended into civil war, in which several countries have meddled until today. The war often has consequences on nature. There has been a rise in the number of rabies cases in Israel in recent months, mainly in the north. One of the possible explanations involves the migration of rabies-infested jackals from Jordan and Syria. During the war Syria has suffered a total collapse of civilian authority, and certainly of veterinary services. When there are no regular vaccinations, neighboring countries suffer as well.
    The Middle Eastern country suffering the second bloodiest civil war, Yemen, gets only a tenth as much attention as Syria. The war in Yemen has raged for three years. Some 3 million residents out of a total of 28 million have fled the country as refugees. Over half of those remaining suffer from food insecurity. The UN recently estimated that about a million residents have contracted cholera from contaminated water or food.
    Such outbreaks can erupt easily, even closer to home. The European Union is expected to hold an emergency session in Brussels about the worsening humanitarian crisis in Gaza. The Israeli defense establishment has confirmed the frequent reports by humanitarian organizations of the continued collapse of civilian infrastructure, mainly water and sanitation, in Gaza. Wastewater from Gaza, flowing straight into the sea, is reaching the beaches of Ashkelon and Ashdod. I recently asked a senior Israeli official if he doesn’t fear an outbreak of an epidemic like cholera in Gaza.
    “Every morning, I am surprised anew that it still hasn’t happened,” he replied.

    Amos Harel

  • EU, Norway to convene emergency meeting of donor groups providing Palestinians financial aid - Europe -

    The conference, to be held on January 31, is being held against the backdrop of a U.S. threat to cut funding to the Palestinians and a stalemate in Israeli-Palestinian peace talks

    Noa Landau Jan 10, 2018
    read more: https://www.haaretz.com/world-news/europe/1.834111

    The European Union and Norway will be convening an emergency meeting of donor groups that provide funding for the Palestinians.
    >>Why a big wave of European countries recognizing Palestine is fast approaching | David Makovsky, Opinion
    The gathering is being held against the backdrop of the crisis in peace talks between Israel and the Palestinians, the American threat to cut financial assistance to the Palestinians and the stalled reconciliation process between Palestinian President Mahmoud Abbas’ Fatah faction and Hamas, which controls the Gaza Strip. The gathering will also examine the humanitarian situation in Gaza.
    Regional Cooperation Minister Tzachi Hanegbi and the Coordinator of Government Activities in the Territories, Maj. Gen. Yoav Mordechai will be representing Israel at the conference, which will take place on January 31 at the initiative of Norwegian Foreign Minister Ine Marie Eriksen Søreide and European Union foreign policy chief Federica Mogherini.
    U.S. President Donald Trump has threatened to cut funding to the Palestinians if they don’t return to the negotiating table. Among the possibilities is cutting U.S. funding to UNRWA, which is more than $300 million a year – about a third of the agency’s budget.
    A senior Israeli official has told Haaretz that Prime Minister Benjamin Netanyahu only supports a gradual cut. This comes in the context of Israeli security officials’ position that a collapse of humanitarian aid in Gaza could worsen the security situation.

    Noa Landau
    Haaretz Correspondent

  • Netanyahu refuserait que les Américains cessent de financer l’UNRWA | The Times of Israël
    https://fr.timesofisrael.com/netanyahu-refuserait-que-les-americains-cessent-de-financer-lunrwa

    La position réelle de #Netanyahu est d’empêcher les Américains de cesser de financer l’#UNRWA, afin de perpétuer la question des réfugiés palestiniens au lieu de la résoudre.

    La position publique adoptée par Netanyahu est de soutenir les menaces proférées par l’administration Trump de réduire les fonds versés à l’UNRWA et Jérusalem a convenu qu’il fallait que de « véritables initiatives » soient prises afin que l’UNRWA – l’instance des Nations unies qui fournit de l’aide humanitaire aux Palestiniens – résolve la question des réfugiés palestiniens plutôt que de la perpétuer, a indiqué le reportage. « Cela survient souvent dans les réunions du cabinet ».

    #fumiste #sans_vergogne