organization:université de chicago

  • Apocalypse Now ?

    Le pays va-t-il se retourner contre les riches ? Contre l’innovation technologique ? Est-ce que ça va se transformer en désordre civil ? En tout cas, plus de 50 % des milliardaires de la Silicon Valley ont pris, d’une manière ou d’une autre, une assurance contre l’apocalypse.

    Tout aussi irrationnel, les mêmes qui font construire un mur de la honte pour se « proteger » des populations du Sud sont en train de coloniser la Nouvelle-Zélande :

    S’ils ne s’accordent pas sur la cause de cette apocalypse, beaucoup trouvent que la Nouvelle-Zélande est le meilleur endroit pour y faire face. Un pays qui ne connaît pas d’ennemi, a peu de chance d’être la cible d’une bombe nucléaire, et composé de nombreuses îles où s’isoler, avec de l’altitude pour faire face à la montée du niveau de la mer, de larges territoires inhabités, peu de pollution… Rien qu’en 2016, 13 000 riches américains y ont demandé un permis de construire. Le pays a dû restreindre par la loi la vente de logements à des étrangers, pour maîtriser la hausse des prix de l’immobilier.

    Ce sont aussi les mêmes qui, déplaçant les populations, détruisant lieux de vie indigènes et zones à défendre, se construisent des rêves d’autonomie :

    Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, voit plus grand. Il a acheté un domaine dans le pacifique, sur une petite île au large de Hawaï. Il a payé les poignées de familles présentes sur ses terres, qui y cultivaient de la canne à sucre, pour partir. Il entend s’y faire bâtir une propriété et une ferme bio de 27 hectares, en autosuffisance totale. Un investissement à plus de cent millions de dollars pour assurer sa seule survie et celle de sa famille…

    Là où fleurissent les bunkers de milliardaires : https://www.humanite.fr/nouvelle-zelande-la-ou-fleurissent-les-bunkers-de-milliardaires-670945

    • Nouvelle-zélande. Là où fleurissent les bunkers de milliardaires | L’Humanité
      https://www.humanite.fr/nouvelle-zelande-la-ou-fleurissent-les-bunkers-de-milliardaires-670945


      La bonne nouvelle, c’est que maintenant, nous savons très exactement où trouver les responsables de ce merdier !

      De la Californie à Auckland, les entrepreneurs de la Silicon Valley construisent des abris par peur de la fin d’un monde qu’ils ont participé à créer.

      Les magnats de la Silicon Valley et autres startupers croient-ils sincèrement, comme ils aiment le répéter à longueur de conférences et de plateaux télé, que la technologie va sauver le monde ? La réponse se trouve certainement en Nouvelle-Zélande, où plusieurs dizaines d’entre eux achètent des terres pour se préparer à l’apocalypse. Un haut cadre de Facebook, qui venait de s’offrir quelques hectares boisés sur une île où il a fait installer des générateurs, panneaux solaires et un stock de munitions, le disait clairement à la BBC : « Notre société s’apprête à vivre des changements économiques et technologiques spectaculaires et je ne pense pas que les gens le réalisent. Mais nous, oui, la Silicon Valley vit dans le futur. Avec l’automatisation et l’intelligence artificielle, presque la moitié des emplois américains n’existeront plus dans vingt, trente ans. »
      Une assurance contre l’apocalypse pour les ultrariches

      Un drame social est à venir, qu’ils anticipent d’autant plus qu’ils commencent à avoir conscience qu’ils en sont la cause. Le milliardaire Reid Hoffman, fondateur de LinkedIn, s’interroge donc, dans le New Yorker : « Le pays va-t-il se retourner contre les riches ? Contre l’innovation technologique ? Est-ce que ça va se transformer en désordre civil ? En tout cas, plus de 50 % des milliardaires de la Silicon Valley ont pris, d’une manière ou d’une autre, une assurance contre l’apocalypse. » Pour eux, lorsque le peuple aussi s’en rendra compte et se demandera qui s’est enrichi à milliards en détruisant le travail et en creusant les inégalités, mieux vaudra pour les responsables être à plusieurs milliers de kilomètres de là. Et bien préparés.

      D’autres ultrariches craignent plutôt les bouleversements climatiques, le soulèvement des robots dominés par une intelligence artificielle hostile, Kim Jong-un, un virus… La preuve, il est 23 h 58 sur l’horloge de la fin du monde, tenue à l’heure par l’université de Chicago. S’ils ne s’accordent pas sur la cause de cette apocalypse, beaucoup trouvent que la Nouvelle-Zélande est le meilleur endroit pour y faire face. Un pays qui ne connaît pas d’ennemi, a peu de chance d’être la cible d’une bombe nucléaire, et composé de nombreuses îles où s’isoler, avec de l’altitude pour faire face à la montée du niveau de la mer, de larges territoires inhabités, peu de pollution… Rien qu’en 2016, 13 000 riches américains y ont demandé un permis de construire. Le pays a dû restreindre par la loi la vente de logements à des étrangers, pour maîtriser la hausse des prix de l’immobilier.

      Le milliardaire Peter Thiel, fondateur de PayPal et de Palantir, a lancé le mouvement en 2015, en achetant pour près de 12 millions d’euros une ferme et près de 200 hectares de terrain sur les rives du lac Wanaka, dans le sud de la Nouvelle-Zélande. Il y a fait construit une pièce ultrasécurisée. Avec quatre autres entrepreneurs de la Silicon Valley, dont Sam Altman, patron de Y Combinator, il garde toujours un avion prêt à s’envoler et à traverser 7 000 kilomètres au-dessus du Pacifique au moindre signe d’apocalypse ou de révolte sociale. L’un d’entre eux avoue même conserver dans son garage de San Francisco une moto et des armes, pour rejoindre au plus vite l’avion privé.

      Julian Robertson, milliardaire et président d’un fonds d’investissement californien, a, lui, choisi le lac voisin de Wakatipu. Une dizaine d’autres multimillionnaires californiens ont acheté des propriétés dans la région. Tandis que le financier Bill Foley et le réalisateur de Titanic, James Cameron, ont, eux, opté pour des villas sécurisées sur l’île plus au nord. Sept autres pontes de la Silicon Valley ont opté pour des bunkers blindés, construits à plus de trois mètres sous le sol, et localisables uniquement par GPS dans des grandes prairies de la Nouvelle-Zélande. Et cela au bénéfice d’une entreprise californienne, Terra Vivos, qui fait son beurre en proposant ses solutions contre l’apocalypse. L’entreprise avait déjà pu roder son produit d’appel, un grand bunker antiatomique médicalisé, avec cinéma, armurerie et cellules individuelles, à destination des nombreux Américains qui ont cru à la fin du monde pour le 21 décembre 2012, date de fin d’un calendrier maya. Elle le recycle aujourd’hui pour les cadres de la Silicon Valley qui ont moins de moyens que les hauts dirigeants, et propose des places autour de 35 000 euros par personne dans ces abris collectifs conçus pour trois cents à mille personnes.

      Le fondateur de Terra Vivos se frotte les mains depuis que, en 2017, le sujet privilégié des patrons réunis à Davos lors du forum économique mondial était la peur d’une « révolution ou d’un conflit social qui s’en prendrait au 1 % » le plus riche, raconte-t-il. Pour lui qui doit recycler ses bunkers antiatomiques dans les grandes étendues états-uniennes, la Nouvelle-Zélande n’est pas idéale puisqu’elle est sensible aux tsunamis, notamment en cas de chute de météorite… Mais, sentant l’air du temps, il a investi huit millions pour y bâtir un bunker de trois cents places.
      Le PDG de Facebook a payé les habitants d’une île pour partir

      Le discours prend et les patrons de la Silicon Valley s’arment. Si certains stockent du carburant et des munitions, un autre startuper préfère prendre des cours de tir à l’arc. Steve Huffman, le fondateur de Reddit, s’est fait opérer des yeux parce qu’en cas de désastre, il veut augmenter ses chances de survie sans lunettes ni lentilles de contact. Mark Zuckerberg, PDG de Facebook, voit plus grand. Il a acheté un domaine dans le pacifique, sur une petite île au large de Hawaï. Il a payé les poignées de familles présentes sur ses terres, qui y cultivaient de la canne à sucre, pour partir. Il entend s’y faire bâtir une propriété et une ferme bio de 27 hectares, en autosuffisance totale. Un investissement à plus de cent millions de dollars pour assurer sa seule survie et celle de sa famille… Comme quoi, « après moi le déluge » n’est pas qu’un proverbe, mais bien une philosophie de vie.

      #it_has_begun

  • Paris, terrain de jeu de l’innovation, Laetitia Van Eeckhout et Claire Legros
    https://www.lemonde.fr/smart-cities/article/2019/01/28/paris-terrain-de-jeu-de-l-innovation_5415624_4811534.html

    Si la capitale fait tout pour séduire les entreprises de pointe, elle doit aussi faire face aux plates-formes numériques de l’économie de partage, qui déstabilisent les politiques de la ville.

    Avec sa structure de bois et de métal, ses façades largement vitrées, ses toitures végétalisées et sa cheminée solaire, le bâtiment ressemble à une proue de navire. Il accueillera en 2022, dans le 13e arrondissement de Paris, le nouveau campus parisien de 9 700 mètres carrés de l’université de Chicago (Illinois).

    Si le fleuron universitaire américain a choisi Paris pour construire son siège pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient, c’est pour « sa concentration de pôles de recherche » et ses « sources culturelles et intellectuelles extraordinaires ». « Un signe fort de l’attractivité croissante de la métropole parisienne », se félicite Jean-Louis Missika, adjoint à la maire de Paris chargé de l’urbanisme, du développement économique et de l’attractivité.

    L’élu en a fait l’objectif de ses deux mandatures : transformer Paris en « hub mondial de l’#économie de l’innovation ». Depuis dix ans, l’équipe municipale déploie les grands moyens pour séduire chercheurs et entrepreneurs, en particulier dans le domaine du numérique. Entre 2008 et 2014, plus d’un milliard d’euros ont été investis dans l’accompagnement de start-up, selon les chiffres de la Ville de Paris. Les programmes se sont multipliés pour attirer les entreprises innovantes : fonds Paris Innovation Amorçage, lancé en 2009 en partenariat avec la Banque publique d’investissement pour offrir un financement aux start-up qui choisissent un incubateur parisien ; création en 2015 de l’agence de développement économique Paris & Co, puis de l’Arc de l’innovation pour promouvoir l’innovation au-delà du périphérique en partenariat avec une vingtaine de communes du Grand Paris…

    « Ingénieurs bien formés »
    A la course aux podiums des #métropoles_mondiales, la capitale se hisse désormais dans le peloton de tête des villes les plus attractives, de la troisième à la neuvième place selon les classements. Une dynamique dopée par le contexte international. « Le coût de la vie et le niveau élevé du prix du foncier et des salaires à San Francisco amènent des entrepreneurs à se tourner vers Paris, de même qu’avec le Brexit, beaucoup renoncent à se lancer à Londres », constate Roxanne Varza, directrice de #Station_F, l’incubateur fondé par Xavier Niel, patron de Free (et actionnaire à titre personnel du Monde). Dans ce paradis des geeks et de l’innovation, un tiers des 3 000 #start-up accueillies sont portées par des entrepreneurs étrangers, venant principalement des Etats-Unis, de Grande-Bretagne, mais aussi de Chine et d’Inde.

    Le contexte international n’explique pas à lui seul le succès de la capitale. Avec son maillage d’universités et de laboratoires publics de recherche, Paris bénéficie d’atouts. « Ce qui fait l’attractivité de la métropole, ce sont ses pôles de recherche et la population des 25-45 ans qui va avec », estime Dominique Alba, directrice de l’Atelier parisien d’urbanisme, qui audite la capitale pour le compte de la Ville de Paris.

    « Pour une start-up, Paris, riche d’une culture scientifique et technique très forte, avec des ingénieurs bien formés, offre un environnement bien plus bénéfique que Londres », assure l’entrepreneur Bertrand Picard, qui a lancé en 2013 Natural Grass, une start-up de fabrication de gazon hybride pour stades de football. Cet ancien banquier chez Rothschild, à Londres, pensait initialement créer son entreprise outre-Manche, mais il a trouvé à Paris le soutien de laboratoires publics de recherche, comme le CNRS ou l’université Pierre-et-Marie-Curie.

    Incubateurs spécialisés
    Selon la dernière étude de l’Institut d’aménagement et d’urbanisme d’Ile-de-France, Paris compte quelque 150 #incubateurs, souvent spécialisés, dans tous les secteurs ou presque, du tourisme au sport, de l’alimentation à l’aéronautique, en passant par la santé. Peu à peu, les fonds privés ont pris le relais. Et les grandes entreprises, comme Renault ou la SNCF, viennent y frotter leurs unités de recherche et développement aux méthodes agiles des start-up, dans une démarche d’open innovation.

    Pour autant, Paris souffre aussi de faiblesses. Les sociétés d’investissement y sont moins nombreuses qu’à Londres ou New York. Si l’écosystème parisien s’est fortement renforcé en fonds d’amorçage, « il reste difficile d’y trouver des partenaires pour grandir », observe Bertrand Picard. Pour lui, « à la différence des entreprises californiennes comme Uber qui, de #levée_de_fonds en levée de fonds, peuvent étendre leurs services, les boîtes parisiennes qui atteignent un chiffre d’affaires de quelques dizaines de millions d’euros sont souvent amenées à être rachetées pour continuer de croître. » La multiplication des champs d’innovation peut conduire à disperser les forces. « On a d’excellentes boîtes mais on ne les valorise pas, confirme Stéphane Distinguin, président du pôle de compétitivité Cap Digital. Plutôt que d’investir en masse dans un domaine où l’on déciderait d’exceller, on saupoudre. On est encore très loin du modèle qui a permis à la Silicon Valley d’exister. »

    En matière d’emploi, le bilan est aussi mitigé. L’attractivité profite surtout à l’ activité non salariée, en progression de 19 % dans la métropole du Grand Paris de 2011 à 2016 . Au sein de l’Arc de l’innovation, qui concentre la moitié des lieux d’innovation de la métropole, près de 60 000 établissements ont été créés en 2017, la majorité sous le régime de #micro-entrepreneur. Des emplois pour partie portés par le développement des #plates-formes numériques de l’économie de partage.

    « En 2016, en à peine quatre ans d’existence, les sociétés de VTC [voiture de transport avec chauffeur] avaient créé 22 000 emplois en Ile-de-France, ou plutôt 22 000 autoentrepreneurs. Uber occupe le premier rang des créations d’emploi en Seine-Saint-Denis. Certes, aucune entreprise traditionnelle n’aurait été capable d’en faire autant. Mais ces nouveaux emplois d’#autoentrepreneurs posent une sérieuse question de #précarisation et de couverture sociale », relève Thierry Marcou, de la Fondation Internet Nouvelle Génération, coauteur de l’étude « Audacities », parue en avril 2018, sur le thème « Innover et gouverner dans la ville numérique réelle ».

    Crise du logement
    Car de l’innovation, Paris connaît aussi le revers de la médaille. Si son dynamisme séduit les start-up, il profite également aux plates-formes numériques, souvent d’origine américaine, qui ont transformé Paris en terrain de jeu de l’économie de partage. Créatrices de nouveaux services mais aussi d’emplois souvent précaires, celles-ci viennent déstabiliser les politiques de la ville.

    En dix ans, le nombre d’appartements entiers proposés sur le site de location de courte durée Airbnb a explosé dans la capitale, passant de 56 544 en octobre 2016 à 88 670 en mars 2018 (sur 101 873 offres totales) selon l’Observatoire-airbnb.fr, fondé par Matthieu Rouveyre, conseiller municipal de Bordeaux. Un phénomène qui accentue la crise du logement, même si, pour Airbnb, « la forte hausse de la part de logements inoccupés date en réalité de la fin du XXe siècle, bien avant l’arrivée des plates-formes de locations meublées touristiques ».
    Entre la start-up californienne et la Ville de Paris, la guerre est déclarée. Depuis le 1er décembre 2017, les règles se sont durcies : les loueurs doivent être enregistrés auprès de la mairie et ne pas dépasser cent vingt nuitées par an, faute de quoi ils encourent une amende. Mais ces mesures restent largement inappliquées : à peine 10 % des loueurs ont obtempéré.

    La collectivité s’en prend donc maintenant à Airbnb, qu’elle a assigné en justice afin qu’il supprime les annonces illégales, sous peine d’une astreinte de 1 000 à 5 000 euros par jour et par annonce. « Airbnb a des effets positifs, bien sûr. Il représente un complément de revenus pour les Parisiens et a obligé les hôtels à se réinventer mais, en même temps, il ne respecte pas les règles et représente un danger majeur pour le centre de Paris », souligne Jean-Louis Missika, tandis que Ian Brossat, le maire-adjoint au logement, va plus loin et plaide pour l’interdiction de la plate-forme dans les arrondissements du centre.

    Gouvernance de l’espace public
    Comment #gouverner_la_ville quand on ne dispose pas des leviers de régulation nécessaires ? L’irruption des services de partage de véhicules en free floating (ou « sans station ») rebat aussi les cartes de la gouvernance de l’espace public. Pas moins de six applications de partage de trottinettes se sont lancées sur le bitume parisien en 2018, offrant « une alternative à la voiture individuelle en diminuant les risques de congestion », soutient Kenneth Schlenker, directeur de Bird France, société californienne installée à Paris depuis cinq mois. Mais ces nouveaux services posent aussi de sérieux problèmes de sécurité, sur les trottoirs ou les voies de circulation.

    Contrairement à celle des Vélib’, l’activité des plates-formes ne fait pas l’objet d’une délégation de service public. « Aujourd’hui, on n’a aucun moyen d’obliger Amazon à utiliser des véhicules propres pour ses livraisons au dernier kilomètre. Dans la mesure où elle sous-traite la livraison, l’entreprise ne règle même pas ses contraventions », relève Jean-Louis Missika.

    Une charte de bonnes pratiques pour les véhicules en free floating est en chantier. La future loi d’orientation sur les mobilités, dont la présentation au Parlement est prévue fin mars, devrait aussi apporter de nouveaux leviers de régulation, que Jean-Louis Missika verrait bien aller jusqu’à la création de « licences délivrées par la Ville ». A Londres, ce dispositif a permis d’imposer à Uber des contraintes plus strictes en matière de sécurité du public. Une façon aussi d’accéder aux données et de peser sur l’impact environnemental des véhicules.

    Economie circulaire
    En attendant, des acteurs alternatifs tentent de trouver leur place dans le grand bazar parisien des plates-formes. Ils revendiquent une autre vision, non plus collaborative mais coopérative, où les données sont vraiment partagées et les revenus, plus équitablement répartis. C’est le cas de CoopCycle, une coopérative de livreurs à vélo qui vient de se lancer dans la capitale et se revendique comme une alternative à Deliveroo et Foodora.

    Selon Antoinette Guhl, maire-adjointe à l’économie sociale et solidaire (ESS) et à l’économie circulaire, il existe « une vraie demande des habitants de nouveaux modes de production, de distribution et d’entrepreneuriat ». Avec un poids non négligeable sur l’économie : toutes structures confondues (associations, entreprises, mutuelles), l’ESS contribue à 10 % du PIB de la capitale, tandis que l’économie circulaire représente 70 000 emplois directs. « L’urgence climatique nous oblige à penser l’innovation dans une logique plus locale, à taille humaine et qui répond aux grands défis sociaux et écologiques », insiste l’adjointe.

    La #Ville_de_Paris mise désormais sur la chaîne de production, source de création d’emplois, en favorisant l’émergence de fab labs et de makerspaces, dont une partie travaille dans le secteur de l’économie circulaire. En 2018, elle a intégré le réseau des fab cities qui testent de nouveaux modèles urbains pour développer les productions locales.

  • Les génomes andins anciens montrent des adaptations distinctes à l’agriculture et à l’altitude. (7000BP)

    Les populations anciennes des Andes péruviennes se sont adaptées à leur environnement de haute altitude et à l’introduction de l’agriculture d’une manière distincte des autres populations du monde confrontées à des circonstances similaires, selon les conclusions présentées lors de la réunion annuelle de l’American Society of Human Genetics (ASHG) 2018 à San Diego, Californie

    John Lindo, PhD, JD, professeur assistant d’anthropologie à l’Université Emory, et un groupe de collaborateurs internationaux dirigé par Anna Di Rienzo, PhD, à l’Université de Chicago et Mark Aldenderfer, PhD, à l’Université de Californie, Merced, ont exposé utiliser de nouveaux échantillons d’ADN vieux de 7 000 ans provenant de sept génomes entiers pour étudier l’adaptation des anciens peuples andins à leur environnement. Ils ont comparé ces génomes à 64 génomes des populations des hautes terres andines et des basses terres du Chili, afin d’identifier les adaptations génétiques qui avaient eu lieu avant l’arrivée des Européens dans les années 1500.

    « Les contacts avec les Européens ont eu un impact dévastateur sur les populations d’Amérique du Sud, notamment en introduisant des maladies, la guerre et des perturbations sociales », a expliqué le Dr Lindo. « En nous concentrant sur la période antérieure, nous avons pu distinguer les adaptations environnementales des adaptations découlant d’événements historiques. »

    Ils ont constaté que les génomes des populations andines étaient adaptés à l’introduction de l’agriculture et à l’augmentation de la consommation d’amidon qui en résultait différemment des autres populations. Par exemple, les génomes des populations agricoles européennes montrent un nombre accru de copies du gène codant pour l’amylase, une enzyme de la salive qui aide à décomposer l’amidon. Bien que les Andins aient également suivi un régime riche en amidon après avoir commencé à cultiver, leurs génomes ne possédaient pas de copies supplémentaires du gène de l’amylase, ce qui a suscité des questions sur la manière dont ils auraient pu s’adapter à ce changement.

    De même, les génomes tibétains, qui ont été largement étudiés pour leur adaptation à la haute altitude, montrent de nombreux changements génétiques liés à la réponse à l’hypoxie - la façon dont le corps réagit à de faibles niveaux d’oxygène. Les génomes andins n’ont pas montré de tels changements, ce qui suggère que ce groupe s’est adapté à la haute altitude d’une autre manière.

    Les chercheurs ont également constaté qu’après le contact avec les Européens, les hauts plateaux andins avaient connu une réduction effective de leur population de 27%, très inférieure à la moyenne estimée de 96% des populations des basses terres. Les découvertes archéologiques antérieures montraient jusqu’à présent une certaine incertitude, et les résultats génétiques suggéraient qu’en vivant dans un environnement plus rude, les populations des hautes terres pourraient avoir été quelque peu protégées de la portée et des conséEventPilot Webquences du contact avec l’Europe.
    Les résultats ont également montré une certaine sélection de gènes liés au système immunitaire après l’arrivée des Européens, suggérant que les Andins qui ont survécu étaient mieux à même de répondre aux maladies nouvellement introduites telles que la variole.

    #Préhistoire #Néolithique #Amérique_du_Sud #Andes #Adaptation #colonisation

    http://www.ashg.org/press/201810-Andean-highlands.shtml
    Reference: Lindo J et al. (2018 Oct 17). Abstract: The genetic prehistory of the Andean highlands 7,000 years BP through European contact. Presented at the American Society of Human Genetics 2018 Annual Meeting. San Diego, California.

    https://eventpilot.us/web/page.php?page=IntHtml&project=ASHG18&id=180120684

  • « On ne naît pas soumise, on le devient » : comment les femmes renoncent à leur liberté

    https://bibliobs.nouvelobs.com/essais/20181121.OBS5776/on-ne-nait-pas-soumise-on-le-devient-comment-les-femmes-renoncen

    Les femmes sont-elles toutes soumises ? D’Anastasia Steele, dans « Cinquante nuances de Grey », à l’amoureuse qui repasse les vêtements de son conjoint, en passant par celle qui s’affame pour rentrer dans du 36, elles sont nombreuses à se plier délibérément aux volontés des hommes, ou du moins à celles du patriarcat. Même « les plus indépendantes et les plus féministes » d’entre elles. C’est la thèse soutenue par Manon Garcia, docteure en philosophie et enseignante à l’université de Chicago, aux Etats-Unis.

    #féminisme #émancipation #aliénation - pour alimenter le débat.

    • L’éditrice d’une grande maison universitaire aux Etats-Unis m’a assurée recevoir une trentaine d’emails d’hommes par jour. Tous lui jurent qu’ils sont des génies et qu’il faut qu’elle se presse de les publier. Elle n’a jamais reçu pareil courrier signé de la main d’une femme. Les quelques rares qui osent lui écrire prennent des précautions énormes. Et elles ont bien raison de le faire ! Si une universitaire écrivait une lettre aussi arrogante, non seulement elle ne serait jamais publiée, mais elle se verrait en plus traiter de folle prétentieuse et autoritaire. Quand on est une femme, mieux vaut parfois ne pas trop se mettre en avant, sous peine d’être disqualifiée d’office. La soumission devient alors une position stratégique.

      Ca me fait pensé aussi à « la beauté » qui au féminin est l’aptitude à porter les marques de la soumission ; petite taille, jeunesse, ignorance, faiblesse physique, maigreur, pâleur... cf le blog antisexisme : L’impuissance comme idéal de beauté des femmes
      https://antisexisme.net/category/limpuissance-comme-ideal-de-beaute

    • Pour comprendre le mécanisme de la domination, j’ai commencé par Max Weber et sa typologie des trois dominations : charismatique, traditionnelle et rationnelle-légale. La domination n’est pas le pouvoir (qui repose sur la force), elle repose entièrement sur « l’acquiescement », sur l’intériorisation par l’individu d’une autorité symbolique considérée comme naturelle ou légitime.
      https://journals.openedition.org/lectures/16412
      https://www.cairn.info/revue-sociologie-2014-3-page-307.htm
      #soumission #domination_légitime #domination_masculine #acquiescement #violence_symbolique #Max_Weber

    • bon, je trouve ce texte un peu naïf avec la fin du tout irait mieux si. C’est comme s’il oubliait la part historique et l’aspect politique de l’inégalité systémique mise en place. J’avoue que je suis pas très intéressée aux réflexions féministes qui se centrent sur les individus, ni à bisounourser les hommes, ou à lire qu’il faut pouvoir autant emmener les garçons à la danse que les filles au foot surtout si il faut se taper toujours en toile de fond la fameuse ambiguïté des femmes.

  • À lire un extrait de Travail gratuit, la nouvelle exploitation ?, de Maud Simonet
    https://www.contretemps.eu/extrait-travail-gratuit-simonet

    Qu’y a-t-il de commun entre une bénévole chargée des activités périscolaires dans une école, une allocataire de l’aide sociale qui nettoie les parcs de New York ou le rédacteur d’un blog en ligne ? Des milliers d’heures de travail exercées gratuitement pour faire fonctionner associations, services publics et entreprises. Que nous apprennent ces différentes formes « citoyennes » et « numériques » de travail gratuit ? À qui profite-t-elles et qui y est assigné ?

    En repartant des grandes leçons de l’analyse féministe du travail domestique, et en se fondant sur plusieurs enquêtes de terrain menées en France et aux États-Unis, Maud Simonet propose une approche critique du travail par sa face gratuite. Elle analyse ces formes d’exploitation qui se développent au nom de l’amour, de la passion ou de la citoyenneté et participent à la néolibéralisation du travail dans les mondes publics et privés.

    Maud Simonet est chargée de recherches en sociologie au CNRS et directrice de l’IDHES-Nanterre. Elle a publié Le travail bénévole. Engagement citoyen ou travail gratuit ? (La Dispute, 2010) et Who Cleans the Park ? Public work and Urban Governance in New York City, avec John Krinsky (Presses de l’Université de Chicago).

  • Amoureux d’Histoire, accédez gratuitement à des centaines d’anciennes cartes du monde | Daily Geek Show
    https://dailygeekshow.com/histoire-cartographie-gratuit

    ’History of Cartography Project est un projet de recherche, de rédaction et de publication attirant l’attention de tous sur l’histoire des cartes et de la cartographie. Le projet traite les cartes comme des artefacts culturels créés depuis la préhistoire jusqu’à nos jours. Le contenu majeur du projet est la série multi-volumes et multi-auteurs History of Cartography. Une partie de ces ouvrages sont gratuitement mis à la disposition de tous sur le site de l’Université de Chicago.

    #cartographie_ancienne #histoire

  • Un “gène zombi” protège l’éléphant du cancer

    https://www.gurumed.org/2018/08/16/un-gne-zombi-protge-llphant-du-cancer

    Pendant des années, les scientifiques ont essayé de comprendre pourquoi les éléphants ne sont pas touchés par le cancer. De nouvelles recherches suggèrent que leur étonnante capacité consiste à ressusciter un gène et à lui confier la tâche de tuer les cellules.

    Des expériences menées par des chercheurs de l’Université de Chicago ont finalement dévoilé le mécanisme derrière cette étrange capacité du pachyderme à éviter les tumeurs, ce qui nous aide à mieux comprendre une énigme connue sous le nom de paradoxe de Peto.

    Voici comment cela se passe : plus un animal a de cellules, plus il devrait avoir de chances de développer une tumeur. Au sein d’une espèce donnée, cela semble être vrai. Les races de grands chiens semblent avoir une plus grande prédisposition au cancer que les races plus petites, par exemple. Mais lorsque l’on compare des animaux d’espèces différentes, ce concept tombe à l’eau. Il n’y a aucune corrélation entre le volume du corps d’un animal ou sa durée de vie relative et le risque d’apparition d’un cancer parmi toutes ces cellules.

    Les éléphants en sont un exemple typique. En 2015, des chercheurs ont estimé que leur taux de mortalité par cancer était d’un peu moins de 5 %, contre 11 à 25 % pour le corps humain. Cette étude a également trouvé un indice potentiel concernant la superpuissance anticancéreuse de l’éléphant sous la forme d’un gène appelé P53. Comme la plupart des gènes anticancéreux, il fabrique un produit qui détecte les dommages causés par l’ADN et indique à la cellule de le réparer ou de fermer boutique.

    La plupart des mammifères ont 2 copies du gène. Les éléphants en ont 20, ce qui suggère qu’ils sont bien préparés à repérer la menace du cancer à un stade précoce et à agir.

  • Washington n’exclut pas une frappe contre l’armée syrienne
    https://www.crashdebug.fr/international/14557-washington-n-exclut-pas-une-frappe-contre-l-armee-syrienne

    Pensez-vous que la Russie restera de marbre ? Les États-Unis ont dépensé 12 milliards pour déstabiliser Bachard El-Assad, c’est la preuve qu’ils continuent.

    Les États-Unis continuant d’accuser Damas de recours aux armes chimiques, une nouvelle frappe contre les forces syriennes n’est pas exclue, selon l’ambassadeur américain à l’Onu. Washington n’exclut pas le recours à la force contre l’armée gouvernementale en Syrie, a déclaré l’ambassadeur des États-Unis à l’Onu Nikki Haley au cours de son intervention jeudi à l’Université de Chicago.

    « La solution militaire n’est pas exclue dans n’importe quelle situation. Nous ne voulons pas être au centre du conflit syrien, mais nous voulons faire tout ce qui est possible pour protéger la population des armes chimiques », a-t-elle (...)

  • Josiah Zayner, le biochimiste qui revendique l’accès à la technologie Crispr pour tous

    http://www.lemonde.fr/biologie/article/2017/11/26/josiah-zayner-biohackeur-gonfle_5220549_1650740.html

    Ancien de la NASA, il est devenu le biohackeur dont on parle après avoir annoncé avoir modifié son propre génome.

    D’un côté, il y a la cuisine, la télévision, avec une chaîne sportive allumée en continu, et une table sur ­laquelle reposent « les meilleurs hamburgers de Californie du Nord ». De l’autre, deux ordinateurs, un microscope installé sur une vague paillasse et une centrifugeuse pour extraire l’ADN. Contre le mur, des cartons abritent les « kits », avant leur ­expédition à travers le pays. « Not to inject », avertit l’étiquette. Un simple conseil. « Hier, quelqu’un m’en a commandé trente : soit il est prof, soit il va se le coller dans les veines », s’amuse Josiah Zayner.

    Attention, danger ! Le maître de ce « laboratoire » sauvage, au rez-de-chaussée d’un pavillon d’Oakland, sent le soufre. Depuis qu’en octobre, lors d’une conférence de biologie synthétique, à San Francisco, juste de l’autre côté du Bay Bridge, il s’est injecté dans l’avant-bras de quoi modifier les gènes de ses cellules musculaires, il est devenu le biohackeur dont on parle. Même dans cette communauté de ­quelques milliers de convaincus à travers le monde, avant-garde autoproclamée d’une ­révolution en cours, il divise. Héros audacieux, pour les uns ; apprenti sorcier, pour les autres. Lui s’amuse. « Certains ont dit que j’allais me tuer, je suis encore vivant. Quant au côté héros, j’ai renoncé à faire des biopsies pour voir si ça avait marché, j’ai déjà peur des piqûres. »

    « Cool, mais très compétent »

    Entre son look décalé et ses propos volontiers provocateurs, le biochimiste de 36 ans pourrait facilement passer pour un guignol. L’apparence est trompeuse. Le FBI, qui prend le biohacking très au sérieux, échange régulièrement avec lui. « Il est cool, mais très compétent, jure, de son côté, George Church, professeur à Harvard et figure de proue de la biologie synthétique. Il sait de quoi il parle et s’implique dans ce qu’il fait. Quand il a créé son kit Crispr, j’ai trouvé formidable cette façon de mettre cet outil d’édition du génome à la portée de tous. Je lui ai écrit pour lui dire que si je pouvais l’aider, qu’il n’hésite pas. » Josiah Zayner se souvient du mail, il y a tout juste un an : « C’était incroyable. Alors, après avoir abondamment fêté ça, je lui ai proposé de devenir conseiller scientifique de ­notre start-up, The Odin, et dit que s’il pouvait nous confier quelques-uns des échantillons d’ADN qu’il avait mis au point, ça nous permettrait d’étendre nos kits. Il a dit oui aux deux. ­Depuis, il nous aide régulièrement, notamment sur l’ingénierie génétique humaine. »


    Un des kits de Josiah Zayner (pipette, tubes, ADN, bactérie et levures...).

    Pas question, pourtant, d’écouter aveuglément les conseils du gourou. « Je ne veux suivre personne, mais tracer ma propre voie », clame le biohackeur. Un modèle, quand même ? « Ma mère. » Et Zayner de raconter une jeunesse rude, pauvre. Quatre enfants, de plusieurs ­pères. « Les deux premiers maris de ma mère étaient violents, avec elle comme avec nous. Elle a pourtant tout fait pour qu’on s’en sorte. Elle nous a tous envoyés à l’université. La dernière à y aller, ce fut elle. »

    Josiah excelle en sciences. Il décroche son doctorat à l’université de Chicago, dans le laboratoire de Luciano Marraffini, un des pionniers du système Crispr d’édition du génome. « Personne n’imaginait alors l’importance du sujet. Je trouvais ça passionnant mais je ne supportais pas le monde académique. Les publications n’y sont pas jugées sur leur qualité, mais sur l’importance de votre réseau. » Josiah candidate pour un poste à la NASA. « Tous les gamins américains ont rêvé de devenir astronaute, alors quand j’ai été choisi… »

    Sa mission consiste à mettre au point des bactéries capables de dégrader le plastique. « Dans l’espace, chaque personne produit 200 kilos de déchets par an. Pour aller sur Mars à cinq, ça fait une tonne. C’est énorme, vu les restrictions de carburant. J’ai utilisé Crispr pour modifier les bactéries existantes… » La recherche l’enthousiasme, les règles maison beaucoup moins. « Je ne faisais rien de top-secret, mais pour aller au moindre colloque, échanger avec un collègue extérieur, je devais remplir un formulaire et attendre la réponse. Je n’ai pas ­demandé à renouveler mon contrat. »

    Autoexpérimentations

    C’est qu’entre-temps Josiah Zayner a créé The Odin, dans un studio de Mountain View (Californie). En cette année 2015, la technologie Crispr a envahi les laboratoires universitaires. « Il n’y avait pas de raison que les amateurs, ceux qui aiment vraiment la science et la pratiquent par passion, en soient exclus. Mais je n’avais pas d’argent. J’ai lancé un crowdfunding en pensant lever 10 000 dollars. J’en ai récolté 75 000. » La start-up déménage dans un garage de Castro Valley avant de s’installer, en mars, avec ses quatre salariés, dans le pavillon d’Oakland.

    Côté pile, Zayner peaufine son kit, ou plutôt ses kits, qui vont de 28 dollars (23 euros) pour la version basique à 159 dollars pour l’équipement complet (pipette, tubes, ADN, bactérie et levures…). Il expédie ses cartons à travers les Etats-Unis, une vingtaine chaque jour. « Des écoles nous en commandent, des clubs d’amateurs, des passionnés. On propose différentes ­expériences. » La plus courante consiste à modifier l’ADN d’une bactérie pour en changer la couleur. La plus perfectionnée permet de ­modifier une levure afin de mettre au point une bière… fluorescente.

    Avec cette mousse colorée, le scientifique est sorti de l’anonymat. Mais ce sont ses auto­expérimentations qui l’ont véritablement fait connaître. En février 2016, il commence par une transplantation de matière fécale. La ­recherche sur le microbiote est en plein essor, et Zayner souffre depuis longtemps de désordres intestinaux. Après une cure d’antibiotiques poussée pour éliminer ses mauvais germes, il ingère les bactéries intestinales d’un ami en pleine santé. « Je n’ai plus jamais eu de problèmes gastriques », jure-t-il. Un documentaire a immortalisé l’aventure.

    C’est que Zayner aime faire parler de lui. Pourtant, c’est assez discrètement qu’il réalise sa deuxième expérience en s’injectant un système Crispr censé doper les gènes produisant la tyrosinase, une enzyme nécessaire à la production de mélanine. « Ça aurait dû me faire bronzer. Je n’ai rien vu. Soit je n’en avais pas mis assez, soit ça n’a pas été transmis aux cellules. »

    Il change de cible et s’attaque aux muscles. Les images de chiens génétiquement dopés ont fait le tour du monde. Des chercheurs ont modifié leurs gènes produisant la myostatine, sorte de signal stop dans la production musculaire. Le résultat est impressionnant : le toutou se transforme en molosse bodybuildé. Zayner montre son avant-bras gauche : « J’ai injecté 40 microgrammes ici. Pour le moment, on ne voit rien. Mais ça fait un mois : chez les chiens, il en a fallu deux pour constater quelque chose. »

    Il adorerait voir son muscle gonfler. Etre le premier humain « crisperisé » avec succès. Mais il se prépare sereinement à un échec : « Je veux surtout montrer aux gens que ce n’est pas dangereux et que c’est accessible. » Ah, l’accessibilité ! Permettre à chacun de faire ce que bon lui semble avec lui-même. Josiah Zayner veut appliquer à la biologie son credo « libertarien ». « Pour la première fois de ­l’Histoire, les humains ne sont plus esclaves de leur patrimoine génétique. Doit-on limiter cette ­liberté aux laboratoires universitaires et aux grandes compagnies privées ? Je suis ­convaincu que non. »

    « A condition de prendre toutes les précautions », insiste George Church, sibyllin. Sam Sternberg, biochimiste à l’université de Berkeley, est plus clair : « Ce qu’il fait avec son kit, c’est formidable. Un moyen de susciter l’intérêt du public pour la science. Mais je suis beaucoup plus réservé sur sa dernière expérience. La science doit être rigoureuse. Faire croire que l’on peut développer ses muscles sans faire de sport, c’est faux. Mais y croit-il seulement ? » A la question, Josiah Zayner montre son bras : « Je le regarde tous les jours ». Et il éclate de rire.

  • American (hoop) dreams
    http://www.julienbrygo.com/american-hoops
    Avec près de trente millions de joueurs occasionnels, le #basket-ball compte parmi les sports les plus populaires aux #États-Unis. Selon qu’il est pratiqué sur le parquet des Chicago Bulls, dans les rues d’un ghetto noir, dans le gymnase d’un lycée public en zone pauvre ou dans l’université d’une petite ville de l’Indiana, il revêt des fonctions sociales très disparates. L’hypercroissance de la National Basket-ball Association (NBA) ces trente dernières années a accentué l’identification des Américains aux stars de la ligue, aussi célèbres et connus que des acteurs de série télévisée. L’exhibition de leurs trajectoires sociales par la NBA et les sponsors du basket-ball permet de remettre en selle le mythe du rêve américain.
    Série d’images réalisées en février-mars 2017 à Chicago et en Indiana pour Le Monde diplomatique


    19 février 2017. Finale de la Ligue des lycées publics de Chicago, sur le parquet de l’Université de Chicago. photo Julien Brygo
    #photographie

  • Un ex-responsable nord-coréen témoigne : « Kim Jong-un sait que son système est en crise »
    https://www.mediapart.fr/journal/international/010617/un-ex-responsable-nord-coreen-temoigne-kim-jong-un-sait-que-son-systeme-es

    Kim Jong-un observant à la jumelle la Corée du Sud. © Reuters Il est l’un des plus hauts responsables nord-coréens à avoir fait défection. À l’été 2016, le diplomate #Thae_Yong-ho est passé au Sud. Dans cet entretien exclusif, il explique pourquoi la #Corée_du_Nord ne renoncera jamais à son programme #nucléaire et balistique. Désormais basé à Séoul, ce dissident milite pour un effondrement du régime de l’intérieur.

    #International #Kim_Jong-Un #missiles_balistiques

    • Pourquoi les Nord-Coréens nous haïssent-ils ? C’est simple, ils se souviennent de la Guerre de Corée. Par Mehdi Hasan
      https://www.les-crises.fr/pourquoi-les-nord-coreens-nous-haissent-ils-cest-simple-ils-se-souviennen

      « Pourquoi nous haïssent-ils ?
      C’est une question qui, en pensant au monde arabo-musulman, a rendu les Américains inlassablement perplexes à la suite des événements du 11 septembre. Actuellement, toutefois, c’est une question qui est de plus en plus posée à propos des Nord-Coréens repliés sur eux-même. . . . . . . . .

      Oui, la guerre de Corée, vous vous rappelez ? Celle qui est coincée entre la deuxième guerre mondiale et la guerre du Vietnam ? La première guerre « chaude » de la Guerre Froide, qui a eu lieu entre 1950 et 1953, et qui depuis a été commodément évacuée de la plupart des discussions et des débats à propos du régime « cinglé » et « dément » de Pyongyang. Oubliée bien que cette guerre particulière ne soit même pas terminée – elle a été suspendue par un accord d’armistice et non par un traité de paix – et bien que ce conflit ait vu les États-Unis commettre de nombreux crimes de guerre, ce qui continue de façonner, peut-être ne faut-il pas en être surpris, la manière dont les Nord-Coréens voient les États-Unis, même si les habitants des États-Unis ignorent béatement le passé de belligérant de leur pays.

      Pour l’histoire, ce sont les Nord-Coréens, et non les Américains ou leurs alliés Sud-Coréens qui ont débuté la guerre en juin 1950, lorsqu’ils ont franchi le 38ème parallèle et envahi le sud. Néanmoins, « ce que les Américains ignorent ou se rappellent à peine, c’est que nous avons tapissé de bombes le Nord pendant trois ans sans trop nous préoccuper des pertes civiles » écrit dans son livre « La guerre de Corée : une histoire » Bruce Cummings, historien de l’Université de Chicago.

      Combien d’Américains, par exemple, sont conscients du fait que les avions américains ont lâché, sur la péninsule coréenne, plus de bombes – 635 000 tonnes, et de napalm – 32 557 tonnes – que pendant toute la campagne du Pacifique contre les Japonais au cours de la seconde guerre mondiale ?
      Combien d’Américains savent que « sur une période de trois ans ou à peu près », pour citer Curtis LeMay, Général de l’Armée de l’Air et chef du Commandement Stratégique Aérien pendant la guerre de Corée, nous avons assassiné… 20% de la population » ?

      Vingt. Pour cent. Par comparaison, les Nazis ont exterminé 20% de la population polonaise présente avant la seconde guerre mondiale. Selon LeMay, « nous sommes allés là-bas pour faire la guerre et nous avons fini par incendier et détruire chaque ville de Corée du Nord. »

      Chaque. Ville. On estime que plus de 3 millions de civils, dont la majorité habitaient le Nord, ont été tués dans les combats.

      Combien d’Américains connaissent les déclarations du secrétaire d’État Dean Rusk ou le représentant de la Cour Suprême William O. Douglas ? Rusk, qui était fonctionnaire au département d’État en charge des Affaires de l’Extrême-Orient pendant la guerre de Corée, a plus tard admis que les États-Unis avaient bombardé « chaque brique posée sur une autre , tout ce qui bougeait ». Il a souligné que les pilotes américains « bombardaient juste cette putain de Corée du Nord. »
      Douglas a visité la Corée au cours de l’été 1952 et a été pétrifié par la « misère, la maladie, la souffrance et la famine, aggravées » par les bombardements des avions de guerre américains qui, à court de cibles militaires, avaient bombardé les fermes, les barrages, les usines et les hôpitaux. « J’ai vu les villes d’Europe meurtries par la guerre, a confessé le représentant de la Cour Suprême, mais je n’avais pas vu la dévastation avant de voir la Corée. » . . . . . . . . .

      Source : https://theintercept.com/2017/05/03/why-do-north-koreans-hate-us-one-reason-they-remember-the-korean-war

  • Voyage au cœur des cellules

    http://www.lemonde.fr/medecine/article/2016/06/13/voyage-au-c-ur-des-cellules_4949567_1650718.html

    Les scènes qui vont suivre sont spectaculaires et à peine croyables. Pourtant elles sont bien réelles. Elles se déroulent chaque seconde, chaque minute dans la moindre des milliards de cellules de notre organisme, sur notre peau, dans notre cerveau, notre foie, nos reins… Et si, par malheur, elles tournent mal, c’est souvent la catastrophe.

    Pour les découvrir, traversons la membrane qui constitue l’enveloppe de ces cellules, petits sacs souples de quelques dizaines de micromètres de large. A l’intérieur flotte un compartiment capital, le noyau, renfermant les précieux chromosomes. Mais, autour, on trouve d’autres molécules tout aussi vitales : des centaines de filaments creux de quelques micromètres de long et 25 nanomètres de diamètre, appelés microtubules. Ils forment un ensemble à peine moins informe qu’un plat de spaghettis, au premier regard, mais tellement plus riche et complexe.

    A l’un des bouts de chacun de ces tubes papillonnent des petits morceaux de molécules trois fois plus petits que le trou du filament. Régulièrement, comme des Lego, ils s’accrochent aux extrémités de la paroi du tube, augmentant peu à peu sa taille, brique par brique, à raison de quelques micromètres par minute. L’assemblage consomme de l’énergie, mais se fait tout seul. Tels des tentacules explorant les abysses, ces protubérances poussent au cœur du cytoplasme cellulaire.

    Soudain, le bel édifice se disloque par la tête, tel un plumeau. Tout le tube peut se défaire, mais le processus peut aussi s’arrêter pour reprendre la construction.

    Ces polymères au comportement si étrange font partie du « squelette » des cellules. Sans lui, ces dernières ne pourraient bouger, trouver leur place au sein des tissus, grandir comme le font les neurones pour se ramifier… Elles mourraient. D’ailleurs, un anticancéreux puissant de l’arsenal chimiothérapique, le Taxol et ses dérivés, agit sur les microtubules en rigidifiant en quelque sorte ce squelette, l’empêchant de se disloquer et de remplir sa fonction. Les cellules, cancéreuses ou non, sont tuées. C’est l’une des premières fonctions des microtubules : construire un squelette rigide, mais pas trop, présent et changeant sans cesse de conformation. Ce n’est pas la seule.

    Approchons non plus de la tête du tube, mais de son corps. Littéralement, on y voit marcher d’autres molécules accrochées à sa surface. Ces dernières sont en fait des moteurs, baptisés ­kinésines ou dynéines, qui après absorption de « pilules » énergétiques, changent la forme de leurs « pattes » et avancent. Sur leur dos, elles transportent des vésicules, des sortes de petits sacs, pleins de protéines utiles au fonctionnement de la cellule. Les unes vont vers la tête du filament ; les autres vers le pied, mais sans anarchie. Dans les neurones, le ballet est encore plus extraordinaire, car ces moteurs peuvent sauter d’un microtubule à un autre, faisant plus d’une dizaine de « sauts » pour parcourir plusieurs centimètres le long des axones, l’une des ramifications les plus importantes des neurones.
    En fait, le réseau de microtubules semble orienter parfaitement ces marcheurs vers la bonne destination. Comme le ferait un réseau ferroviaire ou routier. Sauf qu’il pourrait se faire et se défaire en quelques minutes.

    Du nouveau tous les six mois

    Ce n’est pas tout. Observons maintenant l’un des processus les plus importants de la vie, la division cellulaire ou mitose. C’est-à-dire, à partir d’une cellule mère, la création de deux cellules filles, possédant exactement le même jeu de chromosomes. La membrane s’étire, l’enveloppe du noyau se défait et les chromosomes libérés se voient soudain attrapés par des nuées de microtubules qui s’y accrochent. De part et d’autre de leurs proies, les tubes se rejoignent en deux fuseaux vers deux centrosomes, microscopique point d’ancrage. Puis, des moteurs tirent sur les chromosomes via les « câbles » en microtubules, afin de les séparer en deux lots identiques dans ce qui deviendra deux cellules. Un peu comme si un plat de spaghettis bolognaise rassemblait spontanément au milieu de l’assiette seulement la viande, avant d’en faire deux parts égales… La vie ne tient qu’à ces fils creux.

    Historiquement, c’est en fait avec la mitose que cette histoire de fils a commencé, il y a tout juste cinquante ans. En 1966, Gary Borisy, alors en thèse à l’université de Chicago, trouve enfin la protéine sur laquelle s’accroche la colchicine, un poison connu depuis l’Antiquité égyptienne et qui tue les cellules en empêchant la mitose. Il s’agit de la tubuline, un long polymère formé de deux « perles » de composition très proche qui alternent, baptisées alpha et bêta. Treize filaments à base de ces blocs s’assemblent ensuite en tube pour former les microtubules.

    Cette découverte a été le point de départ d’une série de surprises autour de cette molécule bien moins anodine qu’il n’y paraît, comme l’ont rappelé les quatre cents participants d’un colloque qui s’est tenu à Heidelberg, en Allemagne, du 29 mai au 1er juin. « On croit tout savoir sur les microtubules, et, tous les six mois, il y a du nouveau », constate Michel Bornens, l’un des orateurs de ce congrès et directeur de recherche CNRS à l’Institut Curie.

    Le premier choc a été celui des images. Même si le fuseau mitotique avait été vu au microscope dès le XIXe siècle, il a fallu attendre les années 1970 et des techniques de fluorescence qui repèrent des cibles en y attachant des molécules lumineuses pour découvrir enfin le cytosquelette. « Avec ces outils, on est passé d’une cellule vue comme un sac à quelque chose de plus organisé avec ces filaments en réseau occupant tout l’espace. On a vu la cellule d’un tout autre œil », rappelle Michel Bornens.

    « Ingrédients magiques »

    Une seconde surprise est vite arrivée : le cyto­squelette est en fait très dynamique. Les réseaux se renouvellent complètement en moins d’une heure dans des cellules en ­culture. Les microtubules croissent spontanément par assemblage de plusieurs blocs et se défont tout aussi rapidement, avant de se reformer. « Ce mécanisme ­consomme de l’énergie, et sa compréhension a ­occupé de nombreux laboratoires pendant une quinzaine d’années », raconte Michel Bornens.

    En 1984, Tim Mitchison et Marc Kirschner, à l’université de Californie de San Francisco, baptisent « instabilité dynamique » ce phénomène de fluctuation des polymères, complètement nouveau pour les physico-chimistes. « J’avais proposé “saccade de microtubules”, ce qui en argot signifie “satanés microtubules”, mais nous avons préféré être plus sérieux », explique Tim Mitchison, aujourd’hui à la Harvard Medical School. « C’est une sorte de flou stable. Des assemblages et désassemblages garantissent paradoxalement la stabilité », évoque Carsten Janke (CNRS), organisateur principal du congrès d’Heidelberg, chercheur à l’Institut Curie. « C’est à cause de cette instabilité que nous sommes vivants, en somme ! », complète Marie-France Carlier (CNRS) à l’Institut de Biologie intégrative de la cellule de Gif-sur-Yvette (Essonne), qui a contribué, dans les années 1980, à élucider le mécanisme chimico-physique précis de l’assemblage des microtubules.

    « L’amusant est que le concept d’instabilité dynamique a eu beaucoup de succès, mais qu’il n’est pas si présent in vivo », indique Manuel Théry (CEA), de l’hôpital Saint-Louis, qui a notamment montré que les microtubules se réparent également tout seuls. In vitro, les filaments sont plus courts et droits, alors qu’ils sont plus longs et courbes in vivo. Ces différences témoignent d’une richesse d’acteurs chimiques insoupçonnés. « Plus on regarde, plus on trouve des ingrédients magiques », indique Manuel Théry. En fait, des dizaines de protéines différentes peuvent s’accrocher à ces fils et réguler la machinerie cellulaire.

    Ces travaux ont aussi permis aux chercheurs de comprendre comment les microtubules semblent orienter la cellule. Ils ne sont tout simplement pas des voies de transport à double sens. Leurs deux bouts ont des propriétés chimiques différentes (on dit que la molécule est polarisée), ce qui impose des directions préférentielles pour les moteurs circulant sur ces voies. L’une des conséquences macroscopique majeure est, évidemment, la migration cellulaire : la polarité des microtubules fait que la cellule possède une « tête » et une « queue » et qu’elle peut avancer dans la bonne direction en fonction des stimuli de l’environnement et pas au hasard.

    Pour cette progression, la cellule recourt à un autre membre du cytosquelette, l’actine, un autre réseau de fibres, plus fines. Cette protéine est ­connue aussi comme constituant de nos muscles dont elle permet la contraction, en association avec la myosine. « Les microtubules organisés de manière centralisée sont comme les nerfs, et le réseau d’actine, associé à la membrane de la cellule, les muscles périphériques. Mais avec la dynamique d’assemblage propre à l’échelle cellulaire ! », note Michel Bornens. Tout récemment, des chercheurs de l’université Brandeis ont même montré que ces deux réseaux se parlent : une protéine connue pour s’accrocher au bout d’un microtubule accélère près de vingt fois la croissance de l’active…

    Le « code tubuline » reste à « cracker »

    Auparavant, les chercheurs avaient eu une autre surprise. Il existerait un code tubuline, comme il y a un code génétique, qu’il suffirait de comprendre pour prédire le fonctionnement de cette machinerie des plus complexes. Autrement dit, de l’information serait encodée sur ces tubes, comprise par les différentes protéines qui s’y attachent, et cela guiderait leur action. « Reste à cracker ce code ! », souligne Carsten Janke, l’un des pionniers de cette recherche. « Tous les microtubules sont identiques et, pourtant, ils ont plusieurs fonctions. Les moteurs ne s’accrochent pas partout, comme s’ils savaient lire ce code. C’est magnifique, mais on ne sait pas encore comment ça marche », ajoute Manuel Théry. Plus précisément, chacune des deux perles, alpha et bêta, constituant la tubuline possède une petite queue formée de quelques acides aminés. Cette chaîne, un peu comme la succession des bases A, C, G, T dans l’ADN des chromosomes, peut être modifiée : une « lettre », voire un accent, en moins ou en plus.

    Mais avec de grands effets. Cela peut suffire à modifier le destin des microtubules, comme l’ont montré les travaux pionniers de l’équipe de Carsten Janke depuis 2010. Il soupçonne que ce genre de perturbations pourrait expliquer certaines maladies comme la neurodégénérescence. De même, en avril dernier, une équipe de l’université de Pennsylvanie montrait comment des changements de lettres induisent une contraction du muscle cardiaque différente. « Tout se passe comme si le système avait une sorte de mémoire qui lui permet de fonctionner. C’est un code, mais un code “flou”, agissant par des signaux graduels, comme un rhéostat et non comme des signaux binaires comme en informatique, imagine Carsten Janke. C’est incroyable de voir que cette complexité est gérée par de si petits détails. »

    Cette machinerie laisse rêveur n’importe quel ingénieur. « Quel équivalent se construirait tout seul ? Se réparerait tout seul ? Grandirait d’un coup pour s’évanouir tout aussi rapidement et réapparaître à un autre endroit ? », s’interrogeait dans la revue Nature, le 26 avril, Gary Borisy. « Cela me rappelle un temple japonais vieux de plusieurs siècles et qui semble en parfait état, pour la bonne raison qu’il est démonté et reconstruit tous les vingt ans ! », ajoutait-il, de passage à Paris avant le congrès d’Heidelberg.

    De quoi faire rêver à des matériaux inspirés par ces propriétés qu’aucun ingénieur n’aurait pu imaginer. « C’est l’un des composants les plus jolis de la biologie avec des propriétés d’autoassemblage, d’autoréparation incroyables. Imaginez ce que pourraient faire un matelas ou une chaise ou un circuit électronique qui auraient des états différents entre le repos et l’action. Qui seraient dynamiques, mais pas trop », rêve Manuel Théry. « Evidemment, un problème est que tout cela se passe en milieu liquide. »

    Pour des anticancéreux moins toxiques

    Cette merveille physico-chimique n’intéresse pas seulement pour les questions fondamentales qu’elle pose, tant les pathologies associées aux microtubules sont nombreuses : cancer, microcéphalie, stérilité, neurodégénérescence, maladies cardiaques…

    « Nous devons comprendre pourquoi certaines cellules développent des résistances au Taxol, par exemple », indique Susan Horwitz, professeur au Collège Albert-Einstein de Médecine (New York), qui a découvert l’action du Taxol et qui, avec des chimistes, essaie de modifier légèrement des molécules actives déjà connues pour répondre à cette question ainsi qu’à celle des effets secondaires. Outre le Taxol, l’ixabepilone évite lui aussi la dépolymérisation de la tubuline et fige le cytosquelette, ce qui conduit à la mort cellulaire. A l’inverse, la colchicine, le nocodazol ou la vincristine bloquent la polymérisation et détruisent donc également la cellule. Pour éviter les effets secondaires liés à ces molécules qui affectent aussi bien les cellules cancéreuses que celles normales, l’équipe de l’Institute for Advanced Biosciences, à Grenoble, cible non pas directement les microtubules, mais des régulateurs de leur croissance. Dans la revue Cancer Research du 23 mai, elle a déjà démontré, chez la souris, des effets comparables au Taxol, mais avec une moindre toxicité.

    Ces dernières années, une nouvelle classe de pathologies a émergé : les ciliopathies. Comme leur nom l’indique, elles ont pour point commun des dysfonctionnements des « cils », minces filaments omniprésents dans bon nombre d’organismes : le flagelle des spermatozoïdes bien sûr, mais aussi ceux piquetés en surface de cellules du cerveau, des poumons ou des reins, où ils agitent les fluides présents et servent de capteurs… En cas de dysfonctionnement, c’est la stérilité, des problèmes de mémoire, des maladies rénales (comme la polykystose rénale), ou le syndrome de Bardet-Biedl, qui associe dégénérescence de la rétine et obésité… Et de quoi sont constitués ces cils ? De microtubules ! Ces derniers assurent le rôle mécanique en battant ou en tournant comme une hélice de bateau. Ils servent aussi de support pour le transport de signaux aux deux extrémités des cils. « Jusqu’aux années 2000, les grands pontes de la biologie cellulaire avaient décrété que le cil était un appendice de la cellule sans aucune fonction. Avant de changer d’avis avec la découverte de son lien avec les polykystoses rénales », indique Maxence Nachury, à l’université Stanford, qui a contribué à mettre en évidence le rôle des cils dans la transmission de signaux entre cellules. Juste retour des choses car, dans l’évolution, le système ciliaire est très primitif, ce qui fait des microtubules l’une des plus anciennes molécules du vivant.

    Responsables de défauts cérébraux

    La forte présence de tubuline dans le cerveau et l’importance des microtubules dans la migration cellulaire les rend responsables de bien des défauts cérébraux lorsque la belle mécanique s’enraye. Au congrès d’Heidelberg, Richard ­Vallee (université Columbia) a ainsi pointé un lien entre microtubules et microcéphalies. A l’inverse, les lissencéphalies, caractérisées par l’absence de plis du cortex cérébral, sont connues pour être associées à des mutations génétiques de la tubulaire.

    « Ce congrès était génial », se félicite Carsten Janke, devant tant de résultats et de perspectives. Ces spécialistes n’en font-ils pas trop avec leur molécule phare ? « Chaque biologiste a bien sûr sa protéine favorite et pense qu’elle est au centre du vivant, sourit Michel Bornens, mais les microtubules sont vraiment des polymères magiques. »
    « On parle sans cesse du génome, mais on oublie que c’est grâce aux produits du génome et en particulier aux propriétés d’auto-organisation du cytosquelette que nous fonctionnons », estime Eric Karsenti, Médaille d’or 2015 du CNRS, pionnier des recherches sur les microtubules, qui souligne également l’apport des physiciens et de leurs approches statistiques pour comprendre cette biochimie complexe. L’interdisciplinarité n’est sans doute pas de trop pour démêler tous ces fils…

  • ⭐Connaître la Police. Grands textes de la recherche anglo-saxonne. Les CAHIERS de la SÉCURITÉ INTÉRIEURE. sous la direction de
    http://docplayer.fr/6077266-Connaitre-la-police-grands-textes-de-la-recherche-anglo-saxonne-le

    empiriques issus des sciences humaines, auxquels ce recueil introduit. R aisons d un choix Ainsi donc, ce sont les travaux plus directement inspirés par les sciences sociales (criminologie, sociologie, science politique, gestion) qui constituent l essentiel du matériel ici présenté. Trois critères ont orienté la sélection opérée. Leur place « séminale » dans l univers intellectuel anglo-saxon. On entend par là qu il n a plus été possible, dès lors que cette recherche a été effectuée, d ignorer ses résultats. Le travail de W. A. Westley a considérablement tardé à être publié et n a peut-être pas de ce fait bénéficié de toute la reconnaissance méritée. Il n en reste pas moins le premier travail de terrain systématique sur un service de police, et ses découvertes ont considérablement influencé l École interactionniste de la déviance. De fait, W. A. Westley a été connu par le truchement d un de ses compagnons de l Université de Chicago, H. S. Becker, dans Outsiders. Quinze ans plus tard, après l expérience de Kansas City menée par la Police Foundation, il n était plus possible de continuer à raisonner l activité policière dans la ville comme si les patrouilles préventives, « nez au vent », en étaient nécessairement le mode obligé. Une décennie plus tard, à nouveau, un texte fait date : depuis « Broken Windows », on sait que la relation entre délinquance et sentiment d insécurité est réciproque. Notons incidemment que la republication de la traduction française de ce texte permettra à nombre de ceux qui le citent sans l avoir lu d en prendre connaissance et de vérifier qu il ne s agit nullement ni d un appel frénétique à une répression de tous les instants (sous le slogan « tolérance zéro ») ni d une version américaine sophistiquée du vieil adage « qui vole un œuf vole un bœuf », mais bien plutôt d un avertissement à la police : à ne pas se 19 Connaître la police

  • Succès dans le BDS universitaire :

    CUNY Graduate Students Vote for Academic Boycott of Israel
    Sam Kestenbaum, Forward, le 15 avril 2016
    http://forward.com/news/breaking-news/338760/cuny-graduate-students-vote-for-academic-boycott-of-israel

    L’UofC Divest (Université de Chicago) célèbre le vote de la résolution de désinvestissement
    Le 17 avril 2016
    http://www.aurdip.fr/l-uofc-divest-universite-de.html

    Le syndicat UMass Amherst des salariés étudiants de troisième cycle approuve le BDS
    Le 20 avril 2016
    http://www.aurdip.fr/le-syndicat-umass-amherst-des.html

    #Palestine #BDS #Boycott_universitaire #USA

  • Pourquoi se dépasse-t-on ? - Quartz
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/138141382942

    Quartz revient sur le lancement d’un programme de recherche sur la transcendance lancé par les philosophes Candace Vogler de l’université de Chicago et Jennifer Frey de l’université de Caroline du Sud. Le but de ce programme est de comprendre ce qui nous pousse à nous dépasser. Pour Candace Vogler, l’intuition de ce programme de recherche repose sur l’étude de la différence entre les gens qui sont satisfaits de leur vie et les autres. Pour elle la question du dépassement de soi n’a pas reçu suffisamment d’attention des philosophes. En quoi et comment se connecte-t-on à des projets qui nous dépassent ? Pour faire part de leur enquête, les chercheuses ont lancé un blog dédié (@UchiVirtue) et s’intéressent de savoir en quoi la transcendance nous aide à être heureux, comment cultiver cette “vertu” comme (...)

    #philosophie #quantifiedself

  • Robotisation générale

    http://www.lemonde.fr/robotique/article/2016/01/03/robotisation-generale_4841007_4620106.html

    Dans la série de science-fiction suédoise «  Real Humans  : 100 % humain  », en 2012, des robots humanoïdes dopés à l’intelligence artificielle, les hubots, effectuent tous les travaux pénibles et routiniers et exercent de nombreux métiers dans les services  : magasinier, aide-soignant, domestique, chauffeur, coursier, partenaire sexuel… La plupart des humains se sont défaussés sans regret de ces emplois. Seule une minorité s’oppose aux hubots, des employés mis au chômage qui ont décidé de les détruire comme faisaient les ouvriers luddistes du début du XIXe siècle, canuts lyonnais ou tisserands anglais, avec les métiers à tisser. Car le robot est toujours un voleur de travail.

    Nous aurions tort de croire qu’aujour­d’hui, nous sommes très éloignés de ce scénario de science-fiction. Des études convergentes montrent que de nombreux emplois réservés aux hubots dans la série sont déjà robotisés. Nous ne le percevons pas clairement du fait que ces robots ne sont pas humanoïdes. Mais ils sont omniprésents. Le «  hubot  » ouvrier est une machine-outil équipée de plusieurs bras et de puces de radiodétection qui lui permettent de choisir ses outils. Le hubot coursier est un drone de basse altitude  : chez Amazon, on en teste pour la livraison rapide, jusqu’ici assurée par des hommes. Le hubot aide-soignant s’appelle Tug  : c’est une table roulante équipée d’un œil électronique qui rappelle le personnage R2-D2 de La Guerre des étoiles. Présent dans 140 hôpitaux américains, Tug délivre à la demande des médicaments, de l’eau fraîche et des repas.

    (...)

    Un rapport d’octobre 2014 du cabinet d’études Roland Berger montre, quant à lui, que les gains de productivité liés à l’automatisation du secteur industriel ont représenté 64 % des réductions d’emploi en France entre 1980 et 2012 : soit 1,37 million, un chiffre très au-dessus des pertes dues aux délocalisations (279 000 emplois). Il annonce 42 % des métiers automatisés d’ici à 2030.

    Aux Etats-Unis, mêmes coupes claires. En septembre 2013, deux chercheurs d’Oxford, Carl B. Frey et Michael A. Osborne, publient une étude qui dérange : « L’avenir de l’emploi : à quel point les métiers sont-ils susceptibles d’être numérisés ? ». Ils listent 702 emplois menacés à court terme. Dans les usines en priorité, mais aussi dans les services. Téléconseillers remplacés par des boîtes vocales, secrétariats détrônés par la télétransmission, spécialistes des formalités aujourd’hui informatisées, graphistes sans formation Web, développeurs photo, gardes et surveillants... A moyen terme, transporteurs et coursiers sont, eux aussi, menacés.
    Avec l’arrivée de la Google Car (autorisée à rouler sur des routes californiennes), les grandes marques automobiles (Ford, Tesla ou General Motors) s’intéressent à la voiture sans chauffeur. Des cabinets d’analyse annoncent que 9 % des voitures seront autonomes en 2035 – peut-être 80 % en 2050. Adieu les taxis ?

    En septembre 2012, une enquête Sofres de la Commission européenne montrait que 73 % des Français se méfient des robots parce qu’ils craignent qu’ils détruisent leurs emplois. Ils n’ont donc pas tort. Car la robolution détruit non seulement les emplois ouvriers et ceux des services, mais aussi de nombreux travaux qualifiés, experts. Des emplois dits « cognitifs ». Beaucoup vont disparaître du fait de la sophistication des nouveaux robots équipés d’algorithmes.
    Des exemples ? A la société hongkongaise Deep Knowledge Ventures, spécialisée dans le capital- risque pour les secteurs de santé, l’algorithme d’analyse stratégique Vital siège au conseil d’administration. Il compulse et synthétise les données utiles : brevets disponibles, tests de médicaments, levées de fonds précédentes. Son avis importe à la direction. En Europe, le logiciel Quill (« plume ») remplace déjà les journalistes et les agents chargés de rédiger des brèves, des comptes rendus, des bilans financiers – au Monde, nous l’utilisons pendant les soirées électorales. Quill trie d’énormes quantités d’informations économiques, politiques, sportives, il les compare et donne les résultats au kilomètre, écrits en textes courts, clairs, sans fautes d’orthographe. De quoi justifier l’interrogation du magazine américain Business Week, en avril 2010 : « Les commentateurs sportifs sont-ils vraiment nécessaires ? »

    Autre performance : le logiciel Watson d’IBM parcourt 200 millions de pages en trois secondes, et répond aux questions en langue naturelle. En février 2011, aux Etats-Unis, Watson a gagné en direct au jeu télévisé « Jeopardy ! » face à des joueurs chevronnés. IBM, inventeur du supercalculateur Deep Blue (vainqueur face au champion du monde d’échecs russe Garry Kasparov en 1997), entend le rentabiliser dans le diagnostic médical : il cherchera la mutation génétique d’un patient dans les gigabases de données génomiques.

    Toutes ces machines intelligentes, à court et moyen terme, vont remplacer des employés ou des cadres spécialisés. C’est la « substitution logicielle », comme l’appelle avec tact le fondateur de Microsoft, Bill Gates. Nombre de comptables, de banquiers qui accordent des crédits, de pourvoyeurs de contrats d’assurance, de fonctionnaires chargés de codifier les documents juridiques, de généalogistes, de mathématiciens faisant du calcul économique, de traders, vont être remplacés par des robots, préviennent deux chercheurs du Center for Digital Business du Massachusetts Institute of Technology (MIT), Erik Brynjolfsson et Andrew McAfee. Dans une étude d’octobre 2013, deux économistes de l’université de Chicago, Loukas Karabarbounis et Brent Neiman, montrent qu’entre 2000 et 2012 le taux de chômage de la main-d’œuvre qualifiée a doublé aux Etats-Unis.

    Avec la robolution du travail, c’est donc la question de la spécificité humaine, de son originalité radicale, qui est posée. Dans quelle tâche, quelle activité, l’homme n’est-il pas « remplaçable », pour reformuler l’interrogation de la philosophe Cynthia Fleury, qui s’inquiète dans son nouvel essai des mille façons dont nos sociétés détruisent, chez l’individu, le sentiment d’« irremplaçable » (Les Irremplaçables, Gallimard) ? Quelle est la « valeur ajoutée » de l’homme, demande le directeur du cabinet de conseil Roland Berger, Charles-Edouard Bouée, coauteur de l’essai Confucius et les automates (Grasset, 2014) ?
    Bruno Bonnell, lui, se fait l’avocat du diable. « Le propre de l’humain est d’être un Homo faber, il a toujours fabriqué des outils et des machines pour alléger et améliorer son travail. Le robot perpétue cette lignée, il libère l’homme des tâches pénibles, il le rend moins esclave. L’homme va enfin pouvoir s’acquitter de tâches dignes de lui. » Le terme « robot », rappelle-t-il, a été utilisé pour la première fois par l’écrivain tchèque Karel Capek (1890-1938) dans sa pièce de science-fiction R.U.R., en 1920. Il vient du tchèque robota, qui signifie « corvée ». Cette idée d’un robot libérant l’homme d’un emploi indigne était partagée par quelques figures du monde ouvrier révolutionnaire
    du XIXe siècle. Ainsi le socialiste libertaire Paul Lafargue (1842-1911) écrivait-il en 1880, dans Le Droit à la paresse : « Les grands philosophes du capitalisme (...) ne comprennent pas encore que la machine est le rédempteur de l’humanité, le dieu qui rachètera l’homme des “sordidae artes” [les arts sordides] et du travail salarié, le dieu qui lui donnera les loisirs et la liberté ».

    Alors, quelle activité en propre restera-t-il aux humains face à des robots habiles, véloces et calculateurs ? Le philosophe Dominique Lestel, dans son ouvrage A quoi sert l’homme ? (Fayard), questionne la fascination mortifère de notre époque pour les machines, le robot et le post-humain : cette passion a fini par nous faire négliger, et même haïr, la nature et le vivant, estime-t-il, mais aussi tout ce qu’il y a de convivial, d’attachement, d’empathique, d’historique, d’artistique dans l’homme – dans ce corps souffrant doué de culture et de sentiments. De son côté, le philosophe américain Peter Asaro, une figure de l’opposition aux « armes létales autonomes » ou robots tueurs, attire l’attention depuis des années sur les questions de morale et de droit – proprement humaines – soulevées par la cohabitation avec des machines autonomes.

    Il se demande qui sera responsable si la Google Car écrase un passant ? Ou encore qui va répondre des crimes d’un robot soldat qui commet un carnage ? Autre exemple : l’arrivée des drones commerciaux exige qu’on régularise l’ouverture de couloirs aériens de transit à haute vitesse, situés entre 6 et 120 mètres. Doit-on les autoriser en ville ? Le grand public aura-t-il le droit de les utiliser ? A qui s’adresser si le colis d’un drone tombe sur une tête ? Ces réflexions nous rappellent que les humains se poseront toujours des questions auxquelles les machines ne pensent pas. C’est bien là une des qualités intrinsèques des hommes : ils rêvent à une vie meilleure, ils se préoccupent de leurs enfants, de leur vie sociale, ils éprouvent de la compassion, ils sont moraux, ils s’interrogent sur l’usage des machines, ils réfléchissent – comme l’écrivain de science-fiction Isaac Asimov – aux « lois de la robotique ».

    D’ores et déjà, nombre de philosophes, de juristes, d’éthiciens, de spécialistes de l’intelligence artificielle réfléchissent au nouveau champ juridique ouvert par l’omniprésence des robots. C’est beaucoup de travail en perspective : un nouveau droit, des déontologies doivent être mis en œuvre. On peut ainsi imaginer que cette spécificité tout humaine et ses exigences vont générer de nouveaux métiers, du fait même de notre nouvelle cohabitation avec des robots.

    C’est aussi ce que pronostique une analyse publiée en août 2013, dans le New York Times, par les économistes David H. Autor et David Dorn : bien des métiers résisteront à la robotisation en mettant en avant leurs qualités humaines. Car les hommes ne supporteront pas de communiquer seulement avec des machines – voyez l’inhumanité des répondeurs automatiques et des bornes d’information. Face aux robots, avancent les deux économistes, les personnes combinant une qualification technique et des comportements relevant du savoir-faire « relationnel », de l’« esprit pédagogique », de la « capacité d’abstraction », de la « conception », de l’« adaptabilité psychologique », du sens de la « résolution des problèmes » – tout ce qui relève du « non-routinier » et de la « flexibilité », c’est-à- dire de l’« uniquement humain » –, maintiendront leur travail.

    Dans les services, ce sera le cas pour les infirmières praticiennes, les techniciens des métiers médicaux, les représentants auprès de la clientèle, mais aussi les plombiers, les électriciens, les chauffagistes, les charpentiers, les créateurs d’applications, les réparateurs de robots et de machines – tous ceux qui offrent un travail personnalisé et créatif, au-delà de leur seul emploi. Lawrence Katz, un économiste du travail à Harvard, parle d’un prochain envol des « nouveaux artisans », capables de créations originales, proprement humaines, tout en utilisant l’ingéniosité des machines. Dans les métiers cognitifs, tous les emplois relevant de l’enseignement, de l’éducatif, du coaching, de l’esprit de synthèse, mais aussi des métiers créatifs – concepteurs de cuisines, de design, en architecture, en ergonomie... – résisteront, proposant des services inédits.

    Ces économistes défendent les douleurs inévitables de la « destruction créatrice » apportée par l’innovation technologique, une des lois d’airain du capitalisme, d’après l’économiste autrichien Joseph Schumpeter (1883-1950) : des machines nouvelles mettent les hommes au chômage puis des cycles de création d’emplois suivent. Aux Etats-Unis, le président du think tank Information Technology & Innovation Foundation, Rob Atkinson, avançait en septembre 2013, dans la Technology Review du MIT, que les pertes de travail dues à la robolution permettent aux entrepreneurs de réinvestir : « Quand une machine remplace un travailleur, un effet de second ordre se produit : l’entreprise qui l’utilise économise de l’argent, qui est réinjecté dans notre économie. »

    Créateur d’une entreprise de robotique, Bruno Bonnell tient un raisonnement proche : « Nous avons perdu des milliers d’emplois dans le transport à cheval avec l’arrivée de la voiture. Mais l’industrie automobile en a créé par la suite des dizaines de milliers. Aujourd’hui, les entreprises qui font des gains de productivité avec les robots vont réinvestir dans des start-up innovantes, la création de logiciels, d’applications, les solutions écologiques, tous les métiers où l’invention humaine est indispensable. » Dans un monde de robots, l’« uniquement humain » reste irremplaçable.

  • Boycott d’Israël ! Appel de deux universitaires sionistes américains
    Steven Levitsky est professeur d’administration publique à l’Université Harvard. Glen Weyl est professeur adjoint d’économie et de droit à l’Université de Chicago.

    Un texte important paru dans le Washington Post :
    https://www.washingtonpost.com/opinions/a-zionist-case-for-boycotting-israel/2015/10/23/ac4dab80-735c-11e5-9cbb-790369643cf9_story.html?postshare=9811445693

    Traduit ici :
    http://blogs.mediapart.fr/blog/stephane-m/281015/boycott-disrael-vite-appel-duniversitaires-sionistes-americains

    Nous sommes des sionistes de toujours . Comme d’autres Juifs progressistes, notre soutien à Israël a été fondé sur deux convictions : d’abord, que l’Etat était nécessaire pour protéger notre peuple de futures catastrophes ; et, deuxièmement, que tout Etat juif serait démocratique, embrassant les valeurs des droits humains universels que beaucoup ont considéré comme une leçon de l’Holocauste. Les mesures antidémocratiques prises dans la recherche de la survie d’Israël, comme l’occupation de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, et le déni des droits fondamentaux aux Palestiniens qui y vivent, nous les avions comprises comme étant temporaires.

    Mais nous devons faire face à la réalité : L’occupation est devenue permanente. Près d’un demi-siècle après la Guerre des Six Jours, Israël est installé dans le régime d’apartheid contre lequel beaucoup de ses anciens dirigeants nous avaient mis en garde. La population des colons en Cisjordanie a été multipliée par 30 : d’environ 12 000 colons en 1980 à 389 000 aujourd’hui. La Cisjordanie est de plus en plus considérée comme faisant partie d’Israël, la ligne verte délimitant les territoires occupés ayant été effacée de nombreuses cartes.

    ...

    Nous sommes à un moment critique. La croissance des colonies et les tendances démographiques vont bientôt anéantir la capacité d’Israël à changer de cap.

    ...
    C’est donc, à contrecœur, mais résolument, que nous refusons de nous rendre en Israël , que nous boycottons les produits qui y sont produits et que demandons à nos universités de ne plus s’investir dans des relation avec Israël , et à nos représentants élus de cesser l’aide à Israël . Jusqu’à ce qu’Israël s’engage sérieusement dans un processus de paix qui, soit mette en place un Etat palestinien, soit garantisse la pleine citoyenneté démocratique souverainne aux Palestiniens vivant dans un Etat unique, nous ne pouvons pas continuer à soutenir des gouvernements dont les actions menacent la survie à long terme d’Israël.

    • Bizarre, je me rend compte que je suis pas le seul finalement à trouver que sa réflexion et sa manière de l’exposer laisse toujours planer un doute sur la question de savoir s’il défend l’institution en place ou non. Comme le dit Alain Badiou, il ne tranche pas son discours en omettant de déclarer que premièrement nous sommes en oligarchie, mot qu’il n’emploie jamais lorsqu’on l’écoute.

      Je retiens l’idée qu’il resouligne tout à la fin de l’interview, en disant que la démocratie n’est pas une théorie ou un produit qu’on peut vendre ou exporter clé en main, comme le font les pays riches occidentaux, mais une #expérimentation (au sens de l’arnarchisme, si j’ai compris).

      Dans l’expérimentation en question, j’aurais aimé qu’il insiste davantage sur les formes égalitaires et autogestionnaires d’expérimentation. Qu’il parle concrètement des possibilités de mettre en oeuvre cette égalité politique, qui à mon avis est la ligne de rupture entre faux_démocrates (les professionnels de la politiques, les appareils politiques, les intellectuels au service du pouvoir, etc) et vrais_démocrates (ceux qui dénoncent cette oligarchie).

      PS : expérimentation —> expérience

    • Ce « réformisme » là n’est que l’autre nom de la contre révolution. Ce type est l’un innombrables dirigeants CFDT sur lesquels a pu compter le socialisme français dès son arrivée au pouvoir en 1981 pour mater la société.

      Enquête sur la Fondation Saint-Simon
      Les architectes du social-libéralisme, par Vincent Laurent, septembre 1998, aperçu car #paywall
      https://www.monde-diplomatique.fr/1998/09/LAURENT/4054

      « Menaces de dépression. » Pour la première fois, le « Financial Times » a reconnu les risques qui pèsent désormais sur la planète. Les plans de sauvetage massifs du FMI sont incapables de colmater les brèches (lire « La crise menace les digues de l’économie mondiale »). Les marchés européens et nord-américains pourraient être frappés à leur tour, ce qui menacerait la #croissance qui s’amorce. Pour les dirigeants de la gauche française, qui tablent sur cette dernière, les lendemains risquent d’être difficiles. Sont-ils prêts pour une nouvelle donne ? Il leur faudra d’abord se dégager des dogmes qui fondent l’action des gouvernants. Ces évidences ont été nourries par des « boîtes à idées » publiques et privées, comme la Fondation Saint-Simon, servant de pont entre droite et gauche. Des gouvernements #socialistes peuvent, par exemple, #privatiser avec autant d’entrain que des équipes conservatrices. Lorsque les responsables reprennent les idées développées par ces fondations, ils expliquent qu’elles ont pour auteurs des « #experts ». Combien de temps ces « vérités » résisteront-elles à la pression de la réalité sociale ?

      Dans le sixième arrondissement de Paris, la Fondation Saint-Simon occupe un espace d’une centaine de mètres carrés au rez-de- chaussée d’un immeuble cossu situé au 91 bis de la rue du Cherche-Midi. Cette association loi 1901 (en dépit de ce que peut laisser penser son nom) a vu le jour en décembre 1982 dans l’un des salons de l’hôtel Lutétia, sous l’impulsion de François Furet et de MM. Pierre Rosanvallon, Alain Minc, Emmanuel Le Roy-Ladurie, Pierre Nora, Simon Nora et Roger Fauroux. Ce dernier raconte : « Nous avons pensé qu’il fallait que le monde de l’#entreprise et celui de l’Université se rencontrent. (...) Nous sommes rapidement arrivés à la conclusion que ces rencontres ne pouvaient être fécondes et durables que si nous avions des actions concrètes à mener, ce qui exigeait un cadre juridique et de l’argent. Alors nous avons cherché des adhérents, d’où un aspect club. Chacun a rassemblé ses amis. François Furet et Pierre Rosanvallon dans l’Université, Alain Minc et moi dans le monde de l’entreprise. »

      Ces confrontations auraient eu pour objet de surmonter « l’indifférence, l’incompréhension et même la défiance » entre ces deux planètes (Université, entreprise) et de favoriser « une fertilisation croisée », assise sur des « besoins » réciproques. Président de Saint-Gobain, M. Roger Fauroux avait, avant d’implanter une usine de verre en Iran, vérifié les ressources du pays en hydrocarbures, mais omis de prendre en compte l’influence chiite à la veille de la révolution islamique. Tirant les leçons d’une telle expérience, il souligne le « besoin de sciences sociales » que ressentiraient des chefsd’entreprise.

      Or, de leur côté, des intellectuels souhaitaient eux aussi, selon lui, ne pas se cantonner à la sphère spéculative et sortir de « leur tour d’ivoire, où n’arrivaient de l’#économie que les échos des catastrophes sociales ». Traduction immédiate : François Furet et Pierre Rosanvallon participèrent aux conseils d’administration de filiales de Saint-Gobain...

      La Fondation Saint-Simon
      http://www.fondation-copernic.org/spip.php?article106

      La Fondation Saint-Simon a été fondée en décembre 1982, sous l’impulsion de François Furet et Roger Fauroux (co-présidents), Pierre Rosanvallon (secrétaire général), Alain Minc (trésorier), Emmanuel Le Roy-Ladurie, Pierre Nora, Simon Nora, bientôt suivis par Jean-Claude Casanova, Jean Peyrelevade et Yves Sabouret (administrateurs). Il s’agissait de « développer l’analyse du monde contemporain », comme le Club Jean Moulin l’avait fait en son temps. Roger Fauroux se souvient de ces débuts dans Le Débat (1986, n°40) : « Nous avons pensé qu’il fallait que le monde de l’entreprise et celui de l’Université se rencontrent. [...] Nous sommes rapidement arrivés à la conclusion que ces rencontres ne pouvaient être fécondes et durables que si nous avions des actions concrètes à mener, ce qui exigeait un cadre juridique et de l’argent. Alors nous avons cherché des adhérents, d’où un aspect club. Chacun a rassemblé ses amis. François Furet et Pierre Rosanvallon dans l’Université, Alain Minc et moi dans le monde de l’entreprise . » Alain Minc, reformulant la rhétorique aronienne, parle d’une alliance entre « la gauche intelligente et la droite intelligente » (Les Echos, 4-5 avril 1997).

      Pendant 17 ans, la Fondation va rassembler l’élite dirigeante française. Aux côtés de François Furet, on trouve donc Roger Fauroux (énarque et inspecteur des finances, successivement président de Saint Gobain, directeur de l’ENA, ministre de l’industrie dans le gouvernement de Michel Rocard de 1988 à 1991), Pierre Rosanvallon (ancien conseiller d’Edmond Maire, devenu directeur de l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales, directeur du Centre de recherches politiques Raymond Aron, professeur au Collège de France), Alain Minc (passé par Saint-Gobain et l’italien Benedetti, conseiller économique d’Edouard Balladur, par qui il est nommé au conseil d’administration d’Air France, avant de se rallier à Lionel Jospin, administrateur d’Yves Saint Laurent, consultant auprès de plusieurs grands chefs d’entreprises, dont François Pinault, président du conseil de surveillance du Monde et président de la société des lecteurs), Simon Nora (grand commis de l’Etat, l’un des fondateurs de L’Express puis du Point, alors directeur de l’ENA, qui rejoindra la banque d’investissement américaine Shearson Lehman Brothers en 1986). Les saint-simoniens sont des philosophes (Alain Finkielkraut, Edgar Morin, Luc Ferry), des éditeurs (Pierre Nora des éditions Gallimard, Yves Sabouret d’Hachette), mais surtout des journalistes (Françoise Giroud de L’Express, Jean Daniel, Jacques Julliard et Laurent Joffrin du Nouvel observateur, Franz-Olivier Giesbert du Figaro, Serge July de Libération, Jean-Marie Colombani du Monde, Albert du Roy de L’Evénement du Jeudi, Jean Boissonat de L’Expansion, Alain Duhamel), des journalistes de télévision (Anne Sinclair, Christine Ockrent, Jean-Pierre Elkabbach, Michèle Cotta), des patrons de presse (Jacques Rigaud, président de la CLT (RTL), membre du conseil de surveillance de Bayard-Presse (La Croix), Marc Ladreit de Lacharrière, président de Fimalac, vice-président de L’Oréal, qui contrôle la SOFRES et diverses publications (Le Spectacle du Monde, Valeurs actuelles...), également vice-président de la Fondation Agir Contre l’Exclusion de Martine Aubry), des hauts fonctionnaires (Pierre-Yves Cossé, commissaire général au Plan), des patrons d’entreprise (Jean-Luc Lagardère, président du groupe Matra-Hachette, Antoine Riboud, président de Danone, Jean-Louis Beffa, président de Saint-Gobain, ancien vice-président de la Compagnie Générale des Eaux, Maurice Lévy, PDG de Publicis), des banquiers (Jean-Claude Trichet, gouverneur de la banque de France, Michel Albert, membre du conseil de la politique monétaire de la Banque de France, Jean Peyrelevade président du Crédit Lyonnais, René Thomas, président de la BNP), et des politiques (Martine Aubry, Robert Badinter, Jean-Paul Huchon, Bernard Kouchner), dont certains venus de l’entreprise (Francis Mer, directeur général d’Usinor-Sacilor, Christian Blanc, président d’Air France) ou allés à elle (Philippe Pontet, conseiller ministériel auprès de Valéry Giscard d’’Estaing).
      Au nombre des contributeurs de la Fondation, on compte la Caisse des dépôts, Suez, Publicis, la Sema, le Crédit local de France, la banque Worms, Saint-Gobain, BSN Gervais-Danone, MK2 Productions, Cap Gemini Sogeti, Saint- Gobain... La Fondation Olin verse à elle seule quelque 470 000 dollars à François Furet, enseignant à l’université de Chicago depuis 1985, au titre de son programme d’étude des révolutions américaine et française, à l’époque de leur bicentenaire . Environ 100 membres cooptés participent à des rencontres régulières à huis clos. C’est rue du Cherche-Midi que se tient le déjeuner-débat mensuel organisé autour de l’exposé d’un des membres ou d’un invité. Helmut Schmidt et Raymond Barre, Mgr Lustiger, Robert Badinter, Jacques Chirac, Edmond Maire, Michel Rocard, Laurent Fabius, Valéry Giscard d’Estaing... se sont succédé au siège de la Fondation. La quasi-totalité des premiers ministres français y ont commenté leur politique. Un cercle plus large de 500 personnes participe sur demande à des séminaires interdisciplinaires, tandis qu’un public plus vaste reçoit une note de synthèse mensuelle. L’activité principale de la Fondation regarde la réunion de groupes de réflexion traitant des questions économiques, sociales ou internationales. Les travaux sont édités sous forme d’ouvrages ou de notes. Ces travaux s’adressent surtout à des hommes politiques, chefs d’entreprise, cadres supérieurs, hauts fonctionnaires, ainsi qu’à quelques intellectuels et à un nombre croissant de journalistes, économiques notamment. Certains de ces textes sont parfois publiés à l’extérieur, dans Le Nouvel Observateur, Esprit, Le Débat, Politique internationale, etc. La Fondation diffuse aussi des livres : elle dirige la collection « Liberté de l’esprit », aux éditions Calmann-Lévy.
      La Fondation Saint-Simon s’est dissoute en 1999. Selon Pierre Rosanvallon, elle avait « accompli sa mission ». Le bilan de la Fondation Saint-Simon a été salué de tous côtés : « Elle a œuvré à une véritable mutation du débat socio-politique en France », déclarait Denis Segrestin, professeur de sociologie et directeur du Cristo.
      La canonisation libérale de Tocqueville (Encadré 17, Chapitre 3), Claire Le Strat et Willy Pelletier, Syllepse, 2006.

      Parenthèse d’actu, si souvent oubliée : Aubry en a « ralbol de Macron » lit on dans le journal. Elle fut pour sa part non pas banquière mais pédégére dune des plus grosses boites française, ex bras droit de Jean Gandois, ex président du CNPF (ancêtre du Medef) à la direction de Péchiney.

    • Une recherche sur Wikipédia sur Pierre Nora, cofondateur avec Pierre Rosanvallon de la Fondation Saint Simon, et notamment ayant un certain pouvoir et un certain rôle dans le monde de l’édition :

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre_Nora#Critiques_et_controverses

      Le pouvoir certain de Pierre Nora dans le monde de l’édition française l’a exposé à des critiques. Ainsi, il refuse en 1997 de faire traduire l’ouvrage d’Eric Hobsbawm The Age of Extremes (1994), en raison de l’« attachement à la cause révolutionnaire » de son auteur.

    • you’re welcome. une chose étrange est le peu de consistance de ce que dit Badiou face à ce gars (Rosanvallon est depuis longtemps membre du #Siècle), comme si il voulait croire que les derniers entrechats de Rosanvallon sur la scène intellectuelle (démocratie bla bla bla) constituait une amorce de retour critique... c’est pourquoi j’ai posé de maigres références pour situer rapido la #fondation_Saint_Simon, dont le rôle dans la glorification socialiste de l’entreprise « seule productrice de richesse » (comme il fut dit autrefois du travail...) et « coeur de la société », dès les années 80, préparait la « #refondation_sociale_patronale » qui donna lieu à la création du Medef à la fin des années 90.

      Dès l’orée des années 80, le P.S est l’ardent promoteur colberto-saint simonien des intérêts de la grand industrie (précarisation de l’emploi ++ et licenciements massifs), tout en faisant l’apologie de l’entrepreneur « individuel » (Tapie nommé ministre...) comme forme de vie exemplaire, à reproduire par chaque un.

      #domination ; succès de la #lutte_de_classe (la leur)

    • Finalement, est-il possible de prendre partie pour la démocratie au sens ethymologique et grecque du terme, lorsqu’on appartient à des clubs privés qui maintiennent en place l’#oligarchie ? En effet le nombres de publications et de conférences sur le thème de l’#égalité ("La société des égaux" par exemple) de Pierre Rosanvallon pousse à penser qu’il est défenseur et promoteur de la démocratie, et que ses recherches vont dans ce sens. Mais avec un doute qui peut émerger en arrière fond.

      Lorsqu’on le présente dans les médias, ce qui est drôle c’est qu’on ne restitue pas son parcours académique, le fait qu’il fait partie des universitaires qui se sont rapprochés de l’oligarchie ou de la #synarchie.

      cc @colporteur

      PS : mais la question à se poser est « à qui ses recherches s’adressent véritablement ; quel sont les destinataires du message ? », et la réponse est certainement l’élite et l’oligarchie.

    • Un complément d’info qui répond à sa façon à la question à qui s’adresse cet « expert » (et bien d’autres), à nous tous pour nous coloniser le temps de cerveau disponible et corrompre la réflexion.
      Pierre Rosanvallon, un évangéliste du marché omniprésent dans les médias, Acrimed
      http://www.acrimed.org/Pierre-Rosanvallon-un-evangeliste-du-marche-omnipresent-dans-les-medias

      État, experts, média, telle est la multitudinaire sainte trinité du dieu économie, ou si on préfère, de la #politique_du_capital.

  • Comment rendre les groupes plus astucieux - Harvard Business Review
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/104315080455

    Cass Sunstein (@casssunstein, Wikipédia), le père de l’économie comportementale (voir notre dossier) et Reid Hastie, professeur de science comportementale à l’université de Chicago, publient Plus sage : aller au-delà de la pensée de groupe pour rendre les groupes plus intelligents que la Harvard Business Revue synthétise longuement dans son dernier numéro. Le plus souvent, nous prenons des décisions en groupe. Mais ce n’est pas sans difficulté, comme le résume le concept de “pensée de groupe”, théorisé par le psychologue Irving Janis, qui montrait que les groupes ont tendance à chercher une forme d’accord global plutôt que d’appréhender de manière réaliste une situation. Depuis ces recherches dans les années 70, la recherche s’est beaucoup intéressée au fonctionnement des équipes, mais sans que leurs apports (...)

    #intelligence_collective

  • THÉORIES DU COMPLOT • Les Américains champions de la #conspiration | Courrier international
    http://www.courrierinternational.com/article/2014/07/17/les-americains-champions-de-la-conspiration-0

    Le virus de la #théorie_du_complot touche plus d’un Américain sur deux, d’après une récente étude de l’université de Chicago ; 55 % des personnes interrogées par les chercheurs ont dit adhérer à au moins une théorie du complot parmi celles qui leur étaient présentées. Très peu, néanmoins, souscrivaient à plusieurs théories, selon cette récente étude reprise par le magazine The Smithsonian.

    L’enquête montre aussi la grande familiarité des Américains avec ces thèses : la plupart des personnes interrogées avaient entendu parler des théories qui leur étaient soumises. Enfin, l’étude illustre la propension des Américains à croire aux théories du complot : 10 % des personnes sondées se disaient convaincues par une théorie que les chercheurs venaient tout juste d’inventer.

    #Etats-Unis

  • De l’affinité naturelle entre néo-conservatisme et néo-libéralisme

    "Si l’État néolibéral est intrinsèquement instable, qu’est-ce qui pourrait le remplacer ? Aux États-Unis, le néo-conservatisme entend clairement apporter des réponses à cette question. Réfléchissant à l’histoire récente de la Chine, Wang suggère également que, au niveau théorique, le « néo-autoritarisme », le « néo-conservatisme », le « libéralisme classique », le fondamentalisme du marché, la modernisation nationale (…) : tous ces discours entretiennent, d’une manière ou d’une autre, une relation étroite avec la constitution du néolibéralisme. Le fait que ces expressions se soient successivement substituées les unes aux autres (et même qu’elles soient mutuellement contradictoires) donne à voir les transformations de la structure du pouvoir, aussi bien dans la Chine contemporaine que dans le monde contemporain en général.

    Il reste à voir si cela débouchera sur une reconfiguration plus générale des structures de gouvernance à travers le monde. Quoi qu’il en soit, il est intéressant de noter l’apparente convergence entre la néolibéralisation d’États autoritaires comme la Chine ou Singapour et l’autoritarisme croissant qui se manifeste dans des États néolibéraux comme les États-Unis et la Grande-Bretagne. Que l’on songe à la manière dont ont évolué, au États-Unis, les réponses apportées à l’instabilité intrinsèque de l’État néolibéral.

    Comme les néolibéraux qui les ont précédé, c’est au sein des universités que les « néo-cons » ont longtemps cultivé leurs idées sur l’ordre social (Léo Strauss, à l’université de Chicago, jouissait d’une influence significative), mais aussi dans des think tanks généreusement dotés ou encore dans des publications influentes (comme Commentary). Les néo-conservateurs américains défendent le pouvoir des milieux d’affaires, l’initiative privée et la restauration du pouvoir de classe. Aussi le néo-conservatisme est-il parfaitement en phase avec le programme néolibéral fondé sur le gouvernement des élites, la défiance à l’égard de la démocratie et la garantie de la liberté des marchés. Il s’écarte toutefois des principes du néolibéralisme pur sur deux points fondamentaux : premièrement, il prône l’ordre comme réponse au chaos des intérêts individuels ; deuxièmement, il fait de la moralité le ciment nécessaire pour maintenir l’intégrité du corps politique face aux dangers extérieurs et intérieurs.

    Par cette exigence d’ordre, le néo-conservatisme s’inscrit dans le prolongement du néolibéralisme, dont il dévoile le caractère autoritaire. Mais il avance aussi des réponses qui lui sont propres à l’une des contradictions centrales du néolibéralisme. Si, comme l’a dit Thatcher, il n’y a « pas de société mais seulement des individus », alors le chaos des intérêts individuels pourrait très bien finir par l’emporter sur l’ordre. L’anarchie du marché, de la concurrence et d’un individualisme débridé (espoirs, désirs, inquiétudes et peurs individuels ; choix de styles de vie, d’habitudes et d’orientations sexuelles ; modes d’expression de soi et comportement avec les autres) crée une situation de plus en plus ingouvernable, qui pourrait conduire à la rupture de tous les liens de solidarité, voire à l’anarchie et au nihilisme.

    Dans ces conditions, un certain degré de coercition apparaît nécessaire pour restaurer l’ordre. Les néo-conservateurs voient dans la militarisation un antidote au chaos des intérêts individuels et sont particulièrement enclins à souligner les menaces, réelles ou imaginaires, qui pèsent sur l’intégrité et la stabilité de la nation. Aux États-Unis, cela revient à laisser libre cours à ce que Hofstadter appelle « le style paranoïaque de la politique américaine », qui présente une nation assiégée, menacée par des ennemis intérieurs et extérieurs. Ce style de politique a une longue histoire aux États-Unis. Le néo-conservatisme n’est pas nouveau, et depuis la Deuxième Guerre mondiale il a trouvé refuge au sein d’un puissant complexe militaro-industriel qui a tout intérêt à la militarisation permanente. Mais avec la fin de la Guerre froide, qui pouvait bien menacer la sécurité des États-Unis ? L’Islam radical et la Chine sont alors apparus comme les deux principaux ennemis extérieurs, et les dissidents de l’intérieur (les Davidiens brûlés à Waco, les milices qui ont soutenu l’attentat à la bombe d’Oklahoma City, les émeutes qui ont suivi le passage à tabac de Rodney King à Los Angeles, et enfin les désordres qui ont éclaté à Seattle en 1999) ont fait l’objet d’une surveillance accrue. L’émergence bien réelle de la menace de l’islam radical au cours des années 1990, qui a atteint son apogée avec le 11 Septembre, est finalement apparue comme l’objet principal d’une guerre permanente contre « le terrorisme », qui exigeait, pour assurer la sécurité de la nation, une militarisation à la fois extérieure et intérieure. Si la menace révélée par les deux attentats contre le World Trade Center appelait bel et bien une réponse militaire ou policière, les néo-conservateurs, une fois au pouvoir, ont mis en œuvre une militarisation du pays et de sa politique étrangère que beaucoup jugeaient disproportionnée.

    Le néo-conservatisme a longtemps attendu son heure en coulisses. Ce mouvement hostile à la permissivité liée à l’essor de l’individualisme cherche à restaurer les valeurs morales pour en faire le centre de gravité du corps politique. Cette possibilité est, d’une certaine manière, déjà esquissée dans le cadre des théories néolibérales qui, « en mettant en question les fondements politiques des modèles interventionnistes de pilotage économique (…) ont réintégré dans l’économie des questions de morale, de justice et de pouvoir - du moins à leur manière ». Ce que font les néo-conservateurs, c’est modifier la « manière » dont de telles questions sont débattues. Leur intention est de contrer les effets dissolvants du chaos des intérêts individuels que le néolibéralisme produit immanquablement. Ils ne s’écartent nullement du programme néolibéral de construction ou de restauration du pouvoir de la classe dominante. Mais ils cherchent à assurer une légitimité à ce pouvoir et à exercer un contrôle social qui passerait par la création d’un climat consensuel autour d’un ensemble cohérent de valeurs morales. Cela soulève immédiatement la question suivante : quelles valeurs morales doivent prévaloir ? Il serait tout à fait possible, par exemple, d’en appeler au système libéral des droits de l’homme, puisque, après tout, comme l’affirme Mary Kaldor, le militantisme en faveur des droits de l’homme vise « non seulement l’intervention pour défendre les droits humains, mais aussi la création d’une communauté morale ». Aux États-Unis, les doctrines de l’« exceptionnalisme » et la longue tradition de combat pour les droits ont donné naissance à des mouvements moraux mobilisés autour de questions comme les droits civiques, la faim dans le monde et la philanthropie, mais aussi à un fanatisme missionnaire.

    Toutefois, les valeurs morales qui sont désormais centrales pour les néo-conservateurs doivent être comprises comme des produits de la coalition particulière constituée dans les années 1970, entre, d’une part, l’élite sociale et les milieux d’affaires soucieux de restaurer leur pouvoir de classe, et, d’autre part, la base électorale gagnée au sein de la « majorité morale » d’une classe ouvrière blanche mécontente. Les valeurs morales touchaient au nationalisme culturel, à la droiture morale, au christianisme (de type évangélique), aux valeurs familiales et au droit à la vie, en profonde opposition aux nouveaux mouvements sociaux comme le féminisme, la défense des droits des gays, la discrimination positive et l’écologie. Sous Reagan, cette alliance était essentiellement d’ordre tactique, mais le désordre intérieur des années Clinton a propulsé le thème des valeurs morales en tête du programme républicain de George Bush fils. Il forme aujourd’hui le noyau du programme moral du mouvement néo-conservateur.

    On aurait tort de voir dans ce tournant néo-conservateur une exception américaine, même s’il l’est sous certains aspects. L’affirmation des valeurs morales repose en grande partie sur les idéaux de la nation américaine - la religion, l’histoire, la tradition culturelle, etc. -, des idéaux qui ne sont nullement l’apanage des États-Unis. Cela nous ramène à l’un des aspects les plus troublants de la néolibéralisation : la curieuse relation qu’y entretiennent l’État et la nation. En principe, la théorie néolibérale ne voit pas la nation d’un bon œil, y compris lorsqu’elle prône un État fort. Pour que le néolibéralisme s’épanouisse, il faut couper le cordon ombilical qui, dans le libéralisme intégré, rattache l’État à la nation. C’était particulièrement vrai dans des États qui, comme le Mexique ou la France, avaient une forme corporatiste. Le Partido Revolucionario Institucional au Mexique a eu longtemps pour mot d’ordre l’unité de l’État et de la nation, mais cette unité s’est défaite peu à peu, au point qu’avec la néolibéralisation conduite dans les années 1990, une bonne partie de la nation s’est retournée contre l’État. Le nationalisme est, depuis longtemps, une caractéristique de l’économie mondiale et il eût été bien étrange qu’il disparaisse sans laisser de trace à la suite des réformes néolibérales ; en réalité, il a connu un certain regain, précisément en réaction au processus de néolibéralisation. L’essor de partis fascistes d’extrême droite, qui traduit un fort sentiment anti-immigration en Europe, en est un bon exemple. Plus affligeant encore est le nationalisme ethnique qui a surgi à la suite de l’effondrement économique de l’Indonésie et qui a abouti à une agression brutale contre la minorité chinoise.

    Mais, comme nous l’avons vu, l’État néolibéral a besoin pour survivre d’un certain type de nationalisme. Contraint de devenir un acteur compétitif sur le marché mondial, cherchant à établir le climat le plus favorable aux affaires, il mobilise le nationalisme pour parvenir à ses fins. La concurrence produit d’éphémères gagnants et perdants dans la lutte globale pour conquérir la meilleure position, ce qui peut être pour un pays une source de fierté ou d’examen de conscience. Le nationalisme dans les compétitions sportives internationales en est un signe. En Chine, l’appel au sentiment national pour procurer à l’État une bonne position (sinon une hégémonie) dans l’économie mondiale est clairement assumé. Le nationalisme est également répandu en Corée du Sud et au Japon, deux pays où il constitue sans doute un antidote à la dissolution des anciens liens de solidarité sociale sous l’impact du néolibéralisme. De puissants courants de nationalisme culturel s’agitent dans les vieux États-nations (comme la France) aujourd’hui réunis dans l’Union Européenne. La religion et le nationalisme culturel ont fourni au Parti nationaliste hindou l’assise morale qui lui a permis de développer des politiques néolibérales en Inde ces dernières années. L’invocation des vertus morales dans la révolution iranienne et le tournant autoritaire qui s’en est suivi n’ont pas conduit à un abandon total des pratiques de marché dans le pays, alors même que la révolution s’était attaquée à la décadence de l’individualisme débridé du marché. C’est une impulsion similaire qui sous-tend le vieux sentiment de supériorité morale qui imprègne des pays comme Singapour ou le Japon, par rapport à ce qu’ils considèrent comme l’individualisme « décadent » et le multiculturalisme invertébré des États-Unis. Le cas de Singapour est particulièrement instructif. Singapour a combiné le néolibéralisme en matière de marché avec un pouvoir d’État coercitif et autoritaire draconien, tout en invoquant des formes de solidarité morale fondées sur les idéaux nationalistes d’une île assiégée (après son exclusion de la fédération de Malaisie), les valeurs confucéennes et, plus récemment, une éthique cosmopolite très particulière, adaptée à sa position actuelle dans le commerce international. Le cas britannique est lui aussi particulièrement intéressant. Margaret Thatcher, avec la guerre des Malouines et la posture d’opposition qu’elle a maintenu face à l’Europe, invoquait le sentiment nationaliste à l’appui de son projet néolibéral – mais elle défendait en réalité l’Angleterre et Saint George, non le Royaume-Uni, ce qui lui valut l’hostilité de l’Écosse et du Pays de Galles.

    Clairement, si le flirt du néolibéralisme avec un certain type de nationalisme constitue un danger, les noces sauvages du néo-conservatisme avec une mission morale nationale représentent une menace bien plus grande. La perspective de voir de nombreux États, tous prêts à recourir à des pratiques coercitives draconiennes, et chacun adhérant à des valeurs morales supposées supérieures, se livrer une concurrence féroce sur la scène mondiale, n’a rien de rassurant. Ce qui apparaît comme une solution aux contradictions du néolibéralisme pourrait bien devenir un problème. La dissémination d’un pouvoir néo-conservateur, voire carrément autoritaire (du type de celui qu’exerce Vladimir Poutine en Russie, et que le Parti Communiste exerce en Chine), même enraciné dans des formations sociales très différentes, souligne les risques de basculement dans des nationalismes rivaux qui pourraient entraîner des guerres. Si une quelconque nécessité est ici à l’oeuvre, elle relève davantage du tournant néo-conservateur que d’une quelconque « vérité éternelle » des différences nationales. Pour éviter les catastrophes, il faut donc rejeter la solution apportée par le néo-conservatisme aux contradictions du néolibéralisme. "

    David Harvey

    http://www.contretemps.eu/lectures/lire-extrait-br%C3%A8ve-histoire-n%C3%A9olib%C3%A9ralisme-david-harvey

  • Rendre le monopole de la création monétaire aux banques centrales ?

    http://www.revue-banque.fr/risques-reglementations/chronique/rendre-monopole-creation-monetaire-aux-banques-cen

    Dans les années 1930, en effet, un groupe d’économistes de l’université de Chicago associé à Irving Fisher – l’économiste américain de Yale, qui a certainement proposé l’interprétation la plus convaincante du phénomène de déflation par le désendettement, phénomène que nous observons à l’œuvre aux États-Unis aussi bien qu’en Europe et au Japon – a proposé un plan de retour au monopole public de la création de monnaie. L’idée était de contraindre les établissements financiers à détenir des réserves auprès des banques centrales égales à 100 % de leurs comptes-courants, par opposition au régime de réserves fractionnaires. Aujourd’hui, elles sont limitées à 2 % des dépôts au sein de la zone euro, 4 % aux États-Unis, 0 % en Suède.

    La proposition de Chicago fut soutenue par Maurice Allais, Milton Friedman et James Tobin, tous trois Prix Nobel d’économie. Pour prêter à partir de leurs ressources, les banques devraient en solliciter le transfert vers des comptes d’épargne. Aucune monnaie ne serait alors créée : la monnaie serait simplement transférée depuis le compte-courant des particuliers vers le compte que les banques commerciales détiennent à la Banque Centrale, en échange d’une créance des particuliers sur les banques inscrite au compte d’épargne. L’avantage considérable d’une telle disposition est qu’elle ferait disparaître le problème majeur d’illiquidité d’une banque : les déposants n’auraient plus aucune raison de céder à la panique d’un bank run. Dit autrement, le problème fondateur d’une banque, lié à la différence de liquidité entre son passif et son actif, disparaîtrait. Par ailleurs, ayant perdu le pouvoir de création monétaire, les banques deviendraient ce que le grand public croit qu’elles sont : de purs intermédiaires entre épargnants et emprunteurs.

  • Le scoop magique du prof BHO, ou la chasse au référendum perdu
    http://www.dedefensa.org/article-le_scoop_magique_du_prof_bho_ou_la_chasse_au_r_f_rendum_perdu_28_

    @TITREBREVE = Le scoop magique du prof BHO, ou la chasse au référendum perdu Certes, personne n’en fait des gorges chaudes parce qu’un président du Monde de si belle allure, et qui passe son temps à ne pas vous faire perdre le votre, ça se respecte. Il s’avère, en effet, que la tournée européenne du président Barack H. Obama, professeur de Droit à l’Université de Chicago, constituait une tournée de haute pédagogie déguisée pour ne pas nous offenser. Obama ne nous prend pas pour des

  • #Law_Clinic sur les droits des #personnes_vulnérables

    La Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables consiste en un enseignement pratique offert aux étudiant-e-s de Master. Abordant les #droits_humains dans une perspective pratique, cet #atelier a pour but de rédiger une brochure informant une population vulnérable spécifique sur ses droits.

    Télécharger la brochure sur les #droits des personnes « rom » en Suisse :
    http://www.unige.ch/droit/enseignement/5175/droits_des_personnes_roms_web.pdf

    #Roms #Suisse #Genève #droits #loi #brochure

    • « Les cliniques juridiques répondaient à un double enjeu, pédagogique et social »

      Xavier Aurey, président du Réseau des cliniques juridiques francophones, revient sur la naissance de cette méthode d’enseignement.
      Maître de conférences en droit à l’université d’Essex, au Royaume-Uni, et coauteur de l’ouvrage Les Cliniques juridiques (Presses universitaires de Caen, 2015), Xavier Aurey explique la naissance et le développement de ces « cliniques du droit » aux Etats-Unis puis en Europe.

      Comment sont nées les premières cliniques juridiques ?

      Elles sont apparues aux Etats-Unis au début du XXe siècle, même si l’idée semble également germer en Russie et en France à la même époque. Elles répondaient alors à un double enjeu, pédagogique et social. Plusieurs enseignants refusaient d’enseigner le droit uniquement dans les livres – Jerome Frank, de l’université de Chicago, affirmait ainsi que ce serait comme former des vétérinaires au seul contact de peluches. Il existait également un énorme besoin d’accès au droit pour les plus démunis. C’est de la rencontre de ces deux éléments que naissent les premières cliniques juridiques.

      Pourquoi se développent-elles en France près d’un siècle après leurs homologues américaines ?

      Le développement plus que tardif des cliniques en France, mais aussi plus largement en Europe de l’Ouest continentale, s’explique par la combinaison de trois facteurs. Le premier pédagogique : les facultés de droit de ces pays s’inscrivent dans une tradition académique où l’université se charge de la formation théorique, les écoles professionnelles prenant ensuite le relais pour la formation pratique (en France, l’Ecole nationale de magistrature, l’ENM, l’école du barreau…). Ensuite, concernant l’aspect social, la plupart des pays européens bénéficient d’un système d’assistance juridique assez performant où toute personne qui en a besoin peut bénéficier d’une aide pour les frais d’avocat, voire de conseils gratuits lors de permanences effectuées par des avocats.
      « Les cliniques juridiques se sont réellement développées aux Etats-Unis à partir du mouvement des droits civiques. »

      http://www.lemonde.fr/campus/article/2018/04/17/les-cliniques-juridiques-repondaient-a-un-double-enjeu-pedagogique-et-social
      cc @_kg_

  • Notre cerveau a-t-il un sexe ? (LeNouvelObservateur)
    http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131121.OBS6576/notre-cerveau-a-t-il-un-sexe.html

    [Lise Eliot] a passé au crible les innombrables études scientifiques consacrées aux différences intellectuelles ou comportementales entre hommes et femmes, filles et garçons. Résultat : elle fait exploser stéréotypes et idées reçues sur les différences cognitives hommes-femmes.

    Tel est le compte-rendu, par Le Nouvel Observateur, le 24.11.2013, du livre Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? de Lise Eliot, neurobiologiste, diplômée de Harvard et professeur à l’université de Chicago.
    Sauf que le 20.08.2011, Le Figaro publiait des extrait de Cerveau rose, cerveau bleu. Les neurones ont-ils un sexe ? de Lise Eliot (neurobiologiste) qui démontrait exactement l’inverse :

    Les neurones ont-ils un sexe ?
    http://www.lefigaro.fr/sciences/2011/08/20/01008-20110820ARTFIG00004-les-neurones-ont-ils-un-sexe.php

    Oui, garçons et filles sont différents. Ils ont des centres d’intérêt différents, des niveaux d’activité différents, des seuils sensoriels différents, des forces physiques différentes, des styles relationnels différents, des capacités de concentration différentes et des aptitudes intellectuelles différentes ! (...) Ces différences entre les sexes ont de réelles conséquences et posent d’énormes défis aux parents. Comment soutenir aussi bien nos fils que nos filles, les protéger et continuer de les traiter de manière équitable, alors que leurs besoins sont manifestement si différents ?

    Alors ? Problème de traduction ? Mauvaise foi ? Existence de deux Lise Eliot ? Mystère…

    #neurosciences #éducation #genre #sexisme

    • Pink Brain, Blue Brain, How Small Differences Grow into Troublesome Gaps – and What We Can Do About It
      http://www.liseeliot.com/pink-brain-blue-brain

      (Retour à la source, merci Xavier)

      Calling on years of exhaustive research and her own work in the field of neuroplasticity, Eliot argues that infant brains are so malleable that small differences at birth become amplified over time, as parents, teachers, peers—and the culture at large—unwittingly reinforce gender stereotypes. Children themselves exacerbate the differences by playing to their modest strengths. They constantly exercise those “ball-throwing” or “doll-cuddling” circuits, rarely straying from their comfort zones.
      But this, says Eliot, is just what they need to do. And she offers parents and teachers concrete ways to help. Presenting the latest science from conception to puberty, she zeroes in on the precise differences between boys and girls, reining in harmful stereotypes. Boys are not, in fact, “better at math” but at certain kinds of spatial reasoning. Girls are not naturally more empathetic than boys; just allowed to express their feelings more.
      Of course, genes and hormones play a role in creating boy-girl differences, but they are only the beginning. Social factors, such as how we speak to our sons and daughters and whether we encourage their physical adventurousness, are proving to be far more powerful than we previously realized. As a parent, Eliot understands the difficulty of bucking gender expectations, but also the value of doing so.
      In an increasingly complex and competitive world, we need our boys to be emotionally intelligent and our girls to be technologically savvy. By appreciating how sex differences emerge—rather than assuming them to be fixed biological facts—we can help all children reach their fullest potential, close the troubling gaps between boys and girls, and ultimately end the gender wars that currently divide us.

      Quand on compare cet abstract aux extraits publiés par Le Figaro, c’est juste… heu.